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Citoyen du monde
Dahlia

Messages : 167
crédits : 381
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Info personnage
Race: Fae (sang pur)
Vocation: Mage noir
Alignement: Chaotique bon
Rang: C

Dahlia

Race : Fae (sang-pur)
Sexe : Féminin
Âge : 403 ans
Métier : Fleuriste/Herboriste
Taille & poids : 1m70 pour 65kg
Alignement : Chaotique bon
Faction : Citoyen du monde
Rang : C
Religion : Athéisme
Avatar : Rêverie de Tyna.xi
Pouvoirs et objets
Mage Noir, total de crédits utilisés à la création : 4000
- Pouvoirs :
- Pestilence - Palier III
Palier 1 (500 crédits) -Création de maladies bénignes facilement guérissables et naturellement éliminés par un organisme en santé
Palier 2 (1000 crédits) - Création de maladies de moyenne intensité nécessitant la consultation immédiate d'un soigneur. Elles peuvent être particulièrement handicapantes
Palier 3 (2000 crédits) - Création de maladies pouvant être mortelles ou gravement handicapantes si elles ne sont pas soignées rapidement. Si la victime réussit à survivre, elle en gardera souvent de séquelles permanentes
Coût total : 3500 crédits, divisé par 2 car mage noir -> 1750 crédits
Cosmétique : La Pestilence de Dahlia se manifeste par une fine brume verte qui s'échappe de ses mains. Elle est capable de la camoufler, si elle s'en rend compte...
Détection des mensonges - Palier I
Palier 1 (1000 crédits) - Lorsqu'une personne vous ment, vous ressentez des picotements, des maux de tête ou autres. Votre esprit vous envoie des signaux qu'on est en train de vous mentir. Toutefois, vous ne savez pas de quel mensonge il s'agit exactement et n'avez aucune idée de l'ampleur de celui-ci... Et cette impression est souvent très difficile à justifier. Est inutile face aux immunités et protections psychiques.
Coût total : 1000 crédits
Lecture de l'esprit - Palier I
Palier 1 (500 crédits) - Pendant un contact physique avec la cible, vous pouvez lire son esprit en "surface", vous voyez quelques souvenirs récents de la personne ainsi que ses pensées "légères" du moment
Coût total : 500 crédits
Télépathie - Palier I
Palier 1 (500 crédits) - Portée de la communication : ville
Coût total : 500 crédits
Attaque mentale - Palier II
Palier 1 (500 crédits) - En gardant son regard sur la personne visée (~10 m), cause des douleurs mentales, les douleurs sont comparables à une grosse migraine donc surmontables mais pouvant être très gênantes si maintenues longtemps
Palier 2 (1000 crédits) - Toujours en gardant son regard sur une personne à moins de 10 m, cause des dégâts mentaux assez importants entraînant des effets secondaires comme des vomissements et souvent l'incapacité de réfléchir ou réagir, excellente technique de torture.
Coût total : 1500 crédits divisé par 2 donc 750
Vol - Palier 1
Pouvoir de voler dans le ciel. Il existe deux types de vol : le vol physique en utilisant des ailes ou le vol magique en utilisant un sort quelconque pour vous faire léviter.
Pouvoir cosmétique - Ailes de fées
Dahlia a la capacité de faire apparaître et disparaître ses ailes de fées à volonté. Bien que celles-ci ne lui servent pas à voler, la Fae apprécie tout particulièrement leur présence ayant un effet réconfortant autant sur les enfants que sur les adultes. Elle est également capable de les faire changer de couleur.
Coût : Gratuit !
- Objets:
- Un sac à main
- Un orphelinat, même si ça ne rentre pas dans son sac à main
- Une dague qu'elle porte à la cuisse sous sa robe fendue
- Un carnet de notes et des formulaires d'inscription à l'orphelinat ainsi que de quoi écrire
- Du chocolat de bonne qualité
- Son parfum à la rose
Description physique et mentale
Physique :
« Une belle fleur, une élégance fragile. »
S’agenouillant auprès de ses enfants, Dahlia sentit un sentiment d’euphorie l’envahir. Aujourd’hui, particulièrement en ces lieux, elle se sentait belle, elle se sentait elle. La journée avait été longue et éprouvante, et après l’étreinte du soir, elle s’enfuirait dans ses quartiers pour plonger sur son lit et se laisser sombrer dans le sommeil. Ses fines mains vinrent caresser les joues des orphelins avant que ses lèvres rosées et charnues ne viennent se déposer dans leur chevelure. Elle n’aurait abandonné ce rituel pour rien au monde.
La Fae se redressa lentement, défripant le bas sa robe immaculée avec ses doigts. Elle se mit en route pour son bureau, son habit se collant à sa peau pâle recouverte de transpiration un peu plus à chaque pas, dessinant ses courbes généreuses alors qu’elle disparaissait au détour d’un couloir. Sa chevelure blonde se balançait dans son dos, lui chatouillant presque les fesses, perdant les quelques pétales de fleurs qui s’y étaient faufilées lors d’une balade dans les jardins. Il lui arrivait de se dire qu’elle devrait les attacher pour vaquer à ses occupations dans l’orphelinat mais il n’y avait rien à faire : elle se préférait infiniment plus avec sa crinière lâchée. Le pas léger et silencieux, Dahlia arriva enfin devant la porte de son refuge, qu’elle franchit gracieusement dans un soupir de soulagement.
Elle déposa son sac sur sa commode et d’un geste brusque retira ses chaussures plates qu’elle envoya valser au fond de la pièce. La jeune femme s’assit ensuite sur le bord de son lit et étira ses jambes fines durant quelques secondes qui lui parurent des heures. Son corps tendu par le stress et les efforts physiques peinait à reprendre des forces. Se penchant devant son miroir, Dahlia s’attarda sur son visage, plus particulièrement sur les cernes qui entouraient ses yeux orangés. Passant ses doigts sur la peau de ses joues rosies par l’effort, elle grimaça.
Ce qu’elle voyait ne lui plaisait pas. Pourtant, la jeune fille était loin de l’idée que la société se faisait de la laideur. Grande, fine, avec un visage de poupée, une longue chevelure blonde et raide… Non, ce n’était pas son apparence physique qui lui déplaisait. C’était ce qu’elle lisait dans son regard. Malgré les années, elle arborait toujours cet air mélancolique qui attendrissait autrui. Il n’y avait qu’avec ses enfants que son regard s’arquait dans un sourire franc. Sa grimace finit par s’amoindrir et elle laissa son corps tomber sur les draps sans un son. Ca irait mieux demain.
