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Le dîner.
En rentrant à l’intérieur de la demeure, la fatigue s’annonce vite. Nineveh a une grimace, elle retire sa cape et la pose sur le porte manteau, desserre légèrement sa ceinture qui maintenait son dos droit et fait bruyamment craquer ses articulations. Une habitude prise au cours de ses voyages, durant les heures les plus désagréables, quand les blessés s’entassent et que le travail abonde.
L’elfe a un regard vers la table qui l’attend : du thon rouge, de la mousse au chocolat, elle reconnaît dans le tas du foie gras, mais aussi différentes venaisons. Tant de choix et de luxe pour une simple mission, elle se demande un instant si Tonfr a pu acquérir toute cette nourriture sur son budget, mais cela n’a pas de sens. Le calcul. Toute cette abondance pour quelques personnes, la médecin hésite sur la manière de procéder, elle a un haussement de sourcil : c’est trop. Même pour plusieurs personnes, il y a un tel déchaînement de richesse, c’est digne d’un palais du gouvernement, pas d’un dîner après une dure journée de travail.
Pour être honnête, l’elfe n’est pas certaine d’apprécier à sa juste valeur le repas qui lui est offert. Un peu mal à l’aise, Nineveh tente un trait d’humour pour dissimuler son embarras.
« J’ai déjà été payée. Inutile de m’offrir un repas de seigneur. »
Elle s’installe, tout ce choix, elle connaît la plupart des plats, ils sont délicieux, mais elle a un doute sur son mérite. Elle n’a accompli aucun exploit qui ne lui permet cette dignité. Elle a une hésitation, puis son estomac prend le relais.
Pain, pâté, tartine. Avec un verre de vin, la bouteille la plus misérable qu’elle peut trouver. Elle n’a pas envie de mets raffinés, ou même de la nourriture la plus succulente qui existe, non, un truc simple lui suffira pour contenter sa faim. Elle veut une brique lourde, consistante, qui lui tiendra l’estomac jusqu’au matin.
« Du coup, nous parlions de cette idée pour t’entraîner. Quelque chose en tête ? » Demande l’elfe en se retenant de mordre à pleine dent dans ses tartines de pâté, autant par politesse que par volonté de ne pas passer pour une morfale. D’abord elle apaise ses appétits, ensuite elle verra pour goûter le reste. « Je me souviens, quand j’étais débutante, avant d’entrer à Magic. Mon père m’a entraîné sur des cochons. Je devais décontaminer des foies de porcs, le nombre d’entrailles que j’ai vu avant de réussir l’opération . » L’évocation de ces vieux souvenirs lui arrache un haussement de sourcil : y-a-t-il du foie à table ? Son père a bien réussi à lui transmettre ça : le goût des abats.
Toujours dans sa quête de trouver le purificateur de sang et en écoutant attentivement les paroles de Tagar, l’elfe récupère un oignon : entre deux plats, cela fera un bon digestif.
En rentrant à l’intérieur de la demeure, la fatigue s’annonce vite. Nineveh a une grimace, elle retire sa cape et la pose sur le porte manteau, desserre légèrement sa ceinture qui maintenait son dos droit et fait bruyamment craquer ses articulations. Une habitude prise au cours de ses voyages, durant les heures les plus désagréables, quand les blessés s’entassent et que le travail abonde.
L’elfe a un regard vers la table qui l’attend : du thon rouge, de la mousse au chocolat, elle reconnaît dans le tas du foie gras, mais aussi différentes venaisons. Tant de choix et de luxe pour une simple mission, elle se demande un instant si Tonfr a pu acquérir toute cette nourriture sur son budget, mais cela n’a pas de sens. Le calcul. Toute cette abondance pour quelques personnes, la médecin hésite sur la manière de procéder, elle a un haussement de sourcil : c’est trop. Même pour plusieurs personnes, il y a un tel déchaînement de richesse, c’est digne d’un palais du gouvernement, pas d’un dîner après une dure journée de travail.
Pour être honnête, l’elfe n’est pas certaine d’apprécier à sa juste valeur le repas qui lui est offert. Un peu mal à l’aise, Nineveh tente un trait d’humour pour dissimuler son embarras.
« J’ai déjà été payée. Inutile de m’offrir un repas de seigneur. »
Elle s’installe, tout ce choix, elle connaît la plupart des plats, ils sont délicieux, mais elle a un doute sur son mérite. Elle n’a accompli aucun exploit qui ne lui permet cette dignité. Elle a une hésitation, puis son estomac prend le relais.
Pain, pâté, tartine. Avec un verre de vin, la bouteille la plus misérable qu’elle peut trouver. Elle n’a pas envie de mets raffinés, ou même de la nourriture la plus succulente qui existe, non, un truc simple lui suffira pour contenter sa faim. Elle veut une brique lourde, consistante, qui lui tiendra l’estomac jusqu’au matin.
