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Citoyen du monde
Louise Aubépine

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crédits : 1825
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Louise Aubépine

Race : Démon
Sexe : Féminin
Age : Plus ou moins 5000 ans
Métier : Vagabonde
Taille & poids : 1m68 & 55kg
Alignement : Neutre Bon
Faction : Citoyen du Monde
Rang : S
Religion : Diviniste (Plus ou moins)
Avatar : Art de GUWEIZ
Pouvoirs et objets
Immunité : Air
Faiblesse : Lumière
Vocation : Mage - Elémentaliste
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Absorption magique : 2000
Guérison des poisons II : 500+1000
Soins élémentaires III : 250+500+1000
Senseur magique II : 500+1000
Métamorphose : 500
Feu I : 300
Eau I : 300
Air I : 300
Terre I : 300
Foudre I : 300
Glace II : 300+600
Ombre II : 300+600
Lumière IV : 300+600+1200+2400
Ombregivre III : 900+1800+3600
Total : 20 750
Reste : 250
Objet :
—Grimoire de Zeï

Étrange grimoire conçu par la titanide Zeï il y a de nombreuses années. Un immense savoir est contenu à l’intérieur ainsi que de nombreuses catastrophes venues et à venir. Pour une obscure raison, Louise est la seule capable d’en lire le contenu. Malheureusement, le livre se montre capricieux et refuse parfois de dévoiler ses secrets ou se décide à parler en énigme. Louise tente actuellement tant bien que mal de le dompter.
—Une simple épée en fer
—Un simple bouclier en fer
—Une simple armure en fer (Pas trop lourde.)
Potion de mana intermédiaire
Description physique et mentale
Physique
Louise est une femme de taille moyenne. Couverte d’une peau d’un blanc qui ne semble avoir rarement vu le soleil, elle ne porte pas réellement de signe distinctif. Ses cheveux d’un blond champagne sont toujours coupés à hauteur d’épaule ou attachés pour plus de praticité. Ses yeux quant à eux sont d’un bleu rappelant celui d’un ciel dégagé en plein jour. Ne possédant que peu de formes et ne cherchant pas spécialement à paraître jolie, Louise ne porte habituellement aucun maquillage. Son visage laisse facilement transpirer les émotions qu’elle ressent, n’étant pas douée pour les cacher.
Pour finir, elle porte en général des tenues simples par dessus lesquelles elle peut enfiler une simple armure. Elle possède un châle noir qu’elle utilise comme capuche lorsqu’elle voyage ou qu’il pleut.
Elle n'est d'ailleurs pas très forte physiquement. Son armure, son épée et son bouclier lui servent plus d'apparats et de protections que de véritables outils offensifs.
Psychologie
Louise est une personne naturellement altruiste. N’hésitant pas à se mettre dans le mal ou se sacrifier pour le bonheur d’autrui. Elle se moque de se retrouver le visage dans la boue, d’être blessée, moquée ou même tuée si cela lui permet de venir en aide à quelqu’un. Profondément pacifiste, elle estime que le dialogue peut résoudre une grande partie des problèmes du monde et tentera toujours dans un premier temps de l’employer avant de sortir les armes car après avoir tout perdu et s’être retrouvée devant sa chère nation en cendres, elle s’est promis de ne plus rester inactive et même si c’est à contre cœur, pour sauver le Sekai, elle est désormais prête à tirer les armes.
De plus, ayant reçu une éducation diviniste, Louise continue de se questionner sur les titans. Elle ne les comprend pas et garde un certain respect pour ces derniers. Elle espère de tout cœur pouvoir parlementer avec eux un jour. Croyant de tout cœur qu’il est possible que titans et mortels cessent leurs luttes pour marcher main dans la main. Elle prie parfois le gardien des morts pour qu’il veille sur ses proches disparus.
Mais bien qu’elle soit prête à se prosterner devant eux, si le dialogue n’est pas possible avec eux et qu’ils venaient à mettre en péril son monde de nouveau, elle n’hésiterait pas à prendre les armes contre eux. Ce serait avec le cœur lourd de peine, mais elle continuerait le combat jusqu’à sa mort ou sa victoire.
Enfin, Louise provient d’un lointain passé. Enfermé pendant des milliers d’années dans un grimoire magique conçu par la titanide Zeï, il lui manque parfois quelques notions sur la géopolitique actuelle bien qu’elle tente tant bien que mal de rattraper son retard.
Autrefois, Louise était une personne on ne peut plus normale qui vivait entourée d’amis et de son père adoptif qui reste à ce jour son héros ainsi que la personne la plus importante à ses yeux. Simple prêtre d’église, cet homme lui a enseigné la bonté et aujourd’hui encore, elle souhaite plus que tout le rendre fier bien qu’il soit dans l'au-delà.
Louise est quelqu’un de calme. Patiente et plus que studieuse. Elle aime d’ailleurs peut-être un peu trop apprendre des choses aux gens ou ramener ses connaissances lorsque la possibilité s’en montre ce qui peut lui donner un petit côté exacerbant. Le fait qu’elle ait souvent raison par-dessus le marché, peut quant à lui la rendre particulièrement agaçante. D’autant plus que depuis qu’elle a absorbé une partie du savoir du grimoire de Zeï, elle est devenue incollable sur de nombreux sujets.
Néanmoins, Louise possède deux défauts majeurs. Premièrement, elle est bien incapable de mentir. Son éducation l’en empêche, ne voulant pas trahir les enseignements de son père. Mais même si un cas extrême venait l’obliger à mentir, n’importe qui serait capable de voir clair dans son jeu. Lorsqu’elle ment, elle tremble légèrement, n’arrive pas à regarder son interlocuteur dans les yeux et bégaye même un peu.
