Sur le bord de l'eau \ Aryan

quelque part en Avril de l'an 4

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La Réserve Faunique de la Rṗublique abrite plusieurs endroits difficiles d'accès mais tout proprement féériques, comme l'endroit ou, voilà deux siècles de cela, Placidu trouva un bébé en train de jouer avec Eau sur Rocher. Comme si les esprits de la forêt voulaient qu'il la trouve. Ils lui faisaient un énorme cadeau que peu pourraient apprécier. La Fille d'Océan et de Terre... L'Héritière de cet endroit magique.

Jamais il ne lui en avait parlé cependant, évitant avec une grâce teintée de mauvaise foi évidente le sujet de la génitriice de sa fille adoptive, a moins que ca ne soit peut-être pour tenir une promesse? Il n'y a que lui et les Esprits de la forêt qui savent en fait, peut-être un jour cela s'éclaircira t'il. Peut-être. . Evidemment qu'il savait qu'elle était une élémentaire de la nature. Il n'y avait pas grand monde qui ne le savait pas en fait. Peut-être feu Jérôme...

Jérôme.

Pensa Idunn en apparaissant doucement entre les branchages qui s'écartaient légèrement devant elle, pour venir se réfugier ici. Elle adorait cet endroit entre tous, des bassins coupés par des minis chutes d'eau qui faisaient juste assez de bruit pour calmer son coeur endolori. Heureusement, ce n'était pas encore la période de frai de Saumon, aussi était t'elle certaine de ne croiser Ours aujourd'hui, Wendigo étant en hibernation à cette époque de l'année.

Seule...

Les fourrures et les cuirs s'enlevèrent prestement et se firent laver avec minutie, le corp de la jeune femme totalement nu si ce n'était que de cette branche serpentant le long de son bras gauche. et la multitude de feuilles mortes dans la soie de ses cheveux verts sombres. Certaine d'être seule, elle se mit à fredonner doucement cette mélodie que le garde chasse appréciait particulièrement. Les larmes se mirent à couler de ses joues tandis qu'elle se cambrait pour mettre ses vêtements à sécher, agrippant un morceau de savon brut avant de rentrer dans le plus grand bassin, au pied du décor pour se laver...

Etre propre lui a toujours remonté le moral en fait... Pense t'elle en faisant mousser le savon dans sa longue crinière qui, alourdit par le poid de l'eau qui lui caressait l'épiderme en un geste de réconfort et de soutien moral, s'éparpillait autour d'elle tel de magnifiques rubans de soie verte se mêlant à la transparence du liquide clair.

Ici, elle ne se sentait jamais seule, la garde forestière se remis donc à chanter, un air atrocement triste et parfaitement improvisé relatant l'histoire d'un amour perdu à jamais.

C'etait une belle nuit étoilés. Loin de la cacophonie de la ville qu'il avait quitté, pour s'aventurer vers l'est, l'un des rares coins qu'il n'avait pas encore visité dans ses recherches. Mais il n'avait plus énormément d'espoir. Elle s’était volatilisé, et toute les pistes qu'il avait suivit l'avait mené dans des cul de sac. Le groupe de mercenaires s’était séparés. Il avait trouvé deux ou trois d’entre eux, morts. Les autres, avec la richesse acquise en vendant Hava, avait sans doute décidés de changer de carrière avant de se prendre un mur.

Il était donc revenu plus d'une fois a la case départ, et avait lentement commencé a rencontrer une émotion qui était inconnue. Le des espoir. Il n'avait jamais eu cette sensation, avant, que tout ce qu'il faisait était vain. Et il avait un peu honte de le penser, mais sans la présence de Serpent, il aurait vraiment fini par penser qu'il avait tout inventé. Que ces quelques mois n’étaient qu'un jeu de son esprit, un de plus. Que tout n'avait été qu'un rêve.

L'endroit ou il arrivait, ce n’était pas la première fois qu'il y mettait les pieds, mais il n'avait jamais vraiment pénétré dans ces terres. La grande réserve de la faune et de la flore de la République. Il n'avait pas vraiment idée de ce qu'il allait trouver ici, mais il savait que c’était un espace dédiée a la conservation, a la protection. Il y avait sans doute des espèces rares, et des curiosités qu'il aurait été ravi de venir voir dans d'autres circonstances. Mais ce jour la, il n’était que nuit.

Il s’était éloigné de sa sempiternelle carriole, et y avait laissé serpent dans l'obscurité de sous le lit. Se dirigeant a la lumière de la lune et des étoiles, il s'éloigna dans la direction d'un bruit de cascade qui venait de plus loin et qui lui donnait un objectif à suivre pour éviter d’être complètement désœuvré.

Son avancée devint de plus en plus compliqué, au milieu des branches et de la vegetation. Hava y aurait été comme chez elle. Peut etre qu'elle etait la. Et d'ailleurs, il commença a entendre une voix féminine au loin, qui fit bondir son cœur un bref instant. Pile au moment ou il pensait ça, voilà qu'il entendait cette présence...Et si...

Il accelera le pas, hésitant presque a courir, sa tunique déjà déchirée et en sale etat qu'il n'avait pas prit le temps de changer, le bloquant un peu ici et la dans son avancée, dans les branchages. Mais alors que le bruit de l'eau et du chant se faisaient plus clair, il ralentit sa course. Non, ce n'etait pas elle. Clairement pas. Rien a voir. Et puis si elle etait ainsi libre de ses mouvements, déplacement, elle aurait essayée de le retrouver, non ? Elle n'aurait pas attendue ainsi a l'autre bout de la république.

Il déboucha des arbres, devant une magnifique cascade s'écoulant dans plusieurs bassins naturels de différentes tailles. Si il avait eu toute sa tete concentrée a la contemplation, il aurait sans doute immédiatement pensé qu'il venait de tomber devant un spectacle d'une beauté rare et puissante. Mais il n'avait que les yeux posés sur la silhouette sombre, dos a lui au loin, d'ou provenait la voix.

Il approcha doucement, pour ne pas la surprendre, mais pour pouvoir continuer a écouter. Elle se lamentait, et plus que la voix, c’était cette façon d'avoir écho a l'émotion qu'il avait en ce moment. De la tristesse, du désespoir. De la mélancolie. Des doutes. Elle semblait avoir été placée la juste pour lui.

