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  • Mer 11 Sep - 22:09
    Nous voilà dans le grand bain, dans une manifestation, j'avoue c'est bien la première fois que je vois et assiste à ce genre de chose. C'est parfaitement étrange et absurde de mon de point de vue de gars de Shoumei mais bon depuis que je me suis installé en République j'en vois des choses qui me paraissent bizarre... et dire que pour eux c'est nous les brebis galeuses, les gens à abattre, quelle belle bande de trous du cul quand même! Parce que bon... Ils sont bien contents de nous trouver pour réparer leur foutue cité de Liberty détruite par des traitres à leur propre Nation mais pour le reste si on pouvait vivre cachés et loin de leurs yeux ils s'e porteraient mieux.

    Cette foule dense et compacte n'est pas engageante surtout quand on est en face et qu'on fait parti d'un tout petit groupe. J'ai confiance en Leo, enfin dans le Lieutenant de Hengebach, c'est mon chef, c'est la meilleure, je peux pas voir les sœurs Noirvitrail... J'ai pas compris d'ailleurs pourquoi la Générale a le droit de trimbaler sa famille avec elle, c'est bizarre quand même, c'est la seule gradée mais ses frangines la suivent partout et même dans les réunion d'Etat Major, des passe droit non?

    Bref nous voila donc au niveau du début du cortège et bien sûr, qui dirige tout ça? Un putain de fantôme venant tout droit de Shoumeï, un connard qui suivant un temps Seagan, ce fou furieux totalement dérangé. Bien sûr ils se sont pas quittés en très bon terme mais ça reste un diviniste et moi... J'ai qu'une envie lui en coller une pour l'accueillir, lui et sa religion de merde. Comment on peut vénérer encore les titans après tout ce qu'ils ont fait. Ils ne savent avec leurs loyaux zélotes que semer trouble et chaos, apporter peste, guerre, massacre. J'aime me battre c'est un fait mais eux sont porteurs de destruction. Et pour le coup il invective la foule et certains déjà ne se sentent plus et nous insultent copieusement. Mais pourquoi j'ai signé pour venir ici?

    A cette réflexion je tourne la tête et je l'observe, à me côtés, petite, fragile mais pourtant forte et intransigeante aussi, une vraie meneuse qui a fait ses preuves. Et merde à la fin... Je vais supporter ces divinistes, ne pas leur cogner sur la gueule pour elle, pas pour la République non, pour elle, pour Leonora car ce sont des ordres.

    Nul besoin de parler beaucoup malgré tout, on se comprend, je suis pas l'aiguille la plus euh... enfin le couteau le plus aiguisé mais quand même. Alors je me contiens et ma voix porte pour soutenir les soldats qui nous entourent, non nous ne répondrons pas aux provocations des manifestants, non nous ne renverrons pas leurs cailloux dans leurs gueules, pas maintenant, pas ici en tout cas.

    Par contre elle fronce les sourcils, reste silencieuse un instant et viennent les ordres, la Générale a parlé. Nous voilà donc avec des nouvelles informations, il y a des pièges placés sur le chemin probablement et il faut à tout prix éviter tout risque de débordement et donc éviter que le vioc passe l'arme à gauche.

    Nous voilà donc contraints de nous montrer vigilant pour éviter tout soucis. Sens aux aguets, je me tiens prêt à intervenir si quoi que ce soit arrive.


    Résumé des actions du lycon:


    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 4 7ffr
    Dragon du Razkaal
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    Kieran Ryven
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  • Jeu 12 Sep - 0:53
    Les toits, c’est pas l’endroit rêvé pour voir toute la ville, pas avec ces foutus immeubles en pierre bleue qui cachent l’horizon comme des murs de prison. Mais pour espionner les rues sans te faire repérer, c’est parfait. Là-haut, je vois que des unités spéciales sont déjà en place avec nous, comme des corbeaux qui guettent la tempête. Et la tempête, elle arrive. D'ailleurs, il faudra songer à synchroniser nos mouvements avec les autres troupes ; le Razkaal tient ses consignes du gouvernement, pas de l'armée directement. Une faille facilement exploitable par les manifestants.

    Mais on va y remédier.  

    La foule se traîne, lentement, bruyante, crachant ses slogans au rythme des tambours, comme un grondement qui monte des tripes. Ils passent la porte nord-ouest, et on sait tous ce qui va suivre. La foule avance lentement, portée par des cris et des instruments qui résonnent dans l’air lourd. Mais, malgré les forces de l’ordre en place, le dispositif de sécurité est encore en retard. La vague approche, et ils ne sont pas prêts à l’affronter. Les ordres descendent en cascade, à travers un réseau de messagers et de cris qui résonnent dans les rues. Quelques Limiers sont postés à divers endroits stratégiques proches des autres troupes, et il ne faudra pas longtemps que d'une bouche à une autre des informations parviennent jusqu'à mes esgourdes.

    Je jette un œil aux rues en contrebas, et je sais déjà que ça va être une longue journée.

    Les pièges magiques, d'abord.  Localiser les pièges, les neutraliser, et trouver qui a pu les installer. Ce n’est pas juste une question de sécurité, c’est aussi une enquête rapide pour savoir qui a décidé de jouer avec le feu. Le parvis de la Mairie : C’est le gros point faible, là où tout peut basculer. Il faudra déployer des hommes, mais pas juste pour faire de la figuration. Il faut qu’ils surveillent chaque foutue fenêtre, chaque coin d’ombre où un tireur ou un saboteur pourrait se planquer. Les scellés magiques sont déjà en place, mais faudra rester méfiant : les gars qui posent des pièges magiques savent généralement comment contourner ce genre de protection.

    Et alors que mon subordonné me fait le topo de l'altercation avec une Drakyn rouge, sanguine, devant une taverne, ma main qui s'agrippe à une rembarde plie doucement le métal qui la froisse comme un torchon. Je remercie mon masque qui cache toute la crispation qui déforme mes traits. Je finis par fixer le Limier.

    « Répétez.
    - Une Drakyn. Une trouble-fête, apparemment. C’est le genre de situation qui pourrait virer au pugilat si on traîne.
    - Des gens sont surplace ?
    - Des OR.
    - Hm.
    - Tout va bien, Prévôt ?
    - Tout va bien. Où sont-ils ?
    - A quelques maisons d'ici. Par là-bas.
    - L'interpellation devrait suffire à la calmer. Prévenez-moi si ça s'envenime. »

    Va falloir que je fasse un crochet à mes responsabilités pour faire un détour, et vérifier si elle va bien ou pas. Vany, s’il te plaît, ne fait pas n’importe quoi. Et alors que j'étais plongé dans ma réflexion, des crépitements électriques me sortent de mes pensées et voilà qui radine une silhouette que je rencontre pour la première fois. Un regard opalescent dans un visage fin et angulaire, une chevelure argentée encadre ses traits, impossible de lui donner un âge précis, tandis qu'il lévite dans les hauteurs de la ville sans avoir aucunement besoin d'ailes. Mon pendentif de foudre s'illumine à sa présence, et sa voix suffit à me dire que nous ne sommes pas en danger. Mieux que ça, on va pouvoir travailler ensemble entre deux corps de cette Nation. Et encore mieux que ça, il a sauté l'un des pièges. Il est donc doué.

    Bien.    

    « On a reçu le même message, on va passer le relais, et envoyer ce qu'il faut pour surveiller les zones. Merci pour votre intervention. Le Razkaal va suivre le mouvement. »

    Mes paupières se plissent à travers le masque.

    « Pour la piste, je m'en charge. »

    Sur un regard entendu, je me sépare de mon subordonné pour me mettre en route, en marchant doucement afin d'éviter de bousiller les tuiles. Croisant les autres collègues, je transmets les instructions, et voilà que nous nous rapprochons de la Mairie. Pour ma part, mes sens sont maintenant aux aguets, traquant la moindre signature olfactive dans les parages pour creuser un début de piste. Pour poser des pièges, il faut être surplace. Sur ma route, il me faudra pas longtemps pour croiser un humain, un grand gaillard d’un mètre quatre-vingt-cinq, taillé comme un roc. Des muscles forgés par le combat et un visage anguleux, comme sculpté à la hache. Des membres du SCAR ? Possible, mais ils sont aussi en mouvement. Je leur fait signe de la main, les Limiers se déployant un peu partout pour signifier notre présence et renforcer la sécurité de la Mairie.  

    Rapidement, je trouve sans mal la position d'un des pièges. L'homme électrique avait raison, il y en a un accroché au mur, entre deux balcons, terrées dans les lierres. Une orbe de feu danse dans ma main. Je me laisse planer jusqu' à l'endroit, fréquenté par des manifestants. Mes omoplates craquent, déployant mes 6 mètres d'envergure d'ailes pour établir un périmètre de sécurité en tonnant d'une voix d'outre tombe de reculer. Je jauge une distance de sécurité avant de balancer le projectile. La boule de feu siffle dans l'air dans un son strident, trace une traînée ardente avant de percuter l'objet dans une collision incandescente, le souffle de l'explosion contenu par mes pouvoirs puis dispersé dans les cieux. Pas de civils essuyant les débris, je retourne à ma traque olfactive, en espérant trouver quelque chose, au mieux, quelqu'un.

    Et lui faire regretter de faire joujou avec des objets qui font boom.  

    Résumé:
    La Chaleureuse Noyeuse
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  • Jeu 12 Sep - 11:11
    La Sirène ne manqua pas de sourire face à l’aveu inavoué de la belle rousse.

    »Oh, je vois ! Mais il y aura moyen de rattraper cet inconfort. » dit-elle avant de poursuivre d’un ton plus bas, juste pour s’adresser à Xera. »Il y aura toujours moyen de se rattraper, une fois toute cette tempête passée, et de découvrir le plein potentiel de cette chambre. »

    À condition que les perturbations actuelles ne viennent pas à cramer toute la cité… Elle ne tenait pas à voir le drame de Liberty déborder sur Courage. Mine de rien, elle l’appréciait bien son environnement aérien du moment. Bien, elle devait rester concentrée pour voir ce que donnerait potentiellement son petit commerce. Dans une atmosphère un peu tendue, où un rien pouvait partir en cacahuète, comme disent si bien les terrestres — c’étaient bien ces mots-là, d’expressions ? Bah, tant pis — elle devait se faire à l’idée de tout perdre et d’avoir des sommes à débourser pour rembourser les chariotes. Au pire, elle les perdait, elle payait, et la vie continuait. Elle était faite de risques, et cela donnait du piquant !

    Elle observa Xera, qui, une fois deux de ses Squalelets à ses côtés, prépara son havre-sac et s’écarta un peu de l’étal à roues de la Sirène, pour proposer ses produits bien à elle. Elle aurait peut-être plus de chance, qui sait, pour les plus prévoyants ? Enfin, si les gens du quartier acceptaient de débourser quelques piècettes. Mais à voir comment les esprits commençaient à s’échauffer un peu plus loin dans le cortège… D’ailleurs, elle se redressa un peu sur la pointe des pieds. Ça se mouvait comme des vagues lointaines. Le cortège semblait se mettre en route, là-bas, à sa tête.

    Un moment, elle ne put s’empêcher de sourciller en voyant la grande diversité des gens présents : des non-républicains humains, des hybrides, des onis, des… C’était un géant à tête de homard qu’elle venait de voir là-bas, qui venait de se retourner ? Elle n’eut pas le temps de s’interroger plus que cela, que la foule présente s’échauffait. Un peu trop à son goût d’ailleurs. Hum… un terrestre trop affamé et qui n’avait pas les moyens d’acheter une petite douceur à son étal avait un peu trop braillé… Cela se répandit comme un incendie de hargne. La colère n’était jamais bonne pour les affaires.

    La masse humaine se rapprochait de plus en plus des chariots et des deux jeunes femmes. Une pression remuante se faisait sentir. Takhys se sentit un peu mal à l’aise. Même Xera présentait des signes de mal-être. Ah tiens, elle soignait déjà quelqu’un ? Cela avait l’air mineur…

    Oui, finalement son idée de chariotes n’était pas une si bonne idée. Puis, une bien étrange vague la pénétra, lui apportant un baume rassérénant. Ça… soulageait l’angoisse qu’elle avait commencé à ressentir. Une Sirène comme elle n’avait pas de problème à vivre à la surface, mais être dans une marée humaine se densifiant lui réduisait de plus en plus toute échappatoire possible. Ce qu’elle ressentait maintenant, et sachant que cela venait de Xera, renforça sa confiance en elle.

