Le 2 janvier de l’an 4

Récit de Fabius

S’il y a bien une chose que m’ont apprise mes milliers d’années d’existence, c’est que l’on ne peut pas faire tout, tout seul. Et la seconde chose que j’ai apprise est qu’il est beaucoup plus facile d’acheter les services d’une organisation, que de réussir à gagner la confiance des individus. C’est pourquoi, je suis présent devant cette petite chapelle dédiée au mystérieux culte des Ombres. Ce lieu est bondé, de nombreux Shoumiens ayant fuient leur pays depuis la guerre contre les Titans et sont restés en République.

J’avoue que je suis toujours impressionné par leur foi. En tant que démon, voir des êtres à la vie courte perdre du temps à prier des divinités qu’ils n’ont jamais vus, est à la limite de la folie. Mais je ne juge pas, après tout, chacun peut faire ce qu’il veut, c’est la devise de cette nation. Pour ma part, je ne m’en plains pas, réaliser ma mission d’espion est bien plus facile dans ces conditions. C’est d’ailleurs les raisons de ma présence ici, je dois récupérer une lettre transportée par un riche marchand, mais le problème, c’est qu’il est plutôt bien escorté, avec pas moins de cinq gardes du corps. Je sais me battre, mais c’est plutôt par surprise que je suis efficace alors j’ai fait appel à mes relations du Syndicat pour obtenir un peu d’aide sur ce coup. Le marché est simple, ils effacent une ancienne dette qu’ils avaient envers ma personne et ils m’envoient un véritable guerrier susceptible de me donner à coup de main.

Je l’attends donc, sans arme comme à mon habitude, de loin, je peux ressembler à un artisan quelconque et c’est exactement ce que je cherche à être. Ma seule originalité est mon chapeau, car c’est le signe de reconnaissance pour l’envoyé de l’organisation.

Akuma se frayait un chemin à travers les arbres, sa grande épée posée sur son épaule, la lame brillant à la lueur du soleil qui filtrait à travers les branches. Il avait revêtu une simple armure en cuir qui recouvrait son torse musclé, et il se déplaçait avec une grâce animale malgré la lourdeur de son équipement. Il marchait d'un pas déterminé, ses yeux perçants balayant constamment son environnement pour repérer tout signe de danger potentiel.Il savait qu'il avait été envoyé par le syndicat du crime pour une mission importante, mais il ignorait encore les détails précis de cette mission. Il savait seulement que sa présence était requise, et il se doutait que cela avait quelque chose à voir avec sa force physique. Il se sentait prêt pour tout ce qui pourrait lui être demandé, confiant dans les compétences qu'il avait acquises au fil des années .

Il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, son regard se posant sur son épée, sa fidèle alliée. Il caressa du doigt le tranchant de la lame, sentant le froid de l'acier contre sa peau. Il se rappelait chaque détail de son arme, chaque fissure dans la lame, chaque rayure sur le pommeau. Il savait qu'il pouvait compter sur elle pour le protéger, et il se sentit rassuré par sa présence. Il reprit sa marche, son esprit concentré sur la mission qui l'attendait . Faucheuse est une arme imposante et intimidante. Elle est massive, avec une lame sombre qui semble absorber la lumière. On dirait qu'elle a été plongée dans les ténèbres, comme si elle avait été forgée à partir des ombres elles-mêmes. La lame est large et épaisse, avec une arête tranchante qui brille d'un éclat menaçant. Le tranchant de la lame est affûté à la perfection, capable de trancher à travers les armures et de déchiqueter l'âme de ceux qu'elle touche. Il est dit que lorsque le geant la brandit, elle semble respirer, comme si elle avait une vie propre. Les reflets du soleil sur la lame donnent l'impression qu'elle est en train de se réveiller, prête à déverser sa colère sur tous ceux qui se dressent sur son chemin.
La forêt était sombre et silencieuse, les arbres étaient recouverts d'une épaisse couche de mousse qui poussait sur les troncs et les branches. Le sol était humide et boueux, et des gouttelettes de rosée scintillaient sur les feuilles et les aiguilles de pin qui jonchaient le sol. Il y avait peu de signes de vie animale, seul le bruissement des feuilles mortes et le craquement occasionnel d'une branche trahissaient la présence d'autres êtres vivants.
Il avait décidé de marcher dans le sens inverse du vent, pour éviter que son odeur ne le précède,  Il savait qu'il perdait du temps en marchant contre le vent mais il pouvait   utiliser son odorat comme un avantage en cas de besoin.