Mental :
« L’incarnation de l’innocence, la douceur en personne. »
Dans l’imaginaire collectif, Dahlia apparaît comme une jeune femme ayant le cœur sur la main, une véritable bonne samaritaine. Toujours prête à aider autrui, la Fae se démène jour et nuit pour son orphelinat et prend plaisir dans les conversations, qu’elles soient mondaines ou bien plus sérieuses. Elle garde de son jeune âge une curiosité naturelle qui la pousse à s’intéresser à tout ce qui l’entoure, cependant on ne peut décemment pas parler d’elle sans évoquer son amour pour les Arts. Ayant baigné dans la peinture avec ses parents, elle a développé un sens artistique prononcé et un goût pour le Beau qui frise l’extrême. Perfectionniste et éternelle insatisfaite, la demoiselle donne bien plus qu’elle ne reçoit et considère le pardon comme nécessaire dans sa vie, et la rancune comme un poison qui la consume. Elle dispose d’une grande capacité d’adaptation due à son travail et aux difficultés qu’elle peut rencontrer lors de l’arrivée d’un nouvel orphelin.
Certains diraient que Dahlia a loupé sa vocation, et qu’elle aurait dû être enseignante. Sa pédagogie et sa patience ne sont plus à prouver et ses collègues à l’orphelinat savent qu’il est possible d’engager sur n’importe quel sujet à ses côtés. Ouverte d’esprit, elle met un point d’honneur à n’émettre aucun jugement et à voir chaque point de vue ainsi que ses arguments. Cependant, s’il y a une notion qu’il n’est pas bon d’aborder avec elle, c’est bien l’injustice. La Fae éprouve de grandes difficultés à voir la misère autour d’elle, à accepter les divergences de traitement et la détresse du monde, c’est pour cette raison qu’elle tient absolument à faire la différence, à sa façon.
S’il devait manquer quelque chose à ce portrait, ce serait sans doute le fait que Dahlia rit très peu. Son sourire semble toujours dénoter avec son regard profondément mélancolique et la jeune femme a souvent la tête dans la lune. Personne n’est parfait, n’est-ce pas ? …
« L’eau qui dort, le loup dans la bergerie. »
Si Dahlia excelle dans un domaine, c’est bien celui de se mêler à la foule. Profondément traumatisée très jeune, elle a compris rapidement que son manque d’empathie et d’émotion l’empêcherait d’évoluer, aussi elle a commencé à imiter les autres, à analyser la situation autour d’elle afin de pouvoir réagir de façon appropriée. Le panel d’émotions de la jeune fille se limite à trois : la colère, la tristesse, et la joie qu’elle ne manifeste que dans de rares occasions mais qui aurait tendance à ressortir lorsqu’elle se trouve avec ses enfants. Il n’y a que dans ces moments qu’il est possible d’apercevoir un sourire sincère sur son visage.
On pourrait croire que son recul sur les choses lui aurait apporté un sang froid sans pareil, pourtant il n’en est rien. Dahlia est en proie à ses propres émotions, ses propres démons qui viennent la tourmenter et son esprit n’est que chaos à l’instant où elle s’autorise à ressentir. Son mécanisme de protection consiste à s’éteindre complètement lorsqu’elle sent qu’une émotion prend le dessus. Aussi, si la colère commence à s’installer, elle s’isole et ne répond que par des « Hm. Oui. Tout à fait. » dépourvus de sentiments jusqu’à ce qu’elle reprenne le contrôle. Jusqu’ici, il ne lui est pas encore arrivé de perdre la face. La Fae n’a qu’une seule peur, et elle est proéminente : la peur de l’abandon. Ne serait-ce qu’imaginer être abandonnée à nouveau la paralyse complètement, c’est pourquoi elle ne s’attache que peu aux gens qui l’entourent.
Les morales de la directrice sont discutables : tant que ses enfants sont en sécurité, tant qu’elle peut leur procurer ce dont ils ont besoin, tous les moyens sont bons. S’associer à la pègre ou prendre des décisions peu éthiques sont des activités qu’elle entreprend presque quotidiennement pour parvenir à ses fins. Ses amis n’en sont jamais réellement et ont toujours une utilité à ses yeux, que ce soit préserver son image d’ange, ou lui apporter un soutien financier. Après tout, Dahlia ayant tué ses parents, elle ne peut pas réellement tomber plus bas…
« Une belle fleur, une élégance fragile. »
S’agenouillant auprès de ses enfants, Dahlia sentit un sentiment d’euphorie l’envahir. Aujourd’hui, particulièrement en ces lieux, elle se sentait belle, elle se sentait elle. La journée avait été longue et éprouvante, et après l’étreinte du soir, elle s’enfuirait dans ses quartiers pour plonger sur son lit et se laisser sombrer dans le sommeil. Ses fines mains vinrent caresser les joues des orphelins avant que ses lèvres rosées et charnues ne viennent se déposer dans leur chevelure. Elle n’aurait abandonné ce rituel pour rien au monde.
La Fae se redressa lentement, défripant le bas sa robe immaculée avec ses doigts. Elle se mit en route pour son bureau, son habit se collant à sa peau pâle recouverte de transpiration un peu plus à chaque pas, dessinant ses courbes généreuses alors qu’elle disparaissait au détour d’un couloir. Sa chevelure blonde se balançait dans son dos, lui chatouillant presque les fesses, perdant les quelques pétales de fleurs qui s’y étaient faufilées lors d’une balade dans les jardins. Il lui arrivait de se dire qu’elle devrait les attacher pour vaquer à ses occupations dans l’orphelinat mais il n’y avait rien à faire : elle se préférait infiniment plus avec sa crinière lâchée. Le pas léger et silencieux, Dahlia arriva enfin devant la porte de son refuge, qu’elle franchit gracieusement dans un soupir de soulagement.
Elle déposa son sac sur sa commode et d’un geste brusque retira ses chaussures plates qu’elle envoya valser au fond de la pièce. La jeune femme s’assit ensuite sur le bord de son lit et étira ses jambes fines durant quelques secondes qui lui parurent des heures. Son corps tendu par le stress et les efforts physiques peinait à reprendre des forces. Se penchant devant son miroir, Dahlia s’attarda sur son visage, plus particulièrement sur les cernes qui entouraient ses yeux orangés. Passant ses doigts sur la peau de ses joues rosies par l’effort, elle grimaça.
