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    Carl Sorince
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  • Sam 6 Juil - 23:03
    Les pieds inégaux du tabouret crissaient contre le sol lisse du couloir souterrain. Son porteur, ni grand, ni épais, le traînait derrière-lui comme s'il s'agissait d'un fardeau trop lourd pour sa frêle carcasse qui -à en juger sa posture légèrement voutée- peinait déjà à soutenir le poids du cuir de son manteau et les bords larges du couvre-chef assombrissant sa mine morne mais étrangement souriante. A sa ceinture, une dague effilée battait son flanc, sa lame emprisonnée dans un fourreau de faible facture. Une courte lame, bien peu intimidante au sein d'un tel dédale souterrain, où gardes en armures et porteurs de hallebardes se croisaient régulièrement au cours d'incessantes rondes. Le clapotis des gouttes s'écoulant d'un plafond trop humide accompagnaient les plaintes du mobilier transporté et les ricanements nasillards puant l'autosatisfaction que l'étrange type laissait parfois échapper, au fur et à mesure de son avancée.
    Arrivé à un croisement, il opta pour le chemin de droite, ses yeux d'un vert empoisonné se plissant dans l'espoir de voir quelque chose dans la pénombre. Les ténèbres se mirent en mouvement dès le virage négocié. Le visage d'un garde s'en extirpa, suivi de près par un autre, tous deux postés devant une double-porte en bois usé. Avec un respect tout neuf, ils lui attribuèrent un signe de la main qu'il ne leur rendit pas sans qu'ils ne paraissent s'en émouvoir.
    Le tireur de tabouret alla se planter devant la porte et s'éclaircit la gorge jusqu'à ce que l'un des colosses ne daigne lui ouvrir l'accès.
    Ce qui arriva bien vite.

    Les murs de pierres moussues de la nouvelle pièce souterraine qui l'accueillit en son sein étaient trop proches les uns les autres pour épargner à n'importe quel visiteur un sursaut de claustrophobie. Une seule torche, plantée dans un renfoncement du mur, à droite de l'entrée, suffisait à éclairer son sol inégal, crasseux,  où vermines et champignons se disputaient l'occupation de ses coins. Il n'y avait rien, ici, à part un prisonnier verdâtre au visage légèrement enflé et ligoté à une chaise aux quatre pieds cloués.
    Et c'était bien parce qu'il n'y avait rien d'autre, que Carl était parti se chercher son propre siège.
    La porte se referma derrière le mercenaire, qui déposa son fardeau devant lui et face au gobelin avant de s'installer confortablement mais non sans grimacer lorsque ses articulations émirent quelques craquements d'insubordination.
    Ceci fait, il retira son chapeau le temps d’ébouriffer la tignasse noire encadrant sa face trop souriante. Machinalement, le récemment assis, sans accorder un regard à son camarade de cellule, tapota au fond du galurin pour en chasser toutes les irrégularités avant de laisser un toussotement engager la conversation pour lui.
    “-Bon.” Souffla-t-il en portant sa main libre à une bouche aux lèvres trop pâles.”C'est embarrassant.
    Un ricanement de plus secoua ses os. Ses sourcils se haussèrent et Carl éleva enfin son regard nocif en direction du gobelin métamorphe, capturé lors d'un conclave qui aurait dû être plus calme. Pendant un court instant, alors que les deux tueurs se sondaient pour la première fois mutuellement, le temps sembla se stopper. Et puis les doigts osseux de celui qui était libre vinrent lisser ses cheveux rendus luisants par l'humidité ambiante.
    “-Mes excuses pour le retard. C'est difficile de trouver de quoi s'asseoir ici.” Un soufflement de nez amusé plus tard, il précisa. “Enfin, ça dépend pour qui.
    Sa promotion récente lui avait valu quelques privilèges, comme le fait de se faire saluer par des gardes anonymes aux compétences discutables. Mais pas de quoi s'asseoir pendant un interrogatoire qui promettait d'être long.
    “-Bon, soyons directs puisque nous sommes tous deux des hommes pressés…même si tu prends peut-être la chose plus littéralement que moi.” Pouvait-il seulement respirer, ainsi ficelé contre le dossier ? Les autres l'avaient salement tabassé en oubliant avec une certaine stupidité de ne point viser le visage. Une grave erreur, lorsqu'on souhaitait tirer du type passé à tabac quelques croustillantes informations. Bien qu'on l'eût soigné, notamment pour stopper le saignement d'une vilaine blessure laissée par la morsure de sa propre lame empruntée par une furie vexée, l'état du gobbo n'avait rien de glorieux. La langue de l'observateur franchit ses lèvres, le temps de les humecter convenablement dans un chuintement lui rappelant étrangement la réouverture d'une plaie. “Je ne pense pas que l'usage de la métamorphose soit un crime lorsqu'on débarque dans un conclave où tout le monde est masqué. En réalité, j'irai jusqu'à dire que tu es celui qui s'est le plus prêté au jeu de l'anonymat et pour cela, tu as mes félicitations.
    Les bagues argentées ornant ses doigts émirent quelques cliquetis tandis qu'il les entrechoquait les unes contre les autres, sans quitter des yeux les orbites aux contours légèrement enflés du non-humain.
    “-Dans d'autres circonstances, cela jouerait en ta faveur. Je ne suis pas un bourreau sadique, après tout, et à dire vrai je n'ai pas du tout envie de t'enlever les ongles un à un jusqu'à ce que tu me révèles tous tes petits secrets.
    Les cliquetis se stoppèrent. Le chapeau glissa de ses jambes croisées pour rouler au sol et atterrir dans un coin de la salle.
    Le sourire, cependant, demeura ancré sur les lèvres de son possesseur.
    “-Cependant, j'aime le poste de marchand de sable. J'irai jusqu'à dire que je le préfère à celui de cette fastidieuse histoire de contrebanderie. Une tête, ou une oreille, c'est plus facile à faire passer que deux cent caisses de piquettes et trois milles carreaux à têtes barbelées, on est d'accord ? Donc je veux le poste - et je l’aurais. Merci de l’avoir libéré, d’ailleurs. En admettant que je devienne le nouveau assassin en chef de cette bande de drilles, la première chose à faire - je pense - est d’éliminer la concurrence.
    D’un mouvement de menton, il désigna son camarade ligoté.
    “-Au cas où tu ne suivrais pas le fil de mes pensées -et crois-moi bien que je comprendrais si c’était le cas- ça implique que te buter me faciliterait grandement la vie, en plus de m’attribuer la reconnaissance éternelle de tous ceux qui voulaient te voir mort au conclave : la dame que tu as insulté et celui à qui t’a piqué l’idée du masque en tête de liste.” Le mercenaire pouffa. “Vraiment, c’était bien senti comme quolibets mais peut-être un peu déplacé au milieu d’une bande d’enragés comme eux, non?
    Face au silence du gobelin, son humeur changea. Un soupçon d’agacement se manifesta en lui, alors que ses sourcils se fronçaient lentement.
    “-J’imagine que le bâillon n’aide pas, mais tu pourrais faire un effort. Un petit “hmf” d’assentiment de temps à autre, peut-être? Bref.
    Les mains pâles vinrent se frotter l’une contre l’autre pour réchauffer leurs articulations glacées par les courants d’airs de cette cave glorifiée.
    “-Tout ça pour dire qu’actuellement, la seule chose qui me retient c’est un soupçon de la part du Baron que je suis très loin de partager : Il pense que tu es un espion du Reike. Pas moi. Moi je pense qu’on peut te tuer et que personne ne viendra te venger. Maiiiiis je suis un gars prudent, je ne tue pas quelqu’un si il y a la moindre possibilité pour qu’une ombre puant la sueur - donc Reikoise- débarque sitôt ledit quelqu’un enterré pour égorger les responsables.
    Un poisson d’argent traversa la pièce sans que le prisonnier ou son interlocuteur à l’interminable logorrhée n’attribue le moindre regard à l’insecte fouisseur.
    “-Je suis de ton côté, je te l’ai dit ! Moi, je te crois. Mais il faut qu'on travaille ensemble pour faire éclater la vérité au grand jour !” Pour appuyer ses dernières paroles, Carl écarta les bras en attribuant une œillade solidaire, pleine de fausse compassion, au marchand de sable. “Donc on va s’entendre sur ce qui va se passer, dans les prochains jours : Je vais te torturer chichement, en faisant en sorte que ça ne soit pas trop douloureux, histoire de ne pas te forcer à raconter n’importe quoi juste pour que ça s’arrête. Ça sera l’affaire d’une ou deux paires de journées. A la fin, tu continueras à me dire la vérité : c’est à dire que tu n’as absolument aucun contacts officiel avec le Reike. A nous deux, on devrait pouvoir convaincre le grand patron, tu penses pas?
    D’une main, le bourreau alla attraper la corde du bâillon du prisonnier pour tirer dessus brutalement. Un filet de bave s’extirpa de la bouche suppliciée en même temps que le chiffon en arrachant une grimace au plus en forme des deux occupants de la pièce.
    “-Et une fois le patron convaincu, je te trancherai la gorge. Ça te va?
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  • Dim 7 Juil - 21:45
    C’est dans une petite pièce lugubre que le gobelin se réveilla. Il ouvrit péniblement une de ses paupières et comprit tout de suite que son visage était tuméfié vu le mal de chien qu’il avait à la tronche. Il n’arrivait même pas à ouvrir l’autre. D’un geste réflexe, l’assassin tenta de passer sa main sur son visage mais sans succès... En plus d’avoir eu sa tentative tuée dans l’œuf par un cordage un peu trop serré, plusieurs vives douleurs se rappelèrent à son bon souvenir au niveau de ses ligaments sectionnés.

