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  • Dim 30 Juin - 21:06
    17 avril de l’an 5.

    - Tu sais si Rachelle est à proximité ?

    La question de Sayena sembla sortir de nulle part, dans ce repère non loin du lac Rebirth. La tension dans la voix de l'espionne montrait cependant que la question n’était pas anodine et une moue de déception apparut sur son visage quand son collègue eut un geste de dénégation. La souris n’était donc pas présente sur les lieux. C’était dommage, sans doute aurait-elle pu désamorcer l'humeur ombrageuse de l'Oreille. Depuis que celui-ci était arrivé à Kyouji, suite aux festivités religieuses au Temple du Soleil et de la Lune, on lui avait fait savoir que deux missives à son attention l’attendaient dans un de leurs repères. L’une était urgente, puisqu’elle venait de la Sénéchale en personne, l’autre avait été rajoutée par un membre de ses Sentinelles, qui avaient fait le voyage de la capitale jusqu’ici pour lui remettre les deux correspondances. A peine les avait-il lues que l’air du ministre était subitement devenu sombre et préoccupé. La rousse ne savait pas qui avait écrit la première missive  : le guerrier n’avait pas dit un mot à ce propos, et cela voulait donc dire que cela ne la concernait pas. Par contre, la Sentinelle connaissait suffisamment son chef pour savoir que  l’inquiétude, et même de l’irritation avait traversé ses pupilles. S’il l’avait pu, Zéphyr aurait déjà sauté sur ses jambes pour s’aventurer hors de la cache d’espion, devina-t-elle, et c’était certainement à cause du sceau de la seconde lettre que le maître-espion s’était retenu. Après tout, la tovyr Leezen lui avait écrit et comme à son habitude, le conseiller royal ne dédaignait jamais un de ses rapports. Consciencieux, il l’avait sans doute lue en dernier pour y accorder toute son attention, sans se douter que les deux lettres étaient porteuses de mauvaises nouvelles. Un fait étonnant, puisque la générale était redoutable d’efficacité : Sayena avait donc été surprise quand l’Oreille avait froissé le papier qu’il avait en main, pendant que ses sourcils s’étaient froncés et que son humeur s’était encore plus détériorée.

    Silencieux, l’homme s’était un instant laissé aller contre le fond de son siège et il avait été absorbé dans ses pensées une longue minute, comme s’il analysait ce qu’il valait mieux faire. Puis, sans un mot, sans même un regard à sa subalterne, il avait quitté son bureau, l’espionne sur les talons. Maligne, la jeune femme savait qu’il valait mieux se taire : quand son chef avait ce regard, il était de bon aloi de se tenir à carreaux et ne pas attirer l’attention. Mais quand même, songea-t-elle avec dépit, Rachelle, elle, aurait peut-être pu lui dénicher un mot à deux. Il était probable qu’elle ait fait un arrêt ailleurs en ville, ou bien qu’elle ait rejoint une autre cache d’espion, pour continuer son entrainement avec de nouveaux collègues.

    Sortant dans l’une des rues de Kyouji, il est manifeste que Zéphyr se dirige vers une écurie non loin du lac pour se trouver une monture. Un point qui ne pose pas vraiment de problèmes, puisque le palefrenier est efficace et qu’il connaît son métier. Le bougre acquiesce quand le guerrier lui demande un cheval endurant et rapide pour un voyage de quelques jours ; parallèlement, il envoie un autre espion chercher les vivres nécessaires pour un tel périple, et rapidement, Sayena devine qu’elle sera concernée par celui-ci. Dans une demi-heure, tout au plus, estime la jeune femme, ils seront partis et c’est justement pendant cette période qu’un autre espion apparemment pressé les aperçoit du coin de l’oeil. Manifestement, il se dirigeait vers leur planque, en vue de rencontrer l’Oreille, et il a l’air bien content de trouver celle-ci un peu plus tôt que prévu.

    - Messire, j’ai une missive urgente pour vous.

    Une parole inintelligible semble sortir brièvement des lèvres de l’intéressé, que Sayena arrive difficilement à traduire par un « Encore ? ». Malheureusement, leur interlocuteur ne semble pas comprendre que le bretteur est de sale humeur, même quand il mentionne qu’il s’agit d’une affaire en lien avec « le comptable de la famille ». Un langage à double-sens, que pourtant Zéphyr écartera d’un geste impatient.

    - S’il s’agit de parler des finances requises à Kyouji, dites à notre argentier que cela peut attendre, marmonne le beau brun après avoir vérifié, pour le principe, que personne ne peut les entendre. L’homme se tait d’ailleurs pendant que le palefrenier sort la bête de son enclos et Zéphyr vient caresser distraitement son encolure. Sa mine songeuse montre bien son esprit est ailleurs, note Sayena,  comme s’il s’inquiétait pour quelqu’un d’autre. Mais cela n’empêche pas l’espion de reprendre.
    - En fait, messire, ce n’est pas lui qui vous contacte, on vient d’apprendre qu’il est tombé de cheval et qu’il est donc convalescence forcée...

    L’homme s’interrompt alors que les pupilles dorées de Zéphyr se plante sur lui. Bien que le pauvre bougre ait transmis des informations de manière la plus adroite possible, l’agent des renseignements doit rapidement souhaiter être ailleurs, car l’expression de l’Oreille est tout, sauf amicale.

    - Comment ça, il est en convalescence forcée ? Sa voix est sifflante, alors qu’il comprend ce que cela sous-entend : leurs espions ont repéré le Cœur en mauvaise posture, et cela ne lui plait guère. Il ne faut pas développer plus pour que le maître-espion se doute qu’il y a une entourloupe quelque part et que cette lettre n’annonce rien de bon. Son vis-à-vis entrouvre bien sûr la bouche, mais d’un geste impatient, l'assassin met fin à ses explications. Passe-moi la missive, ordonne-t-il d’une voix sèche. D’un geste leste, il brise le sceau, et en lit le contenu. Le message est naturellement codé, mais ce n’est pas quelque chose qui posera problème au chef des forces spéciales. Son regard deviendra en tous les cas incrédule, comme s’il ne pouvait croire ce qu’il lisait, puis la raison prendra le dessus, et son expression redeviendra à la fois fatiguée et sévère. De dépit, sans doute, le guerrier fermera les yeux et respirera profondément, puis, comme un envoyé du ciel, un de ses hommes de main reviendra avec un sac de rations d’un air étonnamment jovial.
    - Il nous faudra au moins ça pour notre voyage, messire Zoldyck !  
    Le noble lui jettera une œillade en coin avant qu’un remerciement poli et forcé ne sorte de ses lèvres. Puis, d’un geste leste, il montera sur le cheval à la robe noire ébène, et il accordera un regard à Sayena.
    - Je vais rejoindre Orion. Je retrouverai une part de nos hommes sur la route, tu sais que je les avais envoyées rencontrer des commerçants très hardis aux alentours d’Ikusa. Autrement dit, il avait envoyé une part de sa troupe démanteler un groupe d’esclavagiste. J’ignore combien de temps je vais rester sur place. Dépendant du temps qu’il me faudra, tu me rejoindras là-bas, lui fait-il tout en lui donnant la lettre de Lyra.
    - Vous partez tous les deux en mission ?
    - On peut dire ça, fait l’Oreille avec les lèvres serrées.
    - Et votre argentier, messire… ? ose demander le brave espion.
    Zéphyr lui accorde une œillade qui n’est, malheureusement, toujours pas amicale, et finalement, une ombre semble s’étendre à côté de son cheval. Ombre qui s’agrandira jusqu’à prendre forme humaine et dévoiler un jumeau qui lui est parfaitement semblable.
    - Je suppose qu’en faisant comme cela, ce sera suffisant, déclare l’Oreille, en donnant d’ailleurs le rapport sur le Coeur à son double.