Ensuite, Louise est plus que naïve. Pensant sincèrement qu’il y a du bon en chacun et que tout le monde à le droit à une seconde chance, il est très facile d’abuser de sa confiance, de l’entourlouper. Elle croira sans ménagement les dires du premier venu. (A moins que ces derniers viennent contredire une vérité qu’elle sait déjà établie.)
Pour finir, Louise a une phobie du sang. Lorsqu’elle se retrouve confrontée à ce dernier, elle doit faire un effort surhumain pour ne pas sentir ses jambes fléchir sous la peur. Elle déteste être confrontée à la mort. C’est pour cela que lorsqu’elle se bat, elle cherchera malgré elle les solutions non létales et celles qui blessent le moins pour maîtriser ses opposants. Elle n’hésiterait un seul instant pas à soigner ses adversaires une fois ces derniers neutralisés.
Dernier petit point, Louise a parfois un comportement légèrement enfantin. Pour différentes raisons, avant d'être enfermée dans le grimoire de Zeï, Louise se pensait enfant. Et elle est restée endormie un long moment avant de sortir de son grimoire. Ce qui fait qu’elle n’a pas encore totalement assimilée qu’elle est un démon donc adulte.
Histoire
Louise Aubépine, contemporaine du haut prêtre Satoshi, fondateur de Shoumei. Un démon ayant pris une apparence infantile à la naissance grâce à un puissant sort de métamorphose lancé par son inconscient. Recueillie par un prêtre de village reculé en plein Shoumei, elle a reçu une éducation qui la poussa à devenir une petite fille prête à tendre la main vers les autres. Très attachée à son père, elle chercha à le rendre fier. Ainsi de fil en aiguille, elle s’est retrouvée dans une prestigieuse école shoumeienne en plein centre de Benedictus. Elle souhaitait alors devenir une véritable érudite pour apporter une réponse à ceux en ayant besoin, persuadée que le savoir possède la force de venir en aide à ceux en ayant besoins.
Au fil des années, elle apprend peu à peu à avoir confiance en elle et s’entoure de plus en plus d’amis. Comprenant l’importance d’être entourée, elle redouble d’efforts dans ses études et ses voyages d’étude pour réaliser le plus rapidement possible son rêve et combler de fierté son père, lui promettant de lui offrir une jolie maison pour le remercier de tout ce qu’il avait fait pour elle lorsqu’elle deviendrait une érudite célèbre.
Tout chavira le jour où elle posa la main sur le grimoire de Zeï, au sein d’une bibliothèque de Shoumei. Ce dernier était gardé précieusement par la maire de la ville avec qui Louise avait pu discuter quelques heures auparavant. Cette dernière lui expliquait que ses recherches actuelles reposaient sur ce grimoire dont elle n’arrivait pas à en lire le contenu bien qu’elle soit une experte en langues mortes comme vivantes. Curieuse, Louise lui demanda de jeter un coup d'œil et lorsqu’elle se retrouva devant le livre. Elle se sentit comme envoûtée par ce dernier. Elle pouvait en comprendre le contenu, il était question de fin du monde et autres catastrophes. Comme mue par un désir qui n’était pas le sien, elle posa la main sur le grimoire qui l’absorba à l’intérieur. Le grimoire brisa son sort de métamorphose et la força à assimiler plusieurs vies de savoir sur différents sujets dont la magie. Mais Louise n’était pas prête mentalement à recevoir toutes ces connaissances. Elle s’endormit profondément pour se préserver au sein du grimoire.
Ce n’est que récemment, peu après la fin de la nouvelle guerre contre les titans, qu’elle trouva la force de s’extirper de ses songes et finalement du grimoire. Désormais perdue et livrée à elle-même, elle failli perdre totalement espoir, désormais séparée de ses proches, plus rien n’avait de sens pour elle. Ce n’est que grâce au soutien de Tarask et Lucielle, un orc et une elfe rescapés de Shoumei, qu’elle trouva la force de se relever pour affronter le futur. Se promettant de se tenir droite devant l’adversité, Louise a désormais pour but de dompter le grimoire qui était autrefois sa prison et de tout faire pour protéger ce qu’il reste de son monde.
A terme, elle a pour idée de faire renaître un ancien ordre aujourd’hui disparu. Spécialisé dans la protection du Sekai.
Test RP (Et Histoire)
—Bon ! se fit entendre une voix rauque. On reprend la route ? Nous n’arriverons pas en République en nous tournant les pouces ainsi.
—Que tu peux être impatient parfois ! lui répondit une voix féminine. La jeune femme que nous avons trouvé dans les décombres m’a demandé si elle pouvait prendre quelques instants avant que nous ne reprenions la route.
—Et elle fait quoi maintenant ?
—Eh bien…
Accoudée à une charrette, une elfe à la chevelure de feu pointa du doigt devant elle pour désigner une jeune femme aux longs cheveux blonds. Assise sur un tas de pierre qui était autrefois une magnifique église de village. Elle fixait le ciel avec de grands yeux ronds sur le visage, semblant totalement ailleurs.
L’orc qui discutait avec l’elfe croisa finalement les bras lentement.
—Si tu veux mon avis, elle est perdue, la petiote. Déjà quand je l’ai trouvé gémissante de douleur tout à l’heure, elle m’a tenu des propos incompréhensibles. Elle ne savait même pas qui était à la tête de notre bonne vieille Shoumei. Si ça c’est pas étrange ! Peut-être que c’est une reikoise qui vient nous espionner ?
L’elfe leva les yeux au ciel avec un sourire amusé devant le comportement excessif de son mari.
