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Noble du Reike
Mirage
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Négociations en 7 services .Feat La Perfectionniste
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notes
Je suis profondément navré d'avoir été dans l'incapacité récente de prendre contact avec vous ces quelques dernières années, les événements récents ayant agité autant le fier Reike que l'élégante République ont eu raison de mon temps. Sachez que je maudis jusqu'à ce jour les étoiles de m'avoir privé de nos conversations et votre charmante compagnie, j'espère cependant, en vous écrivant cette lettre, que les liens de notre amitié n'ont pas été brisés, et si mon absence vous a conduit à perdre intérêt en notre bonne entente, laissez moi l'occasion de le raviver.
Dans cette enveloppe, vous trouverez une réservation pour le restaurant de luxe nommé "Le Barbizon". J'ai entendu dire qu'ils avaient une approche plutôt unique à la gastronomie, cherchant à peindre à l'aide d'un vaste rayon de saveur, un paysage à apprécier via les papilles gustatives plutôt que les yeux. L'idée serait de vous faire voyager au travers des vues les plus spectaculaires du Sekai simplement à l'aide de votre assiette, n'est-ce pas une expérience intéressante ? Un repas en 7 services nous attendra à la date indiquée sur votre réservation. Certes, je sais pertinemment que manger n'est pas un besoin vital pour vous, cependant, pour nous autres pauvres mortels, cela reste une expérience profondément sociale que je serais ravis de partager avec vous, bien que vous le sachiez déjà.
Et puis l'intérêt de ce type de restaurants n'est pas d'en ressortir repus.
Enfin je digresse, j'aurais adoré vous faire envoyer une robe de ma nouvelle collection d'été pour cette occasion, cependant, cela demanderait trop de préparatifs en trop peu de temps, alors, voyez m'en navré, mais je ne pourrais que vous offrir cette parure qui vous sera parvenue en même temps que cette lettre. Saviez vous que les joyaux qui ont été utilisés lors de sa confection ont été récupérés au fin fond des Terres du Nords par les aventuriers les plus courageux de ma belle contrée ?
J'ose espérer que vous souhaiteriez la porter pour nos retrouvailles, cependant, je vous saurais aussi resplendissante qu'à votre habitude si vous en décidiez autrement.
Au plaisir d'être à nouveau en votre présence, en espérant que vous accepterez mon invitation.
Toutes mes amitiés,
Mirage.
9 Août de l'An 5. 18h55
"Attendez vous quelqu'un Mr. Mirage ? Nous pouvons vous faire patienter à votre table si vous le souhaitez."
Émergeant de l'entrée du restaurant, un hôte du Barbizon tenait la porte ouverte de manière à laisser son interlocuteur pénétrer à l'intérieur de la bâtisse, un grand sourire commercial aux lèvres et une tenue impeccable sur la peau, il attendait patiemment, quelques secondes, avant une réponse.
Présent sur le tapis rouge menant jusqu'à l'accueil du bâtiment, se tenait un homme, le regard dirigé vers l'horizon, absorbant silencieusement la douce brise républicaine. Un magnifique costume aux couleurs de l'onyx couvrait la peau de l'homme, tandis qu'une écharpe verte émeraude de soie reikois couvrait son cou, s'engouffrant ensuite parfaitement dans sa veste de costume, masquant la chemise carrelée toute aussi coûteuse qu'il portait cependant par dessous. Par dessus ses épaules cependant, reposait un manteau de fourrure de cerbérus, des bêtes pourtant féroces, permettant cependant un sublime médium pour les stylistes ayant le privilège de la travailler. Ornant tissus et élégance se tenait le visage de l'homme, une expression presque naturellement désagréable sur le visage tant elle lui semblait innée, tandis que son unique main, parée de magnifique bague amenait un cigare d'opulente facture entre ses lèvres.
