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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Le Nain progressait dans les rues de Taisen d'un pas assuré. La ville du Lion n'avait maintenant plus de secret pour lui, l'ayant parcouru en long et en large pendant son service militaire, puis en tant que janissaire du Reike. Essentiellement militarisée, la ville était composée d'habitations simples, de grands blocs certes austères, mais facilement défendable en cas d'invasion. Les nombreuses casernes de Taisen, réparties dans toute la ville, étaient également connues pour être les plus grands centres de formation de l'Empire, accueillant les jeunes citoyens impériaux pour en faire des guerriers capables de défendre leur foyer, qu'ils choisissent de rejoindre ou non l'armée.
Seul un fou déciderait d'envahir cette cité que tout préparait à la guerre ! Sans compter le désert aride et inhospitalier au milieu duquel Taisen se trouvait, rendant un siège de longue durée complètement suicidaire. Huldrom se souvenait des exercices militaires menés dans cet enfer, les marches forcées, les quelques échauffourées avec les Gnolls, ces satanés hyénidés sachant manier les armes ... Le tout sous une chaleur suffocante de jour, et un froid glacial de nuit. Il n'y a pas à dire, l'armée reikoise produisait de robustes guerriers !
Huldrom se reconcentra sur le moment présent, alors qu'il tournait à l'angle d'une rue, et s'écartait pour laisser passer une patrouille, tout en effectuant le salut militaire à l'intention du Ralariss commandant l'unité, par automatisme. Celui-ci lui rendit son salut, frappant son poing droit sur son cœur, tourné vers le ciel, tout en gardant le bras à l'horizontale, puis se remit en marche, suivi par les autres soldats. Après ces entrefaites, le Nain poursuivit son chemin jusqu'à trouver l'établissement qu'il cherchait. A première vue, il ne s'agissait que d'un bâtiment comme les autres, sans signe distinctif, mais son propriétaire était la raison de la présence d'Huldrom dans la fière cité du Lion.
Passant le pas de la porte déjà ouverte, le Nain se retrouva dans une pièce remplie de babioles anciennes, de cartes poussiéreuses et de parchemins obscurs, le tout rassemblé dans un tel désordre que l'on pouvait à peine faire un pas sans marcher sur quelque chose. L’individu propriétaire de ce bazar était un humain de petite taille, assez excentrique, et possédant une caractéristique physique plutôt étonnante : un visage rond et des lèvres étirées de chaque côté, si bien que quand il souriait, il ressemblait fort à ... une grenouille !
Le bougre, répondant au nom d'Eban, collectionnait les objets antiques, et s’efforçait de dégoter des trouvailles pouvant bénéficier le Reike, comme par exemple des cartes indiquant des endroits apparemment inexplorés. Huldrom avait déjà eu affaire à lui par le passé, ayant participé à des expéditions basées sur ses fameuses cartes. Eban l'avait fait mander alors qu'il était en permission, connaissant sans doute la réputation de l'ancien janissaire. En effet, avoir survécu à la condition même de janissaire était un exploit en soi.
Alors que le Nain se frayait un chemin parmi les objets et les piles de documents, il entendit des voix s'élever dans la pièce d'à côté, mentionnant des montagnes au Nord de Taisen, ainsi qu'une expédition. Huldrom se dirigea en soupirant vers la pièce, ayant comme l'impression que cette histoire d'expédition n'allait pas tarder à le concerner.
CENDRES
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Surexcitée, j'en suis à m'accrocher au comptoir de ce vieil homme et me dresser sur la pointe de mes bottes pour marteler le bout de carte étalé sur le bureau du bout de l'index.
- Vous vous rendez pas compte ! C'document fait état d'une poterne. Une POTERNE de la légendaire forteresse de Gir Maldir. Alors qu'on pensait toutes ses portes effondrées et ses tunnels inaccessibles !
Gir Maldir ... qualifier cette ancienne possession naine de "forteresse" est sans doutes un peu généreux. C'est la fierté d'un peuple outragé qui pousse les nains à continuer de l'appeler ainsi, bien des siècles après qu'il soit tombé et ait été abandonné. Il s'agissait objectivement d'un grand bastion minier et d'un relais commercial, le centre d'un carrefour de routes souterraines supposé relier le nord du Reike avec les implantations elfes du Nord. Mon enthousiasme déconcerte le bonhomme je le vois bien.
- Vous vous rendez compte que c'est dangereux quand même ?
- Des trésors anciens et oubliés !
- Oui et des monstres par paquets de douze ...
- Des savoirs perdus !
- On parle même de trolls dans les cavernes ...
- Imaginez si on trouvait des passages à travers les monts ??
- Dites, vous m'écoutez au moins ?
Je cligne des yeux et m'interrompt.
- D'solée. Vous disiez quoi ?
Il soupire, ôte ses lunettes rondes et se masse un instant l'arrête du nez avant de joindre les mains et répondre avec calme.
- Vous faites ce que vous voulez de ces documents, ils seront à vous à partir du moment où vous les payez. Moi ce que je dis juste que c'est très dangereux. Et sans vouloir vous offenser ma petite dame, je suis pas sûr du tout que vous et votre petite charrette vous pourrez aller visiter les lieux.
J'ouvre la bouche, prête à répliquer quand des bruits de bottes dans notre dos nous interrompent. L'antiquaire et moi nous retournons tous les deux dans un même geste et nous apercevons en même temps un nain qui s'avance dans notre direction. Plus grand que moi. Plutôt baraqué. Tatoué. Soldat ou forgeron je dirais au vu de son allure. Un rapide coup d'oeil à ses mains me permet de constater l'absence de cals sur ses mains, ce qui me permet d'éliminer l'idée d'un frappeur de métal.
Le boutiquier est le premier à réagir. La vue du visiteur semble le soulager et il s'exclame avant que j'ai pu finir de détailler l'individu.
- Ah Huldrom ! Viens donc.
Il fait un geste du bras en direction du nain, l'invitant à approcher. Il se détache un court instant de la table pour venir serrer chaleureusement la main du soldat et glisse un murmure à son ami.
- Sauves moi, pitié.
Deux mots qui bien sûr m'échappent. Il se retourne ensuite et accompagne son ami vers la table, une main sur son épaule.
- Huldrom, voici Dame Grisepierre. Une visiteuse de Melorn.
Bref silence et regard entendu après avoir précisé ma provenance. Ca sonne comme s'il venait d'affirmer "attention, c'est une dingo". Et cette fois ca ne m'échappe pas. Il enchaine rapidement.
- Voici Huldrom ma petite dame. Un mercenaire, il connait la région et les dangers des expéditions comme personne. Expliques lui donc Huldrom ce qu'on peut trouver dans les montagnes du Nord ... ?
- Vous vous rendez pas compte ! C'document fait état d'une poterne. Une POTERNE de la légendaire forteresse de Gir Maldir. Alors qu'on pensait toutes ses portes effondrées et ses tunnels inaccessibles !
Gir Maldir ... qualifier cette ancienne possession naine de "forteresse" est sans doutes un peu généreux. C'est la fierté d'un peuple outragé qui pousse les nains à continuer de l'appeler ainsi, bien des siècles après qu'il soit tombé et ait été abandonné. Il s'agissait objectivement d'un grand bastion minier et d'un relais commercial, le centre d'un carrefour de routes souterraines supposé relier le nord du Reike avec les implantations elfes du Nord. Mon enthousiasme déconcerte le bonhomme je le vois bien.
- Vous vous rendez compte que c'est dangereux quand même ?
- Des trésors anciens et oubliés !
- Oui et des monstres par paquets de douze ...
- Des savoirs perdus !
- On parle même de trolls dans les cavernes ...
- Imaginez si on trouvait des passages à travers les monts ??
- Dites, vous m'écoutez au moins ?
Je cligne des yeux et m'interrompt.
- D'solée. Vous disiez quoi ?
Il soupire, ôte ses lunettes rondes et se masse un instant l'arrête du nez avant de joindre les mains et répondre avec calme.
- Vous faites ce que vous voulez de ces documents, ils seront à vous à partir du moment où vous les payez. Moi ce que je dis juste que c'est très dangereux. Et sans vouloir vous offenser ma petite dame, je suis pas sûr du tout que vous et votre petite charrette vous pourrez aller visiter les lieux.
J'ouvre la bouche, prête à répliquer quand des bruits de bottes dans notre dos nous interrompent. L'antiquaire et moi nous retournons tous les deux dans un même geste et nous apercevons en même temps un nain qui s'avance dans notre direction. Plus grand que moi. Plutôt baraqué. Tatoué. Soldat ou forgeron je dirais au vu de son allure. Un rapide coup d'oeil à ses mains me permet de constater l'absence de cals sur ses mains, ce qui me permet d'éliminer l'idée d'un frappeur de métal.
Le boutiquier est le premier à réagir. La vue du visiteur semble le soulager et il s'exclame avant que j'ai pu finir de détailler l'individu.
- Ah Huldrom ! Viens donc.
Il fait un geste du bras en direction du nain, l'invitant à approcher. Il se détache un court instant de la table pour venir serrer chaleureusement la main du soldat et glisse un murmure à son ami.
- Sauves moi, pitié.
Deux mots qui bien sûr m'échappent. Il se retourne ensuite et accompagne son ami vers la table, une main sur son épaule.
- Huldrom, voici Dame Grisepierre. Une visiteuse de Melorn.