    »Oh, si j’avais su, j’aurais apporté plus encore… » dit-elle alors d’un ton fort qu’elle orienta sur un timbre un peu navré. »Je ne pouvais pas imaginer à quel point la République vous imposait de vous serrer la ceinture et d’avoir l’estomac en grogne. C’est honteux et je suis peinée de le découvrir seulement maintenant. »

    Guère évident de trouver les bons mots. Mais elle n’en démordit pas.

    »Pour la peine, tout ce que j’ai, c’est gratuit ! Servez-vous et partagez ! Si j’avais su… j’ai honte de notre nation républicaine quand je vous entends tous… » Puis elle fit mine de pointer l’index vers la tête du cortège. »Regardez, le cortège se met en route. Moi aussi je vais exprimer cette injustice. Ce n’est pas normal que d’honnêtes gens n’aient pas de quoi manger ! »

    Elle s’écarta de ses chariotes et de leurs contenus cuisinés, pour les laisser aux manifestants. Une fois tout ce bordel terminé, elle prendra le temps de réfléchir à tout cela et de voir où trouver les fonds. Puis, elle entendit le message mental de Xera. Ça, c’était une bonne idée.

    *Si jamais vous vous sentez mal, que vous avez besoin de soins, je serai aussi présente dans vos rangs. J’apporterai mon soutien gratuitement au mouvement.*

    Après quoi, elle appela ses Squalelets à être plus attentifs, sans trop s’éloigner d’elle et de Xera, tout en se mêlant à la foule, pour être en mesure d’intervenir rapidement en cas d’intentions belliqueuses à leur encontre.

    Résumé:
    Noble de La République
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  • Jeu 12 Sep - 11:44
    Sa prestation se passait remarquablement bien. La Perfectionniste s’était complètement détendue en voyant les manifestants s’amasser autour d’eux, galvanisés par son conte populaire que la plupart connaissaient depuis leur enfance – une commémoration juvénile plus que bienvenue dans ce contexte périlleux. Lorsqu’elle s’inclina devant son public improvisé après un final acrobatique et flamboyant, elle fut accueillie par une pluie d’applaudissements joyeux dont elle se délecta en fermant les yeux dans sa position courbée. La reconnaissance de son auditoire se suspendit néanmoins trop rapidement. Elle ouvrit les yeux et se redressa de manière à comprendre le silence et les murmures qui avaient remplacé la joviale effervescence dont elle était la cause, et comprit vite le sujet de ce revirement lorsqu’elle aperçut Vorès de Cyprès, débout sur son escabeau, haranguant la foule avec ferveur et détermination.

    Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu’elle reconnut la vedette militaire de Shoumeï grâce aux exclamations des immigrés autour d’elle. Même si elle ne l’avait jamais rencontré, elle se tenait souvent au courant de sa nation-sœur préférée, et ce de manière beaucoup plus régulière depuis la guerre contre Kazgoth. L’ange avait donc entendu parler des prouesses guerrières du paladin. Celui-ci lui parut à la fois brillant et terriblement sombre : la colère sourde qui brûlait en lui résonnait maintenant dans le cœur des shoumeïens expatriés qui n’attendaient qu’une étincelle pour s’enflammer à leur tour. Ce retour à la réalité fut très rude. Vorès lui rappelait soudainement qu’elle se trouvait bien dans une poudrière prête à exploser, et qu’il suffisait d’un claquement de doigts pour qu’elle se transforme en un immense cimetière à ciel ouvert. La magicienne considéra les gens autour d’elle tandis qu’elle suivait le mouvement inauguré par le Shoumeïen ; beaucoup étaient venus avec leurs familles ; enfants, parents, vieux ; personne ne serait épargné si une émeute explosait en plein milieu. Les sueurs froides l’assaillirent de nouveau avec violence.

    Une dizaine de rangs derrière Vorès de Cypres, elle se trouvait maintenant au niveau des premières barricades érigées par les casques bleus. Les manifestants, confiants et provocateurs après le discours de leur symbole, invectivaient injustement les officiers venus s’assurer que la manifestation se déroulait sans encombre. Elle entendit cependant des réponses qui ne lui plurent pas non plus ; l’un d’entre eux rassurait ses co-équipiers quant à leur destin tragique tout en leur promettant des représailles futures une fois tout rentré dans l’ordre. Lorsqu’elle eut passé la barrière, elle accéléra le pas pour se rapprocher encore plus de l’avant du cortège puis se retourna vers le gros de la foule mécontente, marchant à reculons pour garder le mouvement :

    – Peuples amis, pourquoi s’abaisser à insulter nos frères ? N’avez-vous pas entendu ce que notre illustre Compagnon vient de nous dire ? DIGNITÉ ET FIERTÉ ! Ne confondez pas ces vertus avec l’ARROGANCE ET LA DISCORDE ! Vous valez mieux que ceux qui vous oppressent ! MONTREZ LEUR QU’ILS SE TROMPENT ! MONTREZ LEUR QUE CE SONT EUX QUI ONT BESOIN DE VOUS, ET NON L’INVERSE !

    Elle fit une légère pause afin de capter le regard de ceux qui l’entouraient, comme elle l’avait fait plus tôt, affichant l’attitude la plus droite et la plus confiante qu’elle était capable de leur offrir grâce à sa longue expérience de la scène et de l’enseignement. La Pléiade vit au passage qu’une partie du groupe d’officiers désagréables étaient partis dans les ruelles adjacentes – bon débarras – ce qui l’interrogea : pour quelle raison quittaient-ils leur poste ? Des cris résonnaient un peu partout sans qu’elle puisse en déterminer la source.

    – Mais cela ne peut se faire dans la violence. Vous perdrez en entrant dans le cycle de haine des extrémistes, parce que cela leur servira d’excuse pour continuer ! D’autant plus que ces soldats se contentent d’exécuter les ordres d’élites politiques parfois corrompues, eux n’y sont pour rien, tout comme vous ! Concentrons-nous sur cette action qui en vaut largement la peine UNIQUEMENT SI NOUS RESTONS PACIFIQUES !

    Toujours inspirée par les sermons publics, la Pléiade s’apprêtait à enchaîner sur le troisième point de son laïus lorsqu’elle aperçut une forme étrange dans le ciel. Sa position à reculons lui permettait d’avoir une bonne vision sur la suite du cortège et elle constata la formation d’un nuage menaçant dont le bourdonnement sourd et la cohérence interne ne présageaient rien de bon.

    Certains insectes qui le constituaient s’élancèrent soudainement vers la foule, visant l’avant du cortège et tout particulièrement le militaire shoumeïen. Voulant protéger le plus de personnes possibles, la républicaine concentra sa magie de lumière afin de créer un bouclier au-dessus des manifestants dans l'espoir de faire ricocher les insectes sur sa barrière lumineuse. Elle avait de bonnes chances que cela fonctionne – vu la taille et la vitesse des guêpes –, mais elle savait également que la portée de l’enchantement ne suffirait pas à protéger tout le monde. Horreur !

    Elle invectiva les manifestants autour d’elle pour qu’ils restent à l'abri de son maigre rempart le temps qu’elle trouve une solution. S’envoler l’exposait trop ; utiliser la magie de feu n'était pas non plus envisageable car elle risquait de blesser les participants de la marche. La panique montait doucement en elle et dans les rangs : aucune solution ne lui paraissait valable et les bestioles continuaient d’attaquer brutalement les citoyens qui se mettaient à hurler et à s’agiter. Pire, elle savait que ce genre de comportement énerverait encore plus les guêpes déjà furieuses. Un mouvement de foule était imminent ; peut-être que des gens se faisaient déjà piétiner… Activant de nouveau son amplificateur de voix, elle ne trouva rien de mieux que de hurler :

    – STOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP !

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    Message n°2
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  • Jeu 12 Sep - 14:46
    Enfin, les négociateurs étaient arrivés dans le bureau de la Mairie. Arès ne savait pas vraiment ce qu’il comptait négocier, car lui-même ne savait pas encore ce qu’il voulait, si ce n’était empêché le maximum d’étrangers de fouler le sol de Courage de leur pied, même pour un simple passage. Mais, si c’était une concession à faire pour qu’ils aillent dans une autre ville, il pouvait certainement bien faire un effort, ou pas.
    « Oui oui. Bonjour, enchanté, tout ce qu’il y a à dire avec ces formules de politesse inutile. » Répondit le Maire, d’une voix forte et d’un ton hautin, montrant bien l’importance qu’occupent ses interlocuteurs à ses yeux, c’est-à-dire, quasiment aucune. Il semblait prendre la situation à la légère, et pourquoi ? Parce que son égo lui disait bien que les mesures prises durant cette première année à la tête de la ville suffiraient à garantir la sécurité de ses habitants, ou du moins, sa propre sécurité à lui.

    Il laissa la Sénatrice parler en premier, il la laissa exposer ses idées, aussi bonnes pouvait-elles être. Seulement, comme l’avait dit le doyen de la communauté shoumeïenne, les laisser débarquer ne suffirait simplement pas à calmer la colère des habitants de Courage qui étaient en train de manifester dans la rue. Alors, pourquoi accepterait-il de les laisser passer ? Il se tourna vers Hélénaïs, avec un léger sourire provocateur affiché sur le visage -même si elle ne le voyait pas- et, il formula sa réponse, de la manière la plus claire possible. Il ne voulait pas trop compliquer les choses non plus et surtout, il voulait éviter que le gouvernement lui mette inutilement des bâtons dans les roues, même si c’était déjà mal parti.
    « Non. » Fit-il, toujours avec son ton sec et hautin.

    Puis, il se tourna une nouvelle fois, jaugea ses trois interlocuteurs négociateurs du regard et, continua sur sa lancée.
    « Il est catégoriquement hors de question que le l’Obseedra débarque à Courage, même si c’est pour éparpiller ses occupants entre Liberty ET Justice seulement. Apparemment, ils seraient porteurs de maladie. Est-ce vrai ? Si tel est le cas, je ne peux simplement pas me permettre de les laisser accoster en ville. Imaginez la catastrophe provoquée par vos maladies de pouilleux shoumeïens. Non, je regrette, ils ne poseront pas un pied en Courage. Du moins, tant que je ne serai pas certain qu’ils soient tous en bonne santé. » Expliqua-t-il, même si, santé ou pas, il n’avait pas l’intention de les laisser débarquer.

    « La seule chose que je suis aujourd’hui en mesure de vous proposer, c’est de fournir le nécessaire, j’entends par là les vivres ainsi que des navires d’escortes, pour raccompagner l’Obseedra III en Shoumeï, ou même sur les îles paradisiaques, si vous tenez tant à venir en République. A la grande limite, je peux vous accorder quelques médecins, je suis sûr qu’il doit bien y en avoir un ou deux prêt à monter à bord d’un Navire tel que celui-ci. » Ajouta-t-il, toujours en maintenant son petit sourire sur son visage. Pour lui, les négociations étaient totalement inutiles. Il avait son plan en tête et, ne comptait pas spécialement en dévier.

    Il se tourna cette fois-ci vers Hélénaïs.
    « Je suis sûr que le Gouvernement serait prêt à nous aider, non ? Après tout, la reconstruction de la capitale est bientôt achevée. Sauf si le trou causé par les dégâts dans le budget est trop… conséquent ? Enfin, comment pourriez vous le savoir, vous n'êtes qu'une simple ambassadrice. » Déclara Arès.

    Résumé:
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  • Jeu 12 Sep - 16:14
    Les esprits s'échauffaient, la tension grimpait petit à petit et les chants populaires se faisaient désormais entendre. Camouflé au cœur d'une foule qui semblait enfler d'elle même, Bigorneau laissa un vilain sourire décorer sa trogne puis préleva d'une poche intérieure de sa veste la petite boite ornée d'un kraken doré avec laquelle il se trimballait en toute occasion. D'une pression sur le côté du contenant, il fit claquer le ressort maintenant le couvercle en place pour révéler la poudre verdâtre -et un poil trop lumineuse pour ne pas être inquiétante- qui s'y trouvait. Sans enthousiasme particulier, le vieux loup de mer extirpa une dague d'un étui de cuir placé sur son torse et chopa une belle portion de Verte, qu'il vint ensuite se fourrer en pleine truffe dans un reniflement sonore. Un excédent luisant commença à perler depuis ses narines et après après juré à bas volume, l'Amiral récolta le résidu au doigt puis plaqua son index droit dans ses gencives afin de bien en maculer les rebords.

    "Amiral, voyons. Vous n'préférez pas garder l'esprit clair ?"

    Adressant à la Méduse moqueuse un regard en biais, le pirate ne répondit pas immédiatement car un violent pic d'adrénaline le prit à l'échine. Le coup de jus lui donna l'impression que ses yeux allaient s'enfuir de son crâne en faisant sauter ses paupières et, pris d'un spasme, l'Amiral secoua vivement la tête avant de finalement balancer :

    "C'est justement grâce à ça que j'garde la caboche à l'endroit. Ouvrez l'œil au lieu d'jaqueter, m'dame Marjorie."

