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  • Dim 19 Mai - 1:59


    Usant d'une immense épée comme d'une canne de fortune, la silhouette voutée d'un être encapuchonné s'avance au beau milieu de décombres empoussiérées. Tête basse et souffle rauque, le pèlerin aux cornes spiralées avise son environnement avec un respectueux silence, trouvant dans les ruines de la catastrophe des émotions aussi variées qu'extrêmement contrastées.

    Célestia, cité lumière et vestige d'une ère où régnaient dignement les fidèles des véritables maîtres du monde; a tout perdu de la superbe que l'on lui connaît. Ravagée par une horde de diaboliques infidèles extraits des bouches flamboyantes de l'empire du dragon, la ville autrefois dont le nom fut synonyme de ferveur n'est plus que l'ombre d'elle-même; un simple souvenir amené à se perdre dans le temps.

    Seul les bruissement du vol de mouches gourmandes contraste avec le macabre silence de ces plaines rendues désertiques du jour au lendemain. Tout ce qui pouvait être brûlé l'a été, tout ce qui pouvait être pillé a été emporté par la tornade reikoise. Ne reste que de la roche, des cendres et des gravats. C'est un tableau que même le plus vil des hérauts de la maladie trouve abject.

    L'énorme chevalier pose un genou à terre, grattant de ses ongles tordus un sol humide où se mêlent sang séché, boue neigeuse et monceaux de pierre brisée. Aseptisés par les flammes des monstres en armure pourpre, les lieux n'ont même plus la décence d'être propices à la prolifération d'une quelconque bactérie. Les carcasses brûlées s'effriteront comme le roc s'affaisse lorsqu'il est exposé aux courants tempétueux, les cendres des défunts se joindront aux bourrasques et la terre calcinée ne verra plus naître aucun virus, pas même les prémices d'une toux grasse.

    Plus qu'infiniment déçu par une si cruelle perspective, l'unique arpenteur crache un glaviot caustique là où il se trouve puis reprend son exploration; plantant inlassablement sa lame rouillée à terre afin de se fournir, sur ce terrain inégal, un semblant de support fiable. Levant ses yeux englués par une conjonctivité sciemment imposée à son organisme, le fidèle de Puantrus mire d'un air désapprobateur les restes fondus des splendides portes d'argent aux fresques glorieuses et sent son cœur pourri se serrer à la vue d'un tel affront.

    Seuls les Titans ont droit à l'invariable beauté, une somptuosité censée s'opposer avec splendeur à la laideur naturel d'un monde corruptible, fébrile par nature et si prompt à se faire envahir par un pathogène glouton. S'en prendre ainsi à la plus franche illustration de la foi diviniste est une horreur si impardonnable que l'envie de hurler sa rage prend Sublime à la gorge mais il n'en fait rien et se contente, inlassablement, de progresser au sein de l'ultime stèle dressée à la gloire des façonneurs d'univers.

    Immobile face à l'injure infligée au seul véritable culte, Sublime pondère la situation avec intensité. Le portail lui est fermé; en temps normal. Chimère martyrisée pour sa blasphématoire naissance, le monstre ne détient les égards de l'Eglise que grâce à son irradiante foi mais les lieux saints, depuis toujours, lui sont catégoriquement interdits. Malade de curiosité autant que de chagrin, il outrepasse ses droits; foulant un sol carrelé que ses sabots crottés ne sont pas supposés toucher.

    Le paladin dépasse le cadre conçu pour accueillir huit géants, parcourt les galeries noircies par la ruine et la décadence, puis traverse des portes démolies qu'il repousse parfois d'un coup d'épaule jusqu'à parvenir à la dernière salle. Détaillant avec un absolu dégoût le tourment réservé à l'un des plus hauts dignitaires de l'Eglise; il se morfond un instant sur la condition du vieillard crucifié qu'il aperçoit. Lui même traite les païens avec bien plus de sadisme mais rechigne à voir les siens réduits à de telles humiliations. C'est indigne, indigne d'un homme de foi de cette stature.

    Ses pas lourds l'amènent à contourner la statue contre laquelle a été crucifiée cet homme tant adulé mais ses yeux s'élargissent lorsqu'il découvre non pas des cadavres, mais un regroupement d'âmes bien vivantes et tout aussi ferventes que la sienne, de surcroît. Reconnaissant au premier coup d'œil les armures, les ornements ainsi que les parures divinistes, Sublime voit sa surprise se changer en joie fébrile mais ne s'affuble pas d'un sourire pour autant. La situation ne s'y prête guère.

    "Mes respects, compagnons. Ce jour est bien funeste, mais les huit ont eu la clémence de vous laisser la vie sauve."

    Aussi ignoble et purulent qu'à l'accoutumée, l'hybride pestiféré fait néanmoins l'effort des manières et se fend d'une respectueuse révérence tout en écartant sa lame rouillée de son faciès disgracieux. Rangeant celle-ci à son fourreau de cordages usés par le frottement, il prend soin de ne pas trop s'approcher de ceux qu'il ne désire pas infecter.

    "Sublime, Héraut de Puantrus et paladin de la Peste. Certains de vos visages me sont étrangers. Auriez-vous l'obligeance de vous présenter à mon abjecte personne ?"
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  • Dim 19 Mai - 5:15
    C’était fait.
    Le Nouvel Ordre était mort. Et la chienne qui freinait son ambition avec lui. Si la perte n’avait pas été aussi terrible pour tous ceux ayant un jour œuvré au nom des cieux, l’heure aurait été à la joie. Mais dans les veines des Reikois coulait une boue empestant la cruauté et l’avilissement. Comme depuis l’aube de l’humanité, ils s’étaient vautrés dans la destruction aveugle, avaient réduit à néant des éons de travaux, d’écritures et de recherches sans une once de regret. Le blasphème, ici, restait autant un défi lancé aux dieux silencieux qu’à la vie elle-même. Apprendre la nature du massacre et ne pas y réagir relevait de l’outrage aux plus élémentaires des mœurs mortelles. Alors, bien évidemment, après le départ des apôtres de l’anéantissement, les fidèles endeuillés s’étaient mis en chemin. Des êtres encapuchonnés, emmitouflés sous d’épais tissus et de lourdes laines, le dos voûté par le poids insupportable de pertes qu’ils s’efforceraient -il l’espérait- de porter avec abnégation jusqu’à la fin. Des hommes et des femmes frappés de plein fouet par la décapitation de leurs idoles dont les regards impassibles ne protégeraient jamais plus les splendides portes d'argent, elles-mêmes désormais réduites à l’état de ruines partiellement fondues par la chaleur des flammes de l’ignorance.
    Des agneaux perdus. Sans père ni mère. Déjà à la recherche d’un nouveau guide. D’un nouveau but dans cet océan de désolation. D’un phare, vers lequel se tourner.

    Il était arrivé avant eux, bien sûr. N’était-ce pas normal que les ailes d’un ange lui permettent de devancer les mortels pour rejoindre ce qui avait été, pendant tant d’années, le domaine du sacré?
    Les mains tremblantes, l’ancien haut cardinal avait fouillé les cendres, retourné fébrilement chaque briques et tuiles à sa portée jusqu’à ce qu’enfin la première armure noire se dévoile à lui.
    Son occupant - mort comme il avait vécu : au service de son seigneur et maître - Malazach s’en était emparé d’un murmure froid. Brisée, calcinée, l’enveloppe du garde noir s’était animée pour se mettre à genoux face à lui. Dans la mort, des doutes et du ressentiment que son âme si obéissante avait éprouvé dans ses derniers instants - lorsque le conditionnement de son intellect s’était brisé face à la douleur trop vive de l’éviscération - il ne restait plus rien. Son nom, son statut et la colère envers celui qui l’avait abandonné lui et ses quatre-vingt-dix neufs frères à une mort certaine pour couvrir sa lâche fuite, purifiés sobrement par le don de X’orath. Plus servile encore que de son vivant, ses orbites vides s’étaient contentés de fixer l’Ange Noir jusqu’à ce qu’un premier ordre lui soit donné.
    Alors, ses propres gantelets avaient commencé à fouiller les décombres dans l’unique but de déterrer un à un ses frères. Pour que les machinations et maléfices du maître puissent dénaturer leurs morts comme ils avaient jadis corrompu leurs mornes vies.
    Ainsi, ironiquement, l’antique garde noire s’était mise à renaître de ses cendres, exactement comme le phénix qu’elle avait juré pendant si longtemps de protéger.

    Entouré par ses plus fidèles servants, protégé une fois de plus par une centaine de lames, le fils de la Mort avait laissé un sanglot d’excitation franchir le masque de tristesse qu’il ne quitterait plus pour les semaines à venir. Les yeux embués de larmes, ses mains griffues relevant le tissu de ses robes immaculées, Malazach s’était enfoncé dans les profondeurs du temple en gloussant et en pleurant. A la fois dévasté par la destruction de son œuvre et enjoué par le massacre de ses adversaires, il avait peiné à se repérer dans les couloirs calcinés et instables qu’il avait pourtant parcouru si souvent, lorsque la lumière portait encore jusqu’à Célestia.
    Et puis il l’avait trouvé.
    Le “sauveur”. Une statue drapée de suffisance, désormais ornée du cadavre d’un de ses plus dévoués séides. Décapité, sa fontaine asséchée, ses fidèles assassinés de la plus morbide manière, il n’était rien de plus qu’une énième idole souillée, bientôt oubliée de tous.
    Son rire avait jailli de ses lèvres avec une telle force que ses crocs en avaient vibré. A genoux, les mains dans la boue cendreuse, tout en réprimant un nouveau gloussement, il avait -véritablement- prié pour la première fois en plusieurs millénaires de duperies :
    “-Ô père ! Contemplez ce paysage de ruine, sentez la mort qui m’entoure ! Si vous me l’accordez, je m’emparerais de votre nom, l’utiliserais comme une arme pour offrir à ce monde un océan de cadavres. Puisqu’enfin mes ennemis sont tombés et…

    Un éclat, dans l’obscurité. Quelque chose qui heurte son index et qui n’est pas fait de cendres ou de chair.
    Une bague. A l’acier tordu, noirci. L’emplacement de sa gemme est vide mais il le reconnaît pour l’avoir si souvent vu aux doigts d’une petite chose fragile si incroyablement suffisante. Fébrilement, ses mains aux airs de serres se referment dessus pour l’approcher de son visage souillé de sang noir.
    “-Bonjour, Vaera.” Murmure-t-il entre ses lèvres rendues humides par des larmes de joie. “N’ayez crainte, ma chère. Votre rôle en ce monde n’est pas encore terminé.

    Les gardes noirs saluèrent silencieusement les premiers visiteurs des ruines. Au nombre de deux, le couple d’endeuillé fut sommairement accompagné jusqu’à la statue du Sauveur désormais réduit à l’état de mémorial pour pouilleux. Là, dans cette salle souillée de cendres et de graisses fondues, la lumière timide projetée par les flammes d’un feu allumé au fond de la fontaine asséchée projeta autour d’eux l’ombre de grandes ailes de plumes blanches, resplendissantes au milieu de la dévastation. Le Porteur de Peine les accueillit, ses joues encore trempées de larmes mais les bras ouverts, les invitant à le rejoindre dans le chagrin.
    “-Bienvenue mes enfants !” S’exclama-t-il, la voix enrouée par les sanglots qu’il se refusait à laisser éclater ainsi. “Prenez place, je vous en prie. Qu’importe les circonstances, Célestia restera ce qu’elle a toujours été pour les enfants des dieux !”Un soupçon de sévérité se fora un chemin à travers son abattement alors qu’il défiait le destin de le faire mentir. Et puis un regard en direction des nouveaux arrivants adoucit ses splendides traits et le ton de sa voix repris une teinte mélancolique. “Recueillez-vous comme je l’ai fait. Priez pour ceux qui ne le peuvent plus. Bénissez de nouveau le sol consacré de vos larmes…Puisque j’ai bien peur d’avoir épuisé les miennes.
    D’autres vinrent. Parfois accompagnés. Parfois seuls. La garde noire escorta encore de rares élus avant de partir fouiller les ruines, à la recherche de quelques reliques épargnées par les gravats et la colère reikoise. Comme jadis, lorsque les resplendissantes portes d’argent se trouvaient encore en mesure d’empêcher le passage des égarés et des damnés, Malazach se retrouva seul avec les croyants. Mais cette fois, il ne dirigea aucune prière, excepté la sienne. Encerclé par ce dôme de plume blanche que formaient ses ailes autour de lui, l’ancien haut-cardinal diviniste se mit à prier, simplement, parmi ses ouailles. Un brusque accès d’humilité que tous ne pouvaient que comprendre, au vu de la situation.
    Terrassés par le chagrin, l’ange et ses croyants demeurèrent ainsi à genoux autour de la statue du sauveur et du corps crucifié, unis par une souffrance dont le souvenir ne cesserait d’enflammer leurs âmes pour les années à venir. Un moment de plénitude retrouvée, divinement serein…Jusqu’à ce que la créature de Puantrus n'ose se présenter à eux pour éructer des borborygmes à peine intelligibles en exigeant une présentation que Malazach ne lui offrit qu’avec réticence en s’extirpant des ténèbres de la salle pour marcher, une fois de plus, jusqu’à la statue souillée :
    “-Bienvenue à toi Sublime.” Un pseudonyme d'une ironie absurde pour une chose comme lui. De tous les servants des frères de son père, ceux de Puantrus avaient toujours été les plus répugnants. Leurs enveloppes affublées d’un millier de maladie se refusaient toujours à succomber, ce qui faisait d’eux à la fois un blasphème et une bénédiction pour ceux qui vénéraient -ou utilisaient- la mort. Mais faire la fine bouche en ces heures relevait à se presser la pointe d’une dague aiguisée contre la gorge. “Je suis heureux de constater que les envoyés du Renouveau partagent avec nous le deuil du Nouvel Ordre.” Déjà, le fils du monstre, après avoir pris conscience de l’identité de son interlocuteur, s’écrasait au sol pour le saluer.

