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Mise à l'épreuve de la foi
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30 octobre de l'an 3
Massif des Rôcheuses
Célestia, les Portes d'Argents
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Célestia, les Portes d'Argents
Lieu absolument sacré pour tout Shoumeien qui se respecte, les Portes d'Argents et les gigantesques statues des Divins sont les symboles de l'ascension des pèlerins. La consécration n'est plus très loin comparé à ce qui a déjà été gravit et pourtant elles semblent encore si loin, comme éternellement inaccessible pour le commun des mortels. Celestia est aussi le dernier bastion de liberté encore debout à Shoumei, la population et les croyants qui n'ont pas cherchés exil auprès du Reike ou de la République, s'amassent devant et au sein de l'immense complexe religieux en grand nombre. Des familles entières, des enfants, des innocents pour la plupart qui ont tout perdu du jour au lendemain si ce n'est leur foi qui demeure inflexible, inébranlable même en ces heures sombres. C'est une véritable foule qui s'entasse à tous les étages, pas sûr que la montagne ait déjà connu une telle activité dans son histoire. La volonté des Titans continuent d'insuffler l'espoir dans le coeur des Shoumeiens, le Nouvel Ordre s'occupe simplement de guider la voie vers la rédemption.
Outre un lieu de pèlerinage important, le sanctuaire est aussi devenu le quartier général des derniers résistants. Ceux qui ont refusé de plier le genou devant l'envahisseur et qui sont tout aussi déterminés à reprendre leurs terres. Le Nouvel Ordre n'est pas parfait c'est vrai, mais il a au moins le mérite de se battre pour ses convictions et pour le salut du peuple. Il est l'étendard de la vraie foi, la seule qui vaille la peine qu'on se batte pour elle, la seule qui peut apporter la paix au Sekai. Dante y croit dur comme fer et sa foi s'est très largement renforcée depuis sa rencontre avec le Haut-Prêtre. De toute évidence, le chef de l'ordre ne laisse personne vraiment indifférent. Que ce soit en bien ou en mal. Et puis dans son cas, leur rencontre fut plutôt... incandescente ? Après avoir quitté les montagnes qui l'ont vu naitre, il a marché encore et encore jusqu'à parfaire son ascension jusqu'au sanctuaire des Divins où il a prêté allégeance à l'ordre, mettant ses talents et sa lame au service de ceux qui sont dans le besoin.
Les journées se ressemblent, les gens affluent quasiment tous les jours et il faut leur trouver une place pour s'installer et veiller à qu'ils ne manquent de rien. Dante n'est pas très bon pour se mêler à la populace bien qu'il le fasse lorsque c'est nécessaire. De nature solitaire et assez introverti, il préfère le calme et sa propre compagnie lorsqu'il n'est pas occupé à chercher le moindre prétexte pour croiser le fer avec quiconque oserait relever le défi. Il s'avère que la plupart des membres de l'ordre sont absents aujourd'hui, lui qui préférerait être sur la route, se retrouve donc à faire le vigile afin de s'assurer que rien ne trouble la paix ambiante. Et que seul les plus méritants reçoivent l'autorisation d'aller plus loin voir même qu'ils reçoivent la chance de rencontrer le Haut-Prêtre en personne. Un endroit calme en hauteur avec une vue dégagée à la fois sur la population plus bas et sur les derniers escaliers qui mènent à la gigantesque porte qu'il garde pour le moment, voilà un endroit qui lui sied à ravir. C'est donc ici qu'on peut le retrouver ce matin, émergeant tout juste de son sommeil alors que les premières neiges de l'année tombent délicatement sur sa peau. Un unique manteau de fourrure lui servant de couverture pour le protéger du froid pendant la nuit. Il se redresse silencieusement pour venir s'asseoir sur le rebord du mur d'enceinte, son pendentif en croix qui pend à son cou. Kar'ath est déjà là évidemment, la lame plantée dans la pierre.
« J'ai bien cru que t'allais jamais te réveiller. Ça ne m'aurait pas déplu d'ailleurs. »
« Je t'emmerde. »
« Sympas ! C'est moi ou ton bras est encore plus moche que d'habitude, aujourd'hui ? »
« T'occupe pas de ça, je gère. »
Un bien vilain mensonge, la maladie prend de plus en plus de place et le démon le sait. Le temps fera son office si Dante ne trouve pas de solution, pourtant ça ne semble pas être sa priorité dans l'immédiat. Après tout, tant que ça ne le gène pas pour se battre et que les douleurs se font rares, alors pas de raison de s'inquiéter. Pour le moment. En portant son regard en contrebas, observant les allées et venues, il aperçoit des enfants s'amuser à lui faire des grands gestes avec leurs bras, certainement pour lui faire remarquer qu'il ne passe pas vraiment inaperçu sur son perchoir. Ce qui ne manque pas de le faire discrètement sourire d'ailleurs.
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Mon pélerinage, ma quête spirituelle avait commencé dès lors que ma route avait croisé celle de la grande oratrice de Xo’Rath, Morndrizel m’avait conquise, rien de sexuel dans la fascination qu’elle avait exercé sur moi mais du respect et la gratitude de m’avoir ramenée aux fondamentaux de mon existence. Par son intervention j’avais choisi de revenir à Mael, d’affronter le diable du Reike par les cornes.
L’ascension était complexe pour la néophyte que je suis, la montagne n’est pas ma compagne de prédilection et si je me suis endurcie ses deux dernières années cela reste limité. Le froid que je rêvais de retrouver quand j’étais en République ou dans le désert Reikois est mordant et brûle la peau que je ne parviens pas à cacher. Le temps tourne, le ciel est bas, l’ambiance rafraîchit, nul besoin d’être experte pour savoir que le blizzard va souffler et qu’il va faire une température glaciale. Le sommet est encore a deux heures j’imagine, j’ai fait halte la nuit passée pour dormir tant bien que mal, par période de quelques minutes mais j’avais bien trop froid pour dormir vraiment.
Ma jument renacle et peine, cela a beau être un animal costaud, rustique, elle lutte elle aussi contre ce temps qui nous est défavorable. Les minutes s’égrènent et nous ne progressons pas, je ne vois rien bouger, le sommet est toujours aussi loin semble-t-il. Le silence est oppressant en ce lieu, personne ne voyage seul, personne n’est assez fou pour tenter de monter à Celestia seul, mais la foi déplace des montagnes dit-on alors j’ai confiance en mon but, je dois avancer.
Je persiste et signe, j’avance collée à ma jument, elle me protège des rafales de vent, la neige tombe a gros flocons et mouille mes affaires, alourdit ma cape. Mes bottes commencent à prendre l’humidité aussi et si le froid gagne mes doigts de pieds je vais devoir m’arrêter, les réchauffer pour éviter qu’ils ne gèlent. Suis-je folle? Mon regard porté vers les hauteurs me dit que non, je dois continuer.
Il y a un morceau de route qui longe une ravine, glace, neige, vent… Idéal pour un scénario catastrophe qui hélas finit par se présenter à moi. Alors que nous contournons un escarpement rocheux j’entends une sorte de grondement. Je suis surprise cela ne ressemble pas à un cri d’animal et pourtant mon sang se fige, la peur s’empare de moi. Et alors même que je n’ai pas le temps de réagir je comprends ce qu’il se passe, sur les hauteurs, des énormes blocs de roches se sont mis à rouler, sous le poids de la neige, l’action du vent… Et cela crée une avalanche.
Je sais qu’il ne faut pas hurler, que cela ne sert à rien en un sens mais la panique s’empare de moi et je crie à plein poumons ma panique, mon cri dans le silence matinal résonne et trouve un echo qui l’amplifie avant que le grondement de l’avalanche ne le fasse taire. Est-ce la fin? La coulée de neige fond sur moi et je ne vois pas d’échappatoire. Alors j’invoque par réflexe ma magie et je crée un bouclier d’eau qui me protège et protège ma jument. La bulle est solide je le sais mais la coulée est violente et ma jument a peur, je dois gérer tout cela et c’est rapidement épuisant, comment sortir de la dessous surtout une fois que la coulée a terminée sa route et pris une nouvelle position? Le silence de nouveau est assourdissant.
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Il tend les bras au-dessus de sa tête et s'étire longuement pour réveiller ses muscles. Enfin, il se relève et enfile son manteau en peau sur ses épaules, ce qui ne devrait pourtant pas être suffisant à le protéger du froid mordant mais heureusement, l'Oni a l'habitude des températures et des environnements extrêmes. Il en a vu d'autre dans les Rôcheuses et au fil des années, son corps s'est crée une résistance naturelle à la météo notamment. Ce qui ne l'empêche pas de ressentir les effets les plus néfastes du froid et de la neige quand même. Il inspire puis expire, son souffle chaud provoquant une fine vapeur blanchâtre dans l'air. Il pose sa main gauche sur le manche de sa lame et l'extirpe de la roche dans laquelle il l'avait laissé hier soir. L'artefact lui, semble complètement insensible aux intempéries, le voile de magie autour semble éloigné le froid et aussitôt faire fondre la neige qui se déposerait dessus.
Avant même qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit d'autre, un puissant grondement attire immédiatement son attention. Ce sont aussi les risques que l'on peut aisément retrouver en montagne en cette partie de l'année, les avalanches ne sont pas si rares que ça. D'ailleurs, depuis sa position assez surélevée, il n'a aucun mal à suivre la terrifiante descente. Le fait est qu'il y a des civils dans la zone et que cela peut-être particulièrement dangereux si personne n'intervient. Bien que la plupart des familles ayant trouvé refuges ici peuvent se réfugier dans des grottes et cavernes, les voyageurs ne sont pas rares et tous n'ont pas la chance d'avoir un abri sec. Un cri strident résonne dans la vallée rocheuse et l'écho fini par arriver jusqu'à lui sur son perchoir, ce qu'il redoutait venait d'arriver, quelqu'un était au mauvais endroit au mauvais moment. Et une avalanche en général, ça ne pardonne pas.
« Les catastrophes naturelles de bon matin, j'adore. Respire-moi ça, Dante. La douce odeur de la peur. »
Dante ne répond pas, il n'a pas le temps. D'un geste, il accroche sa volumineuse épée dans son dos puis fléchit les genoux pour bondir avec force dans les airs. Il se réceptionne plus loin sur le bord d'une falaise complètement recouverte de neige, il s'accroche au bord afin de dévaler rapidement la paroi et revenir plus bas sur le sentier. Il se rend à l'évidence, il ne sera pas assez rapide pour arriver avant l'impact mais en se dépêchant peut-être qu'il sauvera ce qui peut encore l'être. Il entend la neige s'écraser non loin et serre les dents. Deux enfants qui fuient se mettent en travers de son chemin.
« M'sieur vite ! Là-bas, il y a une dame sous la neige ! J'lai vu ! Il faut l'aider ! »
« Restez pas là, c'est dangereux. Allez-vous mettre en sécurité. »
Les enfants s'exécutent et se remettent en chemin pour retrouver leurs familles. Il arrive près d'une ravine, maintenant presque entièrement ensevelie par la roche et la neige. De toute évidence, il arrive trop tard. C'est en tout cas ce qu'il croit mais il ne se démonte pas pour autant et s'approche, cherchant des traces ou un quelconque signe de vie dans un mince espoir un peu naïf.
« Il y a quelqu'un ?! Vous m'entendez ?! »
« Bien sûr que non, personne t'entend imbécile. Tu perds ton temps. »
Il se place au sommet d'un tas de neige un peu plus haut que les autres. Assez pour que cela paraisse bizarre et que cela attire tout de suite son attention. Et à défaut d'avoir des outils à sa disposition, il commence à déblayer à la force de ses poings. Litérallement, mettant de violents coups dans la poudreuse solide pour former des trous dans la neige à la recherche de la personne ayant poussé un hurlement, il y a quelques minutes à peine. Aussi surprenant que ça puisse paraître, les coups sont assez puissants et assez efficaces. Il avance même assez rapidement. Son poing fini par frapper quelque chose de très résistant, ce qu'il prend d'abord pour un morceau de roche n'en est rien. En y regardant de plus près, il s'agit d'un bouclier magique. Il ne s'agit donc pas de n'importe quel voyageur. Il s'active d'autant plus et redouble d'effort afin de balayer la surface du dôme aqueux afin de l'en libérer du poids qui l'accablait.
