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Noble du Reike
Zéphyr Zoldyck
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Impossible pour Zéphyr de concevoir qu’Alaric avait connu l’Enfer en à peine une semaine. Impossible pour lui de deviner non plus que le mage d’état venait d’esquisser à peine ses premiers pas pour sortir de sa torpeur, pour se libérer de ses démons intérieurs : le conseiller royal savait juste que l’ancien FMR allait mieux. Il avait même fait des progrès de géant depuis sa dernière visite, puisqu’il était désormais dehors. Dans une cour intérieure, certes, qui ressemblait à un petit oasis, avec sa petite fontaine, ses coins d’ombres, et son herbe fraiche, mais il avait quand même quitté sa chambre. C’était quand même bien différent de sa première visite… où Alaric n’était pas autre chose qu’un légume.
Cela étant dit, le Reikois n’était pas ravi de revoir Zéphyr. Et cela pouvait se comprendre. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, leur conversation avait été assez froide, et Lyra, en plus, torturait à côté le bras droit de Vaenys. Il y avait mieux, comme ambiance, on n’allait pas se mentir. Mais au moins, l’élémentaliste avait assez de force pour lui répondre, pour lui faire face, tout du moins, même si ça crevait les yeux qu’il était tendu comme un ressort. L’Oreille l’avait prévenu pour le principe qu’il ne venait pas en ennemi, mais il n’était pas sot : tout cela semblerait hypocrite et faux pour son homologue. Au moins, il pouvait se dire que, si Zéphyr l’avait voulu dans une cellule pour un nouvel interrogatoire, qu’il ne serait pas ici.
- Je sais généralement que, quand on est ailleurs, c’est qu’on a subi un traumatisme. C’est ce qui m’a fait hésiter à venir vous voir si rapidement. Car son intervention, paradoxalement, pourrait lui donner envie de se barricader encore dans une forteresse mentale. Et votre attitude à elle seule montre que vous ne voulez pas aborder le sujet, soupira-t-il. Cela dit, je ne suis pas particulièrement pressé.
« Il faut juste que je vérifie que vous n’allez pas encore vous volatiliser », songea le maître-espion. Et qu’il ne passerait pas le mot à d’autres, accessoirement. Ca pourrait marquer une faille dans la sécurité du pays.
Quoi qu’il en soit, la Valkyrie se présenta à son tour, puis, Alaric demanda à s’asseoir, ce à quoi Zéphyr ne s’opposa naturellement pas. Laissant faire son infirmière personnelle l’aider à s’installer, le ministre resta volontairement en retrait pour ne pas imposer plus de pression à son visiteur. Mais celui-ci s’en doutait, l’homme aux yeux dorés n’était pas du genre à tourner autour du pot.
- Jusqu’à quel point vous connaissez-vous ? finit par demander le maître-espion, son regard volant de l’un à l’autre. Sa question sous-jacente était simple : il voulait savoir si Qwell était au courant de sa chute avec le Baron, ou si elle ne connaissait rien de tout cela. Son but, au fond, n’allait pas être de le vilipender, il pouvait donc passer certains détails sous silence. Mais d’autre part, si elle connaissait tout, parler de manière franche leur serait profitable à tous les trois.
« Puisqu’elle est une FMR, je ne serais pas surpris qu’ils se connaissent depuis longtemps. »
- Vous savez peut-être qu’Alaric a été… déchu de certains de ses droits et qu’il est réexaminé par l’Etat pour voir sa bonne volonté, finit par dire Zéphyr à l’attention de la jeune femme. Si elle en savait plus tant mieux. Si elle n’en savait pas assez, tant pis. Ou alors, il préciserait plus tard, si cela était nécessaire. Je suis attentivement son dossier et on va dire que je suis l’un de ceux qui peut lui permettre de retrouver facilement son statut de FMR et de mage d’Etat. Si l’Esprit est d’accord, naturellement.
Ramenant son regard vers Alaric, l’homme continue :
- J’ignore si vous avez eu conscience du temps qui passe à cause de votre état, mais vous avez disparu de la circulation sans crier gare alors que vous aviez des clauses à respecter. Notamment ne pas disparaître sans prévenir, alors qu’il avait été considéré comme suspect par sa collaboration avec le Baron. J’aimerais donc savoir deux choses. Un silence. D’abord, comment vous êtes partis de la capitale. Sans que mes hommes en soient avertis. Et ensuite… Ce que vous avez fait pour finir dans cet état. Ou qui vous a infligé cela. Zéphyr pinça les lèvres, alors qu’une hypothèse pas si foireuse, mais à côté de la plaque, jaillissait dans votre esprit. Est-ce que c’est d’anciennes connaissances qui vous ont fait cela ?
La Pègre pouvait être revancharde. Et la question méritait d’être posée, même si l’Oreille se trompait allègrement sur ce coup-là.
Cela étant dit, le Reikois n’était pas ravi de revoir Zéphyr. Et cela pouvait se comprendre. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, leur conversation avait été assez froide, et Lyra, en plus, torturait à côté le bras droit de Vaenys. Il y avait mieux, comme ambiance, on n’allait pas se mentir. Mais au moins, l’élémentaliste avait assez de force pour lui répondre, pour lui faire face, tout du moins, même si ça crevait les yeux qu’il était tendu comme un ressort. L’Oreille l’avait prévenu pour le principe qu’il ne venait pas en ennemi, mais il n’était pas sot : tout cela semblerait hypocrite et faux pour son homologue. Au moins, il pouvait se dire que, si Zéphyr l’avait voulu dans une cellule pour un nouvel interrogatoire, qu’il ne serait pas ici.
- Je sais généralement que, quand on est ailleurs, c’est qu’on a subi un traumatisme. C’est ce qui m’a fait hésiter à venir vous voir si rapidement. Car son intervention, paradoxalement, pourrait lui donner envie de se barricader encore dans une forteresse mentale. Et votre attitude à elle seule montre que vous ne voulez pas aborder le sujet, soupira-t-il. Cela dit, je ne suis pas particulièrement pressé.
« Il faut juste que je vérifie que vous n’allez pas encore vous volatiliser », songea le maître-espion. Et qu’il ne passerait pas le mot à d’autres, accessoirement. Ca pourrait marquer une faille dans la sécurité du pays.
Quoi qu’il en soit, la Valkyrie se présenta à son tour, puis, Alaric demanda à s’asseoir, ce à quoi Zéphyr ne s’opposa naturellement pas. Laissant faire son infirmière personnelle l’aider à s’installer, le ministre resta volontairement en retrait pour ne pas imposer plus de pression à son visiteur. Mais celui-ci s’en doutait, l’homme aux yeux dorés n’était pas du genre à tourner autour du pot.
- Jusqu’à quel point vous connaissez-vous ? finit par demander le maître-espion, son regard volant de l’un à l’autre. Sa question sous-jacente était simple : il voulait savoir si Qwell était au courant de sa chute avec le Baron, ou si elle ne connaissait rien de tout cela. Son but, au fond, n’allait pas être de le vilipender, il pouvait donc passer certains détails sous silence. Mais d’autre part, si elle connaissait tout, parler de manière franche leur serait profitable à tous les trois.
« Puisqu’elle est une FMR, je ne serais pas surpris qu’ils se connaissent depuis longtemps. »
- Vous savez peut-être qu’Alaric a été… déchu de certains de ses droits et qu’il est réexaminé par l’Etat pour voir sa bonne volonté, finit par dire Zéphyr à l’attention de la jeune femme. Si elle en savait plus tant mieux. Si elle n’en savait pas assez, tant pis. Ou alors, il préciserait plus tard, si cela était nécessaire. Je suis attentivement son dossier et on va dire que je suis l’un de ceux qui peut lui permettre de retrouver facilement son statut de FMR et de mage d’Etat. Si l’Esprit est d’accord, naturellement.