"Visiblement vous n'avez aucune manières...", répondit-il, le grain de sa voix transportant les sables du Reike, offrant un léger charme exotique à sa voix sans que cela n'entache son éloquence. "Inviter une dame et entrer sans elle serait une insulte. Souhaitez vous me voir insulter mon invitée ?"
Suite à cette cruciale erreur, l'hôte se sera confondu en excuses, mais cela n'importait pas, Mirage ne l'écoutait déjà plus, son attention divaguant de nouveau, cherchant du regard une silhouette spécifique. Reposant sa prothèses contre sa hanche, le soleil reflétait une lugubre lumière sur le crochet de phantacier de l'ambassadeur. Quel beau début de soirée.
"La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
Aphorismes du temps présent - Gustave Le Bon
Noble de La République
La Perfectionniste
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2 Août de l’An 5
Dans son domaine au sud de Liberty, la Pléiade profitait de ses rares jours de repos pour s’informer des actualités républicaines : son imposant bureau était recouvert de journaux, de livres nouvellement publiés, ainsi que de diverses listes manuscrites écrites par ses informateurs en ville, dont la charge était de répertorier les tendances en vogue et les fluctuations économiques des produits les plus vendeurs – vêtements ou bijoux de luxe, parfums, tableaux, sculptures, instruments de musique, jouets, bibelots, tout y passait. L’un de ses assistants travaillait à côté d’elle afin de l’aider à repérer les objets ayant le plus de valeur ou possédant du potentiel pour les saisons à venir ; bref, un repos approprié pour la Perfectionniste.
L’heure du courrier. Son majordome se présenta silencieusement auprès de l’ange, jusque-là concentrée dans la lecture de la gazette consacrée aux ventes aux enchères de Justice. L’homme lui sourit et lui tendit un paquet recouvert de papier de soie.
- Votre courrier, Madame. Il est accompagné d’un paquet.
Elle lui intima de déposer le colis sur le bureau et saisit la lettre cachetée qu’elle déplia ensuite délicatement. Elle eut un petit rictus fugace. Le papier sentait le lys ; elle reconnaissait dans ce détail la signature de Mirage, qui lui offrait toujours cette attention raffinée lorsqu’il voulait s’entretenir avec elle pour affaires. Et cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas vu. Elle lut donc rapidement, observant quelques instants le billet de réservation du restaurant, avant de river ses yeux sur le cadeau. Voilà une belle idée pour se faire pardonner de son silence.
L’heure du courrier. Son majordome se présenta silencieusement auprès de l’ange, jusque-là concentrée dans la lecture de la gazette consacrée aux ventes aux enchères de Justice. L’homme lui sourit et lui tendit un paquet recouvert de papier de soie.
- Votre courrier, Madame. Il est accompagné d’un paquet.
Elle lui intima de déposer le colis sur le bureau et saisit la lettre cachetée qu’elle déplia ensuite délicatement. Elle eut un petit rictus fugace. Le papier sentait le lys ; elle reconnaissait dans ce détail la signature de Mirage, qui lui offrait toujours cette attention raffinée lorsqu’il voulait s’entretenir avec elle pour affaires. Et cela faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas vu. Elle lut donc rapidement, observant quelques instants le billet de réservation du restaurant, avant de river ses yeux sur le cadeau. Voilà une belle idée pour se faire pardonner de son silence.
9 Août de l’An 5, 19 :15
Elle prenait aujourd’hui un malin plaisir à être en retard, appliquant avec plus de zèle que d’habitude la règle républicaine qui consistait à ne jamais être à l’heure ; autant lui faire comprendre que son manque de contact ne lui avait pas réellement plu. Elle en avait toutefois profité pour s’habiller à la hauteur des circonstances d’une telle entrevue publique, le restaurant faisant en ce moment fureur pour la qualité des plats gastronomiques qu’il proposait – et le prix exorbitant qui allait avec. Quelques personnalités des milieux artistiques les plus en vogue en ce moment devaient donc se trouver dans la salle. C’était toujours une occasion de se montrer afin de connecter avec les quelques têtes qui sortaient du lot.
