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Citoyen du Reike
Nefih

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crédits : 583
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Info personnage
Race: Élémentaire vapeur
Vocation: Mage soutien
Alignement: Neutre bon
Rang: C

NEFIH

Race : Elementaire de vapeur
Sexe : Homme
Âge : 213 ans
Métier : Saltimbanque / Musicien / Guérisseur
Taille & poids : 1m76 pour 58kg
Alignement : Neutre Bon
Faction : Reike
Rang : C
Religion : Shierak
Avatar : "The Efreet" de Robson Michel
Pouvoirs et objets
Vocation : Mage spécialisation Soutien
Immunité : Feu
Faiblesse : Glace
Pouvoirs :
Contrôle des émotions - Pallier 1 (250c)
Guérison des poisons, maladies et envoûtements- Pallier 2 (750c)
Cuisson vapeur - Pallier 3 (2100c)
> Soins élémentaires - Pallier 2 (750c)
Forme élémentaire - racial
Nefih se métamorphose en une créature flottant au dessus du sol lui donnant une apparence bien plus grand qu'il ne l'est, atteignant les 3m de haut. Véritable nuage de vapeur brûlant d'humidité, son corps physique reste au centre de ce dernier et devient difficile à réellement apercevoir au sein de cette nébuleuse noirâtre.
Il reste 150c si mes calculs sont bons
Cosmétique :
- Sombre Fumerolle -
La vapeur que produit le corps de Nefih est majoritairement dans des teintes bleu foncé / noirâtre, très rarement, elle reprends une teinte plus naturelle blanche. Il ne s'agit plus vraiment de vapeur d'eau mais d'un mélange de diverses substances finalement peu nocive.
Possessions :
> Il possède deux instruments musicaux de bonnes qualitées :
- Un Guzheng (instrument à 21 cordes pincées chinois)
- Un Dizi (flûte traversière chinoise)
> Quelques tenues différentes dont :
- Une de voyage légère le protégeant du soleil et du vent.
- Une simple faite pour les spectacles davantage orienté sur la danse et les mouvements
- Une de bonne facture servant lors de ses représentations musicales, notamment lorsqu'il joue du Guzheng.
> Un vieux chameau du nom de Bahim qu'il garda avec lui après la mort du maître. Dû à son âge avancé, personne ne voulait du pauvre Bahim. Incapable de l'abandonner à une boucherie, Nefih décida d'en prendre soin et le chameau en fut très content. L'aidant principalement dans le port de ses affaires, l'animal ne voyage plus avec sa vitesse d'antan mais reste capable de couler encore quelques belles années au vue des soins que Nefih n'hésites pas à payer pour son bien.
Description physique et mentale
Devant un large miroir, tu t'observes sous tous les angles avant de t'habiller. Tes sentiments à ton égard seront toujours difficiles, peu objectifs, mais c'est bien naturel. Là où d'autres voient un homme à l'apparence androgyne, à la carrure svelte qui donne envie d'être protégé tant il semble fragile, tu ne vois qu'un être frêle qu'un chaton malade pourrait sans doute vaincre. Nul doute que refuser de lui faire le moindre mal y jouerait quelque chose. L'on te juge souvent comme beau, avec un charme naturel frôlant l'indécence, mais à tes yeux, il n'en est rien. Qu'est-ce que la réelle beauté ? Toi tu ne vois que le monstre que tu es là où les autres se laissent appâter par ton apparence. Malgré ce corps chétif et cette taille risible, quelques indigents ont peur de toi, à cause de peau noirâtre et de cette fournaise qui brûle au fond de toi. Oui, c'est certain que cela doit surprendre et souvent, ces moments se termines en risks délicates. Face à ton incapacité à te défendre efficacement, ils terminent par ne plus être effrayés, souvent se moquent même ou en profite pour te voler. C'est bien l'une des raisons qui te poussent à ne guère voyager seul. Tu es une proie facile et tu le sais. Après tout, si tu venais à perdre la vie, quelle perte cela causerait ? Mieux encore, enfin ce châtiment libérateur de serait accordé, tu rejoindrais les tiens dans les cieux et tout redeviendrait comme avant.
Tes doigts effleurent ton visage, une fumerolle noire s'échappant d'eux, sur le dos de ta main, le symbole de ta citoyenneté Reikoise, ton index descend de ton front jusqu'à la triple balafre au coin de tes lèvres. Tu as appris à l'aimer, elle fait partie de toi, de ton passé, elle te rappelle ce que tu as fait, ce que tu étais. Tu portes les mêmes sentiments pour ces scarifications sur ton corps, emplissant principalement ton visage, mais un plus grand débute au-dessus de tes mains, remontant en des séries de glyphes et de tracés le long de tes bras pour se rejoindre dans ton dos, y glissant pour encercler ta taille et finir par rejoindre tes chevilles. Autrefois, ces entailles te faisaient souffrir, aujourd'hui tu ne les sens plus. Des brèches à même ton être qui laisse apercevoir l'éternel brasier. Tes doigts quittent leur point d'attache pour descendre le long de ton menton, puis de ton torse pour s'arrêter à une autre série de balafre coupant ton poitrail presque en deux. Même si l'on t'offrait le moyen de les effacer, tu n'accepterais aucunement.
Derrière toi dans le reflet, tes yeux se posent sur tes quelques affaires déjà prêtes. Tu n'allais pas tarder à reprendre la route, tu as une destination en tête et il te tarde d'y arriver. Tu ne possèdes pas grand-chose, et tu ne désires pas posséder plus. Presque tout ce que tu obtiens, tu l'offres aux autres, aux plus démunies, à ceux qui en ont besoin, et parfois, même à des gens qui n'en auraient pas tant besoin. Ce n'est pas un vœu de pauvreté, ni même une forme d'altruisme, c'est un besoin viscéral que tu possèdes. Celui de te racheter, d'absoudre tes actes passés. Et tu es prêt à beaucoup pour y parvenir. Dans un sens, c'est une démarche intéressé que de vouloir faire le bien pour un jour, pouvoir te dire que tu n'es pas un monstre. Et sans doute qu'à cause de cette simple pensée contradictoire, tu ne parviendras jamais à voir autre chose que cet ignoble tortionnaire. Mais ça te fait du bien, et tu aimes voir les gens heureux, sourire et prendre goût à vivre. Tu as infligé tant de peine et de douleur qu'aujourd'hui tu as besoin de voir autre chose, de fournir autre chose. Alors tu joues de la musique, tu virevoltes en dansant, tu contes des récits devant grands et petits. Tu aides là où des bénévoles sont requis. Tu soignes qui en a besoin sans vraiment demander ton sou. Ô, tu n'es pas stupide non plus, point une âme charitable qui se laisserait mourir pour autant, tu demandes de quoi subsister et, parfois, de quoi faire quelques emplettes pour continuer à vivre cette vie qui te convient.