Bref silence et regard entendu après avoir précisé ma provenance. Ca sonne comme s'il venait d'affirmer "attention, c'est une dingo". Et cette fois ca ne m'échappe pas. Il enchaine rapidement.
- Voici Huldrom ma petite dame. Un mercenaire, il connait la région et les dangers des expéditions comme personne. Expliques lui donc Huldrom ce qu'on peut trouver dans les montagnes du Nord ... ?
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Huldrom jeta un coup d'oeil sévère en direction de l'antiquaire. Un mercenaire ? Un joli mot pour décrire sa condition passée, celle d'un esclave utilisé pour la guerre. Une fois qu'ils seraient seuls, le Nain ne manquerait pas de lui rappeler son statut de soldat, et lui faire effacer son sourire de batracien. Le Nain poussa un grognement et se tourna vers la visiteuse du Nord, la dévisageant de la tête au pied.
Un peu plus petite que lui, aux hanches larges et aux formes satisfaisantes, la Naine soutint son regard, affichant deux yeux bleus débordant de curiosité, comme ceux d'une enfant qui découvre le monde. Plutôt rare chez un Nain, se dit Huldrom, mais il fallait de tout pour faire un monde, après tout. Au vu de ses habits, taillés pour les déplacements, il s'agissait sûrement d'une marchande, et au vu du regard entendu qu'Eban lui avait lancé quelques instants plus tôt, un sacré numéro !
En même temps, une Naine venant de Melorn, c'était déjà assez surprenant à entendre ! D’ailleurs, qu’est-ce qu'elle pouvait bien faire à Melorn, chez les oreilles pointues ? Si la mémoire d'Huldrom ne lui jouait pas de tours, l'or n'était pas utilisé par les habitants de la cité elfique. Plutôt étrange quand on est marchand non ?
Le Nain stoppa sa réflexion pour répondre à la question de l'antiquaire, qui semblait pressé d'en finir avec la Naine excentrique :
- Les montagnes du Nord ? un ramassis d'grottes, de cavernes gelées et d'galeries sombres. L'coin était déjà pas sûr avant qu'le Reike annexe les terres du Nord, et j'pense pas qu'ça s'est arrangé d'puis. M'dame, pourquoi vous voulez aller crapahuter là-bas ? Z'avez envie d'rencontrer des trolls ou des geomis ? -
Pendant qu'Huldrom expliquait à la visiteuse ce qu'elle risquait de trouver dans les montagnes, il examinait du coin de l'oeil le document à l'origine de cette idée folle. Gir Maldir ... Il connaissait ce nom. Un bastion Nain où se trouvaient de nombreuses mines, aujourd'hui abandonné par ses semblables. La carte indiquait l'emplacement d'une poterne pour pénétrer dans l'ancienne place forte. Se basant sur les brides de conversations qu'il avait réussi à entendre quelques instants plus tôt, le Nain commençait à comprendre la raison de sa présence ici. Souhaitant en savoir plus sur le projet de la marchande, le Nain croisa les bras, l'air songeur, attendant de voir comment sa congénère allait réagir à sa mise en garde.
CENDRES
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Je doute sincèrement que trolls et geomis aient la moindre chance de faire des clients raisonnables. Je suis parvenue à traiter avec des tribus d'Onis par le passé mais les monstres dont parlent ce dénommé Huldrom ne sont en rien comparable.
- Pourquoi j'ai envie d'y aller ? Crénom pourquoi j'aurais pas envie d'y aller vous voulez d'mander plutôt, non ?
Je tapote la carte du dos de la main avant de me tourner vers lui d'un air éloquent, l'air de dire "voyez ?".
- Si il existe encore une entrée pour les anciens tunnels d'Gir Maldir, m'dites pas que vous rêveriez pas d'aller voir à quoi ca r'ssemble ! On parle des grands halls d'pierre, construits il y a des siècles. Des ancêtres à vous ont probablement foulé ces pierres.
Jouer sur la fierté d'une race et l'attachement nostalgique, ce sont deux belles choses. Mais je sens que les arguments trouveront vite leurs limites.
- Et puis ... imaginez quels filons ont été laissés là-bas ? Quels trésors sont encore dans les chambres fortes intactes et cachées ? Quels secrets sont gardés ? Je suis Géomancienne. Métallomancienne aussi. Si des caches existent encore, je saurai les ouvrir.
Trop heureux d'être enfin hors de cette conversation, l'antiquaire grimace un sourire étrange et fait mine de s'éloigner après avoir ramassé le paiement que je lui ai fait pour cette carte et fait un semblant de rangement sur le bureau. Moi je fais toujours face au costaud et pose les mains sur les hanches. Une attitude typique et décidée, peut être un rien caricaturale de notre race qui annonce dans le langage non verbal "Ouaip, j'ai décidé d'un truc. Et je te défie de me faire changer d'avis. Essayes donc pour voir." Je penche la tête de côté et prend le temps de regarder le gaillard qui me fait face et un sourire étire lentement mes lèvres alors qu'une étincelle malicieuse commence à s'allumer dans mon regard.
- C'est vrai que vous êtes mercenaire ... ?
La suite dans mes idées est claire comme de l'eau de roche. Le sous-entendu implicite.
- Pourquoi j'ai envie d'y aller ? Crénom pourquoi j'aurais pas envie d'y aller vous voulez d'mander plutôt, non ?
Je tapote la carte du dos de la main avant de me tourner vers lui d'un air éloquent, l'air de dire "voyez ?".
- Si il existe encore une entrée pour les anciens tunnels d'Gir Maldir, m'dites pas que vous rêveriez pas d'aller voir à quoi ca r'ssemble ! On parle des grands halls d'pierre, construits il y a des siècles. Des ancêtres à vous ont probablement foulé ces pierres.
Jouer sur la fierté d'une race et l'attachement nostalgique, ce sont deux belles choses. Mais je sens que les arguments trouveront vite leurs limites.
- Et puis ... imaginez quels filons ont été laissés là-bas ? Quels trésors sont encore dans les chambres fortes intactes et cachées ? Quels secrets sont gardés ? Je suis Géomancienne. Métallomancienne aussi. Si des caches existent encore, je saurai les ouvrir.
Trop heureux d'être enfin hors de cette conversation, l'antiquaire grimace un sourire étrange et fait mine de s'éloigner après avoir ramassé le paiement que je lui ai fait pour cette carte et fait un semblant de rangement sur le bureau. Moi je fais toujours face au costaud et pose les mains sur les hanches. Une attitude typique et décidée, peut être un rien caricaturale de notre race qui annonce dans le langage non verbal "Ouaip, j'ai décidé d'un truc. Et je te défie de me faire changer d'avis. Essayes donc pour voir." Je penche la tête de côté et prend le temps de regarder le gaillard qui me fait face et un sourire étire lentement mes lèvres alors qu'une étincelle malicieuse commence à s'allumer dans mon regard.
- C'est vrai que vous êtes mercenaire ... ?
La suite dans mes idées est claire comme de l'eau de roche. Le sous-entendu implicite.
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
- Bordel ... -
La visiteuse était campée devant Huldrom, les mains sur ses hanches voluptueuses, dans une posture qui ne laissait aucun doute quant à sa détermination. La Naine irait dans ces foutues montagnes, avec ou sans lui. Son séjour à Melorn ne lui avait apparemment pas enlevé son opiniâtreté, typique de leur race. En somme, Huldrom avait affaire à une tête de mule qui trouverait un moyen de mettre son plan à exécution, et son dévolu s'était pour l'instant jeté sur lui.
Huldrom réfléchit un instant. L'idée de s'enfoncer dans un bastion à l'abandon, même s'il avait été construit par ses congénères, ne l’enchantait guère. En général, les grands espaces laissés à l'abandon ne le restaient pas bien longtemps, étant souvent investis pas des bandits, des créatures, ou pire. SI Huldrom participait à cette expédition, son marteau de guerre serait sûrement mis à contribution pour dégager la voie. Cependant, la marchande avait raison sur un point : Ils avaient de grandes chances de trouver des filons encore inexploités, ainsi que de faire des trouvailles intéressantes. Après tout, les Nains étaient des maitres dans l'art de la forge, sachant travailler les matériaux les plus rares pour créer de pures merveilles.
Se rendant compte des possibilités qu'offrait une telle expédition, le Nain répondit à sa congénère, allant droit au but :
- Déjà on va mettre les choses au clair, M'dame ! J'suis pas un mercenaire, mais un soldat du Reike. Ensuite, j'vous vois venir, vous allez m'proposer d'vous escorter en échange d'une récompense. -
Un accord tout ce qu'il y a de plus banal, mais Huldrom souhaitait imposer son prix à la marchande, et pas l'inverse. Après tout, c'est lui qui aurait à affronter les monstres cachés dans les profondeurs de la montagne.
- Z'avez du bol, j'suis en permission, donc j'suis libre de bouger au sein du Reike. Vot' expédition pourrait bien êtr' intéressante, mais elle reste risquée, et j'me mettrai pas en danger pour rien ! Donc on va parler d'mon prix : Si j'trouve un truc qui m'intéresse, c'est à moi, peu importe c'que c'est ! -
Le Nain avait énoncé sa condition de la manière la plus directe qui soit, sans chercher à passer par quatre chemins. Surtout intéressé par les armes forgées par ses congénères, le Nain espérait faire une découverte dans ce sens, mais la présence de filons pouvait également être bénéfique. Avec un peu de chance, ils tomberaient sur des matériaux rares, dont Huldrom pourrait rapporter des échantillons et les amener à un forgeron.
