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  • Lun 27 Fév - 19:58
    Dévotion
    Dévotion
    Leur périple au sein des Rôcheuses est déjà bien entamé, voilà quelques jours que l'improbable duo traverse les vallées mortelles des montagnes Shoumeiennes. Aucune chance que leurs poursuivants aient suivi leurs traces jusqu'ici, Dante s'en est assuré en empruntant volontairement des chemins escarpés connu seulement des habitants des Rôcheuses. Si Dante entre deux falaises abruptes près d'un immense précipice semble être comme un poisson dans l'eau, ce n'est certainement pas le cas de Nargulg qui doit élever son taux de vigilance au maximum et redoubler d'effort pour réussir à suivre l'Oni. Néanmoins, ils ne prennent pas ces risques inconsidérés pour rien. Dante connait les Rôcheuses comme sa poche et ce trajet peu commun va leur faire gagner un temps précieux pour arriver jusqu'à Célestia avant que l'hiver ne s'installe trop fortement et que l'ascension devienne quasiment impossible. D'ailleurs, la météo n'aide pas les deux guerriers pendant leur voyage.

    Chaque jour se fait plus froid que le précédent, le vent glacial souffle avec fracas dans les hauteurs qu'ils arpentent. Les Rôcheuses n'ont jamais été une région très accueillante mais elle l'est encore moins depuis la guerre et surtout depuis l'événement qui a secoué Bénédictus. La vague d'énergie qui a rayée toute forme de vie sur des kilomètres a aussi eu pour conséquences de faire fuir la faune locale vers les régions les plus proches, en particulier le Doreï et les Rôcheuses donc. S'ils ne sont pas tués par un éboulement de terrain, c'est certainement les créatures qui vivent dans le coin qui tenteront d'abattre les deux guerriers.

    Dante constate que l'Orc réussi plutôt bien à suivre le rythme sans trop se plaindre. Tant mieux, ça le réconforte même dans l'idée qu'il s'est fait du bonhomme qui l'accompagne. Il n'est pas du genre à attendre les retardataires. Ils voyagent le jour, évidemment. Prenant la route dès l'aube pour profiter de la lumière du jour jusqu'à ce que le Soleil disparaisse à l'horizon derrière les montagnes en début de soirée. Les nuits sont particulièrement difficiles tant il fait froid et les abris sont peu nombreux. Trouvant une grotte ou une petite cavité creusée à même la roche afin d'installer leurs maigres affaires et faire un feu avec les moyens du bord. Le point positif d'une faune très présente c'est qu'au moins ils ne pourront pas mourir de faim. Dante a l'habitude de poser des pièges ou de repérer des traces d'animaux autour de lui, alors même s'il ne chasse pas de manière très conventionnelle, il y aura toujours un repas à la tombée de la nuit. L'eau par contre se fait un peu plus rare, il faut descendre plus bas dans la vallée pour trouver un cour d'eau afin de remplir les gourdes et prendre une douche très sommaire. Heureusement - ou malheureusement - la pluie n'a pas épargné les deux divinistes hier, rendant la traversée trop dangereuse et les obligeant à trouver un abri plus tôt que prévu. Au moins, ils n'ont pas eu à faire un détour pour trouver à boire.

    Aujourd'hui, le temps est plus clément et les deux protagonistes avancent plutôt bien. Ils seront bientôt sortis des Rôcheuses plus à l'ouest de Maël, il n'y aura plus qu'une petite journée et demi de marche à travers les Pins Argentés avant d'atteindre le pied de la majestueuse Célestia. Néanmoins, quelque chose attire l'attention de l'Oni par-dessus un flanc de montagne devant eux. Une épaisse fumée se dégage dans les airs, le signe d'un feu de camp. Rien de très extraordinaire en soit. Les peuples des montagnes sont des nomades, ils se déplacent et s'installent à différents endroits en fonction des saisons. Pourtant, quelque chose le chagrine. Il est bien placé pour savoir que la guerre a aussi fait son lot de réfugié parmi les siens et s'il y avait un village dans le coin, il serait déjà au courant mais ce n'est pas le cas.

    « De la fumée. Nous ne sommes pas seuls. C'est sur notre chemin, allons voir. »

    Un campement Reikois ? Ces chiens auraient donc réussi à s'installer dans la région finalement, ça n'aurait rien de très surprenant. Rien que de les imaginer fouler sa terre lui procure un sentiment de haine grandissant. Mais peut-etre qu'il se trompe complètement et que cela n'a rien à voir avec l'Empire. Des bandits ? Des braconniers ? Des Trolls vivent aussi dans la région et seraient susceptibles de s'installer dans le coin sans redouter d'être vu. Qui seraient assez cons pour aller faire chier des Trolls ? On se le demande bien, n'est-ce pas ?

    Quoi qu'il en soit, Dante est déjà parti devant. Il veut voir ce qu'il en est réellement, rien que pour assouvir sa curiosité et de se défouler un coup. Un peu d'exercice n'a jamais fait de mal.

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  • Dim 5 Mar - 23:51
    "De la fumée" annonça Dante. Immédiatement, l'esprit étriqué de Nargulg entraperçut les contours d'un massacre dont il serait un fier artisan. Un désir de lutte grondait, une pulsion malveillante à satisfaire de toute urgence, car l'orc n'était que brutalité. Point de réponse verbale de sa part, mutique à cette heure puisque d'approbation, on en avait cure désormais. Nargulg talonna celui qui fut alors un guide dans ce pays dont il ignorait tout. Par-delà les vallées difficiles et autres couloirs rocheux semblables à des pièges mortels, le tueur suivit sans l'ouvrir. L'oni accéléra le pas et l'orc en fit de même, de quoi endurer le froid ambiant avant que la curieuse destination ne fût atteinte. Un arôme de métal caressait l'odorat surdéveloppé de notre orc, l'assujettissant un peu plus à l'entrain malsain définitivement ancré en lui. Quand, finalement, les senteurs multiples se distinguèrent par leur proximité et avec plus de précision, le mastodonte, impatient et peu enclin à s'emmerder à jouer de discrétion, entama une course effrénée. La mana était employée dans un but simple comme bonjour : rejoindre les proies attroupées autour du feu de camp le plus rapidement possible. Ce trajet était désormais réduit à une poignée de minutes, jalonné de pins argentés envahissants, de racines épineuses à en griffer le cuir de sa peau par endroit. Menus détails que tout cela.

    Rendu impossible à arrêter par le rythme soutenu d'une trotte, le massif Nargulg alerta ces inconnus en arme par sa trop lourde et ô combien bruyante présence. Outre une respiration perceptible par l'effort qu'il fournit récemment, à mesure qu'il approchait un bourdonnement concomitant de son entrée en scène signifiait l'imminence d'une frappe dévastatrice. Tous ressentirent le danger avant que le duo monstrueux ne libère fureur et carnage à même la montagne. Face à eux des lames par dizaine et des regards féroces disposés sur des trombines enlaidit par une vie de vices et d'infamies. Des bandits de la pire espèce, des mâles qu'on surprit presque à bouffer près du feu, insouciants, jouant de la langue par-dessus leurs babines quand d'autres de leurs compagnons besognèrent des femelles couvertes d'hématomes à la vue de tous. Des prises malheureuses que furent ces femmes ayant à endurer les coups de rein, blessures, railleries et semence d'un ramassis de sac à merde. Pourtant, Nargulg ne s'en émeut nullement, du déjà-vu tout cela. Il ne prêtait pas plus d'attention aux victimes - vivantes comme mortes - des malandrins qu'au corps inerte et pâlot de ce qui fut un esclave décharné de la bande, franchit d'une rapide enjambée. Un premier adversaire barra la route du golgoth verdâtre, hélas, il fallait plus qu'une seule rapière pour représenter une réelle menace. Contrairement à cette flèche nouvellement plantée dans son épaule, non loin d'une omoplate. Malgré la blessure, en dépit d'un début de saignement timide, l'orc ne se détourna pas de sa proie initiale. Jusque-là, c'était la cacophonie générale et ce semblant d'organisation qui couvrait la zone. Ridicule. Lorsque le poing de l'orc percuta le foie de la vermine, une déflagration à en faire sursauter plus d'un secoua le terrain de jeu et la montagne avec. Sa cible disparue instantanément, emportée par la violence inouïe du choc. Sang et tripes de cette dernière persistèrent, noyés au creux d'un fossé rocailleux sifflant tout sur son passage. Surplombant le fruit de son macabre labeur, Nargulg dévisagea trois autres cibles de choix. Renversées, le cul par terre, vulnérable. Par son attitude et sa carrure, l'orc terrorisait ces raclures. Néanmoins, il prit le temps de défaire les lanières de son barda, dévalant derrière lui brusquement après s'être échoué sur le sol pentu.

    Remuant l'épaule gauche, il chassa cette maudite flèche de là, occasionnant une gêne passagère. Par conséquent, il fit don de précieuses secondes aux prochaines victimes de sa soif de sang. Deux humains et un gobelin. Tous trois debout, ils n'en demeurèrent que ridiculement minuscules en comparaison. Cela étant, leur animosité à son égard grimpait en flèche. Des injures de toutes sortes, des promesses de vengeance et autres insanités étaient crachés à la figure de l'orc. L'ego gonflé à bloc grâce à l'exécution qu'il livra plus tôt, il s'offrit le luxe de tancer le trio de tocards qu'il avait dans le viseur.

    - C'est ça aboyez, tant que vous le pouvez.

    La cape esquintée de l'orc tombait de ses épaules, concluant ainsi ce maigre échange d'avantage effrayant pour les serviteurs de ces vilains bandits. Ces mêmes esclaves, prostrés et durement marqués par les coups, virent en Nargulg tout sauf un sauveur et c'était bien vrai. Dans l'intérêt de ces pauvres âmes, il fallait qu'elles se tiennent à bonnes distances du tueur, car de retenue pour épargner ces vies brisées, jamais il n'en ferait preuve. Cependant, c'était bel et bien de répit dont elles jouissaient parce que, enfin, leurs maîtres et bourreaux n'eurent d'autres choix que de batailler, à leur corps défendant. Au même moment, Nargulg fit un premier pas en direction des deux morts en devenir, le troisième, répugnant gobelin s'il en est, planta sa frêle carcasse en retrait, siffla pour ameuter d'autres de ces vicieux camarades et les inviter à lui. Malgré un nombre d'adversaires plus conséquent, l'orc s'interrogea sur les effectifs de la troupe malfaisante. Il devait y en avoir plus dans le coin. En vérité, si l'on poussait l'observation, l'on constaterait que ce feu de camp tenait plus de la halte improvisée que d'un authentique camp. Peut-être le gros de la vermine se planquait ailleurs. Indubitablement. Ces questions patienteront.

    Pourvu d'épées et de lance plus ou moins entretenues, la canaille alignée sous son nez chargea un Nargulg écartant les bras. Provocation immédiatement sanctionnée d'une seconde flèche qu'il "intercepta" au creux de sa paume. Ses doigts bandés broyèrent le projectile et son poing de pisser le sang quand vinrent à son contact tous ces gus enragés. Pensant éviter de justesse une attaque en décalant sa position d'un pas de côté très rapide, il s'exposa plutôt au tranchant d'une lame en plein mollet. Un son trompeur, une illusion, entrava la bonne poursuite du combat et l'auteur de cette sorcellerie n'était autre que ce lâche, immonde et détestable gobelin. Putain de sac à merde, ce coup bas, l'orc ne l'oubliera pas de sitôt. Effacer le sourire narquois de cette chiure fera office de passe-temps, plus tard. Leur assaut ne cessa pas pour autant, au contraire ! Ils redoublèrent d'efforts afin d'abattre le monstre peint de rouge. Assez ! S'en était assez de cette mascarade. Un coup de pieds ravageur en fit valdinguer deux à proximité de l'oni, puis un gredin opportuniste d'essayer l'estoc de sa lame sur la sangle abdominale de l'orc. D'un vif réflexe, ses pognes rougies stoppèrent net l'offensive et emprisonnèrent la lame de par son étreinte mortelle. Plutôt que de la briser, son geste fut de remonter celle-ci jusqu'au poignet du manieur quitte à aggraver les plaies déjà présentes. Aussitôt agrippée, la main du misérable succomba à sa poigne. La douleur pour l'un, l'effroi pour d'autres. Nargulg dévora cet ensemble de cris terribles, annonciateur d'un désespoir plus grand encore pour cette brochette d'imbéciles. En effet, s'il agrippa l'odieux épéiste plus tôt, c'était pour mieux le balancer contre ceux qui le cernèrent à l'arrière.

    - Trop tard !! Ma victoire est TOTAAALE !!

    Privés d'une énième attaque d'opportunités, on lui en avait que trop portés faut dire, ils continrent la brutale arrivée de leur camarade grièvement blessé. Le hurlement de l'orc sonna le glas de l'existence de ces vermisseaux à demi entassés pour l'occasion. Ses phalanges en percutèrent un en plein crâne et sa force surhumaine se chargea du reste. Telle une bombe, son furieux coup de poing annihila la chair et les os de ses plus proches ennemis avec fracas. Plus que cela, c'était tout le périmètre autour de monsieur qui subissait le contrecoup. Gravas, roches, pins argentés, ils furent soufflés dans un premier temps puis, engloutis dans un cratère naissant dont il était à l'épicentre. Devenu sourd aux supplications de tout ce beau monde désormais planté à plusieurs étages au-dessus de sa tête, Nargulg, seul au fond de son trou à barboter dans un bassin sanguinolent, avait une petite pensée pour Dante. S'il avait saigné une petite moitié des brigands, l'autre était pour le porteur de démon. Ah. Que c'était distrayant...
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  • Lun 6 Mar - 20:34
    Dévotion
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    Le chevalier errant guide le pas vers cette fumée bien trop voyante dans ce paysage montagneux. S'il était relativement calme, quoi que passablement agacé à l'idée de trouver des soldats en armures aussi loin dans les terres dévastées de Shoumei, c'est bien l'excitation de son compagnon orc qui prend le pas sur la situation. Un seul regard lui a suffi pour ressentir sa fureur grandissante et cette soif de sang qu'il ne pourra bientôt plus contenir dans son imposant gabarit verdâtre. Dante est le premier sur les lieux, suivi de près par Nargulg. Alors qu'il entame un semblant de repérage, ce n'est évidemment pas dans les intentions de son impatient compagnon de route qui préfère se jeter tête baissée dans la bataille à venir. Ça, il aurait certainement pu le deviner avant. Ce n'est pas forcément un mal, plus tôt ils auront nettoyé les lieux, plus tôt ils reprendront la route vers Célestia. Alors que l'Orc le devance, Dante se lance à son tour pour profiter de ce sillage de terreur que Nargulg provoque par sa simple présence. Et ils ont bien raison d'être effrayé en regardant la mort dans les yeux.

    Dante profite du tapage de l'Orc pour observer plus attentivement la situation. Troublant sentiment qu'il ressent lorsqu'il constate qu'il ne s'agit que de quelques bandits profitant de l'anarchie qui règne dans le pays pour sévir et s'en prendre à plus faible. Soulagé que le Reike n'ait pas encore pris racine par ici et pourtant terriblement déçu de ne pas pouvoir massacrer quelques chiens de plus au service de l'Empereur sauveur du Sekai, ce barbare usurpateur. De toute évidence, il devra se contenter de ces déchets vivants en espérant qu'ils puissent satisfaire un peu ses attentes du jour bien qu'il n'ait pas grand espoir. Un insecte à grandes oreilles quitte sa tente juste devant lui. Dans la panique, son regard se tourne vers Nargulg qui a déjà commencé à s'en prendre à ses collègues et il ne remarque même pas l'oni dans son dos. L'elfe pose sa main sur le pommeau de son épée mais n'a pas le temps de faire bien plus avant que sa tête se sépare brutalement du reste de son corps maigrichon. Putain de lâche qui allait en profiter pour poignarder l'orc dans le dos, un moulinet de son poignet à suffit à décapiter ce cloporte.

    Il soulève sa lourde épée et la dépose contre son épaule, faisant un pas en avant il s'immobilise en entendant des gémissements de douleurs provenant de la tente que vient de quitter l'elfe sans tête. Il hausse un sourcil et plie les genoux en passant sa main dans la tente entrouverte, son regard sombre se pose sur une jeune femme bien trop jeune pour se retrouver dans ce genre d'endroit, dépourvu d'habits mais recouverte d'hématomes. Souffrante et apeurée, elle se recroqueville sur elle-même en se mettant à prier des Dieux miséricordieux pour que son calvaire s'arrête enfin. Mais elle se trompe, les Dieux sont cruels. Il n'y a personne dans cette vallée pour écouter ses plaintes ou pour lui venir en aide. Personne si ce n'est Dante dont la repoussante apparence de sa peau malade ne fait qu'amplifier le sentiment d'effroi de la jeune femme.

    Colère grandissante, l'Oni se redresse sans dire un mot. S'il ne peut rien faire pour l'aider, il lui offre au moins un moment de répit et une vengeance bien mérité. À elle et aux autres, car elle n'est pas la seule prise malheureuse de ces sacs à merdes. Où sont les sauveurs du Reike quand on a besoin d'eux ? Trop occupés à voler les ressources de la cité blanche et à persécuter ses frères et soeurs divinistes. Soit, ça lui fera un petit peu d'exercice. Au moins de quoi se défouler pour faire sortir cette haine qui l'alimente de la plus sanglante des manières. Il jette un oeil à la situation de Nargulg, celui-ci semble s'amuser comme un petit fou contrairement à ses adversaires qui peinent à contenir ses assauts mortels. Il en sait quelque chose, il a failli perdre un bras en essayant il y a quelques jours. Néanmoins, son brutal frère d'arme se démène avec une flèche plantée dans l'épaule qu'il viendra simplement retirer dès qu'il en aura l'occasion. L'oni détourne le regard jusqu'à trouver la pâle copie de Robin des Bois qui s'efforce de décocher une nouvelle flèche dès qu'il en est capable. Très honnêtement, il n'est pas très habile avec un arc et il arrive même à rater la gigantesque cible que represente Nargulg. Dante saisit le manche de son épée à deux mains et la soulève au-dessus de sa tête, se penchant légèrement en arrière il vient rapidement basculer à l'avant en envoyant valser la lame noire dans les airs d'un geste vraiment très grossier. Celle-ci tournoie sur elle-même en pourfendant l'air dans un bruit métallique jusqu'à ce qu'elle vienne empaler l'archer en le clouant dans la roche juste derrière lui.