« Vous allez bien ? Prenez ma main. »
Il pose son regard sur la femme qui semble s'épuiser à maintenir sa protection, complètement frigorifier. Il se penche pour lui tendre sa main droite afin de l'aider à sortir. Une véritable miraculée, tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir survécu à une avalanche aussi importante soit-elle. Un signe des Divins ? C'est encore un peu tôt pour le dire.
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Je maintiens ma magie et le dôme d’eau au-dessus de nous tout en me demandant qu’elle pouvait être la sortie de ce guêpier. Etait-ce ainsi et si rapidement que ma quête allait se terminer? Etais-je déprimée à cette idée? Pas le moins du monde et c’était ce qui me perturbait le plus en réalité.
J’étais presque arrivée au sommet de la montagne qui dissimulait Celestia aux yeux des infidèles et ma course semblait terminée.
Ma magie pouvait maintenir cette protection encore longtemps mais ce n’était pas la bonne solution maintenant que l’avalanche avait terminée sa course folle vers les flancs de la montagne pour rejoindre la vallée peut-être même. La jument à mes côtés commençait à s’impatienter et mes mots d’encouragements ne semblaient pas franchement la convaincre que tout allait pour le mieux. Après je ne parlais aux animaux que comme le commun des mortels, en sachant pertinemment qu’ils n’entendaient pas grand chose des paroles mais saisissent des intonations au mieux.
Comment bouger cette masse de neige au-dessus de nous sans provoquer un nouvel éboulement plus bas.
J’en suis à ce moment de mes réflexions quand je réalise que la masse bouge de nouveau mais pas de manière naturelle si je puis le dire ainsi, la neige bouge et je vois bientôt apparaître une main qui la pousse. Rapidement la neige vole et s’envole et bientôt un poing ferme s’abat sur mon bouclier, pas de quoi l’ébranler mais de quoi activer ma jument qui se rappelle à moi et à son penchant claustrophobique peut-être.
Je ne dis rien, me concentrant sur mon bouclier et à l’apaisement de l’animal à mes côtés. Je vois bientôt une masse sé découper dans la lumière du jour, à contrejour d’abord, est-ce une créature démoniaque au dessus de moi? Non pas du tout, c’est un être de providence venu nous aider. Un sourire apparaît naturellement sur mon visage.
Je relâche une partie de mon bouclier pour le laisser passer et je me relève pour me saisir de cette main tendue, je ne me sens pas menacée ou agressée, ses intentions me paraissent bonnes.
- Je vais bien mieux maintenant. Merci.
Je saisis le poignet pour m’extraire du dôme que je maintiens car il va falloir faire sortir ma jument de la dessous aussi. Une fois sortie j’inspire à grandes goulées l’air frais extérieur.
- On se sent mieux au grand air que sous cette masse de poudreuse. Les divins vous envoient sûrement, ma quête n’est donc pas encore terminée.
Je me sens satisfaite et rassurée en même temps. Néanmoins je regarde ma jument et je m’interroge.
- Je peux encore maintenir ce dôme un temps mais je ne sais pas comment faire sortir ma fidèle jument. Si je peux abuser de votre aide encore un moment?
Et de sourire doucement, pour montrer mon besoin réel de soutien.
- Je suis Myriem et vous? Elle c’est Jovena.
Etrangement pour la première fois de ma vie je ne voyais d'intérêt à venir donner mon titre, ici, il n'avait pas de sens et n'était pas une fin en soit. il était mien, faisait partie de moi mais pour l'heure je n'en avais pas l'utilité.
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Il se saisit de cette main en route et fait en sorte de l'aider à s'extirper des conséquences fâcheuses de cette avalanche. Dans son empressement de venir en aide il ne s'en était pas rendu compte, ses vêtements sont recouverts de poudreuse par endroit. Sans oublier la neige qui continue de tomber en continu sur ses cornes et son manteau de fourrure. Il lui rend son sourire lorsqu'elle mentionne les divins, ironiquement amusant lorsqu'il se fait la réflexion qu'il soupçonnait lui aussi un signe des divins dans cette entreprise pourtant malheureuse au départ. Il tique brièvement lorsqu'elle évoque sa quête mais ne relève pas immédiatement.
« Qui sait. Mais de nous deux, vous êtes la miraculée. Tout le monde ne peut se vanter d'avoir survécu à une avalanche. Si les Divins ont de l'intérêt pour quelqu'un ici, c'est bien vous. »
Il dépose ses yeux sombres sur la jument de la voyageuse et acquiesce de la tête. De toute évidence, s'il était facile pour une femme de s'extirper de ce trou il l'était beaucoup moins pour un animal de cette taille. Il devrait pouvoir aider avec ça. Il s'assure que la jeune femme ne soit plus en danger et l'Oni fait le chemin inverse pour s'engouffrer lui-même dans la cavité neigeuse. Il répond pendant sa descente et fini une fois à l'intérieur.
« Enchanté, Myriem. Je suis Dante. Et toi, tu es Jovena donc. Cela risque de prendre un certain temps de déblayer un chemin à la main. Je vais sortir votre jument moi-même. Je vais avoir besoin que vous désactiviez votre dôme quand je vous le dirais. »
Il dépose sa main sur le flanc de la jument puis la seconde sur son chanfrein. Il est incapable de discuter avec les animaux si tant est que c'est possible, néanmoins il est capable de ressentir certaines de ses émotions les plus vives comme la peur et son impatience. Tout naturellement, elle non plus n'a aucune envie de croupir ici plus longtemps. Il caresse l'animal et prend son temps pour essayer de la calmer afin de se rendre la tâche bien plus simple. Il lève la tête vers Myriem.
« Allez-y. »
Il glisse une main sur le ventre de l'animal et il enlace calmement son cou de son bras noirâtre. Il se tient prêt. Lorsque le dôme disparaitra et avant que la cavité soit entièrement ensevelie avec eux à l'intérieur, il fléchit les genoux et bondit avec force dans les airs avec l'animal dans les bras pour sortir rapidement du trou. Peu subtile c'est vrai mais terriblement efficace comme on peut s'y attendre de l'Oni. Et puis le gain de temps ne peut être négligé. Quoi que le décollage n'était pas le plus difficile, l'atterrissage avec un animal paniqué dans les bras risque d'être bien plus embêtant. Il se réceptionne comme il peut, un peu plus loin sur le sentier montant vers le sanctuaire. Puis dépose calmement l'animal agité sur le sol, il attrape ses rênes pour la tenir fermement et s'assure qu'elle ne glisse pas vers le vide en essayant de retrouver son calme.
« Shhh. Je sais, pardon. Tu as eu peur. »
Lorsqu'il arrivera plus ou moins à reprendre le contrôle de la situation, il guidera l'animal en lieu sûr et jusqu'à sa propriétaire pour lui rendre en main propre.
« C'est une jument courageuse qui vous accompagne, décidément vous êtes une femme très chanceuse, Myriem. Est-ce que ça va aller ? Vous devez mourir de froid. L'ascension est encore plus dangereuse à ce moment de l'année. Nous pourrons nous abriter un peu plus haut, vous pourrez vous réchauffer près du feu. Je peux vous guider. »
Il dépose à nouveau sa main sur le flanc de l'animal et sourit à la jeune femme qui a toute son attention dans l'attente de sa réponse.
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Étrange de voir son interlocuteur sourire quand on parle des divins, mais d’un autre côté, vu l’endroit où nous nous croisons, n’est-ce pas forcément un signe de leur part? Je respire une grande goulée d’air cependant avant de répondre. J’ai besoin de reprendre mes esprits et de maintenir encore ce dôme pour protéger ma jument.
- La compassion ou leurs desseins nous échappent je le crains. Mais je m’estime chanceuse que quelqu’un fût à portée de voix pour venir nous extraire de la dessous car je ne voyais pas comment j’allais pouvoir réussir un tel exploit.
Il s’était finalement présenté, Dante, prénom atypique s’il en est mais qui sonnait bien pour cet oni. J’écoutais ses instructions et je m’interrogeais sur ce qu’il allait faire.
- La sortir vous-même? Mais comment allez vous réussir cela?
J’étais tellement peu au fait des différentes prouesses martiales possibles que je ne comprenais pas ce qu’il pouvait faire et encore moins comment il pouvait le réussir. Mais j’étais d’un naturel confiant alors vu qu’il semblait convaincu de lui, j’ai acquiescé et fait ce qu’il me demandait au bon moment. J’ai donc baissé mon bouclier d’eau à sa demande, je craignais de voir la neige ensevelir ma belle et douce Jovena et lui avec mais… il n’en fut rien.
J’étais, je dois le concéder, sous le choc par la prouesse réalisée sous mes yeux. Il s’était saisi de la jument, déjà peu rassurée et… il avait pris son envol avec elle alors que sous eux la neige reprenait pour un temps court sa route plus bas. Quand il retomba au sol, la jument était littéralement effrayée mais elle ne partit pas en courant et donc resta en vie.
Je ne bouge pas durant toute sa manœuvre, je ne souhaite pas perturber quoi que ce soit, j’observe admirative et… sonnée? Malgré tout un détail m’a interpellé, quand il s’est retrouvé au sol, sa cape s’était soulevée et j’avais vu sa main gauche, sa peau était étrange, grisâtre, abimée, elle différait du reste de son corps visible. Qu’était ce? Serait-ce une sorte de particularité de naissance? Une maladie? Autre chose? Ma curiosité de guérisseuse était touchée mais ce n’était pas l’heure ni le moment de demander quoi que ce soit.
C’est quand il me reparle et me demande comment je vais que je réalise que je suis totalement groggy par le froid qui s’est insinué en moi sans que je ne le réalise. Je bouge mes mains et c’est assez douloureux, le froid s’est vraiment imprégné durant le temps ou j’ai maintenu mon bouclier, je n’ose ôter mes gants pour voir mes doigts. Alors je bouge mes jambes et fait tourner mes chevilles, ce n’est guère mieux, quand à mes orteils je ne les sens pas vraiment. Voilà donc que je grimace.
- Je crains que mon immobilité n’ait des conséquences fâcheuses sur mes extrémités si je ne les réchauffe pas très rapidement. Et je n’ai pas la moindre envie de devoir forcer la prolifération des cellules pour les régénérer par magie. J’aimerais autant prévenir que guérir, j’ai vu combien souffraient ceux que je soignais de gelure.
Je regarde vers le sommet et interroge Dante.
- Si vous pouvez me guider près d’un feu je pense que je peux encore marcher un moment mais guère plus, malgré l’épaisseur de mes affaires et bottes, le froid et l’humidité sont bien présents. Je saurais tenir et avancer sans me plaindre. Mais aurais-je le droit d'entrer là haut? Je... je craignais de devoir subir je ne sais quelle épreuve pour avoir la chance de rentrer dans l'antique cité.
Je dis cela à moitié en souriant, à moitié inquiète en réalité. Après tout Morndrizel ne m'a rien expliqué de plus hormis le chemin pour accéder à ce refuge pour le Nouvel Ordre.
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Être à portée de voix. Tout est relatif, c'est plutôt le fracas de l'avalanche qui l'a attiré et ses capacités hors normes qui ont fait qu'il est arrivé avant qu'il ne soit trop tard. Et encore, il n'a pas été assez rapide pour prendre la coulée de neige de vitesse. Il est vif mais, pas autant. Si Myriem n'avait pas été capable de former un bouclier et de gagner du temps, il n'aurait sûrement rien pu faire pour elle. Fort heureusement, il y a eu plus de peur que de mal à l'image de cette jument effrayée qu'il peine à calmer après l'avoir sorti de sa tombe de glace. L'important c'est qu'elle soit en vie, autant que Myriem s'ils se pressent de faire quelque chose au sujet de ces gelures qui gagnent du terrain à chaque seconde. Néanmoins, elle mentionne quelque chose qui suscite son attention pendant quelques instants. Elle lui fait comprendre qu'elle serait capable de régénérer ses cellules par magie, le terme est peut-être un peu compliqué pour un Oni qui a passé toute sa vie dans les montagnes mais il comprend tout de même le nécessaire. Il aurait donc à faire à une guérisseuse doublée d'une mage assez talentueuse pour lever et maintenir un bouclier assez solide pour encaisser une avalanche, aussi petite soit-elle.