—Même si c’était le cas, répondit-elle en lui tapotant le bout du nez. Il n’y a plus grand chose à espionner ici. Non je pense surtout que c’est le choc d’avoir tout perdu. Tout s’est passé si vite ici. Heureusement que nous nous en sommes sortis ensemble. Loués soient les… je… peut-être pas finalement.
L’orc finit par s’adoucir en lui prenant doucement la main.
—Peut-être avons-nous survécu parce que nous avons gardé la foi toutes ces années alors que la corruption envahissait le Sekai de part en part. Il est encore trop tôt pour blâmer nos dieux.
—Peut-être comme tu dis, répondit son épouse qui n’était pas réellement convaincue. Quoi qu’il en soit, nous sommes ensemble. Il reste encore de l’espoir.
—Bien sûr qu’il reste de l’espoir ! s’exclama son mari avec un sourire bienveillant. Dès que nous serons à la République, nous referons notre vie. Nous nous ferons rapidement à cette nouvelle vie. Et puis, ce n’est pas charmant d’avoir un époux marin ?
—Que tu peux être bête parfois, souffla la femme alors qu’elle essayait de contenir un rire de joie.
—Je sais, j’ai même une médaille pour ça, ajouta finalement son mari en s’esclaffant à son tour. Je vais aller voir comment va notre passagère et puis nous pourrons reprendre la route.
—Ça me va, répondit son épouse en lui faisant signe alors qu’il s’éloignait. Je vais rapidement vérifier les chevaux pendant ce temps.
Après quelques enjambées, l’orc arriva au pied du tas de pierre et leva la tête pour fixer la jeune femme qui avait les yeux rivés sur le ciel. Cette dernière portait une simple tenue tout à fait classique et tenait toujours dans ses bras un gros livre blanc et bleu qu’elle gardait contre elle comme si sa vie en dépendait lorsqu’il l’avait trouvé un peu plus tôt.
—Le ciel est beau, lâcha finalement l’homme pour attirer son attention. Tu as raison de regarder vers le ciel, il y a plus d’espoir qu’ici plus bas.
La jeune femme cligna un moment des yeux avant de baisser la tête pour le regarder. Il remarqua alors que cette dernière pleurait dans le plus grand des silences.
Elle s’exprima alors d’une voix douce, presque inaudible, si bien qu’il du tendre l’oreille pour être certain de bien entendre.
—Pourtant, ce n’est pas parmi les nuages que nous évoluons. Ce qui nous donne la force d’avancer est bien ici, sur la terre ferme. (Elle finit par sourire légèrement sans sécher ses larmes.) Vous faites un joli couple tous les deux. Je suis heureuse que rien ne vous soit arrivé et je prie de tout cœur pour que vous arriviez à vous reconstruire.
L’orc se gratta un peu l’arrière de la tête.
—Ah euh… ouais, merci en tout cas. (Il lança un regard à son épouse qui s’occupait des chevaux.) C’est vrai que mon espoir, ce qui me force à continuer d’avancer, est bien ici bas. Il ne se cache pas derrière un nuage, bien haut dans le ciel. (Il marqua une courte pause et un léger silence gênant se créa quelques instants avant qu’il ne reprenne.) Ça va mieux sinon ? Quand je t’ai trouvé, tu piaillais un discours bien étrange. Tu as pu te calmer ?
La femme ferma lentement les yeux en affichant une mine désolée.
—J’ai dû vous inquiéter, dit-elle calmement. J’espère que mes excuses les plus sincères suffiront à acquérir votre pardon. Je venais de sortir d’un fort mauvais rêve. Malheureusement, je me rends compte à présent que ce n’était pas simplement un rêve.
—Ouais, on a tous plus ou moins vécu un cauchemar ces dernières années. Tu avais de la famille ici ? Ils ont peut-être réussi à s’enfuir tu sais. Faut pas baisser les bras. Ils sont p’têtre parti à la République, ou encore au Reike. C’est pas grand chose, mais si tu veux venir avec nous à la République, on peut te prendre avec nous. Ce serait un bon début pour commencer tes recherches. On devrait pouvoir te loger un temps un temps avec nos économies.
La fille sur son bloc de pierre cligna un moment des yeux surprise avant d’offrir un sourire chaleureux à l’orc.
—Mon père avait raison lorsqu’il me disait que les habitants du Sekai méritaient notre confiance et nos mains tendues. Vous êtes un homme bon monsieur, j’ai eu de la chance de croiser votre route. Je sais désormais ce que je dois faire.
Elle se leva finalement pour descendre prudemment de son tas de pierre avant de sourire à l’orc.
—Vous allez chercher vos proches ? Ça veut dire que vous venez avec nous ?
Elle sécha ses larmes en quelques secondes, bien qu’elle dut s’y reprendre à plusieurs fois pour y parvenir.
—Malheureusement, expliqua-t-elle avec une certaine difficulté. Mes proches sont… je ne pense pas pouvoir les retrouver. J’aimerai continuer cette discussion que nous avons eu lorsque vous m’avez trouvé. Je vous promets d’être plus cohérente.
—Hum… entendu. Mais allons nous asseoir dans la charrette. J’en ai marre de rester debout. Au fait, moi c’est Tarask et mon épouse là bas, Lucielle.
—Je le retiendrai, vous pouvez m’appeler Louise.
Ils allèrent ainsi s’installer dans la charrette et Louise se présenta à l’elfe qui avait terminé de s’occuper des chevaux.
—J’ai besoin de savoir, reprit finalement Louise en plongeant son regard dans celui du couple. Vous m’avez pris pour une folle lorsque je vous ai demandé à joindre le haut-prêtre Satoshi. Maintenant que je commence à retrouver mon calme, je pense comprendre ce qu’il en est réellement. Nous sommes bel et bien à Shoumei n’est-ce pas ?