    Dante n'a pas oublié l'accord convenu avec l'orc il y a quelques jours. Il assure ses arrières. L'oni se retrouve temporairement désarmé, si la moitié du campement s'est automatiquement dirigé vers Nargulg, l'autre moitié se dirige plutôt vers le Démon des Rôcheuses. Haches, épées et lances sont de sorties tandis que les brigands tentent de s'en prendre au colosse grisâtre. Bande d'imbéciles, comme s'il avait besoin d'une arme pour se défaire de ces faiblards. Leurs piqûres sont semblables à des moustiques, agaçant et irritant mais bien loin d'attenter à sa vie. Un premier malfrat s'approche, le plus téméraire et suicidaire d'entre eux. Son épée émoussée tente de s'abattre sur son épaule, un geste simple et trop prévisible qui manque largement de vigueur. Il esquive aussi simplement qu'on éviterait le coup d'un enfant en se déplaçant sur le côté. Il saisit aussitôt le brigand à la gorge, le soulevant au-dessus du sol avant d'encastrer son dos violemment contre le sol dans un bruit d'os brisé et de roche qui craque. Celui-ci ne risque pas de se relever mais le combat n'est pas terminé. Dante se redresse rapidement sur ses deux jambes pour contenir les assauts de deux autres bandits. L'un d'eux utilise la portée de sa lance pour tenter de lui porter un coup en restant loin de l'oni. Un genre de gros cure-dent vraiment embêtant, le deuxième en profite pour lui entailler la jambe et lui faire poser le genoux sur le sol. La lance se dirige aussitôt dans sa direction et avant qu'elle ne le frappe à la gorge il s'en saisit fermement à deux mains pour bloquer la tentative. D'un geste sec de l'oni, le bois de la lance se brise en deux et il emporte avec lui la partie perforante en acier qu'il vient brutalement enfoncer dans la carotide du bandit qui vient de lui entailler la jambe.

    Douleur passagère qu'il ignore dans le feu de l'action, il se redresse encore une fois en envoyant son poing valser dans le visage du bandit à la lance brisée qui s'envole sous l'impulsion du coup en s'écrasant près du feu camp avec la mâchoire complètement détruite. C'est maintenant un gaillard un peu plus costaud que le reste de la masse qui se présente à lui. Un autre connard de cornu, un autre oni qui semble se satisfaire de trainer avec des moucherons. Une honte pour sa race. Peu importe qu'il s'agisse d'un de ses congénères, il met cet enfoiré dans le même sac puant que les autres. Il n'aura pas plus de pitié envers lui et il s'élance vers son cousin très éloigné pour débuter un corps à corps dévastateur. Contrairement aux autres, cet oni sait se battre et il n'a pas peur de prendre des coups. Dante encaisse un coup dans la joue mais il lui répond du tac-au-tac d'un uppercut dans le ventre en l'obligeant à se tordre en deux. Un moment de faiblesse qui va lui coûter cher, Dante en profite pour saisir la tête de son adversaire entre ses mains en envoyant sèchement son genoux frapper son visage à découvert. Une fois puis une deuxième fois. C'est au troisième coup de genoux que son adversaire tombe dans un semblant d'inconscience et pourtant Dante ne semble pas vouloir s'arrêter en si bon chemin. Il continue de frapper son adversaire jusqu'à creuser un trou béant au milieu de son visage. Défiguré, le corps sans vie du bandit cornu tombe de tout son poids sur le sol.

    La violence de la scène était si importante que le reste des brigands encore en capacité de se battre s'étaient simplement figés sur place, n'osant même pas interrompre le vagabond dans son oeuvre de violence. La suite n'en sera pas moins macabre, malgré que le reste des bandits aient vainement tenté de se jeter tous ensemble sur le fidèle des Titans pour le submerger par le nombre, c'était couru d'avance. Ils n'avaient pas la moindre chance bien que Dante n'en sort pas tout à fait indemne pour autant. Massacrant le reste du campement avec la brutalité d'un animal, on le retrouve au-dessus d'un corps sans vie. Martelant son visage de coup de poings dans un rythme soutenu et régulier jusqu'à le rendre méconnaissable même pour sa propre mère. Il frappe encore, mécaniquement et sans s'arrêter. Du sang gicle sur son visage et ses vêtements à chacun de ses coups. Son propre corps meurtri par les armes tranchantes et contondantes des bandits morts, la régénération commence déjà à refermer les plaies. Entièrement recouvert d'un sang qui n'est pas le sien, il n'a plus rien d'un sauveur venu tendre la main à ces victimes sans défenses. Un meurtrier qui a passé ses nerfs sur un tas d'ordure qui le méritait pour sûr, simplement pour justifier cet excès de violence auprès de sa propre conscience.

    Dante n'a pas dit un seul mot depuis qu'il est entrée dans le campement. Il s'est contenté de massacrer à la pelle dans un silence de mort. La brutalité de ses coups ont suffi à exprimer toute la haine qu'il pouvait ressentir pour ces chiens aux actes inhumains.

    « Psssit. Gamin, il est mort là je crois. »

    La voix du Démon résonne dans le campement devenu bien silencieux depuis le passage du duo sanguinaire. Dante se fige dans son geste et se relève dans un semblant de lucidité. Il pivote la tête pour constater les résultats de sa folie meurtrière mais aussi de celle de Nargulg. Un véritable cimetière morbide, des corps décharnés et sanguinolents un peu partout. Il lève lentement le menton pour prendre une grande bouffée d'air teintée par l'odeur du sang qui lui colle à la peau. Finalement, il pivote sur ses talons et marche entre les cadavres qui jonchent le sol sans prendre la peine de récupérer sa lame noire toujours plantée dans un cadavre quelconque. Il s'approche du bord du cratère creusé sous l'impact des coups de l'orc et vient poser ses yeux sur le colosse baignant littéralement dans une mare de sang.

    « Déjà fatigué ? Il y en a peut-être d'autres pas loin. »

    Lui lance-t-il au fond de son trou. Il se penche en avant pour tendre son bras et sa main en direction de l'orc en l'invitant à s'en saisir pour pouvoir remonter. En effet, c'était assez distrayant et c'est le moins qu'on puisse dire. Les deux protagonistes ont pu se défouler convenablement mais l'heure n'est pas encore au repos. Après avoir aidé Nargulg, l'oni tourne le regard vers les victimes apeurées des bandits qui étaient aux premières loges pour ne rien rater de ce massacre en règle. Pas sûr qu'elles soient vraiment plus en confiance en présence des deux bourreaux des Dieux.

    « Vous ne craignez plus rien. Vous êtes libre. »

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  • Mar 14 Mar - 15:51
    Dépassionné. C'était un bref effet second touchant Nargulg suite à la libération de cette folle pulsion. Ici, au fond de cette fosse commune répugnante à vous en filer la gerbe, pouvait-il apprécier combien il est bon d'affirmer sa supériorité par la force. Cadavres estropiés, membres épars et gueules figées dans la peur des derniers instants. Voilà ce que l'on retiendra de l'intervention de nos héros. De retour là-haut, arraché aux restes de son trou à merde par la main tendue de Dante, force est de constater que l'ignoble et horrifique théâtre de la récente tuerie n'épargna rien n'y personne. Exception faite de ces esclaves qui ne l'était plus vraiment désormais. Point de remerciement enjoué ni de tonnerre d'applaudissements pour autant, Dante et Nargulg effrayèrent que trop ces moins-que-rien squelettiques. Des regards fuyants plutôt, ça oui, on y avait le droit. La sienne d'attention fut dirigée sur l'oni. Tandis qu'il tapotait et s'essuyait les mains comme il pouvait par-dessus son habillement, Nargulg desserra la mâchoire pour apporter sa réponse dans un calme olympien.

    - Je suis en vie et entier, il en faut plus pour m'épuiser. Tu le sais.

    Puisque Dante fit mention d'autres scélérats possiblement présents à proximité, Nargulg jugea opportun de dérober une lance des griffes d'un mort. En passant, il fit un petit tour de ce campement morose à en crever et c'est rapidement qu'il fit la "malheureuse" découverte du gobelin tant haï précédemment, inerte comme tous les autres. Hahahaha. Il faisait moins le fier les intestins à l'air libre, sous peu, il sera bouffé par les asticots et une odeur infecte pourrira les parages. D'ici-là, ils seront partis. Pour l'heure, l'orc, amer quant à la disparition de l'ignoble et petite créature verte qu'il aurait volontiers fait son esclave, décida d'outrager la dite dépouille. Quoique neutre en apparence, Nargulg prit la peine de piétiner la face du macchabée. Tour à tour, ses semelles frottaient l'immonde trogne à l'expression douteuse et, comble de la provocation, Nargulg usa de régénération à cet instant précis. De traces de cet affrontement, il n'y en aura plus du tout sous peu. Toisant de sa haute stature le rampant étendu à ses pieds, les plaies du tueur disparaissaient alors que vint l'idée géniale de décapiter le gobelin. Un trophée a exhibé à la clique de malfrats, après tout, pourquoi pas ? Si leur existence était confirmée, qu'en effet, il y en avait bel et bien d'autres à démolir, ce supplément de barbarie était plus que bienvenu.

    Accroupi et voûté, Nargulg retourna sa victime face contre terre avec grande hâte. Une dague récemment dérobée fermement tenu au poing, le pillard verdâtre entama un mouvement du bras aussitôt interrompu. Un bruit suspect. Semblable à un cri étouffé, là, dans une des tentes aux étoffes tachetés, encore en place malgré le tumulte du combat. Quelle imprudence ! Dès lors, il n'importait véritablement que de percer à jour ce mystère entourant les abris de fortune. Yeux grands ouverts, hélas, il ne parvint aucunement à voir au travers les toiles. Le monstre a la curiosité piquée au vif choisi naturellement d'en approcher, sans crainte d'aucune sorte. Inutile aussi de signaler quoi que ce soit à l'oni, du moins, tant que la situation ne dégénère pas, auquel cas, c'était la violence qui alarmerait le bougre à cornes.


    Les reniflements du tueur primaient sur ses autres sens durant la lente marche et, circulant entre les charognes à guetter la moindre opportunité de fondre sur une victime bien planquée, il finit par toucher au but. Disons-le tout de suite, le campement étant petit, il n'y avait pas grande distance à parcourir bien au contraire. La tente noircie pondait hors de l'ombre un homme au visage bouffi et glabre, couvert de cheveux grisonnants et mal coiffés, dégarni sur les bords. Une bouche de travers bien sûr, tant qu'à faire dans le cliché, notons le ptosis qui déformait une paupière du dernier des tocards toujours en vie. Le petit bonhomme était court sur pattes pour un humain, mais enfin, notre montagne de muscle croisait le plus souvent des gens plus petits que lui. Un léger embonpoint pour couronner le tout. Rien d'alarmant, le gras vient avec l'âge. Saloperie, Nargulg chassa cette affreuse pensée de sa caboche, aidé par le premier contact établi avec cet obscur personnage.

    - Hep ! Bouge pas de là enculé !

    Une myriade de postillons évacuaient de la gueule du type, sacrément rustre au demeurant, en parfaite adéquation avec ce physique disgracieux. Nargulg observait, immobile et malheureusement hors de portée, sa seule présence fit office de menace.

    - J'vous ai vu... Toi et l'autre enfant de garce ! Alors comme ça on joue aux sauveurs ? Ben j'vais t'dire couillon, approchez et j'l'égorge la putain ! Ça rentre là-dedans ou t'as besoin d'une démonstration ?!

    Foutu pour foutu, la vermine tentait le tout pour le tout, haussant le ton en plus d'éructer à tout-va. La voix éraillée du malfrat était que trop audible au cœur d'un campement jusque-là terriblement morne et silencieux. Bien, cela attirera peut-être l'oni, sans qui la situation dégénérera. En effet, le tueur dédaignait le rôle de sauveur susmentionné, et cela, son interlocuteur l'ignorait complètement pour mieux se vautrer en présupposé grotesque. L'otage avait un couteau sous la gorge, et alors ? Pour l'orc, c'était vite vu, cette victime collatérale rendait possible de mettre la main sur le grassouillet de service pour le soumettre à un sort pire que la mort : la torture. Par le supplice, ils récolteront toutes les informations nécessaires à la bonne poursuite de l'œuvre exterminatrice.
    Pourtant, celle-ci de prisonnière possédait en son regard la volonté de vivre. Pour ce qu'il en savait, les autres étaient intérieurement éteintes, détruites malgré le souffle de vie flottant en chacune d'elles. En proie à la résignation tout simplement.
    L'étreinte de Nargulg libéra la lance nouvellement trouvée, inutile pour l'instant, laquelle roulait par terre non loin de timides braises.

    - Bien ! Maintenant je vais partir avec elle et...

    - Vous n'irez nulle part.

    Le géant coupa net l'échange et avança posément, il saisit sa longue tresse trempée d'hémoglobine afin de l'essorer manuellement par-devant son poitrail. Un regain de panique, palpable pour tout un chacun, embrasait les mirettes d'une otage plus agitée que jamais. En revanche, l'autre salopard, dont les traits défiguraient davantage sa vilaine face, fut bien décidé à mettre en application les menaces passées, quand bien même lui était-il difficile de retenir la femme sans craindre l'offensive de l'orc.
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  • Jeu 16 Mar - 21:38
    Dévotion
    Dévotion
    Une fois qu'il aura filé un coup de main à Nargulg pour sortir de son trou nauséabond, il tourna naturellement son attention sur les victimes encore vivantes des bandits. L'attention n'est évidemment pas réciproque. Regards fuyants et apeurés, faut dire que les deux bourreaux des Dieux n'ont pas la tête du sauveur qu'on décrit dans les livres ou dans les ballades. Peu importe, Dante n'a pas fait ça pour avoir des remerciements d'une quelconque manière. S'il s'en est pris à ces bandits, c'est d'abord pour une raison tout à fait égoïste à savoir satisfaire sa soif de sang de la manière la plus macabre possible. Dans sa grande bonté, il a daigné se débarrasser lui-même de quelques déchets humains. De quoi rendre service à l'humanité en un sens.

    Il laisse l'Orc à son petit tour du campement délabré pendant que l'Oni devait faire face aux répercussions de ses actions. Non pas la douleur, car la régénération fait déjà son effet, mais bien ce goût amer qu'il a dans la bouche après avoir déversé sa haine sans aucun contrôle comme l'aurait fait une bête sauvage. Pivotant sur ses talons, il cherche un support sur lequel il pourrait poser son postérieur, histoire de souffler un peu et de gentiment faire descendre son rythme cardiaque. Malheureusement, le mobilier non plus n'a pas survécu aux affrontements. Qu'à cela ne tienne, il avait un trône de chair et de sang à sa grande époque pendant la guerre. Celui-ci sera moins clinquant mais en empilant trois ou quatre cadavres il réussit à se fabriquer un endroit surélevé où poser son derrière.

    Reniflant bruyamment , il se met à secréter un large amas de mucus au fond de sa gorge qui se mélange avec un goût d'hémoglobine tout à fait désagréable. Dans un geste absolument repoussant, il expulse par la bouche un glaire rougeâtre qui vient s'étaler contre le sol. Maintenant que le calme est revenu, il se sent beaucoup plus léger comme soulagé. A moins que ce ne soit que l'absence de son épée qu'il a égaré quelque part en empalant un connard quelconque. Il lève son bras qu'il tend dans une direction aléatoire. Usant du peu de magie dont il est capable uniquement dû à un pacte qu'il a signé avec son propre sang, il rappelle son artefact maudit jusqu'à lui. La lame noire s'extirpant d'elle-même d'un des nombreux cadavres défigurés pour venir rapidement fendre l'air jusqu'à ce que l'Oni puisse se saisir du pommeau de son arme. Il plante l'épée maudite dans le sol juste devant lui.

    « Alors, qu'est-ce que tu vas faire de ces brebis égarées ? Regarde-les, elles sont libres mais elles sont incapables de mettre un pied devant l'autre. Elles ne survivront pas plus d'une heure dans le coin. Elles finiront bouffées par un prédateur ou au fond d'un ravin. Moi, si j'étais toi... »

    « Va te faire foutre. »

    « Héhéhé. Comme tu voudras, champion. »

    Dante reste planté là pendant un moment, prenant le temps de simplement se vider l'esprit. C'est ce qu'il aurait voulu faire en tout cas, une voix traverse le campement et arrive brusquement à ses oreilles. Une voix qu'il ne reconnait pas, trop grave pour qu'elle appartienne à une des victimes. Un survivant ? Un lâche qui a tenté de se cacher jusqu'au départ des deux tueurs. Voilà qui n'aurait rien d'étonnant et s'il comprend bien la situation, il est déjà tombé sur Nargulg. Il a vraiment pas tiré le bon numéro, pas de chance. Péniblement, l'Oni se relève en récupérant son épée recouverte d'un sang qui n'est pas le sien. De manière fainéante, il traine sa lourde lame derrière lui dont le tranchant laisse une trace en continue sur le sol dans son sillage.

    Il s'approche du lieu de l'agitation, son regard se pose naturellement sur Nargulg à l'extérieur de la tente. Tout porte à croire que le dernier des insectes est à l'intérieur, avec un otage. Quelle perte de temps. Il soulève brusquement son épée pour la déposer contre son épaule et l'empêcher de faire du bruit pendant qu'il s'approche plus près. Il ne veut pas trahir sa présence pendant qu'il fait le tour de la tente. Nargulg joue malgré lui son rôle à merveille d'ailleurs, maintenant l'attention du dernier bandit. Il n'y a pas de trou dans la toile, rien qui le laisse voir à travers malheureusement. Il va donc falloir rusé. Il fait signe à son collègue de tuerie d'attendre un peu.

    Il lève le menton en direction de l'Orc. Sans dire un seul mot et étant incapable d'user de télépathie, il n'est pas aisé de lui faire comprendre son idée. Il pointe la tente du doigt, devant lui. Puis légèrement sur sa droite. Non, plutôt légèrement sur sa gauche. Ce qu'il attend de Nargulg ? Qu'il lui indique la position du malfrat. Au moins approximativement, au jugé. Le reste, disons que c'est dans les mains des Dieux. Dante n'est pas un adepte de la précision et n'est pas doté d'une grande finesse. Alors le chevalier errant se déplace légèrement en fonction des indications de l'Orc puis, quand il juge être au bon endroit, il saisit le manche de son arme à deux mains et la lève avec force au-dessus de sa tête comme le ferait un bourreau avant une exécution en règle.

