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    Nargulg
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    qui suis-je ?:
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  • Sam 12 Aoû - 1:06
    "Sonder les profondeurs du ciel est l'apanage des mortels, les asservir, notre devoir." Ainsi sentencia Yactethrh'vhesz, Patriarche méconnu du Noir Domaine.

    Sancta, très estimable citadelle du culte des ombres, chantre d'équilibre harmonieux dans l'ordonnance des puissances cosmiques n'agissant qu'en grands ajustoirs, au prix de plusieurs millions d'âmes, certes. Sancta, haut lieu de forgeage tant réputé pour ses artisans émérites, ses forges crépitantes sursoyaient, en ce temps-là, à l'étreinte strangulatoire du cycle nivéal, tant la capitale d'adorateurs des Gardiens ne sustentait différemment à l'impérieux besoin de chaleur, quand il y avait encore une large populace à abriter, en ce temps-là oui. Puis, descendit du Haut domaine Céleste, le Faucheur et Seigneur de la Mort, noble Père de la déliquescence, X'O-Rath. Le divin thaumaturge nécromant châtia les mortels, parce qu'il le pouvait, parce qu'ils le méritaient, certainement. Incontestablement, le faiseur d'hécatombe auquel échut le macabre ouvrage se délecta d'une informulable joie, de celle n'échappant à aucun des Huit Tout-Puissant, absolus oppresseurs et dignes de la race des plus grands qu'eux, héritiers parfaits des puissances du Cosmos. Divins, Gardiens, purent-ils œuvrer éternellement, car voici Nargulg marchant sur les traces des rédempteurs de l'Univers, âpres condamnateurs du Sekai. Le verdâtre mutilé aimait à contempler la dévastation, laquelle d'être la progéniture inévitable de ses divins Chefs, qu'à y regarder de plus près, une question revenait continûment : comment était-ce, à leur apogée ? Au-devant sa bille ophtalmique, l'occulte calamité sanctionnait aujourd'hui encore Sancta d'un océan faussement paisible de gravats, toutefois, l'âme et l'esprit du tueur désignaient l'immémoriale ère. Dix mille ans ce n'était pas assez. Trente mille ans ce n'était pas assez. Au cœur pourrit de l'orc, n'importait plus, entre autres choses, de revenir si loin en arrière, lorsque seule la tyrannie des Huit despotes subsistait comme seul horizon possible des mortels. Cependant, d'actuelles perspectives, n'en fut pas celles d'un Nouvel Ordre restaurant fébrilement la parcelle arrachée à une Sancta putréfiée. Qui savait les tenants et aboutissants de cette maigrelette reconquête ? Quoique réduite, la fine extension des frontières de l'organisation nouvellement ancrée en terre dépiautée, fut le revers d'une baffe tant attendue faites aux funestes tanches de l'Est. À l'Est de Shoumeï, le Reike, patrie d'enfileurs de terrarus, disait Urzupha. À l'Est du Reike, la République, patrie de gros pédérastes usuriers, estimait Nargulg. Tout à fait, le miracle annihilateur de la Providence fut le premier mouvement de la baffe, le second, en revers, s'inscrivit dans l'entretien de l'étincelle diviniste par les croyants, qu'un rien soufflerait si telle volonté s'engageait plus avant, en feu Shoumeï . Cela, et bien entendu, la cinquième colonne infiltrant diverses strates de ces prétentieuses, pitoyables, mais par-dessus tout abjects nations. Une tactique redoutable, affirmerait Nargulg, lui-même irait volontiers supporter les efforts des discrètes chapelles disséminées ça et là, s'il n'eut connaissance de leurs existences. Cependant, le monsieur dorénavant constitué d'absolu dogmatisme meurtrier, ne saurait réfréner son intolérance au contact des hordes impies, c'était au-dessus de ses forces, le pauvre, mettez-vous à sa place. Alors, plutôt que d'employer la ruse et la discrétion, il abattrait sa hache sur... À peu près tout le monde, disons-le clairement.

    Effectivement, Nargulg n'existait que pour l'affrontement, car le monde se divisait en deux camps irréconciliables, les divins Maîtres et leurs serviteurs d'un côté, les enfants de gourgandines de l'autre. En dépit de l'insatiable envie d'en découdre, affichant un extrémisme dépassant le Nouvel Ordre, il vivotait en un sombre repli de sa caboche accordant force dithyrambique à l'empressement exterminateur, une sinistre obligation. L'incroyante, Urzupha l'enchaînée à cette cause salvatrice par nul autre que son éborgné de bonhomme, réitérait deux à trois fois par semaine l'urgence de traiter le cas d'un orbe vert languissant, scintillant de pâleur, mystérieusement nommé Liriha Dalorrane. Faire attendre la sorcière, prisonnière ensommeillée de la sphère de verre, comportait un risque de la voir disparaître à jamais, c'était à l'ombre de ce risque qu'émergeait l'énième flambée antinomique du croyant erratique. Ô Liriha, nous te reverrons paraître un beau jour, la vaste restauration écroulera ta geôle vicieuse, et s'il dut déroger à ce que j'écrivais plus tôt, alors, soit, la pègre fut un vivier de savants corrupteurs d'âmes, flétrisseurs de vies, car dans ce nid de sac à merde et souilleurs de nations, l'orc dénicherait quelqu'un à même d'accomplir la tâche libératrice. À moins d'embrasser le trépas avant. Franchir tant de périls, verser l'incarnat hérésiarque durant pléthore de carnages, en voyant l'action purificatrice de leur simple serviteur, les Huit sauraient lui pardonner quelques écarts, car d'égarements, nul n'en réchappait vraiment. Nargulg n'était qu'un banal pécheur, un banal guerrier, banal parmi les vagabonds criminels ; appliquant la banale action mortifère au service des divins, en quête de la plus belle mort.


    Le Soleil rayonnant, astre perforateur de l'infinie coupole cérulescente, proscrivait toute incursion nuageuse, aujourd'hui, ni cirrus inopportun, ni cumulus amorphes bouffis d'épaisseurs grisaillant, n'alourdiraient le firmament immaculé du déplaisant demi-jour. Ici-bas, la calamiteuse Sancta s'enceignait de denses sylves argentées, fredonnant l'hymne doucereux du péril aventureux depuis des frémissements branchus incantés par l'aquilon hivernal. Au grand jour, le grand froid ; au grand froid décorateur des monts neigeusement repeint, d'isoler la communauté religieuse nouvellement implantée en l'actuelle portion de Sancta. Le revif conventuel des pontes ascétiques, octroyait aux rescapés la pulsion de confectionner l'outillage nécessaire aux artisans de demain. La terre gelée, dès lors la paysannerie s'accoutumait de cet état de fait stérile, faisant feu de tout bois pour survivre à l'Hiver jalonné de messes. Les masures des pécores, grossièrement brossées de chaume, tenaient en respect les formations nivéennes, tandis que la verve liturgique accordée par les bouches pures d'atticisme monastique, berça les centaines d'âmes saturées de peines. Ah, qu'elle fut douloureuse, la vie à l'orée des ruines, qu'incombait à tout un chacun de surmonter le passage brumal, le spectre de la faim aux aguets, lui, s'impatientait. C'est cela, le Sekai, et pas autre chose. Quiconque ayant l'outrecuidance d'affirmer une distincte véridicité, fut un menteur. Tout Sancta ruisselait d'aussi effroyables que méphistophéliques pourritures cadavériques, ces dernières, contaminèrent les bises glacées de fétidité, car céans les murs protecteurs de l'Ordre, échapper aux gueules affamées des immortels décharnés coûtait l'inconfort criminel fait aux naseaux. Là encore, le Sekai dans toute sa "splendeur". Ainsi le Nouvel Ordre relogea tout ou partie de ses brebis au Sud-Ouest de Sancta, la bénédiction du Haut Prêtre disparu, Seagan, fit barrière aux maints dangers de la ville condamnée, fabuleux n'est-ce pas ? La puissance du saint homme fut telle, qu'en son absence il continua de défendre ses ouailles. Difficile de dire si mon Nargulg fut des leurs, car qu'était-il, si ce n'est une saloperie d'orc ? Un indésirable, au mieux. Un géant menaçant, emportant dans son sillage la haïssable hérétique, Urzupha. Duo de sale race, quintessence turpide racialo-généalogique, en tout point irrécupérables, ceux-là. Toutefois, malgré leur propension à user de brutalité, nullement ne levèrent-ils la main sur quelques croyants que ce soit. Aussi cocasse cela parut de la part de mon vagabond sanguinaire, sa parole était chose sacrée, s'y agglutinait en sus une forme d'honnêteté, celle d'assumer totalement l'objectif éradicateur des races et peuples gênants ses Maîtres. C'est un quotidien hautement risqué que je présentais à mes personnages, mais, comme dirait Urzupha : "la vie ça tient à peu de chose, ce n'est pas sérieux".

    Moi, modeste conteur, j'aime les voir jouer leurs peaux, potentiellement crever, aussi, quitte à briser leurs projections farfelues. C'est distrayant, par conséquent je le fais. Pour toutes ces raisons, la funeste Sancta fait une excellente destination, j'ai pas raison ? Reprenons, l'histoire n'a toujours pas débuté en dépit des pavés dégueulés.

    - Quelque chose gronde, sous les décombres de la Grande rue des Forges. Prévint le chevalier Renier.

    Ce préambule sortait de la bouche du brave homme dans la force de l'âge, au caractère affermi par la foi et l'épreuve apocalyptique, ensuite, relevant la visière de son heaume d'acier, le féal du Nouvel Ordre posté en marge de la placette d'un prieuré en construction, ne s'adressait qu'à Dante. Les deux autres, en retrait, l'on préféra éviter leur désagréable compagnie, la race des orcs se traînait une sacrée réputation de brute épaisse, diablement méritée pour rappel. Alors on les tint à l'écart, ma paire de tueurs d'attendre sagement le retour d'un cornu retenu par le respectable Renier. L'homme d'armes, perçant de ses pupilles les ténébreuses prunelles de l'oni, développa son propos.

    - Nous n'avons rien à craindre, par l'action bienfaitrice du Haut Prêtre - Que les dieux veillent sur lui - nous sommes en capacité d'agir en faveur du peuple, et sa sécurité est un impératif dont on ne saurait nous soustraire. Chaque semaine apporte son lot de nouveaux arrivants, nos efforts et notre devoir obligent à tenir les dangers loin des routes entre Sancta et Célestia. Finalement, le chevalier Renier en vint à glisser sa requête auprès du démon des rocheuses. Depuis peu, bien des zombies paradent de l'ancienne allée fleurie à l'artère commerçante d'où on peut apercevoir le beffroi. Ou ce qu'il en reste. C'est anormal, d'ordinaire ces créatures décérébrées sont incapables de coordination. Les patrouilles étant une spécificité militaires... Quelqu'un, ou quelque chose, exerce un contrôle sur ces monstres et cette emprise maléfique se remarqua en premier lieu, au sein de la Grande rue des Forges.

    Beaucoup de parlottes pour dire "c'est la merde là-bas, allez-y purger les lieux à notre place s'il vous plaît, merci." Mais bon, fallait mettre y mettre les formes vous comprenez. D'ailleurs, est-ce que Dante comprit quelque chose aux indications géographiques ? Parce que lui, comme les deux ahuris d'orcs distancés de vingt-cinq mètres, n'y connaissaient rien, à Sancta, pas plus que le pégu moyen pour parler vrai. Par ailleurs, la cité croulait sous le poids de ses vestiges morcelés, qu'on se demandait s'il faisait sens de pointer du doigt la bonne vieille forge de Gégé l'empaleur. Ainsi, soucieux du bon accomplissement de cette quête, mais surtout dérangé par l'incompréhension perlant la figure de Dante, le preux protecteur, Jean Renier de son nom complet, embarqua le trio d'ignares, favorisant le cornu en tête de gondole, pendant qu'une multiplicité de vantaux claquaient en harmonie aux passages des géants, le hasard du cliché hein, comme quoi on plombait l'ambiance d'un simple déplacement d'ici au segment frontalier accolé aux ténèbres dévorantes, pourtant impuissantes, grouillant en des pans incontrôlés de la cité maléficière. Ci-présent, la bouche barricadée au Nord-Est de la religieuse terre pieusement gouvernée par l'Ordre, barrant de ses murs branlants la civilisation, contre l'innommable. Derrière la trinité guerrière, les prémices d'un quartier-dortoir floconneux relevant de l'organisation militaro-religieuse, devant eux, l'infatigable Sancta dévastée, menaçant d'ores et déjà les triples massacreurs. Un pas, un seul, les séparait de l'actuelle protection du Haut Prêtre - que les dieux le gardent, où qu'il soit - aux vagues d'aberrations piégeuses, octroyant tous les dangers, mais mangeuses de chairs avant tout. La qualité d'un guerrier se mesurait à la folie suicidaire, les sains d'esprit, sculptés de bon sens, ceux-là fuyaient le danger. Sancta n'avait que malheur et supplice à prodiguer aux combattants, quant à la meilleure des récompenses qu'on put leur faire, elle tint en un mot : survivre.

    Les dernières indications du bon Renier tombaient dans l'oreille de Dante, celles-ci furent plus simples qu'auparavant. "Marchez tout droit, tournez à la troisième à gauche" Fallait déjà y arriver, à la troisième à gauche... "Là vous pourrez approcher l'artère commerçante dont je vous parlais" Une description sommaire, ayant le mérite d'aller droit au but. "Le beffroi, fiez-vous au beffroi pour vous repérer, la Grande rue des Forges l'avoisine." Bien, c'est très bien tout ça, un détail chagrinant cependant, la néfaste influence pointée par le chevalier, en était une parmi d'autres, car extirpé de la pressante demande de nettoyage, durent-ils prévoir de s'accommoder des marées putrescentes seulement soumises au bon vouloir de l'inextinguible faim. Tout Sancta était envahi, pas seulement deux ou trois rues anecdotiques autant submergées que les autres. Cela, nos colossaux béotiens en avaient parfaitement conscience. Aujourd'hui, mon Nargulg décasqué, fut moyennement armuré d'acier, dessous un épais manteau ravaudé à l'usure, le glaive sur la ceinture, l'énormissime hache d'armes quant à elle, grippait l'épaulière grinçant, que ça faisait du bien d'être équipé. Quand bien même le reître relativisait l'utilité de l'attirail, tant sa force physique l'atomisait. À Urzupha drapée de bien deux étoffes superposées par-dessus un habillement plus complet qu'à l'accoutumé, le verdâtre zélateur lança.