- V'là ma condition, à prendre ou à laisser. Est-ce qu'on a un accord ? -
CENDRES
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La proposition de paiement de ce Huldrom me fait plisser les yeux. Quel genre d'objet peut bien intéresser un soldat nain ? Armes, armures me sont globalement indifférentes, il peut prendre ce qu'il veut là dedans. Pareil pour les pièces d'or. En revanche il existe une chose qui risque de nous intéresser tous les deux.
- D'accord. Mais si il y a du mithril je serai celle qui vous le forgera. Je ne laisserai jamais passer une occasion de travailler ce métal.
Peu de chances que le nain trouve à redire à cet accord qui a tout l'air d'être même une bonne affaire si on se place de son point de vue.
- D'ailleurs ... tout votre équipement ferait bien de passer entre mes mains. A tout choisir je vous préfère en vie.
N'imaginant pas qu'il puisse trouver la moindre chose à redire à ça, je tend la main droite, l'autre toujours fermement posée sur la hanche. Et en même temps que je propose de sceller notre accord, j'énumère des points de détail.
- Je me déplace en chariot, ce sera parfait pour ramener ce qu'on pourrait trouver là-bas. il est protégé contre le froid . Je m'occupe des vivres et de l'équipement d'expédition. Si vous êtes sage je vous laisse dormir dans le chariot.
Un plancher de bois d'une pièce chauffée c'est toujours mieux qu'un sol caillouteux soumis aux intempéries. Cette dernière précision allume dans mon regard une étincelle d'espièglerie. Je savoure la réaction du nain face à ces informations inattendues.
- Et évidemment, les différents et désaccords seront réglés au cul de chouette. Si vous ne savez pas jouer aux dés, vous êtes mal barré. L'affaire est entendue ... ?
Invité
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Allons bon, Huldrom venait de se dégoter une Naine capable de forger l'un des métaux les plus prisés de sa race. L'expédition devenait de plus en plus intéressante. Huldrom était également assuré du bon entretien de son équipement actuel pour pouvoir affronter les dangers de la montagne. De plus, la marchande possédait un chariot qui les abriteraient supposément du climat, lui proposant même d'en faire un abri pendant la nuit. Le Nain sourit à l'idée de "partager" le chariot de sa congénère. Avec un peu de chance, le voyage vers les montagnes serait plutôt agréable ... .
Coupant court à ses pensées déplacées, et ne trouvant rien à redire aux conditions de la Naine, le Nain fourra sa patte dans la main de la marchande, sellant leur accord, tout en s'exclamant d'une voix bourrue :
- Un accord comme ça, ça s'refuse pas ! Affaire entendue ! Quand est-ce qu'on part ? -
***
Quelques jours plus tard ...
Le duo de Nains progressait le long d'un grand fleuve, dont la source se trouvait dans les montagnes où ils se rendaient. Le cours d'eau n'avait pas été très dur à trouver, car il bordait la ville de Taisen, continuant sa route en passant par la terrible Jungle de Sang pour finalement se jeter dans le grand lac Rebirth, l'une des barrières naturelles entre l'Empire et ses voisins républicains.
Huldrom avait troqué son armure de soldat pour une tenue de voyage, des vêtement robustes rembourrés à certains endroits avec de chaudes fourrures pour le protéger du froid. Les habits chauds étaient complétés par une côte de maille, offrant un minimum de protection au Nain, bien qu'il doutait qu'elle tienne bien longtemps si une horde de monstres leur tombait dessus à l'ombre de la montagne. Huldrom gardait son marteau de guerre à la main, prêt à réagir. En effet, voyager en dehors des routes sous la protection de l'Empire était beaucoup plus risqué. Entre les bandits de grand chemin et les monstres aillant élu domicile hors des sentiers battus, de nombreux aventuriers du dimanche avaient appris à leur dépens que le monde est un endroit dangereux en dehors des murs d'une cité.
Dans le cas du duo de Nains, ils n'avaient pour l'instant eu qu'à faire fuir quelques Gnolls aux alentours de la ville du Lion, et la principale difficulté du voyage consistait à faire passer le chariot dans les chemins sinueux qui les rapprochaient peu à peu de leur destination. Pour tuer le temps, le Nain en avait profité pour faire plus ample connaissance avec la marchande, qui lui avait raconté son enfance à Melorn, son apprentissage auprès d'Harvet Hoesterill, un nain passé maitre dans l'art de travailler le métal grâce à ses pouvoirs, le revers de la vie qu'elle vécut lors d'un accident provoquant la destruction de la boutique familiale, et ses efforts acharnés pour survivre et se faire son propre nom.
Huldrom, qui la voyait à première vue comme une tête de mule à problème, ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe d'admiration pour sa congénère, qui avait dû surmonter les épreuves de la vie à sa façon, et se construire elle-même au lieu d'accepter les mains tendues vers elle. Peut-être pas aussi terrible que le destin qu'il avait lui-même dû affronter, mais tout de même, la Naine extravagante aurait pu connaitre des sorts bien pire si elle ne s'était pas remuée. Le monde de Sekai pouvait se montrer très cruel, et les revers de la vie s'avéraient assez souvent fatals.
En revanche, ses victoires incessantes aux dés commençaient fort à énerver le guerrier, qui soupçonnait sa partenaire de tricher. La naine semblait avoir la chance de son côté à chaque partie, une adresse quasi divine pour lancer ces maudits cubes. Leurs parties s'achevaient avec les rires de Gerda, qui s'esclaffait à gorge déployées, et Huldrom qui partait ruminer dans un coin, grommelant dans sa barbe. Il était souvent question de jeter une certaine marchande en prison pour vol, fourberie, ou encore barbarie, selon son humeur.
Alors qu'ils progressaient difficilement le long du grand fleuve, ils arrivèrent en face d'un flanc de montagne, vers lequel le fleuve remontait. La première étape de leur voyage, la partie la plus simple, touchait à sa fin. Huldrom se tourna vers sa congénère, qui possédait la carte indiquant la position de la poterne.
CENDRES
Invité
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Je pense que je vous l'ai déjà dit mais j'adore ma vie. Le voyage. Les nouvelles rencontres. L'aventure !
Ce n'est pas la première fois que je parcoure les routes en direction de l'inconnu. Et partager ce moment avec de la compagnie a quelque chose d'à la fois rassurant et exaltant. Même si Huldrom n'est pas le plus grand bavard que vous trouverez sur Sekai, je prend plaisir aux conversations que nous avons. Croyez-moi, je suis restée sage lors de nos premières conversations, le temps de faire un peu connaissance et de raconter nos histoires respectives. Nous avons partagé l'amertume de nos vies respectives. Rares sont ceux qui traversent le chemin de la vie sans cahots sur la route. Même si j'ai tout fait pour l'écouter, je crois que malheureusement jamais une civile comme moi ne pourra comprendre les affres d'une vie de soldat. ET probablement qu'il ne pourra jamais comprendre non plus ce que c'est de vivre à Melorn et d'avoir ses racines au milieu d'un peuple si différent du sien. Je comprend très bien en revanche ce qu'on peut ressentir quand on se retrouve privé de sa liberté. Je compatis grandement à cette épreuve qu'il a traversé ...
Mais après ces moments pénibles passés, l'atmosphère s'est détendue sensiblement. Les réserves conséquentes d'alcools que j'ai faites pour le voyage ont sans doutes aidé. Je pourrais dire "on a bien rigolé" mais la vérité est plutôt que "j'ai bien rigolé". Qu'il soit si mauvais au cul de chouette me fait rire et fait mes affaires. (Il suffit de retenir quelques annonces et les noms d'oiseaux en cas de sirotage. Linotte, alouette, fauvette, mouette, bergeronnette et chouette. C'est si difficile à retenir ?). J'ai par ailleurs pris plaisir à le regarder découvrir les joies de ma caravane "tout confort". Intérieur chauffé. Thé chaud servi à toute heure, éclairages magiques. De la "triche" aux yeux d'un vétéran comme lui mais il ne rechigne pas à poser sa paillasse au sec et au chaud. Je pense que la cerise sur le gâteau a été la démonstration de la douche chaude extérieure. Un véritable luxe. (En faisant toutefois attention aux regards baladeurs du bonhomme. Matin et soir, même rengaine. Il donne l'impression de loucher pendant qu'il fait sa garde. Mais dans le fond est-ce que je peux lui en vouloir ?).
Que dire d'autre sur le voyage hormis ça ... ? Il fait froid malgré la saison estivale. Le terrain est très accidenté et ma maîtrise de la géomancie nous a plus d'une fois sorti du bourbier au sens littéral. Nous progressons assez lentement mais nous sommes des nains. L'important à nos yeux est d'avancer sans s'arrêter. La vitesse c'est secondaire. Nous n'avons jusqu'à maintenant essuyé aucun danger sérieux en dehors d'une poignée de Gnoll squi n'ont pas insisté beaucoup quand ils se sont retrouvés face au bouclier d'un nain déterminé et que le fer de leurs armes s'est mis à voler en éclats.