—Effectivement, répondit Tarask en croisant les bras. Ou du moins ce qu’il en reste. Je ne sais pas encore comment tout va se jouer, surtout concernant les terres remplies de monstres et autres dangerosités, mais on peut au moins dire qu’on est là où se trouvait Shoumei il y a quelques années.
—Et… continua Louise. Vous savez qui est le haut-prêtre Satoshi n’est-ce pas ?
—Bien évidemment ! se moqua gentiment l’elfe. Tout le monde connaît le fondateur de Shoumei. Même si c’était il y a des milliers d’années, il reste quelqu’un de très important.
—Je vois. (Louise croisa les bras avec une mine définitivement abattue.) C’est donc pour ça que j’ai dû paraître totalement perdue devant vous. J’estime que je vous dois des explications.
Elle prit une profonde inspiration, cherchant en elle tout le courage dont elle pouvait faire preuve devant la réalité accablante dont elle venait d’avoir la certitude.
—J’étais contemporaine du haut prêtre Satoshi, déclara-t-elle alors avant de se faire couper par l’orc.
—Pardon ? Mais comment c’est possible ? T’as quel âge exactement ?
Son épouse lui fit un regard désapprobateur. Selon elle, il n’était pas courtois de demander l’âge d’une dame. Leur complicité arracha un sourire à Louise qui continua un peu plus enjouée.
—Je ne saurais vous dire combien d'années j’ai malheureusement. Enfin, pas tout de suite. Je vous donnerai mon âge après quelques calculs lorsque j’aurai connaissance de l’année en laquelle nous nous trouvons. Quoi qu’il en soit, j’étais bien contemporaine du haut prêtre Satoshi bien que malheureusement, je n’ai jamais eu la chance de le rencontrer personnellement. J’ai toutefois pu faire la rencontre de sa meilleure amie. (Un soupçon de fierté candide s’empara de sa voix.) C’est d’ailleurs elle qui m’a remis ce livre si précieux.
—Ca ne nous explique toujours pas pourquoi vous avez vécu si longtemps, la coupa gentiment Lucielle pour éviter qu’elle ne s’éparpille. Seriez vous une sorte de morte-vivante ? Ou même un démon ? Ou encore la magie vous tient-elle en vie ?
—Euh ! Eh bien… oui je suis un démon, expliqua Louise prise au dépourvue. Mais ce n’est pas la raison qui m’a conduite ici. Enfin, si dans un sens, mais… c’est compliqué à expliquer. (Elle gonfla légèrement les joues de frustration avant de se reprendre plus calme.) Ce livre n’est pas un livre ordinaire. Il a été écrit par Zeï et-
—Zeï !? la coupa l’homme à moitié effrayé par ce nom. Zeï comme Zeï ? La titanide ?
—Oui. Zeï la titanide. Elle avait écrit que cette catastrophe aurait lieu. Elle avait prédit qu’elle se retrouverait enfermée par les reikois. Est-ce exact d’ailleurs ?
—Eh bien… de ce que j’en sais, oui.
Louise posa ses yeux sur le livre un moment. Beaucoup de questions tourbillonnaient dans sa tête, mais elle n’avait pas le temps de s’y pencher pour le moment. Elle releva finalement les yeux.
—Dans ce livre est consignée la plupart des grandes catastrophes qui ont frappé, frappent et frapperont notre monde. Mais… (Elle se pinça les lèvres de mécontentement.) Le livre est écrit en énigme, il a sa propre volonté et se montre parfois capricieux vis-à-vis de me dévoiler le futur. Mais… si j’avais été plus savante, plus douée… j'aurais pu avertir le Sekai de l’attaque des titans. Il n’y aurait pas eu tout ce sang versé… (Elle serra fermement les poings. Le visage devenant légèrement rouge alors qu’elle tentait de nouveau de réprimer ses larmes.) Mais j’étais piégée. Piégée dans ce maudit livre ! Ce même livre qui m’a éloigné de ceux que j’aimais !
Elle se prépara à le jeter au loin de colère alors que tout devenait bien plus clair au sein de son esprit. Elle n’en eut toutefois pas la force. Cet ouvrage était bien trop précieux. Et plus que sa valeur, c’était le seul lien qu’elle avait avec sa vie passée. La seule preuve qu’elle était autrefois entourée d’un père aimant, de très bons amis. Elle ne pouvait pas jeter ce livre qui lui avait été offert par Mirinda.
Elle tomba finalement à genoux, et à bout, éclata en sanglots. Et pour la toute première fois de sa longue vie, Louise se laissa aller à ses peines. Se mettant à hurler à la face du livre qui restait impassible.
—Rends moi ma vie ! Rends moi ma famille ! Tu n’as pas le droit de me faire ça ! Je veux retourner d'où je viens !
Elle secoua le livre qui ne répondit pas, restant inerte.
L’orc s’approcha pour la prendre par les épaules et la secouer avec force. Une partie de lui avait pour crainte que la jeune femme ne vienne de succomber à la folie.
—Oh ! cria-t-il à son tour pour se faire entendre. Je suis loin de tout avoir compris. Mais hurler sur ce bouquin ne risque pas d’arranger les choses, si ? On a tous perdu des choses ici. Beaucoup ont perdu la vie et pourtant on continue de se battre chaque jour pour de nouveaux lendemains. Tu parlais d’espoir tout à l’heure, ne le laisse pas te filer des doigts ! Jamais ! Quand on a tout perdu, c’est bien la seule chose qu’il nous reste. Ce n’est que lorsqu’il nous échappe que nous sommes définitivement perdus.
