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Noble de La République
Ezéchiel de Gotha
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Race: Humain
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Loyal Neutre
Rang: B
Partie 1
Le ciel était particulièrement chargé, la pression était telle qu'un orage devenait inévitable. Or, les marchands avaient beau rentrer leurs étals et les matrones ranger leur linge, la pluie se refusait à tomber. C'était comme si la nappe nuageuse qui avait envahie le ciel de Justice comptait rester en territoire conquis. Les freux croassaient timidement tandis que les choucas se bousculaient sous les encorbellements et hourds de la ville. Les épais cumulonimbus venus de l'Est allaient-ils cracher leur pluie avant que le vent ne les souffle au loin ?
- Le ciel cherche à nous faire passer un message. Comme pour nous rappeler notre place en ce monde. Fit le père Grannord.
- Ils viennent de l'Est, de Courage, signe de la tourmente qui y sévit. Répliqua le Doyen Helsom.
- Certes. Ce ciel est à l'image de l'épreuve que surmonte l'Evêque Carolin et le Doyen Hensworth. Sombre mission qu'est la leur. Commenta Grannord.
- Sombre et ardue, mais glorieuse et capitale. C'est le moyen pour notre ordre de se rappeler à la République, de démontrer notre force, notre nombre et notre détermination. Avec l'aide des Titans, nos frères obtiendront gain de cause et sauveront l'Obseedra de la perdition.
- Le maire... Hasarda le Prêtre.
- Wessex est un imbécile, un hérétique et un flagorneur ! L'interrompit le Doyen.
Leur discussion n'alla cependant pas plus loin, alors que les deux hommes d'église commençaient à s'échauffer, le ciel gronda comme pour se rappeler à eux. Ils resserrèrent leurs chasubles et passèrent leurs aumusses sur leurs crânes dégarnis avant de s'engouffrer dans le pinacle surmontant la cathédrale inachevée de la cité d'où ils observaient le ciel avec inquiétude.
En contrebas, dans le chœur, on commença à entendre les premières gouttes heurter les voutes de l'édifice, là où le toit avait été érigé. En revanche, dans les transepts et la nef, la pluie tombait à flot, heurtant le sol recouvert de bâches et seaux pour en protéger le marbre. Déjà quelques pages se relayaient pour remplacer les sauts se remplissant graduellement. Un nouvel éclair retentit, l'Evêque sursauta.
Enfonçé dans son imposant fauteuil trônant devant l'abside, en haut de marches d'un marbre aux nervures mordorées, il tapa du poing sur l'accoudoir comme pour répondre au tonnerre. Sa mâchoire rachitique se contracta alors qu'il congédia d'un signe nonchalant le père confesseur de son nouveau diocèse. Ce dernier avait pour directives de lui rapporter les confessions les plus sensibles qu'il recueillait. En échange de cet écart au secret de la confession, l'Evêque lui assurait une place de choix dans le Royaume des Titans, lorsque ces derniers auront pris le Sekaï des mains des mortels. Il réajusta d'une main tremblante son manipule d'orfroi, signe que le page à son service devait rapprocher le brasero gardant le prélat du froid.
- Faites mander Le Purgeur ! Grailla-t-il.
CENDRES
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Thème musical d'Ezéchiel
Noble de La République
Viktor Volkhard
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Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
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Rang: B
Depuis notre installation dans la grande ville Républicaine de Justice, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions de me confronter aux non-croyants, tout simplement parce que ce peuple ne semble pas si hostile que cela à notre présence. Enfin, cela dépend en grande partie de l’endroit où nous nous situons, Maître Ezechiel et moi-même. À Courage, par exemple, la communauté Shoumeïenne n’est pas aussi bien lotie qu’à Justice ou à Liberty, pour ce qu’il en reste du moins.
Mais, je parle de politique alors que ce n’est absolument pas de mon ressort, non. Je suis celui que l’on appelle le Purgeur. Mais, pourquoi une telle appellation ? Vous le comprendrez tôt ou tard. Pour l’heure, en tant que bras-armé de l’Évêque de Gotha, j’ai une tâche, une mission, celle de défendre la Cathédrale qu’il s’est entêté à construire, bien que la construction fût brusquement stoppée après l’élection de Falconi Genova.