    D'un geste sec, le cap'taine de la Ginette referma sa boîte à malices pour la recoller d'où elle venait. S'époussetant ensuite les paluches en les tapotant l'une contre l'autre, il continua à sonder la zone d'un œil alerte tandis que ses femmes de main faisaient de même sans rencontrer un intégral succès. De loin, Bigorneau entendait tout de même des éclats de voix de plus en plus endiablés et en tirait la satisfaction de se dire que ses gars y étaient probablement pour quelque chose; d'une façon ou d'une autre. Se penchant vers l'une de ses compagnes de filouterie, l'Amiral infiltré marmonna dans sa barbe :

    "Le feu commence à prendre. Dites à nos gars d'y aller pleines voiles. 'Faut que les provocations se fassent plus remarquables au fur et à mesure."

    La demoiselle opina du chef en adressant une douce risette à Bigorneau puis s'écarta prestement de lui pour venir s'adresser furtivement à un malfrat posté un peu plus loin dans le cortège. Une fois averti, le triton sommairement déguisé tira sur son chapeau et bifurqua dans la foule à la recherche d'autres camarades à prévenir. De fil en aiguille, il ne fallut qu'une poignée de minutes pour que des engueulades se fassent plus nombreuses et que les chants populaires se multiplient. Se demandant si Doudou était parvenu à contacter la Vipère -et s'il n'y avait pas laissé ses moustaches- tout autant qu'il s'interrogeait sur les accomplissements du cruel Eustache, Bigorneau comptait pour l'heure sur le potentiel destructeur de ses plus iconiques canailles.

    Il avait un plan le vieux bougre, mais tout commençait par amorcer un foutoir monstrueux.

    Tiré à ses pensées par un hennissement bruyant, l'Elémentaire tourna la tête pour apercevoir un bien atypique convoi. Un apothicaire, visiblement pressé comme pas deux, avait manqué d'écraser le pied de l'Amiral par inattention et c'était d'un geste vif que Bigorneau s'était retiré de la trajectoire des chevaux. En temps normal, un tel affront envers sa personne aurait été puni par une exemplaire sanction mais puisque le Fléau des Océans privilégiait la discrétion pour l'instant, il n'en fit rien et se comporta comme tout badaud local, ce avec un calme et un stoïcisme qui ne lui ressemblaient pas le moins du monde. D'un claquement de doigt, l'Amiral attira l'attention d'un bonhomme à tête de murène qui fricotait avec une autre pirate non loin de lui, puis il lança :

    "Toi. Tu suis ce convoi, tu surveilles."

    "Aye Aye, Amiral."


    L'hybride à cou de serpent se volatilisa à son tour, ne râlant qu'à peine à l'idée de s'être fait priver de drague par son supérieur. Bigorneau suivit distraitement ce dernier des yeux mais se vit ensuite accaparé par une bagarre qui venait d'éclater à quelques mètres de là. Voyant quelques gaillards qui jouaient des coudes et qui s'administraient des marrons à la volée, Bigorneau se félicita intérieurement en constatant que c'était l'une de ses recrues qui avait vraisemblablement initié la baston. Un peu trop audacieux en vue de la jeunesse de la manifestation, mais bel effort et belle implication au demeurant.

    L'Amiral, lui; ne se faisait toujours pas remarquer.

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  • Jeu 12 Sep - 18:57
    Les Officiers Républicains sont comme des rats, quand on en voit un, la famille n’est jamais très loin et rapplique au premier couinement de peur. J’en avais un devant moi, contre qui j’avais une furieuse envie de me défouler pour les conneries de l’autre imbécile qui tient l’auberge mais en un rien de temps, les voilà quatre, dont trois qui se sont ramenés pour sauver les miches du petit frère de la troupe.

    Je redresse doucement la tête et pose mon regard sur les nouveaux venus. Celui qui semble être la tête pensante de l’équipe finit par m’adresser la parole. D’abord relativement aimable, la menace tombe vite alors que des ombres s’approchent dangereusement de ma personne. Je serre la mâchoire et les poings quelques secondes quand la raison finit par prendre le dessus et me pousse à lever les mains.

    - J’ai compris, mes biens attendront que le chaos de la manifestation se termine.

    Je soupire, puis remets délicatement en place le col de l’uniforme de l’officier devant moi, avant de lui tapoter la tête, de le retourner, et de lui donner une tape sur la fesse gauche pour qu’il rejoigne sa troupe.

    - Aller… Retourne voir maman.

    Je pouffe doucement. Si j'en prends une, elle sera mérité, mais je trouve toujours aussi drôle de les voir débarquer en meute pour un seul individu. Je relève les bras une nouvelle fois en signe d'abandon et m'avance doucement, sans mouvement brusque. J'ai déjà fait assez l'idiote pour la journée, il est temps de me calmer et d'arrêter les conneries.

    - J’ai compris le message, officier. Je rejoins la foule comme un petit mouton et je ne ferai plus de vagues.

    Une chose est sûre, à la première seconde où tout ça se termine, l’aubergiste va entendre parler de moi. Et il n’y aura pas de 'gentil officier' pour lui sauver les miches cette fois, à ce chien de tenancier. Je râle tout de même en passant à côté des trois singes en uniforme, avant de me diriger tranquillement vers la tête du cortège. Saluant une dernière fois les officiers de la République.

    - Bon Courage, officiers.

    Donnant des coups de coude et poussant pour me frayer un chemin et une place au milieu de cette foule que je traverse à contre-sens, je commence déjà à regretter de ne pas avoir choisi l’option de me faire mettre au trou par l'OR. La population est galvanisée par la colère, tandis que d’autres n’ont visiblement qu’une envie : en venir aux mains. Qu’il y ait une raison légitime ou non, je n’ai pas très envie de me retrouver au milieu de ça quand tout explosera.

    La foule est dense, trop à mon goût, et je finis par me sentir étouffé dans cette masse hétéroclite de gens, sans compter la ribambelle d'insectes volants qui s'est soudainement invitée à la fête, me faisant lâcher un grognement mêlant dégoût et agacement.

    Les chassant au mieux, je manque de peu de tomber sur une petite blonde allongée au sol, qui semble inconsciente ou du moins perdue, et visiblement pas en très bonne forme. Elle a de la chance que j’aie tout de même un bon équilibre, sinon la pauvre se serait retrouvée sous tout mon poids

    Je tends une main et la pose doucement sur son épaule, repoussant de la seconde les gens qui se bousculent et nous bouscule autour de nous.

    - je vais t’aider…

    Ma seconde se glissera doucement sous ses jambes, tandis que la première viendra entourer sa taille et que je finisse par la soulever précautionneusement. Donnant des coup de queue à quiconque ne percute pas qu’il faut me laisser passer malgré le haussement de voix.

    - BOUGEZ DE LÀ ! LAISSEZ PASSER !

    Je me rends soudainement compte à quel point les humains sont légers ; j’ai vraiment l’impression de soulever une pile de livres tellement elle ne pèse rien dans mes bras.

    Je continue de traverser la foule jusqu’à trouver un coin plus spacieux pour la déposer, afin qu’elle puisse respirer et être à l’abri. Je m’éloignerai petit à petit sur le côté du cortège pour me rapprocher d’une ruelle plus calme, où je l’assoirai contre un mur, utilisant mon corps comme barrage contre la foule autour.

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  • Jeu 12 Sep - 20:31
    La Colére des Bougeoirs
    Le Démon chez les Bougeoirs


    Baalthazar comme il se faisait parfois appeler, se tenait toujours au centre de la foule, son regard acéré parcourant les manifestants agités. La masse humaine, compacte et bruyante, stagnait encore, incapable de se mettre en marche. L’angoisse de l’attente se mêlait aux effluves suffocants de la sueur et de la crasse, et pourtant, pour lui, tout cela était une couverture parfaite. Le garde préférait toujours observer, dissimulé dans les ombres, et ce jour ne faisait pas exception. Son manteau noir le fondait dans la marée humaine, tout comme sa nature sournoise.

    Ses yeux perçants captèrent soudain un mouvement qui lui parut curieux. Trois chariots bâchés avançaient péniblement, leur passage facilité par les tintements réguliers des clochettes. Des croix bleues de médecine ornaient les véhicules, mais quelque chose attira immédiatement l’attention du démon. Le conducteur du premier chariot, Alban, avait un visage dur, trop tendu pour un simple infirmier. Quelque chose n’allait pas. Il pouvait sentir la tension dans l’air, et sa curiosité, toujours aussi insatiable, s’éveilla.

    Discrètement, il se glissa entre les manifestants, se rapprochant des chariots avec une agilité presque surnaturelle. Ses pas étaient lents, mesurés, chacun calculé pour ne pas attirer l’attention. Il était dans son élément ici, un prédateur silencieux parmi une foule de proies aveuglées par la colère et la frustration. Tandis qu’il se fondait dans la foule, son regard restait rivé sur le deuxième chariot, celui qui semblait abriter quelque chose d’étrange, quelque chose de dangereux.

    Maître de la magie élémentaire d’ombre, le démon laissa son pouvoir s’insinuer doucement au soul autour de lui, là où aucun regard pouvait se poser. Des volutes d’ombres dansèrent à la périphérie de son être, invisibles aux yeux des autres, mais palpables pour lui. Il les guida avec une précision calculée, les envoyant s’enrouler autour de la roue arrière droite du chariot du milieu.

    En silence, l’ombre s’infiltra dans le bois de la roue, serpentant à travers les fibres, affaiblissant lentement la structure. Bélial sourit, un sourire discret mais empreint de malice. Avec une simple pensée, il augmenta la pression, et d’un coup sec, la roue se sectionna en deux. Le craquement fut étouffé par le tumulte ambiant, mais Bélial sentit l’onde de choc à travers ses ombres. Il se redressa légèrement, son regard perçant observant le chariot.

    Un murmure amusé échappa à ses lèvres. Il n’avait pas besoin de connaître le contenu du chariot pour savoir qu’il venait de semer la discorde, et pour lui, c’était déjà un jeu captivant.

    Résumé:


    CENDRES


     

    Bélial

    Là où je passe, je laisse naître le chaos sur mon sillage.

    La Veuve Noire
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    Leonora de Hengebach
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  • Jeu 12 Sep - 22:36
    Léonora regardait Vorès avec une certaine nostalgie mêlée d'admiration. Cet homme, autrefois puissant et respecté, se tenait désormais devant elle, marqué par le poids des années et des événements. Son visage, autrefois fier et imposant, portait les traces du temps, mais son regard, bien que fatigué, malgré ses cheveux blanchis et son corps affaibli, gardait la stature d'un homme qui avait connu la gloire, le combat et l'honneur. En montant sur cet escabeau en bois, il semblait pourtant bien loin de Paladin redouté qu'il avait été autrefois. Cependant, aux yeux de Léonora, et probablement de beaucoup de Shoumeïens, il représentait toujours un symbole de force. Aujourd'hui, il ne commandait plus, ne portait plus l'armure de paladin, mais il restait dans la mémoire des siens un monument de dignité. Et alors qu’il se tenait là, devant Léonora, elle se demanda ce qu’il avait en tête, ce qu’il pouvait encore offrir à ce peuple.

    il avait inspiré toute une génération de jeunes gens Tous rêvaient de porter l’épée et l’armure, de défendre la patrie avec la bravoure et la droiture qu’incarnait Vorès. Il n'était pas seulement un officier à leurs yeux, mais une légende vivante. Ils passaient des heures à jouer avec des bâtons, s’imaginant sur les champs de bataille, protégés par l’aura de l’invincible Vorès. Chacun d’eux se rêvait un jour à la tête d’une légion, un bouclier à la main, guidé par l’idéal de justice que cet homme symbolisait. Même Léonora, bien que ses frères se moquaient parfois d’elle, partageait ce désir ardent. Vorès représentait plus qu’un modèle de guerrier. Il incarnait les valeurs d’honneur, de courage et de loyauté. Elle se revoyait, inventant des batailles épiques où chacun prétendait être Vorès, toujours. Il y avait dans cette fascination collective. Être Vorès, c'était être invincible, intouchable, mais c'était aussi devenir le défenseur des opprimés, celui qui se dressait contre l'injustice, même au prix de tout perdre.