Louise cligna des yeux. Ne s’y attendant pas du tout. Elle fixa l’homme un moment sans trouver de réponse. Se contentant de pleurer chaudement en le fixant. Tarask continua son discours.
—Si tous ceux que tu aimais ne sont plus, alors c’est d’autant plus important que tu continues de vivre pour eux. Et puis, nous sommes amis non ? Entre shoumeïens, on doit se serrer les coudes, non ?
Louise cligna de nouveau des yeux. Légèrement abasourdie. Et finalement, elle offrit un sourire bienveillant derrière la fontaine de ses larmes.
—Décidément, mon père avait raison. Sur toute la ligne. (Elle passa ses mains sur son visage pour essuyer ses sanglots.) Je peux vous raconter une histoire ?
—Fais donc, répondit l’orc décontenancé par sa réaction.
Louise prit une profonde inspiration. Elle sentait qu’elle devait accepter cette nouvelle réalité pour continuer sur le chemin de la vie. Ce couple était l’une des raisons qui la pousserait à se relever.
—C’est l’histoire d’un démon, commença-t-elle en fermant les yeux. Un démon qui est né il y a bien longtemps. Il ne sait lui-même pas comment sa création s’est produite, il se souvient simplement avoir pris l’apparence d’un nouveau né avec un puissant sort de métamorphose lors de sa création. Une jeune fille d’apparence humaine. Peut-être était-ce un caprice de son inconscient ? En tout cas, le démon n’avait aucune idée de ce qu’il était réellement. Il pleurait, pleurait, sans jamais s’arrêter. Et il pensait dur comme fer qu’il était un nouveau né abandonné au milieu des bois. C’est alors qu’une main humaine a effleuré son visage. La main d’un homme d’un certain âge. Un simple prêtre de village. Ce dernier, voyant l’enfant abandonné qui continuait de pleurer, a décidé de le prendre avec lui pour l’élever comme sa propre fille. Il lui donna le nom de Louise.
—Ah ! Mais c’est toi du coup ! rebondit alors l’orc en tapant dans sa main alors que son épouse leva les yeux aux ciel avec un sourire.
—Effectivement, répondit Louise qui ne put s’empêcher de rire un peu. C’est bien moi dont il est question. (Elle continua alors de meilleure humeur.) Il lui offrit donc un toit, de quoi manger, des vêtements, une éducation et surtout plus important que tout, il lui offrit l’amour d’un père. Au fil des années, le démon utilisa inconsciemment son pouvoir de métamorphose pour mimer qu’il grandissait. Il se pensait comme n’importe quel enfant de son âge bien qu’il se plaisait à dire qu’il était le plus sage du village, sans doute grâce aux enseignements de son père. Quoi qu’il en fut vraiment, le démon avait une réelle fascination pour son paternel adoptif. Il était vraiment son plus grand héros. Pourtant, il n’était pas un prêtre très important de l’ordre, ni même un magicien ou guerrier d’exception, mais il était son héros. Un homme bon qui avait le cœur sur la main. Il lui apprit que rien n’était plus important que la vie et qu’elle devait être chérie en tout instant mais que pour autant, il ne fallait pas craindre la mort car c’était cette dernière qui offrait son charme à la vie. Il lui apprit que le bon était en chacun, même s’il fallait parfois creuser pour le trouver. Et enfin, il lui apprit à prier les titans.
—Attends un peu, la coupa doucement Lucielle. Tu dis avoir vécu à peu près au même moment que la création des grandes nations. Ne veniez-vous pas de sortir d’un affrontement contre les titans ?
—C’est exact, lui répondit Louise avec un léger sourire. Nous venions de sortir il y a quelques années d’une guerre contre ces derniers. Et pourtant, la foi n’a jamais vraiment quitté Shoumei. Même à l’époque. A l’époque, le démon ne comprenait pas. Il demandait à son père pourquoi prier ceux qui ont tant fait couler le sang de nos semblables. Ce dernier lui répondait toujours que malheureusement, nous n’avions pas de titans sous la main pour lui demander leur raison mais qu’il croyait au plus profond de lui que toute cette haine pouvait se résoudre par le dialogue. Le démon aujourd’hui aimerait pouvoir encore le croire. Il n’est plus certain de quoi penser. (Son regard s’assombrit quelques instants avant qu’elle ne reprenne.) Quoi qu’il en fut, le démon grandissait et commençait à nourrir ses premiers rêves. Il souhaitait devenir un véritable érudit. Une encyclopédie vivante. Sa soif de savoir ne tarissait jamais, il pensait dur comme fer qu’en ayant réponse à tout, il pourrait aider au mieux les habitants de Sekai. Il rêvait de pouvoir enseigner aux plus jeunes une fois devenu adulte. Mais plus que tout, il nourrissait le rêve de rendre fier son père. Il voulait le rendre heureux, lui offrir une jolie maison, il voulait le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour lui jusqu’à maintenant. Son père, en l'entendant dire ça, se mettait à rire avant de lui caresser les cheveux doucement. Il lui expliquait qu’il était déjà on ne peut plus fier de sa fille. Et… (Elle se tut quelques instants, se sentant sur le point de pleurer mais parvint finalement à continuer son récit.) A ses six ans, il lui offrit le plus beau cadeau de sa vie. Avec ses maigres revenus, il lui loua une chambre de taverne au sein de la capitale et s’occupa de couvrir ses frais pour qu’elle puisse étudier dans une prestigieuse école de Shoumei. Le petit village où ils vivaient ne possédait qu’une simple école d’une seule pièce. Le maître d’école devait s’occuper de tous les enfants du village à lui seul et bien sûr, la bibliothèque de l’école n’était pas très fournie. Il faisait tout de même un travail fantastique mais… ce n’était pas suffisant pour les rêves du démons. Ce jour-là, le démon fit une légère parjure. Il jura sur les titans qu’il parviendrait à réaliser son rêve et que son père serait alors entièrement fier de lui. Il se promit de rembourser tous les frais déboursés par son paternel qui devait dorénavant se serrer la ceinture. Louer une chambre à l’année au sein de la capitale n’était pas une mince affaire pour l’homme pieux qu’il était. Et pourtant, il a réussi. Pas une seule fois il y eut une erreur de paiement. Le démon eut toujours un toit et de quoi se nourrir. En plus d’avoir accès à cette prestigieuse école.