    Il abat le tranchant de sa lame à travers la toile sombre de la tente, sectionnant celle-ci mais surtout découpant verticalement et d'un coup sec le bandit de la tête jusqu'aux hanches qui n'a pas le temps de voir la mort se saisir de son âme. Outre une petite entaille à la gorge, l'otage est bien vivante comme on peut en juger par le cri qu'elle pousse à plein poumon suite à l'impressionnante intervention de Dante.

    « Va crever et fais pas chier. »

    Le seul qui pourrait être déçu de la situation serait bien Nargulg, qui comptait garder cet enfoiré en vie pour lui poser quelques questions. Pour Dante, la vie de l'otage est bien plus importante. Et avec un peu de chance ils n'auront même pas besoin du bandit, une des nombreuses victimes saura peut-être les informer sur la présence ou non d'un autre campement plus loin. Mais cela peut attendre encore une ou deux minutes, Dante soulève à nouveau sa lame pour la poser contre son épaule. Sans vérifier l'état de l'otage d'ailleurs, il tourne sèchement les talons et se met en tête de vérifier les dernières tentes du campement à la recherche d'un autre petit malin qui pourrait essayer de se cacher dans le coin.

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  • Lun 20 Mar - 10:13
    Ce qui est faible est haïssable et, l'inutile, lui, est à jeter aux flammes. Le triste sire, un faiblard de la pire espèce, gît dans une succulente mare de sang timidement siphonnée par les entrailles de la terre. Ce lâche individu périt et emporta avec lui de précieuses informations, du moins, c'était la pensée de Nargulg. Un début d'agacement pinçait la sordide psyché de notre orc qui n'en allait point chercher querelle auprès de l'oni. Il y avait mieux à foutre que de s'éterniser ici, paumé on ne sait où à brailler sur le sort d'un insignifiant. Dans l'optique de poursuivre leur marche en quête d'autres cibles, forcément qu'il y en avait pléthore, les iris du tueur roulèrent importunément sur les seules personnes à même de lui apporter réponse. Et gare à elles, car de patience, Nargulg en faisait rarement preuve. La proximité aidant, la première à croiser son regard figé dans la haine et le mépris le plus grossier fut cette malheureuse otage, nouvellement libérée, dont les cris purent l'enjouer s'il n'eut été autant pressé par le divin appel à en perpétrer un autre, de massacre. Quand il tira madame par l'avant-bras, sans retenue d'aucune sorte puisque brutal par nature, celle-ci se perdit en protestations criardes. Elle fut traînée bien malgré elle et jetée aux pieds de ses congénères plus taciturnes que jamais. Celles qui relevèrent la tête, tétanisées par la peur, voyaient en l'orc un énième bourreau reprenant le flambeau des défuntes crapules. Au fond qu'est-ce qui le différenciait des autres ? Pillages et tueries, étalage de violence destructrice, la barbarie en somme, était peu ou prou le quotidien de Nargulg. À ceci près que lui était infligé l'obligation de ne pas tourmenter le peu d'innocents, c'est-à-dire le reste de civilisation, vivotants en Shoumei. Quelle que fut son infâme opinion sur le sort à réserver aux faibles et autres races hautement abominées, Shoumei faisait figure d'exception dans les desseins destructeurs du colosse. Vibrant d'un ardent désir de s'entêter dans la guerre d'extermination voulue par les Très-Hauts, réprimer et jouer de contorsion autant dans son art de vivre qu'à son code de conduite mortifère tenait de l'épreuve et du miracle. Cependant, Nargulg n'avait qu'une parole et de tempérance, il en ferait preuve, en Shoumei.

    - Où sont les autres ?

    Debouts, les unes scotchées aux autres pour ne pas dire entassées sur elles-mêmes, certaines qu'à demi vêtues et moins glacées par le froid ambiant que par la terreur. La question de l'orc sonna le début d'une douce symphonie composée de dents qui claquèrent et de genoux prit de tremblements significatifs. Nargulg tourna autour d'elles sans jamais chercher à les blesser, en échange, il fut craint et jugé tel le monstre qu'il ne cessa jamais d'être. L'intimidation émanait des pores de sa peau aussi naturellement que les gouttes se révélaient hors des paupières gonflées et coulaient le long des joues creuses de ces dames. Enfin, il s'arrêta devant la dernière des libérées, peut-être plus encline à l'ouvrir quand les autres furent engloutis sous le poids de leur trop récent tourment.

    - I-il n'y a pas d'autres femmes que nous.

    La jeune nomade soutint le regard du tueur penché à sa hauteur, les mains jointes contre sa propre poitrine afin de concentrer tout son courage durant ce bout d'interrogatoire.

    - Pas les esclaves. Les gens à tuer. Où les trouver ?

    Un faisceau de soulagement éclairait alors ces mines affreuses. Dante et Nargulg n'étaient pas là pour violer et saigner ces petites créatures, c'était ça de moins à supporter maintenant que l'horizon du présent calvaire se dissipait. Néanmoins, elles devront vivre avec cela pour le restant de leurs jours et il était fort probable qu'elles ne s'en remettraient jamais. Soudain moins geignardes, elles s'emmurèrent une fois de plus derrière les barreaux du mutisme, seules capables de s'occuper du traumatisme leur pourrissant l'existence à un point qui échappait au géant verdâtre. Décidément, les femmes orcs et particulièrement celles de la tribu de Nargulg étaient bien plus désirables que ces demoiselles de la surface. Parce que plus violente et autant, si ce n'est plus, cruelles que les mâles, elles manquaient grandement au tueur. Ça et bien sûr, un racisme inhérent à sa personne ordonnait à monsieur de ne trouver aucun charme aux femmes d'autres races. Cette barrière qu'était l'intolérance de Nargulg l'empêchait naturellement d'infliger de tels sévices. Mais ça, qui pouvait bien le savoir hein ? Lui qui s'illustrait de tuerie en tuerie, ne pas violer de femmes parce que des orcs on en croisait rarement, n'allait pas arranger son cas pour autant.
    La suite ? Hé bien, entre sanglots teintés d'une voix tremblante pour l'une et des questions toujours plus précises de la part du bonhomme, Nargulg parvint tout de même à obtenir des données intéressantes sur ce qui valait vraiment le coup d'être conté, à savoir, la purge de tout un nid de bandits. N'ayant pas pu arracher de détails croustillants de la dernière victime de l'oni, il faudra faire avec le peu d'informations glanées. Dès lors, puisqu'il n'y avait plus rien à tirer de ces malheureuses, le squelette de Nargulg se redressa, lequel tourna le dos à la triste compagnie afin de retrouver le porteur de démon.

    - Q-Qu'allons-nous devenir ?...

    La demande supplicatoire fit s'ancrer le tueur dans un immobilisme suspect, frissonnant presque de dégoût à l'idée d'être assimilé à un sauveur aux yeux des faiblards. De profil, c'était des yeux souillés d'une étincelle de haine qu'il jeta à la timide femme dont il ne demanda pas le nom. Prudente certes, un brin craintive aussi, sa frayeur de l'orc s'amoindrit tout de même. De facto, le duo de sauvages était mieux apprécié tant et si bien qu'elle ne percevait pas l'ampleur du torrent d'amertume secouant le tout vert. Nargulg avait une gueule repoussante et menaçante par défaut, partant de là, cette victime passait outre cette évidence. Les actes parlaient plus que les mots, Nargulg n'en pensait pas moins. Pourtant, en pourfendant ces hordes crapuleuses, était-il autre chose qu'un sauveur ?
    Pas de réponse, inutile de s'attarder plus longuement. Dante connaissait bien la région et se faisant, ils pourront malmener la clique de malandrins le plus tôt possible. Enfin, ça, c'était si la situation le permettait, mais, maintenant qu'ils se coltinaient des pleureuses démolies psychologiquement et physiquement épuisées, il y avait fort à parier qu'elles ralentiraient les guerriers le trajet durant. Sa lance entre les doigts, Nargulg retrouva Dante près des tentes, affairé à on ne sait quoi.

    - La bande à Edrir. Ce sont eux qu'on traque. Mais c'est plus qu'une bande à proprement parler et ils sont plus nombreux que ne laisse présager leur nom.

    La trogne légèrement en biais, l'orc dévisageait l'oni tandis que la hampe de la lance tapotait l'avant de son épaule, un premier signe d'impatience et de lassitude tant il n'y avait plus rien à faire dans ce cimetière.

    - Il n'y aura pas de renforts immédiats parce que nous sommes à une demi-journée de leur territoire. Ils contrôlent plusieurs passages et ponts au coeur des rocheuses, là où les pics montagneux surplombent les rivages tout à l'Ouest d'ici. Partons maintenant et tuons-les.

    D'autres esclaves, il y en avait, ça oui, les mâles succombaient de fatigue dans des galeries souterraines d'où ils ne voyaient plus la lueur du jour depuis des semaines. Constamment, la vermine menait la vie dure aux autochtones, et cela, Nargulg ne manqua pas de le mentionner à l'oni. Le point sur lequel l'orc était fort silencieux concernait le fardeau que représentait les libérées, sujet qu'il ne voulait pas débattre, car c'était se perdre en absconses réflexions. Pour gagner du temps sur leurs adversaires, le colosse tout de vert était paré à la désirable éventualité d'abandonner ici - même les indigentes et blessées. Sans quoi, ce périple d'une demi-journée s'en verrait grandement retardé. Cependant, le guerrier à corne n'était pas du genre à dire "merde" aux gens dans le besoin, l'orc le savait et anticipait déjà un voyage plus long que prévu. Aussi détestable que puisse être cette idée, Nargulg s'en accommoderait. Cela résumait bien la vie de l'odieux tueur en Shoumei : un agrégat d'accommodement.
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  • Mar 21 Mar - 19:48
    Dévotion
    Dévotion
    Ironiquement, les deux compagnons de routes ont échangé leur rôle au moins temporairement. Pourtant, les Dieux savent à quel point l'orc se montre très peu sensible et patient vis-à-vis des victimes et des faibles de manière générale. Malgré tout, c'est bien Nargulg qui s'est lancé dans cet interrogatoire. A défaut de pouvoir poser des questions au dernier malfrat qui n'est plus qu'un tas de chair gisant sur le sol, l'attention de l'orc s'est automatiquement tourné vers les femmes encore vivantes. Toujours terrifiées malgré qu'elles soient débarrassées des leurs bourreaux, il faut dire que ni Dante ni Nargulg n'inspire vraiment l'espoir dans le massacre qu'ils ont perpétré en ce lieu. Sauveurs ou tortionnaires, l'idée de voir le cauchemar reprendre simplement sous le joug d'un autre tyran, traversa l'esprit de chacune de ces femmes. Pourtant, il n'en est rien. Aucun des deux hommes ne s'intéressent à elles de cette manière. Bien que ce soit difficile à imaginer, elles sont parfaitement libres ou plutôt elles le seront quand elles auront répondu aux questions de Nargulg.

    Pendant que l'orc s'occupe de récupérer de précieuses informations, Dante lui s'est mis en tête de faire le tour du campement à la recherche des dernières survivantes mais surtout des derniers lâches qui tenteraient de se cacher pour éviter sa colère. Calme en apparence, Dante bouillonne encore intérieurement. Gare à celui qui croisera sa route dorénavant. Il déchire les tentes, une par une sans en oublier une seule. Il vérifie chaque recoin du campement, chaque cachette potentielle. Il balance un chassé dans un gros tonneau qui tombe à la renverse et se fracasse contre le sol en faisant un trou par lequel dégouline un liquide suspect. De la pisse ou peut-être de l'hydromel, la différence est minime en réalité. Quelqu'un aurait pu se cacher à l'intérieur bien que ce ne soit pas le cas. Tant pis, il continue ses recherches pendant un moment et malheureusement il n'a plus rien à se mettre sous la dent. Pourtant sa lame réclame encore du sang, à moins que ce soit ses instincts primitifs qui refont surface.

    En faisant le tour du petit campement, il passe inévitablement par la première tente qu'il a visité en arrivant dans le campement tout à l'heure. Il retrouve même le cadavre décapité de la merde aux grandes oreilles juste devant, sa première victime de la journée. Il s'approche à nouveau de la tente en toile blanche pour y passer la main en s'adressant à la jeune femme toujours à l'intérieur.

    « Tu peux sortir. Il n'y a plus de danger. »

    Tout est relatif ceci dit c'est vrai qu'elle ne risque plus rien au moins pour le moment. On a vu plus rassurant que Dante dans sa façon de faire, mais elle finira bien par se décidée à sortir pour rejoindre les autres victimes. Elles ne peuvent pas rester ici de toute manière. Alors qu'il se redresse en commençant à s'éloigner, il est rejoint par Nargulg qui en a terminé avec les autres filles plus loin. La bande à Edrir donc, voilà la cible. La bande toute entière, pas seulement ce Edrir. Tant mieux s'ils sont nombreux, ça n'en sera que plus amusant. L'Oni acquiesce, tout aussi déterminé à aller leur rendre une petite visite de courtoisie. Quoi qu'ils pourraient simplement continuer leur chemin vers Célestia, ce petit détour fut suffisant pour satisfaire la soif de sang des deux combattants. Pourtant, ce n'est tout simplement pas une option envisagée par les deux guerriers. Apprendre que des raclures profitent de la chute de Shoumei pour faire régner la terreur sur ses terres et pour s'en prendre à des innocents, c'est tout simplement inacceptable pour Dante. Il ne peut pas laisser passer un tel affront sans rien faire, c'est tout simplement au-dessus de ses forces. À moins que tout ceci ne soit qu'un prétexte bien trouvé pour faire parler les armes et faire couler toujours plus de sang. Une offrande parfaite pour les divins de la part de leurs deux exécuteurs les plus fidèles.

    Néanmoins, lorsque Nargulg lui suggère de partir immédiatement en chasse, l'Oni tique de l'oeil. Son regard dévie immédiatement sur les silhouettes de ces femmes sans défenses qui ont été abandonnées à un sort bien tragique. Dante pense que rien n'arrive par hasard, cette règle s'applique bien évidemment à sa rencontre avec l'orc il y a quelques jours. Mais si les divins ont décidé de mettre ces âmes perdues sur son chemin, c'est avant tout pour mettre à l'épreuve sa volonté à tendre la main à autrui. Et bien que ça ne plaira évidemment pas à Nargulg, l'Oni ne peut pas simplement tourner le dos à des personnes autant dans le besoin surtout après le calvaire qu'elles viennent de vivre. Il connait ces montagnes que trop bien et il sait pertinemment qu'elles n'ont pas la moindre chance de s'en sortir vivantes dans leurs états.

    « Hm. Nous irons et on s'occupera d'eux. Mais je ne peux pas les laisser là toutes seules. Oui, je sais déjà ce que tu en penses. Je ne t'oblige à rien, j'en prends la responsabilité. »

    Il fera quelques pas en avant pour aller voir les esclaves entassées les unes sur les autres. Prenant quelques secondes pour les observer attentivement. Pas d'un regard lubrique, non. Il veut savoir si elles seront capables de suivre les deux colosses à travers les sentiers sinueux des Rôcheuses. Prenant une grande inspiration par le nez, il vient s'exprimer à l'assemblée féminine pour leur exposer la situation.

    « Vous êtes libre mais vous ne pouvez pas rester ici. C'est trop dangereux et les bandits pourraient revenir. Vous n'avez vraiment pas envie d'être encore là quand ils reviendront. Voilà le choix qui s'offre à vous, vous pouvez continuer de vous lamenter sur votre sort en attendant que la mort vienne vous chercher. Ou vous pouvez venir avec nous, je vous guiderai sur un sentier sûr menant à Maël. Vous pourrez rentrer chez vous. Pour celles qui n'ont plus de foyer, nous allons à Célestia. L'ascension est difficile mais vous trouverez là-bas les derniers croyants de Shoumei et un endroit sûr sous l'égide des Dieux. Un repas et un endroit où dormir. »

    Un auditoire bien silencieux, à quoi il s'attendait exactement ? Être acclamé comme un héros ? Non, ça n'arrivera pas. Reniflant bruyamment, il reprend aussitôt.

    « Faîtes votre choix. Si vous voulez vivre alors battez-vous. Récupérez tout ce qui peut être utile dans le campement. Vivres, vêtements, armes. Peu importe que vous ne sachiez pas vous en servir. Aidez celles qui ne peuvent pas marcher toutes seules, portez-les si nécessaire. Vous avez quinze minutes. »

    Au moins, les consignes sont simples et explicites. Il ne peut pas sauver ceux qui ne veulent pas l'être, mais il peut tendre la main à celles qui ont encore la volonté de se battre et de vivre. Les femmes se regardent entre elles, puis d'un accord commun, elles se redressent sur leurs jambes tremblotantes pour aller récupérer le strict nécessaire pour la suite du voyage.

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  • Dim 26 Mar - 15:26
    Dante fit un choix critiquable sur bien des aspects. Soutenir et escorter ces demoiselles en détresses, c'était offrir le temps aux crapules d'Edrir de découvrir les étendues cadavériques, somptueuses conséquences du dernier carnage dont notre duo se rendit coupable, pour leur plus grand bonheur, il est vrai. De ce fait, Nargulg anticipait déjà une lutte contre des bandits plus enhardis que jamais par le chant tentateur de la vengeance, bon qu'à embraser les cœurs, avant la fin. Leurs fins. Parce qu'il cherchait à contenir sa désapprobation d'une façon ou d'une autre, la cervelle de l'orc, viciée par les penchants meurtrier de son âme irrécupérable, en vint à la conclusion que la lutte à venir n'en serait que meilleure tant on y attendrait les géants de pieds fermes. Ainsi, l'orc n'allait pas plus avant dans la contradiction incongrue et ferma sa gueule, de sorte que les oreilles indiscrètes n'avaient pas à subir ses bas, vils et insupportables commentaires saupoudrés d'aigreur.

