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    qui suis-je ?:
  • 09.09.24 22:36
    La Colère des Bougeoirs
    TOUR 2

    Les Bougeoirs

    Avant du cortège

    Leonora - Leif - La Perfectionniste - Praline Taulard


    Au niveau de la Porte Nord-Ouest, principal point d’accès reliant les Bougeoirs au Centre-Ville, l’agitation commence lentement à gagner la foule qui trépigne d’impatience en attendant le début de la protestation. Les soldats de la GAR veillent au grain en gardant le passage stratégique jusqu’à l’heure du début de la marche et ils regardent la foule s’amasser, devenir de plus en plus dense jusqu’à ce qu’il ne reste plus de pavé visible et que seul subsiste une foule compact de visages assombris. La Perfectionniste fait de son mieux pour calmer les ardeurs nerveuses qui s’emparent des manifestants et sa voix et ses contes parviennent à apaiser les coeurs, mais l’attention qu’elle s’est accaparée revire bien vite de cible lorsqu’apparaît une figure au dessus de la foule, montée sur un escabeau en bois pour être visible de tous.

    La Lieutenant de Hengebach et le soldat Brynjolf observent d’un oeil méfiant un homme dans sa septième décennie, les cheveux blancs coiffés vers l’arrière au dessus d’une barbe fournie contrastent singulièrement avec son uniforme rouge et noir et son épaulière ternie par la crasse. La Perfectionniste et Mademoiselle Trouillard qui ont l’occasion de le voir de face aperçoivent également les cicatrices sur son visage et les balafres qui le traversent, mais malgré cela elles ne parviennent pas à placer de nom sur cet homme, ce sont les murmures de la foule qui vont s’en charger pour elles. Un nom parcourt les lèvres, vogue comme une rumeur montante, un nom qui n’évoque pas grand chose aux républicains, mais que le passé militaire de l’ancienne shoumeïenne de Hengebach reconnait sans peine:

    Vorès de Cypres.



    ”MES FRÈRES ET SOEURS!”

    La voix puissante de Vorès de Cypres, ancien paladin des Terres Saintes et héro de la guerre titanide, provoque une vague de chuchotements et de chuintements des manifestants qui demandent le silence. Un des plus hauts officiers de l’armée de la théocratie, Vorès commandait ce qui restait de l’armée shoumeïenne après le cataclysme de Bénédictus, lui qui s’était déjà illustré par son maintient de l’ordre lors de la purge nobiliaire qui avait traversé le pays s’était fait l’égide du peuple en déroute et avait été forcé de fuire la Terre Sainte lorsqu’il est tombé en disgrâce auprès d’un Seagan devenu fanatique. Aujourd’hui il n’est plus l’officier qu’il était, ni paladin ni même l’égide de quiconque, mais il reste dans l’imaginaire collectif des shoumeïens une figure de respect qui inspire les foules.

    ”HIER VOUS AVEZ PERDU VOTRE PAYS, HIER, VOUS AVEZ PERDU VOS FAMILLES, VOS TERRES, VOTRE HISTOIRE!”

    Les poings se lèvent à l’avant du cortège en approbation aux dires de Vorès, la tension monte lentement alors que la GAR regarde le spectacle d’un oeil méfiant.

    ”AUJOURD’HUI, ON VEUT VOUS RETIRER VOTRE DIGNITÉ? JE DIS QU’IL EN EST HORS DE QUESTION.” Les shoumeïens explosent en cris de ralliements, Vorès fait des gestes de ses mains pour ramener un silence relatif et continue, ”AUJOURD’HUI, MONTREZ À LA RÉPUBLIQUE… QUE VOUS VOUS TIENDREZ DEBOUT ET FIERS FACE À L’OPPRESSION! MARCHEZ AVEC MOI, ET LAISSEZ LA RÉPUBLIQUE ENTENDRE VOTRE VOIX!”

    Et sur un mouvement de la main, l’ancien Haut-Paladin donne le coup d’envoie de la manifestation, la foule galvanisée par ses paroles se met en marche, scandant haut et fort des slogans agressifs. En pénétrant lentement dans le Centre-Ville, l’avant du cortège se déverse comme une rivière dans les rues, canalisée dans sa progression par les barrages de mantelets et les cohortes d’Officiers Républicains et de soldats de la GAR qui bloquent les rues annexes. Lorsque les manifestants passent devant les barricades érigées par les forces de l’ordre, les premières provocations se mettent rapidement à pleuvoir en direction des gardiens de la paix, signes divinistes, insultes gratuites, accusations d’assassins, d’oppresseurs, certains mots volent plus haut que les autres, mais les manifestants restent à leur place et suivent le mouvement.

    Coeur du cortège

    Jamby - Bigorneau - Doudou - Carl - Gunnar - Bélial


    Tandis que l’avant de la foule se met en marche, le reste de la populace amassée vulgairement au sein des Bougeoirs reste stationnaire, baignant à la fois dans les effluves du peuple, la frustration de l’anticipation et la nervosité qui gagne lentement les manifestants. La masse est si dense qu’elle en devient anxiogène, mais pour Bigorneau et les gentilés de Brumerive, c’est au contraire une aubaine pour pouvoir passer inaperçu, déjà les pirates se mettent à l’oeuvre ici et là, le Boscambusier de la Flotte Sans Nom ne perdant pas de temps pour créer un peu de discorde à l’arrière de la manifestation pendant qu’au milieu de la foule l’élémentaire d’eau accompagné du chef des Sanglots perçoivent des tintements de cloches monter non loin d’eux. Sous les yeux d’un Jamby constipé, d’un Gunnar sous couverture (comme les rochers), d’un Bélial sournois et des forbans grimés, trois chariots bâchés arborant l’universel croix bleue de la médecine avance à travers la foule, leurs clochettes avertissant les manifestants de s’écarter pour laisser un libre passage.

    ”ÉCARTEZ-VOUS! FAITES PLACE!”

    Alban fait claquer les rênes de son chariot d’infirmerie mobile, la mine sombre du conducteur du premier véhicule hurle aux passants de s’écarter pour pouvoir continuer à avancer à travers le cortège impraticable. La lourde bâche en jute dissimule complètement le chargement de son chariot, et les tintements des cloches permet de camoufler avec l’aide du brouhaha de la foule le cliquetis des verres à l’arrière. Alban regarde droit devant lui, ses yeux plongés dans un point vague qu’il fixe avec détermination, il n’est pas infirmier, ni médecin, ni même homme de science, en revanche il est forgeron. Enfin, il était forgeron. Ça c’était avant que le conglomérat de la SSG n’étouffe son petit commerce en inondant le marché grâce aux accords derniers entre les Métallurgies Wessex et la Societas. Aujourd’hui il est donc surtout sans emploi, en colère, et ivre d’une rage sourde envers ce pays de merde qui les enterre par tout les moyens possibles. À l’occasion de la manifestation, il ne s’est donc pas privé, avec deux de ses anciens salariés, ils ont loué des charettes, des bâches, et son copain qui tient une maigre boutique d’alchimie s’est saigné à blanc pour acheter de quoi se venger. Il n’est pas infirmier, et malgré les tintements des fioles dans son chariot, ce n’est pas une infirmerie mobile. Alban redonne un coup de rênes pour faire avancer sa carriole et les quatre-vingt-dix fioles de feu grégeois qu’elle et les deux suivantes transportent. Les ateliers métallurgiques de la SSG n’avaient qu’à bien se tenir.

    Arrière du cortège

    Takhys - Xera - Eustache - Orifa - ??????


    La Directrice des Opérations Spéciales du SCAR progresse incognito avec ses Ombres dans les dédales labyrinthiques des Bougeoirs, les méandres des petites rues où s’effiloche l’arrière de la marche pour l’instant pacifique sont noires de monde, mais dans la fin de l’axe principal où s’accumulent déjà des tensions il y a du grabuge qui s’annonce déjà. Motivés par les dires de leur soi-disant frère homard tout bleu bleu que les shoumeïens reconnaissent comme un des leurs à sa barbe et son turban, certains des membres du bas-peuple commencent à s’amasser autour non seulement des étales volantes de Takhys et Xera, mais aussi des autres saltimbanques et vendeurs à la sauvette.

    ”Regardez les… elles ne sont même pas des nôtres!”
    ”Des républicaines! Elles ne sont là que pour le profit!”
    ”N’avez-vous pas honte?”
    ”PROFITEUSES!”
    ”PRO-FI-TEUSES! PRO-FI-TEUSES!”

    Les manifestants commencent lentement à s’accumuler autour des deux vendeuses et la foule paraît subitement étouffante, la densité étroite devient une prison inextricable alors que les mains commencent à tenter de piller les marchandises, l’agitation monte, les squalelets se regroupent autour de leur patronne. Alors que la Directrice du SCAR se demande si elle doit intervenir, un message télépathique dans son esprit coupe court à sa réflexion pour l’informer d’une nouvelle cruciale.

    DOS Sigrior, c’est le DSI qui vous contacte, nous avons tout juste déterminé que les cultistes que nos services surveillaient étaient en mouvement parmi la foule aujourd’hui, ils ont menacé de s’en prendre à deux bâtiments, des églises divinistes condamnées, il est impossible de savoir si ce sont des menaces en l’air ou non pour l’instant, restez prudente et tâchez d’en savoir plus.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS PBT:



    Le Centre-Ville

    Bureau d’Arès

    Arès - Hélénaïs


    Quand la porte du bureau s’ouvre sur une ambiance déjà glaciale, trois personnes font leur entrée en file indienne dans l’office du Maire Wessex pour venir à la rencontre du représentant de Courage et de celle du pays malgré elle. Un homme au regard brun renfrogné, aux quelques kilos en trop qui s’affichent plus sur son visage bouffi que sur son ventre légèrement plombé et à la mine grave s’avance déjà vers Arès en tendant une main qui se veut avenante malgré une certaine froideur du personnage envers son interlocuteur, une distance ostensible qui devient rapidement réciproque.



    ”Hensworth, doyen de la communauté des shoumeïens de Courage. Je tiens à remercier la tempérance dont vous faites preuve à nous accueillir dans votre bureau Monsieur le Maire.”

    Le gros bonhomme se tourne ensuite vers les deux personnes l’accompagnant, une jeune femme à la stature menue, la finesse de ses traits est entâché par un air triste dont la douleur se lit dans de grands yeux verts forêt et ses lèvres pincées par une moue endeuillie se cachent derrière un maquillage au bordeau terne. Ses vêtements noirs et l’oeillet rouge grenat dans ses cheveux attachés ne laissent que peu de place à l’origine de sa peine palpable. À ses côtés, un ecclésiastique diviniste aux habits sobres troublés seulement par la présence d’un médaillon d’étain et dont seule l’écharpe pourpre indique le statut se tient droit. Sa barbe grisonnante et ses cheveux ondulés encadrent un regard fatigué et remplis de méfiance envers l’élu du peuple.

    ”Je vous présente l’Évêque Carolin, il représente les intérêts de l’église diviniste et la voix des pratiquants que vous vous évertuez à étouffer. Je vous présente également Madame Elyoré de Bourgtaneuse, directrice du syndicat des travailleurs expatriés.”

    Une fois les présentations faites et les délégués shoumeïens tous installés, le Doyen attaque d’entrée de jeu.

    ”Monsieur le Maire, Madame la Sénatrice, aujourd’hui le peuple de Courage se soulève pour faire valloir ses droits mais pas que, si vous ouvrez la fenêtre vous pourrez entendre la clameur lointaine non pas des shoumeïens mais des gens, c’est la République qui occupe les rues en ce jour pour protester contre ce qui n’est rien de moins qu’une attaque aux droits civils que je… que nous croyions pourtant inaliénable dans cette patrie. Je vous serai gré de considérer avant toute chose, que là dehors, la colère du peuple est bien réelle, et qu’elle a besoin d’être rassurée, d’être apaisée. Mettre une fin au calvaire de nos frères et soeurs que vous tenez en otage à bord de ce bateau en les faisant débarquer ne suffira pas, parce que le vent qui révolte ces gens dans les Bougeoirs et le centre-ville ne s’est pas levé en quelques jours, mais en près d’un an.”

    Mairie

    Konrad - Mirage - Athénaïs


    Une démarche soutenue se met à gravir les marches du parvis de la Mairie, les bottes robustes frappent le marbre des escaliers avec empressement tandis que leur propriétaire bifurque soudainement pour venir à la rencontre du Commissaire Lightborn qui attend sur le parvis que les festivités commencent. Un homme de sa taille, aux cheveux noirs plaqués sur les côtés et à la moustache taillée au couteau arrive à sa hauteur et lui tend une poignée de main tout en l’invitant à le suivre à l’intérieur avec précipitation.