Ce qu’elle voyait ne lui plaisait pas. Pourtant, la jeune fille était loin de l’idée que la société se faisait de la laideur. Grande, fine, avec un visage de poupée, une longue chevelure blonde et raide… Non, ce n’était pas son apparence physique qui lui déplaisait. C’était ce qu’elle lisait dans son regard. Malgré les années, elle arborait toujours cet air mélancolique qui attendrissait autrui. Il n’y avait qu’avec ses enfants que son regard s’arquait dans un sourire franc. Sa grimace finit par s’amoindrir et elle laissa son corps tomber sur les draps sans un son. Ca irait mieux demain.
Mental :
« L’incarnation de l’innocence, la douceur en personne. »
Dans l’imaginaire collectif, Dahlia apparaît comme une jeune femme ayant le cœur sur la main, une véritable bonne samaritaine. Toujours prête à aider autrui, la Fae se démène jour et nuit pour son orphelinat et prend plaisir dans les conversations, qu’elles soient mondaines ou bien plus sérieuses. Elle garde de son jeune âge une curiosité naturelle qui la pousse à s’intéresser à tout ce qui l’entoure, cependant on ne peut décemment pas parler d’elle sans évoquer son amour pour les Arts. Ayant baigné dans la peinture avec ses parents, elle a développé un sens artistique prononcé et un goût pour le Beau qui frise l’extrême. Perfectionniste et éternelle insatisfaite, la demoiselle donne bien plus qu’elle ne reçoit et considère le pardon comme nécessaire dans sa vie, et la rancune comme un poison qui la consume. Elle dispose d’une grande capacité d’adaptation due à son travail et aux difficultés qu’elle peut rencontrer lors de l’arrivée d’un nouvel orphelin.
Certains diraient que Dahlia a loupé sa vocation, et qu’elle aurait dû être enseignante. Sa pédagogie et sa patience ne sont plus à prouver et ses collègues à l’orphelinat savent qu’il est possible d’engager sur n’importe quel sujet à ses côtés. Ouverte d’esprit, elle met un point d’honneur à n’émettre aucun jugement et à voir chaque point de vue ainsi que ses arguments. Cependant, s’il y a une notion qu’il n’est pas bon d’aborder avec elle, c’est bien l’injustice. La Fae éprouve de grandes difficultés à voir la misère autour d’elle, à accepter les divergences de traitement et la détresse du monde, c’est pour cette raison qu’elle tient absolument à faire la différence, à sa façon.
S’il devait manquer quelque chose à ce portrait, ce serait sans doute le fait que Dahlia rit très peu. Son sourire semble toujours dénoter avec son regard profondément mélancolique et la jeune femme a souvent la tête dans la lune. Personne n’est parfait, n’est-ce pas ? …
« L’eau qui dort, le loup dans la bergerie. »
Si Dahlia excelle dans un domaine, c’est bien celui de se mêler à la foule. Profondément traumatisée très jeune, elle a compris rapidement que son manque d’empathie et d’émotion l’empêcherait d’évoluer, aussi elle a commencé à imiter les autres, à analyser la situation autour d’elle afin de pouvoir réagir de façon appropriée. Le panel d’émotions de la jeune fille se limite à trois : la colère, la tristesse, et la joie qu’elle ne manifeste que dans de rares occasions mais qui aurait tendance à ressortir lorsqu’elle se trouve avec ses enfants. Il n’y a que dans ces moments qu’il est possible d’apercevoir un sourire sincère sur son visage.
On pourrait croire que son recul sur les choses lui aurait apporté un sang froid sans pareil, pourtant il n’en est rien. Dahlia est en proie à ses propres émotions, ses propres démons qui viennent la tourmenter et son esprit n’est que chaos à l’instant où elle s’autorise à ressentir. Son mécanisme de protection consiste à s’éteindre complètement lorsqu’elle sent qu’une émotion prend le dessus. Aussi, si la colère commence à s’installer, elle s’isole et ne répond que par des « Hm. Oui. Tout à fait. » dépourvus de sentiments jusqu’à ce qu’elle reprenne le contrôle. Jusqu’ici, il ne lui est pas encore arrivé de perdre la face. La Fae n’a qu’une seule peur, et elle est proéminente : la peur de l’abandon. Ne serait-ce qu’imaginer être abandonnée à nouveau la paralyse complètement, c’est pourquoi elle ne s’attache que peu aux gens qui l’entourent.
Les morales de la directrice sont discutables : tant que ses enfants sont en sécurité, tant qu’elle peut leur procurer ce dont ils ont besoin, tous les moyens sont bons. S’associer à la pègre ou prendre des décisions peu éthiques sont des activités qu’elle entreprend presque quotidiennement pour parvenir à ses fins. Ses amis n’en sont jamais réellement et ont toujours une utilité à ses yeux, que ce soit préserver son image d’ange, ou lui apporter un soutien financier. Après tout, Dahlia ayant tué ses parents, elle ne peut pas réellement tomber plus bas…
Histoire
Thème de Dahlia
« Tout le monde n’a pas droit aux belles histoires. »
Cependant, il ne tient qu’à nous de changer le cours de notre destinée pour que la vie autour de nous s’embellisse. Si c’est la façon de penser de Dahlia aujourd’hui, il est bon de noter que cela n’a pas toujours été le cas, et que cela aurait pu ne jamais l’être.
Le récit de notre Dahlia ressemble pourtant à un conte de Faes aux premiers abords. Née de deux parents Faes, fait assez rare pour être souligné, elle fut éduquée par deux parents fous amoureux, n’ayant d’yeux que pour leur progéniture. Ils la nommèrent Dahlia en hommage à son lieu de naissance : un champ de fleurs aux couleurs chatoyantes dégageant une douce et délicieuse odeur. A leurs yeux, elle ne pouvait être qu’un petit miracle. Pourtant ils étaient bien loin du compte.
Au beau milieu des forêts entourant la grande et majestueuse cité de Liberty, une cabane siégeait fièrement, recouverte de branches et de fleurs colorées. Si avant la naissance de Dahlia le silence régnait sur la sylve, son côté aventurier vint changer la donne, la jeune fille passant le plus clair de son temps à explorer les alentours de sa maison de fortune. N’ayant aucune notion de l’argent ou de la noblesse, c’est avec une grande innocence qu’elle découvrit le monde. S’émerveillant de peu de choses, la petite s’entoura d’animaux et de livres, elle s’intéressa également à la peinture et se mit à imaginer le monde à sa manière, à le façonner comme un sculpteur assidu. Rien ne laissait présager que son univers allait bientôt s’écrouler par sa faute.