Quand il fut a quelque mettre, ne sachant quoi faire, il tomba assit sur le sol, les jambes laissés devant lui de façon éparse, les cheveux en bataille dissimulant a demi l'éclat argenté de ses pupilles dirigées vers la créature humanoïde. Et quand finalement elle achèverait son chant, un seul mot sortirait de ses lèvres, alors qu'il fixait l'eau ruisselante par le courant naturel de la cascade.

Merci.

Merci..

Un mot. Une simple parole qui lui fait monter un frisson le long de son dos et de sa nuque. Idunn n'a jamais été, en deux cent ans, interrompues lors de ses ablutions par autre chose qu'un membre de la faune venu s'abreuver tranquillement. D'ailleurs son savon est concu pour ne pas endommager l'écosystème. Une recette éprouée par les gardes chasses et forestiers depuis des siècles et qui n'a aucune strite incidence sur ce qui se passe.

comment a t'elle pu être si distraite??? Pourtant on le lui a dit milles fois et elle porte bien attention à être seule dans les environs avant de se laver. Pivotant souplement, ses longs cheveux s'enroulant autour 'd'elle comme une chemise pour cacher sa nudité dont elle n'a cure en fait, elle encoche une flèche verte qu'elle pointe vers l'intrus. Les iris de a jeune femme prennent alors le temps de détailler ce qui se présente à elle comme si il s'agissait d'un habitant de la forêt, flèche directement pointée sur lui..

Pour tout avouer en fait, elle s'attendait à voir Faune ou Satyre...Gros lourds qui la poursuive depuis des décennies de leur assiduités, non, plutôt c'est quelqu'un qu'elle n'a jamais vu auparavant. Avachi carrément au sol, les cheveux noirs comme la nuit et la peau pâle, le plus frappant sont ces deux disques lunaires reflétant le cours d'eau enchanté, brilant d'une émotion contenue. Un voyageur, un perdu, littéralement, à lui voir l'expression.

C'est un truc de citadin de jouer au voyeur?

Inspirant profondément, elle relâche lentement sa prise sur son arc qui n'avait pas encore de flèches.

Te voilà bien loin des routes principales voyageur, est-tu blessé?. Demande la voix claire et ferme de la garde forestière, notant qu'il est carrément entre ses vêtements et elle... et... qu'il faisait maintenant nuit? Par la douce Mère!!!! Ca fait combien de temps qu'elle se lave?!? Et je pense que tu n'iras pas plus loin ce soir, si tu veux bien te tasser que je puisse m'habiller et allumer le feu pour tenir les bêtes à l'écart... Je pourrai te ramener d'ou tu viens demain matin.

Avant qu'il ne se fasse bouffer tout rond. Par chance, Loup et sa famille sont de l'autre côté de leur territoire ce soir.

Il garda les yeux clos, sentant facilement le bruit qu'elle avait fait en se tournant dans sa direction. Elle avait été prise par surprise. Il s'en doutait un peu, mais il s’était dit que potentiellement, ca aurait pu être pire de l'interrompre. Il ne l'avait pas fait, donc, et désormais, elle avait l'air contrariée. Elle eu un bruissement de magie autour d'elle, pour dissimuler sa nudité, et c'est qu'il eu comprit sa petite erreur.

Il avait passé tellement de temps avec Hava, que sa nudité était devenue la normalité. En clair, elle avait réussit a le corrompre sur le fait de porter des vêtements. Dire que c’était la raison pour laquelle ils étaient allés a Melorn a la base. Quelle idée stupide il avait eu. Il était a deux doigts d'entrer dans une spirale ou il allait s'en vouloir toute sa vie.

- Non, je ne suis pas perdu. Je suis exactement la ou j'avais envie d'etre.

Il ne pu s'empecher de tiquer sur sa façon de lui parler. Il leva finalement le regard vers elle, vers son visage. Elle devait le prendre pour un vagabond qui s'etait perdu, peut etre aprés quelque beuverie de pauvre ére dont toute la misère du monde avait finit par enfoncé dans le sol.

- Est ce une une coutume locale de tutoyer de manière si familière un inconnu ?

Il avait l'habitude de vouvoyer absolument tous le monde, sans exception. Sauf Hava bien sur, mais elle n’était pas tous le monde. Dans tous les cas a défaut de lui trouver une éducation particulièrement affûtée, elle avait le bon ton de s’inquiéter de sa présence et de lui proposer d’être son guide. Il n'en avait pas du tout besoin, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir a ce moment la. Il leva la main et la secoua légèrement.

- Je vous remercie, belle créature, mais je retrouverais mon chemin sans soucis. Quand aux habitants de la foret, n'ayez crainte. Je ne risque rien.

Un simple petit geste de la main, et une petite illusion, et n'importe quel animaux assoiffé de curiosité, se retrouverais face au vide, face a personne. L'esprit légérement embrumé par sa façon de les écarter de sa route.

- Vous vivez ici ? Cet endroit est magnifique, hors du temps. J'aimerais beaucoup le découvrir d'avantage.

Il prenait finalement conscience de l’atmosphère et de la puissance qu'elle dégageait. Notamment cette cascade était tout particulièrement puissante dans ce qu'elle offrait au cœur de l'ange.

- Votre voix est magnifique. Cette chanson m'a touché. Etes vous triste, madame ? Ou mademoiselle ?

Il n'est pas perdu, et il est exactement là où il a envie d'être, c'est à dire entre elle et son linge... Non mais qu'est ce qui lui a foutu un pervers pareil dans les pattes? Les sourcils verts d'Idunn se froncent et elle resserre sa poigne sur la corde de son arc à moitié immergé.

- Est ce une une coutume locale de tutoyer de manière si familière un inconnu ?
Est ce une coutume des citadins de venir mater le monde qui se lave? Répond t'elle du tact au tact tout en se déplaçant de coté pour rejoindre la berge, restant à distance comme s'il s'agissait d'une bête féroce . Le vouvoiement, pour moi, ca se mérite.