    Brave bête. Au moins n’aurait-il pas besoin de s’abaisser à la présentation face à elle.

    Dans un sourire radieux teinté de compassion et d’un soupçon de gêne, l’Ange invita la créature à se redresser, prudemment. En conservant une distance de sécurité entre-eux deux.
    “-Si tu le souhaites, tu peux prendre place parmi les endeuillés.


    ✞✞✞ Malazach est Maudit ✞✞✞

    -Les pratiquants du Culte des Ombres et les adeptes du Divinisme le voient comme un ange resplendissant.
    -Les adeptes du Shierak et les athées, eux, le voient tel qu'il est véritablement ; une créature aussi famélique que sinistre.
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  • Dim 19 Mai - 9:52
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    Sancta et ses ruines, le désastre et le malheur avaient sévèrement touché la ville. Aux abords de celle-ci, un refuge pour les croyants avait été érigé. Et ce dernier était menacé par les morts-vivants qui peuplaient encore les alentours de l’ancien bastion. Les terres désolées à perte de vue et les cadavres en décomposition jonchaient le sol, après le passage du paladin. Un ballet macabre où les lames tranchaient, les membres tombaient et le sang giclait, en ne laissant que de la chair putréfiée et des tripes déchiquetées.
    Après avoir tué les créatures décharnées qui gênaient l’évolution des réfugiés, Lodvik rentrait vers Célestia, en compagnie de Valmyria.  

    Son armure et son épée tachées du sang souillé de ces sinistres pantins, il savait que sa lutte n’était pas terminée, tant les horreurs qui peuplaient sa nation restaient nombreuses. Il ne pouvait évidemment pas vaincre les armées des ténèbres à lui seul. Il demeurait debout, faisant face à l’infamie, une fois de plus.
    Il espérait rentrer sur Célestia avant le coucher du soleil, empruntant le chemin sinueux en compagnie de l’elfe. Ce fut là qu’il rencontra trois âmes égarées. Ils paraissaient totalement abattus. Le premier était un guerrier blessé, dont les traits du visage se constellaient en cicatrices déchirantes. Ses épaules alourdies par le poids d’une survie inespérée. À ses côtés se tenait une femme, plus jeune. Son regard était triste et sombre, accablé par le chagrin et la honte. Et le troisième était un vieil homme, bourru mais dont les regrets pesaient également sur son cœur. Le vent de l’exil soufflait sournoisement dans leurs cheveux ternis.  
    Les trois individus brisés se confièrent à Lodvik sur le drame qui venait d’arriver, engageant leur fuite de Célestia. Ils révélèrent le massacre impitoyable et le ravage de la ville sainte. Les reikois venaient d’éliminer le Nouvel Ordre, ainsi que toute personne qui n’avait pas voulu abandonner leur dernier bastion d’espoir.

    « Les cris résonnent encore dans mes oreilles… Je regrette tellement. J’aurais dû rester. Je... » Puis la femme fondit en larmes. Le guerrier posa sa main sur son épaule.
    « J’ai failli mourir et j’ai pris la fuite. Pour la sauver. Je ne pourrais jamais pardonner mon acte. » Sa voix tremblait autant de colère que de chagrin. Il semblait épuisé et à bout de force.
    « Nous n’avons pas voulu nous diriger vers Maël, souillée par le joug du Reike. » ajouta le vieillard.

    Lodvik écoutait en silence, peinant à croire en la véracité des paroles qu’il entendait. Il ne voulait tout simplement pas y croire. Mais son cœur se serra dans sa poitrine, de douleur et de rage. Il sentait le désespoir de ces personnes, la responsabilité de leur souffrance. La désolation régnait déjà en maître sur Shoumei, mais s’attaquer à la terre sainte, haut lieu sacré et préservé des Dieux… Il ne l’acceptait pas. Il niait l’évidence et conduisit les deux hommes et la femme au refuge. Il se sentait perdre pied, il tentait d’agir par automatisme, sans réfléchir. Tout se brouillait dans son esprit. Il quitta le camp, en pressant le pas sur le chemin qui le menait à Célestia.
    Il fut rejoint par Valmyria.

    - « Célestia a été souillée… Profanée par ces chiens de reikois… Leurs mains sont maculées du sang des nôtres. Ils ont osé détruire la ville sainte... » La rage bouillonnait en lui. Mais il devait voir cela par lui-même. Pour réaliser pleinement. Il espérait que les paroles de ces gens ne fussent que calomnies.


    Les flammes avaient dévoré la ville sainte, ne laissant derrière elles que des vestiges carbonisés et des cendres. Lodvik avançait péniblement, presque figé par cette vision d’horreur. Ce qu’il restait des cadavres jonchaient le sol, l’odeur de la chair brûlée et putréfiée flottait dans l’air. La fumée était encore suffocante. Les os brisés, les corps dans des positions grotesques et les morceaux de chair éparpillés dressaient un tableau des plus macabres. Le sang coagulé se mêlait misérablement aux flaques boueuses et nauséabondes. Les insectes grouillaient et se délectaient de la chair morte. Le paladin continuait dans cette horreur, son esprit ravagé par cette vision. L’atrocité dans sa forme la plus cruelle. Sa colère devint viscérale en passant les anciennes portes d’argent. Le liquide poisseux peignait les décombres et maculait le sol de la cité sacrée. Les corps des fidèles étant restés dans le lieu saint gisaient, déchiquetés comme des pantins brisés, abandonnés du reste du monde.

    L’envie de vomir lui brûlait la gorge, tant son cœur semblait brisé et son esprit mutilé comme les corps de ses frères. Les regards vides des sacrifiés paraissaient l’implorer. Ils exigeaient vengeance pour les atrocités commises contre leur peuple et contre leur Foi. Il leur jurait silencieusement de devenir le fléau de ceux qui avaient osé profaner leur terre et leur culte.
    Le paladin de l’Ordre s’agenouilla sur les pavés brisés, s’enfonçant dans la poussière et les débris. Il contempla les statues mutilées des divinités, qui gisaient comme des martyrs décapités. La rage hurlait en son for intérieur, déchirant son âme. Les têtes n’étaient plus là, des trophées funèbres pour les envahisseurs de la ville sainte. La fureur monta en son cœur, à l’idée de cet infâme sacrilège. Son regard brûlait d’une lueur vengeresse et son esprit restait rongé par la colère. Sa respiration était sifflante, il désirait déchirer ses ennemis de ses propres mains, les écraser sous le poids de sa vengeance. Il frappa de son poing sur les pavés de la cité déchue, créant un cratère, il aurait voulu hurler toute sa rage au ciel.
    Il se releva, puisant sa force dans la volonté de détruire les responsables de cette profanation.

    Le chevalier à l’armure bleutée devait aider Valmyria. Cette dernière en proie au chagrin, peinait à se relever et sécher ses larmes. Il avança vers elle, tandis que des figures sinistres aux yeux vides et à la chair pourrissante vinrent les accueillir. Des gardes noirs réanimés qui les entourèrent, obéissant à leur maître. Celui-ci devait être au service de X’o-rath et un soupçon de réconfort gagna le cœur du paladin. Il comprit qu’ils n’étaient pas seuls dans ce cauchemar. Il se laissa entraîner plus profondément à l’intérieur des ruines de l’édifice saint. Une nouvelle scène d’horreur emplie son âme de rage, l’odeur fétide de la mort se répandait dans la salle. Il passa devant le religieux crucifié, son corps suspendu par les crochets rouillés qui s’enfonçaient dans sa chair. Ses membres semblaient distendus, son visage fondu, brûlé par la folie de ses bourreaux.
    Ses bottes foulèrent les flaques visqueuses, attiré par la lumière chancelante de la fontaine. Une parodie sinistre de ce qui avait été jadis, un lieu sacré. Il se jurait de faire payer les coupables, la vengeance pour toutes les âmes perdues de Célestia.

    Un être d’une beauté pure apparut sous la lueur des flammes. Sa peau immaculée, sa silhouette élancée et ses grandes ailes blanches qui révélaient sa nature angélique. Le paladin reconnut Malazach et sa présence ajouta un soutien bienvenu.

    - « Votre Éminence, nous prierons pour les âmes de nos frères et sœur disparus. Et pour Célestia, le symbole de notre Foi et de notre force. Ces ruines ne marqueront pas la fin de notre histoire. » Même si sa voix trahissait sa rage profonde, il fit preuve d’un grand respect pour l’ancien haut-cardinal et inclina légèrement la tête.

    Le shouméien pria en silence, tandis qu’un nouvel arrivant faisait irruption dans la salle. Lodvik observa le paladin de la peste, qu’il reconnut également. Le héraut de Puantrus, aussi ignoble et purulent que d’habitude. Son odeur pestilentielle agressait ses sens. Mais sous cette apparence repoussante, il savait que se cachait un allié redoutable. Ils étaient tous deux paladins et frères dans l’adversité, malgré la répulsion que l’hybride suscitait. Sa dévotion était grande, même si leur cheminement spirituel restait bien différent.

    - « Mes respects, mon frère. » salua l’homme d’armes. « Lodvik, ancien paladin de l’Ordre. » ajouta-t-il, pour celles et ceux qui ne connaissaient pas son nom. « Nous devons nous rassembler, nous unir dans cette bataille contre les responsables de cette infamie. Nous avons besoin de toutes les forces disponibles pour venger tous ceux qui sont tombés. » l’ancien chevalier n’avait qu’une colère froide dans le cœur, seuls ses désirs de massacre animaient son esprit brisé.

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  • Dim 19 Mai - 11:06



    Une énième mission avait été menée à bien par le duo de divinistes. Purifiant les alentours de Sancta, et plus particulièrement du Refuge de la Plume, ils avaient permit à d'autres shoumeiens d'obtenir un peu plus d'espoir en ces heures sombres. Dans une rage purificatrice, la lame brillante de Lodvik avait renvoyé les morts dans leurs tombeaux tandis que Valmyria avait usé de son feu purificateur pour purger leurs âmes. A présent, l'heure allait être au retour, au repos. Epuisée par leur œuvre commune, l'elfe n'était pas directement partie, elle s'en était allée au refuge pour se reposer un peu et soigner quelques blessures chez les croyants. Une pause, fébrile, mais qui lui permettrait de rapidement venir retrouver le paladin afin de prendre la route avec lui, et de regagner la cité Sainte. Mais, ce qui aurait dû être un retour agréable, une promenade salvatrice vers une ville bénie, se mua en de sombres révélations et une angoisse insidieuse. Des "rescapés", venus directement de Celestia racontèrent leur malheur, et, une fois au camp, s'effondrèrent presque instantanément sous le poids de leur chagrin. Valmyria n'était pas femme à accepter l'évidence aussi facilement. Elle se refusait de croire que les portes d'argent étaient tombés face à l'infâmie reikoise. Qu'Aurya avait laissé faire. Que les Huit avaient accepté silencieusement le massacre de leurs suivants. Quittant à son tour le camp, la prêtresse retrouva rapidement son ami et compagnon de route. Elle l'écouta, toujours silencieuse, alors qu'il l'informait de la situation plus en détail. Qu'elle sentait la rage bouillonnante en lui. Et, d'une certaine façon, il parvint à transmettre cette même colère à l'oreille pointue.

    Serrant son catalyseur de toutes ses forces, faisant pâlir les jointures de ses doigts, l'elfe n'en revenait pas. Laissant courir ses yeux azur sur la cité sainte souillée, elle ne pouvait se résoudre à comprendre ce qu'elle voyait. Une terre bénie, épargnée de l'ancienne guerre et de la colère de leurs Maitres... Aujourd'hui réduite en cendres. Souillée. Massacrée. Marchant silencieusement derrière Lodvik, Valmyria se senti disparaitre. Chaque cadavres calcinés. Chaque restes ensanglantés et souillés... Chaque statues violentées... Une horreur exposée au jour et aux vivants. Une marque indélébile qui s'imprimait dans le cœur de la prêtresse qui ne parvenait pas à rationaliser ce que ses yeux observaient. Rapidement, ces derniers se gorgèrent d'eau et commencèrent à faire courir sur ses joues pales des rivières salées qui ne se stoppaient plus. Dans des sanglots silencieux, l'elfe avançait comme un pantin désarticulé, réalisant à peine toute l'horreur qu'elle apercevait. Ils passèrent alors enfin les portes, et Valmyria manqua de défaillir. Comment pouvait-on infliger cela à leur dernier refuge ? Au dernier endroit où les âmes égarées pouvaient venir se recueillir sans craindre les réprimandes de la nation du dragon ? Devaient-ils être aussi sauvages que des bêtes errantes au point de ne pas accepter la différence des autres mortels et leur foi ? L'incompréhension. Mêlée au chagrin et à la rage.