« Sieur Volkhard. L’Évêque souhaite vous voir au plus vite. Il n’a pas précisé la raison de sa convocation, mais il semblerait que ce soit urgent. Je vous prierais de bien vouloir me suivre, que je puisse vous conduire à lui. »
Je ne l’ai pas entendu venir celui-là, je suis si occupé dans mes pensées. Il faut dire que conter une histoire laisse parfois peu de place à la concentration réelle. Fort heureusement, je suis dos à la porte alors, tout ce que le moine peut voir de moi sont les multiples cicatrices laissées sur mon dos par… par les coups de fouet incessant que l’on m’assainît, autrefois, sur l’île-prison.
Maître Ézéchiel a toujours été formel là-dessus : Jamais quiconque ne doit voir mon visage. Je ne sais pas pourquoi il a pris une telle décision à mon égard, mais je lui voue une confiance aveugle. Je me dis qu’il doit sûrement avoir ses raisons. Pour être honnête, je ne sais pas depuis combien de temps personne n’a pu distinguer les traits de mon visage -à part Maître Ézéchiel-, tout ce que je suis en mesure d’affirmer, c’est que cela fait plusieurs années.
Je pivote légèrement la tête, mon visage caché par ma chevelure. Je laisse mon regard glisser légèrement dans mon dos et, à travers les quelques sillons laissés là, dans mes cheveux, je parviens à distinguer le moine qui était venu me chercher. La luminosité est faible, très faible, il n’y a qu’une simple bougie qui éclaire la pièce et, elle est face à moi, sur la table délabrée qui me sert parfois à manger. J’observe quelques secondes mon ombre portée, avant de finalement répondre à cet homme.
« Ai-je besoin de prendre Brise-Âme avec moi ? » Répondé-je simplement, avec l’envie profonde de voler les âmes des faibles pour les offrir à mes dieux.
« Il ne l’a pas spécifié. »
« Très bien. Vous pouvez retourner auprès de Maître de Gotha, je vous rejoindrai d’ici quelques minutes. J’ai besoin d’un peu de temps pour me préparer. » Dis-je alors, laissant mon interlocuteur quitter ma chambre, avant d’enfin me lever.
Je ne suis pas sûr d’avoir besoin de mon épée, mais on ne sait jamais, en réalité. J’ai toujours cette peur que la Cathédrale se fasse attaquer et donc que fatalement, Maître Ézéchiel se retrouve sans défense, bien que je n’aie pas besoin de cette maudite arme pour tuer. Simplement, elle me permettrait de facilement assurer la sécurité de ma communauté. Je me dirige vers mon armoire, dans laquelle, soyons honnête, n’est pas entreposé grand-chose. À vrai dire, je n’ai que mon armure et mon arme, avec peut-être quelques vieux vêtements que je n’ai que très rarement l’occasion de porter, étant donné que je ne vis qu’avec cette armure sur les épaules, en dehors de ma chambre.
Je m’équipe, casque sur le visage, Brise-Âme dans le fourreau et, pars en direction du Chœur de la Cathédrale, là où Maître Ézéchiel m’attend. Je passe dans les différents couloirs, le Vestibule, avant de finalement arriver à destination. Tout est calme, les seuls sons que je suis en mesure d’entendre sont les clapotements de mes bottes contre le marbre qui composait le sol. Une fois proche de mon Maître, je m’avance prudemment mais avec détermination, le torse bombé et les bras le long du corps, et je pose un genou à terre. N’osant pas regarder mon Père dans les yeux, je me contente d’admirer le sol, de rester à ma place de simple bras-armé.
« Maître De Gotha, vous m’avez fait mander ? En quoi puis-je vous être utile, aujourd’hui ? » Demandé-je, toujours sans relever la tête, par pur politesse à son égard.