    Sans un mot de plus, le guerrier met en marche sa monture, qui passe rapidement du pas au trot, avant de partir au grand galop dans les rues de la métropole.

    Un peu décontenancé, l’espion ne semble pas savoir quoi dire dans un premier temps, mais heureusement, le clone, lui, ne semble pas avoir perdu le nord.

    - Pas besoin d’aller chez lui tout de suite, marmonne le ministre en se tournant vers son subordonné. Rassemble-moi les hommes qui l’ont trouvé. Convoque-moi ceux qui surveillent les souterrains. Je veux un résumé de la situation à l’heure de sexte, et qu’on prenne des mesures aussi vite que possible, si cela est nécessaire.

    ***

    Les espions de la ville avaient été surpris quand ils avaient aperçu le Coeur rentrer à son domaine dans un état... assez déplorable, il fallait le dire. Il était connu, par les services de renseignement, que le vampire savait se protéger des rayons de l’astre solaire : le voir ravager par la lumière du jour, d'une démarche hagarde et hésitante, avait de quoi être singulier, sinon inquiétant. Du reste, bien que le ministre ait pu vouloir se protéger en maintenant potentiellement son invisibilité dans le coeur de la ville – afin d’éviter les ragots –, il avait vécu une expérience éprouvante. Les assassins ignoraient les détails de sa torture, mais on ne revenait pas indemne d’une brûlure au fer rouge et de la perte d’un de ses doigts. Son esprit, aussi bien que son état physique avaient pu être atteints malgré ses capacités régénératives, et cela avait laissé quelques indices aux assassins pour savoir que quelque chose s’était passé durant la nuit. Une invisibilité fluctuante, une démarche mal assurée, les traces de sang, l'annulation des rendez-vous, leur avait indiqué que quelque chose n’allait pas. Les membres de la Main avaient tous leur indépendance et géraient leurs propres affaires sans que l’Oreille ne s’en mêle, mais le maître-espion n’appréciait absolument pas qu’on s’en prenne au coeur du gouvernement en toute impunité, et il s’arrogeait alors le droit de punir les responsables si c’était nécessaire.

    Enfin, ça, c’est si Corvus avait été blanc comme neige.

    Quand on lui avait fait part qu’il avait eu l’audace de s’aventurer dans les réseaux souterrains de la pègre après une première enquête, Zéphyr avait cru qu’on se moquait de lui et qu’on essayait de lui faire une mauvaise farce. Mais non. Là où ses agents savaient que la prudence était de mise dans le réseau de l’ombre, le Grand Argentier, lui, avait décidé d’aller y faire un tour pour... pour quoi exactement ? Faire le paon et chercher les foudres du Baron ? S’approprier les lieux parce qu’il avait envie de jeter un oeil ? Rien ne justifiait une telle sortie, une telle mise en danger, et cela avait le don d'agacer le maître-espion. D’autant qu’il ignorait si le ministre avait lâché – ou obtenu – des informations compromettantes ou non. Compte-tenu de la trève qu’il avait obtenue avec Vaenys, le beau brun espérait au moins que Corvus n’avait pas fait voler leur accord en éclat.
    Avec seulement les informations de sa missive, le guerrier n’en savait pas assez. Il avait donc décidé d’aller lui-même sur place puisque, de toute façon, seuls les membres de la Main avait une autorité égale à celle du Coeur, et il n’était pas dit que ses subordonnés seraient bien accueillis par le vampire. Ceux-ci avaient au moins eu la décence de se “présenter” au maître des lieux quelques heures après que celui-ci fût rentré dans son domaine. Polis et courtois, ils lui avait néanmoins interdits toute sortie de son manoir, et en lui envoyant un médecin de la ville. Non pas tant pour le guérir – ses capacités curatives feraient bien plus rapidement le reste que n’importe quel soin apporté par un docteur – que pour noter ses lésions avant qu’elles ne disparaissent et qu’il ne reste aucune preuve d’ici l’arrivée du maître-espion. Ses hommes de main avaient eu là du bon sens, car quelque chose lui soufflait que Corvus aurait pu l’accueillir en lui affirmant qu’il “ne s’était rien passé” malgré le rapport de ses sbires, et Zéphyr était disposé à s’en passer.

    Bien qu’il fût pressé de rencontrer le vampire, l’Oreille avait fait un arrêt de plusieurs heures auprès de ses espions qui surveillaient la pègre. S’arrêtant à une cache de ses espions, il avait vérifié avec eux l’activité du réseau du crime, mais rien, apparemment, n’avait été anormal depuis la réapparition du vampire : ni vendetta, ni d’autres événements, n’avaient été organisée contre l’autorité impériale ou contre le Coeur. On lui avait également décrit les blessures – peut-être désormais guéries - du ministre à la peau pâle, et l’une d’elle l’avait laissée particulièrement pensif. Quand il avait repris la parole, ses espions l’avaient regardé d’un air surpris, mais ils avaient obtempéré à sa requête. Encore une demi-journée était passée, le soir était arrivé, et c’était en début de soirée que Zéphyr s’était présenté à son hôte. Une heure indue pour la plupart des gens, sauf quand on ne savait plus sortir à la lumière du jour à cause de sa propre arrogance.

    L’Oreille, naturellement, n'avait pas été impolie en arrivant sur les lieux et il avait laissé les serviteurs du Coeur l’accueillir à la grille de son manoir. Pour autant, son regard en disait long : pas question de le faire poireauter, il avait d’autres chats à fouetter. Il demanda donc à rapidement voir le Grand Argentier, et ce fut sans mot dire qu’il se laissa conduire jusqu’à un salon – ou tout autre pièce préalablement préparée par le maître des lieux. Qu’il fût le premier sur les lieux ou non n’avait que peu d’importance : quand ses yeux se posèrent enfin sur le responsable de ce... fiasco, un sourire mi-figue mi-raisin, quelque peu forcé, apparut sur ses traits.

    - Messire Sanariel. Ton faussement poli. Zéphyr n’est pas particulièrement content des derniers événements et son homologue doit bien s’en douter. Je vous remercie de me recevoir si rapidement. Bien qu’il ne lui en ait pas laissé le choix, en réalité, et que ce soit lui qui ait imposé le rendez-vous. S’asseyant ensuite face au Grand Argentier, l’Oreille est directe et va au coeur du sujet. Je dois dire que vous m’avez... surpris. Joignant les mains sur ses genoux, le maître-espion a une expression ironique et continue : Je viens tout juste de rentrer du bal annuel visant à honorer la Lune et le Soleil. Je croyais en toute honnêteté que rien de spécifique n’aurait lieu pendant cette soirée. Qui chercherait, par exemple, à provoquer la pègre ? Un sourire qui n’en est pas un. Le réseau de l’espionnage enseigne toujours à ses agents que s’infiltrer dans réseau du crime, c’est un jeu dangereux, potentiellement mortel ; qu’on ne doit y entrer que si on a une piste solide, intéressante pour notre réseau de renseignement ; et que jamais, strictement jamais, on ne doit y entrer simplement pour faire juste de la provocation. Un léger silence, pendant que Zéphyr croise les pupilles de son interlocuteur. Et vous... Vous... Vous n’êtes pas un espion du Reike, me direz-vous. Mais vous êtes un ministre, censé être parmi le plus intelligent parmi ses pairs. Un rechignement. Alors dites-moi ce qui vous a fait entrer dans ce merdier et pourquoi.

