DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Hiraeth

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    [FlashBack] Chercher refuge [PV Orifa] QIZeEX7
    Gazette des cendres
    Automne 2024
    Lire le journal
    #8
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Vieux Borgne
    Derniers sujets
    Danger ou poudre aux yeux [Rivage - Xula]Aujourd'hui à 7:18Xula Sustrenn
    Validation des RP, Ellana, ReikeAujourd'hui à 6:38L'Âme des Cendres
    Fiche Personage Aujourd'hui à 5:09Compte staff
    Fiche de FloralieAujourd'hui à 5:07Compte staff
    Aamon│Souvenir BriséAujourd'hui à 5:07Compte staff
    Menerys - La dragonne rouge du ReikeAujourd'hui à 5:06Compte staff
    Pluie verglaçanteAujourd'hui à 3:46Falconi Genova
    Parlons sans détours [ft Didier]Hier à 23:20Orifa Sigrior
    2 participants
    Aller en bas
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Jeu 5 Sep 2024 - 13:40

    7 Mars de l’An -55, 02 :48

    Affublée de sa cape de voyage imperméable, d’un pantalon en cuir et d’une veste doublée de fourrure pour combattre le froid printanier, la Perfectionniste replaça ses lunettes d’aviation tandis qu’elle amorçait sa descente vers Liberty. Elle soupira de fatigue et de soulagement lorsqu’elle aperçut les lumières rassurantes de la belle capitale entre deux cumulus humides. Ses ailes commençaient à trembler à force de combattre les vents arrières et les pluies glaciales du nord-ouest ; elle était donc heureuse de retrouver le confort de la ville. L’ange s’imaginait déjà plongée dans un bain chaud dont les huiles parfumées de fleurs lui apporteraient le repos et le bien-être qu’elle méritait après cette longue mission pour la Dame – laquelle s’était avérée plus diplomatique que périlleuse, pour changer.

    Elle prit un courant d’air ascendant de manière à pouvoir virer vers l’est et entamer sa descente. Elle claquait des dents et peinait à maintenir son cap puisque les vents contraires, annonçant un orage à venir, l’épuisaient plus que de raison dans la dernière étape de son voyage. Elle voyait mal avec ses lunettes embuées ; impossible d’atterrir près de sa demeure sans se prendre un arbre ou une balustrade cachée par les ombres de la nuit. Elle avait pourtant exigé qu’on allume plus de lampes à mana pour qu’elle puisse se repérer en cas d’arrivée tardive… Bah. Tant pis. Elle passerait par l’entrée principale et en profiterait pour frictionner ses ailes ankylosées par l’effort, avant de repartir en suivant le chemin dallé menant à son palais qu’elle venait tout juste de faire construire.

    La noble magicienne, affaiblie comme elle était, manqua d’attention. Un violent courant d’air la propulsa vers l’ouest alors qu’elle arrivait au niveau des bâtiments, où elle perdit le contrôle de son corps le temps d’une pauvre petite seconde fatidique. Étant dans l’incapacité de se redresser à si basse altitude, elle virevolta quelques secondes et atterrit de manière catastrophique dans une allée sombre du quartier ouest – et, plus exactement, dans un tas de déchets suspects en pleine décomposition. La voilà maintenant sonnée et blessée : elle s’était écrasée sur l’une de ses ailes droites et se trouvait momentanément paralysée, engluée par les immondices et sa meurtrissure. Ses oreilles bourdonnaient ; elle entendit également, au-dessus d’elle, l’orage gronder, suivi quelques instants plus tard de larges éclairs qui eurent au moins l’avantage d’illuminer la zone où elle était tombée. Ce quartier n’était clairement pas le plus sympathique de la cité : constitué de bidonvilles à la périphérie, surtout habités par des familles reikoises en demande d’asile, la zone se transformait en maisons délabrées lorsque l’on se rapprochait du centre. Et pour couronner le tout, flairant là de l’argent facile et des âmes influençables, la Pègre avait pris possession des lieux. Elle corrompait toute personne s’intéressant d’un peu trop près à ses rues boueuses et ses tavernes branlantes – où se déroulaient très certainement combats et jeux clandestins.

    - Il va vraiment falloir que je fasse quelque chose de cette porcherie, grommela l’ange blessé en tentant de se relever.

    Non. Elle fit une grimace. Elle avait dû se luxer l’un des muscles supracoracoïdes de son aile supérieure droite puisque cela lui faisait un mal de chien lorsqu’elle bougeait. En espérant qu’elle ne s’était pas tout bonnement cassé l’un de ses humérus…

    Nouveau grondement de tonnerre. Cette fois-ci accompagné d’une pluie d’abord fine, puis torrentielle, accentuant sa peine et la motivant à surmonter la douleur pour sortir de son lit gluant de détritus. Elle serra des dents et réussit à se mettre debout. Elle releva ses lunettes sur le haut de sa tête, chassant au passage une tête de poisson faisandée coincée dans ses cheveux emmêlés, puis se dégagea de la pile d’ordure. Elle entendit brusquement des cris venant de l’allée principale, droit devant elle, jusque-là plongée dans l’ombre – pas d’éclairage public pour un quartier si délabré. Elle fut néanmoins éclairée par un nouveau flash de lumière : la puissance de l’orage lui révéla une autre chaussée sordide et puante. La clameur désagréable de voix agressives se réverbéra dans les ténèbres, où elle réussit à percevoir des silhouettes se bousculant à l’autre bout du couloir grâce à un autre éclair. Une altercation.

    Tournant la tête de gauche à droite, la Pléiade dut vite se rendre à l’évidence : elle était dans un cul-de-sac et, avec son aile foulée, dans l’obligation de passer devant les bagarreurs. Elle grogna donc de colère et de frustration, ce qui la motiva à s’approcher du groupe. Ceux-ci avaient intérêt à n’être que des ivrognes désabusés ; parce qu’elle n’était absolument pas d’humeur à la magnanimité. Ils allaient payer pour le coup du mauvais sort que le ciel lui avait réservé. Et, s’il s’agissait d’abrutis de la Pègre en train de voler un honnête citoyen… Pas de quartier.

    Au moins, la tempête nocturne cachait ses larmes et sa souffrance.

    Message n°1
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Jeu 5 Sep 2024 - 23:31
    Chercher refuge


    Cela faisait une semaine ? Un mois ou alors un an ? Compliquée de le deviner pourtant, la fière valkyrie qu'elle était en étant dans le sanctuaire des valkyrie avait rapidement été confrontée à la vie. Au début elle avait vu dans son bannissement comme une manière de pouvoir être plus libre de ses mouvements et de ses actions mais au final … Elle n’avait jamais été réellement prête à cela, son entraînement et son éducation étaient supervisés et à chaque étape une superviseuse était là. Même dans la vie de tous les jours elle se retrouvait à vivre en collectivité pourtant maintenant, elle était seule. Comme une enfant qui se sentait capable de pouvoir vivre la grande vie loin de ses parents, elle vida bien rapidement ses fonds pour pouvoir s’amuser, buvant dans des tavernes ou alors en jouant sans limite. Au début tout se passait bien, ou plutôt elle était encore sous cette euphorie passagère pourtant rapidement la réalité l’avait rattrapée …

    N’ayant peur de rien de par son entraînement, elle n’avait pas hésité à s'endetter sans vraiment avoir peur du lendemain. Au début simplement pour pouvoir s’amuser, par la suite c’était pour pouvoir ressentir un peu plus le frisson de la victoire dont elle était devenue accro. Mais ceux à qui elle devait de l'argent n'avaient que très peu de patience et un humour très peu développé, arrivant pour récupérer leur bien ils n’avaient pas vraiment aimé se faire refouler et étaient revenus bien plus préparés, c’est là que tout a dérapé. Après un tabassage en bonne éducation, elle avait été laissée pour morte dans la rue le reste de l’argent qu’elle avait sur elle avait permis de calmer quelques jours ses créanciers mais il lui était impossible de pouvoir rembourser ce qu’elle devait par des moyens conventionnels.

    Le plus important dans ce genre de situation c’était au moins de pouvoir manger, un toit ? Les ruelles allaient lui suffire le temps de se refaire, du moins c’est ce qu’elle espérait. Volant grâce à son agilité et sa vitesse de quoi se remplir le ventre, elle en profitait pour récupérer au passage quelques pièces qui étaient directement utilisées dans des jeux. La fièvre de la victoire était encore bien trop présente, gagner 3 pièces par jour était trop long alors avoir la possibilité de récupérer la totale avec juste de la “ chance “. Étrangement, elle arrivait à suivre ce rythme, volant le jour, jouant la nuit et recommençant encore et encore ce cycle, sa vie devenait de la survie, impossible pour elle d’imaginer un avenir …  Sous-alimentation, sa force semblait disparaître comme neige au soleil et les tabassages devenaient de plus en plus récurrents au point où ça devenait une routine pour elle. Les mêmes gars demandant la même somme le même jour, pas content de la récolte alors ils se défoulaient avec leurs poings et leurs pieds.

    Sale et sans argent ce cycle de routine c’était le jour du tabassage et elle le savait très bien pourtant ce matin en se levant, elle n’avait même pas eu la motivation d’aller voler de quoi subsister. Le sol semblait tellement plus confortable suivant simplement le cycle de sa respiration, sachant fort bien que c’était le jour de la moisson. Ne pas avoir rien qu’une pièce a donner était signé son arrêt de mort mais finalement est ce que cet aveu d’échec n’était pas plus simple pour tout le monde ? Le soir venu, la nuit était magnifique et la pluie semblait vouloir servir de douche naturelle pour ce pauvre corps meurtri. Regardant les éclairs déchirer la sombre cape du ciel, les gouttes passant sur son visage et tambourinant sur ses yeux devraient la forcer instinctivement à refermer ses paupières pourtant … Elle n’en faisait rien, ce monde n’était peut-être pas fait pour elle finalement, alors que des bruits de pas qu’elle pourrait reconnaître entre mille étaient en train d’arriver vers elle, son corps ne bougeait pas.

    - Elle est morte tu crois chef ?


    - Personne n’a vu aujourd’hui c’est peut-être possible ?


    Un coup de pied sur son épaule pour pouvoir la faire bouger, ce fut sa respiration qui montra son dernier signe de vie.

    - Fouillez là pour récupérer l’argent, j’en ai marre, ça commence à trop durer.


    Voyant que ce soir elle n’était pas d’aussi bonne volonté que les autres soirs, ils avaient commencé à la fouiller pour ne pas trouver la moindre pièce. La pluie, l’orage et maintenant ça ? C’était suffisant pour que le chef éclate de rage en commençant à donner un grand coup avec le plat de son pied dans le ventre de la valkyrie. S'ensuit une avalanche de coups attirant des cris violents de la part de la première concernée qui voulait simplement que tout cela s’arrête …



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Lun 9 Sep 2024 - 18:05
    De loin, la pluie et l’obscurité lui voilait le principal de l’action, mais les cris qui lui parvinrent la convainquirent qu’il ne s’agissait pas d’une baston de rue entre deux assoiffés. Elle atteignit rapidement l’angle de la rue et put enfin voir trois filous s’acharner sur une ombre étendue sur le sol dont les hurlements de douleur lui vrillèrent la tête. Son sang ne fit qu’un tour. Quoi qu’ait fait le pauvre hère à ces hommes cruels, la vue d’une telle violence lui fut insupportable, et elle ne put s’empêcher d’intervenir. Peut-être que sa propre souffrance physique, corrélée aux souvenirs confus d’un passé où elle était persécutée, elle-même rouée de coups, traînée dans la boue, mutilée ou simplement moquée sur la place publique, l’aidèrent à choisir d’affronter un groupe qu’elle n’avait jamais vu et dont elle ne savait rien.

