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Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 203
crédits : 1602
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Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
Le dos de Sixte pulsait comme s’il était vivant, elle sentait la battement de son cœur se répercuter entre ses omoplates, longer les veines et les nerfs nouvellement étirés et se propager dans les ailes qui y étaient accrochées. Ses ailes. Cette simple pensée l'apaisa et elle eut l’impression qu’elles aussi. Tout avait retrouvé sa juste place, bien qu’elle n’oubliait pas qu’elle n’était pas leur propriétaire originelle. Malgré le brouillard de fatigue et de douleur qui lui embrumait l’esprit, Sixte se demanda quel genre de personne pouvait bien arborer de telles ailes. Un ange, ça ne faisait aucun doute mais lequel ? Ils étaient si nombreux autrefois que leurs noms s’étaient pour la majorité égarés tandis que d’autres, qui n’avaient simplement pas survécu aux guerres saintes, n’avaient même jamais été notés. La réponse ne se trouvait nul part, elle le savait mais au fond d’elle-même, elle fut intimement convaincu que cette femme dont elle avait prit la place durant l’opération et dont elle avait entendu la voix à plusieurs reprises en était la véritable propriétaire. Sans doute morte entre-temps, rares étaient les anges que l’on laissaient en vie après les avoir mutilés.
— Soren Goldheart à un cœur. Qui l’eut cru. Marmonna Sixte tout en faisant glisser ses genoux de sous ses fesses avant de s’appuyer sur ses bras en grimaçant. Sa convalescence serait longue et terriblement douloureuse. Respirer l’était en tout cas, chaque parcelle de son torse qui se soulevait pour laisser passer une goulée d’air était un supplice. Précautionneusement, sans jamais cesser d’écouter ce que lui disait Soren, la sang-mélée se rallongea sur les draps et laissa reposer sa tête sur l’oreiller. Ses yeux accrochèrent le bocal et les comprimés qu’il contenait puis ils dérivèrent vers Soren face à la fenêtre et dont les rayons de soleil auréolait la silhouette d’or. Ses ailes nacrées reflétaient ces mêmes raies de lumière et elle se demanda si les siennes le feraient autant avant de se renfrogner lorsqu’il aborda le sujet des souvenirs qu’ils avaient partagés.
Elle aurait pu miser sur la drogue pour expliquer ses visions, mais si Soren les avait partagées cela allait bien plus loin. Tout allait, de toute façon, bien plus loin qu’elle ne voulait bien l’admettre. La manière dont elle s’était sentit attirés par elles, dont elle avait eu besoin de les posséder, de les avoir rien qu’à elle et ces murmures qui lui étaient parvenus comme un diable qui se serait penché sur son épaule pour y chuchoter et c’était sans parler du soulagement profond qu’elle ressentait présentement. Tendant la main vers le bocal, elle fit tourner le couvercle avant d’y plonger la main pour attraper un comprimé qu’elle fit rouler entre ses doigts.
— On lui a arraché les ailes. Dit-elle d’une voix blanche. — Je ne sais pas qui était cette femme, cette ange. Tout ce dont je suis certaine c’est qu’elle à souffert le martyr. Et moi avec elle. Ses yeux fixèrent le vide un moment. — Elle était enchaîné, elle a supplié mais il l’a ignorée. Qui était ce il ? Elle n’en avait aucune fichue idée et n’était pas certaine de vouloir le savoir. — C’est peut-être parce que les miennes ont été arrachées dans des conditions similaires que j’ai pu m’approprier celles-là. Elle haussa les épaules, l’air dubitatif et regretta immédiatement son geste. — J’ai été élevé dans le culte du divin, le divinisme ne me fait pas peur et mon père était un ange. J’ai baigné dans ce milieu. Grogna-t-elle avant de rouler des yeux en avouant : — Mais ce serait peut-être embêtant si ces ailes étaient corrompues. Rien ne l’avait laissé présager en tout cas, sinon elle ou Soren s’en serait forcément aperçue, non ? Une question épineuse sur laquelle elle n’entendait pas s'épancher aujourd’hui. Il était trop tard pour se ronger les sangs de toute façon. — En tout cas, il faut croire que notre ascendance angélique nous lie bien plus qu’on ne l'imaginait. Sinon vous n’auriez pas perçu les mêmes choses que moi. La face à moitié dissimulée dans un coussin, elle sourit. — Je paierais cher pour voir votre tête si vous appreniez que nous étions cousins d’une quelconque façon. Puis elle éclata d’un rire rauque qui se transforma en quinte de toux.