Ramenant son regard vers Alaric, l’homme continue :
- J’ignore si vous avez eu conscience du temps qui passe à cause de votre état, mais vous avez disparu de la circulation sans crier gare alors que vous aviez des clauses à respecter. Notamment ne pas disparaître sans prévenir, alors qu’il avait été considéré comme suspect par sa collaboration avec le Baron. J’aimerais donc savoir deux choses. Un silence. D’abord, comment vous êtes partis de la capitale. Sans que mes hommes en soient avertis. Et ensuite… Ce que vous avez fait pour finir dans cet état. Ou qui vous a infligé cela. Zéphyr pinça les lèvres, alors qu’une hypothèse pas si foireuse, mais à côté de la plaque, jaillissait dans votre esprit. Est-ce que c’est d’anciennes connaissances qui vous ont fait cela ?
La Pègre pouvait être revancharde. Et la question méritait d’être posée, même si l’Oreille se trompait allègrement sur ce coup-là.
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Alaric Nordan
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Au contact des doigts de la Valkyrie, il avait fermé les yeux, tant pour essayer de faire le vide dans son esprit que pour se concentrer à ne pas céder à ce qui l'attendait. Répondre aux attentes de Zephyr serait plus qu'une épreuve. Demander à reporter cet interrogatoire serait tout à fait justifié. Mais connaissant les attentes du Maître-Espion, qui était déjà venu à moult reprises pour s'enquérir de son état, Alaric ne doutait pas un seul instant que des explications étaient attendues maintenant. L'Oreille aurait pu se montrer plus empressée. Et pourtant, elle prenait encore le temps d'attendre. Tout résidait dans la bonne volonté du convalescent, qui comprenait qu'il était au centre d'un certain nœud. Repousser cette entrevue serait pousser Zephyr à l'impatience, se demandant si la situation du mage n'était pas un danger pour l'Empire. Mais répondre aux questions... ce serait retourner dans les souvenirs récents... Il ne put s'empêcher de trembler. Rien qu'à l'idée de reparler de cette horreur, il blêmit.
Ce fut au même instant que Qwell usa de sa télépathie pour essayer de le rassurer, après avoir constaté sa tension à la présence de Zephyr. Il prit le temps d'inspirer longuement. S'évanouir par un simple usage de magie serait... Il ne sut quel mot trouver.
*Bien des choses se sont produites depuis ma dernière lettre... J'ai été... déchu de mon rang, parce que je n'ai pas su stopper certaines petites activités que j'entretenais avec la pègre...*
Il y eut une brève coupure. La télépathie était quelque chose qu'il maîtrisait que depuis peu. La première fois qu'il l'avait employée, cela l'avait complètement vidé de ses forces. Là, il veillait à prendre le temps nécessaire pour ne pas trop tirer sur le peu qu'il avait récupéré.
*... Je t'expliquerai. J'ai été au mauvais endroit avec la mauvaise personne... D'où le fait que ce fut l'Oreille en personne qui se soit chargé de mon cas, personnellement. Je pensais... je pensais mieux servir l'Empire par quelques voies... détournées.*
Il eut l'atroce sensation de tomber, sa vision s'obscurcissant le temps de quelques secondes. Sa respiration s'était accélérée, mais il put se remettre un peu plus d'aplomb.
"Ça va..." Marmonna-t-il, se doutant bien que son infirmière du moment s'inquiéterait directement.
Et maintenant, il était temps de répondre aux questions du Maître-Espion. Ses yeux bruns se posèrent sur le visage de Zephyr.
"Si je n'apporte pas réponse à vos attentes aujourd'hui, je ne sais pas si je serai capable de vous les apporter plus tard..."
Il redoutait de replonger dans ses propres abîmes. Qwell avait réussi à lui indiquer la sortie. Il ne devait pas gâcher ses efforts, tant pour lui que pour elle. S'il ne tenait pas, s'il n'affrontait pas ces souvenirs effrayants et angoissants, il serait définitivement brisé.
"Nous nous connaissons depuis plusieurs années. À notre première rencontre, je l'ai aidée à s'orienter vers les voies FMR, et nous avons gardé le contact par des échanges réguliers de missives, jusqu'à ma destitution."
Il tourna sa tête vers la Valkyrie, le regard coupable.
"Tout s'est précipité par la suite, d'où l'arrêt un peu brutal de nos missives. J'en suis encore désolé de cela, Qwell."
Et les choses se précipitaient encore. Comment faire la lumière sur toute sa situation depuis qu'il avait croisé la route de Vaenys en si peu de temps ? Si Zephyr était venu plus tard, il aurait peut-être eu le temps de narrer tout cela.
"Si des questions te brûlent les lèvres, n'hésite pas à les lui poser... Je n'ai rien à cacher sur les circonstances de ma déchéance..."
Quand il reporta son regard sur Zephyr, il essaya de se détendre. Ses poings étaient crispés à l'idée de se rappeler de ce cauchemar. Ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de sa paume, provoquant une douleur désagréable.
"Ce qui m'est arrivé n'est pas du fait d'individus..."
Il y eut quelques secondes de silence. Il serra plus fortement ses poings.
"Je me revois encore à l'écurie de la caserne, m'assoupissant sur un tas de paille. Quand je revins à moi, il n'y avait plus d'écurie, plus rien, si ce n'était le début d'un véritable enfer. Je n'étais pas le seul à me retrouver dans un environnement changeant... Il y avait Ersa et sa jumelle, du RSAF... Une janissaire du nom de Vaesidia... et il y avait Myriem de Boktor..."
Avec ces noms, Zephyr aura de quoi enquêter, si jamais ses dires n'étaient pas convaincants.
"Nous étions ailleurs. Nous pensions au début qu'on s'était retrouvés ailleurs, dans le Sekaï... Nous avons croisé la route d'êtres devenus animaux qui, comme nous, subissaient en fait les effets néfastes d'une entité... Ils nous ont expliqué ce qui se tramait, ce qu'ils essayaient de faire pour s'en sortir. On a réuni nos forces... Lamentation, une engeance née de Zeï et de X'O-Rath. Elle..."
Il se mit à trembler.
"Cette chose avait réussi à nous téléporter, ou je ne sais par quelle redoutable force magique, à nous faire venir à elle... en elle. Lentement, elle nous digérait ! Elle se nourrissait de nos angoisses, de nos peines, de nos terreurs... Ensemble, nous avons réussi à... l'annihiler. Même dans son dernier sursaut de survivance, elle aura tout fait pour..."
Il porta soudainement ses mains à ses tempes, écarquillant les yeux. Non ! Il ne devait pas fuir. Elle était détruite, elle n'existait plus ! Ce qu'il était en train de vivre, ce calme si apparent, était bien réel. Il manqua même d'hyperventiler, mais réussit à contrer la nouvelle vague d'angoisse. Cette saloperie était morte ! Détruite !
"Le chant des ronces... On prenait les gens qui croyaient l'entendre dans leur rêve pour des fous, qu'ils n'étaient que le jeu d'hallucinations, mais quand on l'entend, que trop bien, c'est comme un filet qui nous emporte, pour lentement nous réduire à néant... pour se nourrir de notre identité... Maintenant, c'est fini..."
Ce fut au même instant que Qwell usa de sa télépathie pour essayer de le rassurer, après avoir constaté sa tension à la présence de Zephyr. Il prit le temps d'inspirer longuement. S'évanouir par un simple usage de magie serait... Il ne sut quel mot trouver.
*Bien des choses se sont produites depuis ma dernière lettre... J'ai été... déchu de mon rang, parce que je n'ai pas su stopper certaines petites activités que j'entretenais avec la pègre...*
Il y eut une brève coupure. La télépathie était quelque chose qu'il maîtrisait que depuis peu. La première fois qu'il l'avait employée, cela l'avait complètement vidé de ses forces. Là, il veillait à prendre le temps nécessaire pour ne pas trop tirer sur le peu qu'il avait récupéré.
*... Je t'expliquerai. J'ai été au mauvais endroit avec la mauvaise personne... D'où le fait que ce fut l'Oreille en personne qui se soit chargé de mon cas, personnellement. Je pensais... je pensais mieux servir l'Empire par quelques voies... détournées.*
Il eut l'atroce sensation de tomber, sa vision s'obscurcissant le temps de quelques secondes. Sa respiration s'était accélérée, mais il put se remettre un peu plus d'aplomb.
"Ça va..." Marmonna-t-il, se doutant bien que son infirmière du moment s'inquiéterait directement.
Et maintenant, il était temps de répondre aux questions du Maître-Espion. Ses yeux bruns se posèrent sur le visage de Zephyr.