« Du coup, nous parlions de cette idée pour t’entraîner. Quelque chose en tête ? » Demande l’elfe en se retenant de mordre à pleine dent dans ses tartines de pâté, autant par politesse que par volonté de ne pas passer pour une morfale. D’abord elle apaise ses appétits, ensuite elle verra pour goûter le reste. « Je me souviens, quand j’étais débutante, avant d’entrer à Magic. Mon père m’a entraîné sur des cochons. Je devais décontaminer des foies de porcs, le nombre d’entrailles que j’ai vu avant de réussir l’opération . » L’évocation de ces vieux souvenirs lui arrache un haussement de sourcil : y-a-t-il du foie à table ? Son père a bien réussi à lui transmettre ça : le goût des abats.
Toujours dans sa quête de trouver le purificateur de sang et en écoutant attentivement les paroles de Tagar, l’elfe récupère un oignon : entre deux plats, cela fera un bon digestif.
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« Mais ça ne serait pas faire honneur à la nourriture que de s’empiffrer de caviar et de thon rouge pour se calmer l’estomac. » Nineveh n’apprécie pas particulièrement qu’on lui donne des ordres. Elle hausse un sourcil à l’attention de Tagar : les meilleurs plats cassent la routine, mais s’ils deviennent part de cette vie journalière, quel intérêt ont-ils ? « J’attaque le thon après avoir raflé le pâté. »
L’Empire est… Rigide. Ironique de leur reprocher de n’avoir que la guerre en tête, pour ensuite demander à ce qu’on fasse honneur au festin en mangeant ce qui fait plaisir : elle n’a pas embarqué une casserole de trippes aux dernières nouvelles.
Ce n’est qu’une fois après avoir calmé ses appétits qu’elle s’attarde sur les mets plus raffinés : le thon rouge, le foie gras. Dur de garder la ligne et un régiment équilibré lorsqu’il y a tant de bonnes choses, mais on s’y retrouve et au pire, ce n’est rien qu’un peu de sport ne peut effacer. Elle sera quitte de marcher à son prochain voyage et de fréquenter les gymnases pendant quelques jours afin de retrouver une taille de guêpe.
Néanmoins, partagée entre la volonté de plaire à l’un comme à l’autre, Nineveh opte pour la solution diplomate quant à la magie et l’Empire.
« Chacun sa politique, elle n’est pas si mauvaise si l’Empire s’en est sorti jusqu’ici. Melorn ne peut pas en dire autant. »
Fût un temps où les elfes étaient une grande nation, fière, qui n’avait de compte à rendre à personne. Mais c’est une époque révolue et aux dernières nouvelles, certains idiomes locaux se perdent, c’est bien dommage. Enfin, elle espère que les rumeurs sont fausses et qu’il s’agit de racontars humains.
« Bonne chance avec le canari, n’oublie pas que l’anesthésie locale est un indispensable à maîtriser avant de pouvoir entamer les extractions. Si le patient se met à bouger durant la procédure, tu vas au-devant d’un moment très gênant. »
Elle observe les différents vins, avant de tomber sur une bouteille qui l’intrigue : ce ne serait pas… Si ? Non ! Impossible, ce n’est pas le genre de l’empire.
« C’est du falernum que je vois là ? » Du vin elfique de sa région de naissance, extrêmement fort pour une simple fermentation, même degré d’alcool qu’un spiritueux, vieilli vingt ans en futs. « Si c’est du falernum, alors je jouais à cache-cache avec l’actuel vigneron quand j’étais petite. Il entretient religieusement ses coteaux, il voulait même que j’utilise mes talents de médecin pour ses plants, il était prêt à me payer comme une médecin de la cour pour ce privilège. »
Le falernum est rentable, et odieusement cher pour ceux qui n’ont pas l’amitié des producteurs.
L’Empire est… Rigide. Ironique de leur reprocher de n’avoir que la guerre en tête, pour ensuite demander à ce qu’on fasse honneur au festin en mangeant ce qui fait plaisir : elle n’a pas embarqué une casserole de trippes aux dernières nouvelles.
Ce n’est qu’une fois après avoir calmé ses appétits qu’elle s’attarde sur les mets plus raffinés : le thon rouge, le foie gras. Dur de garder la ligne et un régiment équilibré lorsqu’il y a tant de bonnes choses, mais on s’y retrouve et au pire, ce n’est rien qu’un peu de sport ne peut effacer. Elle sera quitte de marcher à son prochain voyage et de fréquenter les gymnases pendant quelques jours afin de retrouver une taille de guêpe.
Néanmoins, partagée entre la volonté de plaire à l’un comme à l’autre, Nineveh opte pour la solution diplomate quant à la magie et l’Empire.
« Chacun sa politique, elle n’est pas si mauvaise si l’Empire s’en est sorti jusqu’ici. Melorn ne peut pas en dire autant. »
Fût un temps où les elfes étaient une grande nation, fière, qui n’avait de compte à rendre à personne. Mais c’est une époque révolue et aux dernières nouvelles, certains idiomes locaux se perdent, c’est bien dommage. Enfin, elle espère que les rumeurs sont fausses et qu’il s’agit de racontars humains.