Le ait est que se faire aire la morale par un inconnu qui l'a matée sans vergogne ne lui plaie pas du tout. Si au moins elle pouvait atteindre ses vêtements. Dans son sillage, elle laisse flotter quelques minuscules feuilles d'érables d'un rouge agressif à la mention de belle créature...

Belle créature? Non mais elle a l'air de quoi là? D'une nunuche incapable de se défendre? Et il pense que les illusions seront suffisantes? Elle renifle moqueusement. Il a l'égo indigeste apparemment. Eliendir avait la sagesse d'au moins cacher son arrogance. Oui, ca peut marcher peut-être contre Loup, mais il y a des créatures bien plus dangereuses qui se régaleraient

-Mon nom n'est pas Belle Créature, c'est Idunn. Je réitère ma demande poliment une deuxième fois. Écarte-toi de mes affaires et laisse-moi m'habiller sans me mater comme un gros pervers , et je te donnerai peut-être le vous royal qui te tente. Ici, dans la Réserve, l,Humilité est de mise. Il y a des ''créatures'' dont l'intelligence surpasse amplement la nôtre ici.

Et le voilà qui change de sujet, admirant le panorama enchanté. Idunn s'est toujours sentie bien ici... Et elle ressent l'intrusion du visiteur comme un invité non annoncé, ne sachant pas trop comment le traiter. Une flèche pour l'immobiliser, une flèche en plein coeur, ou le faire parler pour essayer de comprendre ce qu'il veut? Il est pas mal plus grand qu'elle et comme pour toute découverte d'un animal inconnu, elle avance avec prudence, tel un animal farouche, mais sans montrer sa peur.

- Vous vivez ici ? Cet endroit est magnifique, hors du temps. J'aimerais beaucoup le découvrir d'avantage.

Elle marque une pause, balayant le liquide du regard. Oui... Tout pour l'éloigner de ses vêtements. Etre nue comme ca lui donne un sentiment de vulnérabilité pas du tout apprécié.

Eau te donne la permission, à la condition expresse de ne rien déranger ni sortir des bassins. En plus, tu es sale. Tu peux prendre mon savon

Et le revoilà qui change de sujet. Générer de la confusion est un talent inné semblerait t'il. L'oeil vert cille.

Merci... heu... oui? Pourquoi? Je te trouves pas mal vite en affaire pas mal. C'est ta technique de séduction? Parce qu'elle est pitoyable.

Bon, à la guerre comme à la guerre. De toute façon, il a déjà tout vu. Affichant une superbe qu'elle ne ressent pas du tout, Idunn risque le tout pour le tout, s'extirpant de l'onde et se dirigeant d'un pas confiant, arc à la main, ramassant ses pantalons et sa tunique... Pour se cacher derrière un buisson qui devient paravent pour cacher ce qui reste de sa dignité. D'ailleurs sa voix s'élève de derrière le végétal.

Si tu veux te rendre utile, ramasse du bois mort, pour le feu et tu peux me dire ce que tu fais ici? .

Il avait détourné les deux a nouveau, l'air de suivre du regard le faible courant devant lui, provoqué par la cascade bien plus active. Elle semblait vexée, et il en soupira intérieurement. Voila que maintenant c’était l'inverse. Qu'il fallait faire quelque chose pour être vouvoyé et traité avec le respect de la découverte. A la bonne heure. Il n'allait pas la supplier de toute façon. Et il n'avait aucune envie de bouger. Mais d'un autre coté, si jamais c’était trop compliqué, il n'avait qu'a partir.

- Dame Idunn donc. Vos affaires sont juste la, je ne vois pas en quoi je vous empêche d'y accéder.

Il baissa les yeux sur sa propre dégaine, constatant qu'elle avait connu de meilleur jour, et songea qu'elle devait le prendre pour un fou perdu dans un coin du monde qui ne lui appartenait pas. Ca le fit sourire légèrement. La situation aurait pu être amusante en d'autre circonstance. Mais il n'avait pas envie de rire.

- Oh, non, navré. Je parlais vraiment de l'endroit, pas forcément de vous.

Il se passa la main sur le visage, l'air fatigué a la simple pensée de converser de la pluie et du beau temps. D'autant que l'autre avait l'air agressive. Mais c’était ce qu'on pouvait attendre de quelqu'un prise a défaut sur son propre territoire. Il réalisa que ça pouvait être encore plus vexant d’être mit de coté, et se rendit compte que ce qu'il avait prit longtemps pour la normalité, pouvait devenir ennuyant. Faire attention a ses paroles. Pendant une bonne période, il avait parlé sans réfléchir.

- Mais je serais ravi d'en faire plus la découverte avec vous.

Il leva la main, et alors qu'elle se déplaçait vers ses vêtements, ses derniers commencèrent a flotter dans les airs pour venir lentement jusqu'à leur propriétaire, se déposant gentiment dans ses bras. Il avait tiqué, au moment ou elle avait parlé « d'eau ». C’était une façon de s'exprimer qu'il connaissait bien, désormais.

- Qui appelez vous « eau » ? Est ce un fragment de cette nature ? Une créature ?

« Serpent » n’était pas très loin après tout. C’était sans doute la façon de faire de toute les créatures vivant en retrait de la société, en harmonie avec la nature. D'ailleurs, en parlant de ce dernier, Aryan entendit glisser dans les feuilles derrière lui la petite créature bleuté qui grimpa fébrilement dans son dos pour venir autour de son cou. Il ne fit pas de commentaire. Lui aussi se sentait seule sans son amie.

- Vous avez raison toutefois de dire que je ne suis pas a mon avantage. Je n'y avait pas réfléchit...depuis un bon moment.

Mais ça attendrait, peut être pour après. Pour l'instant, aussi peu politiquement correcte que c’était, elle lui avait demandé un service. Il leva la main a nouveau, et dans son dos, depuis les arbres, de multiples branches de bois de moyennes tailles et de faibles poids commencèrent a venir se déposer en tas juste avant le lit de la rivière. Le bois était sec, parfait pour la combustion, et parfait pour qu'elle puisse se sécher si elle en avait envie. Il le faisait sans regarder, sans visible effort. Ça ne faisait que depuis peu qu'il pouvait faire bouger les objets de la sorte. Encore une réminiscence inconnue qui lui était naturellement revenue, comme tout jusque la.