"Si je n'apporte pas réponse à vos attentes aujourd'hui, je ne sais pas si je serai capable de vous les apporter plus tard..."
Il redoutait de replonger dans ses propres abîmes. Qwell avait réussi à lui indiquer la sortie. Il ne devait pas gâcher ses efforts, tant pour lui que pour elle. S'il ne tenait pas, s'il n'affrontait pas ces souvenirs effrayants et angoissants, il serait définitivement brisé.
"Nous nous connaissons depuis plusieurs années. À notre première rencontre, je l'ai aidée à s'orienter vers les voies FMR, et nous avons gardé le contact par des échanges réguliers de missives, jusqu'à ma destitution."
Il tourna sa tête vers la Valkyrie, le regard coupable.
"Tout s'est précipité par la suite, d'où l'arrêt un peu brutal de nos missives. J'en suis encore désolé de cela, Qwell."
Et les choses se précipitaient encore. Comment faire la lumière sur toute sa situation depuis qu'il avait croisé la route de Vaenys en si peu de temps ? Si Zephyr était venu plus tard, il aurait peut-être eu le temps de narrer tout cela.
"Si des questions te brûlent les lèvres, n'hésite pas à les lui poser... Je n'ai rien à cacher sur les circonstances de ma déchéance..."
Quand il reporta son regard sur Zephyr, il essaya de se détendre. Ses poings étaient crispés à l'idée de se rappeler de ce cauchemar. Ses ongles s'enfoncèrent dans la chair de sa paume, provoquant une douleur désagréable.
"Ce qui m'est arrivé n'est pas du fait d'individus..."
Il y eut quelques secondes de silence. Il serra plus fortement ses poings.
"Je me revois encore à l'écurie de la caserne, m'assoupissant sur un tas de paille. Quand je revins à moi, il n'y avait plus d'écurie, plus rien, si ce n'était le début d'un véritable enfer. Je n'étais pas le seul à me retrouver dans un environnement changeant... Il y avait Ersa et sa jumelle, du RSAF... Une janissaire du nom de Vaesidia... et il y avait Myriem de Boktor..."
Avec ces noms, Zephyr aura de quoi enquêter, si jamais ses dires n'étaient pas convaincants.
"Nous étions ailleurs. Nous pensions au début qu'on s'était retrouvés ailleurs, dans le Sekaï... Nous avons croisé la route d'êtres devenus animaux qui, comme nous, subissaient en fait les effets néfastes d'une entité... Ils nous ont expliqué ce qui se tramait, ce qu'ils essayaient de faire pour s'en sortir. On a réuni nos forces... Lamentation, une engeance née de Zeï et de X'O-Rath. Elle..."
Il se mit à trembler.
"Cette chose avait réussi à nous téléporter, ou je ne sais par quelle redoutable force magique, à nous faire venir à elle... en elle. Lentement, elle nous digérait ! Elle se nourrissait de nos angoisses, de nos peines, de nos terreurs... Ensemble, nous avons réussi à... l'annihiler. Même dans son dernier sursaut de survivance, elle aura tout fait pour..."
Il porta soudainement ses mains à ses tempes, écarquillant les yeux. Non ! Il ne devait pas fuir. Elle était détruite, elle n'existait plus ! Ce qu'il était en train de vivre, ce calme si apparent, était bien réel. Il manqua même d'hyperventiler, mais réussit à contrer la nouvelle vague d'angoisse. Cette saloperie était morte ! Détruite !
"Le chant des ronces... On prenait les gens qui croyaient l'entendre dans leur rêve pour des fous, qu'ils n'étaient que le jeu d'hallucinations, mais quand on l'entend, que trop bien, c'est comme un filet qui nous emporte, pour lentement nous réduire à néant... pour se nourrir de notre identité... Maintenant, c'est fini..."
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
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Alaric poursuivit la conversation dans mon esprit, m'annonçant sans détour,suivit de peu par Zéphyr, que ce n'était pas uniquement lui qui s'était volatilisé.Son rang et ses fonctions avaient fait de même, me laissant bouche bée de voir que les rumeurs disaient vrai. Je consultais tour à tour Les deux humains du regard,surprise et surtout contrariée d'apprendre qu'Alaric avait entretenu des relations avec la pègre. Cela me rappela la conversation que nous avions eu,l'une des premières,ou il m'avait avoué avoir failli prendre un chemin similaire quand il était plus jeune.
Cela expliquait entre autres pourquoi il avait cessé de m'adresser des lettres. Je m'en voulais de ne pas avoir été plus présente quand les choses avaient mal tourné pour lui. Il serait sûrement parvenu à me confier ce qu'il décrivit comme un malencontreux concours de circonstances.Avait-il préféré me cacher cela pour ne pas me décevoir ? Il n'y avait pas forcément que du mal à craindre le jugement des autres,cela nous empêchés parfois de commettre des erreurs. Malheureusement,ça pouvait aussi mener à des situations comme celle que nous vivons actuellement.
-J'ai été pas mal occupée ces derniers temps il faut dire...
Dis-je sans pouvoir rien affirmer à Zéphyr. Je ne savais pas si un jour Alaric me l'aurait dit, ni si quelqu'un de fiable l'aurait fait à sa place. Je pris une longue inspiration,n'aimant guère apprendre qu'une personne à qui je tenais énormément,puisse avoir un lien avec ce genre de réseaux. Cela me contraria, fronçant légèrement les sourcils. Il me prévint par télépathie qu'il me donnerait plus de détails au moment opportun. Dans tous les cas, je comptais bien avoir une petite discussion avec lui, histoire de le dissuader de recommencer :
*l'Oreille en personne ? Hummm ...Je ne te cache pas que j'ai bien envie de te tirer les deux autres sur ta tête quand Zéphyr sera parti. * Une menace pas très crédible,reflétant mon inquiétude plus qu'autre chose *Dans quel pétrin tu t'es mis Alaric....*
-Tu te sens bien?
Il sembla perdre un peu l'équilibre,dû à l'utilisation trop prolongée d'une magie qu'il venait tout juste de maîtriser. Je posais ma main sur son épaule,tandis qu'il m'assura de ne pas m'inquiéter. Je gardais ce contact au cas il ne se sentirait pas partir. Avant qu'il n'explique comment il avait disparu, je repensais au dire de l'humain qui nous avait rejoints ici,au fait que l'accord de Cyradil serait nécessaire pour qu'Alaric puisse retrouver ses fonctions.
Je ne souhaitais pas profiter du lien qui m'unissait à l'Esprit du reike pour que tout lui soit rendu directement. J'avais confiance en son jugement, pensant qu'Alaric parviendrait de lui-même à prouver que l'on pouvait lui faire confiance. Cela ne serait pas l'aider de tout lui pardonner sans qu'il n'apprenne de son erreur. Il fallait qu'il fasse ses preuves,pour le Reike, pour l'ailée qui était assise à côté de lui. Je voyais bien qu'il s'en voulait et qu'il avait voulu bien faire d'une certaine manière. Nul besoin d'insister,la priorité étant d'éviter qu'il ne replonge dans le même état où je l'avais trouvé:
-Ces explications peuvent attendre.Par contre,pour que nous puissions t'aider à aller mieux,il nous faudrait comprendre les circonstances de ta disparition.
J'incluais volontairement Zéphyr, sans que je ne comprenne totalement le rôle de cet homme mystérieux. Lui,comme toutes les personnes que j'avais croisé ici,pouvait très bien être un intermédiaire à l'Oreille,du fait que celui-ci suivait de près le cas d'Alaric. Cela ne me posait pas de problème en somme,n'ayant rien à cacher. J'étais juste pas très à l'aise pour parler de ma vie privée en général,remerciant Alaric intérieurement d'avoir eu la délicatesse en prenant les devants, de signifier à Zéphyr que nous nous connaissons depuis longtemps en restant vague.
L'histoire que nous raconta l'ancien FMR le fut beaucoup plus,amarrant mes dioptases sur lui tandis que je tentais de comprendre ce qui lui été arrivé à lui et à d'autres. Je reconnus le nom des soeurs lycans,me murant dans le silence pour ne pas le couper dans son élan,sans cacher toutefois ma surprise de savoir qu'il avait enduré cela ensemble. Concentrée,j'essayais d'établir une raison logique à ce qui décrivait, sans douter une seule seconde qu'il disait la vérité.
