Blüm Kraüss-Lichtenfels, âgée de 31 printemps.

Sa haute silhouette est souvent gainée d'une demi armure ouvragée dont on reconnait la patte de la célèbre armurerie Kraüss, de braies de bonne facture ainsi que de cuissardes toujours impeccable. Son port est droit, fier et grâce à un dos finement musclé, elle peut supporter de lourdes charges comme son barda et ses armes - arbalète & flamberge - sur de longues distances. A noter que sa démarche est souple, son pas assuré et rapide. Ses gestes sont nets et précis, sans fioritures. Son souffle lui est posé, profond. Blüm le maîtrise à la perfection : capable de le ralentir pour se calmer ou tirer à l'arbalète ou de l'accélérer pour se donner un élan d'adrénaline lors des combats à la flamberge ou tout autre effort.

Pour en revenir à son physique, son buste est bandé pour des raisons pratiques, la rondeur de sa poitrine ne fait pas bon ménage avec sa tenue de mercenaire. Suivant ses courbes, son ventre est creux et ses hanches peu marquées. Avec son fessier plat et ses interminables jambes, on peut juger sa morphologie comme longiligne.Son visage ovale et ses traits fermés sont encadrés par des cheveux fins et blonds comme les blés. D'ailleurs, ils s'éclaircissent avec le soleil. La lippe fine est souvent mordillée ou pincée. Lorsque la bouche vrille en un sourire, une fossette se creuse dans sa joue droite et tout son teint s'éclaire jusqu'à ses yeux. Son regard bleu s'assombrit naturellement vers le gris et couvre une vision parfaite. Sa beauté commune est entachée par son nez brisé. Un nez qui rougit fort -à l'instar de ses joues- et saigne facilement mais dont l'odorat demeure sans faille.

Blüm ne se parfume ni ne se maquille, elle est naturelle mais pas négligée. Elle a gardé de son passage chez les mercenaires la rigueur de l'entretien autant de ses armes et de son armure que de ses vêtements. Elle rassemble ses mèches en une tresse épi lors des entraînements et autres combats mais la plupart du temps, elles ne sont maintenues que par une demi-queue de cheval. Reikoise de naissance, la Fleur arbore le tatouage commun à chacun de ses compatriotes. De la taille d'une paume, le Dragon du Reike est marqué entre ses omoplates. Ce ne sont pas les seuls encrages qu'elle possède. Autour des quelques cicatrices sur son corps attestant qu'elle a bataillé durement éclosent et fleurissent divers végétaux. C'est ainsi que l'on peut voir des bouquets sur son mollet droit, sur son avant-bras gauche et le long de sa mâchoire côté gauche. Ce que peu savent c'est que ses estafilades et autres rançons de gloire sont des marques de blessures d'un certain degré car sa peau cicatrise facilement et rapidement les petites entailles et autres plaies bénignes.

De caractère, Blüm est désabusée et cela se voit sur ses traits amers. Elle a vu tant de choses que son sang froid a été mis à rude épreuve et fait tout autant pour que son esprit lui joue régulièrement de mauvais tours. Insomniaque, alcoolique, cynique, elle sait pourtant se montrer loquace et sociable car il faut bien monnayer ses contrats et soutirer des informations. D'une patience sans limite et d'une créativité sans borne, on se demande si le Limier ne se refoulerait pas un petit côté sadique sous son air austère.

Elle s'exprime d'une voix grave, éraillée par l'alcool et autres substances. Son accent de la capitale reikoise est reconnaissable. Blüm a ses petites addictions et ses manies qu'il ne tient qu'à vous de découvrir.