    Mais aujourd'hui, en voyant cet homme usé monter péniblement sur l’escabeau, elle se rendait compte que la légende avait peut-être surpassé l’homme lui-même. Et pourtant, même ainsi, il continuait d’inspirer, de raviver cette flamme qui brûlait en eux, pour preuve... Le discours de Vorès fut bref, mais chargé de gravité. Ses mots, frappèrent la foule comme un coup de tonnerre. Ce qu’il venait de dire résonnait comme un écho puissant de révolte contre l’oppression, un appel à l’action. Elle peinait à saisir les intentions derrière ses paroles. Était-ce là un dernier sursaut de rébellion, ou simplement une manœuvre désespérée ?

    La foule, en tout cas, ne se posa pas ces questions. Sans hésiter, elle embrassa le discours avec une ferveur nouvelle. La colère contenue semblait enfin trouver une échappatoire. Des poings se levèrent, des cris s’élevèrent. Les gens, galvanisés par la figure emblématique de Vorès, commencèrent à avancer. Léonora qui se tenait au bord de ce flot humain, regardait les visages autour d’elle. Quelque chose d’irréversible venait de se déclencher. Ce n'était plus une simple manifestation, c'était une révolte. Les chants contre l’oppression se faisaient de plus en plus bruyants, et la foule avançait en direction du centre ville.

    La Lieutenant Hengebach réagit instinctivement, consciente du danger que représentait cette situation. Le discours de Vorès avait enflammé la foule, mais il était hors de question qu'il devienne un symbole tragique, un martyr dont la mort pourrait précipiter la ville dans le chaos. Si quelque chose arrivait à Vorès, ce serait la fin de tout espoir de stabilité et la manifestation pourrait rapidement se transformer en un bain de sang, ouvrant la voie à une guerre civile.
    Aussitôt, elle ordonna à ses troupes de la troisième légion, ainsi qu’à ses propres troupes, de former une protection rapprochée autour de lui. Chaque soldat devait comprendre l’importance de cette mission : Vorès devait être protégé à tout prix, non seulement pour sa sécurité, mais pour celle de Courage. Les hommes se mirent en mouvement rapidement, certains formant une barrière physique entre Vorès et la foule en ébullition, d’autres surveillaient les alentours pour anticiper toute menace. Léonora elle-même gardait un œil vigilant sur chaque mouvement de la foule. Les cris de protestation devenaient plus intenses, mais elle espérait que la présence des soldats calmerait les esprits, ou du moins dissuaderait toute tentative de violence. Et eux devaient garder leur sang-froid à toute épreuve.

    La nouvelle tomba comme un coup de tonnerre : des pièges magiques avaient été détectés, rendant la situation encore plus périlleuse. Comme si la tension palpable dans l’air n’était pas déjà suffisante, cette menace invisible ajoutait un degré de danger supplémentaire. Léonora se figea un instant, mais son esprit vif reprit immédiatement le contrôle de la situation. Son regard se porta sur Leif, son fidèle (toutou) compagnon, toujours à proximité. Il la suivait comme son ombre, toujours prêt à intervenir. Elle croisa son regard et l’intima silencieusement à rester sur ses gardes. Ils s’étaient souvent retrouvés dans des situations délicates, mais celle-ci dépassait de loin les risques habituels. Elle ne pouvait pas permettre à ces pièges de compromettre leurs efforts, ni la sécurité.
    Léonora concentra suffisamment son mana, sentant le flux d’énergie circuler en elle. Avec calme et précision, elle commença à sonder les environs, cherchant la signature magique des pièges disséminés sur leur chemin. Chaque piège, bien que camouflé dans l’air ambiant, dégageait une vibration subtile. Les détecter demandait concentration pour localiser les premiers pièges.
    Leif, toujours attentif, prêt à agir à la moindre alerte. Léonora quant à elle, ne relâchait pas sa vigilance, avançant avec précaution et méthode. Elle devait maintenir la paix, protéger Vorès, et maintenant, désamorcer ces pièges avant qu’ils ne déclenchent une catastrophe.


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  • Ven 13 Sep - 13:32
    Ils partageaient les toits avec le Razkaal. Verndrick coordonna son équipe pour qu’ils supervisent les zones non couvertes par les limiers. Le but était de faciliter la collaboration et d’éviter qu’ils se marchent dessus. La coordination était essentielle pour assurer une surveillance efficace et éviter toute confusion ou redondance dans les efforts de sécurité.

    Il remarqua que ses hommes échangeaient en signant de la main. L’ombre la plus proche lui relaya les informations par le même canal. Ils avaient été contactés par un espion de la Sécurité Intérieure. Des pièges avaient été localisés sur le chemin de la manifestation grâce aux efforts des Effraies, et il se pourrait que la Mairie soit aussi touchée. Deux églises seraient également potentiellement menacées dans le quartier des Bougeoirs. Verndrick interrompit son interlocuteur pour obtenir les détails sur les pièges localisés avant de le laisser poursuivre.

    Vu les enjeux, il se demandait si cela valait vraiment la peine d’allouer des ressources pour la protection des églises. En même temps, un attentat, même éloigné, risquait de provoquer un mouvement de panique chez la foule. Les hystéries de masse finissaient souvent en bain de sang, et enquêter sur les menaces n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Mais ça, c’était le problème d’Orifa. C’était elle qui était sur place et il espérait qu’elle serait aussi mise au courant. Pour ce qui était de la Mairie, les Brisemurailles se chargeraient probablement de sa protection. Il réfléchissait à l’endroit où lui et ses hommes seraient les plus utiles.

    Après réflexion, il décida de se pencher sur la recherche des poseurs de pièges et il se dirigea à l’endroit indiqué. En route, il aperçut un groupe de limiers. L’un d’entre eux attira particulièrement son attention. Plus de deux mètres de muscles et d’écailles, caché derrière son masque, le drakyn dégageait une aura sinistre. Quand celui-ci leva la main pour les saluer, Verndrick hésita un instant avant de lui retourner son geste. Le limier ne se rendait probablement pas compte que tout chez lui, même un mouvement amical, pouvait facilement passer pour une menace. Verndrick sourit en pensant au sort de la personne qu’il pistait.

    Avec les indications reçues, l’espion retrouva rapidement l’un des fameux pièges. D’après les instructions, ces derniers réagissaient à la magie. Il se mit à cycler son mana, comme il avait l’habitude de le faire pour augmenter sa force, et le dirigea vers le dangereux dispositif. Il ne fallut pas longtemps avant que l’objet ne soit surchargé de magie et ne se désactive. Satisfait, l’espion retourna sur les toits des bâtiments du centre-ville.

    Le Razkaal enquêtait sur les poseurs de pièges. Il décida donc de maintenir la position de ses troupes en hauteur. Personnellement, il se rapprocha de la Mairie et fit appel à sa magie pour amplifier son sens de la vue afin de surveiller les fenêtres alentour. Il était en alerte, cyclant son mana pour être prêt à intervenir à la moindre activité suspecte. La vigilance était de mise, car la moindre erreur pouvait avoir des conséquences désastreuses.

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    Eustache le Boscambusier
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  • Ven 13 Sep - 18:53
    Appuyé sur sa pince qu’il utilisait comme une vulgaire béquille, le crustacé cruel continuais d’avancer en suivant le flot de la foule. Observant de ses billes noires ces innombrables petites graines de discorde qui germaient dans le terreau fertile de la foule gorgée de haine et de reproches.

    Il lui était bien difficile de sourire, sa gueule plus proche d’une porte des enfers, aussi, il exprimait sa satisfaction en fouettant l’air de ses antennules à peines dissimulées par le turban qu’il portait. Surtout en voyant les démunis se ruer sur les étals tenus par des opportunistes et des usuriers. Et pour toutes celles qui œuvraient pour le bien de tous, échangeant nourriture et réconfort pour de vulgaires bagatelles, combien d’entre eux vendaient du pain rassis par le temps, des légumes trop laids pour être consommés et des viandes si sèches et salées qu’il fallait mâcher des heures durant avant de les avaler sans déchirer la délicate toile dont sont faits les organes des humains ?

    La trainée de poudre s’étends, semée habilement par ses camarades qui étaient bien plus compétents que lui en matière de discrétion et de discorde. Des bousculades par-ci, des cris par-là, des insultes sifflées par ici, des encouragements lancés de l’autre-côté. Oui, même si la grande femme blonde et la rousse semblent encore hors d’atteinte de la colère de la foule, ayant eue la jugeotte de sacrifier leurs biens pour apaiser la colère des civils des bougeoirs, quelque chose dérangeait le homard, appuyé sur sa pince, les épaules affaissées et le dos arqué. Il émit un cliquètement étrange, ses pédipalpes cognant les uns contre les autres en faisant bouger sa fausse barbe qu’il vint peigner de ses doigts chitineux décorés de piques. Que ferait le capitaine, lui, dans cette situation ?

    - Tik tik tik tik.

    Qu’il cliquette avant de vrombir, faisant vibrer ses pédipalpes contre la base cartilagineuse de son rostre, donnant l’impression que sa barbe frétillait de gauche à droite comme le ferait la barbe d’un grand père. S’appuyant alors sur sa pince pour prendre un peu de hauteur et lever le phare qu’était son turban au-dessus de la foule. A y réfléchir, en restant à l’arrière il pourrait créer des mouvements de panique, pousser la foule vers l’avant. En abandonnant ce costume ridicule pour s’adonner à la seule chose qu’il savait faire avec autant de maestria que le faisait l’amiral en dirigeant son navire ; répandre la terreur dans le cœur des hommes. Devenir ce monstre à la carapace sanglante et aux yeux morts, qui dévore ses victimes mourantes en abattant sa pince sur une autre. Qui déchiquète et qui arrache, qui tords et qui broie, qui tue, tue, tue.

    Une légère écume naît et coule de son affreuse gueule toute faite de pics de chitine de molaires déformées, l’une des rares traces de son héritage humain perceptible chez lui. Il se perds un instant dans la contemplation de ce qu’il pourrait faire ici jusqu’à ce que deux doigts ne viennent frapper son épaule à trois reprises. Tournant son rostre et ses deux billes de malices en faisant volteface. Il se retrouve rostre à blob avec Marcidus.

    - Bloawh ! Fais gafble, t’fais bleur comme ça.

    Les épaules remontent lentement, la figure du boscambusier se dresse un peu avant qu’il ne finisse par reprendre sa pose, s’appuyant sur sa pince tout en se grattant les flancs pour sentir une aspérité à la surface de sa carapace, qu’il ne ferme l’index et le majeur autour d’un barnacle, l’arrache et le gobe avant de regarder la situation. Il signe alors un geste, se posant la paume à plat sur le torse avant de faire courir ses doigts le long de sa pince écraseuse pour s’arrêter à mi-chemin. Puis, il le désigne d’un geste du rostre, secoue les doigts en traçant un cercle puis désigne d’un geste de la tête l’attroupement de mendiants qui s’attaquent aux étals. Puis, il désigne un mendiant de la main suivi d’un marchand avant de mimer le fait de se mettre un coup de poing. Le message est assez clair.

    - Déblencher une blabarre endre les commerblants et les menbliants ? A vos blobdres !

    Il désigne rapidement des yeux la blonde ondulée, faisant des vagues au niveau de sa propre tête, pinçant le majeur avec l’index avant de retourner la main d’un mouvement du poignet. Ainsi que pliant les doigts en retournant lentement la main. Il désigne, ainsi la blonde et la rousse qu’il peut voir depuis la foule. Tapant l’épaule de l’homme poisson-blob, il faut un V avec l’index et le majeur qu’il pose contre son œil globuleux. Il doit les surveiller.

    Se faisant, le homard se replie dans la foule et avance jusqu’à atteindre le milieu du cortège. Bousculant parfois des passants plus par inattention que par malice jusqu’à entendre le bourdonnement strident d’étranges insectes qui se répandent dans la foule. L’une d’entre elle semble fondre sur lui mais s’écrase contre sa carapace irisée d’orichalque, il se passe le pouce sur la trace verdâtre laissée là et se l’essuie dans le turban. Avançant en cherchant la source de tout ce chaos avant d’être interrompu par un flash de lumière vers l’avant et d’un cri strident, un « Stop » qui perfore la foule.

    Eustache, se redresse, observant celle qui tente de calmer la foule en hurlant, aussi, il glisse sa main dans sa bourse pour en tirer une bille. Lever l’épaule et la lancer à pleine vitesse sur elle, pour la faire taire. Un premier projectile, dont le but est d’inviter la foule à le suivre dans sa lapidation, car comme tout bon pêcheur, il est le premier à lancer la pierre.