« Les gelures peuvent être très graves, mais visiblement je ne vous apprends rien. On devrait pouvoir trouver une grotte pour vous abriter et un feu pour vous réchauffer. Suivez-moi. Faites attention à où vous mettez les pieds, le chemin est étroit par ici. »
Sur ces mots, il tente de faire tourner la jument sur elle-même pour la faire changer de direction, vers le sommet. Alors qu'il commence à peine à ouvrir la voie en tirant l'animal derrière lui, la jeune magicienne l'interroge au sujet du sanctuaire. Il semble légèrement tiquer de la tête à la question, lui glissant un bref regard avant de reprendre sa marche. Honnêtement, il n'avait pas vraiment réfléchi à la raison de la présence d'une magicienne aussi talentueuse à Célestia mais maintenant qu'il est là, cela semble absolument évident. Elle n'a pas l'air d'une simple refugiée, cherchant asile auprès des divins ou la protection du Nouvel Ordre. Cette femme cherche donc à entrer dans l'antique cité. Le hasard fait bien les choses, puisqu'il gardait la porte il y a encore quelques minutes.
Il marque un petit silence avant de lui répondre.
« La foi est la clé qui vous ouvrira les portes du sanctuaire, Myriem. Vous n'êtes pas la première et vous ne serez pas la dernière à essayer de surmonter l'ascension. J'espère ne pas être trop indiscret mais, je suis curieux. Pourquoi souhaitez-vous atteindre le sommet de Célestia exactement ? »
Le colosse lui laisse à nouveau tout le temps nécessaire pour s'exprimer si elle le souhaite, pendant qu'il guide le chemin sur ce chemin périlleux qu'il commence à plutôt bien connaître maintenant. Outre la taille de l'Oni ou les marques à son bras gauche, difficile de manquer la large épée sombre comme la nuit qu'il traine lourdement dans son dos par-dessus sa cape en fourrure surotut maintenant qu'il est de dos. Disons que l'Oni n'a pas grand-chose d'un Oni bien qu'il n'ait pas exprimé clairement son lien avec le Nouvel Ordre notamment. Le Démon à l'intérieur ne semble pas vouloir se manifester pour le moment, aussi curieux que ça puisse paraître.
Quoi qu'il en soit, la magicienne et le guerrier grimpent encore pendant une bonne dizaine de minute à un rythme correct, Dante semble savoir exactement ce qu'il fait. L'entrée d'une grotte se déssine dans la façade rocheuse un peu plus loin sur leur gauche, assez large pour amener la monture de Myriem avec eux. La grotte est éclairée par intervalles avec des torches accrochées aux murs et semble plus profonde qu'on aurait pu le croire aux premiers abords, celle-ci se divisant en plusieurs couloirs et embranchements. A l'intérieur au moins, ils se protègent des rafales de vents glaciales et des températures dangereusement basses. Ici et là, ils croisent des familles de réfugiés venus des quatre coins du pays dans l'espoir de trouver miséricorde auprès des Dieux. Si le Nouvel Ordre fait ce qu'il peut pour protéger ces gens en leur offrant un endroit où dormir ainsi qu'un repas chaud, la misère est toujours bien présente malheureusement. Ces gens ont tout perdu et on ne peut pas dire que c'est la joie qui règne dans ce lieu.
Certaines personnes remarquent Dante et le reconnaissent. Quelques-unes s'agenouillent et se mettent à prier à son passage, exprimant leurs gratitudes alors que pourtant il ne semble avoir rien fait de spécial. Un comportement qui peut surprendre et même choquer aux premiers abords. Il n'est en rien un Dieu pour ces gens, plutôt un protecteur. En l'absence de certains membres de l'ordre à Célestia, l'Oni a pris très à coeur sa mission. Il s'est occupé d'installer certaines familles dans ces grottes, apportant son aide pour certaines tâches et aidant à distribuer à manger pour tout le monde, entre autre. Quitte à partager sa propre assiette avec les plus nécessiteux. La peine de ces gens l'a profondément atteint, plus qu'il ne l'avouerait à cause d'une certaine fierté mal placée. Il a pris l'habitude de venir en aide à ces gens, de se rapprocher du peuple et ils ont pris l'habitude de l'en remercier.
Dans un enfoncement un peu à l'écart, ils trouveront un feu allumé et deux enfants qui se réchauffent près de celui-ci. Ils remarquent immédiatement l'Oni alors qu'il accroche la sangle de Jovena à l'entrée pour qu'elle puisse se reposer et profiter de la chaleur ambiante. Dante invite la magicienne à aller se réchauffer près du feu, il l'a suit de près en baissant la tête pour ne pas se manger le plafond un peu plus bas ici. Il retire son épée et la coince contre un mur à l'entrée alors que les enfants l'interpellent.
« M'sieur vous êtes de retour ! T'as vu ? Je t'avais dit qu'il allait retrouver la dame sous la neige ! C'est un super-héros ! » Dit un enfant à son ami à côté de lui.
« N'importe quoi ! C'est moi je t'ai dit qu'il allait la sauver ! » Répond le deuxième alors qu'ils s'apprêtaient à partir dans un débat interminable.
L'Oni grogne un coup en s'installant près du feu, pas d'humeur à gérer une querelle d'enfants. Il leur fait signe de déguerpir de la main.
« La dame a besoin de se reposer et vous faites trop de bruit. Allez jouer ailleurs. »
Les enfants hochent frénétiquement la tête et se lèvent avant de quitter la pièce, le grognement semble avoir fait son effet même si ils ont plutôt l'air de le prendre à la rigolade.
« Content d'voir que vous allez bien m'dame ! » Dit le premier avant de s'en aller avec son ami.
Maintenant que le calme semble revenu, Dante en profite pour récupérer du petit bois qui trainait dans la pièce afin de raviver un petit peu le feu.
« Installez-vous près du feu. Vous devriez retirer vos vêtements humides et les faire sécher sur le côté. Je vais vous apporter une couverture sèche et quelque chose à manger si vous avez faim. Dites-moi, Myriem. D'où venez-vous ? »
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30 octobre de l'an 3
Massif des Rocheuses
Célestia, les Portes d'Argents
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J’étais littéralement transie de froid et je faisais la conversation à un Oni près du sommet de Célestia, quelle folie m’avait donc mené en ce lieu? Plus tard je m'interrogeais la dessus mais pour l’heure je tentai de garder la maitrise de mon corps pour n’en perdre aucune extrémité.
- Eh bien je vous suis aussi vite que je le pourrai et je vous fais confiance pour trouver un abri dans cette région qui m’est totalement inconnue.
Je souriais, je me voulais sereine mais je ne l’étais pas du tout. Je savais qu’il ne fallait pas des heures pour que les gelures soient irréversibles et je n’avais pas très envie de souffrir le martyr. Un peu rigide je le laisse faire tourner ma jument, la manœuvre est risquée mais il y parvient avec calme et patience. Puis cela étant fait nous entreprenons de reprendre la route dans la neige et le froid.
Ses paroles restent plutôt énigmatiques pour moi mais j’en comprends le sens. La réponse cependant ne m’est pas facile, pourquoi suis-je venue? Pour toucher du doigt l’idéal que m’a montré Monrdrizel, voir de mes yeux que le divinisme originel existe, que certains y croient vraiment, que l’entente est possible, je veux voir que la foi existe encore dans d’autres coeurs et âmes que le mien, pour le réchauffer.
- Pourquoi est-ce que je mets ma vie en danger dans cette ascension? Vaste question mais la réponse est assez simple finalement, j’ai besoin de sentir que mes croyances sont encore partagées par d’autres en ce monde. Qu’en dépit des Cendres qui recouvrent le Shoumeï, la foi en les divins peut encore être partagée, que je ne suis pas seule à vouloir croire.
C’était peut-être stupide et enfantin comme raisonnement mais c’était la vérité. Je souris en songeant à la grande oratrice, malgré les semaines, j’avais l’impression qu’elle avait laissé en moi une marque en un sens, son empreinte, l’envie de la retrouver.
- C’est la grande oratrice de Xo’Rath qui m’a fait don de cette opportunité. Elle m’a parlé de Célestia et du Nouvel Ordre et j’ai accepté son invitation de venir ici en… pèlerinage tout simplement.
Je ne voyais pas comment définir ma démarche autrement. Alors si je devais être parfaitement honnête, un autre point me menait ici, même si je doutais d’avoir la chance de le croiser, le revirement de l’ancien Monarque du Shoumei m’interpellait. Ce lumina que tous pensaient altruiste, doux, généreux avait vraisemblablement changé et était devenu un véritable fanatique, comment était-ce possible alors qu’il n’avait même pas été affecté directement par le conflit qui avait ravagé le Shoumei, sa nation… Il avait abandonné ses enfants, ses ouailles, ceux qui le suivaient sans réfléchir et dont j’avais en un sens fait parti et pour quoi? Pour revenir et se montrer impitoyable? Mais envers qui? C’était si simple de pointer du doigt les non croyants… Je ne pourrais pas cautionner cela soyons honnête, j’étais croyante, fervente mais pour moi on ne pouvait forcer les gens à croire, c’était un acte personnel et propre au vécu de chacun…
Mais mes pensées sont malgré moi attirées par autre chose sur notre route, l’Oni qui m’accompagne me semble particulièrement étrange, est-il malade, blessé? Je ne sais pas trop dans le fond, puis-je l’aider en remerciement? Souhaite-t-il seulement de l’aide? J’ai croisé nombre de personnes qui refusaient toute aide au final. Son épée aussi m’interpelle mais pour l’heure je ne laisse aucun de mes pouvoirs approcher mon sauveur, je ne veux pas prendre le risque de l’offenser, de le brusquer ou que sais-je encore.
Finalement nous arrivons au bout de ce qui me semble une éternité même si cela fut rapide…dans une grotte éclairée. J’aperçois plusieurs couloirs, une sorte de réseau en somme et finalement je découvre comme vivent les gens ici, la plupart, les non membres éminents de l’ordre surement… Etrangement je n’imagine pas un instant Seagan ou Morndrizel dans ces grottes. J’observe le comportement des gens envers Dante, certains le saluent normalement,d ‘autres s’inclinent vraiment, étonnant d’un point de vue extérieur. Quel est son rôle?
Dante s’occupe de la jument qui semble rassurée d’être ainsi dans une ambiance agréable. Deux enfants sont aussi près du feu, je les écoute en souriant. Il congédie les enfants et ceux s’exécutent mais alors qu’ils passent à côté de moi je murmure sur un ton de confidence.
- Il m’a sauvé la vie oui et il a sauvé ma jument Jovena aussi, c’est un héros vous avez raison.
Et de partir en gloussant animés de joie simple comme seuls les enfants peuvent éprouver. Dante s’active auprès du feu et me donne des conseils avisés et raisonnables. Je regarde autour mais rien ne me permettrait vraiment de me changer. A croire que c’est une première épreuve imprévue. Je m’approche de Jovena et ouvre les fontes pour en extraire une tunique de laine blanche, sèche et épaisse ainsi que des bas de laine. Je fouille encore un peu et j’extirpe une paire de chaussures en cuir doublées, des chaussons d’intérieur mais qui réchaufferont mes pieds ensuite. J’entreprends ensuite de sortir les différentes couches de ma tenue. La cape doublée est imbibée de neige et d’humidité comme mes gants, je les étends comme le peux près du feu. Puis j’enlève le pourpoint de cuir épais, la chemise de coton dessous. J’ôte finalement les bottes c’est le plus douloureux clairement. J’enlève ensuite mes bas de laine trempés puis mon pantalon. Je me retrouve en tunique longue, elle est froide mais pas humide. Prenant mes vêtements secs je les dépose près de l’âtre et marche avec difficulté. Mes pieds sont bleuâtres et je ne sens plus mes orteils, ce n’est pas le meilleur des signes.