    Une pause plus prononcée, pendant que le maître-espion dévisage la posture du Grand Argentier. La plupart de ses blessures superficielles doivent avoir disparu puisque sa rencontre avec Isolde a eu lieu depuis plus ou moins quarante-huit heures, or le vampire a de grandes capacités régénératives. Les autres plaies et infections peuvent nécessiter plus de soins, mais il y en a une qui l’intéresse particulièrement, et il n’est pas sûr qu’une deux journée soit nécessaire pour guérir complètement.

    - Comment va votre doigt ?

    Une question dite sur un ton négligent, mais qui montre à Corvus que l’Oreille sait, et qu’il n’a pas intérêt à lui raconter de salades.

    Et dire que, pendant ce temps, il n’avait aucune nouvelle ni d’Orion ni d’Eris.
    C’était peut-être ce qui le rendait le plus malade en cet instant précis.
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    Corvus Sanariel
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  • Jeu 18 Juil - 17:21
    Une… deux… trois frappes retentirent sur la porte de chêne du majestueux bureau dans lequel Corvus s’était cloitré depuis maintenant plusieurs temps. À vrai dire, il ne l’avait pas quitté une seule fois depuis sa petite mésaventure avec cette nouvelle chef de Cellule. Pas l’ombre d’un regret n’était lisible sur son visage, non. Seule la haine habitait ses pensées. Une haine dirigée non seulement vers celle qui lui avait fait subir cette torture, mais aussi celle qui lui avait rappelé de nouveaux souvenirs, mais aussi vers lui-même. Il s’en voulait. Il s’en voulait Atrocement pour ce qu’il s’était passé des années plus tôt… non… des millénaires plus tôt, entre les murs de ce sinistre manoir. Mais, qu’importait, en vérité ?
    « Entrez. » Fit le vampire, d’un ton sec, presque agacé. Qui pouvait bien le déranger, encore ? La visite précédente des espions de son acolyte n’était-elle pas suffisante ? Ou, peut-être était-ce l’Oreille elle-même qui était venue jusqu’à lui. Pas étonnant.

    La porte grinça légèrement, tandis que la lumière présente dans le couloir vint faiblement éclairer le bureau du vampire, en un majestueux sillon éclatant. Lysandre, son bras droit, passa alors la tête dans la fente laissée par l’ouverture de la porte, puis tenta de deviner la position du vampire, visible grâce à ses prunelles écarlates qui rayonnaient dans la pénombre.
    « Il vous attend. » Déclara le lointain neveu de Corvus, d’une voix toute aussi légère que tremblotante. Il le savait, le vampire pouvait souvent partir au quart de tour, surtout quand il n’avait pas la situation sous contrôle et, avec un de ses égal, c’était totalement le cas. Mais, bizarrement, Corvus ne fit rien de particulier.

    Il se leva, prestement, sans se poser la moindre question, puis s’avança d’un pas léger et d’une démarche décousue, laissant la faible lumière pénétrant la pièce envahir son être. Il était vêtu d’une cape complètement noire et, sa tête était recouverte. Seule sa chevelure de jais descendait en cascade sur ses épaules et, une partie de son visage était visible. Son regard écarlate semblait percer la moindre chose qu’il regardait avec une grande intensité.

    Ce n’était qu’après quelques minutes tout au plus, qu’il arriva dans sa grande bibliothèque, préparée spécialement pour la venue de Zéphyr. Il avait pris soin de faire préparer un salon dans un recoin assez sombre pour ne pas être gêné par la lumière du crépuscule, pénétrant par les grandes fenêtres. Il s’avança alors dans les allées, jusqu’à arriver proche de son collègue ministre. Aucune expression n’était lisible sur son visage, pas même la haine. C’était comme s’il avait mis un masque, pour faire comme si tout allait plus ou moins bien. Il le savait, il allait certainement se prendre une remontée car, même s’ils étaient égaux, il savait pertinemment qu’il avait franchi une limite. S’aventurer dans les réseaux de la Pègre et, du Baron plus précisément, lorsque l’on était un grand fonctionnaire du Reike, c’était certainement la pire chose à faire.

    « Sieur Zoldyck. » Répondit le Cœur, plus par politesse qu’autre chose. Il se plaça ensuite dans un fauteuil fait de matière noble, face à l’Oreille reikoise, puis posa son regard pénétra dans celui de ce dernier. Il le jaugeait, comme pour le déstabiliser, même s’il savait que cela ne servait à rien et, lui-même ne savait pas pourquoi il faisait cela. Bien, il n’avait plus qu’à patiemment l’écouter, puis à encaisser les paroles du chef de l’espionnage.
    « Plus vite il est parti, plus vite je serai tranquille. » Se disait Corvus, alors qu’il était concentré sur les paroles de Zéphyr. Rien, pas le moindre mot ne lui échappait. Rien qu’au vu de son discours, Corvus savait que son homologue était vraiment remonté et alors, il se disait que le couple impérial devait l’être encore plus, si d’aventure ils étaient déjà au courant. Enfin, c’est fait, c’est fait. Pas de retour en arrière possible.

    Mais, car il y a toujours un « mais ». Il y a toujours moyen de trouver une excuse bidon pour se sortir de ce genre de situation. Zéphyr était très intelligent, oui, mais pas devin. Il n’avait absolument aucun moyen de connaître la stricte vérité, sauf si l’un de ses espions avait observé la scène et, ce serait inacceptable de ne pas être intervenu. Bref. Le Cœur se redressa alors sur toute sa hauteur, laissant les formes de son dos épouser parfaitement son assise, puis il retira sa capuche, dévoilant cette blessure, cette brûlure, qu’il avait décidé de ne pas soigner. Il regarda alors son interlocuteur, puis répondit, sans laisser la moindre expression lui échapper.
    « Il n’y a aucune raison particulière. » Rétorqua Corvus, froidement, avant de dresser sa main devant lui.

    Autrefois, une chevalière ornée d’une pierre de rathonite enveloppait un de ses doigts. Mais aujourd’hui, il n’y a plus rien, son doigt n’avait même pas terminé sa régénération. Il regarda alors quelques secondes son doigt qui était en pleine croissance, avant de reporter ses prunelles écarlates dans les pépites du Ministre de l’espionnage.
    « Il se rétabli, petit à petit, je vous remercie. » Dit-il, d’un ton purement ironique. Non pas qu’il prenait Zéphyr pour un imbécile, parce qu’il le respectait autant qu’il respectait ses pairs. Non, simplement qu’il détestait ce genre de question, qui avait déjà une réponse toute trouvée. Son doigt venait d’être tranché, comment pourrait-il alors aller bien ?