— Pour ce qui est des éléphants roses, j’en fais mon affaire. Et sans plus de cérémonie, elle glissa entre ses lippes le comprimé qu’elle avait prélevé dans le bocal avant de l’avaler tout rond. — Et quand je parlais de me lier à une des mes “victimes” comme vous dites, je parlais d’autres choses que de devenir un larbin. Ses yeux se plissèrent bien qu’animés d’une lueur moqueuse. — Cette personne ne m’a pas envoyé dans les égouts, par exemple. Un soupir puis : — Mais vous payez mieux.
Ses épaules se détendirent un peu maintenant que le matelas était là pour les soutenir.
— Avant que vous m’aidiez à quoi que ce soit, je vais vous laisser une chance de reconsidérer la question. Je n’ai pas besoin de réapprendre à voler. J’ai besoin d’apprendre. Mes ailes étaient atrophiées à ma naissance, elles ont grandi en même temps que moi mais je n’ai jamais développé aucun muscle qui m'aurait permis de voler d’une manière ou d’une autre. J’en déduis que ce sera plus long et surtout plus fastidieux.
Ses yeux papillonnèrent plusieurs fois avant qu’elle ne soit forcée de froncer les sourcils pour les maintenir ouverts.
— Vous feriez mieux… Un bâillement. — De réfléchir avant de me re-proposer votre aide. Elle ferma les paupières alors que le sommeil venait la faucher à nouveau et tout en se laissant happer elle ajouta : — La patience, c’est pas votre fort j’crois.
— Soren Goldheart à un cœur. Qui l’eut cru. Marmonna Sixte tout en faisant glisser ses genoux de sous ses fesses avant de s’appuyer sur ses bras en grimaçant. Sa convalescence serait longue et terriblement douloureuse. Respirer l’était en tout cas, chaque parcelle de son torse qui se soulevait pour laisser passer une goulée d’air était un supplice. Précautionneusement, sans jamais cesser d’écouter ce que lui disait Soren, la sang-mélée se rallongea sur les draps et laissa reposer sa tête sur l’oreiller. Ses yeux accrochèrent le bocal et les comprimés qu’il contenait puis ils dérivèrent vers Soren face à la fenêtre et dont les rayons de soleil auréolait la silhouette d’or. Ses ailes nacrées reflétaient ces mêmes raies de lumière et elle se demanda si les siennes le feraient autant avant de se renfrogner lorsqu’il aborda le sujet des souvenirs qu’ils avaient partagés.
Elle aurait pu miser sur la drogue pour expliquer ses visions, mais si Soren les avait partagées cela allait bien plus loin. Tout allait, de toute façon, bien plus loin qu’elle ne voulait bien l’admettre. La manière dont elle s’était sentit attirés par elles, dont elle avait eu besoin de les posséder, de les avoir rien qu’à elle et ces murmures qui lui étaient parvenus comme un diable qui se serait penché sur son épaule pour y chuchoter et c’était sans parler du soulagement profond qu’elle ressentait présentement. Tendant la main vers le bocal, elle fit tourner le couvercle avant d’y plonger la main pour attraper un comprimé qu’elle fit rouler entre ses doigts.
— On lui a arraché les ailes. Dit-elle d’une voix blanche. — Je ne sais pas qui était cette femme, cette ange. Tout ce dont je suis certaine c’est qu’elle à souffert le martyr. Et moi avec elle. Ses yeux fixèrent le vide un moment. — Elle était enchaîné, elle a supplié mais il l’a ignorée. Qui était ce il ? Elle n’en avait aucune fichue idée et n’était pas certaine de vouloir le savoir. — C’est peut-être parce que les miennes ont été arrachées dans des conditions similaires que j’ai pu m’approprier celles-là. Elle haussa les épaules, l’air dubitatif et regretta immédiatement son geste. — J’ai été élevé dans le culte du divin, le divinisme ne me fait pas peur et mon père était un ange. J’ai baigné dans ce milieu. Grogna-t-elle avant de rouler des yeux en avouant : — Mais ce serait peut-être embêtant si ces ailes étaient corrompues. Rien ne l’avait laissé présager en tout cas, sinon elle ou Soren s’en serait forcément aperçue, non ? Une question épineuse sur laquelle elle n’entendait pas s'épancher aujourd’hui. Il était trop tard pour se ronger les sangs de toute façon. — En tout cas, il faut croire que notre ascendance angélique nous lie bien plus qu’on ne l'imaginait. Sinon vous n’auriez pas perçu les mêmes choses que moi. La face à moitié dissimulée dans un coussin, elle sourit. — Je paierais cher pour voir votre tête si vous appreniez que nous étions cousins d’une quelconque façon. Puis elle éclata d’un rire rauque qui se transforma en quinte de toux.