- Ce que je fais ici....et vous ?

Toujours commencer par répondre a une question par une autre question, c’était une habitude qu'il ne pouvait s’empêcher de mettre en place. Ça, c’était sans doute mal élevé, mais il ne pouvait se restreindre a répondre simplement. Ce n’était pas assez...émulant.

- Moi...Si je devais y répondre simplement...je dirais que j'essaye de déterminer si les rêves sont parfois réels.

Okay... Pense Idunn, radoucit par le simple fait d'avoir ses peaux sur sa personne. L'oreille tendue sur ce qu'il dit et essayant de comprendre les paroles. Elle le voit bien qu'il n'est pas bien, physiquement et mentalement. Techniquement, elle sait qu'elle devrait dire une parole de réconfort, mais bon, si il a besoin d'un psychologue, elle n'est assurément pas la personne la mieux placée pour le conseiller.

Père dit toujours un esprit sain dans un corp sain... Eau accepte de te recevoir. Du coup, tu devrais en profiter pendant que j'allume le feu pour la nuit, ca va prendre un bon trente minute avant qu'il ne chauffe correctement et la lune est pleine ce soir, tu pourras voir... Moi, je vis dans cette forêt.

Ce n'est pas la première fois qu'on lui pose la question en fait.Qu'est ce que tu fais ici... Au début ca la mettait dans une fureur noire, ensuite ca l'irritait fortement. Maintenant, elle hausse les épaules. La dernière phrase l'intrigue plus, aussi sort t'elle de derrière le buisson en attachant sa longue crinière verte parsemée de feuille et de branchages, en simple tunique et pantalons de daim soulignant sa silhouette athlétique. Le regard dépareillé fixe l'intrus avec une attention renouvelée, y discernant Serpent enroulé autour de son cou.

Tu es un ami des animaux ou un druide? Demande t'elle simplement. Druide? elle en doute. un druide ne s'offusquerait pas d'un ''tu'' , ni ne demanderait ce qu'elle veut dire en parlant de Eau Ou tu as abusé des champignons? Tu sais, ils peuvent être traitres. Mais peu importe... tu as la faveur de Serpent, c'est bien. Il doit avoir froid

Dit elle en sortant de son paquetage deux pierres à silex avant de caresser doucement un endroit du bois déjà couvert de mousse, le faisant pousser, avant de l'assécher en déplacant sa sève... Tout en lui murmurant merci pour son sacrifice de cette nuit. Ensuite, de quelques coups, elle fit jaillir les étincelles sur lesquelles elle souffla jusqu'à embraser le monticule sur lequel elle placa avec un savoir faire indubitable du bois.

Cela fait combien de temps que vous n,avez pas mangé? Vous avez faim?

Demande la jeune femme en se redressant une fois le feu bien parti, écairée par en dessous, la lueur chaude des flammes lui donnant un air sans âge. Aryan peut se rendre compte qu,il y a un cercle dénudé entouré de pierre ainsi que les reliefs de feux passés. Manifestement, Idunn passe souvent ici.

Elle voulait visiblement absolument qu'il se lave. Son odeur était elle terrible que ça ? Il ne sentait rien de spécial en vérité, et c’était peut être son allure qui lui donnait envie qu'il se mette la tête dans l'eau. Ou alors c’était justement le fait qu'il n'ai pas d'odeur particulière qui alertait les sens de la femme de la nature. Il soupira et hocha brièvement la tête.

- Bon, puisque vous préparez le feu. Je suppose que je peux bien faire ça.

Il se leva et laissa ce qui restait de tunique tomber sur le sol, détaillant dans la lumière de la lune une musculature tracé mais pas proéminente. Le corps d'un homme qui ne s’entraînait pas, mais qui avait l'habitude de l'exercice physique. Les voyages suffisaient. Il tapota serpent du doigt qui descendit et tomba en boule dans le tissu. Il approcha de l'eau, et retira son pantalon ample, qui aurait aussi mérité d’être décapé. A une époque, il ne serait jamais sortit avec des vêtements sales. Mais ça avait changé.

- Un druide, moi... ?

Il eu un bref sourire qu'il dissimula aussitôt, ne voulant pas donner le moindre signe de moquerie. Hava aurait rigolé, elle qui lui faisait souvent de grands regards choqués a cause de ce qu'il disait de ses chevaux. Mais c’était bien grâce a elle, désormais, qu'il les observait différemment. Elle avait changé son prisme de vision du monde, et Idunn n’était pas, a ses yeux, comme elle l'aurait été si il l'avait rencontré un an auparavant.

- Je ne suis rien de tout ça. Pas druide, pas un adepte des champignons de toute sortes, un ami des animaux...pas vraiment non plus....Je suis juste....

Il réalisa, en retirant son pantalon sans se dissimuler le moins du monde, et en passant le pied dans l'eau, qu'il ne s’était pas du tout présenté, et c’était le comble du manque de savoir vivre. Sans compter qu'elle avait fini par le vouvoyer, peut être un signe qu'elle avait accepté sa présence.

- Je suis Aryan.

Aryan l'humain, Aryan l'ange, Aryan l'écrivain, le chercheur, l'aide. L'oreille. L'égaré, le perdu. Il se laissa tomber dans l'eau jusqu'à la taille, le bassin n’était pas très profond. Et en une poignée de minutes, leurs positions initiale étaient inversés. Il posa les yeux un bref instant sur le feu, avant de les retourner sur la cascade.

- C'est endroit est affreusement apaisant, je comprend que vous veniez souvent ici.

Il avait bel et bien noté les traces de l'habitude. Elle lui proposait même a manger, l'air de s’inquiéter. Au delà de son air farouche, elle semblait être quelqu'un qui s'inquiétait pour les voyageurs.

- Vous vivez ici, seule ? J'ai connu quelqu'un comme ça. Elle semblait muré dans la solitude. Son seul ami était...cette créature, serpent. Vous aussi, vous ne devez pas voir grand monde par ici ?