Très tôt, Dahlia se mit à manipuler la magie. Ses parents ne furent point surpris, cependant ils n’avaient absolument pas les moyens d’inscrire leur fille à une université de magie renommée. Ils devaient faire avec les moyens du bord, avec les enseignements donnés par leurs anciens, qui n’étaient malheureusement plus là pour les épauler. Ils regardaient leur fille progresser avec une fierté propre à la parentalité, mais également un goût amer qui leur collait au palais et dont ils ne parvenaient pas à se débarrasser. Leur petit rayon de soleil ne semblait pas développer les mêmes attraits qu’eux. Sa mère maîtrisait la nature et la pliait à sa volonté, son père quant à lui se passionnait pour la médecine magique. Quant à leur fille… C’était une tout autre histoire, et ils n’étaient pas sûrs d’être de taille à dompter son potentiel. Tout du moins, ils ne se sentaient pas de taille.
Au départ, il ne s’agissait que de broutilles. Quelques jours après avoir refusé de prêter un jouet à Dahlia, l’enfant voisin attrapait un rhume. Il fut difficile de se convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une coïncidence, encore plus de blâmer la Fae qui ne semblait avoir aucun contrôle de ce don. Parfois, la jeune fille refusait de participer d’aller ramasser les légumes dans le potager, et si son père venait à lever la voix pour la presser, il se retrouvait enroué. Petit à petit, ils perdaient patience, mais surtout ils perdaient confiance. Les allers-retours chez les soigneurs épuisaient leurs réserves, et céder à tous les caprices de leur enfant ne lui apprendrait pas non plus à se servir de ses pouvoirs. Erik avait abandonné l’idée de soigner lui-même les problèmes causés par son enfant, principalement par peur d’y être toujours associé. Il n’existait aucune échappatoire, aucune solution qui pouvait résoudre tous leurs problèmes.
Rapidement Dahlia commença à ressentir la rancune de ses parents à son égard, sans pour autant en connaître la source. Cela la conforta dans l’idée de se renfermer sur elle-même, et cette décision allait drastiquement empirer son cas. Une fois, fut la fois de trop. Assise dans sa chambre, la petite Fae dessinait comme à son habitude sur un parchemin abîmé, quand elle entendit des éclats de voix dans la pièce attenante. Collant son oreille à la porte, elle écouta attentivement, inquiète que sa mère se soit blessée en trébuchant sur un de ses jouets qu’elle laissait traîner un peu partout dans la maison.
« C’est notre fille ! Tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ?
- Tu crois que ça me fait plaisir ?
- Honnêtement, je ne sais plus. Tu ne me parles plus, tu ne lui parles plus, elle ne nous parle plus. Erik, cette situation ne peut plus durer mais… mais…
- Mais quoi ? Est-ce que tu as une autre idée en tête ? Nous devons la laisser à des gens plus compétents, des professeurs, des prêtres, que sais-je !
- C’est notre fille… C’est notre responsabilité, c’est à nous de nous en occuper, jusqu’à la fin. Je sais qu’elle nous aime.
- Et ça ne l’empêche pas de s’en prendre à nous. Je n’ai pas demandé à être le père d’un.. d’un…
- Elle ne le fait pas exprès ! Si seulement on pouvait lui faire comprendre, lui expliquer…
- On ne peut pas, Mariette. Nous ne comprenons pas nous-même, comment lui faire comprendre quoi que ce soit ? Je t’en prie, sois raisonnable. Nous ne l’abandonnons pas, nous irons la voir. Elle sera plus heureuse là-bas. Ils lui apprendront.
- … Tu as raison. J’irais me renseigner demain. Je… Je dois lui trouver un bel endroit. »
Le cœur de Dahlia sembla s’arrêter pendant un bref instant, avant de se fissurer. Les larmes se mirent silencieusement à rouler sur ses joues rougies, et elle resta immobile durant de longues minutes. Incapable d’accepter ce qu’elle venait d’entendre, elle ne parvenait pourtant pas à l’oublier. Tourmentée, la Fae se recroquevilla sur elle-même. Etait-elle tant un échec à leurs yeux ? Ne pouvait-elle rien faire pour leur prouver qu’elle pouvait rester auprès d’eux ? Que voulaient-ils dire par « la laisser ? ». Pourquoi son père n’avait jamais terminé sa phrase ? Qu’était un « bel endroit », si ce n’est entre leurs bras réconfortants ? Lentement, la tristesse laissa place à la colère. Elle n'était pas responsable. Elle n’était qu’une enfant, et c’était lâche de l’abandonner quand cela leur chantait. Ils ne pouvaient pas l’abandonner. Ils n’avaient pas le droit. Elle ne leur laisserait pas l’opportunité de le faire.
Dans une rage déconcertante, elle sortit en trombe de sa chambre, claquant la porte en chêne dans un bruit fracassant, et fit face à ses parents. Elle planta son regard dans le leur, qu’elle ne connaissait trop bien. Ces yeux déformés de surprise, où elle pouvait sentir une pointe de terreur. Elle ne fit aucun mouvement brusque et se contenta de les regarder fixement, bouillonnant d’une rage si intense que ses doigts se mirent à trembler. « Si vous ne vouliez plus de moi, vous pouviez simplement me le dire. ». « Ce.. ce n’est pas ce que tu crois enfin ma chérie, nous allons tout t’expliquer. ». « Inutile. Je vais vous faciliter la tâche. Je ne serais plus votre fardeau. ». La Fae se retourna, puis claqua la porte avant de s’enfuir en courant dans la forêt. Le son de leurs voix la suppliant de revenir finirent par s’estomper tandis qu’elle poursuivait sa route.
Plusieurs jours passèrent sans que Dahlia ne songe à retourner auprès des siens. Même si elle venait à revenir, arriverait-elle à les pardonner ? Elle l’ignorait. Pourtant, elle serait bien obligée de faire machine arrière. Elle ne possédait pas la moindre notion de survie, et la nourriture viendrait à manquer plus vite qu’elle ne le pensait. Et quand bien même elle désirait se convaincre du contraire, ses parents commençaient cruellement à lui manquer. Leur chaleur, leur douceur, la façon qu’avait son père de lire ses histoires avant qu’elle n’aille se coucher, les chansonnettes de sa mère au petit matin pour la réveiller. Dahlia serra les poings. Elle était faible, terriblement faible. Et elle se détestait de l’être.