    Un grand raclement de gorge résonna alors dans l’ensemble de la pièce, tandis que le vampire se reprit, s’apprêtant à ajouter une information à ses précédentes paroles.
    « Croyez-le ou non, mais j’ai été provoqué. Mmmh, peut-être ai-je mal agi en me rendant dans les réseaux souterrains en pleine nuit… » Commença-t-il, s’arrêtant brusquement, évitant de parler de cette « salope » qui lui avait pris son doigt. Il n’avait aucun moyen de savoir si la Danse-Mort l’avait maudit, alors il se tut sur ce sujet.
    « Oui, c’est ça, en rentrant de mon rendez-vous de l’autre jour, un brigand m’a provoqué. J’ai simplement voulu le remettre à sa place. » Conclut-il calmement, espérant que cela suffise.
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  • Mer 24 Juil - 0:08
    Corvus était tout de noir vêtu, comme à son habitude. Habituellement, le Cœur était toujours distingué, mais ici, on aurait dit qu’il voulait se protéger le plus possible de toute exposition à la lumière, qu’elle fut naturelle ou tout simplement contenue dans des lampes en verre. Zéphyr ne lui fit aucun commentaire à ce sujet. L’homme aux yeux dorés était confortablement assis dans un coin de la bibliothèque – une pièce somptueuse au demeurant, qu’Eris aurait peut-être même aimée parcourir – et le maître-espion avait parcouru la salle du regard, mais l’esprit n’y était pas. Il était inquiet de la réaction de la pègre, il était inquiet pour la demie-elfe, il était inquiet pour Orion. Pour Corvus, par contre, maintenant qu’il avait la certitude qu’il était loin d’être mourant, non, il ne se faisait plus de soucis à son sujet. Au moins, les hommes de l’ombre sous les ordres du Baron avaient eu la « sagesse » de ne pas trop provoquer l’Empire en blessant mortellement un de ses ministres.

    N’empêche, avec tout cela, l’assassin restait particulièrement renfrogné.

    Les deux membres de la Main se saluèrent au moins poliment et le vampire s’assit se manière élégante sur son siège. Non sans son arrogance habituelle, Corvus soutint le regard de l’Oreille, mais ni l’un ni l’autre n’allait être déstabilisé par un jeu de regard.

    Ce fut le guerrier qui parla le premier, pour lui remonter les bretelles, évidemment. Son homologue se tut – c’était peut-être le mieux – et le laissa débiter ses réflexions. Puis, naturellement, le flot de paroles se tarit, et l’assassin lui demanda les raisons de son acte. Car il devait y avoir quelque chose. Forcément. Zéphyr grinça donc particulièrement des dents quand le Grand Argentier lui répondit qu’il n’avait aucune justification à lui fournir.

    - Tensai va en être absolument ravi, ironisa-t-il sans même chercher à cacher sa mauvaise humeur. « Et vous ne me ferez pas avaler de telles salades », songea-t-il.

    Au moins, il apprit que le doigt de Corvus n’était pas totalement rétabli, une information dont il avait besoin, bien que le vampire ne le sût pas encore.

    - Combien de temps faudra-t-il pour qu’il soit rétabli ? demanda l’ami d’Ayshara, en ignorant cordialement le ton ironique de son vis-à-vis. Son ton est déjà moins mordant, signe qu’il ne pose pas cette question de manière totalement innocente, et il écoutera la réponse d’une mine songeuse, avant que son attention ne se reporte sur Corvus quand celui-ci reprit la parole. Il hausse un sourcil quand il lui donne enfin une information intéressante. Vous avez été provoqué, dit-il. Par qui ? Était-ce un homme ? Une femme ? Cette personne semblait-elle jeune, adulte, âgée ? A-t-elle montré des pouvoirs et se faisait-elle obéir par des subalternes ? Surtout, la question la plus importante : Semblait-elle proche du Baron ? C’était ce dernier point qui affecterait le plus l’équilibre entre les forces de l’espionnage et celles du monde de l’ombre. Si Vaenys se sentait offensé d’une telle intrusion, rien ne garantissait pas qu’il cherchât à se venger d’une quelconque façon. Peut-être qu’alors, le conseiller royal devrait prévenir Shahana le plus vite possible pour qu’elle prenne les mesures adéquates, si elle avait des agents sur place. Enfin, cela dit, Zephyr étant lui-même présent à Kyouji, il pouvait donner les ordres lui-même également.

    Quant à avoir fait une erreur en infiltrant les souterrains… c’était tellement évident que cela se passait de commentaires. En revanche, le Reikois aux yeux ambrés tiqua aux dernières paroles du ministre et un rictus s’échappa aussitôt de ses lèvres. Dommage, les questions qu’il avaient posées à Corvus l’avaient aidé à être un instant plus calme et plus lucide ; mais autant dire que la dernière remarque du vampire avait eu l’effet d’une douche froide.

    - Des brigands, siffla-t-il. Vous avez été attaqué par des brigands. Eussiez-vous été en voyage, ç’aurait pu, peut-être, être crédible, mais en pleine ville, alors que la garde rôde, que vous êtes entourés, que vous êtes le Cœur en personne, laissez-moi avoir des doutes.

    Non parce qu’en l’état, l’Oreille avait vraiment l’impression qu’il se moquait de lui.

    - Si vous avez été attaqué par quelqu’un, c’est par la pègre elle-même, à moins que vous n’osiez me dire qu’elle protège désormais la veuve et l’orphelin et qu’on devrait l’intégrer dans une légion d’honneur ? Un soupir s’échappa des lèvres du maître-espion. Son collègue le fatiguait, mais il reprit. Comment avez-vous été provoqué ? Que vous a-t-on dit ? Y a-t-il eu seulement eu du chantage ? Un silence, alors’que le chef des forces spéciales dévisageait son homologue. Pourquoi s’être aventuré dans les tunnels de la pègre alors que vous auriez pu – et auriez dû – faire appel à mes services d’espionnage ? N’essayez pas de me mener en bateau ou de trouver n’importe quelle excuse, vous nous ferez perdre du temps,  le prévint-il.

    Autant le prévenir, puisque Corvus avait déjà essayé de lui trouver une justification bien misérable, de son point de vue.
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  • Jeu 15 Aoû - 12:42
    Oh… Corvus aussi se disait que l’Empereur serait ravi d’apprendre quel genre de vie il menait à ses heures perdues. En temps normal, il lui aurait certainement répondu avec ironie, lui aussi. Mais là, il savait qu’il valait mieux ne pas faire le malin, surtout pas avec l’Oreille qui était redoutable, malgré les apparences qui ne le démontrait pas forcément au premier coup d’œil. Et puis, aussi, il était face à un collègue ministre, il se montrait donc naturellement respectueux, c’était la moindre des choses. La question qui suivit était posé sur un ton beaucoup moins ironique que la dernière phrase qu’avait prononcé Zéphyr, Corvus comprit naturellement qu’il devait fournir une véritable réponse.
    « Eh bien, je dirais que d’ici deux heures, il sera totalement rétabli. Enfin, je l’espère. Dans ma jeunesse, cela allait beaucoup plus vite que ça mais, que voulez-vous, j’ai vieilli. » Répondit le Cœur, avec beaucoup plus de sincérité et d’un ton beaucoup plus posé et sérieux. Une fois dont l’intensité était faible mais qui semblait montrer une certaine force.