Mais Hava l'avait fait par crainte des hommes, alors qu'Idunn avait peut être mille et une raison de vivre la. Rien qu'a son apparence, elle semblait totalement dans son élément. Il se retourna de profil et secoua la tete :

- Je n'ai pas très faim. Je ne mange pas beaucoup.

Il n'en avait pas besoin de toute façon, il aimait le goût, mais la nourriture en elle même ne lui offrait aucun plus. Il doutait un peu qu'elle puisse lui faire découvrir quoi que ce soit dans ce coin reculé de la foret.

- Je cherche quelqu'un en fait. Et je n'avais pas encore cherché dans ce coin du monde, alors je suis venue. J'ai cru la voir au loin. Sa silouhette, sa nudité, se découpant dans la lune sur les flots somptueux de la cascade. Une beauté naturelle esquissé par les eaux. Mais...ce n'etait pas elle. C'etait vous.

Il soupira. Il y avait vraiment cru, pendant une breve seconde. Il se pencha et se mouilla le haut du corps avec les mains.

- Merci de m'accueillir.

Pendant qu'il se nettoie et laisse Eau le purifier, Idunn finit d'allumer le feu, préparant trois branches pour y placer quelque aliment et déposant deux pierres supplémentaires à chauffer près des braises. Une fois cela fait, elle alla chercher l'écureuil qu'elle avait prit au collet et accroché à l'abrit des prédateurs en vue du souper du soir. Déja vidé sur le lieu de la capture, ses entrailles servant d'appât pour un autre type d'animal, elle entreprit de séparer la peau de la chair avant de piquer le gringalet animal sur une autre branche droite qu'elle suspendit précautionneusement au dessus des flammes après avoir coupé un morceau de chair adapté à la taille de Serpent..

-Eau est le Fils d'Océan et de Terre, ressemblant beaucoup à son père en plus doux. Il est de bon conseil quand il est de Bonne Humeur. Laisse toi porter par lui, tu t'en sentira revitalisé... Pour ta question, Je ne vis pas seule, et même si c'était le cas, je ne le te dirais pas par pure prudence... Une chance que tu ne mange pas beaucoup, Ecureuil est une prise maigre. Je ne pensais pas passer la nuit ici.

Rétorqua l'archère avec un sourire mutin et innocent. Il était visible qu'elle ne pensait pas à mal. Le fait est qu'elle ne le connaissait pas et il pouvait parfaitement s'agir d'un braconnier en gueule d'ange. Quoique la musculature et l'allure générale réfutait cette hypothèse. Idunn restait prudente, ayant apprise à ne pas se fier aux apparences.

Tu as faim Serpent? Je ne sais pas ce que tu mange, mais je t'ai mise un peu de viande si tu n'as rien dans l'estomac. tu auras de belles pierres chaudes pour te prélasser le temps que je m'occupe des vêtements d'Aryan.

Joignant le geste à la parole, elle sort les pierres chaudes et les fait rouler à l'aide d'un morceau de bois a côté des vêtements avant de poser un morceau de cuir dessus et de tester la chaleur du bout des doigts. Ca lui semblait acceptable

C'est prêt! Tu ne devrais pas te brûler les écailles du ventre... Et pour toi Aryan, nous acceuillons tout ceux qui respectent les lois ici. La Réserve est généreuse mais impitoyable aussi. Je n'ai pas eu vent de nouvelles beautés dans la Réseerve par contre... Il y a bien eu une centaure/cerf qui a fait les potins voila quelques années, mais si l'un des nôtres l'avait trouvée, crois-moi, je serais au courant. Si c'est une des Dryades que tu parle, elles sont aussi insaississables que Vent et l'on n'en a pas observée depuis ma naissance à minima. Si tu me parle d'elle, demain nous pourrons retourner chez-moi et je pourrai demander aux autres. Ca prendra bien quelques journées avoir les réponses, mais j'ai l'impression que tu as besoin de te reposer et ca sera plus rapide et moins dangereux que de voyager en long, large et en travers sans plan défini.

C’était un peu bizarre, d'imaginer donner autant de personnification a dame nature. Même Hava n'en était pas jusque la, et si la femme avait aussitôt utilisé le terme de druide, peut être que c’était parce qu'elle était elle même une créature magique provenant de cette foret. Elle avait un air assez étrange pour l'etre. Peut etre pas assez cependant pour etre plus interessante qu'une démone rose, mais elle avait déjà gagné des points en terme de curiosité.

- Si vous vous avez faim, alors allez y. Mangez tout. Je n'en ai pas besoin.

Il fit venir le savon en question jusqu'à lui, qu'elle lui avait présenté plus tôt, et l'utilisa très brièvement pour ne pas trop le faire diminuer. Par respect pour son hôte, ce n’était pas correct de consommer trop.

Elle était concentrée sur serpent, qui ne montrait pas trop de réaction. A vrai dire, a part monter autour de son cou ou disparaître un peu sans doute pour manger, le reste du temps, il n'avait quasiment aucune réaction. Il était traumatisé. De ce qu'il en savait, il avait peut être même perdu des fonctions mentales de façon irrémédiable.

- Il a dévalé dans une rivière durant de longues minutes. Ne vous formalisez pas de son manque de réaction. Il a lui aussi perdu sa meilleure amie. Sa moitié. Comme moi, il est en quête de sa propre existence.

Il se retourna et se passa la main dans les cheveux avant d'attraper son pantalon pour l'enfiler a nouveau. Restant torse nu, luisant de l'eau qui dégoulinait encore de ses épaules, il revint vers le feu désormais dansant, l'air plus en forme et plus a son avantage. Il était passé d'un mendiant vagabond sale a un vagabond assez beau maintenant. La différence n’était pas forcément flagrante pour certain, mais ici, sans doute pas mal.

- Vous ne vivez donc pas dans la foret ? J'aurais pu le croire vu comme vous semblez proche de ce territoire. Mais après tout, vous vivez sans doute plus loin, dans une maison, une cabane ou un abri ?