    Résumé tour 2:
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  • Ven 13 Sep - 20:00
    Il n’y a pas de doute, l’une des deux demoiselles a vraiment bon fond puisque, face à la cohue générale, elle envoie un message télépathique à ceux qui l’entourent. La silhouette en retrait l’entend aussi et elle ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil face à cette tentative d’apaisement. Soigner gratuitement et offrir ses remèdes librement, selon les capacités pécuniaires de chacun. C’est audacieux, mais ça peut marcher, au moins pour les fébriles et ceux qui sont sans-le-sou. Qui plus est, son binôme – la femme blonde qui semble gérer les chariots – la suit et élabore un discours où on sent quelque peu son malaise. Pour le coup, se servir de la manifestation comme excuse pour se faufiler ailleurs est compréhensible. L’inconnu ne voudrait pas non plus être en proie à une colère qui peut s’étendre aussi rapidement qu’un feu de poudre.

    D’ailleurs, loin à l’avant, la marée humaine commence à bouger, ce qui signifie que la marche est lancée. D’un geste, l’humanoïde fait signe à ses trois comparses de se mettre en route.

    - Que l’un d’entre vous reste avec moi et que les deux autres aillent vers le milieu du cortège vous renseigner sur ce qu’il se passe et sur ce qu’on y dit. On vous attend à l’arrière. Naturellement, le mieux aurait été de donner un point de ralliement concret dans la foule, mais c’est toujours difficile, dans une telle marée humaine. Alors le voyageur part sur une autre idée : Il y a une taverne réputée nommée La Chouette d’Or plus loin, du côté gauche de la rue. On ne peut la louper avec sa peinture dorée. On s’y retrouvera.

    Ses compagnons ne tardent pas à hocher la tête, comme s’ils n’attendaient que ça depuis des heures et ils réussissent, en jouant des coudes, à se faufiler dans la foule compacte qui suit le mouvement lancé par Vorès. La silhouette, de son côté, progresse sans mal avec son compagnon, mais d’un pas volontairement prudent, attentifs à ne pas se laisser trop bousculer par la marée humaine autour d’eux. Maintenant que la marche est lancée, les choses ne vont pas tarder à devenir complexes. Du coin de l’œil, l’individu réaperçoit le homard, mais ne comprend rien à ses gestes et ne comprend pas non plus ses paroles, faute au brouhaha ambiant. Qu’importe. Cela ne l’empêchera pas de progresser mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne semble pas seul, dans les environs. D’ailleurs, les deux filles d’un peu plus tôt ont un peu d’avance par rapport à son binôme.

    Ce qui est sûr, toutefois, c’est que son groupe se retrouvera de nouveau ensemble quelques instants plus tard, et ce qui ressortira des lèvres de ses compagnons, c’est qu’il y a un gros chariot vers le milieu de la foule. Pour soigner les gens paraît-il. Un regard dubitatif est lancé à ses comparses, mais l’inconnu n’a pas le temps de répondre qu’il sent qu’on le heurte et qu’une main un peu entreprenante ne se glisse sous sa cape.  Sans doute que le larron croit l’affaire acquise : un groupe qui parle, qui est distrait, c’est une bonne cible, et se fondre dans la foule ensuite, ce sera facile. La réaction est immédiate, et le malheureux voleur glapit quand une dague se pose gentiment contre sa gorge pendant qu’une autre main n’agrippe fermement son poignet et ne le torde méchamment. Un sourire, en apparence aimable, mais étrangement menaçant, n’apparaît sur le visage de sa pauvre victime.

    - C’est à moi.

    C’était bien vu, d’avoir des larrons dans la foule, mais toujours fallait-il être suffisamment intelligent pour bien choisir sa cible. D’ailleurs, l’infortuné a des yeux brusquement effrayés, marmonne un « pardon pardon pardon »  plus mû par la terreur que par la sincérité, et à cause de la prise de l’individu, il est presque forcé d’avoir les genoux au sol. Un brin curieuse, la foule se sépare autour des voyageurs, pour se refermer l'instant d'après, comme un flux inarrêtable. D’un air méprisant, la victime devenue bourreau le relâche en le repoussant comme si elle avait avait mieux à faire, et en le déséquilibrant par la même occasion.

    - Déguerpis.

    Il n’est pas un officier républicain là pour rendre justice, et accessoirement, il n’a pas le temps, ni l’envie d’aller voir ceux-ci. Alors il se reconcentre sur ses amis qui attendent et il décide :

    - Allons vers le milieu du cortège.
    - Et les mendiants plus haut ?
    - C’est des idiots. Ou des idiots malheureux, tu choisis. Progressons en même temps que la rousse et la blonde. Un expression un peu sarcastique n’apparaît sur son visage, quand il voit une bourse au sol, une qui appartient du voleur qui a pris la poudre d’escampette, et qui a fui sans demander son reste. Il se penche pour la ramasser et la pèse un instant dans sa main. Qui sait, peut-être appartient-elle aux deux dames ? Une fois qu’on arrivera à cette fameux chariot dont tu m’as parlé, on avisera.

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  • Ven 13 Sep - 20:19
    La Colére des Bougeoirs
    Dans le centre ville…


    Il ne fallut pas plus que prononcer quelques mots et agiter quelques documents officiels devant le visage d’un soldat pour que sa présence soit communiquée aux plus haut gradés. Bien. Avec un peu de chance, ils le laisseraient passer sans trop de résistance, peut-être deux ou trois questions sur sa présence, ou, s’il faisait face à des autorités particulièrement raisonnables, il serait escorté à la table des négociations avant même d’entendre les échos lointains des plaintes du peuple.

    Les soldats s’agitaient. Entre précipitation ordonnée et panique, il n’y avait que la discipline, des rumeurs de piège circulaient, bien qu’elles n’étaient sûrement pas supposée atteindre ses oreilles, l’ambassadeur restait attentif à son environnement tandis qu’il patientait. Était-il réellement en sécurité ici ? Cela semblait être de moins en moins le cas. Cependant, il avait une tâche à accomplir, et bien qu’il préfère le confort de son salon, il était bel et bien contraint d’être proactif de temps en temps.

    Passant sa main sur sa propre mâchoire, le regard errant, les prunelles dorées de Mirage se déposeront alors finalement sur l'officier qui venait à sa rencontre. Hm. Elle lui disait quelque chose. Ah oui. Il s’en rappelait maintenant.*

    Athénaïs de Noirvitrail. Déjà héroïne de décorée de la République alors qu’elle n’était que lieutenante, désormais générale de cette nation. Un palmarès impressionnant, comme quoi le sang reikois était toujours appelé à la réussite dans les domaines martiaux. Il en avait entendu parler, de l’histoire selon laquelle sa famille était de descendance reikoise. Bannie pour un motif obscur, à vrai dire, même si des recherches étaient entreprises, il serait peu probable qu’une réponse ne soit trouvée, après tout, un coup d'État à tendance à mettre en désordre les archives de la documentation d’un empire. Enfin, cela n’importait pas dans l’instant.

    Les mots de la jeune femme étaient froids. Une hostilité à peine masquée sous la pseudo-politesse républicaine, là même à laquelle il était habitué depuis les quarante longues années qu’il avait passées dans ces terres. Ah, parfois le reike lui manquait rien que pour cela. Les gens étaient plus honnêtes en général. Enfin pas forcément Mirage lui-même mais peu importait.

    “Épargnons les “Excellences”, je ne suis qu’un humble ambassadeur après tout. Ravi de vous voir vous inquiéter de ma santé et sûreté Générale, mais je vous assure que je ne suis en rien perdu, les Étoiles savent que je préfère être loin des potentiels mouvements de foules à venir pourtant.”

    Le temps d’un instant, son regard se porta vers l'arrière, hors de la mairie, comme pour vérifier que la manifestation n'avait pas déjà investi les lieux.

    “Cependant , je serais ravi d’être escorté jusqu’à la table des négociations. Voyez-vous, il est d’information publique que des réfugiés reikois se situent sur l’Obseedra. Ainsi, il m’est nécessaire d’offrir le support reikois dans cette situation au mieux, ou de garantir leur retour sur les terres impériales au minimum.”

    Le ton las de l’ambassadeur ne portait ni hostilité, ni malice évident. A première vue en tout cas, il semblerait bien qu’il n’ait pas plus de désir que celui de remplir sa fonction. Certes, les espions impériaux l’avaient mis au courant de détails concernant les “civils” reikois sur l’Obseedra III, mais cela ne changeait en rien son devoir !

    “Voyez-vous, je…”Un soupir, son unique main lui massant la tempe. “Laissez ma venue se faire savoir auprès du maire et autres négociateurs. Je suis certain qu’ils seront ravis de se débarrasser de ne serait-ce qu’une part du problème.”

    Une pensée errante allait à Bélial. Il ne pouvait qu’espérer que le démon n’en fasse pas trop.

    Résumé:
    CENDRES


    "La pensée sans action est un vain mirage, l'action sans pensée un vain effort."
    [Évent] La Colère des Bougeoirs - Page 4 QZRStAd
    Aphorismes du temps présent - Gustave Le Bon
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  • Ven 13 Sep - 20:30
    Le ton commença à monter rapidement pour une raison qui lui échappait malheureusement encore beaucoup trop. Une partie de la foule commençait déjà à se concentrer sur Takhys, prenant un peu de distance pour vérifier de loin comment la situation allait évoluer tout en évitant de compromettre sa couverture. Un message télépathique lui fut transmis, coupant court à son idée d’aller porter assistance à la barmaid. Dans une foule aussi dense, il lui était impossible de trouver de potentiels perturbateurs à l’ordre républicain et de les extraire directement. Si elle se faisait attraper, ce serait à coup sûr une catastrophe… Même s’il n’y avait aucune certitude quant à une action punitive contre les églises, il valait mieux vérifier par elle-même ; des pièges pouvaient s’y trouver. Même si elles étaient condamnées, un risque d'incendie pouvait toujours être à déplorer.

    Serpentant à travers les civils pour atteindre rapidement une ruelle, suivie des 10 agents du SCAR sous ses ordres, Orifa restait concentrée. Même si elle avait reçu des informations concernant une potentielle menace, ce qui était en train de se passer autour de Takhys était tout de même bien réel. Elle désigna  un membre.

    - Toi tu vas rester ici et suivre ce qui se passe à l’arrière du cortège. Si la situation continue de s’envenimer, tu viens  me rejoindre sans intervenir. La priorité est ta discrétion, avant toute chose.


    Après un signe de tête indiquant qu’ils avaient compris, Orifa put continuer son plan.

    - Les autres, vous allez vérifier l’église qui se trouve au fond de cette ruelle, sur la gauche. L’objectif est de trouver des pièges et surtout de sécuriser les lieux s’il y a le moindre problème. Pour ma part, je vais à l’autre église pour faire la même chose. Quand j’aurai fini, je viendrai vous rejoindre. Les risques que nous pouvons rencontrer sont une intervention extérieure pour détruire l’église ou bien qu’il y ait déjà de quoi la détruire à l’intérieur, donc restez sur vos gardes.

    Une fois que tout le monde avait bien compris sa mission, chacun se mit en route, prenant un détour pour éviter d’attirer l’attention sur elle. Bien qu’elle soit habituée à naviguer dans des ruelles de ce type avec la pègre, les tensions dans la ville rendaient l’ambiance d’autant plus lugubre. Restant sur ses gardes tout au long du trajet, elle arriva enfin à hauteur de l’église et commença à en faire le tour, utilisant son senseur magique pour essayer de trouver des pièges ou des mécanismes pouvant menacer l’intégrité de la structure. Grâce à son ouïe augmentée, elle vérifiait dans les environs s’il pouvait y avoir une personne ou un groupe dont l’objectif serait la destruction de l’église.

    Pendant ce temps, les neuf membres du SCAR faisaient de même avec la deuxième église, vérifiant surtout les alentours où des pièges pouvaient être repérés à vue, puisqu’ils n’avaient pas de mage disposant d’un senseur avec eux. De l’autre côté,  le dernier membre restaient en retrait, vérifiant qu’il n’y avait pas de débordement dans la foule pouvant porter préjudice à Takhys.

    Résumé:


    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
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  • Sam 14 Sep - 3:17
    La Colère des Bougeoirs
    TOUR 3

    Les Bougeoirs

    Avant du cortège

    Leonora - Leif - La Perfectionniste - Praline Cocard - Vanay - Carl - Didier


    Galvanisé par le discours de l’ancien paladin de Shoumeï, le peuple des Bougeoirs se met lentement en marche et commence à passer la porte nord-ouest sous l’oeil attentif du Lieutenant de la 3ème Légion. L’assemblée est si dense qu’il est difficile de progresser, la marche commence lentement tandis que Vorès de Cypres mène le cortège en tenant une banderole dans ses mains fatiguées par les années d’armée et de servitude, suivi de près par tout un florilège de ce qui grouille habituellement dans les Bougeoirs, il commence à battre le pavé. Les manifestants jouent des coudes, se poussent un peu, l’agitation est plutôt due à ce stade à l’excitation de la foule devant le commencement officiel de la protestation au lieu de la tension palpable qui règne plus vers l’arrière. Tandis que les premiers manifestants pénètrent dans les rues du Centre-Ville, les détracteurs de Courage s’amassent devant les barricades de mantelets et les rangées d’OR en rangs serrés qui tiennent bon pour proférer une myriade d’insultes et de provocations à leur égard.