    - EH ! ÇA SUFFIT MAINTENANT ! Tonna l’ange en attrapant le plus grand des gaillards – certainement leur chef – par son bras gauche afin de le retourner et de l’empêcher de continuer à donner des coups de pieds à leur victime.

    Le mouvement lui fit mal à l’aile, ce qui lui arracha une autre grimace de douleur au moment où elle croisa le regard enragé de l’assaillant. Celui-ci fut surpris et resta provisoirement interdit. Était-il déconcerté de se faire arrêter dans son règlement de compte – qui était tout à fait justifié pour lui : son territoire, ses règles, juste son travail habituel – par un ange femelle ? Ou parce qu’elle avait une poigne aussi vigoureuse ? À moins que la gueule furieuse et bizarrement tordue qu’elle tirait lui fit un drôle d’effet ? Toujours est-il que son hésitation chassa l’élan frénétique de ses acolytes. Ceux-ci s’arrêtèrent de frapper pour pivoter vers la nouvelle venue. Ils demeuraient temporairement immobiles, évaluant la Perfectionniste, zieutant par à coups leur patron pour savoir s’il fallait l’attaquer ou le laisser gérer ça. Un signe suffisait pour que les coups pleuvent de nouveau, cette fois-ci vers cette cible inattendue dont l’odeur suspecte de poisson pourri ne leur inspirait rien de bon. Ils affichaient tous un air plutôt circonspect.

    - Dégage de là toi, répondit le colosse en se libérant violemment de l’emprise de la Pléiade, occupe-toi de tes oignons ou j’te saigne avec cette catin ! Il reprenait sa contenance grâce à son propre discours, remotivant par le même coup ses troupes qui hochaient la tête en souriant cruellement. Même pas capable de vendre son cul pour nous rembourser ! Hein, salope ? Continua-t-il en se penchant vers la silhouette prostrée de façon à lui attraper les cheveux. Il osa même rire grassement : Ha, ha, ha ! Y faudrait p’t’être lui apprendre ! Hein les gars ?!

    Ses partenaires se gaussèrent à leur tour dans l’intention bien claire d’appuyer ses propos. Ils s’apprêtaient à reprendre leur sale besogne, mais furent une fois de plus arrêtés par le regard noir de l’ange : celle-ci, poussant un petit cri – de douleur autant que de rage –, profita de la position baissée de son « interlocuteur », alors légèrement devant elle et lui montrant ses fesses, pour lui mettre un coup de pied dans l’entre-jambe désormais plus accessible. Il poussa un « ouuuuh… » de détresse et s’écroula devant elle. Il lâcha au passage les cheveux de sa victime en gémissant. Emportée par sa fureur, l’ange activa sa magie de feu divin qu’elle concentra dans son poing droit avant de l’envoyer dans la mâchoire du plus proche des deux autres attaquants. Les gouttes chauffées s’évaporaient lorsqu’elles s’écrasaient sur sa main serrée dans un grésillement inquiétant. La magie éclairait également les visages des protagonistes, rendant particulièrement visible le coup de poing rageur de la Perfectionniste qui s’abattait avec bruit sur la mâchoire de l’homme.

    Malheureusement pour elle, la puissance physique n’avait jamais été un atout, et ce malgré l’ajout du sort de feu divin – en tout cas cette capacité fut juste assez efficace pour le faire reculer et pour lui laisser une belle marque de brûlure cuisante et bien méritée. Les deux bandits reprirent néanmoins leurs esprits en un éclair et se jetèrent sur la perturbatrice avec sauvagerie. Inâna, par réflexe, activa sa magie de manière à se façonner un bouclier de lumière autour d’elle afin d’absorber le choc de leurs attaques désordonnées. Même si ce genre de boucliers n’étaient pas faits pour le corps-à-corps, cela eut pour effet de la repousser contre le mur de la bâtisse derrière elle, ce qui lui valut de pousser un terrible hurlement de douleur lorsque son aile déjà blessée percuta la pierre mouillée.

    Message n°2
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Mer 11 Sep 2024 - 14:59
    Chercher refuge


    Les coups continuaient à pleuvoir sur elle, ne lui laissant même pas le temps d’exprimer la douleur qu’elle ressentait à travers ses nombreux cris. Est-ce que mourir devait forcément être une souffrance continue ? Ses assaillants semblaient néanmoins se calmer peu à peu, comme s’ils en avaient marre de frapper un sac de frappe. La souffrance qu’ils provoquaient ne leur procurait finalement plus assez de plaisir pour les inciter à continuer de brûler des calories. Elle pouvait sentir la différence : l’avalanche se transformait en coups bien plus rares, mais d’autant plus puissants et mieux ciblés. C’est là qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait pas mal à la tête, ces gros lourdauds ayant volontairement décidé de la protéger d’une grande partie des assauts.

    Après que le tonnerre eut fini de rugir une fois de plus, un cri se fit entendre, et cette fois, ce n’était pas de la part du petit groupe, mais d’une femme. C’était compliqué pour la valkyrie de déterminer d’où cela provenait ; finalement, un deuxième combat semblait avoir lieu juste à côté du premier. Pourquoi une personne qu’elle ne connaissait pas, qu’elle n’avait jamais rencontrée, essayait-elle de l’aider ? C’était totalement incompréhensible de son point de vue, mais… En voyant que toute l’attention se tournait vers la nouvelle venue, son dégoût intérieur, son envie de mettre fin à ses jours et de se laisser porter par les aléas de la vie semblaient disparaître, ou du moins se taire.

    Elle se releva difficilement, chaque partie de son corps semblant tiraillée au point de lâcher à tout moment. Une femme était là, une ange pour être plus précise ; décidément, ces êtres n’avaient pas appris avec l’âge qu’il valait mieux ne pas interférer dans les histoires des autres… Au début, tout semblait bien parti pour qu’elle puisse en finir rapidement avec ses opposants, mais maintenant que les trois loubards semblaient lui en vouloir personnellement, c’était une autre paire de manches. Dans son état, elle n’était même pas capable de remarquer qu'elle était blessée. Les bruits extérieurs semblaient tamisés et au ralenti, comme si de l’eau remplissait ses canaux auditifs au point de ne plus entendre que sa propre respiration. Cette dernière était lourde et saccadée ; c’était dangereux, elle était à deux doigts de s’évanouir. Glissant sa main à l’arrière de sa tête, une sensation de chaleur s’en dégageait ; décidément, le sol était bien trop dur…

    La marque de ses doigts commença à tapisser le mur alors qu’elle voyait ce qui était en train de se passer, l’ange reculant avec son bouclier tandis que les trois assaillants avaient complètement oublié la valkyrie. Dans son état, ils devaient penser qu’elle était le cadet de leurs soucis. Elle voyait les bouches bouger, des murmures semblaient parvenir à ses oreilles, mais c’était incompréhensible.

    Titubant au début, elle fixa son regard sur celui qui était le plus éloigné de l’ange. Le chef semblait regarder sa nouvelle cible comme un prédateur le ferait avec sa proie. Sans qu’il s’en rende compte, il se retrouva plaqué contre le corps de la valkyrie, une main au niveau de sa bouche. De son autre main, la rescapée attrapa la lame qui pendait à la ceinture de son assaillant et la lui planta dans le cou sans la moindre hésitation, sans lui laisser le temps de réagir. Pas un cri, pas un râle ; même lorsque le corps tomba lourdement au sol, le bruit fut couvert par le tonnerre assourdissant.

    Comme si l’alcool avait remplacé son sang, elle bougeait à l’aveugle, cherchant simplement une nouvelle cible. Sa main était tellement serrée autour du couteau qu’elle maintenait que ses doigts étaient devenus rouge sang. Voyant sa deuxième cible, elle tendit son bras bien droit devant elle, cherchant à s’agripper à lui pour le situer dans l’espace. Croyant lui attraper les cheveux, elle passa finalement à côté de son visage, trébucha et tomba dans son dos. Par surprise, les deux finirent sur le sol aux pieds de l’ange. Le couteau planté dans le dos de son adversaire, ce dernier râlait de rage suite à cette attaque surprise, mais avant qu’il ne puisse bouger, la lame sectionna sa carotide. Le monde silencieux de la valkyrie était toujours présent ; elle avait simplement senti l’assaillant bouger sous elle sans l’entendre crier.

    Son visage montrait qu’elle était à deux doigts de l’évanouissement. Elle regardait l’ange fixement, son visage sans expression. Le dernier assaillant semblait terrorisé par ce qui venait de se passer, voyant d’abord son chef s’écrouler dans une mare de sang, puis son collègue également. Tout cela était de la faute de la valkyrie qu’ils pensaient avoir mise hors d’état de nuire. Déversant sa rage dans son poing, il la frappa à la mâchoire, la faisant lourdement tomber contre le corps meurtri du deuxième assaillant. Criait-il ? Jurait-il ? Quoi qu’il en soit, même en tombant contre son coussin humain, Orifa gardait son regard fixé sur l’ange, sans jamais cligner des yeux, même sous le choc.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Dim 15 Sep 2024 - 12:23
    La Perfectionniste se redressa péniblement à l’aide du parapet derrière elle. Le temps qu’elle lève de nouveau les yeux vers ses attaquants, elle vit leur victime, debout mais chancelante, s’attaquer au chef des malfrats qui s’était rétabli de son coup de pied vengeur. Celui-ci la fixait méchamment et ne remarqua donc pas la jeune femme qui le bloqua par derrière afin de lui voler son arme. Elle plongea sans hésitation la lame du couteau dans sa gorge. Un horrible gargouillis sortit de sa bouche déjà ensanglantée, puis l’homme, mortellement blessé, s’écroula dans un bruit sourd dès que la jeune femme l’eut relâché. Son visage affichait une souffrance terrible pendant qu’il s’étouffait dans son propre sang. Dans un fracas spectaculaire, le tonnerre éclata au même moment, ce qui eut pour effet d’occulter l’agonie de voyou.

    La Pléiade se détourna bien vite de ses yeux vides puisque la jeune femme tentait maintenant d’agripper l’un des deux autres assaillants par les cheveux. Elle titubait et ne devait pas voir clair – les coups à la tête l’avaient certainement sonnée – car elle rata sa cible, ce qui les fit tomber tous les deux devant elle. De près, l’ange put se rendre compte que celle qu’elle tentait de sauver avait une carrure impressionnante : elle était plus grande qu’elle, ce qui était déjà presque improbable pour une femelle humaine, et sa manière de bouger, malgré son état catastrophique, laissait supposer une agilité et une force bien supérieure à la moyenne. Elle vit finalement une dague plantée dans le dos du badaud tombé avec elle. Ce dernier tenta de se dégager en criant – la foudre répondant derechef à son attaque – mais la créature – ce n’était certainement pas une humaine – lui coupa proprement la carotide. La magicienne ne put réprimer un petit glapissement en voyant le liquide vermeil tâcher ses vêtements ; elle déglutit puis concentra son attention sur la guerrière qui la fixait de ses yeux torves. L’absence d’expression qu’elle lisait sur son visage était-elle due à sa condition particulièrement affaiblie ? Comment faisait-elle au juste pour rester consciente malgré tout ?