Nous avons avancé tant et tant à remonter ce cours d'eau que nous sommes arrivés au final dans les montagnes au sein desquelles il prend source. Contournant les reliefs et obstacles, nous sommes arrivés au coeur de la zone la plus sauvage de ces montagnes. L'idée d'être à des centaines de lieues de toute civilisation a quelque chose d'étrange et de grisant. On ne peut se sentir que tout petits en comparaison des monts immenses qui partent à l'assaut du ciel et viennent chatouiller les nuages. Me dire que les vallées que nous traversons étaient autrefois peuplées par nos ancêtres me laisse également songeuse. Est-ce étrange de ressentir de la nostalgie pour une époque que je n'ai jamais connue ? A quoi aurait ressemblé ma vie si j'avais grandi au sein d'une forteresse sous terre entourée par mes congénères plutôt qu'au milieu d'une cité elfique luxuriante ?
Ce sont tant de questions qui me taraudent et qui occupent mes pensées au cours de notre lente ascension.
Et puis à un moment, bien des jours après notre départ, voilà qu' Huldrom attire mon attention et me sort de mes pensées. Pointant l'un des promontoires très reconnaissable du massif, il me signale que nous approchons possiblement de notre destination.
- Goddverdomme tu as raison !
Assise sur le banc de conduite de la charette, je tire sur les rennes pour inciter l'animal de bât à s'arrêter. Je sors l'étui de cuir qui contient la précieuse carte bien à l'abri et la déroule avec prudence avant de me jucher debout sur le banc, main en visière pour me protéger du soleil.
Quelques instants sont nécessaires pour que je compare la carte avec ce que j'observe autour de moi et vérifie sur notre boussole.
- Oui ! C'est quelque part au flanc de ce promontoire.
Je pointe du doigt le flanc d'une des hauteurs que nous voyons. L'épaisse forêt de pins nous empêche de nous faire une idée du terrain et des reliefs mais tout laisse penser à une pente importante.
- Si j'en crois le document, la porte est dissimulée. Trois bornes alignées étaient disposées à 50, 100 et 150 mètres de l'entrée pour indiquer la direction précise de l'entrée. Dans la mesure où il s'agissait d'une porte dérobée ... il peu de chances que les charrettes puissent passer sur le chemin qui y mène.
Le passage aurait été bien trop évident à trouver sinon. Un chemin carossable au milieu de nulle part qui ménerait à un flanc de montagne supposé vide ? C'est impensable.
-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle du coups ! Tu veux les entendre ?
J'interprête les grognements de mon compagnon de voyage comme un assentiment.
- La bonne c'est qu'à priori il va nous suffire de trouver deux des bornes pour pouvoir tracer une ligne droite et déduire la direction de la porte ! La mauvaise c'est qu'avec cette végétation et cette pente, on est bons pour passer toute cette zone au peigne fin ... et je sais même pas dans quel état risquent d'être les bornes après toutes ces années ...
Une partie de plaisir en perspective ! (pas du tout). Je lève les deux pouces et adresse un grand sourire au soldat, exagérant largement l'expression dans l'espoir de dérider le ronchon.
-On va se trouver un endroit sûr où déposer le chariot en sécurité peut-être ? Je vais dételer le bestiau, le laisser paître dans un coin d'herbes? J'ai une cotte de mailles à enfiler aussi.
Oui si on commence à fouiller une zone dangereuse à pieds, je préfère autant avoir un peu de métal sur les épaules en plus de ma tenue de voyageuse habituelle. Je prend soin également de prendre en bandoulière une musette contenant des outils, du matériel d'exploration et plusieurs grosses poignées de clous .. .
Ce n'est pas la première fois que je parcoure les routes en direction de l'inconnu. Et partager ce moment avec de la compagnie a quelque chose d'à la fois rassurant et exaltant. Même si Huldrom n'est pas le plus grand bavard que vous trouverez sur Sekai, je prend plaisir aux conversations que nous avons. Croyez-moi, je suis restée sage lors de nos premières conversations, le temps de faire un peu connaissance et de raconter nos histoires respectives. Nous avons partagé l'amertume de nos vies respectives. Rares sont ceux qui traversent le chemin de la vie sans cahots sur la route. Même si j'ai tout fait pour l'écouter, je crois que malheureusement jamais une civile comme moi ne pourra comprendre les affres d'une vie de soldat. ET probablement qu'il ne pourra jamais comprendre non plus ce que c'est de vivre à Melorn et d'avoir ses racines au milieu d'un peuple si différent du sien. Je comprend très bien en revanche ce qu'on peut ressentir quand on se retrouve privé de sa liberté. Je compatis grandement à cette épreuve qu'il a traversé ...
Mais après ces moments pénibles passés, l'atmosphère s'est détendue sensiblement. Les réserves conséquentes d'alcools que j'ai faites pour le voyage ont sans doutes aidé. Je pourrais dire "on a bien rigolé" mais la vérité est plutôt que "j'ai bien rigolé". Qu'il soit si mauvais au cul de chouette me fait rire et fait mes affaires. (Il suffit de retenir quelques annonces et les noms d'oiseaux en cas de sirotage. Linotte, alouette, fauvette, mouette, bergeronnette et chouette. C'est si difficile à retenir ?). J'ai par ailleurs pris plaisir à le regarder découvrir les joies de ma caravane "tout confort". Intérieur chauffé. Thé chaud servi à toute heure, éclairages magiques. De la "triche" aux yeux d'un vétéran comme lui mais il ne rechigne pas à poser sa paillasse au sec et au chaud. Je pense que la cerise sur le gâteau a été la démonstration de la douche chaude extérieure. Un véritable luxe. (En faisant toutefois attention aux regards baladeurs du bonhomme. Matin et soir, même rengaine. Il donne l'impression de loucher pendant qu'il fait sa garde. Mais dans le fond est-ce que je peux lui en vouloir ?).
Que dire d'autre sur le voyage hormis ça ... ? Il fait froid malgré la saison estivale. Le terrain est très accidenté et ma maîtrise de la géomancie nous a plus d'une fois sorti du bourbier au sens littéral. Nous progressons assez lentement mais nous sommes des nains. L'important à nos yeux est d'avancer sans s'arrêter. La vitesse c'est secondaire. Nous n'avons jusqu'à maintenant essuyé aucun danger sérieux en dehors d'une poignée de Gnoll squi n'ont pas insisté beaucoup quand ils se sont retrouvés face au bouclier d'un nain déterminé et que le fer de leurs armes s'est mis à voler en éclats.
Nous avons avancé tant et tant à remonter ce cours d'eau que nous sommes arrivés au final dans les montagnes au sein desquelles il prend source. Contournant les reliefs et obstacles, nous sommes arrivés au coeur de la zone la plus sauvage de ces montagnes. L'idée d'être à des centaines de lieues de toute civilisation a quelque chose d'étrange et de grisant. On ne peut se sentir que tout petits en comparaison des monts immenses qui partent à l'assaut du ciel et viennent chatouiller les nuages. Me dire que les vallées que nous traversons étaient autrefois peuplées par nos ancêtres me laisse également songeuse. Est-ce étrange de ressentir de la nostalgie pour une époque que je n'ai jamais connue ? A quoi aurait ressemblé ma vie si j'avais grandi au sein d'une forteresse sous terre entourée par mes congénères plutôt qu'au milieu d'une cité elfique luxuriante ?
Ce sont tant de questions qui me taraudent et qui occupent mes pensées au cours de notre lente ascension.
Et puis à un moment, bien des jours après notre départ, voilà qu' Huldrom attire mon attention et me sort de mes pensées. Pointant l'un des promontoires très reconnaissable du massif, il me signale que nous approchons possiblement de notre destination.
- Goddverdomme tu as raison !
Assise sur le banc de conduite de la charette, je tire sur les rennes pour inciter l'animal de bât à s'arrêter. Je sors l'étui de cuir qui contient la précieuse carte bien à l'abri et la déroule avec prudence avant de me jucher debout sur le banc, main en visière pour me protéger du soleil.
Quelques instants sont nécessaires pour que je compare la carte avec ce que j'observe autour de moi et vérifie sur notre boussole.
- Oui ! C'est quelque part au flanc de ce promontoire.
Je pointe du doigt le flanc d'une des hauteurs que nous voyons. L'épaisse forêt de pins nous empêche de nous faire une idée du terrain et des reliefs mais tout laisse penser à une pente importante.
- Si j'en crois le document, la porte est dissimulée. Trois bornes alignées étaient disposées à 50, 100 et 150 mètres de l'entrée pour indiquer la direction précise de l'entrée. Dans la mesure où il s'agissait d'une porte dérobée ... il peu de chances que les charrettes puissent passer sur le chemin qui y mène.
Le passage aurait été bien trop évident à trouver sinon. Un chemin carossable au milieu de nulle part qui ménerait à un flanc de montagne supposé vide ? C'est impensable.
-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle du coups ! Tu veux les entendre ?
J'interprête les grognements de mon compagnon de voyage comme un assentiment.
- La bonne c'est qu'à priori il va nous suffire de trouver deux des bornes pour pouvoir tracer une ligne droite et déduire la direction de la porte ! La mauvaise c'est qu'avec cette végétation et cette pente, on est bons pour passer toute cette zone au peigne fin ... et je sais même pas dans quel état risquent d'être les bornes après toutes ces années ...
Une partie de plaisir en perspective ! (pas du tout). Je lève les deux pouces et adresse un grand sourire au soldat, exagérant largement l'expression dans l'espoir de dérider le ronchon.
