Citoyen du Reike
Bélial
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crédits : 134
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Info personnage
Race: Démon
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre mauvais
Rang: C
Le Garde et son Ambassadeur
Feat Mirage
18 Août de l'An 5. 13h25
Quelle sensation désagréable de se sentir dépaysé après tant d'années à fouler les terres. Est-ce dû à son arrivée sur le sol républicain ? Ou bien cela découle-t-il du fait qu'il doit redoubler d'efforts, faire profil bas, éviter d'attirer l'attention tout en affichant une façade irréprochable ? Le démon s'est accordé une journée de repos dans ce lieu idyllique où règne une prétendue liberté. Arpentant les rues élégantes de cette grande cité, son regard perçait chaque visage, observant avec mépris les habitants de Liberty, baignant dans une joie et une insouciance qui lui étaient insupportables. Un goût amer s'installa sur son palais alors qu'il poursuivait sa route, l'ennui pesant lourdement sur ses épaules.
"Quelle plaie, cette ville..."
Naturellement, ses pas le guidèrent vers les recoins où, malgré les promesses de la République de paix et de justice, rien ne pouvait changer. L’humanoïde le savait mieux que quiconque.
Un monde régi par la paix et la bienveillance est une illusion.
Son intuition ne tarda pas à se confirmer, offrant à la créature vile un divertissement à la hauteur de ses attentes. Là où le soleil ne brille plus, où les ombres s’étendent comme des créatures tapies dans la nuit, et où les vices les plus abjects se déchaînent en toute impunité, les ruelles sombres de Liberty se révèlent être des berceaux du mal. Le garde du corps perçut une anomalie dans l'une de ces dernières. Une jeune femme, figée par la peur, acculée contre un mur par des hommes dont la corpulence doublait la sienne. Leurs regards brillaient de malveillance et d'un désir viscéral, au point que certains laissaient échapper une bave épaisse qui glissait lentement le long de leur menton avant de s’écraser en gouttes sales sur le pavé.
“Pitié ! Aidez-moi !”
Une lueur d’espoir vacillante traversa les pupilles de la jeune femme lorsqu’elle croisa le regard de Baalthazar. Avec une lenteur délibérée, il s’engagea dans la ruelle, fixant les malfaiteurs qui entouraient leur proie. Un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, jetant un froid parmi les hommes, troublés par son entrée inattendue. S’adossant nonchalamment contre un mur, il laissa son visage en partie voilé par l’ombre, ne révélant qu’une fraction de son expression sournoise.
"Continuez. Faites comme si je n’étais pas là," murmura-t-il d’une voix calme, mais teintée d’une malveillance subtile.
Les mots résonnèrent, jetant une incompréhension palpable sur les visages des hommes, tandis que la panique dans les yeux de la jeune femme s’intensifiait. Le tissu de sa tenue se déchira dans un bruit strident, amplifié par ses cris de détresse qui résonnaient dans la ruelle. L’un des agresseurs, emporté par ses pulsions sordides, l’assaillait sans pitié, sous le regard impassible de Baalthazar. Ses cheveux écarlates capturaient les rares rayons de lumière, contrastant avec son indifférence glaciale face à cette scène de souffrance.
Il restait là, inébranlable, savourant la cruauté du moment, se nourrissant de la peur et de la douleur qui imprégnaient l’air. Pour un simple humain, son comportement aurait été inexplicable, voire révoltant. Mais pour le démon dissimulé sous cette apparence humaine, cette scène était un spectacle sinistre, un délice macabre.
Les autres hommes, d’abord concentrés sur leur méfait, commencèrent à se retourner vers lui, leurs visages marqués par l’agacement et la suspicion. Quelque chose dans l’attitude de Baalthazar les déstabilisait, une tension sourde, comme la promesse d’une violence à venir, pesait sur l’atmosphère. Mais ils ne pouvaient deviner l’ampleur du danger qui se cachait derrière ce sourire en coin, ni la véritable nature du monstre qu’ils avaient face à eux.
"T’es qui toi ? T’as rien à faire ici ! Déguerpis si tu veux pas qu’on te trucide, avec cette femme !"
Un silence pesant s'installa, seulement brisé par le souffle saccadé et épuisé de la jeune victime étendue au sol, à peine consciente, dominée par l’ombre massive d’un homme obèse, fier de son acte à la fois pathétique et répugnant. Le regard de l’humain, dissimulant encore sa véritable nature sous une apparence humaine, croisa celui de ses futurs assaillants. À cet instant, le voile se leva sur ses intentions.