    - Toujours pas d'armure ? Toi qui vantes notre race, commences par en porter une.
    - Y a que les pédés et les reikois pour exhiber ces saletés rutilantes. Cracha-t-elle à qui voulait l'entendre, satisfaite.

    Par-ci par-là, un vague sentiment de gêne pesait en réaction, si bien que le sieur Renier maugréa quelque chose contre les peaux vertes, coupant aussitôt l'échange avec l'oni. Plus personne pour retenir nos cogneurs ? Non ? Bien.
    D'un pas décidé, le groupe meurtrier franchit la lisière sécuritaire du refuge religieux, qu'aussitôt leurs sens olfactifs pâtirent sous le poids d'émanations aux relents rances, déraisonnablement infects, l'empuantissement pestilentiel d'avilir jusqu'à l'absurde inutilité, toutes formes d'odorat augmenté. Cadeau de la maison, bouffe ça Nargulg.

    - Problème. Annonça le croyant. Mon flair est inefficace.
    - Ça pue la mort, t'imaginais autre chose ?
    - Les mauvaises senteurs n'ont jamais affectées mon odorat, jusqu'à présent. Avertit le mâle.

    En primeur tension précurseur de traverses, ça se posait là, cependant, point de velléité fuyarde, d'autre part, le trio sanguinaire arpenta prudemment l'espace dévasté, foutrement badigeonné de sang séché, macabrement amoché par les tripes d'inertes dépouilles suspendues en d'insondables façades mordue par le chaos, lesquelles allourdissaient les prémices d'une progression dorénavant lente. L'écho inquiétant des talons métalliques de nos champions foulant l'étroit passage urbain saccagé de veinures empoussiérées, semblait être un fardeau de plus. Cerclés d'envahissants logis conglutinés, les mastodontes aperçurent certains édifices tenir en place, quand d'autres furent purement et simplement écroulés, emportant avec eux d'indénombrables vies. Combien de temps la vitalité supporterait les âmes de nos protagonistes ? Car il va sans dire, que Sancta fut l'antithèse de la vitalité, en ce temps-là.

    Quel chemin emprunteront-ils ? Suivront-ils les indications du chevalier Renier ? La suite, au prochain épisode !
    ...
    Ho et puis merde, j'en rajoute une couche.

    Tandis que le jour bénéficiait d'aucune prise éclaircissante au-dedans ces intérieurs noués d'assombrissement, les membres souillés de décompositions actionnèrent la non-vie limitrophe. Discrètement, une main atrophique planta sa prise écœurante à l'embrasure défigurée d'une porte renversée, tandis qu'à leurs arrières, la surface monticuleuse se boursouflait de pavés en granit mouvant en réaction à l'impulsion des forces cadavéreuses. Ils se déterrèrent, une dizaine de ventres creux criant famine pointèrent leurs orbites noyautées d'asticots.
    Bienvenue à Sancta.  


    Urzupha colle aux basques de Nargulg. Puisqu'on en parle, l'intéressé a perdu l'avant-bras gauche et l'œil droit lors d'une "randonnée" dans les Rocheuses.

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    Dante
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  • Lun 14 Aoû - 19:36
    D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
    Ils y sont, comme ils l'avaient décidé quelques jours plus tôt au sommet de la plus haute montagne du continent. Déterminé à rejoindre le nouveau fief du Nouvel Ordre, cette étincelle d'espoir que le Haut-Prêtre à fait naître dans le coeur des derniers fidèles qui en avait plus que besoin en ces temps troublés. La reconquête de Sancta, plutôt d'une partie de la ville, est une promesse d'avenir pour tous les Divinistes et Shoumeiens ayant fui la guerre. Une terre d'avenir pour quiconque voudrait en saisir l'opportunité et tant que les serviteurs décérébrés de X'o-rath seront tenus à l'écart. Pour le moment, c'est le cas grâce à un puissant enchantement qui assure un périmètre sécurisé en repoussant les non-morts et pour que les vivants puissent s'établir convenablement car il est de la mission du Nouvel Ordre, d'assurer la pérennité d'une nouvelle nation à son image. Passons sur la description de la ville en elle-même, le post juste au-dessus en plus d'être très qualitatif, le fait déjà bien mieux que je ne pourrais le faire. La ville est en ruine, c'est le bordel et clairement pas la destination de vacances rêvée mais ce n'est de toute façon pas pour ça que le trio exterminateur se rend sur place. Ils ont besoin d'en découdre un bon coup, l'un des colosses usant le prétexte d'une sainte mission car marchant sur les pas du Seigneur de la Mort lui-même, le second s'élevant presque en parangon de vertu venu prêter main forte dans la reconstruction de la ville.

    Bien sûr, Dante ne manque jamais à l'appel lorsqu'il est question d'aider les plus nécessiteux qui composent la majorité de la population de Sancta et Célestia. Il y a des ruines à reconstruire, des habitations à rebâtir et des familles entières à guider et installer. Après avoir survécu jusqu'ici, après tous ces efforts, il ne reste plus que de la lassitude et de l'amertume dans le regard de ces pauvres gens qui n'aspirent plus qu'à une vie de paix et de tranquillité, loin des affres de la guerre. Autant dire que mon Oni a de quoi faire à Sancta, il ne risque pas de s'ennuyer mais pour le moment, il est chargé d'une tout autre mission par l'un de ses homologues chargé des opérations. Chevalier est son titre, Renier son nom. Dante sous une épaisse couche d'acier de la tête aux pieds pour l'occasion, écoute le speech de base avec beaucoup d'attention mais honnêtement, il a surtout l'impression d'être envoyé au casse-pipe en dehors de la barrière protectrice. «Tiens Dante, va donc t'occuper de la mission suicide dont personne ne veut s'occuper car ils chient tous dans leurs frocs.». Ouais, tout son discours manquait cruellement d'honnêteté mais qu'importe. C'est là le prétexte parfait pour justifier leur petite sortie sur les terres dévastées de Sancta, une autorisation contre une mission à accomplir qui d'ailleurs, leur servira de fil rouge lors de cette aventure.

    Alors voilà. Il y a une activité anormale de la part des non-morts de Sancta, se regroupant et usant d'une certaine coordination qui ne devrait pas avoir lieu en l'absence du Dieu nécromant. Quelqu'un doit mener l'enquête et s'assurer que rien ne vienne troubler l'ordre, profitant de l'occasion pour faire le ménage si nécessaire afin que le petit peuple puisse dormir sur ses deux oreilles. Il en faut peu pour convaincre Dante d'aller se jeter la tête la première dans les emmerdes. Et comme si l'officier Renier souhaitait s'assurer que Dante ne puisse accomplir sa mission sous le prétexte qu'il ne connaît pas grand-chose à Sancta, le chevalier décida d'accompagner les trois tueurs jusqu'à la sainte barrière pulsant d'une magie radiante, véritable cryptonite pour les armées du mal qui n'osent même pas s'approcher. À nouveau, Dante ouvre grand ses deux oreilles pour suivre les indications du chevalier. C'est relativement simple en réalité, du moins ça le serait en omettant la présence des zombies dans la zone. Le beffroi, qu'il dit. Oui, fiez-vous au beffroi. La grande rue des forges est juste à côté ! Voyez, c'est simple comme bonjour. Comme si naviguer au sein des ruines était leur seule putain de préoccupation.

    Enfin, ils sont interrompus par le duo d'orc qui trépigne déjà d'impatience d'aller cogner du mort-vivant. Alors Dante hoche simplement la tête pour le Chevalier Renier, de façon à le remercier de lui refiler le sale boulot mais aussi pour ses précieuses indications sur la topographie des lieux. Le Démon des Rôcheuses emboîte le pas derrière les deux peaux-vertes, traversant à son tour la frontière entre le royaume des hommes et celui des enfers. Pas dans le bon sens, malheureusement. En parlant de Démon, c'est aussi le retour de la mascotte du groupe et de ses commentaires insupportables car la lame noire attend sagement son heure, dans le dos du colosse grisâtre.

    « C'est sympas dans le coin et j'adore le voisinage. C'est le moment d'investir dans la pierre, le prix de l'immobilier n'a jamais été aussi bas ! » Dit Kar'ath, en constatant la mort et la destruction omniprésente en ce lieu maudit.

    Une nouvelle intervention très utile à n'en point douter. Pas sûr qu'il y ait un investisseur en herbe au sein de cette équipe mais qui sait, peut-être que ça intéressera les deux orcs. Dante lui, se fait très silencieux pour le moment. D'abord, très attentif à son environnement car il a bien conscience du danger que représente cette mission. Ensuite, il est concentré sur son objectif. Il n'a pas l'air particulièrement perturbé par les émanations putrides qui flottent un peu partout. Il l'est bien sûr mais s'en accommode sans se plaindre, n'ayant pas un odorat aussi développé que son frère d'armes ici présent. C'est là le premier avertissement qu'ils rencontrent car obligés de redoubler de vigilance puisque Nargulg n'est pas capable de "sentir" les problèmes avant qu'ils ne leur tombent dessus. Le trio et en particulier les deux mâles font résonner chacun de leur pas à travers les rues vides de Sancta. Ce n'est qu'une question de temps avant que les échos métalliques de leurs armures n'attirent les monstres qui rôdent dans les ombres.

    « Restez sur vos gardes. » Ajoute-t-il pour garder les sens des deux orcs en éveil.

    Comme indiqué par Renier, le trio avait marché tout droit jusqu'à la troisième intersection et ce, sans trop de problèmes mais c'est maintenant que les choses se compliquent. Suffisamment loin de la barrière protectrice, trop pour faire simplement demi-tour, c'est avec un timing étrangement bien planifié que les habitants des lieux décident de venir s'annoncer à eux. Le cornu ralentit progressivement la marche, constatant qu'il y avait du mouvement sur sa droite, juste avant de constater qu'il y en avait aussi sur sa gauche. Fermant la marche, l'Oni pivote sur ses talons pour se mettre dos à ses camarades afin d'assurer les arrières du duo verdâtre, constatant que des zombies émergent du sol dans leur sillage. Créatures décérébrées, lentes mais fortes de leur nombre car à peine avaient-ils cligné des yeux qu'ils sont maintenant encerclés par une dizaine de cadavres décharnés soumis à une faim vorace impossible à satisfaire. Il ne manque plus qu'une petite pancarte "Bienvenue à Sancta" et c'est les vacances de rêve. Cela devrait être un bon échauffement, de quoi se mettre dans le bain de la meilleure des manières.

    Dante se saisit immédiatement de la poignée de sa lame qu'il dégaine tranquillement et dans le calme. Rien ne sert de paniquer, j'ai vu toutes les saisons de The Walking Dead, je connais mon sujet. Suffit de s'y prendre correctement, un zombie à la fois qu'on abat d'un bon coup sec sur le crâne. On recule et on répète. Tout l'intérêt de la manœuvre, c'est de ne surtout pas se laisser encercler ! Voyons comment Dante s'en so...- D'un seul coup d'épée, trois têtes s'envolent simultanément pour aller s'écraser sur un tas de débris, plus loin. Ah. Bon, ça fonctionne aussi j'imagine. J'oubliais presque que ce sont des surhommes, inutile de leur demander de prendre des précautions. C'est même d'une facilité déconcertante pour eux. Ces trois-là se mettent à taillader dans le tas en massacrant tout ce qui passe un peu trop près d'eux, s'assurant que les morts-vivants ne puissent plus jamais revenir à la vie. Les tueurs dans leurs oeuvres macabres, un nettoyage des lieux s'opère mais celui-ci est ironiquement salissant car si la chair commence à manquer sur les carcasses mouvantes, les morts-vivants sont toujours capable de saigner et bientôt c'est une mare de sang qui vient recouvrir le sol, des effluves nauséabondes tâchant leurs vêtements.

    Dante finit d'écraser le crâne d'une créature putride contre la roche, d'un bon coup du talon, entachant la pierre de ce liquide sanguinolent à l'aspect douteux. Levant les yeux pour observer tout autour de lui, à la recherche d'un rescapé. Il n'en trouve aucun, car le duo d'orc s'est montré au moins aussi efficace que lui dans cette première escarmouche.

    « C'était une embuscade. Ce n'est pas normal de la part de quelques zombies. »

    Les sourcils froncés, c'est un simple constat de sa part lui permettant de souligner l'absurdité de cette scène. Si les trois tueurs s'en sont sortis sans plus d'efforts, des civils ou une patrouille un peu moins qualifiée n'auraient certainement pas eu la même chance qu'eux. Définitivement, il y a quelque chose de bizarre à Sancta. Des morts-vivants ? Oui, c'est vrai. Je veux dire, encore autre chose. Là-dessus, Dante reprend la tête du groupe en ouvrant la marche cette fois-ci. Rien ne sert de rester là alors autant continuer d'avancer car ils atteignent déjà la rue commerçante, adjacente à la grande rue des forges où ils doivent se rendre pour enquêter. Il est où ce putain de beffroi ?

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    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
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    Nargulg
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    Info personnage
    Race: Orc
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: D
    qui suis-je ?:
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  • Dim 20 Aoû - 12:43
    "Ô Yactethrh'vhesz ! Toi le dévoré ! En ton nom, nous poursuivrons l'aspiration déprédatrice. L'aube les engloutira, l'aurore emportera leurs génitures, pour que place soit faite à notre zénith." Prédit la prépotente Séléné, sémaphore de l'abîme, et Matriarche du Sombre Domaine.

    Glisser ses empreintes en Sancta, relevait du chemin de croix, quand terrasser sans efforts la vaguelette de macchabées, était une mise en bouche à l'arrière-goût fétide. Pourquoi s'attarderait-on à décrire les décapitations et broyages de crânes foudroyant la damnée mouvance déterrée ? Trop vulnérables, trop engourdis, trop peu nombreux, aux tas d'os sénescents de se faire une abondance de carpettes jonchant le carrelage retourné, saupoudré d'une nuée de particules crayeuses, fatalement ensuifées bien entendu, car les fluides poisseux des dépouilles à l'arrêt trempaient les gélatineuses cervelles, actuellement coulis méconnaissables et abject goudron d'un corridor urbain chaotique.