    S'écartant doucement de son compagnon, la prêtresse marcha dans le sol boueux et sanglant. Ses prunelles bleutées, larmoyantes, vinrent trouver les restes calcinés et écrasés de ce qui ressemblait à un groupement d'enfant. Leurs corps, assemblés hasardeusement ensemble, démontrait toute l'inhumanité de l'acte qui avait eu lieu. Sur leurs ossements ensanglantés, on pouvait voir les traces affreuses de crocs s'étant repus de la chair des croyants. Une énième preuve d'actes abjectes, barbares. Tombant à genoux dans la neige salie, la prêtresse attrapa une poupée de chiffon démembrée et tâché d'un carmin révélateur. Fixant cette dernière, Valmyria sentit quelque chose se briser en elle. Son âme, morcelée par le spectacle morbide auquel elle faisait face, venait tenter de recoller les morceaux d'une foi violée. Les sanglots se muèrent en une lente agonie verbale et accompagnée de nouvelles larmes. Tordue sur elle même, la prêtresse était brisée. Tout ce qu'elle croyait. Tout ce pourquoi elle s'était battue depuis tant d'années... Tout cela était à présent recouvert de cendres et de flocons moqueurs. Laissant la poupée glisser de ses doigts fins, l'elfe vint passer ses mains contre ses tempes tendit qu'elle se mettait à hurler toute sa détresse. Jamais, de sa longue vie, elle n'aurait pensé voir telle atrocité. Telle violation de ce qu'il y avait de plus saint. Ses doigts grattèrent, frénétiquement, cherchant à tirer sur sa chevelure dorée comme si la douleur lui permettrait de revenir s'ancrer à cette réalité atroce. Puis, ses ongles vinrent à leur tour tracer des sillons dans ses pommettes, permettant aux larmes salées de venir passer dans des sillons rougeoyant.  

    Recroquevillée sur elle même, la prêtresse se sentait partir. Elle perdait la raison alors qu'elle revoyait les visages des bambins qui couraient il y a peu autour d'elle, enjoués. Elle revoyait leurs sourires, leur joie dans l'adversité. Elle repensait aux petits animaux de lumières qu'elle avait invoqué pour eux, dansant autour des petits comme une invitation à la félicité. De ces sourires, de cette joie... Il ne restait aujourd'hui plus rien. Que la Mort. La Mort et la blasphème. Entrouvrant les yeux, Valmyria observait de sa vision trouble le visage d'un enfant en particulier. Un petit rencontré autrefois dans un refuge proche de Celestia. Qui avait connu les horreurs qu'une forteresse de parjures infligeait à son refuge. Elle l'avait guidé, elle avait réussit à convaincre ses parents de marcher jusqu'à la cité sainte. Elle les avait envoyés là... A la mort... Sa gorge laissa alors sortir un flot de bile qui vint s'écraser contre la poupée de chiffon qu'elle avait laissé plus tôt. Tordue dans cette posture atroce, les bruits qu'elle faisait étaient aussi inhumains que déchirants. Tout ce qu'était Valmyria venait d'être violé. Tout ce en quoi elle croyait avait été balayé par le feu et le sang. N'en avaient-ils pas déjà assez fait ? N'avaient-ils pas déjà assez souffert qu'ils furent obligés d'à nouveau connaître le désespoir et la désolation ? Était-ce la volonté de leurs Maîtres qui utilisait la ville sainte pour leur rappeler que leur inaction avait conduit à tout cela ? Était-ce un moyen de prouver que ce monde corrompu ne connaissait que la violence et le chaos ?

    Sentant des mains gantelées saisir ses épaules, l'esprit brisé de l'elfe se restructura en reconnaissant la carrure qui cherchait à la remettre sur pieds. Elle ne put parler, remercier le paladin. Ce dernier, elle le devinait, devait être habité par tout autant de rage qu'elle ne l'était de chagrin. Elle sentait en lui un réconfort inattendu. Alors, grâce à lui, elle put sortir un peu de cette spirale de démence. Elle put marcher à ses côtés, bien que prisonnière d'une torpeur et d'un silence mortifère. Ils furent ensuite accueillis par des êtres réanimés aux armures d'ébène. Des servants de X'O-rath, très probablement. Valmyria n'y fit pas réellement attention, plongée dans ses propres pensées déchirées. Pourtant, la présence de ces soldats étaient révélatrices. Ils n'étaient pas seuls. D'autres assistaient à la ruine de Celestia. Ils furent alors entrainés plus profondément dans l'enfer sacré, découvrant toute la profondeur du sacrilège qui avait eu lieu. Le prêtre crucifié, la fontaine souillée... Une odeur fétide et abjecte. Puis, enfin, une figure sacrée se dégageant de l'horreur. Si elle reconnut les traits divins de Malazach, Valmyria avança fébrilement dans sa direction. Toujours muette, la blonde vint finalement s'effondrer contre le cardinal. Ses mains agrippèrent le riche tissu de ses vêtements alors que de nouveau de grands éclats de larmes se mirent à couler sur ses joues. Outre les mots de l'être sacré, l'elfe sentit son cœur se remplir d'une nouvelle ferveur. L'un des enfants divins était là, pour eux. Une âme aussi pure venait démontrer sa peine et les invitait à la piété. Elle griffonna quelques longues minutes les vêtements de Malazach tandis que Lodvik offrait quelques mots à leur hôte et commençait une prière silencieuse. Valmyria, elle, demeura ainsi prostrée contre celui qui incarnait la figure divine. Elle le lâcha finalement, réalisant le malaise qu'aurait pu ressentir l'ancien haut-cardinal avant de se tordre de nouveau dans une posture de prière maladroite. Peu à peu, elle le sentait, son chagrin se muait en quelque chose de plus radical. De plus froid. Les larmes coulèrent encore, incapable de s'arrêter. Mais les gémissements plaintifs se turent, laissant de nouveau place au silence. Finalement, l'elfe commença à se relever doucement, les mains toujours jointes dans une forme de prière zélée. Son visage, aux yeux rougis par le sel et les joues creusées par ses ongles seraient des témoins suffisamment parlant de toute la peine qu'elle endurait. Il fallait qu'elle prenne exemple sur Lodvik, sur le paladin. Qu'elle soit forte. Car elle ne pouvait plus se permettre la moindre faiblesse.

    De nouveaux individus firent ensuite leur apparition, guidés par la garde noire ou leur propre solitude. Observant ces derniers, Valmyria reconnut l'aura pestilentielle de Sublime. Le paladin de Puantrus était là et malgré sa forme dégoutante, il apparut aux yeux de l'elfe comme un réconfort inattendu. Plusieurs paladins étaient présents. Des êtres guidés par la Foi véritable et les paroles des Dieux. Un ange magnifique, porteur de la Volonté de ses parents.. Malgré toute l'horreur du tableau, les méritant étaient toujours là. Quittant sa position pour avancer doucement vers le fils de la Maladie, la prêtresse leva doucement une main comme si elle s'apprêtait à le toucher, se ravisant à la dernière minute pour simplement demeurer à distance raisonnable du bouquetin empesté.

    - Valmyria... Prêtresse des Huit...

    Sa voix était encore tremblante, hésitante. Mais les mots parvenaient enfin à sortir de sa gorge nouée. Se retournant et repartant pour se poser aux côtés de Lodvik, la blonde laissa ses yeux azurs percer au travers du voile noir qui masquait partiellement son visage et qui plus que jamais était un symbole évident du deuil qu'elle portait. Les mots du paladin l'accompagnant résonnèrent en elle avec une force nouvelle. Avec une rage communicatrice qui commença à alimenter la fanatisme grandissant de la prêtresse. Une volonté de purge et d'ordalie particulièrement violente, qui s'engouffrait dans le ravin béant qu'avait creuser le chagrin dans son coeur.

    - Nous devons tous les purger... Leur offrir les mêmes cendres qu'ils ont offert aux nôtres.

    Joignant les mains, son catalyseur avait été laissé quelque part dans le bâtiment en ruines. Mais peu importait, car déjà on pouvait voir danser au bout de ses doigts quelques flammèches aux lueurs d'argent.  




    L'Aube du Chaos [Divinistes] 7IrXhsP

    " Que les flammes de leur volonté permettent aux cendres de ce monde de faire renaître les âmes impures. "
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  • Dim 19 Mai - 15:30

    Il était une fois, au-delà des Hommes, loin du Monde, tout près des Cieux, Célestia. Célestia, insolente de grâce, resplendissante beauté, la capitale diviniste tutoyait les étoiles et les couchers de soleil. Ville chérie des Titans, placée au plus proche d’eux. Ici, les aiguilles des boussoles s’affolaient, comme s’il s’agissait de repousser toutes les folles idées de conquête…

    Un effroyable fracas se fit entendre, sans pour autant tirer l’Ange de sa transe. Dans ses songes, son souvenir se teintait de pourpre, tandis que Célestia tombait, ensevelie sous le sang, l’horreur et les débris. Les dalles de marbre blanc se jonchèrent de cadavres sous le regard attentif d’une observatrice silencieuse, fantomatique. Devant elle, à ses pieds, tomba un fidèle—la poitrine arrachée, encore gargouillante de vie. C’était la première fois, depuis qu’elle s’était avait reposé le pied sur le Monde, qu’elle “rêvait” pour de vrai. À son réveil, elle n’était pas parvenue à réfréner le sourire sur ses lèvres, manifestation tangible de sa toute récente condition : l’Ange était transfigurée d’une réjouissance pernicieuse, face à ce qu’elle pensait être le début d’une nouvelle Ère.

    Elle y voit le commencement d'une nouvelle histoire. Un premier coup de silex—et la gerbe d'une petite étincelle. Oui. C'est là l'aube Nouvelle Ère, riche de promesses pour les princes des Titans et leurs fidèles.

    Alors, Siame avait abandonné momentanément son église refuge de Maël pour se rendre à Célestia—laissant à ceux qui l’avaient rejoint dans sa mission, la tâche d'accueillir les réfugiés qui feraient le chemin inverse. Il fallait qu’elle voie ça de ses propres yeux. Bien sûr, que le Nouvel Ordre soit tombé était une véritable tragédie pour les divinistes restant – et elle savait que la foi était particulièrement difficile à entretenir chez les fidèles, depuis la dernière guerre – mais le saccage de Célestia ? C’était un symbole que nul présent sur les Terres du Sekai ne pouvait ignorer. Un nouveau vent se levait et l’Ange se sentait comme dans la peau d’une enfant armée d’une toute petite allumette enflammée : une enfant à qui l’on vient de montrer quelque chose à brûler…

    Quand elle posa un premier pied sur le sol lavé de boue et de sang, et une unique larme heureuse – sans sanglot – roula le long de sa joue. Dans un Monde comme celui-ci, la guerre n’avait pour définition que d’être inéluctable. Même les Titans repoussés, l’Homme ne s’arrêtait jamais réellement. Tout autour d’elle, le Cœur de la Foi battait encore, agonisant—drame de pulsions aussi conquérantes que profanatrices d’une nation et  pourtant terreau fertile de quelque chose de plus grand à venir. Siame ne pouvait s'empêcher de se sentir aussi scandalisée qu’émue. Elle mâchouilla l’intérieur de sa joue, balancée entre l’indignation morale, rageuse, qu’elle éprouvait, et la réjouissance furieuse de ce que cela signifiait. De l’extérieur—elle était ce qu’elle avait (finalement) toujours été face aux autres : une statue de marbre—trop pudique, trop incapable de démontrer la moindre émotion en public. De l’intérieur, une colère jubilatoire lui giclait par tous les pores, prête à dénoncer tous ceux qui avaient osé profaner les icônes de ses Maîtres, laissant derrière eux autant d'exemples de leur barbarie sans nom et de ce qu’il existait de plus odieux dans ce Monde. Tout autour d’elle, l’Ange ne voyait que des corps martyrs et martyrisés—tombés uniquement pour venir élever les certitudes à venir.

    Le vol d’un aigle ombragea son visage, avant qu’elle ne s’avance au-delà des portes. Elle repensa durant un instant aux longues après-midi à surplomber le temple et ses icônes, en compagnie de sa sœur. Il n’en restait aujourd’hui que des ruines fumantes et des Hommes, rescapés, en train de piétiner les décombres, de déambuler à travers les vestiges à la recherche d’un dernier espoir.

    Ce n'est que lorsque les larmoiements d’une elfe lui parviennent, qu'elle s'arrache à sa contemplation. Cette dernière s'agrippe à un homme comme si sa vie en dépendait…—Non, pas un homme.

    Malazach, murmure-t-elle en son for intérieur, restant en retrait. Évidemment.

    Cette peste n’aurait crevé pour personne d’autre. Comment le lui reprocher ? Siame n’y aurait pas songé une seule seconde. À vrai dire, elle était presque heureuse de le revoir, même parmi l’horreur du tableau qui les entourait. L'Ange avait attendu, dans le silence et le respect, la fin de la prière avant de s’avancer dans le temple. Se déroulaient sur son chemin les statues des Huit, raccourcies et tombées. Ce ne fut que lorsque son regard se posa sur celle d'Aurya, qu’elle perçut son cœur gonfler – malgré elle – et sa lèvre tressauter comme le prélude d’un sanglot à venir, qu’elle ravala presque aussitôt. Il se coinça dans sa gorge. La colère qui s'éveilla alors dans sa poitrine était un peu différente de ce qu'elle avait ressenti jusque-là : elle eut l'envie de se jeter dans les bras de cette mère—à qui elle en voulait profondément de l’avoir condamnée, à qui elle en voulait pour tout ce qui lui est arrivé. L’Ange réprima le besoin de la secouer : pleurer sa rage et sa haine—seulement attisées par l’amour qu’elle lui voue. La vue de sa Maîtresse, déchoyée de son socle, de sa grâce et de sa beauté, lui est insupportable. D’un revers de manche, elle chasse les larmes qui menacent d’inonder son visage et pose les deux genoux à terre. Elle éprouve le souvenir lointain de la cire qui vient lui caresser la nuque, et se penche en avant, jusqu'à ce que ses lèvres rencontrent le sol vicié de péchés. Il y a des choses qu’on ne peut pas tuer... Elle sent sa volonté vibrer sous ses genoux écorchés, sous le bout de ses lèvres, une pulsation écarlate qui vient relever lentement, le marbre de sa Maîtresse. Les autres se relèveront aussi, et avec eux, les torches et les croix. Mais plus tard…

    Pour l’heure, il s’agissait de rencontrer ceux qui se sont rassemblés. Elle les salue à son tour, autant ceux qu’elle connaissait et ceux qu’elle ne connaissait pas encore.