La silhouette de la maison familiale commençait à se dessiner à l’horizon tandis que son cœur se remplissait d’appréhension. Voulaient-ils seulement la revoir ? La Fae s’approcha du portail du jardin, posant ses doigts sur le portillon qu’elle devinait fermée. Sa mère lui avait répété tant de fois de ne pas laisser ouvert derrière elle. Elle poussa un long soupir. Même ses remontrances lui manquaient. Par acquis de conscience, elle actionna tout de même la poignée, et à sa grande surprise, elle s’ouvrit aisément. Dahlia haussa un sourcil. Peut-être qu’ils étaient dans le coin, à faire des allers-retours. Oui. C’était pour ça. Aucun doute.
Ses narines s’agitèrent. Elle reconnaissait l’odeur du ragoût de sa mère, en train de reposer sur le comptoir. Rien n’avait changé. Elle allait pouvoir rentrer chez elle, se blottir dans leurs bras, et ils allaient pouvoir parler. Elle les ferait changer d’avis. Elle en était absolument certaine. La seconde porte qui la séparait de sa maison d’enfance s’ouvrit lentement sous son poids. La vie allait reprendre son cours, comme si rien ne s’était passé. L’odeur du ragoût s’estompa pour laisser place à une autre, plus âcre, qui s’engouffra dans son nez. Ce qui suivit fut un hurlement d’horreur qui secoua la forêt, puis un long silence pesant. Prévenus par les hurlements, la famille voisine se précipita dans la maison et saisit la petite par les épaules pour l’éloigner des corps sans vie de ses parents. Recouverts de pus verdâtre et de plaies, les cadavres d’Erik et Mariette gisaient au milieu du salon. L’examen des médecins dépêchés sur place détermina que la Maladie du Rat les avait emportés à une vitesse phénoménale. Trop préoccupés par la recherche de leur enfant, les malheureux n’avaient porté aucune attention à la progression de leurs symptômes et avaient fini par succomber.
Le reste de la vie de Dahlia sembla passer en vitesse accélérée, cette vision l’ayant à jamais traumatisée. Transférée en urgence dans l’orphelinat « Les Jardins du Destin» au cœur de Liberty, elle laissa la dépression la gagner, et passa son adolescence à enfouir ses sentiments dans le travail et la poursuite d’un but. Elle se rapprocha de la directrice et devint rapidement sa petite préférée, la suivant partout tel un chiot perdu. Elle était calme, tempérée, devenue insensible au regard des autres. La jeune fille apprit les rudiments de la vie en société avec une facilité déconcertante, n’ayant pas de sentiments ou d’émotions pour se mettre en travers de sa route. Sa magie devint moins incontrôlable, du également à son manque d’émotivité. En grandissant, la Fae prit une place considérable dans le cœur du personnel de l’orphelinat pour sa grande indépendance et son calme à toute épreuve.
En grandissant, Dahlia prit la décision de devenir une employée à part entière du lieu qui l’avait accueillie en son sein. La vie de l’adolescence, jusque-là vide de sens, sembla s’illuminer face au sens des responsabilités qui commençait à peser sur ses épaules. D’une aisance rare avec les enfants, elle les traitait avec douceur et tendresse, prenait le temps pour chacun d’entre eux. Plus que quiconque, la jeune fille comprenait leur position, leur solitude, la douleur qui les habitait et les tourmentait jour et nuit, les questions qui leur taraudaient l’esprit. Rattrapée par son humanité, la Directrice qu’elle considérait comme une deuxième mère s’étint, et elle fut chargée de prendre sa place. La transition ne fut point aisée, Dahlia étant persuadée qu’elle ne méritait pas un tel honneur, qu’elle ne lui arriverait jamais à la cheville. Cependant elle ne pouvait se résoudre à abandonner une deuxième fois tous ces visages enfantins qui l’attendaient chaque matin. Le cœur serré, alors âgée d’une centaine d’années, elle accepta de remplacer sa tutrice.
Entourée par ses collègues, la Fae se fraya un chemin dans la société et fit preuve d’un esprit d’initiative exceptionnel qui sécurisait les rentrées d’argent de l’orphelinat. Vivant sur place et refusant de se payer autant que l’ancienne directrice, Dahlia accumula ainsi les économies qu’elle distribua les yeux fermés dans de nouvelles installations pour les enfants. Elle s’affaira également à polir les différentes relations qui pouvaient lui apporter un soutien : des donateurs, des anciens orphelins reconnaissants, des hauts placés… Aucun argent n’était sale pour Dahlia. De plus, l’université Magic et la Fondation Liberté étaient des alliés de premier choix dont elle ne pouvait se passer.
Le cœur de la Fae commençait à guérir petit à petit, au fur et à mesure des années ses émotions lui revenaient, seulement une d’entre elles prenait l’ascendant : un profond sentiment d’injustice l’envahissait. Le monde s’écroulait, la guerre contre les Titants faisait rage, les orphelins s’accumulaient entre ses murs, les lits et la nourriture manquaient. Républicains, Shoumeiens, Reikois, cela ne faisait aucune différence à ses yeux. Tous les enfants méritaient d’avoir un foyer. La haine que nourrissait Dahlia envers le monde ne fit que grandir, et l’amour qu’elle portait à ses enfants suivait cette croissance. Plus l’injustice la gagnait, plus elle chérissait les siens. Bientôt, elle décida que la supercherie avait suffisamment duré.
Utiliser ses pouvoirs encore une fois lui semblait profondément exagéré, pourtant elle ne pouvait pas rester sans rien faire face à la détresse du monde. Ses enfants l’entouraient, se blottissaient dans ses bras, et c’est à cet instant précis qu’elle sut ce qu’elle devait faire. Elle aurait tout fait pour les petits, et les petits auraient tout fait pour elle. S’en suivit une longue préparation ainsi qu’une sélection de plusieurs enfants qui lui accordaient une confiance aveugle, et la course contre la montre put commencer.
Une à deux fois par mois, Dahlia organisait une sortie plus particulière que les autres. Suivie par une dizaine d’enfants, elle parcourait les grandes rues de Liberty, s’arrêtait dans de nombreuses boutiques, proposait des ateliers, achetait des cadeaux… tandis que les petits faisaient les poches d’autrui. Si l’un d’entre eux venait à se faire prendre, elle se confondait en excuses, s’agenouillait en suppliant, invoquant l’infortune évidente qui frappait son établissement et le besoin pour ses enfants de se nourrir. La majeure partie du temps, les victimes lâchaient l’affaire et les problèmes ne s’ébruitaient point. Pour ceux qui ne désiraient point passer l’éponge, la Fae avait un tout autre agenda qui incluait parfois une maladie passagère les handicapant quelques jours, d’autres fois de violents maux de tête au moment de se rendre à la milice. Si la culpabilité ne semblait simplement pas l’atteindre, elle ne désirait prendre aucun risque pour ses complices et usant de potions de pertes de mémoire, elle les protégeait de leur propre conscience.