    - C'est pour ça qu'on en fait tout un foin de Sancta ? Des petits pères maladroits, incapables de lever les pattes pour me griffer ? Je sens que ce sera vite réglé c'histoire, d'ailleurs ça ressemble à quoi un beffroi ? Questionna Urzupha, aussi insistante que sûre du bon déroulement de l'opération.

    Se redressant tout juste de l'inspection des inertes créatures démembrées, Nargulg pencha l'iris en direction de madame, comme s'il était de son devoir d'ajouter une précision.

    - Un beffroi ravagé qui plus est. L'autre doit s'attendre à ce qu'on le remarque du premier coup d'œil.

    Qui sait ? Le chevalier Renier ayant insisté lourdement sur ce putain de beffroi, Nargulg ne s'attendait pas à autre chose qu'un bâtiment atypique, dévasté d'accord, mais reconnaissable malgré tout. Toutefois, nos barbares n'y étaient pas encore, que Dante le diligent notifia le comportement suspect des morts-vivants, une embuscade confirmait-il, mais oui c'est clair ! Même si... Ce fut vachement médiocre pour une embuscade. Qu'importe, Sancta regorgeait de ces corps pourrissants aux vésicules suppurants. Dégueulasse, un être normalement constitué subirait d'intempestifs reflux gastro-œsophagien, puisque à trop humer les miasmes on prenait le pari de repeindre les murs d'infect mixtures. Fort heureusement, nos cogneurs étaient des habitués en matière de mauvaises odeurs, puis, avouons-le, ces géants-là, pourtant bien vivant eux, portèrent le suaire morbide depuis toujours, qu'ils ne réagirent pas outre mesure aux écœurantes senteurs d'excréments séchés, libérés depuis des lustres via les carcasses putrescentes, et autres exhalaisons plus rances tel le frometon périmé ignoré par mégarde. Même les plus épiques des batailles contées dans les mythes et légendes, qu'elles furent historiques ou le fruit d'esprits riches d'imaginations, ne dérogeaient à la règle nidoreuse. Fallait faire avec, point, sinon changer de voie et vivre loin de tout tumulte exaltant combat et péril.

    Le péril infiltrait la cité maudite sous toutes les coutures, tout murets craquelés, dépossédés de volets, furent autant d'ouvertures à une possible agression de la maigre procession guerrière gouvernée par la prudence. Vivre, respirer, arpenter les ruelles obstruées sur ordre du Superbe Faucheur, était autant une provocation qu'une invitation à en découdre ; parfaitement, dans le lointain du bastion du culte des ombres, à bien des pâtés de maisons d'ici, hors de portée de l'acuité des sens propres aux goliaths en promenade, les agglomérats de chairs scalpées de dépérissement, formellement encadrés de regards vitreux, cheminèrent en leur direction. La ténébreuse légion gloutonne ne semblait nullement insensible aux charmes des trois intrus, attirée par la chair à l'instar de moustiques.

    Laissons cela à plus tard, l'avenir n'étant certainement pas très engageant, le présent des colosses subit soudainement un aléa pour le moins, suspect. En effet, pendant qu'ils progressèrent à pas comptés sous de fâcheux auspices, - avec Dante à l'avant d'abord, les vilains sur ses talons ensuite - survinrent des sanglots circonvoisins à leur position. L'ancien boulevard marchand et ses terrasses passablement reconnaissables, quoique timidement pénétré par le trio, sifflait de son néant à leurs ouïes d'étranges lamentations aux larmoiements faiblement perceptible. Là, sur la droite, tout trois portèrent leurs mirettes sur la veine d'une boutique barricadée. Curieux, peut-être trop, forcément intrigués et peu désireux d'abandonner à leurs arrières une potentielle - voire évidente - menace en capacité de les pourrir à tout moment, ils s'y dirigèrent sans rechigner. Les embûches de rouilles ou de bois pourri valdinguaient à leurs passages, dès lors, ce qui n'était autre qu'un espace restreint fit place à l'ouverture, tandis qu'entre temps des pétillements souterrains tramaient le voile indistinct du danger, rampant insidieusement comme une foule d'aberration agitée totalement enterrée, dont la course gratteuse plus préoccupante que réellement perceptible à l'oreille, suivit à la trace les combattants de la surface.

    - Ça sent le cul cette affaire. Présagea Urzupha la grande balafrée, impatiente de laisser libre cours à sa frénésie destructrice.

    Le plancher frémissait sous le poids des mastodontes découvrant tout un mobilier renversé, par endroit enlacé d'immobiles charognes décatis. N'observant pas plus de réactions des morts, les triples massacreurs s'en détournèrent de l'ennuyeuse inertie, en quête de ces pleurs en arrière-boutique qu'aucune poignée de porte à la con ne retiendraient. Sur place, les murs couvaient des rayonnages truffées de bocaux surannés, la charpente les surplombant d'écouler çà et là quelques linons de sciures diaphanes, tout juste percés de filiformes rayons de soleil s'étant frayés un chemin au travers des brèches d'un faîtage endoloris. Depuis leur introduction dans la sinistre bâtisse, Nargulg l'éborgné troqua sa hache d'armes ensanglantée pour le glaive encore impeccable, certes davantage approprié à l'affrontement en intérieur, seulement, l'outil donneur de mort ne resterait pas niquel très longtemps. Assurément, je te le dis lecteur, ça va saigner, ce calme n'était que faux-semblant, tu t'en doutes, parce que nous autres conteurs sommes les pires ennemis de nos personnages.
    La chose gémissante, frêle inconnue drôlement recroquevillée, terrée d'entre les légers décombres vétustes, jamais n'adressa-t-elle de regards à ses sauveurs malheureusement à l'étroit en ces lieux, en outre, une pièce de tissu malpropre d'un jaune tirant sur le brun, dissimulait intégralement son être, à la complétude curiosité immiscée en les poitrines des barbares obnubilés - ronchons également - à cause du petit bout chouineur. Sans conteste, les deux orcs n'aimaient pas les jérémiades, dérangement malvenu, car voici les mystérieux grattements d'en dessous le plancher, dessous la pierraille carrément, ceux-ci cessèrent toute activité, un silence puissamment étouffé par les pleurs de... Était-ce humain ? Ils ne tarderaient pas à le découvrir, maintenant.

    Alors qu'ils questionnèrent du regard la pleureuse camouflée, l'instabilité étrangla la terre, ce support traître finalement propagateur de désordre sous le toit. Tout autour d'eux, germèrent des dizaines de pointes blanchâtres comme tant de poutres acérées, lesquelles de rompre le sol à leur apparition. Désormais, d'innombrables lézardes accablaient la portion terrestre, bâfrée sous peu dans cette épouvantable gueule circulaire aux crocs gigantesques qui fonçait croquer nos champions, considérant les gravats de la baraque comme des condiments. Au chambardement généralisé d'abattre les étagères pareilles à un circuit de dominos, en plus de devoir repousser cette mâchoire gargantuesque, le tintamarre violentait les tympans de tout un chacun, néanmoins, de confusion, aucune ne s'en irait troubler nos braves plus qu'il n'en faut. Certainement pas ! Ils l'attendaient de pieds fermes cette menace sourde, faisant désormais corps avec l'affreuse réalité. D'autre part, cette réalité-ci, aussi bien emmerdante qu'excitante pour des types de cet acabit, ne se vautrait pas en de plates présentations. L'ennemi était balèze, pas besoin d'en demander plus, qu'à présent le couple d'orcs meurtrier usa d'une vitesse hors du commun pour s'arracher du clapet baveux de la monstruosité souterraine. Une hyène est capable de broyer l'ossature d'éléphants, je peux vous certifier que la grosse mâchoire ne pardonnerait pas le plus petit égarement en son sein, y entrer, c'était dire au revoir au monde des vivants.
    Une nécessité pressante, celle du juste devoir d'échapper au ciel leur tombant sur la tête, puisque l'édifice nauséabond victime de lui-même, territoire du vice, se débarrassait d'impures présences, celles de nos sauvages bien sûr, inévitablement expulsés des lieux. La hâte, non, le danger en vérité, tout cela fit obstacle à la volonté d'un Nargulg tracé dans l'amertume, lui qui croyait combattre entre quatre murs, le voici au-dehors, la hache d'armes hors d'atteinte. La dextre du type, gantée d'acier crissant suite à l'action d'étouffement de la fusée d'un glaive qu'il escomptait plonger dans les tissus et organes de l'aberration naissante du chaos.

    Source de malheur effroyable, l'allée commerçante chassait l'ombre de la dévastation confinée de ces murs à la vilénie manifeste, ensuite, l'affaissement fut un terreau malchanceux que les particules du marasme éjectaient des noirceurs, une fidèle d'enténébrement apparut soudain, une bouche sans lèvres, une bouche interdite à la langue, une bouche engloutisseuse d'innocence comme de chairs, buveuse de sang ou poudreuse d'os, de bois et de pierre, une bouche en possession d'innombrables spirales hypnotisantes de crocs aussi bien pointus que démesurés, enchevêtrés en rangées tout aussi nombreuses, tout aussi... Insensées. Perlait de l'horreur innomable aux cinquante-neuf pattes velues d'échardes cloutant le granit, d'outrageuse pyorrhée sanguine, hors des captifs apathiques remuant sous la peau fripée d'une teinte blafarde, la bouche béante était un curieux animal, un ouvrage morbide, l'assemblage imparfait, répugnant incontestablement, celui d'un amalgame de chairs poreuses, auparavant zombies affamés réunies en hideur poursuivant sans cesse l'impossible satiété. Ses proies, la chose esseulée aimait à les piéger plus qu'à courir après elles, d'où les pleurnicheries, car la tromperie était une force elle aussi. Enfin, la geignarde prenait place au bout d'une longue queue à forme humaine décharnée, pâle, néanmoins bruyante, au grand dam de nos bagarreurs. L'étrangeté privée de faciès détaillé, au physique allongé sur des mètres et des mètres, rampait vivement, son agressivité n'avait d'égal sa polyphagie aussi approcha-t-elle des exterminateurs, tenaces contre la menace, eux aussi, surent être vivaces.

    - Hé Kar'ath ! Elle est à ton goût ou pas ? Fit mine d'interroger la femelle, enjouée.

    - Butons-la et tirons-nous en vitesse, on n'a toujours pas croisé de beffroi. Souligna le mâle, renfrogné.

    - Ho ho ! Tu as peur d'y passer ?! Tonna-t-elle.

    Ce serait naturel de flipper en de telles circonstances, mais bon, connaissant ces trois-là hein... Bref, nous avions le cornu au centre, le verdâtre à sa gauche, l'incroyante à sa droite. Les orcs se ruèrent sur les flancs de la bestiole indéchiffrable dans son croisement ubuesque, unit par l'élan pervers, factuellement propulsés grâce à l'inextinguible passion de la brutalité. Au mâle de courser le machin dégueulasse, étonnamment distrait face à la manœuvre d'Urzupha, dont le squelette distordu en ampleur aujourd'hui plus grandiose qu'hier, n'avait rien à envier à l'immondice leur barrant la route. Effectivement, la sauvagesse jouissait maintenant d'une parfaite maîtrise de l'allongement des membres, déjà que c'était son dada d'altérer son corps à loisir, elle se ferait une joie de nous (re)partager son goût pour les difformités, les siennes surtout.
    La meurtrière ravagea selon son bon vouloir le tronc puis bras manieur de bipenne, gagnant en hauteur, tournoyant sur elle-même au prix de toute cohérence osseuse ou organique. L'entrecroisement crépitant nourrit les disproportions du nombril aux épaules, l'ensemble insolite apparut alors pour ce qu'il était : une pile de cordage serré à l'extrême, d'où jaillissait sa trogne embarquant joie comme haine. Pour le cornu, un sourire, au démon taulard, un clin d'œil, à la saleté, l'animosité, quant à ce "bon" Nargulg, ben, que dalle puisqu'elle ne l'avait pas dans le viseur ce con.

    - Une chipo zombie, c'est un fétiche de X'o-rath que j'dis ! Haussant subitement le ton, la mauvaise s'époumona. VA BAVER AILLEURS LA PUANTE !

    Et le bras malmené d'Urzupha craqua bruyamment, l'extension informe d'un membre devenu fouet tourbillonnant violenta aléatoirement les environs, brutalement sectionnés grâce à sa hache prisonnière de ses doigts. L'énergie élastique du thorax caoutchouteux enroulé y participait grandement, car virevolter de la sorte, fut la jouissive impulsion désordonnée de l'orc désaxée, sa labrys fracassait les étals et tonnelets - qui n'avaient rien demandés - sans jamais exempter l'exsangue masse filiforme. Le tranchant incisait la carapace purulente faiseuse d'un maillage abscons d'écoulement tantôt jaunâtre, tantôt vermeil. Pendant ce temps, pendant que l'indélicate attirait l'attention du bestiau malodorant à coup de tronçonnage hasardeux, Nargulg avait le rôle plus ou moins paisible de se positionner dans l'angle mort du truc, pour cogner fort bien sûr ! Toujours cogner fort, il FALLAIT cogner fort ! Sauf que ça attendrait le bon moment, puisqu'il n'y était pas encore au contact. Donc, avant de cogner fort, comme je disais, il fallait se rapprocher.

    Dante dans tout ça ? Je pense qu'il a de quoi faire, c'est de la vilaine bête qu'on balance dans ce récit, pas le temps de roupiller. Et sinon, le beffroi dans tout ça, qui a dit qu'ils l'atteindraient aisément ? Personne.


    Urzupha colle aux basques de Nargulg. Puisqu'on en parle, l'intéressé a perdu l'avant-bras gauche et l'œil droit lors d'une "randonnée" dans les Rocheuses.