Assise sur un des rochers je tends mes pieds vers l’âtre mais renonce en grimaçant, trop chaud et douloureux. Alors je soupire avant de répondre.
- Je viens de Mael, mes terres sont au Sud Est de la ville, côtières. Et si vous avez un bouillon chaud ce sera parfait, je n’ai pas faim mais cela me ferra du bien.
Je regarde mes pieds et j’en attrape un que je commence à masser doucement, on a beau connaître les gestes, quand on en a besoin on réalise combien c’est douloureux. Je ne veux pas me soigner magiquement, question d’épreuve de foi probablement, ou bêtise crasse selon les points de vue. Non ma magie doit servir aux autres, il en a toujours été ainsi après tout.
- Merci pour votre accueil Dante. Sans votre intervention rapide j'aurais perdu mes orteils pour commencer et étrangement j'y tiens.
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La fin de la guerre a aussi eu pour conséquence d'instaurer le doute dans l'esprit des croyants de l'ancienne Shoumei. La déclaration de la Baronne de Maël ne le surprend pas tant que ça, elle n'est pas la première voyageuse à affronter l'ascension dans l'espoir de retrouver la trace des derniers divinistes du pays, ici à Célestia. Il comprend ce sentiment, celui de se croire seul au monde. La solitude a parfois du bon mais, elle peut aussi se montrer particulièrement destructrice.
« Vous n'êtes pas seule, Myriem. La foi ne craint pas même l'hiver le plus rude, elle perdurera tant qu'il y aura encore des véritables croyants pour la faire vivre. Vous êtes au bon endroit. »
Dante n'est pas qu'une montagne de muscle sans cervelle, loin d'être un cliché ambulant et il est parfois capable de faire preuve de raison et de sagesse quand la situation s'y prête. Il a un petit mouvement de la tête malgré lui lorsque la voyageuse mentionne l'oratrice de la mort, encore elle. Un frisson parcourt son robuste corps et le froid ambiant n'en est pas la raison. Pas un frisson de peur, non. Plutôt comme quelque chose de désagréable à l'oreille. Le hasard fait bien les choses, autant que la propagande de cette vile et très agaçante Liche visiblement. De son côté aussi, il s'avère que son premier contact avec le Nouvel Ordre s'est fait à travers la nécromancienne il y a de ça plusieurs mois maintenant. Il connait bien ses méthodes, bien qu'il se doute que Myriem n'a pas eu le droit aux mêmes épreuves éprouvantes que lui. Il l'avait bien cherché, il faut dire. La surprise laisse place à la curiosité alors qu'il se demande pourquoi Morndrizel aurait invité cette femme à se rendre au sanctuaire ? Qu'à-t-elle de spéciale ? Si ce n'est ses dons pour la magie dont il n'a vu qu'une infime partie. Il s'interroge et peut-être, trouvera-t-il la réponse un peu plus tard.
Alors au sujet de la Liche, il se fait étonnamment silencieux. Pour le moment. Il se contente d'hocher la tête en guise de réponse et de continuer de guider le chemin vers un endroit plus sec. Et plus chaud. L'âtre est l'endroit parfait, le plafond est assez large et la pierre naturellement creusée permet d'allumer des feux pour se réchauffer sans étouffer sous la fumée noire. Certaines personnes préféraient avoir un endroit discret, bien à eux. D'autres familles se rejoignaient dans de grandes salles communes pour discuter près du feu et s'entraider. La volonté de chacun est respectée. Alors que l'Oni s'attelle à raviver le feu, les enfants sur le départ s'arrêtent près de l'épée de l'Oni. Un des enfants essaie de la soulever à deux mains mais se rend compte qu'elle ne bouge pas d'un pouce. Alors à défaut de pouvoir jouer aux chevaliers, ils se mettent à caresser le canasson de Myriem et lui tourner autour pendant un moment.
Lorsqu'elle entreprend de se débarrasser de quelques couches de vêtements, l'Oni décide de lui laisser un peu d'intimité pour prendre des vêtements secs. Il quitte la pièce pendant quelques minutes en faisant fuir les enfants au passage et revient avec une couverture en peau pliée et avec un bol en bois rempli d'une mixture chaude. Un bouillon peut ragoûtant il faut l'avouer mais on s'habitue rapidement au goût, quoi qu'une noble comme Myriem devrait être habitué à des repas plus savoureux. Elle se doutera aisément qu'il ne s'agit pas là d'une auberge de luxe mais plus d'un camp de réfugiés, qui font souvent avec les moyens du bord. Il lui tend sa couverture et l'aide à s'installer avant de lui tendre son repas chaud pour qu'elle puisse de réchauffer davantage.
Il tique à nouveau alors qu'elle mentionne "ses terres", à Maël. Il s'agirait donc d'une noble de la dernière cité Shoumeienne encore debout. Mais pourquoi cette satanée mort-vivante aurait incité une noble à rejoindre Célestia loin de son petit confort de la ville ? Il peine à faire un lien quelconque avec aussi peu d'élément de réponse. Alors qu'il se redresse en manquant même de se cogner contre un morceau de roche dû à sa grande taille, il pose ses yeux sombres sur les orteils bleutés de Myriem. Voilà qui n'est pas bon signe et celle-ci ne semble pas faire preuve d'une quelconque magie pour atténuer la douleur ou faire repartir la circulation du sang. C'est une mage pourtant, jusqu'à preuve du contraire. Tous les mages ne maîtriseraient donc pas des capacités de soin ? Cela fait sens maintenant qu'il y réfléchit, faut dire qu'il n'est pas très calé sur le sujet. Un Senseur n'aura aucun mal à remarquer la faible lueur magique que traine Dante. Certaines personnes sont naturellement bénies par la magie elle-même dès la naissance. Ce n'est visiblement pas son cas.
« Je vous en prie. Vous n'auriez pas été la première à perdre un ou deux orteils en gravissant la montagne. Hm. Ce n'était pas très rassurant, ça sonnait mieux dans ma tête. Pardon. »
La tête penchée sur le côté, il passe sa main dans ses sombres cheveux pour se gratter la tête près d'une de ses cornes, moment de gêne passagère sur son visage. Il change donc habilement de sujet.
« Maël, vous dîtes. Cela fait un moment que je me suis pas rendu à la Cité Blanche de Shoumei, la situation sur place doit être... chaotique. »
Il ne l'interroge pas sur son statut sociale, il est curieux pour sûr, mais quelle différence au final qu'elle soit la fille de quelqu'un ou la fille de personne ? Tout le monde peut se risquer à l'ascension et les Dieux ne jugent que la foi et la détermination d'un individu. Il fléchit les genoux, descendant d'un étage complet afin de tendre ses paumes de main en direction des flammes. Songeur, il pivote à nouveau le regard en direction de Myriem.
« Vous avez dit avoir rencontré Morndrizel. L'Oratrice de la Mort. Que vous voulait cette sorcière, exactement ? »
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Il est étonnant comme parfois de simples mots réchauffent plus vite le cœur et le corps qu’un feu même ardent.
- La foi craint la solitude du coeur pourtant, parfois elle s’isole, s’étiole et se meurt et comme pour un feu il faut qu’il demeure une étincelle, une braise pour qu’elle puisse repartir. Mais vous avez raison, je suis ici car j’avais la certitude que je trouverai des croyants qui partagent ma vision du monde en un sens.
Et je n’avais plus envie d’être seule assurément, d’aucune façon que ce soit en réalité, mon jeune âge me fait déjà sentir que les humains nous sommes des animaux sociables, fait pour vivre entourés, pas dans l’isolement.
Dante me laisse seule le temps de me préparer, je n’avais rien demandé, je ne suis pas chez moi et la pudibonderie n’a nul sens quand il s’agit de vivre une sorte de retraite spirituelle. Il revient cependant armé de bouillon chaud, peut-être peu ragoutant mais c’est sa chaleur qui sera bienfaitrice avant tout et le goût… Si il savait ce que nous avions mangé dans le désert par moment, la viande de Lanconda fumée, quelle horreur… Une viande riche, protéinée, bonne pour le corps mais dure comme les semelles des bottes et au goût à l’amertume prononcée.
Je sens bien qu’il me regard bizarrement alors que je masse mes orteils de manière vigoureuse. Il ne peut savoir que je suis guérisseuse, cela n’est pas écrit sur mon front cela va de soit, je suis mage cependant il l’a vu. Mais je me sens face à moi-même dans ce lieu, à un pas de franchir les portes du palais de Célestia et de peut-être croiser l’ancien Monarque de Shoumei, leader du Nouvel Ordre.
- Ne vous en faites pas, je sais que c’est un risque et… j’espère les réchauffer à l’aide de mes mains seules. Je… je ne souhaite pas me soigner par magie, j’ai l’impression que cela fausserait mon pélerinage, mon retour aux sources en un sens. Mais je sais aussi être raisonnable et si d’aventure je sens qu’un de mes orteils ne réagit plus je ferai ce qui doit l’être.
En disant cela je me sens un peu sotte et je ris doucement.
-Une fois prononcé cela aussi me semble assez bête… Avoir les moyens de se soigner et se refuser de le faire…
J’ai bien senti sa propre gêne à lui aussi je veux le mettre plus à son aise. Je me sens apaisée dans cette grotte, loin de tout, de Mael, des Reikois, de monde extérieur. Je ferme les yeux un instant pour resonger à ma belle ville, la blanche cité, joyau du Shoumei, flambeau de notre culture et je soupire alors que j’étends finalement mes jambes vers le feu, mes orteils brûlent, le sang circule à nouveau.
- La ville est étrangement calme en réalité, comme si la présence partout des soldats du Reike avait éteint toute source de vie ou de joie shoumeienne. Les gens vivent correctement là n’est pas la question mais il n’y a plus d’office religieux, c’est presque un crime de croire aux titans ou aux gardiens et de l’afficher quand bien même c’est le fondement même de notre civilisation, de notre culture. L’omniprésence militaire a changé l’air, l’ambiance, cela sent le métal, la guerre, la sueur… Je n’ai pas aimé la retrouver ainsi défigurée, je l’ai abandonné un an et demi et je m’en veux en un sens de cette fuite loin de la guerre avec mes gens. Lacheté disent certains, j’y voyais un acte protecteur mais j’ai échoué au final.
Un sujet cependant semble l’agacer et il n’est pas compliqué qu’il ne perçoit pas l’oratrice de Xo’rath comme moi.
Oui je l’ai croisée à Courage, elle y donnait un office pour les croyants de Shoumeï. Elle ne me voulait en particulier, c’est moi qui l’ai apostrophée et qui ai forcé la discussion pour mieux comprendre sa vision de la religion. C’est elle qui m’a dit que finalement ce que mes parents prenaient pour de la bêtise ou faiblesse, d’imaginer que cultisme et divinisme n’étaient que deux faces d’une pièce, était le fondement même du divinisme originel. C’est ainsi qu’elle a eu mon attention. C’est une femme captivante au demeurant, j’avais l’impression de boire ses paroles mais je n’ai pas perdu ma réflexion ou mon sens critique croyez le… Grâce à elle, j’ai appris ce qu’était le Nouvel Ordre, où vous étiez et j’ai fait le choix ce jour d’été de rentrer à Mael pour ensuite venir en pélerinage ici. Elle m’a montré la voie et m’a guidé vers Célestia, vers vous.
J’englobe tous ceux vivants ici en disant cela. Je souris à l’Oni et j’ose demander après avoir bu quelques gorgées du bouillon.
- Comment l’avez vous rencontré? Enfin si vous souhaitez en parler.
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Puisqu'elle semble si confiante au sujet de ses orteils bleus, alors il ne l'embête pas plus. Pourtant, elle lui avoue être capable de simplement se soigner par magie. Une information qui lui embrouille l'esprit plus qu'autre chose, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle ne le fait pas. Certaines personnes ont des convictions particulières. A moins que ce soit une façon de se mettre au défi ? De tester sa résilience ? Si c'est bien le cas, ce petit bout de femme est plus surprenant qu'elle en a l'air et il ne peut que respecter sa volonté. Qui sait, peut-être que les portes du sanctuaires s'ouvriront devant elle. Elle est sur la bonne voie.
