Pureté dérangeante...

Ange qui s'ignore, beauté ordonnée, esprit discipliné... Difficile de faire plus monochrome que toi, que ce soit à travers tes parures d'un blanc immaculé ou ton esprit, incompatible avec une quelconque forme de concession.

Forte de tes convictions, tu es un élément puissante qui pourrait s'avérer être instable si on ne lui avait pas inculqué la respect du code, du règlement. Telle une représentation macabre de l'Ordre, tu répugnes l'imprévu, tu maudis les surprises de la vie. Maniaque, rigide sur bien des points, tu ne vis ta vie qu'à travers des planifications rigoureuses. L'on pourrait alors résumer ton existence tel un sommaire d'une revue scientifique, ne laissant rien au hasard, à l'interprétation.

Égoïste, tu n'accordes que peu d'importance aux autres, à la morale en vigueur... Bien souvent antipathique avec ceux qui ne partagent pas ton histoire, peu de gens, de rencontre, ont su briser ce visage de nacre, ce masque qui pourtant n'en est pas un. Asociale ? Pas forcément. Tu maîtrises la sociologie et l'art du langage de tout type, savant parfaitement t'adapter à tout type de milieu des plus nobles aux plus sales. Pourtant, tu ne cherches pas plus que cela la chaleur humaine, le contact, tu te contentes de l'observer de loin, de faire avec lorsqu'il le faut. A quelques exceptions près, tu es un personnage véritable difficile à cerner, à approcher. Les plus jaloux pourraient même te qualifier de frigide, et ils n'auraient pas forcément tord.

Malgré tout, on t'envie cette carapace, cette manière d'être qui te permet de surmonter les obstacles les plus infranchissables. Que ce soit à travers une organisation méticuleuse ou un respect des méthodes enseignés, il semblerait que rien ne te soit impossible si tant est que le problème possède une véritable solution. Intelligente, pragmatique, rationnelle, logique, tant de qualités rares parmi les barbares de ce monde.

Et cette absence d'empathie est peut-être le prix à payer pour ton génie. Sans doute même. Même si tu n'accordes aucun réconfort émotionnel à ton prochain, tu es une personne sur qui l'on peut compter, qui possède toujours une réponse à une question posée. Il n'y a pas plus fiable que la parole d'un Fortuna, et cela s'avère encore plus vrai lorsqu'il s'agit de toi. Jamais, tu n'as rompu une promesse que tu avais pu faire,  toujours, tu as su répondre aux responsabilités pour laquelle tu t'étais engagées.

Peut-être est-ce pour cela que tu t'attires facilement la confiance de tes pairs malgré ta froideur apparente ?

Attention, il ne faut pas croire que tu es incapable de t'amuser, de te divertir, de te laisser aller aux expériences les plus loufoques et inconnues. Bien au contraire, bien que cela part souvent d'une initiative engagée par un autre, que tu as décidé de suivre sur le moment. Après tout, comment découvrir l'ensemble des vérités si l'on ne se prête pas à sortir des sentiers battus de temps en temps ? Sachant cela, tu t'accordes de manière sporadique, des écarts de conduite à ton code personnel.

Physiquement, ton corps est un reflet presque parfait de ta mentalité. Toujours très bien habillée, un visage finement ciselée, une expression neutre ne changeant que lors d'instant éphémère. Véritable statut de marbre, seul quelques bijoux viennent sertir ton être, aimant afficher quelques colliers de perles pour souligner la symétrie agréable de ton visage. Chevelure élégante, même longue, celle-ci est constamment brossée ne se perdant dans aucun nœud à même d'entacher ta sérénité d'esprit. Portant un soin tout particulier à être constamment propre sur toi, tu chasses la moindre poussière, la moindre saleté à même de ternir tes habits, ton uniforme.

Union sacrée, secrète, gardée...

Produit de deux êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, fruit défendu qui l'aurait mieux fallut ne jamais croquer. Ta mère, ta génitrice, mourut en couche, fragile par essence, celle-ci ne supportait pas l'accouchement d'un être plus dense, plus pur qu'un humain normal. Héritière du nom des Fortuna, s'était naturellement que tu vins à en récupérer le titre à sa mort, toi, qui avait tué celle qui t'avait mit au monde et qui ne valait pas la peine d'être élevé par son père aux origines mystiques.

Heureusement pour toi, famille riche et influente oblige, celle-ci n'eut pas grand mal à te garder, te confiant aux soins drastiques de ta grand-mère qui se promit d'emporter ton secret dans sa tombe avec elle. Qu'importe tes origines célestes, celles-ci n'étaient pas portées dans le cœur de tout les mortels, et il valait mieux les étouffer et faire en sorte que personne ne le sache jamais. Après tout, tu n'étais qu'un petit bébé, innocent, fragile, incapable de se défendre du regard d'autrui, de la jalousie et de la haine de tes pairs.