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    Dante
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  • Mer 23 Aoû - 22:38
    D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
    Clairement, on a vu plus impressionnant comme embuscade. C'était lent et cela manquait cruellement de panache, d'ardeur et de conviction mais l'intention était là. Fallait pas s'attendre à grand-chose de la part de quelques zombies à la con. Ceci dit, le semblant d'organisation dont ils ont fait preuve pour "piéger" les trois aventuriers reste encore un mystère à élucider. L'armée des morts ne devrait plus être capable de réfléxion et de coordination en l'absence du titanesque X'o-rath. Et pourtant, malgré la faible opposition dont ils ont fait preuve, le constat est sans appel. Serait-ce des échos du pouvoir incommensurable du Seigneur de la Mort qui, contre toute attente, exercerait toujours un certain contrôle sur les non-morts de Sancta ? Est-ce un signe annonciateur d'un retour imminent ? N'allons pas trop vite en besogne et en théories hasardeuses. Certainement qu'il doit y avoir une explication un peu moins foireuse à toute cette histoire. Qu'importe pour le moment, ils ont une mission et avoir écraser une poignée de zombies n'a en rien entamé les effectifs putrides des légions du suprême nécromancien. Pas de temps à perdre car ce satané beffroi ne va pas se trouver tout seul.

    Les rues de la cité maudite sont étonnamment vides en dehors de quelques rôdeurs solitaires courant vers la mort en s'empalant littéralement sur le groupe des trois tueurs. Honnêtement, Dante s'attendait à beaucoup plus d'hostilité de l'autre côté de la barrière protectrice. Du genre, des vagues entières de morts-vivants déferlant sur la gueule des trois tueurs téméraires. Voilà qui aurait été bien plus palpitant pour un Dante qui s'attendait à ce que Sancta soit un véritable enfer sur terre d'après les récits de ses homologues du Nouvel Ordre. Il a un peu de mal à cacher sa déception mais cette expédition ne fait que commencer et le cornu n'est pas au bout de ses surprises. Les trois tueurs poursuivent donc leur chemin presque sans aucun problème, si ce n'est peut-être qu'ils n'ont pas encore trouvé ce fameux beffroi. Interrompus dans leurs recherches par un événement tout à fait inattendu, ce sont des sanglots lointains qui parviennent aux tympans des trois guerriers. Soyons honnête, il est très peu probable que quelqu'un se soit perdu aussi loin de la barrière protectrice sans s'être fait déchiqueter au préalable par quelques monstres à l'appétit vorace. D'ailleurs, s'il y avait vraiment des cas de disparition à déplorer au sein du nouveau bastion du Nouvel Ordre, nul doute que le Chevalier Renier en aurait fait mention avant leur départ. Serait-ce une illusion ? Une hallucination auditive ? L'Oni à la peau grisâtre s'arrête un moment et se retourne en direction des deux Orcs qui le suivent de très près. Les visages de ses deux compagnons ne laissent que très peu de place au doute. C'est une certitude même, ils entendent bien la même chose que lui.

    Tous finissent par reporter leurs regards sur le bâtiment d'où semble émaner le bruit. Une boutique ou plutôt ce qu'il en reste depuis la guerre, barricadées à la va-vite comme si quelques planches cloutées allaient pouvoir protéger le modeste commerce de la divine apocalypse qui s'est abattu sur la ville. Bah, la boutique tient toujours debout c'est déjà un miracle en soit. Pas besoin de se concerter sur la démarche à suivre, les protagonistes savent déjà ce qu'ils ont à faire. Par acquis de conscience, autant aller vérifier au cas où, il s'agit peut-être vraiment d'une âme vivante et égarée mais la véritable raison étant que, peu importe ce qu'ils trouveront à l'intérieur de cette boutique, ils n'ont aucune envie de laisser une potentielle menace les prendre à revers. Alors voilà le plan. On entre, on élimine et on ressort. Simple, rapide et efficace. Mission accomplie, on rentre à la base. Ouais, Urzupha exprime à haute voix ce que les deux mâles pensent tout bas. Enfin donc, après avoir fracassé l'entrée sans trop de subtilité, les aventuriers se dirigent vers l'arrière-boutique sans faire de détour tout simplement parce qu'il n'y a rien à voir sur le chemin. Vieille bâtisse décrépie, quelques nuages de particules de bois et une odeur tout à fait immonde dans l'air. Quoi que pour l'odeur, c'était déjà le cas à l'extérieur. À l'instar de Nargulg qui troque sa hache pour son glaive plus adapté aux fins couloirs de la boutique, Dante range sagement la lame noire dans son fourreau car l'arme à l'allure d'un espadon ne lui sera pas d'une grande utilité non plus. Ses poings feront largement l'affaire et si ce n'est pas le cas, il garde précieusement deux poignards accrochés à sa ceinture et à portée de main, juste au cas où.

    Un étrange sentiment lui parvient, comme une mauvaise impression, alors face à la chose gémissante d'une tristesse trop surjouée pour être vraie. Plus préoccupant encore, les faibles bruits qui émanaient de sous leurs pieds depuis leur entrée dans la boutique avaient complètement cessé depuis quelques longues secondes déjà. Toujours doté de sa grande perspicacité légendaire, Dante compris dès lors que quelque chose n'allait pas. Un piège ? Bah tiens. Comme si on ne l'avait pas vu venir. Soudain, le sol se met à trembler puis à s'effondrer sous le poids des trois colosses. Des dents longues et pointues comme des lances tentent de se refermer sur le trio qui, dans la confusion, s'extirpent de justesse d'une mort assurée. D'un bond en arrière, le cornu traverse la pièce et fracasse au passage une étagère qui fondait droit sur lui, conséquence du sol qui s'est affaissé juste avant l'impact. Réaction en chaîne, puisque c'est maintenant le toit qui tente de s'effondrer sur la gueule des massacreurs qui n'ont pas d'autres choix que de quitter le bâtiment le plus rapidement possible. C'est pas passé loin.

    Ses iris sombres comme la nuit, déposés sur la silhouette disgracieuse de la monstruosité qui s'échappe tout juste des gravats car c'est tout ce qu'il reste de la boutique abandonnée. Une grimace de dégoût sur le visage car Dante lui-même serait bien incapable d'expliquer en détail ce qu'il a devant les yeux. Qu'est-ce que c'est cette merde ? Une aberration de la nature ou peut-être la création d'un esprit dérangé, quoi qu'il en soit c'est quelque chose qui n'aurait jamais dû voir le jour. Voilà qui change de quelques zombies décharnés et sans intérêt, un échauffement adapté pour les préparer à ce qui va suivre. Dante pose à nouveau sa main sur le manche de son épée, qu'il dégaine d'un geste lent pendant que ses yeux parcourent les courbes déformées de la créature, à la recherche d'un éventuel point faible ou d'une ouverture. Le quatrième membre de cette équipe, le plus insaisissable de tous, vient répondre à l'incroyante après un frisson de dégoût. Oui, même Kar'ath, c'est pour dire.

    « Après des milliers d'années d'enfermement, crois-moi je suis pas difficile mais là... Je passe mon tour. Faut pas déconner. »

    Bonne idée Nargulg. Finalement, inutile de trop tergiverser sur les nombreuses horreurs qui peuplent les ruines de Sancta. Elles sont bien trop nombreuses de toute façon alors autant se concentrer sur l'instant présent. Dante est le dernier à réagir alors que ses deux compagnons prennent l'initiative en partant à l'assaut du monstre et autant dire que le spectacle que propose Urzupha est au moins aussi hideux que la créature de chair qu'ils affrontent. L'orc blasphématrice ne fait pas dans l'esthétisme mais ça a au moins le mérite d'être terriblement efficace tant sa technique est imprévisible. Pour s'y être essayé par le passé et son estomac s'en souvient encore très bien, se battre contre Urzupha est un calvaire car à titre de comparaison, cela reviendrait à brandir fièrement une épée en courant droit vers une tornade. Ouais, pas la meilleure idée en gros. Urzupha est une tempête meurtrière qui ravage tout sur son passage sans faire dans la finesse, tant que dans sa manœuvre, elle en oublie ses alliés. Tailladant à tout va sans laisser de répit à la monstruosité dont Urzupha venait de s'accaparer toute l'attention.

    Urzupha bien malgré elle, servait aussi de diversion pour les deux colosses qui guettaient la moindre occasion de se jeter sur la créature tout en restant à bonne distance de la labrys virevoltante et c'est plus difficile que ça en a l'air puisque l'orc au féminin ne leur rend pas la tâche aisée. Le problème, c'est que l'autre machin n'arrête pas de gueuler. Pas Urzupha hein, ils ont déjà l'habitude. Je parle du monstre, celui avec les grandes dents. La problématique étant, qu'elle fait un sacré bruit à couiner constamment et si ça continue, elle pourrait bien réveiller les morts. Ça tombe mal, on est à Sancta. Il n'y a que ça à des kilomètres à la ronde. Tout ça pour dire qu'il faut s'en occuper maintenant avant de rameuter les enfers sur eux. Dante ne cogite pas plus longtemps et enfin, se décide à se mettre à l'action. Profitant de la diversion d'Urzupha pour se faufiler sur le flanc de la monstruosité, tranchant dans le vif d'un coup d'épée cinglant pour faucher ses pattes velues dont expulsent un liquide nauséabond semblable à du sang mais à la particularité corrosive. Une belle journée en perspective.

    Un cri de douleur prononcé surgit de la gueule béante de l'amas de chair qui, malgré les assauts d'Urzupha, se retourne complètement vers Dante pour lui faire payer son affront. Dans sa démarche, le monstre balance sa queue d'un coup sec en direction de la folle dingue élastique pour l'envoyer valser et s'offrir un moment de répit car dans l'immédiat, c'est bien Dante qui a été désigné pour servir de repas. Contractant ses articulations et bondissant sur le cornu, les crocs sortis et prêts à déchiqueter tout ce qui passera dans sa gueule, Dante n'a pas d'autre choix que de courir pour esquiver. La chose s'écrase sur sa position précédente, arrachant un bout de roche au passage et se remettant très rapidement sur ses multiples pattes pour poursuivre le cornu. La monstruosité n'a pas l'air de savoir que la peau de Dante est gangrénée de l'intérieur et s'en servir comme repas, ne lui apportera rien d'autre qu'une vilaine intoxication alimentaire. Clairement, cet Oni-là n'est pas comestible mais ça n'a pas l'air d'être un frein pour la chose à ses trousses.

    « Tu commences à me taper sur les nerfs. »

    En temps normal, il aurait été assez rapide pour mettre de la distance mais avec son armure sur le dos, ce n'est pas exactement la même histoire. Il doit se résigner à trouver un autre moyen pour se défaire du monstre. Il s'arrête donc près d'un rocher assez volumineux, plantant sa lame dans le sol pour pouvoir se saisir de la grosse pierre avec ses deux mains qu'il envoie valdinguer de toutes ses forces dans la gueule du monstre. Ce n'est pas du niveau d'Ivasaar mais un rocher de cette taille devrait au moins sonner la créature. Dante enchaîne et récupère sa lame avant de reprendre une foulée à grandes enjambées mais dans la direction du monstre cette fois-ci. D'une charge meurtrière, Dante vient planter sa lame dans l'abdomen du monstre ou n'importe quoi dans son anatomie qui s'en rapprocherait. Il n'arrête pas son geste en si bon chemin puisqu'il entreprend maintenant de lui entailler la chair et de lui ouvrir le ventre, avec toute la violence dont il est capable.

    Du sang, encore du sang qui s'écoule abondamment des différentes plaies du monstre. Un cri strident de douleur qui laisse sous-entendre que la créature n'est pas encore morte malgré les efforts de Dante et Urzupha. Un spectacle morbide et écoeurant mais pas le temps de flancher à cause de quelques odeurs fétides car là tout de suite, il est surtout question de survie.

    CENDRES





    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
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    Nargulg
    Nargulg
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  • Mar 29 Aoû - 21:33
    Inversons la roue du temps, penchons-nous courtement sur l'antique trame, que défile pour nous des bribes d'événements vieux de pas moins vingt-sept millénaires.

    Jadis, Yactethrh'vhesz l'Ancien, indéracinable pilier instaurateur du Royaume Malévolent, fut secondé par Séléné l'Ancienne, et Matriarche dudit pays factice. Paradoxalement, la contrée interdite, authentique chef d'œuvre du Patriarche méconnu, n'abritait pas de peuple, "qu'à cela ne tienne..." Disait-il, "ce domaine est ma création, il ne tolère que nous onze." Se devait-il de rappeler.
    Lui qui fut le premier des onze, érigea sa conscience propre comme égide inviolable du Plan Trouble dont il était l'architecte, de telle sorte que, quand surgirent ses dix affidés pour se repaître goulûment de sa chair et de ses boyaux, l'immortel Maître du Noir Domaine embrassa le trépas, ceignit des bras de dame sérénité, puisque ne faisant qu'un avec l'ouvrage antédiluvien la mort ne l'effrayait plus. D'onzaine d'engeances ancestrales, l'innommable cercle hermétique tant aux mortels qu'à leurs congénères pareillement dédaignés, se cimenta en une dizaine, avec Séléné au gouvernail. Dix figures de calamités irremplaçables, pas une de plus, pas une de moins.

    Et si on revenait à nos moutons ? Vous savez... Sancta... Le bestion bizarroïde pourrissant qui gigotait dans tous les sens pour gober nos héros. Ouais ! Exactement, c'est de ça dont je dois parler, mais par le prisme de quel personnage, Urzupha, ou Nargulg ? Honneur aux dames, commençons par la balafrée.
    Urzupha s'envola vers d'autres cieux, ou plutôt, vers d'autres gravats. Après qu'elle eût achevé de tournoyer sa hache de façon plus ou moins hasardeuse, la bruyante psychopathe passée maître dans l'art de l'élasticité dégusta une frappe redoutable. La grande gueule affamée, cette espèce d'asticot vorace et produit d'une combinaison inconcevable de corps tant sanieux que décomposés, percuta la vilaine aux pupilles d'ivoire de toute sa morphologie d'immondices, aussi laide que pharamineuse la sale bête. Un geste violentissime quoi, naturellement, quand on dit "qu'Urzupha s'envola vers d'autres cieux..." Imaginez le décollage foireux d'une fusée qui se planterait avec fracas dans le lointain théâtre maussade de la calamiteuse Sancta. Le fruit pourrit de la très appréciable descente du divin Faucheur, lequel ne faisait pas dans la dentelle, venait d'expédier la timbrée dedans et dessous les vestiges d'un foyer commerçant à l'autre bout du quartier. Accordons à ma Urzupha l'usage de la régénération pendant l'indolore volée chaotique, cependant, sa prochaine intervention se ferait attendre, puisque lui était impératif de repousser les débris dorénavant couverture écrasante, étouffante assurément.