« Bonne chance avec le canari, n’oublie pas que l’anesthésie locale est un indispensable à maîtriser avant de pouvoir entamer les extractions. Si le patient se met à bouger durant la procédure, tu vas au-devant d’un moment très gênant. »
Elle observe les différents vins, avant de tomber sur une bouteille qui l’intrigue : ce ne serait pas… Si ? Non ! Impossible, ce n’est pas le genre de l’empire.
« C’est du falernum que je vois là ? » Du vin elfique de sa région de naissance, extrêmement fort pour une simple fermentation, même degré d’alcool qu’un spiritueux, vieilli vingt ans en futs. « Si c’est du falernum, alors je jouais à cache-cache avec l’actuel vigneron quand j’étais petite. Il entretient religieusement ses coteaux, il voulait même que j’utilise mes talents de médecin pour ses plants, il était prêt à me payer comme une médecin de la cour pour ce privilège. »
Le falernum est rentable, et odieusement cher pour ceux qui n’ont pas l’amitié des producteurs.
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« Bon entraînement. » Nineveh termine son repas en compagnie du directeur Tonfr.
Cette fois-ci, nuit à dormir. Pas de réflexion, pas d’inquiétudes, le travail va bien se passer : elle en a eu la preuve aujourd’hui, il suffit de continuer sur cette direction et tout sera pour le mieux. Il ne reste qu’à espérer que le reste des mineurs soient en meilleure forme que les plus anciens d’entre eux et tout se passera bien. Plutôt que de rester éveillée jusque pas d’heure, l’elfe se couche tôt. Inutile d’arriver avec de petits yeux à la mine, elle aura d’autres occasions de veiller jusqu’à des heures irraisonnables.
Le lendemain, viande séchée, fruits, eau, puis on enchaîne directement sur les soins. Comme toujours : aube, chaise, patient. Globe d’eau, extraction d’argent, tonneau d’eau trouble, on répète, encore, encore et encore. L’elfe s’est levée beaucoup plus tôt que d’habitude, pour traiter tous ceux qui arrivent, elle a devancée le soleil : les forçats de l’argent commencent parfois avant l’astre et elle va suivre leur cadence. Mais surtout, les noms : certains lui sont familiers, elle se souvient de vieilles familles toujours là, des siècles après son premier passage. Quelque part, il y a cette ambition de retourner au fond des boyaux, dans les entrailles de la terre, pour savoir jusqu’où ils ont creusé. Une curiosité stupide : personne n’aime descendre au fond de la mine.
Lorsque Tagar arrive, Nineveh hésite un instant : tout ce luxe, cela lui paraît trop. Elle n’a pas envie de subir un autre dîner comme la veille.
« Bonjour Tagar, si tu n’as rien de prévu ce soir, repas avec les mineurs ? » Dans les yeux de l’elfe, il y a une sorte de détermination intemporelle, le besoin de savoir ce qui est arrivé aux précédentes générations. « J’aimerais entendre l’histoire de la région, depuis tout ce temps. D'ailleurs, les canaris ont survécu? »
Cette fois-ci, nuit à dormir. Pas de réflexion, pas d’inquiétudes, le travail va bien se passer : elle en a eu la preuve aujourd’hui, il suffit de continuer sur cette direction et tout sera pour le mieux. Il ne reste qu’à espérer que le reste des mineurs soient en meilleure forme que les plus anciens d’entre eux et tout se passera bien. Plutôt que de rester éveillée jusque pas d’heure, l’elfe se couche tôt. Inutile d’arriver avec de petits yeux à la mine, elle aura d’autres occasions de veiller jusqu’à des heures irraisonnables.
Le lendemain, viande séchée, fruits, eau, puis on enchaîne directement sur les soins. Comme toujours : aube, chaise, patient. Globe d’eau, extraction d’argent, tonneau d’eau trouble, on répète, encore, encore et encore. L’elfe s’est levée beaucoup plus tôt que d’habitude, pour traiter tous ceux qui arrivent, elle a devancée le soleil : les forçats de l’argent commencent parfois avant l’astre et elle va suivre leur cadence. Mais surtout, les noms : certains lui sont familiers, elle se souvient de vieilles familles toujours là, des siècles après son premier passage. Quelque part, il y a cette ambition de retourner au fond des boyaux, dans les entrailles de la terre, pour savoir jusqu’où ils ont creusé. Une curiosité stupide : personne n’aime descendre au fond de la mine.
Lorsque Tagar arrive, Nineveh hésite un instant : tout ce luxe, cela lui paraît trop. Elle n’a pas envie de subir un autre dîner comme la veille.
« Bonjour Tagar, si tu n’as rien de prévu ce soir, repas avec les mineurs ? » Dans les yeux de l’elfe, il y a une sorte de détermination intemporelle, le besoin de savoir ce qui est arrivé aux précédentes générations. « J’aimerais entendre l’histoire de la région, depuis tout ce temps. D'ailleurs, les canaris ont survécu? »
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« S’ils ont accepté de manger avec une jeune légende qui a cinq cent ans et des poussières, un monsieur des finances ne devrait pas les déranger outre mesure. » Après tout, c’est une invitée gracieuse, présente pour accomplir une mission bien spécifique, il est un représentant des institutions.