    Pour la suite, Corvus réfléchissait attentivement et, de toute façon, il savait qu’il devait dire la vérité. Non seulement, s’il mentait, Zéphyr le saurait et alors là, ça serait un véritable drame pour le vampire, mais aussi, parce qu’il n’avait aucune raison apparente de protéger la Danse-Mort. Malheureusement, il n’avait pas grand-chose à dire sur l’état de la personne, étant donné qu’elle portait un masque et donc, que sa voix était déformée. Il n’avait alors à l’instant qu’une seule chose en tête : la vengeance. Il savait au moins que c’était une liche et, ce genre de personne ne passait pas inaperçu, nulle part. Alors assis, Corvus se redressa pleinement dans son siège, porta une main jusqu’à son menton et s’appuya sur celle-ci, laissant ses yeux écarlates se balader entre le regard de l’Oreille et le décor environnant. Devait-il vraiment le dire ? Dire que c’était une femme ? Dans une nation comme le Reike, c’était une certaine honte, non ?
    « Pour être tout à fait franc, je ne sais pas si c’était un homme ou une femme, la personne portait un masque et la voix était métallique, déformée. Comme pour le reste d’ailleurs, je ne saurais vous dire si cette personne était âgée ou non. Par contre, je peux vous affirmer deux choses. La première, c’est qu’elle se fait appeler la Danse-Mort et qu’elle dirige l’une des cellules de la Pègre Locale. La seconde, c’est qu’elle est de race mort-vivante. Je l’ai ressenti, lorsque j’étais proche d’elle… son sang. Cela me procurait le même effet que lors de ma rencontre avec l’Esprit. Les battements de son cœur étaient lents… très lents. Je suis navré de ne pouvoir vous en dire davantage. » Expliqua le Vampire, faisant son possible pour cacher le genre de cette Danse-Mort. Il espérait que cela suffisait à Zéphyr, qu’il n’en demanderait pas plus à ce sujet.

    Il était un homme très intelligent mais était aussi dans une situation délicate et, de ce fait, le vampire espérait que son interlocuteur ne lui demandât pas comment se faisait appeler le… ou la Danse-Mort. Monsieur ? Madame ? Sieur ? Dame ? Voilà un simple indice pourtant primordial, n’est-ce pas ?
    « Donc, ce que l’on peut en tirer c’est que… Oui, elle semblait… non, elle était proche du Baron. C’était sa subalterne, en quelque sorte. Je n’ai pas la moindre idée de comment fonctionne cette organisation et je n’en ai très honnêtement pas grand-chose à faire. » Continua le Vampire, tentant d’apporter le plus de détails possibles, sans pour autant dire que c’était bel et bien une femme.

    Visiblement, la carte " brigands" n'avait pas marché. Étonnant, tiens. Rien que sur le ton qu’engageait Zéphyr, Corvus comprit qu’il lui brisait légèrement les noix. Ce n’était pas spécialement son intention, lui, tout ce qu’il voulait, c’était rester tranquille et surtout, retourner à Ikusa. Il en avait marre de cette ville et, il devait être loin pour élaborer une belle vengeance.
    « C’est-à-dire que… » C’est un peu honteux, pour un Ministre. « J’avais envoyé mon bras-droit me chercher une prostituée et, lorsqu’il l’avait raccompagné dans les souterrains, cette personne m’a fait passer un message, me disant que ces femmes n’étaient pas des jouets. Totalement absurde pour des putes, non ? Donc, je suis descendu moi-même dans les souterrains pour avoir une discussion avec le, ou la Danse-Mort. Il est inutile que je perde également mon temps à vous raconter la suite, je pense que le doigt manquant et la marque sur mon visage sont des preuves suffisantes de ce que j’avance. » Expliqua le Cœur. Tous deux ne voulaient pas perdre de temps, ce qui en faisait fatalement gagner.

    « Globalement, cette personne a touché mon ego et, comme tout bon noble reikois qui se respecte, il fallait que je réponde, même si cela me mettait inévitablement en danger. Et, je n’en ai absolument aucun regret. » Conclut le Cœur, prenant cette fois-ci, un ton beaucoup plus froid.
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  • Ven 30 Aoû - 21:52
    [justify]Deux heures. Bon. C’était une bonne chose, on allait dire. Zéphyr pouvait ainsi mettre en place ce qu’il avait prévu, même si cela n’allait pas révolutionner durablement la vie du vampire. Il s’agissait tout au plus d’une « alternative » pour aider son confrère, et il fallait naturellement que ce dernier acceptât l’offre du maître-espion. On n’y était pas encore, encore que, le Grand Argentier n’avait sans doute aucune raison de refuser l’aide de l’Oreille.

    - Dans ce cas, puisque votre doigt aura repoussé dans quelques temps, je vous propose de nous retrouver peu après l’aube, déclara le beau ténébreux en observant la main blessée du Cœur. Contrairement à ce que celui-ci pensait, d’ailleurs, il n’était pas encore possible pour l’éphèbe de discerner la vérité du mensonge. Cependant, que son interlocteur ne pensât pas à lui mentir lui facilitait la vie. Du reste, c’était la meilleure chose à faire, car si Zéphyr apprenait par inadvertance qu’il lui avait menti dans le futur, cela dégraderait leurs relations et la confiance que le conseiller royal lui portait. Déjà que celle-ci n’était pas au beau fixe, en cet instant précis, il valait mieux ne pas rajouter de l’huile sur le feu.

    Appuyant sa tête contre son poing fermé, le ministre attendit que Corvus daignât enfin lui révéler des choses sur sa tortionnaire. Et en réalité, il ne savait pas grand-chose. Il ne pouvait ni déterminer son âge, ni son sexe, deux éléments qui permettaient de faire un premier tri parmi les suspects en général. Enfin, après, ce n’était pas comme si le guerrier comptait à tout prix mettre la main sur la Danse-Mort. Il l’aurait pu, s’il en avait reçu l’ordre de Tensai et si l’être de nuit n’avait rien eu à se reprocher, si on l’avait attaqué uniquement dans un esprit de provocation à l’encontre de l’Empire. Mais on n’était pas dans une telle configuration, encore moins quand on connaissait « le statut-quo » établi avec le roi de la Pègre, Vaenys. Donc non, mettre la main sur la fautive n’était pas tellement dans l’ordre de ses priorités, mais c’était néanmoins de son devoir de se renseigner. Ceci pour faire le point sur la situation, savoir en parler avec le couple royal, et éventuellement, avec le Baron lui-même s’il venait à « reprocher » au bretteur cet incident.

    - Une liche et une cheffe de cellule donc. L’assassin se tut un instant pour méditer sur ces deux informations, mais c’était à la fois trop précis et trop vague pour se faire une idée sur le personnage. Et puis, il y avait aussi son titre… La ou le Danse-Mort, avait-il dit. Une femme, probablement, mais l’Oreille n’en mettrait pas la main à couper. C’était peut-être un subterfuge comme un autre.  Elle gravite dans un monde qui n’est pas le vôtre, Corvus. En tout cas, si on regarde votre fonction actuelle, ricana-t-il. Le Reikois n’était pas naïf : avec ses deux millénaires, le Grand Argentier n’était pas un ange, et le vampire avait certainement fait des choses bien louches dans sa longue existence. Mais tant qu’il était à ce poste de pouvoir, il ne pouvait se permettre de flirter avec le danger comme il l’avait fait ce soir. Le Cœur ne peut provoquer la Pègre sans en aviser au minimum la Main, et si des mesures doivent être prises, cela est de ma responsabilité, pas de la vôtre, même si c’est vous qui êtes offensé, ajouta-t-il. Et d’ailleurs, le regard de Zéphyr devint un instant incrédule lorsqu’il apprit qu’il avait perdu son doigt à cause d’une… prostituée. Si si, il avait bien entendu : toute cette histoire avait commencé à cause d’une fille de joie, et une mimique de plus en plus sarcastique apparut sur le visage du conseiller royal. Il avait la réputation d’être impassible, mais pour le coup, Zéphyr n’avait pas envie de se cacher derrière un masque. Pour peu, il aurait bien déclaré : « Je regrette qu’elle ne vous ait pas pris un deuxième doigt », mais la bienséance le lui interdisait. Quoiqu’il le pensât très fort.