    Le cornu fit savoir son mécontentement au monstre cultivateur de sonorités abusivement criardes, à coup d'épée d'abord, pile dans les pattes tient, une bien belle façon d'exploiter la diversion fulminatoire d'Urzupha. Seulement, l'entité moribonde gesticulait plus agressivement, certes enragée par la douleur de voir ses proies lui tenir tête. Au summum fut son courroux, dégoulinant de fiel, pénétrée par la faim, l'auteur informe de la tétrachiée de tunnels dessous la désolation, chargea le démon des rocheuses de tout son vice, et de son poids aussi. Bravoure et désir d'en découdre chargeaient les sens du cornu, un brave gars pétri de hargne, le genre à ramasser un rocher énorme et jouer du tir au panier avec. Attendez, sérieusement ?! Ha ouais, ça je respecte ! Pourquoi se casser la tête à étudier la magie pendant des années pour balancer de la caillasse dans une gueule béante ? Faire de la gonflette, la solution à tous les problèmes, simple et efficace en plus de ça. Pourrir de l'intérieur n'interdisait pas à Dante de faire dans le spectaculaire, ici-bas, dans les ténèbres tourmentées de la cité désintégrée, brutalement gondolée de défunts calfeutrés, que de satanées merveilles délaissées battirent continuellement le pavé délétère, même si l'absence du divin Seigneur de la mort était évidente, fallait reconnaître le caractère miraculeux de l'expérience sépulcral. Des morts en agitation sans nécromancien dans les parages, si ça n'avait rien d'un miracle, Nargulg ne s'y connaissait pas... Justement, ses connaissances en la matière ne valaient pas un clou. Cela dit, l'enflure d'Ivasaar, coupable de beaucoup de maux en son vivant ne soutint nullement la comparaison, quel tocard.

    Entre-temps, l'orc que j'ai volontairement ignoré jusqu'ici, Nargulg bien sûr, joua de roulades reproduites autant fois que nécessaire, ça marchait plutôt bien dans Dark Souls, pourquoi pas ici ? En tout cas, l'aberration gigantesque graissée de son rouge tournant au jaunâtre, ondoya brusquement dès lors que le sieur Dante farfouilla sa panse du tranchant au sommet de l'épée maudite. La peau pourrie de l'être abscons céda, la plaie s'ensuivant broda rivière de sang sur rivière de sang, desquelles émergèrent une jonchée de larves gisant aux pieds des géants. Malgré la perte, le monstre dos au mur, face à l'extinction, redoubla d'agressivité dans un ultime chant du cygne aux relents gravéolents, la bouche endentée d'horreur fusa en trombe sur le duo, jusqu'à ce que mon Nargulg opposa, enfin, l'estoc surpuissant de son glaive tout à fait banal. Le bras surchargé d'une force surhumaine perfora l'animal flasque de part en part, un geste exalté bien entendu, père d'une déflagration aux sonorités dynamiteuse. Plus qu'une ultime tirade constituée de borborygmes abjects, la chose, cet énormissime tube de chair sur pattes tailladés de toutes parts vint crouter les décombres avoisinants, leurs tuiles en terre cuite morcelées tombaient telle l'averse des jours gris, mais ce jour-ci s'épurait-il d'impuretés météorologique, qu'une salve de faisceaux solaire berçaient Dante et Nargulg du trop invisible, pourtant bel et bien intangible, salut victorieux. Au perdant les ombres comme cercueil, aux gagnants bardés de la bourbeuse et sanguinolente nappe caustique, le bénéfice du cœur battant. Les guerriers panégyristes des divins Monarques, ne reçurent d'acclamations et se contentèrent du triomphe aphone. Telle est la voie des Très-Haut saccageurs du méprisable Sekai, pareil sentier crucifiant biberonnait les âmes des croyants sanguinaires lorsque planait l'épée de Damoclès. L'ineffable enthousiasme submergeant l'adorateur verdâtre ne s'achetait pas avec de l'or républicain, ni ne s'obtenait en baisant les pieds du déicide régurgité par le désert reikois, car se couvrir dans l'ombre de plus grand que soit revenait à supporter le manteau de la veulerie. Le divinisme, c'était s'aligner sur la position des déités indifférentes au sort de leurs serviteurs, contre le Sekai. Je dois dire que je suis particulièrement satisfait de l'orientation prise par mon orc, ça promet de la bonne baston à l'avenir.

    L'énième salissure sanguine parfaisait les physionomies des mâles passablement badigeonnés. Temporairement, la priorité du borgne était d'éponger sa gueule, une joue d'être grignotée par l'acide en provenance de l'inerte mâchoire. De la carcasse éléphantesque, dont les dégueulis sanglants enveloppaient de leurs torrentueux aspects les débris d'une bâtisse noyée au cœur des retombées poussiéreuses, émergèrent soudainement d'autres revenants. Tout droit des viscères de l'organisme incohérent, l'abyssale claque merde vaincu regorgeait de mauvaises surprises. Sacrebleu ! Mon Nargulg pensait souffler quinze secondes, le temps d'activer la régénération... C'est pas vrai, ça ne s'arrêterait donc jamais ? C'est bon du calme, le réel danger ayant été écarté, l'intervention d'une poignée de zombies ne les briserait pas plus longtemps aux deux cogneurs. C'était allé très vite, dès qu'une tête décomposée fit son apparition hors des gravats, boum ! Ces messieurs l'atomisèrent sans problème, comme quoi, j'ai beau en faire des caisses, reste qu'il n'y avait pas de lézard ici. Pour le moment.
    Récupérant sa hache d'armes, précisément à cet instant ouais, l'ouïe de l'orc mutilé réceptionna une note trouble portée par la brise, à peine perceptible depuis les décombres, son attention ornementée du dernier orbite fonctionnel se porta en direction de la source confuse, perdue à l'autre extrémité du boulevard ensanglanté. Faisant signe à Dante qu'une nouvelle embrouille s'en venait les tracasser, Nargulg restait coi, patient, quoique diablement intrigué honnêtement.

    Là-haut, l'incandescence naturelle du bel astre du jour dardait de vigueur la cité damnée, prisonnière des barreaux de langueur intrinsèque à la non-vie. Incrusté à son zénith depuis l'ascenseur bleuâtre, un tel firmament repeignait le bref parcours des mastodontes dans la clarté d'empourprement qu'ils dispensèrent depuis peu. De leur position d'où s'enlierraient maintes carcasses somnolentes, Dante et Nargulg mirèrent dans un silence lourd de sens le déluge cataclysmique à la mouvance effrénée talonnant une Urzupha en fuite, fonçant droit sur eux pour le coup. Rapidement, la dévastation du quartier se toiturait d'indénombrables créatures atrophique, bientôt la masse de méphitisme grimpa les murs croulants sous son poids, les brusques vociférations d'agonies démultipliaient l'echo des ténèbres, les pantins du noble X'o-rath d'ensevelir toutes parcelles crayonnées de leurs visqueuses présences. La psychopathe bouscula les colosses envoûtés par la nuée mortelle empressée d'engloutir leurs cervelles creuses, en effet, cette nouvelle menace n'était pas lente et en proie à la mollesse, loin s'en faut ! Braillant à n'en plus finir, la barbare au manteau moucheté d'incarnat cerise beugla à leur attention.

    - Bougez de là les enculés !! C'est pas le moment d'faire le poireau !

    Des insultes, toujours, au moins cela tirait Nargulg de l'inaction contemplative, qu'à présent, ils pressèrent le pas dans la seule direction possible, celle qui n'était pas victime de l'océan cadavéreux. Cette fois-ci, c'est une faim à l'infinité de visages cireux déblayant tout sur leur passage qui les armaient d'une énergie inédite, le trio n'avait que course folle et brutalité à opposer. S'arrêter, signifiait mourir, plus grave encore, vitesse et agilité forçaient l'affrontement au pas de course, puisque tombant des faîtes qui ourlaient l'itinéraire vicié, pléthore de macchabées s'employèrent à sustenter leurs pulsions. Alors ils chutèrent par dizaine sur les flancs de nos tueurs à la dérive, tant et si bien qu'un d'eux fit montre d'une précision remarquable en plongeant sur le cornu, Nargulg d'user sèchement de sa hache d'armes pour l'encastrer dans un mur d'un seul mouvement. Tant par l'éructation sordide de leurs gémissements, que défigurer à cause de l'instinct forcené, l'infatigable vague impitoyable facilitait sans le vouloir, la tant attendue rencontre entre nos bouchers et le fameux beffroi.
    Le chevalier Renier disait vrai, décapitée au deux-tiers, la splendide tour gothique pulvérisait une partie non-négligeable de l'habitat urbain bordant toute la place craquelée. Travaillant leurs cardio respectif, ils ne prêtèrent point d'attention à l'horloge tout juste piétinée, une pièce à jamais séparée de l'édifice seul au milieu des ruines pour sûr. Sancta champ de ruines, indubitablement, néanmoins, ce foutu beffroi présentait encore trop bien, à comparer au décor ambiant ouais.

    Désordre et ramdam, que d'embûches à la bonne communication entre les coureurs, pas pour rien que Nargulg demeurait mutique, pourquoi l'ouvrir dans ces circonstances ? Urzupha ne se posait pas la question, l'enragée plantait son regard haineux, ainsi que sa hache, sur les cadavres se risquant à l'approcher d'un peu trop près. Elle ne les aimait pas, les morts-vivants, c'était vrai contre Ivasaar, ça l'était d'autant plus aujourd'hui. À votre avis, lecteur, devaient-ils faire un détour par l'entrée du beffroi, ou bien se précipiter dans la Grande rue des Forges, l'objectif initial désormais tout proche ? Certes, dans l'immédiat la mort talonnait les géants, seulement, ce problème ne nous concerne pas, aussi, on peut se permettre quelques interrogations anecdotiques. De toute façon, ce n'est plus de mon ressort, je laisse l'avenir entre les mains d'un narrateur très compétent.
    Le saviez - vous ?:


    Urzupha colle aux basques de Nargulg. Puisqu'on en parle, l'intéressé a perdu l'avant-bras gauche et l'œil droit lors d'une "randonnée" dans les Rocheuses.

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    Dante
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    Info personnage
    Race: Oni
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang: D
    qui suis-je ?:
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  • Dim 3 Sep - 20:48
    D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
    Les gémissements de l'épouvantable création de chair, conséquences directes d'une frappe meurtrière portée avec hargne, directement au corps de cet amas visqueux d'insanité. La monstruosité encore sonné par la projection de l'énorme rocher dans sa gueule béante, faisait savoir tout son mécontentement en gigotant dans tous les sens car la douleur ne faisait que s'accentuer au fur et à mesure que la lame noire tranchait dans le vif. Maculé par les projections nauséabondes et nocives qui s'échappent de l'immense blessure ouverte par Dante mais aussi par les nombreuses plaies causées un peu plus tôt par la hache virevoltante d'Urzupha la blasphématrice. Un spectacle macabre dont les effluves et odeurs feraient perdre la tête à n'importe qui de normalement constitué tant c'est insoutenable. Le sang et la crasse, une seconde nature pour ces tueurs-là qui en ont pris l'habitude depuis le temps qu'ils parcourent le Sekai alors rien qui puisse vraiment les rebuter outre mesure. Urzupha éjecté dans les débris et Dante toujours aux prises avec la créature, c'est Nargulg et sa fidèle glaive qui viennent sceller une bonne fois pour toute le destin de l'abomination pestilentielle. Là où l'Oni déchire la chair, l'Orc l'a perfore à plusieurs reprises avec au moins autant de brutalité car voilà bien un caractère qui sied à merveille aux deux frères d'armes pourtant opposés en tout point. Leurs différences significatives n'est en rien un frein à l'ivresse d'un combat à mort et à l'extase d'une victoire écrasante. Ainsi, les bourreaux des Dieux venaient de faire une nouvelle victime et pas des moindres. Le monstre gisant sur le sol, complètement inerte après s'être écrasé sur un tas de débris en provoquant au passage une cacophonie assourdissante. Finalement, ce n'est qu'un énième cadavre dans une ville délabrée qui en est déjà remplie à ras bord.

    Qu'en pense les divins créateurs, des actes purificateurs de leurs exécuteurs personnels ? Sont-ils satisfaits ou ennuyés d'assister à pareille scène morbide ? Il n'y eut personne pour acclamer les tueurs, rien si ce n'est le silence absolu et le mutisme caractéristique des Huits glorieux. Peut-être que cette petite prouesse n'était pas suffisamment convaincante mais nul doute qu'ici à Sancta, ce n'est pas les occasions de montrer leur valeur qui manqueront. Dante contemple son œuvre mortifère, sa cage thoracique se soulevant au rythme de sa lourde respiration, conséquence d'un effort surhumain mais nécessaire. Il ne tient qu'à lui d'extraire sa lame noire du corps putride de la créature alors qu'autour d'eux, la poussière retombe lentement sur le théâtre de guerre. Néanmoins, point de repos pour les braves car Sancta ne leur fera aucun cadeau. La cité maudite s'acharne à leur rappeler qu'ils ne sont pas en vacances et que leur petit séjour en enfer risque à tout instant de tourner au cauchemar. Tiens, c'est original ça. Un cadavre qui expulsent d'autres cadavres à la différence que ces derniers, semblent toujours être animés par une faim dévorante pleinement tournée vers les deux êtres vivants les plus proches. Du menu fretin assurément, rien d'aussi dangereux que l'abomination qu'ils viennent d'abattre et pour cause, c'est une partie de chasse taupes qui débute. Le but du jeu ? Écraser le crâne des zombies sous leurs semelles avant même qu'ils n'aient l'occasion de se relever. Il n'y a pas à dire, on sait s'amuser à Sancta.

    Alors que Dante s'embête à retirer un morceau de cervelle accroché à sa botte, Nargulg attire son attention sur l'agitation qui régnait au bout de la rue. L'Oni se met à plisser les yeux pour se concentrer sur la véritable nature de tout ce vacarme car les rayons de l'astre incandescent ne lui rendent pas la tâche aisée. Et merde. Quelle vision affligeante que celle d'une marée de non-morts qui s'élancent à toutes vitesses sur la position des trois tueurs. Honnêtement, ils auraient dû le voir venir. Le monstre aux milles pattes passait tout son temps à geindre et à gueuler en plein milieu du vaste boulevard. Putain, qu'il était bruyant cet enfoiré. Cela a évidemment eu pour effet d'attirer les habitants cadavériques de la solitaire Sancta et à présent, la moitié de la ville est à leur trousse comme si leur simple présence en ces lieux était un sacrilège. C'est peut-être le cas. Pendant que les deux colosses ne trouvent rien de mieux à faire que de rester figés comme des idiots, c'est le retour de la dégénérée qui vient leur remettre les idées en place en les bousculant sur son passage. Urzupha a raison, ce n'est pas le moment de poireauter car en cet instant précis, les protagonistes ont parfaitement conscience de leurs limites. Ils se feraient complètement submerger par la horde méphitique qui s'approche dangereusement d'eux. Ils ont tout intérêt à suivre ses conseilles et plus vite que ça.

