Gerda est une jeune naine de 38 printemps (la fleur de l'âge me direz-vous). Ne dépassant le 1m20 que de peu, elle possède toutes les caractéristiques de sa race (Hanches larges, courbes prononcées, mâchoire carrée) mais semble un tantinet moins musculeuse que les solides matrones qu'on a l'habitude de croiser.  Mais rassurez-vous, la jeune naine ne fait pas pitié, bien au contraire !

Ce qu'elle perd en stature semble avoir été compensé par une énergie débordante. Ses mouvements vifs trahissent l'enthousiasme qui l'animent et ses grands yeux bleus contemplent le monde avec une curiosité dont elle ne semble pas dépourvue. Ses cheveux auburn sont souvent coupés à hauteur d'épaule. Les mèches chaotiques sont la plupart du temps coiffées à la va-vite, donnant une apparence destructurée à la marchande. Pourtant si vous avez de la chance, il se pourrait qu'un jour vous aperceviez cette tignasse joliment domestiquée à l'aide  d'un savant assemblage d'épingles destiné à "bien présenter" face à une clientèle exigeante ou raffinée.

Vous la verrez la plupart du temps habillée comme une caravanière typique. Des vêtements robustes, plus ou moins chauds selon l'endroit qu'elle traverse. Elle prend plaisir à porter des bijoux de sa création mais sans coquetterie excessive. Il ne s'agirait tout de même pas d'attirer l'œil de tous les brigands des régions qu'elle traverse ! Elle n'affiche donc aucune ostentation dans son habillement.

Il faut dire que Gerda vient de la ville de Melorn où l'or n'a pas cours et où l'entraide et l'échange de service se fait au gré des besoins et ressources de chacun.  Elle ne travaille donc pas pour l'amour de l'argent mais pour le plaisir de se rendre utile et de voir ses créations appréciées (voire peut-être admirées ?). Elle se montre généreuse et arrangeante envers qui en a besoin et pratique des prix jugés en général raisonnables. Juste de quoi mener son train de vie simple et se fournir en matière première.

Enjouée, pleine d'énergie et d'un contact facile (ce n'est pas si courant chez les Mélornois), Gerda est une excellente commerçante et manie les chiffres avec une aisance peu commune. Elle est dotée d'un sens des affaires solide. Son esprit foisonne d'idées qui la poussent à chercher sans cesse "des nouvelles inventions" à réaliser. Parfois géniales. Parfois brouillonnes ou maladroites. Souvent surprenantes. (Quel nain avait besoin qu'elle s'associe à un alchimiste pour créer une bière qui fait pisser bleu ?? "La bleuette Grisepierre". A la fois un de ses grands succès personnel et un de ses grand échec commerciaux ... "Le marché n'était pas prêt" se dit elle pour expliquer les pertes financières conséquentes qui suivirent ... Le vin Bleuet Grisepierre ne rencontra pas davantage de succès auprès des elfes).

Bien qu'issue d'une famille bourgeoise et éduquée, Gerda n'est jamais tout à fait rentrée dans les carcans à cause de son esprit fantasque et cette tendance à vouloir bousculer la tradition. Pourtant le monde change. La naine est persuadée que ce ne sont pas avec les vieilles idées qu'on réussira à affronter ce monde dont les changements deviennent chaque jour plus dramatiques ... La guerre contre les titans n'a pas entamé son esprit d'aventure et de découverte, ni son envie de gagner sa vie en répondant au besoin des gens. ( Voire en répondant à des besoins qu'ils ne savent pas encore avoir ...)

Une famille naine à Melorn

Fille unique, Gerda est née au sein de la famille Grisepierre, une famille d'artisans-commerçants honnêtes et besogneux qui tenaient une boutique à Melorn il y a quelques années encore.  La famille Grisepierre était connue pour réaliser des enchantements et fabriquer des mécanismes à des fins civiles. (Typiquement de l'horlogerie, des mécanismes nécessaires à l'ingénierie ... mais on parle aussi de pièges installés pour les institutions de la ville ou les puissants.). C'est le genre de commerce qui n'est pas rare au sein de la cité magique.