    ”Ah! Commissaire Lightborn vous tombez bien. Je vais avoir besoin de vous. Je suis du SCAR, suivez-moi je vous prie je vais vous expliquer ce qu’il se passe.”

    Sans plus de perte de temps, les deux hommes entrent à l’intérieur des salles servant de quartier général temporaire à la Général de Noirvitrail et la Troisième Légion. Slalomant entre les différentes tables jonchées de cartes et de paperasse militaire, ils parviennent jusqu’au bureau de commandement improvisé d’où la chef des Façonneurs coordonne ses troupes.

    ”Général de Noirvitrail, Commissaire Lightborn, je suis le Directeur de la Sécurité Intérieure du SCAR, appelez moi Sirius Ivanov pour le reste de cette opération.”

    Une lettre signée du Vice-Président est déposée sur la table pour certifier l’identité supposée de l’individu et il continue:

    ”Les renseignements ont fait leur possible en amont de la manifestation, et je viens vous apporter quelques nouvelles préoccupantes: les Opérations Spéciales ont mandaté les Effraies d’Acier et un d’entre eux a quadrillé le chemin de la manifestation, ils ont relevé des traces de magie de dissimulation à quelques reprises. Je redoute la présence de piège sur le chemin principal. Il faut ou bien dévier le trajet pour contourner les rues à risques ou bien déminer le passage.”

    Le DSI Ivanov marque une brève pose en regardant gravement les deux responsables de l’Office et de la GAR.

    ”Nous avons également relevé la présence d’une activité accrue de la part des groupuscules cultistes aux alentours de Courage ces derniers jours, messes plus régulières, rassemblements dans les villages, prosélytisme renforcé, je crois que vous apprécieriez de savoir qu’aujourd’hui ils ne sont plus chez eux. M’est avis que ces fanatiques extrêmistes sont certainement présents à la manifestation en ayant profité de l’agitation pour entrer dans la cité, il va falloir ouvrir l’oeil, ces groupes sont mêmes reniés par l’église diviniste républicaine, s’ils sont bien présents, je ne pense pas qu’ils soient là avec de bonnes intentions. Parallèlement nous avons reçu des lettres de menace anonyme concernant des attentats sur les églises divinistes fermées dans le quartier des Bougeoirs, il est encore trop tôt pour que nous sachions s’il s’agit réellement de menaces sérieuses, d’une tentative de diversion pour y attirer les forces de l’ordre ou de vent, mais je vous tiens au courant.”

    À ce moment là, un des membres des Brisemurailles fit irruption à l’intérieur de la salle pour informer sa supérieure:

    ”Mon Général, quelqu’un se présente aux portes de la Mairie, il a présenté des papiers stipulant qu’il est Ambassadeur du Reike et demande à participer aux négociations avec la délégation shoumeïenne et le Maire Wessex. Un certain Mirage, pas de nom de famille.”

    Les Rues

    Fulgurys - Kieran - Verndrick - Pancrace - Vanay - Didier


    Les toits n’offrent pas une vision imprenable sur l’entièreté de Courage à cause l’architecture considérablement verticale des hauts immeubles en pierre bleue et de la hauteur des différents riches bâtiments qui constituent le centre-ville, mais ils offrent tout de même une vue prisée sur les rues dans les alentours immédiats et permettent de surveiller sans pour autant s’exposer. Ainsi, les différentes unités spéciales qui ont justement investi les toitures de Courage en cette journée de mauvais augure peuvent déjà voir la foule s’engouffrer à l’intérieur des rues favorisées en passant à travers la porte nord-ouest. Sa progression lente est rythmée par la clameur du peuple au loin et par les instruments de musique qui accompagne la procession, mais malgré les préparatifs des forces de l’ordre le dispositif manque encore de temps pour pouvoir accueillir la protestation.

    Ainsi différents signalements sont donnés à travers le réseau d’Officiers et de soldats qui parsème les rues de Courage, le premier concerne déjà la réaction immédiate du quartier général de la Troisième Légion, alors qu’un ordre émane de la Mairie pour réagir en urgence à la détection de pièges magiques le long du chemin prévu par les manifestants. Les hauts-gradés ont délibéré, il faut immédiatement agir. Une demande de renfort est ensuite immédiatement effectuée alors qu’un OR en difficulté fait appel à des gardiens de la paix supplémentaires pour gérer une Drakyn suspecte, son appartenance à une autre race et le remue-ménage qu’elle provoque avec une taverne du centre-ville mérite qu’on pousse plus loin l’investigation, à commencer par arrêter la fameuse perturbatrice qui refuse d’obtempérer ou la pousser à finalement quitter les lieux, et ensuite par fouiller la taverne en question à la recherche d’éventuel complices. L’utilisation d’un moyen d’interpellation plus musclé est autorisé pour privilégier la rapidité de l’action avant que le cortège n’arrive, la sécurité globale du dispositif est ce qu’il y a de plus important.

    Si les embranchements de rue et les voisinages du chemin initial de la manifestation ont été sécurisés en leur grande majorité, c’est cependant le parvis de la Mairie qui est le plus à risque actuellement, une faille dans le dispositif que les forces de l’ordre ne peuvent pas se permettre d’ignorer étant donné l’importance du beau-monde qui négocie ou coordonne les troupes à l’intérieur du bâtiment le plus ostentatoire de Courage. Les scellés magiques ont été installés sur les fenêtres et les portes au niveau du rez-de-chaussée sur tout les immeubles du parvis de la Mairie, et pourtant il reste encore beaucoup de sources d’incertitudes: de potentielles menaces peuvent prendre place depuis les fenêtres des étages, et vu qu’apparemment des pièges magiques ont été repérés sur le chemin de la manifestation, ça implique forcément que quelqu’un les a posé là, il faut donc non seulement trouver par où ils sont passés, mais en plus s’assurer qu’aucun engin magique n’a été déposé à l’intérieur de la Mairie.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:

    L'Obseedra III

    Près de la côte


    ”J’espère que Vandy sait ce qu’il fait.”

    La voix inquiète de l’Amiral Littorina est à peine audible alors qu’elle marmonne entre ses dents depuis sa bouche sans lèvres. L’élémentaire d’eau a l’oeil rivé sur l’objectif de sa longue vue et observe de loin son subalterne aller à la rencontre de l’Obseedra III à bord d’une chaloupe avec un maigre équipage. Le navire de migrants était officiellement stationné pour causes de quarantaine sanitaire, donc tout contact direct avec le vaisseau ferait voler en éclat l’excuse dressée malhabilement par la Mairie de Courage si tant est que quelqu’un serait là sur le port pour l’observer. Depuis l’autre côté du galion de la SSG, l’Amiral aperçoit un petit comité embarqué sur une navette de sauvetage se faire descendre sur la ligne d’eau, la deuxième chaloupe contourne le navire problématique et vient à la rencontre de Vandaos et son équipage.

    ”Ça va discuter on dirait.”

    ”J’te sens nerveuse Amiral.” Le Commandant Danglard opérant à bord du navire de l’Amiral Littorina lui adresse la parole, mais lui ne se préoccupe pas de l’Obseedra III mais plutôt du port et des quais adjacents dont leur navire est bien plus proche.

    ”Mmh. Causer c’est pas mon fort, mais Vandy a de la caboche et de la suite dans les idées, j’espère juste que tout se passera bien.”

    L’Amiral remballe subitement sa longue vue alors que son navire, l’Éventreur de Nuages, s’approche un peu plus des quais.

    ”Mais qu’est-ce qu’il se passe?” Le Commandant regarde avec incrédulité une division entière d’Officier débouler sur les quais pourtant déserts et se diriger vers le nord, en direction des chantiers de Wessex Maritime. ”Vraiment? Ils avaient trop d’effectifs avec un millier d’hommes pour je ne sais combien de manifestants qu’ils doivent aller garder du vent?”

    ”J’en sais rien et j’m’en branle, occupe toi de ce que nous on doit faire.” lui rétorque son Amiral avec indifférence. ”ALLEZ TOUT LE MONDE! SCRUTEZ MOI CE QUAI ET APPROCHEZ DES DOCKS, AU MOINDRE SOUCIS ON DÉBARQUE OU ON CALME LE JEU.”

    Devant l’Obseedra III

    Vandaos - Ruby

    Alors que la chaloupe de Vandaos, Ruby, Aranthor et quelques mousses s’approche de la stature imposante (mais beaucoup que le grobato) de l’Obseedra III, la tension monte aussi silencieusement que l’équipage de migrants pendant qu’on approche de leur navire. L’appel de l’Amiral et sa demande d’embarquer semble initialement tomber dans l’oreille d’un sourd, et pourtant après qu’il doive se répéter une deuxième fois et attendre quelques minutes de plus, une autre barque se profile depuis l’autre côté du galion commercial. C’est à ce moment là que la Lieutenant Firebirds se pose lourdement sur aux côtés du Contre-Amiral pour l’informer de ce que ses yeux aériens ont pu glaner: la situation à bord du navire est pour le moins tendue, des groupes sont physiquement distingués sur le pont principal alors qu’une distance règne entre les différents individus, et un de ces groupuscule semble avoir prit le contrôle du vaisseau, le même qui vient maintenant à leur rencontre tandis que Vandaos et Ruby écoutent l’oiseau élémentaire leur faire son rapport.

    Il semblerait au prime abord que les migrants soient en piètre condition physique, mais les rameurs de leur navette de sauvetage parviennent pourtant à hisser leur embarcation jusqu’à celle de la Marine sans trop de soucis, la force du désespoir parait nourrir leur bras. Quand enfin les deux chaloupes se font face bord à bord, séparées par quelques mètres, un des shoumeïens répond enfin aux présentations du Contre-Amiral.

    ”Amiral Vandos, Vandos c’est ça? Vandaos pardonnez-moi. Amiral Vandaos, je suis le Révérend Père Aginta, nommé par les miens pour venir vers vous.”

    Le bruit des vagues qui s’écrasent contre la coque du navire commercial et celui du vent qui siffle en passant à ras de l’eau ne suffisent pas à éclipser la voix du religieux habitué à s’adresser aux masses. À bord de leur petite embarcation, le Révérend Père semble accompagné de quatre gaillards qui n’ont pas vraiment la tête d’enfants de choeur ou de simples fervents.

    ”Je crains que je ne puisse accéder à votre demande de monter à bord de l’Obseedra…” Le Révérend paraît ostensiblement nerveux, son regard est fuyant. ”... les gens n’ont tout simplement pas confiance en vous et… ils ne veulent pas. Comprenez les, notre voyage a été long et périlleux, c’est tout juste si nous n’avons pas été coulés par les reikois en passant le long de leurs côtes, et en arrivant ici nous ne rencontrons que le même traitement si ce n’est pire. Ces gens sont épuisés par un long voyage, nous n’avons nul part où aller et nous n’avons même plus de quoi nous sustenter. Quelle est la teneur des négociations que vous souhaitez mener? Parce que si ce que vous souhaitez est seulement de parlementer et non de nous faire débarquer, je vous en supplie, commencez par un geste, il nous faut désespérément des vivres.”


    OBJECTIFS & PRÉCISIONS OBSEEDRA GP:



    Règles Générales:
    -Cet évent aura en Maître du Jeu Falconi Genova
    -Une nouvelle résolution sera publiée tout les 96h (4 jours)
    -Un arrangement est possible pour les absences pendant l’évent sous réserve de notification du MJ, les absences et les retards non justifiés entraîneront des conséquences négatives pour votre personnage.
    -Toutes questions concernant l’évent doit être posée dans le salon event-république du Discord en pingant @SherLuc, je ne répondrai pas aux questions posées en DM sauf exceptions.
    -Sauf contre-indication vous disposez d'un maximum de 3 Actions par tour. Une Action est un agissement contextuel qui impact directement un objectif, ou une utilisation de pouvoir.
    -Si vous êtes dotés de PNJ de troupe achetés en boutique, vous avez le droit à une Action supplémentaire par tour utilisable uniquement par vos troupes. Les troupes sont répartissables au besoin mais elles conservent dans leur ensemble une unique Action supplémentaire par tour. Les troupes peuvent être placées sous les ordres d'autres PJs auquel cas c'est à eux de les inclure dans leurs résumés, si vous distribuez vos troupes à plusieurs PJs, c’est à eux de se coordonner à chaque tour sur lequel utilisera l’Action de troupe. Les troupes font acte de présence et réagissent naturellement à ce qui se passe autour d'eux de la façon la plus simple possible (esquive, bagarre, ordre du propriétaire, etc...)
    -Concernant les PNJ Évolutif, ils disposent d'une Action supplémentaire par tour ainsi que de leur propre barre de mana indépendante de leur propriétaire, il est possible au PJ propriétaire de conférer ses propres Actions à son PNJ Évolutif durant un tour, jusqu'à ce que le PNJ atteigne un maximum de 3 Actions.
    -Un résumé à la fin de votre post est obligatoire. Les posts sans résumés ne seront pas considérés. Votre résumé doit contenir un court synopsis de votre post, la liste de vos actions/utilisations de pouvoir ce tour ainsi que le décompte de vos utilisations de paliers de pouvoir sur l'ensemble de l'évent. Le cas échéant, vous devez également décrire les agissements des PNJs de troupe sous vos ordres.
    -La longueur des posts est limitée à 1500 mots. Ayez pitié du MJ vous êtes 30 inscrits, merci.
    -Ne vous prenez pas la tête.
    -Amusez-vous.