    Hommmpfr !

    Sa bouche ne pouvait émettre aucun son, cette bande de sauvages l’avaient bâillonné... Quel comble de finir ainsi pour celui qui se faisait parfois passer pour un artiste à la voix si mélodieuse ! Bien sûr il avait échoué dans sa tentative de fuite désespérée... Pris au dépourvu, il avait fini comme un rat dans une petite cage. Ce Conclave du Crime s’était terminé de la pire des manières qui soit : les pleutres avaient préféré le laisser vivant pour le questionner avant d’en finir définitivement avec sa misérable existence. Désormais, chaque respiration lui rappelait les nombreux hématomes qui parcouraient son corps et particulièrement l’endroit où sa propre lame s’était introduite dans son corps...  

    *La garce !*

    Mais est ce qu'il pouvait s'autoriser à la blâmer ? Après tout, le gobelin l'avait bien cherché. Combien de temps s’était passé depuis cette sinistre réunion ? Une heure, deux heures peut-être... Ses hommes devaient être tendus de ne pas le voir revenir mais il n’était pas encore assez tôt pour remuer dans les brancards, il lui fallait trouver un moyen de les prévenir. L’espion devait donc gagner du temps, un maximum de temps. De toute façon quoiqu’il arrive, le gobelin était dans la merde jusqu’au cou : même s’il sortait de ce souterrain vivant, le petit être vert aura lamentablement échoué sa mission d’infiltration... Et tout ça pourquoi ? Un mauvais concours de circonstances, la poisse quand même.

    Mais il fallait tenir, coûte que coûte... De toute façon si ces petits malins venaient à trop lui tirer les vers du nez, ils se mettraient eux-mêmes dans une position délicate. Pas sûr que le Couple Impérial et l’Oreille soient très ravis d’apprendre que certains de leurs petits secrets ont été partagé avec le Prince déchu. Ça finirait par se savoir et ils mettront le paquet lorsqu’ils apprendront que leur épée-lige manque à l’appel. En tout cas c'est ce qu'espérait l'humanoïde ligoté sur une chaise à on ne sait combien de mètres sous la ville.

    Au loin des bruits de pas. Visiblement il avait déjà de la visite.

    *A quelle sauce vais-je être mangé ? *

    La porte s’ouvrit et de son œil rouge à moitié ouvert, il reconnut l’homme qui avait porté un masque à sa propre effigie lors de la dernière réunion. C’était donc lui qui serait chargé de la basse besogne. Dans ses nébuleux souvenirs d’il y a quelques heures, Stadzank se rappella d’un homme au ton provocateur, plutôt doué avec les mots et les raisonnements. Son masque en disait long sur l’opinion qu’il portait à son “Patron” concernant l’excentricité de venir “masquer” à leur petite sauterie entre chefs de cellule.

    Carl posa son cul et commença un monologue avec une apparente camaraderie... Était-il mal à l’aise ou juste mauvais acteur ? Difficile à dire mais toute sa compassion sonnait tellement faux que seul un demeuré aurait pu y croire. Le prenait-il pour un idiot ? C’est vrai qu’au Reike, il y en avait un bon paquet, peut-être avait-il pris le pli et ne prenait plus la peine de faire le tri.

    Stadzank apprit donc que son ancien collègue convoitait sa place et souhaitait éliminer la concurrence. Mouais, pourquoi pas ? A priori, la vérité, ça ne l’intéressait pas. Décidemment le Baron avait vraiment du mal à choisir son petit personnel... Le minimum qu’on devait exiger de celui qu’on envoie torturer, c’était de la loyauté. Et elle ne semblait pas au rendez-vous du côté de l’homme au chapeau.

    Ouais c’pas mal tes petits projets de carrière... Sauf que ton raisonnement ne tient pas debout, l’ami. Si j’avoue être un espion du Reike, c’est tout de suite plus compliqué de me tuer. Enfin tu peux le faire bien sûr, je ne doute pas que t’y arrive dans ces conditions c’est largement dans tes cordes...

    Le gobelin tenta un petit sourire moqueur mais ravala vite son ton moqueur quand le rictus déchaina une horrible douleur.

    Aaargh ! Bande de chiens galeux...  

    Reprenant tant bien que mal la maîtrise de soi, l’assassin reprit sur un ton plus neutre mais sans jamais cesser de fixer son interlocuteur de son œil ouvert.

    Bref, si tu tues un espion reikois, bah tu fous ton “Patron” dans la merde et j’suis pas sûr qu’il te récompensera par une promotion. J’pense plutôt que tu finiras comme moi ou pire, ça dépendra de son humeur du moment... C'toi qui voit. J’aurais bien une suggestion mais bon, t’as l’air plus malin que moi alors tu dois surement avoir un plan B sous le coude ?
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    Carl Sorince
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  • Jeu 25 Juil - 2:35
    Parfois, la psychologie inversée marchait juste beaucoup trop bien.

    Son poignet retourné soutenait le menton du serpent alors que ce dernier décortiquait la logorrhée du prisonnier en s'efforçant de ne pas laisser transparaître son amusement. Est-ce que ce “si” pouvait être considéré comme un aveu ? Est-ce que, avant même de s'être fait arracher un ongle ou couper une paupière, son nouvel ami vert venait de dévoiler sa véritable allégeance ?
    Les sourcils haussés et des ridules moqueuses au coin des yeux, il s'éclaircit la gorge en croisant les jambes tout en posant sa main libre -celle qui ne lui servait pas de repose-menton-  sur le fourreau de sa dague.
    “-On va y aller doucement coco et on va reprendre depuis le début. Première règle : pour des raisons de clarté et pour éviter d'éprouver ma patience : plus de “si”, plus de “peut-être” ou autre “possibilité”. Seulement des faits.” Il marqua une pause le temps de lever sa main au-dessus de lui. “Exception notable : moi. De par ma fonction de putain de geôlier, je peux faire tout ce que je veux, y compris dire si. Ce que je fais d’ailleurs séance tenante : Si je te reprends à te foutre de ma gueule ou de celle de mon patron, je te coupe une oreille, je te coupe une burne, et j’inverse l’emplacement des deux.
    Un croissant de dents trop aiguisées pour être naturelles apparut derrière ses lèvres étirées. Il se pencha en avant, de sorte à ce que même le plus infime de ses murmures puisse être entendu par son camarade de conversation et susurra :
    “-Comme ça, ta descendance pourra elle-aussi entendre ce que j’ai à te dire.
    Un ricanement de plus, puis il recula pour s’affaler sur son dossier. Un coup d'œil vers le gobelin et sa gueule si peu souriante lui indiqua que, décidément, ils ne partageaient pas le même humour. Tant pis.
    “-Maintenant que nous nous sommes entendus sur la question, on va oublier cette histoire de plan B et on va se concentrer sur tes réponses, parce que je suis un gars aimable. Avant d’endommager quelqu’un, je préfère quand même lui donner l’occasion de se sauver la peau.
    Le ruissellement des gouttes, l’humidité régnant dans les alentours et le clapotis de l’eau tombant du plafond…Dans d’autres circonstances, Carl aurait simplement laissé enfermer sa victime jusqu’à ce qu’elle le supplie elle-même de venir la torturer. Parfois, l’attente, la faim et le choc incessant de quelque chose d’aussi innocent qu’une gouttelette sur la roche pouvait suffire à rendre n’importe quel tueur, entraîné ou non, complètement fou.
    Mais…Quand bien même l’honneur entre voleurs n’existait pas, il y avait tout de même un minimum de respect à avoir envers un vis-à-vis de l’autre camp prêt à passer l’arme à gauche.
    Surtout quand ledit autre camp pouvait être celui des plus gros casseurs de gueule du Sekaï.
    “-Donc…” Ses sourcils manquèrent de percer le plafond lorsqu’ils se haussèrent d’avantage pour plisser son front. “N’oublie pas hein, pas de “peut-être” ou de “si”. Seulement la vérité.” Il s’humecta les lèvres, dégaina sa dague après avoir vérifié l’état de la torche illuminant l’entièreté de la pièce, puis cracha : “Est-ce que tu es un espion du Reike, oui ou non?