Louise fit alors une courte pause, se remémorant de la chaleur perdue de cette époque révolue. Ce fut Tarask qui la tira de ses songes.
—Mais du coup, à quel moment cette histoire a vrillé ?
—Avec encore moins de tact la prochaine fois mon cœur, d’accord ? répondit son épouse avec un sourire légèrement taquin.
—Oh bah je suis curieux voilà tout.
Décidément, ils allaient bien ensemble pensa Louise qui reprit finalement.
—Le démon commença donc ses études et peu à peu, sortant des genoux de son père qu’il ne quittait presque jamais, il apprit à faire de nouvelles rencontres, à s’affirmer, surpassant peu à peu sa timidité. Il eut même la chance de vivre de fantastiques aventures ! Il put rencontrer des dinosaures ! Plus vrais que nature ! Et devint même ami avec l’un d’eux. Il put se rendre au Reike pour des recherches archéologiques et organisa même un tournoi de châteaux de sable avec deux de ses amis. Et… Il reçut pour la première fois un cadeau de quelqu’un d’autre que son père. Le démon s’était fait une amie très chère, légèrement tête en l’air et un peu grossière, certes. Mais une véritable amie qui lui apprit à s’affirmer et à trouver le courage d’agir devant la peur. Car le démon, bien que rempli d’idéaux, avait peur de son ombre. Cette fille lui apprit à saisir le courage enfoui au plus profond d’elle et à ne jamais le laisser fuir. En définitive, oui le démon était extrêmement chanceux. Il avait tout pour être joyeux. Une famille aimante qui le poussait vers la réussite, des amis très chers qui l’aidaient à grandir ainsi qu’un rêve à sa portée. (Elle marqua une courte pause pour se préparer à entrer dans le vif du sujet.) Et quant au moment où l’histoire a vrillé pour reprendre vos mots. Tout s’est déroulé plus ou moins un an après que le démon ait commencé ses études à Benedictus. Alors qu’il était en voyage d’étude au sein de Shoumei, il y fit la rencontre d’une certaine Mirinda. Mairesse et amie très proche du haut prêtre Satoshi. Une femme d’une bonté sans égal et d’une patience infinie. (Louise se mit à rire légèrement.) Le démon lui était rentré dedans au sein de la bibliothèque de la ville. Portant une pile de livres trop grande pour son petit corps, il n’avait pas vu la lumina et lui avait littéralement foncé dedans. C’est ainsi qu’après s’être répandu en excuse pendant de longues minutes, ils firent connaissance. Le démon, impressionné d’avoir une personne si importante devant lui, ne put s’empêcher de lui poser une infinité de questions et de fil en aiguille, Mirinda lui présenta un livre bien particulier qu’elle avait en possession depuis de longues années. Un énorme livre paré de blanc et de bleu sans la moindre inscription sur la couverture. Elle lui expliqua qu’il s’agissait d’une création de la titanide Zeï et que bien qu’elle était capable de lire une multitude de langues, le livre divin lui était incompréhensible. Curieux, le démon demanda alors à voir l’intérieur du livre. Après tout, un écrit venant des titans était quelque chose que l’on ne voyait pas tous les jours. La lumina lui ouvrit alors le livre devant les yeux et le démon qui faisait face à de nombreuses lignes de texte, commença à se sentir fiévreux. Pour une raison qui lui échappait, il en comprenait l’intégralité. Mais le savoir contenu dans ses pages lui provoquait une intense migraine. Il posa la main sur le livre, comme si ce dernier l’appelait. Et l’instant d’après, il se retrouva enfermé à l’intérieur de ces pages infinies.
—Et ça fait quoi d’être dans un livre ? lui demanda l’orc qui essayait de suivre.
Louise pencha la tête sur le côté pensive avant de répondre.
—C’est difficile à décrire. C’était grand j’imagine. Mais en même temps, j’avais l’impression d’étouffer. Quoi qu’il en soit, pour continuer mon histoire, le démon se retrouva face à un savoir incommensurable. Le livre lui imposa ce dernier, lui rentrant de force dans l’esprit tout ce qu’il avait à dire. Que ce soit des procédés magiques ou scientifiques, le démon devint en quelque sorte ce qu’il avait toujours souhaité. Un véritable érudit. Mais, c’était trop d’information d’un coup pour le démon qui se sentit sombrer. Le livre lui révéla sa véritable origine avant qu’il ne s’endorme profondément. Le livre le relâcha finalement lorsque le démon fut capable de se réveiller… s’il avait été plus fort, s’il avait été plus savant… peut-être aurait-il pu sortir bien plus vite. Peut-être aurait-il pu retrouver les siens avant que le temps ne fasse son effet. Ou peut-être aurait-il pu au moins prévenir le Sekai du retour des titans. Comme je l’ai dit plus tôt, leur attaque était consignée à l’intérieur de l’ouvrage. (Elle fermait alors les yeux de honte et de frustration.) J’ai trahi mon père. Je n’étais pas une enfant, mais un démon qui se mentait à lui-même. Je n’ai jamais pu le rendre fier ni accomplir la promesse que je lui avais faite. Je suis une horrible personne, je ne le méritait pas comme Père…
Elle baissa finalement la tête et un silence se posa sur le groupe. Finalement, ce fût Lucielle qui brisa ce dernier.