    VERROUILLAGE DES POSTS: VENDREDI 13/09 À 22h00 CENDRES
    Citoyen du monde
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    Doudou Marimba
    Doudou Marimba
    Messages : 34
    crédits : 1771

    Info personnage
    Race: Hybride
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3218-doudou-marimba-termine
  • 10.09.24 2:09
    Marimba contemplait la foule qui commençait à se mouvoir comme une masse informe et grouillante. Il pouvait y sentir la fièvre et la révolte, une parole plus haute que l’autre pourrait tout faire péter. N'était-ce pas là la raison de la plus grande majorité de ces tronches patibulaires, franchement ? Doudou ne pensait pas aux shouméïens sur ce bateau. Sans vivres, sans espoir, sans rien. Il y a une raison pour laquelle il était devenu un pirate. Il chassa les souvenirs et pensées peu gaies qui tentaient de l'assaillir, et se reconcentrait sur son interlocuteur, qui était franchement plus rigolo.
    Il mit une main sur son petit cœur d’hybride et eut l’air sincèrement blessé. Sincèrement, vraiment ?

    - Oh non Carlito, tu cherches à me faire mal quand tu dis ? Vraiment des fois tu as un ton tellement orienté, on dirait que tu veux me rendre triste, mais je sais que c’est pas vrai, pas toi mon super copain. Dit-il en prenant une voix mièvre. Très naturellement, les deux criminels se mirent en marche eux aussi, à distance égale afin de pouvoir faire leurs petites messes basses sans pour autant paraître être pour autant s'afficher en comparses. Le pirate continua :

    - Non, vraiment Carlichou, mon cœur n’est plus à la fête après tes cruelles paroles. Sa voix se fit plus narquoise. - Tu n’aimes pas mon parfum ? Moi qui avais pensé si fort à toi en m'en mettant sur mes petits poignets potelés. C’est un classque, il s’appelle “l’Opportuniste”.
    L’axolotl eut un petit rire joyeux et fit un petit sourire malicieux à un manifestant, qui lui rendit avec bonhommie. Il fallait dire ce qui était, cette créature amphibienne paraissait sympathique. D’un ton plus bas, et toujours à la façon bavette hospitalière, Doudou se mit à expliquer :

    - Pour ce qui est de la recette de fruits de mer, on aurait juste besoin de remuer. Et bien comme il faut, faudrait que ça porte à ébullition sinon si ça monte pas, ça donne pas le résultat qu’on veut et tout est à refaire. C'est comme un soufflé, quand ça retombe c'est dégueulasse. Autant te dire que personne n’a envie de repasser indéfiniment aux fourneaux mon poti-pote-poto Carlito.

    Deux manifestantes lui passèrent devant en trottinant, et une d’entre offrit une fleur en tissu bleutée, grossièrement teinte. Un symbole bien naïf. La petite créature fixait le tissu qui s'effilochait déjà. Puis releva la tête et avec un air radieux, reprit :

    - Je suis ravie d’entendre parler des grossesses de ta sœur, mais je t'avoue pour sa santé des quadruplés c’est pas conseillé pour elle. Faut qu’elle se calme la goulue. Le pirate fit un clin d'œil au mercenaire. Surtout qu’on la connaît ta frangine, c’est la première à faire cocu son mari dès qu’il a le dos tourné. Donc si t’y vois pas d’inconvénient, je préfère donner pour les triplées et basta. Faudra qu’elle en prenne soin par contre. Brave fille.

    L’hybride regardait autour de lui, son attention se portant sur le type et sa carriole qui claironnait. A y voir de plus près, le gars avait l’air bien inquiet. Bien pâlot. Aussi, traverser un océan de vie, de rage et de tension avec les couleurs de la république, Doudou aurait peut-être été dans le même état que lui. Mais tout de même, ce convoi était bizarre. Marimba d’un regard vif et alerte, localisa un de ses hommes le plus proche (qui n’était pas Bouille-à-Baise) pour lui ordonner de suivre la carriole. Une fois la consigne passée, Doudou resta silencieux à l’affût, se baignant dans la foule mouvante. Il n’avait pas toute la journée. Il regardait la fleur teintée. Il n’avait pas vraiment cœur à la jeter, et pourtant elle ne représentait rien pour lui. Il lança un regard en biais au criminel dont le faciès n'exprimait rien d'autre que le cynisme et le mépris. Ah si seulement lui aussi il pouvait juste être un sombre fils de pute. "Ce serait plus simple. " Pensa le cartographe, un brin admiratif.

    ***

    Il avait quitté Sorince depuis peu. Doudou soupira. Pas facile pour les affaires l'animal…Pourtant nul doute qu'il serait un sacré atout pour leur mission principale. L'hybride était au cœur de la foule, qui bourdonnait et grondait comme un essaim en colère. Le navigateur se concentra un instant pour identifier un type de manifestants qu’il cherchait en particulier. Il y parvint sans trop de difficultés s'avança vers un petit groupe hétéroclite. Un gaillard était en train de siffloter un air familier. Avec une main sur la visière de sa casquette, il salua le gars qu'il reconnue être le siffloteur.  L’ouvrier lui rendit son salut en opinion du chef. Il se trouva sans mal  une place parmi ce groupe hétéroclite.

    Ce n’était pas des shouméiens mais bien des républicains.  Pourtant, une chose les unissait. Des travailleurs. Abîmés, fatigués, certainement venus aujourd’hui comme beaucoup de républicains des Bougeoirs : l’incompréhension. Eux aussi étaient républicains. Alors pourquoi ? Ces tuiles qui brillaient si fort étaient perçues comme un affront vu d’ici. Finalement, ceux qui partageaient leur peine, leur sort, leur infortune, c'étaient ces réfugiés arrivés en masse dans ces quartiers, ces mêmes réfugiés qu’on laissait crever aux portes de Courage. Courage hein…

    Le gars était bien bâti. Il continuait de fredonner cette mélodie que Doudou ne connaissait que trop bien. Alors, profitant d’être au milieu d’un groupuscule de grands gaillards, le pirate se mit à chanter, tout doucement cependant assez fort pour que le type puisse l’entendre.

    Il fait toujours beau au dessus des nuages
    Mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage…


    L’homme n’eut pas l'air tant que ça surpris. Au contraire, il serra le poing et la mâchoire. Doudou remarqua à ce moment qu’il lui manquait un bras à ce pauvre bougre. Le colosse commença alors lui aussi à chanter. Ses copains le regardèrent, hésitants. Un autre se joignit à lui. Les autres ne savaient pas trop quoi faire. Est ce qu’ils pouvaient vraiment chanter ça aujourd'hui ? Mais si ce n'était pas aujourd'hui alors quand ?  Une petite dame harmonisa sa voix à celle de l'amputé, avec une expression complexe, empreinte de fierté et de crainte.

    Je traverserais les nuages comme le fait la lumière
    J'écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs…


    Doudou chantait un peu plus fort, et remarquait que la mélodie commençait à s’élever. Elle s'élevait comme s'élevait péniblement une plante en manque d'eau. Il tenait encore la fleur dans sa petite patte de pirate. Pourtant, la symphonie continuait d'enfler.
    Le chant des Bougeoirs.

    "Quand la tempête a su
    Que des mélodies pouvaient s'échapper du vent
    Et se retrouver dans le cœur des gens
    Celle-ci s'est dit
    Nulle raisons d'envier le soleil
    "

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    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 3 Doudou10
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  • 10.09.24 6:34
    L’homme revint après quelques minutes, le même regard peu amène vissé sur son visage, et fit signe à Didier d’entrer. Le marchand, sans perdre une seconde, s’avança dans le bureau de monsieur Peutiez. L’air de la pièce était lourd, saturé d’une tension que l’accueil, malgré une chaleur de façade, ne parvint pas à dissiper.

    « Ah, monsieur Van Strijdonck, enfin. J’espère que vous n’avez pas eu trop de difficultés pour venir en cette matinée… agitée. » déclara Peutiez, ses yeux perçants tentant de dissimuler un agacement mal contenu.

    Didier salua avec une politesse froide, s’attendant à ce que l’échange tourne rapidement autour du véritable sujet. Et il ne se trompa pas.

    Très vite, la conversation glissa sur la fameuse livraison de chaux, objet de leur première rencontre la veille. Peutiez, un commerçant installé à Courage depuis des générations, n’avait guère apprécié de voir un libertéen lui damer le pion sur une affaire aussi importante. Sa voix, d’abord doucereuse, se durcit progressivement à mesure qu’il évoquait ses années de labeur, son réseau et les privilèges qu'il estimait avoir perdus.

    « Vous comprendrez, Van Strijdonck, que je ne peux pas laisser passer cette opportunité… » ajouta-t-il, ses mains crispées sur le bord de son bureau. « Vous êtes nouveau ici, et moi, j’ai bâti tout ce que vous voyez. Je vous propose un compromis : retirez-vous de cette livraison et je vous cède un hangar en ville. »

    Didier réprima un sourire moqueur. Ce "compromis" était tout sauf équilibré. « Un hangar délabré en échange de renoncer à une transaction majeure ? Voyons, Peutiez, vous plaisantez. »

    La tension monta d’un cran. Le marchand ne céderait rien. Pas après tant de temps passé à chercher une opportunité pour s’implanter à Courage. Peutiez le comprit. Ses tentatives de négociation échouant, les sourires forcés firent place à des remarques acérées, puis à de franches intimidations.
    « Vous ne savez pas à qui vous avez affaire, Van Strijdonck. Je n’oublie pas les humiliations. »

    Didier, stoïque, se leva pour prendre congé, jugeant que cette conversation ne mènerait nulle part. Mais à peine s’était-il redressé que Peutiez bondit de son siège, tirant une dague dissimulée dans le tiroir de son bureau. L’espace d’un instant, le temps sembla se figer. Les souvenirs de sa tentative d’assassinat revinrent en un éclair dans l’esprit de Didier, mais cette fois, il était prêt.

    Il recula instinctivement, ses yeux fixés sur la lame qui scintillait dans la lumière tamisée du bureau. Peutiez se jeta sur lui, décidé à le réduire au silence une fois pour toutes. Didier tenta de se dégager, mais la porte derrière lui était fermée. Aucune échappatoire. Un duel à mort s’enclenchait, chacun luttant pour sa survie. Peutiez, dans sa rage, frappa plusieurs fois, cherchant à atteindre Didier, mais ce dernier parait les coups tant bien que mal.

    Le combat se poursuivit, sauvage et désespéré. Le marchand fut blessé au bras, mais Didier réussit finalement à faire tomber l’arme des mains de Peutiez. Voyant son adversaire désarmé, il s’empara du couteau. Mais Peutiez, dans un dernier élan, se jeta de nouveau sur lui, les yeux fous.
    Dans un geste réflexe, Didier brandit la lame sur laquelle vint s’empaler Peutiez, un grognement d’agonie s’échappant de ses lèvres. Le silence retomba alors dans la pièce, lourd, assourdissant. L’agresseur tituba, puis s’effondra, touché en plein cœur. Didier, lui, resta figé un instant, réalisant ce qui venait de se passer.

    « Non… Cela ne peut pas… Je… » balbutia-t-il en reculant, le couteau toujours en main. Ses pensées tournaient à toute vitesse. Ce n’était pas un rêve. Peutiez gisait là, sans vie, son sang s’écoulant lentement sur le parquet.

    Didier jurait à voix basse, reprenant une certaine contenance et jetant une dernière injure au cadavre avant de se rendre au bureau où il trouva l'acte de cession dont Peutiez s’était vanté quelques minutes plus tôt. Le temps était compté. Il fallait partir, et vite, mais il voulait emmener avec lui la pièce qui pouvait relier Peutiez à lui.

    Il eut juste le temps de se saisir du document avant d’entendre le bruit de la clé tourner dans la serrure puis de voir la poignée de la porte bouger. Didier n’eut que le temps de se glisser derrière la porte au moment où elle s’ouvrait.
    « Alors ? Tu lui as réglé son compte à ce… » lança l’associé de Peutiez en entrant, avant de se figer en voyant le corps de son partenaire. « Philippe ? »

    La rage monta dans la poitrine du marchand alors qu’il réalisait que ce rendez-vous n’était qu’un piège. Rebondissant sur la colère qui grondait en lui, il saisit une statuette de bronze à portée et frappa violemment l’associé à la tête. Le choc résonna dans la pièce. La violence du coup fit chanceler l’homme, et, avant que ce dernier ne se ressaisisse, Didier le propulsait violemment en arrière avec le pied. L’homme bascula, perdit l’équilibre et traversa la grande fenêtre qui donnait sur la chaussée en contrebas.