    Pivotant rapidement sur leurs talons pour se mettre à courir derrière la guerrière désarticulée et le moins qu'on puisse dire, c'est que la situation semble s'envenimer un peu plus à chaque seconde. Ils ont une horde dans leur dos et comme si ce n'était pas déjà assez dificile de mettre de la distance avec leurs poursuivants nécrotiques, d'autres apparaissent sur leurs flancs pour tenter de les arrêter dans leur course effrénée à travers les ruines abandonnées de Sancta. L'un d'eux avait presque réussi à prendre Dante par surprise mais c'était sans compter sur l'intervention salvatrice de Nargulg qui expédia un zombie d'un bon coup de hache dans la caboche. Ça, c'est bien joué. Être borgne ne l'empêche pas d'être plus attentif qu'un Dante en pleine possession de ses moyens. Un peu plus loin sur la route et précisément là où le Chevalier Renier l'avait indiqué, le beffroi était là. Des ruines, toujours plus de ruines mais la tour de l'horloge est parfaitement reconnaissable au milieu de ce paysage dévasté. La Grande Rue des Forges avoisine cette tour à la con, que disait le bon Renier. C'est effectivement leur objectif et ils ne sont plus très loin de l'atteindre. Bonne nouvelle ! Enfin, ça aurait dû l'être s'ils n'avaient pas une armée de macchabées sur les talons. Avant toute chose, il faut s'en débarrasser pour pouvoir continuer à avancer l'esprit tranquille. Cela implique de faire face à la menace ou de la semer dans les bâtiments alentour. D'une manière ou d'une autre, il faut faire un choix et cette responsabilité lui incombe.

    « Le beffroi ! À l'intérieur, vite ! »

    Est-ce vraiment une bonne idée ? Bah. Dans la panique et au vu du contexte, il n'y avait sûrement pas de meilleure option. Grimper la tour leur permettra de prendre de la hauteur et possiblement de s'enfuir par les toits environnants. De plus, l'espace étant limité à l'intérieur du bâtiment, cela devrait considérablement ralentir l'amas de morts-vivants affamés qui devront bientôt se serrer et se marcher dessus pour continuer d'avancer. Pas mal hein ? Ça c'est du plan ! Et évidemment, Dante avait tout prévu depuis le début ! Comment ça personne n'y croit ? Bon, peut-être pas depuis le début mais ce n'est pas très important de toute façon. Les trois tueurs se précipitent dans les escaliers qui fort heureusement, sont encore relativement en bon état contrairement au reste de la ville. Plus qu'à espérer qu'ils ne fassent pas de mauvaises rencontres sur le chemin, tomber sur une nouvelle abomination mutante serait franchement pas de chance. Alors qu'ils grimpent plusieurs étages, les protagonistes entendent la porte principale de la tour, s'écrouler sous l'impulsion de la horde qui arrive à toute vitesse. En gros, c'est carrément la merde. Pas moyen de rebrousser chemin, sauf que la tour a été décapité en son centre et à partir de là, il n'y a plus moyen de prendre plus d'altitude. Livrés à eux-mêmes avec une vue imprenable sur la cité maudite, les options sont peu nombreuses. Rester là pour réceptionner leurs assaillants et autant dire que c'est une idée complètement merdique ou sauter dans le vide pour atteindre la toiture d'une habitation adjacente sauf qu'à vue de nez, il y a au moins deux ou trois étages de distances. La chute s'annonce terrible mais ils n'ont plus vraiment le choix.

    Sans réfléchir ni même prévenir ses compagnons, Dante s'élance dans le vide pour servir lui-même de cobaye à sa propre expérience. Le vide plutôt que de finir dévoré ? C'est un choix lucide et on aurait sûrement tous fait la même chose à la différence que Dante lui, porte une armure lourde moyenâgeuse et une épée de la taille d'un homme. Vous voyez où je veux en venir ? Cet imbécile arrive comme un boulet de canon et traverse la toiture qui était censée le réceptionner dans sa chute. À l'intérieur de la petite maison, Dante traverse aussi le plancher du premier étage et se fracasse logiquement au rez-de-chaussée en s'encastrant violemment dans le sol. S'il s'arrête, c'est surtout parce que c'est difficile d'aller plus bas. Ouais, Dante vient de s'éclater la gueule et en beauté. Une chute mémorable qu'il n'est pas prêt d'oublier ! Et moi non plus d'ailleurs.

    Et maintenant ? Aucune idée. L'Oni s'en retrouve sonné pendant au moins une bonne minute et il va mettre autant de temps à se relever sur ses deux jambes. Heureusement, le bonhomme est solide et surtout un grand adepte de la régénération alors il devrait s'en sortir sans grosses séquelles là où un type lambda serait mort sur le coup, disons le clairement. En ce qui concerne le duo d'Orc, il ne tient qu'à eux de décider s'ils préfèrent rejoindre le pauvre Dante maintenant qu'ils savent que la toiture n'est pas prête à supporter leur poids ou alors ils peuvent rester là et tenter de repousser la horde mais l'issue semble déjà écrite d'avance. Que voulez-vous, je n'ai jamais dit qu'il y avait un bon choix. Peut-être qu'ils trouveront une troisième option un peu plus attrayante, qui sait.

    Ah et j'oubliais de mentionner Kar'ath. Le Démon de son côté ? Si vous entendez quelqu'un s'esclaffer à gorge déployée au point d'en réveiller toute la ville, alors c'est sûrement Kar'ath qui est en train de se foutre de la gueule de Dante un peu plus bas. Sacré duo hein ? Je les adore.

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    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
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  • Dim 10 Sep - 23:51
    S'engouffrant dans le beffroi de malheur, courant comme des gazelles, notre trio tourmenté par le maelström de malemort jugulait conséquemment le hourvari de la nuée survoltée. Quoique alenties dans leur chute au déversoir de non-vie, les innombrables figures énuclées se grimpèrent les unes sur les autres en des remous effroyables. D'antan fier beffroi ou gratte-ciel, aujourd'hui rémanence de la divine sanction, la bâtisse bruyamment éraflée par la masse de phalanges poisseuses, était ce récipient peu à peu saturé d'un fétide trop - plein fangeux. L'évulsion cérébrale en ligne de mire, le flot cyclonique des oubliés du Virtuose nécromant fut de ces glauques tapisseries ensorcelées en putrescence. Contre l'échappée périlleuse de nos clampins, il y avait quelque chose de fabuleux dans cette nébuleuse à l'implacable avancée, car qu'était - elle, si ce n'est l'ouvrage parfaitement irréprochable de plus parfaites entités cosmiques ? "Comme le Sekai est minable, à n'opposer que les gémissements de sa populace en alternative aux prouesses des Arbitres d'Empyrée." Songea inexplicablement l'estropié laudateur du désastre hurleur, lequel d'enjamber les marches félonnes quatre à quatre dans une sarabande voilée de cliquetis métallique. Au terme de la grimpade et hâtive fuite tant parsemée d'arcades ébranlées, que d'arcs - boutants méconnaissables destinés aux vestiges somnolents, les voici en définitive au point culminant du clocher sévèrement ébréché. Un panorama déserté par la vie s'emparait d'une batiste blanchâtre, la neige des jours passés, véritable muse de l'arc céleste purificatoire, pourtant pincée d'impuissance, puisqu'incapable de dissimuler l'indissimulable peine d'inertie claquant de son néant désolateur l'inextricable nid du culte des ombres. C'est un délire assommant de ses cendres, que Nargulg et son culte antique vibrerait à contempler les traits moroses plus longuement, hélas, l'urgence du sort et ses irruptions furieuse d'êtres rampants de la race éteinte barrait de telles velléités ; des centaines de paumes toutes laides talonnèrent nos mortels aux cœurs battants, en cette terre de sueur et de peur. Point d'étonnement à ce que le preux démon des rocheuses fusa s'écraser dans les pénates couchées sur l'abîme, est-ce un drame de mimer la pulsion suicidaire, dans un vain espoir sublimé sur l'envol à la dégringolade dolente ? Est-ce un drame empoignant de presser la rencontre avec les houris du Monde Meilleur ? Enfin, Dante fut seul avec sa plainte fascinatrice entonnée les lèvres closes, alors son démoniaque partenaire s'ébaudit d'allégresse, à son nouveau foyer tout de débris constitué d'être la source de rires gras, inaudibles de là - haut.

    Brusques et irrégulières, les respirations opprimées par l'effort intimaient aux orcs de passer à l'arrêt, quand d'autre part, le promontoire engendré par le fléau coiffant la tour des mal loti, s'avérait être davantage le seuil d'une frontière au cruel dilemme nûment tranché par la fougue de l'oni valétudinaire, ce grand disparu de l'horizon. Et l'horizon vertigineux soupirait également de son vent glacial la babel, ainsi que les fronts moites de mes apatrides, soudain, germait au-dedans le ventre de l'adorateur une quiétude à nulle autre pareille. Chérir les Huit, souhaiter faciliter les promenades de la Providence, c'était aussi savoir dire "non" à l'instinct de survie lorsque la substance de l'épreuve mortelle s'impatientait. Lutter contre tout bon sens, n'est - ce pas le nectar de l'existence d'un combattant ? Sur ces entrefaites, l'homme destiné à l'errance braqua son visage grossier souillé de sang contre l'amas avide, flétrit à la faveur des talents du Très-Haut. L'essaim débile de prédateurs vomisseurs de bacchanal, souffrait des limitations d'un escalier aux balustrades délitées, par endroit ouvert sur le barathrum, certainement, Nargulg l'insensé bénéficiait d'un terrain à sa botte, alors, haussant la hache d'armes sans cérémonie, c'est une frappe horizontale qu'il arma de toute sa vigueur. La rage prenant le pas sur sa façade, l'impassibilité depuis longtemps éclipsée le fardait, finalement, de l'attendu défigurement générateur de chaos cacophonique. Le broyeur du mâle tâchait d'épandre les fluides et ossements de la nuée d'immortels ravagés, évidemment, tendre l'hostilité face à l'adversité d'une mouvance sans bout, accordait certes quelque gracieux répit sur l'injuste ensevelissement de l'ossature d'un beffroi en bonne voie pour choir, totalement. Le dôme d'azur solitaire épuré des nues obstruantes, laissait le Créateur surpasseur de sa voûte être l'observateur infatigable des millions de vies indignes, profitant sans effort de l'érection du sépulcre que Nargulg épousait de son âme durcie. La turbulence du mauvais sieur, en retour, réitéra, et contre l'épouvantement anthropophagique, c'est le marteau démesuré de sa hache d'armes qui s'en venait emboutir les carcasses enchâssées en ces murs spastiques, que saisissait la toile grandissante de tant et tant de veines muettes, quel éclatant prodrome inique du proche effondrement dessécheur d'existence, à l'orée du laraire insoupçonné. À l'interdit de reculer, lui le bourreau, à rien de croiser la glaise nécessaire à la migration d'un plan à l'autre avec fracas, lui l'inhumain au destin entre les paumes de déliquescence voulant échapper aux avachis sanguinolents, oublia la présence de sa favorite... Ou ancienne favorite... Urzupha la déglinguée du ciboulot, par suite, ils faisaient la paire permettez-moi de vous le dire.

    Pendant que le vil bonhomme fauchait à tire-larigo comme pour repousser, du haut de son perchoir perfide, le fatidique repos éternel, la sauvagesse usa sans ménagement de son élasticité surréelle. Tant la pugnacité mortifère d'un Nargulg enfiévré jusqu'aux ongles, que l'appétence d'Urzupha à fuir prestement les caprices du cataclysme les prenant à la gorge, dressaient le mirage des âmes complémentaires. Pourries certes, mais étant donné le pétrin, c'était un bon début pour goûter le miel de la survie. Éprit de liberté, la femelle toute de haine rubiconde altéra son bras d'ancre jeté dans la vastitude du grand vide, l'omoplate insensible abreuvant l'entreprise disgracieuse, puis, lorsque le grappin de chair ensanglantée s'enracina à même une cheminée juchée par-delà les tuiles pentues, Urzupha ceintura l'infâme compagnon pour l'entraîner, avec elle, dans la chute sensationnelle ; ce départ inespéré précipita l'effondrement de l'édifice, emportant l'insupportable clique de revenants. Cependant, un malheur ne vient jamais seul, ainsi, l'approche douloureusement inévitable de l'atterrissage chambardait les poitrines de l'un comme de l'autre. Malgré les éclats de voix tantôt paniqués, tantôt hilares des bouchers aux tympans submergés d'interminables sibilances ; malgré l'hymne agonisant des myriades cadavéreuses sifflé par la cavalcade des borées, la furie jongla entre rétrécissement et prolongement de ses bras meurtris, singeant peu ou prou des montagnes russes selon sa folle volonté. Urzupha aux commandes, le pauvre Nargulg dut subir l'agitation mère du tournis, en bon gaillard captif de ses cuisses lézardées de toutes parts. Quoique réduit par l'habile usage de sa force, le choc entre eux et la chaussée fut pour le moins pénible. Pour le moins, en effet, toutefois qu'en est-il réellement ? La barbare abîmée, fièrement suspendue depuis sa cordée déformatrice des tissures corporelles aux craquètements inécoutables, toisait le verdâtre renversé à même le carrelage de la voie. Alors qu'il se redressa malaisément sur ses chevilles esquintées, l'on était en mesure de constater l'amorce d'un émiettement au sommet de son plastron, le premier d'une lente désagrégation. En revanche, il tint le coup, bancal cela va de soi, et tout autant boiteux, rien que la régénération ne saurait corriger dans ce retour à la vie au pays de non-vie. L'anéantissement du beffroi, bel artiste anonyme, encore un de ces ennemis du Bien qui exhalait dans son trépas tonitruant un immense nuage de poussière. Quand les vapeurs empoisonnées possédaient alors les rues, les venelles, c'est tout un quartier réduit au sursaut qui étraignait l'opacité jusque dans les moindres recoins. Ne percevant plus leurs ombres, le couple d'orcs gagnait à se retrouver, ensuite, l'ouïe aux aguets, ils s'orientèrent dans cette atmosphère démesurément grise, grâce aux bruyantes moqueries de Kar'ath. Qu'adviendrait-il de ce récit, sans démon pour s'en gausser ? Un rythme malheureux tonnait la déambulation des orcs en perditions, le sol butait les semelles crasses jusqu'à ce que, enfin, ils présentèrent sans mot dire leur laideur tramée de plaies à l'oni bel et bien retrouvé, entier de surcroît, bravo mec. Ici une joue percée d'une plaie à vif, là un fragment d'épaule épluchée, rougie, puis tout ailleurs, il y avait surabondance de meurtrissures diffuseuses de sèves infectes, quel spectacle lamentable mes dégénérés offrirent aux mirettes d'ébènes de leur camarade.