    Enfin ! La troupe éplorée se mit en marche, à son rythme certes, mais c'était un bon début. Temporairement placées sous l'égide de nos fiers mastodontes, Dante à l'avant et Nargulg à l'arrière, les protégées cultivèrent leur frayeur au gré des fourmillements sonores perceptible çà et là, trop courants en ces terres sauvages. Quels que furent les atours de mère nature, de ses frêles bosquets aux incontournables pics rocailleux au devenir montagneux, Nargulg était sans cesse tiré du presque émerveillement de la découverte de la région par les sursauts et onomatopées fleurant bon la peur. Tandis que le manieur de démon guidait, Nargulg s'amusait de la triste situation en bout de file. Qu'avaient-elles à craindre sous une aussi bonne garde ? Pour une fois que l'orc ne faisait pas payer ses services, elles devraient s'en réjouir, les pauvres... Soudain, le drame. Premier grincement de dents. La grande traversée des rocheuses fut lente et c'était un sacré tracas à supporter, lui incombait alors de gérer cette femelle fracassée par l'épuisement, genoux et guiboles par terre, vidée. Coup de grâce. Elle ne réagissait plus aux tentatives de soutien de la compagnie féminine, pourtant insistante devant leur camarade au bord de l'inconscience.

    - Debout.

    Effectivement, on ne s'y prenait pas autrement chez Nargulg pour relever les esclaves et, d'où il venait, on eut tôt fait de jeter ce poids mort dans la fosse. Hélas, il n'y avait pas de tolérance pour cette pratique ici. Plutôt que de jouer la carte de la nostalgie, l'orc bas du front souffrit d'incliner son corps pour ausculter la petite chose du haut de son manque de compétence dans le délicat domaine de la médecine. Madame était en vie, certes, au bout de sa vie dirons nous. Le docteur Nargulg ne saurait que prescrire beaucoup de repos à celle-ci. Puis, il lança des coups d'oeil en toute indiscrétion à l'entièreté du troupeau diminué et à l'inquiétude croissante. Fardeaux jusqu'au bout des ongles, le tueur comprit soudainement que le temps jouait contre eux. Les vivres ne suffiront pas, les vêtements chauds n'assureront pas la longévité de ces piètres existences, puisqu'elles ne survivront pas à la traversée des Rocheuses dans leur état. Sans guérisseur pour faciliter leur récupération, le duo de choc aura beau les traîner hors de la région et sur la route de Maël tant qu'à faire, elles trépasseront, pour la plupart, forcément que certaines tiendraient le coup. Par la suite, Nargulg déroba l'immobile du moment des griffes insaisissables de la torpeur afin de la porter par-dessus l'épaule sans trop de ménagement. Il y avait encore du chemin à parcourir, néanmoins, l'orc tint au courant l'oni d'une situation qui n'allait qu'en s'aggravant. Présentement à ses côtés, quitte à défaire provisoirement la formation du tandem.

    - Elles vont nous claquer entre les doigts. Je dois déjà en trimbaler une, à ton avis, quand est-ce que la prochaine tombera ? À ce rythme, nous serons vite débarrassés d'elles avant de sortir des Rocheuses. Nous perdons du t...

    Suspendu dans son phrasé noir de mépris, coupé dans l'élan d'inhumanité qu'il appréciait vomir à qui ne voulait pas l'entendre, l'odorat du tueur s'invitait dans la conversation par la force des choses. Le lugubre verbe fut supplanté d'immondes renâclements, accompagnés des non moins sordides mugissements venteux portés par la brise glaciale. Une avalanche de regards angoissés pointait l'orc à la bestialité manifeste. Puis plus rien. Nargulg scruta le pâle horizon, perplexe quant au peu de détails que récoltèrent ses naseaux.

    - Nous sommes suivis.

    Par qui ou par quoi ? Impossible de dire. Combien ? Il était encore trop tôt pour le savoir. Nargulg donna la seule information dont il vint de vérifier la véracité. Ce manque de précision clarifiait un détail à l'importance relative, cette menace - perçut comme telle par l'orc cela va de soi - était loin d'eux. Cela laissait le temps de préparer l'accueil et à l'oni de dégoter un coin favorable à la défense de ces dames. Cela commençait à faire beaucoup pour les deux guerriers. Combattre et protéger d'accord, c'était dans leur corde, mais assurer la survie de toutes ces femmes toujours plus éreintées ? Avec un danger accru de surcroît ? Et après quoi ? Une nuée de harpies leur fondront dessus ? Et l'autre greluche qui ronflait sur son épaule... Bordel. L'annonce de Nargulg ravivait les peurs et traumatismes des va-nu-pieds pris aux pièges des cogitations douteuses. Edrir, Edrir, Edrir. N'avaient-elles que ce maudit nom à la bouche pour l'asséner de la sorte ? Insoutenable.

    - Vos gueules ! Avancez.

    Et la troupe reprit sa marche, forcée au silence par l'imperturbable colosse tenu à l'arrière, encore. Il était question d'heure avant que la cible drapée de mystère ne les rattrape. Soyez assuré de ce qui suit, le tueur avait grande hâte de tomber nez à nez avec le ou les gêneurs. Un nouvel affrontement serait bienvenue, tant il n'avait pas son comptant de lutte sanglante.
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  • Mer 29 Mar - 23:18
    Dévotion
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    Une quinzaine de minutes suffirent pour rassembler le strict minimum. Pas pour Dante, ni pour Nargulg. Ces deux-là, n'avaient besoin de rien si ce n'est leurs compétences hors du commun pour chasser, se défendre et traverser les inhospitalières Rôcheuses. Des guerriers endurcis à la dure, capable de parcourir des dizaines de lieux sans faiblir et sans ressentir le besoin de se sustenter si ce n'est un peu d'eau de temps à autres. Malheureusement, ce n'est pas le cas de ces pauvres âmes abandonnées à un bien triste sort qui vont accompagner les deux bourreaux pendant un moment. Si tant est qu'elles survivent à la traversée mais ça, ce sont les Dieux qui en décideront. Le strict minimum donc. De l'eau, quelques victuailles, des vêtements chauds, certaines ont même récupéré quelques armes légères comme des épées courtes ou des dagues sur les cadavres encore frais de leurs anciens tortionnaires.

    Finalement, le cortège s'est mis en mouvement. Lentement. Très lentement, mais sûrement. Dante s'était déjà préparé à cette éventualité. La route va être plus longue que prévu et potentiellement plus dangereuse qu'elle ne l'est déjà. Avec Dante à l'avant-garde et Nargulg à l'arrière, cette petite troupe majoritairement composée de femmes a quelques airs de garde-manger à ciel ouvert pour les prédateurs de la région. Dante est un guide silencieux mais pas moins attentif à l'état de la petite troupe déjà bien mal en point. Ainsi, il lui arrive régulièrement de tourner la tête par-dessus son épaule pour jeter quelques coups d'œil sur l'avancée pénible qu'ils doivent tous subir. Le premier imprévu arriva plus vite que prévu en faisant s'arrêter le convoi et perdant un temps précieux. À bout de force, l'une des survivantes s'effondra dû à un effort trop intense. Alors l'Oni s'arrêta quelques secondes pour observer la situation pendant que Nargulg, à sa manière bien à lui, tente de remotiver les troupes. Dans ce duo, il y a clairement un bon et un mauvais flic.

    Dante est un optimiste oui, mais pas un idiot. Et de toute évidence, il a fait preuve de beaucoup trop d'optimisme dans cette mission qu'il croit recevoir des divins maîtres. Elles ne survivront pas toutes à la traversée. C'est une évidence même, il faudrait être un imbécile pour ne pas voir dans quel état sont la majorité de ces femmes sans défense. Néanmoins, il continue de croire que certaines seront capables de survivre à cette épreuve. Elles en sortiront grandies, plus fortes assurément. Shoumei a besoin d'une population enhardie, aujourd'hui plus que jamais. Dante est convaincu qu'il fait ça pour une bonne raison, un dessein qui le dépasse. Alors quand Nargulg tente de lui faire ouvrir les yeux, bien que ses arguments sont parfaitement recevables, l'Oni n'a aucune intention de revenir sur sa parole. Malgré tout, Nargulg ne termine pas sa phrase. Voilà qui ne lui ressemble pas, lui qui est toujours si honnête.

    Quelque chose cloche, il peut le lire sur le visage sévère du colosse verdâtre. Plissant les yeux, le verdict ne se fera pas attendre et il est sans appel. Ils sont suivis. Dante n'a pas les sens aussi développés que son compagnon de route alors à ce sujet, il lui fait entièrement confiance. Cela fait parfaitement sens pour être honnête, ils ont laissé un beau massacre dans le camp des bandits. Ils n'ont même pas pris le temps de brûler les cadavres ou de véritablement camoufler leurs traces alors n'importe quel prédateur serait capable de les rattraper. Il lève instinctivement le regard vers le ciel, en direction des pointes surélevées des corniches naturelles qui les entourent. Comme si la menace pouvait surgir à tout moment et sans prévenir.

    Nargulg à nouveau, gueule un bon coup pour faire avancer le cortège. Il a raison, ils perdent du temps déjà qu'ils sont relativement lent. Maintenant qu'ils sont traqués, il ne faut pas rester dans le coin. Dante se remet en marche et continue de guider la troupe à travers les chemins sinueux des Rôcheuses. Il n'est pas naïf, ils ne sont pas assez rapides pour distancer leurs poursuivants. L'affrontement est inévitable c'est pour ça que l'Oni cherche l'endroit le plus adapté pour une embuscade sans devoir se soucier de la protection des femmes qui accompagnent les deux mastodontes. Non, Dante ne se facilite pas la tâche avec tout ce bordel. Il lui faut quelques heures pour trouver une grotte discrète plus loin sur la route. En réalité, ils ne sont plus très loin de pouvoir enfin quitter les Rôcheuses pour retrouver les plaines et les pins argentés de Shoumei aux abords de Maël. Néanmoins, la petite équipe va devoir passer la nuit dans les montagnes avant d'espérer pouvoir aller plus loin.

    « Vous serez en sécurité pour passer la nuit. Si on ne revient pas, continuez sur ce sentier. D'ici et si vous avancez vite en partant aux premières lueurs du jour, vous devriez être à Maël dans une journée. »

    Les deux tueurs laissent la partie féminine du groupe se cacher dans une petite crevasse. Elles ne feraient que les gêner de toute manière. Dante s'occupe personnellement de camoufler les traces derrière elles et surtout, l'Orc et l'Oni font exprès d'en laisser de très fraiches derrières eux menant à un large plateau rocheux bien en évidence. Un terrain découvert, certes, mais au moins ils pourront se défouler librement.

    « Nous avons à faire à un prédateur très intelligent. Il nous suit à bonne distance depuis un moment et il attendait sagement qu'on baisse notre garde ou qu'on se sépare. On vient exactement de faire ce qu'il voulait alors je pense qu'il ne va plus tarder à se pointer. Reste sur tes gardes, ça va être une épreuve d'un tout autre niveau. »

    Sur ces mots, il dégaine sa lame noire d'un geste sec et vient s'asseoir sur le sol. Posant la pointe de sa lame contre le sol et la garde de celle-ci contre son épaule, il ferme les yeux et attend dans le plus grand des calmes. Entamant un genre de méditation, il fait le vide dans son esprit et se prépare au combat à mort qui guette. Trois prédateurs sur le même territoire, un affrontement au sommet inévitable. Plus qu'une petite demi-heure avant que le Soleil ne disparaisse complètement à l'horizon en plongeant la zone dans le noir complet. Les dernières lueurs de la journée seront les témoins de ce qui va advenir à partir de maintenant. Les deux colosses n'attendront pas bien longtemps, un rugissement strident à vous en donner des frissons perfore les cieux.

    « Il est là. »

    Perspicace, n'est-ce pas ? Du grand Dante dans toute sa splendeur. L'Oni ouvre soudainement les paupières en dirigeant son regard sombre vers le ciel nuageux. Une forme mystérieuse surgit par-dessus les montagnes, secouant une large paire d'ailes dans son dos en faisant des cercles dans le ciel tout en s'approchant lentement des deux divinistes qui l'attendent déjà de pied ferme. Une Wyverne et à en juger par la couleur bleue de ses écailles, celle-ci doit être capable de cracher de l'eau ou de la glace. Voilà un combat qui s'annonce très stimulant.

    CENDRES





    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
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  • Dim 2 Avr - 19:22
    Splendide ! Dragon, wyverne ou encore lézard ailé, c'était sans importance. Cette bête émerveillait l'orc depuis sa gigantesque présence aérienne. La créature, indubitablement féroce, tournoya dans des cieux colorés de lueurs crépusculaires, scrutant les deux guerriers et proies évidentes. Par-dessus les crânes de l'impitoyable duo assistait - on a une somptueuse chorégraphie draconique. La bête, défiant la gravité avec zèle, prenait son temps et l'orc de frissonner de plus belle. Il devint difficile de discerner le caractère bleuté de la monstruosité écailleuse maintenant que déclinait l'astre solaire. Ce coucher de Soleil, transfigurait la wyverne et ses écailles, à l'instar de lame de rasoir hors normes, viraient au rose pâle. Que d'enchantement ! Tant et si bien que Nargulg en oublia leurs protégées, pour son plus grand bien. Ici et maintenant, l'on ne contemplait qu'une Wyverne soumise à l'appétit le plus total, aussi dévorait-elle de ses yeux noir de jais les terrifiants serviteurs de la divine cause. Enfin. Après tout ce temps. Nargulg ne l'avait plus vécu depuis le combat contre Dante... Cette sensationnelle impression et aveu d'une folie prégnante, de celle qui le poussait à se croire observé par les divins tyrans lorsque sa vie et son âme furent en péril. Nargulg ne communiquait plus avec le porteur de démon, quand bien même avertissait-il de la menace ailée autrement plus marquante que la clique d'Edrir. Ah ça, la cervelle d'orc eut tôt fait d'éjecter ces pouilleux de son ordre de priorité. Entretenir la divine symbiose requérait d'effacer toutes les pensées superfétatoires, ne subsistait alors que le plus bouillonnant des désirs, celui d'une lutte sans merci à laquelle se donner corps et âme.

    Les pognes du tueur glissèrent le long du manche de sa lance pour la saisir convenablement, l'arrachant au froid et plat domaine des rocheuses duquel il défiait la wyverne du regard. Les cimes rocailleuses faisaient une belle arène, une place de choix pour susciter l'ire de la créature ailée et contenter les Très-Hauts et nobles Maîtres. L'ultime vocifération du dragon étouffa toute activité de la faune locale sans oublier d'irriter les tympans du tueur conquit par la terrible et outrageusement bestiale présentation, laquelle se concluait alors par l'approche emprunte d'assurance et de battements d'ailes tapageurs du gros lézard. Resserrant son étreinte malgré lui, la tige boisée de son arme du moment n'en fut que fragilisée. L'impatience alimentait des excès contre productifs jusque dans les moindres détails, et cela, Nargulg l'ignorait. Peu enthousiaste à l'idée de faire don d'une quelconque initiative à la fière créature, il marcha précipitamment pour s'éloigner de Dante. Puis son haleine embuée d'échapper au-devant sa paire de crocs proéminents d'orc. Bien, la merveille de sauvagerie garda un œil sur l'orc à la démarche patibulaire, car chacun de ses pas fissurèrent le terrain rocheux, signe avant-coureur que Nargulg allait charger la bête de toutes ses forces. Une flexion de genoux plus tard de la part du géant vert, le dragon à la denture des plus terrifiantes entreprit de fondre sur l'orc et le gober au passage. Tant mieux belle bête, il n'en attendait pas moins d'elle et d'une puissante poussée, les cuissots du tueur l'élancèrent avec fracas dans l'horrifique valse aérienne, au dépens du sol rocailleux défoncé dans la foulée. Lance au-devant, Nargulg escomptait pourfendre la gueule de l'animal de part en part. Ridicule. La Wyverne n'était pas à amalgamer aux innombrables victimes du tueur, c'est-à-dire faibles et sans valeurs. Que nenni ! Ce premier contact physique engendra un choc assourdissant, propre aux collisions destructrices que trop rarement vécu entre deux forces de la nature et secouant l'atmosphère montagneuse. La lance, sans effet, est réduite en miettes, laquelle échappa aux doigts d'un colosse obstiné de soumettre l'animal à l'entrave de quelques façons que ce fut. S'il n'était pas certains que la wyverne fut blessée lors de ce début d'hostilité, l'agitation générale et la perte de coordination de ses impressionnants battements d'ailes la contraignit à l'atterrissage forcé.

    Une chute plus qu'un atterrissage en vérité et, dans leur dégringolade conjointe, le tueur ne parvint pas à se hisser sur le dos du lézard surdimensionné. L'épiderme sanguinolent par tous les pores, le bras gauche perforé d'une tripotée de plaies à vif. Furie et outrance vidèrent toute l'énergie de ce membre endolori au-delà du raisonnable. "Une épreuve d'un tout autre niveau" avait prévenu Dante. Et comment qu'il visait juste le bougre de cornu. Mais l'épreuve prenait un tournant d'autant plus catastrophique dès lors que le dit bras du mastodonte fut prisonnier de l'ignoble rangée de crocs d'une bête toujours plus affamée. Elle écrasait Nargulg de tout son poids à même le terrain plat et les tentatives de lui arracher le bras par à-coups ne furent suspendues que par la force d'une poigne totalement verrouillée sur une des cornes auréolant le crâne de la créature. Une situation encombrante à n'en point douter, pour lui comme pour la wyverne. Pas question, pas question, pas question ! Nargulg refusait d'échapper aux griffes de l'animal au prix de son bras. Ce cruel dilemme, il le rejeta, son corps était trop important pour accepter un tel sacrifice. Finir estropié ? Et puis quoi encore ? Il enrageait d'une situation désespérée. Oubliant jusqu'à l'existence même de l'oni, puisque exclusivement tourné vers lui - même et la menace ailée. Ne demeurait plus guère que les divines moqueries trouvant écho dans la caboche amoché d'un orc cloué au sol, collé à la wyverne soumise à l'immobilisme par la force du seul bras encore fonctionnel. Non, Nargulg ne permettrait pas qu'elle en réchappe. La régénération attendra que sa force surhumaine eût épuisé le bestiau qui ne lâcha pas prise. L'horreur, cette monstruosité possédait une mâchoire des plus solides, sans blague. Dans l'attente d'une éventuelle - et inespérée - perte de vigueur des mécanismes de cette affreuse gueule refermée sur lui, la pression qu'il exerçait nourrit la fureur de la wyverne autant que son propre sang l'abreuvait. Lasse, peut-être vexée, elle entrouvrit la bouche non par bonté, mais bel et bien pour démolir de son souffle ravageur et glacial celui qui résistait vaille que vaille à son appétit vorace.