    Un cri, un fracas de verre brisé, puis plus rien.

    Didier resta immobile, le souffle court, fixant la fenêtre défoncée par laquelle l’associé venait de disparaître. Dehors, une clameur s’éleva. La foule des manifestants venait de recevoir un visiteur inattendu.

    Didier sentait l’adrénaline se répandre dans ses veines : il devait absolument partir. Rangeant l'acte de cession dans sa veste et saisissant son béret tombé au sol, il se précipita hors de la pièce. L’associé ayant laissé la clé sur la porte du bureau, Didier la verrouilla avant de redescendre. Mais songeant au portier qui devait être en bas, Didier se demandait comment l’éviter. L’esprit en ébullition, son regard se posa sur une fenêtre du premier étage donnant sur une des ruelles latérales : c’était sa seule chance.

    Didier l’ouvrit juste au moment où une compagnie d’officiers républicains passait à grand bruit dans la ruelle en direction de l’incident, mais sans le voir. En bas des escaliers, il pouvait cependant déjà entendre des voix. Agissant avec l’instinct d’une bête acculée, le libertéen sauta dans la ruelle par l’ouverture.

    Il atterrit lourdement, la douleur remontant le long de ses jambes. Heureusement pour lui, le bruit des forces de l’ordre et du chaos de la rue avait rendu son atterrissage plus discret, du moins, l’espérait-il. Ignorant la souffrance, Didier se redressa, mit son béret, puis s’éloigna, jetant la clé du bureau de Peutiez dans un tas d’ordures avant de rejoindre la foule pour s’y dissimuler...
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  • 10.09.24 16:49
    J’crois que c’est impossible de se préparer à la marée humaine qui a débarqué. Autant, quand y’a eu les funérailles publiques de Mirelda, ou d’autres manifestations, y’avait du monde, mais c’était en bonne intelligence, les gens étaient pas là avec forcément des mauvaises intentions, on peut pas dire que ce soit le cas à l’heure actuelle. Les matraques restent soigneusement rangées mais à portée de main, et j’sens que plusieurs officiers seraient pas contre procéder à un test en conditions réelles. J’serais vachement plus enthousiaste s’ils étaient pas cinquante fois plus nombreux que nous. Les chefs veulent pas que ça s’envenime, et c’est difficile de croire que ça pourrait se passer différemment, quand on les voit nous insulter et faire des gestes menaçants.

    « Niquez-vous, les poulets ! »

    Ironiquement, j’ai l’impression que c’est un hybride poule qui a gueulé ça, mais j’le sais pas avec certitude, alors j’continue juste de vérifier que y’en ait pas un qui fasse un geste violent dans notre direction, et d’essayer de voir si y’a des types suspects qui se détachent dans la masse de gens. Mais les visages défilent à une vitesse hallucinante alors même que la foule marche au pas. Y’en a sûrement qui sont même recherchés actuellement, et pour lesquels on a des preuves et un portrait approximatif. Autant dire que, même si on le voulait, ça serait impossible de leur mettre la main dessus.

    Mortifère pourrait se promener en plein milieu qu’on s’en rendrait même pas compte.

    « Tous les officiers sont des bâtards !
    - Enculés ! »

    On remarque une certaine thématique dans les insultes utilisées, mais venant de la population des Bougeoirs, faut bien admettre que ça nous en touche sans faire bouger l’autre.

    « Vous inquiétez pas, on viendra faire une descente d’ici quelques jours, on verra alors s’ils sont si courageux que ça, que j’dis pour rassurer mes confrères et les tenir. Là, ils font les malins, puis la semaine prochaine, ça sera à nouveau en train de geindre dans le caniveau. On leur donnera des raisons de chialer à ce moment-là. »

    Ça grogne son assentiment, et tout le monde se redresse fièrement, en signe de défiance.

    Cinglé a la main droite qui tremble, et il est prêt à laisser tomber la matraque pour passer direct’ au couteau qui lui a valu la punition de devenir un auxiliaire républicain. A côté de lui, Banania regarde avec des yeux ronds comme des soucoupes l’accumulation colossale de gens de toutes les races. Vrai qu’il a pas dû y être confronté dans les îles paradisiaques. Les autres sont contre la barricade qui empêche la foule de se déverser dans les rues proches.

    « On continue à maintenir la barricade. »

    Puis une estafette, un jeune bleu des officiers républicains, s’arrête à notre hauteur.

    « Une drakyn fait du grabuge devant une taverne proche. Vous pouvez libérer quelques agents pour aller rétablir l’ordre ? »

    J’regarde à nouveau les manifestants, plutôt calmes.

    « C’est où ? »

    Il me donne le nom et pointe du doigt, mais ça me dit rien. Par contre, c’est vraiment à deux pas. Vaut mieux éviter que les situations s’enveniment, avec la presse des révoltés de tout poil et écaille autour, suffit que y’ait un esclandre pour que la manif’ pour tous, comme ils se revendiquent, s’en mêlent et décident de commencer à foutre le feu à tout ce qu’ils peuvent. Pasque, vraiment, maintenir l’ordre, y’a des moments, c’est chiant, mais alors le faire quand la moitié du pâté de maison est en flammes, c’est la vraie purge. Puis c’est pas très bon pour les affaires et l’image du gouvernement, quand les piaules des citoyens sont réduites en cendres. C’est qu’ils payent pour pas que ça arrive, après tout.

    « Fifi, tu gères ici. Tarot, Surin, avec moi. On fait vite, si y’a pas moyen de la calmer, on la vire et on la fout au gnouf direct. On la ressortira quand ça se sera tassé. »

    C’est que c’est pas vraiment le moment de faire dans la dentelle. En passant par les rues attenantes tout en évitant l’avenue principale, on se retrouve en moins de cinq minutes à l’auberge, pour voir un confrère en train de se faire embrouiller par une écailleuse de plus de deux mètres de haut. J’repense à la blague sur les onis, et y’a de doute, on pourrait les remplacer par un drakyn que ça serait la même. J’ai l’image de Kieran en tête, qui a arrêté de porter des chemises, probablement par incapacité d’en trouver une à sa taille, et j’suis un peu soulagé que ce soit pas tout à fait le même modèle : elle est certes grande, mais elle a pas les muscles saillants au point de déchirer ses vêtements par une simple contraction du biceps.

    « Bon, s’passe quoi, ici ? On n’a pas le temps pour ces conneries. Mademoiselle, vous êtes priée de décaniller de devant cet établissement. S’il y a des problèmes, vous les règlerez quand ce sera pas l’apocalypse autour, pigé ? »

    Pour ponctuer ma demande somme toute assez polie, les ombres commencent à s’amasser au-dessus de moi jusqu’à former une chape grouillante qui descend petit à petit sur la drakyn, et l’encourage pas si subtilement à se diriger vers un ailleurs qui m'intéresse pas plus que ça.

    « Je demande gentiment, mais comme j’disais, on a autre chose à foutre. S’il faut être moins sympathique, pas de souci, on fait ça vite. Allez manifester, rentrez chez vous, ou allongez-vous par terre dans une ruelle si ça vous amuse, mais faites pas chier. »

    J’me frotte l’arête du nez. Si c’est le pire qu’on doit se coltiner de la journée, j’me considèrerais content.

    « Allez, hop hop hop. »

    Tarot et Surin la fixent d’un air mauvais, et notent aussi l’adresse de l’auberge. J’sens qu’on va être bon pour revenir résoudre les embrouilles dans quelques jours, mais tant que c’est pas maintenant, là, tout de suite, franchement, je m’en plains pas. Reste qu’il y avait aussi des soupçons de savoir si la taverne servait de quartier-général à une opération de déstabilisation. Et, pour ça, j’ai l’arme idéale, depuis Kaizoku. Le coup de pouls de l’écholocalisation passe à travers le bâtiment, et j’attends tranquillement le résultat. Les ombres sont là, si y’a la moindre couille dans le potage.

    Et, comme j’disais, j’ai pas le temps de niaiser.

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  • 10.09.24 19:26
    Hélénaïs était suffoquée de colère ; ses joues aux teintes blêmes avaient virés au rose, ses sourcils bruns étaient froncés et ses lèvres, joliment dessinées au rouge à lèvres, n’étaient plus qu’une mince ligne. Il lui semblait inconcevable que les mots qu’elle avait entendu aient pu être prononcés par un Républicain et par une figure d’autorité telle que celle qui lui faisait face. Pourtant c’était la réalité, Arès dédaignait ces étrangers au même titre que s’ils avaient été du bétail pestiféré. Ça n’aurait pas dû la surprendre, il suffisait de regarder du côté aussi bien de son nom de famille que du courant politique dont il faisait partie. Mais si cela expliquait de tels mots, ça ne les excusaient pas et encore moins ceux qui suivirent.  

    — Justice ou Courage, vous parlez de Républicains. De votre propre peuple. Cracha Hélénaïs avec colère. — Courage n’est pas plus importante qu’aucune autre ville, tout comme ces gens ne sont pas plus des voleurs que vous ou moi. Ajouta-t-elle avec une moue écœurée alors que sa main venait serrer celle d’Emérée pour la forcer au calme. Son amie ne pipa mot, d’ailleurs, mais elle sentait son esprit s’agiter, ruant presque contre le sien ; il n’aurait fallu qu’une nouvelle brise pour attiser son feu et le rendre incontrôlable.

    “Si tu sors de tes gonds, tu gâcheras tous nos efforts.” Intima-t-elle à sa suivante d’une voix ferme, malgré sa propre envie d’enfoncer la tête du maire directement dans la pierre derrière lui. A la place, la De Casteille prit une grande inspiration qu’elle expira par le nez, prête à reprendre le débat avec plus de calme et de retenue. Avant d’être interrompue par la porte qui s’ouvrit dans son dos. Hélénaïs retint de justesse une grimace ; elle aurait voulu avoir un peu plus de temps pour convaincre son opposant, apaiser les tensions qu’elle avait sentit se créer entre eux et peut-être trouver un compromis pour montrer une République unie et non pas un simulacre de démocratie opposant deux idéologies qui se heurtaient sur tous les points.

    Le dos droit, le menton haut, les épaules étrangement tendues et son sourire patient ayant prit la place de la mince ligne coléreuse de ses lèvres, Hélénaïs écouta poliment les salutations des nouveaux venus tout en les observant à travers le regard acéré d’Emérée.

    — Hélénaïs De Casteille, enchantée. Merci de vous être déplacés messieurs, madame. Et elle inclina poliment la tête en guise de salutation avant de prêter une oreille attentive aux doléances du doyen. Tout ça ne lui disait rien qui vaille et elle devait lutter contre l’envie irrépressible de pointer du doigt à Arès son ingérence ; si l’Obseedra n’avait pas été ainsi immobilisé, s’il avait agi plus tôt et prit en considération les plaintes des réfugiés, ils n’en seraient pas là. Ses doigts se serrèrent autour de sa canne de vision et ceux de son autre main autour de celle d’Emérée.

    — Nous avons conscience qu’il est désormais trop tard pour se contenter de libérer l’Obseedra, néanmoins il nous faut aussi prendre en compte l’attente interminable que subissent les personnes à son bord qu’il s'agisse de républicains ou de shoumeïens. Elle se tourna vers Arès, en arborant toujours un air serein -une émotion qui lui faisait pourtant défaut. — Accepteriez-vous de laisser l’Obssedra débarquer si nous répartissions les réfugiés parmi nos trois villes afin de ne pas engorger Courage et les Bougeoirs plus qu’ils ne le sont déjà ? Ses yeux opaque se tournèrent vers la délégation. — Cela vous semblerait-il acceptable ? Après un petit silence, elle ajouta avec un sourire encourageant. — Quelles sont vos doléances, exactement ?


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  • 10.09.24 20:55

    Partie 2


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 3 Joe-sh10

    Alors que le commissaire pensait avoir un brin de tranquillité avant que la procession n'arrive sur le parvis de la mairie, une arête se glissa dans sa darne. Une chose que Konrad appréciait en ce monde c'était bien le calme avant la tempête, ce grondement lointain alors qu'on peut respirer et se préparer, c'était ce qui l'intéressait le plus dans ce genre d'opérations. Or, un premier accro se présenta à lui sous la forme d'un gaillard portant tous les atours du SCAR, en voulant se faire discrets, le commissaire finissait par les reconnaitre du premier coup d'œil. Habitude, là aussi.