Mirage le savait pertinemment. La parure qu’il lui avait offerte resplendissait sur sa chevelure, coiffée pour l’occasion en petites tresses serrées. L’or ciselé ornait sa tête et son front en arabesques fleuries. Il formait ensuite de minces chainettes qui se mêlaient aux cheveux pour leur donner un éclat doré ; les opales attiraient l’œil vers ses tempes et son front mais ses yeux, aujourd’hui noisettes, captivaient bien plus encore chaque regard grâce à leur éclat bienveillant (et quelque peu condescendant). Elle avait choisi, par contraste, une robe de satin dorée relativement simple, faite en une seule pièce qui s’ajustait autour de sa taille grâce à un savant pliage et une boucle en or sur son épaule. Elle portait également une paire de boucles d’oreilles en diamants que l’ambassadeur lui avait offert il y a plus de dix ans. Ces boucles avaient fait parler d’elles lors d’une soirée-concert en l’honneur d’une famille dont elle ne partageait pas l’avis politique ; toujours est-il que son hôte lui avait demandé de qui elle les tenait ; et que l’ange lui avait répondu aimablement qu’elle ne pouvait lui répondre, puisque ces boucles si jolies, si précieuses, étaient reikoises et ne méritaient pas d’être portées pas une optimate. Mais qui voulait s’abaisser à cette fantaisie trouverait son bonheur chez Mirage.
Mirage le savait pertinemment. La parure qu’il lui avait offerte resplendissait sur sa chevelure, coiffée pour l’occasion en petites tresses serrées. L’or ciselé ornait sa tête et son front en arabesques fleuries. Il formait ensuite de minces chainettes qui se mêlaient aux cheveux pour leur donner un éclat doré ; les opales attiraient l’œil vers ses tempes et son front mais ses yeux, aujourd’hui noisettes, captivaient bien plus encore chaque regard grâce à leur éclat bienveillant (et quelque peu condescendant). Elle avait choisi, par contraste, une robe de satin dorée relativement simple, faite en une seule pièce qui s’ajustait autour de sa taille grâce à un savant pliage et une boucle en or sur son épaule. Elle portait également une paire de boucles d’oreilles en diamants que l’ambassadeur lui avait offert il y a plus de dix ans. Ces boucles avaient fait parler d’elles lors d’une soirée-concert en l’honneur d’une famille dont elle ne partageait pas l’avis politique ; toujours est-il que son hôte lui avait demandé de qui elle les tenait ; et que l’ange lui avait répondu aimablement qu’elle ne pouvait lui répondre, puisque ces boucles si jolies, si précieuses, étaient reikoises et ne méritaient pas d’être portées pas une optimate. Mais qui voulait s’abaisser à cette fantaisie trouverait son bonheur chez Mirage.
- La Parure:
Elle finit par se présenter à l’adresse du Barbizon. Elle vit le reikois adossé au mur de l’entrée, finissant son cigare d’un air renfrogné, attendant de toute évidence qu’elle ne daigne apparaître. Elle s’approcha et baissa la tête en signe de respect. Ses yeux, jusque-là tendres, se durcirent quelque peu lorsqu’elle remarqua la fourrure sur son dos.
- Bonsoir, Mirage. N’en avez-vous pas assez de tuer de pauvres bêtes pour vous vêtir ? Vous devriez essayer le satin. C’est très confortable. Comment votre peuple peut-il confectionner d’aussi magnifiques bijoux et continuer à s’habiller avec des peaux ?
Elle rit de sa plaisanterie et posa sa main sur le bras de l’ambassadeur.
- Bon. Je vous accorde au moins que ça a du chien. Je suis contente de vous voir. Et si nous nous installions ?
Message n°1- Bonsoir, Mirage. N’en avez-vous pas assez de tuer de pauvres bêtes pour vous vêtir ? Vous devriez essayer le satin. C’est très confortable. Comment votre peuple peut-il confectionner d’aussi magnifiques bijoux et continuer à s’habiller avec des peaux ?