-On va se trouver un endroit sûr où déposer le chariot en sécurité peut-être ? Je vais dételer le bestiau, le laisser paître dans un coin d'herbes? J'ai une cotte de mailles à enfiler aussi.
Oui si on commence à fouiller une zone dangereuse à pieds, je préfère autant avoir un peu de métal sur les épaules en plus de ma tenue de voyageuse habituelle. Je prend soin également de prendre en bandoulière une musette contenant des outils, du matériel d'exploration et plusieurs grosses poignées de clous .. .
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Ils trouvèrent très vite un endroit adapté pour laisser le chariot et la bête de trait, un petit pré bordant le fleuve avec quelques arbres et une végétation suffisante pour camoufler un minimum leur attelage. Après avoir attaché la bestiole, Huldrom lui donnait de l'eau pendant que sa congénère enfilait sa cotte de mailles, se préparant pour l'expédition. Comme le lui avait dit le Nain quelques jours plus tôt, l'endroit n'était pas sûr, et bien que le voyage les ayant mené jusqu'ici n'avait pas été trop mouvementé, ils devraient redoubler de prudence à partir de maintenant. Qui sait ce qui se cachait sur les flancs de montagne, ainsi que dans l'obscurité de leurs galeries ? Afin de palier à toute éventualité, les armes du nain avaient été bien entretenues, prêtes à l'usage.
Les deux aventuriers démarrèrent leur recherches dans la zone désignée par Gerda. Huldrom était en tête, la hache tirée pour dégager le passage, les yeux et les oreilles grands ouverts. Il ne savait pas combien de temps ils mettraient pou trouver la première balise, et le Nain devrait rester alerte pendant toute la durée des recherches, histoire de ne pas se faire prendre par surprise. Mieux valait économiser ses forces pour les mauvaises rencontres éventuelles une fois à l'intérieur. Alors qu'Huldrom menait la marche, il jetait des regards derrière lui pour s'assurer que la marchand du Nord arrivait à suivre la cadence. L'extravagante Naine suivait, et regardait elle aussi les alentours, à l'affut des balises qui les rapprocheraient de leur objectif.
***
Quelques heures plus tard ...
Les deux Nains avaient ratissés une bonne partie de la zone, sans trouver ce qu'ils cherchaient, alors que le soleil commençait à décliner. Huldrom commençait à se demander si Eban, l'antiquaire qui avait vendu la vieille carte à sa congénère, ne leur avait pas fourni une fausse piste. Si tel était le cas, il faudrait qu'Huldrom ait une sérieuse conversation avec le bonhomme, afin de lui faire ravaler son sourire de batracien. Le Nain hésitait à poursuivre les recherches alors que la nuit commençait à tomber. Par chance, ils n'avaient pas rencontré de monstres ou de bandit pendant qu'ils crapahutaient dans la montagne, mais le Nain doutait que leur chance tienne une fois que le paysage serait plongé dans l'obscurité.
D'une, ils perdraient leur repères dans le noir. Problématique pour retrouver son chemin vers le chariot chauffé de la marchande, et le confort qui irait avec. De deux, la température commençait à chuter, si bien que même les vêtements rembourrés avec des fourrures ne seraient plus suffisants pour protéger les deux aventuriers du froid. Ils devraient allumer un feu de camp, et bien que le bois ne manque pas, les créatures de a montagne seraient peut être attirés vers eux. Huldrom ne tenait pas à avoir les nerfs en pelote toute la nuit, à monter la garde et laisser son imagination lui jouer des tours. Avec suffisamment de stress, on pouvait très facilement imaginer voir des choses dans le noir, et chaque bruit causé par la faune de la montagne le ferait certainement sursauter, croyant à une attaque.
Le Nain s'apprêtait à stopper les recherches, et rebrousser chemin pour la nuit, quand il remarqua une pierre différente des autres, dressée au début d'un vieux sentier à peine visible, recouvert par la végétation. En s'approchant, Huldrom distingua de légers motifs. Le temps ayant fait son œuvre, on les discernaient difficilement, mais le Nain était sûr que ces marques n'étaient pas là par hasard. Il héla sa partenaire :
- Hé marchande ! J'crois qu'j'ai trouvé ! -
CENDRES
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Ouef ... j'en ai plein les basques. Et vas-y que je patauge dans la boue. Et vas y que les ronces se prennent à mes jambes. Et ces satanés moustiques qui me bourdonnent aux oreilles. C'est pas des moustiques ?? Qu'est-ce que c'est qu'ces bêtes alors ?
Fatiguée, courbaturée, je suis peut être plus lente que mon homologue ex-janissaire mais que les titans m'emportent si je suis prête à me plaindre devant Huldrom ! Peut-être que j'aurais osé rebattre les oreilles de Thylie. Ou de quelconque autre elfe de Melorn. Des gens qui connaissent le mauvais caractère que je peux avoir quand je suis fatiguée et que j'ai pas mangé. Mais face à un confrère de race, non. C'est une question de fierté. De base, je ne suis pas grande marcheuse. Ni une très grande sportive d'une manière générale. Alors cette randonnée en terrain accidenté avec une satanée cotte de mailles sur les épaules me brise l'échine. J'en suis à croire que nous sommes sur le point de faire choux-blanc et d'envisager de retourner à la roulotte quand soudainement la voix de Huldrom retentit et me fait lever le nez.
"La marchande" qu'il m'appelle ! Je répond du tac au tac.
- Hé soldat ! J'arrive.
Il y avait t'il une pointe d'aigreur et d'ironie dans l'intonation de ma voix dans ce "Hé soldat" ? Oh oui c'est fort possible. La fatigue m'aide pas à être de bon poil. J'avance de quelques pas, évitant une espèce de vilaine racine qui manque de me faire trébucher et je le rejoins. Il s'était baissé et devant une espèce de stèle. Je le rejoins et examine en même temps que lui le machin.
- Ah ben ouaip on dirait bien qu'c'est c'qu'on cherche !
J'aide le nain à dégager un peu la mousse de la pierre, pour mieux pouvoir distinguer les inscriptions.
- Super on aura pas perdu not' journée. Maint'nant on sait qu'on doit pouvoir en trouver au moins une autre à 50 mètres quelque part.
Je sors de mon grand sac une feuille et entreprend de faire un frottis des différents symboles. Le rendu sera pas terrible vu que la pierre est quand même assez abimée mais qui sait ce que ca pourrait révéler une fois étudié à tête reposée ? Intérieurement, je me dis aussi que trouver une borne, c'est déjà bien pour une première journée. Qu'on pourrait se contenter de marquer l'arbre et de revenir demain chercher aux alentours, quand on serait frais et dispos. Mais je sais pas si Huldrom serait de cet avis. Faut que je tâte le terrain.
- T'en penses quoi, on cherche les autres maintenant ? Il s'fait pas un peu tard ? P'têtre qu'on d'vrait prendre le temps d'se reposer proprement avant d'poursuivre demain avec une meilleure lumière. Et de commencer l'exploration dans la foulée si on trouve une seconde borne.
Ca me fendrait la trogne de l'avouer, mais moi j'ai les épaules complètement cassées par cette armure que j'ai pas l'habitude de porter. Si un jour j'en ai l'occasion et que je met la main sur du mithril, promis que je m'en fais une armure. Ca me fera mal aux fesses de renoncer aux dizaines de bijoux que je pourrais faire, mais plus jamais je veux avoir à reporter un truc pareil sur le dos pendant une journée. Alors quitte à faire pencher la balance en faveur de la décision qui m'arrange, je sors un grand atout que je gardais dans ma manche.
- J'dois avoir une bouteille de liqueur de fleur de houblon qui traine qui attendait une grande occasion pour être bue. J'crois qu'on pourrait se l'ouvrir pour se donner du courage demain.
Si Huldrom ne mord pas à cet appât là, c'est que je ne sais plus comment parler à un nain.
Fatiguée, courbaturée, je suis peut être plus lente que mon homologue ex-janissaire mais que les titans m'emportent si je suis prête à me plaindre devant Huldrom ! Peut-être que j'aurais osé rebattre les oreilles de Thylie. Ou de quelconque autre elfe de Melorn. Des gens qui connaissent le mauvais caractère que je peux avoir quand je suis fatiguée et que j'ai pas mangé. Mais face à un confrère de race, non. C'est une question de fierté. De base, je ne suis pas grande marcheuse. Ni une très grande sportive d'une manière générale. Alors cette randonnée en terrain accidenté avec une satanée cotte de mailles sur les épaules me brise l'échine. J'en suis à croire que nous sommes sur le point de faire choux-blanc et d'envisager de retourner à la roulotte quand soudainement la voix de Huldrom retentit et me fait lever le nez.
"La marchande" qu'il m'appelle ! Je répond du tac au tac.
- Hé soldat ! J'arrive.
Il y avait t'il une pointe d'aigreur et d'ironie dans l'intonation de ma voix dans ce "Hé soldat" ? Oh oui c'est fort possible. La fatigue m'aide pas à être de bon poil. J'avance de quelques pas, évitant une espèce de vilaine racine qui manque de me faire trébucher et je le rejoins. Il s'était baissé et devant une espèce de stèle. Je le rejoins et examine en même temps que lui le machin.
- Ah ben ouaip on dirait bien qu'c'est c'qu'on cherche !
J'aide le nain à dégager un peu la mousse de la pierre, pour mieux pouvoir distinguer les inscriptions.