Aucune violence à l'horizon, si ce n'est celle que tu t'infliges pour ne point infliger la moindre peine. Une tristesse habituelle t'envahit, tu sens ton cœur se serrait, tu as besoin de partir, la solitude est mauvaise pour toi, tu ne la supportes pas. Les pensées vont et viennent trop rapidement et finissent toujours par se rattacher à une vision que tu voudrais changer. Tu feintes un sourire qui berne souvent ton entourage, même si tu sais qu'au fond, il est faux. Courage, tu dois rester de bonne humeur. Après tout, comment rendre les autres heureux si tu ne l'es pas toi-même ? Ceux qui te perçaient à jour, les rares auxquels tu te dévoilais, ne cessaient de te le répéter.
Un peu d'entrain. Cesse de t'observer. Chasse ces idées sombres, néfastes, gangrénées. Un dernier regard sur la fumée qui s'échappe de ton crâne, formant un semblant de chevelure dans laquelle on ne peut passer les doigts sans se brûler, puis tu vas t'habiller.
Sur ton dos, tu charges ton sac qui rejoindra bientôt les sacoches de Bahim. Tu t'apprêtes à prendre la mallette contenant ton imposant instrument quand tu remarques sur la table de chevet les pièces que l'homme d'hier soir t'a laissées. Tu te souviens de son visage, de sa mélancolie, un homme déchiré par les aléas du temps. Il avait besoin de réconfort, rien de charnel, pour une fois, simplement de bras chaleureux et quelques paroles consolantes. Agir ainsi, tel un confident d'un soir, ne te dérangeais pas, surtout que les demandeurs, homme ou femme, repartaient souvent bienheureux, le cœur allégé. Mais vendre ton corps était différent, tu l'avais fait, et tu le referais sans doute encore. Mais outre l'illégalité inhérente à cette pratique, cela te dérangeait. Tu n'avais rien contre les affaires charnelles, mais il t'était nécessaire d'y trouver un plaisir partagé.
Tu souhaites la bonne journée au propriétaire de l'auberge ainsi qu'aux clients présents. Tu rigoles avec eux d'une blague pas si drôle qu'il te lance, un encouragement maladroit mais bienvenu tout de même. Ton compagnon de route est heureux de te voir, il a encore été bien traité cette nuit, et son repas fut des plus délicieux alors il ne dit rien lorsque tu le charges de tes affaires habituelles. Sauf quand obligatoire, tu ne l'attaches pas. Il est intelligent et ne s'enfuira pas. Pour quoi faire après tout ? À tes côtés, il est choyé, tu ne lui en demandes pas trop et cèdes à ses moindres caprices, alors pourquoi voudrait il te quitter ? D'ailleurs, aujourd'hui il est le premier à se mettre en route, choisissant lui-même la route comme s'il savait mieux que toi la direction à prendre.
Le soleil est encore bas dans le ciel, mais une longue journée vous attend. Quelques enfants viennent te dire au revoir, tu les récompenses de tapes amicales sur la tête ou de dernier câlin. Avec les années, tu es parvenu à réguler ta température pour ne plus rendre ton contact désagréable. Hier, tu les avais amusés de tes danses improbables et de tes airs entraînants à la flûte. Puis, une longue histoire sur les héros d'antan eu fini de les séduire. Deux revinrent dans les minutes suivantes avec des petites babioles qu'ils possédaient, signe de remerciement de leur part eux qui n'avaient pas d'argent. Tu refusais toujours à moins que tu sentes qu'une telle décision ne les fâcherait.
Un dernier salut lointain, une échappée de fumée noire de tes oreilles qui les faisaient rigoler, et te voilà partie en direction Kyouji.
Histoire ou test-rp
Thème musical
- Premières décennies:
- Tu étais affamé, assoiffé, perdu au milieu d'une lande qui t'étais hostile. Tes souvenirs sont vagues de cette lointaine époque, rien de plus qu'un vague écho fugace qui disparaît au moindre son environnant. Une odeur fétide te revient pourtant à chaque fois, de même qu'une profonde tristesse. Un chagrin que tu ne parviens jamais à réprouver sans pour autant réellement en connaître la cause. Tu te doutes bien, mais tu n'es guère sûr. Tu revois les planches de bois brisées d'une charrette qui l'était tout autant. Le soleil brûlant au dans le ciel, brisant la maigre flamme que tu étais. L'obscurité écrasante avant tout ça, seulement accompagné par des hurlements de douleur, des cris de paniques et la mort.
Ô, voilà les seuls souvenirs qu'il te reste de ce temps lointain. Avant qu'il ne te rencontre. Qu'il ne vienne à ton secours. Tu étais mourant, bientôt la proie de vautours attendant ce maigre repas que tu fournirais. Mais ils n'eurent guère ce privilège. L'homme était grand, fort et héroïque. Il s'approcha de toi avec lenteur, essayant de te rassurer, apportant une gourde d'eau à tes lèvres et bientôt te prenant dans ses bras. Un goût amer prend possession de ta bouche à chaque fois que tu y repenses. Celui du sang que tu verseras durant les décennies à venir pour lui. Il te serra dans ses bras, te caressant le dos d'une main paternel et te ramena auprès des siens. "Tu seras en sécurité avec moi." T'avait-il dit ce jour-là. Et tu l'avais cru.
Le maître te nomma Nefih.