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  • Jeu 25 Juil - 12:05
    Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais.

    En voilà le parfait exemple. Son nouvel ami n’avait pas trop apprécié son humour, visiblement, et sa vraie nature était ressortie “vite fait bien fait”. Ce beau parleur était donc aussi, un vrai tortionnaire qui aurait visiblement du mal à garder ses nerfs. Un trait de caractère qui pouvait être à double... tranchant. Car s’il joignait les actes à la parole, il y avait moyen de finir en “apéricubes” tout en traversant des phases de souffrances intenses. De l’autre côté, quelqu’un qui perdait rapidement ses nerfs, c’était quelqu’un qu’on pouvait pousser à la faute tout aussi vite.

    Et si l'assassin passait un sale quart d’heure, ma foi, il l’aurait bien mérité. Expirait-il ses péchés récemment commis de cette façon ? Encore faudrait-il croire en quelque chose. Au moins il paierait pour ce qu’il avait fait, ce qui le hantait toutes les nuits, ce qui l’empêchait de retrouver le sommeil du “Juste”... Et il servirait une noble cause. Déjà parce qu’il avait la conviction – qui se renforçait à chacune de leurs rencontres - que seuls ses maîtres pouvaient garantir la survie des humanoïdes du Sekaï en ces temps plus que troublés. De plus, ils venaient de lui donner tout ce qu’il avait demandé, Stadzank pouvait partir en paix en sachant son Clan serait à l’abri du besoin pour des générations. Pourquoi les trahirait-il ? L’épée-lige était prête à mourir mille fois pour ses Suzerains et il avait bien compris qu’en face de lui, c’est peine perdu de le lui faire comprendre ce concept.  

    Non.

    C’est avec un aplomb sans borne que le petit être vert répondit à l’homme assis sur le tabouret devant lui. Techniquement, le gobelin ne mentait pas : il n’était qu'en fantôme, “que” le serviteur de l’ombre de Tensaï et d'Ayshara Ryssen, pas un membre à part entière des services secrets. Il était le cabinet noir du cabinet noir finalement : il travaillait avec l’Oreille, mais pas pour elle.

    Oui c’était joué sur les mots, mais en étant persuadé soi-même de ne pas être un Espion du Reike, Stadzank ne pouvait être que plus persuasif.

    Le gobelin tourna péniblement sa tête et cracha un mollard mi-salive mi-sang qui atterrit à une dizaine de centimètres des pieds de son tortionnaire. Peut-être aurait-il dû le garder pour lui balancer à la gueule ? Bon, pour l’instant leurs rapports n’étaient pas encore trop dégradés, le métamorphe avait encore un espoir minime d’inverser la vapeur : son interlocuteur semblait quelqu’un d’intelligent. Et puis il n’était pas encore déshydraté, il aurait une nouvelle munition dans quelques minutes.

    Tu veux des faits, suffit de te rappeler de ce que j’ai dit tout à l’heure. Ton “Patron” s’est fait prendre par le Reike et il est devenu parano. J’y suis pour rien. Est ce que tu crois que je m’occupais de sa sécurité ? Tu penses vraiment que j’étais au courant de ses déplacements ? Crois-moi que si je m’en étais occupé, jamais il ne se serait fait capturer. C’est Wulfric qui devrait être à ma place et rendre des comptes.

    A dire vrai, l’Epée-lige savait que le pauvre loup-garou n’y était pour rien, il devait juste gérer la “merde” laissée par son “boss”. Une petite pause dans le discours, même parler lui était pénible. Il reprit son souffle, grimaça de douleur puis continua.

    Et regarde comme il a géré cette affaire... Regarde comment il gère ses affaires. Toi et moi on est que des pions. Je suis le premier à être sacrifié sur l’autel de son incompétence. D’après toi, s’il continue sur cette lancée -car il n’a pas vraiment l’air d’être le genre à se remettre en question, tu n’es pas dupe-, qui sera le prochain ?
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  • Ven 26 Juil - 5:04
    On ne le répétait jamais assez : Avant un interrogatoire, frapper au visage le principal concerné par la séance restait le meilleur moyen de dissiper sa concentration. Le marchand de sable détrôné et sa gueule toute enflée, à la bouche ensanglantée avant même le début des hostilités, illustrait -hélas- parfaitement cet état de fait. Dans une tentative désespérée de sauver ce qu’il pensait encore possible, son verdâtre compagnon d’infortune essayait avec effort de retourner le récemment promu bras droit contre son prédécesseur, Wulfric.

    Mais Carl n’avait rien contre le vieux et patibulaire Lycanthrope. Il n’avait - à bien y réfléchir - rien contre quiconque ici, gobelin emprisonné inclus. Cette farce aux airs d’interrogatoire n’était rien de plus qu’un mauvais concours de circonstance pour l’un, et un heureux enchaînement d'événements pour l’autre. La fortune -ou l’infortune- en avait décidé ainsi, voilà tout, et maintenant ils se retrouvaient enfermés tous deux dans cette petite salle, à devoir contenter les attentes d’un chef distant qu’un attentat contre sa personne avait rendu légèrement paranoïaque. Si les places avaient été inversées, nul doute que Carl aurait aimé que son interrogateur fasse preuve de magnanimité, voire de compréhension. Comme le marchand de sable, son esprit aiguisé aurait tenté de gagner du temps, de lier un semblant de lien, d’attiser la compassion du faux hybride dans l’espoir d’atténuer ses désirs meurtriers.

    Mais les rôles n’étaient pas inversés.
    Et son esprit trop reptilien n’avait jamais trop compris le principe de la compassion.

    Les os d’une carcasse étaient toujours insupportablement solides. C’était ce qui rendait l’amputation si difficile, en général. Lorsqu’on tranchait un morceau de corps et qu’une partie de squelette se trouvait derrière la chair, les nerfs et les muscles, il était hors de question de penser à une quelconque forme de finesse ou de précision dans l’entaille. La force, c’était la seule chose qui comptait, en particulier avec une dague conçue pour percer plus que découper. L’annulaire se décrocha de la verte main gauche de son propriétaire, arraché plus que tranché par le remplaçant de Wulfric. Un sang sombre s’extirpa immédiatement de la plaie et Carl tira le foulard autour de son cou pour éponger le désastre organique en s’assurant que le résiné ne puisse pas huiler le membre supplicié et donner du jeu à ses innombrables attaches.

    “-Voilà, voilà.” Répéta-t-il, un soupçon de fausse sympathie dans la voix alors qu’il pressait cruellement le chiffon sur le moignon en malmenant les chairs à vif. “C’est fini.

    Que le gobelin ait crié ou non, son bourreau était bien incapable de le dire. Avec le temps, on apprenait à faire abstraction de ce genre de détails lorsqu’on s’improvisait tortionnaire. Les oreilles bourdonnaient moins, lorsqu’on ne prêtait pas attention aux beuglements. Il recula pour se vautrer de nouveau sur son siège improvisé et soupirer après s’être essuyé les mains sur le pantalon du prisonnier.