- Super on aura pas perdu not' journée. Maint'nant on sait qu'on doit pouvoir en trouver au moins une autre à 50 mètres quelque part.
Je sors de mon grand sac une feuille et entreprend de faire un frottis des différents symboles. Le rendu sera pas terrible vu que la pierre est quand même assez abimée mais qui sait ce que ca pourrait révéler une fois étudié à tête reposée ? Intérieurement, je me dis aussi que trouver une borne, c'est déjà bien pour une première journée. Qu'on pourrait se contenter de marquer l'arbre et de revenir demain chercher aux alentours, quand on serait frais et dispos. Mais je sais pas si Huldrom serait de cet avis. Faut que je tâte le terrain.
- T'en penses quoi, on cherche les autres maintenant ? Il s'fait pas un peu tard ? P'têtre qu'on d'vrait prendre le temps d'se reposer proprement avant d'poursuivre demain avec une meilleure lumière. Et de commencer l'exploration dans la foulée si on trouve une seconde borne.
Ca me fendrait la trogne de l'avouer, mais moi j'ai les épaules complètement cassées par cette armure que j'ai pas l'habitude de porter. Si un jour j'en ai l'occasion et que je met la main sur du mithril, promis que je m'en fais une armure. Ca me fera mal aux fesses de renoncer aux dizaines de bijoux que je pourrais faire, mais plus jamais je veux avoir à reporter un truc pareil sur le dos pendant une journée. Alors quitte à faire pencher la balance en faveur de la décision qui m'arrange, je sors un grand atout que je gardais dans ma manche.
- J'dois avoir une bouteille de liqueur de fleur de houblon qui traine qui attendait une grande occasion pour être bue. J'crois qu'on pourrait se l'ouvrir pour se donner du courage demain.
Si Huldrom ne mord pas à cet appât là, c'est que je ne sais plus comment parler à un nain.
Invité
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Maintenant qu'ils avaient trouvés la première balise, le Nain était curieux de voir où se trouvaient les autres. Il ne l'avouerait pas, mais l'expédition commençait à plaire à Huldrom. Loin de l'armée, des patrouilles, des exercices dans le désert et de la mauvaise bière, ce petit voyage était un peu comme un retour aux sources, qui l'emmenait sur les terres ayant appartenu à ses congénères. Néanmoins, il conservait son air renfrogné accompagné de ses grognements ronchons. Après tout, il avait une réputation à conserver.
Gerda avait cependant raison : ils risquaient de se perdre en cherchant les deux autres balises sans la lumière du jour, et qui sait si le flanc de montagne n'abritait pas de bêtes nocturnes qu'il ne valait mieux pas croiser. De toute façon, ils avaient tous les deux besoin de repos.
- T'as raison, mieux vaut être en forme ! 'Toute façon, les balises iront nul' part ! -
Sur ces entrefaites, les deux Nains prirent la direction du chariot, alors que le soleil se couchait.
***
Pendant la nuit
Huldrom montait la garde au coin d'un petit feu, assis contre le chariot dans lequel dormait sa partenaire. Etant dans une contrée dangereuse, dormir en même temps serait trop risqué, et le premier tour de garde s'était joué au cul de chouette. C'est donc tout naturellement qu'Huldrom avait gagné le droit de rester éveillé, à aiguiser sa hache, tout en tâchant de garder les yeux et les oreilles ouverts, prêt à réagir en cas de pépin.
Le Nain regardait dans la direction du promontoire, où ils avaient trouvé la première balise. Les deux aventuriers avaient presque terminé la prochaine étape de leur voyage, à savoir trouver l'entrée vers Gir Maldir. Malheureusement, ces quelques jours de trajets étaient la partie la plus simple. Il leur faudrait maintenant s'enfoncer sans les profondeurs de la montagne, au sein d'une ancienne ville abandonnée. Quelles trouvailles allaient-ils bien pouvoir faire ? Quelles horreurs souterraines allaient-ils devoir affronter ? Le cerveau d'Huldrom réfléchissait à toute allure, se posant mille questions et s'imaginant tous les scénarios possibles.
Avec un long soupir, Huldrom jeta un oeil à son équipement : fonctionnel, mais usé par le temps et les batailles. Son marteau de guerre avait certes brisé de nombreux crânes et autres articulations, mais Huldrom ne cracherait pas sur un modèle plus neuf. Sa hache, qu'il avait dû sortir dans beaucoup de combats au corps à corps, tous plus terribles les uns que les autres, avait de petites entailles tout le long de son manche, jusqu'à la lame. Huldrom espérait que leur expédition serait fructueuse, et qu'il puisse revenir à Taisen avec une nouvelle arme, ou du Mithril que Gerda forgerait en une nouvelle armure. S’ils arrivaient à revenir vivants, car Huldrom ne croyait pas un seul instant que le vieux bastion serait complètement vide.
Une chose était sûre, cependant : S'il fallait vraiment régler un désaccord au cul de chouette, le Nain n'avait aucune chance.
CENDRES
Invité
Invité
Il fait nuit noire dans la roulotte aux volets fermés. Et moi je suis étendue sur ma couche, les yeux grands ouverts en train de fixer le plafond. La phosphorescence diffuse filtrant de quelques runes magiques enfermées dans des tiroirs suffit largement à mes yeux de naine pour y voir parfaitement. J'ai l'esprit occupé par des tas de choses. Je prend réellement conscience que c'est la première fois que je vis pour du vrai une aventure. Que ce qu'on fait avec Huldrom n'a en fait rien d'un jeu. Le mélange d'appréhension est d'excitation est un cocktail étrangement grisant qui peuple mon esprit d'images fantasmées. Combats contre des trolls belliqueux. Découvertes de trésors inestimables. Restauration de l'antique royaume des nains (réalité historique ou légende imaginée par tout un peuple sans racines ?).
Je lutte pour essayer de trouver le sommeil mais finis par me faire une raison : Je ne dormirai pas davantage aujourd'hui. Les quelques heures que j'ai prises suffisent pour me sentir gaillarde. Peut être que je le paierai demain mais qu'y puis-je ?
Alors je me relève. J'enfile des chaussons épais en peau de daim, un bonnet, me couvre d'une cape épaisse en laine et enjambe avec prudence la couchette vide du nain. Huldrom avait tenu à faire des tours de garde. Sa confiance dans les runes d'alarmes que j'ai disposées autour de la petite clairière où on s'est installés et dans les sortilèges de verrouillage de la caravane n'ont pas suffi à le rassurer. Arrivée près de la sortie, je décroche la grosse arbalète qui est suspendue et prend le carquois qui va avec. L'arme tient davantage de l'accessoire de décoration à mes yeux. Fut un temps je faisais semblant de la cacher sous le comptoir pour faire mine que j'étais armée. Un carreau est bien moins dangereux qu'un projectile animé par un métallomancien mais les voleurs potentiels ne le savent pas. C'est pour eux que je possède cet instrument de dissuasion.
Et c'est ainsi, quasiment en chemise de nuit que je sors pour rejoindre le guerrier. Une lanterne est allumée, accrochée à une branche mais elle n'est pas directement tenue par le nain. Ca permet au guetteur de profiter de la lumière sans être une cible évidente.
Le bruit de la porte de la cabane n'est évidemment pas passée inaperçue. Le nain m'a vue bien avant que moi même je ne repère sa silhouette parmi les ombres. Je l'interpelle d'un simple.
- Ca roule ?
Avant de m'approcher de lui, un demi-sourire aux lèvres. Et avant qu'il ne pose la question j'explique.
- J'arriverai pas à dormir plus. Quelques heures suffiront je crois. Tu va pouvoir aller te coucher j'pense.
Je jette un coup d'oeil à l'équipement qu'il est en train d'entretenir. Comment ca se fait que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent à quel point le matériel semblait usé ? Et fragile à mes yeux de métallomancienne accomplie. Je pointe d'un index la ferraille fétiche du guerrier et lui propose.
- Tu m'laisses ton matos quand t'iras dormir ? J'suis métallomancienne, je peux ...
Je cherche mes mots quelques instants. Je ne voudrais surtout pas me vanter ni dénigrer ce avec quoi il se promène alors pour un diplomatique :
... affuter un peu tout ça ?
Et avant qu'il ergote je rajoute.
- Oui le marteau aussi. Même si affuter est pas l'bon mot pour lui.
Je lutte pour essayer de trouver le sommeil mais finis par me faire une raison : Je ne dormirai pas davantage aujourd'hui. Les quelques heures que j'ai prises suffisent pour me sentir gaillarde. Peut être que je le paierai demain mais qu'y puis-je ?
Alors je me relève. J'enfile des chaussons épais en peau de daim, un bonnet, me couvre d'une cape épaisse en laine et enjambe avec prudence la couchette vide du nain. Huldrom avait tenu à faire des tours de garde. Sa confiance dans les runes d'alarmes que j'ai disposées autour de la petite clairière où on s'est installés et dans les sortilèges de verrouillage de la caravane n'ont pas suffi à le rassurer. Arrivée près de la sortie, je décroche la grosse arbalète qui est suspendue et prend le carquois qui va avec. L'arme tient davantage de l'accessoire de décoration à mes yeux. Fut un temps je faisais semblant de la cacher sous le comptoir pour faire mine que j'étais armée. Un carreau est bien moins dangereux qu'un projectile animé par un métallomancien mais les voleurs potentiels ne le savent pas. C'est pour eux que je possède cet instrument de dissuasion.