    - Effectivement, une prostituée, quelle qu’elle soit, n’est pas un jouet, lui répondit-il froidement. Par les Astres, voilà qu’il prenait le parti d’un membre de la Pègre à cause de l’orgueil du vampire. Dans quel monde vivait-on, vraiment. Toujours était-il que Corvus pouvait très bien comprendre qu’il était un peu jugé (négativement) par son homologue, mais ce dernier finit par faire un geste d’agacement.  Ce qui est fait est fait. Nous ne reviendrons pas sur le passé. J’estime néanmoins que c’est vous qui êtes en tort, et que vous n’auriez pas dû vous aventurer dans les souterrains, qu’elle qu’ait été la provocation de la Pègre. Provocation qui n’en était pas vraiment une d’ailleurs. J’en référerai au roi et à la reine, ceux-ci vous parleront peut-être de cet événement lors du prochain Conseil de la Main. Mais ils seront d’accord avec moi pour dire que cela ne doit plus se reproduire. Vous avez compris ?

    Un silence, pour laisser son confrère répondre. Corvus est assez intelligent pour savoir que c’est une forme d’avertissement de la part de l’Oreille. En aucun cas ce n’est une menace pour sa vie, mais d’autres écarts de ce type pourrait clairement lui être préjudiciable pour la suite de sa progression au sein du Reike. Encore plus si, un jour, il devait créer des scandales publics. Heureusement, cette histoire-ci avait été étouffée, mais il avait intérêt à ne pas en reproduire, sans quoi le couple royal se demanderait certainement s’il prenait à cœur d’être un représentant de l’ordre et du gouvernement.

    - Si vous avez compris, je pense qu’on peut clôturer cette histoire, et passer à autre chose, finit par trancher le ministre aux yeux dorés. Je suis venu aussi ici à cause de votre état. Vous ne pouvez pas rester cloîtré dans votre manoir, et votre fonction requiert que vous sachiez assurer des représentations durant les jours diurnes, quand le soleil est à son zénith. Or, j’ai cru comprendre que vous supportiez mal les rayons de l’astre solaire.

    Un châtiment mérité pour blesser son orgueil, si on y réfléchissait un peu, mais Zéphyr est quelqu’un de pragmatique et d’efficace : il n’a pas le temps de penser à la fierté masculine de son compatriote.

    - J’ai pris des dispositions à votre égard. Vous savez que j’ai le bras long et j’ai également profité de votre position pour parer au plus pressé. Vous me rejoindrez donc dans le quartier des Milles Eclats, peu après l’aube, quand les commerces de cette zone ouvriront. Nous irons voir… Zéphyr s’interrompt, alors qu’un sourire un peu sarcastique apparaît sur les lèvres. Est-ce que c’est seulement utile que je vous le dise ? Vous verrez bien où je vous emmène. Je prends congé en attendant. Soyez néanmoins à l’heure, je n’ai pas une patience infinie.

    Du reste, que Corvus souffrît de sortir dehors n’était pas son problème, et il avait de toute façon des houppelandes assez longues pour se protéger suffisamment. L’homme pourrait peut-être le prendre comme une perfidie de la part de l’Oreille, mais à bien y réfléchir, il se rendrait compte aussi que sortir tout au matin une délicatesse venant de Zéphyr. Car la populace ne serait pas encore pleinement réveillée, et cela permettrait donc au vampire de se déplacer sans se faire réellement reconnaître.

    Quant au quartier des Milles Eclats, il était suffisamment renseigné pour savoir que c’était un quartier commercial relativement réputé, où on y trouvait aussi bien des forges que des orfèvreries de qualité, qui n’égalaient cependant pas celles de l’Esprit.
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    Corvus Sanariel
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  • Dim 22 Sep - 16:25
    Corvus savait pertinemment pourquoi Zéphyr voulait le retrouver peu après l’aube et, ce n’était pas pour une balade amicale dans son domaine, non. Ce n’était pas un secret pour le Conseil de la Main, ce qui permettait au Cœur de l’Empire de pouvoir sortir au soleil sans en craindre sa lueur, c’était bel et bien cette bague que la Danse-Mort lui avait arrachée avec son doigt. Mais alors, le Vampire pouvait-il continuer à faire le malin bien longtemps ou, devait-il au moins se montrer honnête avec Zoldyck ? D’autant plus qu’il n’avait absolument aucune raison de se montrer hostile à son égard, bien au contraire. C’était un homme respectable, alors autant le traiter avec respect.
    « Je ne suis pas idiot et, vous non plus. Je sais pertinemment pourquoi vous voulez me retrouver dès l’aube, alors je ne vais pas passer par quatre chemins. Il ou elle ne m’a pas seulement pris mon doigt parce qu’il était magnifique, non. Il ou m’a également volé ma bague en rathonite, celle-là même qui me permettait de pouvoir sortir sous la lueur meurtrière du soleil, sans en subir les conséquences. Je ne sais pas quoi vous dire de plus, Zéphyr, si ce n’est que je suis navré. Mais, à la grande limite, cela ne regarde en aucun cas le Conseil de la Main, c’est un bien qui m’appartenait et qui me venait de mon paternel et, croyez-le, mais je ne compte pas le récupérer. Si je suis capable de me guérir d’une telle façon, alors, je devrais aussi être capable de m’auto-guérir sous les rayons du soleil, vous ne pensez pas ? » Demanda Corvus, en essayant de subtilement détourner la conversation pour ne pas prendre une énième rouste à cause de la disparition de son artéfact magique. Il est bien dommage pour un Ministre de ne plus pouvoir se montrer au grand jour, non ?

    « Bien entendu, j’aurais dû à minima vous en avertir et alors, je tiens à vous demander pardon. J’accepterai le châtiment qui doit m’être attribué, si tel est votre désir. Mais croyez-moi, je ne pensais pas agir en mal. Disons-le, je suis un vampire et, même si j’ai plus de 2500 ans, je ne parviens pas toujours à contrôler mes pulsions animales. Peut-être cela vous arrivera-t-il à vous ou à un ami un jour, qui sait. » Expliqua Corvus. Oui, il s’était excusé, un comportement plutôt inhabituel venant de lui, surtout en l’état actuel. Mais, il ne faut pas se méprendre, il faisait cela dans le seul but que son interlocuteur le laisse tranquille le plus rapidement possible. Ce dernier avait probablement d’autres chats à fouetter et lui, il voulait rester seul et se morfondre dans ses idées de vengeance. La vengeance, elle était sa nouvelle raison de se battre. Tuer et obtenir réparation.