Sa demeure était vaste, son personnel nombreux et ses possessions l'étaient également. Quelle veine avais-tu eue de rencontrer ce riche marchand prêt à te prendre sous son aile. Il avait été si sympathique durant les quelques jours de voyages vous séparant de chez lui.
Il te montra tes quartiers, bien moins agréable que les siens. Mais c'était pour ta propre sécurité, ne cessa-t-il de répéter durant plusieurs années avant que la supercherie ne cesse de fonctionner. Dans ton esprit restera gravé à tout jamais le chemin y menant, un dédale de couloirs, parfois coupé de toute lumière, bercé par des plaintes et des lamentations, puis une "chambre" qui avait à peine le confort d'une cellule. Une lourde porte d'acier verrouillé derrière toi, aucune fenêtre si ce n'est le trou dans le plafond à travers lequel tu ne pouvais même pas passer ta tête. Quand bien même, à trois mètres de hauteurs, jamais tu ne l'aurais atteint. Et tu ne savais guère prendre ton envol à cette époque-là. Mais tu étais bête. Non, simplement candide. Tu ne comprenais pas pourquoi tu devais dormir ici, et pourquoi tu y passerais la majorité de tes journées, mais c'était pour ton bien alors tu restais sage et bien élevé, l'écoutant attentivement et effectuant toutes les tâches qu'il te demandait lorsque tu avais le droit de sortir. Et puisqu'il te récompensait, parfois d'une babiole avec laquelle tu jouerais jusqu'à ce qu'il ne te la retire, d'un repas meilleur ou d'un temps plus long en dehors, tu pensais bien faire.
Combien de temps ainsi ? À vrai dire, tu n'en as aucune conscience. Tu le sais, tu as fini par l'apprendre de son fils, cela te semble irréel. Et comment t'en blâmer ? Tu n'étais qu'un enfant.
Peut-être aurais-tu pu t'échapper par la maîtrise de ton être même. Sans doute oui. Mais comment faire alors que tu n'y comprenais pas grand-chose et que, lorsque tu parvenais à t'en servir, souvent bien involontairement, le maître te disait de faire attention, que c'était dangereux pour toi et pour lui. Alors tu y prenais garde, jamais tu ne voulais t'en servir.
- Le jouet:
- Jouet. Trophée. Martyr.
Voilà des mots qui définissaient parfaitement plus d'une décennie de ta vie après que ton corps ait atteint l'adolescence. Tu étais plus grand, plus fort sans doute, mais tu étais toujours le même être perdu dans un dédale de mystification et de mensonge que tu ne voyais pas. L'illusion était complète. Le répugnant avait parfaitement réussi son œuvre, tu étais à lui et tu ne te rebellerais pas, peu importe ce qu'il te ferait, tu l'accepterais. Et tu en tirais même une certaine fierté, lorsqu'après t'avoir maltraité, il te disait être heureux d'avoir entendu tes cris de douleur, d'avoir vu des larmes coulaient le long de ton visage. Pour toi, c'était l'apogée du bonheur. Cette parole réconfortante, parfois cette tape dans le dos ou encore cet excellent repas qu'il t'offrait. Et il y prenait plaisir à toujours aller plus loin, souvent seul, mais parfois en la compagnie de ses confrères sadiques à qui il t'exposait. Cherchant souvent ton point de rupture, celui où ton esprit finissait par se cacher au confins de ton être, ne laissant qu'un corps à peine vivant au centre d'une pièce à l'odeur infâme.
Mais lorsque tu reprenais tes esprits, tu étais dans ta chambre, souvent accompagné d'une babiole qui te faisait plaisir. Parfois, il était lui-même présent, te parlant de tout et de rien, comme si tu étais son confident. Une oreille qui ne pourrait guère le trahir. Et cela ne faisait que renforcer ce lien entre vous. Ô oui, tu étais spécial pour lui, mais sans doute pas de la manière dont tu le voulais. Tu n'étais pas son enfant favori ou son petit prodige comme il t'appelait parfois. Même si dans un certain sens, tu étais bien son favoris, car il avait forgé ton esprit à la perfection.
Les années défilaient sans que tu ne t'en rendes réellement compte. Les lieux que tu connaissais se comptaient sur les doigts d'une seule de tes mains et les souffrances ne faisaient que s'amplifier, pourtant, tu devenais plus résistant, mais il trouvait toujours un nouveau moyen de te briser.
Tu te souviens de la fumée blanche. De cette condensation bien différente d'aujourd'hui. Tu n'étais pas le même. Depuis longtemps, déjà, il s'amusait à observer les réactions de certaines herbes, minéraux et autres produits sur ton organisme bien différent et atypique. Un être fait de feu et d'eau en constante vaporisation est bien différent des humains ou démons. Néanmoins, ses connaissances ésotériques et alchimiques n'étaient guère très développées et rien de ce qu'il utilisait sur toi n'était particulièrement dangereux. Jusqu'au jour où il se fit ami avec un mage sombre versé dans ces pratiques occultes, sans doute interdites en y repensant. En son esprit résidaient bien des procédés pour s'amuser de toi, et il ne tarda pas à les partager avec ton maître.
Aussitôt, les ravages commencèrent. Tout ce que tu avais pu subir jusqu'alors devenait risible. Une goutte dans un océan de douleur. Et bientôt, mélanges alchimiques et pierres rares furent parties intégrantes de ta vie. L'on te recouvrait de liquide noirâtre et visqueux, d'autres à la couleur métallique qu'ils n'osaient pas toucher de leurs mains dénudées. Des roches aussi noires que les plus sombres ténèbres étaient réduits à l'état de poussière et l'on te les faisaient avaler, d'autres aux couleurs chatoyantes ou bien une pire à l'aspect bleuté, qui te refroidissait à chaque fois et manquait de te tuer à chacune de ses utilisations. Comme il fut heureux de découvrir que tu étais aussi sensible au froid, à la gelée. Il ne manquait plus de s'amuser avec ce procédé et, pis encore, c'était devenue l'une de ses attractions phares lorsqu'il voulait impressionner ses convives.