    Siame. De titres respectables, lesquels avaient-elle à donner ? Mère, comme on l’appelait désormais, au sein de l’église ? Enfant et guerrière d’Aurya (évidence, même sans ses ailes) ? Prophétesse (de quoi ?) ? Elle se contenta d’ajouter : disposée à aider.

    Son regard se posa sur les hommes de la garde noire, tout juste réveillés par une magie qu’elle attribue à son ancien mentor, vers qui elle incline subrepticement le menton en guise de respect.

    J’imagine qu’il y a certaines choses qui nécessitent de mourir avant de pouvoir renaître, commente-t-elle, et sa voix n’est qu’un murmure partagé entre noirceur amère et le bruissement d’une page en train de se tourner.

    Son regard se pose sur Lodvik, qu’elle reconnaît aussitôt et lui prend l’envie de venir cueillir la colère qu’elle croit voir bouillonner en lui, muée par les nouveaux événements. Voilà, voilà, songe-t-elle, en mémoire de leur rencontre et des visions qu'ils ont un jour échangées. Le changement opéré en lui suite au massacre – injuste, puisqu'il fallait que ce soit le cas – n'avait eu que pour effet de le sublimer. Il n’en était que plus resplendissant. En lui, la lumière dorée de l’été laissait place à celle – plus froide et dure – de l’hiver. Pour la Prêtresse au côté du paladin, elle a un très fin sourire, – sombre, respectueux, encourageant –devant la flamme qui danse capricieusement sur le bout de ses doigts.

    Il avait fallu qu’une odeur étrangère, verte, se répande jusqu’à elle pour venir souiller la beauté du chagrin partagé. Sa gorge se tord d’indignation devant la créature qui se tient à leur côté, comme l’un d'eux. Elle sent quelque chose en elle poindre et vriller—elle qui avait été programmée pour détruire chaque immondice pullulant le Sekai. Elle réprime l’envie de se jeter sur elle, avec la même ferveur que celle qui l’a prise devant sa Maîtresse, et ses yeux de silex se plante dans la pourriture des siens. Siame déglutit douloureusement, ravale ses instincts, qui gambadent un instant dans chacune de ses vertèbres avant de s’épuiser.

    Tu ne devrais pas être là. Sa voix est piquante, mauvaise, et ses mots ne lui sont offerts qu’à lui. Tu ne devrais même pas exister. Nos Maîtres nous ont destinés à nous opposer sur ces Terres, et je ne peux ignorer ce que je suis censée accomplir. Ils étaient là, rassemblés l’un devant l’autre, Beauté et Laideur, les deux faces d’une même pièce. Mais je crois qu’au vu des événements, il s’agit de remettre notre guerre naturelle à plus tard. Les autres disent vrai : il est l’heure de rassembler nos forces. Puisse les lumières de nos Maîtres respectifs guider nos pas.

    Et l’Ange d’Aurya avait cillé insensiblement devant la bête. C’était une trêve seulement. Fragile, mais nécessaire.

    Bien que je n’ai jamais été affiliée à votre Ordre, je partage votre peine. Elle marqua une courte pause, l'amabilité glacée par les restes de la boucherie – qui avaient été pour les sauvages sanguinaires responsables un magnifique feu d'artifices de boyaux et de cellules grises – les accablant tous. Mais plus encore vos envies de vengeance. Les crimes qui ont eu lieu ici ne peuvent rester impunis. Que les reikois aillent se faire foutre. Ils avaient eu leur chance, et ils avaient fait l’erreur de laisser derrière eux des survivants. Nous accueillons en ce moment à Maël ceux qui ont choisi de s’y rendre, malgré la présence de l’armée reikoise dans la cité. Là-bas, la foi vacille encore dans le cœur de nos fidèles, mais le chagrin éprouvé par le massacre de la Ville Sainte ravive doucement l’étincelle endormie.


    CENDRES


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  • Lun 20 Mai - 14:14
    Sublime voit apparaître depuis les ombres une figure si extraordinaire qu'elle contraste splendidement avec la noirceur ambiante du macabre décor. Le porteur de tous les maux écarquille les yeux avec une absolue stupeur, figé par la perspective d'une si divine apparition. Après un instant de flottement et d'hésitation, le paladin se jette à terre si vite que ses cornes alambiquées viennent heurter le sol. Profondément altéré par l'idée de faire face à celui qu'il n'est même pas digne de voir, le monstre se confond en excuses et tâche au mieux de réparer son immense erreur :

    "Je vous implore de me pardonner pour mon impudence. L'humble bête que je ne suis ne devrait pas vous infliger le déplaisir d'avoir à poser vos nobles yeux sur ma silhouette pourrissante."

    Avec une clémence ainsi qu'une bienveillance indéniable, l'Ange formidable agite les volutes légères de ses manches, ce qui attire l'oreille de la créature blasphématoire par essence. Les globes oculaires cernés de rouille organique s'ouvrent encore plus grands quand le paladin de Puantrus constate qu'il n'est pas puni mais qu'au contraire, il reçoit de la part du Cardinal une invitation à se recueillir aux côtés des dignes et des justes. Joignant ses mains avec une palpable émotion, l'hybride agenouillé avec déférence manque de pleurer de joie mais parvient néanmoins à se redresser tout en conservant un semblant de contenance, avant de chaudement remercier l'être à la bonté impensable :

    "Vous êtes si bon, même avec les infames. Votre magnanimité suffit à elle seule à amoindrir l'étendue de mon chagrin, Saint Cardinal."

    Il prend appui sur une paume encrassée de cendre et se relève entièrement. Ses sabots claquent contre le sol et même s'il détient l'autorisation de Malazach pour se rapprocher des autres fidèles, il conserve avec eux la distance imposée aux pestiférés et aux monstres. Lodvik, tout aussi impérieux et grandi par la splendeur qu'à son habitude, lui adresse des salutations qu'il rend par respect :

    "Ta présence m'évoque celle du soleil levant, Lodvik. Ta lumière a toujours su guider les paladins sur les sentiers menant à la réussite. Nous ne sentirons ni la chaleur étouffante des combats, ni la froideur mordante née de la faim tant que tu te tiendras aux côtés des justes."

    Et comment oublier Dame Valmyria, trésor parmi les trésor. Goutte de beauté dans un océan de souffrance, la voir si profondément endeuillée constitue une torture insurmontable. L'hôte de la Peste aurait sans doute posé sur sa frêle épaule une main se voulant rassurante, si cela bien sûr ne présentait pas de significatifs risques d'infection. A la place, il offre sa sollicitude par une brève révérence qu'accompagnent quelques mots de soutien :

    "Nous leur ferons payer, prêtresse. Il n'y aura pour eux nulle auberge où se restaurer et pas même un point d'eau pur pour calmer leur soif. Je vous fais le serment, madame, qu'ils ne connaîtront bientôt que la décrépitude et l'effroi."

    Une annonce bien funeste, une promesse apocalyptique qu'il effectue avec soin et retenue malgré des pulsions bien plus féroces et perverses. C'est au tour d'une nouvelle venue de prendre la parole et ses mots, bien moins agréables à entendre que ne le sont les autres, animent chez Sublime de belliqueux instincts. Il tourne la tête en direction de l'adoratrice d'Aurya qui l'observe avec suffisance et mépris. Un grondement agite sa truffe recouverte de morve mais du fait de l'émotion du moment, il garde son calme et accepte silencieusement la trêve offerte. A moins que...

    "Ma pauvre amie. Sont-ce les païens qui vous ont délesté de vos ailes ? C'est une faute impardonnable. Nous leur infligerons mille tourments en votre nom..."

    Non, vaniteuse créature. La guerre intestine entre laideur et splendeur ne s'arrête jamais. Une quinte de toux sifflante vient néanmoins interrompre l'amorce de conflit. Sublime met de côté l'affront pour se recentrer sur celui qui devient naturellement leur guide. Osant enfin croiser le regard du Saint héritant sa clairvoyance du divin, l'homme-chèvre s'adresse à lui avec tout le respect dont il est capable de faire preuve :

    "Cardinal ? Quels sont vos ordres ? Comment laver l'honneur des nôtres ?"
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    qui suis-je ?:
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  • Lun 20 Mai - 17:59
    Pourquoi fallait-il toujours que ces damnées poupées de chairs franchissent le pas en allant jusqu’à le toucher ? De toutes les énigmes inhérentes à l’humanité, celle-ci restait la plus insolvable, pour lui. Elfes, humains même les drakyns…Tous ne semblaient vivre que pour la désagréable notion de contact. Plus ils étaient désespérés, dans l’urgence, plus la dureté de la vie venait rappeler à leur esprit étriqué que mortalité impliquait une fin prochaine, et plus ils en avaient besoin. Des enfants éternels, cherchant à se blottir contre un substitut de géniteur au premier frisson. Ce que ses pairs trouvaient jadis attendrissant de bêtise, l’Ange Noir préférait en éprouver un dégoût viscéral.
    Mais une armée ne se constituait pas en chassant les premiers volontaires.
    “-Allons, allons.” Souffla-t-il, un sourire tendre se glissant sur ses traits d’une impossible beauté. Alors que ses mains venaient effleurer l’épaule de Valmyria pour l’encourager à se relever, son sérieux sembla momentanément tomber sous les assauts d’une nouvelle vague de mélancolie et c’est avec les yeux embués de larmes que le haut cardinal endeuillé continua : “Les huits ne nous ont pas rappelé à eux en ce jour maudit pour une raison. Ils ont un plan pour nous tous. Je peux le sentir.
    Que dire d’une telle assemblée? Paladins et prêtresse des dieux, justiciers et tortionnaires se recueillant tous ensembles, presque main dans la main, la même lueur revancharde brillant dans chaque regard… Bien sûr que cela ne pouvait qu’être un nouveau schéma divin, il se refusait à croire que les Reikois soient, à eux seuls, les responsables d’une nouvelle vague de fanatiques avides de vendetta.
    Les mains levées dans un signe de paix, la bouche entrouverte se préparant déjà à murmurer des paroles réconfortantes -intimant au repos plus qu’à l’action- à l’intention du fier Lodvik, l’Ange Noir ne pris conscience de la présence de l’estropiée que lorsque sa voix au ton si froidement chirurgical murmura quelques mots de va-t-en guerre destinée à l’assemblée endeuillée.
    Toujours pas d’ailes, pensa Malazach en attribuant à son ancienne apprentie le même sourire triste et entendu qu’il avait destiné à tous les autres agneaux perdus de la pièce. Bien sûr, elle aussi sentait venir l’heure du renouveau, l’occasion de retourner la situation à leur avantage, sans quoi l’envoyé de Puantrus aurait déjà souffert de son ire. Parmi ce champ de nouvelles têtes et de connaissances lointaines, découvrir la présence d'une autre immortelle en ces temps troublés -si meurtrie soit-elle - avait quelque chose de presque réconfortant.
    D’autant que celle-ci gardait en son cœur noirci par l’orgueil et cinq mille ans de pénitence forcée assez de ressentiment pour que Malazach n’ait pas à craindre de sa part un sursaut de bienveillance à l’égard des incroyants.
    “-N’est-ce pas un peu tôt pour déjà parler de marcher sur le Reike ?” Souffla-t-il en s’efforçant d’ajouter un semblant d’humour dans sa voix malgré les circonstances. “L’heure de la punition viendra, mais il y a bien des choses dont nous allons devoir nous entretenir avant cela. Les fidèles doivent s’unir, une fois, pour répandre la sainte parole partout en Sekaï.
    Avec le temps passé au milieu des agneaux du Nouvel Ordre, son esprit avait fini par totalement balayer le moindre souvenir de cette période trop lointaine où les agneaux ne suivaient pas simplement docilement ses commandements... aussi l’Ange Noir, sous ses traits sublimés, parlait d’une voix à la fois sereine et dure. Ce n’était pas tant qu’il s’attendait à ce qu’on l’écoute mais plutôt que sa place de Haut Cardinal impliquait un devoir, celui de rompre le silence pour conseiller, prévoir et prophétiser en temps de crise. Ne pas intervenir, maintenant, laisser sa place à la réflexion personnelle, et aux remarques des moins méritants aurait été contraire aux principes de jadis.
    Ces mêmes principes qui…Avaient fini par les amener ici, au milieu de ce charnier que seuls ses propres monstres aux airs de gardiens pouvaient encore considérer comme un refuge approprié.
    “-Excusez-moi mes enfants.” Dans un exercice d’une rare humilité, il baissa humblement la tête, les sourcils froncés, s’admonestant lui-même pour cette faute d’orgueil, commise auprès de ceux qui étaient venus se recueillir auprès des restes de son ordre. “J’oublie que…Le Nouvel Ordre n’est plus.
    Et qu’avec sa mort, ma parole n’a plus la même valeur. Mais un simple regard en direction des innombrables révérences qu’on lui attribuait presque machinalement lui indiquait que cet état de fait n’était pas destiné à s’inscrire durablement dans le temps.
    Les armures sombres et calcinées de la Garde Noire apparurent de parts et d’autres de la salle de recueil tandis que ses différents occupants commençaient à échanger entre eux. Des fentes de leurs casques, les morts assujettis observèrent les vivants promettre une sainte vengeance à celui qui avait abandonné Célestia à la ruine, rendus indifférents à une si cruelle ironie par le don du faucheur à son fils retors. Bientôt, tout autour de la statue dénaturée, un cercle de lames et de boucliers se forma dans une démonstration de discipline bienvenue au sein d’un tel désordre. Pas un seul des endeuillés ne s’en inquiéta, puisque tous savaient que la Garde Noire protégeait les séïdes des dieux.
    Et puis l’horrible gueule de Sublime articula les mots que le maître des morts attendait.