Enfant de Heinrich Kraüss, puissant armurier du Reike et d'Olga Lichtenfels de la célèbre entreprise d'armateur éponyme, Blüm est la soeur cadette des jumeaux Karl et Klaus ainsi que d'Engel. Fille unique de la fratrie. Loin des jupons de sa mère qui l'éleva -ou tenta de l'élever- dans l'utopie d'une vie fastueuse et des manigances de son père qui n'aspirait qu'à un mariage arrangé pour accroître son monopole sur le marché militaire, Blüm suivit les traces de son aîné Engel dans la voie martiale, espérant rejoindre à son tour la grande université Drakstrang.

Dès son plus jeune âge, son attrait pour les armes est alarmant. Elle apprit les rudiments du maniement de l'épée et du bouclier ainsi que du marteau de guerre mais c'est quelques années plus tard qu'elle se révéla réellement à l'arbalète et à la flamberge. Vouant un véritable culte à l'art de la guerre, son corps en croissance se galba et se muscla tout en accueillant quelques formes féminines. Les armes, les armes, les armes. La Fleur n'avait que ça à la bouche. Cherchant les rixes à tout va, la discipline martiale devint chaotique avec la rébellion de l'adolescence.

Ses parents la délaissèrent le temps d'éduquer les puînés à la relève du fleuron familial: leur commerce. Mais aussitôt qu'ils lui montrèrent un peu d'intérêt, ils réalisèrent que leur petite fille prometteuse était déjà devenue une jeune femme accomplie. Comme elle aimait à dire, en tordant ses lèvres fines d'un sourire troué de fossette : "elle avait fait ses classes". Et c'est vrai, comme peuvent en attester son cuir pâle déjà raturé et tatoué ainsi que son nez brisé. Pour autant, son regard céruléen, bien qu'il tire facilement vers l'acier, et ses traits fins, avaient su charmer un homme, Teobalt.

Loin des jeunes voyous aux cheveux longs et à la carrure sèche qu'on pouvait fréquenter à son âge, Blüm s'était éprise d'un capitaine...d'armée. Il avait le double de son âge, couturé de la tête aux pieds. Ce n'était pas un bel homme physiquement mais la jeune blonde l'aimait pour sa patience, sa loyauté et son stratège. Leur relation bien qu'épisodique dura quelques années jusqu'au jour où il ne répondit plus à leur correspondance. Blüm fut dévastée, complètement désorientée. Elle se sentit abandonnée. Quand elle alla rejoindre Engel pour trouver du soutien dans ce premier chagrin d'amour, elle ne croisa que souffrance et douleur au chevet de son frère grièvement blessé lors d'une bataille.

Les parents tentèrent de faire retrouver la raison à la jeune blonde mais c'était peine perdue. Dès cette épreuve, ses rêves de rejoindre l'université comme son frère lui semblaient tout bonnement des chimères et elle noya sa peine dans l'alcool. Dilapidant des sommes importantes du portefeuille familiale, Heinrich et Olga finirent par lui couper les vivres. Sur ces entrefaites, une compagnie de mercenaires passa une curieuse commande à l'armurerie Kraüss. Voyant là une opportunité de se faire la malle et de la maille, Blüm entra en contact avec le Lieutenant.

Après l'approbation de celui-ci à la suite de quelques tests réussis haut la main, la jeune femme intégra les Piques de Phantacier. Une compagnie de mercenaires dont la légende est ourlée de mystères, cousue d'arnaques et brodée de mensonges. Elle en devint le Limier, un poste qu'elle servira pendant une poignée d'années avant que le groupe n'éclate pour de tristes raisons.

Nous sommes maintenant quelques années plus tard et Blüm a pris de la bouteille. Son visage autrefois lumineux s'est terni, son regard s'est éteint. Sa voix s'est éraillée par l'alcool. Toutefois, sa silhouette reste droite et fière dans sa précieuse et onéreuse demi-armure. De petite fille de la haute société, il ne reste plus rien. Ni même le nom qu'elle a été contrainte de renier. Il ne reste non plus aucun vestige du Limier qu'elle a pu être. Blüm est maintenant une chasseuse de prime solitaire et aguerrie.