Personne ne touchait à ses enfants. Personne, pas même eux.
Cependant, il ne tient qu’à nous de changer le cours de notre destinée pour que la vie autour de nous s’embellisse. Si c’est la façon de penser de Dahlia aujourd’hui, il est bon de noter que cela n’a pas toujours été le cas, et que cela aurait pu ne jamais l’être.
Le récit de notre Dahlia ressemble pourtant à un conte de Faes aux premiers abords. Née de deux parents Faes, fait assez rare pour être souligné, elle fut éduquée par deux parents fous amoureux, n’ayant d’yeux que pour leur progéniture. Ils la nommèrent Dahlia en hommage à son lieu de naissance : un champ de fleurs aux couleurs chatoyantes dégageant une douce et délicieuse odeur. A leurs yeux, elle ne pouvait être qu’un petit miracle. Pourtant ils étaient bien loin du compte.
Au beau milieu des forêts entourant la grande et majestueuse cité de Liberty, une cabane siégeait fièrement, recouverte de branches et de fleurs colorées. Si avant la naissance de Dahlia le silence régnait sur la sylve, son côté aventurier vint changer la donne, la jeune fille passant le plus clair de son temps à explorer les alentours de sa maison de fortune. N’ayant aucune notion de l’argent ou de la noblesse, c’est avec une grande innocence qu’elle découvrit le monde. S’émerveillant de peu de choses, la petite s’entoura d’animaux et de livres, elle s’intéressa également à la peinture et se mit à imaginer le monde à sa manière, à le façonner comme un sculpteur assidu. Rien ne laissait présager que son univers allait bientôt s’écrouler par sa faute.
Très tôt, Dahlia se mit à manipuler la magie. Ses parents ne furent point surpris, cependant ils n’avaient absolument pas les moyens d’inscrire leur fille à une université de magie renommée. Ils devaient faire avec les moyens du bord, avec les enseignements donnés par leurs anciens, qui n’étaient malheureusement plus là pour les épauler. Ils regardaient leur fille progresser avec une fierté propre à la parentalité, mais également un goût amer qui leur collait au palais et dont ils ne parvenaient pas à se débarrasser. Leur petit rayon de soleil ne semblait pas développer les mêmes attraits qu’eux. Sa mère maîtrisait la nature et la pliait à sa volonté, son père quant à lui se passionnait pour la médecine magique. Quant à leur fille… C’était une tout autre histoire, et ils n’étaient pas sûrs d’être de taille à dompter son potentiel. Tout du moins, ils ne se sentaient pas de taille.
Au départ, il ne s’agissait que de broutilles. Quelques jours après avoir refusé de prêter un jouet à Dahlia, l’enfant voisin attrapait un rhume. Il fut difficile de se convaincre qu’il ne s’agissait pas d’une coïncidence, encore plus de blâmer la Fae qui ne semblait avoir aucun contrôle de ce don. Parfois, la jeune fille refusait de participer d’aller ramasser les légumes dans le potager, et si son père venait à lever la voix pour la presser, il se retrouvait enroué. Petit à petit, ils perdaient patience, mais surtout ils perdaient confiance. Les allers-retours chez les soigneurs épuisaient leurs réserves, et céder à tous les caprices de leur enfant ne lui apprendrait pas non plus à se servir de ses pouvoirs. Erik avait abandonné l’idée de soigner lui-même les problèmes causés par son enfant, principalement par peur d’y être toujours associé. Il n’existait aucune échappatoire, aucune solution qui pouvait résoudre tous leurs problèmes.
Rapidement Dahlia commença à ressentir la rancune de ses parents à son égard, sans pour autant en connaître la source. Cela la conforta dans l’idée de se renfermer sur elle-même, et cette décision allait drastiquement empirer son cas. Une fois, fut la fois de trop. Assise dans sa chambre, la petite Fae dessinait comme à son habitude sur un parchemin abîmé, quand elle entendit des éclats de voix dans la pièce attenante. Collant son oreille à la porte, elle écouta attentivement, inquiète que sa mère se soit blessée en trébuchant sur un de ses jouets qu’elle laissait traîner un peu partout dans la maison.
« C’est notre fille ! Tu te rends compte de ce que tu es en train de dire ?
- Tu crois que ça me fait plaisir ?
- Honnêtement, je ne sais plus. Tu ne me parles plus, tu ne lui parles plus, elle ne nous parle plus. Erik, cette situation ne peut plus durer mais… mais…
- Mais quoi ? Est-ce que tu as une autre idée en tête ? Nous devons la laisser à des gens plus compétents, des professeurs, des prêtres, que sais-je !
- C’est notre fille… C’est notre responsabilité, c’est à nous de nous en occuper, jusqu’à la fin. Je sais qu’elle nous aime.
- Et ça ne l’empêche pas de s’en prendre à nous. Je n’ai pas demandé à être le père d’un.. d’un…
- Elle ne le fait pas exprès ! Si seulement on pouvait lui faire comprendre, lui expliquer…
- On ne peut pas, Mariette. Nous ne comprenons pas nous-même, comment lui faire comprendre quoi que ce soit ? Je t’en prie, sois raisonnable. Nous ne l’abandonnons pas, nous irons la voir. Elle sera plus heureuse là-bas. Ils lui apprendront.
- … Tu as raison. J’irais me renseigner demain. Je… Je dois lui trouver un bel endroit. »
Le cœur de Dahlia sembla s’arrêter pendant un bref instant, avant de se fissurer. Les larmes se mirent silencieusement à rouler sur ses joues rougies, et elle resta immobile durant de longues minutes. Incapable d’accepter ce qu’elle venait d’entendre, elle ne parvenait pourtant pas à l’oublier. Tourmentée, la Fae se recroquevilla sur elle-même. Etait-elle tant un échec à leurs yeux ? Ne pouvait-elle rien faire pour leur prouver qu’elle pouvait rester auprès d’eux ? Que voulaient-ils dire par « la laisser ? ». Pourquoi son père n’avait jamais terminé sa phrase ? Qu’était un « bel endroit », si ce n’est entre leurs bras réconfortants ? Lentement, la tristesse laissa place à la colère. Elle n'était pas responsable. Elle n’était qu’une enfant, et c’était lâche de l’abandonner quand cela leur chantait. Ils ne pouvaient pas l’abandonner. Ils n’avaient pas le droit. Elle ne leur laisserait pas l’opportunité de le faire.