Il l'écoute parler de Maël et peut sentir toute la considération qu'elle peut avoir pour la terre qui l'a vu naître et pour ses habitants avec qui elle a grandi. Comme il s'en doutait, la cohabitation est difficile. Étonnant quand l'envahisseur enferme et exécute des gens pour la simple raison qu'ils ne partagent pas la même croyance. C'est un peu extrémiste pour les soi-disant sauveurs du Sekai, quelle hypocrisie. Il renifle d'indignation en rebondissant sur le sujet.
« Hm. Ne soyez pas trop dure avec vous-même. Il n'y a rien que vous auriez pu faire en restant à Maël. Vos dirigeants ont vendu la ville à l'envahisseur parce qu'ils étaient incapables de gérer la situation eux-mêmes. Leurs faiblesses a coûté la liberté à des milliers de Shoumeiens. Ces gens ont perdu le droit à la sécurité, le droit au respect, le droit de culte et même pour certains le droit de vivre. Le divinisme est devenu un crime à part entière par décret du couple impérial et pas seulement à Maël. Pourtant, aucun tyran n'éteindra complètement notre foi. Un jour viendra, tôt ou tard, où les véritables croyants briseront leurs chaînes. Le Nouvel Ordre n'est que la première brique vers la rédemption. »
Finalement, puisque la conversation s'éternise, il s'installe le plus confortablement possible sur le sol en pierre de la grotte. Se réchauffer près du feu fait un bien fou et il en avait bien besoin à force de veiller seul dehors près du sanctuaire. Elle répond donc à son interrogation sur cette Liche arrogante. S'il paraissait plutôt méprisant en parlant du Reike, il se montre plutôt stoïque quand Myriem fait l'éloge de la messagère de X'o-rath.
« Courage ? C'est pas la porte à côté. »
La propagande n'a donc pas de frontière. C'est une bonne chose, en un sens. Forcé d'admettre qu'elle est plutôt douée pour rassembler les foules, il ne connait pas meilleur prédicateur dans tout le Sekai même s'il y a toujours ce quelque chose qui lui déplait fortement avec Morndrizel, il ne saurait pas vraiment mettre le doigt dessus. Quoi qu'il en soit, il n'est pas vraiment surpris d'apprendre que Myriem n'a pas été insensible au "charme" de la non-morte. Il se contente de hocher la tête puis il prendra quelques instants de réflexion lorsque son interlocutrice lui renvoie la question.
« On s'est rencontré pendant la guerre, dans un village abandonné au sein des Rôcheuses. Selon ses dires, elle avait été envoyée par les Divins pour me mettre à l'épreuve. Tester ma force et ma foi, entre autre. Je n'ai pas choisi de camps, pendant le conflit qui a ravagé Shoumei. Cette guerre n'était pas la mienne tout comme elle n'était pas celle des habitants des montagnes qui vivaient paisiblement en marge de la société. Ils ont toujours été bons avec moi, je leur devais au moins ça. Pourtant, ça n'a pas empêché les Reikois d'apporter la guerre et la mort avec eux. A défaut d'avoir combattu sur le champ de bataille, j'ai pris la responsabilité de défendre les innocents à ma portée. Je les ai guidés loin des affrontements, espérant naïvement qu'ils seraient plus en sécurité ailleurs. »
Il soupire en plongeant son regard dans les flammes.
« Je n'ai pas pu sauver tout le monde, malheureusement. Mais j'ai décidé de rester. Les montagnes sont mon foyer tout comme Maël est le votre. J'y suis né, j'y ai grandi. Alors j'ai pris les armes, non pas pour mener cette guerre mais pour protéger ma terre de l'envahisseur, quel qu'il soit. Au fil des mois, j'ai visiblement fais assez de bruit pour les Reikois me donne un surnom et pour attirer l'attention de l'Oratrice de la Mort. Elle est venue à ma rencontre, un soir de pleine lune. Ce fut une rencontre plutôt agitée contrairement à vous, disons qu'elle a essayée de me tuer. Je suis d'une nature plutôt tenace, il faut croire. »
Il passe sur quelques détails, notamment les piles de cadavres qu'il a pu empiler pendant la guerre. Il juge que ce n'est pas vraiment nécessaire et il n'a pas non plus envie d'effrayer son invitée. Il passe aussi volontairement sur son affrontement avec la Liche. Ou plutôt son Spectre à la con mais c'est du pareil au même au final.
« Contre toute attente, nous avons réussi à débuter une conversation civilisée. Toujours selon elle, les Divins m'ont désigné pour être le porteur et gardien d'un ancien artefact que j'ai récupéré dans un vieux tombeau sous les indications de Morndrizel. Ce n'était pas de tout repos non plus, il était bien gardé. C'est comme ça que j'ai récupéré la lame noire que vous avez du voir plus tôt, il se trouve qu'elle a une histoire très particulière . Voilà comment j'ai fais la rencontre de Morndrizel et plus tard, du Haut-Prêtre qui s'est déplacé en personne pour m'inviter à rejoindre Célestia bien que je n'avais aucune idée de qui il était à ce moment-là. Pardon, si c'était trop long. »
Il partage une relation très spécifique avec la messagère de X'o-rath, pas qu'il l'abhorre réellement mais disons qu'ils sont plutôt comme chien et chat. Deux êtres sensiblement différents, autant physiquement que mentalement, ils sont aux antipodes l'un de l'autre. Certainement trop différent pour vraiment se comprendre mais malgré tout partageant la même foi indéfectible pour les Divins et marchant dans la même direction. Pour le moment.
« Ne vous méprenez pas, je n'ai pas de ressentiment envers cette femme. Je me méfie plus des gens qui savent manier les mots que de ceux qui savent manier l'épée. Qu'attendez-vous du Nouvel Ordre exactement ? Si vous cherchez une armée pour reprendre vos terres, vous risquez d'être déçue. »
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Je hausse les épaules de dépit, je ne me sens pas dure avec moi-même, je constate simplement le fruit de mes échecs, de mes choix, je ne peux changer le passé mais je veux être la maitresse de mon avenir, de celui de ceux qui comptent pour moi en réalité. Je bouge mes orteils par réflexe, jambes tendues vers le feu, ils sont douloureux mais ils bougent tous, la circulation sanguine se fait c'est pour cela que j'ai mal et donc c'est une bonne chose. Je continue de boire doucement le bouillon chaud que Dante m'a apporté et je l'écoute.
- Avions la capacité de résister au Reike? Je n'en sais rien, notre force de frappe l'Ordre de la Main n'a pas su réagir sans dirigeant digne de ce nom et vous avez raison, ceux qui étaient à Mael, le Protecteur, ses conseillers, ils ont choisi de s'applatir, de vendre notre ville, notre âme au Reike et on voit le résultat en effet, notre foi est devenu un crime sur nos terres. J'avais cru perdre la foi mais elle était en moi, une braise qui ne demandait qu'à reprendre et en effet elle n'est plus prête à s'éteindre, j'ai ravivé son aura et c'est ainsi que mes pas m'ont conduit en ce lieu. Quand à la Rédemption offerte par le Nouvel Ordre c'est ce qui m'amène oui, que notre foi soit de nouveau autorisée, pratiquée en toute sécurité, dans la chaleur des foyers, en public, cela compte, mais que veut le Nouvel Ordre? Les rumeurs sur les actions de cet ordre ne sont pas associées à ce dont je parle, je n'entends que fracas de lames, justice et combat. Je veux savoir et comprendre voyez vous. Puis-je accorder mon entière confiance à ce Nouvel Ordre? Ou sera-t-il déficient comme le fut celui de la Main il y a trois ans?
Ce n'étaient pas des paroles pour juger les choix ou actes de Dante, ou ceux du Nouvel Ordre, j'étais pleine d'espoir en un sens mais j'avais aussi très peur d'être déçue encore une fois aussi je me devais de me montrer méfiante. Cela pouvait être mal pris probablement mais peu importait, j'avais mes raisons d'être et d'agir ainsi et je resterais fidèle à ce que me dictait mon coeur tout simplement, plus que la raison, comme toujours.
A la mention de Courage j'avais répondu.
- J'ai beaucoup voyagé en deux ans, plus qu'en toute ma vie qui se limitait aux terres de ma famille et Mael avant la guerre.
Après avoir livré ma version de ma rencontre avec Morndrizel ce fut au tour de mon compagnon de feu de camp de me livrer la sienne. Elles ne pouvaient pas être plus dissemblables en réalité, nous avions vu des aspects totalement différents de la grande oratrice et cela montrait à quel point elle était complexe dans le fond. J'ai écouté avec attention l'histoire de sa vie, de ses dernières années avec attention et compassion car ce n'était pas une vie douce qu'il me détaillait. Je parlais beaucoup la plupart du temps mais j'observais aussi beaucoup les gens, leurs gestes, postures, et j'étudiais leurs émotions, car elles livraient une histoire parfois différente de celle des mots prononcés. Les émotions étaient le coeur de chaque être vivant et les battements de coeur qui accéléraient, ou semblaient ralentir montraient ce qui comptait vraiment dans les histoires de vie tout un chacun.
J'avais hoché la tête, approuvant ses actes décrits, il avait défendu les gens, il était un Homme de bien pour moi, il n'était un guerrier égoïste cherchant la gloire dans les combat et les victoires, non ses combats avaient un sens , une portée et je respectais cela. Mais ce fut la fin de son récit qui me laissa le plus surprise et perplexe. Il me parla de son épée, elle me dérangeait et je n'avais pas cherché à comprendre pourquoi de prime abord. Ce ne fut qu'à la fin de son récit que je laissais ma magie glisser vers elle pour l'observer, sans la toucher, sans l'approcher et que cela fut par mes dons de senseur magique maintenant ou mes talents pour soigner les maladies et malédiction je fus sûre d'une chose : cette relique était puissante mais maudite. Je fronçais les sourcils en réalisant cela, laissant le silence s'installer à la fin du récit de Dante car j'étais en train de regarder la lame avec mon don.
Je lançais de la magie de soin vers elle et je la sentis réagir, elle suppurait le mal pour moi et cela affectait Dante. J'avais vu sa main, sa peau grisâtre, maladive et ses vêtements ne pouvaient cacher et dissimuler des excroissances, cette chose à laquelle il était lié allait à terme le tuer de l'intérieur. Car oui après avoir observé l'épée j'ai suivi les fils sombres, suppurants qui la reliait à Dante et j'avais vu ses derniers s'immiscer en lui et ressortir par ces excroissances. Il était maudit. Mon regard avait viré au violet alors que j'étudiais en silence, sans rien dire ou faire d'autre, pas un geste, ma respiration s'était ralentie, j'étais dans une sorte de transe quelque part quand je réflechissais à une situation magique, que j'analysais les éléments. Je finis par revenir à la réalité au bout de trop longues secondes, une minute peut-être même. Mon regard maintenant violet se glissa sur Dante pour chercher le sien de regard et s'y accrocher.
- Elle va vous tuer cette épée, elle vous ronge de l'intérieur Dante.
C'était un constat, pas un jugement encore une fois.
- Souhaitez vous de l'aide?
Avais-je le pouvoir de couper le lien, probablement mais je n'allais pas agir sans son aval. Je pouvais cependant ralentir le processus, la dégenerescence, le soulager, produire des cellules saines pour compenser celles malades, cela serait un gain de temps mais j'avais des solutions pour l'aider, à voir si il acceptait ma main tendue.
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Mise à l'épreuve de la foi
La foi ne meurt jamais vraiment. Il en sait quelque chose et en un sens, il est heureux de pouvoir discuter avec quelqu'un qui a vu sa foi chavirer par le passé. Les Dieux mettent constamment leurs fidèles à l'épreuve et la présence de Myriem à Célestia prouve qu'elle ne fait pas exception. Les motivations de la Baronne sont louables, elle souhaite pouvoir prier à nouveau sans être jugée et persécutée pour ça. Elle souhaite le meilleur pour son peuple, pour ses gens. Décidément, ses préjugés sur la noblesse qu'il pensait oisive et égoïste vont en prendre un coup suite à cette inattendue rencontre. Elle le questionne, sur le Nouvel Ordre et ses motivations. Ses ambitions, ses agissements. Si les rumeurs sont par définition des informations qui sont facilement modifiées et amplifiées, il s'avère qu'il y a toujours une part de vérité aussi infime soit-elle. Il marque une pause, pesant les mots pour une fois avant de les faire sortir de sa bouche.