    ”OPPRESSEURS!”
    ”TYRANS!”
    ”OFFICE PARTOUT JUSTICE NULLE PART!”

    Les piques prolifèrent mais grâce à la discipline et à la rigueur des Officiers Républicains -ainsi que la perspective d’une vengeance qui se mangera en surgelée-, ainsi que l’intervention de la Perfectionniste qui vient soutenir les propos de Vorès de Cypres, les rangs se soutiennent. Alors que l’Ange de MAGIC invective les irrespectueux et fait appel à la dignité d’un peuple dont les valeurs diviniste prônait pourtant l’humilité et la sagesse, l’ancien militaire lui accorde un sourire approbateur. Les agitations se calment un peu, l’ordre est précaire, les matraques restent à portée de main à défaut d’être dans la gueule des manifestants et l’atmosphère continue de s’alourdir. Un poids qui va bientôt faire jouer très littéralement la gravité lorsque devant les yeux ébahis de Vorès, une vitre explose à l’étage d’un établissement pourtant fermé et qu’un cadavre traverse une fenêtre pour venir s’écraser plus bas quelques mètres plus loin. Les gens sont stupéfaits, la foule s’active dans un seul mouvement tandis que les soldats de Léonora de Hengebach s’interposent pour empêcher les civils de s’amasser autour du corps. Un peu plus loin une patrouille d’Officiers Républicains s’exclame et un signalement est lâché:

    ”Là! Le type avec le béret!”

    Mais l’individu en fuite s’est déjà camouflé dans une foule qui n’a pas le temps de se demander qui peut être l’intru qui vient de trouver refuge dans sa masse qu’elle se fait aussitôt assaillir par un essaim de guêpes zélotes descendant sur la populace comme une des plaies de Puantrus. L’intervention est compliquée pour les forces de l’ordre, investir la foule signifie prendre des risques incommensurables pour pouvoir aller retrouver le fuyard, et protéger les personnalités les plus importantes en tête de cortège demande également une proximité inconfortable entre les soldats de la GAR et les manifestants qui en ont après eux et le système qu’ils incarnent. Fort heureusement, la Pléïade fait une fois de plus démonstration de ses talents arcaniques et déploie cette fois une barrière protectrice pour tenter de repousser l’essaim bourdonnant qui s’amasse de l’autre côté. Si la lumière de la Perfectionniste ne parvient pas à éliminer la menace ailée ni à la repousser correctement elle a au moins le mérite de la rendre bien évidente pour les gardiens de la paix qui ne peuvent plus que remarquer la concentration surnaturelle d’insectes vibrionnants dans les airs.

    ”GARDEZ VOTRE CALME!” La voix tonitruante de Vorès réclame l’attention de la foule qui ne sait pas vraiment où donner de la tête avec une telle pagaille à l’avant du cortège. ”L’ADVERSITÉ N’A PAS EU RAISON DE NOUS HIER, ELLE NOUS FAIT PLOYER, MAIS NE NOUS BRISERA JAMAIS! DIGNES! FIERS! ET AVEC ESPOIR!”

    Le poing levé d’un des plus grand symboles du vieux Shoumeï encore en vie est une image qui se grave dans la rétine des manifestants, une image qui conforte autant la détermination shoumeïenne que la lente clameur qui monte depuis le coeur du cortège. Alors qu’un chant très particulier commence à se répandre à travers la foule comme une trainée de poudre, Vorès se tourne vers la divine créature salvatrice avec un nouveau regard bienveillant et lui dit d’un ton surprenamment léger:

    ”Vous êtes une Ange dangereuse, vous pourriez me faire retrouver la foi, je vous remercie de la lumière très littérale mais aussi figurative que vous faites briller. Ce peuple en a besoin.” L’homme des légendes, des histoires et des contes pour enfant se retourne ensuite en direction de la Lieutenant républicaine qui guide la manifestation, ses iris marrons la fixe avec une certaine défiance qui ne se révèle pas totalement hostile, et l’ex-militaire dit à la nouvelle gradée, ”La marche va reprendre dès que vous aurez dégagé le chemin Lieutenant Alessandro.” Toujours un air cryptique sur le regard, ce même air de questionnement pendant qu’il contemple la jeune femme.

    Contre le bouclier de lumière tendu par la Perfectionniste, un caillou se heurte violemment contre la paroi de rayons tangibles, un tel jet est souvent annonciateur d’une multitude de projectiles lors de manifestations, mais pas cette fois. Pas ici, ni comme ça, ni maintenant. Alors que le sentiment d’appartenance de la foule au Quartier des Bougeoirs grimpe en flèche avec la levée des voix des manifestants qui rejoignent le chant populaire, l’unité se retourne même contre les vandals et les détracteurs de la manifestation, furieuse de voir leur mouvement terni par la honte des vauriens qui ramassent des pierres pour imiter, furieuse de voir que visiblement certains de leur propre peuple osent s’en prendre à Vorès, furieuse de voir la dissidence et l’incohésion que les insidieux fascistes ont réussi à semer chez eux.

    Coeur du cortège

    Bigorneau - Doudou - Eustache - Jamby - Bélial - Gunnar - ??????


    La masse claustrophobique s’entasse de plus en plus dans les Bougeoirs et ne demande qu’à se déverser dans les rues du Centre-Ville, mais à peine la marche a-t’elle commencé à avancer qu’après quelques minutes seulement elle ne se force déjà à une halte à la grande frustration des manifestants dont l’impatience commence à virer au trépignement, puis à l’agitation. Attisée non seulement par les mois de politique oppressante et injuste, mais aussi par les efforts conjoints de la piraterie sans nom et des différents troubles-fêtes. Les chariots d’infirmerie mobile se retrouvent contraints à un immobilisme tout aussi forcé que le peuple grouillant qui s’arrête devant eux et le conducteur du premier véhicule peste à nouveau de ce contre-temps anxiogène. Partout, l’effervescence commence à gagner les uns alors que peu à peu le rassemblement commence à se déconstruire, les dissensions internes causées par les agissements sournois des forbans commencent à désagréger l’esprit shoumeïen lentement mais sûrement, et déjà des rixes éclatent à certains intervals dans la procession, tandis qu’ici et là le vol et la filouterie se multiplient. Les gens sont à bout et ils commencent à se retourner les uns contre les autres, un chaos naissant qui entache le rassemblement global et dont l’Amiral se félicite tout d’abord avant de rapidement déchanter, avec cet arrêt subit aussi tôt dans la procession il réalise une subtilité qui lui avait jusqu’alors échapper: tant que la manifestation stagne dans les Bougeoirs il sera extrêmement difficile de propager le chaos jusqu’au port et de faire une diversion convaincante, la modération doit être exceptionnellement de mise s’il compte porter le grabuge jusqu’aux forces de l’ordre entassées dans les ruelles du Centre-Ville à moins de trouver un moyen de les attirer jusqu’ici. Déjà que les gardiens de la paix sont récalcitrants à descendre dans le Quartier des Bougeoirs en temps normal, alors avec plusieurs dizaines de milliers d’âmes qui occupaient les rues c’était pas gagné.

    Fort heureusement pour l’Amiral à qui tout vient à point sans même attendre, deux évènements viennent résoudre ces deux problèmes: le premier vient surprenamment sous la forme d’une maladie, un virus extrêmement contagieux capable d’infecter aussi rapidement qu’il ne présente ses premiers symptômes, le patriotisme.

    ”Personne n’aimerait se retrouver…”

    Le chant des Bougeoirs, une symbolique lourde de sens qui prédate même l’arrivée des réfugiés shoumeïens dans le quartier et raconte la lutte perpétuelle de la classe ouvrière pour survivre sous l’écrasement des manufactures républicaines et des conditions de travail éprouvantes des ciergeries.

    ”...au coeur d’une tempête, avouez…”

    La clameur porteuse de tout temps d’espoir, témoigne de la soif inassouvie d’émancipation, hier de ceux qui trimaient dans les ateliers et mourraient des maladies transmises par les abattoirs à suif, aujourd’hui de ceux qui souhaitent reconstruire une vie après que le destin ait décidé de leur retirer celle d’avant de la plus brutale des manières.

    ”... Il y a des raisons de pleurer… ”

    Une idée, un sentiment partagé par le plus grand nombre, fédéré par l’adversité, fédéré par la lutte contre la haine, contre l’entité tyrannique à la définition et aux contours nébuleux qui siège dans la Mairie de Courage. Un, puis deux, puis douze, puis cent, rapidement chacun se met à reprendre ce chant qui a bercé les résidents des Bougeoirs depuis leur naissance et la vie des réfugiés depuis quatre années, shoumeïens comme républicains, tous trouvent un sens à ces paroles, à ce symbole d’unité.

    ”... Elle a ses raisons, mais…”

    Et lorsque le refrain arrive, la foule entière explose d’une large rumeur imposante, le chant est presque audible depuis la Mairie si ses paroles ne sont pourtant pas intelligibles, et les manifestants sentent un nouveau sentiment emplir leurs poitrine, un sentiment bien moins néfaste que la colère qui régnait jusqu’ici et que les pirates s’efforçaient alors d’exacerber, mais un sentiment non moins puissant et pas moins redouté par les forces de l’ordre: du Courage.

    ”IL FAIT TOUJOURS BEAU AU-DESSUS DES NUAGES!”

    Dans cette vindicte populaire nouvellement trouvée, Alban se détend un peu tandis que la situation paraît se stabiliser, mais un problème survient incessamment sous peu lorsqu’un manifestant vient lui porter un blessé en implorant ses services médicaux. Le conducteur du premier chariot de convoi s’agenouille sur le banc de cocher de son véhicule regarde le type en question brièvement avant de dire simplement:

    ”Il saigne pas? Bah sort le de la manif et fout le quelque part contre un mur, je garde ma came pour les vrais blessés.”

    Alban avait un plan simple, il se doutait bien qu’il solliciterait beaucoup d’attention avec un tel déguisement mais au moins ça lui donnait une bonne carte blanche pour passer sans inquiétude devant la GAR, et pour éviter de se faire repérer trop tôt, il avait prévu de prétendre que les blessés légers ne le seraient pas assez, tandis que les blessés graves le seraient trop, il comptait s’en tirer en traversant ainsi le Centre-Ville avec la manif sans soigner qui que ce soit. Il s’était même préparé à larguer un de ses chariots en pâture aux manifestants si jamais sa couverture devait être brisée, comme avec les troupeaux d’animaux, sacrifier un des siens pour permettre aux autres de s’enfuir et de survivre. Alban n’était pas très fort pour faire des plans mais sur ce coup là il était plutôt fier de lui.

    Il n’avait juste pas prévu qu’on sacrifie ses chariots à sa place.

    Un gros fracas commence à se faire entendre lorsque des gens se mettent subitement à hurler dans la foule, Alban détourne son attention du moustachu qui lui fait face et de son blessé à la noix pour regarder avec horreur alors que la charette bâchée du milieu de son convoi s’effondre dans la foule, en raison de la densité de gens présents et de la masse resserrée autour des chariots, le wagon bâché ne se fracasse pas au sol mais s’appuie sur les malheureux qui ont la malchance de se retrouver en dessous, et lorsque le tissus orné de la Croix Bleue tombe pour révéler les rayons de fioles de verre luisantes, le forgeron plaque une main contre son front subitement transpirant. Le conducteur du deuxième chariot se tient alors debout dans un élan de panique et avant même qu’il ne puisse se faire interpeller par la foule solidaire, il hurle:

    ”FEU GRÉGEOIS POUR TOUT LE MONDE!”

    Avant de sauter à terre et de se noyer dans la masse. De l’autre côté du coeur de la marche, l’hybride homard s’attire les foudres et les regards réprobateurs des manifestants qui témoignent de son lancé de pierre à l’encontre de l’avant du cortège, les rumeurs naviguent entre les couplets des chants en accusant l’hybride impur de ne pas faire la différence entre les siens et les chiens de la République, et bientôt Eustache se retrouve face à un groupe d’hommes et femmes de toutes races qui scandent en retour les paroles du chant à son rostre comme si les mots allaient le blesser d’une quelconque façon. Ce que le homard apprécie nettement moins en revanche ce sont les bousculades des mécontents qui se mettent à le pousser avec de plus en plus de véhémence face à son absence de réponse.

