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  • Mer 1 Mar - 17:09
    Aryan n'avait pas l'air concentré, ou déployant une partie de son énergie d'une quelconque façon. Aucune fatigue ne s'échappait de ses mouvements, et quand le chat revint sur les épaules de Luviel, il reprit sa marche a travers la neige, sans qu'aucun obstacle ne vienne les stopper a nouveau. Il dépassa le garde en chef qui avait la parole, ses yeux dans le vide, voyant un ennemi invisible.

    - Allons y, Luviel.

    Il ajusta son haut, pour dissimuler a Serpent la fraîcheur ambiante. C’était un reptile, et habituellement, il n'aurais pas mis le nez en dehors de la carriole sauf sur une demande de Hava. Il songea a cette dernière et se demanda si elle était encore en vie. Il fallait accélérer.

    Il s’arrêta quand sa camarade fit de même. Un homme transit de froid etait la, et visiblement personne n'avait une assez grande fierté pour l'inviter a l'intérieur, le laissant mourir a petit feu. La vie avait quitté son regard, et Aryan décida de continuer son chemin. Mais pas Luviel. Elle s'arreta et engagea la conversation.

    Il fit deux pas supplémentaires avant de se retourner et de poser les yeux sur le duo. Bien décidée a l'aider, l'ange lui prit les mains et laissa sa magie a l’œuvre. Difficile de ne pas être intriguée par l'utilisation de sa magie. C’était du soin...lumineux. Il n’était pas tout a fait sur de la provenance du mana, mais ce qu'il savait, c’était qu'elle était en maîtrise.

    Il posa les yeux sur sa propre main, se demandant si lui aussi était capable de ce genre de prouesse. Il agita la main, et un petit rayon de lumière en jaillit, simplement pour illuminer brièvement la neige. Il avait réussit a faire ça récemment. Comme toute ses capacités, ça lui était naturellement venu. Mais il sentait petit a petit qu'il était capable d'encore d'avantage.

    Quand Luviel revint vers lui, il l'observa d'un air grave, et pas véritablement appréciateur du geste qu'elle venait de faire. Ce qui était un mouvement de bonté du point de vu de beaucoup, pour lui, c’était s'occuper de certaine chose que la nature avait décidé. Une maladie, une forme de malédiction, un maux depuis la naissance.

    - Ce que tu as fais était noble, belle Luviel.

    Il y croyait vraiment. C’était véritablement un beau geste de sa part. Mais pour autant, son visage n'indiquait pas réellement son appréciation.

    - Mais parfois, il est bon de ne pas contrarier ce qui est. Cet homme n'a pas de possessions terrestres. Il est seul, très affaiblit. Peut être lui as tu donner la lumière simplement pour l'offrir aux ténèbres.

    Si il s'égarait en suivant une lumière trop vive pour son esprit, il allait simplement mourir de froid, seul dans la neige ou dans la foret. Pas habitué a la vue, son corps allait probablement rejeter pendant un temps ce que la nature ne lui avait pas offert. Il avait besoin de repos après un tel geste, d'un lieu ou apprendre. Il ne l'aurait pas ici.

    - Ma carriole est la bas.

    Encore dubitatif, il préféra ne pas pousser sa leçon de morale plus loin. D'une part parce qu'il avait autre chose en tête, et qu'en plus, parce que ce n’était pas certain que ce qu'il venait de dire arrive. Il parviendrait peut etre a trouver un endroit sur ou vivre encore plusieurs années heureux. Désormais, sa vie était entre ses propres mains, et dans un sens, Luviel lui avait donné cette chance, celle de choisir. Il n’était pas devin, simplement scientifique.

    - Sur un autre sujet, il serait peut être bon que tu couvres tes symboles, au moins quand nous croisons du monde. J'ai des vêtements a l'intérieur, notamment ceux que tu avais mis la derniere fois. Ils seront un peu grand, mais ils tiendront chaud, en tout cas.

    Les chevaux accueillirent son arrivé avec joie. Et deception. De ne pas retrouver la derniere membre du troupeau. La Cornue n'etait plus venue les voir depuis plusieurs jours maintenant. Ne restait que le maitre.