« Je comprends vos inquiétudes. Mais ce n'est pas de moi que vous attendez ces réponses en réalité. Vous voulez savoir si les rumeurs sont vraies, vous voulez savoir ce qu'est devenu Seagan après la guerre. Comme tous les autres. Est-il le héros du peuple que décrivent les derniers croyants ? Ou le fanatique sanguinaire que dénonce l'Empire ? Allez à sa rencontre et faites-vous votre propre avis. Ne vous laissez pas influencer, ni par les mots de l'Oratrice de la Mort, ni par les miens. »
Il pose son dos contre la paroi rocheuse pour s'appuyer dessus. Il tend une jambe vers le feu et ramène l'autre vers lui pour pouvoir caler son avant bras dessus. Il expire longuement par les narines, puis cligne lentement des yeux en posant son regard sombre sur les flammes qui crépitent.
« Et si Shoumei était définitivement morte ? Et si le seul moyen de récupérer vos terres et de sauver le divinisme passait inévitablement par le fracas des lames, la justice et les combats ? Jusqu'où seriez-vous prête à aller pour vos convictions, Myriem de Maël ? »
Il l'interroge mais ses questions résonnent dans son propre esprit en réalité. Il n'a pas lui-même les réponses, pas encore. Et si le Nouvel Ordre était le seul moyen de sauver les véritables croyants ? En existe-t-il un autre ? Est-il prêt à prendre les armes si nécessaires quitte à endosser le mauvais rôle pour le salut du monde ? Oui, il sacrifierait sa vie sans la moindre hésitation pour ses convictions. Est-ce que Myriem serait prête à tout perdre et à sacrifier sa vie pour les siennes ? A la différence de la belle brune, il n'a pas de foyer. Personne qui attend son retour avec anxiété. Personne pour le pleurer s'il faillit à sa tâche.
Il s'est surpris à dévoiler son passé assez facilement à son vis-à-vis. Il ne sait pourtant rien de cette femme mais elle semblait digne de confiance aux premiers abords. Son instinct ne le trompe jamais, elle semble être une femme empathique et d'altruiste. Sûrement trop pour son propre bien. S'il est capable d'énoncer certaines parties de son histoire de manière assez détachée, certaines choses ne peuvent pas passer inaperçu pour l'oeil attentif et les sens magiques de Myriem. Agacé et ironiquement amusé lorsqu'il mentionne la tentative d'assassinat de Morndrizel à son encontre. Nostalgique, lorsqu'il mentionne les peuples des montagnes qui ont fui la guerre. Colère, lorsqu'il s'agit de l'Empire du Reike. Fier, en répondant à l'appelle des Dieux et de Seagan. Profondément tourmenté, au sujet de son épée.
Et celle-ci avait toutes les raisons d'attirer l'oeil d'une magicienne et notamment d'une senseur magique. En général, la lame noire attire par sa taille hors norme et les matérieux spéciaux avec lesquels elle a été forgée. Myriem est capable de sonder l'aura de la relique comme elle sonderait l'âme d'une personne. Dante ne comprend pas tout de suite ce qu'elle fait même s'il note sa petite minute d'absence. Curieux, il la laisse faire sans l'interrompre. Au contact de la magie de soin de la Baronne, la lame semble immédiatement réagir comme un genre de mécanisme de défense. Son aura s'agite et lutte pour dissiper immédiatement le sort. La relique semble avoir sa propre conscience aussi stupide que ça en a l'air. En réalité, ce n'est pas l'épée en elle-même mais la chose qu'elle enferme qui réagit violemment à la présence et la magie de Myriem. Elle comprend aussi que le problème est plus profond qu'il en a l'air, l'artefact et l'oni sont liés par une magie très noire. Se débarrasser de la relique en l'enterrant quelque part sous terre ne serait donc pas suffisant. Un contrat a été signé, un contrat de sang.
Le constat de Myriem est sans appel. Néanmoins, l'oni ne semble pas surpris de l'entendre de vive voix. Puis, elle lui propose son aide.
Sa fierté mal placée l'aurait sûrement empêché de quémander l'aide de qui que ce soit. En fait, il ne s'est jamais vraiment posé la question avant. Il a besoin d'aide, c'est une évidence. Le domaine magique le dépasse sur absolument tous les points possibles, il serait bien incapable de tenter de briser le maléfice ou de soigner une maladie mortelle et presque incurable. Est-il seulement possible de l'aider ? Il est dubitatif malgré cette main tendue, pas qu'il doute des intentions de son interlocutrice mais c'est pour ainsi dire, la première fois qu'on lui propose de l'aider. Il hésite, laisse quelques longues secondes s'écouler. Il tourne silencieusement la tête vers la relique, fuyant le regard de Myriem.
« Cette épée est la responsabilité qui m'incombe. Les Dieux en ont décidé ainsi pour me mettre à l'épreuve. Il s'agit de mon fardeau, aujourd'hui et à jamais. »
Les mots sortent machinalement de sa bouche. Ce sont les mots du croyant, du diviniste chevronné et du défenseur de la foi qu'il représente. Mais ce ne sont pas ceux de l'Homme, celui qui ne peut se permettre d'être faible et de se montrer vulnérable. Il saisit un bout de sa cape et la soulève pour dévoiler complètement l'état de son bras gauche. Il ne porte pas de haut sous sa cape de fourrure et pour cause, il aurait du mal à trouver un vêtement à sa taille et pouvant camoufler le mal qui le gangrène et celui-ci est plus avancé qu'elle n'aurait pu le croire. Sa peau prend différente teinte de gris et des tâches sombres apparaissent à certains endroits. Sa peau est maladive mais le plus marquant se trouve évidemment au niveau de son bras et de son flanc gauche, s'arrêtant pour le moment au niveau de sa clavicule. Sa peau est noire et rocailleuse, dénué de pilosité. Craquelante comme pourrait l'être une roche, il ne semble pas y avoir de pus ou de liquide séreux. Son bras n'a pas un aspect véritablement répugnant ce qui n'enlève rien au malaise qu'il peut causer au premier regard. La maladie n'est pas à son stade le plus avancé mais est déjà suffisamment alarmante en l'état. On peut noter la présence de petites et moyennes excroissances solides qui apparaissent à même la peau.
« J'ai déjà pensé à m'amputer le bras mais il s'avère que j'en ai bien trop besoin. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà vu quelque chose de similaire par le passé ? Rassurez-vous. Ce n'est pas contagieux, vous ne risquez rien. »
Il se doute déjà que non et ne s'attend pas à qu'elle soit capable de faire un miracle bien qu'elle dispose de capacités qu'il n'imagine même pas. Il appréhende la réaction de son vis-à-vis. Son apparence disgracieuse peut facilement surprendre, faire fuir. En général, les gens s'éloignent lorsqu'ils l'apprennent, comme s'il était un pestiféré. Par peur de subir le même sort, certainement. Une réaction compréhensible, il a appris à faire avec le jugement des autres et à enfouir son mal-être.
CENDRES
« Je comprends vos inquiétudes. Mais ce n'est pas de moi que vous attendez ces réponses en réalité. Vous voulez savoir si les rumeurs sont vraies, vous voulez savoir ce qu'est devenu Seagan après la guerre. Comme tous les autres. Est-il le héros du peuple que décrivent les derniers croyants ? Ou le fanatique sanguinaire que dénonce l'Empire ? Allez à sa rencontre et faites-vous votre propre avis. Ne vous laissez pas influencer, ni par les mots de l'Oratrice de la Mort, ni par les miens. »
Il pose son dos contre la paroi rocheuse pour s'appuyer dessus. Il tend une jambe vers le feu et ramène l'autre vers lui pour pouvoir caler son avant bras dessus. Il expire longuement par les narines, puis cligne lentement des yeux en posant son regard sombre sur les flammes qui crépitent.
« Et si Shoumei était définitivement morte ? Et si le seul moyen de récupérer vos terres et de sauver le divinisme passait inévitablement par le fracas des lames, la justice et les combats ? Jusqu'où seriez-vous prête à aller pour vos convictions, Myriem de Maël ? »
Il l'interroge mais ses questions résonnent dans son propre esprit en réalité. Il n'a pas lui-même les réponses, pas encore. Et si le Nouvel Ordre était le seul moyen de sauver les véritables croyants ? En existe-t-il un autre ? Est-il prêt à prendre les armes si nécessaires quitte à endosser le mauvais rôle pour le salut du monde ? Oui, il sacrifierait sa vie sans la moindre hésitation pour ses convictions. Est-ce que Myriem serait prête à tout perdre et à sacrifier sa vie pour les siennes ? A la différence de la belle brune, il n'a pas de foyer. Personne qui attend son retour avec anxiété. Personne pour le pleurer s'il faillit à sa tâche.
Il s'est surpris à dévoiler son passé assez facilement à son vis-à-vis. Il ne sait pourtant rien de cette femme mais elle semblait digne de confiance aux premiers abords. Son instinct ne le trompe jamais, elle semble être une femme empathique et d'altruiste. Sûrement trop pour son propre bien. S'il est capable d'énoncer certaines parties de son histoire de manière assez détachée, certaines choses ne peuvent pas passer inaperçu pour l'oeil attentif et les sens magiques de Myriem. Agacé et ironiquement amusé lorsqu'il mentionne la tentative d'assassinat de Morndrizel à son encontre. Nostalgique, lorsqu'il mentionne les peuples des montagnes qui ont fui la guerre. Colère, lorsqu'il s'agit de l'Empire du Reike. Fier, en répondant à l'appelle des Dieux et de Seagan. Profondément tourmenté, au sujet de son épée.
Et celle-ci avait toutes les raisons d'attirer l'oeil d'une magicienne et notamment d'une senseur magique. En général, la lame noire attire par sa taille hors norme et les matérieux spéciaux avec lesquels elle a été forgée. Myriem est capable de sonder l'aura de la relique comme elle sonderait l'âme d'une personne. Dante ne comprend pas tout de suite ce qu'elle fait même s'il note sa petite minute d'absence. Curieux, il la laisse faire sans l'interrompre. Au contact de la magie de soin de la Baronne, la lame semble immédiatement réagir comme un genre de mécanisme de défense. Son aura s'agite et lutte pour dissiper immédiatement le sort. La relique semble avoir sa propre conscience aussi stupide que ça en a l'air. En réalité, ce n'est pas l'épée en elle-même mais la chose qu'elle enferme qui réagit violemment à la présence et la magie de Myriem. Elle comprend aussi que le problème est plus profond qu'il en a l'air, l'artefact et l'oni sont liés par une magie très noire. Se débarrasser de la relique en l'enterrant quelque part sous terre ne serait donc pas suffisant. Un contrat a été signé, un contrat de sang.
Le constat de Myriem est sans appel. Néanmoins, l'oni ne semble pas surpris de l'entendre de vive voix. Puis, elle lui propose son aide.
Sa fierté mal placée l'aurait sûrement empêché de quémander l'aide de qui que ce soit. En fait, il ne s'est jamais vraiment posé la question avant. Il a besoin d'aide, c'est une évidence. Le domaine magique le dépasse sur absolument tous les points possibles, il serait bien incapable de tenter de briser le maléfice ou de soigner une maladie mortelle et presque incurable. Est-il seulement possible de l'aider ? Il est dubitatif malgré cette main tendue, pas qu'il doute des intentions de son interlocutrice mais c'est pour ainsi dire, la première fois qu'on lui propose de l'aider. Il hésite, laisse quelques longues secondes s'écouler. Il tourne silencieusement la tête vers la relique, fuyant le regard de Myriem.