— Pour ce qui est des éléphants roses, j’en fais mon affaire. Et sans plus de cérémonie, elle glissa entre ses lippes le comprimé qu’elle avait prélevé dans le bocal avant de l’avaler tout rond. — Et quand je parlais de me lier à une des mes “victimes” comme vous dites, je parlais d’autres choses que de devenir un larbin. Ses yeux se plissèrent bien qu’animés d’une lueur moqueuse. — Cette personne ne m’a pas envoyé dans les égouts, par exemple. Un soupir puis : — Mais vous payez mieux.
Ses épaules se détendirent un peu maintenant que le matelas était là pour les soutenir.
— Avant que vous m’aidiez à quoi que ce soit, je vais vous laisser une chance de reconsidérer la question. Je n’ai pas besoin de réapprendre à voler. J’ai besoin d’apprendre. Mes ailes étaient atrophiées à ma naissance, elles ont grandi en même temps que moi mais je n’ai jamais développé aucun muscle qui m'aurait permis de voler d’une manière ou d’une autre. J’en déduis que ce sera plus long et surtout plus fastidieux.
Ses yeux papillonnèrent plusieurs fois avant qu’elle ne soit forcée de froncer les sourcils pour les maintenir ouverts.
— Vous feriez mieux… Un bâillement. — De réfléchir avant de me re-proposer votre aide. Elle ferma les paupières alors que le sommeil venait la faucher à nouveau et tout en se laissant happer elle ajouta : — La patience, c’est pas votre fort j’crois.
Vice-Président de La République
Soren Goldheart
Messages : 287
crédits : 1803
crédits : 1803
Info personnage
Race: Ange / Humain
Vocation: Mage soutien
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: A - Vice président
Les ailes du renouveau
feat. Sixte
En silence, Soren l'écouta. Le demi-ange ne saurait dire si la version de Sixte corrélait avec la sienne : elle semblait avoir eu une vision bien plus brutale, franche, précise. Bien sûr, il avait toujours tenu en horreur les titans mais toujours aussi avait-il été fier de son ascendance angélique. Des êtres plus beaux et puissants que les humains, un charme éthéré que l'autre côté de son sang ne partageait pas. Mais bel et bien le fruit de créatures qui avaient besoin d'esclaves pour faire régner le chaos en ce bas monde. Ainsi, il n'y avait que les atouts à considérer dans son équation personnelle : des ailes, une magie lumineuse, être polyglotte... mais surtout ne pas être fanatique et enchaîné à une destinée divine. Pour autant, cela valait-il la souffrance lié à l'arrachage complet de deux membres, en étant de toute évidence assez conscient pour le sentir ?
"Je ne suis le juge de personne, mais ce genre de souffrance est rarement méritée. Quoiqu'on ne sait jamais... La plupart des anges purs sont des fanatiques serviles qui vivent un peu trop longtemps et perdent la boule." Il soupira. "Je ne pense pas que ces ailes soient corrompues ou maudites, j'imagine plus qu'il s'agit là... d'un souvenir, d'une signature magique qui a sûrement touché tout le corps de la propriétaire." Il haussa les épaules. "Enfin bref, tu verras bien toi-même ce qu'il t'arrivera avec ou pas. Et arrête de me sortir des conneries pareilles."
Si tous les anges devaient être cousins, Sixte serait certainement la dernière que Soren souhaiterait avoir dans sa famille. Elle avait son charme, à avoir ce mystère inaccessible, à être éloignée, inconnue. C'était un poil plus amusant, à peine plus séduisant.
"Larbin", répéta-t-il en pouffant, "non mais tu crois que je me casserais le cul à recoudre des ailes dans le dos d'un larbin juste pour voir si c'est drôle et si ça marche ? OK, ça fait un peu sujet d'expérience de prime abord, et c'est pas totalement dénué de sens..."
L'elfe avait déjà pris un petit comprimé. Il aurait peut-être dû lui préciser que la consommation immédiate n'était pas trop recommandée, là, tout de suite.