    « C’est bien compris, cela ne se reproduira pas. Peut-être Sieur et Dame Ryssen n’ont-ils pas besoin de me châtier publiquement et, devant mes collègues. Je sais qu’il faut savoir montrer l’exemple, mais je ne suis pas sûr d’avoir envie de partager ce pan de ma personnalité et de ma personne avec mon amie, Dame Ariesvyra. Je suis certain que vous le comprendrez et que le couple impérial le comprendra également. Mais je sais aussi que je ne suis pas en situation de demander quoi que ce soit, alors, la décision vous appartient. Mais, essayez simplement de compter mes derniers mots. » Demanda-t-il avec la plus grande des sincérités. Il n’essayait pas de manipuler l’œil, non, loin de là. Il ne souhaitait simplement pas que sa seule et unique amie le prenne pour un goujat, simplement pour une si petite -ou pas- erreur.

    « Très bien, je vous rejoindrai au quartier des mille éclats à l’aube. Je ne serai pas en retard. » Répondit-il simplement, laissant son interlocuteur prendre congé et, comme prévu, il s’empressa de le rejoindre le lendemain matin au point de rendez-vous. Il s’était vêtu d’une cape aussi sombre que la nuit, lui permettant non seulement de pallier aux problèmes causés par les rayons meurtriers du Soleil, mais aussi de passer inaperçu. Bon, il est peu courant de voir des grands mecs vêtus tout de noir se promener dans les ruelles de la ville, certes, mais pas à ces heures-là. Kyouji était une ville qui ne dormait pas et, la nuit, il était courant de voir ce genre d’individu, avec peut-être, la pensée de vous dépouiller de tout votre or et peut-être même de vous passer lentement le couteau sous la gorge pour vous exécuter de sang-froid, simplement parce qu’ils trouvent cela drôle.
    Heureusement, ce n’était pas le cas de notre Vampire, qui lui, attendait simplement la venue de Zéphyr, à moins qu’il soit déjà présent autour de lui, en train de l’observer et de voir s’il était prémuni contre le soleil ou non.
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  • Mer 25 Sep - 22:29
    - Je sais à quel point cette bague vous était précieuse, répond Zéphyr. Non par excès de sentimentalisme, mais plutôt parce que le pouvoir renfermé dans ce bijou était important pour le vampire. ]Il a suffi de vous observer depuis votre accession au rang de Cœur pour savoir qu’un objet vous protégeait des rayons du soleil. Ce qui m’étonne, c’est que votre tortionnaire l’ait su aussi. A moins que vous lui en aviez parlé, dans un excès d’imprudence. Enfin, on ne peut revenir sur ce qu’il s’est passé. Concernant votre demande de ne pas en parler au Conseil de la Main… Un soupir s’échappe des lèvres du conseiller royal. J’estime que l’Impératrice, qui est votre supérieure directe, a le droit de savoir le fin mot de cette histoire, donc je lui en parlerais, et de facto, son mari sera tenu au courant lui aussi. Mais je peux éviter de mettre en avant ces événements devant nos autres collègues de la Main. Tant que vous ne recommencez pas à faire des histoires… grommela-t-il presque pour lui-même. Quant au châtiment, il ne me revient pas de vous juger, je laisse ça au roi et à la reine. J’estime cependant que la perte de votre doigt est une punition suffisante, même s’il sera repoussé dans peu de temps, et que ma venue est un avertissement suffisant. D’ailleurs, c’est ce qu’il dirait à Ayshara. Cependant, Zéphyr pouvait se permettre d’être aussi « léger » parce que la Pègre ne s’était pas enflammée davantage, et parce que Corvus était suffisamment intelligent pour savoir que l’Oreille ne pesait ses mots. Faisait-il encore des histoires que le maître-espion ferait moins preuve de patience et de diplomatie. Quant à ses excuses, n’importe qui pouvait en donner pour être tranquille : Zéphyr n’était donc pas totalement dupe, mais il n’avait ni les moyens, ni l’envie, ni le temps de chercher à savoir s’il était sincère.

    D’ailleurs, l’éphèbe prit finalement congé, ne s’attardant pas plus que nécessaire dans le domaine de sire Sanariel. A quoi bon ? Le flageller jusqu’au matin, c’était s’acharner pour rien, et cela n’aurait aucun sens. Autant se reposer – quand bien même le jeune homme était présentement un clone – tout en prenant son temps avec quelques hommes pour revoir les réseaux d’espionnage de Kyouji, et s’assurer encore une fois qu’il n’y avait rien d’extraordinaire vis-à-vis du royaume de l’ombre. Quand l’aube pointe, cependant, l’Oreille n’oublie pas son rendez-vous et il s’en va dans le quartier des Mille Eclats. Le  Cœur est naturellement bien à l’heure, et contrairement à ce qu’il pourra peut-être soupçonner, le bretteur ne l’observe pas de loin. Il se contente de le rejoindre, alors que le ciel se dore des parures de l’aurore en offrant aux Reikois un ciel rose qui s’embrasera bientôt sous les rayons du soleil. Zéphyr, de son côté, a sa capuche baissée, et s’avance comme s’il se promenait.

    - Messire Sanariel, le salue-t-il. Je ne vais pas vous faire attendre longtemps dehors, je sais que le jour va bientôt se lever. Suivez-moi. Il a fallu avancer une certaine somme, mais un commerçant a accepté d’ouvrir boutique plus tôt, pour nous rendre un service.

    Disons plutôt, pour être parfaitement honnête, que les services d’espionnage ne lui avaient pas laissé le choix, mais le marchand en question avait aussitôt bien moins rechigné en voyant une généreuse bourse d’or lui être offerte en compensation. De celle qui couvre plusieurs jours de travail. Un dédommagement utile, mais nécessaire pour assurer un travail non bâclé. Dans l’absolu, avoir une dague sous la gorge, c’était aussi un bel encouragement, mais les services spéciaux n’étaient techniquement pas là pour faire chanter des citoyens qui n’avaient rien demandé.

    Quoi qu’il en soit, les deux ministres entrent dans une boutique assez luxueuse, sans être la plus hupée du quartier, et d’un pas relativement sûr, Zéphyr s’approche du comptoir, alors qu’un petit être à la peau verte lève la tête au-dessus du comptoir.