Mais, je parle de politique alors que ce n’est absolument pas de mon ressort, non. Je suis celui que l’on appelle le Purgeur. Mais, pourquoi une telle appellation ? Vous le comprendrez tôt ou tard. Pour l’heure, en tant que bras-armé de l’Évêque de Gotha, j’ai une tâche, une mission, celle de défendre la Cathédrale qu’il s’est entêté à construire, bien que la construction fût brusquement stoppée après l’élection de Falconi Genova.
« Sieur Volkhard. L’Évêque souhaite vous voir au plus vite. Il n’a pas précisé la raison de sa convocation, mais il semblerait que ce soit urgent. Je vous prierais de bien vouloir me suivre, que je puisse vous conduire à lui. »
Je ne l’ai pas entendu venir celui-là, je suis si occupé dans mes pensées. Il faut dire que conter une histoire laisse parfois peu de place à la concentration réelle. Fort heureusement, je suis dos à la porte alors, tout ce que le moine peut voir de moi sont les multiples cicatrices laissées sur mon dos par… par les coups de fouet incessant que l’on m’assainît, autrefois, sur l’île-prison.
Maître Ézéchiel a toujours été formel là-dessus : Jamais quiconque ne doit voir mon visage. Je ne sais pas pourquoi il a pris une telle décision à mon égard, mais je lui voue une confiance aveugle. Je me dis qu’il doit sûrement avoir ses raisons. Pour être honnête, je ne sais pas depuis combien de temps personne n’a pu distinguer les traits de mon visage -à part Maître Ézéchiel-, tout ce que je suis en mesure d’affirmer, c’est que cela fait plusieurs années.
Je pivote légèrement la tête, mon visage caché par ma chevelure. Je laisse mon regard glisser légèrement dans mon dos et, à travers les quelques sillons laissés là, dans mes cheveux, je parviens à distinguer le moine qui était venu me chercher. La luminosité est faible, très faible, il n’y a qu’une simple bougie qui éclaire la pièce et, elle est face à moi, sur la table délabrée qui me sert parfois à manger. J’observe quelques secondes mon ombre portée, avant de finalement répondre à cet homme.
« Ai-je besoin de prendre Brise-Âme avec moi ? » Répondé-je simplement, avec l’envie profonde de voler les âmes des faibles pour les offrir à mes dieux.
« Il ne l’a pas spécifié. »
« Très bien. Vous pouvez retourner auprès de Maître de Gotha, je vous rejoindrai d’ici quelques minutes. J’ai besoin d’un peu de temps pour me préparer. » Dis-je alors, laissant mon interlocuteur quitter ma chambre, avant d’enfin me lever.
Je ne suis pas sûr d’avoir besoin de mon épée, mais on ne sait jamais, en réalité. J’ai toujours cette peur que la Cathédrale se fasse attaquer et donc que fatalement, Maître Ézéchiel se retrouve sans défense, bien que je n’aie pas besoin de cette maudite arme pour tuer. Simplement, elle me permettrait de facilement assurer la sécurité de ma communauté. Je me dirige vers mon armoire, dans laquelle, soyons honnête, n’est pas entreposé grand-chose. À vrai dire, je n’ai que mon armure et mon arme, avec peut-être quelques vieux vêtements que je n’ai que très rarement l’occasion de porter, étant donné que je ne vis qu’avec cette armure sur les épaules, en dehors de ma chambre.
Je m’équipe, casque sur le visage, Brise-Âme dans le fourreau et, pars en direction du Chœur de la Cathédrale, là où Maître Ézéchiel m’attend. Je passe dans les différents couloirs, le Vestibule, avant de finalement arriver à destination. Tout est calme, les seuls sons que je suis en mesure d’entendre sont les clapotements de mes bottes contre le marbre qui composait le sol. Une fois proche de mon Maître, je m’avance prudemment mais avec détermination, le torse bombé et les bras le long du corps, et je pose un genou à terre. N’osant pas regarder mon Père dans les yeux, je me contente d’admirer le sol, de rester à ma place de simple bras-armé.
« Maître De Gotha, vous m’avez fait mander ? En quoi puis-je vous être utile, aujourd’hui ? » Demandé-je, toujours sans relever la tête, par pur politesse à son égard.