Ainsi, tu grandis dans l'ignorance, dans le mensonge. Tu ne savais pas grand chose de ta mère, encore moins de ton père. L'on t'avait raconté quelques histoires, comme quoi celui était un marchand atteint de tuberculose qui l'emporta dans la tombe quelques mois avant ta génitrice. Et si ta mère souffrait véritablement de cette malade, ta constitution te permit d'en échapper en venant au monde. Des origines banales en somme qui ne valaient pas la peine d'être creusées plus que cela.

Les Fortuna... Famille ayant des branches dans toutes les sphères de la République, parfois même-au delà. Ayant su tirer plus d'une fois profit de l'économie changeante du continent, elle était à la tête d'une petite fortune capable de rivaliser avec les plus grandes familles républicaines. Seulement, ils n'eurent jamais aucun intérêt à mettre un pied dans le monde politique et préférèrent rester à œuvrer dans l'ombre, se préservant de bien de désagrément. Eux, plus que quiconque, savaient à quel point il était important de pouvoir agir sous les radars des plus influents, de ne jamais prendre le risque de se les mettre à dos, voir même, de les rendre redevables envers eux. Une famille intelligence, sans pitié, ayant ruinée bien du monde pour en arriver là.

Ainsi, tu fus naturellement éduquée avec cette mentalité élitiste, ce pragmatisme à toute épreuve qui ne laissait que peu de place à l'émotionnel. La rigueur était la bienfaitrice des Fortuna depuis le début, celle-ci leurs avaient permit de se prémunir de bien des scandales. Cependant, tu étais un peu différente de tes pairs, plus intelligente, plus éclairée, plus curieuse aussi. Tu apprenais plus vite qu'eux et on vint même à te qualifier de précoce et à terme de génie. Chouchoutée dans ce cocon doré, on vit l'opportunité de faire de toi une fière représentante des Fortuna, une futur cheffe de famille à même de mener les manigances de celle-ci vers de nouveaux sommets. Ainsi, on ne prit jamais le risque de ternir ton potentiel, de te faire quitter le domicile familiale, et hormis à travers les lectures prodiguées par tes précepteurs, tu ne connaissais finalement pas grand chose du monde. Aucun ami, aucune sortie... Une vie bien solitaire qui pourtant ne semblait plus te déranger avec le temps.

Cela changea forcément lorsqu'il fallut t'inscrire à l'université de Magic. Un potentiel pareil dans une famille pareille ne pouvait que rejoindre l'une des écoles les plus réputées dans ce monde.

Ce fut à cet instant que tu t'émancipas de ta famille, prenant facilement l'initiative de ta propre existence et ne laissant plus personne la diriger pour toi. Après tout...C'était ce qu'on t'avait apprit jusqu'ici. Ainsi, au lieu de rejoindre le Cursus que l'on avait choisi pour toi, tu décidas de te perdre dans les Arts Magiques, toi qui avait un esprit incapable de créativité, de renouveau. En parallèle, tu vins à faire la rencontre d'Eloise. Une jeune femme à l’adolescence farouche qui su pourtant t'attirer ta sympathie. Ce fut la première personne avec qui tu développais des liens par choix, et tu ne rompit jamais ce lien, même une décennie plus tard. Elle représentait tellement de chose que tu n'étais pas, et c'était avec joie que tu te nourrissais de ses quelques excentricités.

Malgré les résultats catastrophiques qu'on semblait te prédire dans ton Cursus, tu vins à réussir celui-ci avec les honneurs. Ta capacité à respecter les normes et à combiner un ordre absolu avec cette notion d'art impressionna bien des jurys. Pour faire taire les demandes de ta famille, tu enchaînas donc un second Cursus dans l'Artisanat et Forges Magiques. Une matière pour laquelle on t'avait préparé toute ta vie et avec laquelle tu avais donc une aisance innée. Tout l'inverse de ton premier Cursus.

Évidemment, tu n'eus pas à redoubler et après sept nouvelles années tu fus la détentrice d'une nouvelle prouesse dans ton parcours sans faute. Pourtant, tu refusais de t'arrêter là et commença à nouveau une formation au sein de Magic. Toi, qui savait pourtant plus que quiconque à quel point les probabilités et les statistiques te donnaient tord, portait en plaisir coupable le fait de s'y essayer. Jusqu'où tes capacités étaient capables de te porter ? Toi ? Qui n'était pas d'une lignée royale ?

Université Magic : Tu y étudies depuis une quinzaine d'années maintenant, ayant passé tes deux premiers cursus d'Arts et Musiques Magiques ainsi que d'Artisanat et Forges Magiques et étant entrain d'entamer le troisième. Elle a d'ailleurs récupéré le rôle de Représentante lors de ce troisième cursus.

Banque des Chaînes : Les Fortuna, ta famille, sont connus pour avoir rempli plusieurs postes au sein de l'organisation tentaculaire de la Banque des Chaînes au fil des générations. Si tu as su t'échapper de ce destin ennuyant, il n'en reste que tu possèdes plus d'une relation dans ce domaine et que tu es tout à fait formée pour y exercer une fonction et en comprendre les rouages.