Apres 35 min de marche, Il arrive enfin devant la chapelle, un bâtiment imposant et sombre qui semble sorti tout droit d'un autre temps. Il aperçoit alors son interlocuteur, reconnaissable à son chapeau qui trône sur sa tête. Il s'approche de l'homme, qui lui tourne le dos, immobile devant la porte de la chapelle. Il ne sait pas encore de quoi il s'agit, mais il sent que cette rencontre sera décisive pour lui. L'ambiance est tendue, on pourrait entendre une mouche voler. Akuma se rapproche lentement de l'homme au chapeau, les sens en alerte. Il remarque que l'homme ne semble pas être armé, mais il sait que cela ne veut rien dire. Le probème d'akuma , Il est tellement grand et imposant que son ombre immense se déploie devant lui, recouvrant peu à peu l'homme qui se tient de dos . Cette ombre, qui précède Akuma, est la première chose que l'homme remarquera de lui, avant même de voir son visage ou d'entendre le bruit de ses pas. Le geant remarque que l'homme a des traits réguliers comme un humain classique, mais c'est son odeur qui attire toute son attention. Elle est étrange, indescriptible, mais il est a peut pret sûr qu'elle n'est pas celle d'un humain. Il sourit malgré tout, intrigué par cette rencontre.

Akuma  "Joli chapeau .... "

dit-il d'une voix joueuse et taquine, son attitude décontractée et confiante traduisant son assurance. Il observe l'homme avec curiosité, ses yeux noirs brillant d'intérêt alors qu'il attend sa réponse

Récit de Fabius

C’est bizarre, il fait beau, mais j’ai un peu froid tout d’un coup. Je lève les yeux au ciel pour vérifier si un nuage n’a pas caché le soleil et je vois un oni vraiment imposant. Moi-même, je ne suis pas un gringalet avec mon un mètre quatre-vingt-dix et mes presque cent kilos, mais il me dépasse largement de deux têtes et il doit faire le double de mon poids !
Il se balade avec une arme forgée dans un métal très sombre et sa poignée est recouverte d’un rubis brillant, un peu m’as-tu-vu, je dois dire. Il me fait un compliment sur mon couvre-chef et je l’enlève pour être plus à l’aide pour discuter :

Bien le bonjour, vous êtes envoyé par notre ami commun ?

Je ne prononce pas le mot du Syndicat, car les dirigeants de cette organisation détestent la publicité. J’attends donc tranquillement la réponse puis j’indique à mon interlocuteur :

Je vous propose de nous mettre en chemin, notre objectif est à une heure de marche et nous auront ainsi le temps de discuter de la meilleure marche à suivre.

Nous prenons la direction du nord-ouest, via un chemin pédestre sinuant entre les arbres très peu emprunté, je peux ainsi lui dire en toute sécurité, sans risquer d’être entendu par des oreilles indélicates :

La cible est un marchand escorté par un petit groupe de mercenaire peu expérimenté de cinq hommes et femmes. Je souhaite récupérer un courrier sur le marchand, peu importe la méthode. Que cela devienne un bain de sang ou pas, dépends uniquement de vous. Ils seront dans environ deux heures au point que j’ai fixé pour l’embuscade, ce qui nous laissera une heure pour faire un piège si vous le désirez.

Voilà, je pense avoir tout dit et j’attends ses éventuelles remarques, curieux de savoir s’il y a un cerveau intelligent au sommet de ce tas de muscle.