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Ezéchiel de Gotha
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Partie 2
Pourquoi donc Ezéchiel tenait-il à ce que son plus fidèle serviteur garde son identité secrète ? Le plus obtus avancerait que c'est purement pour cacher un visage hideux déformé par la guerre. Le plus fin arguerait que c'est pour cultiver le mystère et instiguer la peur chez ses adversaires de la sorte. Mais ce n'était ni pour l'une ou l'autre raison. L'Evêque le poussait à dissimuler son visage par pur symbolisme, « Telle est la voie » diraient certains, pour que le Purgeur remplace totalement Viktor, devenant un simple outil au service du prélat, le bras armé du diocèse. Une arme n'avait pas de visage.
Lorsque le Purgeur se présenta enfin au pied de l'autel, mettant genoux à terre, l'Evêque esquissa un bref sourire avant de faire un signe nonchalant de la main l'invitant à se redresser. D'un signe de tête, le page à ses côtés s'éclipsa dans le noir tandis que deux chevaliers en faction firent cliqueter leurs armures tout en quittant le Chœur. Ezéchiel tenait à garder le mystère de ses projets pour Viktor, à l'instar du visage de ce dernier. Il avait l'esprit suffisamment affuté pour savoir que même ses chevaliers n'étaient pas à l'abris du SCAR. L'angelot qui servait de Vice-Président à cette République avait tout intérêt à faire surveiller l'Evêque de Justice, d'autant plus avec le climat actuel. Or, ce dont il allait parler ne devait pas fuiter, a contrario du plafond...
Le pluie battante continuait de fondre sur l'édifice inachevé, s'infiltrant dans la charpente pour perler à divers endroits couverts de bâches. Tout ceci jouait une sorte de mélodie redondante perturbée par quelques coups de tonnerre éclairant les vitraux de la haute voute. Une lueur passa subrepticement sur le visage émacié de l'Evêque.
- Mon fils, ne t'es-tu jamais demandé pourquoi nous nous sommes rendus à Justice au lieu d'être resté à Liberty ? Question rhétorique, ne répond pas, je vais le faire. Parce qu'il n'était pas bon pour nous, à l'époque, d'être trop proche du pouvoir républicain. Nous étions trop faibles, alors. Le SCAR nous aurait infiltré par tous les pores et nos fidèles auraient été mis au banc de la société, Mirelda ou pas. L'Evêque Carolin ayant investi Courage, il ne me restait plus que Justice. Finalement, nous voyons en ce jour que c'était pour le mieux. Alors que mon confrère, trop indolent à mon gout, se retrouve empêtré dans la toile de Wessex, je jouie ici d'une liberté toute bienvenue.
Il s'humecta les lèvres.
Il s'humecta les lèvres.
En outre, on nous a permis d'ériger cette cathédrale, jusqu'à ce que Falconi y mette un holà. Or, j'ai besoin que ce lieu de culte soit achevé, et ce dans les plus brefs délais, les travaux doivent reprendre. Nous avons déjà circonvenu le conseiller municipal en charge de ce quartier déjà très ouvert sur le cosmopolitisme. Et s'il cherche à se démarquer comme un homme ouvert à toutes les cultures, un philanthrope pour ainsi dire, c'est purement pour enrichir la main d'œuvre et l'activité de son quartier, sans parler du vaste terrain que mon diocèse lui a acheté. Nous sommes même allé jusqu'à respecter l'architecture de leur ville, avec des coupoles bleues pour ne pas dénoter avec le reste des bâtiments.
Il pianota sur l'accoudoir.
Enfin bref, mon fils, je veux aller voir le conseiller en question pour lui rappeler que la construction de cette cathédrale est totalement assurée par des fonds privés, par conséquent, Falconi n'a pas son mot à dire ici. Je fais ce que je veux de l'or de mon diocèse, par Kazgoth ! Le conseiller devra plaider en notre faveur, pour que le permis de construire soit débloqué. Mais avant d'entamer les négociations, je t'ai fait venir au cas où tu ai une idée plus... radicale. Je sais que tu es bien au fait du fonctionnement de la pègre par ici, est-ce que cette dernière pourrait m'être utile dans cette affaire ou à l'avenir ?