    “-Sache que je n’éprouve aucun plaisir à faire ça.” Mentit-il dans un sourire compatissant, et le regard morne qui accompagna son rictus ne laissa aucun doute quant au niveau de sympathie qu’il éprouvait à l’égard de la position du gobelin. Las, il claqua la langue et se baissa avant d'attraper le chapeau ayant roulé dans un coin de la pièce et le faire tourner sur son index jusqu’à ce que sa victime se rétablisse assez pour avoir les idées claires. “Wulfric n’est pas à ta place, coco. Pour les propos que t’as tenus pendant notre petite sauterie, au sujet de la dame un peu trop maigre et, pire que ça, au sujet du boss lui-même, ton sang doit couler, pas celui de Wulfric.” Le couvre-chef s’immobilisa entre les mains de son possesseur et Carl grimaça un air déçu. “Si tu te souviens bien ; Je t’avais tendu une perche, quand même. L’échange paraissait honnête : Une petite rétrogradation à l’ombre et on en parlait plus. Mais, la vache…’faut croire que t’as le sang chaud à t’exciter comme ça.” Un petit ricanement filtra de ses lèvres pincées alors qu’il écartait les mains pour exposer ses doigts mouchetés de sang. “C’est vrai qu’il est chaud en plus.

    Ses jambes se croisèrent et il se redressa pour mieux s’installer sur son siège sans dossier.
    “-Tu sais ce que je commence à me dire ?” La question était rhétorique, mais Carl laissa tout de même planer quelques longues minutes de silence avant de dévoiler ce que ses songes abritaient. “J’pense qu’il n’y a qu’un type très con, très honnête ou très louche pour ne pas se précipiter sur l’occas’ après que son tortionnaire lui ait confié que sa seule manière de sortir vivant d’ici, c’était d’avouer qu’il était un espion.
    Un haussement d’épaule et un air contrit plus tard, le Serpent énumérait :
    “-Personne d’honnête ne finit dans la pègre Reikoise. Pour le côté “con”, c’est vrai qu’on est au Reike donc le doute est permis mais…Bah t’as quand même l’air d’en avoir plus dans le cigare que l’autre demeuré qui fantasmait sur sa Tovyr, donc non. Ce qui nous amène fatalement sur le dernier point : T’es louche, même selon les standards très larges de ce trou à rat.
    La dague, de nouveau, s’extirpa de son fourreau, encore rouge de sang gobelin. L’arme pointa le visage tuméfié, de loin, et décrivit un cercle grossier englobant sa verte personne.
    “-Si, au début de notre petite entrevue, t’avais commencé à me monter tout un fromage sur le fait que “oui, t’étais un espion et ‘fallait absolument contacter tes supérieurs”, alors je t’aurais égorgé tout de suite, satisfait de savoir que t’essayais juste de sauver ta peau en inventant des histoires de capes et d’épée. A la place, tu m’dis exactement ce qui va te précipiter dans la tombe fiston. Exactement ce qu’il faut pas. “Je n’ai rien à voir avec cette histoire, ton patron s’est gourré et rien ne me protège actuellement de la mort.”
    La pointe de l’arme alla tapoter le crâne du mercenaire-chapelier alors qu’il se mordait les lèvres en réfléchissant, les yeux plissés et le front soucieux.
    “-Mmmmoui. C’est louche. Très. Mais, encore une fois, j’suis pas là pour tirer des plans sur la comète et j’ai envie de te croire, alors je te repose cette putain de question en te demandant toute ta concentration, cette fois : Est-ce que t’es un espion, par les couilles grasses de Kazgoth?
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  • Ven 26 Juil - 19:58
    AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhh ! Mon doigt, putain t’as arraché mon doiAAAAAAAAAAAAAh !!!

    La douleur était insoutenable, hurler avait l’air de l’aider à encaisser le choc et il était impossible de contenir plus longtemps toutes les insanités qui lui venaient à la bouche. Tout en voyant le petit bout d’os trôné à l’endroit même où quelques secondes auparavant se trouvait son cher petit annulaire... Il ne ressentait même plus la douleur de sa paupière lorsqu’il constata qu’effectivement, son doigt était bien par terre au milieu d’une petite marre de sang.  

    Espèce de petit enfoiré avec ton petit chapeau de merde ! Le con, le con , le con... C’est pas parce que c’est vert que ça r’pousse abruti !

    Une nouvelle fois les nerfs de sa peau à vif lui envoyèrent un signal bien appuyé : Carl passa son foulard – un vieux chiffon pourri en fait ?- sur la plaie, empêchant que l’hémorragie soit trop importante. Bien sûr que le saligaud ne voulait pas le faire crever trop vite, il n’avait toujours pas obtenu ce qu’il voulait.

    AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhhh ! Sale enflure !

    Et voilà qu’il repartait sur le thème du ”pauv’malheureux qui n’y ait pour rien”, comme si Stadzank pouvait avoir de la compassion pour celui qui venait de lui arracher SON doigt...  

    *J’vais t’crever*

    Maintenant il continuait sur ses raisonnements à haute voix... Ça plus la douleur, c’était vraiment INSUPPORTABLE ! Le pire c’est que ce con avait raison... Pourquoi n’avait-il pas saisi sa perche pendant le Conclave ? Bah oui pourquoi ?  

    Tout simplement qu’il n’avait pas réussi à contenir son impulsivité devant l’injustice de la situation... Purée se faire prendre alors qu’il n’avait fait aucune erreur... C’était trop pour lui, trop pour ne pas exploser... Clairement cette situation improbable l’avait poussé à la faute. Et maintenant il lui manquait un doigt putain...

    *J’vais t’crever sale enfoiré*

    Blablabla et blablabla... Les théories interminables où il devait maintenir tout de même un minimum de concentration malgré la douleur, c’était un sacré supplice... Mais après tout ce charabia, Stadzank comprit qu’il était face à un mur. Et qu’il serait très compliqué de le retourner contre son maître. Tant pis, il fallait persévérer... De toute façon il gardait en tête que s’il crevait comme un chien dans ces souterrains, une fois que ce serait venu aux oreilles du Couple Impérial, toute la clique à Vaenys aurait besoin d’un trou très très profond pour se terrer et éviter un sort des plus infâmes.

    Bien sûr que j’suis louche... Si vous faîtes venir les services reikois me chercher c’est l’enfer qui m’attend. AAAAAAAAArgh putain ça fait un mal de chien.

    *J’vais te découper en rondelles dès qu’j’le pourrais sale tortionnaire de mes couilles*

    Après une brève interruption pour maîtriser la douleur qui le relançait inexorablement, le gobelin reprit.

    Le consanguin a dû oublier de te dire que j’ai supprimé un sous-officier de l’armée impérial, sur ses ordres... Plus les cadavres ici et là que j’ai laissé avec du sable dans les yeux. Tu crois qu’ils ne vont pas me le faire payer quand ils vont venir me récupérer ? J’connais déjà les geôles reikoises, j’ai pas trop envie de tester celles de l’Oreille... Aaaaaargh !!!

    Encore ce foutu doigt qui lui faisait horriblement mal et qui l’empêchait de parler convenablement.

    Alors j’voudrais bien t’faire plaisir et dire devant ton “Patron” qu’j’suis un espion. Mais comme je n’en suis pas un, d’un il va passer pour un con quand vous allez les faire venir et de deux, c’est toi qui vas payer les pots cassés. Pas terrible la promotion hein... Et pour moi, rebelotte : interrogatoire, interrogatoire et re interrogatoire. Donc si ya moyen de s’arranger autrement... T’sé je suis plein de ressources, j’ai des bons plans un peu partout, j’suis jamais contre faire croquer ceux qui m’sortent de la merde.
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  • Lun 5 Aoû - 23:32
    Les jambes croisées et l’air pensif, Carl tapotait la pointe de sa lame contre le bord de sa lèvre inférieure. Certains esprits, hélas, paraissaient incapables d'assimiler ou de comprendre l'évidence d'une défaite. Que ça soit faute à un orgueil surdimensionné ou à un conditionnement quelconque, le résultat restait le même : ces pauvres ères passaient maîtres dans l'art de l'optimisme débordant et franchement imbécile, ce qui, hélas, les forçait à proposer à leur tortionnaire récemment promus quelques pots de vins et autres propositions indécentes.
    A la longue, cela devenait franchement agaçant.