Ton organisme changea peu à peu, au fil des années et des expérimentations. Tes composées se dissocièrent légèrement, les flammes brûlant ardemment en ton sein pour contenu par une couche aqueuse qui s'évaporait constamment. Tu n'étais plus ce que tu avais été, et sans doute ne le redeviendras tu jamais. Éternellement changé d'une manière répugnante. Puis, le pire arriva lorsqu'ils versèrent dans cette fournaise insatiable une nouvelle concoction à la composition qui t'étais inconnue. Ton hurlement est la dernière chose dont tu te souviens de ce jour-là. Des semaines, il te fallut pour sortir de cette léthargie. Ta peau n'était plus la même. Noir. Elle était devenue noire. Non, pas totalement, plus d'un bleu foncé semblable aux nuits désertiques. Et ce qui s'échappait de ton être, à présent de manière incontrôlée, n'était plus blanc mais de la même teinte.
Il t'aima d'autant plus pour ça. Voilà sans doute pourquoi il avait déboursé sans compter pour te maintenir en vie jusqu'à ton rétablissement. Dans l'unique but de te montrer sous un nouveau jour, comme un tout autre objet de sa collection. Mieux que ça, sa création. Unique.
Bientôt, les tortures reprirent, mais plus douce cette fois-ci. Tu étais précieux, trop pour être perdu bêtement. Et parfois, chose qu'il n'avait jamais faite, tu le voyais même s'énerver contre certains de ses invités voulant aller trop loin avec toi. Sans doute pour la première fois l'on pouvait dire qu'il te chouchoutait réellement. Ta chambre n'était plus cette cellule isolée mais bel et bien une pièce dans la demeure, ta garde-robe changea, tout comme la majorité de tes habitudes puisque ton environnement, ton quotidien même, changeait intégralement. Tu te sentais perdu, presque à étouffer dans ces lieux si vastes à tes yeux. Mais tu ne voulais surtout pas le décevoir, alors tu t'y habituais autant que possible. Certes, tu ne pouvais toujours pas faire ce que tu voulais, en constante surveillance et cloisonné à certaines parties de cette maison qui te paraissait sans fin. Tu n'avais pas le droit de parler aux autres sans qu'on ne t'y ai autorisé, pas plus que tu ne pouvais rencontrer des gens que le maître n'avait pas prévu de te faire rencontrer. Dans un certain sens, c'était tant mieux, comme tu aurais perdu pied, et sans doute la raison, à recouvrir trop de liberté d'un coup. Surtout d'une liberté que tu ne désirais pas, que tu ne comprenais pas.
Pour autant, tu restais son attraction. Cela ne changerait jamais, et tu ne voulais pas que les choses soient autrement.
- Education et monstruosité:
- Tu ne vieillissais pas toi, mais lui si. Et la vieillesse finit par l'emmener dans la tombe. La tristesse t'envahit. Une peine immense que tu avais déjà ressentie et sur laquelle tu parvenais à mettre des mots à présent. La perte d'un être cher. Mais tout ne se terminait point ici. Une passation de bien eut lieu, comme la tradition le veut. Et son fils récupéra tout de lui. Il était impossible de dire que tu ne l'appréciais pas, mais l'inverse n'avait rien de vrai. En fin de compte, vous étiez plutôt neutre l'un pour l'autre. Bien qu'il partageait la majorité des penchants de collectionneur sadiques de son défunt paternel, tu ne représentais pas grand-chose à ses yeux. Tu n'étais pas sa trouvaille. Simplement une trouvaille. Sorte d'antiquité qu'il ne désirait pas vraiment mais dont il ne pouvait se séparer. Cela était trop difficile pour lui de s'y résoudre.
Bien sûr, au début il reproduit certaines pratiques avec toi, il tenta moult torture mais rien de nouveau à tes yeux. Il était encore jeune et au balbutiement de son art. Trop doux pour que tu n'en tires pas une réelle douleur pourtant appréciable. Lui comme toi trouvait ces sessions ennuyeuses et frustrantes. Sans doute aurait-il fini par être abandonné dans une cellule si tu n'avais pas parlé sans son autorisation, si tu ne t'étais pas montré impétueux à son encontre et que tu ne lui avais pas proposé d'autres méthodes pour te faire souffrir. Certaines auxquelles il n'aurait pas pensé avant des décennies. Si cela l'avait rendu fou furieux dans un premier temps, bien vite il finit par comprendre que tu ne voulais guère te montrer supérieur à lui, mais seulement lui partageais une connaissance que tu avais acquises avec les années.
Combien d'esclaves après toi te maudiraient pour cela ? Sans doute beaucoup.
A ses yeux, tu avais gagné de la valeur. Et quand bien même tu ne participais pas aux séances, tu étais toujours de bon conseil lorsqu'il venait te voir. Un peu à la manière de son père, vous devinrent confidents. Il comprit rapidement à quel point tu étais incapable de les trahir, à quel point cela ne te viendrait jamais à l'esprit. D'ailleurs, il était stupéfait de voir que tu ne comprenais pas pourquoi les autres esclaves étaient aussi mécontents de leurs vies ici. Pour toi, il n'y avait rien d'autre, alors tout te paraissait normal. Pis encore, cela te paraissait merveilleux suite à l'endoctrinement que l'ancien maître t'avait fait. Alors en sa compagnie tu discutas des moyens d'infliger la douleur et des châtiments, sans te rendre réellement compte de l'horreur que tu commettais. Comme tu t'en voulais aujourd'hui. Le monstre que tu étais devenu.
Mais bien rapidement, tu fus dépassé par des contextes et des mots qui t'échappaient, et, avare d'explication, le nouveau maître finit par prendre une grande décision. Tu recevrais l'éducation que tout habitant du Reike reçoit. Certes, tes tuteurs seraient spécialement embauchés pour omettre certains détails et continuer à brosser une vision biaisé de la vie pour qu'à aucun moment, tu ne remettes en doute ta vie ici. Longuement et avec passion, tu t'abreuvas de ces connaissances que l'on t'apporta. Tu pris goût aux plaisirs de la lecture et de l'écriture, aux connaissances géographiques, à la nature et aux créatures peuplant les landes environnantes. Bientôt tu t'initias aux arts, de la calligraphie à la musique dans laquelle tu te découvris un don. Cela ne se fit pas en un claquement de doigts. Toutes ces leçons étaient étalées sur des années, d'autres décennies encore, et malgré toute ta bonne volonté, tu voyais ton maître vieillir à son tour, continuant à te rapprocher de lui et de son fils qui grandissait à vue d'œil.