    Le dernier voleur reprit contenance et la cogna au menton. Elle tomba sur le cadavre du deuxième homme sans pour autant dévier son regard du sien. Cette réaction la surprit et la mit mal à l’aise : comment réussissait-elle à garder une telle détermination, une telle… attention alors qu’elle était à moitié morte ? À moins qu’elle ne cache son jeu ? Mais qui pouvait bien être cette guerrière ?

    La Pléiade fit un pas devant elle et attrapa le truand par le col de son vêtement poisseux. Elle l’éloigna violemment de la femme et le maintint devant elle. Il pesait lourd, et elle était épuisée, effrayée par la tournure des évènements, ce qui risquait de lui faire perdre sa contenance d’une minute à l’autre. Il n’était pas question qu’elle s’effondre maintenant ; elle voyait en outre une opportunité de rétablir un tant soi peu la paix dans ce quartier trop longtemps laissé à l’abandon. Elle prit donc une posture autoritaire, la mâchoire serrée pour ne pas briser son masque, l’œil vif et acéré. Sa voix ne tremblait presque pas lorsqu’elle lui dit d’un ton ferme :

    – Retourne voir ton chef, misérable, et dis lui que ses conneries ont assez duré. Trouvez un autre endroit pour vos arnaques.

    Ses mots se firent plus incisifs, plus marqués, plus forts aussi, car la pluie torrentielle menaçait d’emporter avec elle ses maigres menaces qu’elle espérait convaincantes.

    – Liberty est MA ville, et vous empiétez sur MON territoire. Vous êtes la honte de la République. Et si ton petit chef de pacotille réclame vengeance, qu’il essaye ! Je suis la Perfectionniste, Pléiade de Magic, capable de brûler vos âmes si vous ne respectez pas mes ordres. Si vous osez vous en prendre à encore un seul de mes citoyens, j’anéantirai votre bande d’escrocs ridicules, je vous traquerait sur tout le territoire et je vous égorgerai !

    Elle relâcha l’homme tremblant qui trébucha et s’enfuit en courant sans se retourner. Le bruit de ses pas claquait sur le sol mouillé, et il ne resta bien vite plus aucune trace de son passage. Elle espérait avoir fait le bon choix. L’ange savait pourtant que la Pègre n’avait pas beaucoup d’emprise dans cette partie de la capitale. Tout au plus, elle aurait la visite d’un de leurs pontes qu’elle pourrait amadouer avec un beau tas d’or et quelques suggestions pour s’implanter ailleurs, mais certainement pas là où elle travaillait. À moins qu’ils veuillent se retrouver avec la plupart des grosses têtes de la République sur le dos, tous sortis de Magic et prêts à défendre leur professeure préférée – l’avantage d’être populaire, bienveillante, et d’avoir le bras long.

    Inâna baissa les yeux sur la jeune femme qui gardait ses yeux rivés sur son visage. Elle était à deux doigts de s’évanouir : ses yeux se voilaient progressivement et une vilaine blessure à la tête continuait de saigner. Elle s’agenouilla à côté d’elle et l’ausculta rapidement.

    – Est-ce que tu m’entends ?

    Elle passa son doigt devant les yeux de la blessée pour vérifier qu’elle la voyait encore, puis toucha délicatement l’arrière de son crâne. Posant doucement ses mains sur les blessures – elle avait certainement une commotion ; son corps était couvert d’ecchymoses ; une ou deux de ses côtes devaient être cassées – et réactiva sa magie pour refermer les plaies superficielles. Elle prit plus de temps pour la blessure à la tête de peur qu’elle ne s’aggrave. Même si elle ne pouvait pas la rétablir complètement vu sa propre lassitude, elle était toutefois capable de la soigner suffisamment pour qu’elle puisse marcher et l’emmener chez elle. Là, elle pourrait la soigner convenablement et la laisser se reposer. L’orage glacial n’arrangeait rien : si elles restaient toutes les deux ainsi exposées, elles tomberaient certainement gravement malades avant l’aube. Elle ne pouvait décidément pas la laisser seule ici.

    – Tu peux marcher ? Lui dit-elle en l’aidant à se relever.

    Message n°3
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Mer 18 Sep 2024 - 18:11
    Chercher refuge

    Le deuxième coup qu'elle avait reçu n'avait pas amélioré son ouïe. Elle ne pouvait qu'observer, impuissante, l'échange qui se déroulait entre les deux autres protagonistes. En voyant les postures de l'ange, il était difficile de croire qu'elle faisait partie du groupe, même si elle épargnait l'un d'entre eux. Lorsque la jeune femme se concentra sur la valkyrie, celle-ci tenta tant bien que mal de communiquer avec la déchue. Sa tête lui donnait l'impression d'être immergée dans l'eau, rendant l'intonation des paroles compréhensible, mais les mots eux-mêmes indéchiffrables.

    Voyant la main de l'ange devant ses yeux, elle hocha simplement la tête, comprenant qu'elle lui demandait si elle allait bien. La douleur n'était pas encore totalement ressentie, du moins jusqu'à ce que la guérisseuse commence à la soigner. Bien que ses blessures se refermaient, c’est à ce moment que la douleur refit surface, ses muscles se contractant violemment. Elle s'effondra à nouveau sur le corps qui se trouvait sous elle, serrant les dents le temps que la souffrance devienne supportable.

    L'ange reprit la parole, et cette fois, la valkyrie l'entendit. Cela lui donna la force d'accepter son aide pour se relever. Elle ne répondit pas immédiatement, jusqu'à ce qu'elle se tienne enfin debout.

    - Oui...


    Rien que ce mot provoqua un séisme dans sa tête, lui rendant impossible de dire quoi que ce soit d'autre sans vomir. Au début, alors qu'elles marchaient, elle s'appuyait maladroitement sur le mur et sur l'ange, qui semblait également blessée. Elle ne semblait pas avoir été touchée pendant le combat, mais son aile semblait douloureuse. En prenant conscience de cela, la valkyrie fit en sorte de s'appuyer le moins possible sur elle, préférant le soutien du mur.

    La pluie rendait leurs déplacements plus compliqués, mais après plusieurs longues minutes, ses pas devinrent plus stables, et elle boitait en ne s'appuyant que parfois sur le mur. Si elle avait pu, elle aurait demandé où elles se rendaient, mais pour l'instant, elle devait faire confiance à celle qui l'avait secourue. Bien que la motivation restait, son corps commençait à lâcher, les soins rapides qu'elle avait reçus ne suffisant plus à apaiser la douleur. Son genou céda soudainement, et elle se rattrapa sur le mur, son articulation refusant de la soutenir.

    Heureusement, une petite structure en pierre couverte de la pluie se trouvait à côté d'elles, et elle décida de s'asseoir pour une courte pause. Sans hésitation, elle prit place, laissant de la place à l'ange. Sa gorge si sèche la poussait à chercher un récipient d'eau de pluie, et elle en but avidement.

    D'une voix faible, elle tenta de parler, mais à moins d'une grande attention de l'ange, elle était inaudible.

    - Thrúd...


    Elle toussa, trop d'eau lui donnant l'effet inverse de ce qu'elle cherchait. Puis elle se tourna vers la jeune femme aux longues ailes.

    - Je m’ap … Thrúd … toi ? Pouq … q ... quoi … Tu t … m … aide ?




    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Sam 28 Sep 2024 - 22:38
    Ce fut un grand soulagement quand elle comprit que la jeune femme éclopée était capable de marcher – difficilement, certes, mais elle était consciente, ce qui était déjà beaucoup compte tenu des circonstances. Elles se mirent donc en route vers le sud d’une ville plongée dans l’obscurité moite de la nuit. Les deux femmes, dans un état second vu leur état d’épuisement, avançaient pesamment, et l’ange faisait tout son possible pour soutenir sa compagne d’infortune qui s’appuyait très souvent contre le mur afin de garder l’équilibre. Celle-ci avait compris qu’elle était elle-même blessée ; c’est donc en claudiquant qu’elles arrivèrent au bout de ce quartier miteux. La Perfectionniste sentit l’inconnue perdre soudainement ses forces : elle trembla contre son bras et faillit tomber lorsque l’une de ses jambes ne réussit plus à la porter. Heureusement, un muret se trouvait sur leur gauche, sur lequel elles purent se reposer quelques minutes afin de rassembler le peu d’énergie qui leur restait. La magicienne en profita pour souffler. Assise sur la pierre anguleuse, elle regardait les gouttes froides et sales perler le long de ses boucles ébouriffées. La faible lumière de la rue ne lui permettait pas de distinguer grand-chose ; l’orage, la nuit, la douleur ; tout s’amalgamait dans un flou vaporeux qui lui laissait un goût acre dans la bouche.

    – Je m’ap … Thrúd … toi ? Pouq … q ... quoi … Tu t … m … aide ?

    L’ange releva brusquement la tête. Elle tenta de croiser le regard de la citoyenne – si c’en était bien une ? –, en vain. Thrúd…? Elle eut un petit sourire comique. « Pouvoir », « puissance », en Divina. Un bien joli nom pour quelqu’un qui venait de se faire battre presque à mort.

    – Inâna, murmura-t-elle dans un souffle rugueux. Allons, encore un peu de courage, nous sommes presque arrivées.

    Elle avait volontairement éludé sa seconde question puisqu’elle-même ne connaissait pas la réponse : un éclair d’altruisme ? Une volonté divine ? Ah ! Quelle idée. Elle avait renoncé à cette foi ingrate depuis bien longtemps. La gêne que lui procura cette pensée lui donna néanmoins une force nouvelle – comme si elle voulait s’en échapper physiquement, alors qu’elle savait pertinemment que la question reviendrait la hanter une fois qu’elles seraient rétablies ; alors, pourquoi retarder l’inévitable ?

    Elle passa son bras gauche sous l’aisselle de la brunette, plaçant le sien derrière son cou pour qu’elle l’attrape avec son autre main, où elle put faire levier et mieux la soutenir. La blessée était ainsi capable de s’appuyer sur elle sans que ses jambes n’aient à faire trop d’effort. La position la faisait atrocement souffrir ; elle décida néanmoins d’ignorer la douleur et focalisa ses pensées sur sa maison, cachée au loin dans l’ombre du chemin, droit devant elles – quelques minutes encore et elles seraient en sécurité.

    L’orage fut leur seul compagnon pendant tout le reste du trajet.


    Les gardes et la servante qui veillaient ce soir-là les aidèrent à s’assoir sur la causeuse et le large canapé de cuir du salon du rez-de-chaussée. La vieille Olivia s’empressa de leur amener des serviettes et des couvertures pour les réchauffer, au moins le temps de vérifier l’étendue de leurs blessures, puis se retira pour leur préparer un bouillon de veau. La professeure de Magic, beaucoup moins meurtrie que sa nouvelle camarade, cessa bientôt de trembler de froid, ce qui lui permit de descendre de sa causeuse afin de se rapprocher du canapé où on avait installé Thrúd. Elle s’assit sur le bord de manière à l’allonger confortablement entre les coussins brodés. La lumière douce des lampes à huile allumées à la hâte lui donnait enfin l’occasion de voir à qui elle avait affaire.