    La grossière et répugnante cage faite de crocs terrifiants s'ouvrit donc, cela aurait pu rassurer Nargulg. Au lieu de ça, il vit sa fin arrivée quand furent ostensibles les volutes givrées parfumées d'une haleine fétide. Sang et sueur, savoureuse crainte d'une mort prématurée. C'eut été une conclusion adéquate pour celui qui fut frappé du sceau de la barbarie depuis l'aube de son infâme existence. Aucun regret, il mourrait comme il avait vécu : dans la sauvagerie la plus totale. Ses Maîtres de persécution, divinement cruels, seuls dignes de son absolue allégeance, ces Huit - là. Jusqu'au bout, même devant le funeste destin qui s'apprêtait à le consumer, l'abominable Nargulg renouvela silencieusement son serment de fidélité aux fabuleuses entités qui ravagèrent le monde à chaque réapparition.
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  • Mar 4 Avr - 19:02
    Dévotion
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    Les deux bourreaux se retrouvent donc face à une créature aussi iconique que terrifiante. Les Wyvernes, cousins éloignés de la glorieuse race disparue des Dragons. Puisqu'il ne reste que très peu de spécimens encore vivants, on pourrait maintenant croire, et à raison face à cette ombre menaçante voltigeant au-dessus de leurs têtes, que les Wyvernes règnent en maître dans les cieux en l'absence de leurs grands cousins. Difficile d'imaginer un autre prédateur capable de contester l'autorité de ce lézard ailé dans son habitat naturel, il faudrait être complètement idiot ou suicidaire. Mais c'est exactement ce que sont Nargulg et Dante, incapables d'ignorer un combat digne de ce nom. Le vent se plie à la volonté de ses puissantes ailes pendant que des rugissements à vous en faire glacer le sang résonne contre les parois rocheuses des montagnes environnantes. Pendant que l'astre solaire et sa lumière déclinent petit à petit dans le ciel, c'est la tension de l'affrontement à venir qui elle grimpe en flèche. Un frisson parcourt la colonne vertébrale de l'Oni en aperçevant ses écailles bleutées, virant parfois à un rose pâle. Sublime virtuosité que celle de la nature capable de rendre ce monstre mortel presque agréable à regarder.

    Posant sa paume de main sur le sol rocailleux de l'arène choisi pour cet affrontement au sommet, le chevalier errant se redresse de toute son imposante musculature. Brandissant la lame noire dont il est le gardien et en y déposant la face non tranchante contre son épaule. Son regard sombre toisant le ciel et les mouvements circulaires de la créature qui parade fièrement dans le ciel en attendant une ouverture pour fondre sur ses proies du jour. Dante n'est pas assez arrogant pour se croire prédateur dans une telle situation mais cela rend ce sentiment encore plus grisant. Pour sûr, que c'est un défi bien différent que quelques merdeux se prenant pour des guerriers en pillant et massacrant des villages sans défenses. Edrir et sa bande peuvent bien attendre encore un peu. Qu'ils profitent de ce répit que leurs offres l'Orc et l'Oni pour se préparer à leur arrivée car après cette Wyverne, si tant est qu'ils survivent, ces salopards de bandits sont les prochains sur la liste. Mais pour le moment, Dante n'a que son adversaire du moment en tête et ils ne seront pas trop de deux pour relever ce défi. L'Oni pose silencieusement ses yeux sur son compagnon de route qui prend le temps d'adapter ses prises sur sa nouvelle lance. Il n'aurait pas été contre le fait de parler stratégie avec l'Orc mais il se doutait déjà que ce n'était pas réciproque. Le manque de communication entre les deux tueurs va rendre l'affrontement beaucoup plus difficile pour sûr. Et donc rendre la chose encore plus intéressante. Dante laisse donc l'initiative au barbare à la lance, à moins que ce soit plutôt la Wyverne qui se décide enfin à venir assouvir sa faim et ses pulsions meurtrières. Ils n'attendent pas bien longtemps pour le savoir car quand le gros lézard se met enfin à réduire la distance entre eux, Nargulg fait de même. Une autre réponse aurait été surprenante honnêtement.

    Avec un peu de chance, la collision entre ces deux forces de la nature permettra au chevalier errant de profiter d'une occasion pour frapper quand la Wyverne s'y attendra le moins. En attendant, l'Orc impatient s'élance dans les airs en fissurant le sol sous ses pieds. Si cela peut paraître idiot de s'en prendre à une Wyverne dans les airs, et ça l'est en un sens, il serait encore plus stupide de lui laisser l'initiative. Alors l'Orc a bien raison de lui couper l'herbe sous les pieds même si sa tentative a des résultats tout à fait mitigés comme on pouvait s'y attendre. Un choc assourdissant à en réveiller les Divins eux-mêmes se répand dans les Rôcheuses, résultat de cet échange d'amabilité entre l'Orc et la bête. La piètre lance se désintègre, incapable de supporter la violence de la confrontation. Et même s'il n'a pas réussi à perforer l'épaisse armure de cuir de la Wyverne, la créature toujours aux prises avec le barbare Orc s'en trouve largement déstabilisée jusqu'à venir s'écraser sur l'arène rocheuse dans un fracas insoutenable. Parfait, Nargulg a réussi à ramener la créature au sol où elle est le plus vulnérable. C'est un combat acharné qui se déroule devant ses yeux, la Wyverne s'agite dans tous les sens en constatant que l'Orc n'est pas disposé à lui laisser son bras. Par sa force brute et sa volonté, Nargulg tient en respect la monstruosité qui fini enfin par céder en ouvrant la gueule. Libérant le bras de l'Orc au passage non sans lui avoir entaillé la chair au passage, ce n'est que pour contre-attaquer avec son souffle glacial.

    Et pour ce faire, la Wyverne a temporairement arrêter de se débattre pour garder le colosse verdâtre dans sa ligne de mire. Grave erreur que d'avoir oublié la présence de Dante qui, comme un lion tapi dans la savane, attendait sagement son heure pour frapper un grand coup. Fléchissant les genoux, Dante se propulse rapidement vers le monstre en une seule impulsion puissante et assourdissante. Transperçant son armure écailleuse et l'empalant violemment à la gorge de la pointe de sa lame noire assez grande pour ressentir de l'autre côté. Si vous pensiez encore que ce n'était qu'un combat en un contre un, c'est bien mal connaître l'Oni qui n'a aucune intention de laisser toute la gloire à l'Orc. Nargulg a joué son rôle à la perfection mais l'Oni ne compte pas le laisser à cette mort certaine. Il a encore besoin de lui, vivant et de préférence avec ses deux bras encore en état. Par ailleurs, les deux tueurs ont encore un combat à terminer et ça l'Oni ne l'oublie pas. Hors de question de gagner contre un Nargulg diminué d'un bras, il veut l'affronter à son plein potentiel dans un duel dantesque qui fera trembler le Sekai et dont on parlera sur des générations.

    Un coup chirurgical et d'une violence inouïe qui va passer l'envie à la Wyverne de cracher son venin de glace. Dans un râle d'agonie, Nargulg ne se fera asperger que d'un torrent d'hémoglobine dilué dans une bave nauséabonde. Est-ce suffisant pour abattre une créature de cette taille ? Oh que non, Dante n'a fait que l'énerver davantage en réalité. La Wyverne se met à se débattre toujours plus férocement pendant que l'Oni tente de la maintenir près du sol. De son long cou flexible, le monstre tente d'attraper le chevalier errant dans sa mâchoire difforme et tranchante, celui-ci restant tout juste à bonne distance de sa gueule pour éviter le drame. Puis, lors d'une nouvelle tentative ratée du monstre, il se saisit fermement de l'une de ses cornes sur la tête d'une main pour l'empêcher de reculer. De sa main libre qui se transforme en un poing rageur, il assène un uppercut tout juste sous la mâchoire de la Wyverne là où ses écailles ne la protègent pas ou très peu. Relâchant sa prise par la même occasion, la créature se dégage de force de la mêlée en tournant le dos aux deux guerriers. La lame noire toujours plantée dans la gorge, la Wyverne semble vouloir s'enfuir, c'est en tout cas ce que Dante pense naïvement. Le lézard ailé tourne sur lui-même, non pas pour s'enfuir mais pour prendre de l'élan et quand l'Oni s'en rend compte, il est déjà trop tard. La queue recouverte de piques pointues comme des lances s'abat comme un fouet meurtrier sur le flanc du cornu qui se retrouve à voltiger à travers l'arène rocheuse.

    Quand l'Oni frappe le sol dans sa chute, il s'enfonce progressivement à l'intérieur en dérapant sur plusieurs dizaines de mètres jusqu'à atteindre le bord d'une falaise dont il se saisit au dernier moment pour s'éviter une chute mortelle. Un gouffre sombre, littéralement le néant l'attend sous ses pieds dans un silence moqueur. Et avec un flanc perforé à plusieurs endroits, se hisser à la force de ses bras devient une tâche particulièrement difficile. Expulsant un filet de sang par la bouche dans la manoeuvre, il parvient tout de même à se tirer dans l'arène mais incapable de faire un pas de plus dans un état aussi misérable. Avant qu'il ne soit trop tard, il se concentre sur sa régénération pour arrêter son hémorragie interne et ses blessures les plus graves, s'offrant au moins un peu de temps pour finir ce combat. Le signe d'un esprit dérangé sans aucun doute, et malgré sa fâcheuse position, il se met à sourire comme s'il souriait à la mort en personne avant qu'elle vienne l'enlacer dans ses bras. Pas de doute, c'est pour ces moments-là que Dante est venu au monde.

    Un moment d'extase qui fait frissonner tout son être car il n'y rien de plus jouissif qu'un duel où l'on mise sa vie à chaque instant.

    CENDRES





    Dante parle en #cc6600
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    Nargulg
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 9 Avr - 0:43
    Libéré, délivré... Sauvé ouais ! Tiré de la funeste mélasse en succession à l'initiative du démon des rocheuses, il n'eut point d'incertitude quant à ce qui suit, Dante baignait dans son élément, alors que l'orc au courroux mûrissant était englouti dessous une immonde mixture qui barbouillait sa gueule et diminuait sa vue. Satanée Wyvern. Le dernier dieu l'en soit témoin, Nargulg, fils de Burguk, dépouillera le prédateur et voltigeur de sa fierté patente. En l'anéantissant, tout bonnement. Néanmoins, ce panorama peinturluré de dégueulasserie relevait désormais de la vigueur de l'oni. De cornu à cornu, les bestiaux devraient s'entendre, nan ? D'accord. Effleurant tout en douceur ce bras gauche décharné par endroit, le postérieur enfoncé dans le sol, Nargulg s'octroya un peu de temps pour renouveler les tissus de sa peau martyrisée. Les résultats de cette régénération viendront en temps et en heure, au moins, son bras aminci tenait en place et ne pissait plus le sang. Haletant et témoin des efforts herculéens de l'oni face à la bête, le funeste Nargulg passa un bout de ses loques par-dessus sa tronche et, dès que le tissu humidifié de crasse tomba, il pu admirer le duel dans toute sa splendeur. Jouissait - il alors d'une vue imprenable, embellie de l'interminable déclin solaire et finalement sublimé de zébrures nuageuses assombrit au fil des secondes. Dante bataillait avec tout le panache d'un authentique barbare, d'ici, le monstre tout de vert entendait la mâchoire et les crocs de l'animal azuré succomber, non sans craquer, à l'assaut du sympathique et non moins furieux oni. Sujet à l'inaction contemplative, un moment suspendu qu'il s'infligeait par obligation faite à la régénération, la joie ineffable du tueur errant étirait ses babines jusqu'aux oreilles. Les récents faits et gestes du démon des rocheuses amplifièrent l'inextinguible soif d'un combat à mort entre eux deux, car la mort faisait bonne arbitre et les dieux seraient aux premières loges de ce face - à - face prédestiné. Nullement motivés par la haine, dépouillés de quelconques dédains, du respect seulement et pourtant ce duo se foutra sur la gueule, tôt ou tard. Cette volonté mortifère allait contre tout bon sens. Foutaises ! Le bon sens n'existait pas pour ceux - là. Le conflit les guidera et c'est ainsi qu'ils toucheraient les divins maîtres. Horreur et fantasmagorie titillaient le trop prononcé goût de la victoire de Nargulg, goût qui se métamorphosa en un soubresaut instinctif afin de pousser monsieur à se tenir debout. Coïncidence, l'énorme lézard éjecta Dante du champ de vision à coup de pirouette dévastatrice. Pensait - il que Dante fut en péril dans une chute sans fin que l'orc vagabond démarra en trombe, direction la Wyvern.

    Le dragon n'était plus au sommet de sa forme, sa majesté intrinsèque chut au dernier croisement de regards. Sévèrement atteinte au cou par la lame noire, contrainte de se défendre à la surface et affectée par l'ultime coup de poing de Dante, l'affreuse créature était vulnérable. Bonne pour la casse, elle allait mourir qu'on se le dise. Pourtant, son hurlement tonitruant, vicié de gargouillis, retentit de plus belle. Un geste d'intimidation qui ne prendra pas racine chez Nargulg loin s'en faut. Excité par le regain de tension, il pressa le pas avec toute la lourdeur qu'on lui connaissait bien. La finasserie ? Non, merci, ce n'était pas le moment ! Le mastodonte possédait suffisamment de force pour oblitérer la wyverne qui redoubla d'effort au-devant d'un sort connu d'avance. Acculé, un tel bestiau n'eut d'autres solutions que de céder à la frénésie. Les coups de gueule claquants, chicots contre chicots, furent légion et son cou à la souplesse hors du commun s'avérait être un lasso redoutable. Pas cette fois. Non ! Pas cette fois ! Finalement, le colossal lézard était prévisible et Nargulg n'allait pas le louper. Arrêtons - nous un instant, profitons de cette halte dans le récit qui chatouillera sous peu le rocambolesque, ou autre chose... Le dernier décalage du tueur, fruit d'une vulgaire et simplissime virevolte sur lui-même, déclenchée mécaniquement depuis ses appuis glissant sur la pierraille, attire trop près l'infecte gueule du machin qui ne vole plus du tout. Cette mâchoire, close et amochée, rage de l'absence de prise et, cette même rage s'immortalise sous nos yeux, à mi-hauteur de l'orc. Délicieux aveu d'impuissance, n'êtes-vous pas d'accord ? Quand cette histoire reprendra, Nargulg n'aura pas l'opportunité de savourer la crainte de l'être qui vacille, tout ira trop vite, tant pis pour lui.Le temps reprend son cours. La quille droite de l'orc s'envola, avide de percussion elle heurta le dessous d'une mâchoire précédemment fragilisée par le camarade Dante. L'air ambiant s'alourdit, pas un bruit, plus de hurlements intempestifs. Une seconde de calme, puis, le vacarme. Aucun élément de l'affreuse tête ne survécu au choc gargantuesque qui pétaradait toujours. Le ciel était rouge, rouge ! Aussi rouge que la fontaine sanguinolente qui fuitait du cou de feu la wyverne, provisoirement debout et sans tête. Assez rigolé. Dans ce combat la bestiole avait tout perdu, son éclat, sa fierté et la vie.

    - Que ça te serve de leçon.

    Un peu con de parler à une bête crevée, mais passons ce détail. Soufflée par le dernier coup, l'épée noire valdinguait à proximité de Dante qui avait miraculeusement survécu. "Miraculeusement" pas vraiment non. Il était balèze voilà tout. Victoire ! Jouissance et réjouissance se confondaient en un tout indissociable, révélées au sortir de sa gorge, l'orc riait méchamment à l'approche du dernier cornu sur place. Force est de constater l'état déplorable de Dante, malgré tout enjoué. Excellent, ils étaient toujours sur la même longueur d'onde à ce niveau. Néanmoins, la nuit tombera sous peu et Dante était dans un trop piteux état pour marcher, pour le moment. La situation était... Critique. Ils laissèrent de côté leurs protégées pour bagarrer, leur incombait - il justement de se magner pour les retrouver fissa. Alors pourquoi ce sentiment désagréable d'emmerdes qui n'en finiraient plus ? Nargulg fixa Dante, de face, non pas inquiet, déconcerté plutôt. Soudain, la révélation d'un impair éclata au fin fon de son ciboulot. Bousculé, qu'il était par l'affrontement grandiose qui eut lieu au sommet des rocheuses, l'orc négligea l'odorat, ce pilier qui lui valu d'être un traqueur efficace et favorisait sa survie en milieu hostile était délaissé depuis trop longtemps. Tout cela, il le comprit au discret mouvement de tête du démon des rocheuses. Ouais. Il y avait une couille dans le pâté.

    Résolu à détourner son attention du cornu, l'énorme Nargulg vira de bord sèchement et ainsi sa vilaine tête resta en place. Une éraflure souillait brusquement sa gorge d'un filament pourpre qui glissait timidement. Une telle hache à double tranchant, maniée d'une seule main qu'à moitié couverte d'étoffe brune et ne dissimulant pas du tout les épais doigts aux ongles griffus. Les dernières lueurs du jour survivaient tant bien que mal à l'inéluctable avancée de la nuit et révélaient une plaque métallique parsemée de pic du même alliage, privé de fioritures. Un brassard de fer, rien de moins, dissimulait l'avant-bras élastique. Moins vert que gris, terne pour ainsi dire. La malveillance dominait sans partage ce soir-là. Soit. Le dépeçage de la Wyvern attendra. L'énorme labrys, prolongement d'un membre distordu et malléable à volonté, repartait aussitôt que l'offensive fut évitée de justesse en griffant le par terre rocailleux, un murmure grinçant sifflait au passage de l'arme menaçante.

    - Dante ! Bouge ton cul merde !!

    Gronda Nargulg. Si l'oni n'était pas en bonne forme, la situation de l'orc n'était guère davantage enviable. Son bras gauche ensanglanté, éteint, la dépense d'énergie en l'espace d'une demi-journée, tout chez Nargulg était frappé du mal de la diminution, consciente et grandissante. Il devra composer avec ce qui subsistait de force pour lutter. Soudain, une voix forte et pénétrante portait le répugnant bas - parlé jusqu'aux esgourdes de nos champions malmenés.