« Cette épée est la responsabilité qui m'incombe. Les Dieux en ont décidé ainsi pour me mettre à l'épreuve. Il s'agit de mon fardeau, aujourd'hui et à jamais. »
Les mots sortent machinalement de sa bouche. Ce sont les mots du croyant, du diviniste chevronné et du défenseur de la foi qu'il représente. Mais ce ne sont pas ceux de l'Homme, celui qui ne peut se permettre d'être faible et de se montrer vulnérable. Il saisit un bout de sa cape et la soulève pour dévoiler complètement l'état de son bras gauche. Il ne porte pas de haut sous sa cape de fourrure et pour cause, il aurait du mal à trouver un vêtement à sa taille et pouvant camoufler le mal qui le gangrène et celui-ci est plus avancé qu'elle n'aurait pu le croire. Sa peau prend différente teinte de gris et des tâches sombres apparaissent à certains endroits. Sa peau est maladive mais le plus marquant se trouve évidemment au niveau de son bras et de son flanc gauche, s'arrêtant pour le moment au niveau de sa clavicule. Sa peau est noire et rocailleuse, dénué de pilosité. Craquelante comme pourrait l'être une roche, il ne semble pas y avoir de pus ou de liquide séreux. Son bras n'a pas un aspect véritablement répugnant ce qui n'enlève rien au malaise qu'il peut causer au premier regard. La maladie n'est pas à son stade le plus avancé mais est déjà suffisamment alarmante en l'état. On peut noter la présence de petites et moyennes excroissances solides qui apparaissent à même la peau.
« J'ai déjà pensé à m'amputer le bras mais il s'avère que j'en ai bien trop besoin. Qu'en pensez-vous ? Avez-vous déjà vu quelque chose de similaire par le passé ? Rassurez-vous. Ce n'est pas contagieux, vous ne risquez rien. »
Il se doute déjà que non et ne s'attend pas à qu'elle soit capable de faire un miracle bien qu'elle dispose de capacités qu'il n'imagine même pas. Il appréhende la réaction de son vis-à-vis. Son apparence disgracieuse peut facilement surprendre, faire fuir. En général, les gens s'éloignent lorsqu'ils l'apprennent, comme s'il était un pestiféré. Par peur de subir le même sort, certainement. Une réaction compréhensible, il a appris à faire avec le jugement des autres et à enfouir son mal-être.
CENDRES
Citoyen du monde
Myriem de Boktor
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Mise à l'épreuve de la Foi
Feat Dante
Les pieds qui se réchauffent près de l'âtre, un bon bol de bouillon chaud, après avoir évité une avalanche au sommet de Célestia, je trouve qu'il y a plus à plaindre que moi. Je me suis réchauffée et j'aurais préféré un fauteuil confortable que ce rondin de bois mais dans le fond il fait bon se concentrer sur ce qui est primordial par moment. Les premières réponses de Dante me font sourire franchement loin de me vexer d'être ainsi percée à jour, il a parfaitement compris la profonde raison de ma présence en ce lieu, ma foi est en cause certes mais je suis ici pour quelqu'un avant tout. Je suis montée seule affrontant les intempéries, prenant le risque de faire des mauvaises rencontres pour la simple et bonne raison que ce Nouvel Ordre est dirigé par Seagan, son nom reste un mythe, il est lumina, et a toujours dirigé le Shoumeï et malgré la guerre il a repris les rennes d'un ordre cherchant à rétablir un ordre au sein du chaos actuel, est-il encore légitime? C'est cela que je veux comprendre, c'est personnel et n'engagera que moi mais j'ai besoin de cette réponse en effet.
- Je veux comprendre pourquoi il n'était pas présent et comment il en est venu à créer le nouvel ordre en effet, c'est probablement futile comme interrogation ou pas légitime, qui suis-je après tout pour venir en quelque sorte demander des comptes à quelqu'un tel que lui?
Je souris devant mes propres mots, en un sens s'avouer la vérité cela fait du bien même si on peut ainsi voir toute la vanité qu'on s'ignore posséder. Je soupire et me penche en avant, frottant de nouveau par réflexe mes orteils alors qu'ils vont bien, moyen de détourner mon attention ou celle de Dante, dur de savoir.
- J'espère qu'il acceptera de me rencontrer mais si ce n'est pas le cas ce ne sera pas grave, j'avais besoin de venir ici, de réaliser ce pèlerinage. Par contre je ne veux pas croire que Shoumeï est définitivement morte, cela me semble impensable. Oui c'est un champ de ruine, oui la guerre a détruit des vies, des terres, des villes aussi mais tant qu'il reste de la vie, il y a de l'espoir pour moi. Mais je ne peux pas croire que sauver notre foi, nos croyances passe forcément par le fracas des armes, personne ne nous imposera nos pensées et ce qui brûle dans nos coeurs. Ils peuvent bien nous interdire de prier devant eux mais cela ne fait que renforcer nos convictions, ils ont peur que nous retrouvions une unité, quelqu'un à suivre, une vision de l'avenir pour nous. Et en venant ici je crois que j'espère pouvoir croire que Seagan est encore celui qui nous guidera. Savoir qui peut prendre ce rôle nous offrirait un phare dans cette nuit.
J'avais de l'espoir mais malgré tout j'avais des doutes et j'étais venue ici pour les voir se dissiper, je voulais croire que le leader dont le Shoumeï avait besoin pour renaître tel le phénix était ici, après tout, n'avaient-ils pas choisi ce symbole pour leur ordre? Mais dans le fond Dante avait raison, il avait son opinion mais ne pouvait répondre réellement à mes interrogations pour le moment, demain serait un autre jour. En attendant je pouvais me concentrer sur lui, sur son bras et cette histoire d'épée. J'avais ressenti sa retenue et il avait finalement accepté de me faire confiance, sans réelle raison, j'aurais pu être une mystificatrice, une menteuse mais qu'il accepte de me livrer son histoire me touchait, l'espoir existait c'était la preuve. Des petites attentions, des petits gestes, de l'entraide, c'était la base d'un renouveau pour moi.
Je décidais donc que j'allais continuer ce pour quoi j'étais douée, aider et soigner les autres, c'était en moi, dans mes gênes, dans ma magie mais aussi dans ce que j'avais appris à l'Académie. Etais-je faite pour devenir Baronne ou plus? Ou devrais-je arrêter de chercher à avancer dans cette voie et me concentrer sur la guérisseuse qui avait une réputation plutôt correcte. J'espérais que ce séjour ici allait m'éclaircir les idées. Les premières réponses tombèrent, un couperet sans appel en un sens, Dante refusait qu'on lui enlève son épreuve, sa responsabilité et je respectais cela. .
- Je respecte votre chemin de croix Dante mais si je peux vous aider à le rendre plus vivable ou moins...dangereux pour vous je me dois de le faire comprenez le bien. Je ne peux envisager de vous laisser ainsi sans rien tenter.
Je sens sa peur du rejet en un sens, il craint que je recule devant lui mais c'est bien mal me connaître en réalité. Je vois au delà des apparences et je veux que cela continue. Je m'approche donc de l'Oni, quittant mon propre rondin de bois pour le rejoindre. Je ne vais pas m'approcher de l'épée dans un premier temps, je ne la regarderai qu'ensuite, je dois d'abord voir jusqu'ou s'étend le mal qui le ronge. Je m'avance lentement et tends mes mains vers son propre bras. La peau a une texture totalement anormale, les teintes grisâtres, les excroissances sont autant de signes néfastes, de corruption. Mes doigts effleurent avec douceur la peau rongée par la maladie, certaines excroissances semblent faites d'os ou de peau, dur à dire ainsi. Je me concentre et libère ma magie tout en parcourant mon exploration. L'air change d'odeur, la grotte s'emplit d'une odeur marine et mes yeux passent du noir au violet. De nombreuses et fines gouttelettes d'eau partent de mes mains pour courir sur son bras avant de se fondre dedans, ce sont des capteurs, des informations que je prends pour mieux comprendre sa situation.
Je laisse mes dons œuvrer maintenant et ma magie s'immisce dans le bras de Dante. Je suis attentive à tout ce que je ressens et perçois et ce n'est pas forcément très joli. Mais surtout ce que je ressens c'est le lien qui unie Dante à l'épée démoniaque. Comme je l'ai fait pour Rowena, je décide un instant d'étouffer ce lien, ma magie s'enlace autour de ce fil qui unie Dante à sa malédiction, et je l'écrase, je ne cherche pas à détruire ce lien, je le pourrais j'en ai la certitude mais pour le moment il n'est pas prêt à cela, je veux juste voir comment son bras quand je le coupe de la source de son mal. Je resserre ma pression mystique sur ce lien pour l'amenuiser, tarir la source sans la fermer totalement. Je sens l'épée qui s'agite ou plutôt l'âme démoniaque qui s'y trouve. M'entend-elle? Je n'en sais rien mais je vais parler à haute voix peut-être communique-t-elle avec Dante?
- Toi qui est unie à Dante, toi qui le ronge, je ne veux pas te détruire, crois moi, ne te défends pas contre mon action, je veux juste m'occuper de ton porteur. Si tu as un tant soit peu d'intelligence laisse moi le soulager, si il meurt, tu retourneras à l'oubli, est-ce que tu veux?
Je reste là à attendre, mes dons prêts à agir, si l'épée me refuse d'agir sans combat alors j'agirai contre elle, je peux éteindre une étincelle divine alors j'ai foi en mes capacités pour l'annihiler mais qui suis-je pour juger de son droit de vie ou mort?
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Mise à l'épreuve de la foi
Mise à l'épreuve de la foi
Myriem a une vision des choses bien optimiste. Naïve, peut-être. Mais ça, c'est l'avenir qui se chargera de le dire. Il aimerait pouvoir partager ses opinions, croire qu'il suffit de prier et de garder la foi pour que tout redevienne comme avant la guerre. Malheureusement, les Dieux ne sont pas des êtres miséricordieux. Dante a vu la guerre de ses propres yeux, ses horreurs et les souffrances qu'elle a engendré en particulier pour les siens. Comment faire confiance aux autres quand les autoproclamés sauveurs du Sekai enferment les divinistes simplement pour leurs croyances ? Il a lui-même laissé un tas de cadavres dans son sillage, en temps de guerre, personne n'est innocent. Peu importe que ses raisons aient été louables ou compréhensibles. Peu importe qu'il se soit battu pour ses valeurs ou pour ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes. Rien ne pourra jamais justifier ses actes et les vies qu'il a prises. Un meurtrier le reste toute sa vie. Finalement, Dante n'est peut-être que la personnification de la douleur de Shoumei. Le vaisseau de la colère divine. Un être né de la violence, incapable de se détourner de cette voie macabre et de l'odeur du sang qui lui colle à la peau.
« Les nations naissent et disparaissent. Les dirigeants vont et viennent. Tout n'est qu'éphémère. La foi elle, est immuable, éternel. Elle le restera tant qu'il y aura des gens comme vous et moi pour prier et se tourner vers les Divins. Peu importe que Shoumei ne soit plus qu'une ruine, notre croyance et le peuple qui l'a fait vivre sont les seules choses qui ont véritablement de l'importance. Nous devons survivre, quoi qu'il en coûte. J'espère sincèrement que vous trouverez ici les réponses à vos questions. »
Les gens ont besoin de croire en quelque chose pour exister, c'est une vérité universelle. Le peuple a besoin d'un guide, un phare dans la nuit selon les mots de Myriem. C'est une évidence, mais ces réfugiés ne resteront pas là indéfiniment. Ils ont besoin qu'on fasse quelque chose pour eux, des actions concrètes. C'est pour ça qu'ils s'en remettent aux Dieux et au Nouvel Ordre. Ils sont incapables de prendre leur destin en main, obligés de s'en remettre à quelqu'un d'autre dans l'espoir d'une vie meilleure. Dante n'a rien d'un guide, d'un leader. Encore moins d'une lumière assez forte pour repousser les ténèbres. Il ne fait qu'aider, humblement et à son échelle, tendant la main aux personnes dans le besoin bien que ce ne soit pas suffisant. Il en a conscience. Tôt ou tard, ses démons referont surface et il continuera de faire la seule chose pour laquelle il est véritablement doué. Prendre les armes.