Dans une rage déconcertante, elle sortit en trombe de sa chambre, claquant la porte en chêne dans un bruit fracassant, et fit face à ses parents. Elle planta son regard dans le leur, qu’elle ne connaissait trop bien. Ces yeux déformés de surprise, où elle pouvait sentir une pointe de terreur. Elle ne fit aucun mouvement brusque et se contenta de les regarder fixement, bouillonnant d’une rage si intense que ses doigts se mirent à trembler. « Si vous ne vouliez plus de moi, vous pouviez simplement me le dire. ». « Ce.. ce n’est pas ce que tu crois enfin ma chérie, nous allons tout t’expliquer. ». « Inutile. Je vais vous faciliter la tâche. Je ne serais plus votre fardeau. ». La Fae se retourna, puis claqua la porte avant de s’enfuir en courant dans la forêt. Le son de leurs voix la suppliant de revenir finirent par s’estomper tandis qu’elle poursuivait sa route.
Plusieurs jours passèrent sans que Dahlia ne songe à retourner auprès des siens. Même si elle venait à revenir, arriverait-elle à les pardonner ? Elle l’ignorait. Pourtant, elle serait bien obligée de faire machine arrière. Elle ne possédait pas la moindre notion de survie, et la nourriture viendrait à manquer plus vite qu’elle ne le pensait. Et quand bien même elle désirait se convaincre du contraire, ses parents commençaient cruellement à lui manquer. Leur chaleur, leur douceur, la façon qu’avait son père de lire ses histoires avant qu’elle n’aille se coucher, les chansonnettes de sa mère au petit matin pour la réveiller. Dahlia serra les poings. Elle était faible, terriblement faible. Et elle se détestait de l’être.
La silhouette de la maison familiale commençait à se dessiner à l’horizon tandis que son cœur se remplissait d’appréhension. Voulaient-ils seulement la revoir ? La Fae s’approcha du portail du jardin, posant ses doigts sur le portillon qu’elle devinait fermée. Sa mère lui avait répété tant de fois de ne pas laisser ouvert derrière elle. Elle poussa un long soupir. Même ses remontrances lui manquaient. Par acquis de conscience, elle actionna tout de même la poignée, et à sa grande surprise, elle s’ouvrit aisément. Dahlia haussa un sourcil. Peut-être qu’ils étaient dans le coin, à faire des allers-retours. Oui. C’était pour ça. Aucun doute.
Ses narines s’agitèrent. Elle reconnaissait l’odeur du ragoût de sa mère, en train de reposer sur le comptoir. Rien n’avait changé. Elle allait pouvoir rentrer chez elle, se blottir dans leurs bras, et ils allaient pouvoir parler. Elle les ferait changer d’avis. Elle en était absolument certaine. La seconde porte qui la séparait de sa maison d’enfance s’ouvrit lentement sous son poids. La vie allait reprendre son cours, comme si rien ne s’était passé. L’odeur du ragoût s’estompa pour laisser place à une autre, plus âcre, qui s’engouffra dans son nez. Ce qui suivit fut un hurlement d’horreur qui secoua la forêt, puis un long silence pesant. Prévenus par les hurlements, la famille voisine se précipita dans la maison et saisit la petite par les épaules pour l’éloigner des corps sans vie de ses parents. Recouverts de pus verdâtre et de plaies, les cadavres d’Erik et Mariette gisaient au milieu du salon. L’examen des médecins dépêchés sur place détermina que la Maladie du Rat les avait emportés à une vitesse phénoménale. Trop préoccupés par la recherche de leur enfant, les malheureux n’avaient porté aucune attention à la progression de leurs symptômes et avaient fini par succomber.
Le reste de la vie de Dahlia sembla passer en vitesse accélérée, cette vision l’ayant à jamais traumatisée. Transférée en urgence dans l’orphelinat « Les Jardins du Destin» au cœur de Liberty, elle laissa la dépression la gagner, et passa son adolescence à enfouir ses sentiments dans le travail et la poursuite d’un but. Elle se rapprocha de la directrice et devint rapidement sa petite préférée, la suivant partout tel un chiot perdu. Elle était calme, tempérée, devenue insensible au regard des autres. La jeune fille apprit les rudiments de la vie en société avec une facilité déconcertante, n’ayant pas de sentiments ou d’émotions pour se mettre en travers de sa route. Sa magie devint moins incontrôlable, du également à son manque d’émotivité. En grandissant, la Fae prit une place considérable dans le cœur du personnel de l’orphelinat pour sa grande indépendance et son calme à toute épreuve.
En grandissant, Dahlia prit la décision de devenir une employée à part entière du lieu qui l’avait accueillie en son sein. La vie de l’adolescence, jusque-là vide de sens, sembla s’illuminer face au sens des responsabilités qui commençait à peser sur ses épaules. D’une aisance rare avec les enfants, elle les traitait avec douceur et tendresse, prenait le temps pour chacun d’entre eux. Plus que quiconque, la jeune fille comprenait leur position, leur solitude, la douleur qui les habitait et les tourmentait jour et nuit, les questions qui leur taraudaient l’esprit. Rattrapée par son humanité, la Directrice qu’elle considérait comme une deuxième mère s’étint, et elle fut chargée de prendre sa place. La transition ne fut point aisée, Dahlia étant persuadée qu’elle ne méritait pas un tel honneur, qu’elle ne lui arriverait jamais à la cheville. Cependant elle ne pouvait se résoudre à abandonner une deuxième fois tous ces visages enfantins qui l’attendaient chaque matin. Le cœur serré, alors âgée d’une centaine d’années, elle accepta de remplacer sa tutrice.
Entourée par ses collègues, la Fae se fraya un chemin dans la société et fit preuve d’un esprit d’initiative exceptionnel qui sécurisait les rentrées d’argent de l’orphelinat. Vivant sur place et refusant de se payer autant que l’ancienne directrice, Dahlia accumula ainsi les économies qu’elle distribua les yeux fermés dans de nouvelles installations pour les enfants. Elle s’affaira également à polir les différentes relations qui pouvaient lui apporter un soutien : des donateurs, des anciens orphelins reconnaissants, des hauts placés… Aucun argent n’était sale pour Dahlia. De plus, l’université Magic et la Fondation Liberté étaient des alliés de premier choix dont elle ne pouvait se passer.