    “-Mes… ordres?” Sa voix se mit à tressauter sans véritablement se briser. L’une de ses mains graciles alla se porter à sa bouche tandis qu’un sourire gêné venait s’inscrire sur ses traits que même la fatigue et le chagrin ne pouvait priver de cette indicible beauté.
    D’autant que jamais la peine n’avait aussi peu eu d’emprise sur lui qu’à cet instant. Plus de Seagan, plus de Vaera, plus de Nouvel Ordre pour freiner son ambition, pour “couper la poire en deux” et encourager les fidèles à la modération.
    Quelle glorieuse réussite cette fameuse “modération”, vraiment. Il suffisait de voir les murs du temple couverts de cendres pour s’en rendre compte. Quelles éloquentes et bienséantes stupidités cette salope de Vaera aurait bien pu vomir en cet instant, si leurs rôles avaient été inversés? Se serait-elle encore une fois auto-persuadée que l’heure de tirer sa lame de son fourreau n’était pas encore venue? Aurait-elle osé dire que “établir un dialogue avec la république” s’avérait être la solution la plus logique, la plus censée? Ces lâches obnubilés par le profit les avaient regardé mourir et perdre cinq millénaires de connaissances, seuls, dans les montagnes, brisés et assassinés par les plus grands bouchers que cette terre ait jamais connue. Et ils l’avaient fait, comme de coutumes, en comptant négligemment leurs pièces d’or, tels les dragons de jadis.
    “-Suis-je seulement encore digne d’ordonner après ce drame, mes enfants?
    La question ne se posait pas vraiment. Personne, parmi eux, n’avait jamais dirigé de cellules militantes religieuses. Et personne ne savait mieux que lui comment éviter la destruction pure et simple, pour continuer la Longue Guerre contre les incroyants.
    Mais alimenter l’illusion d’un choix permettait de mieux limiter ceux des agneaux.
    “-Je n’ordonnerai rien…Absolument rien…Avant que nous n’ayons tous décidé, ensemble, de mon rôle au sein de ce nouveau chapitre.” L’éclat de ses yeux verts s’en alla étreindre chaque membre de l’assemblée durant de longues secondes, imposant à tous une pause dans ses dires que personne ne sembla désirer troubler. “Car n’en doutez pas, un nouveau chapitre s’ouvre à nous.” Un discret coup d’oeil faussement respectueux du côté de l’évèque Tsarmath, crucifié sur le torse de ce sauveur dont il avait tant aimé lécher les bottes, et ses lèvres se tordaient dans une grimace censée évoquer un chagrin péniblement refoulé : “Et si c’est avec plaisir que je me tiendrais à vos côtés pour punir les apostats, les infidèles et les mécréants.” Une haine viscérale mais juste se matérialisa dans son regard. Sa peau se froissa dans une grimace de dégoût plus que de rage à l’égard des Reikois et les morts vivants frappèrent leurs lames contre leurs boucliers à sa vue. “Je ne peux endosser le rôle de cardinal que si les fidèles me l’accordent. Que si vous tous… Les premiers à être venu soulager ma peine en partageant mon deuil. Me l’accordez.
    Il ferma les yeux et attendit que cette annonce fasse son effet. Et alors que les plus enjoués commençaient déjà à alimenter l’incendie que l’Ange Noir espérait bien relâcher sur le monde des incroyants, ses deux mains allèrent délicatement refermer celles que Valmyria maintenait ouvertes pour alimenter les flammèches magiques dansant au bout de ses doigts fins.
    “-Mais je vous en conjure. Car si je ne puis décemment ordonner quoique ce soit, les dieux m'en soient témoin, je peux encore prodiguer quelques conseils : Qu’importe votre décision me concernant. Ne sacrifiez pas vos vies en vous lançant immédiatement dans une croisade vengeresse. Si la Longue Guerre doit reprendre, ses campagnes devront se faire de manière froide, calculée.” Par-dessus l’épaule de Valmyria, le Porteur de Peine croisa l’argent du regard de l’estropiée. Quelque chose la perturbait. Quelque chose qu’il devinait être en rapport avec la puanteur d’un certain paladin de la pestilence.“Nous devrons abandonner les vieilles rivalités. Rester unis sous l’étendard des dieux, quoiqu’il advienne. Il en va de notre survie.” Sans lâcher les mains étrangement froides de l'elfe, son attention porta sur Lodvik et l'envoyé de Puantrus. "Chacun d'entre-vous est trop précieux pour se laisser consumer par la rage. Nous aurons besoin de hérauts à la poigne de fer tels que vous, Lodvik, pour répandre la sainte parole auprès de ceux qui doutent et punir ceux qui font l'erreur de croire savoir. De vaisseaux de la pourriture comme vous, Sublime, pour convertir de force les incroyants à la maladie !"
    Finalement, il recula, se débarrassant une nouvelle fois du fardeau désagréable du toucher des mortels.
    "-L'heure de la vengeance viendra, mes enfants. Mais tout d'abord, nous devons décider de qui nous mènera. Nommer nos hérauts. Nos prophètes et nos paladins pour cette nouvelle campagne et renouveler nos vœux et nos allégeances." La bague brisée à son index droit était encore étrangement chaude. Son sourire tendre revint. Digne, il ne laissa pas la peine transparaître cette fois. Puisqu'elle n'existait pas. "Ainsi, le défunt Nouvel Ordre pourra reposer en paix, soulagé d'avoir pu assister, dans la mort, à sa propre succession."


    ✞✞✞ Malazach est Maudit ✞✞✞

    -Les pratiquants du Culte des Ombres et les adeptes du Divinisme le voient comme un ange resplendissant.
    -Les adeptes du Shierak et les athées, eux, le voient tel qu'il est véritablement ; une créature aussi famélique que sinistre.
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  • Lun 20 Mai - 21:22
    L'Aube du Chaos
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    Valmyria s’effondrait, ses mains s’accrochaient au tissu de l’ange, en quête de réconfort et sûrement d’espoir. Lodvik restait davantage dans la retenue, bien que la colère continuât de gronder férocement en lui. La voix de l’elfe s’étouffait dans un chagrin, tandis que celle de l’ancien haut-cardinal flottait dans la pièce ravagée, comme une lumière apaisante venant calmer les cœurs meurtris. Le paladin était plongé dans ses prières silencieuses, il en sortit pour s’abreuver des mots de l’être angélique. Puis il retourna à ses pensées guidées par les cieux. Il invoquait les divinités avec ferveur, leur offrant sa colère comme un digne sacrifice sur l’autel de sa vengeance. Il souhaitait que les Dieux fussent témoins de sa souffrance et sa rage dévotes, qui emplissaient son être du feu ardent du châtiment. Il était prêt à faire couler le sang au nom des titans, à massacrer sans aucune pitié les responsables de cette odieuse profanation. Sa prière ressemblait à une offrande pour devenir le bras armé de la colère divine. Une nouvelle guerre sainte.

    Le paladin inclina la tête aux mots de son frère d’armes, il sentit la fierté et la reconnaissance gagner son cœur. Cela amplifiait son désir de justice divine, guidée par son courroux vengeur.
    Une nouvelle figure angélique vint bénir ce lieu ravagé de sa présence. Siame. Elle incarnait les divins, par sa beauté pure. Une créature des Dieux et fidèle représentante de la titanide Aurya. Lodvik lui accordait beaucoup de respect, il lui avait promis de lui rester fidèle et de lui apporter sa protection. Il avait apporté sa maigre contribution, dans la quête de ses ailes. Et l’ange lui avait en retour accordé sa bénédiction. Elle représentait un lien manifeste avec le divin, une présence sacrée qui lui inspirait confiance et honneur. Le paladin ne dit rien, mais son regard exprimait toute la gratitude qu’il lui portait.

    L’ensemble des serviteurs des Dieux étaient réunis par ce massacre, par leurs liens spirituels renforcés dans l’adversité. Il écouta les interactions entre deux des leurs. Pour lui, la coexistence de Siame, disciple d’Aurya et de Sublime, adorateur de Puantrus, résonnait comme un équilibre symbolique. Les deux demeuraient antagonistes, l’une célébrant la beauté et la pureté et l’autre, la maladie et la laideur. Une dualité tangible entre la beauté céleste et la corruption dépravée. Malgré leur opposition fondamentale, l’ancien chevalier percevait en leur présence une manifestation de la dualité de l’existence. Inévitable, afin de maintenir l’ordre cosmique. Plutôt que de condamner l’un ou l’autre, il acceptait cet état de fait, comme une réalité incontournable.  
    De son côté, Lodvik se trouvait un nouveau guide en l’Entité Sombre. En tant que fervent adorateur de Kazgoth, le titan vaincu pendant la guerre, il voyait en cette nouvelle entité un symbole de renouveau. Sa naissance, provenant des os du titan créateur, était pour le dévot un signe sacré qui scellait sa foi diviniste. Il désirait donc naturellement suivre l’appel de cette entité, qui résonnait en lui, comme une promesse de dominer les faibles et les impurs. Il jurait ainsi la rédemption pour le titan créateur, lui promettant justice dans le chaos, la violence et la mort.

    L’homme en armure écoutait avec attention les paroles de Malazach. Ce dernier, en tant qu’ancien haut-cardinal de l’Ordre, méritait de reprendre la place qui lui était due. Et les mots de l’ange faisaient écho à son propre ressenti. Il souhaitait incarner ce héraut, prêt à répandre la sainte parole. Il se voyait jouer un rôle important au sein de ce nouvel ordre, qui naissait sur les ruines de la ville sainte.

    - « Votre Éminence, il est certain que comme jadis, vous incarnez toujours un cardinal à nos yeux et à ceux des Dieux. » dit-il en ployant le genou. « Je me sens prêt à servir comme héraut de la foi, à propager la sainte parole avec dévouement. Sans relâche, je m’appliquerai à recruter de nouveaux fidèles, selon la volonté des Titans. Que leur lumière sacrée guide mon bras, pour convertir de nouvelles recrues ou s’abattre sur les infidèles. »

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  • Mar 21 Mai - 20:59

    Les flammèches qui dansaient entre les doigts de Valmyria vibraient d'une lueur argentée particulièrement hypnotisant. Si elle aurait pu se perdre dans cette vision, l'ancienne prêtresse laissait son regard rougi passer entre les différents protagonistes présents. Outre le saint des pères, l'elfe fut frappée par la présence radieuse de la nouvelle arrivante qui semblait les encourager dans leur sainte croisade. Au fond d'elle, la blonde sentit une nouvelle ferveur grandir. Une rage encore plus forte qui venait se mêler à des sentiments troublés et accentués par toute la violence de ce qui l'entourait. Elle était prête à tuer. A se sacrifier s'il fallait. A purger le monde de l'infâmie que les païens osaient répandre. A l'insulte qu'ils dressaient face à leurs dieux.

    Pourtant, la boule de nerf qu'elle était ne déclara rien de plus. Elle demeura silencieuse tandis que sa magie continuait d'affluer au niveau de ses doigts. Puis, soudainement, la prêtresse errante sentit d'autres mains venir se poser contre les siennes. Sa perception des sons était bourdonnante, lointaine. Au début, l'elfe crut que c'était Lodvik qui était venu agir. Tournant légèrement la tête, l'ancienne prêtresse retint un hoquet de surprise en constatant que le Haut-Cardinal était celui à l'origine de ce geste symbolique. Et si la tempête qui grondait à l'intérieur de son cœur brisé ne se stoppa pas, l'acte de l'ange fut suffisamment fort pour permettre aux pouvoirs élémentaires de se dissiper dans l'air glacial de Celestia.  

    Fixant l'être lumineux, Valmyria resta interdite quelques instants, écoutant le prophète aux ailes immaculés dans son long monologue. Humble, attristé, ce dernier invita l'assemblée réunie dans la douleur à se solidifier. A se concerter et à dire si elle désirait toujours qu'il prodigue ses conseils avisés. Si elle eut l'envie de se jeter à genoux comme elle l'eut fait précédemment, l'elfe retint cependant son corps pour fixer de ses perles azur Malazach puis ensuite Lodvik. Perdue. Oui. L'elfe l'était assurément. Tourmentée par l'horreur de ce qu'elle avait vu et sa propre rage, la blonde aux oreilles pointues cherchait de nouveaux repères. Elle cherchait de quoi faire battre les miettes se trouvant dans sa poitrine et comment permettre à ses Maîtres d'à nouveau la porter en estime. Oui. Le Haut-Cardinal avait raison sur de nombreuses choses, et sa sagesse ancestrale était un atout non négligeable pour eux. Quand enfin l'être ailé se recula pour achever son discours, Valmyria sentit une nouvelle liberté gagner son corps. Joignant de nouveau les mains pour les poser contre sa robe d'ébène, la prêtresse déchue écouta ensuite les propos de Lodvik qui jurait d'être le héraut de ce nouvel âge. La figure assistant la Volonté des Titans. Et l'elfe était ravie de voir celui qu'elle admirait tant prendre de telles responsabilités. S'il y avait bien un paladin qui méritait d'être ce héraut, c'était lui. Si Sublime incarnait la maladie et dégoutait de par son apparence, le paladin accompagnant ses journées était aussi radiant que l'incarnation de la ferveur. Un parangon de dévotion auquel elle s'accrocherait encore pour continuer de parcourir le monde et de servir les Titans. Se courbant ensuite dans une révérence particulièrement respectueuse, la blonde ferma doucement les yeux avant de prendre la parole.

    - Il est évident que votre place se trouve parmi nos dirigeants spirituels monseigneur. Permettez-moi également de renouveler le serment que j'ai prononcé il y a plus de cent ans au nom des titans. Ma Foi est votre, tout comme à la Volonté de nos Maîtres. Je répandrai le souffle de leur voix aux travers des terres de ce monde et permettrais aux cœurs les plus impurs de se tourner vers la lumière... Ou de brûler dans le brasier de leur propre honte.