    - Général, si cela ne vous dérange pas, je vous laisse vous charger de l'ambassadeur, il est tout à fait inoffensif, il est arrivé il y a quelques temps à Courage et ne devrait pas poser de problème. Pour ce qui est du parcours, il est inconcevable de le dévier. On va devoir le déminer à vitesse grand V avant que les gusses ne passent sur ces pièges. Je vais m'en occuper fissa.

    Il n'en dit pas plus et tourna les talons, fendant le hall en faisant claquer ses bottes sur le marbre. Il déboucha de nouveau sur le parvis où quelques officiers attendaient. Il lui fallait quelqu'un à même de détecter le plus rapidement possible ces pièges invisibles, et si le commissaire avait certe de telles capacités, les hommes qu'il avait actuellement à sa disposition n'étaient clairement pas adaptés. C'étaient surtout des plantons fraichement recrutés pour rester à l'arrière, afin de seconder l'armée et les gardes de Wessex à la mairie. Or, il ne pouvait briser la formation de ses unités à un tel moment, de surcroit alors que la procession a débutée. Il attrapa un estafette par l'épaule.

    - Trouve-moi Dosian ! C'est un excellent senseur magique non ? Bah ! Fais le venir en contrebas de l'avenue... Et si tu ne le trouves pas, fait passer le mot : Il me faut un senseur magique... Eh bien ? Tes toujours là ? C'est parti mon gars !

    Et peu importe si l'Aucassin de ces dames ne faisait pas parti des hommes de Lightborn, il avait besoin de sa magie illico presto pour localiser toutes les mines placées sur le passage de la procession. Et si le commissaire Patoche venait se plaindre par la suite, il lui offrirait un brandy et ce sera vite oublié, Patoche était facile à manœuvrer. Normalement l'estafette devrait trouver Dosian près des mantelets en amont du parcours, et pendant qu'il le cherchait et le ramenait en bas, le commissaire commençait déjà à ratisser l'avenue avec quelques Officiers pour gagner du temps. L'agent du SCAR avait stipulé que c'étaient des pièges magiques, il suffisait pour cela de briser le sort de dissimulation, ou au moins de le détecter. Konrad concentrait donc sa mana afin de déceler les discrètes aberrations dû au camouflage arcanique. Au point où il en était, il pouvait guère perdre de temps à déplacer les pièges, il fallait donc les cramer au plus vite. Or, il mettait bien trop de temps tout seul, il fallait que Dosian se radine ici, et que ses collègues freinent l'avancée de Vorès au maximum.

    Pour ce qui étaient des églises divinistes, Konrad en avait rien à carrer, il n'allait certainement pas perdre son temps à assurer la sécurité des églises des Bougeoirs alors que tout ce qui l'importait était de surveiller le reste de la ville. Pour ce qui l'importait, le maire lui avait même demandé de faire en sorte qu'il y ait de la casse côté shoumeïen, pas de les protéger. Enfin, les Bougeoirs pouvaient bien partir en fumée qu'il s'en carrerait quand même l'oignon et s'en tirerait même avec une décoration pour avoir sécurisé la mairie.

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  • 10.09.24 21:42


    La garde du corps du contre-amiral blonde du Parangon de Justice souriait intérieurement, car sa suggestion dans le bureau aurait pu éviter ce premier échec. Toutefois, elle se concentrait sur les paroles du représentant et le premiers pas commençait par les repas. Toutefois, la rousse se rappelait du moment où Vandaos lui laissait sur son bureau la lettre de la directrice des opérations spéciales du SCAR. Elle relisait la lettre et elle voulait voir si la directrice des opérations spéciales avait laissé un message caché. Elle regardait attentivement le contenu de la lettre et elle cherchait à déchiffrer un code à travers les différents paragraphes de la lettre. Elle ne trouvait pas de mots cachés en barrant certaines lettres qui formaient un autre message. Néanmoins, elle se rappelait d’un enseignement d’une artiste mercenaire, quand elle était  encore une adolescente. Il s’agissait de transcrire un message à travers la technique de la lettre des ombres. La méthode consistait faire apparaitre la suite de lettres avec un liquide particulier qui réagissaient uniquement à la chaleur du feu et il fallait les déchiffrer pour faire ressortir le véritable message avec le dessin réel éventuellement. Un dessin se révélait et il fallait  se couper légèrement son doigt et  suivre toutes les lignes de celui-ci avec ce liquide. Une nouvelle esquisse apparaitra  et elle sera le croquis réel. Il y avait la même réaction avec la suite de lettres et il révélait alors le  contenu authentique.

    La femme rousse était rapidement en direction de  la cuisine du Parangon de Justice et elle demandait à rester seul envers les autres marins. Elle commençait à mettre la lettre sur le feu et elle suivait la méthode. Elle obtenait un visage d'un  homme de la part du dessin et  la  suite de lettres donnaient  le résultat suivant  : SOLOMON KORNSTADT .Elle lisait aussi une petite note de la directrice qui spécifiait trois mots qui se succédaient et il s’agissait : Lumière, secret, ombre. L’espionne particulière de la République ne savait pas qu’Orifa lui avait donné une version modifiée de la devise du SCAR. La directrice ne pouvait pas donner cette information à sa sœur d'ombre, car celle-ci était  juste une informatrice et elle aurait accès à ce renseignement si elle souhaitait rejoindre le SCAR comme agent. La femme rousse allait retransmettre ces mots en précisant  l'aspect singulier quand elle parlera télépathiquement à l’agent SCAR. Elle revenait au présent et elle commençait à donner des conseils à Vandaos, car il ne parlait  pas sur le moment. Elle partait avec sa magie psychique  pour se diriger dans l’esprit du contre-amiral blond du Parangon de Justice :
    «  Amiral, nous avons prévu ce coup, à savoir échange repas contre vérifications de l’équipage SSG sur le pont. Toutefois, il va falloir peaufiner cette opération et je vous propose de la manière suivante. Pour gagner du temps, on peut commencer à communiquer cette opération avec mon pouvoir psychique auprès du Parangon de Justice. Je ne sais pas combien de temps il faudra pour exécuter ce chargement et le transport jusqu’au navire des réfugiés. Le représentant des réfugiés va sûrement repartir pour annoncer notre offre aux autres et je propose de l’accompagner afin de donner leur réponse via ma télépathie. Je peux me déplacer magiquement et attendre à distance, ensuite je vous attendrais votre venue avec la chaloupe rempli de repas et eau. Ensuite passons par l’aspect logistique, je pense faire les transports entre la chaloupe et le pont du navire. On peut demander à nous montrer la moitié du personnel du SSG contre la moitié des vivres. Vous accosterez sur le pont quand on aura la totalité du personnel du SSG. Nous devrons aussi amener  deux personnels infirmiers, alors je sais que cela peut être considéré insuffisant, mais je veux éviter un nombre d’otage qui augmente. Je sais que mon plan n’est pas très ordonné, mais je pense que vous saurez trouver une manière de le rendre plus efficace. Toutefois, je tiens à préciser ma priorité est votre sécurité et si je perçois un moment de danger alors je vous fait déguerpir immédiatement. C’est solution est uniquement pour vous et votre cerbère devra se débrouiller. Je préfère éviter le carnage, nous serons inférieurs sur le pont et cela peut entacher le Parangon de Justice. Je résumerai ma pensée par  il va falloir jouer fin.

    Un dernier conseil avant que vous parlez au Père Révérend Père Aginta, Votre cerbère peut devenir un obstacle pour monter sur le pont. Il saura sûrement très efficace pour le combat ,mais je pense que l'autre partie va demander son retrait. Je sais que vous voulez toujours avoir un garde à vos côtés et je suis là pour ça. Je vous propose de le tester en combat avant que je termine mon contrat et vous conseiller afin de leur rendre plus fort avec un entraînement approprié sur des capacités ou magie bien particuliers. Je mets mes pouvoirs et ma force pour votre prochain plan qui va venir. Maintenant je vous laisse vous exprimer. Un silence trop long pourrait faire songer un refus de notre part. Je vous conseille de vous excuser en premier lieux quand vous commencerez à parler. »
     
    La femme rousse arrêtait son discours télépathique et elle repensait au cerbère. Elle se rendait compte que le contre-amiral avait trouvé une solution sur les propositions qu’elle avait fait pour la remplacer plus tard. Toutefois, elle ne s’attendait pas avoir un être squelettique plus grand que lui et elle savait que l’amiral allait sûrement suivre une partie de son plan dans les lignes. Toutefois, il y aurait sûrement des modifications et elle pense que Vandaos préciserait en détail le plan. Elle l’exécuterait  à la lettre et elle était prête pour agir rapidement.
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  • 10.09.24 23:02




    La colère des Bougeoirs



    Ma nature prudente et mes suspicions sur la nature des Êtres du Sekai avaient aujourd’hui porté leur fruit. Même si j’aurais préféré ne pas avoir raison sur ce coup. Parce que cela voulait dire que la journée allait être bien plus compliquée qu’une simple et paisible manifestation pour des droits civils. Des bombes dissimulées magiquement ? Pile sur le chemin de la manifestation. Malheureusement, je n’avais pas le temps de m’éterniser davantage, il fallait absolument que je rentre me changer pour pouvoir revenir à la manifestation et me fondre dans la masse des Officiers. Je transmis alors au SCAR les informations que j’avais récolté et me dirigeai vers le Centre-Ville pour pouvoir jouer mon rôle. J’espérais que les agents secrets allaient recevoir mon message et qu’ils allaient pouvoir répandre le message. Cela me prendrait trop de temps de les désamorcer moi-même et bien trop de mana aussi, en plus de risquer ma couverture d’Effraie. Mais alors que le temps s’écoulait sans que l’information ne circule, je commençai à réfléchir à la suite.

    Plusieurs questions venaient alors à mon esprit immédiatement. Était-ce la même personne qui les avait posé et qui les avait fabriquées ? Ou il y avait-il d’autres personnes impliquées ? Il y en avait-il autre part, à des endroits que je n’avais pas fouillé ? Le but était-il simplement d’apporter le chaos à la manifestation, ou il y avait-il un autre objectif derrière ? Et si oui, lequel…? Bien évidemment plusieurs idées me venaient en tête. La première étant l’attaque possible sur le Port de Courage. Cela serait un réel coup dur pour la République, et pour Courage, tout en rajoutant encore du chaos à cette manifestation dont les principaux tenants et aboutissants se trouvaient du côté du Port. Les officiers de la marine se trouvaient là, mais si les Gardiens du Centre-ville n’étaient pas encore au courant de la situation, les officiers des mers l’étaient encore moins. Il était aussi possible que ce soit des Shoumeïens, ou des sympathisants qui aient posé ces pièges magiques pour semer le trouble et faire diversion pour atteindre le maire. Mais ce dernier était bien entouré, arriver jusqu’à lui risquait d’être une épreuve que peu de gens pouvaient se risquer à réaliser. Surtout lorsque le centre-ville était rempli de garde. Mais si quelqu’un avait placé des pièges à l’intérieur de la mairie…cela semblait compliqué à imaginer sans l’intervention de quelqu’un proche de la mairie…J’avais perçu une signature de mana. Mais si mes hypothèses étaient bien fondées…

    Mais alors que je me perdais dans mes pensées, un soldat passa non loin de moi en réclamant à haut renfort un certain officier Dosian ou un senseur magique, et ce de toute urgence. Dosian…encore ce nom. C’était la troisième fois que j’entendais parler de lui, et au vu des retours que j’avais eu à son sujet de la part de Dame Ruby et de Professeur Storm, j’en déduisis que mon message avait fini par arriver aux oreilles de la Garde et des Officiers. J’allais pouvoir mettre mon plan en action, et mon meilleur jeu d’acteur avec. Dépassant en bousculant quelques collègues Officiers qui se trouvaient là, j’accourus volontairement maladroitement vers le soldat en question qui ne cessait de revendiquer un senseur magique en laissant tomber mon bouclier au sol. Les autres soldats ne se sentaient visiblement pas concernés par l’appel, et je compris que je ne pouvais pas compter sur mon petit groupe pour m’aider dans mon entreprise. Attrapant le soldat aux aguets, je pris une voix qui semblait préoccupée mais calme.

    -Hey ! Tu tombes bien ! Je m’y connais un peu en terme de senseur magique. Mais…C’est vrai les rumeurs que j’ai entendu ? dis-je en baissant un peu la voix. Il y aurait des pièges magiques ? Apparemment le SCAR en auraient détecté sur le chemin de la manifestation…

    La confusion du soldat était complète. Il ne semblait pas être au courant de la raison pour laquelle il devait chercher un senseur. Mais cela m’était égale. L’important était de répandre l’information pour qu’un maximum de monde puisse m’aider à désamorcer ses bombes.

    -Je..des piè…quoi ?

    -Viens avec moi ! On m’a indiqué quelques endroits où chercher.! Il n’y a pas de temps à perdre.

    L’emmenant à ma suite, je me dirigeai tout droit vers le piège le plus proche. Je les avais bien évidemment dûment noté dans mon esprit et retenu avec précisions leur emplacement. Arrivé devant le premier piège, je tendis la main vers ce dernier et fronçai les sourcils. Mes yeux commencèrent à laisser s’échapper de petits éclairs tandis que de la foudre sortait de mes mains en direction du piège. Je sentis ma magie réagir au contact du piège dissimulé qui se révéla instantanément sous les yeux ébahi du soldat un peu perdu. En fronçant encore les sourcils, j’envoyai un peu plus de puissance jusqu’à surcharger le piège magique et le désamorcer.

    -C’était donc vrai…Il faut vite que je retourne à la mairie alors ! Toi, il faut que tu préviennes les autres sur ton chemin d’aller à ces endroits précis et de faire comme moi pour désamorcer ces pièges ! dis-je avec une certaine urgence dans la voix. Et trouve Sire Dosian !

    Je l’avais pris par les épaules en le regardant droit dans les yeux. Mais il semblait presque encore sous le choc de ce à quoi il venait d’assister, et je pouvais voir le vide envahir son regard. Qui plus est, il était à pied, et au vu de son état cela risquait d’être compliqué. Je lui souris alors et pris une voix rassurante.

    -T’inquiète pas, tout va bien se passer. On a le meilleur de la Garde et des Officiers Républicains avec nous. Je te laisse t’occuper de prévenir Sire Dosian, ok ?

    J’attendis qu’il acquiesce de la tête et qu’il reprenne de la consistance, ce qui fut sommes toute assez rapide, avant de partir de mon côté. Je ne perdis pas de temps par la suite pour m’envolai afin de scruter autour de moi, et j’aperçu un officier à la carrure imposante, un teint bleuté et des cornes tout aussi imposantes que le reste de son corps non loin de là où je me trouvais. Sa carrure et le charisme qu’il dégageait semblait faire de lui un meneur d’homme naturel, ou au moins un grand gaillard capable de se débrouiller, et à même de ne pas se laisser gagner par la peur. Je fonçai vers lui, et une fois proche, je l’apostrophai alors que je me trouvais à plusieurs mètres au-dessus du sol en suspension dans la vide, de petits arcs électriques s’échappant inoffensivement de mon corps.

    -Bonjour Monsieur ! Je suis désolé de vous déranger, mais j’ai besoin de votre aide. On a reçu une information que des pièges avaient été posés à divers endroits. Je viens d’en désamorçai un, mais il en reste plusieurs ! Ils ont besoin de moi à la mairie, il faut que j’y retourne mais pouvez-vous faire passer le mot s(il-vous-plaît ? terminai-je en lui désignant avec précision chaque endroit où les pièges avaient été posés, et la manière dont je l’avais désamorcé. Hum…ce serait bien que quelqu’un à l’odorat fin se rende sur place aussi pour essayer de repérer une odeur…je suppose ?

    Avec un odorat fin, il serait possible de détecter l’odeur de celui qui avait posé les pièges, mais aussi de dater l’heure du délit. Et peut-être même de retrouver celui qui avait fait cela, avec un peu de chance, si jamais mes autres hypothèses s’avéraient fausses. Puis une fois le message transmis, je me dirigeai vers la mairie à toute vitesse pour aller inspecter les lieux. Je savais que des Effraies se trouvaient sur place, mais s’il y avait des traces d’une bombe ou d’un piège magique à la Mairie, je serais en mesure de le repérer. Qui plus est de savoir si c’était le même mana que je repérais à chaque fois. Et si le coupable se trouvait à la mairie…Arrivé sur le parvis de la mairie, je gravis les marches avec un air inquiet sur le visage, et me présentai.

    -J’ai entendu dire qu’on cherchait un senseur…Je m’y connais un peu, peut-être que je peux aider ?

    Dès cet instant, je laissai mes sens magiques se libérer à la recherche de ce petit courant électrique que je sentais le long de ma colonne, ce petit sursaut qui m’indiquerait la présence d’autres pièges magiques dissimulés.
    Je gardai en tête qu’il fallait aussi prévenir la marine de ce qui était en train de se passer. Ca ne les concernait peut-être pas, mais au vu de ce qui se passait ici, il fallait qu’ils se tiennent sur le qui-vive. Enfin, d’autant plus qu’ils ne l’étaient déjà. Ce n’était pas la priorité immédiate, étant donné que la manifestation n’allait pas en arriver là et donc peu de chance que des civils soient blessés par d’éventuels pièges. Mais nous n’étions jamais trop prudents.

    Résumé des actions:

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    Carl Sorince
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  • 10.09.24 23:53
    Les échanges avec les forbans avaient toujours su flirter avec le sinistre et le grotesque. Vulgaires au possible, jamais trop éloignés des représentantes du beau sexe de la lignée de l’interlocuteur, jamais très fins non plus. On s’y habituait, à la longue, lorsqu’on négociait avec eux. Lorsqu’on avait le plaisir de signer un contrat bénéfique pour les deux parties mais surtout pour l’un. Lorsque les faux sourires cédaient doucement leur place à leurs cousins presque francs et que des bourrades maladroites et rustres venaient malmener l’épaule du sicaire auréolé de gloire par un récent succès. Il y avait des règles à suivre et d’autres à faire semblant de suivre avec plus ou moins d’honnêteté. Celle d’écouter l’auteur de l’offre jusqu’au bout faisait -hélas- partie de la première famille.
    Carl avait donc tendu l’oreille, sans se départir de son sourire, tout le long de l’interminable logorrhée du faux-crapaud. Les yeux rendus brillants autant par la curiosité que par la convoitise, le coupe-jarret s’était même appliqué à analyser les dires de son camarade de discussion, à la recherche d’indice, d’un quelconque signal caché.
    Entre deux slogans et quelques hurlements poussés par des manifestants trop enthousiastes, le Serpent n’avait pas mis très longtemps à comprendre que le messager n’avait pas grand-chose en tête, hormis l’idée de recracher à sa manière le discours de son patron. Bien. Après tout qu’était-ce donc qu’un plan finement ficelé face au plus impressionnant dispositif de sécurité de cette décennie, au sein d’une ville s’approchant chaque jour un peu plus du totalitarisme pur et dur? Autant y aller au talent. Avec un peu de chance, le chaos pouvait bien se générer tout seul, et tout le monde savait que ce concept prenait plus qu’à son tour le parti des pirates.

    Dans le doute, il suffisait de se rappeler à quel point jambes de bois et œil de verre avaient pu reconquérir aisément Kaizoku.

    Tandis qu’ils échangeaient, une clameur vindicative s’extirpa de la masse, à l’avant. Les yeux du Serpent se plissèrent, scrutant par-dessus les épaules de ses anciens compatriotes pour apercevoir, au loin, une multitude de poings levés. Malgré l'agitation, malgré les idioties proférées par le pirate modèle réduit à ses côtés ou celles que les manifestants les plus alcoolisés ne cessaient de gueuler entre deux lampées de pisse d’âne, l’écho d’une voix plus forte que les autres parvenait jusqu’au coeur du cortège, sans pour autant parvenir à rendre ses propos -probablement lourds de sens- intelligibles. Ca, et la forêt de poings levés, indiquèrent à l’observateur qu’un discours était proféré par quelqu’un d’important ou…
    Se croyant, important.
    “-...La première à faire cocu son mari, la go…” Continuait de baver le crapaud en élevant un peu la voix, sans doute pour essayer d’attirer de nouveau l’attention de son potentiel associé. Les yeux verts roulèrent dans leurs orbites et Carl reprit l’écoute, sans l’interrompre, jusqu’à la fin.
    Cette dernière vint, enfin. Enthousiaste face à l’imminence de l’arrivée des choses sérieuses, le mercenaire accorda à l’abomination un soufflement de nez amusé, juste avant que celle-ci ne le quitte du regard pour scruter une carriole et son conducteur malingre s’efforçant de se frayer un chemin parmi la foule.
    “-On devrait se rapprocher du peloton de tête. J’ai l’impression qu’il va y avoir du vilain.” Il accompagna sa suggestion d’un mouvement de tête, pointant du menton les poings levés.
    Tout sourire,le mercenaire suivit ensuite le crapaud de près, par crainte de perdre une si fragile petite chose -surtout la bourse qu’elle portait- au milieu d’un tel chaos vociférant, et s’amusa de constater que les sbires du sbires semblaient lui obéir au doigt et à l'œil. Sans ajouter un mot, portés par la foule, ils avancèrent lentement jusqu’à ce qu’un débardeur aux veines du cou saillante ne s’arrête soudainement pour postillonner quelques inintelligibles insultes, obligeant le petit hybride à freiner à son tour.
    Alors, Carl lui ficha sa dague entre les omoplates.

    Le geste sembla parfaitement naturel. La même chose se passait partout autour d’eux depuis le début de la marche. Aucune raison de s’en faire. Aucune raison de s’attarder dessus, sans contexte. Un humain tête en l’air, légèrement pâlot, bousculé par la foule, surprit par l’arrêt soudain de son voisin de la taille d’un enfant malingre, l’accrochage paraissait presque obligatoire.
    La lame pénétra l’arrière du pourpoint. Pas très profondément bien sûr, juste assez pour que la lame de Miséricorde traverse le cuir et le tissu avant de gratter son dos abominablement visqueux… Et peut-être laisser perler quelques gouttes de sang. Le gant de la main libre du truand se posa sur son épaule, comme pour l’aider à se redresser.
    Mais surtout pour le maintenir bien en place.
    “-Je vais prendre la première des triplées en paiement d’avance, si ça te dérange pas.
    Loin d’êtres dupes, deux des protecteurs de l’hybride commencèrent à se frayer un chemin au travers de la foule, l’air interloqué. Peut-être parce que “le rigolo” ne souriait plus du tout.
    Carl fusilla du regard le plus proche des deux et secoua discrètement la tête. Le message passa.
    Le paiement aussi.
    “-Tu sais, mes détracteurs prétendent que je n’ai pas beaucoup de qualités. Mais même eux savent que je respecte énormément la famille.”Avoua-t-il douloureusement en appuyant un peu plus sa lame contre la chair étrangement tendre de l'amphibien. “Y’a certaines choses qu’un homme ne peut pas laisser dire, sur un proche. Et tu les as toutes dites. Mes félicitations.
    Un badaud esquiva in-extremis le duo chaudement rapproché en manquant de pousser en avant le coude du bras armé. Une langue trop humaine passa sur les lèvres du Serpent. Ses pupilles s’étrécirent, pour mieux cerner leur proie.
    “-Mais je suis fils unique.” La révélation vint avec un ricanement. Moqueur. Si profondément moqueur.
    D’une bourrade, il libéra le crapaud de l’étreinte. Sa lame retourna s’enfouir dans son propre manteau pour ne pas attirer les regards indiscrets.
    “-Je vais voir ce que je peux faire, pour cette histoire de fruits de mer.” Quelqu’un hurla plus fort que les autres. Des insultes ou bien des encouragements, cela n’avait jamais eu grande importance dans ce genre d’évènements. Comme d’habitude, en réaction face à ce nouveau vacarme, les passants autour d’eux accélèrent le mouvement. “En attendant, coco…Fais c’que tu sais faire le mieux : Le bouffon.
    Sa silhouette squelettique passa de profil entre deux porteurs de pancarte aux inscriptions revendicatrices mais mal orthographiées. Pendant un court instant, les pirates purent encore distinguer le sombre chapeau se frayer un chemin dans le labyrinthe de visage.
    Et puis plus rien.

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  • 11.09.24 12:36
    Badaboum !


    L’oiseau élémentaire venait de se poser sur la chaloupe comme si l’embarcation possédait la stabilité du pont du Navire Amiral. On était passé pas loin d’une honte monumentale... La barque tangua fortement, c’était peu de le dire et Aranthor, debout aux côtés de son maître, du déployer ses ailes spectrales pour ne pas basculer à la mer. Il saisit le Nécromancien par les épaules pour qu’il garde lui-aussi la face : le mort-vivant avait ordre de faire face à tous dangers immédiats et même si ça lui arrachait le cœur de servir cette petite merde en uniforme blanc, le lien magique qui les unissait l’obligeait à lui obéir docilement.

    Surpris par les grosses patounes de l’ancien Champion de Xo-rath sur ses épaules, Vandaos comprit rapidement que son nouveau garde du corps veillait au grain. Le Contre-Amiral jeta ensuite un regard noir au Second Lieutenant du Parangon de Justice.

    Merci de faire plus attention Lieutenant lors de vos atterrissages, vous avez bien failli tous nous envoyer à l’eau !

    Après de très brèves excuses à peine audibles, Tinder Firebirds fit son rapport à son supérieur, évoquant les différents groupes à bord et le mal-être surement dû au manque de vivres. Vandaos analysa les différentes données tandis qu’une chaloupe venait à leur rencontre avec des hommes qui, toujours d’après les observations du Phénix, faisaient partie du groupe des mutins. Avant que ces derniers n’arrivent à leur rencontre, l’Officier Général donna des ordres au Lieutenant Firebirds.

    Lieutenant, je veux savoir combien d’hommes font partie du groupe contrôlant le Navire et où sont-ils positionnés sur le Navire. De plus je vais tenter de faire sortir l’équipage sur le Pont, trouver où ils les maintiennent en détention. Et mollo sur le décollage...

    Bien Amiral.

    Sur ces mots, l’oiseau décolla en prenant le maximum de précautions dont il pouvait faire preuve et la secousse fut bien évidemment bien plus facile à encaisser que la précédente pour les personnes à bord de la chaloupe.

    Tandis que le Révérend Père s’approchait encore dans sa propre embarcation avec ses rameurs à l’allure de pirates chevronnés, Vandaos écouta toutes les recommandations de sa conseillère particulière et lui répondit à voix basse, de manière de ne pas être entendu par la partie adverse.

    Effectivement Agent Mystique, les vivres ainsi que les soins médicaux vont vraisemblablement être notre seul levier d’action tant que tous les yeux de Courage seront rivés sur l’Obseedra III. Mais mon intuition me dit qu’à un moment donné, ce ne sera plus le cas. Et il faut profiter de chaque instant qui passe pour préparer au mieux notre abordage.

    Le noble républicain afficha alors un petit sourire carnassier. Alors que le Contre-Amiral finissait de partager son analyse avec l’Agent Mystique, la chaloupe de l’Obseedra III arriva enfin à destination et le Révérend Père commença alors par leur faire comprendre que l’Officier Général n’était pas le bienvenu à bord, problème de confiance. Dans la bouche d’un rescapé du Shoumeï qui n’avait rien trouvé de mieux que de prendre en otage les bonnes âmes qui les avaient sauvé d’une mort certaine, c’était plutôt gonflé. Le Contre-Amiral n’était pas dupe, son interlocuteur se faisait passer pour un enfant de cœur, représentant l’ensemble des occupants du Navire. Mais il n’était en réalité qu’un scélérat de la pire espèce, représentant le groupuscule rebelle qui avait pris le contrôle de l’Obseedra III. Et maintenant il fallait traiter avec lui, après tout c’était les ordres : l’objectif était braqué sur eux. Pour l’instant.

    Révérend Père “Aginta” - faisant subtilement comprendre à son homologue qu’il n’avait pas du tout apprécier le manque de respect - , je peux comprendre l’inquiétude et la détresse qui parcourent les pensées des vôtres. Néanmoins entre l’accueil reikois à coups de balistes et notre escorte qui vous a surement évité bien d’autres péripéties sur la route jusqu’à Courage, il y a quand même un monde, ayez l’honnêteté de le reconnaître. Mais soit, nous procéderons aux négociations ici-même.

    Le regard du Contre-Amiral perça alors celui du Révérend Père, lui montrant ainsi qu’il avait la situation bien en main et que son statut de religieux n’avait aucune emprise sur le noble républicain.

    Sachez que je n’ai pas pour habitude de négocier avec des mutins... Disons que je suis de l’école reikoise à ce sujet. Néanmoins, j’ai à cœur que toute cette histoire se termine bien et que tout le monde débarque sain et sauf. Avec la bonne volonté de chacune des parties, je suis sûr que nous trouverons un terrain d’entente. Vous êtes ici en République, si vous respectez nos lois, vous pourrez bénéficiez de notre humanisme. Vous voulez des vivres ? J’ai fait le plein sur le Parangon et je dispose de tout le nécessaire à bord pour vous faire attendre la décision des grands pontes de Courage dans des conditions bien plus confortables.

    Caressant son rubis tout en marquant une petite pause, l’homme à l’uniforme blanc reprit.

    Je suis donc prêt à faire un geste. Si seulement vous faîtes sortir l’héroïque équipage qui vous a permis de quitter le Shoumeï sur votre pont afin que nous constations visuellement qu’ils sont tous en vie.

    Petit silence. Oui, Vandaos était prêt à les laisser tous crever s’ils ne coopéraient pas : après tout ils étaient seuls en mer et personne ne les entendait.

    Une fois cet acte de bonne foi effectué, alors nous vous ferons parvenir une ration d’eau par personne ainsi que mon médecin de bord et son assistant pour procéder à la distribution équitable entre toutes les personnes présentes sur votre Navire. Ils pourront également porter les premiers soins aux personnes en situation critique.

    Avant même que son interlocuteur réagisse, Vandaos se tourna vers Aranthor et ordonna :

    Transmettez au Capitaine Shepherd que le médecin doit préparer son équipement d’urgence pour nous rejoindre et de vous sortir un tonnelet d’eau sur le pont. Une fois que tout est prêt, ramenez-moi le tout sur cette chaloupe. Exécution.

    Aranthor, qui avait déjà ses ailes déployées suite à la mésaventure précédente, s’envola délicatement en direction du Parangon de Justice pour transmettre les ordres de l’Amiral pour son Second, qui avait pris le commandement du vaisseau amiral en son absence. Il reviendrait d’ici peu avec le médecin sous le bras droit et un tonnelet plein d’eau douce sur l’épaule gauche. Le Fallenswords se tourna alors vers le Révérend Père.

    Je me prépare à faire ma part, qu’en est-il de votre côté Révérend Père ? Car pas d’équipage en visuel, pas d’eau.

    Profitant du petit moment de réflexion que prenait son interlocuteur, le Contre-Amiral se tourna vers Ruby et s'adressa à elle à voix basse pour ne pas être entendu des mutins. Le bruit des vagues s'écrasant sur les embarcations ainsi que les cris des oiseaux couvriraient certainement les syllabes un peu trop prononcées :

    Je compte sur vous pour repérer l’agent du SCAR si j’arrive à vous faire monter à bord en tant qu’assistant de notre médecin. Vous devrez alors profiter de cette couverture pour le localiser... Et s’il devait y avoir des débordements une fois à bord, je compte sur vous pour assurer la sécurité à la fois de notre médecin et si possible, de l’agent du SCAR. Pensez que Tinder sera en vol au-dessus de vous et pourra vous aider à extraire l’une des personnes à mettre en sécurité.

    Les différents plans commençaient doucement à se mettre en place. Négociation ou abordage, la Marine ferait son office.
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  • 11.09.24 14:08
    Il a pas fallu pour que je me joins à la manifestation sans que personne ne se pose de question. Faut dire que c’est davantage le nombre qui importe que le type des revendications. On pourrait avoir des gugus qui sont contre le débarquement des Shoumeïens que ça serait du pareil au même. La foule fait l’effet d’une seule et même créature se deversant lentement dans la rue principale. On est collé les uns aux autres et il est bien difficile de progresser dans une direction qui n’est pas celle de la manifestation. Manque de bol, c’est ce que je fais. A mon avantage, je suis pas du genre à me laisser fiare avec ma carrure et les gens normaux ont tendance à m’emmerder. Il y a parfois des monstres dans le lot comme des hybrides ou des onis, mais ceux là, je les évite. Je suis pas dingue au point de potentiellement me fritté avec plus fort que moi.

    Jouant des coudes pour me faire un chemin, je fais office tour d’observation dans la masse à la recherche de leaders potentiels et de toutes activités beaucoup trop suspectes pour laisser faire. C’est compliqué, parce que c’est un joyeux bordel et si le mouvement de la foule va dans la même direction, il y a des regroupements çà et là dans la masse, de manières totalement anarchiques. Certains font de la musique. D’autres gueulent. D’autres débattent. Il y’en a même qui vendent des trucs. Mon ventre pousse un couinement du fait que je n’ai pas eu le temps de manger un bout ce matin. Malgré le bruit ambiant, mon voisin entend me jette un regard et se met à beugler :

    -ON A FAIM ! ON A FAIM !

    Quelqu’un lui répond à l’autre bout de la rue.

    -BAH IL FAUT MANGER !
    -OUAI MAIS ON Y ARRIVE PAS !
    -ET BIEN IL FAUT TE FORCER !

    Le sens comique de son interlocuteur ne prend pas effet sur mon voisin qui se met à vouloir retrouver le coupable en traversant la foule de traverse, me bousculant sur le passage. Mouvement de foule. Ca gueule. Ca proteste. Des coudes tombent dans les côtes et ça met des doigts dans les yeux. Ca s’enerve rapidement et certains se foutent des gnons, galvanisées par plusieurs heures de slogans violents.

    C’est à ce moment là que je commence à voir les chariots fendant la foule au son des beuglements des conducteurs. J’hausse un sourcil, parce qu’au milieu de tous ce chaos, ces chariots font preuve d’une démonstration d’ordre surprenante. On imagine mal les organisateurs de cette manifestation penser à un service médical en cas de soucis. C’est sûr qu’ils auront du boulot, mais quitte à opérer, ils sont sacrément à la bourre. Ils devraient être en première ligne. SI ça dégènère à l’avant, ils vont mettre un temps fou à arriver sur place, sans compter les potentiels mouvements de foule dans le sens inverse qui vont bien les emmerder. Si mon ouïe aiguisé peut percevoir le tintement du verre, c’en est rien choquant. Il faut bien que les médecins soient équipés. Par contre, niveau visuel, on peut dire que le conducteur, s’il est médecin, a probablement changer de voie récemment. Comme quoi, avec un peu de volonté, on peut traverser la rue et trouver un métier honorable.

    Il serait regrettable que ces chariots soient endommagés, voire même piller. En l’absence de cibles de choix, je me dirige vers eux, comptant intervenir s’il y a du grabuge. Hélas, il y a des cons qui ne sont pas de cet avis et je dois jouer doublement des coudes jusqu’à buter contre un grand type, façon armoire de grand-mère, qui l’est particulièrement, buté.

    -Excusez moi monsieur, auriez vous la sympathie de vouloir me laisser le passage, si ça ne vous dérange pas, en toute amitié ?
    -On ne passe pas.

    Il m’emmerde. Je lui assène un coup de poing dans le bide qui le fait se recroqueviller avant de lui cogner la tête et le mettre dans les vapes. Je le porte alors sur mon épaule et je reprends ma marche vers les chariots en beuglant.

    -MEDECIN ! MEDECIN ! VITE ! J’AI BESOIN D’AIDE !

    On me laisse globalement le passage.


    Spoiler:
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  • 11.09.24 17:18

    Pardon, excusez-moi, j’aimerais passer…

    Les deux hommes – des shoumeïens, certainement – qui la bloquaient la gratifièrent d’un regard méprisant tandis que la blonde tentait toujours de se frayer un chemin parmi la foule. Ses maigres progrès pour atteindre les alentours de la mairie s’étaient vite trouvés ralentis par l’arrivée de Vorès de Cypres. Puisqu’elle n’avait plus vraiment le choix, et qu’on l’invitait vivement à se taire pour écouter, Perrine s’était arrêtée, et derrière ses lunettes, son regard avait cherché l’homme dont le nom courait à présent sur toutes les lèvres.

    HIER VOUS AVEZ PERDU VOTRE PAYS, HIER, VOUS AVEZ PERDU VOS FAMILLES, VOS TERRES, VOTRE HISTOIRE ! AUJOURD’HUI, ON VEUT VOUS RETIRER VOTRE DIGNITÉ ? JE DIS QU’IL EN EST HORS DE QUESTION.”

    Oh il ne manquait plus que ça. Elle aurait aimé pouvoir se faufiler comme une guêpe parmi les manifestants et s’éloigner de la foule au plus vite, avant que tout ça ne dégénère. Autour d’elle, on se mettait à clamer avec ferveur, en soutien au vieillard.—je sens un coude s’enfoncer dans mon bras, puis derrière moi, quelqu’un se met à me bousculer pour avancer et à en juger par les relents d’alcool qui viennent titiller mes narines, le bougre est déjà ivre. C’est donc à ça que ressemble la fameuse dignité shoumeïenne. Il se met alors à hurler dans mes oreilles, “ON TIENDRA DEBOUT ET FIERS FACE À L'OPPRESSION !” et à cet instant, je me permets franchement d’en douter. Fier, peut-être – les cons l’étaient toujours – mais debout rien n’était moins sûr à en juger par son équilibre précaire et ses genoux déjà prêts à capituler. Il est clair que l’ivresse avait ses propres idées sur la résistance. Bref, tout ça pour dire que mon pied a glissé sur les pavés et que c’est moi qui ai fini par terre…

    La foule avait commencé à s’animer, à se faire plus menaçante. Les murmures étaient devenus des cris, et les cris, eux, des bousculades. Perrine avait senti des épaules se presser contre les siennes. Des hommes et des femmes en colère se mettent en marche, prêts à lyncher quiconque se mettrait sur leur chemin. Elle s’était alors senti perdre l’équilibre et sa cheville s'était tordue sous son poids. La seconde suivante, la tête blonde de la bibliothécaire s’était évanouie sous la masse des corps et elle s’était étalée par terre en se râpant les paumes.