Il arqua un sourcil en se penchant difficilement en avant.
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Viktor Volkhard
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Maître Ezéchiel est un beau parleur à n’en point douter et, c’est bien pour cette raison que je suis capable de le suivre jusqu’au bout du monde. Rien ni personne ne sera en mesure de m’empêcher de dégainer mon épée pour le protéger, même si lui-même me le demandait. Après tout, je le considère bel et bien comme mon paternel, que ce soit spirituel ou non, il est celui qui m’a élevé. Il n’a qu’un mot à dire et, ses ennemis périssent de ma lame.
Un petit rappel de l’histoire, ça ne fait jamais de mal, même pour moi qui l’ai vécu. Pour être tout à fait honnête, je préfère autant ne pas la garder en mémoire, cela me permet non seulement de ne pas oublier ma propre histoire et donc fatalement, ce pour quoi je me bats, ce pour quoi j’ai réussi à m’évader de l’île-prison. Mais pas seulement, ça me permet aussi de ne pas devenir fou, de ne pas sombrer dans le chaos. Je suis bien loin d’être aussi fou qu’Alasker, ni aussi brave que ceux s’étant battus à Célestia. Je ne suis que le bras-armé d’une personne encore plus puissante que ce que je ne serai jamais.
Que dire du Président Falconi, si ce n’est qu’il était un véritable mécréant, tout comme sa prédécesseure. Mais elle, au moins, elle avait fait l’effort de nous accepter. Le Président actuel, lui, refuse l’arrivée de mes semblables en République, si ces derniers n’ont pas de famille déjà présente sur place. C’est une honte sans nom. Comme je n’ai pas la moindre famille à l’extérieur du territoire, et aussi à l’intérieur, cette règle ne me touche pas. Mais, quand je pense à Dame Dorothée, qui est une de nos sœurs et donc, qui ne contribue pas directement au bien de la Nation, cela me dégoûte au plus haut point. Si elle ne quitte pas le territoire, alors elle n’aura pas la chance de revoir ces enfants qui demeurent non loin des terres du Doreï.
Enfin, je me permets de relever la tête pour enfin regarder l’Évêque de Gotha dans les yeux, ses yeux si… terrifiants. Il me pose cette simple question à laquelle j’ai, bien évidemment, une réponse toute trouvée. Je vais tout de même me permettre de rappeler mes liens avec la pègre, avant de continuer sur ma lancée. Lorsque nous sommes arrivées à Justice, j’ai tout de suite tenu à me renseigner sur le pouvoir souterrain en place. Si la rumeur s’étendait qu’un Reikois en était aux commandes, il s’avèrerait qu’après avoir fait mes propres recherches, j’ai découvert qu’il s’agit en réalité d’un Shoumeïen, Carl Sorince. Bien entendu, en tant que bon Diviniste, j’ai tout fait pour créer des liens avec lui, même si, pour le moment, je me dois de rester dans le flou, à propos de ces derniers.
Avant d’enfin répondre à mon Maître, je me relève, me dressant sur toute ma hauteur qui semble bien supérieure à ceux qui m’entourent. Je jette un coup d’œil à droite, puis à gauche, mon regard perçant les fentes de mon casque.
« Maî… Votre Éminence. Je pense que nous pouvons quérir les services du réseau de la Pègre si besoin, tant que cela n’entache pas le bien de la ville. Il semblerait que l’un des chefs de Gang tienne particulièrement à ce que l’équilibre des forces au sein de Justice reste parfait. Il suffit juste de trouver les bons mots pour convaincre le chef du Balancier, Le Serpent, que notre communauté A un réel intérêt à s’installer à Justice et surtout, que des personnes comme vous sont nécessaires pour que la République évolue en bien. Si vous me le demandez, j’irai directement me renseigner auprès du Serpent pour disons… exécuter mes pensées radicales… » Dis-je, avant de faire une légère pause, reprenant ma respiration qui se faisait de plus en plus bruyante.