    Les derniers mots furent prononcés avec une voix tremblante, pleine d'une haine certaine à l'égard des chiens ayant osé profaner la ville sainte. Si elle savait qu'elle devait montrer de la retenue, l'ancienne prêtresse parvenait mal à se contenir. Bientôt, sa révérence se transforma en une posture plus fervente, les deux genoux plaqués contre le sol violé tandis que la blonde venait replacer le voile noire qui recouvrait habituellement partiellement son visage. Pourtant, même au travers de ce dernier on pouvait toujours voir les sillons creusés dans ses joues ainsi que le rougeoiement de ses yeux gonflés par les larmes. Même le noir qui recouvrait ses lèvres s'était estompé partiellement à cause de la bile qu'elle avait craché plus tôt en découvrant les corps déchiquetés des enfants de la ville des Dieux.

    Puis, de nouveau, l'elfe se perdit dans ses propres pensées. Un monde de ténèbres où les cris agonisant d'âmes déchirées venaient résonner et où des flammes d'argent recouvraient petit à petit les terres gorgées de sang de Sekai. Au milieu de cette vision apocalyptique, l'elfe vit la sainte mère Aurya, puis le reste du panthéon. Une félicité soudaine, tandis que les flammes gagnaient en intensité et qu'elle sentait son propre corps fondre sous la purge divine. Et bientôt, le tableau sanglant s'acheva sur des rivières sanguines venant noyer les flammes d'albâtre. Et alors qu'elle était victime de ses propres hallucinations internes, un sourire discret vint s'installer au coin des lèvres de la zélotes. Elle peindrait pour ses Maîtres un tableau aussi écarlate que l'armure de ceux ayant osé violer Celestia.

    Et aucun sang ne saurait être assez précieux pour échapper au courroux de la Volonté des Titans.




    L'Aube du Chaos [Divinistes] 7IrXhsP

    " Que les flammes de leur volonté permettent aux cendres de ce monde de faire renaître les âmes impures. "
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  • Mar 21 Mai - 22:30

    - Pourquoi nous envoyer dans les catacombes, tandis que nos frères se rassemblent en haut ?
    - Parce-que nous sommes les bergers de la Mort, Ignace.

    Launegisiles ignorait tout de ce qui se tramait, là-haut, à la surface. Lui, ne se sentait jamais aussi bien qu’en la compagnie de ceux qui avaient rejoint l’étreinte du Saint-Père, les caveaux défilaient à ses côtés. D’une main, il chassait les ténèbres et apportait la lumière des dieux sur les gisants des chevaliers et hérauts d’antan. De l’autre, il polissait la gemme noire qui ornait le pommeau de l’Étoile de Xo’Rath. Dans de moindres catacombes, il aurait été gêné par la taille de l’épée, mais n’était-on pas dans un lieu sacré, où il pouvait sentir tout l’amour et la beauté du Premier-Mort ?

    Cet endroit avait autrefois été aussi bien un temple qu’une forteresse, une ville aussi bien qu’un tombeau. L’implacable n’avais pas connu cette époque glorieuse que lui avait conté tant et tant de fois Malazach, qui lui faisait part des grandes cités-nécropoles où les mortels veillaient sur les gisants de ceux qui étaient déjà partis, en attendant d’y trouver leurs places. Des vies entières, vécues dans l’attente de la mort, un chemin spirituel, qui guidait ses ancêtres sur la voie des Huit avant que finalement, ils ne retrouvent l’Unique parmi les Sept et dans son étreinte, ne voient leurs âmes être remodelée afin de revivre cette délicieuse expérience qu’était la vie, pour redécouvrir encore une fois la bonté du cadeau de la Mort. Des millénaires avaient passés sans que l’un des siens ne foule à nouveau le sol de l’antique crypte.

    Des catacombes, bâties sur des catacombes, descendant toujours plus profondément sous terre, une trace éternelle de la toute puissante de Xo’Rath sur le destin des hommes et des civilisations. Quand il s’était engouffré dans ce sanctuaire sous les ordres du Saint-Père Malazach pour y récupérer un icone sacré, il aurait bien été incapable de s’imaginer l’émouvant spectacle qui allait défiler devant ses yeux.

    D’abord, il avait croisé des gisant et des crânes blanchis par le temps, mais dont la nature organique était indéniable. Les images de ces rois et chevaliers d’antan étaient figées dans des armures d’acier Shoumeïennes, Célestiennes même. De grands paladins, qui avaient connu l’âge d’or des Huit et qui étaient morts avec l’assurance que leur règne serait éternel, leurs visages paisibles si différent de celui de ceux qui avaient péris dans les flammes quelques jours auparavant.

    Plus loin, d’autres guerriers, d’autres races et d’autres peuples. Certains portaient des armures lamellaires d’un style qu’il ne connaissait pas, maniaient d’étranges armes qui prenaient la forme de glaives courts et de boucliers rectangulaires, d’autres étaient vêtus de larges robes tenues par ce qu’il lui semblait être l’éclat terni de l’or abandonné là depuis des siècles. Plus loin encore, des hommes portant une couleur qui n’était pas sans rappeler celle du bronze céleste, probablement un alliage à base de cuivre, qui avait verdi mais que s’il frottait un peu de sa paume, retrouvait son éclat d’antan. Jusqu’à arriver au nexus de ces catacombes qui n’étaient en fin de comptes que l’un des innombrables temples de Xo’Rath. Son cœur se serra un instant.

    - Voyez tout ce qu’ils nous ont pris. Avait-il soufflé comme pour ne pas déranger le sommeil de ceux dont il avait la charge. Condamnant les nôtres à pourrir sous un soleil païen et dévorés par les vautours et rapaces.
    - Pouvons-nous resacraliser ce temple ?

    La question de Henryk n’était pas dénuée de sens, ni stupide. Le paladin à l’armure rouge ne sut quoi répondre, aussi resta-il un instant à observer ces rois et guerriers d’antan qui dormaient sous l’égide du Père de la Mort. Le temps était soluble, s’écoulait librement sans qu’aucun n’ose ne briser le pieux instant. Avant que, finalement, un souffle ne s’échappe des lèvres desséchées du mortel qui peinait à porter le poids des âges et de l’acier avec son dos encore douloureux.

    - Ne voyez-vous pas, mes frères ?

    Demandait-il en se tournant vers eux en pivotant le buste et laissant glisser le soleret qui chaussait son pied gauche.

    - Il est là, tout autour de nous, des fragments de divinité qui veillent sur ceux qui l’Ont embrassé.

    Sa paume libéra l’Étoile, et il écarta tout simplement les bras.

    - Nous sommes dans Son Royaume Sacré, en tant que pèlerins. N’oubliez pas, Ses temples se trouvent dans chacun de nos derniers souffles… Et l’air de cette crypte n’est fait que de cela. Tissé de la laine de Ses brebis.

    Il souriait sous son heaume rouge mat, teint par son sang dans un rituel sanglant dont lui seul et le Saint-Père avaient réellement connaissance.

    - Suivez-moi, mes frères. Trouvons le Saint-des-Saints. Ramenons au Saint-Père la preuve de notre foi.

    D’un geste gracieux, il retourna son attention vers le dédale sans fin qui remontait les âges et les cultures, unissant le destin des hommes dans la Mort. A chaque étage, une autre époque, une infinité de gisants qui, le temps passant, devenaient de moins en moins détaillés, de plus en plus ésotériques. Jusqu’à ce que finalement, ils n’arrivent à un temps que même les anges eux-mêmes avaient dû oublier. S’arrêtant devant l’huis de cette grande porte, comme arrêté par une force invisible née soit de la main des dieux, soit de sa propre superstition, Launegisiles tomba à genoux. Tirant de son fourreau Son Étoile, il place sa paume sur le manche de l’arme et l’autre le long de la lame.

    - Ô tout puissant berger de la Mort, toi qui nous libères de ton étreinte pour nous donner le cadeau de la vie et qui nous enlace à travers notre ultime linceul. Pria-il à voix basse. Je te salue et t’honore comme le père de toutes choses, l’Unique parmi les Sept et te remercie pour le cadeau de la Mort que tu nous offre, qui donne un sens à notre existence. Ceux qui te craignent ne te connaissent pas, et ceux qui te courtisent se moquent de toi. Nous t’aimons autant que nous te craignons, nous apprécions ton don et le haïssons de tout notre cœur, donne moi l’asile dans ton étreinte, permets-moi de franchir ton domaine en payant ce sacrifice de ma vie et de mon âme.

    Il serra les doigts autours du tranchant et de la fusée de son épée, puis, d’un petit geste, se trancha l’intérieur de la paume. La morsure du phantacier glaça son sang, effilocha un peu plus son âme. Un péage à payer, pour avoir le droit de pénétrer dans ce lieu sacré. Car même s’il avait reçu la mission de Son Messager, il était plus sage de donner son dû à l’Unique.

    Et seul, il franchit le seuil, sa lumière s’éteignant instantanément.

    L’air était froid, son corps tout entier traversé de cette morsure glaçante qui lui rappelait le fouet qui avait lacéré son dos et sa chair. Sous ses pas, non plus la pierre froide, mais la terre meuble et fertile. Autour de lui, non plus les murs et des gisant, mais des arbres morts entre lesquels le fixaient des choses sans nom et sans formes. Un épais tapis de roses noires s’étendait sous lui. Des pétales aussi froides que noires pleuvaient du ciel, recouvrant un monde qui s’étendait à l’infini. Ouvrant la paume, délicat comme un père qui touchait son premier enfant, il en attrapa une.

    Il était un vieil homme, alité et à la respiration sifflante. Ses poumons avaient été rongés par des années à travailler dans les mines du mont Kazan. Il parlait une langue que Launegisiles ne pouvait pas comprendre, mais il sentait la présence chaleureuse de sa fille et des filles de sa fille. Une petite main chaude, englobait sa paume, il ne reconnaissait pas les visages, ni les mots échangés. Si ce n’est un « baba » qu’il put déceler dans la brume, qui lui broyait le cœur de tristesse et de fierté. Jusqu’à ce que la nuit ne tombe et que, rouvrant les yeux, Launegisiles ne se retrouve à nouveau seul dans ce monde. Face à un icone, une petite statuette à l’effigie du Berger de la Fin de Toutes Choses.

    L’objet de sa quête.
    De ce qu’il s’était passé, il n’en parlerait à personne d’autre qu’au Saint-Père, était-ce une vision née de la fièvre naissante ou bien une bénédiction ? Un fantasme ou une prophétie ? Toutes ces questions sans réponses n’attaquèrent en rien son humeur. Bien au contraire, Launegisiles n’avait jamais été aussi heureux de sa vie. Tenant le tabernacle sacré contre son torse, il remonta les âges et les civilisations, pour rejoindre son Saint-Père.

    - D’autres sont arrivés.

    Les mots d’Ignaces ne l’atteignirent pas. Il tourna un instant la tête vers lui et hocha la tête. Il ne pouvait voir son visage, mais le geste de l’armure était expressif. Sans un mot, le chevalier à l’armure carmine s’avança pour rejoindre le Saint-Père qui semblait briller dans la nuit tant sa lumière était belle. A côté de lui, d’autres formes qu’il ne connaissait pas et semblaient chacune vénérer un autre aspect des Huit. Un conclave de fortune, appelé par les feux d’alertes d’une Célestia inondée de sang. Sans se présenter, il s’approcha de Malazach et d’une simple génuflexion, lui présenta ce qu’il avait demandé.

    - Le saint-des-saint, mon Père.

    La main gracile du Saint-Homme, de l’Ange de la Mort, récupéra la statuette. D’un petit mouvement, l’invita à se lever et de se présenter.

    - Je suis le dernier chevalier de la Rose Noire. Dit-il en se présentant. Launegisiles. Paladin du Berger.


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  • Mer 22 Mai - 20:11
    À la mention de ses ailes, son visage avait viré au blanc – plus blanc qu’il ne l’était alors – et ses omoplates avaient roulé subrepticement autour d’une blessure invisible, un vide encore trop évident. Pourtant, elle avait évolué depuis le début de sa quête, et retrouver ses ailes lui semblait un peu moins essentiel (non) depuis qu’elle avait repris l’église—et tandis qu’elle tentait de se convaincre que celles-ci n’avaient finalement jamais été qu’accessoires (non).

    “L’erreur – son regard s’affine sur la créature – est humaine et le pardon Divin.” Ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient, mentit-elle.

    Le simulacre de bienveillance incarnée n’a rien de crédible dans sa bouche. Que ceux qui avaient participé de près ou de loin à sa chute aillent tous brûler en enfer. Il en faisait d’ailleurs lui-même, une bien belle erreur, selon son point de vue—mais que pouvait-on réellement espérer quand ils avaient été créés spécifiquement pour s’opposer ? Oh, bien sûr, le contraste était beau, insolite certainement, bien que Siame elle, n’avait pas la capacité de le voir ainsi. L’Ange avait pris l’offense pour ce qu’elle était, mais ce n’était ni l’heure, ni l’endroit, comme s’empresse de lui rappeler Malazach—puisqu’il fallait le voir ainsi : certaines duretés nécessitaient le dépouillement de plus profondes exigences (aussi divines soient-elles) en temps difficiles. Alors, ses instincts s’enroulent dans son cœur comme un serpent noir. Évidemment, elle aurait volontiers continué à le jauger hostilement pour le simple plaisir de le faire, mais là n’était plus la question. Bien vite, il ne resta plus rien d'autre sur ses traits qu’un joli sourire—elle battit des paupières et lâcha finalement l’affreuse bête des yeux.