Puis la maladie vint. Certains parlaient de malédiction, d'empoisonnement ou simplement d'une justice qui n'avait aucun sens. En l'espace de quelques mois le maître rejoint son père dans l'outre monde. À nouveau, tu pleuras à chaudes larmes sa perte. Lui qui avait tant représenté à tes yeux. Une joie bien différente de son prédécesseur, mais une joie malgré tout. Entre ses jeunes années et sa mort, ta condition de vie avait drastiquement changé, et bientôt, elle le ferait tout autant.
- Frustration et obscurité:
- Dès la passation, tu compris que tout allait changer. Si tes deux précédents maîtres avaient éprouvé une forme de plaisir de t'avoir. Pour le troisième, c'était tout l'inverse. Bien sûr, il partageait les mêmes penchants que ses prédécesseurs, un trait visiblement héréditaire, mais il te haïssait, il te jalousait et t'enviait pour tout le temps que son père avait pu passer avec toi. Ces propos étaient faux, ils n'étaient que la vision étonnée d'un enfant capricieux, mais rien ne pourrait changer cette vision qu'il avait de toi. Et il comptait bien avoir sa vengeance.
Tout ce que tu avais précédemment acquis, on te le retira et au fin fond d'une cellule tu fus isolé. Pour la première fois en ces lieux, tu avais envie de partir, de t'enfuir. Tu trouvais cela injuste après tout ce que tu avais pu faire. Mais tu ne savais comment faire. Aucun plan ne te venait à l'esprit et plus de trous au plafond cette fois pour espérer t'enfuir. Non, simplement l'obscurité intégrale la majorité du temps, uniquement rompu quelques fois par semaine lorsque l'on t'apportait une maigre pitance. Parfois, tu lui trouvais des excuses, tu cherchais une explication rationnelle à son comportement. Il faisait ça pour ton bien sans doute. Il était encore jeune. Il t'en voulait. Avec l'âge il finirait par comprendre et tu recouvrerais ton ancien poste. Tu finirais par devenir une fierté pour lui aussi.
Les années défilèrent, en effet. Mais guère comme tu l'aurais voulu.
Tout d'abord, il te laissa moisir quelques années. Suffisamment pour que tu commences à perdre la raison. À parler seul avec les coins, à ce que tu perdes toute notion de temps et d'espace, à ce que ta mémoire ne se trouble et que tu deviennes sensible à la lumière tant tu n'y étais plus habitué. Puis il te sortit de cet isolement pour t'enfermer dans une salle de torture. Des jours et des semaines durant l'on y épuisa ta volonté et ton endurance des manières les plus perverses que tu as connus. L'on te tentait, te promettait et faisait renaître l'espoir et la décence dans ton esprit pour les briser à nouveau dans un cycle qui te paraissait sans fin. Et quand tu n'en pouvais plus, tu retrouvais l'obscurité de ton cachot bien que l'on ne t'y laissait pas mourir. Tu le voulais pourtant. Tu n'en pouvais plus. Mais l'on te maintenait en vie, toujours un jour de plus pour de nouvelles souffrances et son sourire malin.
Dans ta peau il voulait laisser sa marque, mais il n'y parvenait pas. Alors il chercha longuement un moyen de graver ton corps à sa guise, un peu comme son grand-père l'avait fait avant lui. Des mois durant, il envoya des hommes à la recherche de ce qui pourrait détruite ton être et il finit par le trouver. Un métal rare, cher, mais dont une simple pointe effilée pouvait suffire. Il te parla de ses projets, de ses idées. Elles étaient nombreuses et se bousculaient dans son esprit. Il hésitait à quoi inscrire sur ton corps, comment te marquer à jamais. Mais il ne savait guère quoi choisir, alors la rage finit par l'emporter et il s'en servit pour t'écorcher à vif le dos, le torse et les jambes, terminant par te marquer trois griffures sur la joue droite rejoignant tes lèvres.
Mais son travail ne l'avait en rien apaisé. Il ne trouvait aucune satisfaction à tant s'user pour te consumer alors il t'enferma de nouveau pour t'y oublier.
- Renouveau:
- Il te fallut longtemps pour t'en remettre. Des années à n'en pas douter, même si tu ne recouvrirais pas un esprit sain bien que des décennies plus tard.
C'était tiré par une simple curiosité par le contenu de la pièce interdite que le quatrième de la génération que tu côtoyais vint à ta rencontre. Cette histoire, moult fois il te l'a raconté car tu n'en gardes aucun souvenir concret, tu étais perdu trop loin dans les méandres de la folie pour le réaliser.Il fut ébloui par ta beauté et les dires que certains servants avaient à ton propos. D'autres qui, à ton instar, avaient connu plusieurs générations de maîtres en ces lieux où restaient esclaves de père en fils. Alors il fit le nécessaire pour te soigner, déboursant des sommes improbables pour rénover l'antique trophée que tu étais, comme un autre riche pourrait rénover une armoire familiale usé par des années d'oubli dans un grenier. Mais le résultat en valait la chandelle, c'est ce qu'il n'arrêtait pas de raconter. Il n'avait rien d'un sadique qui s'évertuait à infliger la douleur. Bien sûr, il appréciait de collectionner et d'acquérir des esclaves toujours plus atypiques, mais il ne souhaitait pas spécialement infliger la souffrance, au contraire, il préférait les choyer comme des biens précieux qui pouvaient prendre de la valeur. Sans doute, était-il le premier de sa lignée à sauter le besoin de sadisme.