Elle rit de sa plaisanterie et posa sa main sur le bras de l’ambassadeur.
- Bon. Je vous accorde au moins que ça a du chien. Je suis contente de vous voir. Et si nous nous installions ?
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Mirage
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- Bonsoir, Mirage.
Une voix familière parvînt jusqu'à ses oreilles, le tirant des pensées qui embrumaient son esprit afin de lui épargner l'ennui dans l'attente. Le reste du cigare piégé entre ses lèvres partira alors en fumée en l'espace d'un instant, ne laissant pas la moindre miette de tabac derrière, comme volatilisée. Le regard doré de l'élémentaire se sera dirigé, presque par réflexe, vers l'origine de ce son si familier, sans que son esprit n'ait le temps de faire le lien, encore anesthésié par ses errances mentales.
"Inâna."
Lancera-t'il simplement comme par automatisme, s'écartant du mur tandis que la mine maussade qu'il affichait sera rapidement remplacée par un léger sourire en coin et un regard joueur. Les mots de la pléiades l'amusaient. Quelle audace d'entamer la conversation avec des critiques en tant que retardataire, mais au final, ce comportement ne faisait que confirmer ses suspicions. C'était une petite revanche à sa manière. Son regard ne manquera d'ailleurs pas de se déposer sur la parure qu'il lui avait offerte, et autres accessoires qu'elle avait obtenus auprès de lui, une façon tacite de lui laisser comprendre qu'elle acceptait ses excuses en somme. Le sourire de l'élémentaire ne pût alors que s'agrandir.
"Le cycle de la vie et de la mort, dont vous avez le privilège d'être exclue suit toujours son cours malheureusement. Les bêtes meurent et vivent. Utiliser leur peau n'est qu'une manière d'honorer leur mort. Tout comme il est impensable de laisser un enfant gaspiller la viande présente dans son assiette. Cette bête ne sera pas morte en vain. De plus, sa peau est particulièrement confortable lorsque l'on attend de la compagnie durant une fraîche soirée d'été.
Alors, délicatement l'élémentaire placera son unique main sous celle de l'ange, le temps de s'incliner y déposer ses lèvres l'espace d'un instant. Il ne l'avait pas encore saluée correctement après tout.
Et vous êtes ravissante ma chère, je suis heureux de voir que la parure vous plait. En étant honnête, vous la portez bien mieux que je n'aurais pu l'imaginer et j'y ai pourtant mis l'effort. Vous m'aviez manqué."
Alors, se redressant, Mirage hochera simplement la tête afin d'agréer à la demande de la Perfectionniste. Offrant alors son bras droit à l'ange, tandis qu'il gardait son bras opposé ainsi que sa prothèse contre son flanc gauche, dissimulés sous le manteau de fourrure. Qu’elle accepte ou non de le prendre, l’ambassadeur pénétra à ses côtés en l’enceinte de l’établissement. L’hôte posté à l'accueil leur ouvrira la porte et les guidera plus profondément dans le bâtiment avec l’hospitalité et la déférence nécessaire à ses responsabilités. Après tout, il devait avoir l’habitude. Les petites gens ne donnaient pas dans cet établissement; pas avec le prix exorbitant. Pas avec les quantités spécifiquement désignées pour une expérience gustative optimale. Non, les travailleurs de Liberty n’auraient que faire des tableaux et des tapisseries qui décoraient les murs, ni même des sculptures et tapis finement brodés qui guidaient leur chemin.
Mirage cependant le pourrait, bien qu’en réalité, dîner dans cette œuvre d’art vivante n’était pas particulièrement intéressant à ses yeux, il savait que cela aurait au moins pour effet d’attiser l’intérêt et la curiosité de l’ange amatrice des belles choses. L’art, les artifices, même les bagues qu’il portait au doigts. L’intérêt que l’élémentaire portrait au beau était bien plus… Artificiel.