    - Je te laisse le faire a l'intérieur, si tu le désire, puis nous pourrons partir et réfléchir a notre façon de procéder.
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  • Jeu 2 Mar - 18:38
    Il n'est pas d'accord avec moi, qu'il en soit ainsi. Pour Aryan, mon implication envers ce vieux reikois n'aurait pas du avoir lieu, car offrir à un inconnu ce qu'il a perdu pourrait lui apporter un mauvais présage. Ce ne sont là que des suppositions, il peut y en avoir mille sans qu'aucune ne soit la bonne. Nous ne le saurons certainement jamais, à moins qu'un jour, je n'en ai enfin le retour. Ce petit bout de parchemin pourrait traverser une grande partie du Reike pour parvenir jusqu'à son destinataire. Tout du moins, je l'espère du fond du cœur. Tout ce que je peux dire, c'est qu'un sentiment de compassion m'a envahi soudainement lorsque j'ai aperçu ce pauvre homme. Mes intentions sont bonnes, il est probable que ses yeux verront un monde détruit et impitoyable. Au moins, il pourra admirer une toute dernière fois les paysages enneigés de ces contrées, admirer le soleil et les étoiles, changer son destin à jamais. Je lui offre cette possibilité, plutôt que de rester assit là dans le froid mordant de l'hiver, son regard en proie à l'obscurité. Toutefois, observant profondément les yeux d'Aryan, je fronce légèrement les sourcils en signe de désaccord. Il ne se rend peut-être pas compte, mais qu'en est-il de son illusion qui plonge ainsi plusieurs reikois dans une terreur indéfectible et amer ? Ne se soucie-t-il pas de ces traumatismes qu'il peut engendrer par la force de ce sortilège illusoire, frappant les esprits des mortels ? N'a-t-il donc pas conscience que, par le simple fait de créer des images fantasmagoriques, il peut entraîner hommes et femmes au suicide ou au meurtre plutôt que de devoir affronter leur pire cauchemar ? Je préfère mille fois sauver la vie d'un homme plutôt que de faire miroiter des apparences pouvant indéfectiblement troubler et déstabiliser un homme. Je me tais, pour cette fois, mais je garde précieusement en moi cette réflexion qui juge mes actes.

    Nous avançons plus loin dans le village, traversant encore quelques chemins boueux et rempli de verglas, avant d'atteindre la demeure sur roue de l'ange plurimillénaire. Celui-ci me suggère de porter d'autres vêtements ou au moins, couvrir ces symboles qui pourraient nous freiner dans notre quête. Poussant un soupir, je monte à l'intérieur de l'abri, il y fait si froid que lorsque je respire, de la vapeur s'en échappe. Fay se faufile sur le lit et enroule sa queue autour de son corps de félin. Découvrant là où se trouve la multitude de vêtements que peut m'offrir mon allié, je cherche quelque chose qui me sied plus convenablement. Non, je ne choisirai pas les mêmes habits que l'autre fois. Je souhaite garder ma robe et ces signes distinctifs du divinisme, ces symboles qui représentent ma nouvelle maison : le Nouvel Ordre. Même si tout n'y est pas blanc, je ne peux décevoir toutes les personnes qui m'ont tendu la main et m'ont offert le logis. J'espère pouvoir accomplir de grandes choses pour moi-même, à commencer par aider Seagan, afin de pouvoir s'apaiser et être moins vindicatif vis-à-vis du Reike. Peut-être même que l'illusion de Tensaï dans mon esprit était bien trop exagéré, bien que je sais de quoi les reikois sont capables en termes de combat. J'ai goûté au sang et à la douleur, j'ai aimé l'euphorie des combats et de l'ardeur, j'ai ressenti la véritable peur et depuis mon départ sur les terres dévastées de Shoumeï, j'ai grandi. Je déplie quelques manteaux que porte Aryan, ils sont si grands et si beaux puis, je trouve une houppelande blanche avec une capuche, ce qui me permettrait de cacher mon visage et mes aiguillettes qui sont facilement reconnaissables. Je porte l'accoutrement sur mon dos et virevolte sur moi-même. Ce n'est pas si mal et j'aurai certainement moins froid. Je déclare à Aryan que tout est prêt, que j'ai pu enfin trouver quelque chose qui me convienne, bien qu'un peu large. C'est alors que mon regard ambré se fige et les reikois sonnent le cor et reviennent à la charge, armes brandis et criant à la volée "Tuez-les !".