Les soins furent efficaces, autant que l'on pouvait l'espérer. Tu retrouvas une certaine sanité d'esprit ainsi qu'une place plus prépondérante au sein de la famille. Tu restais un esclave, un objet de valeur, mais ta place n'était plus dans la poussière mais sur le devant de la scène et bientôt des convives pur remettre les yeux sur toi. Plus beau encore fût l'instant où le maître se rendit compte de tes talents musicaux qu'il décida aussitôt d'entraîner et de perfectionner. Cela ne faisait qu'augmenter ta valeur et, par définition, son prestige. Alors tu repris des leçons auprès de nouveaux tuteurs grassement payés pour ré-inscrire la propagande que l'on avait pu t'inculquer. Car tu retrouvais ici tout ce qui t'avais accompagnés pendant tant d'années, pendant la majorité de ta vie. En réalité, le troisième maître n'avait guère vécu longtemps, assassiné alors qu'il était trentenaire, laissant à son fils encore mineur, alors sous tutelle, le plaisir de devenir aussi riche, si jeune. Pour ce même dessein, il était désireux d'embellir ton apparence, couvrir ses viles cicatrices et les remplacer par quelque chose de plus harmonieux. C'est à l'aide d'un prestigieux tatoueur qu'il accomplit cette envie, usant du même matériel qui t'avais autrefois balafré, aujourd'hui l'on te transperçais dans un but tout autre. Et tu pris plaisir dans cet acte pourtant si douloureux, cette œuvre qui tenait bien davantage de la scarification que du tatouage, marquant ton corps d'une manière bien différente. Et le résultat était éblouissant.
Avec lui, tu n'étais pas un confident, tu étais bien plus. Si charmé par ta beauté et tes talents, vous devinrent comme deux amants. Jusqu'à lui, tu n'avais jamais connu de plaisir charnel sans douleur. Le sexe ne t'était pas inconnu, cela avait fait partie de certaines des pratiques que l'on commettait sur ton corps, mais toujours dans une même souffrance que tu aimais tant. Avec lui, tu découvris autre chose, l'allégresse de la passion enivrante, le besoin de rester secret pour finir par se retrouver à la lumière de la lune. La douceur des caresses et des tendres baisées.
Oui, les temps étaient différents de biens des manières et pourtant si similaire à d'autres. Car, le jour venu et la majorité du temps, tu redevenais le simple objet d'exposition. Car, même s'il ne le désirait pas, cette passion dévorante était tout aussi douloureuse que ce que tu avais pu connaître. Tu n'étais qu'un fruit défendu qu'il s'autorisait malgré tout. Le maître brûlait d'une envie de te posséder sous toutes tes coutures, car cela n'était point raisonnable. Voilà pourquoi il ne te retira jamais ton statut d'esclave, car sinon rien n'aurait pu vous empêcher de vivre en pleine lumière ce désir. Un désir qui n'était rien de plus. Point d'amour à l'horizon. Ce sentiment il le préservait pour celle qui deviendrait sa femme. Tu la haïs au début, chérissant le jour de sa mort jusqu'à te rendre compte que tu commettais la même barbarie que le troisième maître avait commise avec toi. Alors tu l'acceptas, et, mieux encore, tu finis par bien t'entendre avec elle, créant une certaine complicité que personne ne réprouvait. Et si ton statut ne changea jamais, tu étais bien plus un proche et ami qu'esclave. Tu t'affairais aux affaires familiales, aidant les servants dans les préparations de certains repas, décorant la demeure pour certains événements, parfois, même, tu étais autorisé à sortir chercher courses et commandes. L'on te montrait une facette du monde qui t'était alors inconnu et tu aimais ça. Sans doute, aurais-tu pu réaliser à quel point toute ta vie ici avait été injuste, dégoûtante, et que cette famille était monstrueuse, mais tes yeux étaient voilé par un besoin de ne pas réaliser ce que cela faisait de toi. Après tout, les autres esclaves aussi pouvaient s'en sortir si, à ta manière, ils se montraient conciliants et remercier pour cette vie qu'on leur offrait.
Ta place fut bientôt si prépondérante que tu devins toi-même tuteur de certaines nouvelles acquisitions. Tu aidais certains turbulents à revenir à la raison, autant que possible par la parole mais parfois par des méthodes que tu avais apprises des décennies auparavant. Une boule se forme dans ton ventre lorsque tu te rappelles les cris de douleur que tu provoquais, et tu frissonnes, tu te sens nauséeux et parfois tu vomis. Plus jamais tu n'infligeras ça.
- Les générations se succèdent:
- Ta place était ainsi décidée, certainement bien loin de ce que le premier maître avait pu imaginer et parfois tu t'amusais à imaginer ce qu'il pouvait bien penser de toi, là-haut dans les étoiles avec le reste des siens. Serait-il fier de toi ou au contraire voudrait il te punir pour cet orgueil qui naissait en ton cœur ? Ta place de trophée s'était estompée au fil du temps, plus personne ne te voyait vraiment ainsi au sein de la famille, quelques anciens convives à la longue longévité étaient outré par ton devenir, mais la plupart s'en moquaient sans doute. À présent, tu étais bien plus un servant, un majordome et un tuteur. Tu enseignais aux autres certaines de tes connaissances et comme cela pouvait te ravir de partager ton savoir et, parfois, en apprendre des autres. Également, tu continuas à enivrer tes talents artistiques, déployant toujours plus de ta propre personne et des émotions qui te traversèrent durant ta courte vie pour réaliser des prestations fortes. Une vie qui ne te paraissait guère si courte, toi qui n'avais vécu qu'auprès d'humain, bien rares étaient les autres dans ton cas en cette demeure, à voir les fils devenir père dans un cycle incessant. Et loin derrière toi étaient les tortures, une ombre de ton passé à laquelle tu ne faisais plus attention, que tu n'avais point oublié mais qui était simplement du passé. Tu te souvenais encore des paroles du premier maître, lorsqu'il te disait que les actes d'un homme ne pouvaient être blâmé qu'à lui, et nullement à son entourage ou ses fils. Sans doute ces paroles étaient un moyen pour lui de s'assurer une certaine tranquillité d'esprit, d'expier une part de ses péché ou espérer que l'on ne viendrait pas blesser ses proches pour ses actes déviants. Néanmoins, tu comprenais, et tu ne pouvais reprocher au maître actuel ce que l'on t'avait fait subir. Et les excuses tu les cherchais toujours pour ne pas faire face à cette vérité si destructrice. Alors tu fermais les yeux lorsque d'autres subissaient tortures et autres actes sadiques, te contentant de les soigner du mieux que tu pouvais.