Sans offrir plus de temps au duo pour observer la décoration les encerclant, ils seront amenés dans une pièce suivant la même philosophie esthétique exotique et pourtant si familière que le reste de leur environnement adoptait. Il s’agissait d’un petit salon. Une table pour deux étant installée , une bouteille de vins et deux verres les attendant tandis que deux spacieuses méridiennes se faisaient face plus profondément dans la pièce, quelques divers amuses bouches décorant la table basse présente entre les deux. La température de la pièce était agréable, spécifiquement ajustée pour pouvoir maintenir en vie les diverses plantes qui occupaient l’espace malgré leurs origines surprenantes. Une imposante peinture murale les encerclait, un étrange panorama expressionniste et surréaliste laissant fondre les paysages de l’est du sekai, jusqu'à ceux de l’extrême ouest. Le regard de l’élémentaire se posera alors sur leur environnement, puis l’imposant lustre perché au dessus du tout alors que leur hôte prendra parole, dévoilant alors un petit levier présent à côté de la porte leur ayant servi à entrer.
”Chers invités, divers amuses bouches ont été mis à votre disposition afin de débuter la soirée, ainsi qu’un prestigieux vin épicé provenant directement de Kyouji.Lorsque vous vous sentirez à même d’entamer votre expérience culinaire, veuillez simplement activer ce levier, nous vous apporterons alors vos entrées froides. Nous espérons que votre passage dans notre établissement conviendra à vos goûts.
Un sourire, tout aussi mécanique et commercial que les précédents. Comment lui en vouloir. Ce n’était que son travail. En un instant, il referma simplement la porte derrière lui tandis que l’ambassadeur se rapprochait déjà de la table, tirant une chaise sans pour autant s’y asseoir, son attention tournée vers son invitée.
”J’ai entendu dire que ce restaurant fait dans les salles privées pour deux raisons. La première étant le nombre limité de clients. La seconde étant leur importance. Après tout, imaginez si quelqu’un venait simplement interrompre le président Falconi durant son repas pour un motif trivial ? Ce serait probablement de mauvaise publicité."
"La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
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La Perfectionniste
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Le sourire et les manières de Mirage lui plut beaucoup. Elle jugea donc que son éloignement n’avait que peu d’importance – même si elle comptait bien, durant la soirée, connaître les tenants et les aboutissants d’un tel silence. Elle-même n’avait pas eu le loisir de penser à toutes ses collaborations passées en raison des évènements récents qui mettaient sa vie et son peuple en danger. À vrai dire, la curiosité la rongeait intérieurement et elle avait du mal à tenir en place : pourquoi attendre maintenant pour la recontacter ? Quels changements dans la vie et les relations de Mirage avaient pu engendrer la distance, puis un tel rendez-vous, même si ce dernier rentrait dans les conventions sociales et concordait avec leurs statuts privilégiés ?
- Le cycle de la vie et de la mort, dont vous avez le privilège d'être exclue suit toujours son cours malheureusement. Les bêtes meurent et vivent. Utiliser leur peau n'est qu'une manière d'honorer leur mort. Tout comme il est impensable de laisser un enfant gaspiller la viande présente dans son assiette. Cette bête ne sera pas morte en vain. De plus, sa peau est particulièrement confortable lorsque l'on attend de la compagnie durant une fraîche soirée d'été.
Elle hocha la tête devant sa réponse qu’elle évalua comme satisfaisante. Elle en profita pour caresser du bout des doigts la fourrure soyeuse de son manteau. Ses convictions animalistes l’empêchaient d’apprécier réellement les vêtements qui provenaient d’animaux morts ; mais elle ne se permettrait pas d’en rajouter, au moins ce soir, puisqu’elle n’était pas là pour militer. Juste après, l’ambassadeur lui fit un baise-main et complimenta son apparence, sur quoi elle sourit avec gratitude, appréciant sa résilience après sa pique revancharde qui aurait pu déplaire à n’importe qui.