    Son visage commençait déjà à gonfler à cause des coups qu’elle avait pris. Des vilains hématomes apparaissaient sur sa mâchoire, et l’ange entreprit d’écarter la couverture et les habits mouillés pour ausculter son dos et son ventre. Elle grimaça. Ses soins d’urgence avaient permis d’éviter une hémorragie interne mais plusieurs os étaient cassés, ce qui nécessiterait un repos de plusieurs jours – si ce n’est plus : son front était brûlant de fièvre. La républicaine canalisa aussitôt son mana pour tisser un nouvel enchantement curatif. Elle fit ensuite vibrer ses cordes vocales dans un son guttural harmonieux, introduisant la récitation d’une mélopée qu’elle murmura pendant qu’elle appliquait son charme. Les chants théurgiques avaient de nombreuses fonctions secrètes pour qui savait les agencer correctement – les cultes et leurs rites, malgré leur fondement perverti par les puissances de ce monde et l’esprit des mortels, pouvaient quand même servir à quelque chose de temps en temps.

    – Tu es en sécurité ici, Thrúd, lui dit-elle quand elle eut fini. Est-ce que tu te sens mieux ? J’ai soigné le plus gros de tes blessures, mais tu es très affaiblie. Il faut te reposer… Elle sembla hésiter quelques secondes. Pourrais-tu néanmoins m’expliquer ce qu’il se passait ? Cela, continua-t-elle en insistant sur le mot sans oser formuler l’évènement de manière plus claire, allait bien au-delà d’un simple vol à la tire…

    La noble considérait sa nouvelle protégée d’un air inquiet – pour cette dernière ou pour sa propre personne ? – avant de s’attarder sur ses prunelles rubis : leur couleur écarlate brillait à la lueur des flammes rousses, lui rappelant la vitesse prodigieuse à laquelle la « victime » des brigands leur avait ôté la vie.

    Message n°4

    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Sam 5 Oct 2024 - 14:07
    Chercher refuge

    Donc sa sauveuse s'appelait Inâna ? Du moins c’est ce qu’elle pensait avoir entendu tant sa voix était faible, elle restait tout de même déboussolée par tout ce qui venait d’arriver et son manque d’alimentation la rendait d’autant plus faible. Pourtant elle recommença à marcher tout droit en suivant maintenant cette fameuse Inâna, son nom avait une connotation familière c'était tout de même amusant à percevoir. Se laissant porter par son aide, elles arrivaient à se déplacer d’autant plus rapidement. Il n’était pas l’heure de parler ou alors de montrer sa douleur ou ses faiblesses, maintenant il était important d’avancer pour pouvoir sortir de cet endroit. C’était tout de même risqué d’accepter l’aide d’une inconnue même si elle semblait pleine de bienveillance, ce mot n’avait aucune valeur dans la crasse de la ville.

    Finalement en arrivant au niveau de la bâtisse, elle se sentait tournée de l’œil, c’était impossible plus elle d’imaginer que cette femme puisse vivre dans un endroit pareil. Avec des gardes ? Et des servantes ? Mais qui pouvait bien être cette Inâna ? Le plus dangereux dans le quartier des vices c’étaient justement les personnes bien trop fortunées, ils étaient capables du pire pour pouvoir sortir de leur ennui rien que le temps d’une soirée … Si pour ce faire ils devaient commettre un crime alors leur argent était tout à fait capable de les sortir d’une mauvaise passe. Dans son cas … Sans famille, sans ami, sans personne, elle était la cible parfaite. Se laissant aider pour pouvoir garder ses forces en cas de problème, la valkyrie restait sur ses gardes faisant en sorte de s’assurer de se souvenir de la route de retour tout en évitant qu’on lui injecte une drogue. Mais est ce qu’elle serait seulement capable de refuser un verre d’eau ? Son corps était complètement trempé mais à l'intérieur, à part sa salive et le sang, elle n’avait rien bu depuis longtemps.

    Allongée, elle se laissait faire, vérifiant tout de même du coin de l’œil tout ce que pouvait faire son hôte, mais les doutes semblaient disparaître alors que la douleur de ses blessures s'atténuait petit à petit. Pourtant est ce qu’il était possible de lui faire confiance malgré tout ça ? Quand enfin son corps ne lui procurait plus de déchirement à chacune de ses respirations, la voix cristalline de son hôte se fit de nouveau entendre. Thrúd … Si seulement la véritable détentrice de ce prénom était capable de voir ce qu’elle était en train d’en faire … Espérons qu’elle n'ait jamais besoin de l’utiliser dans cette ville maudite.

    Fixant son regard dans celui de l’ange, elle aurait bien aimé lui répondre mais sa gorge sèche ne pouvait même se suffire de sa salive. Tournant le regard sur le côté comme pour pouvoir essayer de trouver l'objet de sa convoitise, elle finit tout de même par souffler quelques mots.

    - De … Eau.

    Inâna comprit rapidement sa demande et invita une servante à aller lui chercher de quoi boire, laissant les deux jeunes femmes se contempler du regard sans rien dire. Au retour, cruche à la main et verre dans l’autre, la valkyrie fit preuve de manquement de politesse alors qu’elle récupéra le récipient complet pour pouvoir le vider respirant que quand son corps en avait le besoin. Gardant la cruche entre ses bras se sentant comme revivre par cette simple attention. Drogue ? Poison ? Qu’importe le plaisir ponctuel de sentir son corps s'abreuver était beaucoup trop important.

    - Merci …

    Restant assise sur le paradis qui lui servait de table de soin.

    - Je me sens … M .. Mieux grâce à vous, je n’ai même plus mal ça fait bien longtemps que je ne m’étais pas senti comme ça …

    Son ventre commençait à grogner d’être vide pourtant c’était presque imperceptible du fait qu’il était maintenant rempli d’eau.

    - J’ai des dettes, beaucoup de dettes de jeu … Je ne pourrais certainement jamais les rembourser et j’en suis consciente … J’ai le droit à mon tabassage tous les soirs, mais là je voulais que ça se finisse alors je ne leur aie pas donné d’argent et il est hors de question que je vende mon corps au plus offrant. Alors j'espérais qu’ils puissent mettre fin à cette souffrance rapidement …

    Relevant les épaules misérablement.

    - Mais ce n'était pas ce qu’ils avaient en tête. Quand vous êtes arrivés je ne voulais pas embarquer quelqu’un d’autre dans mon histoire alors mon corps a bougé tout seul …

    Tournant son regard au niveau de la pièce où elles se trouvaient, il y avait plus de richesse qu’elle n’en avait jamais vu, c’était peut-être une marraine d’un gang ?

    - Pourquoi vous m’avez aidé ? Vous auriez pu prendre un autre chemin … Et votre aile ?




    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Lun 14 Oct 2024 - 13:17
    La respiration de sa nouvelle protégée se fit de plus en plus profonde à mesure qu’elle soignait ses blessures grâce à sa magie. La Perfectionniste se permit un petit soupir de soulagement lorsqu’elle la vit se relever légèrement afin de réclamer de l’eau. Rapidement, la maîtresse de maison demanda à Olivia de lui ramener une cruche, qu’elle s’empressa de faire dans un silence poli seulement perturbé par le bruissement de sa robe. La jeune femme but goulûment à même le récipient de terre cuite, s’interrompant seulement pour ne pas s’étouffer, dans une attitude plus proche de l’animal sauvage que de l’être civilisé : maintenant qu’elle était capable de l’observer convenablement, la Pléiade se rendait compte que son interlocutrice avait une carrure impressionnante en plus d’être plus grande qu’elle. Une hybride ? Pas de traces animales, à part dans son comportement… Une Oni ? Aucune corne ne dépassait de sa tête, à moins qu’elles lui aient été coupées… Une walkyrie peut-être ? Ces créatures étaient très rares de nos jours, et possédaient normalement des ailes… à moins qu’elle n’ait pas terminé son apprentissage.

    Le court de ses pensées fut toutefois interrompu par la voix un peu rauque de celle-ci. Elle la remerciait de son aide. L’ange lui sourit, l’aidant à reposer la cruche sur la table basse, et ne put s’empêcher de glousser en entendant le gargouillement de son ventre. C’était très bon signe.

    – Olivia nous prépare à manger. Elle ne devrait pas tarder.

    La Perfectionniste se fit plus attentive quand Thrúd se livra ensuite, lui racontant succinctement son problème de dettes avec la Pègre – jusqu’à ce soir, où, à bout de forces, elle avait décidé de ne plus leur résister. Une bien triste histoire qui lui fendit le cœur. Peut-être qu’elle exagérait, peut-être qu’elle lui mentait, vu ses « automatismes » en combat, mais pour le moment, Inâna voulait la croire et lui apporter tout le réconfort qu’elle était capable de donner. Parce qu’après tout, pourquoi amasser des richesses si elle ne les partageait pas ? Elle avait sauvé une vie cette nuit – au prix, certes, de deux malheureux qui n’avaient pas eu cette chance, même si ceux-ci n’étaient pas innocents non plus – et remerciait le Destin de l’avoir mise sur la route autodestructrice de Thrúd. Et si ce n’était pas un hasard ? Et si elle devait l’aider, la remettre sur le droit chemin ? Son rôle de professeur remplissait en partie cet objectif, à la manière d’un guide, aussi bien spirituel qu’intellectuel ; voilà une place qui lui convenait parfaitement, ce qui eut pour effet de la rasséner sur ses précédents actes qui, de l’extérieur, paraissaient quelque peu inconsidérés. Comme si elle suivait le fil de sa pensée, l’intéressée lui reposa de surcroît la question fatidique : pourquoi cette aide miraculeuse ?

    – Eh bien… Je ne sais pas trop. J’ai agi en suivant mon instinct. Je ne supporte pas les injustices. Et puis le combat me semblait complètement inégal. Elle fit un petit rire gêné. Même si je comprends avoir été un peu abusée par la situation, compte-tenu de ta capacité hors du commun à te… défendre. Elle souffla. Enfin, ce quartier est corrompu jusqu’à la moëlle par des êtres abjects qui n’hésitent pas à détrousser les plus démunis, et ce depuis des années, ce qui me met hors de moi puisque je ne peux pas y faire grand chose. Accords tacites et corruptions politiques, ce genre de bêtises. J’aurais certainement quelques… visites… désagréables dans les jours à venir, mais cela ne me dérange pas. Elle plongea ses yeux noisette dans les rubis éclatants de la blessée, un sourire torve sur le visage. Qu’ils viennent. Oseraient-ils s’en prendre à une Pléiade de Magic ?

    Olivia arriva en trottinant avec un énorme plateau dans les mains où dépassaient deux larges assiettes creuses et fumantes de soupe. L’odeur de nourriture cuisinée fit saliver l’ange, alors même qu’elle n’avait pas spécialement d’affinité avec cuisine, étant donné qu’elle n’avait pas besoin de manger pour récupérer – ou simplement pour survivre, à l’instar des mortels. Le voyage et l’escarmouche l’avaient néanmoins considérablement affaiblie. Consommer un peu de bouillon l’aiderait à se rétablir plus vite. Et, comme Thrúd l’avait rappelé, son aile n’était toujours pas soignée.

    – Oh, c’est vrai, mon aile… Hmm, mange, mange, répondit-elle quand Olivia posa le plateau sur la table basse, effectuant une petite courbette avant de s’éclipser, Je vais me soigner.

    Elle se leva et reprit sa place sur la causeuse. Opérer un sort sur soi-même était toujours un peu plus délicat, et elle prit donc plus de temps pour se concentrer sur les énergies magiques avant de localiser exactement la déchirure musculaire. Elle se contorsionna en grimaçant pour réussir à appliquer ses mains sur la blessure, puis lança une incantation afin de rétablir son aile. La douleur reflua progressivement et elle se sentit vite mieux. Elle prit enfin le bol de soupe, portant délicatement le breuvage à ses lèvres grâce à la cuiller en argent déposée préalablement dans le plat ; quelques gorgées lui suffiraient largement. Ce qui, elle s’en doutait, ne serait certainement pas le cas de son invitée.