Pour les guérir, tu avais eu la chance d'obtenir une éducation des arts occultes. Un moyen bien plus pratique pour la maison de s'assurer les services sur le long terme d'un guérisseur peu coûteux. Cela te convenait. Tu appris à soigner les plus petites blessures comme d'autres plus importantes, surtout lorsque les maîtres décidèrent de se lancer dans les combats d'arènes. Parfois, les blessures n'étaient pas plus graphiques que ce qu'ils pouvaient s'amuser à faire dans les salles interdites, mais dans la fosse des combats, les coûts n'avaient aucune précision et les blessures étaient souvent plus mortelles.
Ô, tout ne fut pas reposant pour autant. Loin de là, tu vis certains maîtres avoir des comportements bien moins avenants à ton égard. Ne respectant ta position que dans une sorte de tradition et d'honneur familiale, n'hésitant guère à te faire subir quelques actes pouvant être jugés immoraux, comme lorsque l'on refit de toi un donneur de plaisir pour les riches convives appréciant ton art et surtout ta beauté. Mais tel était le revers de la médaille pour s'être hissé à une place plus importante, et puis, cela permettait d'apporter une richesse supplémentaire. Tout était prétexte pour ne pas ouvrir les yeux, bien que, peu à peu, le voile commençait à se fissurer. Tant d'esclaves avaient de belles histoires de leur vie hors de ces murs, quand bien même l'on t'avait toujours raconté qu'il ne s'agissait que de sottises et de supercheries, tu avais parfois envie de les croire.
Mais tous n'agissaient pas de la sorte, la majorité voyait en toi une partie intégrante de la famille, une source d'histoires, d'anecdotes et des récits des générations passées et l'empathie dont tu faisais preuve aidait à établir des liens avec ces êtres que tu ne jugeais pas aussi durement que leurs victimes pouvaient le faire. Ils n'étaient pas que des tortionnaires et esclavagistes, ils avaient d'autres facettes, souvent des goûts pour l'art, un amour des traditions et de leur famille, des talents innées pour tenir des comptes et marchander. Enfin, ils étaient bien plus que les créatures infernales que certains voyaient.
Tes libertés étaient bien plus grandes, tu pouvais voguer dans la demeure à ta guise, parfois même ordonner aux servants quoi faire et l'on te confiais le bien-être des lieux lorsque le maître partait quelques jours avec sa femme et ses enfants. Tu sortais parfois en ville, exposant ton art aux yeux des autres et pouvait même faire tes propres emplettes avec les quelques donations que tu recevais pour ces performances. L'on te faisait confiance, et cela te rendait fier. Et malgré cette liberté, jamais il ne te vint à l'esprit l'idée de t'enfuir. Pour quoi faire ? Quelle vie t'attendait en dehors de ces lieux où tu étais apprécié justement ? Tu ne serais plus personne. Pis encore, tu serais simplement l'objet de souffrance que certains avaient connu de toi, qu'est ce qui pourrait bien les empêcher de te capturer et de t'enfermer à nouveau ? Aujourd'hui, tu avais goûté à autre chose, à une vie plus saine certainement, tu n'avais guère envie de retourner dans une cellule et de tout recommencer. Et puis, qui s'occuperait aussi bien que toi des pauvres esclaves ? Eux qui avaient déjà si peu. C'est toi qui veillais à leur nourriture, à leur santé et à ce qu'ils ne se révoltent pas. L'on t'avait tant enseigné pour que tu y parviennes. Notamment à gérer les émotions des gens à l'aide de tes pouvoirs mentaux, de quoi apaiser les flammes de la haine et dévoiler à quel point tout n'était pas si noir.
- D'un incendie vint la froide douche:
- Ce jour est marqué dans ton esprit à jamais. Par une soirée sombre d'automne, il y a trois années, tandis que tu t'occupais des soins de quelques esclaves ayant combattu dans l'arène le jour même, tu sentis une odeur âcre te démanger les narines et une épaisse fumée commençait à s'élever de la demeure principale. Un feu s'était déclaré. Comment était ce possible ? Tu hésitas un instant à abandonner le pauvre blessé à son sort, mais tu parvins pas à t'y résoudre, terminant de le soigner d'une manière bien moins appliqué que tu n'aurais dû. Puis, sans perdre haleine, tu courus jusqu'à l'incendie. Les flammes étaient partout, dévorant chaque parcelle du granit, des fondations à son toit. Le feu s'était propagé à une vitesse ahurissante. Tu restas honteusement tétanisé l'espace de quelques secondes face à cette vision cauchemardesque, puis, en reprenant le contrôle de ton corps et de tes pensées, tu bravas les flammes à la recherche du maître, de sa femme ou de leurs enfants, sans parvenir à trouver qui que ce soit avant que les flammes ne deviennent insupportables même pour toi. Alors tu rebroussas chemin, les abandonnant à une mort horrible pour découvrir que l'incendie continuait sa propagation sur les autres structures. Si les servants étaient bel et bien en train de s'enfuir, ce n'était pas le cas des prisonniers, enchaînés ou enfermés et tu ne pouvais te résoudre à les laisser brûler vif.
Certains s'enfuirent sans demander leurs restes dès lors que tu les libérais, d'autres, sous tes sages paroles, s'appliquaient à aider les plus mal en point à sortir vivant d'ici. Et lorsque les derniers quittèrent les lieux en ta compagnie, les flammes commençaient déjà à vous submerger.
Des gardes étaient déjà devant les portes, entourant la demeure et faisant au mieux pour endiguer la menace que représentait cette catastrophe. Point de liberté pour ces esclaves, en fin de compte, aussitôt remis derrière des barreaux.
Tu observas le feu être maîtrisé, puis la foule se disperser, et finalement les braises d'une demeure dans laquelle tu avais passé plus de deux siècles s'éteindre sans parvenir à bouger. Tu étais là, statue immobile et pitoyable. Perdue dans les limbes de l'esprit, le regard vague et le corps pétrifié. Le soleil fini par se lever, t'infligeant une vision insupportable. La fin de tout ce que tu connaissais, de tous tes repères, de toute ta vie. Et tu étais perdue.