    L'annulaire de la main jusqu'alors épargnée s'en alla rejoindre son jumeau sur le sol poussiéreux et bien trop humide. Hurlements et jurons s'écoulèrent des lèvres du supplicié tandis que son raisiné venait salir accoudoir comme cuisse.
    Carl, après avoir jeté le rebut derrière-lui, soupira, retira une main blanche d'un de ses gants au cuir récemment rougit pour se passer la main dans les cheveux et observer un silence presque gêné jusqu'à ce que le gobelin finisse de geindre.
    La paix revint, accompagnée par les grincements de dent de son vert camarade de conversation.
    “-Ça, c'était vraiment personnel.” Il désigna du menton le moignon nouvellement formé, d'où continuait de s'écouler un sang aussi rouge que celui de n'importe quel humain.”Que tu veuilles crever avec tes secrets, c'est une chose et je le respecte. Mais on propose pas à son bourreau désigné quelques arrangements avant la fin, un peu de sérieux.
    A dire vrai, Carl aurait sans doute fait pareil à sa place…le problème étant qu’il ne serait jamais à sa place.
    “-Je vois bien qu’on tourne en rond coco, et c’est dommage.” L’air contrit, Carl rangea sa lame pour se relever et aller vérifier les liens dans le dos du gobelin. D’un geste rendu fluide par une habitude évidente, il resserra certains nœuds, de sorte à comprimer la poitrine du gobelin et gêner sa respiration sans l’empêcher totalement.
    Le tuer maintenant, c’était gâcher le temps de tout le monde. Mais même si l’insistance dont faisait preuve le peau verte pour précipiter sa propre mort ne faisait que mettre en évidence les secrets qu’il tentait d’enterrer avec lui, Carl ne pensait pas vraiment réussir à faire parler un suicidaire, qui, à dire vrai -sauf en cas d’exceptionnelle révélation- lui servirait plus mort que vivant.
    Après tout, le Reike ne risquait pas exactement de sursauter en apprenant la mort d’un espion, si c’en était un. Ca avait toujours été le jeu, dans ce genre de boulot : quand un espion se fait prendre par ceux qu’il espionne, il meurt.
    Son cadavre, qui plus est, n’allait pas être découvert de sitôt. Carl ferait en sorte de semer ses morceaux aux quatre coins de Kyouji, ou de le jeter dans l’océan, ça dépendait de la météo. Si riposte il risquait d’y avoir, elle viserait une pègre déjà sur le départ -selon l’aveu du grand chef- peut-être que les gardes envoyés sur place parviendraient à saisir un peu de matériel. Avec un peu de chance, ils pourraient embarquer le ténébreux encagoulé à la voix grave et aux épaules trop larges qui s’était couvert de ridicule durant le conclave. Ou alors Wulfric, ça éviterait au vieux loubard d’avoir le temps et l’occasion de vouloir récupérer sa place fraîchement perdue.
    Oui, du monde pouvait tomber si jamais il s'avérait que son ami et ses huit doigts avaient bien un rapport avec les forces d'espionnage Reikois. Du beau monde.
    Mais pas lui. Ni Vaenys. Eux, ils seraient déjà loin lorsque le cadavre exsangue du faux hybride serait découvert, tout gonflé d'eau et de certitudes, dans un canal de Kyouji.
    D'autant que Carl ne quittait plus son brouilleur magique depuis le début de cette épuisante histoire.

    “-J'ai un ami qui a bossé parmi les Spectres, vois-tu.” Révéla-t-il en serrant un dernier nœud.”Tu as déjà entendu parler des Spectres ?”Le Serpent laissa échapper un soufflement de nez moqueur alors qu'il retournait s'asseoir. “Des…agents de l'ombre républicains. Tous disparus maintenant. Ou presque.
    Une main nue s’enfonça de nouveau dans un gant de cuir et le sourire de son propriétaire s'élargit alors que l'odeur du sang venait chatouiller ses narines.
    “-Il m'a raconté les entraînements qu'on lui avait réservé. L'un d'eux portait sur la capture. La sienne, pour être exact. Apparemment, on formait les gars comme lui à tenir le plus longtemps possible aux interrogatoires, à la torture et à l'intimidation.” Ses lèvres se tordirent dans une grimace improbable alors que des yeux faussement gênés se posaient sur le corps endoloris face à lui.”Et ce que je trouve le plus inhumain là-dedans, c’est vraiment l’instruction final : celle qu’on lui avait martelé dans le crâne le plus souvent possible. L’ordre, en cas de capture, c’est bien de tenir le plus longtemps possible, oui…mais si il se sentait proche du point de rupture, alors…
    Ses mains claquèrent l’une contre l’autre.”Il devait trouver un moyen de mourir.
    Les yeux verts allèrent fouiller une fois de plus dans les pupilles exorbitées de sa victime désignée, à la recherche d’un indice de faiblesse, d’un semblant d’abandon.
    “-Lui il avait une fiole de poison. Il ne l’a jamais utilisé parce qu’on ne l’a jamais chopé, bien sûr. Mais, je me suis toujours demandé : quand on te capture, en général, on te fouille bien. Sa fiole, on l’aurait sans doute bazardée…et alors quoi?
    Une mine interrogatrice sur le visage, sublimée par deux sourcils soudainement en circonflexe accompagnèrent ses questionnements.
    “-Comment diable se serait-il débrouillé pour crever, après ?” Le silence fondit sur eux, à peine repoussé par quelques quintes de toux rieuses.”T'as une idée ?
    Quelque chose de sombre et d'infiniment dangereux se manifesta dans le regard de Carl alors qu'il ajoutait à la volée :
    “-Et, bien sûr, hors de question de penser à se couper la langue. N'importe quel bon interrogateur briserait aussitôt la mâchoire pour aller chercher ce gros morceau de barbac’ au fond de sa gorge.
    Un haussement d'épaule plus tard, Le Serpent lissait son manteau pour se pencher en avant.
    “-Ceci étant dit, revenons-en à nos moutons et essayons de ne pas déborder sur tes petits projets personnels de négociation. Comme tu as pu le constater, je suis vraiment à deux doigts de mal prendre tes tentatives de corruption…Donc plus “d’arrangements”, juste des faits. Si t’es pas un espion, pourquoi tu essaies avec autant d’acharnement de te faire couper le sifflet définitivement?
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  • Jeu 8 Aoû - 13:03
    Alors que la douleur au niveau du premier moignon était encore très vive, un doigt fut sectionné avec le même couteau dégueulasse. La douleur redevint à nouveau insoutenable et le gobelin se mit à hurler du plus fort qu’il put, comme si ça pouvait faire quoi que ce soit. Même les insultes qu’il vociférait n’avait plus de saveurs tellement la haine l’habitait : à cet instant, il aurait brûlé le Sekaï entier pour inverser les rôles... C’est surement ce que devait penser la vieille fae qu’il avait torturé juste avant de venir à ce maudit Conclave. Comme il se sentait puissant alors que chaque minute qui passait, chaque heure, chaque jour, broyait un peu plus le corps et l’esprit de sa prisonnière. L’épée-lige s’était surpassée d’ingéniosité pour faire parler cette fanatique... Jamais il n’aurait cru que les rôles auraient pu s’inverser. Et pourtant.

    Son esprit était proche de la rupture, le sang coulait énormément et pas grand-chose n’était fait pour que ça s’arrête. Tandis que Carl Sorince déblatérait une histoire de Spectres dont le gobelin n'avait strictement rien à faire, lui s’était réfugié dans un coin de sa tête où il se sentait en sécurité : un des enseignements que son maître lui avait fourni même si ce dernier n’avait pas été capable de le suivre à la grande stupéfaction du gobelin. Au fur et à mesure que le liquide rougeâtre quittait son corps, il sentait ses forces l’abandonner : la vie s'extirpait de son corps, lentement et... douloureusement.

    ***

    Stadzank était dans sa chambre d’enfant, dans la luxueuse maison de la Capitale que les Gloidveeld occupaient autrefois. Il était le petit gobelin qui serrait sa peluche contre lui, étalé sur son lit dans sa chambre d’enfant où des petits jouets en bois sculptés étaient éparpillés partout par terre car peu de temps avant une grande bataille avait eu lieu et bien sûr les héros reikois étaient revenus victorieux. Sa tête reposait sur les cuisses de sa maman qui lui contait une histoire racontant les merveilleux combats qui avaient permis au Reike de chasser les vilains Titans venus tyranniser leurs propres enfants pour une sombre histoire d’égo mal placé.