    Le triste obstacle du cumulus terrestre repoussait le velours de l'azur source de lumière, l'ordre sourd d'immobilisme coinçait donc nos triples planqués dans l'ombre d'une bicoque termitière, bienheureuse d'abriter nos pas si joyeux lurons. L'on ne s'étonnerait nullement de les observer profiter d'une maigre pause, l'outre au bec, la gorge arrosée, et puis, la tiédeur passagère fut, quoiqu'en pensait Urzupha, une hôtesse réconfortante céans la cité pénible. Faut bien souffler à un moment hein, surtout après avoir surexploité les fréquences cardiaques comme jamais.

    Lorsque le temps eut raison des grains cafardeux, des chagrins du beffroi aux larmes poudreuses couvrant la reptation subclaquante, ceux-là de la race des massacreurs renoncèrent à la pisée, s'abandonnant ainsi aux lueurs du firmament tracé d'espoir, à plus forte raison maintenant que la Grande rue des Forges leur ouvrait les bras. Les monuments livides des macchabées gonflaient les glas de ses gorges maladives de toute à l'heure, seulement, l'objet de leur destination paraissait plus calme, diantrement moins menaçant parce que déchargé des dépouilles cauchemardesques. Comme c'est étrange, on en faisait tout un foin de cette satanée rue à la con, alors pourquoi ? Pourquoi l'absence d'un comité d'accueil ? L'unique et très notable détail fut que la rue portait bien son nom, en dépit de la dévastation généralisée, l'on savait reconnaître les rangées de forges aux prises avec Morphée.
    Subitement, une note stridente sifflait la halte au trio planté en lisière de la venelle détruite, dès lors fit son apparition une silhouette sise en hauteur victime de nictations décalées, aux billes oculaires toutes bonnement nimbées du pâle aurore pétrit de trépassement, après la stupeur, la petite créature bondit de son siège toituré d'arrogance dans une cabriole grotesque. À la saison hiémale génitrice de l'atone dureté, le gobelin au menton glabre montrait son torse-nu tatoué à tous les étages des allégories du divinisme, de telle marnière qu'à la base de son cou poignait une croix latine d'encre indélébile éployée du thorax à l'abdomen. La vaste ampleur des contradictions gribouillait le curieux sybarite des marquage pléthoriques d'ordinaire non-admis chez les ascètes, et il avança paisiblement en direction des géants foutrement méfiants, d'ailleurs, je me permets une précision. Le gobelin zombi, bavard en outre, fut étrangement propre, contrairement à certains... Et regardez cette banane ! Entretenir une telle coiffure châtaine dans ces conditions, on était en droit de questionner un probable miracle à l'œuvre.
    Les souliers enchantés du petit bonhomme aux oreilles d'elfes orangées, imposaient le silence à chacun de ses déplacements, ou alors fut-il trop léger pour que n'émanait de monsieur quelques discrets bruits de pas. À creuser, ou pas. Enfin, bon droitier, le bras porteur d'une sublime vierge en marquage, héraut de sa superbe, la Sainte Dame pointait le ciel de ses pupilles d'innocence ; ledit membre du court sur pattes apposait à son épaule une barre à mine de givre hyaline.

    - Yooo ! Blaadnuix Ertel ici, ça branle quoi dans le coin ? Je vous ai bien vu rosser le méga asticot taleur ! Putain, l'enflure graillait nos gars, on n'savait plus circuler, eh ! Dit la voix énergique au timbre jeunot.

    Urzupha doubla l'annonce de Dante, furieuse aux avants des colosses, elle vociféra, mûre afin d'en faire de la chaire à pâté, au mieux, ou un docile serviteur pour le pire.

    - C'est MWA qui les pose les questions t'entends sale fils de PUTE ?!

    Rapide comme l'éclair, le nabot excité par les tétines de la colère ointe d'adrénaline fleurant le vice, se rua à une vitesse incomparablement supérieure à celle de nos champions. Ainsi le tatoué percuta violemment du plat de sa tige rectangulaire la ceinture abdominale de l'affreuse psychopathe, cette dernière de valdinguer jusqu'à l'artère principale d'où ils vinrent, franchement assommée.

    - Toi tu fermes ta gueule pétasse ! En taule c'est dans le cul que j'leur mettais aux salopes comme toi ! Dans le fion et bien profond ouais, tous les matins ! Avec du gravier !! Asséna-t-il, un glaviot à ses pieds d'achever le phrasé.

    De retour au point de départ, le coléreux pianota du pouce son front ridé d'animosité, ce curieux sigle, "OCB" se révélait dans une police originale, un modeste tatouage en comparaison des multiples fresques religieuses du phénomène. Nargulg n'avait strictement rien comprit à la scène, tout allait trop vite pour suivre quoi que ce soit du regard, la sidération clouait le croyant dans l'apathie.
    Alors Dante ? Tu y biglais quelque chose à ce bazar rocambolesque ? Un gobelin mort-vivant plus rapide que son ombre, renouant à l'instant avec le calme, te dardait de ses yeux globuleux, jaugeant ta réaction autant que celle de ton mauvais comparse.

    - C'est quoi ça ?! On ne sait plus tenir ses femmes depuis la descente des divins ? Hmm ?

    Mi-sérieux, mi-distrait par l'entrée des mortels sur le territoire de son gang de revenants, ce fichu gobelinard réveilla trois dizaines de zombies à la germination souterraine, très ordinaires à côté de lui certes, toutefois obéissants car emmaillotés du statisme. Fut-ce bien cela "l'emprise maléfique" dénoncée par le chevalier Renier ? J'espère bien. J'adorerai, mais ça reste à découvrir.


    Urzupha colle aux basques de Nargulg. Puisqu'on en parle, l'intéressé a perdu l'avant-bras gauche et l'œil droit lors d'une "randonnée" dans les Rocheuses.

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    Dante
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    Info personnage
    Race: Oni
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang: D
    qui suis-je ?:
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  • Lun 18 Sep - 21:27
    D'ombre est sa pelisse, de givre est son dard
    Qu'est-ce qui a bien pu lui passer par la tête avant de faire ce satané saut de l'ange ? Pas grand-chose de toute évidence, c'est souvent le cas lorsque l'instinct de survie prend le dessus sur l'esprit rationnel. Pensait-il sincèrement que cette toiture délabrée allait pouvoir soutenir son poids ? Quelle idée à la con, vraiment. Kar'ath a bien raison de se foutre de la gueule de l'Oni suicidaire, son corps massif encastré dans le plancher. Dante vient de faire une sacrée chute particulièrement risible si on veut être honnête et l'épée maudite a virevolté un moment dans les airs, la poigne du guerrier relâchant la pression autour du manche de son arme au moment où son casque en acier a tapé un peu trop fort sur la pierre. La lame noire s'est plantée d'elle-même dans du vieux mobilier en bois, à la manière d'Excalibur coincée dans la roche. Une épaule partiellement disloquée entre quelques autres contusions plus ou moins violentes, des os fragilisés et des muscles qui ne répondent plus. Douce régénération en ébullition et ô combien vitale lors des aventures de cet Oni qui a le don pour se mettre dans les emmerdes jusqu'au cou.

    Le regard sombre levé vers le ciel dont il aperçoit vaguement la couleur bleutée à travers le gigantesque trou qu'il a creusé dans sa chute par son énorme derrière. Quelle ne fut pas sa surprise de voir le beffroi éventré, se décaler lentement mais sûrement de son emplacement d'origine en penchant dangereusement vers le sol. Sans pour autant comprendre comment cela a pu se produire, la tour s'effondre tout près de l'habitation dans laquelle Dante se repose actuellement. Profitant d'un spectacle son et lumière ou plutôt fracas et poussière en l'occurrence, se prendre l'énorme bâtiment dans la gueule pendant un instant de faiblesse aurait pour sûr, sceller son destin sur le Sekai. Fort heureusement, le beffroi a eu la prévenance de s'écraser sur d'autres habitations en emportant au passage la marée de morts-vivants qui poursuivait les trois tueurs. Un courant d'air et un nuage de fumée balayèrent le visage du chevalier errant amorphe. Quid des deux Orcs ? Il ne tarde pas à avoir sa réponse car entre ses toussotements incessants et les rires gras du maléfique Kar'ath qui décidément, s'est vu emporté dans un fou rire inarrêtable, Nargulg et Urzupha n'ont aucun mal à retrouver mon duo très peu complémentaire contrairement aux deux amants verdâtres. C'est avec brio qu'ils se sont échappés d'une situation désespérée et rien que pour ça, chapeau. Dante n'a malheureusement pas pu assister à la performance de ses compagnons mais il s'en remettra.

    « On s'emmerde jamais avec vous, merci pour la barre de rire ! »

    En parlant de s'en remettre, la pause s'impose. D'abord, parce qu'ils ne sont plus poursuivis par la horde mortifère et incontrôlable de ce bon X'o-Rath. Ensuite, les trois guerriers et Dante en tête de liste ont besoin de quelques minutes pour souffler et se remettre d'aplomb au moins pour pouvoir repartir à l'aventure dans de bonnes conditions. Un repos bien mérité qui en outre, permit à Dante de se hisser à nouveau sur ses deux jambes engourdies. Le temps de se désaltérer convenablement et de se remettre à marcher, extirpant sur le passage son épée d'un geste sec de son piètre piédestal. Maintenant qu'ils sont fins prêts à repartir, la Grande rue des Forges est toute proche et donc par extension, leur objectif de mission. Alors pas le temps de tergiverser, les trois tueurs se remettent en route sans trop traîner. Dans l'allée bien nommée, des dizaines de forges éteintes qui fut un temps, faisaient la fierté de toute une ville mais aussi de toute une nation. Les forges de Sancta sont réputées à travers le monde et ce n'est pas pour rien qu'elles ont été des cibles de choix lors du retour des Titans. Priver Shoumei et ses mortels de leur approvisionnement en armes de guerre, c'était plutôt malin. Mais l'histoire du Sekai n'est pas vraiment le centre d'intérêt de prédilection de ces guerriers. Ils n'ont eu que très peu de temps à consacrer à la contemplation de l'architecture car très vite interrompus par une nouvelle silhouette faisant son apparition.

    Dante s'arrête un instant pour observer le gobelin à la peau pâle comme un cadavre, les yeux livides et la peau recouverte presque entièrement d'encre, quelques symboles religieux reconnaissables dans le tas. Putain mais c'est qui encore ce phénomène de foire ? En dehors de son apparence atypique et un torse nu trahissant un certain goût pour l'exhibitionnisme, quelque chose d'anormal se dégage de ce drôle de personnage. Une certaine prestance rare parmi ses congénères, il faut bien le reconnaître. Personnellement, je le trouve assez sympathique ce gaillard court sur pattes mais Dante reste malgré tout sur ses gardes car même dénué de tous préjugés, il est assez étonnant de voir un visage amical dans cette maudite Sancta. Prudence est mère de sûreté mais Urzupha n'est pas de cet avis et décide de prendre les devants en devançant mon Oni. Tiens, elle commençait à me manquer la déglingué du cerveau et une autre réaction m'aurait bien étonné de sa part.

    Blaadnuix ne semble pas être aussi patient que Nargulg et Dante en ce qui concerne l'insupportable Urzupha, maîtresse des menaces et des insultes. Une seule, pas deux. D'une vitesse ahurissante et agissant avant même que Dante puisse réagir, la folle dingue se fait projeter sur plusieurs mètres en arrière jusqu'à rencontrer un élément du décor assez solide pour l'arrêter dans sa course effrénée. Bon, qu'on se le dise, elle l'a bien mérité. Ça lui apprendra à gueuler sur toutes les personnes qu'elle croise. Médusé par ce qu'il vient de se passer, Dante alterne entre Blaadnuix et Nargulg en interrogeant ce dernier du regard. L'incompréhension règne et finalement, le gobelin semble s'adresser à Dante. D'abord mutique, l'Oni daigne enfin prendre la parole en venant pointer Nargulg de son index pour appuyer ses paroles.

    « C'est la sienne, de femme. »

    Comme si ce n'était pas déjà évident et juste histoire de se désolidariser du comportement d'Urzupha la dégénérée. Ensuite, le gobelin colérique prouve l'existence de son gang malfaiteur en invoquant une tripotée de morts-vivants comme on en voit des milliers dans cette ville à la con. Encore un nécromancien, pour ne pas changer. Cela propulse instantanément ce satané gobelin dans la catégorie des "emmerdeurs de première". Entre lui et Ivasaar, qu'est-ce qu'ils ont tous à réveiller les morts d'un claquement de doigts ? Laissez-les donc dormir, bordel. Bref. La situation est bien mal embarquée comme bien souvent dans leurs aventures. Rien de nouveau sous le ciel bleu de Sancta.

    « On nous a prévenu que les morts ont un comportement inhabituel dans le secteur et on nous a envoyé pour enquêter. »

    « Ah ouais ? Putain ça me fait une belle jambe. Et donc ? »

    Dante cligne des yeux avant de reporter son attention sur Nargulg. C'est vrai ça. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Mon Oni ne s'attendait pas vraiment à croiser un cadavre ambulant toujours doté d'une certaine forme d'intelligence, pas que ça change vraiment quelque chose en fait. Le Chevalier Renier a été très pointilleux sur le chemin à prendre pour rejoindre la Grande rue des Forges mais n'a pas été précis sur ce que les tueurs doivent faire sur place. En l'absence de Seagan, ce serait très étonnant que le Nouvel Ordre puisse agrandir son sanctuaire sacré jusqu'ici. En y repensant, il a aussi mentionné une histoire de convoi.