    – D’où viens-tu ? Comment as-tu pu te retrouver dans cette situation ? Est-ce qu’ils t’ont fait du chantage ?

    La Perfectionniste, habituée à gérer des situations parfois improbables, commençait déjà à réfléchir aux bénéfices d’une telle rencontre. Avoir à portée une combattante hors pair ne serait pas de trop, surtout maintenant qu’elle avait provoqué la Pègre de Liberty. Elle espérait néanmoins que son statut et sa capacité à élaborer des plans de défense suffiraient à déjouer la colère de la vermine mafieuse.

    Message n°5
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Sam 9 Nov 2024 - 23:39
    Chercher refuge

    Dans cet endroit qui transpirait la richesse à plein nez, elle avait du mal à imaginer que tout ce qui se trouvait autour d’elle coûtait plus cher que tout ce qu’elle avait pu croiser dans sa vie. La valkyrie, à bien des égards, avait beaucoup de défauts, pourtant elle n’était pas cupide. L’argent n’était pas une fin mais plutôt un moyen d’arriver à ses fins. Accumuler autant de ressources pour une seule personne pouvait lui faire tourner de l'œil. Il était impossible de pouvoir gagner autant par ses propres moyens et de manière aussi exponentielle. Elle devait certainement faire partie d’un syndicat du crime. C’était peut-être pour ça qu’elle avait pris le pari de faire face à des concurrents… Ou alors peut-être que c’était elle qui était à leur tête ? Pourtant, il avait été mentionné nulle part qu’un ange était à la tête d’un groupe de la pègre locale.

    Rageant en son for intérieur alors qu’elle avait bien du mal à comprendre dans quelle situation elle venait d’être embarquée. On lui servit de la nourriture et il fallait une certaine résistance pour ne pas sauter dessus à peine l’assiette apparue sous ses yeux. Quand la maîtresse de maison prit congé pour pouvoir se soigner, la valkyrie restait sur ses gardes, fouillant du regard la pièce dans laquelle elle se trouvait. S’il y avait le moindre piège, elle allait pouvoir le trouver, mais son ventre ne voulait pas la laisser tranquille, criant famine alors qu’elle attendait l’ange pour pouvoir commencer à manger. Était-ce par politesse ? Ou alors plutôt pour vérifier que la nourriture n’était pas empoisonnée ? De toute manière, si c’était le cas, elle allait avoir la réponse rapidement, car elle échangea les assiettes.

    Au retour de l’ailée, elle prit une gorgée, puis une deuxième, et sans qu’il n’y ait la moindre marque sur son visage qui pourrait montrer qu’elle était en douleur ou un crispement musculaire non contrôlé. Ce n’est que là qu’elle commença à manger également. Est-ce qu’elle se faisait des idées sur sa sauveuse ?

    - Je suis une valkyrie, j’ai passé une partie de ma vie dans un monastère avec le reste de mon peuple. On était en communion avec l’ensemble de la population qui se trouvait autour. J’ai toujours vécu là-bas, mais pour… diverses raisons, surtout dues à des opinions différentes, j'ai dû partir.

    Il était difficile d’avouer comme ça qu’elle avait été bannie, mais très certainement que l’ange avait bien compris ce qu’elle était en train d'insinuer. Se concentrant à nouveau sur sa soupe, laissant un blanc apparaître dans leur discussion, montrant une certaine gêne chez elle.

    - Je suis partie avec mon équipement et de l’argent. J’ai voyagé dans toute la république pour pouvoir trouver un endroit qui pourrait être accueillant pour moi, malheureusement je me suis retrouvée dans les bas-fonds de cette ville…

    Et c’est là qu’elle a pris goût aux différentes attractions que ce genre d’endroit peut proposer : alcool, drogue, jeu d’argent… Pour quelqu’un qui était en mal d’aventure, vivant dans la privatisation et les limites de tout, arriver dans ce genre d’endroit était une véritable libération, au point où elle en était devenue accro. Ce n'était finalement qu'en touchant le fond qu’elle avait réellement compris dans quoi elle se trouvait.

    - Pour pouvoir continuer à profiter de ce que me proposait cette ville, j’ai emprunté de l’argent, espérant toujours pouvoir rembourser, mais d’emprunt en emprunt, au début j’arrivais à rembourser, et je pouvais rendre le montant que j’avais demandé. Mais finalement, je me suis dit que si je demandais plus, je pourrais gagner encore plus, et c’est à partir de là que tout a dérapé…

    Un projet bien ficelé d’où il était impossible de pouvoir en ressortir indemne. Elle avait vécu trop longtemps dans un cocon et avait dû apprendre la vie à la dure pour en arriver là aujourd’hui. Ce repas était simple, si simple et pourtant si bon… Elle termina son assiette d’une seule traite alors qu’elle sentait la chaleur du liquide couler dans son estomac, se sentant revigorée. Un petit soupir de plaisir avant de déposer le récipient là où elle l’avait récupéré.

    - Ce n’est pas du chantage, du moins je ne pense pas… Juste que j’ai emprunté de l’argent alors que je n’aurais pas dû… Mais qu’importe, il est hors de question que je laisse qui que ce soit dicter ma vie pour une raison aussi… bête. Je n’avais pas eu l’idée de faire couler le sang, mais maintenant que c’est fait… Peut-être qu’il faudrait que j'aille jusqu’au bout.

    Si elle était vraiment dans un clan, alors il était impossible qu’elle ne réagisse pas négativement à ce qu’elle venait de dire. Son regard rubis se planta de nouveau dans celui de l’ange comme pour vérifier le moindre mensonge qu’elle pourrait dire.

    - Et toi ? Qui es-tu ? Tu as l’intention de le capturer maintenant que je suis ici pour faire de moi un esclave ?

    Elle avait entendu des rumeurs quand elle était au monastère. Certains marchands d'esclaves se concentraient exclusivement sur les races exotiques pour vendre d’autant plus cher leurs prises. Ça pourrait certainement expliquer l'opulence de cet endroit.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Lun 25 Nov 2024 - 13:38
    Concentrée sur le maintien de sa position douloureuse et sur son sort de soins, la Perfectionniste ne remarqua nullement l’action suspicieuse de sa protégée qui entreprit d’échanger les plats fumants qu’on venait d’apporter. Une attention méfiante qui, compte tenu des circonstances, aurait tout de même donné quelques indices supplémentaires à la Pléiade, mais totalement inutile puisque cette dernière ne cherchait en aucun cas à mettre Thrúd en difficulté. Lorsque l’ange revint vers le canapé, elle ne vit pas non plus que la valkyrie attendait que celle-ci ne mange avant de commencer son plat – qu’elle dévora ensuite avidement. La nourriture et sa bienveillance eurent au moins le mérite de la faire parler. C’était tout ce qu’elle désirait.

    Elle expliqua donc sa situation de manière relativement vague : des « opinions différentes » qui poussèrent une valkyrie à quitter son monastère ? Cachée derrière son bol de soupe, la Perfectionniste observa la jeune femme afin de décrypter ses non-dits. Elle avait effectivement lâché son information un peu trop rapidement avant de se taire avec un air embarrassé. Ce peuple de femmes ailées – assez proches des anges, finalement, puisqu’elles étaient d’antiques protectrices des titans – avait une haute estime d’elles-mêmes et de leur système séculaire ; réaliser que l’une d’entre elles s’était réduite à l’état de miséreuse à se laisser agresser par de pathétiques humains… Quelque chose clochait. Avait-elle été bannie ? En raison de son comportement, ou de sa manière de vivre ? La curiosité enflamma les yeux de la Pléiade. Si sa protégée avait perdu son estime d’elle-même et s’était réfugiée dans le monde pernicieux des jeux et de la nuit, elle avait peut-être trouvé un point d’appui sur lequel rebondir afin de faire de Thrúd un fidèle garde du corps. Il fallait commencer par lui redonner son assurance et, surtout, qu’elle la considère comme une sauveuse en qui elle pouvait avoir entièrement confiance. Cela l’aiderait déjà à sortir de sa boucle infernale – et elle avait intérêt à reprendre rapidement du poil de la bête, car vu son récit, la Pègre allait très vite leur tomber dessus. Un petit règlement de compte les attendait très prochainement avec ceux qu’elle avait ouvertement provoqués – et tués, pour le cas de la valkyrie – sur leur propre territoire. Elle se rendit compte que l’héroïsme dont elle avait fait preuve en la sauvant de ses détracteurs était en réalité une réaction aussi stupide qu’indigne de sa réputation : en donnant son identité sans connaître celle de la valkyrie, elle leur avait donné l’occasion de venir la ruiner. Elle espérait maintenant qu’ils ne chercheraient pas à dévaster ce qui comptait vraiment, à savoir son influence sur la cité, et se contenteraient d’essayer de la violenter chez elle comme faisaient souvent ces groupuscules mafieux sans cervelle. Elle était en sécurité ici. Sur la scène publique, en revanche…

    Elle soupira d’inquiétude lorsque la vagabonde sous-entendit qu’elle irait se venger. L’ange allait répliquer quand elle s’apperçut que Thrúd n’avait absolument pas réagi à la mention de son statut d’universitaire : celle-ci n’avait absolument pas conscience de la hiérarchie républicaine, et avec des yeux étonnés, la Pléiade rendit son regard à la valkyrie qui cherchait visiblement à la cerner. La provoquait-elle en pensant qu’elle faisait également partie de la mafia ? Croyait-elle donc que ce statut était un surnom des bas-fonds ? Cette interrogation fut confirmée par la question qu’elle lui posa ensuite : en faire une esclave ? La Perfectionniste ne put s’empêcher de rire aux éclats.

    – Faire de toi une… quoi ? Ha ! Ha ! Ha ! Elle essuya gracieusement une larme du coin de son œil droit qui menaçait de couler sur son parfait visage. Mais de quoi parles-tu ? Crois-tu vraiment que je fais partie de ces vauriens ? Elle rit encore un peu en reposant son assiette qu’elle avait à peine touché. Voyons Thrúd, continua-t-elle en prenant un air condescendant, si j’avais voulu t’asservir, je ne me serais pas mise en danger pour te sauver. Haha ! Je vois que tu ne connais pas du tout mon statut. Je suis un mage très puissant. À vrai dire, expliqua-t-elle en écartant ses boucles de son visage dans un geste impérieux – et en fronçant le nez, car le mouvement lui rappela qu’elle sentait très mauvais, mon peuple me considère comme l’une des plus puissantes Archimages de la Nation. D’une part, je ne vois pas l’intérêt pour un ange d’assujettir qui que ce soit compte tenu du passé de ma race – et de la tienne, par ailleurs ; d’autre part, l’esclavagisme est une forme d’exploitation bannie de la République depuis bien longtemps. Notre droit à la liberté est l’un des plus fondamentaux et des plus respectés. Son regard se fit dur et ne vacilla pas un seul instant pendant qu’elle continuait de lui rendre celui de la jeune femme. Il serait absolument contreproductif et malsain de t’imposer ce genre de barbarie que je laisse volontiers aux Reikois.

    Elle se leva et toisa Thrúd de toute sa hauteur, lui offrant tout de même un sourire bienveillant.