    Soudain des bruits de pas pressé, la porte qui s’ouvre en grand dans un grand vacarme. On hurle à la vengeance. L’endroit sûr se transforme en cauchemar, Stadzank revit la dernière soirée où il a vu ses parents en vie. Puis des images défilent retraçant son parcours dans les rues malfamés de la Capitale, toutes ses erreurs le piquent aussi fort que ses moignons : il revient peu à peu à la réalité, une réalité où ne l’attend que souffrance. D’autres images de son apprentissage auprès du maître assassin, les premiers contrats, les premiers meurtres... Avec toujours l’idée de cette vengeance qu’il s’est juré de mener à bien. Puis la capture, se retrouver seul, trahi par son mentor dans une cellule terne et froide de Kyouji... Encore ces maudits moignons qui le lancent, inéluctablement. La rencontre souterraine avec le couple Impérial, l’abandon de son identité, de sa vengeance... Il est alors le bijoutier au Jour de la Force, le Marchande de Sable dans les souterrains de la Pègre, le Maître des Cartes, le barde qui chante au cul d’une charrette, un Dévoreur arrachant l’artefact des mains d’un Archonte...

    ***

    L’absence n’aura pas duré très longtemps, son tortionnaire n’ayant pas terminé son speech. Mais cette absence en appelait une autre au minimum, beaucoup plus longue et définitive. Le calvaire serait bientôt terminé, de toute façon il n’y aurait pas d’arrangements possibles.

    Peut-être que ça nous débarrasserait de la vermine et qu’ils enverraient tous les gros tarés à vos trousses ? Officiellement mon cas est scellé depuis bien longtemps, concrètement, je ne suis personne et à part mourir au bon endroit au bon moment, je n’ai plus grand chose à accomplir. Aaaaaaah cette douleur...

    Le petit être vert saucissonné par des cordes se fit submerger par la douleur. Elle était tellement vive qu'il n'arrivait plus à parler. Après quelques secondes à gémir, il reprit le fil de ses mots.

    Maintenant le fait est que tu as charcuté un espion reikois. Juste pour savoir si j’en suis un, z’êtes grave quand même. J’ai beau cherché, j’arrive pas à comprendre ce que ça va vous apporter de remuer la merde... Juste que la prochaine fois que Vaenys se f’ra chopper, bah il ressortira pas. Et toutes les bouches à pipes comme toi qui gravitent autour de lui finiront découper en petits morceaux... Il n’y aura plus d’arrangements possibles.

    Le gobelin éclata d’un rire mauvais, la douleur qui désormais le harcelait sans cesse le transportait lentement mais surement aux confins de la folie.

    T’façon c’est fini pour moi, j'suis en train de me vider de mon sang, il me reste quoi, même pas une heure devant moi ? Bravo Carl, tu as eu ce que tu voulais. Alors maintenant finissons-en.
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  • Mar 27 Aoû - 20:25
    Les lèvres pincées, Carl s’était efforcé de demeurer sérieux durant toute la pénible confession du gobelin. Qu’importe ce que les règles républicaines pouvaient bien prétendre, si il existait une chose capable de délier toutes les langues, ce n’était ni l’or ni l’argent.
    Mais la douleur. La souffrance et l’instinct de conservation. Un esprit résigné pouvait prétendre préférer mourir plutôt que tomber dans le déshonneur, mais tout dépendait encore de la nature de la mort en question.  Parce que, même si c’était possible : Personne ne souhaitait crever de douleur.
    Pas même ces abrutis obsédés par l’honneur guerrier qui composaient le peuple du désert. N’importe quel demeuré en armure lourde pouvait se mettre à réciter les noms de tout son arbre généalogique sur plusieurs dizaines de générations, une fois confronté aux flammes, aux plaies ouvertes recouvertes de sel et aux dérangeantes amputations.
    Alors, lorsque l’espion démasqué avait commencé à divaguer au sujet de son imminente mort, son tortionnaire n’avait pu contenir un rire, qu’il s’était efforcé de cacher en se mettant à applaudir.
    Et depuis lors, ses mains gantées s’entrechoquaient l’une contre l’autre, assez lentement pour ne laisser que peu de doute quant à son appréciation de la performance gobeline.
    “-Vraiment, cette histoire d’espion, c’est une chose.” Souffla-t-il en se redressant pour vérifier l’état des flammes de la torche qui éclairait la pièce. “Mais ce qui me surprend le plus, dans tout ça. C’est le coup de l’imminence de ta propre mort.” D’une main, il décrocha le luminaire improvisé du mur et le soupesa en usant de son chapeau comme d’un éventail pour chasser l’odeur nauséabonde de l’huile qu’on avait étalé dessus avant de l’allumer. Et puis ses sourcils se haussèrent tandis qu’il affichait l’air taquin du pince sans rire venant de faire une blague.”Te vider de ton sang, vraiment?
    Le flambeau, une fois posé contre le moignon, mordit profondément la chair à vif. Lentement, le rouge et le vert s’assombrirent pour prendre une teinte charbonneuse et le sang cessa de couler.
    “-Vraiment navré, j'ignorais que vous autres, gobos, possédiez une artère dans chaque doigts.” S’excusa-t-il en appliquant au second moignon le même traitement.
    Pour celui-ci, l’application dura un peu plus longtemps -principalement parce que la coupure s’avérait bien moins nette- et lorsqu’enfin la torche retourna dans son support, le prisonnier avait abandonné l’idée même de hurler pour extérioriser sa douleur. A moitié assommé par l’excès de stimulis douloureux, le démasqué, la tête penchée en avant, à peine tenue par une nuque rendue molle par l’absence soudaine de tension, lui sembla à peine capable de se rappeler de son propre nom.
    Loin d’être pressé, son interrogateur attendit qu’il reprenne ses esprits pour continuer.
    Et lorsque ce fut chose faite, Carl l’accueillit en écartant les bras, un grand sourire aux lèvres.
    “-Mes félicitations mon ami, tu es passé du rang de futur cadavre à celui de potentielle monnaie d’échange !” Le silence n’eut pas le temps de s’installer avant que le Serpent n’attribue à sa victime une énième œillade compatissante en reprenant sur le ton de la conversation: “Très bien, vraiment. J’apprécie cette relation de confiance que nous avons pu établir tous les deux. C’est une chose rare, par les temps qui courent. Plus tard, il faudra que tu répètes à d’autres personnes que moi ou ton ex-employeur ce que tu viens de dire. Des personnes moins patientes et plus limitées, qui devront prendre des notes pour se souvenir de ce que moi, je garderai tout au fond de mon crâne. Mais pour l’heure…
    Le mercenaire récemment promu au rang de bras droit d’une des plus influente organisation criminelle du continent redéposa son galurin sur le haut de son crâne, épousseta son manteau au cuir luisant d’humidité et essuya la sueur perlant de son front d’un revers de manche avant de se rasseoir sur son tabouret en croisant posément les jambes.
    “-Je dois m’assurer que cette nouvelle proximité entre nous deux ne t’a pas donné envie de te vanter un peu.” Le front du tueur se plissa alors qu’il affichait un air goguenard et haussait les épaules, faussement gêné. “Je comprendrais tu sais, je suis plutôt joli garçon, il faut le dire. Mais je ne mange pas de ce pain là. Et la simple éventualité que je vienne déranger le grand chef pour des élucubrations sans queue ni tête me file des frissons dans le dos, alors...
    La dague se matérialisa de nouveau entre ses doigts. Sa lame étincela dans son ombre, menaçante, éternellement assoiffée.
    “-Il me faut ton nom, du coup. Ton vrai nom. Celui que mon patron pourra cracher aux tiens pour qu’ils comprennent qu’un de leur gars est entre nos griffes. Après ça je devrais pouvoir te dégoter un médecin qui nettoiera tes plaies et t’évitera la gangrène, si le coeur t’en dis.
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  • Jeu 5 Sep - 11:01
    Quel sadique ! A croire que l’homme au chapeau n’en avait jamais assez... Ses moignons lui faisaient atrocement mal mais ce n’était rien comparé à la douleur ressentie lorsqu'il avait cautérisé les plaies avec la torche qui lui servait de lampe d’appoint. C’était insoutenable... Même un fanatique trahirait ses dieux avec de tels actes de cruauté ! D’ailleurs, il l’avait déjà constaté. Mais lui, pauvre petit gobelin devenu espion par la force des choses, comment pouvait-il résister à ça ? Souillé par le déshonneur, il en voulu tout de suite beaucoup moins à son maître qui l’avait trahi quelques mois plus tôt... Toutes les méthodes qu’il connaissait pour résister aux interrogatoires ne servaient pas à grand-chose quand en face de vous on avait quelqu’un qui avait tout son temps et aucun remord à appliquer les méthodes les plus sales.