    Ils ont dû comprendre qu'ils ont été trompés, ce qui suggère qu'ils n'ont pas apprécié. Nous prenons les devants une fois les rênes en mains, la carriole se met à bouger à vitesse grand V. Les rênes claquent contre les chevaux qui galopent, nous n'avons plus le temps. Les hommes du Reike s'arrêtent alors aux portes de leur village, s'emparant de quelques chevaux afin de nous poursuivre. Ils ne nous laisseront pas filer aussi facilement. La route est pleine de boue, de verglas et de neige, les roues s'enlisent malgré la vitesse des chevaux qui pataugent. Le chariot ralentit, nous perdons de l'accélération et les cris des reikois résonnent derrière nous. Je sors ma tête d'une des fenêtres, concentre ma magie de lumière et fais fondre la neige derrière nous, laissant un terrain encore plus glissant pour les cavaliers qui tentent de nous rattraper. Certains glissent et se retrouvent embourbés, alors que trois autres cavaliers continuent leur chevauchée. Je regarde en direction d'Aryan qui contrôle la carriole et devant nous se dresse plusieurs choix. Une forêt à droite, tout droit un terrain boueux et certainement plus utilisé par la population reikoise et enfin, un chemin menant vers les montagnes au nord. Sur lequel va-t-il s'engager ?
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  • Ven 3 Mar - 17:53
    Aryan n'avait pas l'intention de s'attaquer physiquement a qui que ce soit, et quelques illusions valaient mieux que de devoir faire couler le sang. Il soupira, en laissant les chevaux s'élancer. Il aurait du les étourdir plus fort mais visiblement, ils avaient réussit a se remettre d'une attaque mentale aussi puissante. Il avait du trop se retenir et l'illusion s’était trop vite dissipé.

    - Si tu veux les arrêter n'hésite pas, sinon ils finiront bien par se lasser.

    Il avait l'air de ne pas prendre pleinement la mesure de la situation. Comme d'habitude, il n'avait aucune crainte. Il s’était toujours sentis invincible et ca n'allait pas changer aujourd'hui. A chaque fois qu'il avait affronté un problème potentiellement difficile a gérer, une nouvelle compétence était apparut pour l'aider. Le destin meme semblait faire en sorte de le favoriser. Il etait chanceux.

    - Essaye juste de ne tuer personne.

    Perdre des vies etait bien la dernière chose qu'il voulait, aussi en colère soit il. Chaque vie avait une valeur d’intéressement potentiel. Les supprimer était du gachi a ses yeux. Rien d'émotionnel, simplement l'idée qu'il y avait mieux a faire d'eux.

    Alors qu'elle s'occupait des trois derniers poursuivants, il fit tourner les montures dans la direction de la foret. C’était de toute façon par la qu'il comptait partir, couper par la foret, défendre vers le Reike, jusqu'à trouver la moindre piste, en questionnant les gens un par un. Il n'avait pas d'autres stratégies, mais de toute manière, c’était son moment pour utiliser son réseau d'information.

    Il avait, durant les trois dernières années, aidés une grande quantité de gens dans divers domaines. Notamment dans le développement commercial. Il n'allait donc pas rater cette opportunité d'avoir un retour sur investissement. Il voulait qu'ils puissent lui donner des pistes plus précise. Ils etaient tous spécialisés dans le marchandage, quasiment. Une profession ou on entendait beaucoup d'informations et ou on connaissait beaucoup de gens.

    Finalement, ils furent a l'abri, Luviel étant parvenu a stopper la progression de leurs poursuivant. Ils étaient dans une partie plus dense de la foret et il fit ralentir les chevaux. Pas besoin de commencer directement a les pousser a l'épuisement. Sinon ils ne tiendraient jamais la cadence, encore moins sans Hava pour les booster.

    Il jeta un œil a l'ange, mais n'ajouta rien, décidant de simplement laisser le chemin défiler devant eux. Jusqu'au prochain village, le premier d'une longue série.
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    Invité
    Anonymous
  • Sam 4 Mar - 9:32
    Je les arrête dans leur course effrénée, sans pour autant leur faire du mal, car cela n'est pas dans ma nature hormis si j'y suis contrainte. Je n'ai jamais eu la prétention de vouloir tuer un mortel, sachant que je souhaite apaiser leur cœur et leur apporter la paix. Ceci dit, la scène que nous vivons me met dans un état de stress et je comprends qu'ils ne nous ferons pas de cadeaux s'ils venaient à nous attraper. Il faut que je me mette à leur place, et je perçois leur peur croissante face un pouvoir démesurément grand. L'illusion d'Aryan a certainement troublé leur conscience et leur perception, n'ayant très certainement jamais vécu un tel moment dans leur existence. Sonnés, mais parés, les cavaliers exécutent les ordres et se dressent contre ceux qu'ils proclament étant des ennemis. Dorénavant, je sais qu'il ne vaut mieux pas montrer ni sa foi envers les Divins, ni les belles ailes qui font de nous les engeances des titans. Les chevaliers se rapprochent tandis que la carriole file comme le vent sur le sentier enneigé, au sein des pins qui jonchent le terrain accidenté. Prenant une profonde inspiration, mes mains s'imprègnent d'une lumière vive que je dirige vers nos adversaires, avant de balayer d'un revers l'espace derrière nous. Un arc de lumière frappa les trois cavaliers ainsi que leur monture qui, dans un hennissement, s'arrêtèrent de peur, car elles ne voient plus rien. Ils perdent notre trace.