-Ça va aller.
J'avais posé ma main sur son dos en le voyant trembler comme une feuille,faisant des légers mouvements pour qu'il puisse sentir qu'il était entouré.L'angoisse avait toutefois repris le dessus, celle mêlée à ce doute qui subsistait en lui,que la chose issue de ces entités titanesques soit morte. Je n'osais imaginer le tourment qu'elle avait dû leur faire subir, vu la panique qui se lisait sur les traits de l'humain. Une qui pouvait à tout moment le faire se renfermer sur lui-même en devenant une forteresse impénétrable. Je me levais,m'agenouillant en face de lui, lui disant doucement:
-Tu es en sécurité ici Alaric. Je posais mes mains sur les siennes,faisant incliner son visage pour capter son regard dans le mien,qu'il s'ancre dans le présent,la réalité qu'il avait fuis pour se protéger:-Respire doucement,calme toi, nous sommes avec toi. Fais le vide…
En voyant une infirmière au loin tenant un plateau avec des verres d'eau,j'en fis voler un avec ma télékinésie jusqu'à nous,non sans me faire rouspéter. Je n'y prêtai pas attention, faisant glisser les mains d'Alaric de chaque côté du verre qui était suspendu entre nous puis je me redressais pour le laisser boire. Pensive, je traçais un fil rouge plus ou moins logique de ce récit au combien énigmatique et inquiétant :
-Ce que j'ai compris, en admettant qu'une telle magie existe,c'est que toi et d'autres avaient été téléportés dans un autre plan. Un créé par une engeance de deux titans que vous avez pu identifier par un moyen. Je marquais une pause,pour mettre de l'ordre dans les informations qu'il nous avait partagé non sans difficulté:-Que vous n'étiez pas les seules à avoir atterri là-bas et qu'il y avait un genre de corruption qui touchait ceux piégé en son sein, leur faisant prendre l'apparence d'animaux ? Ou ils l'étaient déjà de base?
Je posais la question sans vraiment vouloir obtenir de réponse de suite,poursuivant:
-Si elle se nourrissait d'émotions particulières, elle a dû de toute évidence, tenter de les faire ressurgir par différents moyens. D'où le fait que tu te sois renfermé sur toi même. Afin de te protéger de ce qu'elle vous faisait subir c'est bien ça ? Tu as l'air d'insinuer que vous étiez dans les entrailles d'une créature....c'était le cas?
Je me demandais si ce qui se dessinait dans ma tête était possible, préférant garder cette hypothèse pour moi. Celle qu'un haut taux de corruption serait capable à terme,de créer des passages vers d'autres plans à l'intérieur du corps d'un hôte.Que pour rester actif,il devait se nourrir de chair et pas que. Si ça s'avérait être vrai,qui sait ce qui pouvait se développer à l'intérieur et ce qui pourrait en sortir. Il allait falloir faire des recherches afin d'affirmer ces théories qui n'étaient pas dénué de sens plus j'y réfléchissais.Après tout, la magie n'avait de limite que celle que l'on connaissait.
*Je suis désolée que tu dois repenser à tout ça...ça semble si irréel....mais sache que je te crois Alaric. *
Dis-je sans remuer mes lèvres en toute sincérité.Une maigre consolation, comparé à ce qu'il avait dû endurer. Au moins,il savait que je ne le prenais pas pour un fou,que j'avais confiance en lui. Je me demandais ce qu'en penserait Zéphyr. S'il avait déjà entendu un pareil phénomène ailleurs,comme ce chant. Il était peut-être son moyen de toucher les profils qui intéressait la créature...ceux qui seraient réceptifs à ce qu'elle allait leur faire subir. Une incantation qui lui permettait de lier ces individus à elle à force de l'entendre,lui permettant ensuite de les transporter directement à elle ou..en elle.
-Je n'ai jamais entendu parler d'une telle chose.Ersa ne m'a pas fait mention du chant non plus quand j'ai effectué une mission avec elle il y a des lunes de cela.Maintenant que j'y pense...elle avait l'air d'être un peu vulnérable,psychologiquement parlant ... Et vous Zéphyr ?Tout ceci vous dit quelque chose ?
Codage par Libella sur Graphiorum
Qwellaana discute en 009966
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Zéphyr Zoldyck
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Si la prudence voulait qu’on laisse un patient tranquille, le temps qu’il se remette de ses blessures, la raison voulait quant à elle récolter des indices au plus vite, lorsqu’on commençait une enquête. Zéphyr ne culpabilisait pas vraiment de s’inviter dans cet établissement des FMR ; en revanche, il préférait rester le plus humain possible durant cet entretien, quand bien même sa première rencontre avec Alaric ne s’était pas faite sous les meilleurs auspices. Observateur, comme à son habitude, l’assassin cherchait la moindre réaction du mage qui fût pour lui un indice, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce dernier avait bien été affecté par sa disparition. Manifestement, il lui en avait coûté, et bien que ce n’était pas très gentil de la part de l’Oreille, le conseiller préférait très égoïstement que les choses en aillent ainsi. Si Alaric avait été en pleine forme, s’il avait été ragaillardi, joyeux, dynamique, son enlèvement aurait été encore plus suspicieux, et une part du maître-espion n’avait pas envie d’être déçu une nouvelle fois par cet homme. Alors le voir trembler, le voir blêmir, cela montrait que l’élémentaliste avait affronté une dure épreuve ; cela montrait que, sans doute, il ne voulait pas la leur faire à l’envers.
Mais c’était ce que Zéphyr espérait. Peut-être que la réalité serait bien plus cruelle qu’il ne s’y attendait.
Au moins, Alaric ne se déroba pas, ce qui allait leur faire gagner du temps. L’ami d’Ayshara hocha la tête quand le géomancien expliqua quel était son lien avec la FMR. Une collègue, donc, qu’il avait encouragée à suivre la voie qu’il avait lui-même empruntée par le passé. Visiblement, il conservait avec elle par missive, sauf qu’avec sa déchéance, tout s’était brusquement arrêté, ce qui n’avait pas dû être agréable pour Qwell.
- Effectivement, concéda Zéphyr à la demoiselle, si vous avez des questions, je peux y répondre. Disons que c’est moi-même qui me suis occupé du dossier d’Alaric. Forcément, quand on fréquentait le roi de la pègre en personne et l’ancien héritier au trône, ça ne pouvait passer que par lui.
Mais plus intéressant, Alaric en vint enfin à témoigner de sa mésaventure. Et apparemment, il s'était simplement… endormi ? Le maître-espion ne eut s’empêcher de penser à Rêve, ce démon qui pouvait manifestement plonger ses ouailles dans un lourd sommeil, mais il écarta bien vite cette pensée pour s’intéresser aux propos du mage d’état. Bientôt, il tiqua et son expression se troubla un instant : il connaissait le nom d’Ersa, la femme qui appartenait au RSAF, mais il connaissait aussi le nom de la baronne, et cela ne le laissa pas indifférent.
- Pourquoi j’entends son nom si régulièrement ? marmonna le bretteur pour lui-même. Il était au courant de son implication à l’Arbre-Monde et savait bien sûr la rédemption qu’elle avait suivie en intégrant les Veilleurs, en combattant même à ses côtés à Melorn, mais il n’empêche : la guérisseuse avait un don pour se mettre dans les ennuis. Enfin. Ce ne serait qu’un prétexte en plus pour aller la voir à Maël, et durant son passage, il en profiterait pour prendre des nouvelles de la cellule du Vent, qui luttait contre les fidèles des Titans. Je prends note de tous ces noms… Et j’irai certainement leur demander leur témoignage. Continuez, l’encouragea Zéphyr.