    Ses rêves de mort imminente s’évaporèrent en même temps qu’une partie de ses chairs. Le deuxième moignon fut encore plus douloureux, l’application bien plus longue... Et pourtant l’Epée-lige pensait avoir déjà touché le fond. Bah faut croire que non ! Etait-ce de la cruauté de son tortionnaire ? Même pas, juste que la plaie était bien plus béante... A mille lieux de voir tout ça, pour le pauvre Stadzank, c’était plus que du vice. Trop c’est trop, il perdit à nouveau conscience...

    ***

    Avant même d’ouvrir l’œil valide pour voir la sale gueule de Carl, le gobelin grimaça en lançant un juron, les vives douleurs de ses moignons étant malheureusement toujours là. Par réflexe, il se mit à bouger ses doigts... Erreur, la douleur était encore plus vive et le petit être vert lâcha un nouveau râle.  

    Puis il entendit la voix de son bourreau, il parlait de lui désormais comme d’une monnaie d’échange, qu’il faudra répéter ce qu’il venait de dire. En fait s’il lui demandait n’importe quoi, il le ferait : la douleur devait s’arrêter, il n’en pouvait plus. Son cerveau lui-même déraillait, réclamant lui aussi que tout cela cesse. C’était difficile de suivre la conversation mais Stadzank piocha à nouveau dans des réserves insoupçonnées pour essayer de comprendre où son tortionnaire voulait en venir. Trop de mots, trop de blabla chez ce dernier qui semblait profiter de chaque instant pour s’envoyer des roses ou s’amuser de la situation, difficile à dire tellement tout était flou pour le gobelin.

    Mais lorsqu’on lui demanda son nom, une étincelle jaillit dans son cerveau pour lui indiquer de faire un dernier effort de compréhension car l’information pouvait s'avérer décisive. Son nom, son vrai nom, les personnes au courant n’étaient pas bien nombreuses... Mais il lui fallait trouver un nom qui permettrait à Zéphyr de venir le chercher, qui lui ferait automatiquement penser à lui. Le plus simple aurait été de dire la vérité... Stadzank Gloidveeld. Alors que Carl attendait patiemment que sa proie balance son identité, le gobelin profita de son état pour s’accorder quelques secondes de réflexion même si en vérité, ce n’était pas vraiment de la comédie... C’était vraiment devenu compliqué de parler tout en supportant cette vive douleur qui ne s’arrêtait plus de le perturber aussi bien dans ses réflexions que dans sa façon de parler.

    Glulgil... Mais pourquoi diable jeter en pâture le “blaze” de son cousin bijoutier ? C’était un coup à le mettre dans la panade. Mais au moins ça aiderait l’Oreille à faire le rapprochement, c’était le bon côté des choses. Non il fallait tout de même essayer de brouiller les pistes, après tout c’était un prénom comme un autre qui se retrouvait régulièrement dans la communauté gobeline. Glulgil Treagveeld... Médecin maintenant, je répéterais tout... Médecin...

    Quoi de mieux que de balancer le nom du clan rival ? Zéphyr était au fait de la petite guéguerre entre les deux clans et ferait immédiatement le rapprochement. Enfin l'espion l'espérait. Même si Stadzank avait abandonné l’idée de se venger pour satisfaire ses nouveaux maîtres, il n’avait aucun remord à jeter quelques bâtons dans les roues du clan qui l’avait autrefois privé de sa famille et de sa position dans la noblesse reikoise. Mais pourvu que ça se termine, le petit être vert était à bout de force et souffrait encore le martyr : sa petite cellule sous le Palais d'Ikusa, froide mais tellement sécurisante, lui manquait terriblement...
    Citoyen de La République
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    Carl Sorince
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  • Dim 13 Oct - 17:48
    “-Je pense qu’il a besoin d’un médecin.
    Les mains fourrées dans les poches de son manteau, Carl s’efforçait de se débarrasser de l’odeur du sang de verdâtre nabot qui refusait de le quitter depuis son départ de la geôle improvisée de l’espion Reikois. A la fin de l’interrogatoire, lorsque le gobelin avait commencé à délirer et répéter les mêmes choses en boucle, le Serpent avait bien cru que le coeur de la créature allait lâcher, mais le supposément nommé “Glulgil” avait su trouver en lui assez de force pour avouer quelques dernières petites choses avant de succomber à un évanouissement qui -Carl le devinait sans grand mal- serait source d’un soulagement plus que bienvenue pour une carcasse aussi…
    Peu étanche.