Sans être richissime (un concept vague quand on utilise pas d'or), la famille Grisepierre était prospère et son savoir-faire reconnu au sein de l'aristocratie de la ville. Elle était bien intégrée à la fois au sein de la toute petite communauté Naine qui vit au milieu de la cité elfique et au sein de la cité en elle même où le savoir-faire unique des artisans nains reste globalement apprécié. On murmurait à l'époque que le père Grisepierre avait même des amitiés particulières auprès de grands dignitaires de la ville. (Du moins parmi la poignée d'elfes les plus ouverts d'esprits, ceux qui ne dénigrent pas la présence des "minorités éphémères" au sein de leur ville.

Grandir au sein d'une cité elfique n'est pas le point de départ le plus mauvais pour une jeune naine de bonne famille, si on omet la relative rareté de congénères de son âge. Gerda a reçu une éducation très convenable et n'a jamais manqué de rien. Elle a bénéficié de cours particuliers et a appris tout ce qui était nécessaire à une future enchanteuse au sein de l'académie de magie où elle entra au service d'un des très rares maîtres nains exerçant dans la cité : Harvet Hoesterill. Un mage élémentaliste du métal, un domaine magique pour lequel certains nains semblent avoir une prédisposition. Le cursus fut "raccourci et simplifié", adapté à la longévité des nains comparativement aux elfes. Elle reçut en parallèle l'éducation particulière de sa famille, à la fois dans les métiers manuels (La réalisation d'alliages et leur utilisation tout particulièrement) et les compétences indispensables aux commerçants (Lire, écrire, compter, tenir un livre d'inventaire, faire la conversation, accueillir aimablement les clients etc etc.).  L''éducation conjointe de son père et de son maître était supposée faire d'elle une enchanteuse spécialisée dans le métal efficace, capable de travailler aux côtés de son père et continuant de progresser à son contact.  Elle était détentrice de secret ordinairement transmis entre nains et jalousement conservés.


Retour à la case départ

Malheureusement, la famille Grisepierre subit un terrible revers le jour où l'atelier de son père explosa au milieu d'une déflagration magique, tuant sur le coups le nain et laissant sa femme gravement handicapée et affaiblie. Certains parlèrent à l'époque d'une maladresse commise par son père lors de la confection d'un mécanisme / enchantement particulièrement délicat (une commande mystérieuse passée par les autorités parait-il ?). Mais Gerda, peut-être par fierté, n'a jamais voulu croire à cette hypothèse. Sa maman, veuve et gravement blessée lors de l'accident n'a plus jamais été la même. Alitée dans une maison de repos, abrutie par des remèdes supposés estomper ses douleurs ...  Par chance, Melorn est une communauté qui se montre solidaire envers les gens qu'elle juge utiles. Dans d'autres lieux, la famille Grisepierre aurait été jetée à la rue sans autre forme de procès, croulant sous les dettes. La mère Grisepierre fut prise en charge par un hospice qui acceptait de lui fournir les soins et l'attention médicale nécessaire.

La boutique Grisepierre était en ruines et la jeune naine trop jeune et inexpérimentée pour reprendre seule la suite du père. Il fut donc jugé plus sage par le conseil de la ville de confier le terrain à un autre commerçant qui y rebâtit sa propre boutique. La "perte" fut compensée en permettant à Gerda de finir son cursus d'études au sein de l'académie de magie. Les études et la survie de la jeune naine était prise en charge par la communauté.

Gerda vécut une période très difficile. Obstinée, sans doutes vexée de voir le nom Grisepierre effacé de la devanture de son ancien foyer, Gerda étudia avec acharnement, non seulement auprès de l'académie mais également auprès de la communauté naine locale. La société naine, même enclavée au sein d'une cité magique, reste traditionnelle et patriarcale. Tout le monde s'attendait à ce qu'une jeune naine de bonne famille et sans fortune accepte la main généreuse tendue par nombre de prétendants bienveillants.  Une manière de retrouver une utilité dans la société Melornoise. De l'avis de tous, il fallait à Gerda un nain "comme il faut", suffisamment prospère pour prendre en charge les conséquences causées par le revers de fortune des Grisepierre.


