Instable...

Pure... Intense. Telles les volutes d'un volcan en éruption, tu es magnifique, plaisante aux regards et à l'esprit, mais brûlant tout ceux se perdant trop longtemps dans cette vision chimérique. Tu n'es pas une bonne personne qu'on pourrait qualifier de moralement bonne. Tu agis par instinct, par envie, tu n'as aucun code, aucun principe. Tu répugnes tout ce qui ne pourrait pas aller dans ton sens, n'hésitant pas à purger les êtres voulant se frotter trop près de l'éruption.

Parfois calme, parfois en colère, l'on pourrait te qualifier de bipolaire. Souvent en sommeil, te perdant parfois dans des observations éternelles, il ne vaut mieux pas être la personne qui déclenchera une quelconque réaction chez toi.

Insoumise, brutale, violente, tu serais restée volontiers à siéger dans les entrailles de la terre, à dormir, à te pavaner là où tu étais reine. Mais dans ce monde civilisée, tu te frayes ton chemin bien souvent par la force, délaissant un quelconque espoir d'user de ruse ou de douceur pour les malheureux voulant être tes amis. Tu prends même un certains plaisir à infliger de la souffrance, à soumettre ton monde par la force malgré les conséquences éventuelles.

D'ailleurs tu n'accordes aucune confiance, aucun attachement à quiconque. Si tu avais une famille, tu aurais pu la vendre sous un coup de tête, en échange de quelques pièces, d'un bon plat. Tu n'es pas fidèle, encore moins loyale. Tu n'es qu'un électron libre dont il est difficile de faire taire, dont les efforts pour le soumettre dépassent la quelconque récompense à l'arrivé. Après tout, bien souvent, lorsque tu n'es pas entrain de te lâcher sur le monde autour de toi, tu es silencieuse, discrète, tranquille.

Personnification même du tempérament changent de Mère-Nature, tu es une calamité en devenir. Une catastrophe à retardement, n'attendant que son heure pour exploser sur quiconque.

Et pourtant, ta beauté relative force les plus impressionnables à t'approcher. Grande en apparence, fine, dégoulinante de charisme, difficile de poser ta main sur ta peau roussi, tant il est facile de la perdre en échange. D'une voix très grave, presque cassée, tu brises les stéréotypes d'une femme sans défense par sa simple présence. D'une chevelure incandescente et ridiculement longue, littéralement, celle-ci se perd dans un roux foncé lorsque tu es calme, n'hésitant pas à s'embrasser et à briller de milles feux lorsque le cœur t'en dit.

Primitive...

Née dans les entrailles de Kaizoku, au cœur de son volcan endormit sur le mont Héphais, tu es le produit rare de deux élémentaires de lave, faisant de toi un sang-pur au sien de ta race, malgré l'étrangeté de ta nature. Abandonnée, laissée seule dans ce cocon inaccessible pour la plupart des mortels, tu restas à l'état sauvage pendant des décennies, à l'abri des citoyens de l'île dont tu ne connaissais nullement l'existence.

De temps en temps, l'on entendait hurler sur le mont Héphais, des râles d'agonie ou de peine, des sursauts de colère qui bouillonnait en toi alors que tu étais souvent seule, cultivant ton instabilité, ton manque de repère sociale, ton incapacité à te contrôler. Impossible d'être introduite à une quelconque force de civilisation sous cet état, tu étais gouverné par tes seules émotions, incapable de les canaliser, de les soumettre.

Tu étais la rage personnifiée d'un volcan n'ayant pas rugit depuis des siècles. Les paroles muselées d'une terre envahit pour ses richesses naturelles.

Naturellement, des explorateurs, plus téméraires, en quête de richesse, de gloire, des pirates sans doute pour le reste du monde, vinrent à te trouver, à te déchoir de ton antre. On y pensait trouver un dragon, des montagnes d'ors et autres légendes, l'on ne trouva qu'une élémentaire de lave, dépourvue de code moraux, dépourvue d'empathie.

Il aurait sans doute mieux fallut tomber sur un dragon... Tu te souviens avoir fait couler pour la première fois le sang, avoir déchargé tout ce poids émotionnel sur ses premiers visages humains. Un bonheur intense, un soulagement ultime... Qui ne dura pas bien longtemps. La prochaine expédition fut armée pour te contrôler, et tu fus contrainte de rejoindre la civilisation par la force.

Heureusement, ton manque de morale, tes capacités particulières, te permirent d'attirer convoitise parmi les plus à même de t'exterminer. Telle une bête enragée l'on te nourrissait par intermittence, te relâchant sur ceux qui devaient disparaître afin de servir les intérêts de ceux qui te contrôlaient. Cela ne dura pas bien longtemps, difficile de cacher ton existence, difficile même de continuer à la soumettre lorsque celle-ci finissait par s'adapter aux nouvelles règles qui l'entouraient.

Avec le temps tu fis de cette colère ton gagne pain. Tu avais besoin de l'expulser à intervalle presque régulier et en plus tu pouvais en vivre, accédant à une certaine tranquillité bien loin des bras de Mère-Nature, mais acceptable malgré tout. Jusqu'ici, tu n'avais jamais choyé d'ambition, tu ne voulais pas du pouvoir, ni même de l'argent... Tu t'en prenais qu'aux gens qu'on te désignait, parfois d'autres de temps en temps, mais rarement personnellement. Tu étais un élément souvent perturbateur, dont les moments les moins enragés te rendaient presque agréable à côtoyer.

Mais ce monde de vie précaire, très fragile, vint à s'ébranler lorsque la République voulu mettre son grain de sable. Apportant des nouvelles règles, des lois, des consignes dont tu ne pouvais plus te soumettre. Encore une fois, on t'arrachait à ton quotidien par la force, mais tu étais plus forte, plus armée, plus intelligente aussi... Tu en avais marre de ces envahisseurs, de ces empêcheurs de tourner en rond.

Et ils faisaient des cibles toute désignées pour tes sautes d'humeurs...

Citoyens de Kaizoku - Tu vois cela comme une soumission forcée, une attaque à ton bien être. Tu as toujours vécu sur cette île, tu as grandit en son cœur, te nourrissant de sa chaleur, de sa terre. Tu tuerais quiconque voulant remettre en question ton indépendance.


La Pègre - Il t'est arrivée bien souvent de travailler avec la pègre, que ce soit par contrainte, par envie ou par intérêt. Tes talents particuliers et ton absence de code morale compensant largement tes défauts pourtant envahissant.