    - Dent... TEEEE ! GYAHAHAHA ! NAAAARGUUUULG !! Comment tu fais pour garder ton sérieux ?! Fricoter avec les SUURFAACHIIEN !... Leurs noms ridicules là !! T'as perdu les pédales pov' con ! BÂÂTAAARD de traître ! Crève, crève, crève, crève ! CREEEEEVEEEUUH !!!

    À la laideur du verbe, frisson et colère basculaient dans un cocktail explosif avalé et recraché par la furie du clan.

    - Moi ! Urzupha !! J'vais vous faire bouffer les couilles par le cul ! Vous éviscérer ! T'entends COOoNNnaaAAARD ?! WRRAAAH !!
    Urzupha en image:

    Urzupha. Une orc, vous l'aurez deviné. Presque aussi haute que nos géants, non pas aussi lourds néanmoins. Elle réclamait vengeance et meurtre, déballait avec assurance ce qui la caractérisait dans son essence la plus pure : malveillance et sadisme. L'atrocité pour l'atrocité. Ne cherchait - elle qu'à déguster la vie au dépens des autres ? Et comment ! Était alors porté au pinacle l'idéal d'un désordre complet, pour que la barbarie fasse loi. Elle était ce reflet trouble de ce qu'avait pu être Nargulg, autrefois. Les choses avaient changé depuis lors. L'avènement d'une ère forgée par des orcs aux passions génocidaires, un désir oublié pour Nargulg, une volonté tenace chez Urzupha. Lui, pouvait se contenir, faire preuve de tempérance et Dante avait fortement participé à cela. Elle ? Il faudra la soumettre ou la tuer. Dans un cas comme pour l'autre, la force était à employer, car, à l'instar de Nargulg, la clémence n'était pas son dada.

    Forte et en pleine possession de ses moyens, Urzupha, baignée des derniers éclats du jour, se révéla totalement. Une longue chevelure fuligineuse flottait derrière ses larges épaules, elle coulait le long de son dos jusqu'à l'en tapisser le musculeux séant. Car du muscle, ce corps tonique en développa la totalité. Sans rivaliser avec ceux de notre duo, franchement, en un coup d'œil éclair, on comprenait qu'il ne fallait pas lui chercher des noises. Le visage anguleux, garnit de pommettes saillantes, était surmonté d'un regard qui tue. Blancs ! Ses yeux étaient d'un blanc éclatant, desquels on ne distinguait que difficilement l'iris argenté, infecté par le vice et l'animosité perpétuelle. Outre la flopée de tatouages tribaux qui cerclaient tant le cou que les bras et les cuisses. D'autres encore s'immisçaient sur l'écorce cisaillée de ses hanches volumineuses, et ce, jusqu'à l'aine. Insignifiants. Ces marquages étaient bien peu de choses en comparaison des innombrables hachures ayant échancré sa peau. Oh, des cicatrices, elle en avait des tonnes. Sur la gueule, elles fendaient autant les joues que ses lèvres. Sur le dos, la poitrine... En bref : PARTOUT ! Cherchez plutôt un recoin épargné de ces stigmates puis revenez me voir.


    C'était une guerrière impitoyable et peu vêtue qui défia les divinistes. Postée à moins d'une dizaine de mètres, la sauvagesse étira le tronc de son corps qu'elle tritura dans tous les sens, indéfinissable. L'ombre crût alors et le squelette d'Urzupha produisait des bruits secs, craquements sur craquements. Ce spectacle de dislocation frisant la vision cauchemardesque vint à son terme et la femelle, langue, au-dehors, mima un geste universellement compris : l'égorgement.

    La nuit tombait enfin et le rire pervers de l'ennemie ponctuait la salve de coup de hache tombant des cieux noircit. Elle visait Dante et soumit Nargulg à un rôle de protecteur qu'il ne pouvait pleinement assumer sans risquer d'en prendre une. Cependant, il s'y tint coûte que coûte. Des retrouvailles au bord du précipice, la mort aux aguets, qui dit mieux ? Une infinité de balancements ininterrompus et esquisses circulaires du bras difforme étaient étendus par-dessus eux et savamment dissimulés. Ouais. Là-haut fût la menace. Sentant la fatigue poindre le bout de son nez, conséquence naturelle du dernier combat, un second affrontement trop long était à éviter. Urzupha le savait, tout ce temps, elle observa le duo lutter contre la Wyvern, attendant son heure de gloire pour frapper au pire moment, pour eux. C'est pourquoi, elle cherchait l'épuisement total de Nargulg qui dévia ses assauts en agitant son glaive brisé. Putain qu'il avait bien fait de le garder celui-là. Hélas, c'était autant d'efforts pour peu de résultats, coincé dans ses mouvements défensifs, le tueur errant rengaina l'épée. Cette seule main fonctionnelle servit à attraper le manche de la hache abattu sur lui. Nargulg endura le tranchant et une plaie de se matérialiser à même le trapèze supérieur gauche. Heureusement, retint-il la chute de l'instrument de mort, sans quoi il serait découpé en deux.

    - URZU !...

    -TA GUEEEUUULE !!

    Elle l'interrompit sitôt qu'il l'avait ouvert et la fureur d'Urzupha de toucher l'apogée, dès lors qu'elle actionna la rétractation de son bras malléable. Nargulg, cette enclume de muscle, favorisa naturellement la venue au corps-à-corps de celle qui fut, autrefois, sa favorite. Puis, quand elle décolla à tout berzingue telle une flèche, notre orc libéra la hache qui rejoignit aussitôt sa terrible manieuse, parée à lui rentrer dans le lard. Ce poing, il en avait foutrement besoin pour tabasser la gueule de la mauvaise. La main, recroquevillée, partait pour heurter et enfoncer la face de l'autre givrée. Connerie ! La vicieuse Urzupha évita le gros des dégâts en altérant la longueur de son cou. Tout au plus remportait - elle une éraflure - qu'elle collectionnait - sur la joue. Nargulg échoua et cet échec avait la saveur d'un coup de genoux ravageur, lequel broya instantanément le pif du mâle. Sonné, l'infâme tueur perdit l'équilibre et s'écroula. La situation l'échappait, le fil de ses pensées s'emmêlait pour se perdre en totale confusion. En face, debout, fière et sûre de sa victoire. Cette géante-là jubilait du malheur du verdâtre fanatique.

    - Trop faibles. Trop vulnérables. Prépare - toi à mourir, pourceau. L'autre y passera après toi et je lui réserve...

    Les yeux d'Urzupha, miroir d'une âme corrompue dès la naissance, fusaient de perversité jetée à l'encontre de Dante l'immobile. Puisse-t-il avoir suffisamment récupéré parce que la meurtrière, qui léchouilla sa hache empourprée des fluides de Nargulg, le dévorait du regard. Ça n'augurait rien de bon. Pas vrai ?

    - ...Une fin mémoRAAAAABLEE !!

    Le cou d'Urzupha fit plusieurs tours sur lui-même tandis que la réplique se perdait en écho sur les hauteurs du monde rocheux. Désormais, la ravagée du ciboulot lattait le plus minable des verdâtres jusqu'à le repousser au bord du vide, à croire que les dieux voulaient à tout prix qu'orc et oni retiennent tout deux cette expérience effrayante. Cependant, la furie fit une erreur en poussant le vice jusque-là. Roué de coups de pieds plus que découpé en rondelles, Nargulg parvint à fuir les délicats bras piégeur de la léthargie, en plus de se cramponner à l'extrémité du plateau. Un gouffre béant, une falaise plus précisément. Le grand vide attendait d'engouffrer le colosse. Urzupha toisait son vis-à-vis plus bas que terre et dans un ultime geste de torsion corporelle hideux, elle susurra au creux de l'oreille d'un orc au bout de sa vie.

    - Kahl, l'ogre bleu du Reike, te salue.

    Kahl ? C'est quoi ces conneries ?! Qu'est-ce qu'il avait à voir dans cette foutue histoire putain ?! Cette débile arborait un sourire narquois et mit fin à l'échange avec toute la haine du monde. Au dernier moment, avant que le talon de la barbare n'écrasât les doigts pourris d'engelure de l'orc avili, ce dernier lâcha prise, désormais en perte dans l'abîme, il s'époumona.

    - UURZUUUPHAAAAaaa !!!

    Hors du champ de vision de la détestable femme, Nargulg freina la chute en incrustant de force ses doigts dans la paroi rocheuse. Les ongles du vagabond s'arrachaient et bien vite, c'était une main à la peau absente, dont la chair fut en lambeau, qui assurait la survie du géant. Des palpitations le secouaient et sa cage thoracique d'encaisser une respiration saccadée. Régénération, régénération, régénération ! L'orc en nage, maculé de son sang et celui des autres, misait tout sur cette capacité hors du commun. Il remontera et infligera une sévère correction à cette... ARGH !! Colère et frustration, un tempérament de feu dévastait la santé mentale de Nargulg qui, faut le dire, n'avait pas la lumière à tous les étages.

    - Nargulg ! Est MOOOORT ! HAHAHAHAA !

    Le bas - parlé, constamment vomit par la créature maléfique, elle s'adressait de la sorte à Dante. Elle pensait et taillait le bout de gras dans le noir dialecte plus souvent qu'en commun, car ce dernier était... Fade. Impropre à son quotidien révoltant. Le bras droit d'Urzupha, ondulatoire tel un serpent, agitait la hache rougit dans toutes les directions. Égouttant l'arme de cette hémoglobine, provenant du seul type qui l'obnubilait encore et qu'elle disait mort avec joie. Finalement, elle réduisit la distance avec le porteur de démon. Enivrée par le breuvage de la victoire, coulait en elle l'appel du coït, une pulsion bestiale à combler pour fêter la dégringolade de l'orc qu'elle adulait tant.

    - Bande mou et tu seras un cadavre méconnaissable. Dante !

    Elle pouffa bruyamment et plissa ses yeux ivoirins, reluquant l'oni de bas en haut jusqu'à interrompre sa course à l'observation perverse sur la croix que le cornu portait autour du cou.

    - Peuh ! Tu dois même pas comprendre ce que je raconte. TOCAAARD !!

    Elle pourlécha soigneusement ses babines et, intriguée par la personne de Dante, ce camarade de Nargulg, elle s'infligea la langue commune. Quand bien même ses sombres intentions étaient lisibles à son faciès torturé par un mal insensé.

    - On va baiser ici - même. Je te tuerai après ! Aie la décence de me faire grimper au septième ciel, chien !!

    Elle se contredisait d'une phrase à l'autre et son accent à couper au couteau n'arrangeait rien à la scène bordélique.

    - Montres - toi obéissant et je consentirai à te révéler la plus grande peur de mon con de bonhomme. Alors ?!! Réponds !!

    Parée à un second duel à mort, au moindre mouvement suspect du diviniste son arme ira fondre sur lui sans plus d'originalité qu'auparavant. Forniquer et potentiellement clamser, ou bien résister et... Potentiellement crever aussi. Qu'allait choisir Dante ? En attendant, Nargulg faisait de l'escalade, chacun ses problèmes écoutez.
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    Dante
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  • Lun 10 Avr - 17:37
    Dévotion
    Dévotion
    Le chevalier errant dans son état déplorable, est bien incapable de se jeter à nouveau dans la mêlée sans en payer les conséquences. Se rattraper sur la corniche et se hisser à la force de ses bras avec le flanc ouvert et certains organes internes perforés tenait déjà du miracle, qu'on se le dise. Ou plutôt d'une détermination surnaturelle dans son cas. Régénération, régénération... il ne se souvient même pas de toutes les fois où cette capacité lui a tout bonnement sauvé la vie. Ce n'est évidemment pas instantané lorsqu'il s'agit de blessures graves et mortelles mais une fois encore, il aurait été condamné ici-même sans moyen viable d'au moins arrêter l'abondant saignement et de commencer à restaurer ses nombreuses cellules meurtries. Les rôles s'inverses tandis que Nargulg en profite pour prendre sa place au près de l'infâme créature ailée et que Dante est soumis à une position contemplative malgré lui. Quelle connerie, il aurait du voir venir ce vil coup bas. Il a été naïf de croire que son coup d'épée, bien qu'ayant transmis toute sa rage pour venir perforer les écailles puis la chair de la Wyverne, aurait suffit à mettre au tapis la créature. Oh il va s'en vouloir de ne pas lui avoir porté le coup de grâce lui-même. Un monstre aussi terrifiant que majestueux, ce n'est pas tous les jours qu'on a la chance d'en croiser un.

    Il finira pas s'en remettre. Pour sûr, il aura d'autres occasions de prouver sa valeur auprès des Dieux. Il y aura d'autres trophées à rajouter à son palmarès déjà bien garni, si tant est qu'il arrive enfin à arrêter complètement ce saignement à la con qui le tue à petit feu. Compressant la paume de sa main sur sa gigantesque plaie ouverte. Gerbant une nouvelle fois ses tripes dans un bouillon odorant à la couleur très suggestive qui vient s'étaler sur le sol de l'arène, il finit par lever la tête pour ne rien rater de ce duel mémorable qui se déroule sous ses yeux. Il n'en rate pas une miette et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on peut sentir toute la tension entre les deux adversaires qui s'offrent dans un combat mortel à couper le souffle. C'est quand même autre chose que les petites passes d'armes qui se déroulent dans les arènes du Reike. Du divertissement plus qu'autre chose, nul besoin d'un public bruyant pour s'adonner au plus jouissif des combats. La Wyverne est bien diminuée, le coup d'épée de ne l'a pas tué, mais de toute évidence ça ne lui a pas fait du bien non plus. Sans parler de son coup de poing dévastateur à en compresser son sphincter. La créature est en pleine frénésie, violente mais impatiente et donc prévisible. Nargulg se débrouille à merveille, qui l'eut cru qu'un colosse de son gabarit puisse avoir un jeu de jambe aussi fluide. Les ouvertures dans la garde du monstre se multiplient et l'Orc a un dernier décalage ravageur. Dante le devine du premier coup d'œil, c'est déjà terminé. Il lève lourdement sa jambe, arme sa frappe et envoie un coup d'une violence inouïe dans la caboche du sale lézard. Accompagné d'un choc auditif invraisemblable, un écho à en réveiller les Titans eux-mêmes où qu'ils se cachent. Un geyser ! Un gigantesque geyser de sang qui vient recouvrir le ciel et le sommet des Rôcheuses. L'explosion est si forte qu'elle vient propulser des trainées de sang jusqu'à Dante un peu plus loin près de la falaise.

    Quel spectacle grandiose. Une journée mémorable qu'il ne risque pas d'oublier de si tôt. Complètement subjugué par cette œuvre d'art morbide, il n'a même pas remarqué que son épée à valdinguer dans les airs pour venir se planter dans le sol rocailleux tout près de lui. À portée de son bras même, il se saisit de la garde de sa lame pour s'appuyer dessus en essayant de se remettre sur ses deux jambes. Une douleur constante et insoutenable l'assaille et pourtant, il n'affiche qu'une piètre grimace mélangée à un sourire de sociopathe. Faisant traîner la pointe de son épée sur le sol derrière lui, l'autre main qui tente toujours vainement de compresser la douleur sur ses côtes, l'Oni s'avance pour rejoindre le tueur verdâtre. Soudain, le chevalier errant s'arrête sans dire un mot à son compagnon de route. Non pas à cause de la douleur mais bien d'une idée étonnamment lucide qui lui traverse l'esprit. Ils étaient suivis par une Wyverne affamée qu'ils viennent de tuer avec toute la brutalité dont ils sont capables. Il devrait être soulagé, non ? Alors pourquoi a-t-il l'impression que les emmerdes ne font que commencer ? Quelque chose ne va pas. Dante a été négligeant, quelqu'un d'autre était sur leurs traces.

    Tout s'enchaîne vraiment très rapidement alors que Nargulg a un réflexe inhumain pour réussir à garder sa tête sur ses épaules. Le reflet d'une énorme hache à double tranchant vient s'abattre sur les deux croyants. Des ongles acérés, des gantelets métalliques et quelques vêtements d'un tissu léger. Une longue chevelure brune mais surtout ce qui attire son attention ce sont ses membres élastiques presques difformes qu'elle utilise pour gagner de l'allonge et une vivacité mortelle. L'Oni, constamment sur ses gardes d'habitude, est très largement surpris par cette soudaine intervention. Et il ne se remet à bouger que lorsque la voix rauque de Nargulg atteint ses tympans. Malgré la douleur, le cornu se remet sur ses appuis et tente de mettre de la distance avec l'indésirable guerrière. Fais chier, elle n'aurait pas pu choisir un pire moment pour tomber sur eux. Et c'est exactement pour ça qu'elle tente sa chance maintenant. Elle a attendu qu'ils soient diminués par le combat contre la Wyverne pour venir ramasser les miettes. C'est lâche, mais dans un combat à mort tous les moyens sont bons pour ne pas être celui qui trépasse. Même Dante, cet imbécile qui marche à l'honneur, respecte ça.

    Une Orc, encore une fois comme s'il en avait pas déjà assez avec le bon Nargulg, s'impose à eux. Une guerrière, une barbare dans le plus gros cliché qu'on pourrait faire du tueur sanguinaire et bourrin. Ce n'est pas Dante qui va dire quoi que ce soit à ce sujet ceci dit. Une musculature surdéveloppée et impressionnante, Dante devine facilement que c'est pas le genre de donzelle à qui il faut venir taper sur les pieds. Au risque de te faire taper sur la gueule en retour. Cette voix forte qui est la sienne, se met à résonner contre les parois rocheuses des montagnes environnantes. S'exprimant dans un dialecte sauvage que l'Oni est incapable de comprendre. Il croit entendre son nom et celui de Nargulg mais outre ses quelques cris de rage intimidants, le reste est hors de sa portée. Ce n'est pas le cas du discret Kar'ath qui a quelques vieilles connaissances dans cette langue maudite qu'est le Bas-parlé.

    Dante tente de profiter de chaque seconde à mettre au service de sa régénération. Se lancer tout de suite dans un second combat ? Dans son état ? Suicidaire et il en a bien conscience. Alors, quand Urzupha s'élance à nouveau sur les deux croyants, il tente tant bien que mal d'esquiver et de maintenir une certaine distance avec la traqueuse Orc. Honnêtement, il est bien aidé par Nargulg qui se met souvent en opposition pour se protéger et dévier la hache d'Urzupha avec sa pauvre glaive brisée. Merde, s'il avait su, Dante aurait évité de la casser pendant leur combat mais bien sûr l'Oni ne dispose pas de capacité de divination. Vous le voyez le grand cornu, caressant une boule de cristal et récitant des phrases incompréhensibles pour tenter de voir l'avenir ? Parce que pas moi. Pendant que Nargulg réussi à se saisir du manche de la hache de l'autre folle, non sans se faire une jolie entaille qui va laisser une trace. Dante lui doit réprimer le besoin de cracher un autre caillot de sang par sa vilaine gueule en posant un genou au sol. C'est vraiment pas le moment de se reposer là, totalement soumis à l'impuissance de son corps meurtri. Il regarde l'affrontement du coin de l'œil, le temps d'enfin réussir à récupérer une partie de ses capacités.

    Nargulg va devoir s'en sortir sans lui pendant encore quelques instants mais la vérité c'est qu'il est tout aussi épuisé du dernier affrontement. Face à cette géante endiablée en pleine forme et qui carbure à la rage. C'est qu'elle ne s'arrête jamais de gueuler en plus, elle va finir par lui donner un sacré mal de crâne à force. Non, Nargulg dans son état n'est visiblement pas de taille et Dante, pour le moment, n'est d'aucune utilité. Le colosse finit au sol à la suite d'un coup de genoux meurtrier, celui-là a dû être terrible à encaisser. En plus de savoir manier son énorme hache avec une seule main, elle sait aussi se battre. Pas surprenant de la part d'une Orc, c'est vrai. Cette espèce-là est née dans la violence, vivant pour la violence et mourant dans la violence. Somptueux, Dante commence à croire que son âme n'a pas été déposée dans le corps du bon nourrisson à sa naissance. À nouveau, il ne comprend rien à ce sombre dialecte et aux paroles échangées entre les deux amants. Drôle de façon d'exprimer son amour d'ailleurs, c'est sûrement très propre aux Orcs. Néanmoins, il croise le regard de la traqueuse qui se met à essuyer le sang de sa hache avec sa langue. Et ce regard-là, il ne l'aime mais alors vraiment pas du tout. Un frisson de gêne parcourt sa colonne vertébrale alors que les deux Orcs se remettent à exprimer leur affection mutuelle. Les assauts sadiques d'Urzupha reprennent avec des écrasements de têtes et des coups de pieds effroyables jusqu'à pousser Nargulg au bord de la falaise.

    L'Oni plante sa lame dans le dos et tente à nouveau de s'appuyer dessus pour se redresser. La situation est catastrophique et il est hors de question que tout s'arrête là. Et s'il doit mourir, il mettra tout ce qu'il lui reste dans ce dernier combat avant de rejoindre les Dieux. Mine de rien, tout le temps qu'à perdu Urzupha à prendre un plaisir malsain à latter la gueule de Nargulg, c'est du temps que Dante a utilisé pour se remettre sur pieds. Depuis la fin du combat contre la Wyverne, sa régénération carbure à plein régime et si la douleur ne disparaît pas pour autant, le saignement a cessé depuis quelques instants. Il a repris quelques forces et il est maintenant capable de se défendre plus ou moins convenablement. Ce qui n'est pas le cas de Nargulg qui dégringole de la falaise dans un hurlement strident. Ce qui par la même occasion, n'annonce rien de bon le concernant. Dante est le prochain sur la liste et il le sait parfaitement.

    Il soulève lourdement sa lame qu'il dépose contre son épaule, reprenant son souffle et un semblant de cardio pendant que la traqueuse presque dénudée s'exclame de joie face à sa petite victoire. Si au moins il pouvait comprendre les mots qu'elle lui crache à la gueule alors qu'elle se lance soudainement dans sa direction. La voix grasse et moqueuse de Kar'ath se met à retentir tout près de l'oreille du cornu, car l'engeance démoniaque enfermée dans l'épée n'a aucun mal à comprendre les paroles perverses de la traqueuse Orc.

    « AHAHA ! Elle est parfaite. Complètement mon genre de femme. »

    Putain de psychopathe. Urzupha autant que Kar'ath, pour sûr qu'ils se trouveraient une attirance réciproque. Ce n'est pas les points communs qui manquent. Enfin, Urzupha daigne prononcer quelques mots dans une langue que l'Oni connaît. Et... attends, quoi ? Il arque un sourcil et penche légèrement la tête sur le côté, d'une stupéfaction certaine sur le visage parce qu'il vient d'entendre. C'est bien la première fois qu'on lui fait des avances tout en menaçant de le tuer. Enfin, des avances, on a déjà vu plus subtiles. C'est original et il serait presque tenté d'accepter cette généreuse proposition. C'est en tout cas ce qu'il veut lui faire croire en prenant tout son temps pour lui répondre. Vous savez, prendre son temps pendant qu'il régénère ses blessures. Et qu'est-ce qu'elle lui raconte ensuite ? Son con de bonhomme ? Mais... Oh. Voilà qui explique bien des choses notamment le pourquoi Nargulg s'est tiré de son clan de sauvageons. Avec une folle comme ça qui t'attends à la maison, tu m'étonnes qu'il a plus voulu y remettre les pieds.

    « Hmph. J'ai une préférence pour les femmes cornues et discrètes. Toi, tu l'ouvres un peu trop à mon goût. Trop bruyante. »

    Il dévisage la guerrière, un air de défi dans le regard alors qu'il ne quitte plus ses prunelles entièrement blanches. Une provocation qu'il pourrait bien payer de sa vie et comme il s'y attendait, la réaction ne se fait pas attendre. La gigantesque hache s'élève au-dessus de leurs têtes et dans un énième cri de rage résonnant dans la vallée, elle s'abat en direction de la tête de Dante. D'un petit pas sur le côté, d'un jeu de jambe qu'il a volé à Nargulg un peu plus tôt, la hache passe à quelques centimètres de son visage pour venir s'écraser contre le sol. Si vous pensez que Dante ne faisait que perdre son temps depuis tout à l'heure, c'est bien mal le connaître. Il s'occupait de ses blessures, oui. Mais il n'a pas manqué un instant du duel des deux amants. Urzupha est une redoutable guerrière mais elle ne fait pas dans la finesse. Elle s'engouffre dans le moyen le plus rapide de tuer sans réfléchir aux conséquences que cela peut avoir. Ce qui la rend prévisible, d'une certaine manière. Dante est un prédateur calme et observateur, il analyse ses gestes depuis tout à l'heure et il sait déjà comment la traqueuse fonctionne. Est-ce que ça lui garantit la victoire ? Oh que non, suffit de voir son état déplorable, il douille dès qu'il lève le petit doigt. Par contre, c'est une option non négligeable vers la victoire et par extension sa survie.


    Urzupha a fait exactement ce qu'il attendait, le même geste que lorsqu'elle a tenté de découper Nargulg en deux. Il vient de s'offrir une ouverture dans la garde de la dégénérée. Courte, une fenêtre d'une seconde mais suffisante pour envoyer valdinguer son poing et ses phalanges ensanglantées dans les côtes de l'Orc. N'allez pas croire qu'il prend du plaisir à lever la main sur une femme. Quoi que "femme", tout est relatif. Faut voir la bête qu'il a en face de lui. Dante est un grand supporter de la cause du féminisme, oui oui je vous jure. Il prône fermement l'égalité entre les sexes, ce qui implique qu'il s'autorise à lever la main en retour sur Urzupha. Voyez plutôt ça comme de la légitime défense, puis c'est pas lui qui a commencé c'est important de le préciser. En tout cas, le voilà en train de s'échanger quelques amabilités avec la compagne de Nargulg, il lui pardonnera certainement de l'amocher un peu. Il envoit sèchement un bon coup de pied dans la face non tranchante de la hache qui vient de se planter devant ses pieds pour désarmer l'autre folle. En réponse à son coup de poing, Urzupha lui assène une vilaine manchette dans la mâchoire, de quoi lui rappeler qu'il n'a pas n'importe qui en face.

    L'affrontement est d'une violence rare et malgré la force qu'il met dans ses coups, a aucun moment l'Orc ne menace de s'écrouler face à lui. Elle répond même coup pour coup. Ses coups d'épées sont plus lents et l'Orc n'a pas trop de mal à éviter ses moulinets avec son corps élastique qui n'arrêtent pas de bouger dans tous les sens. Elle a du répondant et de la hargne à revendre, ce combat lui donne un bref écho de ce qu'il a pu ressentir pendant son affrontement contre Nargulg. L'Oni, froid et sérieux depuis la première apparition de la traqueuse, affiche à nouveau un de ses sourires grossiers sur ses lèvres. Il prend beaucoup de plaisir, certainement plus que s'il avait accepté la proposition de coït de la traqueuse un peu plus tôt et il ne peut pas cacher la joie malsaine qui parcourt sa large musculature. Pris dans une euphorie grandissante, il a un tout petit moment d'égarement. Minuscule mais suffisant pour que l'Orc lui balance un vil uppercut dans le flanc gauche, exactement là où la Wyverne lui a perforé la peau. Aïe. Celui-là, il ne peut pas l'encaisser sans broncher. Il pose les deux genoux au sol dans un aveu de faiblesse, peut-être le dernier de sa misérable existence. Vomissant encore ses tripes sur le sol, il lâche malencontreusement sa lame dans sa chute qui virevolte en direction de l'Orc.

    Une opportunité, qu'elle pense, maintenant qu'elle n'a plus son hache d'arme. Alors elle étire ses bras et se saisit de la lame maudite avec laquelle elle compte bien mettre fin à la vie de Dante. Stupeur. Malgré qu'elle ait fermement les deux mains sur le manche de l'épée, celle-ci ne s'arrête pas jusqu'à tomber sur le sol un peu plus loin en emportant Urzupha sur son passage. Dans les mains de l'Orc, la lame noire pèse une tonne et l'écrase de tout son poids. Elle n'en est pas la manieuse et elle vient de le comprendre à ses dépens. Elle se retrouve cloué contre le sol, les deux mains bloquées entre le sol et l'épée qu'elle est incapable de soulever ou de bouger d'un centimètre peu importe à quel point elle se débat. Ça, pour être une chance. Un coup du destin qui, enfin, va en faveur des deux croyants. Les deux tueurs ne sont pas passés loin d'une mort vraiment très proche.

    Pendant que Urzupha gueule à plein poumon en essayant de se libérer, Nargulg passe son diplôme d'escalade et Dante douille sévère en finissant de se vider entièrement l'estomac sur le sol. Une scène surréaliste pour un trio qui a de l'avenir.

    CENDRES





    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
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    Nargulg
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    Race: Orc
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    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t225-nargulg-terminehttps://www.rp-cendres.com/t402-nargulg-lienshttps://www.rp-cendres.com/t401-nargulg-chronologie
  • Ven 14 Avr - 21:07
    Un murmure. Celui d'un conciliabule avorté. Kar'ath papota discrètement à l'oreille de son comparse et geôlier, trois fois rien, ce n'était pas grand-chose ni ne méritait d'être mentionné. Cependant, la curiosité de la meurtrière à l'audition affreusement banale n'en fut qu'attisée. Des chuchotis elle n'en récolta aucune information, seulement un presque imperceptible bruit sourd. Inintelligible mais alléchant. Oh, si vous saviez combien posséder une arme qui parle saurait la combler. Fut-ce une hallucination plus qu'une déjection de son cerveau malade, Urzupha la barbare dut se fendre d'un commentaire évocateur d'un caprice supplémentaire.

    - Je rêve ou bien l'épée parle ? KAAAHAHAHAHAHA ! Troooop biiieeeen ! Dis tu m'l'as donne ? DIIIIIIIS ?! Non ! Non ! Surtout, ne réponds pas ! J'ai mieux ! Ce soir, j'te prends la queue, l'épée et la vie ! BAHAHAHA !!


    Quelque peu impatiente, le talon droit martela la nappe de sang qui engluait le sommet d'ici à la wyverne décapitée. Les éclaboussures écarlates entachaient ses robustes cuisses, moins couvertes par un pagne débraillé, qu'enserrer de bandes d'un quelconque tissu, supportant le crâne et les ossements d'un gobelin ballotté au moindre geste de l'orc erratique. Dante faisait attendre Urzupha, laquelle se dandina sous la tapisserie étoilée de la grande nocturne, enjouée. L'articulation de son poignet droit rivalisa de laideur lorsqu'il se hissa trois mètres au-dessus de sa tête. De ces rotations absurdes, la hache à double tranchants brassait de l'air, lentement d'abord. La semelle retentit à nouveau contre la surface plane, dessous la marre poisseuse, un second signal de son irritation grondante. Le bras droit, surélevé, tutoyait la voûte stellaire et tel un pendule, la hache basculait de gauche à droite et de droite à gauche. Encore. Et encore. Cela n'en finissait plus. L'orc, d'abord exaltée par la défaite de Nargulg, vit l'allégresse pissoter hors d'elle à vitesse grand V. La joie régressait, ce grand sourire, mi-angélique mi-diabolique, déclinait en un rictus révélateur de cette déchéance dans le pataugeage infernal du sadisme retrouvé. Nous y revoilà. Insatiable, la soif de sang refaisait parler d'elle dans un silence de mort. L'inhumanité grimait brusquement le contour de ses lèvres, quand les pincements de joues et mordillements suspects s'agençaient à ce regard enflé d'une malfaisance incurable, formant un tout disgracieux. Ah, Urzupha n'en pouvait plus et son bras tordu de muter en un fouet dévastateur, qui brinquebalait sa menaçante hache sans discontinuer. Un théâtre d'ombres informe survolait les étendues graissées de sang et de chair disparate.

    « Hmph. J'ai une préférence pour les femmes cornues et discrètes. Toi, tu l'ouvres un peu trop à mon goût. Trop bruyante. »

    - Félicitation pédale ! Tu vas CANER les couilles pleines ! MEEEEEUUUUURS !!

    Ça, c'est dit, Dante n'avait qu'à bien se tenir non mais oh ! L'instrument de mort, qui flottait jusqu'alors, céda à l'impérieux et macabre besoin d'Urzupha : déchiqueter l'oni. L'articulation du coude prenait des proportions tantôt hors normes, tantôt ridiculement déliée dès qu'abondèrent les frappes échouant à proximité du démon des rocheuses. Un fou rire dérangeant échappait de celle qui prenait son pied à malmener le guerrier à cornes, pendant que sa hache raclait la surface pierreuse, impure à vous en filer le tournis, ou la gerbe, au choix. Heureusement ou malheureusement - à vous de me dire hein - elle ne toucha pas une fois le cornu. Etonnant. Ce solide gaillard avait encore de l'énergie à revendre. Décidément, elle s'entichait peu à peu de Dante. Persuadée d'avoir l'ascendant, en pareille situation, il lui était toujours agréable d'entretenir le malheur de ceux qui tinrent bon. Dante était de ceux-là. Dante ne lâchait rien, vaillant comme tout. Mieux encore, il s'immisça entre les mailles du filet, cet assaut ininterrompu jusqu'à présent, afin de désarmer la méchante guerrière ! Cette dernière ramassa en prime un choc en plein dans les côtes. C'était peut-être une tradition que de s'éclater le thorax par ici, néanmoins cela faisait son petit effet. Urzupha recula légèrement suite à un tressautement, une mèche foncée était alors égarée par-devant sa bobine tout à coup moins joyeuse.

    - C'est tout ? Tu frappes comme une fillette !

    La meurtrière fit tâter de son avant-bras à l'oni, en pleine gueule cela va de soi, lequel s'en releva malgré les blessures persistantes. C'était bien, c'était beau et c'était grand. Vas-y Dan... Euh, Urzupha, montre lui de quel bois tu te chauffes !! Notre diablesse d'orc aura tout de même tenté de piétiner la tronche de l'oni, sans succès puisqu'il était au taquet, mal en point pour sûr, mais bel et bien debout, bouillonnant d'une rage de vaincre contre toute attente. Les yeux incandescents d'Urzupha pétillaient d'avidité à l'endroit de Dante. En effet, plus il résistait, mieux elle se portait. Hilare, elle encaissa sans trop grimacer certaines beignes, veillant en outre à renvoyer l'ascenseur avec toute la hargne qu'on la savait capable. L'instabilité mentale de la créature l'emportait sur les flots agités de l'affect empêtré dans la tempête des contradictions. Elle se régalait autant qu'elle pestait et sa tronche était le parfait portrait de cette fluctuation incessante. Rires et insultes, bas - parlé ou commun, tout un sabir proféré à volonté, quel foutoir ce fut franchement. L'oni, armée de sa grosse épée maudite, escomptait embrocher la saloperie de barbare, ou encore, la démembrer, pour cela fallait - il l'atteindre et bon sang, ce n'était pas gagné. À croire que Kar'ath en personne usait de sa sombre présence pour que son porteur s'embourbe au seuil de la mort. Lorsque Urzupha aperçu l'amorce d'un coup de taille à l'horizontale, c'était l'entièreté de son corps qui raccourcit, soudain, le ridicule flirtait avec l'ignoble. Plus courte sur pattes que le chiard d'un gobelin, une telle transformation ne s'opéra point sans une myriade de bruits et grincements osseux trop sinistres. Un ricanement enfantin, celui de la sauvagesse, retentit quand elle franchit l'espace entre les jambes du guerrier, puis ses moqueries de recouvrir le timbre de sa voix d'adulte dans le dos de son ennemi. Urzupha, restaura l'ampleur naturelle de son corps façonnable en une fraction de seconde et décocha un coup de coude arrière dans l'oreille du cornu.

    - Tu n'es qu'un minable et tu vas perdre ! DAAAAANTEEEEEHEHEHEHE !!

    L'adresse de la sadique et terrifiante orc n'en fut que magnifiée par le déclin du porteur de démon qu'elle surprit à rêvasser ou fantasmer... Il s'amusait le bougre ! Ah ! Une belle ouverture, l'occasion d'appuyer là où ça fait mal, bouffe ça Dante, ce n'est pas le moment d'avoir la trique ! L'enveloppe corporelle de la méprisable créature changea de nouveau, oscillant entre raideur et souplesse exagérée, la revoici au-devant de son ennemi. L'assurance exprimée sans mot dire, elle asséna LA frappe qui mit un terme à l'entrevue pugnace. L'oni ploya les genoux, défait, l'épée démoniaque échappant à son contrôle, c'était alors une victoire et un butin à portée de main pour celle-là. C'était, aussi, le dernier objet d'une lubie démesurée et Urzupha sauta dessus pour s'en emparer. Quelque chose clochait alors, l'arme-prison de Kar'ath emporta l'affreuse dans son envol et la chute n'en fut que plus douloureuse. Patatras ! Urzupha ne parvint pas à défaire l'entrave insolite et sa force n'y changeait strictement rien. Momentanément plaquée sur le sol encrassé, elle hurla et, ses cordes vocales de subir un éprouvant et interminable labeur. Ce n'est qu'après qu'elle eut achevé son grotesque numéro de tapage nocturne, que la furie dut se résoudre à explorer d'autres possibilités.