Si tout se passe bien avec elle, il n’y a pas de raison pour que les mineurs refusent de manger en sa présence, non ? C’est la réflexion que se fait Nineveh en poursuivant les soins. La nature répétitive des interventions ne compense pas son caractère pénible, malgré l’expérience, cela reste un exercice de délicatesse comme le souligne Tagar en expliquant que les canaris sont morts. Défaillance des organes à cause du choc causé par l’extraction, c’est arrivé à la médecin durant ses premières expériences, ce n’est pas le genre de maladie qu’on étudie à l’école, ni même à Magic.
« C’est encore plus difficile sur un être humain. Même si je peux donner l’impression que c’est simple. » La répétition, rend simple des actions complexes. Par sa nature constante, elle permet à l’esprit de développer des réflexes.
C’est bien pour cela que le soir, le repas avec les mineurs est accueilli comme une libération pour elle. Enfin un moment de calme, à manger un repas chaud, même si c’est un porridge d’orge, de haricots, d’oignons, d’ail et de viande. Pour être strictement honnête, fût un temps où elle détestait cela, mais à force d’habitude et surtout, après une longue journée de travail, ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas change du tout au tout. De toute manière, il y a de l’ail, cela ne peut qu’être bon. Personne ne semble remarquer la présence de Tagar, c’est pour le mieux.
Le contremaître qu’a soigné Nineveh est juste à côté d’elle, par le fruit d’un hasard que l’elfe ne saurait expliqué, mais qui l’arrange bien.
« Alors ? Comment est la vie aujourd’hui ? L’endroit était bien différent il y a quatre cent ans.
-Meilleure, la plaque que nos ancêtres vous ont dédiée, ils devaient vraiment la vouloir. C’est rare qu’il y ait ce genre d’inscription dans le coin. » Le contremaître prend une nouvelle bouchée, il réfléchit, « on suit le chemin de nos ancêtres, mais dans de meilleures conditions. On compte bien garder les luxes qu’on nous a offerts. Qui sait, peut-être que nous aurons droit à ce genre de traitement une fois tous les cinquante ans, plutôt que d’être une génération élue. Enfin, » se corrige le contremaître, « je ne me plains pas. Voir mes petits-enfants est un luxe que mon grand-père n’a pas eu. » Il jette un coup d’œil vers Tagar.
L’elfe aux yeux rouges qui a soigné tout le monde il y a quatre cent ans, il adhère. Il aime bien. C’est simple : une jolie femme arrive, sauve les mineurs des poussières d’argent, puis disparaît avant de revenir un jour pour le sauver lui. C’est sympa, c’est simple. L’autre qui est apparemment de l’administration, il n’arrive pas trop à saisir, il ne connaît pas.
« C’est bien comme job ? » Demande-t-il avec tout l’aplomb d’un mineur d’argent. « Ou alors, on est embusqué toute la journée derrière un bureau à se coltiner des parchemins et des types qui écrivent si penché que ça en devient de la ponctuation ? »
Si tout se passe bien avec elle, il n’y a pas de raison pour que les mineurs refusent de manger en sa présence, non ? C’est la réflexion que se fait Nineveh en poursuivant les soins. La nature répétitive des interventions ne compense pas son caractère pénible, malgré l’expérience, cela reste un exercice de délicatesse comme le souligne Tagar en expliquant que les canaris sont morts. Défaillance des organes à cause du choc causé par l’extraction, c’est arrivé à la médecin durant ses premières expériences, ce n’est pas le genre de maladie qu’on étudie à l’école, ni même à Magic.
« C’est encore plus difficile sur un être humain. Même si je peux donner l’impression que c’est simple. » La répétition, rend simple des actions complexes. Par sa nature constante, elle permet à l’esprit de développer des réflexes.
C’est bien pour cela que le soir, le repas avec les mineurs est accueilli comme une libération pour elle. Enfin un moment de calme, à manger un repas chaud, même si c’est un porridge d’orge, de haricots, d’oignons, d’ail et de viande. Pour être strictement honnête, fût un temps où elle détestait cela, mais à force d’habitude et surtout, après une longue journée de travail, ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas change du tout au tout. De toute manière, il y a de l’ail, cela ne peut qu’être bon. Personne ne semble remarquer la présence de Tagar, c’est pour le mieux.
Le contremaître qu’a soigné Nineveh est juste à côté d’elle, par le fruit d’un hasard que l’elfe ne saurait expliqué, mais qui l’arrange bien.
« Alors ? Comment est la vie aujourd’hui ? L’endroit était bien différent il y a quatre cent ans.
-Meilleure, la plaque que nos ancêtres vous ont dédiée, ils devaient vraiment la vouloir. C’est rare qu’il y ait ce genre d’inscription dans le coin. » Le contremaître prend une nouvelle bouchée, il réfléchit, « on suit le chemin de nos ancêtres, mais dans de meilleures conditions. On compte bien garder les luxes qu’on nous a offerts. Qui sait, peut-être que nous aurons droit à ce genre de traitement une fois tous les cinquante ans, plutôt que d’être une génération élue. Enfin, » se corrige le contremaître, « je ne me plains pas. Voir mes petits-enfants est un luxe que mon grand-père n’a pas eu. » Il jette un coup d’œil vers Tagar.