Et c’est là qu’un nom tombe. Un nom inconnu pour le membre de la Main : Lamentation. Un bâtard de Zeï et de X’Orath, apparemment. Charmant… L’espion ferait bien un commentaire ironique, sauf qu’il voit bien que ce récit coûte à son compatriote, alors il pince les lèvres et ne dit rien. Mais quand il voit finalement que le médecin écarquille les yeux, le noble ne peut s’empêcher de lancer une œillade à Qwellaana, signifiant par-là qu’il ne lui en voudrait pas si elle lui adressait quelques mots de réconfort. Puis c’est à lui de prendre la parole :
- Personne ne peut s’en prendre à vous, Alaric, vous êtes en sécurité, et on ne vous laissera pas disparaître à nouveau.
Enfin, ses paroles semblent bien creuses étant donné que le bougre a été téléporté de force, sans qu’on lui demande son avis. Et c’est cela qui titille d’ailleurs le plus l’Oreille. Si une créature peut imposer un déplacement de plusieurs personnes dans son ventre même, c’est absolument terrifiant. Si elle avait agi ainsi avec l’Impératrice ou avec d’autres membres importants de chaque nation du Sekai, ç’aurait pu être littéralement un désastre. Et le fait qu’elle se nourrisse de la psyché de ses victimes avait de quoi rembarrer les pires psychopathes du monde comme des sales gosses de maternelle, si on faisait une comparaison avec la cruauté de cette abomination.
- Quellaana, je pense qu’il a besoin de votre aide. Inutile d’être médecin pour voir qu’Alaric était dans un intense état de stress. Je ne crois pas que mes paroles aient beaucoup d’importance, là, tout de suite…
Un aveu d’impuissance que l’homme n'a pas de mal à faire – il faut bien savoir être humble de temps en temps – surtout que cette créature le met dans l’embarras.
- Combien d’abomination pareille parcourt encore le Sekai ? souffle-t-il avec une pointe d’exaspération, un murmure que la valkyrie pourra peut-être entendre, et finalement, il s’approchera du duo, observant l’expression terrifiée du FMR. Je vais mener une enquête sur cette… chose. Voir s’il existe d’autres phénomènes similaires au chant des Ronces pour mieux les prévenir et les éradiquer, si cela nous est possible. En fait, cela se voit, le maître-espion réfléchit encore à cette problématique. Il reste même étonnamment silencieux, tout le temps que Qwellaana s’occupe de son ami. Comme il n’est pas spécialement quelqu’un en qui Alaric a confiance – il est quand même celui qui a précipité sa chute – trop intervenir pourrait compliquer la tâche de la belle blonde, et il préfère donc rester en retrait. Cela dit, Zéphyr réfléchit, tergiverse, envisage plusieurs possibilités. Et, contrairement à ses habitudes, il a finalement une idée subite, qu’il ne prend même pas le temps d’analyser véritablement, car il la formule tout haut directement : Pourquoi ne pas vous nommer même chef de projet concernant l’identification de ces phénomènes ? Il faudrait que j’en parle certainement avec Cyradil, mais… Il n’y a pas mieux que quelqu’un qui hait Lamentation pour être à la tête de ce genre d’investigations. Vous savez ce que ça fait, d’être pris dans une sorte d’illusions géantes, si j’ai bien compris ce qu’il en était. Une illusion, mélangée à la réalité, qui pouvait vous mener à la mort et à la folie. Etudier les phénomènes de ce genre, et particulièrement ceux des abominations titanides, correspondrait à votre ancien rôle de mage d’état, mais vous permettrait aussi de mettre en avant votre expérience, que d’autres n’auront pas.
C’est inattendu comme proposition, l’assassin lui-même s’étonne de sortir autant des sentiers battus, mais cela a un intérêt double : offrir un nouveau chemin au FMR. Plutôt que de le laisser devant une impasse, autant briser ce mur et lui permettre de changer sa peur en résolution, pour protéger ceux à qui il tient, au demeurant.
- Vous savez que les Récolteurs existent au Reike. Ils sont dotés de divers talents. Vous pourriez travailler avec eux, et recevoir certains de leurs rapports, si ceux-ci relèvent des situations anormales ou des disparitions étranges. A Maël, aussi, il se dit que la corruption grandit, ce qui pourrait augmenter le risque de… dégradation psychique a tout le moins. Peut-être même que cela favoriserait l’éclosion de nouvelles entités, qu’il s’agisse de créatures démoniaques, ou d’autres bêtes que nous n’aurons pas encore identifiées. Votre aide pourrait y être appréciée, et la baronne saurait en plus de quoi vous parleriez.
Tout va très vite dans la tête du maître-espion. Autant profiter du lien qui unit Myriem et Alaric pour les liguer contre une cause commune, si ces derniers sont intéressés par cette cause, néanmoins.
- Cela vous demanderait bien sûr des heures d’étude, mais aussi des déplacements sur le terrain. Dans l’Empire ou sur les terres du Shoumei. Cela dit, vous voulez faire vos preuves, je pense. Un sourire fin s’étire sur les lèvres du conseiller. Et puisque nous ne savons pas si d’autres enfants des Titans existent, hormis les Archontes, autant considérer qu’il existe potentiellement d’autres bêtes comme Lamentation.
Tout en parlant, l’Oreille a fait les cents pas dans cette cour intérieure, puis il vient finalement s’arrêter devant le duo :
- Toujours est-il que je ne vous ne forcerai à rien. Je peux nommer quelqu’un d’autres à l’analyse de ces problèmes.
« Mais il me semble que quelqu’un qui ait subi une telle expérience serait bien plus intéressant que quelqu’un qui n’a vécu qu’une vie tranquille à Ikusa, par exemple. »
Un instant, Zéphyr pose ses yeux sur Qwellaana. Puis il ajoute :
- Ca peut être un projet dangereux. Mais l’ignorer pourrait causer des désastres comme celui que vous avez connu. C’est aussi la raison pour laquelle il vous faudrait travailler non seulement avec le service d’espionnage reikois, mais aussi avec les mages d’Etat et les forces médicales reikoises.
[Note HRP : ce projet d’étudier clairement les phénomènes surnaturels, surtout liée aux enfants des titans, n’est qu’une idée random que j’ai eue en écrivant. Evidemment, si Alaric, Qwell et d’autres sont prêts à s’impliquer là-dedans, je ne suis pas contraire à ce que ça donne lieu à des PA, MJitées ou automodérées, si des membres comme Rêve, vous, ou d’autres ont des idées en particulier (un peu pour jouer la conséquence de vos recherches). On peut aussi lier cette histoire à la corruption du Shoumei et le jeu à Maël si le cœur vous en dit, en concertation avec Tulkas et Myriem. Il faudra juste bien communiquer avec le staff, comme on l’a fait jusqu’à maintenant.]
Mais c’était ce que Zéphyr espérait. Peut-être que la réalité serait bien plus cruelle qu’il ne s’y attendait.
Au moins, Alaric ne se déroba pas, ce qui allait leur faire gagner du temps. L’ami d’Ayshara hocha la tête quand le géomancien expliqua quel était son lien avec la FMR. Une collègue, donc, qu’il avait encouragée à suivre la voie qu’il avait lui-même empruntée par le passé. Visiblement, il conservait avec elle par missive, sauf qu’avec sa déchéance, tout s’était brusquement arrêté, ce qui n’avait pas dû être agréable pour Qwell.
- Effectivement, concéda Zéphyr à la demoiselle, si vous avez des questions, je peux y répondre. Disons que c’est moi-même qui me suis occupé du dossier d’Alaric. Forcément, quand on fréquentait le roi de la pègre en personne et l’ancien héritier au trône, ça ne pouvait passer que par lui.
Mais plus intéressant, Alaric en vint enfin à témoigner de sa mésaventure. Et apparemment, il s'était simplement… endormi ? Le maître-espion ne eut s’empêcher de penser à Rêve, ce démon qui pouvait manifestement plonger ses ouailles dans un lourd sommeil, mais il écarta bien vite cette pensée pour s’intéresser aux propos du mage d’état. Bientôt, il tiqua et son expression se troubla un instant : il connaissait le nom d’Ersa, la femme qui appartenait au RSAF, mais il connaissait aussi le nom de la baronne, et cela ne le laissa pas indifférent.