Elle n’était pas une sauvage ça c’était certain. Elle avait l'habitude du contact des hommes, elle n'avait pas eu peur de lui, et elle avait vite baissé sa garde, pas confiance ou stupidité. La finalité c’était qu'il était maintenant face a elle, leur permettant chacun de voir l'autre vraiment de face pour la premiere fois. Elle avait recommencé a le tutoyer mais il n'allait pas lui en vouloir.

- « De nouvelles beautés », vous vous considérez donc vous même comme une beauté a part entière ?

Il eu un petit sourire. Il avait eu beau l'avoir dit, ca restait quand meme une petite boutade vis a vis de sa phrase. Rien de bien méchant, elle n'allait pas lui en tenir pour compte. Ou peut etre que si. Il se mit assit sur un rondin de bois, constatant que c'etait vraiment une espece de camp de fortune qui avait été dressé ici, un point de relais.

- Et bien....Si vous me parlez de vous, belle Idunn, je vous parlerez d'elle. Qu'est ce que vous faite ici, comment etes vous venue ici. Avec qui vivez vous, pourquoi, comment. J'aimerais écrire sur vous. Vous etes une belle femme. Une belle créature. Une belle curiosité.

Il soupira. Le feu etait beau lui aussi. Ca lui réchauffait l'ame. Apaisait l'esprit. Il n'allait pas dormir.

Ca ne sera pas prêt avant un moment de toute facon, nous y verrons plus tard.

Répond avec un naturel désarmant la jeune femme en finissant d'enlever serpent des vêtements qu'elle mit simplement à rincer dans l'onde après l'avoir déposé entre deux couches de cuir sur sa pierre chaude, remerciant Eau de sa bienveillance. Quand elle les sortit, ils étaient propre et secs, tandis que l'homme se lavait dans de discret clapotis nocturnes. Par pudeur envers lui, elle ne le regarda pas.

- Il a dévalé dans une rivière durant de longues minutes. Ne vous formalisez pas de son manque de réaction. Il a lui aussi perdu sa meilleure amie. Sa moitié. Comme moi, il est en quête de sa propre existence.

Idunn fit claquer les étoffes avant de les plier avec soin.

Je comprends... Mais il faut avancer, quand même que c'est douloureux. Je ne crois pas qu'elle serait contente de vous voir comme ca tout les deux. La quête d'une existence... C'est très métaphorique en fait. Je dois être trop pragmatique, parce que vous deux, vous recherchez ce que vous avez déjà. Elle doit être bien exceptionnelle pour que son absence vous diminue à ce point.

Idunn, comme Jérôme, avaient une autre philosophie. Etre en couple ne leur demandait aucunement d'abandonner leur individualité. Et à cette pensée, elle eut un sourire doux amer. Son amour lui aurait secoué les puces à cet homme... Qui revint sans aucun complexe, dégoulinant, pour reprendre ses biens. Au moins il ne sentira plus le fauve. Sourit elle doucement en se concentrant sur le feu pendant qu'il remballait son outillage.

Idunn n'avait jamais rien eu d'une jouvencelle effarouchée. Si, comme toute femme bien élevée, elle était réticente à se montrer nue devant des inconnus aux intentions obscures, elle n'avait aucun problème avec la nudité des autres. C'était naturel après tout.

Il m'arrive régulièrement de coucher à l'extérieur, je prête main forte un peu partout dans la Réserve. Ma maison est à environ trois heures de marche rapide à l'est d'ici en suivant Rivière. Mais c'est impraticable la nuit. Explique t'elle calmement en tournant Ecureuil qui était en train de griller lentement. Et non, rit elle, je ne suis pas une des Beautés de ce parc, je suis leur Protectrice

Balaya t'elle d'un revers de la main insouciant, portant son regard étrange sur l'homme qui s'asseyait de l'autre côté du feu avant de remettre du bois dans les flammes, le regardant tandis que la lueur dorée de Feu illuminait son visage, lui donnant l'air encore moins elfique et plus sans âge quand il formula son étrange requête qui fit naître sur le visage vert et doré une expression de confusion certaine. Il n'est pas le premier à lui poser ce genre de questions. Elle n'est pas née de la dernière pluie non plus.

-Tu la fait à toute les femmes cette ...entrée en matière?

Elle prit la viande cuite et lui tendit la brochette en entier de bon coeur

-Moi, je suis connue aux villages des alentours depuis des années sous le nom de Dame de La Forêt. Je suis la fille de Placidu Redinem, je viens de passer mes examens d'admissions pour être reconnue officiellement comme garde forestière, mais ce n'est qu'une formalité. Je suis née ici. Et quand je dis ici, c'est à quelques pas à peines de ou nous sommes. J'ai vécu essentiellement ma vie ici et j,ai eu une enfance paisible... Je j'ai... Je suis fiancée. Je ne crois pas être ni une créature, ni un objet de curiosité. J'aime bien que l'on me considère comme une personne en fait. Les pires visiteurs de la Réserve sont les Reikois et les braconniers et pas nécessairement dans cet ordre. Et oui, ma mère est une orque.

Dit elle un peu plus sèchement. Usuellement, la mention de son ascendance orque suffit à décourager les plus entreprenants, elle se pencha un peu vers l'avant, la curiosité faisant briller sa cornée laiteuse.

Maintenant, parlez-moi de celle qui vous prive de la moitié de qui vous êtes je vous prie. J'aimerais vous aider à la retrouver.

Il acheva d'ajuster ses vêtements avant de retomber assit, regardant dans la direction qu'elle lui indiquait. Trois heures ca faisait un bon paquet de temps. Mais il doutait que ca lui prenne autant. Il pouvait voler, si besoin, en plus. Pas besoin d'aller trop sur ce terrain cependant. Il en avait déjà assez dit pour l'instant sur lui même. Enfin, a son goût. Soit quasiment rien, mais il ne parlait jamais de sa personne, de toute manière.

- Je dors également en extérieur mais j'avoue que cet endroit est un peu rudimentaire. Je ne trouve pas cela extrêmement agréable pour être honnête. Enfin, je ne dors pas vraiment.

Il reposait son esprit de temps a autre, sans rentrer dans un état de sommeil comme ce qu'un humain ou peut être même elle pouvait appeler. C’était assez fascinant. Car il connaissait la sensation, mais il n'en avait pas plus besoin que ça. Et elle avait beau essayer de le secouer, ca ne lui donnait pas plus envie de ne pas dormir qu'avant.