Tous les biens ayant été sauvés furent revendus durant des enchères, bien peu donc. Hormis les esclaves, quelques animaux et ce que les servants avaient bien pu emporter avec eux espérant se remplir les poches, tout était réduit à l'état de cendre. Les uns après les autres, tu vis ceux que tu avais soignés et appréciés être acheté, dispatché à travers le Reike sans que tu ne puisses rien y faire. Ô, tu aurais voulu les acheter toi-même, continuait à les avoir prêt de toi, une sorte d'ancre rassurante dans cet océan de terreur. Mais tu ne le pouvais pas, tu n'avais plus rien toi aussi. Sans cette famille, tu n'étais rien. Puis ce fut le tour des animaux, tous revendu sauf le vieux Bahim, un chameau sur sa fin de vie que personne ne voulait. Les enchères furent si basses que tu peux te l'offrir avec les quelques piécettes en ta possession. C'était toujours mieux que l'imaginer passer sous la lame d'un boucher. Et puis, plus rien. La torpeur. La léthargie de l'esprit. Tu déambulais sans savoir que faire. Comment survivre dans un monde que tu pensais pourtant avoir appris à connaître, mais il n'en était rien.
Était-ce le fruit du hasard ou bien le regard de tous tes anciens maîtres, là-haut dans les étoiles, qui te permit de t'en sortir ? En ton for intérieur, tu espérais qu'il s'agissait bien d'eux, veillant toujours sur toi et peut-être même chérissant ce que tu étais devenu. Une main te fut tendu par un homme qui t'avait autrefois connu. Un amateur de musique qui appréciait tes œuvres comme ta compagnie. Il ne pouvait guère faire de miracle, mais il voulait t'aider à te relever. Il sentait en toi une bienveillance qu'il ne voulait pas voir disparaître, le monde était déjà bien trop cruel à ses yeux. Alors en sa maison il t'invita. Ce n'était point un riche marchand, un simple bourgeois de faible instance avec quelques possessions et une entreprise de taillage de pierre qui fonctionnait.
Plusieurs mois furent nécessaires, mais il parvint à accomplir son objectif : te remettre sur pied. Et lorsque vous vous quittâtes, tu étais toujours dans une épaisse brume mais avec une destination cette fois-ci et les armes pour y parvenir. Il t'avait offert, comble de sa générosité, un guzheng de bonne facture. Avec l'argent de tes quelques représentations, tu t'offris une tenue de spectacle et décidas qu'il était temps pour toi de te racheter.
Tu avais fini par ouvrir les yeux sur ce que tu avais réellement commis au sein de cette famille. Non, les esclaves ne méritaient pas de souffrir de la sorte, pas plus que toi. Personne ne devrait. Mais tu l'avais pourtant fait. Tu étais autant un monstre qu'ils avaient pu l'être. Fermant les yeux et cherchant des excuses. Souvent, tu te dégoûtais pour ces actes commis. Plus jamais. Aujourd'hui, tu cherchais la rédemption salvatrice ou un juste châtiment, rien de plus. Peut-être qu'en commettant de bonnes actions, en aidant les autres, tu finirais par retrouver de l'estime pour l'être que tu étais ? Peut-être qu'un jour la haine disparaîtrait de ton cœur, et que dans le miroir le monstre disparaîtra ? Tu en doutais fortement, mais au moins pouvais tu essayer.
Alors tu te mis sur la route, voyageant lentement en compagnie de Bahim. Jamais seul, toujours au sein d'une caravane marchande pour assurer ta protection en échange d'un paiement ou de tes talents. Bien des masques tu pouvais revêtir, danseur, musicien, conteur, guérisseur et parfois courtisan. Et dans les villes où tu passais, tu exerçais tes talents, tu apportais autant que possible la bonne humeur et la joie, autant dans les rues que dans les salles privatisées, louant n'importe lequel de tes services pour aider à guérir les blessures du corps comme du cœur.
Groupes d'intérêts
Shierak
Depuis aussi loin qu'il s'en souvienne, il fut bercé par ses préceptes et y croit avec ferveur, néanmoins, comme les dogmes l'indiquent, il n'en parle que peu et ne cherche pas à convertir. Chacun est libre de suivre la voie qu'il veut et il n'est en aucun cas apte à les juger. Néanmoins, il trouve la partie extrémiste dont il n'a que vaguement entendu parler mauvaise car elle déforme la bienveillance même de cette religion.
Les autres
Pour l'heure, Nefih n'a pas vraiment d'avis sur les divers groupes, tout du moins, il ne se sent pas affiliés à l'un d'entres eux ni prêt à lutter contre. Il préfère vivre sa vie et aider sans trop s'en soucier car n'est une charge qu'il n'est pas prêt à supporter.


derrière l'écran
Pseudo : Grenadine
Comment avez-vous connu le forum ? Par un topsite
Avis sur le forum : Il est beau, bien écrit, avec pas mal de lore, c'est trop cool. Pis vous m'avez même pas crié parce que je me suis trompé de section pour ma question alors c'est trop gentil
. Ps : merci de votre réponse

Fréquence de connexion : Ca va être très variable à cause de problème de santé

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Nefih

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Bonjour et bienvenue sur le forum !
Désolée du temps d'attente pour ta présentation, nous venons d'apprendre que la personne qui devait s'en occuper a un souci avec sa connexion Internet, du coup je prends le relais. ^^
Après lecture, tout me semble être en règle dans cette fiche, à l'exception d'un détail pour ta forme élémentaire :
- Nous souhaitons que la forme d'élément demeure au moins partiellement humanoïde, il n'est donc pas possible d'être totalement un "nuage".
Je tiens d'ailleurs à rappeler que cette forme ne t'immunise pas contre les attaques physiques ou la magie.
Après correction de ce détail, nous pourrons procéder à ta validation !
Désolée du temps d'attente pour ta présentation, nous venons d'apprendre que la personne qui devait s'en occuper a un souci avec sa connexion Internet, du coup je prends le relais. ^^
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Compte staff - Merci de ne pas me MP.

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