Sans un mot, et avec une fluidité macabre, deux lames d’ébène surgirent de l’ombre et s’abattirent en un éclair sur les deux hommes qui s’étaient avancés vers lui. Leurs corps furent traversés de part en part par les lames, tandis que le sang coulait le long de leur torse, traçant des sillons rouges sur leur peau avant qu’ils ne s'effondrent lourdement sur le pavé. Leurs yeux se retournèrent dans leurs orbites, scellant leur destin, alors que la vie les quittait.
Le dernier homme, toujours englué dans son acte abject, sentit soudain une chaleur intense à sa gorge. En un battement de cil, sa tête roula en arrière, venant se poser sur le dos de sa victime, détachée du reste de son corps. Un filet de sang glissa le long du visage de la jeune femme, seule rescapée de ce carnage expéditif. Le tout s’était déroulé dans un calme inquiétant, sans que Baalthazar n’ait bougé d’un pouce, observant la scène avec une indifférence glaciale.
Le massacre n’avait duré que quelques secondes. Le silence retomba, aussi lourd que la mort elle-même, et le démon sous forme humaine demeurait adossé au mur, son visage à demi dissimulé, savourant l’odeur du sang et la peur qui imprégnait désormais l’air.
Le seul homme encore en vie s’approcha lentement de la jeune femme, figée par la terreur. Ses lèvres tremblaient, mais aucun son ne parvenait à franchir sa gorge nouée, tant la panique avait pris possession de son corps. Baalthazar, toujours dissimulé sous son apparence humaine, s’accroupit à son niveau, son sourire s’étirant sur son visage comme une ombre malsaine.
"Madame, j’espère que le service vous a plu," dit-il d'une voix douce et cynique. "Mais il semble que votre plaisir ne soit plus ma priorité. Un homme m’attend."
D'un geste lent, presque tendre, il effleura le menton tâché de sang de la jeune femme, la forçant à lever les yeux vers lui. Ses doigts glacials la guidèrent avec une insistance perverse, rapprochant leurs visages jusqu’à ce que leurs lèvres se frôlent. Dans ce contact imposé, il y avait une froideur et une domination totale, une manière d’affirmer son pouvoir non pas par la violence, mais par l’humiliation.
La jeune femme, paralysée par la peur, ne pouvait qu’accepter cet acte comme une nouvelle preuve de l’horreur qu’il incarnait. Le démon sous forme humaine, lui, se délecta de chaque seconde, savourant le désespoir qu’il lisait dans ses yeux. Pour lui, cette scène n'était qu'un jeu cruel, un divertissement morbide dans lequel il trouvait un plaisir infâme, prolongeant l'agonie psychologique de sa victime bien au-delà de l'acte physique. Et dans cet acte abominable, des mots d’une langue étrangère, et obscurs d’un bas-parlé sortent de la bouche de Bélial, détruisant au fer rouge l’esprit et la vision de la jeune femme.
“Ton cœur m’appartient, et ta vie est mienne.”
Il se redressa finalement, la laissant tremblante, souillée par la peur et l’effroi. Ses pas résonnèrent dans la ruelle, s’éloignant dans l’obscurité comme un mauvais présage, tandis que la jeune femme restait figée, prisonnière de son cauchemar éveillé torturant chaque parcelle de son corps.
18 Août de l'An 5. 17h05
De retour au manoir, Baalthazar pénétra directement dans le bureau de son ambassadeur. Toujours vêtu de son élégant costume républicain, il laissa de côté son arme et son armure, soigneusement rangées dans une armoire imposante. D’un pas mesuré, il s’approcha de la fenêtre, s’adossant nonchalamment contre son rebord, ses yeux perçant observant la ville qui s’étendait devant lui.
De là, il pouvait voir la population républicaine, insouciante et animée, vaquant à ses occupations quotidiennes avec une joie presque insolente. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres, tandis que son unique œil valide trahissait une certaine lassitude teintée de mépris. Voir autant de vie, de bonheur partagé, faisait naître en lui un agacement sourd, un écho de sa nature profondément malveillante.
Pourtant, il savait que le temps des actions impulsives était révolu. Semer le chaos aveuglément n'était plus une option. Désormais, il devait manœuvrer avec finesse, s’adapter à ce monde qui s’obstinait à ignorer la noirceur tapie dans ses ombres. Chaque mouvement devait être calculé, chaque décision pesée. La patience et la subtilité étaient devenues ses nouvelles armes.
L’agacement toujours présent, il détourna son regard de la foule joyeuse et se concentra sur ce qui devait venir.
CENDRES
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