"... mais Soren Goldheart a un cœur, qui n'est pas fait que d'or sonnant et trébuchant. Aussi surprenante qu'est cette image à tes yeux."
Le Vice-Président l'avait dit sur un ton amer en s'étant relevé et éloigné de Sixte, dont il sentait le ton de voix se perdre dans le sommeil latent. C'était habituel pour lui qu'on lui remette en face que c'était un connard. Mais cette fois, ça faisait un peu plus mal.
"Moi aussi, j'ai appris à voler car moi aussi, je suis né avec des ailes déformées. Tout s'apprend. Et t'as survécu jusqu..."
Tournant la tête, il constata qu'elle avait sombré dans le sommeil il y avait une quinzaine de secondes déjà. Soren soupira une nouvelle fois en se frottant les yeux. Moi aussi, j'ai besoin de me reposer un coup. Juste un peu.
Il appela par télépathie un majordome. Tandis que celui-ci grimpa les étages, Soren vint border Sixte, couvrant le corps fragilisé qui frissonnait déjà. La température avait baissé dans la chambre, le feu devait brûler bas. Dans un geste hésitant, doux, lent, il tendit la main avant de la stopper à quelques centimètres du visage symétrique, anguleux, elfique, de la femme à la chevelure blé. Puis, il l'abaissa finalement, laissant une épaisse mèche blonde couvrir le visage de Sixte.
"Tu n'es pas mon larbin, tu es mon amie. Et je sais être très patient. Je l'ai toujours été."
Qu'est-ce qu'un chercheur impatient de toute façon ? Un incompétent en devenir, l'ire de Soren. Sachant ses paroles gardées à jamais par le silence et le sommeil, il laissa Sixte aux bons soins de l'homme d'un certain âge qui était entré.
___
Il était six heures du matin. Les rayons de l'aube vinrent caresser la peau matte de Soren, qui inspira l'air comme le premier souffle d'un nouveau-né.
Quelques jours venaient de passer. Il n'avait pas beaucoup croisé sa patiente ; tout juste s'était-il dégagé du temps pour cela. Il avait partagé son emploi du temps entre la maison bleue, les dossiers en retard, la maison bleue, les dossiers en retard, la maison bleue, ses enfants, la nation, les dossiers en retard...
Puis on l'informa que Sixte s'était mieux remise. A peu près. Alors il lui avait donné une heure, préparé un déjeuner opulent.
Il attendait, café à la main, tandis que Liberty, en reconstruction, se teintait d'or.
#f6efd8
Good Omens - Linael & Avenn (enfants)
- Infos & Pouvoirs:
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Linael & Avenn
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Lacrimosa (Potion de délire euphorique)
Potion de Surpuissance
Lumière P2
Soin élémentaire P1
Guérison des poisons, maladies et envoûtements P2
Séduction P1
Télékinésie P1
Télépathie P1
Lecture de l'esprit P1
Détection des mensonges
Vol P2
Citoyen de La République
Sixte V. Amala
Messages : 203
crédits : 1602
crédits : 1602
Info personnage
Race: Elfe (mi-ange)
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: D
La conscience de Sixte oscillait, pareille à un funambule sur son fil au-dessus du vide. Elle ne comprenait pas un traître mot des paroles de l’homme à ses côtés. A la vérité, elle ne se souvenait même plus de son nom, seulement du son de sa voix qu’elle connaissait et qui, dans le brouillard de sa douleur, l’apaisait. Mais ce fut la caresse le long de sa tempe qui glissa comme un léger souffle de vent, faisant bouger une mèche de ses cheveux, qui acheva de la faire basculer, comme si quelqu’un venait de lui murmurer : tout ira bien. Alors la demi-sang lâcha prise et consentit à se faire avaler toute entière dans un sommeil profond et sans rêve qui dévora ses maux ainsi que ses pensées pour ne laisser rien d’autre que la paix. Une paix fragile, malheureusement..
Il se passa deux journées presque entières avant que Sixte ne parvienne à s’arracher complètement à sa léthargie, elle n’avait eu de cesse de se réveiller pour quelques commodités avant de se rendormir pendant plusieurs heures. Et cela sous le regard attentif des domestiques qu’elle avait cordialement ignorés. A peine capable de tenir sur ses jambes, déséquilibrée par le poids de ses ailes, -qu’elle soupçonnait de pencher volontairement dans un sens ou dans l’autre pour lui compliquer la tâche- elle avait fini par se résoudre à se montrer plus docile ; tolérant qu’on l’aide à se laver, qu’on lui tresse les cheveux et qu’on lui tienne le bras lors de ses rares déplacement. L’air maussade, elle n’avait pas pu s’empêcher de grogner son mécontentement. De plus, plus les jours passaient et plus elle put constater que Soren était aux abonnés absents. Il lui faisait parfois l’aumône d’un rapide passage, une inspection, quelques hochements de tête puis il disparaissait sans lui laisser le plaisir de le tancer un peu. Sixte s’ennuyait ferme en plus d’avoir mal. Rien qui ne rendait donc son humeur plus agréable.
Néanmoins, son corps finit par se faire à ses nouvelles extensions et même si la douleur n’était jamais bien loin, elle devenait de plus en plus supportable. Peu à peu, elle apprit à jouer avec les appendices, les pliants et les dépliants dans un mouvement lent et tremblotant qui lui arrachait quelques grimaces disgracieuses. L’enfermement, cependant, ne lui réussissait guère. Elle l’avait été pendant de trop nombreuses années pour que cela la laisse indifférente. Aussi et malgré la désapprobation la plus totale de sa femme de chambre dont le regard scrutateur exprimait tout son désaccord, Sixte n’avait de cesse d’aller et venir dans sa chambre, s’efforçant de dompter ses vieilles angoisses mais également le regain d’énergie qu’elle sentait poindre sous la fatigue de l’opération. Ce fut peut-être cela qui décida la domestique à parler à son employeur et ce dernier à la faire lever tôt dès le lendemain.
Elle avait passé la nuit à veiller dans le silence de sa chambre, à la lueur chaleureuse d’une bougie qu’elle avait laissé se consumer sur le bord du bureau au fond de la pièce. Elle avait fixé la flamme à s’en abîmer la rétine jusqu’à ce que la cire ait tellement fondu que la flamme s’était éteinte puis quand elle avait levé le nez, le soleil commençait timidement à percer les nuages matinaux. Dans le couloir, elle entendit le pas de la domestique qu’elle connaissait presque par cœur désormais. La seconde suivante, elle entrait.
- Monsieur vous attend déjà.
- Il est matinal. Commenta Sixte d’un air laconique en se levant avec précaution. La femme ne répondit rien, continua de déplier les vêtements pour les étendre. Une tenue sobre, propre et cousue de manière à laisser passer ses ailes. La revêtir fut quelque peu laborieux, elles y parvinrent néanmoins et une fois fais, la jeune femme ne se fit pas prier pour quitter sa chambre. Elle dévala les escaliers avec presque trop d’entrain. Si bien qu’une décharge remonta le long de sa colonne pour lui rappeler sa condition. Ainsi, elle entra dans la salle du petit déjeuner en grommelant un “bonjour” mécontent.
Le petit déjeuner sous ses yeux n’avait rien de petit et Sixte s'aperçut qu’elle mourrait de faim. Non pas qu’elle eut été mal nourrit durant son séjour chez les Goldheart, c’était même tout le contraire, elle était presque certaine d’avoir prit quelques kilos. Jetant son dévolue sur une pomme qu’elle croqua avec gourmandise, elle s’approcha tranquillement de Soren jusqu’à se tenir à ses côtés.
- Je crois que je pourrais me faire à la vue. Constata-t-elle tout en croquant une seconde fois dans le fruit, les yeux rivés vers l’extérieur. Elle laissa un silence confortable s’installer entre eux puis lorsqu’elle en eut assez, reprit la parole. - Je savais que vous aviez des ailes difformes mais je ne me souvenais pas qu’elles vous empêchaient de voler. Elle lui glissa un regard en coin. - J’ai entendu. Ca. Et votre cœur qui n’est pas fait que d’or. L’ombre d’un sourire fit frémir le coin de ses lèvres. - Je crois que je vous préfère comme ça. Humain.
Après avoir soutenu son regard quelques secondes, elle se détourna de lui pour s’approcher du banquet. Son pas était bien moins agile qu’il ne l’avait été et sa lenteur trahissait ses hésitations.
- Alors, c’est quoi le programme, Soren ?
Cette fois, elle piocha un petit pain qu’elle engloutit sans vergogne.
Il se passa deux journées presque entières avant que Sixte ne parvienne à s’arracher complètement à sa léthargie, elle n’avait eu de cesse de se réveiller pour quelques commodités avant de se rendormir pendant plusieurs heures. Et cela sous le regard attentif des domestiques qu’elle avait cordialement ignorés. A peine capable de tenir sur ses jambes, déséquilibrée par le poids de ses ailes, -qu’elle soupçonnait de pencher volontairement dans un sens ou dans l’autre pour lui compliquer la tâche- elle avait fini par se résoudre à se montrer plus docile ; tolérant qu’on l’aide à se laver, qu’on lui tresse les cheveux et qu’on lui tienne le bras lors de ses rares déplacement. L’air maussade, elle n’avait pas pu s’empêcher de grogner son mécontentement. De plus, plus les jours passaient et plus elle put constater que Soren était aux abonnés absents. Il lui faisait parfois l’aumône d’un rapide passage, une inspection, quelques hochements de tête puis il disparaissait sans lui laisser le plaisir de le tancer un peu. Sixte s’ennuyait ferme en plus d’avoir mal. Rien qui ne rendait donc son humeur plus agréable.
Néanmoins, son corps finit par se faire à ses nouvelles extensions et même si la douleur n’était jamais bien loin, elle devenait de plus en plus supportable. Peu à peu, elle apprit à jouer avec les appendices, les pliants et les dépliants dans un mouvement lent et tremblotant qui lui arrachait quelques grimaces disgracieuses. L’enfermement, cependant, ne lui réussissait guère. Elle l’avait été pendant de trop nombreuses années pour que cela la laisse indifférente. Aussi et malgré la désapprobation la plus totale de sa femme de chambre dont le regard scrutateur exprimait tout son désaccord, Sixte n’avait de cesse d’aller et venir dans sa chambre, s’efforçant de dompter ses vieilles angoisses mais également le regain d’énergie qu’elle sentait poindre sous la fatigue de l’opération. Ce fut peut-être cela qui décida la domestique à parler à son employeur et ce dernier à la faire lever tôt dès le lendemain.
Elle avait passé la nuit à veiller dans le silence de sa chambre, à la lueur chaleureuse d’une bougie qu’elle avait laissé se consumer sur le bord du bureau au fond de la pièce. Elle avait fixé la flamme à s’en abîmer la rétine jusqu’à ce que la cire ait tellement fondu que la flamme s’était éteinte puis quand elle avait levé le nez, le soleil commençait timidement à percer les nuages matinaux. Dans le couloir, elle entendit le pas de la domestique qu’elle connaissait presque par cœur désormais. La seconde suivante, elle entrait.
- Monsieur vous attend déjà.
- Il est matinal. Commenta Sixte d’un air laconique en se levant avec précaution. La femme ne répondit rien, continua de déplier les vêtements pour les étendre. Une tenue sobre, propre et cousue de manière à laisser passer ses ailes. La revêtir fut quelque peu laborieux, elles y parvinrent néanmoins et une fois fais, la jeune femme ne se fit pas prier pour quitter sa chambre. Elle dévala les escaliers avec presque trop d’entrain. Si bien qu’une décharge remonta le long de sa colonne pour lui rappeler sa condition. Ainsi, elle entra dans la salle du petit déjeuner en grommelant un “bonjour” mécontent.
Le petit déjeuner sous ses yeux n’avait rien de petit et Sixte s'aperçut qu’elle mourrait de faim. Non pas qu’elle eut été mal nourrit durant son séjour chez les Goldheart, c’était même tout le contraire, elle était presque certaine d’avoir prit quelques kilos. Jetant son dévolue sur une pomme qu’elle croqua avec gourmandise, elle s’approcha tranquillement de Soren jusqu’à se tenir à ses côtés.
- Je crois que je pourrais me faire à la vue. Constata-t-elle tout en croquant une seconde fois dans le fruit, les yeux rivés vers l’extérieur. Elle laissa un silence confortable s’installer entre eux puis lorsqu’elle en eut assez, reprit la parole. - Je savais que vous aviez des ailes difformes mais je ne me souvenais pas qu’elles vous empêchaient de voler. Elle lui glissa un regard en coin. - J’ai entendu. Ca. Et votre cœur qui n’est pas fait que d’or. L’ombre d’un sourire fit frémir le coin de ses lèvres. - Je crois que je vous préfère comme ça. Humain.
Après avoir soutenu son regard quelques secondes, elle se détourna de lui pour s’approcher du banquet. Son pas était bien moins agile qu’il ne l’avait été et sa lenteur trahissait ses hésitations.
- Alors, c’est quoi le programme, Soren ?
Cette fois, elle piocha un petit pain qu’elle engloutit sans vergogne.
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