    Arrière du cortège

    Takhys - Xera - Orifa


    Alors que les deux vendeuses à la sauvette parviennent enfin à se soustraire aux foudres de la foule en concédant leurs marchandises et en brossant les manifestants dans le sens du poil, Xera essaie de calmer la plupart des manifestants en tentant d’apaiser leurs émotions à l’aide de ses arcanes naturelles, mais le résultat hétérogène se révèle être un autre problème. Alors qu’une partie seulement de la populace rassemblée sur les lieux commence à soutenir les marchands ambulants en essayant de les défendre contre les voleurs à la tire, l’autre partie des shoumeïens qui n’ont que partiellement voir pas du tout affectés par les effets de la magie de l’herboriste redoublent d’effort en voyant leurs propre frères et soeurs changer de bord pour se faire les avocats des diables en bleu. La discorde nouvellement crée commence à monter de plus en plus tandis que l’aubergiste et ses squalelets essaient tant bien que mal de rester vigilant. L’arrière du cortège étant le plus éloigné non seulement des forces de l’ordre mais aussi du Centre-Ville, les gens sont toujours aussi épris de la sensation d’impunité qui règne habituellement dans le quartier où les descentes des forces de l’Office se font plus que rares. Loin des discours d’honneur d’un Vorès ou des clameurs populistes d’un chant des Bougeoirs, loin de la discipline de la GAR et du contrôle des quartiers riches, loin de tout ce qui ressemble à une forme d’autorité en ce jour encore plus chaotique que les autres, l’arrière du cortège commence à se rendre compte peu à peu que les lois ne valent rien lorsqu’il n’y a personne pour les faire respecter, et bientôt c’est un premier coup de poing qui part, une première tête qui heurte le pavé, et un premier cri qui monte par dessus la rumeur des chants. Lorsque la bagarre éclate, certains des étaleurs commencent à se faire plus que détrousser tandis que les Squalelets se mettent à rendre les coups contre les émeutiers un peu trop entreprenant. La situation dégénère rapidement, mais elle peut encore être pire.

    C’est justement à ce propos pour la Directrice des Opérations Spéciales dont les pas la mène vers une des deux églises indiquées par son confrère DSI dans son message télépathique, Sigrior arrive devant une énorme bâtisse à l’architecture modeste, rien à voir avec les grandes cathédrales shoumeïennes ou les temples shierak de l’Empire, ici les lieux de cultes forcés à la laïcité doivent s’adapter aux budgets de leurs diocèses et à Courage plus spécifiquement pour les divinistes, ils doivent aussi faire face avec le resserrement de leurs restrictions sur le prosélytisme et leurs dons. Relevant des traces de magie avec son senseur, la Directrice du SCAR fait preuve de toutes les précautions possibles en faisant le tour des lieux, et si son ouïe ne la fait pas vriller de douleur grâce à son éloignement relatif avec la foule, elle l’informe tout de même de l’absence apparente d’occupants à l’intérieur du bâtiment. Sa vue somme toute, lui révèlera en passant de l’autre côté du lieu de culte normalement condamné qu’une des barricades a été forcée et qu’un passage est présent à l’arrière là où un vitrail a été forcé, procédant avec toutes les précautions nécessaires à l’intérieur du bâtiment, Orifa s’immisce à l’intérieur de l’église pour trouver dans sa salle principale un spectacle déroutant: des coffres odorants remplis de matériaux poudreux âcres et jaune, de colorants et d’herbes variées sont répartis sur les côtés de l’autel de cérémonie ou plutôt de ce qu’il en reste. À la place de la pierre qui devrait normalement trôner au milieu du choeur de l’église, un trou béant creusé dans le sol descend pour former un tunnel suffisamment large pour deux personnes, les ombres devenant vite opaques dans le conduit il est impossible à la Directrice d’en estimer ni la profondeur ni ce sur quoi il débouche. Son ouïe ne lui fait remonter que les échos de l’extérieur qui se répercutent dans les arches de l’église et son senseur ne l’informe que de la nature ésotérique des matériaux dans les coffres. Alors qu’elle réfléchit, son agent laissé en surveillance à l’arrière du convoi fait irruption dans l’église à travers la barricade brisée pour l’informer que ce qu’elle redoutait vient d’arriver: Takhys Suladran est prise dans un début d’émeute.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS CV:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS BOUGEOIRS PBT:



    Le Centre-Ville

    Bureau d’Arès

    Arès - Hélénaïs


    Un silence gênant suit la prise de parole du Maire de Courage, un silence pendant lequel Hélénaïs de Casteille n’a pas besoin d’yeux pour pouvoir sentir le malaise profond qui est tombé sur les occupants de la pièce comme une chape de plomb. Le Doyen affiche une mine interloquée contrairement à la pauvre Elyoré qui n’affiche rien du tout sur son visage figé, le regard de la jeune trentenaire veuve est verrouillé sur un pieds de meuble avec un sérieux plus religieux que tout ce que l’Évêque Carolin aura pu ressentir en quarante cinq ans de ferveur. Les coups d’oeil s’échangent, le silence dure, seul le Doyen se demande visiblement s’il s’agit d’une mauvaise blague pendant que Carolin contemple la difficulté de la nouvelle épreuve que les Huits ont dressé devant eux, et après un long moment pendant lequel Hensworth essaie de reconstruire lentement ses pensées défaites par tant de vindicatisme, il répond enfin à Arès:

    ”Monsieur le Maire…” Hensworth échange un regard de plus avec l’Évêque à ses côtés comme pour chercher son soutien, et il ne trouve que de la compassion dans les yeux navrés de son allié. Le Doyen sent son visage se crisper tout seul malgré sa propre tentative de conserver son calme. ”... écoutez… est-ce que vous concevez seulement le nombre de manifestants qui sont descendus dans les rues aujourd’hui? Non parce que, votre discours n’en donne vraiment pas l’impression Monsieur Wessex.” Le Doyen aperçoit un hochement de tête absent de la part de Madame de Bourgtaneuse à sa droite et ça renforce sa détermination à faire face au tyran. ”Vous craignez la maladie et bien comme vous le dites, détachez des médecins, placez les sous quarantaine médicale, traitez les bon sang! Si vous les laissez crever à votre porte quel genre d’exemple est-ce que vous souhaitez exactement montrer à vos citoyens? Je me pose la question.” Hensworth savait que le Wessex faisait au moins honneur à la moitié de son nom de famille, mais il commence à se demander si cet énergumène ne serait pas seulement qu’un bâtard de sang. ”Je veux dire, en arrivant ici notre délégation avait de nombreux points à discuter concernant le respect des droits citoyens des habitants des Bougeoirs, sans parler de simplement rendre honneur à la qualité de vie républicaine, mais si rien que la situation absurde de l’Obseedra est autant un sujet de discorde et d’intransigeance, je ne vois pas un monde où cette discussion possède un dénouement constructif. Je vous en conjure Monsieur le Maire, ne soyez pas si obtu.”

    Si la délégation shoumeïenne était déjà entrain de déchanter quant aux possibilités de discussions avec le Maire qui était bien déterminé à leur apprendre la définition du mot Optimates, la Sénatrice de Casteille assise non loin d’eux pouvait sentir le poids des responsabilités qui lui incombaient malgré elle s’alourdir un peu plus sur ses épaules face l’écran de fascisme qui se tenait derrière le bureau. Le Maire Wessex semblait faire preuve de la plus grande volonté à réprimer en bloc toute tentative de parlementer avec les shoumeïens et ce en dépit de la manifestation qui commençait lentement à envahir les rues de la cité. Si la délégation revenait bredouille, qui sait ce qui pourrait alors se passer. Pire: si la situation venait à déraper plus singulièrement, quelle serait la réaction de la Maison Bleue? La GAR ne répondait après tout qu’aux directives directes de la Présidence et non à celles du Maire auxquelles elle n’obéissait que par transitivité, en plus la Mairie qui grouillait déjà d’Effraies d’Acier servait actuellement de centre d’opération à un des Généraux de la Grande Armée, une ex-reikoise qui plus est, et avec le rapport de force présent… Hélénaïs riche de sa scolarité impressionnante savait que la dernière fois qu’on avait vu un coup d’état fédéral remontait à plus de quatre millénaires durant l’instabilité de la Guerre des Plumes, un historique qui n’incombait visiblement qu’à elle de maintenir ainsi.

    Mairie

    Athénaïs - Mirage - Fulgurys


    Si la Général de Noirvitrail pouvait sentir l’accumulation successive d’imprévus s’échelonner sur ses épaules, elle ne pouvait pourtant pas se dire surprise, la pièce dans laquelle elle se trouve au sein de la Mairie transpire justement la préparation et l’anticipation. Tout avait été prévu au maximum pour palier aux éventualités une fois que l’action serait lancé et il était hors de question de se trouver au dépourvu avec un dispositif de sécurité de cette ampleur à son service. Les Effraies parcouraient la Mairie à la recherche d’autres mines arcaniques et grâce à la participation de leur Coordinateur en Magie ils purent ainsi s’assurer que le bâtiment actuellement le plus important de tout Courage se trouvait hors de problème de cette crise passagère, d’autant plus passagère qu’un agent de liaison vint justement trouver Athénaïs en pleine discussion avec l’Ambassadeur de l’Empire reikois pour l’informer que le chemin de la manifestation avait été dégagé et que le Razkaal était sur la traque pour remonter la piste jusqu’aux saboteurs. Les sous-officiers des Brisemurailles revinrent également incessamment sous peu en confirmant non seulement que les rues avaient bel et bien été nettoyées et que la Mairie était lavée de tout soupçon de piège, mais aussi que le parvis de la Mairie et son périmètre était enfin sécurisé et sous contrôle.

    Pourtant, malgré ces nouvelles plutôt bonnes la plus haute gradée de la GAR devait accuser les mauvaises nouvelles entrantes, à commencer par la présence tenace de Mirage, mais aussi par des informations plutôt inquiétantes en provenance de l’avant du cortège: la Lieutenant de Hengebach commençait déjà à rencontre des premières difficultés et une des Pléïades de MAGIC a été aperçue parmis les premiers rangs de la foule, la présence de la professeur n’est pas qu’une affaire personnelle pour la Noirvitrail mais c’est aussi d’un ressort publique, les Pléïades sont les principaux représentants de la plus prestigieuse université du pays en l’absence indéterminée de la Dame, et si la manifestation venait à dégénérer, les responsabilités d’une Pléïades dans les débordements seraient une opprobre pour la République. Comme si ça ne suffisait pas, l’agent de liaison est rejoint par son second qui annonce à la Général que l’Amiral Littorina a capturé une sorte de guetteur amphibien et procède actuellement à son “interrogation”.

    Ce n’était qu’une question de temps avant que d’autres problèmes ne surgissent, entre la présence des Brisemurailles, des Effraies d’Acier et des Protecteurs d’Ébène au sein de la Mairie il y avait une forte concentration de forces de l’ordre dans le bâtiment et les agents de l’état en sous-nombre pourraient bénéficier d’un renfort dans les rues et autour du cortège, quant aux contretemps mineurs auxquels faisait actuellement face la Général, elle devait rapidement trouver et mettre en place des solutions si elle ne voulait pas courir le risque de se retrouver débordée.

    Les Rues

    Kieran - Verndrick - Pancrace - Konrad


    Alors que l’avant du cortège est encore loin, coincé à l’entrée du Centre-Ville par un enchaînement d’imprévues, les forces de l’ordre essaient de garantir qu’aucun élément perturbateur de plus ne vienne s’immiscer dans la planification de la manifestation, mais ce n’est pas gagné. Désamorcer les mines qui avaient été plantées le long du chemin prévu par la procession ne soulevait que de nouvelles questions, qui? Quand? Pourquoi? Comment? Les mines répondaient à la magie et leur utilisation apportaient également leur lot de questionnement, qui visaient-elles en particulier? Quel était le but? Beaucoup d’interrogations qui se pressaient dans la tête des unités spéciales déployées dans les rues et sur les toits de Courage en ce moment même, que ce soient les spécialistes républicains de la traque dans la figure du Razkaal ou que ce soient les agents du SCAR experts du renseignement. Le Prévôt de Courage se lance dans la recherche olfactive pendant que Verndrick, perché sur les toits de la cité, surveille les fenêtres à la recherche de potentiels tireurs malintentionnés ou autres mages offensifs, et si l’odorat du razkaalien n’est pas aussi développé que sa bestiole absente en ce jour d’affluence, le sien n’a rien à envier aux meilleurs cerbères de la République, très vite Kieran assimile l’odeur des pièges dont il a désamorcé un exemplaire et suit à la trace l’odeur avant de se rendre compte qu’elle disparaît subitement au milieu d’une petite rue. Il s’arrête, fait demi-tour, inspecte ses environs et finit par comprendre à contre-coeur la raison d’un tel phénomène:

    Les égoûts. Les égoûts de Courage.