- Merci. Vous avez un don pour dénicher les belles choses, et c’est encore plus plaisant quand je peux en profiter.
L’ange accepta donc bien volontiers le bras qu’il lui tendait. Posant délicatement sa main sur son avant-bras droit, elle replia complètement ses trois paires d’ailes, aujourd’hui dépourvues de décorations, afin de ne pas se cogner. Ils pénétrèrent ainsi dans le luxueux restaurant et suivirent leur hôte. La première salle était plutôt petite, mais déjà décorée avec goût, l’œil scrutateur de la Perfectionniste recensant le choix du propriétaire en terme d’œuvres d’art. Elle reconnaissait la plupart des tableaux, des sculptures et des tapis agencés par couleur, sans qu’ils ne l’impressionnent plus que cela ; elle avait l’habitude. La Pléiade en profita pour observer les personnalités présentes dans les salles qu’ils traversaient – de jeunes têtes montantes de la bourgeoisie sans grand intérêt. Les véritables personnalités de la République devaient être dans des salles privées, à l’instar de celle où ils pénétrèrent.
Le boudoir où ils atterrirent était décoré de plantes exotiques et de meubles somptueux. Sur le mur du fond, où étaient adossées deux méridiennes face à face, se trouvaient un large tableau qui lui arracha un nouveau sourire, puisqu’il s’agissait d’une œuvre polémique de l’un de ses protégés, le réfugié shoumeien qu’elle avait défendu publiquement il y a de cela quelques mois. Elle ne put s’empêcher de faire la remarque tandis qu’elle s’approchait de la table basse où étaient disposés des amuse-bouche :
- Voilà une œuvre qui me plaît. Un fabuleux tableau de Shourik ; l’un de mes anciens élèves. Ce lustre dégage néanmoins une lumière trop vive pour apprécier réellement l’effet surréaliste que le peintre a voulu transmettre. Permettez…
Elle activa rapidement sa magie de lumière afin de baisser l’éclat des minuscules bougies maintenues en équilibre sur le cristal du plafonnier. Offrant une ambiance un peu plus tamisée, le tableau s’assombrit légèrement, ce qui eut pour effet de révéler des nuances qui leur étaient jusque-là dissimulées. Leur hôte leur expliqua ensuite le principe du levier près de la porte : une délicate attention pour qui ne voulait pas être dérangé en plein milieu d’une conversation confidentielle. L’aristocrate s’approcha de la table basse et prit le plateau où reposaient les hors-d’œuvre, qu’elle déposa ensuite sur la grande table à manger de verre gravé où Mirage l’attendait. Elle lui fit un geste de la main en signe de dénégation lorsqu’il lui tira la chaise en bois sculpté, lui intimant par le même coup de s’y assoir lui-même. Maintenant qu’ils étaient seuls entre connaissances, la bienséance l’agaçait plus qu’autre chose, et la galanterie avait ses limites. Elle s’approcha plutôt de la carafe posée au centre de la table.
- J’ai entendu dire que ce restaurant fait dans les salles privées pour deux raisons. La première étant le nombre limité de clients. La seconde étant leur importance. Après tout, imaginez si quelqu’un venait simplement interrompre le président Falconi durant son repas pour un motif trivial ? Ce serait probablement de mauvaise publicité.
- En effet, j’apprécie également l’intimité et le secret. Surtout dans une société où la maîtrise de la magie permet d’outrepasser les limites de la physique…
Voyant que la bouteille avait déjà été ouverte afin d’aérer le vin, elle prit l’initiative de leur servir un verre et porta un toast :
- Eh bien, à nos retrouvailles !