    Mes lunettes… Je ne trouve plus mes lunettes…

    Autour d’elle, on ne cessait de clamer et d’avancer en direction des barricades. Sa respiration commençait à s’accélérer, ses poumons réclamant de l’air comme un poisson hors de l’eau. Elle avait senti le lien qui la maintenait connecté à Pierrick s’évaporer, et si elle pouvait encore percevoir la présence de son frère dans son dos, celui-ci restait parfaitement immobile, insensible à ce qui se déroulait présentement. Le sort avait décidé de n’accorder aucun répit à la jeune scientifique et un pied s’écrasa violemment sur ses phalanges. A ce moment, Perrine n’entend plus rien. Pas même ses propres pensées, qui ne la quittent normalement jamais. Son monologue interne est alors noyé par les battements de son sang dans ses oreilles et par la chaleur brûlante qui lui remonte dans la poitrine. Son cœur s'émeute. “Pierrick…” qu’elle bredouille et un genou heurte sa joue. Ses yeux s’emplissent de grosses larmes. Elle aurait voulu ne jamais venir à cette stupide manifestation. Elle aurait voulu disparaître, juste là, s’enterrer et ne plus jamais se relever. Sous son crâne, c’est la tempête. Tout bourdonne dans son esprit ; et autour d’elle aussi, bien qu’elle ne parvient plus vraiment à prendre conscience de ce qu'il se passe autour d'elle. Elle a envie de se relever, de retrouver ses lunettes, mais sa volonté n’est plus qu’un vrombissement qui s’agite, et qui s’agite…

    Sa vision est floue, mais Perrine parvient tout de même à voir à travers ses larmes l’ombre gigantesque qui se forme au-dessus d’elle. Une ombre qu'elle reconnaît, et la chose la soulage, la rassure. Des contours, à la suggestion d’une abominable silhouette défiant toutes les lois de l’anatomie, se dessinent en contre-jour. Ça ressemble à un homme, mais ça n’en est pas vraiment un. Et ça grouille, ça grouille : dans tous les sens. La seconde suivante, des essaims d’insectes s’éparpillent partout dans la foule de manifestants et filent dans toutes les directions : même vers Vorès de Cypres, en tête de peloton. On entend le claquement significatif d’une main qui s’écrase dans un cou pour écraser une guêpe énorme. Elles sont noires, épaisses, mauvaises. (Un second claquement retentit, suivi d’un troisième.) Très vite, on en voit filer partout comme des balles, au-dessus des têtes des manifestants. L’une d’elles se faufile dans la gorge de Vorès qui continue de beugler son indignation.

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  • 11.09.24 19:56
    Tout avait bien démarré pour Xera, elle avait eu quelques acheteurs, étonnés par les prix attractifs qu'elle pratiquait. La raison était assez simple, zéro intermédiaire, c’était de la vente directe et l’herboriste de Nareim savait adapter ses prix. Elle aurait proposé des prix plus élevés si elle avait eu affaire à des marchands ou à des bourgeois du centre-ville.

    La demi-fae ne remarqua pas de suite l’accumulation de manifestant autour de sa zone, elle venait de soulager un début de migraine d’une femme d’âge mûr en lui appliquant un baume sur les tempes à base de menthe poivré quand elle finit par sentir les ondes d’hostilités à son égard. Un frisson lui parcourt l’échine alors qu’elle porte désormais attention à son proche environnement et constate la nasse de manifestants qui l’entoure désormais.  

    Xera commence à ressentir une montée d’agoraphobie l’envahir, si la foule autour d’elle n’était pas si dense, elle aurait pu révéler ses ailes et s’extirper de ce piège étouffant par la voie des airs. Les civils autour d’elle étaient loin d’imaginer la lutte interne qui faisait rage au fond d'elle. Face à la peur et au danger, il existe dans la nature que deux réponses, la fuite ou l'attaque. Elle ne pouvait pas fuir et par chance pour les manifestants elle n’était pas un animal sauvage, mais depuis sa rencontre avec Sublime, une fraction infime de son être désirait ardemment faire la démonstration de son pouvoir, de sa force, de sa rage. La fidèle de l’esprit Sylvestre résista à la tentation de faire s’ouvrir le sol sous les pieds de ses agresseurs et opta pour une autre approche. Elle diffuse autour d'elle un message télépathique tout en se concentrant sur les émotions des meneurs les plus proches afin de tenter de calmer leur colère.

    - je soigne gratuitement aujourd’hui et en soutien à la cause mes remèdes sont à prix libre, vous donnez ce que vous pouvez.

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  • 11.09.24 20:04
     
    Les Bougeoirs
    Avec plein de monde

    Athénaïs écouta avec attention le rapport du Directeur de la Sécurité Intérieure du SCAR. Elle pencha la tête sur le côté, pensive :

    ”Directeur Ivanov. Informez les Effraies. Trouvez-moi ces bombes. Désamorcez-les. Trouvez les responsables. Commissaire Lightborn, nous sommes d’accord. Donnez l’ordre à vos hommes encore disponibles de ralentir la manifestation dans l’ordre et la discipline. Si nous déplaçons nos dispositifs de sécurité, nous risquons de ne pas pouvoir gérer l’emballement général et nos hommes ne pourront pas s’adapter à temps. Quant aux agents du SCAR, divisez leurs forces en petits groupes. Surveillez les alentours depuis les toits autour de la mairie et traquez tout groupe susceptible de s’inviter pour perturber la manifestation.”

    Alors qu’elle s’apprêtait à prévenir ses troupes de l’évolution de la situation, elle fut interrompue par l’arrivée impromptue du caporal Douce. La soldate au visage constellé de taches de rousseur lui annonça l’arrivée d’un certain ambassadeur reikois. Par toutes les étoiles, les vautours étaient de sortie ! Agacée, elle se tourna vers le Directeur et le Commissaire Lightborn :

    ”Messieurs. Nous restons en contact télépathique. Je vais m’occuper de cet … ambassadeur.”

    Elle activa sa télépathie et informa Léonora et ses équipes de la situation. La priorité était de trouver ces bombes et de les désamorcer. L’urgence de la situation requérait un sang-froid à toute épreuve, mais la générale savait qu’elle pouvait faire confiance à sa lieutenante et à ses troupes. Les Effraies allaient pouvoir se montrer utiles si elles parvenaient à trouver un moyen de repérer ces bombes et le SCAR devrait être capable d’utiliser les talents de ses pisteurs pour repérer d’éventuels agitateurs. En revanche, si des bombes invisibles pouvaient être posées sur le chemin de la manifestation, route assez large et dégagée, alors il était probable qu’il y en ait à la mairie. La jeune femme activa son bouclier magique. Mieux valait ne prendre aucun risque et avec un peu de chance, elle parviendrait à trouver l’un de ces pièges en observant les fluctuations autour de son enchantement. La magie réagissant à la magie, le simple fait d’utiliser un sortilège actif autour d’un piège magique devrait suffire à en déceler la présence. La question de comment les désamorcer restait cependant entière …

    Béguine vint se caler à la suite d’Athénaïs et du caporal Douce. Les trois femmes, l’oeil aux aguets, arrivèrent bien vite dans le hall de la mairie, où les Brisemurailles faisaient rempart contre l’ambassadeur reikois.

    ”Soldats. Terminez de sécuriser le périmètre et le parvis de la mairie. Je m’occupe de monsieur l’ambassadeur. Béguine, Douce, prenez ceux qui tâtent un peu à la magie. Fouillez chaque pièce de la mairie. Je veux savoir si nous n’avons pas été infiltrés et si des bombes n’y sont pas placées. Rompez.”

    Les deux soldates saluèrent leur générale et prirent avec elles une dizaine d’hommes pour quadriller la mairie. Avec un peu de chance, les pièges seraient faciles à détecter … Quant à la générale, elle conserva son bouclier magique actif autour d’elle, afin de découvrir d’éventuelles surprises. Elle s’adressa alors à l’ambassadeur reikois d’un ton qui ne trahissait aucune chaleur.

    ”Votre Excellence, je suis ravie de vous savoir en bonne santé. Cependant, je pense que vous serez plus à votre aise dans vos quartiers, à l’ambassade. Je vous prierai de bien vouloir quitter cette mairie avant l’arrivée de la manifestation. Je peux vous faire escorter par deux de mes hommes si besoin.”
     
    Son ton resta froid. Le Reike n'avait pas à se mêler des affaires de la République et Athénaïs n'allait pas tolérer la présence d'un ambassadeur dans ce qui pouvait être le point le plus chaud de Courage dans les prochaines minutes. Il fallait absolument qu'il débarrasse le plancher avant que les choses ne deviennent compliquées à gérer et qu'il devienne une cible.

    Spoiler:
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    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 3 Signat12

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  • 11.09.24 21:04
     
    La colère des Bougeoirs
    Feat. Les bougeoirs

    Les discussions allaient bon train en milieu de cortège. Quand est-ce que la procession allait débuter ? Est-ce que les dieux entendraient les prières de leurs fidèles pour venir à la rescousse des réfugiés ? Est-ce que quelqu’un avait déjà vu une galinette cendrée ? Tant de questions que les badauds se posaient en attendant de pouvoir enfin bouger, et peut être échapper à cette sensation d’étouffement et de chaos ambiant ! C’est dire qu’on ne s’entendait presque plus penser dans le brouhaha qu’était ce rassemblement, et nombreuses étaient les sources de la cacophonie générale.

    Parmi elles, un cercle de manifestants qui criaient, gesticulaient, brandissaient de maigres sommes d’argent, leur attention focalisée sur un seul point central : Jamby, aux prises avec un chien des rues. Le canidé, un molosse patibulaire et couvert de crasse, avait reniflé le jambon du Nain, ou peut être avait-il été attiré par les flatulences, et avait profité du couvert de la foule pour croquer dans le gros morceau de charcuterie, plantant ses crocs jusqu’à l’os ! Les deux lutteurs tiraient de toutes leurs forces, engagés dans un espèce de tir à la corde dont le jambon était la récompense, un spectacle qui avait attiré un petit auditoire de parieurs et d’excités.

    L’ermite ventripotent pestait, insultait, lançait des glaviotes noirâtres sur son adversaire. Le molosse grognait, donnait des à-coups, et dardait un regard noir sur le petit être qui lui faisait face. Autour d’eux, les gens hurlaient des encouragements pour leur compétiteur favori, et lançaient des détritus ou de la nourriture sur l’adversaire. Une excitation qui rameutait de plus en plus de personne, attirés par la violence et désireux de prendre part à cette action, tel des lucioles attirés par une flamme grandissante.

    Soudain, suite à un à-coup de la part de Jamby, le jambon se déchira en deux, envoyant les duellistes rouler-bouler dans la foule. Le Nain s’écrasa dans les jambes des badauds, renversant plus d’une personne, sous les protestations et les cris de victoires. Personne ne se pressa pour l’aider à se relever, et déjà la foule de parieurs s’agitait, les vainqueurs exultant, les perdants s’énervant, certains s’échauffaient même, menaçant d’en venir aux mains, leur seule réponse face à leur propre jugement médiocre ! L’ermite ventripotent, quand à lui, croquait dans sa moitié de jambon, cherchant du regard le molosse qui avait disparu dans le chaos de la manifestation. Saleté de clebs ! La bestiole avait bien joué son coup, et elle n’était sûrement pas la seule à manœuvrer sous le couvert de l’immense rassemblement !

    Une odeur bizarre vint titiller les narines du petit être. Pas ses propres flatulences, ni les senteurs de pieds ou de sueur séchée des manifestants. Ça sentait … le feu, dans du verre ? Cherchant la source de cette fragrance dangereuse, Jamby parvient à repérer les attelages bâchés qui peinaient à progresser parmi les badauds. Du matériel médical, comme le laissait suggérer la symbolique des bâches ? Non, même un excentrique tel que l’ermite ventripotent faisait marcher son cerveau de temps en temps : quelque chose ne tournait pas rond avec ces attelages !

    Tout en slalomant entre les jambes des passants, le Nain réfléchissait : du grabuge en perspective ? Probablement ! L’occasion pour lui de semer le trouble en République, en plein milieu d’une situation déjà explosive ? Très certainement ! Il devait absolument suivre ces chariots !

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