    – En revanche… Je peux te considérer comme mon égal, c’est-à-dire comme un être vivant intelligent capable de réfléchir et d’agir raisonnablement. Et te proposer, disons, un contrat loyal qui te changera des ignobles pratiques de la Pègre. En échange de mon hospitalité, j’aimerais que tu m’aides à repousser ces ingrats qui vont bientôt débarquer ici afin de réclamer leur dû – et se venger, au passage, de l’affront que nous leur avons fait. Ils vont se sentir humiliés. Ils voudront assoir leur domination sur nous, même s’ils risquent d’y laisser des plumes à venir chercher querelle dans mon domaine. Et, selon l’issue de l’altercation, il faudra bien leur rendre des comptes. Je pourrais… peut-être… rembourser tes dettes en échange de tes bons et loyaux services. Une valkyrie qui gâche ainsi son talent dans les jeux… Tututut. Impossible. Il te faut un but. Deviens mon garde du corps le temps que cette histoire ne se tasse. Je suis sûre que la mafia de Liberty y réfléchira à deux fois lorsqu’ils te verront défendre cet endroit contre leurs pitoyables assauts. Son sourire s’élargit. Alors, qu’en dis-tu ?

    Évidemment, la valkyrie n’avait pas réellement le choix. Elle pouvait très bien décliner son offre généreuse ; mais voulait-elle réellement retourner dans la rue et continuer son train de vie lamentable, alors qu’on lui offrait un certain confort et la possibilité de se défouler sur des moins que rien ?

    Message n°6





                   
    image rp

    @Simon Chognot


    ⸎ Mage – Élémentaliste ⸎
    Feu P2 – Lumière P2 – Feu Divin P1 – Soins élémentaires (Feu) P2 – Vol P1 – Contrôle Mental P1 – Télépathie P1

    ⸎ Utilisation de Pouvoirs ⸎
    P2 /14 ; P3 /7 ; P4 /2
     
    Recherche de liens
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Ven 29 Nov 2024 - 0:00
    Chercher refuge

    Cet ange… C’était étrange, elle en avait entendu parler de beaucoup d’anges, des êtres d’un héroïsme rare combattant aux côtés des valkyries contre les titans. C’était le genre d’histoire qu’elle pouvait entendre encore et encore pendant qu’elle était avec ses consœurs. Elle qui semblait au début étrangement toujours calme, mais en parlant d’esclavage, son sang n’avait fait qu’un tour avant que l’énervement ne la prenne. Haut dans sa tour d’ivoire, elle ne devait certainement pas comprendre que dans la crasse de chaque ville, ce genre de pratique était courante… Ceux qui étaient obligés de l’accepter n’avaient pas d’autre échappatoire. Bien sûr, ce n’était pas un esclavage comme on pouvait le voir à Reike, mais c’était quelque chose qui malheureusement s’y rapprochait de beaucoup trop près.

    Considérer une personne de son rang comme son égale ? C’était une chose très peu concevable, même si elle en faisait la demande… Pourtant, après tout cela, la valkyrie se sentait maintenant mal à l’aise d’avoir douté d’elle de cette manière-là. Avant de reprendre, elle se mit à réfléchir à la proposition qu’elle venait de lui faire. Finalement, dans cette histoire, elle y gagnait sur toute la ligne. C’était trop beau pour être vrai ? Mais quel serait l'intérêt pour cette femme, surtout au vu de sa puissance, de passer un contrat avec elle ? Avoir quelqu’un en première ligne, très certainement. Le plus gros problème des mages, c’était le corps à corps, après tout. Au vu de sa fortune, elle pourrait très bien payer des personnes bien plus fortes qu’elle, mais elle ne voulait certainement pas attirer trop l’attention sur elle et devoir expliquer pourquoi elle était en conflit avec la pègre. Le fait que ce contrat ne lui coûterait pas grand-chose allait certainement être une raison importante.

    - Au vu de ta magie de soin et de ce qu’il s’est passé dans la ruelle, je veux bien te croire sur la magie et sur tes intentions, du moins pour l’instant.

    Une fois que des actes allaient avoir lieu, c’est là qu’elle pourrait véritablement savoir ce qu’elle pouvait bien avoir derrière la tête.

    - Avant toute chose, je t'avouerai que je t’ai menti. Je m'appelle réellement Sigrdrífa, mais tu peux m’appeler directement Sig. Thrúd… C’est mon nom d'emprunt à une de mes congénères. C’est plus simple pour moi de savoir quel type de personne me parle rien qu’à leur manière de m’appeler.

    Au moins, cette partie-là était mise au clair. Son regard devenait plus dur maintenant qu’elle avait pu manger et surtout qu’on lui parlait de vengeance. Peut-être que c’était une nouvelle erreur de sa part, mais l’idée de pouvoir rendre la monnaie de leur pièce à ces bons à rien était une idée si douce…

    - Au vu de ce que tu me dis, ils ne t'attaquent certainement pas tout de suite… Mais ça va venir, oui. Au début, ça sera sûrement plus des menaces ou du racket. Si tu as de quoi me nourrir et que tu me laisses le temps de reprendre mon entraînement, alors je ne ferai pas que les repousser, je les détruirai…


    Du temps, de la nourriture et un objectif, voilà ce qui pourrait la motiver à changer, surtout une belle et douce vengeance. La sainte-nitouche d’ange qui lui faisait face n’était peut-être pas si prude que ça. On pouvait sentir la résistance dans sa voix. Contrairement à ce qu’aurait pu penser Sigrdrífa, elle devait savoir se battre pour ses convictions, et c’était parfait.

    Est-ce qu’il serait intéressant de lui demander la durée de ce contrat ? Non, c’était le meilleur moyen qu’elle se doute que la valkyrie avait un autre plan derrière la tête que de rester dans cette ville. Une fois qu’elle aurait repris du poil de la bête, une belle et grosse bourse d’argent, elle allait s’éclipser rapidement sans demander son reste. Il y avait peu de chance qu’elle recroise l’ange plus tard.

    - Donc j’accepte d’être ta garde du corps jusqu’à ce que tout se tasse et que je détruise nos ennemis.

    Il ne fallait pas non plus oublier que l’ange en était arrivée là parce qu’elle lui avait sauvé la vie, et cette dette devait être honorée.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Jeu 12 Déc 2024 - 18:09
    L’effrontée, elle lui avait menti sur son nom ! Une étincelle de fureur passa dans ses yeux noisette sans que le reste de son visage ne dévoilât la moindre émotion. Sigrdrífa, donc, eut néanmoins la bonne idée d’être honnête sur toute la ligne, approuvant son plan et sa propre importance en tant que combattante, même si elle émettait naturellement quelques réticences : de ce qu’elle avait perçu de la valkyrie, et de ce qu’elle connaissait du peuple de guerrières, la force et l’agilité physique constituaient les bases fondamentales de leur système de valeurs, ensuite approuvées par un sens fort de la justice. La jeune femme brune possédait indubitablement les deux premières… Manquait-elle alors de la troisième ? Et, vu ses hésitations, il serait peut-être difficile de gagner sa confiance, autant que de la lui accorder. Le potentiel qu’elle décelait pourtant dans ses yeux écarlates lui donnait envie de continuer à prendre des risques. Le rôle qu’elle lui proposait lui allait trop parfaitement.

    La Perfectionniste appela d’un geste sa servante pour qu’elle débarrasse les assiettes. Elle en profita pour répliquer d’une voix imperturbable, voire un peu sèche :

    – Très bien, Sigrdrífa, lâcha-t-elle en détachant chaque syllabe de son « nouveau » prénom avec insistance, nous voilà presque sur la même longueur d’onde… Elle s’adressa ensuite à la domestique : Olivia, préparez la chambre du rez-de-chaussée de l’aile ouest pour notre invitée, s’il-vous-plaît.

    La gouvernante s’inclina et sortit du salon sans un bruit. L’ange reporta immédiatement son attention sur la guerrière, qu’elle toisa de nouveau avec insistance. Un silence pesant s’installa entre elles le temps d’un interminable examen mutuel. La Pléiade reprit enfin :

    – Y’a-t-il d’autres choses que je devrais connaître, avant de conclure cette affaire ? Elle croisa les bras devant elle, méfiante. Car j’ai pris des risques, et j’en prends encore, en acceptant qu’une inconnue m’aide à protéger mon domaine. Pourras-tu faire équipe avec mes autres protecteurs ? Y’a-t-il d’autres mensonges que ceux d’un nom dissimulé ? Tomberais-je sur un Couvent furibond ?

    Elle releva la main droite près de son visage dans une position d’interrogation inconsciente, plissant légèrement les yeux tandis qu’elle évaluait ses options pour le lendemain.

    – Quoi qu’il en soit, tu restes mon invitée ce soir. Nous reparlerons des détails demain. J’aimerais te montrer mon terrain d’entraînement et te faire rencontrer l’équipe de protection avec qui tu travailleras ; que cette proposition soit avortée rapidement ou non, j’ai très envie de voir de quoi tu es capable en pleine possession de tes moyens. La Perfectionniste s’autorisa un sourire sardonique quelque peu tordu. C’est tout de même grisant de voir une véritable guerrière combattre de temps en temps… Cela me change des rats sauvages de la ville.


    Les jours qui suivirent permirent aux deux femmes de mieux se connaître – et à la lueur de l’astre solaire, tout paraissait plus lumineux, plus confiant, plus facile, leur rappelant sans doute un paradis d’ordre et de discipline presque innocent avant leur chute fatale où elles s’effondrèrent avec leurs repères de jeunesse. La réponse de la Pègre de Liberty ne se fit pas attendre. Trois jours plus tard, au crépuscule, la Pléiade reçut dans sa chambre un paquet provocateur qui annonçait des représailles sanglantes : une colombe écorchée gisait sur les draps de soie de son lit, dans une mise en scène grotesque et répugnante. Le messager avait étalé les viscères et les plumes du volatile sacrifié dans toute la pièce. Révulsée par une telle grossièreté malodorante, l’aristocrate brûla tous les objets qui se trouvaient dans la chambre dans un immense feu de joie où, seule dans l’éclat rouge des flammes, elle se tordit d’un rire impitoyable.

    Qu’ils la provoquent. Qu’ils attisent sa colère, cette rage enfouie au plus profond d’elle-même depuis des siècles, qu’elle avait appris à dompter, à transformer en masque de bienveillance et d’empathie. Elle était dans son droit et elle possédait là des armes capables de calciner des villes entières.

    Car le flair inné que possédait la Perfectionniste pour dénicher des talents ne l’avait encore une fois pas trompée : malgré la méfiance qu’elle continuait de ressentir dans un coin de son cœur, elle devait reconnaître que la valkyrie sans ailes était un véritable diamant brut qui n’attendait qu’à être taillé. Elle brillait déjà d’un éclat sans pareil ; chacun de ses entraînements révélait en outre une nouvelle facette de ses qualités combatives.