Et c'est ainsi, quasiment en chemise de nuit que je sors pour rejoindre le guerrier. Une lanterne est allumée, accrochée à une branche mais elle n'est pas directement tenue par le nain. Ca permet au guetteur de profiter de la lumière sans être une cible évidente.
Le bruit de la porte de la cabane n'est évidemment pas passée inaperçue. Le nain m'a vue bien avant que moi même je ne repère sa silhouette parmi les ombres. Je l'interpelle d'un simple.
- Ca roule ?
Avant de m'approcher de lui, un demi-sourire aux lèvres. Et avant qu'il ne pose la question j'explique.
- J'arriverai pas à dormir plus. Quelques heures suffiront je crois. Tu va pouvoir aller te coucher j'pense.
Je jette un coup d'oeil à l'équipement qu'il est en train d'entretenir. Comment ca se fait que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent à quel point le matériel semblait usé ? Et fragile à mes yeux de métallomancienne accomplie. Je pointe d'un index la ferraille fétiche du guerrier et lui propose.
- Tu m'laisses ton matos quand t'iras dormir ? J'suis métallomancienne, je peux ...
Je cherche mes mots quelques instants. Je ne voudrais surtout pas me vanter ni dénigrer ce avec quoi il se promène alors pour un diplomatique :
... affuter un peu tout ça ?
Et avant qu'il ergote je rajoute.
- Oui le marteau aussi. Même si affuter est pas l'bon mot pour lui.
Invité
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
- Ouais, j'pense que ça sera pour le mieux ! J'voudrais pas que ça s'brise au beau milieu d'un combat -
Pourtant, même en ayant prononcé ces mots, Huldrom continuait d'affuter sa hache lui-même avec des gestes qu'il avait répété des centaines et des centaines de fois, au point où cela était devenu un automatisme. Le Nain s'en rendit compte alors que sa partenaire le regardait faire, et repris la parole :
- Désolé, une vieille habitude ... Faut dire qu'ces bouts de métaux m'ont sorti d'sales situations, alors j'ai pas pris l'habitude d'les filer au premier v'nu ! Prends-en soin -
En vérité, Huldrom n'avait jamais prêté son arsenal à qui que ce soit. Il ne pouvait en effet compter que sur lui-même, pendant les années qu'il avait passés en temps qu'esclave, et ses seules amies étaient les armes qu'il portait au combat. Là où on l'envoyait mourir, son marteau et sa hache lui permettaient de revenir en vie. Il ne s'en séparait donc pas facilement, signe que le Nain commençait à apprécier la compagnie de la marche du Nord. Du moins, il appréciait le service qu'elle pourrait lui rendre. Après tout, c'était dans leur intérêt à tous les deux, à moins de vouloir se retrouver à mains nues contre les monstres de la montagne. La survie n'était pas impossible, mais leurs chances augmentaient de manière exponentielle avec une arsenal de guerre entretenu, manié par un guerrier vétéran.
Après avoir laissé ses armes à Gerda, Huldrom se leva et s'étira. Il avait effectivement besoin de sommeil, et il n'avait rien repéré qui sorte de l'ordinaire pendant sa garde, mis à part le hululement des oiseaux nocturnes, le ruissellement de l'eau du fleuve qui se trouvait non loin de là, et le bruit de la brise faisant bouger les branches des arbres. On aurait dit une berceuse que le Sekai chantait, avec pour décor un paysage sauvage, mais accessible pour les aventuriers aguerris. Le Nain pouvait nommer de nombreux coins de l'Empire bien plus hostiles qu'ici, comme le désert aride qu'ils avaient quittés quelques jours plus tôt, où encore les terres désolés de l'ancienne Shoumei, où Huldrom avait guerroyé. En comparaison, les deux Nains se trouvaient actuellement dans un décor plutôt beau, parfait pour une idylle dans la nature.
Les réflexions du Nain prirent fin en même temps que la tranquillité de la nuit, lorsqu'un craquement sec se fit entendre, non loin, dans l'obscurité. Huldrom, s'étant immobilisé d'un coup, regardait maintenant dans la direction du bruit, et tendait la main vers Gerda, qui lui lança sa hache. Rattrapant l'arme à la volée, le guerrier arqua ses avants-bras vers l'avant, en posture de défense, et s'avança. Sa hache dans une main, Huldrom avait saisi un bout de bois enflammé dans l'autre, faisant office de torche improvisée, qu'il tenait devant lui pour y voir plus clair. Le ciel n'était pas dépourvu d'étoiles, mais la lune était cachée derrières la chaine de montagne, si bien que le Nain n'arrivait pas à bien discerner ce qui se cachait entre les arbres et la végétation.
Après quelques instants, Huldrom arriva à ce qui semblait être la source du bruit. En effet, une branche brisée se trouvait par terre, ainsi que des traces de passage très récentes, qui s'éloignaient vers la montagne. Peut-être un animal nocturne en chasse, pensa le Nain, qui ne discernait pas de mouvements aux alentours. C'était peut-être le cas, mais comment savoir si cela ne représentait pas une menace pour les Nains ? Impossible, à moins de se retrouver nez à nez avec la créature en question ...
- Bon sang ... Vivement le matin -
Ne trouvant pas d'autres indices, Huldrom se dirigea vers le campement, et prit la parole avant que sa partenaire ne l'assaille de questions :
- J'ai trouvé une branche brisée un peu plus loin, sûrement à cause du passage d'une bestiole. Y'a des traces qui vont vers la montagne, mais rien dans not' direction. Certainement une fauss' alerte -
CENDRES
Invité
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- Ouais, parait qu'les guerriers sont plus jaloux encore quand on touche à leurs armes qu'à leurs bonnes femmes.
Le ton est évidemment sarcastique, un rien provocateur. Le nain bougon me donne envie d'être un peu bousculé parfois.
- T'en fais pas, elles vont te revenir toutes belles. Proprettes et bien brillantes.
Je m'apprête à joindre le geste à la proposition et m'emparer des précieuses alliées d'Hulgrom quand soudain un craquement retentit, nous mettant tous les deux en alerte. Hulgrom est le premier à bondir sur ses jambes et à faire face au danger. Moi derrière, j'hésite entre lever mon arbalète (est-ce que je suis pas plus dangereuse pour mon allié que pour mes ennemis avec ca en main ?) et faire appel à la magie du métal pour déjà prévoir quelques projectiles chauffés à blanc destinés à percer de la couenne de rodeur nocturne.
La tension retombe après quelques minutes, quand Huldrom arrive à la source du bruit et constate qu'il n'y a rien. Quelque chose me chiffonne.
- Ma pierre d'alarme aurait du se déclencher, j'comprend pas.
Je farfouille jusqu'à tomber sur l'endroit discret où je l'avais placée. J'ai la surprise de voir que le petit tumulus de terre sur lequel je l'avais placée a été retourné. Ca me fait hausser les sourcils de perplexité. Je ramasse la petite pierre porteuse de rune que je retrouve renversée juste à côté. Et l'évidence me frappe.
- Ah .... ben j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle ... on dirait qu'la pierre a été vidée d'son mana. C'est pas chouette pour moi, j'vais devoir la refaire.
Et ici en pleine expédition, mon temps et mon mana seront tous les deux précieux. Je n'arriverai sans doutes pas à la refaire tant qu'on est dans les montagnes.
- La bonne c'est que du coups je parie sur un traque-mana en maraude ... Ca veut dire que c'est pas nous qu'il avait envie de bouffer, on court aucun danger. J'pense qu'il a au moins eu son repas pour la journée là.
Plus de peur que de mal donc. J'espère juste que le truc va pas revenir chaque nuit gober la magie d'une de mes pierres, ca me courrerait sur le haricot.
- J'pense que tu va pouvoir aller te coucher. Tu va réussir à dormir sans tes armes ? J'dois avoir un doudou-lapin qui traine quelque part dans la caravane si tu te sens un peu seul. Promis je le raconterai pas.
J'ai évidemment un rire gentiment moqueur. Je ne suis pas sérieuse. (Même si j'ai vraiment un doudou lapin en rab quelque part. MON doudou lapin. J'ai aucune raison de le confier au vétéran nain.) Ah ce que j'aime le taquiner. C'est si facile ! Un jour ca me reviendra dans le museau bien sûr. Mais au moins ce sera mérité.
Lendemain matin. J'ai rendu à Huldrom ses deux petites amies toutes belles et transformées. Les éléments en cuir sont les mêmes, pas de doute là-dessus. Mais tout le reste est assez méconnaissable. Ah j'ai conservé leur forme d'origine et leur équilibre, bien sûr. Mais pour le reste, tout a été reforgé. Utilisant la métallomancie, le fer de la hâche a été fondu, retrempé par magie, replié sur lui même et épuré. Sa dureté et sa structure modifiés en profondeur, c'est maintenant une arme dont le métal est de toute première qualité. Je ne dirais pas que le fil de l'arme est devenu à l'épreuve de toute usure, mais on en est pas loin. On dirait que le nain va devoir se trouver une nouvelle manie pour s'occuper les mains pendant les soirées. Le marteau a subi un traitement sensiblement identique. Plus léger. Plus solide. Ce n'est peut être pas sur lui que la différence se verra le plus malheureusement. Mais qui sait ?