- Pourquoi j’entends son nom si régulièrement ? marmonna le bretteur pour lui-même. Il était au courant de son implication à l’Arbre-Monde et savait bien sûr la rédemption qu’elle avait suivie en intégrant les Veilleurs, en combattant même à ses côtés à Melorn, mais il n’empêche : la guérisseuse avait un don pour se mettre dans les ennuis. Enfin. Ce ne serait qu’un prétexte en plus pour aller la voir à Maël, et durant son passage, il en profiterait pour prendre des nouvelles de la cellule du Vent, qui luttait contre les fidèles des Titans. Je prends note de tous ces noms… Et j’irai certainement leur demander leur témoignage. Continuez, l’encouragea Zéphyr.
Et c’est là qu’un nom tombe. Un nom inconnu pour le membre de la Main : Lamentation. Un bâtard de Zeï et de X’Orath, apparemment. Charmant… L’espion ferait bien un commentaire ironique, sauf qu’il voit bien que ce récit coûte à son compatriote, alors il pince les lèvres et ne dit rien. Mais quand il voit finalement que le médecin écarquille les yeux, le noble ne peut s’empêcher de lancer une œillade à Qwellaana, signifiant par-là qu’il ne lui en voudrait pas si elle lui adressait quelques mots de réconfort. Puis c’est à lui de prendre la parole :
- Personne ne peut s’en prendre à vous, Alaric, vous êtes en sécurité, et on ne vous laissera pas disparaître à nouveau.
Enfin, ses paroles semblent bien creuses étant donné que le bougre a été téléporté de force, sans qu’on lui demande son avis. Et c’est cela qui titille d’ailleurs le plus l’Oreille. Si une créature peut imposer un déplacement de plusieurs personnes dans son ventre même, c’est absolument terrifiant. Si elle avait agi ainsi avec l’Impératrice ou avec d’autres membres importants de chaque nation du Sekai, ç’aurait pu être littéralement un désastre. Et le fait qu’elle se nourrisse de la psyché de ses victimes avait de quoi rembarrer les pires psychopathes du monde comme des sales gosses de maternelle, si on faisait une comparaison avec la cruauté de cette abomination.
- Quellaana, je pense qu’il a besoin de votre aide. Inutile d’être médecin pour voir qu’Alaric était dans un intense état de stress. Je ne crois pas que mes paroles aient beaucoup d’importance, là, tout de suite…
Un aveu d’impuissance que l’homme n'a pas de mal à faire – il faut bien savoir être humble de temps en temps – surtout que cette créature le met dans l’embarras.
- Combien d’abomination pareille parcourt encore le Sekai ? souffle-t-il avec une pointe d’exaspération, un murmure que la valkyrie pourra peut-être entendre, et finalement, il s’approchera du duo, observant l’expression terrifiée du FMR. Je vais mener une enquête sur cette… chose. Voir s’il existe d’autres phénomènes similaires au chant des Ronces pour mieux les prévenir et les éradiquer, si cela nous est possible. En fait, cela se voit, le maître-espion réfléchit encore à cette problématique. Il reste même étonnamment silencieux, tout le temps que Qwellaana s’occupe de son ami. Comme il n’est pas spécialement quelqu’un en qui Alaric a confiance – il est quand même celui qui a précipité sa chute – trop intervenir pourrait compliquer la tâche de la belle blonde, et il préfère donc rester en retrait. Cela dit, Zéphyr réfléchit, tergiverse, envisage plusieurs possibilités. Et, contrairement à ses habitudes, il a finalement une idée subite, qu’il ne prend même pas le temps d’analyser véritablement, car il la formule tout haut directement : Pourquoi ne pas vous nommer même chef de projet concernant l’identification de ces phénomènes ? Il faudrait que j’en parle certainement avec Cyradil, mais… Il n’y a pas mieux que quelqu’un qui hait Lamentation pour être à la tête de ce genre d’investigations. Vous savez ce que ça fait, d’être pris dans une sorte d’illusions géantes, si j’ai bien compris ce qu’il en était. Une illusion, mélangée à la réalité, qui pouvait vous mener à la mort et à la folie. Etudier les phénomènes de ce genre, et particulièrement ceux des abominations titanides, correspondrait à votre ancien rôle de mage d’état, mais vous permettrait aussi de mettre en avant votre expérience, que d’autres n’auront pas.
C’est inattendu comme proposition, l’assassin lui-même s’étonne de sortir autant des sentiers battus, mais cela a un intérêt double : offrir un nouveau chemin au FMR. Plutôt que de le laisser devant une impasse, autant briser ce mur et lui permettre de changer sa peur en résolution, pour protéger ceux à qui il tient, au demeurant.
- Vous savez que les Récolteurs existent au Reike. Ils sont dotés de divers talents. Vous pourriez travailler avec eux, et recevoir certains de leurs rapports, si ceux-ci relèvent des situations anormales ou des disparitions étranges. A Maël, aussi, il se dit que la corruption grandit, ce qui pourrait augmenter le risque de… dégradation psychique a tout le moins. Peut-être même que cela favoriserait l’éclosion de nouvelles entités, qu’il s’agisse de créatures démoniaques, ou d’autres bêtes que nous n’aurons pas encore identifiées. Votre aide pourrait y être appréciée, et la baronne saurait en plus de quoi vous parleriez.
Tout va très vite dans la tête du maître-espion. Autant profiter du lien qui unit Myriem et Alaric pour les liguer contre une cause commune, si ces derniers sont intéressés par cette cause, néanmoins.
- Cela vous demanderait bien sûr des heures d’étude, mais aussi des déplacements sur le terrain. Dans l’Empire ou sur les terres du Shoumei. Cela dit, vous voulez faire vos preuves, je pense. Un sourire fin s’étire sur les lèvres du conseiller. Et puisque nous ne savons pas si d’autres enfants des Titans existent, hormis les Archontes, autant considérer qu’il existe potentiellement d’autres bêtes comme Lamentation.
Tout en parlant, l’Oreille a fait les cents pas dans cette cour intérieure, puis il vient finalement s’arrêter devant le duo :
- Toujours est-il que je ne vous ne forcerai à rien. Je peux nommer quelqu’un d’autres à l’analyse de ces problèmes.
« Mais il me semble que quelqu’un qui ait subi une telle expérience serait bien plus intéressant que quelqu’un qui n’a vécu qu’une vie tranquille à Ikusa, par exemple. »
Un instant, Zéphyr pose ses yeux sur Qwellaana. Puis il ajoute :
- Ca peut être un projet dangereux. Mais l’ignorer pourrait causer des désastres comme celui que vous avez connu. C’est aussi la raison pour laquelle il vous faudrait travailler non seulement avec le service d’espionnage reikois, mais aussi avec les mages d’Etat et les forces médicales reikoises.
[Note HRP : ce projet d’étudier clairement les phénomènes surnaturels, surtout liée aux enfants des titans, n’est qu’une idée random que j’ai eue en écrivant. Evidemment, si Alaric, Qwell et d’autres sont prêts à s’impliquer là-dedans, je ne suis pas contraire à ce que ça donne lieu à des PA, MJitées ou automodérées, si des membres comme Rêve, vous, ou d’autres ont des idées en particulier (un peu pour jouer la conséquence de vos recherches). On peut aussi lier cette histoire à la corruption du Shoumei et le jeu à Maël si le cœur vous en dit, en concertation avec Tulkas et Myriem. Il faudra juste bien communiquer avec le staff, comme on l’a fait jusqu’à maintenant.]
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Alaric Nordan
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Le verre entre ses mains, apporté par les bons soins de Qwellaana, qui avait veillé à ce que ses doigts s'y accrochent bien, Alaric tenait comme il pouvait sa volonté pour qu'elle ne vrille pas à nouveau. Il avait réussi à se calmer quelque peu, le corps tremblant de cette angoisse qui pourrait lui rester tout le reste de sa vie. Bien que son amie et Zephyr le rassurent qu'il était en sécurité ici, il ne pouvait avoir la totale conviction qu'il n'y aurait pas une réémergence. Non, Lamentation était bien morte ! Pourquoi n'arrivait-il pas à s'en convaincre ? Pourquoi n'arrivait-il pas à être persuadé que tout était bel et bien terminé ?
Il y avait encore un bris de doute qui le rongeait. Il le sentait. Ce calvaire cauchemardesque avait donné l'impression d'avoir duré des jours... Là où lui et ses alliés avaient cru être enfin tirés d'affaire, c'était pour se replonger plus profondément dans le désespoir et la résignation. Non, cette merde chiée des Titans n'était plus.