L’elfe aux yeux rouges qui a soigné tout le monde il y a quatre cent ans, il adhère. Il aime bien. C’est simple : une jolie femme arrive, sauve les mineurs des poussières d’argent, puis disparaît avant de revenir un jour pour le sauver lui. C’est sympa, c’est simple. L’autre qui est apparemment de l’administration, il n’arrive pas trop à saisir, il ne connaît pas.
« C’est bien comme job ? » Demande-t-il avec tout l’aplomb d’un mineur d’argent. « Ou alors, on est embusqué toute la journée derrière un bureau à se coltiner des parchemins et des types qui écrivent si penché que ça en devient de la ponctuation ? »
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Sur le coup, le contremaître a eu sa réponse avant même de poursuivre ses interrogations : aller, on ne va pas se mentir, hein ? L’allure de Tagar, sa manière de s’exprimer, la nature de son job : y a pas beaucoup de gratte-papier qui ont des millions de vie à gérer au quotidien. C’est un ministre, non ? Le mineur d’argent a un hochement de tête un brin sarcastique, petit sourire sur les lèvres : pas besoin d’en savoir plus.
« Des millions de personnes, le terrain, les papelards, oui, oui. »
De son côté, Nineveh écoute l’échange d’une oreille attentive : cela paraît… Cohérent ? Tout s’imbrique petit à petit, Tagar est plus qu’il ne laisse penser. C’est étrange, cette omission d’information, mais en un sens, cela justifie la dizaine de gardes qui le talonnent où qu’il aille. Il ne faudrait pas que le Reike soit privé d’un de ses ministres. La politique est sans doute ce qu’il y a de plus essentiel, tout en étant le plus dispensable : aussi paradoxal cela puisse être.
De son côté, le contremaître reprend une bouchée porridge, penseur. Il n’a plus vraiment envie de discuter avec Tagar, cela se sent dans son attitude. L’elfe fait semblant de ne rien voir : oh que le dernier jour va être gênant, si les mineurs comprennent qu’il y a une tête pensante ici et qu’ils ne sont pas contents, l’ambiance va être glacée. Alternativement, ils pourraient se réjouir ici, mais les mineurs ont toujours eu leur tempérament. Elle est déjà heureuse qu’ils aient honoré sa présence d’une plaque, pour le reste, elle verra en temps et en heure.
« Bonne chance aux prochains médecins, ils en auront besoin. Ce n’est pas un boulot facile. Bonne chance à vous pour le reste. » Le contremaître a un sourire.
« Cela va faire vingt ans que je fais ce job, la chance n’a plus rien à voir avec tout cela. Les boisages et les galeries n’ont plus de secrets pour moi. »
Mais tout cela ne répond pas à la question initiale de Nineveh, qui n’a toujours pas entendu le récit local. Comment l’Empire a changé les choses, comment les conditions de vie se sont améliorées, elle a entendu des récits pour sûr, mais il y a une différence entre le contenu des livres d’histoire, les nouvelles par les colporteurs et la réalité vécue par les autochtones. Elle sait que Melorn a inspiré de nombreuses fables, parfois peu fidèles à la réalité des elfes, néanmoins… Les légendes sont les légendes.
« Au final, quel est l’histoire de ce pays ? Cela va faire quatre siècles que je ne suis pas repassée par ce village. »
« Des millions de personnes, le terrain, les papelards, oui, oui. »
De son côté, Nineveh écoute l’échange d’une oreille attentive : cela paraît… Cohérent ? Tout s’imbrique petit à petit, Tagar est plus qu’il ne laisse penser. C’est étrange, cette omission d’information, mais en un sens, cela justifie la dizaine de gardes qui le talonnent où qu’il aille. Il ne faudrait pas que le Reike soit privé d’un de ses ministres. La politique est sans doute ce qu’il y a de plus essentiel, tout en étant le plus dispensable : aussi paradoxal cela puisse être.
De son côté, le contremaître reprend une bouchée porridge, penseur. Il n’a plus vraiment envie de discuter avec Tagar, cela se sent dans son attitude. L’elfe fait semblant de ne rien voir : oh que le dernier jour va être gênant, si les mineurs comprennent qu’il y a une tête pensante ici et qu’ils ne sont pas contents, l’ambiance va être glacée. Alternativement, ils pourraient se réjouir ici, mais les mineurs ont toujours eu leur tempérament. Elle est déjà heureuse qu’ils aient honoré sa présence d’une plaque, pour le reste, elle verra en temps et en heure.
« Bonne chance aux prochains médecins, ils en auront besoin. Ce n’est pas un boulot facile. Bonne chance à vous pour le reste. » Le contremaître a un sourire.