    Son regard circule entre les visages, et Siame ne peut s’empêcher de penser que Phèdre aurait dû être là, parmi eux. Lodvik avait été le premier à s’avancer et les souvenirs affluèrent tandis qu’il parlait. Lui aussi avait bien évolué depuis leur dernière rencontre—et si elle se souvenait de la volonté remarquable dont il avait fait preuve pour sauver la malheureuse âme qu’ils avaient rencontrée, elle lui avait alors accordé un trop bon fond. Et il fallait croire qu’en ces terres, on ne gagnait rien à trop de bonté, aussi admirable fut-elle (à nouveau son regard glissa furtivement sur celui qui se faisait nommer “Sublime”. Quelle délicieuse ironie… Quelle mauvaise blague). Elle l’avait rencontré peu loquace – plein de rigueurs qui lui étaient nécessairement plaisantes chez le spécimen humain – et c’est sûrement sur cette base-là que leur entente avait débutée. Mais le garçon naïf – peut-être hésitant – d’antan, avait laissé place à un guerrier assuré, décidé, prêt à devenir l’Homme de foi auquel il se prédestinait—à s’abandonner lui-même pour venger le Nouvel Ordre, mais surtout, à la gloire des Titans. Si Sublime agitait inévitablement ses instincts les plus hostiles, le Paladin de Lumière, lui, réveillait chez l’Ange des dispositions plus protectrices (autant qu’elle pouvait l’éprouver pour les mortels). Ses paroles furent alors suivies de celle de la Prêtresse, que Siame découvrait encore. Sans détour, l’Ange l’observait avec curiosité—tandis qu’elle renouvelait ses vœux, la voix dont les tremblements persistaient, bien qu’elle ne sut dire s’il s’agissait là des reliquats de son chagrin ou d’une fièvre plus furieuse encore. Ses mots lui rappelèrent la flammèche vacillante – toute cette alchimie argentée qui ne demandait alors qu’à vivre – qui trônait encore au bout de ses doigts, quelques instants auparavant, avant que l’Ange (au masculin cette fois) ne l’éteigne.

    Le tableau l’émouvait, d’une manière. Siame n’avait jamais aimé plus que voir la volonté flamber dans les yeux des mortels. Il n’y avait pas de terreau plus idéal que celui des cendres, ni d'engrais plus fertile que la vengeance dans le cœur des Hommes. Et sur ce point-là, elle se considérait dans le lot. Le sujet du moment l’enchantait secrètement—comme c’était toujours le cas lors qu’il s’agissait de faire brûler ce Monde ingrat. Si l’incapacité de retrouver ses ailes la privait de sa porte de sortie, alors, peut-être que le culte désespéré de la Volonté des Titans – justement nommé – serait son alternative. Une manière de retrouver sa place sur le continent—ou bien, de le quitter dignement. Certains sacrifices représentaient une libération trop longuement attendue. Pendant trop longtemps s’était-elle sentie comme une femme acculée – comme un animal – par le Monde, consciente que personne ne viendrait la sauver. Mordre, griffer, maudire, s’effacer, ça n’avait été que sa seule manière de survivre, avant qu’elle ne tourne le dos à sa quête, convaincue que le coût de ce pouvoir perdu fut bien trop élevé, sans réaliser que son absence lui était davantage encore.

    Elle fut interrompue par le retardataire avant de pouvoir prononcer le moindre mot, et l’observa se placer servilement aux côtés de Malazach. Ses yeux glissèrent sur la statuette qui passa d’une main à l’autre. Une fois que Launegisiles fut présenté, Siame leva les yeux vers son ancien mentor – qu’elle contempla longuement – dans l’attente de son approbation. Comme s'il en avait réellement eu besoin… Comme s’il l’avait réellement désiré. Les mains jointes devant sa taille – vers le bas, et non vers les Cieux, car c’était des Profondeurs que le nécromant puisait son pouvoir – elle opina du menton révérencieusement, en accord avec sa propension à l’aphorisme primaire. Au-delà d’un accord, il s’agissait surtout d’un soutien solennel.

    Si vous me le permettez – elle tourna le regard vers Lodvik, son protégé – je serai honorée de vous préparer pour votre Ordination. Je n’ai plus fait ça depuis… trop longtemps, mais si les rites n’ont pas changé, – cette fois-ci s’adressant à l’assemblée – je devrais être en mesure de préparer dignement ceux qui le souhaitent à la messe chrismale. Et notre Haut-Cardinal – c’était là sa manière d’approuver à son tour de vive voix – pourra dès lors prononcer la prière d’Ordination.

    Si modeste soit l’action, en vérité, Siame se faisait un véritable plaisir de reprendre ce qu’elle savait faire de mieux. Sa mémoire ne lui avait jamais fait défaut, et les gestes, l’odeur des huiles du sacrement de l’Ordre lui revenaient comme des éclairs. Elle n’avait jamais réellement cessé de le faire depuis sa renaissance – le Paladin de Lumière avait probablement été l’un des premiers à recevoir ses gestes – mais jamais aucune préparation n’avait signifié plus que celle-ci. L’Ange savourait encore la vision qui l’avait poussée à venir jusqu’à Célestia, et les reflux qu’avait laissés sa transe dans ses muscles—ce n’était plus là la lutte éprouvée lorsqu’elle tentait de forcer ses visions, encore quelques mois auparavant. Quelque chose se tramait sur le Sekai, et l’Ange éprouvait déjà le retour de ses Maîtres à travers de toutes nouvelles entités. L'œuvre divine opérait en silence, pernicieusement—sagement. Il s’agissait pour l'heure de ne pas troubler, pour ne pas étouffer. La Foi avait été trop longuement considéré comme un bateau détaché des amarres, dérivant sans réel but. Et tout avait changé, lorsque les Reikois avaient posé pieds sur la ville sacrée de Célestia.


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  • Ven 24 Mai - 15:26
    Faisant mine d'approuver les dires de l'Ange privée de ses plus symboliques atouts, Sublime lui adresse un semblant de révérence en laissant un sourire morbide déformer son faciès ignoble. Il consent malgré le dégoût qu'il porte à cette engeance d'Aurya à mettre leur affaire de côté, car les mots du Saint Cardinal valent bien mieux que les querelles intestines des survivants. Reportant son entière attention sur la conversation, le paladin de l'infamie fait fi des mouches qui pullulent autour de ses oreilles grignotées et accorde à Malazach un timide hochement de tête lorsque Lodvik confirme que leur guide n'a aucunement perdu le droit -ni le devoir- de porter la parole des Titans. Le héraut de la lumière éternelle pose un genou à terre et lorsqu'il complète son serment, Sublime l'imite aussitôt en ponctuant son geste d'un murmure fervent :

    "Ma peste demeurera vôtre. Les incroyants seront contaminés par vos prêches et les perfides verront leurs langue fondre à même leurs bouches infestées."

    Dame Valmyria renouvelle son serment avec un invariable respect malgré un chagrin que l'on devine écrasant, Sublime offre aux mots de celle-ci un soutien communiqué par une énième validation d'un hochement de tête. Il travaille seul, le plus clair du temps, n'ayant pour vocation qu'une tâche ingrate que la plupart des fidèles abhorrent. Se savoir si bien entouré est pour lui un trésor qu'il se doit de choyer et il voit sa foi ravivée par l'idée d'être accompagné, même dans ses plus profondes pérégrinations, par les esprits de croyants tout aussi valeureux que lui.

    C'est à peine quelques instants plus tard que l'émotion de l'instant est écartée par l'arrivée inattendue d'une nouvelle figure, celle d'un paladin vénérant le Grand Faucheur lui-même. La curiosité éveillée par l'approche de cet étrange chevalier, Sublime voit l'inconnu offrir à Malazach une statuette dont l'importance ne fait pas l'ombre d'un doute. L'Ange formidable accueille l'offrande avec un émoi muet et bien que l'interrogation brûle les lèvres craquelées de Sublime, il n'a pas l'audace de demander quelle fonction sert un tel artéfact.

    Le mystérieux homme d'armes se présente en tant que chevalier de la Rose Noire, ce qui ne manque pas de faire hausser un sourcil au héraut de Puantrus. Peu nombreux et plutôt secrets par nature, ces guerriers des ténèbres sont une aubaine inespérée pour les héritiers de la volonté des Titans. Les mains jointes, l'hybride immonde se plie en avant pour saluer le nouveau venu et glisse un solennel murmure en guise d'accueil :

    "Bienvenue, mon frère."

    Celle qu'il avait en horreur reprend le flambeau de la parole par la suite et quand elle annonce posément -et presque timidement- qu'elle est prête à assurer l'Ordination, Sublime dissimule un reniflement désobligeant sous un éternuement dont il contient les déjections en appliquant sur son museau sa paume encrassée. Il ne porte pas la servante d'Aurya dans son cœur, mais il sait néanmoins qu'elle a son importance ainsi qu'une place de choix parmi eux. Qu'il lui laisse au moins cette chance, à défaut de mieux. Pivotant lentement vers Malazach dans un tintement de breloques agitées et de cuir froissé, Sublime se contente d'ajouter avec enthousiasme :

    "Nous sommes tous d'accord, Cardinal. Cette place vous revient de droit."
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  • Dim 26 Mai - 1:34
    Le ciboire du Faucheur n'avait de ciboire que le nom. Ce qui se trouvait en son sein n'avait point pour vocation à être consacré ou consommé, au contraire. Cette chose creuse, faite d’un alliage d’os et de Rathonite, n’existait que pour absorber le seul don utile de X’or-ath à ses fidèles : la magie de la mort.
    Nécromancie, désacralisation, insulte envers la vie. Autant de noms et d'appellations peinant toutes et tous à rendre grâce au don de ramener la mort parmi les vivants. Bien peu en effet, ne goûtaient à l'idée de voir des cadavres décérébrés marcher à leurs côtés. Et Malazach avait toujours été le plus prudent des pratiquants des arts noirs.
    A l'instant où ses griffes, sous la forme de mains fines aux doigts de pianiste, se refermèrent sur le Ciboire, les corps, tout autour d'eux, tressautèrent faiblement. Plus tard, lorsque leur petite réunion serait terminée, l'Ange Noir prendrait le temps de récupérer chacun des corps souillés du temple brisé pour enfermer ce qui restait de leur essence vitale dans son catalyseur. Et l'une de ces malchanceux bénéficierait -il l'espérait- d’un traitement particulier.
    “-Vous m'honorez.” Souffla simplement celui qui demeurerait Cardinal de la longue guerre. Son regard chargé de tendresse, empreint d'une si surnaturelle chaleur, s'en alla jusqu'aux hauteurs souillées du temple pour sourire aux cieux insensibles qu'il devinait au travers des ruines.
    Frères et Soeurs de mon Père : Continuez donc à vous calfeutrer dans votre domaine. Vos créatures poursuivront la croisade, avec ou sans vous. Se moqua silencieusement le fils du Faucheur, avant que ses mains ne se joignent sur son idôle.
    Les murmures révérancieux, les prières fleurant l'adoration fanatique, les serments enflammés, colériques, prononcés d'une voix ferme, dure, qui deviendrait bientôt prompte à proférer de cruels jugements au nom d'une soi-disant justice divine…Oh, comme cela sonnait déjà tels les prémices d’une nouvelle Shoumeï !
    Quelle délicieuse ironie que cette renaissance ne commence qu’à la mort de ceux qui, dans leur orgueil, s’étaient nommés “Le Nouvel Ordre”.
    Ses ailes caressèrent l'air autour de lui, lentement, dans un signe de paix, de plénitude retrouvée. Grâce à eux. Pendant un court instant, l'Ange éprouva, à l'égard de tous ses nouveaux séides, un soupçon de gratitude.
    Mais l’heure n’était pas qu’aux réjouissances. Célestia n’était plus. Même les catacombes du vieux temple s’en retrouvaient partiellement ensevelies. L’exode allait être nécessaire. L’exode, et…La réorganisation.
    Siame avait saisi l'occasion au vol. Sa proximité avec Lodvik lui attribuant par extension celle de la jeune prêtresse aux larmes trop nombreuses, l'estropiée n'avait pas tardé à proposer à sa connaissance une ordination lui attribuant deux alliés, en cas de conflit avec le fils du Monstre. Que de calculs présents dans une si timide et innocente proposition, en apparence.
    Peut-être, après tout, que l'enfant d'Aurya avait fini par retenir quelques leçons, au sujet des mortels. C'était tout le mal qu'il pouvait lui souhaiter.
    Une oeillade en direction du porteur de l'étoile de X’or-ath confirma que son soutien reviendrait encore et toujours à celui qui, dans son immense mansuétude, s'était occupé de lui accorder une seconde vie, exempte de tout péché. Car même les cadavres calcinés et caparaconnés de la garde noire ne pouvaient qu'espérer atteindre un jour le niveau de dévotion d'un homme à l'esprit aliéné par un fanatisme comme le sien. Un jour, si il s'en montrait digne, Malazach sublimerait peut-être sa carcasse scarifiée du don de la non-mort en faisant de lui une liche, le retirant du cycle naturel, lui interdisant le vieillissement, la maladie et la mort pour en faire l’un des petits fils de X’or-ath. Un esclave, volontaire et éternel, qui continuerait de faire la fierté du fils comme du père jusqu'à la fin de toute chose.
    Pour l'heure, hélas, lui et ses frères se devaient de continuer à respirer, ne serait-ce que pour convaincre ses nouveaux fidèles que les vivants pouvaient côtoyer les morts en toute sérénité pour servir les dieux.
    Et alors que Lodvik et sa prêtresse avisaient l'estropiée et sa proposition, la bouche de l'Ange Noir se fendit d'un rictus immonde qui, aux yeux des méritants, passa pour un sourire serein et doux.
    Frustrer Sublime en accordant à Siame le droit à l'ordination, c'était s'attribuer non seulement la fidélité, mais aussi l'approbation de Valmyria et Lodvik. Il ne restait plus qu'à appliquer quelques bandages sur la plaie suppurante d'orgueil du paladin de Puantrus.