    Le vieil ange élémentaire enviait son aisance avec les lames, les lances et les boucliers, elle qui était obligée de rester en retrait des affrontements afin de canaliser ses sorts offensifs. La Perfectionniste n’avait de toute manière jamais été faite pour le combat rapproché : créée à l’origine dans le but d’assister le Titan Forgeron, Créateur de Vies à la puissance inégalée, sa mémoire et ses qualités d’analyse faisaient d’elle une stratège plutôt qu’une exécutrice. Elle voyait néanmoins dans leurs différences une forme de complémentarité qu’elle désirait ardemment voir à l’œuvre. L’angoisse primaire qu’elle avait d’abord ressentie s’évanouissait maintenant au profit d’une détermination presque cruelle. À moins que la flamme sombre qui consumait l’âme de Sigrdrífa ne commençât à l’enfiévrer, réchauffant des cendres qu’elle croyait éteintes depuis bien longtemps…

    La Perfectionniste, jonglant avec ses responsabilités universitaires, échafaudait un plan de défense contre la future vendetta de la Pègre en compagnie de la valkyrie et de son chef de la Sécurité, petit-fils de la famille de domestiques qu’elle employait depuis maintenant plusieurs générations. Il était d’une fidélité et d’une efficacité remarquables ; l’ange espérait qu’il pourrait inculquer les valeurs de la maisonnée à la nouvelle recrue et faire de Sigrdrífa un garde du corps accompli. Pour leur défense, il leur fallait donc gérer une équipe de dix personnes, dont deux mages recrutés pour l’occasion afin d’établir des défenses magiques au cas où la Pègre ne soit plus redoutable qu’escomptée. Sigrdrífa et Hector, le chef de la Sécurité, représentaient la fleur du corps-à-corps : combattants agiles et meurtriers, ils étaient capables de décimer des groupes entiers avant que quiconque ne réussisse à les effleurer. La Pléiade employait de surcroît dans son équipe permanente deux archers d’élite qu’Hector lui avait recommandé et qui, dans leur temps libre, chassaient le gibier que la professeure servait lors de ses nombreuses et luxueuses réceptions. Elle voyait dans leurs yeux qu’ils étaient aussi impatients qu’elle d’en découdre : elle leur donnait enfin ce pourquoi on les avait embauchés. Le reste de son escouade spéciale se composait de quatre mercenaires plus polyvalents mais moins puissants qu’elle plaça en binôme avec un garde plus expérimenté. Le groupe quadrillait le domaine entier, secondé par Olivia qui, dans la tour d’observation qui surplombait le palais – normalement réservée à l’étude des astres, grâce à sa longue vue augmentée par la magie –, épiait les moindres mouvements suspects. Par mesure de précaution, la Pléiade avait en outre donné un congé exceptionnel à l’ensemble de ses domestiques – sauf Olivia – et leur avait prêté sa maisonnée des îles paradisiaques pour le mois – ils logeaient normalement dans la résidence derrière les vergers et elle n’avait absolument pas envie de les retrouver, eux et leurs familles, massacrés au lever du jour.

    15 Mars de l’An -55, 23 :57

    La Perfectionniste finissait de corriger des copies d’examen dans le large bureau qui faisait face au grand jardin central de la propriété. Depuis la baie vitrée, l’ange avait une bonne vision de la terrasse et du verger qu’on apercevait plus loin, mais elle devenait une cible de choix une fois la nuit tombée – et elle sentait, comme son équipe, que l’attaque se produirait ce soir, puisque la nouvelle lune et la couverture nuageuse handicapait beaucoup leur surveillance. Les mages et leurs capacités de senseurs devenaient alors très pratiques.

    Qu’ils viennent. Ils étaient prêts.

    Chaque mage avait été placé judicieusement de manière à pouvoir communiquer facilement par télépathie à la Perfectionniste, Hector ou Orifa tout changement de situation : l’un était à la tour d’observation en compagnie d’Olivia, sur le flanc ouest, et l’autre caché sur le toit avec l’un des tireurs d’élite. Le second archer couvrait deux des mercenaires et Hector qui montaient la garde à l’entrée principale, au nord, tandis qu’Orifa et les deux derniers fantassins protégeaient l’entrée sud où se trouvait la Perfectionniste. Le bureau, éclairé de l’intérieur, offrait une cible facile en apparence ; ils avaient néanmoins prévu le coup puisque le verger et le jardin qui permettaient d’accéder à cette partie du palais étaient maintenant truffés de chausse-trappes magiques de sa confection : lorsque l’un des assaillants se prendrait les pieds dedans, il serait paralysé, et émettrait une douce lueur orangée visible à des kilomètres. Ses archers et ses mages n’auraient plus qu’à leur tirer dessus.

    Nous apercevons du mouvement au sud-ouest, Madame, le prévint finalement Joha, le mage de la tour d’observation.

    La Perfectionniste cessa d’écrire et tourna la tête en direction d’Orifa, cachée dans les ombres de la pièce, pendant que les mercenaires montaient la garde à l’extérieur. Elle lui fit un imperceptible hochement de tête et se retint de sourire. Ils étaient certainement observés.

    Tenez vos positions. Attaques imminentes au sud et sud-ouest, lança-t-elle à toute l’équipe par télépathie. Elle intima néanmoins à Hector : Attendez mon signal pour venir en renforts si nécessaire.

    La Pléiade ferma les yeux pour mieux se concentrer. Tâchant de bouger le moins possible, elle fit affluer le mana le long de ses mains et tissa un sort de barrière le plus large possible dans le but de protéger cette partie du domaine : les vingt mètres qui entouraient le bureau se trouvaient maintenant protégés par un bouclier presque transparent qui éviterait – au moins dans un premier temps – aux projectiles et autres attaques à distance de les blesser.

    Message n°7



                   
    image rp

    @Simon Chognot


    ⸎ Mage – Élémentaliste ⸎
    Feu P2 – Lumière P2 – Feu Divin P1 – Soins élémentaires (Feu) P2 – Vol P1 – Contrôle Mental P1 – Télépathie P1

    ⸎ Utilisation de Pouvoirs ⸎
    P2 /14 ; P3 /7 ; P4 /2
     
    Recherche de liens
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 223
    crédits : 1636

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Mar 17 Déc 2024 - 1:14
    Chercher refuge

    Cet ultime mensonge avait créé un froid entre les deux femmes, ce qui était bien normal puisqu'elle avait commencé à dire des mensonges après tout… Elle ne pouvait pas s’attendre à ce qu’une femme de son rang comprenne la nécessité de cacher son identité. Sigrdrífa n’avait encore jamais dit son véritable nom en dehors du monastère, alors c’était une preuve de confiance et de respect de le dévoiler de cette manière. Peut-être que l’ange pourrait le comprendre plus tard. Il valait peut-être mieux ne pas faire de vagues, alors en restant muette, elle acquiesça à toutes les demandes et remarques de la mage jusqu’à ce que les questions fatidiques soient posées.

    — Mes anciennes sœurs n’ont que faire de moi, il n’y a aucun risque de tomber sur elles… Et même si cela devait arriver, ce ne serait certainement pas parce qu’elles me cherchaient. J’ai fait la paix avec mon passé et le bannissement est déjà une punition bien assez cruelle. Je ferai équipe avec les personnes qu’il faudra pour pouvoir résoudre ce conflit à ta manière.

    Toute seule, il lui serait compliqué de pouvoir s’occuper de la pègre. Alors, si elle pouvait avoir l’aide d’autres bras, ce n’était véritablement pas une mauvaise nouvelle. Il fallait maintenant voir ce dont étaient capables ces protecteurs. Le combat coulait dans le sang des valkyries de par leurs ancêtres. S’il fallait payer sa dette en faisant couler celui de ses ennemis, alors qu’il en soit ainsi.

    — Je serai en première ligne pour te protéger. Tu n’as pas à craindre de recevoir la moindre attaque, car cela n’arrivera pas le jour venu.

    L’ange avait finalement demandé à une de ses servantes d’aller faire visiter sa chambre à la valkyrie. Tout le bâtiment n’était que luxe et richesse, c’était étrange de voir tout cela. Certains en auraient profité pour pouvoir se remplir les poches, mais cela n’arrivait même pas à l’esprit de cette jeune femme dans le besoin. S’il fallait qu’elle arrive à une telle bassesse, alors il valait mieux qu’elle perde la vie. C’est en vivant au jour le jour que l’on commence à connaître sa propre valeur. Ceux qui vivent dans l'opulence peuvent toujours craindre le lendemain, craindre de ne pas avoir assez d’argent pour faire telle ou telle chose, que ce qu’ils ont n’est jamais suffisant. Mais quand on n’a plus rien et qu’on doit se battre pour survivre, c’est là qu’on commence réellement à se connaître et que l’on arrête de maintenir sa vie à la richesse matérielle si futile.

    Outre sa qualité de mage, Inâna avait une grande qualité pour pouvoir correctement s’entourer. Ces différents gardes, la valkyrie avait pu prendre le temps de les rencontrer, de leur parler et surtout de pouvoir s'entraîner avec eux. C’était important de pouvoir connaître leurs forces ainsi que leurs faiblesses. Pour le combat futur, il fallait créer ce lien de confiance qui allait tout changer. Hector était celui avec lequel elle avait pu prendre le temps de se rapprocher le plus. Cet homme était fort et droit ; leurs entraînements pouvaient permettre à la valkyrie de se donner à fond pendant les combats. C’était le minimum pour pouvoir progresser. Le début, pourtant, était difficile ; sa masse musculaire avait fondu comme neige au soleil, heureusement que ce n’était pas la même chose pour les réflexes.

    L’ange semblait tout de même avoir beaucoup changé une fois qu’il y eut un volatile retrouvé mort dans sa chambre. Ce n’était pas vraiment une surprise ; tout le monde aurait réagi de la même manière. Mais cette femme, qui semblait étrangement impassible, cette fois paraissait bien plus remontée qu’à l’accoutumée pour pouvoir en découdre avec ce gang.

    Pendant l’élaboration du plan, Sigrdrífa partagea tout ce qu’elle savait sur la hiérarchie de la pègre. Bien qu’ils se fassent attaquer, il ne fallait pas s’attendre à une marée rouge. L’intégralité des gangs n’allaient pas débouler ici sans prévenir pour une simple effusion de sang. Beaucoup préféraient rester en retrait, évaluant les chances de pouvoir ressortir vainqueurs de toute cette histoire. Au risque que le groupe de Sigrdrífa perde, ils préféraient que ce soit au contraire celui des assaillants qui se retrouve sans défense. C’était signe de récupération d’un territoire sans même avoir la moindre résistance en face ! Mais là était l’avantage du groupe des défenseurs : si leur adversaire était isolé, dans ce cas, il ne fallait pas s’attendre au moindre renfort en face. Certains devaient connaître la capacité de la maîtresse de maison et ils perdaient espoir de pouvoir faire quelque chose.

    Le jour où l’attaque se mettait en place, tout le monde semblait avoir compris que c’était le bon moment, les attaquants comme les défenseurs. Les deuxièmes avaient eu la mauvaise idée de laisser assez de temps aux premiers de se préparer. En position, la valkyrie restait dans l’ombre dans un coin de mur. Il n’était pas nécessaire de s’occuper de suivre les assaillants ; les mages allaient le faire pour elle. Pour l’aider, il y avait deux autres membres de la garde prêts. Ils n’avaient pas les compétences de Hector, mais leur présence était largement suffisante.

    Son arme de prédilection était une machette, une arme lourde, fiable et maniable. La perfectionniste lui en avait fourni une de grande qualité ; ce n’était pas le genre de chose qu’on pouvait trouver chez n’importe quel forgeron et elle en était consciente. Dans le noir, alors que ses yeux semblaient y voir comme en plein jour, elle effleurait les différentes gravures qu’il y avait sur la lame. Au début, elle pensait partir rapidement une fois que ce combat serait terminé. Pourtant, ces derniers jours ici lui avaient permis d'apercevoir de nouveau ce qu’elle avait dû quitter une fois bannie. Ce n’était pas une famille, car c’était pour un travail, pourtant les liens qui unissaient ces gardes étaient assez forts. Inâna était le pilier de toute cette relation et étrangement, ce n’était pas uniquement pour son compte en banque bien garni. Elle faisait attention à ses hommes et ces derniers lui rendaient la pareille.