« Cela va faire vingt ans que je fais ce job, la chance n’a plus rien à voir avec tout cela. Les boisages et les galeries n’ont plus de secrets pour moi. »
Mais tout cela ne répond pas à la question initiale de Nineveh, qui n’a toujours pas entendu le récit local. Comment l’Empire a changé les choses, comment les conditions de vie se sont améliorées, elle a entendu des récits pour sûr, mais il y a une différence entre le contenu des livres d’histoire, les nouvelles par les colporteurs et la réalité vécue par les autochtones. Elle sait que Melorn a inspiré de nombreuses fables, parfois peu fidèles à la réalité des elfes, néanmoins… Les légendes sont les légendes.
« Au final, quel est l’histoire de ce pays ? Cela va faire quatre siècles que je ne suis pas repassée par ce village. »
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« L’esclavage est une tare de la société. Je ne pleurerai pas sa fin. Quant à la guerre, je l’ai vécue d’une autre manière, loin à l’Est. En servant la République et Melorn contre les titans. Mais c’est une histoire que tout le monde connaît déjà : les champs de bataille et la médecine de guerre, ce sont deux thématiques récurrentes dans un monde qui se relève de conflits de cette ampleur. Plus généralement, plus on s’éloigne des grandes villes, plus on redécouvre des choses d’un autre âge. Souvent pour le pire, parfois pour le meilleur. » Elle a un petit sourire plein d’espoir.
Souvenir des bouilleurs de cru qu’elle découvre régulièrement en forêt, en train de faire chauffer les alambics, ou des rencontres fortuites avec des moines qui ont décidé de vivre en exil dans un lopin de terre déserté depuis la fin du conflit. Mais les mémoires heureuses ne durent qu’un temps et son sourire se fane vite.
« C’est comme ça. » Elle a un regard vers le contremaître, manifestement agacé par le travail des morts, puis vers Tagar. Elle hésite, est-ce qu’elle ose ? Aller. « Difficile de faire concurrence à des morts lorsqu’il faut travailler. Heureusement que les traditions ont la peau dure. J’avoue ne pas comprendre cette haine de la magie noire, pour ensuite ressusciter les défunts pour les renvoyer au turf. C’est très… Impérial ? » Demande Nineveh avec sincérité, ne sachant pas vraiment où se poser, ni même quel jugement émettre.
C’est un drôle de pays et très honnêtement, elle préfère largement les steppes enneigées de Melorn aux terres sablonneuses de l’Empire. En général, les elfes lui semblent plus simples à cerner que les hommes. Sans doute que la longévité de ses compatriotes diminue ce besoin impérieux de laisser derrière soi un héritage. Les hommes sont des étoiles filantes destinées à illuminer les autres races, ou à s’écraser dessus telle une météorite.
« Pour détailler ma question : j’ai la sensation que les humains sont… Différents. Enfin… Quel intérêt ? J’ai interrogé de nombreuses personnes à ce sujet, mais j’ai la sensation que votre génération est différente. Qu’elle est prêt à tous les sacrifices pour pas grand-chose. Pourquoi s’échiner à travailler toute une vie, si c’est ensuite pour être remercié en étant recyclé en zombie esclave ? Cela semble la plus grande injustice qui puisse être faite, être renié d’une tombe. L’Empire ne risque-t-il pas de devenir une immense nécropole où les morts dirigent pour les vivants à force ? »
Souvenir des bouilleurs de cru qu’elle découvre régulièrement en forêt, en train de faire chauffer les alambics, ou des rencontres fortuites avec des moines qui ont décidé de vivre en exil dans un lopin de terre déserté depuis la fin du conflit. Mais les mémoires heureuses ne durent qu’un temps et son sourire se fane vite.
« C’est comme ça. » Elle a un regard vers le contremaître, manifestement agacé par le travail des morts, puis vers Tagar. Elle hésite, est-ce qu’elle ose ? Aller. « Difficile de faire concurrence à des morts lorsqu’il faut travailler. Heureusement que les traditions ont la peau dure. J’avoue ne pas comprendre cette haine de la magie noire, pour ensuite ressusciter les défunts pour les renvoyer au turf. C’est très… Impérial ? » Demande Nineveh avec sincérité, ne sachant pas vraiment où se poser, ni même quel jugement émettre.
C’est un drôle de pays et très honnêtement, elle préfère largement les steppes enneigées de Melorn aux terres sablonneuses de l’Empire. En général, les elfes lui semblent plus simples à cerner que les hommes. Sans doute que la longévité de ses compatriotes diminue ce besoin impérieux de laisser derrière soi un héritage. Les hommes sont des étoiles filantes destinées à illuminer les autres races, ou à s’écraser dessus telle une météorite.
« Pour détailler ma question : j’ai la sensation que les humains sont… Différents. Enfin… Quel intérêt ? J’ai interrogé de nombreuses personnes à ce sujet, mais j’ai la sensation que votre génération est différente. Qu’elle est prêt à tous les sacrifices pour pas grand-chose. Pourquoi s’échiner à travailler toute une vie, si c’est ensuite pour être remercié en étant recyclé en zombie esclave ? Cela semble la plus grande injustice qui puisse être faite, être renié d’une tombe. L’Empire ne risque-t-il pas de devenir une immense nécropole où les morts dirigent pour les vivants à force ? »
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Oh que c’est gênant.
Finalement, Nineveh se demande si la précédente solution n’est pas mieux dans le fond. Recycler ses morts, ça possède un petit côté personnel. Ramasser ceux des voisins, créés par les titans en personne, au contraire, c’est plus intrusif encore en un sens. L’Empire qui vient charogner les restes de Shoume par exemple. C’est assez déplaisant de savoir qu’une nation se construit sur le deux d’une autre ainsi. L’elfe ne dit rien à ce sujet, elle préfère réagir de manière plus neutre, de sorte à n’offenser personne.
« D’accord. Je vais me rallier à votre opinion puisque manifestement, le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. » L’Empire semble parcouru de surprises plus déplaisantes les unes que les autres.
Si elle connaît cette réalité, en prendre conscience est différent et une piqûre de rappel à l’occasion ne fait jamais de mal. La République a peut-être ses tares, notamment une pègre omniprésente et des problèmes de gouvernance, mais elle semble plus juste, moins à la dérive moralement, au moins en public. Si Melorn joue sur les deux tableaux, son pays a raison de faire cavalier seul à l’occasion. Nineveh termine son assiette un peu après : ce n’est pas le meilleur repas du monde, mais c’est de la nourriture qui tient au ventre et sera utile pour récupérer après une journée éreintante.
Exceptionnellement, après le repas, l’elfe reste un peu dehors. Emmitouflée dans sa cape, elle regarde les étoiles, la nuit, l’obscurité porte conseil et dos à la lumière qui émane du bâtiment où ils se sont réunis pour manger, elle réfléchit. Qui est Tagar au final ? Certes, c’est un haut fonctionnaire, voire un politicien, mais il reste un homme. Elle sait très bien que les hommes sont uniques, elle a étudié l’esprit, les livres et l’expérience lui ont inculqué cette leçon. L’elfe se demande si elle bosse avec un requin, habitué aux intrigues politiques, ou au contraire, à un idéaliste qui a grimpé les échelons en y croyant sincèrement.
« Tagar, qu’est-ce qui compte vraiment ? » La question est volontairement ouverte.
Elle a déjà sa petite idée, mais un deuxième sondage vaut toujours le coup.
Finalement, Nineveh se demande si la précédente solution n’est pas mieux dans le fond. Recycler ses morts, ça possède un petit côté personnel. Ramasser ceux des voisins, créés par les titans en personne, au contraire, c’est plus intrusif encore en un sens. L’Empire qui vient charogner les restes de Shoume par exemple. C’est assez déplaisant de savoir qu’une nation se construit sur le deux d’une autre ainsi. L’elfe ne dit rien à ce sujet, elle préfère réagir de manière plus neutre, de sorte à n’offenser personne.
« D’accord. Je vais me rallier à votre opinion puisque manifestement, le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît. » L’Empire semble parcouru de surprises plus déplaisantes les unes que les autres.
Si elle connaît cette réalité, en prendre conscience est différent et une piqûre de rappel à l’occasion ne fait jamais de mal. La République a peut-être ses tares, notamment une pègre omniprésente et des problèmes de gouvernance, mais elle semble plus juste, moins à la dérive moralement, au moins en public. Si Melorn joue sur les deux tableaux, son pays a raison de faire cavalier seul à l’occasion. Nineveh termine son assiette un peu après : ce n’est pas le meilleur repas du monde, mais c’est de la nourriture qui tient au ventre et sera utile pour récupérer après une journée éreintante.
Exceptionnellement, après le repas, l’elfe reste un peu dehors. Emmitouflée dans sa cape, elle regarde les étoiles, la nuit, l’obscurité porte conseil et dos à la lumière qui émane du bâtiment où ils se sont réunis pour manger, elle réfléchit. Qui est Tagar au final ? Certes, c’est un haut fonctionnaire, voire un politicien, mais il reste un homme. Elle sait très bien que les hommes sont uniques, elle a étudié l’esprit, les livres et l’expérience lui ont inculqué cette leçon. L’elfe se demande si elle bosse avec un requin, habitué aux intrigues politiques, ou au contraire, à un idéaliste qui a grimpé les échelons en y croyant sincèrement.
« Tagar, qu’est-ce qui compte vraiment ? » La question est volontairement ouverte.
Elle a déjà sa petite idée, mais un deuxième sondage vaut toujours le coup.
Invité
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C’est une réponse assez… décevante de la part de Tagar. Finalement, c’est très utilitaire, dénué d’aspect humain : on prépare la guerre, on protège son clan, il y a une sorte de détachement dans sa réponse qui n’inspire rien à l’elfe. Pas un frisson, ni un sourire de malice, son regard reste figé : il faut croire que tous les hommes brillants ne sont pas destinés à éclairer leur siècle. Il y a une réciprocité qui ne lui évoque pas grand-chose : une politesse peut-être ? Peut-être qu’elle a eu tort d’en attendre trop, peut-être qu’elle se fait des idées. Ce qui l’intéresse ?