Il but d'une traite la moitié du verre d'eau. Au moins, cela chassa les tremblements de sa main, qui provoquaient de petites vagues dans le liquide. Il sentit son œsophage protester de la trop grande gorgée, et il en grimaça.
Faire le vide, qu'avait dit Qwellaana. Oui, il devait essayer de le faire. Son esprit, lui, refusait, trop accroché à ses souvenirs qui le taraudaient, qui le torturaient. Un rien suffirait pour que tout implose et qu'il sature de trop. L'ancien FMR ne voulait pas sombrer. Il inspira longtemps, se raccrochant aux nouvelles interrogations. Cela lui donnait une direction à suivre. Même si cela le bouleversait, cela l'aidait à agencer tout ce bordel cérébral qui tourbillonnait sous sa caboche. Il se doutait bien que l'Oreille et la Valkyrie comprenaient ce qu'il vivait, là, maintenant. D'ailleurs, il voulut leur répondre, leur dire qu'elles n'avaient pas à être désolées. La jeune femme ne sentit qu'une brève tentative de communication mentale.
Malgré cet échec, il se concentra du mieux qu'il put, espérant parfaire ses réponses. Ce qu'il avait subi avec Lamentation ne devait pas donner lieu à des réponses évasives ou imprécises, qui amèneraient à des recherches ou des enquêtes orientées à cause de mauvaises hypothèses. Zephyr devait absolument repartir avec les bons renseignements. Car il avait l'impression d'avoir été incohérent, fragmentaire pour une majorité des informations révélées.
Il termina son verre, avalant ce qu'il restait d'eau d'une traite.
"Tout ce qui est engendré par les Titans peut détenir une puissance magique à un niveau qu'on ne peut imaginer. Cette chose... pour rester dans l'ombre... employait sa puissance pour localiser les âmes les plus tourmentées, les plus dépressives. Je ne sais par quel procédé, mais le Chant des Ronces... ce n'était qu'une rumeur... Elle est devenue réalité. J'étais..."
Non, il ne devait pas y penser. Il devait poursuivre maintenant qu'il était lancé.
"Donc elle ciblait des personnes à l'âme fragilisée. Des hôtes que nous avions croisés... l'un d'eux était devenu animal... On avait manqué de le devenir nous-mêmes, à chaque fois que nous perdions une part de nous-mêmes. Les souvenirs, notre personnalité. Petit à petit, elle se nourrissait et l'oubli s'installait... L'oubli de la personne même... au point que même ses proches ou sa famille ne se rappelaient plus d'elle..."
Quelle horreur de perdre sa propre conscience... Plus jamais il ne voulait refroler cela !
"On était bien dans ses entrailles... Je ne sais comment elle nous maintenait en vie, le temps qu'elle nous 'dévore'... À comparer, on était un peu comme une chenille que ces petites guêpes solitaires paralysent pour les mener dans un trou et que leurs propres larves les dévorent lentement de l'intérieur..."
Il se remit à trembler. Il tendit rapidement le verre à Qwell, de crainte de le lâcher et qu'il ne se brise sur le sol.
"Qwell... excuse-moi de te demander cela, mais pourrais-tu aller chercher quelques poires ? "
Il n'avait pas faim, mais son corps, lui, si. Il sentait son estomac grogner intérieurement. Il devait se forcer pour ne pas dépérir.
Quand son amie s'éloigna, Zephyr en profita pour rendre la conversation plus sérieuse encore, profitant de se retrouver seul avec Alaric. Le Maître-Espion voyait en l'ancien FMR l'expérience d'un terrible vécu auquel il avait survécu, un potentiel certain pour mieux cerner, trouver et éradiquer les horreurs engendrées par les Titans, ou d'autres aberrations que la magie viendrait à recracher.
Sa proposition... il peinait à y croire.
Où était le piège ?
Où était la faille ?
Il déglutit. Et si... Et si Lamentation se jouait encore de lui ? Qu'elle avait réussi à l'isoler des autres et à tenir son illusion plus longtemps encore, s'accrochant plus intensément à son esprit pour lui faire croire à nouveau qu'il était bel et bien sorti de cet enfer ? Non, ça ne tenait pas ! Pas plus que le fait que Zephyr lui offre aussi aisément cette voie de rédemption.
Il blêmit, laissant le doute qui patientait dans l'ombre remonter un peu en surface.
Lamentation était morte ! Elle n'existait plus.
Le Maître-Espion ne visait que le bien de l'Empire. Tout danger devait avoir sa défense.
"Je...."
Il inspira un bon coup. Il était toujours dans le monde réel.
"Le temps que je me remette complètement... que je sois pleinement remis. En l'état actuel, je ne saurais rien apporter."
Il ne voulait pas être pathétique... Il se mordit la lèvre pour se secouer.
"Mais une fois remis, je voudrais pouvoir aider... Il faudra en rediscuter.... "
Il y avait encore un bris de doute qui le rongeait. Il le sentait. Ce calvaire cauchemardesque avait donné l'impression d'avoir duré des jours... Là où lui et ses alliés avaient cru être enfin tirés d'affaire, c'était pour se replonger plus profondément dans le désespoir et la résignation. Non, cette merde chiée des Titans n'était plus.
Il but d'une traite la moitié du verre d'eau. Au moins, cela chassa les tremblements de sa main, qui provoquaient de petites vagues dans le liquide. Il sentit son œsophage protester de la trop grande gorgée, et il en grimaça.
Faire le vide, qu'avait dit Qwellaana. Oui, il devait essayer de le faire. Son esprit, lui, refusait, trop accroché à ses souvenirs qui le taraudaient, qui le torturaient. Un rien suffirait pour que tout implose et qu'il sature de trop. L'ancien FMR ne voulait pas sombrer. Il inspira longtemps, se raccrochant aux nouvelles interrogations. Cela lui donnait une direction à suivre. Même si cela le bouleversait, cela l'aidait à agencer tout ce bordel cérébral qui tourbillonnait sous sa caboche. Il se doutait bien que l'Oreille et la Valkyrie comprenaient ce qu'il vivait, là, maintenant. D'ailleurs, il voulut leur répondre, leur dire qu'elles n'avaient pas à être désolées. La jeune femme ne sentit qu'une brève tentative de communication mentale.
Malgré cet échec, il se concentra du mieux qu'il put, espérant parfaire ses réponses. Ce qu'il avait subi avec Lamentation ne devait pas donner lieu à des réponses évasives ou imprécises, qui amèneraient à des recherches ou des enquêtes orientées à cause de mauvaises hypothèses. Zephyr devait absolument repartir avec les bons renseignements. Car il avait l'impression d'avoir été incohérent, fragmentaire pour une majorité des informations révélées.
Il termina son verre, avalant ce qu'il restait d'eau d'une traite.
"Tout ce qui est engendré par les Titans peut détenir une puissance magique à un niveau qu'on ne peut imaginer. Cette chose... pour rester dans l'ombre... employait sa puissance pour localiser les âmes les plus tourmentées, les plus dépressives. Je ne sais par quel procédé, mais le Chant des Ronces... ce n'était qu'une rumeur... Elle est devenue réalité. J'étais..."
Non, il ne devait pas y penser. Il devait poursuivre maintenant qu'il était lancé.
"Donc elle ciblait des personnes à l'âme fragilisée. Des hôtes que nous avions croisés... l'un d'eux était devenu animal... On avait manqué de le devenir nous-mêmes, à chaque fois que nous perdions une part de nous-mêmes. Les souvenirs, notre personnalité. Petit à petit, elle se nourrissait et l'oubli s'installait... L'oubli de la personne même... au point que même ses proches ou sa famille ne se rappelaient plus d'elle..."
Quelle horreur de perdre sa propre conscience... Plus jamais il ne voulait refroler cela !
"On était bien dans ses entrailles... Je ne sais comment elle nous maintenait en vie, le temps qu'elle nous 'dévore'... À comparer, on était un peu comme une chenille que ces petites guêpes solitaires paralysent pour les mener dans un trou et que leurs propres larves les dévorent lentement de l'intérieur..."