« Je veux dire, si le Conseiller ne veut pas accéder à notre demande, alors je ferai en sorte qu’il accepte, quelqu’en soit le prix. Si bien entendu, Son Éminence m’en donne la permission. » Continué-je, tout en déposant ma main gauche sur le manche de mon arme destructrice.
« Comme j’aime tant le rappeler, il reste bon nombre d’âmes à purger dans cette ville. » Finis-je par dire, maintenant mon regard dans celui de mon interlocuteur.
Un petit rappel de l’histoire, ça ne fait jamais de mal, même pour moi qui l’ai vécu. Pour être tout à fait honnête, je préfère autant ne pas la garder en mémoire, cela me permet non seulement de ne pas oublier ma propre histoire et donc fatalement, ce pour quoi je me bats, ce pour quoi j’ai réussi à m’évader de l’île-prison. Mais pas seulement, ça me permet aussi de ne pas devenir fou, de ne pas sombrer dans le chaos. Je suis bien loin d’être aussi fou qu’Alasker, ni aussi brave que ceux s’étant battus à Célestia. Je ne suis que le bras-armé d’une personne encore plus puissante que ce que je ne serai jamais.
Que dire du Président Falconi, si ce n’est qu’il était un véritable mécréant, tout comme sa prédécesseure. Mais elle, au moins, elle avait fait l’effort de nous accepter. Le Président actuel, lui, refuse l’arrivée de mes semblables en République, si ces derniers n’ont pas de famille déjà présente sur place. C’est une honte sans nom. Comme je n’ai pas la moindre famille à l’extérieur du territoire, et aussi à l’intérieur, cette règle ne me touche pas. Mais, quand je pense à Dame Dorothée, qui est une de nos sœurs et donc, qui ne contribue pas directement au bien de la Nation, cela me dégoûte au plus haut point. Si elle ne quitte pas le territoire, alors elle n’aura pas la chance de revoir ces enfants qui demeurent non loin des terres du Doreï.
Enfin, je me permets de relever la tête pour enfin regarder l’Évêque de Gotha dans les yeux, ses yeux si… terrifiants. Il me pose cette simple question à laquelle j’ai, bien évidemment, une réponse toute trouvée. Je vais tout de même me permettre de rappeler mes liens avec la pègre, avant de continuer sur ma lancée. Lorsque nous sommes arrivées à Justice, j’ai tout de suite tenu à me renseigner sur le pouvoir souterrain en place. Si la rumeur s’étendait qu’un Reikois en était aux commandes, il s’avèrerait qu’après avoir fait mes propres recherches, j’ai découvert qu’il s’agit en réalité d’un Shoumeïen, Carl Sorince. Bien entendu, en tant que bon Diviniste, j’ai tout fait pour créer des liens avec lui, même si, pour le moment, je me dois de rester dans le flou, à propos de ces derniers.
Avant d’enfin répondre à mon Maître, je me relève, me dressant sur toute ma hauteur qui semble bien supérieure à ceux qui m’entourent. Je jette un coup d’œil à droite, puis à gauche, mon regard perçant les fentes de mon casque.
« Maî… Votre Éminence. Je pense que nous pouvons quérir les services du réseau de la Pègre si besoin, tant que cela n’entache pas le bien de la ville. Il semblerait que l’un des chefs de Gang tienne particulièrement à ce que l’équilibre des forces au sein de Justice reste parfait. Il suffit juste de trouver les bons mots pour convaincre le chef du Balancier, Le Serpent, que notre communauté A un réel intérêt à s’installer à Justice et surtout, que des personnes comme vous sont nécessaires pour que la République évolue en bien. Si vous me le demandez, j’irai directement me renseigner auprès du Serpent pour disons… exécuter mes pensées radicales… » Dis-je, avant de faire une légère pause, reprenant ma respiration qui se faisait de plus en plus bruyante.
« Je veux dire, si le Conseiller ne veut pas accéder à notre demande, alors je ferai en sorte qu’il accepte, quelqu’en soit le prix. Si bien entendu, Son Éminence m’en donne la permission. » Continué-je, tout en déposant ma main gauche sur le manche de mon arme destructrice.
« Comme j’aime tant le rappeler, il reste bon nombre d’âmes à purger dans cette ville. » Finis-je par dire, maintenant mon regard dans celui de mon interlocuteur.
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Ezéchiel de Gotha
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Partie 3
C'était un fait : Ezéchiel de Gotha aimait s'écouter parler. Donc il ne faisait que ça, parler. Lorsqu'il le pouvait, il s'étalait sur ce qu'il fallait faire, ce qu'il pensait, sur les raisons et pourquoi du comment, parfois en monologues tenant de l'Homélie. Lorsqu'on le coupait, il envoyait paitre le béjaune, crachait un bon coup son venin avant de reprendre. Et pour ce qui était d'écouter, il ne le faisait qu'au plus strict minimum, un comble pour un père confesseur. Des années durant il avait écouté les confessions de ses paroissiens, c'était peut-être ce qui l'avait dégouté d'écouter les autres. Il ne prêtait donc une oreille attentive qu'aux réponses qu'il attendait, préférant tout naturellement des réponses directes et sans fioritures. Tel était son Eminence l'Evêque de Gotha.
Viktor était bien au fait de ce trait de caractère et allait donc droit au but lorsqu'il répondait aux questions du prélat. Sa voix filtrée par le métal de son heaume, le Purgeur délivrait de bonnes nouvelles à l'Evêque qui manifesta sa délectation en se penchant d'avantage en avant, ce que le paladin savait être un véritable effort pour le vieil homme sclérosé par le poids des ans. Finalement, lorsqu'il eut terminé, l'Evêque alla même jusqu'à se lever dans le cliquettement caractéristique des plaques de métal intégrées à son aumusse pour l'aider à se lever, usant de sa mana pour élever ces plaques le soutenant. L'améthyste du chaton de son anneau pastoral luisit à la lumière du brasero.
Debout, le prélat était toujours plus petit que le paladin, en dépit de sa mitre lui faisant gagner une vingtaine de centimètres. C'était pourquoi il avait fait monter son fauteuil en hauteur, à l'image d'un trône, pour mieux surplomber ceux qui se tiennent face à lui. Enième vanité dont il faisait preuve là. Quant au rochet qu'il portait sur ses épaules, il lui tenait non seulement chaud mais le faisait surtout paraitre plus large qu'il ne l'était, n'ayant plus grand chose des muscles de lorsqu'il était chevalier de l'Ordre de la Main. Glorieuse époque que celle-ci, dont l'actuelle n'en est plus que l'ombre.
- Tu parles juste, mon fils.
Tu le sais que trop bien à présent : Lorsque l'église se fixe un objectif, elle se doit d'explorer différentes méthodes. Toujours disposer d'une alternative. La volonté des Titans ne saurait souffrir la moindre déconvenue de la part des païens qui se dressent sur notre Voie. Je veux d'abord aller voir ce monsieur Quinten pour lui faire entendre raison, je sais qu'avec quelque... motivation il pourrait entendre raison. Mais si d'aventure il n'obtempère point, je ferait appel à tes services.
Il éleva la voix pour héler un page.
- Qu'on fasse préparer ma voiture !
De nouveau à Viktor :
- Viens, tu m'accompagneras. Aide-moi. Et d'ailleurs, j'aimerai que tu m'organises une entrevue avec ce Serpent, il a besoin d'alliés autant que j'ai besoin d'alliés. Et fais-lui savoir que j'ai des fonds pécuniers si besoin.
Il descendit doucement les marches de l'autel, faisant claquer les talons de ses mocassins contre le marbre qui se délavait déjà. Le cliquetis du métal indiquait qu'il usait de magie pour se mouvoir sans risque de chute.