- Vous avez la nature...mais n'est ce pas un peu ennuyeux, au bout d'un moment ? Que de voir tous le temps la même chose ?

Pour lui, c’était une hérésie. Il étudiait, puis il passait a autre chose. Les gens, les lieux, les événements, les histoires. Il y en avait tellement partout, a perte de vue, il suffisait de tendre l'oreille. D'ailleurs, il attrapa la petite sacoche qu'il avait déposé plus tôt avec ses vêtements, et l'ouvrit, en sortant un petit carnet et une pointe, l'ouvrant sans vraiment regardé, habitué.

- C'est comme se...couper les ailes...

Il soupira, en commençant a gratter quelque chose...avant de s’arrêter, et de soupirer une seconde fois quasiment a la suite. Il n'y arrivait pas. Il n'arrivait plus a écrire comme avant. Tout était si fluide et maintenant...Si flou, et brouillon.

- Alors c'est vous...

Il en avait en effet déjà entendue parler. De la dame de la foret. Sans vraiment avoir des détails appuyés, il savait qu'il y avait bien cette incarnation de la nature qui veillait sur tout ceux qui auraient la mauvaise idée de venir faire quelque chose qu'ils allaient rapidement regretter. Le braconnage, notamment, n’était même plus une vraie possibilité de gagner sa vie. Juste de la perdre.

- C'est une description fascinante en tout cas. Il y a tant d'histoire dans le monde, mais si peu d'existence. Chacun est l'ombre de son voisin, et pourtant pour la plupart, ils se superposent. Vous, vous êtes unique.

Il reposa le carnet, la pointe a l'intérieur, sur ses genoux, et replongea ses yeux dans les flammes. Il laissa planer le silence durant un moment, comme pour faire durer le suspense, ou bien n'avait il tout simplement pas entendu la question ? Il redressa finalement la tee.

- Elle n'a pas de nom, alors je l'ai nommé. Elle parle en énigme, a qui veut bien l'écouter. Elle dévore et elle fuit, sans parvenir a se comprendre elle même. Mais elle sourit. Et elle pense.

Il se passa la main sur le visage, comme si il était a deux doigts de pleurer, mais son visage était resté de porcelaine. Semblant figé dans le temps, mixe entre la jeunesse éternelle et l'expression âgée du savoir. Lui même ne savait pas exactement ou se placer dans une courbe temporelle.

- Je sais juste qu'elle a été capturé par des braconniers. Et ramené en République sans doute pour être vendue, et...

Il marqua une pause avant de finir sa phrase.

- ...et je lui ai menti.

Il avança le pied et fit rouler negligemment le bout d'une brindille qui brulait lentement dans le feu, sans peur de voir le tissu de son pantalon subir le meme sort.

- Si vous etes fiancé...Qu'est ce que vous faite seule ici... ? Generalement, les gens vivent avec ceux qu'ils chérissent.

Et il n'etait pas tout a fait sur de ce que ca voulait dire, au fond...

Il est très agrable cet endroit!!! Pour vivre on n'a pas besoin de beaucoup plus en fait, ca laisse la place à l'essentiel.

Sourit la jeune femme d'un air entendu. Il était drôle quand même. Ca lui changeait les idées et elle en avait fichtrement de besoin! Et plus il parlait, pus il soulignait des anachronisme avec l'espèce humaine. Déformation professionnelle, que voulez vous..

- Vous avez la nature...mais n'est ce pas un peu ennuyeux, au bout d'un moment ? Que de voir tous le temps la même chose ?

Les sourcils de la Garde-forestière se haussèrent.

Et tu peux me tutoyer, et tu n'es pas lassé de voir des villes au bout d'un moment? Elles se ressemblent toute. Elle rit un peu, et son rire sonne comme le courant d'eau claire. -Ce qui est le point de vue d'une sauvageonne et d'un citadin sur l'environnement de l'autre. Je commence à sortir un peu en fait, mais je n'aime pas Liberty... C'est trop... heummmm....

Idunn plisse le nez d'une fort adorable facon, cherchant le bon terme.

Apprêté, figé, silencieux?Bref... Forêt bouge et change sans cesse. Je ne me coupe pas les ailes comme tu dis. Je vais ressortir de cette forêt, un jour. Mais j'y vais à mon rythme pour ne pas effrayer personne. En plus, être une demi orc ca n'aide pas à ce que l'On vous apprécie. Ici, au moins, je sais que je suis acceptée pour ce que je suis.

Sous son regard curieux, l'homme se mit à griffonner sans réel entrain. Citant quelque évidence

- Alors c'est vous...
C'est une description fascinante en tout cas. Il y a tant d'histoire dans le monde, mais si peu d'existence. Chacun est l'ombre de son voisin, et pourtant pour la plupart, ils se superposent. Vous, vous êtes unique.[/color]

Heu, il y eu un moment de flottement tandis qu'avec humilité Idunn répondit

Je suis une fille bien ordinaire. Tu sais, tout le monde est unique en tant que tel

Et quand Aryan lui parle de sa dulcinée, Idunn recommence à s'occuper du feu de camp, réféchissant. A l'entendre parler on dirait qu'il est amoureux de...

On dirait que tu parle d'une idéologie, ou par métaphore. Qu'elle pense et qu'elle sourit, la majorité des gens ici en sont capables. Tu parle comme si elle n'avait pas de corp. Elle doit bien avoir une apparence non? Elle a été capurée par des braconniers dis tu. Ici dans la Réserve?

Elle lui sourit doucement

Si tu lui a menti et que tu laime assez pour retourner le monde èa l'envers pour la retrouver, elle te pardonnera, j'en suis certaine. Garde l'espoir.... Si tu veux, je peux t'aider à enquêter. Il te faudra juste attendre un peu, j'ai un soucis à régler dans la Réserve avant, dosser top secret! MÆis après je pourrai t'accompagner Elle s'assombrit un peu. Mon fiancé est mort. Je vais le pleurer et refaire ma vie, éventuellement, en chrissant toujours ce que nous avons partagé. J'ai de plus en plus besoin de prendre un air différent. Mon père comprendra j'en suis certaine, il fut un grand aventurier avant de se poser ici et il a toujours respecté ma liberté et mon indépendance.