    Au moment du message télépathique, sa main se serrait contre la lame de sa machette alors qu’elle se relevait dos contre le mur, regardant les deux aides qui semblaient vouloir en découdre. Ils étaient dans le sud, pour le sud-ouest ; ce n’était pas forcément leur mission, pourtant Sigrdrífa gardait cette information en tête.

    — C’est l’heure de mériter notre pitance.


    Comme pour détendre l’atmosphère, elle présentait un sourire carnassier aux deux autres. Maintenant qu’ils savaient que l’ennemi était en approche, tout semblait devenir plus long. Les yeux en haut de la tour d’observation ne pouvaient pas se tromper, pourtant entre ce qu’elle voyait et le terrain, il y avait une assez longue route, du moins c’était l’impression. Il n’y avait pas d’armure lourde, ni même d’armure tout court ; les gangs ne savaient même pas que le bâtiment était prêt à se défendre. On pouvait entendre longtemps des pas arriver vers l’entrée que gardait la valkyrie. Plus ils étaient proches, moins il y avait de chance qu’ils puissent prévenir les autres qu’ils étaient découverts.

    Faisant signe à son équipe de rester contre le mur, elle put entendre des ordres qui semblaient presque être murmurés.

    — Vous deux, vérifiez la route.


    C’était un indice qui permettrait de savoir qu’ils étaient bien plus nombreux que cela. Sigrdrífa restait calme ; il valait mieux qu’ils avancent un peu plus et, dans la pénombre, leur faire regretter leur assaut. Toujours dans l’ombre, les défenseurs attendaient patiemment jusqu’à ce qu’enfin la valkyrie entende ce qu’elle voulait.

    — Il n’y a rien ici, vous pouvez avancer.


    Les mots étaient à peine terminés qu’une grande main se posa dans le cuir chevelu de celui qui venait de parler, alors que la machette dépara sa tête du reste de son corps. Les deux fantassins avec elle firent de même sur le dernier en vie, tirant légèrement sur les corps pour les écarter de la route du reste du groupe. Ce n’était pas vraiment la qualité principale de Sigrdrífa, ce genre d’attaque, mais le combat ne pouvait pas se limiter uniquement à ce qu’on voulait faire et ce qu’on ne voulait pas faire.

    Pour l’instant, elle suivait le groupe en déplacement tout en attendant les ordres d’Inâna. Elle aurait bien attaqué de front pour les massacrer, mais si ce n’était qu’une diversion à ce moment-là, elle ne pourrait pas quitter le combat pour revenir en arrière. Avoir la vision d’aigle pour lui donner des consignes était d'autant plus important. Si seulement elle était capable d’utiliser la télépathie…



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2 / Télépathie P1 / Invocation d'objet P1
    Noble de La République
    Noble de La République
    La Perfectionniste
    La Perfectionniste
    Messages : 76
    crédits : 1346

    Info personnage
    Race: Ange
    Vocation:
    Alignement: Chaotique Bon
    Rang:
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3979-la-perfectionniste-lumiere-immemoriale-terminee#37807https://www.rp-cendres.com/t4471-la-perfectionniste-chronologie#42401
  • Dim 5 Jan 2025 - 22:42
    Leur piège mis en place, la Perfectionniste avait maintenant tout le temps nécessaire pour réfléchir à ces derniers jours. Elle corrigeait quelques copies machinalement et laissait donc son esprit pérégriner librement. Orifa s’était en effet remarquablement bien adaptée à son nouveau statut et Hector lui avait fourni un rapport sur elle fort satisfaisant. Les regards confiants de son équipe envers la walkyrie achevaient de la convaincre qu’elle avait fait le bon choix : quoiqu’il lui fût arrivé dans son Couvent, la jeune femme avait beaucoup souffert – par punition ou par abandon ? – et appréciait visiblement le respect qu’on lui allouait aujourd’hui. Elle qui faisait très souvent des inventaires, et listait absolument toutes ses possessions – passées, présentes et à venir, tout comme son personnel et les tâches qu’elle devait accomplir quotidiennement –, elle put ainsi se rendre compte que rien ne lui avait (encore) été volé. Bien que cela puisse être matériellement fâcheux, le fait de perdre des objets acquis à la sueur de son front ne la dérangeait pas outre mesure ; elle craignait plutôt la signification profonde (morale ou psychologique) d’un tel acte, à savoir le manque de respect et de confiance que ce genre de comportements pouvait engendrer envers sa bienfaitrice et envers la voleuse elle-même.

    Son cœur battait maintenant la chamade. Elle vit ses gardes et Orifa bouger imperceptiblement à son annonce télépathique, et continua de faire comme si de rien n’était, suivant son propre plan à la lettre. Les dernières paroles de la walkyrie, à la fin de leur soirée tumultueuse, lui revinrent alors en mémoire :

    — Je serai en première ligne pour te protéger. Tu n’as pas à craindre de recevoir la moindre attaque, car cela n’arrivera pas le jour venu.

    Eh bien, nous allons maintenant voir si j’ai parié sur le bon cheval, se dit-elle avec ironie.

    Elle n’entendit pas les assaillants arriver. Ce fut la réaction d’Orifa, qu’elle percevait plus qu’elle ne voyait réellement, qui lança véritablement le combat : elle attrapa l’un des agresseurs par les cheveux et lui trancha proprement la tête avec l’une des armes que la Pléiade lui avait offerte pour son entraînement avec Hector. Les sbires s’occupèrent de l’autre en un rien de temps ; mais voilà que Joha leur envoyait un avertissement :

    Ils… ils ont un mage avec eux ! Un groupe arrive par le sud-est et se dirige vers l’entrée sud ! Ils se… ils se multiplient ? Sort de clonage ou d’illusion, faites attention ! RAS côté nord !

    La nouvelle la fit froncer des sourcils. Un magicien dans les rangs de la Pègre ? Voilà qui était très étrange. Il lui faudrait tirer cette affaire au clair… de la meilleure manière qu’il soit.

    Mage Sylvain, attaquez en zone au sud-est. Mage Joha, repérez-moi ce traître et neutralisez-le. Si possible sans le tuer. S’il vient de Magic…

    La Perfectionniste éteignit la lampe de mana qui éclairait son bureau, se leva de son siège et se positionna sur le côté gauche de la grande double-fenêtre, écartant légèrement les rideaux blancs de façon à espionner – presque inutilement – l’extérieur où se trouvaient encore ses trois guerriers. Elle entendit alors plusieurs petits « pouf ! » lointains, signes que leurs pièges magiques venaient de capturer quelque chose : à deux endroits différents, droit devant eux, l’ange put effectivement repérer des silhouettes immobilisées qui brillaient maintenant sous l’action des sorts de foudre de Joha. Elle se félicita intérieurement pour cette stratégie : pendant quelques précieuses secondes, les alentours se trouvaient éclairés par les chausse-trappes, ce qui leur permettait de distinguer momentanément la position et le nombre de leurs ennemis. Sylvain dut déduire la même chose car elle vit partir du toit où il était caché une série de boules de givre sur le sentier qui serpentait dans son verger. La Pléiade continua de lancer ses ordres par télépathie :

    Hector, ramenez-vous seul dans mon bureau. Je vais avoir besoin de votre soutien. Orifa, si vous voulez charger, sachez que mon bouclier de lumière ne vous protégera pas à plus de dix mètres devant vous !

    Ses directives ainsi données, la Perfectionniste continua de scruter le devant de son jardin tout en canalisant son mana. Le silence de la nuit se muait dorénavant en un assourdissant capharnaüm de cris et de piétinements, et elle percevait même des ordres lancés avec assurance, quelque part au loin dans les ténèbres.

    Hector débarqua finalement dans la pièce obscure. Seules les mains de la Pléiade brillaient légèrement de sa magie contenue ; elle lui fit un signe de tête et, adossée au mur, elle se pencha pour ouvrir le verrou de la porte de verre, qui s’entrouvrit sous l’action de ses gonds bien huilés. Le chef de la sécurité se positionna sur la droite et attendit encore quelques instants.

    Je compte 12 assaillants, dont 3 immobilisés, 2 à terre. Nous ne discernons pas leur meneur, certainement caché dans le verger.

    Très bien. Nous sortons, attaquez ! Il nous faut le mage et le meneur !

    Sur ces mots silencieux, la Perfectionniste fit un signe de tête à Hector qui sortit par la porte-vitrée en position accroupie. Elle le suivit et, dès qu’elle fut dehors, lança une boule de feu (P2) sur deux attaquants qui arrivaient à revers ; celui de gauche s’enflamma tout de suite et s’écroula dans un cri, se roulant par terre afin d’étouffer les flammes qui rongeaient ses vêtements et sa peau ; celui de droite disparut : il s’agissait bien d’un sort de clonage ou d’illusion…

    Sans perdre de temps, la Perfectionniste se concentra une nouvelle fois pour lancer un autre sort de feu sur les branchages des arbres du verger : elle sacrifiait ses précieux sylves afin d’éclairer la parcelle de terrain qui était temporairement sous le joug de l’ennemi. Hector, pendant ce temps là, partit achever le bougre à moitié brûlé, puis attaqua deux autres assaillants qui s’évaporèrent au contact de sa lame.

    Je vois du mouvement dans le verger ! Trois personnes, dont une immobile. Ce doit être le mage. J’essaye de l’entraver à distance.

    – Orifa, Hector, avec moi ! Ordonna la Pléiade d’une voix déterminée. Finissons-en ! Vous, restez défendre la maison. Couvrez notre avancée, nous rejoignons leurs meneurs ! Conclut-elle dans un message télépathique général.

    Faisant aveuglément confiance à sa patronne, le chef de la sécurité sortit du couvert du bouclier de lumière et ouvrit la marche sur le sentier qui menait au verger, légèrement surélevé par rapport à la maison. Ils étaient donc des cibles faciles – même si la faible lueur des flammes ne permettait pas aux agresseurs d’être très précis. Rencontrant quelques sbires et leurs spectres illusoires, ils furent également attaqués par des projectiles arcaniques que la Pléiade repoussa grâce à un petit bouclier lumineux qu’elle plaça en courbe devant eux et au-dessus de leurs têtes. Les ombres vacillaient sous la lumière de l’arbre incendié ; les flèches de bois et de givre pleuvaient autour d’eux ; et c’est dans leur formation en triangle qu’ils parvinrent à se frayer un chemin jusqu’au cœur du jardin. Entre les arbres fruitiers, ils discernèrent trois silhouettes ténébreuses qui leur faisaient face ; celle de gauche luisait légèrement d’un aura violet – le mage, certainement entouré d’un bouclier magique – ; celle de droite, plus en avant, était immense, et tenait dans ses mains une hache à la lame double ; celle du milieu, enfin, cachait son visage sous un épais capuchon.

    – Partez, ou vous brûlerez comme les autres, gronda la Perfectionniste, mauvaise.

    Message n°8




                   
    image rp

    @Simon Chognot


    ⸎ Mage – Élémentaliste ⸎
    Feu P2 – Lumière P2 – Feu Divin P1 – Soins élémentaires (Feu) P2 – Vol P1 – Contrôle Mental P1 – Télépathie P1

    ⸎ Utilisation de Pouvoirs ⸎
    P2 /14 ; P3 /7 ; P4 /2
     
    Recherche de liens
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum