Invité
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Le nouveau siècle d’une vieille et précieuse dette venait de sonner. Alors que le froid mordant déformait de son linceul blanc le sinistre village de Préliah, en son sein s’éveilla la maîtresse des lieux dans un profond soupire. Rares étaient les visites qu’elle recevait, plus encore celles qu’elle attendait réellement. Mais il fallait bien avouer que de se débarrasser de paperasse était une chose, s’assurer d’être oubliée du Reike en était une autre depuis que les terres du Nord furent annexées. Autant dire qu’elle ne s’est pas approprié les lieux tout en dentelles. Au contraire. Mais depuis, elle a également su se faire discrète, rayant ainsi de la carte ce hameau devenu véritable antre vampirique où régner en paix.
Les premiers flocons de la saison terminaient leur danse sur les toits sombres des bâtisses presque toutes construites d’un bois tout aussi morose, ornées de colombages, leur offrant un éclat vierge et étouffant par le tissu qui s’épaississait au fil des heures. Au centre de ces demeures semblant presque abandonnées, trônait une habitation plus imposante que toutes les autres, menaçant de son ombre presque l’entièreté du village. Toutes les structures des lieux semblaient en parfaite cohésion, oppressant les passants de leurs difformités ou de quelques ruines totalement laissées pour compte, d’un volet de bois entrouvert sur une pièce n’offrant que les ténèbres ou encore des ruelles jonchées de pavés asymétriques, parfois manquants. Et quand bien même ces allées entières semblaient désertes, une sensation glaçante prenait la nuque de tout arrivant, comme si des myriades de regards se posaient sur lui dès l’instant où son pied touchait le sol de ce maléfique territoire.
On était en pleine journée et pourtant, les nuages persistaient au-dessus de Préliah, comme une malédiction sinueuse qui ne laissait que rares rayons de soleil atteindre la poudreuse ou les sentiers, offrant à ce cocon vampirique un avantage certain. Et le calme plat régnait. Presque terrifiant, parfois accompagné d’un souffle infiltré entre deux architectures ou d’un hurlement animal lointain qui retentissait sur les parois de roches épousant alors le bourg, surplombé par d’imposantes montagnes. Les vies semblaient s’éteindre dès lors qu’ils entraient au sein de ce dantesque tableau, coupant le souffle, emballant les palpitants et éveillant alors les habitants. Les ombres se suivaient, mais ne se montraient aucunement. Et lorsque Tagar descendit de sa monture, l’une d’entre elles s’était faufilé dans son dos pour finalement prendre forme lorsqu’il fît volte-face, offrant un visage et une voix rauque.
Bienvenue à Préliah, descendant des Reys. Je suis Revilk, ici pour vous accueillir et vous guider auprès de ma maîtresse.
Les quelques mots soigneusement cités, il s’accommoda d’une respectueuse révérence. Alors qu’il semblait être arrivé dans une ville fantôme, voilà que l’étranger était soudainement accueilli par un homme au visage creusé par le temps et les cicatrices. Ses deux iris cristallines reflétaient la neige qui avait étouffé jusqu’à son dernier pas et une tignasse grisâtre hasardeuse tombait en mèches autour de ses tempes, accordée à une barbe soignée ornant ses joues creuses. Le ton de sa voix était monotone, aussi vide que le regard qu’il porta alors sur l’humain quelques instants avant de faire signe à d’invisibles présents de se charger de la monture. Deux nouvelles ombres se formèrent des ruelles pour venir guider la bête jusqu’aux écuries, tandis que Revilk invita Tagar, d’un geste élégant, à le suivre.
Dépêchons, avant que la tempête ne se lève…
Les premiers flocons de la saison terminaient leur danse sur les toits sombres des bâtisses presque toutes construites d’un bois tout aussi morose, ornées de colombages, leur offrant un éclat vierge et étouffant par le tissu qui s’épaississait au fil des heures. Au centre de ces demeures semblant presque abandonnées, trônait une habitation plus imposante que toutes les autres, menaçant de son ombre presque l’entièreté du village. Toutes les structures des lieux semblaient en parfaite cohésion, oppressant les passants de leurs difformités ou de quelques ruines totalement laissées pour compte, d’un volet de bois entrouvert sur une pièce n’offrant que les ténèbres ou encore des ruelles jonchées de pavés asymétriques, parfois manquants. Et quand bien même ces allées entières semblaient désertes, une sensation glaçante prenait la nuque de tout arrivant, comme si des myriades de regards se posaient sur lui dès l’instant où son pied touchait le sol de ce maléfique territoire.
On était en pleine journée et pourtant, les nuages persistaient au-dessus de Préliah, comme une malédiction sinueuse qui ne laissait que rares rayons de soleil atteindre la poudreuse ou les sentiers, offrant à ce cocon vampirique un avantage certain. Et le calme plat régnait. Presque terrifiant, parfois accompagné d’un souffle infiltré entre deux architectures ou d’un hurlement animal lointain qui retentissait sur les parois de roches épousant alors le bourg, surplombé par d’imposantes montagnes. Les vies semblaient s’éteindre dès lors qu’ils entraient au sein de ce dantesque tableau, coupant le souffle, emballant les palpitants et éveillant alors les habitants. Les ombres se suivaient, mais ne se montraient aucunement. Et lorsque Tagar descendit de sa monture, l’une d’entre elles s’était faufilé dans son dos pour finalement prendre forme lorsqu’il fît volte-face, offrant un visage et une voix rauque.
Bienvenue à Préliah, descendant des Reys. Je suis Revilk, ici pour vous accueillir et vous guider auprès de ma maîtresse.
Les quelques mots soigneusement cités, il s’accommoda d’une respectueuse révérence. Alors qu’il semblait être arrivé dans une ville fantôme, voilà que l’étranger était soudainement accueilli par un homme au visage creusé par le temps et les cicatrices. Ses deux iris cristallines reflétaient la neige qui avait étouffé jusqu’à son dernier pas et une tignasse grisâtre hasardeuse tombait en mèches autour de ses tempes, accordée à une barbe soignée ornant ses joues creuses. Le ton de sa voix était monotone, aussi vide que le regard qu’il porta alors sur l’humain quelques instants avant de faire signe à d’invisibles présents de se charger de la monture. Deux nouvelles ombres se formèrent des ruelles pour venir guider la bête jusqu’aux écuries, tandis que Revilk invita Tagar, d’un geste élégant, à le suivre.
Dépêchons, avant que la tempête ne se lève…
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Si la tempête n’était point prévision évidente aux yeux de l’étranger, celle qu’il allait se prendre de la part du serviteur était flagrante. Il ne daigna pas même lui répondre ne serait-ce que d’un regard, se contentant de lever le nez vers les cieux, l’air fatigué. Un silence de mort résonna, il se stoppa net avant de se tourner vers Tagar, le faciès de glace. Ses doigts squelettiques saisirent l’une des sacoches qu’il tenait, le délestant alors, symbole de profonde politesse ou message indirect pour qu’il presse le pas d’avantage. C’est sur les pavés déformés qu’ils avançaient, le vent se leva soudainement, alors que l’ombre du manoir venait les engloutir de sa noirceur, faisant siffler les bois et grincer les chaînes environnantes, soulevant sur son passage quelques flocons pour mieux fouetter les visages des deux et uniques passants. Les ruelles se ressemblaient toutes, à l’exception de celle menant à cette étrange bâtisse. Un portail de fer soigneusement travaillé accueillit alors les arrivants, donnant accès à un jardin large et très peu entretenu qui menait à l’entrée tant estimée.
Revilk poussa les barreaux qui gémirent sur la pierre, leur arrachant une plainte stridente avant de s’immobiliser dans un tintement sinistre, laissant alors place à l’invité pour s’avancer dans la cour inhospitalière. Il vint sceller leur passage en clôturant ainsi le portail de métal qui chantait du même grincement avant de lui emboîter le pas vers la porte de bois sombre, imposante et finement gravée, laissant apparaître quelques formes de visage humanoïde aux expressions torturées. Les marches qui menaient aux battantes avaient tout de surdimensionnées, surplombées de larges balustrades de marbres ébènes et de statue de gargouille informes postées sur chaque tête de poteau. Arrivés au porche, après avoir gravit ces quelques étapes, le vieillard grisonnant vint sortir de sa poche une clé qu’il fit glisser dans l’unique serrure, faisant coulisser alors le verrou avant d’offrir enfin l’accès vers plus chaleureux d’un nouveau geste élégant.
Monsieur… Je vais vous débarrasser et vous guider au salon.
Dit-il en venant saisir l’autre sacoche sans demander véritablement la permission, les posant sur un buffet de bois précieux qui se situait à droite de l’entrée, à côté d’un banc de vestibule quelque peu poussiéreux aux coussins pourpres. Il contourna ensuite le contrôleur des impôts pour le délester de son manteau et l’accrocher sur un pendoir à l’opposé du meuble en chêne. L’antichambre était spacieuse, toute d’ébène et de tapisserie ornée, elle ouvrait alors accès à un escalier somptueux et d’autres couloirs, couverts par de hautes arches de marbres, accordées au sol charbon et aux tapis émeraude. Au sommet des marches se situait un premier passage aux ornement riches et minutieux, presque trop cliquant pour ces lieux. De multiples lustres imposants trônaient fièrement ici et là, munis de bougies fatiguées à la cire dégoulinantes, unique source de lumière de cet espace qui ne comportait alors aucune fenêtre. Le serviteur fini par s’approcher d’une porte en bois sur la gauche, qu’il désigna en reprenant d’un ton quelque peu solennel.
Je vous laisse aller vous installer. Le salon se trouve ici. Et je vous apporte de quoi vous désaltérer. Ma Maîtresse ne devrait tarder.
Et il planta l’invité devant la battante, filant alors dans un couloir voisin aux impressionnantes marches, pour y disparaître et l’abandonner dans un nouveau silence pesant. Alors que l’endroit semblait vide, une odeur de bois de cheminée et de fer régnait, quelques ombres dansaient parfois, timides, dans les couloirs adjacents et les grincements du parquet indiquait sans doute du passage à l’étage. La porte entrouverte donnait accès alors à l’un des nombreux salons de la bâtisse. Il pouvait apercevoir avant même d’y poser pied, que les couleurs se suivaient. Quelques fauteuil aux même teinte de vert étaient disposés devant un feu crépitant, une table basse en leur centre. Chaque mur portait quelques éléments, des tableaux aux paysages éthérés, des bibliothèques implémentées dans les murs, des fioritures de pierre ou de bois et une fenêtre, unique, allongée, aux rideaux épais et aux vitraux grisâtres.
Alors que le nouveau Reys envoyé attendait au rez, la diablesse se prélassait dans une pièce à l’étage, accompagné d’un humain dont il ne tarderait pas à n’en rien rester. Tenant sa gorge contre sa bouche, elle fini par lâcher un grondement agacé en balançant le cadavre au sol sans véritable attention, lorsque son dévoué vint l’interpeller. De son index, elle lui indiqua de faire demi-tour, signe qu’elle arrivait, bien qu’on aurait pensé qu’elle le menaçait. Ses iris devenues écarlate reprirent leur teinte ocre et c’est de sa lâche dextre, qu’elle saisit un vêtement pour couvrir son derme pâle. La robe tomba alors sur ses chevilles, dévoilant une hanche, puis une jambe longiligne, alors que les manches couvraient jusqu’à ses poignets. Un passage de ses phalanges entre ses mèches immaculées vint replacer alors sa tignasse, avec précision, autours de son visage creusé et fier. Ses lèvres peintes de noir et tâché de pourpre furent corrigées et c’est d’un pas lent qu’elle descendit les marches de son manoir, n’abandonnant pas le moindre son à chaque pas posé, se demandant si le guignol du jour saurait s’y prendre et aurait les réponses qu’elle attendait…
Revilk poussa les barreaux qui gémirent sur la pierre, leur arrachant une plainte stridente avant de s’immobiliser dans un tintement sinistre, laissant alors place à l’invité pour s’avancer dans la cour inhospitalière. Il vint sceller leur passage en clôturant ainsi le portail de métal qui chantait du même grincement avant de lui emboîter le pas vers la porte de bois sombre, imposante et finement gravée, laissant apparaître quelques formes de visage humanoïde aux expressions torturées. Les marches qui menaient aux battantes avaient tout de surdimensionnées, surplombées de larges balustrades de marbres ébènes et de statue de gargouille informes postées sur chaque tête de poteau. Arrivés au porche, après avoir gravit ces quelques étapes, le vieillard grisonnant vint sortir de sa poche une clé qu’il fit glisser dans l’unique serrure, faisant coulisser alors le verrou avant d’offrir enfin l’accès vers plus chaleureux d’un nouveau geste élégant.
Monsieur… Je vais vous débarrasser et vous guider au salon.
Dit-il en venant saisir l’autre sacoche sans demander véritablement la permission, les posant sur un buffet de bois précieux qui se situait à droite de l’entrée, à côté d’un banc de vestibule quelque peu poussiéreux aux coussins pourpres. Il contourna ensuite le contrôleur des impôts pour le délester de son manteau et l’accrocher sur un pendoir à l’opposé du meuble en chêne. L’antichambre était spacieuse, toute d’ébène et de tapisserie ornée, elle ouvrait alors accès à un escalier somptueux et d’autres couloirs, couverts par de hautes arches de marbres, accordées au sol charbon et aux tapis émeraude. Au sommet des marches se situait un premier passage aux ornement riches et minutieux, presque trop cliquant pour ces lieux. De multiples lustres imposants trônaient fièrement ici et là, munis de bougies fatiguées à la cire dégoulinantes, unique source de lumière de cet espace qui ne comportait alors aucune fenêtre. Le serviteur fini par s’approcher d’une porte en bois sur la gauche, qu’il désigna en reprenant d’un ton quelque peu solennel.
Je vous laisse aller vous installer. Le salon se trouve ici. Et je vous apporte de quoi vous désaltérer. Ma Maîtresse ne devrait tarder.
Et il planta l’invité devant la battante, filant alors dans un couloir voisin aux impressionnantes marches, pour y disparaître et l’abandonner dans un nouveau silence pesant. Alors que l’endroit semblait vide, une odeur de bois de cheminée et de fer régnait, quelques ombres dansaient parfois, timides, dans les couloirs adjacents et les grincements du parquet indiquait sans doute du passage à l’étage. La porte entrouverte donnait accès alors à l’un des nombreux salons de la bâtisse. Il pouvait apercevoir avant même d’y poser pied, que les couleurs se suivaient. Quelques fauteuil aux même teinte de vert étaient disposés devant un feu crépitant, une table basse en leur centre. Chaque mur portait quelques éléments, des tableaux aux paysages éthérés, des bibliothèques implémentées dans les murs, des fioritures de pierre ou de bois et une fenêtre, unique, allongée, aux rideaux épais et aux vitraux grisâtres.
Alors que le nouveau Reys envoyé attendait au rez, la diablesse se prélassait dans une pièce à l’étage, accompagné d’un humain dont il ne tarderait pas à n’en rien rester. Tenant sa gorge contre sa bouche, elle fini par lâcher un grondement agacé en balançant le cadavre au sol sans véritable attention, lorsque son dévoué vint l’interpeller. De son index, elle lui indiqua de faire demi-tour, signe qu’elle arrivait, bien qu’on aurait pensé qu’elle le menaçait. Ses iris devenues écarlate reprirent leur teinte ocre et c’est de sa lâche dextre, qu’elle saisit un vêtement pour couvrir son derme pâle. La robe tomba alors sur ses chevilles, dévoilant une hanche, puis une jambe longiligne, alors que les manches couvraient jusqu’à ses poignets. Un passage de ses phalanges entre ses mèches immaculées vint replacer alors sa tignasse, avec précision, autours de son visage creusé et fier. Ses lèvres peintes de noir et tâché de pourpre furent corrigées et c’est d’un pas lent qu’elle descendit les marches de son manoir, n’abandonnant pas le moindre son à chaque pas posé, se demandant si le guignol du jour saurait s’y prendre et aurait les réponses qu’elle attendait…
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