Puis elle but une gorgée ; c’était un grand cru des cépages de Justice. La Pléiade s’approcha ensuite de la chaise opposée à celle de Mirage et s’y installa avec grâce, faisant bien attention à ne pas s’y coincer une plume, après quoi elle croisa ses longues jambes. Elle posa ses mains sur ses cuisses dans une posture d’attente avant d’étendre nonchalamment ses ailes autour d’elle. La nourriture ne l’intéressait pas plus que cela, même si goûter des plats esthétiques et préparés avec soin restait un divertissement agréable ; elle avait surtout soif de savoir. Elle plongea son regard dans celui de Mirage et se fit violence pour garder le contact visuel. Son collaborateur avait un physique particulier qui la perturbait autant qu’il la fascinait, puisqu’elle avait rarement l’occasion de côtoyer des élémentaires, et encore moins ceux issus de croisements secondaires. Ses traits étaient à la fois réels et instables ; une forme voluptueuse de la vie qui lui rappelait les plus fabuleuses peintures impressionnistes. Malgré son caractère bourru et ses origines exotiques, son passé d’assassin qui n’attendait qu’une nouvelle ambition pour réapparaître, Mirage possédait une nature éthérée qui la captivait.
- Bien, mon cher, continua-t-elle sur un ton plus sérieux, quelle est donc cette affaire dont vous vouliez me parler ? Il me tarde de savoir de quoi il s’agit. Y a-t-il un rapport avec votre longue absence ? Vous savez que vous pouvez tout me dire, n’est-ce pas ?
Son regard, pourtant calculé pour être à la fois charmeur et réconfortant, ne couvrait pas totalement son impatience.
Message n°2
- Le cycle de la vie et de la mort, dont vous avez le privilège d'être exclue suit toujours son cours malheureusement. Les bêtes meurent et vivent. Utiliser leur peau n'est qu'une manière d'honorer leur mort. Tout comme il est impensable de laisser un enfant gaspiller la viande présente dans son assiette. Cette bête ne sera pas morte en vain. De plus, sa peau est particulièrement confortable lorsque l'on attend de la compagnie durant une fraîche soirée d'été.
Elle hocha la tête devant sa réponse qu’elle évalua comme satisfaisante. Elle en profita pour caresser du bout des doigts la fourrure soyeuse de son manteau. Ses convictions animalistes l’empêchaient d’apprécier réellement les vêtements qui provenaient d’animaux morts ; mais elle ne se permettrait pas d’en rajouter, au moins ce soir, puisqu’elle n’était pas là pour militer. Juste après, l’ambassadeur lui fit un baise-main et complimenta son apparence, sur quoi elle sourit avec gratitude, appréciant sa résilience après sa pique revancharde qui aurait pu déplaire à n’importe qui.
- Merci. Vous avez un don pour dénicher les belles choses, et c’est encore plus plaisant quand je peux en profiter.
L’ange accepta donc bien volontiers le bras qu’il lui tendait. Posant délicatement sa main sur son avant-bras droit, elle replia complètement ses trois paires d’ailes, aujourd’hui dépourvues de décorations, afin de ne pas se cogner. Ils pénétrèrent ainsi dans le luxueux restaurant et suivirent leur hôte. La première salle était plutôt petite, mais déjà décorée avec goût, l’œil scrutateur de la Perfectionniste recensant le choix du propriétaire en terme d’œuvres d’art. Elle reconnaissait la plupart des tableaux, des sculptures et des tapis agencés par couleur, sans qu’ils ne l’impressionnent plus que cela ; elle avait l’habitude. La Pléiade en profita pour observer les personnalités présentes dans les salles qu’ils traversaient – de jeunes têtes montantes de la bourgeoisie sans grand intérêt. Les véritables personnalités de la République devaient être dans des salles privées, à l’instar de celle où ils pénétrèrent.