Je pense que malgré l'étrange tête qu'il a faite en récupérant ses armes, il était pas mécontent. Difficile de savoir avec quelqu'un d'aussi expressif qu'un galet posé sur une souche. Nous nous sommes par la suite (et après nous être rééquipés !) remis à chercher les autres bornes. Et il n'a pas fallu 15 minutes pour qu'on tombe sur une des deux ! Suivant la logique que nous avions imaginé la veille, nous arrivons jusqu'au pied d'un promontoire rocheux large d'une dizaine de mètres. La poterne devrait être ici quelque part, mais où ? Est-ce qu'une magie quelconque est à l'œuvre pour la dissimuler ? Ou un ouvrage de pierre particulièrement ingénieux et difficilement détectable ?
- Bon allez. On joue la corvée patates de ce soir à celui qui trouve en premier l'entrée ?
Si Huldrom perd et qu'il est sage, je lui révélerai que je possède un prototype d'épluche-légumes enchanté. Garanti presque sans accident majeur depuis que je l'utilise pour mon usage personnel ...
Le ton est évidemment sarcastique, un rien provocateur. Le nain bougon me donne envie d'être un peu bousculé parfois.
- T'en fais pas, elles vont te revenir toutes belles. Proprettes et bien brillantes.
Je m'apprête à joindre le geste à la proposition et m'emparer des précieuses alliées d'Hulgrom quand soudain un craquement retentit, nous mettant tous les deux en alerte. Hulgrom est le premier à bondir sur ses jambes et à faire face au danger. Moi derrière, j'hésite entre lever mon arbalète (est-ce que je suis pas plus dangereuse pour mon allié que pour mes ennemis avec ca en main ?) et faire appel à la magie du métal pour déjà prévoir quelques projectiles chauffés à blanc destinés à percer de la couenne de rodeur nocturne.
La tension retombe après quelques minutes, quand Huldrom arrive à la source du bruit et constate qu'il n'y a rien. Quelque chose me chiffonne.
- Ma pierre d'alarme aurait du se déclencher, j'comprend pas.
Je farfouille jusqu'à tomber sur l'endroit discret où je l'avais placée. J'ai la surprise de voir que le petit tumulus de terre sur lequel je l'avais placée a été retourné. Ca me fait hausser les sourcils de perplexité. Je ramasse la petite pierre porteuse de rune que je retrouve renversée juste à côté. Et l'évidence me frappe.
- Ah .... ben j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle ... on dirait qu'la pierre a été vidée d'son mana. C'est pas chouette pour moi, j'vais devoir la refaire.
Et ici en pleine expédition, mon temps et mon mana seront tous les deux précieux. Je n'arriverai sans doutes pas à la refaire tant qu'on est dans les montagnes.
- La bonne c'est que du coups je parie sur un traque-mana en maraude ... Ca veut dire que c'est pas nous qu'il avait envie de bouffer, on court aucun danger. J'pense qu'il a au moins eu son repas pour la journée là.
Plus de peur que de mal donc. J'espère juste que le truc va pas revenir chaque nuit gober la magie d'une de mes pierres, ca me courrerait sur le haricot.
- J'pense que tu va pouvoir aller te coucher. Tu va réussir à dormir sans tes armes ? J'dois avoir un doudou-lapin qui traine quelque part dans la caravane si tu te sens un peu seul. Promis je le raconterai pas.
J'ai évidemment un rire gentiment moqueur. Je ne suis pas sérieuse. (Même si j'ai vraiment un doudou lapin en rab quelque part. MON doudou lapin. J'ai aucune raison de le confier au vétéran nain.) Ah ce que j'aime le taquiner. C'est si facile ! Un jour ca me reviendra dans le museau bien sûr. Mais au moins ce sera mérité.
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Lendemain matin. J'ai rendu à Huldrom ses deux petites amies toutes belles et transformées. Les éléments en cuir sont les mêmes, pas de doute là-dessus. Mais tout le reste est assez méconnaissable. Ah j'ai conservé leur forme d'origine et leur équilibre, bien sûr. Mais pour le reste, tout a été reforgé. Utilisant la métallomancie, le fer de la hâche a été fondu, retrempé par magie, replié sur lui même et épuré. Sa dureté et sa structure modifiés en profondeur, c'est maintenant une arme dont le métal est de toute première qualité. Je ne dirais pas que le fil de l'arme est devenu à l'épreuve de toute usure, mais on en est pas loin. On dirait que le nain va devoir se trouver une nouvelle manie pour s'occuper les mains pendant les soirées. Le marteau a subi un traitement sensiblement identique. Plus léger. Plus solide. Ce n'est peut être pas sur lui que la différence se verra le plus malheureusement. Mais qui sait ?
Je pense que malgré l'étrange tête qu'il a faite en récupérant ses armes, il était pas mécontent. Difficile de savoir avec quelqu'un d'aussi expressif qu'un galet posé sur une souche. Nous nous sommes par la suite (et après nous être rééquipés !) remis à chercher les autres bornes. Et il n'a pas fallu 15 minutes pour qu'on tombe sur une des deux ! Suivant la logique que nous avions imaginé la veille, nous arrivons jusqu'au pied d'un promontoire rocheux large d'une dizaine de mètres. La poterne devrait être ici quelque part, mais où ? Est-ce qu'une magie quelconque est à l'œuvre pour la dissimuler ? Ou un ouvrage de pierre particulièrement ingénieux et difficilement détectable ?
- Bon allez. On joue la corvée patates de ce soir à celui qui trouve en premier l'entrée ?
Si Huldrom perd et qu'il est sage, je lui révélerai que je possède un prototype d'épluche-légumes enchanté. Garanti presque sans accident majeur depuis que je l'utilise pour mon usage personnel ...
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Une affaire de Nains
Feat. Gerda
Huldrom s'éloigna en bougonnant, sous les rires de sa partenaire, tout en restant à portée de voix par sécurité. Le promontoire restait assez large, si bien qu'ils devraient le parcourir de long en large pour espérer trouver l'entrée dérobée. Si la poterne était dissimulée par magie, il faudrait espérer que Gerda puisse lever l'enchantement à l'aide de ses capacités. Une géomancienne comme elle s'y connaitrait certainement plus que lui, qui utilisait le mana uniquement pour renforcer ses aptitudes physiques. Huldrom espérait que la porte soit simplement taillée dans le roc et très bien cachée par ses congénères, car les deux Nains devaient économiser leur mana le plus possible avant de pénétrer dans le bastion sous terrain.
Alors qu'il examinait le flanc du promontoire, Huldrom confirma son impression de tout à l'heure concernant ses armes. Le Nain connaissait leur poids par cœur, les ayant portés pendant de nombreuses années et s'étant habitué à la sensation. Elles étaient plus légères ! Huldrom n'était pas mécontent du résultat de l'entretien de son matériel, bien que la première prise en main ait été … surprenante. C’était comme porter une lourde cotte de maille pendant très longtemps, avant de l’enlever. On se sentait d’un coup tout léger, flottant presque sur le sol.
Huldrom se rendit compte qu’il n’avait pas remercié sa partenaire pour l’entretien de ses armes. La courtoisie n’état pas son fort, et la galanterie encore moins, mais l’armée lui avait inculqué le respect. Le Nain pensa que montrer un peu de respect pour les efforts de la marchande ne feraient pas de mal, d’autant plus que la Naine n’avait à aucun moment été un fardeau durant cette expédition. Huldrom n’était pas dupe, il savait que leurs recherches d’hier s’étaient fait dans la douleur pour la marchande du Nord. En même temps, rien qu’à l’entendre ahaner comme un bœuf, les épaules courbées sous le poids de la cotte de maille, le guerrier se doutait que sa congénère ne passait pas un bon moment. Cependant, pas un fois elle ne s’était plainte, et ça, le Nain ne pouvait que le respecter.
Alors que le Nain préparait un petit discours maladroit pour remercier Gerda, en se répétant les phrases pour éviter de s’emmêler les pinceaux, son attention fut attirée par un mur de lierre recouvrant une partie du promontoire. Huldrom avait cru voir un motif étrange derrière les plantes grimpantes. Une occasion parfaite pour tester sa hache ! Huldrom commença à taillader le lierre pour dégager le roc. En effet, sa hache était plus légère, et toujours aussi solide, voire plus qu’avant. Une fois les plantes grimpantes coupées, Le Nain rangea son arme pour inspecter le symbole qu’il avait aperçu.
- Symbole Nain :
C’était bien d’origine naine, pas de doute là-dessus. Pourtant, le guerrier ne voyant aucun encadrement de porte dans le roc. Qu’est-ce que ce symbole pouvait bien faire ici ? Alors que le Nain posait ses mains sur le roc, essayant de trouver un interstice trahissant la présence de la poterne, ses doigts passèrent sur le motif gravé dans la pierre … et s’enfoncèrent dans le roc.
- Bordel de … -
Huldrom retira précipitamment sa main, et attendit, alors que le symbole revenait à sa place. Après quelques minutes, rien ne s’était passé, si bien qu’Huldrom poussa une nouvelle fois. Le motif s’enfonça dans la roche, mais aucune réaction. C’était néanmoins une trouvaille non négligeable, qu’il devait montrer à sa partenaire :
- GERDA ! J’AI TROUVE UN TRUC ! VIENS VOIR ! -
C’était la première fois qu’il appelait sa congénère par son prénom.
CENDRES
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