« J’aimerais dire qu’un jour, je voudrais être contemporaine de l’ascension elfe : voir ma nation renaître de ses cendres, mais c’est un brin trop enthousiaste. Je me contenterais d’être une savante en médecin et pourquoi pas un jour, être une érudite de Melorn. Mais tout cela est trop lointain, je verrais déjà où la vie me porte : j’ai toujours eu le chic pour naviguer vers des lieux intéressants et des gens complexes. » Après tout, la baraque, la famille, l’argent, tout cela est déjà bien ancré dans sa vie.
Si elle est aventurière, ce n’est pas par obligation. Elle pourrait se caser à Melorn, devenir professeur à l’université Magic ou simplement magicienne pour le compte de la dernière cité elfe, mais tout cela est… Lointain. Cela ne suscite rien elle, si ce n’est une pointe d’orgueil qui ne saurait satisfaire sa quête de savoir et de frisson.
« La voie de la médecine en somme. Savoir par-delà la magie et le corps, repousser les limites. Le grand frisson, le savoir ultime. » Frustrer les dieux de leurs derniers privilèges.
Après tout, Melorn a montré que si les titans voulaient vivre leurs fantasmes de puissance, ils allaient devoir y mettre le prix. Il n’y a pas de raison d’abandonner cette longue tradition qui flirte parfois avec l’athéisme, non ?
Mais toutes ces questions, toutes ces remarques sont pour d’autres personnes. Il y a des sujets qu’il vaut mieux aborder entre amis.
« Je vais aller dormir. Passez une bonne nuit, la journée de demain va être un peu plus courte normalement, il ne reste plus grand monde à soigner. » Annonce Nineveh en soufflant dans ses mains : la soirée est froide.
La nuit est brève, le sommeil une torpeur sans rêve : en un clignement d’yeux, elle a dormi jusqu’à l’aube. Un brin désorientée en sortant de la petite mort, accomplit sa routine matinale avant de retourner à la mine pour la troisième et dernière journée de soins.
Toujours la même routine : soin, discussion occasionnelle, pause déjeuner, soin. Contrairement aux deux autres journées qui ont démarré avec le soleil et se sont terminées avec, c’est en milieu d’après-midi que les derniers traitements sont achevés. Nineveh se permet un sourire de satisfaction : du travail bien fait.
Maintenant que le contrat a été accompli et le paiement délivré en avance, il ne reste plus qu’à consulter Tagar le financier et le directeur Tonfr pour aviser d’éventuels détails à résoudre.
« Avant que je ne prenne congé, tout est en ordre ? »
« J’aimerais dire qu’un jour, je voudrais être contemporaine de l’ascension elfe : voir ma nation renaître de ses cendres, mais c’est un brin trop enthousiaste. Je me contenterais d’être une savante en médecin et pourquoi pas un jour, être une érudite de Melorn. Mais tout cela est trop lointain, je verrais déjà où la vie me porte : j’ai toujours eu le chic pour naviguer vers des lieux intéressants et des gens complexes. » Après tout, la baraque, la famille, l’argent, tout cela est déjà bien ancré dans sa vie.
Si elle est aventurière, ce n’est pas par obligation. Elle pourrait se caser à Melorn, devenir professeur à l’université Magic ou simplement magicienne pour le compte de la dernière cité elfe, mais tout cela est… Lointain. Cela ne suscite rien elle, si ce n’est une pointe d’orgueil qui ne saurait satisfaire sa quête de savoir et de frisson.
« La voie de la médecine en somme. Savoir par-delà la magie et le corps, repousser les limites. Le grand frisson, le savoir ultime. » Frustrer les dieux de leurs derniers privilèges.
Après tout, Melorn a montré que si les titans voulaient vivre leurs fantasmes de puissance, ils allaient devoir y mettre le prix. Il n’y a pas de raison d’abandonner cette longue tradition qui flirte parfois avec l’athéisme, non ?
Mais toutes ces questions, toutes ces remarques sont pour d’autres personnes. Il y a des sujets qu’il vaut mieux aborder entre amis.
« Je vais aller dormir. Passez une bonne nuit, la journée de demain va être un peu plus courte normalement, il ne reste plus grand monde à soigner. » Annonce Nineveh en soufflant dans ses mains : la soirée est froide.
La nuit est brève, le sommeil une torpeur sans rêve : en un clignement d’yeux, elle a dormi jusqu’à l’aube. Un brin désorientée en sortant de la petite mort, accomplit sa routine matinale avant de retourner à la mine pour la troisième et dernière journée de soins.
Toujours la même routine : soin, discussion occasionnelle, pause déjeuner, soin. Contrairement aux deux autres journées qui ont démarré avec le soleil et se sont terminées avec, c’est en milieu d’après-midi que les derniers traitements sont achevés. Nineveh se permet un sourire de satisfaction : du travail bien fait.
Maintenant que le contrat a été accompli et le paiement délivré en avance, il ne reste plus qu’à consulter Tagar le financier et le directeur Tonfr pour aviser d’éventuels détails à résoudre.
« Avant que je ne prenne congé, tout est en ordre ? »
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