L'Oni ne sait pas vraiment comment réagir quand Myriem insiste pour l'aider à soulager ne serait-ce qu'un peu son fardeau. Il ne comprend pas exactement comment elle compte s'y prendre, le domaine magique le dépasse largement et il ne suspecte même pas la portée de ses pouvoirs. Pour autant, il ne se sent pas de la repousser. Il ne la connait que depuis peu mais il est déjà capable d'affirmer que ses intentions ne sont pas mauvaises bien au contraire. Néanmoins, il est toujours sceptique sur sa capacité à soigner le mal qui le ronge. Il finira bien vite par changer d'avis.
Il se laisse d'abord examiner sans opposer la moindre résistance. Il n'y connait pas grand-chose mais de son point de vue, Myriem a l'air de savoir ce qu'elle fait. Ses gestes sont délicats, méticuleux. Elle observe attentivement ses stigmates sans émettre le moindre jugement. Cela peut paraître stupide mais pour Dante, c'est assez rafraichissant en un sens. Tout comme cette odeur qui emplit soudainement la pièce, celle qu'on retrouve près d'un courant d'eau ou près du bord de mer. Il fixe Myriem du regard, il voit ses yeux se mettre à scintiller d'une vive couleur violette. Il peut sentir les gouttes d'eaux se poser contre sa peau et s'immiscer à l'intérieur. Dante ne ressent pas immédiatement la différence pourtant c'est une vive douleur qui apparait dans son bras quand Myriem tente d'écraser le lien qui relie le guerrier à sa malédiction. Ses muscles se contractent sévèrement comme sous l'impulsion d'un très fort choc électrique. Ce n'est pas la magicienne qui est directement à l'origine de ce mal évidemment, c'est une réaction de défense primitive de l'être enfermé dans l'arme maudite qui rejette la magie de Myriem comme s'il se sentait menacé.
Aucun son ne sort de la bouche de l'Oni malgré la douleur, il vient fermement saisir son bras douloureux et prend simplement son mal en patience pour laisser Myriem terminer ce qu'elle a commencée alors qu'elle essaye de communiquer avec l'engeance démoniaque. Elle doit attendre un moment avant d'enfin avoir une réponse, une voix rauque surgit et résonne dans la grotte comme si une troisième personne venait de faire son apparition. La voix trouve son origine directement de l'artefact posé contre le mur, elle est parfaitement audible et son ton est surnaturellement menaçant.
« Ah... Ta voix et ta présence me sont déjà parfaitement déplaisantes, femme. Mêle-toi de tes affaires, tout ceci te dépasse. Pourquoi perdre ton temps à venir en aide à une personne que tu viens à peine de rencontrer ? Tu ne sais rien de lui. C'est un meurtrier sanguinaire aveuglé par une croyance stupide qui le mènera tôt ou tard à sa perte. Il a tué par le passé et il le fera encore car c'est tout ce qu'il sait faire. Aide-le et tu seras complice des vies qu'il prendra à l'avenir. Es-tu prête à avoir ces morts sur la conscience pour un parfait inconnu ? »
Kar'ath se met à rire, dans sa grande mesquinerie. Il frappe exactement où cela fait mal. Dante reste silencieux, toujours souffrant. En réalité, il ne peut pas vraiment contredire le Démon. Kar'ath est un être vicieux, manipulateur et véritablement mauvais mais il souligne un bon point. La bonté de Myriem envers Dante pourrait indirectement causer des morts à l'avenir. Et à l'inverse, le laisser mourir pourrait en sauver plus d'une vie. Qu'il s'en prenne à des innocents ou à des gens mauvais, quelle importance. Une vie est une vie et elle pèse exactement le même poids sur la conscience de celui qui la prend. Et Myriem se rendrait complice de tout ça, c'est le terrible dilemme qui s'offre à elle.
« Réfléchis bien, femme. Cet homme ne mérite pas ta clémence. Qui te dit que briser la malédiction le sauverait ? Tu briserais notre lien, c'est vrai. Mais en contrepartie, cela pourrait le tuer. Es-tu sûre de vouloir faire ça ? Lui et moi sommes liés par un pacte de sang. Il a accepté en son âme et conscience sa situation. Mais tu te trompes, même si je m'amuse bien avec ce mortel, il peut bien mourir comme un chien si ça lui chante. Ça me rendrait la tâche encore plus simple. »
Mensonge et vérité s'entremêlent dans les paroles perfides du Démon. Difficile de dire ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas et c'est tout l'objectif de son stratagème. Instaurer le doute dans l'esprit de la jeune femme. Myriem peut agir directement sur la maladie et la malédiction mais le Démon se sait intouchable dans sa prison. Et il en profite. La douleur dans son bras semble s'estomper, notamment grâce à la magie de Myriem. Alors l'oni relâche sa prise petit à petit. Il finit par déposer calmement sa main sur celle de Myriem, venant se saisir de celle-ci.
« Ne le laissez pas entrer dans votre tête, il veut semer la confusion dans votre esprit. Mais il a raison sur un point, je ne mérite pas de recevoir votre aide. Vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas ce que j'ai fais. Vous êtes une bonne personne, Myriem. Utilisez vos dons pour vos gens et pour ceux qui peuvent encore être sauvés. »
Myriem est aussi douée qu'elle est puissante, elle a le pouvoir de le sauver complètement du mal qui consume l'Oni. Mais est-elle prête à prendre le risque ? Quel que soit son choix, elle devra sûrement en assumer les conséquences.
CENDRES
« Les nations naissent et disparaissent. Les dirigeants vont et viennent. Tout n'est qu'éphémère. La foi elle, est immuable, éternel. Elle le restera tant qu'il y aura des gens comme vous et moi pour prier et se tourner vers les Divins. Peu importe que Shoumei ne soit plus qu'une ruine, notre croyance et le peuple qui l'a fait vivre sont les seules choses qui ont véritablement de l'importance. Nous devons survivre, quoi qu'il en coûte. J'espère sincèrement que vous trouverez ici les réponses à vos questions. »
Les gens ont besoin de croire en quelque chose pour exister, c'est une vérité universelle. Le peuple a besoin d'un guide, un phare dans la nuit selon les mots de Myriem. C'est une évidence, mais ces réfugiés ne resteront pas là indéfiniment. Ils ont besoin qu'on fasse quelque chose pour eux, des actions concrètes. C'est pour ça qu'ils s'en remettent aux Dieux et au Nouvel Ordre. Ils sont incapables de prendre leur destin en main, obligés de s'en remettre à quelqu'un d'autre dans l'espoir d'une vie meilleure. Dante n'a rien d'un guide, d'un leader. Encore moins d'une lumière assez forte pour repousser les ténèbres. Il ne fait qu'aider, humblement et à son échelle, tendant la main aux personnes dans le besoin bien que ce ne soit pas suffisant. Il en a conscience. Tôt ou tard, ses démons referont surface et il continuera de faire la seule chose pour laquelle il est véritablement doué. Prendre les armes.
L'Oni ne sait pas vraiment comment réagir quand Myriem insiste pour l'aider à soulager ne serait-ce qu'un peu son fardeau. Il ne comprend pas exactement comment elle compte s'y prendre, le domaine magique le dépasse largement et il ne suspecte même pas la portée de ses pouvoirs. Pour autant, il ne se sent pas de la repousser. Il ne la connait que depuis peu mais il est déjà capable d'affirmer que ses intentions ne sont pas mauvaises bien au contraire. Néanmoins, il est toujours sceptique sur sa capacité à soigner le mal qui le ronge. Il finira bien vite par changer d'avis.
Il se laisse d'abord examiner sans opposer la moindre résistance. Il n'y connait pas grand-chose mais de son point de vue, Myriem a l'air de savoir ce qu'elle fait. Ses gestes sont délicats, méticuleux. Elle observe attentivement ses stigmates sans émettre le moindre jugement. Cela peut paraître stupide mais pour Dante, c'est assez rafraichissant en un sens. Tout comme cette odeur qui emplit soudainement la pièce, celle qu'on retrouve près d'un courant d'eau ou près du bord de mer. Il fixe Myriem du regard, il voit ses yeux se mettre à scintiller d'une vive couleur violette. Il peut sentir les gouttes d'eaux se poser contre sa peau et s'immiscer à l'intérieur. Dante ne ressent pas immédiatement la différence pourtant c'est une vive douleur qui apparait dans son bras quand Myriem tente d'écraser le lien qui relie le guerrier à sa malédiction. Ses muscles se contractent sévèrement comme sous l'impulsion d'un très fort choc électrique. Ce n'est pas la magicienne qui est directement à l'origine de ce mal évidemment, c'est une réaction de défense primitive de l'être enfermé dans l'arme maudite qui rejette la magie de Myriem comme s'il se sentait menacé.
Aucun son ne sort de la bouche de l'Oni malgré la douleur, il vient fermement saisir son bras douloureux et prend simplement son mal en patience pour laisser Myriem terminer ce qu'elle a commencée alors qu'elle essaye de communiquer avec l'engeance démoniaque. Elle doit attendre un moment avant d'enfin avoir une réponse, une voix rauque surgit et résonne dans la grotte comme si une troisième personne venait de faire son apparition. La voix trouve son origine directement de l'artefact posé contre le mur, elle est parfaitement audible et son ton est surnaturellement menaçant.
« Ah... Ta voix et ta présence me sont déjà parfaitement déplaisantes, femme. Mêle-toi de tes affaires, tout ceci te dépasse. Pourquoi perdre ton temps à venir en aide à une personne que tu viens à peine de rencontrer ? Tu ne sais rien de lui. C'est un meurtrier sanguinaire aveuglé par une croyance stupide qui le mènera tôt ou tard à sa perte. Il a tué par le passé et il le fera encore car c'est tout ce qu'il sait faire. Aide-le et tu seras complice des vies qu'il prendra à l'avenir. Es-tu prête à avoir ces morts sur la conscience pour un parfait inconnu ? »
Kar'ath se met à rire, dans sa grande mesquinerie. Il frappe exactement où cela fait mal. Dante reste silencieux, toujours souffrant. En réalité, il ne peut pas vraiment contredire le Démon. Kar'ath est un être vicieux, manipulateur et véritablement mauvais mais il souligne un bon point. La bonté de Myriem envers Dante pourrait indirectement causer des morts à l'avenir. Et à l'inverse, le laisser mourir pourrait en sauver plus d'une vie. Qu'il s'en prenne à des innocents ou à des gens mauvais, quelle importance. Une vie est une vie et elle pèse exactement le même poids sur la conscience de celui qui la prend. Et Myriem se rendrait complice de tout ça, c'est le terrible dilemme qui s'offre à elle.
« Réfléchis bien, femme. Cet homme ne mérite pas ta clémence. Qui te dit que briser la malédiction le sauverait ? Tu briserais notre lien, c'est vrai. Mais en contrepartie, cela pourrait le tuer. Es-tu sûre de vouloir faire ça ? Lui et moi sommes liés par un pacte de sang. Il a accepté en son âme et conscience sa situation. Mais tu te trompes, même si je m'amuse bien avec ce mortel, il peut bien mourir comme un chien si ça lui chante. Ça me rendrait la tâche encore plus simple. »
Mensonge et vérité s'entremêlent dans les paroles perfides du Démon. Difficile de dire ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas et c'est tout l'objectif de son stratagème. Instaurer le doute dans l'esprit de la jeune femme. Myriem peut agir directement sur la maladie et la malédiction mais le Démon se sait intouchable dans sa prison. Et il en profite. La douleur dans son bras semble s'estomper, notamment grâce à la magie de Myriem. Alors l'oni relâche sa prise petit à petit. Il finit par déposer calmement sa main sur celle de Myriem, venant se saisir de celle-ci.
« Ne le laissez pas entrer dans votre tête, il veut semer la confusion dans votre esprit. Mais il a raison sur un point, je ne mérite pas de recevoir votre aide. Vous ne me connaissez pas, vous ne savez pas ce que j'ai fais. Vous êtes une bonne personne, Myriem. Utilisez vos dons pour vos gens et pour ceux qui peuvent encore être sauvés. »
Myriem est aussi douée qu'elle est puissante, elle a le pouvoir de le sauver complètement du mal qui consume l'Oni. Mais est-elle prête à prendre le risque ? Quel que soit son choix, elle devra sûrement en assumer les conséquences.
CENDRES
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