—Peut-être qu’il est donc temps que je te donne ceci. (Elle ouvrit son sac pour en sortir un papier finement replié qu’elle tendit à Louise.) Lorsque nous t’avons trouvé et que tu criais à en perdre la tête et que mon très cher mari a dû te secouer pour te sortir des ruines effondrées, je n’ai pu m’empêcher de remarquer ce papier tomber de ton fameux livre. Il semble avoir été glissé entre deux pages.
—Vraiment ? s’étonna Tarask. Et tu comptais m’en parler à un moment ?
—Allons trésor, répondit l’elfe avec un sourire amoureux. Ou serait la beauté des révélations sans une part de mystère ?
Alors que son mari commençait à se plaindre, Louise déplia le papier avec de grands yeux. Son cœur battant à tout rompre, elle entendait le couple se chamailler en fond, mais leurs voix lui paraissaient tout d’un coup bien distantes. Elle reconnut directement plusieurs écritures sur cette feuille blanche et des larmes de joie commencèrent immédiatement à couler le long de ses jours.
Le premier texte semblait venir de sa meilleure amie, elle détestait écrire ce qui fit naître un sourire sur le visage de la femme aux cheveux d’or. Elle pouvait repérer les quelques fautes d’orthographe et semblait entendre sa voix. Comme si elle était derrière elle.
Bon Louise ! Tu comptes sortir de ton livre à un moment ? Je t’avais bien dit que les bibliothèques sont barbantes, maintenant je dirais même qu’elles sont dangereuses ! La femme qui t’a montré le livre, je l’ai un peu secoué et j’ai fini dans une cellule le temps de me calmer. Elle m’a dit qu’elle allait tout faire pour te sortir d’ici et elle semble de confiance alors… j’ai pas trop le choix de la croire sur parole. C’est que j’y connais rien moi en magie. Je l’aide comme je peux en lui rapportant des livres sur la magie à travers le monde, j’ai bon espoir que nous parviendrons à te sortir d’ici. Oh d’ailleurs, pendant que j’y pense. Ton ours en peluche vivant me donne la vie dure. Dépêche toi de revenir avant que je ne le noie dans la rivière la plus proche ! Il a encore grignoté toutes mes provisions lors de notre dernier voyage ! Cela dit… Tu lui manques énormément. Alors j’essaye de ne pas trop lui en tenir rigueur. Bref, je ne suis pas trop douée avec tout ça. Reviens s’il te plait. Ne plus te tourner en bourrique me manque.
Ton amie, AKi Tama-Kame
—Tes piques me manquent aussi Aki, laissa entendre Louise en reniflant un peu avant de passer à l’écrit suivant.
Mademoiselle Aubépine, je suis sincèrement désolée de ce qu’il s’est produit au sein de la bibliothèque. Je ne laisserai pas un de mes concitoyens perdu au fin fond d’un livre, quand bien même ce dernier serait écrit par les titans. Je me demande ce que vous devez vivre à l’intérieur de ces pages, j’espère de tout coeur que cela penche plus du côté fascinant qu’effrayant. Nous avons commencé à chercher un moyen de vous sortir d’ici et sachez que nous mettrons tout en œuvre pour vous retrouver. Ne perdez pas espoir.
Mirinda
Louise hocha de la tête.
—Je ne doute pas un seul instant que vous ayez essayé du mieux que vous le puissiez mademoiselle Mirinda. Vous avez tant fait pour moi, je ne puis vous en tenir rigueur. J’espère que vous ne vous êtes pas trop sentie coupable de ce qui est arrivé ce jour-là. Ce n’était nullement votre faute. Personne ne pouvait prévoir ce qui allait arriver.
Elle continua sa lecture et tomba sur une écriture qui lui sauta immédiatement aux yeux. Celle de son père.
Louise. J’ai appris il y a quelques temps ce qui s’est produit. Dame Mirinda est venue en personne m’apporter la nouvelle et bien que j’ai toujours senti que tu étais destinée à faire de grandes choses, je dois bien avouer que j’aurai préféré que les choses se passent autrement. Le prêtre en moi aime à penser qu’il s’agit là d’un immense honneur d’avoir été choisie par une titanide quel que soit les plans qu’elle te réserve. Mais le père en moi ne peut s’empêcher d’éprouver une immense tristesse à l’idée de te savoir si loin de moi. A choisir, j’aurai préféré pouvoir te libérer de ce livre, quitte à fâcher la titanide elle-même. Je sais bien que je ne suis pas ton père biologique, t’ayant trouvé sous un arbre, une nuit de printemps. Mais sache que quoi qu’il arrive, tu seras toujours ma petite fille à mes yeux. Je n’ai jamais été aussi heureux que depuis le jour où je t’ai trouvé. Tu n’as jamais été un enfant contraignant, j’avais parfois peur de me réveiller et de me rendre compte que tout cela n’était qu’un rêve. Une partie de moi pensait que je ne méritais pas d’avoir une petite fille aussi sage et extraordinaire que toi. Et maintenant que je te sais perdue dans ce livre sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour te venir en aide, je me sens plus honteux que jamais. Je prie chaque jour pour te retrouver, si tu savais comment te prendre dans mes bras me manque. Ne plus pouvoir lire tes lettres quotidiennes sur tes exploits à l’école me brise le cœur. Tu me manques Louise. Aujourd’hui, Dame Mirinda a eu l’idée que nous consignons quelques mots dans le livre. Elle ne sait pas si ces derniers te parviendront, mais tout le monde a accepté. Ici au village, tout y est calme comme à son habitude. Arthur le pêcheur a encore perdu sa canne à pêche quelque part dans le village et les enfants le fouillent pour la retrouver, l’église est aussi silencieuse qu’à son habitude même s’il y a bien plus de gens qui viennent prier récemment. Ils prient pour que Zeï te laisse sortir. Tu ne manques pas qu’à moi, mais au village entier.