Le boudoir où ils atterrirent était décoré de plantes exotiques et de meubles somptueux. Sur le mur du fond, où étaient adossées deux méridiennes face à face, se trouvaient un large tableau qui lui arracha un nouveau sourire, puisqu’il s’agissait d’une œuvre polémique de l’un de ses protégés, le réfugié shoumeien qu’elle avait défendu publiquement il y a de cela quelques mois. Elle ne put s’empêcher de faire la remarque tandis qu’elle s’approchait de la table basse où étaient disposés des amuse-bouche :
- Voilà une œuvre qui me plaît. Un fabuleux tableau de Shourik ; l’un de mes anciens élèves. Ce lustre dégage néanmoins une lumière trop vive pour apprécier réellement l’effet surréaliste que le peintre a voulu transmettre. Permettez…
Elle activa rapidement sa magie de lumière afin de baisser l’éclat des minuscules bougies maintenues en équilibre sur le cristal du plafonnier. Offrant une ambiance un peu plus tamisée, le tableau s’assombrit légèrement, ce qui eut pour effet de révéler des nuances qui leur étaient jusque-là dissimulées. Leur hôte leur expliqua ensuite le principe du levier près de la porte : une délicate attention pour qui ne voulait pas être dérangé en plein milieu d’une conversation confidentielle. L’aristocrate s’approcha de la table basse et prit le plateau où reposaient les hors-d’œuvre, qu’elle déposa ensuite sur la grande table à manger de verre gravé où Mirage l’attendait. Elle lui fit un geste de la main en signe de dénégation lorsqu’il lui tira la chaise en bois sculpté, lui intimant par le même coup de s’y assoir lui-même. Maintenant qu’ils étaient seuls entre connaissances, la bienséance l’agaçait plus qu’autre chose, et la galanterie avait ses limites. Elle s’approcha plutôt de la carafe posée au centre de la table.
- J’ai entendu dire que ce restaurant fait dans les salles privées pour deux raisons. La première étant le nombre limité de clients. La seconde étant leur importance. Après tout, imaginez si quelqu’un venait simplement interrompre le président Falconi durant son repas pour un motif trivial ? Ce serait probablement de mauvaise publicité.
- En effet, j’apprécie également l’intimité et le secret. Surtout dans une société où la maîtrise de la magie permet d’outrepasser les limites de la physique…
Voyant que la bouteille avait déjà été ouverte afin d’aérer le vin, elle prit l’initiative de leur servir un verre et porta un toast :
- Eh bien, à nos retrouvailles !
Puis elle but une gorgée ; c’était un grand cru des cépages de Justice. La Pléiade s’approcha ensuite de la chaise opposée à celle de Mirage et s’y installa avec grâce, faisant bien attention à ne pas s’y coincer une plume, après quoi elle croisa ses longues jambes. Elle posa ses mains sur ses cuisses dans une posture d’attente avant d’étendre nonchalamment ses ailes autour d’elle. La nourriture ne l’intéressait pas plus que cela, même si goûter des plats esthétiques et préparés avec soin restait un divertissement agréable ; elle avait surtout soif de savoir. Elle plongea son regard dans celui de Mirage et se fit violence pour garder le contact visuel. Son collaborateur avait un physique particulier qui la perturbait autant qu’il la fascinait, puisqu’elle avait rarement l’occasion de côtoyer des élémentaires, et encore moins ceux issus de croisements secondaires. Ses traits étaient à la fois réels et instables ; une forme voluptueuse de la vie qui lui rappelait les plus fabuleuses peintures impressionnistes. Malgré son caractère bourru et ses origines exotiques, son passé d’assassin qui n’attendait qu’une nouvelle ambition pour réapparaître, Mirage possédait une nature éthérée qui la captivait.
- Bien, mon cher, continua-t-elle sur un ton plus sérieux, quelle est donc cette affaire dont vous vouliez me parler ? Il me tarde de savoir de quoi il s’agit. Y a-t-il un rapport avec votre longue absence ? Vous savez que vous pouvez tout me dire, n’est-ce pas ?
Son regard, pourtant calculé pour être à la fois charmeur et réconfortant, ne couvrait pas totalement son impatience.
Message n°2
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