    - Epée dis - moi, toi qui parles... POURQUOI JE NE PEUX PAS TE PORTER ?!

    Dévorée par l'obsession, Urzupha déforma un pouce et un index, lesquels s'étendirent depuis l'horrifique difformité propre à l'élasticité de la guerrière. La paire d'ongles acérés ornant ses deux doigts baladeurs grattèrent le plat de l'épée noire tout en douceur, et la vue lactescente de la femme, étalée sur le sol, zyeutait alors sur la totalité de l'épée - enclume.


    - Tu devrais te dépêcher de répondre... Je ne serai bientôt plus là pour t'entendre.

    La victoire au prix de la liberté, une curieuse récompense. Évidemment, Urzupha ne supportait pas cet état de fait contre-nature. Ce carcan improvisé ne contenait nullement l'impétuosité de ce personnage haïssable, duquel un discret courant d'air échappait de ses lèvres entrouvertes. Ce n'était pas la fin, pas encore. Les omoplates allaient de rétractions en décontractions continues et l'animal, blessé dans son incommensurable orgueil, gesticula tel un ver enduit de rouge afin de se redresser par des gestes indicibles et saccadés, l'ossature frappée de grésillements parfaitement audibles par l'oni avachi. Debout, tournée vers ce dernier, elle était dorénavant privée de l'usage des mains et devait s'y faire, temporairement du moins. Cependant, ses bras et épaules s'étiraient telles des chaînes fixées à l'ancre appelée Kar'ath. Quoique limitée dans ses déplacements, dix mètres furent plus qu'assez pour entreprendre une brève marche battant le terrain de jeu écoeurant, en vue de rejoindre le démon des rocheuses, bien sûr, qui d'autre ?

    - Daantee, Dante, Danteeee !

    Courbée, pour ne pas dire accroupie, elle se voulait adoucie et le ton de sa voix allait en ce sens, la véhémence s'éclipsait au profit d'une tentative saugrenu de regagner la liberté. Perchée à hauteur d'oreille du démon des rocheuses, les iris traîtres d'Urzupha délivraient une vue plongeante sur la vomissure dégueulée par Dante. La souffrance de l'un éveilla la félicité de l'autre folle sans plus de démonstration qu'un sourire malicieux grossièrement buriné.

    - Libère - moi, on se quittera bons amis. Après tout, on s'est bien amusé. C'est ce que font les amis, tu n'es pas d'accord ?

    De retour d'aplomb, Urzupha allongea les tissus de ses bras torsadée rampants entre les immondices éparpillés ça et là. Quand on possède la capacité d'altérer la physionomie dans ces proportions, l'imagination devient alors la seule barrière d'un champ de possibilités malsain et, cette tueuse-là débordait d'inventivité. Dressée par d'incessants combats que la surenchère de brutalité sublimait, cette ébauche "d'éducation" sous le signe de la malveillance intégrale occupait une place centrale dans la vie de la barbare. Partant de là, elle tourna lentement en rond autour de Dante et, la paire de bras flasques qu'elle traînait glissèrent tout autour du blessé avachi, un cerceau de chair distordu apparu alors, menaçant de ceinturer et broyer l'oni à tout moment. Le semblant de sympathie délogea de ce visage meurtri quand vint le moment fatidique pour l'oni, de choisir. La sévérité pour voix, elle dévisagea la cible, de haut.

    - J'ai mieux à foutre que de moisir avec un déchet de la surface. Mes frères m'attendent. Mes sœurs m'attendent. Tu as cinq secondes pour me libérer de l'épée.

    Cinq.

    Quitte à crever sur place, elle s'assurerait de la fin du diviniste.

    Quatre.

    Les tissus corporels virèrent de l'immobilisme mou à l'activité suspecte.

    Trois.

    Le cercle de chair se déroba aux entrailles des rocheuses pour menacer le prisonnier à cornes.

    Deux.

    Le caoutchouteux et nauséabond cordage saucissonna Dante.

    Un.

    Nargulg réapparu derrière Urzupha.
    L'ombre du verdâtre ensevelit la guerrière. Point de hurlement ni exclamation dramatique, ce retour frappa l'énervée de stupéfaction qui écarquilla des yeux après une timide rotation de la tête. L'effarement et la crainte saisirent la tueuse au cœur, dépassée par les événements, et Nargulg n'hésita pas le moins du monde à infliger cette correction amplement méritée. La main engluée d'hémoglobine et enlaidit au-delà de l'imaginable empoigna la chevelure d'Urzupha, dès à présent, ce n'était ni plus ni moins qu'un passage à tabac auquel on assistait. Entre aigreur et peur, les implorations d'Urzupha tonnaient pour tomber dans l'oreille d'un sourd au pif enfoncé. Il n'y avait qu'ainsi qu'on se faisait entendre chez Nargulg et bon sang que cette méthode fonctionnait du tonnerre. Quand il fut essoufflé de péter la gueule de la dégénérée, que le visage de cette dernière ne fut que tuméfaction sur tuméfaction alors le mâle usa de l'étranglement afin de la suspendre à bout de bras, au plus proche des étoiles et de l'extinction.

    - L'ogre ! Sait-il que tu es venu pour me tuer ?!

    - N-n-n-non...

    - Tu MEEEENS !

    - Ar !...

    Ce tour - ci, c'était à lui d'interrompre Urzupha. Il compressa momentanément la trachée de la pendue, laquelle était victime de convulsions au cœur du halo lunaire.

    - Est-ce qu'il sait ?!

    - No-noooon !...

    La prise de Nargulg, source de biens des morts et d'autant de malheurs, desserra ses liens autour du cou amoché et Urzupha "la démolie" de tomber instantanément le cul par terre. Elle expulsa alors par le gosier une ribambelle de glaviots infectés par le sang tandis qu'elle était emportée par l'attraction de ses bras. Finit l'élasticité, madame pouvait pourrir aux côtés de l'épée noire qui lui plaisait tant. Quant à Nargulg, l'ire étant passée, son corps endura le contrecoup du trop-plein d'affrontements. Le vertige fit dériver l'orc présentement manchot et épuisé à proximité de Dante, le malheureux cornu n'avait pas l'air mieux loti mais bon. Craignant de ne plus pouvoir se relever s'il daignait s'asseoir, le mastodonte s'évertua à tenir sur ses jambes branlantes.

    - C'est bon. Elle ne nous posera plus problème.

    Il affirmait cela, comme tout barbare confiant dans l'idée que la force était un excellent remède, tant contre les excès d'Urzupha que de manière générale. La fatigue aidant, Nargulg peinait à réaliser qu'ils venaient de grossir leur rang. Avec ou contre son gré, Urzupha les suivra, il y veillera personnellement.

    - Tu comptes dormir à la belle étoile ?

    Il claqua des doigts sous le nez de l'oni, histoire de voir si oui ou non, il était en vie, ou conscient. Oui, je sais ce n'est pas comme ça que l'on veille sur l'état de santé de quelqu'un. Ouais, mais Nargulg était au bord de l'effondrement total. "Au bord" haha, disons plutôt que ses jambes venaient à l'instant de l'abandonner. Fais de beaux rêves Nargulg.
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  • Dim 16 Avr - 21:05
    Dévotion
    Dévotion
    Urzupha est un adversaire terriblement expressif, à l'extrême opposé d'un Dante mortellement silencieux dans ses agissements et très peu démonstratif si ce n'est de temps à autres par un sourire carnassier symbole d'une intense exaltation. Deux éléments contraires qui, comme des aimants, s'attirent inévitablement l'un vers l'autre. Non pas dans le premier sens du terme, rien d'aussi niais. L'affrontement était inévitable et leur soif de sang ne fait qu'exprimer de sombres et profonds désirs primant très largement sur cette envie charnel qui avait prise l'Orc il y a à peine quelques instants. Urzupha a sa manière bien à elle de communiquer et d'annoncer officiellement le début des hostilités. Et bordel, qu'est-ce que c'est épuisant de devoir surveiller chacun de ses faits et gestes surtout quand cette satanée psychopathe est capable de se tordre dans tous les sens. Une erreur lui serait fatale et il en a bien conscience quand il est au prise avec la principale concernée. Prévisible comme elle est, Dante a réussi à la désarmer. Il aurait été incapable de suivre le combat avec cette hache à double tranchante fendant l'air au-dessus de sa tête et menaçant à chaque instant de lui prendre la vie. Il a rapidement convenu que c'était le seul moyen de s'en sortir dans cet affrontement très inégal dès le départ.

    Il ne peut pas reprocher à Urzupha sa combativité. C'est une véritable furie enragée et il n'a pas souvenir d'avoir déjà connu une femme qui cogne aussi fort. C'est dingue à quel point le moindre de ses coups pourraient vous en déboiter la mâchoire et heureusement que l'Oni est sacré gaillard solide sur les appuis. Et en même temps, elle encaisse à merveille les coups de Dante qui arrivent à atteindre leur cible par je ne sais quel miracle. La majorité de ses coups, dont absolument tous ses coups d'épées, finissent dans le vent ou se heurtent contre le sol rocailleux de l'arène. Urzupha est une véritable anomalie et il s'en rend compte en plein milieu du combat. Soit beaucoup trop tard. Si certaines de ses intentions sont prévisibles, car cherchant inévitablement le moyen de tuer par le moyen le plus rapide, ses coups eux sont presque illisibles. Sa chair se détend, ses os s'allongent et ses membres se tordent comme des fouets pour esquiver ou s'abattre sur la gueule déjà bien amochée du chevalier errant. Et qu'elle est bruyante, incapable de la fermer plus d'une seconde. Une chieuse de première tellement qu'elle arrive à lui faire grincer des dents d'agacement lui qui est si calme même dans le feu de l'action. Une ouverture, enfin. Il enchaîne avec un coup d'épée bien placé à l'horizontale. Beaucoup trop lent, dire qu'il l'aurait sûrement découpé au sommet de sa forme mais actuellement il est incapable de proposer mieux en étant accablé par une extrême fatigue et une douleur incessante qui lui parcourt le corps tout entier.

    L'Orc qui est capable d'allonger ses membres, est aussi capable de réduire considérablement sa taille. C'est ce qu'elle fait pour surprendre le colosse grisâtre, esquivant le coup d'épée et opérant un passement de jambe qu'il n'avait pas vu venir dans sa grande naïveté. C'est qu'elle se moque de lui en plus. La petite veine sur son front menaçant d'exploser, il tourne la tête et ne voit pas arriver son coude qui vient se loger contre son oreille en faisant violemment siffler son tympan, grognant sous la douleur et sa perte momentané d'audition. La situation empire à vue d'œil et le fait que le combat dure n'est clairement pas à son avantage. Et pourtant, malgré la mort qui guette le moindre de ses faux pas, cet imbécile de Dante sourit. Que voulez-vous, il ne va quand même pas pleurer ? Et puis quoi encore. Il sourit purement d'excitation. Si son heure a sonné alors ainsi soit-il. Il embrassera son destin car s'il meurt, c'est que les Divins en ont décidé ainsi. Et qui est-il pour juger leur décision ? Voilà ce qui cause sa perte d'ailleurs, le fait de trop cogiter dans un moment crucial, n'arrivant plus à suivre les mouvements incompréhensibles d'Urzupha qui réapparaît dans son champ de vision pour mettre fin au débat d'une frappe mortelle, d'un coup critique effroyable.

    Dégueulant son maigre repas du midi sur le sol, cet enfoiré de Dante a de la chance dans son malheur. Une chance que son épée se soit envolée en direction d'Urzupha et qu'elle ait jugé bon de s'en saisir pour finir d'humilier le colosse avec sa propre arme. Quelle erreur, finissant clouée sous le poids de sa propre cupidité. La voila qui continue de geindre, incapable de se défaire de sa misérable situation. Tentative de communication avec l'épée parlante, Kar'ath est bien le dernier à pouvoir rire et se moquer de la situation des trois guerriers.

    « Cet imbécile a signé un pacte de sang avec moi. Il n'y a que lui qui est capable de soulever l'épée. Pas de chance, ma belle. Je commençais à t'apprécier. »

    Mais le divertissement n'est pas terminé et Urzupha n'a pas encore dit son dernier mot. C'est qu'elle est infatigable celle-là. Déboitant presque ses bras et ses épaules pour réduire la distance avec Dante malgré ses entraves. Ses bourdonnements incessants arrivent à nouveau à ses oreilles, un de ses tympans toujours sifflant. La douleur vive de son flanc gauche se répand à travers ses muscles en constante contraction. Il n'a clairement pas le temps pour l'entendre raconter ses conneries mais la vérité c'est qu'il n'a pas la force de se débattre quand il sent son corps flasque s'enrouler autour de lui. À deux doigts de tomber dans l'inconscience, il n'est plus qu'un cadavre en sursis qu'on se le dise. Il est dans une merde noire, complètement à la merci de l'autre dégénéré qui le menace d'en finir pour de bon.

    Ce à quoi, Dante dans un dernier sursaut d'orgueil lève ses deux iris sombres en direction de l'Orc pour lui répliquer quelques mots d'une douceur sans pareil.

    « Va crever et fais pas chier connasse. »

    C'est l'amour fou entre eux. En attendant, le décompte est lancé. Sacrément court d'ailleurs, il a encore du mal à réaliser qu'il est à moins de cinq secondes de rejoindre ses divins maîtres sur la terre sainte du paradis. Quoi que Dante a plutôt une place toute trouvée en enfer. De toute façon, il sera bientôt fixé sur la question. Fermant les yeux et acceptant son sort, il sent la pression se refermer sur son corps meurtri un peu plus à chaque seconde. Plus qu'une seconde à attendre afin que son calvaire prenne fin. Puis, plus rien. Il ne sent même plus l'horrible présence d'Urzupha autour de lui. Curieux, cette douleur qui lui perfore les côtes est, elle, toujours bien présente malheureusement. Dans le doute, il finit par ouvrir les yeux. Aucune trace du paradis tant désiré mais bien la sale trogne de Nargulg qui est soudainement revenu des tréfonds du Néant pour le hanter. Ce ne sont pas des spectres qu'il a devant lui, mais bien le véritable Nargulg passant Urzupha à tabac juste devant ses yeux. Complètement mérité, soit-dit en passant.

    L'Oni soupire discrètement de son côté. Il ne sait pas s'il doit se réjouir d'être encore en vie ou être déçu d'avoir manqué son passage dans l'au-delà. Régénération... même pas la peine d'y penser. Satané inflation, il n'y a plus d'essence pour soigner ses cellules et ses plaies qui se remettent à saigner abondamment. Complètement amorphe, l'Oni ne peut que se concentrer sur sa respiration. Bouger le moindre orteil lui demande un effort surhumain. Au mieux, il déplace ses deux orbites pour suivre Nargulg du regard. Clignant des yeux en réaction lorsqu'il claque des doigts devant lui. Dormir à la belle étoile ? C'est pas comme s'il était capable de lever son gros cul pour aller ailleurs. Il finit par entrouvrir la bouche, se décidant enfin à lâcher quelques mots. C'est ce qu'il comptait faire en tout cas, juste avant que Nargulg ne s'effondre sous son propre poids.

    Urzupha n'est plus un problème, pour le moment et c'est un vrai soulagement. Dante peut enfin prendre une minute pour souffler. Une minute, ou plutôt une nuit entière. Les yeux dans le vague, il s'écroule droit comme un piquet. Il est le dernier à tomber de fatigue mais c'est un repos bien mérité qui lui fera le plus grand bien. Ses blessures se refermeront pendant son sommeil et les bienfaits d'un repos réparateur fera le reste pour l'empêcher de clamser pendant la nuit.

    ***

    Dernier endormi, premier réveillé. Comme bien souvent d'ailleurs, les vieilles habitudes ont la vie dure. La première chose qu'il remarque en ouvrant les yeux, c'est le ciel bleu au-dessus des Rôcheuses mais surtout le Soleil qui est déjà bien avancé. Il doit être aux alentours de dix heures, à vue d'œil. Il se serait sûrement réveillé bien plus tôt en temps normal mais son corps s'y est simplement opposé. Il pose ses mains sur le sol recouvert de sang de la bataille de la veille, ses membres sont encore engourdis et il a toutes les peines du temps à redresser son large buste. Il jette automatiquement un coup d'œil à son flanc gauche qui semble avoir arrêté de pisser le sang pour un oui ou pour un non. C'est déjà pas mal. Son regard dévie sur la carcasse de Nargulg qui n'a presque pas bougé dans la nuit puis sur Urzupha qui n'aurait pas pu aller bien loin avec son épée.

    S'appuyant sur le sol, il tente de se remettre sur ses deux jambes non sans éprouver une très grande difficulté pour une tâche aussi simple. Finalement, ce sont peut-être Nargulg et Dante qui seront des poids morts pour le convoi. Le convoi ? Il se rappelle soudainement des femmes qu'ils ont laissées un peu plus loin dans les montagnes. Merde, elles doivent sûrement penser que les deux tueurs sont morts puisqu'ils ne sont pas revenu dans la nuit. Elles ne doivent pas être très loin même si elles ont décidé de reprendre la route. Les deux bourreaux se sont assez reposés comme ça.

    « Hmph. Faut qu'on bouge. »

    Cette journée risque d'être au moins aussi longue que la précédente. L'Oni envoi un petit coup de pied dans la jambe de Nargulg pour tenter de le réveiller, gardant l'autre folle constamment dans son champ de vision juste au cas où. Dante se déplace ensuite en direction de la carcasse de la Wyverne qui, par miracle, n'a toujours pas attiré les charognards de la région mais ça ne saurait tarder. Il se saisit d'une corne sur le dos de la créature morte qu'il casse et récupère en guise de souvenir. Ils n'auront certainement pas le temps de faire tout ce qu'ils voulaient avec, tant pis. Ses yeux se posent soudainement sur Urzupha, avec insistance cette fois-ci.

    « Qu’est-ce qu’on fait d’elle ? »

    CENDRES





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