    Nous ralentissons le rythme et filons à travers la forêt, quelques étranges loups de glace nous barrent la route. Effrayant les équidés, ceux-ci n'osent plus avancer, alors je prends les devants en sortant de la calèche et commence une danse de lumière pour apeurer ces quelques canidés au pelage immaculé. Nous continuons notre trajet sans toutefois rencontrer diverses monstruosités. Notre voyage est silencieux et j'ai la nette impression que quelque chose cloche. Je ne me sens pas à l'aise et bien qu'Aryan soit venu me chercher pour aller partir en quête, je ne peux plus continuer à ses côtés dans une telle atmosphère. Caressant Fay du bout des doigts tout en regardant par la fenêtre, je réfléchis quant aux multiples questionnements sur la disparition de Cornue. Je ferai mon possible pour aller la retrouver, si tant est que je puisse y trouver une trace. Malheureusement, ce ne sera pas en compagnie de l'homme aux cheveux d'ébène et au visage sévère. Il est las, fatigué et paraît bien plus froid qu'à l'accoutumée. Mon cœur se serre à l'idée de le savoir dans cet état, mais que puis-je y faire ? Cet être si seul, si malade sans la petite démone au teint rosé. Cet homme perdu et désorienté sans celle qu'il aime et qu'il chérit avec une étrange passion dévorante. Je comprends son ressenti.

    Joignant mes mains, fermant les yeux, je prie pour Cornue. Elle est là, quelque part, peut-être à l'agonie ou tout simplement morte. Ou bien, est-elle encore en vie, mais dans quel état la retrouverons-nous ? Aura-t-elle toujours envie de découvrir le monde après ce qu'elle aura vécu ? Je veux croire et j'ose espérer qu'elle n'est plus très loin. Et si le pire est à venir, alors ... je prie. La carriole continue son chemin, passant à travers la forêt immense de pins. Ce paysage me fascine, comme si tout y avait été figé. Sans le bruit de la charrette et des chevaux, l'ambiance serait si différente, si silencieuse que cela en serait perturbant. Je réfléchis à comment je vais annoncer mon départ à Aryan. Nous n'arriverons peut-être pas à nous comprendre, mais il sait que je suis présente et ferai le nécessaire pour trouver notre belle amie, morte ou vive. Nous approchons d'une petite bourgade et un silence s'installe entre nous. Quelque chose s'est brisé. N'est-ce pas ?

    Aryan ... Enveloppée dans la houppelande, Fay dans mes bras, je prends mon sac et mes grimoires avant de continuer d'un ton triste. Je sens que quelque chose n'est plus là. Cette flamme, cette vivacité d'esprit ... Et ce regard que tu portes est si triste. Nous avons changé. Un silence. Tu es venu me quérir pour aller la chercher, mais regarde, nous n'arrivons ni à communiquer, ni à nous entendre dans nos actions. Je ne peux pas continuer. Je ne veux plus continuer ainsi. Alors, nous allons nous séparer. Cela vaut peut-être mieux. Même si nous sommes confrères, nous restons des êtres à part entière. Nous aurons essayé et je suis heureuse que tu aies pensé à venir me demander mon aide pour aller la retrouver. Je vais rester sur les terres du Reike pour trouver des pistes. Peut-être que nous nous retrouverons, peut-être que non. Nos chemins se séparent, peut-être à jamais, peut-être pour plus tard. Je crois que ... Ou du moins, j'ai la nette impression qu'il y a un malaise. Alors.

    Je suis triste.

    Bonne route, Aryan.

    Un signe de tête et bien que nous soyons dans l'empire du Reike, en pleine journée et en plein hiver, je déploie mes ailes et m'envole dans une autre direction. Je grince des dents. Tant pis. C'est ainsi. Même si cela sonne la fin, au moins, nous continuerons les recherches et peut-être qu'un jour, nous retrouverons celle que l'on cherche.
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