Sache, Louise, quoi qu’il arrive, je suis fier de toi. Tu as toujours suivi ton cœur et j'aimerais que cela ne change pas. J’espère que nous pourrons nous revoir. Je serais prêt à tout sacrifier pour te retrouver, mais dans le cas où cela nous soit impossible. Sache que où que tu sois, je continuerai de penser à toi. Peu importe la distance qui nous sépare, peu importe les années. Sache que tu es ma fille. Et je suis comblé d’avoir pu être ton père.
Je t’aime, ma fille.
Ton papa qui se fait un peu vieux.
Louise posa une main sur son cœur alors que ses pleurs s'intensifièrent.
—Toi aussi papa. Tu me manques. Plus que tout au monde. Tu as toujours été là pour moi. Tu es mon plus grand héros. Et ça ne changera jamais.
Tarask qui s’était approché pour lire par-dessus son épaule la regarda solennellement avant de s’exprimer avec un ton plus sérieux qu’à l’accoutumé.
—Le sang ne vaut rien dire face aux sentiments. Que tu sois un démon ne change rien aux sentiments qu’éprouvaient ton père et tes amis pour toi. Cette lettre en est la preuve. Quand bien même tu te serais rendu compte de ce que tu étais, penses-tu sincèrement que l’homme qui a écrit cette lettre t’aurait renié ?
—Non, répondit Louise, surprise des mots de l’homme. Non, je ne pense pas. Il était trop bon pour ça.
—Et en te rendant compte de ce que tu étais, continua Tarask en plongeant son regard dans le sien. Tu aurais cessé de le considérer comme ton père ?
—Non jamais ! s’écria la jeune femme avec le cœur. Jamais ! Il a toujours été la personne la plus importante à mes yeux ! Et aujourd’hui, rien n’a changé. (Elle continua à voix basse, réalisant peu à peu la vérité.) Rien n’a changé…
L’orc hocha de la tête avec un sourire.
—Alors, qu’est-ce que tu vas faire maintenant ?
Louise se releva en passant sa manche devant ses yeux pour sécher ses larmes. Elle était Louise Aubépine, fille d’un simple prêtre de village. Et désormais, elle allait accomplir sa promesse et son rêve.
—Je vais rendre mon père fier, où qu’il soit. Tant que je continue de penser à eux, ils continueront de m’accompagner, dans mon cœur. Ils ont tout fait pour me venir en aide, je ne vais pas les décevoir. Ce livre a peut-être été une malédiction, mais son savoir reste immense. Je vais arrêter de fuir ! Je vais le dompter et tout faire pour que mon monde ne se retrouve plus jamais en proie à la désolation ! J’espère pouvoir y parvenir sans verser le sang, mais une amie très chère m’a dit un jour que les mots seuls ne suffisent pas toujours à protéger ce qui nous est cher. Alors… je prendrais les armes s’il le faut pour protéger mon monde. Je dois commencer par rattraper mon retard. J’ai besoin de connaître la situation exacte de notre monde à l’heure actuelle. Puis… je pense que j'essaierai de me préparer à ce qui nous attend. Je dois prendre contact avec les dirigeants, leur demander de l’aide. Je peux les prévenir de ce qui arrive si j’arrive à dompter la magie de ce livre ! Je ne sais pas pourquoi Zeï m’a choisi pour détenir son livre, mais c’est une question qui trouvera réponse plus tard. Pour l’heure, j’ai énormément de choses à faire. Je… merci à vous deux. Du fond du cœur. Vous m’avez rappelé ce qui était important. J’aimerai monter avec vous jusqu’à la ville la plus proche. D’ici là, je pense que je devrais me débrouiller.
—Alors on est enfin parti ! s’écria Tarask en frappant dans ses mains. Lucielle, en route. J’ai pas envie que nous tombions sur une sale bête dans la nuit, j’aimerai que nous distancions Shoumei le plus possible avant de nous arrêter pour dormir. Louise, tu seras de corvée de cuisine ce soir.
—Bien monsieur ! répondit Louise en mimant maladroitement un salut militaire.
Elle avait enfin retrouvé l’espoir qui semblait s’être envolé. Le futur serait certainement trouble, mais elle se battrait corps et âme pour ce dernier. Plus jamais elle ne laisserait le monde en proie au chaos.
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Je viens de finir ta fiche et je dois dire que j'ai beaucoup aimé ta façon de narrer la partie RP. C'est très proche du roman avec beaucoup d'interaction dialogue. En lisant ton rp, ça confirme le fait que via les Déités, on a tous une vision, une notion de bien, de mal, de nation à défendre, en prenant pourtant des directions différentes. Louise Aubépine sera à coup sûr une personne à suivre et j'ai hâte de pouvoir m'entretenir avec elles et discuter de nos divergences.
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La mort est une porte séparant le Royaume des Gardiens,
à celui de nos Titans, le Sekai.
Puisse l'amour en notre foi guider notre peuple
dans le chemin de l'absolution de nos péchés.
Ainsi soit-il.
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