Elle avait sans doute raison dans le fond...ils n'avaient pas beaucoup de beaucoup plus. Mais la vie, est ce que c'etait simplement survivre? Et puis...

- Qu'est ce que la vie, si il n'y a plus de survie... ?

Suite a cette nouvelle phrase nébuleuse, il passa le doigt sur la tête de serpent avant de décider de le laisser tranquille. Il y avait besoin de quoi, pour vivre, quand on avait physiquement besoin de rien ? Ne restait que le temps qui passe, et l'imagination nécessaire a combler ce temps infini.

Elle n'avait pas vraiment tord cependant vis a vis des villes. Mais pour lui ce n'etait pas parce que c’était une ville, simplement parce que c'etait quelque chose de connue. Si une nouvelle ville avait pu pousser chaque année...

- Trop dense... ?

Pour quelqu'un de la nature, les odeurs, le bruit, le mouvement. Ça devait faire beaucoup de différence, de changement. Et pourtant visiblement de son point de vu c’était l'inverse. Chacun avait une vision différente des choses, et en l’occurrence, pour elle, elle avait une vision de la ville qui différait. Il n'allait pas entrer dans ce débat, et il leva plutôt la tête a la fin de sa petite tirade.

- Un soucis ?

Il se redressa un peu, ne pouvant pas s'empecher d'avoir une petite vibration s'évacuer de sa poitrine vers ses membres. Il etait presque drogué a ce genre de nouvelles. Ce genre de curiosité, cette potentielle histoire qui pouvait se jouer devant ses yeux. A tel point qu'il ne répondit pas du tout a la question du physique d'Hava. A dire vrai, il ne voulait même pas véritablement en parler.

- J'ai l'habitude d'offrir mon aide pour un peu tout et n'importe quoi. Généralement, on me demande des conseils...ou bien que je reste la pour graver sur mes papiers les evenements que vivent mes clients. Je suis un genre de....de scribe je suppose.

Elle semblait elle meme plongé dans une période compliqué de sa vie. Venant d'un endroit reculé, elle avait envie de le quitter pour le monde. Et ca, il pouvait largement le comprendre. Mais pour ce faire, il allait falloir régler son soucis, et pour l'aider, il allait avoir besoin d'informations.

- Je suis un inconnu, et vous ne me faite sans aucun doute pas confiance...mais si vous voulez, vous pouvez au moins...me parler ? Ca vous fera peut etre du bien en plus.

C'etait généralement le cas, et il avait eu fréquemment de véritable séance de psychanalyse avec des gens dans sa petite roulotte ou au fond d'une taverne tranquille. Il etait doué pour préter l'oreille et donnait une impression d'importance a son interlocuteur. Généralement, ca le mettait en joie.

- Ce soucis...c'est lié au décès de votre compagnon ?

Il prenait des gants dans sa formulation, mais en même temps, s'évitait de ne pas être assez direct. Sinon il allait donner une mauvaise impression. Au moins, en mettant les pieds dans le plat, il montrait qu'il n'avait pas d’arrières pensées. Il continuait de fixer la jeune femme, les flammes dansant au rythme des mouvements de ses pupilles argentés, qui semblaient plus brillantes qu'avant.

- Je peux vous aider avec ce soucis...Et ensuite nous pouvons quitter cet endroit ensemble, un petit moment. Une fois vos ennuies élucidés, je vous parlerais d'avantage de ma quete...Si cela peut vous interesser.

- Qu'est ce que la vie, si il n'y a plus de survie... ?

La vie tout simplement. Souris Idunn, amusée. Il y a la danse et els rires, les piques-niques entre amis. Les larmes, es questionnement. Tout ce qui meuble notre existence une fois que les besoins primaires sont assouvis. L'émerveillement devant un serpent albinos qui dort,le ciel piqueté d'étoile. Bıen sûr la vie est comme les saisons, ce n'est pas toujours l'été. Mais le passage àa l'hivers permet de mieux apprécier le printemps.Il y a un adage qui dit que plus l'hivers est froid, plus doux sera le dégel. Ne perd pas espoir.

Et eu un petit hochement de tête au qualificatif gentiment précisé de l'homme... Qui n'en n'était pas un en fait. L'esprit de la garde-forestière était assez affuté pour additionner toutes les petites choses qu'il dévoilait au fur et à mesure de leur échange. Ce concernement qu'elle aurait trouvé extrêmement dérangeant chez un humain ui semblait naturel. Un peu comme une déformation professionnelle en ne voulant pas se dévoiler..

Aryan était extrêmement discret sur sa douce, ce qui fit sourire Idunn légèrement quand il esquiva le sujet. Est elle un si grand trésor ou un secret si honteux pour qu'il rechigne à partager ses connaissance et en minant par le fait même ses chances de réussite. En fait c'est comme si il voulait et non en même temps.

Oh, nous avons un soucis dans la réserve, mais un spécialiste est supposé arriver après demain. Je ne peux mettre un civil en danger, ne prend pas d'offense, ce n'est rien de personnel. C'est pourquoi je veux t'offrir un moment de repos le temps que nous réégions tout ca et d'avoir les réponses à mes corbeaux, tu as l'air épuisé et je m'en voudrais qu'en vagabondant, tu te mette en plein milieu du danger..

U♪ scribe? Client? Par la divine Mère. Aucune chance que cela n'arrive. Peu importe comment il est. Ca serait le mettre en anger pour rien. SØn rôle était d'éviter que es individus comme lui ne finissent en casse-croute ou en chanbre gestationnelle.

Soudainement, vive et enjouée elle se pencha vers l'avant pour lui sonner un léger coup de poing amical sur l'épaule.

Grand beta. Tu as la chance de pouvoir la retrouver. Tu veux vraiment que la piste refroidisse? En plus, probablement que je ne serai pas là quand els réponses vont arriver, je devrai te montrer comment remercier Corbeaux quand ils vont revenir avec les réponses. Vous, les non-humains, vous manquez du sens de l'urgencec'est fou.