    - C’est fermé ! Je reçois d’autres clients exceptionnellem… Ah, mais c’est vous le type aux yeux dorés ? demande encore le vieux gobelin d’un ton méfiant, un être chauve qui doit approcher de la cinquantaine. On m’a dit que c’était vous qui passiez commande. Vous savez que vos hommes sont arrivés comme des sauvages et qu’ils m’ont imposé de fermer boutique ? Ah ! Mes pauvres clients qui ont dû être mis dehors ! Qu’est-ce qu’on dira ! Qu’est-ce qu’on va…
    - Mes hommes ont attendu qu’il n’y ait plus personne dans ta boutique, alors arrête de pleurnicher, vieil homme. Et s’ils t’ont bien imposé de fermer boutique, c’était parce que ma demande était urgente. Je t’ai suffisamment dédommagé pour que tu fasses ton travail comme il se doit. C’est prêt ?
    Son vis-à-vis renifle, mais finit par se pencher pour prendre un petit boîtier.
    - Vous avez de la chance que vos hommes m’aient apporté d’autres bagues pour donner la taille de ce bijou. Sinon, vous auriez dû repasser demain. Patiemment, Zéphyr acquiesce, sans prêter attention à une éventuelle réaction de Corvus. Une petite visite à l’étage de sa demeure, pendant que Corvus était en « quarantaine » en attendant la visite de l’Oreille, avait suffi à ses espions pour récupérer un anneau sans trop de valeur dans ses effets personnels. Voici l’anneau que vous m’avez prêté, fait le gobelin en déposant l’objet sur la table.  Et ça, dit-il, en tendant la petite boîte carrée, c’est tout ce que j’ai pu faire en si peu de temps…
    - Bien, approuve Zéphyr. En temps normal, l’homme aurait préféré avoir recours à Glugil, le cousin de Stadzank, mais celui-ci était situé à Liberty en ce moment, il avait donc dû changer ses plans. Corvus, approchez. Cette bague est pour vous. Le bijou était relativement simple, en étant composé d’or et d’une pierre en roche ombrale, et l’assassin reprend.  Cette bague vous protégera des rayons du soleil. Mais elle est moins puissante que votre ancien objet de famille.
    - Pour être plus précis, reprend le joaillier, ses effets ne dureront pas éternellement. Je n’avais pas de matériaux d’assez bonne facture, surtout quand on s’invite chez moi sans prévenir, en demandant qu’une commande soit prête le lendemain, ajoute-t-il en plissant les yeux d’un air accusateur. Mais Zéphyr ne semble pas s’en rendre compte – ou fait mine de n’avoir rien entendu – et l’artisan reprend. Il vous faudra la remplacer endéans les six mois. Plus vous utiliserez l’enchantement de la bague, plus elle se saturera et il faudra finir par la remplacer.  
    - Heureusement, reprend tranquillement le maître-espion, vous êtes bien entourés. C’était peu le cas de le dire. Je suis sûre que Glugil, l’ami d’un ami, sera ravi de vous fournir une bague de bonne facture, et je suis sûre que Cyradil sera d’avis de vous trouver un minerai suffisamment solide pour en faire un enchantement durable. Il faudra cependant aller le trouver, car il n’est pas sûr que nous en ayons en stock, et cela est loin d’être impossible, avec le groupe des Récolteurs sous ses ordres. En d’autres termes, pour récupérer un artefact aussi puissant que celui que vous avez perdu, il vous faudra mettre la main à la pâte. C’est ce qui servira de paiement pour votre erreur de l’autre soir.
    - Oui, enfin, pour la bague, vous pouvez passez par moi plutôt que chez ce dénommé Glugil... D’ailleurs, j’ai respecté mes engagements, vous me donnez un supplément ?
    - N’espère pas trop, vieillard, grogne Zéphyr. On m’a soufflé que ta cupidité n’avait pas de limites. Qu’importe. Est-ce qu’elle vous va ? demande l’Oreille. Vous pouvez aussi récupérer l’anneau qui vous appartient, lui déclare-t-il.

    Ce qui est certain, c’est que le maître-espion attendra sa réponse, avant de réagir à son tour. Puis, sans doute pour se défaire de cette sangsue qu’est le commerçant, le ministre exprimera rapidement son souhait de quitter les lieux.

    - Le soleil s’est levé dehors. Allons tester votre nouvel anneau.

    Note HRP:
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  • Hier à 18:02
    Le lendemain matin, à peine avant que le soleil ne se lève sur la magnifique cité cosmopolite, Corvus quitta son imposant manoir pour se rendre au point de rendez-vous donné par son collègue de la Main, Zéphyr Zoldyck. Le Cœur de l’Empire n’avait pas spécialement l’habitude de ce genre de rencontre, en même temps, cela ne faisait pas un an qu’il était devenu le Ministre des Finances Reikoise. Il y avait forcément un temps d’adaptation à tout et, plus particulièrement à ce genre d’emplois. Même si son prédécesseur était quelqu’un qui aimait voyager, au point de se faire bannir de la République, une chose qui n’arriverait certainement jamais à Corvus.
    Déjà, il ne lui viendrait même pas l’idée de franchir la frontière en temps normal, alors certainement pas maintenant qu’il est le Cœur de l’Empire du Reike.

    Le quartier des Mille Éclats... un merveilleux quartier, surtout au moment de l’aube, lorsque le soleil venait y déposer sa douce lueur dorée. C’était certainement de là qu’il tenait son nom, d’ailleurs.
    Comme à son habitude, le Cœur de l’Empire était arrivé légèrement en avance. Il avait certes beaucoup de défauts, mais si l’on pouvait retenir l’une de ses qualités majeures, c’était sans doute cette ponctualité qui le caractérisait si bien. Jamais il n’était arrivé en retard à un rendez-vous. En même temps, dans sa condition de créature vivant la nuit, il n’avait pas vraiment ce problème de peur de se lever trop tard. Ainsi, il avait pris le temps de marcher dans les rues de Kyouji, vêtu d’une longue cape noire qui dissuadait quiconque de s’en prendre à lui.

    Il s’était contenté de patienter quelques minutes devant le point de rendez-vous, le temps que l’Oreille vienne le chercher et, ce dernier n’avait pas mis tant de temps. Du moins, pas suffisamment pour que Corvus ait le temps de s’ennuyer. Il rumina quelques instants en réponse à la première prise de parole de Zéphyr, avant de finalement le suivre, tout en lui répondant de sa voix grave.
    « J’assumerai les frais que vous avez avancés pour moi, cela va de soi. » Fit-il, sans même dire un bonjour à son interlocuteur. Non, il s’était contenté d’un simple signe de la tête et, encore, cela l’avait plus emmerdé qu’autre chose.

    La situation était pour le moins amusante aux yeux de Corvus qui, depuis sa rencontre avec la Danse-Mort, prenait tout à la légère. Ce vieux rabougri avare mériterait certainement que le Vampire lui remonte les bretelles ou, qu’il lui fasse un léger coup de pression, mais ce n’était sans doute pas le moment de se faire remarquer davantage. Lorsque l’être aux prunelles d’or lui demanda de s’avancer, la Sentinelle de la Nuit s’exécuta sans plus attendre. Il s’empara délicatement de la bague que l’on lui tendait, puis il l’a mise à son doigt qui avait été tranché quelque jour plus tôt.
    Inutile d’être intelligent ou vif d’esprit pour comprendre que cette bague était en réalité un artefact qui permettrait au Cœur de l’Empire de pouvoir se promener librement sous le Soleil, qui n’était autre qu’un Astre Assassin à ses yeux.

    Le Cœur n’avait pas grand-chose à dire à propos de ce Grugil, cependant, les deux hommes commençaient à parler de son amie, devenue il y a quelques mois, l’Esprit de l’Empire reikois. Alors, il dut couper court à la conversation et, lança un regard mauvais et menaçant au bijoutier avare.
    « Je me contenterai d’aller voir l’Esprit. Il est hors de question que je débourse la moindre pièce de cuivre pour un individu aussi imbécile et laid que cet homme. » Cracha-t-il, ne machant pas ses mots. Sans attendre, il se retourna, puis se mit en marche en direction de la sortie, sans enlever sa cape. Il était suivi de près par Zéphyr, qui fermait la marche.

    Les protagonistes déambulèrent quelques instants dans les ruelles du quartier des Mille Éclats, tandis qu’ils commençaient à légèrement prendre de la hauteur, les rues étant ascendantes. Une fois au sommet d’un semblant de colline, le Cœur alla s’appuyer sur une rambarde, protégeant d’une éventuelle chute en contre-bas. Ses prunelles écarlates étaient rivées sur l’horizon, tandis qu’il retirait cette capuche qui le protégeait. La marque de brûlure infligée par cette femme était plus visible que jamais et, son visage n’affichait aucune émotion. Pour autant, il profitait de cet instant que l’Oreille lui offrait.

    « Je vous remercie, Zéphyr. »
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