Une fois les préentations faites , Akuma et l'homme au chapeau cheminent ensemble dans la direction du nord-ouest. L'homme au chapeau prend la parole et explique la mission qui leur a été confiée. Il décrit la cible, un marchand escorté par un petit groupe de mercenaires peu expérimenté, et la nature de leur objectif, qui est de récupérer un courrier. Il précise que le groupe sera à l'emplacement de l'embuscade dans environ deux heures, ce qui leur laissera une heure pour préparer un piège si nécessaire. Il écoutait attentivement les détails de la mission qui lui avait été confiée. Il se rendit compte que son intuition était juste, il avait été envoyé pour ses compétences de combattant
L'homme au chapeau décrit la mission avec un ton déterminé. Akuma écouté avec attention , appréciant le fait que son partenaire semble avoir une bonne compréhension de la situation. Il ne dit rien, mais sa détermination à mener la mission à bien se lit sur son visage. Suite aux explications Le geant s'exprima alors

Akuma " Si ils sont justes 5 ... on peut s'implement leur bloquer la route et leur expliqué calmement ce qui va se passer,tu a l'air de savoir t'esprimer,  s'ils ne sont pas complètement stupides ma simple présence devrait déclencher chez eux une soudaine envie de se pisser dans les bottes ... après , on peut aussi tomber sur un groupe de mercenaires un peu plus aguerri à la recherche de challenge et qui ne voudra rien entendre, là en général j'ai un petit truc qui fonctionne assez bien

Le géant se stoppa quelques secondes , un sourire froid se dessina alors sur ses lèvres, avant d'ajouter avec une voix calme et lente

Akuma " je tranche en deux un leur cheval ...!! c'est vrai que ça ta tendance a peu dégueulassé les fringues ... mais visuellement c'est assez spectaculaire ! et si ta jamais vue à quoi ressemble l'intérieur d'un cheval c'est l'occasion ! la peur devrait les rendre un peu plus intelligent et les conforter dans l'idée que nous donner tranquillement la lettre n'est pas une si mauvaise idée

Après avoir répondu, Akuma leva son épée vers le ciel, la lame aiguisée scintillant sous les rayons du soleil. Il fixa l'arme avec une intensité presque effrayante, comme s'il attendait une réponse de la part de la lame elle-même. Ses yeux étaient rivés sur la surface métallique, comme s'ils pouvaient voir à travers elle et entendre les murmures silencieux de l'épée. Son attitude était calme et déterminée, mais avec une froideur qui faisait frissonner. Son expression était impassible, mais son attitude suggérait une aura menaçante et impitoyable, il semblait être en transe.

Akuma " t'en pense quoi ... ? "

Il ne semblait pas inquiet ou nerveux à l'idée de devoir affronter un petit groupe de mercenaires peu expérimentés. Au contraire, la mission semblait a priori simple et rapide, exactement le genre de travail qui était dans ses cordes.

Récit de Fabius :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que mon acolyte est du genre confiant. Il est sûr de pouvoir gérer cinq hommes armés sans aucun problème. Il me fait part de son plan qui est simple, très simple même, trop simple diront certains. Pourtant je le laisse aller jusqu’au bout et je lui dit, d’une voix neutre :

Alors j’ai déjà vu des chevaux tranchés, ce ne sera pas une nouveauté.

Oui, j’ai l’air blasé, mais en cinq mille ans d’existence, j’ai vu des choses bien plus dégueulasses. Une fois ce sujet abordé, je continue :

Je ne pense pas qu’ils auront un cheval, ils sont à pied comme nous.

S’ils avaient une monture, on aurait fait autrement, car l’embuscade n’aurait pas pu fonctionner, le marchand arrivant à s’enfuir. Comme il m’a tutoyé, je décide de faire de même, pendant qu’il observe sa lame examinant sans doute si elle est assez aiguisée pour son projet :

Je te propose donc une petite modification, je vais me cacher dans les bois, pendant que tu resteras sur la route. Je te laisse les intimider de la manière que tu souhaites, le but est que tu les occupes et qu’ils se focalisent sur toi. Moi pendant ce temps, je neutralise le marchand et récupère la lettre.

Voilà, c’est simple, net, sans bavure. Bien sûr, cela nécessite un certain danger pour le géant, mais il semble savoir se battre, c’est donc l’occasion de montrer ce qu’il vaut. J’attends donc sa réponse, espérant qu’il va accepter mon changement de plan. Tuer des gens ne me dérange pas, mais j’aimerais éviter que ma tête ne soit mise à prix pour ce genre de chose. Si c’est le cas, il faudra que j’évite la République pendant quelques mois alors qu’il me reste encore beaucoup à faire dans le pays.