Effacée...

D'une présence presque sibylline, il t'arrive souvent d'attirer les regards d'autrui quand bien même tu tends à t'extraire de cette existence. Les stigmates du monde animal se perdent sur ton corps, trahissant tes origines, criant au grand jour l'hérésie de ton être lorsque tu n'arrives pas à cacher la personne que tu es sous des vêtements épais et informes.

Pourtant, tu partages plus de traits avec la civilisation qu'avec le règne animal. Créature fragile en apparence, tu dépeins une certaine grâce à travers tes courbes chaleureuses à l’œil. Ta peau, marquée par le soleil brûlant du Reike décrit quelques irrégularités, un pattern qui aurait pu s'apparenter à de la fourrure si tu en avais eu. Seul le tatouage du Reike vint à percer ce schéma, s'étendant sur une grande partie de ta cuisse droite. Ainsi chaque parcelle de ton corps bien que fondamentalement humanoïde rappelle tes origines déviantes.

Quant à ton visage de poupée, il n'est pas impossible qu'il provoque une gène envers les plus curieux. On y retrouve des yeux transpercés par des pupilles félines manquant clairement d'éclats, la faute à une cécité de naissance, un raté génétique qui n'a pas manqué de peser sur ton destin déjà encombré. La blancheur de tes cheveux se répercutent sur l'intégralité de ta pilosité, contrastant avec cette peau légèrement tannée par l'ardeur du jour.

Dans une autre vie, débarrassée du vice qui se pavane sur ta peau, tu aurais été une femme belle et élégante, provoquant envieux et envieuse sur son passage.

Pourtant, si le monde vous répugne, bâtards génétiques que vous êtes, tu portes cela avec une certaine fierté. Tu n'as aucunement honte de la personne que tu es quand bien même tu ne cherches pas à le montrer. Ton handicape, ton ascendance malsaine, furent des opportunités, des possibilités pour être encore meilleur. Ce furent des éléments pour façonner ta propre moralité, bien loin de la vision manichéenne qu'on peut incomber à l'humanité. Paradoxalement, ta cécité te permet de voir bien plus de chose que le commun des mortels n'en verra jamais.

Créature curieuse et intelligente, tu tranches net avec le cliché que l'on se fait des hybrides. Recueillit par un homme de science, il t'inculqua tout ce que tu avais à savoir quand bien même ta croissance rapide aurait du te jeter totalement démunie dans cette cage au lion qu'était la vie. Esprit particulièrement souple et adaptable, tu possèdes une profonde compréhension des choses et du vivant, te permettant facilement de tirer tout ce que tu souhaites de n'importe qui.

Ta vie antérieur n'a su que sublimer cette version améliorée que tu as la chance d'être. Capable à la fois de concéder civilisation et nature, raison et instinct. Pour autant tu ne te perds que trop peu dans la gestion des êtres qui peuplent le Reike. Ta vie est courte, trop courte pour tout ce que tu aimerais faire alors tu te concentres sur ce que tu apprécies le plus, mettant ton talent sans borne au profit de la vie animal quand bien même on se servirait de toi pour instrumentaliser la faune pour accomplir les ambitions des hommes.

Ne rien faire serait encore pire en sachant cela. Avec toi sur le terrain, tu espères changer au mieux le destin tragique de ce monde, quant bien même tu devrais y consacrer toute ta simple existence pour ne dévier ce chemin tout tracé que d'un simple millimètre. .

Par ailleurs l'émergence des Titans et la suprématie du couple Royal n'a changé quasiment en rien à ta vision du monde. Celle-ci, déjà bien global depuis le départ n'a fait que rajouter des paramètres à son équation, à sa compréhension. Si tu veux préserver la vie animal, il te faut composer avec celles des êtres conscients, car face aux Titans, aucune différence n'importe.

Sauvage...

Produit par deux fois d'une relation interdite, ta première existence fut celle d'une créature libre, une hybride laissée à la nature. Une bête s'échappant des limites de la civilisation... Tu te revoyais arpenter la jungle dense et luxuriante, vivre à travers ce royaume défendu, croquant dans le fruit défendu de la liberté. Débarrassée des concepts humains, tu avais toujours envié cette vie antérieur, t'ayant fait connaître des richesses perdues à tout jamais. Et comme chaque bête sauvage, tu vins à mourir des mains de Mère Nature, celle-ci même que tu avais tant chéri durant ton éphémère passage sur cette terre.

Peut-être était-ce une moquerie des divins que de te faire renaître dans les mêmes conditions, dans le même corps, t'ôtant cette fois-ci la vue pour te priver d'encore plus de chose ? Ou alors était-ce une main tendue, pour te faire comprendre tout ce que tu avais pu rater jusqu'ici ? Qu'importe... Le destin était insondable et immuable et ce n'était pas le regret qui dictait tes décisions.

Ironie du sort, tu vins à naître handicapée durant cette seconde vie, dans les bras d'un monde qui répugnait ta création à nouveau. N'ayant pas les moyens d'assumer la honte que tu représentais, ta génitrice t'abandonna à peine ta naissance. Ta seconde chance aurait pu s'arrêter très rapidement s'il n'y avait pas eu cet homme t'ayant prit sous son aile. Un gradé d'une organisation visant à comprendre le règne animal, à l'instrumentaliser pour servir des fins militaires. Une hybride, aussi fébrile que toi était un parfait sujet d'étude, en tant que scientifique mais aussi en tant que père. Reikoise par ton sang et ton droit de naissance, ce fut lui qui vint à te permettre de revendiquer les avantages que cette nationalité t'accordait, malgré tes origines douteuses.