    Debout à l’entrée du bureau de Vaenys, le Serpent demandait maintenant à son chef l'autorisation de pénétrer les lieux en lorgnant un peu trop sur le siège de cuir posé face à ce patron qui l’écoutait, un demi-sourire en coin, les bras croisés sur le bois noir du secrétaire. En sa position de “bras-droit”, avait-il dès lors le droit de s’installer confortablement ici-bas et, si oui, pouvait-il se vautrer quelques instants pour détendre ce dos maltraité par une séance d’interrogatoire réalisée sur un simple tabouret sans dossier?
    Rien n’était moins sûr.
    “-C’est un espion.” Confia-t-il sans plus attendre en contournant le siège pour s’approcher d’une armoire poussiéreuse où les billes d’acier d’un balancier s’entrechoquaient sans arrêt dans l’indifférence générale. “De ça je suis sûr. Il l’a avoué une ou deux fois avant de tourner de l’œil. Vous aviez raison de vous en inquiéter.” Bien sûr, cela aurait été plus simple de juste égorger l’avorton en prétextant une absence totale d’aveux. Mais bien faire le boulot consistait souvent à refuser la simplicité.
    D’autant que, depuis sa promotion, Le Serpent sentait monter en lui une ferveur pour l’organisation du Baron qu’il n’aurait jamais soupçonné, quelques jours auparavant, lorsqu’il n’était alors en charge que de la contrebande.
    Comme quoi, il suffisait d’une augmentation et d’un gain de responsabilité pour devenir soudainement…
    Hé bien, responsable.
    “-Glulgil Treagveeld. C’est le nom qu’il m’a donné.” Articula Carl, difficilement. “Quand il aura repris confiance, ‘faudra lui demander de l’écrire.”Il pouffa avant d’enchainer. “Bon, il aura peut-être un peu de mal à tenir la plume, dans un premier temps.
    Du menton, le mercenaire pointa l’étrange appareil qui s’adonnait à ses inépuisables balancements et sourit :
    “-’Faudra me dire où vous en avez eu un comme ça, je veux le même.” Siffla le Serpent en allant finalement s’asseoir face au Baron. De sa poche droite, il retira un chiffon rougie, qu’il déposa sur le bureau avant de le déballer. Deux doigts plus écarlates que verts se révélèrent à la lueur des bougies éclairant la paperasse du maître des lieux.
    “-A toutes fins utiles, je pense qu’il faut envoyer ça dans un paquet bien frais, en direction du palais d’Ikusa en y ajoutant le nom de notre ami. Ça devrait faciliter les négociations, si vous décidez de discuter avec les chefs de ce petit con. Dans le cas contraire, le message sera assez explicite pour tout le monde, j'imagine…” Le front du mercenaire se plissa dans une interrogation qu’il garda pour lui alors qu’il ajoutait. “Enfin j’espère. Si c’est un garde royal qui le ramasse, y’a moyen pour qu’il soit assez tarte pour le bouffer avant de le déballer.
    Un concert de craquement accompagna ses étirements. Ses yeux verts parcoururent les environs, à la recherche de trophées, de boucliers et de lames aiguisées suspendues au mur…Sans dénicher quoique ce soit.
    Pour un prince du crime connu pour son narcissisme, ses appartements souterrains s’avéraient étrangement sobres. Peut-être parce que Vaenys savait que ceux qui viendraient lui rendre visite ici étaient d’un naturel plus pragmatique que les flagorneurs des milieux nobles.
    “-Selon toute vraisemblance -et sans faire mon lèche-botte- je doute qu’ils aient balancé un espion inexpérimenté dans nos pattes. Il y a moyen pour que la moitié de ce qu’il m’ait dit s’avère faux, mais ce qui est certain c’est que le bougre bosse pour l’ennemi, personne ne se fait couper deux doigts avant de cracher un nom, sauf en ayant vraiment des choses importantes à cacher. J’engagerai des gars pour creuser un peu chez la famille Treagveeld, voir si tous les gobbo de cette bande ont des activités assez suspectes ou si ce sont de pauvres paumés balancés en pâture pour gagner du temps. Je sais pas depuis combien de temps le marchand de sable bossait pour vous et à quel point il était au courant de l’emplacement de vos installations, mais toutes celles qu’il a pu connaître devront être…Délocalisées. Idéalement, j’aimerai virer ses sous-fifres, ceux qui agissaient directement sous ses ordres. Pour repartir sur des bases saines, quoi.” Ca faisait beaucoup à avaler, alors Carl laissa un rictus contrit plisser son front et rider le coin de ses yeux. “Ça implique une cessation d’activité pour le moment. Un mois de réorganisation, avec des recrutements intenses, dans le meilleur des cas. Mais c’est un moindre mal si on est compromis. Et nous le sommes.
    Le Serpent croisa les jambes, attrapa le récipient en cristal au coin du bureau et le déboucha pour immédiatement être frappé par l’odeur de l’alcool trop fort qui baignait en son sein.
    Il le reboucha et le déposa avec soin à sa place d’origine en le poussant du bout des doigts.
    “-Tout aussi idéalement, j’aimerai éviter de traîner en territoire Reikois lorsque l’espionnage comprendra qu’on tient un de leur gars. J’ai beau réfléchir, je n’vois pas trop comment la situation peut tourner à notre avantage si on leur rend un gobelin mort. ‘faudra donc qu’il vive au moment des négociations. Et il connaît mon visage et mon nom.
    Restait bien sûr à trouver sa demeure, paumée au milieu d’une forêt que seuls les locaux osaient visiter, mais, comme dit plus tôt, prudence était mère de sûreté.
    “-Qui plus est, le carnage récent à Liberty risque de compliquer un peu notre activité en territoire républicain, je demande donc humblement le droit de m’y retirer pour rétablir un semblant d’ordre sur place, si vous estimez ne plus avoir besoin de moi ici.
    Baron du Crime
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    Vaenys Draknys
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  • Dim 13 Oct - 18:25
    Nous y voilà, Sorince avait enfin fini son œuvre, l’interrogatoire sur le supposé espion Reikois. Le voilà qui entra dans le bureau du Baron, avec les réponses à ses questions. Bien entendu, en tant que nouveau bras droit de Vaenys, Carl pouvait se permettre de prendre certaine liberté que d’autres n’avaient pas, comme par exemple, s’asseoir face à lui sans lui demander. Dans le doute, le Prince Déchu lui indiqua, d’un bref geste de la main, ce fauteuil en cuir qui semblait tant lui faire de l’œil. Il n’était pas question qu’il reste debout plus longtemps.
    Les améthystes du Roi de la Pègre se détachèrent quelques instants du regard de son nouveau bras-droit, pour venir s’ancrer dans les prunelles dorées de Wulfric, ce bon vieux Lycanthrope qui sert la cause du Baron depuis des décennies.

    - « Trouve-moi le meilleur médecin que nous avons sur place. Je ne tiens pas à ce qu’un espion meurt sous mon joug. Il est inutile de s’attirer les foudres de Tensai ou de l’Oreille. »

    Un ordre clair et précis que le Lycanthrope se dépêcha d’exécuter. Mais, avant que ce dernier n’ait le temps de quitter la pièce, la voix du Prince Déchu résonna de nouveau, tandis que Carl vint prendre place face à lui.

    - « Fais venir Eldarion, tout de suite. »

    Cette dernière phrase prononcée, Vaenys pouvait désormais concentrer toute son attention sur le Serpent. Les plaisanteries de Carl ne firent point rire le Roi de la Pègre Reikoise, qui le regardait d’un regard froid. En même temps, avec ce désastre qu’était le conclave du crime, il y avait de quoi être légèrement sur les nerfs. Quoi qu’il en soit, ce nom, Glulgil Treagveeld, ne disait rien à Vaenys. Certainement une nouvelle famille implantée dans la capitale reikoise.

    Le regard de Vaenys se posa directement sur les trophées gagnés par Carl dans cet interrogatoire. Deux doigts, il lui avait sectionné deux doigts. C’était plutôt cocasse. Le Vosdraak pensait qu’il aurait fallu moins que ça au gobelin pour parler, comme quoi, les petits êtres verts ne sont pas forcément fragiles. Du moins, pas celui-ci. Ce qui ne serait que peu étonnant, venant d’un espion Reikois. Leur entraînement ne se limitait certainement pas à se cacher et à écouter. Enfin, l’important était avant tout qu’il eût parlé, pour le bien de tous. Il ne restait plus qu’à savoir ce qu’il allait advenir de lui.
    Le tuer était tout bonnement impossible. Les problèmes que cela engrangerait avec la Couronne seraient incontrôlables. Simplement le remettre à l’oreille en espérant trouver un terrain d’entente peut-être ? C’était certainement le plus efficace.

    - « Très bien, Carl. Tu peux te retirer en République, le temps que les affaires ne se tassent ici. Je ferai cesser toutes activités inconvenantes et, nous éviterons un maximum de travailler avec Liberty, pour ne rien passer par la frontière. À ton retour, j’aimerais que tu prennes les rênes de la Pègre de la ville de Kyouji, mais aussi de la ville de Justice. Il est temps que je reprenne ce qui me revient de droit et, je pense que ce gobelin me permettra d’au moins avancer vers cet objectif. »

    Vaenys marqua une légère pause, tout en prenant soin d’emballer les doigts avant de s’en saisir.

    - « À l’avenir, tu t’occuperas du recrutement des Chefs de Cellule. Je ne vais pas tarder à me rendre à Melorn pour affaire, je n’aurai pas le temps. »

    Le Baron se leva et, il se dirigea vers la sortie de son bureau, en jetant un œil au-dessus de son épaule pour s’assurer que Carl fasse de même. Le désastre du Conclave ne pouvait que permettre de réorganiser ce réseau tentaculaire de la meilleure des façons et, remettre le Gobelin à l’ennemi était une première preuve de bonne foi.
    Lorsque les protagonistes sortirent du bureau, ils croisèrent l’Elfe devenu un Vampire : Eldarion. Comme Vaenys l’avait demandé, ce vieil homme s’était présenté à lui le plus rapidement possible.

    - « Ponctuel. C’est appréciable. »

    - « Que puis-je faire pour vous, Seigneur Draknys. »

    Une déclaration suivie d’une légère inclinaison. Lorsqu’il releva la tête et vint croiser le regard de son chef, ses ambres ancrées dans les améthystes de ce dernier, il ressentit un fort picotement dans son crâne. Une attaque mentale. Il détestait se faire appeler ainsi dans les souterrains.
    Vaenys lança le sachet contenant les doigts de Stadzank au vampire et, il continua sa route en direction de la geôle, suivi du Serpent et du Gardien.

    - « Mène ce colis à Ikusa. Tu es encore en bon terme avec les nobles de la capitale, non ? Fait en sorte qu’il soit remis au Couple Royal et à l’Oreille, et uniquement à eux, me suis-je bien fait comprendre ? »

    - « Oui, Baron. »

    - « Fais aussi savoir à l’Oreille que son espion lui sera remis à Taisen. Cela me permettra de revenir dans cette cité militarisée. Aller, du balai. »

    Eldarion s’inclina de nouveau et se retira, exécutant cet ordre comme à son habitude. Les protagonistes continuèrent leur route jusqu’à la geôle qui retenait prisonnier le gobelin. Celui-ci était encore évanoui, ce qui était bien dommage.

    - « C’est bien dommage que vous soyez un espion, Marchand de Sable. Vous restiez une personne efficace. »
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