Il se remit à trembler. Il tendit rapidement le verre à Qwell, de crainte de le lâcher et qu'il ne se brise sur le sol.
"Qwell... excuse-moi de te demander cela, mais pourrais-tu aller chercher quelques poires ? "
Il n'avait pas faim, mais son corps, lui, si. Il sentait son estomac grogner intérieurement. Il devait se forcer pour ne pas dépérir.
Quand son amie s'éloigna, Zephyr en profita pour rendre la conversation plus sérieuse encore, profitant de se retrouver seul avec Alaric. Le Maître-Espion voyait en l'ancien FMR l'expérience d'un terrible vécu auquel il avait survécu, un potentiel certain pour mieux cerner, trouver et éradiquer les horreurs engendrées par les Titans, ou d'autres aberrations que la magie viendrait à recracher.
Sa proposition... il peinait à y croire.
Où était le piège ?
Où était la faille ?
Il déglutit. Et si... Et si Lamentation se jouait encore de lui ? Qu'elle avait réussi à l'isoler des autres et à tenir son illusion plus longtemps encore, s'accrochant plus intensément à son esprit pour lui faire croire à nouveau qu'il était bel et bien sorti de cet enfer ? Non, ça ne tenait pas ! Pas plus que le fait que Zephyr lui offre aussi aisément cette voie de rédemption.
Il blêmit, laissant le doute qui patientait dans l'ombre remonter un peu en surface.
Lamentation était morte ! Elle n'existait plus.
Le Maître-Espion ne visait que le bien de l'Empire. Tout danger devait avoir sa défense.
"Je...."
Il inspira un bon coup. Il était toujours dans le monde réel.
"Le temps que je me remette complètement... que je sois pleinement remis. En l'état actuel, je ne saurais rien apporter."
Il ne voulait pas être pathétique... Il se mordit la lèvre pour se secouer.
"Mais une fois remis, je voudrais pouvoir aider... Il faudra en rediscuter.... "
Tourbillon de douceur
Qwellaana Airdeoza
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C'est donc Zéphyr en personne qui s'est chargé du cas d'Alaric. Ce n'est pas n'importe qui qui à le pouvoir de le destituer de ses fonctions un mage d'État. Grâce à d'autres détails, j'avais l'intime conviction que cet humain occupait un rôle bien plus élevé que ce que j'avais imaginé au départ.
Puisque le sujet portait sur celui à la barbe bien taillée je fis un signe de tête discret, signifiant que peut-être plus tard je demanderais davantage de détails concernant son dossier. Autant laisser Alaric lorsqu'il serait remis, m'expliquer lui-même en premier avec ses propres mots. Le plus important pour moi était là, dans l'instant présent. À partir de maintenant je veillerais à prendre contact avec Alaric et pas uniquement par missives. Non, je voulais passer du temps avec lui, apprendre à le connaître sans qu'il soit question de lettres.
Zéphyr lui semblait intrigué par un nom qu'il avait déjà entendu, l'un de ceux mentionnés par l'ancien FMR. Je ne saurais dire lequel mais tout comme lui je notais intérieurement les noms qu'il avait évoqués, au cas où je viendrais à les rencontrer.Je fixais l'humain debout lorsqu'il me dit que la victime du chant avait grandement besoin d'être épaulée, tout en étant convaincu qu'il n'avait pas vraiment aidé. Cela ne me fis pas changer d'avis pensant qu'avec le profond traumatisme qu'Alaric avait enduré , Zéphyr avait joué le rôle d'une ancre en lui rendant visite.
Il proposa d'ailleurs de rédiger avec une autre un projet avec mon sauveur concernant cette abomination, en collaboration avec Cyradil. Je n'en sus pas plus car après qu'Alaric m'ait donné son verre d'une main tremblante et expliqué plus en détail son expérience cauchemardesque, il me demanda d'aller chercher des fruits.
-Reste assis au cas où tu aurais de nouveau des vertiges..
Lui conseillais je en posant ma main sur son épaule puis je me levais en jetant un œil à Zéphyr, lui demandant en silence de faire preuve de douceur avec celui qui venait tout juste d’émerger. Je me dirigeais rapidement vers les cuisines, préférant me retrouver au plus vite à leurs côtés. Il me fut facile de trouver ces poires , repensant à ce qui s'était passé dans une certaine auberge. Je posais ma main devant mes lèvres en pensant à Rattac, me demandant ce qu'il était devenu.
Une fois la corbeille de fruits pleine je revenais sur mes pas, soulagée de voir que les deux hommes n'avaient pas bougé. Je me demande combien de temps il vam e falloir pour ne plus avoir peur qu'Alaric disparaisse à nouveau. Me dis-je en passant ma main dans mes cheveux, me reprenant avant de les rejoindre . J'entendis alors des bribes de leur conversation qui faisait allusion à une collaboration avec différentes branches et agents,dont les FMR.
- Je suis d'accord, il serait plus prudent que tu sois complètement rétabli avant de t'impliquer davantage. Si jamais je peux aider, vous pouvez compter sur moi
J’adressais un sourire sincère à Alaric,le fixant d'un regard bienveillant en lui tendant une poire,le laissant manger comme une grand cette fois-ci. Je me tournais ensuite vers Zephyr en questionnant ses orbes ambrés de mes dioptases. Je m'avançais vers lui pour lui en proposer,remarquant un détail. Sans savoir qu'il était l'Oreille, je rapprochais naturellement ma main de la zone qui avait attiré mon regard.
De ma dextre,j’écartais délicatement des pétales de fleurs tombés sur son épaule avant d’aller m’asseoir à côté d’Alaric, posant la corbeille sur mes jambes. Je croquais dans la chair d'un fruit,finissant de macher avant de prendre la parole, curieuse de comprendre en quoi consistait exactement le travail de Zéphyr puisqu’il avait mentionné les espions et les mages d’État :
- Quelle profession exercez-vo… Alaric… ?
Mais à peine avais-je fini ma phrase qu’Alaric se laissa aller contre mon épaule. Je le sentis s’affaisser de tout son poids, sa tête venant reposer contre ma poitrine. Mes joues s’empourprèrent instantanément mais je compris bien vite qu’il venait de s’évanouir, renversant par la même occasion la coupelle de fruits au sol. Reprenant mes esprits, l’inquiétude surpassa rapidement ma gêne.Je passais un bras autour de lui pour l’empêcher de glisser davantage, m’adressant à Zéphyr en lui demandant tout en gardant mon sang froid de Shekhikh :
-Pourriez-vous m’aider à le redresser ?
Avec l’aide de Zéphyr ou peut-être d’une infirmière qui passait à proximité, nous l'avions maintenu,posant mes mains sur ses tempes pour appliquer ma magie curative ,ne détectant rien d’anormal pendant le processus. Je concluais donc:
-Je pense que parler de ce qui l’a traumatisé lui a causé une surcharge émotionnelle ,déclenchant un stress trop intense alors qu’il vient tout juste de sortir de sa prison mentale. Nous devrions le laisser se reposer et lui permettre de reprendre progressivement le contrôle de son corps sans insister sur ce qui s’est passé avec Lamentation.J’encrais mon regard dans celui de Zéphyr, marquant une pause avant de reprendre:-L’épuisement psychique qu’il a dû subir pourrait à nouveau le faire sombrer dans l’état où je l’ai trouvé. Si vous pouviez patienter un peu…Je détournais mes yeux vers Alaric, peinée de le voir ainsi sans savoir s’il trouverait la force de se réveiller:-Je prendrais soin de lui jusqu’à ce qu’il aille mieux.Nous devrions le conduire à sa chambre
Dis-je en soutenant Alaric. Oui, j'avais de nombreuses questions en tête mais je n’étais pas certaine que ce soit le meilleur moment pour en faire part à Zéphyr. Peut-être allais-je laisser passer ma seule chance d’obtenir des informations sur le dossier de l’homme qui m’avait sauvé, mais je tenais avant tout à ce qu’il me raconte sa version des faits. Pour l’instant rien de tout cela n’avait la moindre importance. Tout ce que je souhaitais c’était le voir de nouveau sur pied pour pouvoir échanger un sourire avec lui.Avant que cela n'arrive,nous devions l'amener à son lit afin qu'il puisse se reposer.
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