Le cœur de la Fae commençait à guérir petit à petit, au fur et à mesure des années ses émotions lui revenaient, seulement une d’entre elles prenait l’ascendant : un profond sentiment d’injustice l’envahissait. Le monde s’écroulait, la guerre contre les Titants faisait rage, les orphelins s’accumulaient entre ses murs, les lits et la nourriture manquaient. Républicains, Shoumeiens, Reikois, cela ne faisait aucune différence à ses yeux. Tous les enfants méritaient d’avoir un foyer. La haine que nourrissait Dahlia envers le monde ne fit que grandir, et l’amour qu’elle portait à ses enfants suivait cette croissance. Plus l’injustice la gagnait, plus elle chérissait les siens. Bientôt, elle décida que la supercherie avait suffisamment duré.
Utiliser ses pouvoirs encore une fois lui semblait profondément exagéré, pourtant elle ne pouvait pas rester sans rien faire face à la détresse du monde. Ses enfants l’entouraient, se blottissaient dans ses bras, et c’est à cet instant précis qu’elle sut ce qu’elle devait faire. Elle aurait tout fait pour les petits, et les petits auraient tout fait pour elle. S’en suivit une longue préparation ainsi qu’une sélection de plusieurs enfants qui lui accordaient une confiance aveugle, et la course contre la montre put commencer.
Une à deux fois par mois, Dahlia organisait une sortie plus particulière que les autres. Suivie par une dizaine d’enfants, elle parcourait les grandes rues de Liberty, s’arrêtait dans de nombreuses boutiques, proposait des ateliers, achetait des cadeaux… tandis que les petits faisaient les poches d’autrui. Si l’un d’entre eux venait à se faire prendre, elle se confondait en excuses, s’agenouillait en suppliant, invoquant l’infortune évidente qui frappait son établissement et le besoin pour ses enfants de se nourrir. La majeure partie du temps, les victimes lâchaient l’affaire et les problèmes ne s’ébruitaient point. Pour ceux qui ne désiraient point passer l’éponge, la Fae avait un tout autre agenda qui incluait parfois une maladie passagère les handicapant quelques jours, d’autres fois de violents maux de tête au moment de se rendre à la milice. Si la culpabilité ne semblait simplement pas l’atteindre, elle ne désirait prendre aucun risque pour ses complices et usant de potions de pertes de mémoire, elle les protégeait de leur propre conscience.
Personne ne touchait à ses enfants. Personne, pas même eux.
L'Orphelinat « Les Jardins du Destin »

Crédit : Jules Darriulat
L’Orphelinat « Les Jardins du Destin » est un vestige dans le paysage républicain. Vieux de plusieurs centaines d’années, il était auparavant un hôpital de fortune avant son rachat par la famille Alae. Cette dernière le transforma alors en orphelinat et le nomma ainsi pour honorer le roman préféré de leur jeune fils il y a quelques années, mort dans des circonstances mystérieuses. Les origines de l’orphelinat sont assez floues et la plupart des archives sont illisibles, n’ayant pas résisté au passage du temps sans un entretien régulier. Le registre est un des rares documents encore tenu à jour et gardé précieusement dans le bureau de la Directrice.
Le bâtiment est en pierre taillée à l’extérieur et en brique à l’intérieur, la fondation en béton et le toit en tuile. L’orphelinat, capable d’accueillir au maximum trois cent enfants, se découpe en plusieurs ailes :
- La cave de l’aile centrale ou l’on retrouve le cellier, la chaufferie, une buanderie ainsi que les locaux d’entretien.
- L’aile Centrale, lieu d’accueil ou l’on trouve l’accueil, une salle de réception, les chambres dites « individuelles » qui accueillent 4 enfants et sont au nombre de 5 (pour les enfants fragiles ou à problèmes), ainsi que le réfectoire et les cuisines. C’est aussi à cet étage que se trouve le bureau/logement de la directrice ainsi que quelques salles de bains et une nurserie.
- L’aile Est constituée de salles de repos et de jeux pour les enfants en fonction de leur âge, quelques classes afin de soutenir l’apprentissage de ces derniers lorsqu’ils sont encore à l’école, les bureaux du personnel, l’infirmerie et une bibliothèque avec des livres donnés par les bienfaiteurs et récupérés au fil des années.
- L’aile Ouest est entièrement consacrée aux enfants et leurs dortoirs s’étalent sur plusieurs étages. Les enfants sont séparés par genre et les sanitaires sont collectifs.
- Derrière la propriété on peut trouver quelques jardins ainsi que les potagers de la Directrice.
Le personnel est constitué de professionnels ainsi que de bénévoles. La directrice, les gardiens et le personnel de l’infirmerie sont les seuls à dormir sur place. Des rondes ont lieu la nuit pour s’assurer du bien être et de la sécurité des enfants. Les rares professeurs qui se rendent aux Jardins du Destin viennent sur leur temps libre.
Groupes d'intérêts
Melorn : Devenue citoyenne par alliance, Dahlia attache une grande importance à la cité elfique. Ayant visité Melorn à de nombreuses reprises dans son adolescence, la Fae connaît bien l'endroit et ses habitants. Bien que son intégration soit complexe, les Elfes étant réfractaires à l'arrivée d'une Fae dans leurs rangs, elle est aujourd'hui une figure impliquée à Melorn, autant par son statut de femme d'ambassadeur que par son intérêt pour les charités. Comme autrefois en République, elle s'investit énormément pour de nobles causes et tend toujours la main à autrui.


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Citoyen du monde
Dahlia

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Info personnage
Race: Fae (sang pur)
Vocation: Mage noir
Alignement: Chaotique bon
Rang: C
Hello hello !
Je viens signaler que ma fiche est à présent terminée !
Juste un détail, j'ai mis "B ou C" pour rang social car pour être honnête je n'arrive pas vraiment à définir où Dahlia se situe là-dedans. Si vous pouviez me donner votre avis ce serait fort apprécié en tant que grand connaisseur du forum !
J'espère que la lecture vous plaira et que je ne suis pas allée trop loin dans mon délire.
Des bisous !
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Citoyen du monde
Louise Aubépine

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Bonsoir,
Après lecture de cette fiche, et puisque tout semble en ordre, j'ai le plaisir de t'annoncer que tu es désormais validée ! (En plus comme ça, tu n'auras pas besoin de me maudire avec une maladie.)
Pour le rang, ce sera un C, mais cela n'enlève en rien le prestige de ton orphelinat.
Quoi qu'il en soit, bienvenue en République. Malgré certaines mauvaises langues, les orphelins ont de la chance de t'avoir.
Après lecture de cette fiche, et puisque tout semble en ordre, j'ai le plaisir de t'annoncer que tu es désormais validée ! (En plus comme ça, tu n'auras pas besoin de me maudire avec une maladie.)
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