    La ville possède un réseau d’assainissement travaillé qui non seulement puise de l’eau de mer pour assainir ses canaux directement dans les côtes de Courage -ce qui permet aussi d’assurer les débordement en cas de tempêtes- mais aussi va acheminer les déchets principaux de la ville portuaire à travers un aqueduct bien loin de la cité pour éviter de polluer les eaux du port. Un dédale souterrain que le Limier se serait bien gardé d’avoir à investiguer aujourd’hui, encore plus en sachant à quel point sa dernière descente dans ceux de Liberty lors de l’attaque de l’Assemblée s’était bien passée. Cette fois encore il serait imprudent de s’aventurer seul dans les profondeurs nauséabondes des assainissements, encore plus en sachant pertinemment que quiconque serait là dessous est potentiellement capable de fabriquer ou du moins d’armer des engins arcaniques.

    Pendant que le dragon du Razkaal maudit sa malchance, un autre Officier bénit son opportunisme qui le fait investiguer une taverne pendant que ses collègues se coltinent le sale boulot. Après une impulsion de mana écholocalisante envoyée dans l’établissement en question, seule revient au cerveau de Dosian la présence du tavernier qui proférait tantôt des insultes à la grande Drakyn éméchée qui tambourinait à sa porte, ainsi que celle des collègues de l’Officier. C’est du moins ce qu’il cru d’abord avant qu’il ne reçoive plus de signaux de vie en provenance des étages supérieurs, décryptant le signal réceptionné pour comprendre qu’il s’agit des familles des résidents. Rien de spécial à rapporter donc, Pancrace pouvait tranquillement décider de pousser le bouchon et passer un peu plus de temps éloigné de la manif en allant faire chier le tavernier contribuable histoire de vérifier que tout allait bien et que sa bière n’était pas passée de date, à moins qu’il ne décide plutôt de retourner au cortège pour voir si on ne pouvait pas trouver un prétexte de taper sur les minorités, la racaille ou les deux, mais avant même qu’il puisse pondérer l’une ou l’autre des options, la fin de son écholocalisation lui renvoya un ultime signal. Ça fait déjà drôle quand on perçoit la présence des gens à travers les murs, ça fait encore plus drôle quand ça titille d’au dessus parce qu’on ressent les voisins d’en haut, mais là où ce n’est vraiment pas normal, c’est quand ça vient directement d’en dessous. Trois signatures, à environ dix ou douze mètres sous leurs pieds, et à en juger par la gueule de ce qu’il avait capté, Pancrace pouvait dire qu’ils se déplaçaient.



    OBJECTIFS & PRÉCISIONS CENTRE VILLE GP:

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS NGR:



    L'Obseedra III

    Devant l’Obseedra III

    Vandaos - Ruby


    Sous les regards distants du deuxième cortège au sud de Courage, le Révérend Père Aginta écouta calmement les paroles du Contre-Amiral avec un brin de préoccupation affiché sur son visage, au fur et à mesure que la négociation avançait il devenait de plus en plus livide et sa mine auparavant relativement confiante se décomposait maintenant en entendant les propos tenus par le gradé de la Marine. Il laissa donc Vandaos finir sa proposition liminaire avant d’observer une seconde de silence où il ne fait qu’entrouvrir la bouche en réfléchissant précautionneusement à ses premières paroles avant de dire:

    ”Contre-Amiral… Vandaos, je vous prie sincèrement de croire en mes plus profondes excuses. Il n’était pas dans mon intention de vous manquer de respect et j’ai laissé mon sang-froid m’échapper j’en suis désolé.” Le Révérend Père apporte une main à l’arrête de son front juste au dessus de son nez, massant ses arcades sourcilière du plat de ses doigts. ”Je suis désolé oui, le voyage a été épuisant… et tendu. Port-Aurya, la ville d’où nous venons, a été attaquée. Nous sommes parti in-extremis du port et nous ne sommes allés que d’ennuis en problème depuis.” Il lève un bras vers les bastingages de l’Obseedra III en continuant. ”Ces gens à bord ont tout perdu encore et encore et je vous jure que d’arriver ici et surprendre l’équipage de la SSG essayer de se faire la malle en douce une nuit, ça n’a pas aidé non plus. Nous ne sommes pas des mutins Monsi- Contre-Amiral, parce que nous ne sommes ni des militaires, ni des mousses, ni même des navigateurs, nous ne sommes que des gens qui voulons juste un endroit où l’existence et l’adversité ne seront pas qu’une seule et même chose.”

    Le Révérend Père se dresse debout sur sa barque, prenant garde de ne pas tomber malgré le roulis des vagues rendu plus pernicieux par la présence proche de la coque du galion de la Societas.

    ”Comprenez que nous ne voulions pas de cette situation, je sais que ça ne paraît pas franc quand je vous le dis ainsi, mais c’est justement parce qu’on s’est aperçu que la SSG tentait de quitter le navire qu’on a paniqué, on s’est dit que… ” il hésite, avant de reprendre avec une voix toujours aussi élevée pour couvrir le son des lames qui se fracassent contre la chétive embarcation. ”... que s’ils partaient ainsi après qu’on se soit fait amarrer en bordure, c’est qu’on allait pas nous laisser débarquer. On ne veut pas causer de problèmes, mais le comportement de la République à notre égard ne nous a pour le moment rien laissé présager de bon. J’ai envie de vous croire Contre-Amiral, mo- non, nous aussi nous avons envie que tout se passe bien et sans accroc, je veux juste apporter une garantie à mes frères et soeurs que notre voyage prend fin.”

    Interpelé par un des hommes à bord de sa barque, le Révérend Père se retourne pour échanger quelques mots brefs avec un des ses compatriotes, avant de refaire face à l’officier supérieur:

    ”Donnez moi juste quelques secondes.”

    Tandis que Vandaos se coordonne avec ses sous-officiers et distribue ses consignes pour la suite des négociations, le Révérend Père Aginta se concerte pareillement avec les deux autres personnes à bord de sa chaloupe ainsi que les deux rameurs, leur discussion supplantée par le bruit assourdissant des vagues ne peut qu’être lue de par le langage corporel de ses participants et ils paraissent vraisemblablement prudents. L’ecclésiastique accorde un signe de la main au Contre-Amiral lorsque celui-ci lui dit être prêt de son côté, et se retourne alors enfin vers Vandaos après près de deux minutes de conciliabule supplémentaires pour lui apporter une réponse:

    ”Bon euhmm… on… on va faire sortir l’équipage de la SSG sur le pont, mais voilà, on va faire preuve de bonne foi n’est-ce pas? Montrer qu’on peut juste désamorcer cette situation et avancer hein? Donc euh, il faudrait que ça aille dans les deux sens, est-ce que vous pensez qu’il serait possible qu’on fasse sortir la moitié de l’équipage sur le pont d’abord, récupérer un tonneau d’eau en échange, et faire sortir l’autre moitié après?” Le Père Aginta paraît de plus en plus mal à l’aise au fur et à mesure que la conversation avance, il jette des coups d’oeil un peu nerveux en direction de l’imposante silhouette du Parangon de Justice qui trône plus loin sur l’océan et revient fixer Vandaos avec une certaine détresse:

    ”Et on voudrait que vous profitiez de faire venir un médecin pour également nous apporter un mage de liaison avec ces hauts pontes de Courage. On pense qu’on devrait peut-être avoir un mot dans la discussion étant donné qu’on est quand même au centre du sujet hein.” Le Père Aginta prononce ces derniers mots avec une gêne palpable, il sait qu’il se montre passablement demandant, mais il sait aussi qu’en cas de refus, le Contre-Amiral le forcerait à prononcer des mots qu’il n’a absolument pas envie de faire passer à travers de ses lèvres, des mots comme ‘otage’ et ‘chantage’, ils ne sont pas des terroristes bon sang, alors comment avaient-ils pu en arriver là?

    À bord de l’Obseedra III, une bonne partie de l’équipage présent sur le pont s’est amassé à babord du navire pour pouvoir observer les deux chaloupes en contrebas avec un voyeurisme palpable, les expressions sur les visages des occupants du galion sont une farandole variée allant de la méfiance à la pure curiosité en passant par la lueur d’un espoir incertain. Solomon Kornstadt, excentré de l’amassement principal avec un petit groupe de cinq autres divinistes, regarde la chaloupe de la Marine républicaine et ses yeux alternent entre les réactions des autres passagers et le Parangon un peu plus loin. Combien de mètres aurait-il à faire s’il sautait dans l’eau là tout de suite? Sans doute trop. Depuis que les séparatistes reikois avaient pris le contrôle du navire la situation s’était vraiment dégradée à bord, l’équipage de la SSG s’était fait gaulé entrain de se faire la malle, les divinistes de nature plutôt pacifique avaient renoncé à contester le commandement du bâtiment tant par fatigue que par impuissance, les fanatiques s’étaient fait enfermer en bas dans le pont intermédiaire avec le Révérend Père Aginta et les reikois avaient récupéré les armes de l’équipage. Avec la chasse au traître qui régnait à bord depuis des jours et l’ambiance instable qui faisait sursauter tout le monde au moindre bruit inattendu, Solomon se doutait qu’en essayant de s’en tirer un peu trop vite il se ferait sans doute cribler de carreaux avant de faire trois brasses.

    L’agent du SCAR relève la tête quand une ombre masque brièvement le soleil, l’oiseau élémentaire qui s’était posé tantôt sur la barque de l’officier de la Marine avait repris ses petits ronds au dessus du pont de l’Obseedra, surplombant la quarantaine de séparatistes déguisés en divinistes qui étaient répartis sur le ponton, ainsi que les vrais divinistes qui faisaient figure de mousses improvisés pour maintenir le bateau dans un état aussi salubre que possible. Solomon, torse nu et un balais brosse à la main, avait sa main en visière au dessus de son corps transpirant pendant qu’il redirige son regard vers la chaloupe, espérant que quoi qu’ils se disent là bas, ça ne finisse pas en bain de sang.

    OBJECTIFS & PRÉCISIONS OBSEEDRA GP:



    Règles Générales:
    -Cet évent aura en Maître du Jeu Falconi Genova
    -Une nouvelle résolution sera publiée tout les 96h (4 jours)
    -Un arrangement est possible pour les absences pendant l’évent sous réserve de notification du MJ, les absences et les retards non justifiés entraîneront des conséquences négatives pour votre personnage.
    -Toutes questions concernant l’évent doit être posée dans le salon event-république du Discord en pingant @SherLuc, je ne répondrai pas aux questions posées en DM sauf exceptions.
    -Sauf contre-indication vous disposez d'un maximum de 3 Actions par tour. Une Action est un agissement contextuel qui impact directement un objectif, ou une utilisation de pouvoir.
    -Si vous êtes dotés de PNJ de troupe achetés en boutique, vous avez le droit à une Action supplémentaire par tour utilisable uniquement par vos troupes. Les troupes sont répartissables au besoin mais elles conservent dans leur ensemble une unique Action supplémentaire par tour. Les troupes peuvent être placées sous les ordres d'autres PJs auquel cas c'est à eux de les inclure dans leurs résumés, si vous distribuez vos troupes à plusieurs PJs, c’est à eux de se coordonner à chaque tour sur lequel utilisera l’Action de troupe. Les troupes font acte de présence et réagissent naturellement à ce qui se passe autour d'eux de la façon la plus simple possible (esquive, bagarre, ordre du propriétaire, etc...)
    -Concernant les PNJ Évolutif, ils disposent d'une Action supplémentaire par tour ainsi que de leur propre barre de mana indépendante de leur propriétaire, il est possible au PJ propriétaire de conférer ses propres Actions à son PNJ Évolutif durant un tour, jusqu'à ce que le PNJ atteigne un maximum de 3 Actions.
    -Un résumé à la fin de votre post est obligatoire. Les posts sans résumés ne seront pas considérés. Votre résumé doit contenir un court synopsis de votre post, la liste de vos actions/utilisations de pouvoir ce tour ainsi que le décompte de vos utilisations de paliers de pouvoir sur l'ensemble de l'évent. Le cas échéant, vous devez également décrire les agissements des PNJs de troupe sous vos ordres.
    -La longueur des posts est limitée à 1500 mots. Ayez pitié du MJ vous êtes 30 inscrits, merci.
    -Ne vous prenez pas la tête.
    -Amusez-vous.


    VERROUILLAGE DES POSTS: MARDI 17/09 À 22h00 CENDRES
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