Manque de chance pour eux, Gerda est animée d'un esprit farouche et indépendant. Elle refusa nette toutes ces propositions et le caractère typiquement obstiné de sa race fit le reste.  Elle se remonta les manches !

C'est reparti mon kiki !

Gerda n'est pas le genre à savoir rester inactive. La naine se mit donc à trimer aussitôt son apprentissage terminé. Encore et encore. Pendant des années. Elle devait se forger sa réputation et convaincre de nouveau l'aristocratie de la ville de ses talents. Par chance, Gerda est une Naine qui a le commerce dans le sang. Travailleuse, débrouillarde, ingénieuse, d'un contact très facile. Privée de la boutique de ses parents, elle se lança à corps perdu dans tous les commerces possibles, sans vraiment se spécialiser dans un négoce en particulier.  Elle a acheté, fabriqué, négocié, essayé  de flairer à l'avance les coups les plus prometteurs. Mélornoise typique, l'enrichissement ne fut jamais l'objectif de ces manœuvres, seule l'envie d'être reconnue pour ses talents et son esprit créatif importait.  

Certaines tentatives furent couronnées de succès, d'autres furent des fiascos monumentaux ! Elle ne se laissa jamais abattre. Elle a travaillé sur les marchés, parfois remplacé des marchands et même occasionnellement fait le service de taverne pour joindre les deux bouts. Pas une fois elle ne céda à la tentation pourtant présente de sombrer dans l'illégalité et de plonger dans la contrebande ou la fraude. C'est quelque chose dont elle peut aujourd'hui être fière.

Après quelques années à vivoter ainsi, Gerda fit l'acquisition d'un chariot et se lança ainsi dans la vie de marchande ambulante. Le "comptoir Grisepierre" lui redonnait la fierté de posséder une enseigne et d'être enfin identifiée par le nom de sa famille. Entrepreneuse, curieuse, avide de découvrir le monde, il ne fallut pas longtemps pour qu'elle décide de parcourir le monde pour commercer son savoir-faire partout. Elle découvrit les joies et les difficultés de la vie sur les routes et la liberté incroyable offerte par ce mode de vie. Ses racines restent profondément ancrées à Melorn et la jeune naine revient souvent "chez elle", heureuse de pouvoir contribuer au développement de sa ville en exhibant ses créations, racontant ses découvertes et en contribuant à  importer en ville des biens que la ville ne sait pas produire seule.  (L'alcool  ! Savez vous à quel point les elfes apprécient les vins du sud ? Si il y a une chose que la magie ne sait pas faire, c'est remplacer l'arôme unique d'un cru d'exception.)

Le retour des titans dans ce monde et la destruction de Shoumei fut évidemment un revers terrible pour tout le monde. L'équilibre de Melorn fut ébranlé par l'arrivée de réfugiés (Pas si nombreux). Gerda  fit partie des gens suffisamment généreux pour donner une partie de ses possessions aux réfugiés et aux plus malheureux qu'elle ou à consacrer du temps à leur aide ou leur intégration.

Aujourd'hui plus que jamais, Gerda est prête à écrire une nouvelle page de son histoire, les voies qui s'ouvrent devant elle sont nombreuses. Va t'elle continuer de faire fructifier son savoir-faire et rester artisane ? Jouer avec les curieuses habitudes étrangères et jouer le jeu de leur commerce avec leur monnaie ?  Son esprit d'aventure la poussera à devenir exploratrice ? Aventurière ?? Qui peut le savoir ? La vie est faite d'opportunités et Gerda est le genre de Naine à être prête à toutes les saisir !

Liens avec d'autres PJ :

Marceline : Gerda a rencontré Marceline par hasard au cours de ses années de galère. Il s'agit d'une alchimiste en provenance du Reike avec qui Gerda a mené quelques projets pas toujours très heureux. ( Vous vous souvenez de la bleuette Grisepierre ? Et bien c'était avec elle ! ). La collaboration entre les deux femmes a pris un tournant le jour où Gerda fit l'acquisition auprès de sa famille d'un chariot de marchande et qu'elle rejoignit la guilde commercante à laquelle Marceline appartenait. Une entente formelle entre artisans et commercants indépendants dont le regroupement permet d'acquérir un poids et une assise mutuellement profitable.

Thylie : Gerda a la bougeotte. Parmi les nombreux périples qu'elle faisait plus ou moins régulièrement depuis qu'elle avait son chariot, elle visitait une tribu d'Oni avec qui elle était parvenue à nouer des contacts. La naine rachetait des peaux et produits de leur chasse en échange d'objets manufacturés (dont des bijoux). Un jour malheureusement, un drame arriva et décima la tribu. Gerda n'en sut jamais les détails, mais elle trouva lors de sa visite une survivante prostrée, traumatisée. Thylie. "La grande cornue" semblait être la seule survivante d'un massacre causé par les titans. Pleine de bons sentiments, Gerda embarqua la survivante avec elle et l'aida de son mieux à se reconstruire. Une collaboration naquit petit à petit entre l'Onie qui fit le choix de devenir mercenaire et la naine. Il arrive que les deux femmes se croisent et choisissent de faire un bout de chemin ensemble. La grande guerrière faisant office de protetrice pour la naine aventureuse.


Réincarnation : Aerin la fantasque, esprit libre elfe

Par beaucoup de côtés, Gerda rappelle aux plus anciens habitants de Melorn une elfe aujourd'hui disparue, Aerin la fantasque. Si certains érudits de l'académie ont soupçonné la réincarnation, ils se sont montrés très discrets dans leurs recherches. Et visiblement aucune conclusion officielle n'a été tirée de ces investigations. A aucun moment la naine ne s'est douté de la moindre chose.  

Les plus anciens représentants de Melorn se souviennent encore d'elle. Elle fut l'une des professeures de l'académie de magie il y a quelques siècles de cela encore. Comment était Aerin ? Enjouée, créative, spontanée. Un esprit inventif mais malheureusement un peu inconsciente sur les bords. Elle était connue pour être une enchanteuse de génie et un esprit dangereusement fertile. Elle aura contribué à la réalisation de nombre d'enchantements majeurs qui protègent encore aujourd'hui la ville.  Quelques statues et tableaux d'elle sont encore présents dans l'école de magie et il est indéniable qu'il y a "vaguement quelque chose" de ressemblant entre Gerda et elle. Quelque chose dans l'éclat du regard ou l'air vaguement malicieux. Quant aux écrits anciens qui racontent son histoire, on ne peut là encore pas douter d'une certaine similarité dans leurs comportements ...  Aerin aimait toucher aux limites de la magie et s'amuser à voir "si on pouvait pas aller un peu plus loin" en perfectionnant une petite chose par ci par là. C'est cette curiosité qui lui fut fatale le jour où elle se proposa d'essayer d'extraire et stocker l'énergie primordiale d'un élémentaire de foudre très ancien et presque consentant pour alimenter un dispositif lumineux non-conventionnel. Elle qui avait de l'humour, elle aurait demandé à ses assistants d'inscrire comme épitaphe sur sa tombe "Jeunes filles, croyez en mon expérience : méfiez vous des coups de foudre" si  quelque chose de fâcheux se produisait. Ses collègues en deuil et ses descendants choisirent de ne pas accéder à cette demande qui manquait définitivement de sérieux ...

Melorn : C'est chez elle ! Gerda y est bien intégrée et a fréquenté l'école de magie. Elle rend service à la ville en revenant régulièrement apporter des nouvelles du monde et ramener des marchandises jugées exotiques et utiles par les Mélornois.

Université Magic : (République) Les échanges culturels sont nombreux avec l'école qu'elle a fréquenté. Elle est même allée là bas pendant un semestre dans un programme d'échange.  Elle doit encore y avoir quelques connaissances.