    “-Il est temps, en effet, que chacun prenne la place qui lui revient de droit.” Se prononça le Porteur de Peine en caressant précautionneusement la rathonite recouvrant l'idole récemment retrouvée.”Et je ne puis imaginer meilleure occasion pour illustrer la fin des vieilles rivalités que celui-ci.” L’esprit trop vif de son élève avait probablement déjà compris ce que ces quelques mots impliquaient, mais son regard qui, lentement, se débarrassait de toute douceur pour reprendre l’habituelle dureté inhérente à sa fonction de décideur, la quitta bien vite pour filer jusqu’aux rayons lunaires perçant trop souvent le toit des ruines. Un dégoût à peine contenu se manifesta sur ses traits d'albâtre à l’égard de l’astre argenté.”Mais ce lieu n’est plus consacré. La lune, cette horreur que les blasphémateurs vénèrent tant, peut désormais porter son regard jusqu’à nous. Et il est hors de question que la renaissance de notre foi ait lieu dans une ruine. Impensable que nos nouveaux hérauts prêtent serment au milieu du sang et des cendres. Nous ne sommes points les derniers apôtres perdus d'une croyance morte, mais les premiers d'une nouvelle génération. Pour cela, nous méritons un sanctuaire, un emblème…

    Il allait lui falloir une escorte et un nouvel abri. Un toit, sous lequel se réfugier, sans craindre la colère excessive du géant belliqueux occupant Mael. Débarrassé de Seagan et de ses sornettes, Malazach pourrait enfin quitter pour plus d’une nuit Célestia.
    Dans ses songes dévorés par la jalousie et la hargne intrinsèque à sa nature de premier-né, l'idée d'une ultime injure à l'égard de ses prédécesseurs germait, doucement, depuis qu'il avait retrouvé le corps du malchanceux évêque crucifié, seulement responsable de sa foi. Combien de mois, d’années même, s’étaient écoulées depuis son dernier passage dans la capitale de la sainteté? Sa mémoire eidétique lui restituait déjà chaque ruelles parcourues de nuit, à la recherche de spécimens à prélever, de matière première à récolter pour ses créations.
    Bénédictus. La cité qui avait fait de l’ange perdu un cardinal, un loup-berger parmi les moutons. Il n'existait pas de meilleur endroit pour réveiller la foi.
    D'autant qu'à son sommet, la cathédrale désormais sans maître attitré se dressait toujours fièrement au-dessus des habitations abandonnées que ses hautes arches gothiques dominaient autant en taille qu'en prestige. Sa restauration prendrait du temps, bien sûr, mais ses précédentes excursions en ces lieux maudits attestaient qu'aucune abomination n'était encore venue y installer son nid.
    “-Mes enfants, j'ai eu une épiphanie.” Souffla-t-il finalement, ses ailes s'ouvrant un peu plus pour auréoler sa silhouette de plumes immaculées.”La foi est née à Bénédictus, et c'est en ces mêmes lieux, dans la capitale de notre défunt pays, qu'elle renaîtra. Nous partirons au plus tôt, traverserons les mornes plaines, les ruelles dévorées par la mort…pour investir la haute cathédrale et en faire notre fief.Sentant que sa voix commençait à trembler, à trahir l'émotion qui l'habitait, l'ange laissa un long soupir s'extirper de ses lèvres mi-closes. "Et que les chiens du Reike brûlent, si ils osent venir troubler notre cérémonie, là-bas."


    ✞✞✞ Malazach est Maudit ✞✞✞

    -Les pratiquants du Culte des Ombres et les adeptes du Divinisme le voient comme un ange resplendissant.
    -Les adeptes du Shierak et les athées, eux, le voient tel qu'il est véritablement ; une créature aussi famélique que sinistre.
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  • Dim 26 Mai - 16:45
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    Le paladin observait Valmyria tandis qu’elle renouvelait également ses vœux. La Foi du chevalier, déjà puissante, se nourrissait encore de son absolue dévotion. Il était fier de son choix, de sa volonté de le suivre dans cette nouvelle voie religieuse. Elle aussi restait prête à répandre la terreur divine, en purifiant les âmes par le feu s’il le fallait. Elle promettait plus de sang versé, plus de douleur pour les infidèles et se plaçait une fois encore en alliée redoutable. Leurs chemins demeuraient scellés, unis dans cette quête de purification divine. Peu importait ce qu’il en coûtait, il la sentait résolue à porter la volonté des Titans.

    Un nouvel arrivant reçut l’attention de l’homme en armure. Il vint tendre un objet au Haut-Cardinal, dont la lueur sinistre attira l’œil de Lodvik. Le geste avait une signification profonde, signe de l’allégeance que prêtait ce chevalier de la Rose Noire à l’ange. Malazach paressait ravi de recevoir cet artefact, qui démontrait également la fidélité de son sujet.

    - « Sois le bienvenu, paladin du Berger. » dit humblement Lodvik, à la suite de la présentation de Launegisiles.

    Puis, Siame prit la parole à son tour. Elle regarda Lodvik et sa demande renforça le respect profond qu’il lui accordait. Dans ce moment crucial pour la foi diviniste, l’ange restait de son côté, lui proposant l’ordination. Il fut touché par son geste et baissa la tête, lui adressant une légère révérence. Il savait en son cœur qu’elle était tout à fait digne et qu’elle possédait toutes les compétences nécessaires pour accomplir ce sacrement.

    - « Je suis honoré. » ajouta-t-il à l’attention de l’ange.

    Le paladin de Puantrus confirma également son allégeance au Haut-Cardinal. Par ailleurs, ce dernier souligna une vérité saisissante. Il comprenait les mots de Malazach et reconnaissait la nécessité d’un nouveau départ, une nouvelle base pour leur Foi. Celle-ci renaissait dans les Cendres de Célestia, mais il leur fallait un nouveau sanctuaire, à la hauteur de leur ferveur sacrée et inébranlable. Il leur fallait trouver un lieu de culte, symbole du renouveau poussé par cette énergie vengeresse. Il acquiesça donc silencieusement aux paroles de l’ange aux ailes immaculées, désirant se tourner vers leur avenir glorieux. Ne jamais oublier Célestia, y puiser sa force, mais s’élever dans un nouveau lieu sanctifié.

    Bénédictus. Lodvik pouvait déjà visualiser l’ombre de la cathédrale, qui s’érigeait pour guider toutes les âmes fidèles mais égarées. Il sentit comme un frisson en son corps s’élever, un sentiment pur de conviction. Il savait que personne ne pouvait l’arrêter dans cette quête ultime de salut. Tous ici étaient rassemblés et servaient l’avènement d’une ère nouvelle, terrible, sacrificielle et cruellement belle. Les flammes de la rédemption s’agitaient dans l’âme du paladin, en signe de pouvoir et de colère.
    L’ancien chevalier se sentait prêt à arpenter les chemins dévastés, à travers les terres désolées et ravagées de Shoumei.

    - « Bénédictus assistera à notre résurrection, à en faire s’irradier les Cieux. Les ennemis de la Foi seront balayés sous leur propre ignorance. Forgés dans le sang, nous, croyants, deviendrons des conquérants. » dit-il, exalté par sa ferveur. Et pour la dernière parole de Malazach, il ajouta. « Leur sang servira d’offrande à la gloire des Dieux et à leur propre damnation. »

    Il fallait restaurer la Haute-Cathédrale, redonner à Bénédictus sa splendeur au prix de sacrifice et de dévouement. Symbole d’une gloire passée qui trouvait un nouvel éveil, l’heure était à la reconstruction, afin de se réapproprier les terres sinistrées. La négligence et le temps avaient œuvré suite au ravage de la ville, mais il n’était pas trop tard. Les vitraux allaient reprendre vie, les autels brilleraient à nouveau sous leur adoration. La cathédrale se dresserait, reprenant toute sa majesté d’antan. La foi permettrait de graver les pierres de l’édifice pour l’éternité.


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  • Dim 26 Mai - 18:12



    Observant le nouvel arrivant, Valmyria demeura silencieuse tandis que ses yeux azurs venaient courir sur l'armure écarlate du porteur de l'Etoile de X'O-rath. L'espace d'un instant, la couleur carmin de sa livrée fit naitre au bout des doigts de l'elfe de nouvelles flammes albâtre qui hésitèrent à se jeter sur l'inconnu mais, très vite, la réaction du paladin près d'elle la fit revenir au calme lorsqu'il prononça ses mots et qu'elle remarqua le don d'objet au haut-cardinal. Si elle sentait son esprit s'embraser d'une fureur presque incontrôlable, Valmyria se rendit tout de même compte qu'elle devait rester concentrée et ne pas céder bêtement à la folie. Eteignant les flammes d'argent, elle se contenta d'effectuer une courte révérence envers le gardien des morts.

    - C'est un honneur de vous avoir parmi nous, héraut du père de la Mort.

    Laissant ensuite Siame s'exprimer, l'elfe laissa ses yeux océan cheminer jusqu'à Lodvik. Puis s'écarquiller d'un peu plus d'admiration. Une ordination... Un honneur sacré et une place méritée pour celui qui l'accompagnait depuis tant de temps. Ayant sondé à de nombreuses reprises l'âme de son compagnon, l'ancienne prêtresse savait qu'il n'y avait pas de meilleur candidat pour tel projet. Pas de meilleur berger pour guider la foi des vrais croyants. Cependant, Malazach eut un propos tout à fait salutaire et juste. Les impies avaient souillé les terres sacrées de Celestia. De ce qui était autrefois consacré, il ne restait plus que cendres, mort et désolation. Ce n'était plus un lieu digne de recevoir la foi renouvelée des justes. Ce n'était plus rien. Soupirant longuement à la réalisation que ce qu'elle chérissait n'était plus, l'elfe détourna son regard de l'assemblée pour se perdre dans les volutes de fumées et autres restes de bâtiments effondrés. Marchant doucement, l'ancienne prêtresse vint plonger ses doigts fins aux ongles abimés dans un tas de cendres dont la chaleur rappelait la proximité du massacre. Elle ferma ensuite les yeux, laissant cette chaleur se répandre à l'intérieur de son corps tandis que quelques braises encore incandescentes semblaient venir rouler sur le dos de ses mains. Elle sentait en elle de longs fils de mana qui s'étendaient, partant des restes de croyants massacrés pour venir gagner sa poitrine. Comme les derniers murmures des disparus. Comme une promesse de vengeance silencieuse.

    Ses oreilles frémirent alors un instant lorsqu'elle entendit le nom de la ville bénie. Rouvrant instantanément les yeux, elle se retourna ensuite les doigts encore noircis par les cendres alors que leur prochaine destination, et visiblement leur futur fief, était évoqué. Benedictus... Cela faisait combien d'années ? Combien de souvenirs qu'elle avait accumulé dans les murs du temple où elle officiait autrefois ? La demeure de feu ses parents existait-elle toujours ou bien tout avait-il été détruit comme le reste ? L'espace d'un instant, la vision radieuse de l'ancienne capitale émerveilla la blonde qui repensait à ce qu'était la ville avant la chute. Puis l'image de la Haute-Cathédrale s'imprima dans son esprit comme un tableau divin qu'elle ne pouvait plus renier. S'avançant de nouveau vers le groupe, Valmyria écouta les mots de Malazach puis de Lodvik avant d'étirer un fin sourire sur ses lèvres gercées.

    - Benedictus... Je me souviens encore de ses bains, de ses jardins d'agréments et de la beauté de nos avenus où les fidèles évoluaient en toute sérénité. Je revois la prestance de la Haute-Cathédrale et la foi irradiante qui pleuvait sur tous les shoumeiens. Sa mine semblait changer, comme si elle était prise d'une joie déraisonnée. Quoi de plus symbolique qu'une ville bénie pour permettre l'éveil de nos rites sacrés et pour intensifier la ferveur de nos âmes! A travers cette dernière, les vrais croyants se rassembleront sous l'égide sacré des Huit et de leur Volonté... Parcant ergo illi dii, et ab igne aeterno conservent eos.

    Ses yeux, emplis d'une folie perceptible, s'étaient imbibés d'un liquide qui les rendaient plus brillants qu'à l'accoutumée. Des larmes de chagrin précédemment versées, il ne restait à présent que des perles salés de fanatisme et d'admiration. Les rescapés du massacre... Les Témoins... Ils allaient devenir les apôtres d'une nouvelle ère. D'une foi plus forte encore et plus puissante que jamais. La terre se verrait nourri de leurs prières ou bien du sang des infidèles. Et ils se transformeraient en bras armé. En messagers divins récoltant les âmes des habitants de ce monde injuste et imparfait. Ils rendraient leurs Maitres fiers, et périraient pour eux s'il le faudrait.  

    - Que les Reikois envoient leurs cabots. Que la République vomissent leurs parasites... Nous purgerons ce monde de celles et ceux refusant de venir se soumettre à la Volonté des Titans. Elle fixa Lodvik. Que la lumière aveugle leurs regards hagards et brûle leur âme impure. Elle fixa ensuite Laune. Que la Mort vienne les cueillir comme une moisson parfaite, fauchant leurs vies comme les blés de nos anciens champs. Enfin Sublime. Et que la maladie s'infiltre dans leurs puits. Que leurs enfants s'étouffent dans la bile et les bubons. Qu'où qu'ils soient, un choix leur soit fait. La Foi des Justes.

    De nouvelles flammèches glissant cette fois à la commissure de ses lèvres avant de disparaitre.

    - Ou la purification.




    L'Aube du Chaos [Divinistes] 7IrXhsP

    " Que les flammes de leur volonté permettent aux cendres de ce monde de faire renaître les âmes impures. "
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