    « Le Nouvel Ordre cherche à sécuriser cette route. »

    Le gobelin semble réfléchir un moment, tapant frénétiquement du pied sur le sol. Il finit par se pencher pour attraper un petit caillou sur le sol qu'il frotte sur le sol pour faire une ligne à peu près droite comme pour délimiter une frontière.

    « Ici, c'est mon quartier. C'est le boss qui fait sa loi et le patron, c'est moi. Vous êtes pas au courant ? Il y a un péage juste là. Si tu veux passer, il faut payer. Les affaires sont les affaires, m'voyez ? Mais je vous aime bien vous deux, vous m'avez débarrassé de l'asticot dégueulasse tout à l'heure. Alors j'veux bien vous faire une petite réduction. J'suis sympas hein ? Par contre, l'autre connasse si je la revois, je lui arrache la tête avec les dents ! »

    Ça a le mérite d'être clair. Dante semble songeur face à cette surprenante proposition mais c'est peu probable que le Nouvel Ordre daigne négocier avec un criminel. Renier ne sera pas très content si les tueurs reviennent les mains vides, n'est-ce pas ? Puis, il en va de la sécurité des réfugiés qui cherchent à rejoindre Sancta mais aussi des convois d'armes et de nourritures absolument vitales pour la pérennité de cet endroit. Prenant une grande inspiration, Dante réajuste la force de ses doigts autour du manche de son épée. Il n'a jamais été très bon pour négocier, de toute façon. Il est bien plus efficace lorsqu'il faut cogner. L'Oni observe les morts-vivants sous le contrôle de la Liche-Gobelin. Il y a pas mal de monde mais honnêtement, ils ont vu pire dans les Rôcheuses. En comparaison, la milice privée d'Ivasaar était une menace bien plus importante par contre, ce serait une grave erreur que de sous-estimer Blaadnuix. Ils savent déjà qu'il est capable de réveiller les morts et de se déplacer bien plus rapidement que nos protagonistes.

    « J'ai une autre proposition. »

    Instantanément, deux morts-vivants s'effondrent sur le sol alors que leurs têtes sont fauchés d'un coup sec par la lame noire de Dante.

    « Va jouer ailleurs et peut-être que je te laisserai la vie sauve. »

    CENDRES





    Dante parle en #cc6600
    Kar'ath parle en #cc0000
    Citoyen du monde
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    Nargulg
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    Les pousses de scélératesses germèrent comme des coquelicots faisant l'annonce de la belle saison, pourtant, point de berceau chaleureux par temps de froidure, qu'ici ou là naquit des traîtres fondements de terres et de pierres un convoi d'inanimés. La belle Sancta ouvrait ses bras de ravage au tout-venant, qu'incombait alors aux divinistes d'en pourfendre les armées squelettiques déchargeant leur bile intarissable en d'intempestifs roulements de facondes inintelligibles ; la mort aux maints visages secs ne recelait de rien, sa funeste quête dirigeant tour à tour son attente sur le démon des rocheuses, et sur l'autre. Le premier, volubile, s'élançait sur la scène des jaseries avec un gobelin immortel pour compagnie, pendant que l'autre, orc de sang noircit du mauvais rouge, soulevait une pointe de sagacité à l'aune d'une grappe de questionnements phagocytée dans le suc du mutacisme. "Et s'il y en avait d'autres doués de parole, comme Blaadnuix ?" Se demanda le borgne. "Pourquoi cette sale race motivée par l'appât du gain, s'applique à maintenir une activité dans cette ville ?" Encore une interrogation florissante sous le cortex cérébral ; qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ? Las, mener l'enquête à même le terreau mortel de la sauvagerie gloutonne n'était pas une mince affaire, pour celui qui n'avait rien d'un détective, loin s'en faut, car le temps jouait contre eux, quelle folie de s'attarder en territoire extrêmement hostile. Dès lors, plutôt que de feindre un rôle de flic improbable, le barbare roula de l'orbe ophtalmique par-delà le ferment infect et nidoreux en quête de la mauvaise. L'épais rideau méphitique séparait celle dont la gueule graissée de souillures, accouchait d'une vomissure à l'instar d'une flache sirupeuse constellée de grumeaux, un signe avant-coureur d'un corps dysfonctionnel en proie à la cascatelle de tremblements charnels s'opposant au redressement de l'infâme femelle. Consciente, quoique sonnée, le vilain inactif voyait dans la plus estourbie des vilaines isolée, l'aurore d'un affrontement pénible ; l'inénarrable Blaadnuix Ertel, gobelin de merde indubitablement, néanmoins terriblement vif, nerveux et à la dextérité évidente - surprenant de la part d'un déjà mort - incarnait une ixième épreuve au survol d'une accalmie précédent l'inévitable ouragan frénétique de la géhenne. Car la voix ouvragée du plus fin des verbes, ne saurait réfréner dans sa camisole de force, tressée d'élocution, tant l'appel que le devoir des guerriers. L'appel, celui du combat qu'on ne refusait jamais ; le devoir, celui de liquider ce que le sieur Renier avait si doctement désigné comme un mal grondant sous les vestiges de la Grande rue des Forges. Nullement leur intimait-on l'ordre de fricoter avec une ancienne figure de la pègre locale, aux antipodes de cette saugrenuité perdurait tout bonnement un but aussi clair que le jour, macabre à l'instar de la ville sombre ayant troquée ses richesses, ses gerbes d'escarbilles emballées d'incandescence par-dessus les foyers du forgeage, pour des monticules de charognes ici ou là pareilles à des tertres funéraires ne pouvant contenir l'errance de leurs mouvances putrides.
    Ici, ou là, çà et là dans ce nulle part somnolent aux prises avec la lumière du haut, les ténèbres du bas, le seul gus à cornes observable à des lieues à la ronde rompit la matière torpide, laquelle étant passée au fil de l'épée au terme d'une répartie belliqueuse. La virette aux deux faces, bordées de bicoques amers contemplants la mer d'âmes damnées, s'envasait en réaction à l'amorce de l'action hostile. Les morts dressés les bras au-devant, chargèrent la fatalité naturellement, comme si leur maître lâchait la bride à sa horde gémissante de bouches impatientes.

    Blaadnuix, fier petit père d'une entreprise criminelle touche-à-tout, véritablement bénit par le Meilleur Faucheur. Blaadnuix, banal immortel similaire à tant d'autres largement décrit au fil de nos scribouillages, quand bien même le dotait-on du don de parole. Me contredisant d'une ligne à l'autre, j'affirme vertement qu'il n'était pas de ces gobelins ordinaires, en vérité mon pote, je peine à l'estimer inférieur à la wyverne abattue auparavant.
    Aussi étonnant que cela paraisse, il y avait plusieurs fins possibles à cette fâcheuse affaire, pourtant, connaissant les penchants de nos types pour tout résoudre par la force, celle-ci était probablement la plus prévisible, soit.

    Pendant que la rue s'unit au raffut propre à l'exercice de la violence, tandis que nos combattants, encore trop vivants pour l'insipide contrée, allèrent de taillades en taillades pour se frayer un chemin dans la masse émaciée froissant les pans pierreux adjacents ; l'indécelable silhouette de Blaadnuix jouait de discrétion à l'écart du tumulte, car un gobelin, aussi excentrique fut-il, passait dès lors totalement inaperçu, n'y voyez rien d'anormal puisque la situation forçait cet état de fait que cela lui plut ou non. Plutôt que d'en profiter pour se carapater ou jongler entre vice puis fourberie, le pâlot gobelinaud toujours torse nu - décidément - plia à sa volonté l'arcane invocatrice, tout à coup un brûle-gueule dès à présent allumé se juchait sur le bec du tout tatoué. Gonflant ses joues d'encres dans un premier temps, l'essor fumeux faisait son nid entre la langue et le palais de la courte créature verte, cette dernière de chasser les capiteux aromates d'épices de la bouche, un don bienvenu en l'immonde Sancta à n'en point douter.

    - Frérot... Soudain, l'ombre cramponnée aux arrières du criminel articulait une forme suspecte, une masse humanoïde teinte d'onyx d'éclore subrepticement, elle surpassait maintenant l'envergure de l'invocateur.
    - Je sais ce que tu vas demander. Une contorsion de badigoinces plus loin, la voix masculine survivait aux échos de la lutte dévastant leurs dizaines de soldats zombis.
    - Haden. Qu'il lâche ses petites chattes reikoises et s'ramène fissa...
    - Je parie qu'il campe sur ses combats de lycanthropes. Interrompit l'obscure entité.
    - On a d'autres genres de clébards à dresser, là maintenant. Ajouta Blaadnuix, incommodé.
    - J'y vais, j'y vais. Et l'ombre mystérieuse s'évapora en une myriade de granules, soufflée par le zéphyr.

    Blaadnuix Ertel, fut cet homme parfaitement confiant en ses compétences, malheureusement pour ses adversaires, il avait la fâcheuse tendance à toujours envisager le pire scénario possible. Présentement, le spectre de l'improbable défaite écorchait la psyché du manieur de barre à mine, duquel on n'apercevait plus la bouffarde, éclipsée elle aussi.
    N'ayant plus de temps à perdre, toisant l'essaim cireux flanchant sous les assauts des mastodontes, sa capacité d'invocation l'emmitonna d'un pourpoint marron plâtré en sus d'une cuirasse de cuir, ocellée de rouge comme de gris. Terminé le partage des figurations religieuses colorant la façade supérieure du malfaiteur, d'autre part, la tyrannie du chaos ainsi que le fétichisme du conflit celaient l'indécouvrable panorama dorsal mettant à l'honneur les Gardiens inimaginables, ornementés tant de spectres informes que de quantités sibyllines d'entités fuligineuses. Assurément, aucun des trois zigotos, aussi pugnaces furent-ils, ne méritaient d'en voir davantage, pauvres cons... Blaadnuix vous offrait une porte de sortie - si ce n'est plus - et en retour vous osâtes le menacer ? Après leur piètre prestation dans les rocheuses, nous étions en droit d'espérer plus de leur part, foutaises, c'est croire qu'ils avaient mieux à proposer. Résultat, Urzupha en bavait des ronds de chapeau loin du duo, ah qu'il avait bonne mine le suprémacisme orc ! Grosse dinde.

    L'instinctive impulsion du nabot maléfique consolida sa barre à mine, un surplus glacé enveloppé d'un frimas inédit étoilait les contours de l'arme renforcée d'un afflux occulte. Un regard embrasé de haine écoulait hors de ses paupières une animosité intégrale, plus grande que l'inimitié du peuple pour Gunnhildr, vieille pute et régente de feu Shoumeï. Sérieusement, quelle idée à la con de placer à la tête du pays une conne d'athée, et oui le gobelin avait la dent dure contre elle, comme beaucoup d'autres, il ne faisait pas exception et il avait bien raison.
    En tout cas, les géants adverses n'ayant que trop broyés de crânes à coup de boutoir furieux, l'amas de morts agglutinés devint un maillage éparpillé qu'ils piétinèrent sans ménagement. Des mottes d'inertes choses livides pour terrain trompeur, Blaadnuix refusait de leur allouer l'opportunité d'une observation poussée, en dépit de la persistance de ses zombis perdus dans leurs tentatives d'encombrer de morsures les deux tas de muscles. Soudain, la formation de sa pelisse fuligineuse terminée, le gobelin s'épargna d'imiter Ivasaar qui, contrairement à ce dernier, se savait homme d'action plus que de contemplation vite lassante. Et puis, le nabot était fin prêt pour en découdre.

    - Ce sera autre chose que l'asticot, tas de burnes. Marmonna-t-il pour lui-même, conscient qu'avec tout ce boucan apothéotique, hausser la voix serait futile.

    Au commencement, l'esquisse d'un rictus griffona sa trogne, ensuite la course folle effaçait le gus riquiqui de l'horizon, purement et simplement emporté par une vitesse supraluminique, le gobelin pénétra un univers fait d'invisible, puisque insurpassable en matière de supervitesse, lui le minus et frêle menace lointaine d'avant, afficha sa splendide mèche taillée en banane au-devant d'un Nargulg prit au dépourvu, aveugle à cette réalité cherchant à le faucher, parce que l'exécrable colosse s'efforça de meurtrir les faiblards agonisants, défonçant une bâtisse en passant, mais dépassé par la célérité du bandit blafard, sa guibolle céda instantanément. Que pouvait bien stopper une jambière d'acier ? Que dalle. Face à l'élan surpuissant conjugué à la tige givrée, la protection passa de métal à confettis générés à la suite d'un choc assourdissant.
    Si Blaadnuix demeurait en retrait jusqu'alors, ce n'était pas pour se donner un genre, ou étaler une quelconque aura d'assurance comme le ferait tout débile sûr de lui. En dépit de ses airs d'histrion hurluberlu, dessous cette couche ostentatoire de tatouages, aucunement ne cessa-t-il de jauger l'ennemi. L'on voyait précédemment un petit gars se la raconter avec sa pipe et son tabac, en vérité monsieur repérait déjà le fardeau d'une boiterie encombrant mon Nargulg depuis l'escapade du beffroi. Appuyer là où ça fait mal, l'offensive du gobelin ne saurait être mieux résumée.

    Rotule et cheville sévèrement endommagées, l'orc tomba à la renverse sans crier gare, embrassant la bourbe frigorifique à l'instar de ces rampants en quête de sa cervelle, pendant que Nargulg n'eut plus que sa grogne et la force de ses bras pour s'en prémunir, c'était déjà pas mal.
    Quant à Urzupha... Et bien nous nous pencherons sur son cas au prochain épisode. Je n'allais pas étaler son incapacité à se relever, sa haine, ses bobos et tout le toutim sur quarante lignes. Par contre, je me mets totalement à la place de Kar'ath, quel énorme kiff.


    Urzupha colle aux basques de Nargulg. Puisqu'on en parle, l'intéressé a perdu l'avant-bras gauche et l'œil droit lors d'une "randonnée" dans les Rocheuses.

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