Résultat ambigu entre le monde sauvage et le monde moderne, tu fus une sang mêlée autant physiquement que mentalement, ayant un pied dans chacun des plans mais n'en faisant jamais parti intégralement. Une incomprise incapable de comprendre son entourage les premières années de sa vie. Cependant, ton père adoptif s'était fait une vocation que d'entraver tes pulsions, tes instincts, te transformant en une femme de science plutôt qu'une créature assujettie à ses plus bas instincts.

Après tout, pour comprendre la faune, quoi de mieux que d'étudier ce qui en était le produit. Une engeance bâtarde certes mais partageant suffisamment de point commun pour en copier les mécanismes. Tu vivais alors isolée la majeur partie du temps, tentant d'arpenter les traces de ton père adoptif et d'apporter ta pierre à un édifice s'étendant bien au delà de ton existence. Que ce soit l'ancienne ou l'actuelle.

Ta croissance rapide t'offrit l'opportunité de t'investir bien plus tôt dans les travaux de ton père, apprenant à ses côtés, partageant ses interventions lorsque cela était permit. Il fut vite décidée très tôt que toute ta vie se résumerait à ce grand projet et que tu n'en aurais aucun autre. Après tout, pour la plupart des races intelligentes, ton existence ne représentait qu'un battement de cil, un grain de poussière en comparaison de leurs éternités relatives.

Sensibilité unique ou véritable génie, tes premières approches face à ce royaume animal t'ayant oublié furent des plus spectaculaires. Tu avais un talent particulier pour communiquer avec lui, te faire comprendre et te lier d'amitié avec ses habitants. Que ce soit des créatures les plus inoffensives aux plus hostiles, ta compréhension innée dépassait tout ce qu'on aurait pu bien t'apprendre à travers des livres ou des cours théoriques. Il fallait avoir appartenu au moins une fois à la Nature pour espérer échanger avec elle à cœurs ouverts. Profondément empathique envers ces races qui étaient utilisées tout comme toi à des fins tragiques, il t'était facile de nouer des liens solides.

Face à ce talent incontestable, on te recruta dans la section des dompteurs afin d'utiliser tes talents pour le plus grand profit de tous. Avec les années, ton statut social évolua bien rapidement, de celle qui représentait à le pire des deux mondes à celle qui en tirait le meilleurs. Même si ton cœur penchait inévitablement vers l'un plutôt que l'autre, tu étais du genre à accomplir ton devoir sans te poser des questions. C'était ce qu'on aimait chez toi, ton obéissance et ton efficacité, faisant de toi un élément important au sein de cet écosystème d'étude avec le temps.

Rayonnant d'une très bonne réputation, que ce soit par tes travaux ou ceux de ton père, on te confia rapidement la tête de la section, te permettant d'agir de manière bien plus macro et donc de faire briller toujours plus ton savoir amassé. Tu n'étais pas malheureuse loin de là, même ta cécité ne représentait que peu de chose dans ta vie, tes sens t'ayant permit de découvrir la vie sous bien plus d'angles que tu n'aurais su en observer avec tes deux yeux.

Quant aux contextes géopolitiques de la surface, tu n'en portas que trop peu d'intérêt. Tu obéissais à ceux qui donnaient les ordres, rien de plus. Après tout, ce n'était pas un monde que tu arpenterais encore longtemps, alors tu préférais te concentrer sur le plus important.

Une manière de penser qui évolua cependant avec l'apocalypse annoncée... Tu avais survécu à celle-ci alors que ton espérance de vie était infime. Avec l'aide Boréas, tu pus contempler de tes yeux opaques la folie de ce monde. Si tu refusais autrefois de te mêler de la politique de la surface, tu compris très vite que tes efforts seraient vain si tu ne composais pas avec celle-ci. Si tu n'arrivais pas à transformer ton travail et à le relier aux mondes des hommes définitivement. L'union de tout les mortels, animal comme humanoïde était la clé face à des entités aussi écrasantes. Car face au Titan, une hybride ou un elfe avait la même importance...

Avec tout les changements que cela perpétra, tu fus nommée naturellement au poste de Directrice du RSAF, mettant tes talents de bureaucrate et ton affinité aiguisée pour développer des relations à profit. Tu avais dédié ta vie à cet endroit et désormais tu comptais viser encore plus haut. Gérer des créatures étaient une chose, gérer tout un peuple en était une autre, et quelques rumeurs commençaient à circuler comme quoi tu serais dans les petits papiers de la Reine pour succéder à la Seigneurie de Taisen.

Un rôle qui t'irait à merveille, toi, la travailleuse acharnée et loyale aux talents presque unique.

RSAF  : Ayant été élevé par l'un des hauts officiers du RSAF, tu y grimpas rapidement les échelons à l'aide d'un talent indéniable et d'un travail acharné. Tu fus donc pendant quelques années dompteuse avant de prendre la tête de la branche et finalement du RSAF entier après la mort du précédent directeur deux ans auparavant. Il n'y a aucun secret sur l'endroit qui t'es cachée et celui-ci peut s'apparenter à ton royaume, à ton terrain de jeu que tu dédies totalement à la Couronne.