CENDRES
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Viktor Volkhard
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Rang: B
C’est bien là-dessus que je peux affirmer aujourd’hui que l’Évêque de Gotha est l’une des personnes les plus intelligentes que je connaisse. Là où, au Shoumeï, les Évêques n’imaginaient qu’une seule solution et envoyaient leur guerrier à la mort pour parvenir à leur fin, Maître Ezéchiel cherchait diverses voies et choisissait celle la plus bénéfique pour notre cause et, il le fait encore aujourd’hui. Bien entendu, je serais bien naïf d’affirmer ne jamais avoir pris de risque par le passé, ni même dans le présent, mais je m’en suis toujours sorti vivant, non pas sans des pertes humaines à mes côtés, bien entendu. Bon nombre de mes confrères ont donné leur vie pour que Maître Ezéchiel nous conduise vers notre salue à tous.
Mais alors pourquoi, pourquoi la population républicaine refuse de croire en notre cause qui pourtant, est si juste ? Ce ne sont que des sots qui méritent d’être sacrifiés pour le bien de l’Église.
À peine l’ordre prononcé que je me rue en direction de mon Maître, afin de lui apporter l’aide nécessaire dans ses mouvements. Je ne suis pas seulement un paladin me battant au nom de Ezéchiel de Gotha, je suis aussi son serviteur le plus dévoué. Une fois à ses côtés, je me permets de passer mon bras autour du sien et le guide dans l’allée principale de la Cathédrale. Mon regard aimerait se perdre sur ce qui se trouve autour de moi, sur ces sœurs qui passent devant nous, sur ces hommes qui semblent se ruer au Chœur de la bâtisse en construction pour prier nos dieux. Il est d’ailleurs assez impressionnant de voir le respect que les pratiquants vouent à Maître Ezéchiel. Tous se cambrent légèrement en guise de salutation. Je ne perds pas non plus trop de temps avant de répondre à la demande faite par Maître Ezéchiel.
« Si tel est le souhait de Son Éminence, alors j’exécuterai sa demande dans les plus brefs délais, même si je dois y perdre la vie. » Répondé-je simplement, sans perdre de temps. C’est au final, une réponse tout ce qu’il y a de plus classique. Dire que la demande sera traitée dans les plus brefs délais, au péril de ma vie. Même pour une tâche aussi simple, je m’oblige à parler ainsi.
Lorsque nous arrivions enfin dehors, la voiture de mon Maître est déjà prête à partir, elle n’attendait plus que lui. Naturellement, en tant que bon gentlemen, je me permets de l’aider à monter dans cette dernière mais, étonnamment, je ne monte pas avec lui. Mon sang et mon corps ne sont pas assez précieux pour oser fouler des matières aussi nobles, me dit-il depuis ma plus tendre enfance. En tant que simple paladin, je ne mérite pas de connaître les plaisirs qu’apportent le luxe républicain, ni les plaisirs de la luxure. Je m’y suis fait, au final. Ce ne sont pas des choses qui me manquent.
« Si Son Éminence me le permet, je prends congé pour aller m’installer sur mon cheval. S’il a besoin de quoi que ce soit, il peut me le faire savoir, je resterai à ses côtés. » Dis-je, avant de partir vers l’arrière, pour retrouver mon cheval.
Oh rassurez-vous, je ne suis pas aussi pompeux habituellement, je me permets même parfois quelque familiarité, comme l’appeler Maître au lieu de Son Éminence. Mais, lorsque nous sommes en déplacement en dehors de la paroisse, Maître Ezéchiel préfère que je ne montre pas de trop notre promiscuité.
Je vais donc vers l’arrière, comme promis, pour monter mon cheval qui possédait un pelage brun magnifique. C’est une créature que Maître Ezéchiel m’a offerte lorsque nous sommes arrivés à Justice, il y a de cela peu de temps. Mon ancienne monture a connu une mort atroce, entre les murs de la capitale républicaine. Sans perdre de temps, je monte sur mon cheval brun et, nous nous mettons en route, partant à la rencontre de ce fameux Conseiller.
Mais alors pourquoi, pourquoi la population républicaine refuse de croire en notre cause qui pourtant, est si juste ? Ce ne sont que des sots qui méritent d’être sacrifiés pour le bien de l’Église.
À peine l’ordre prononcé que je me rue en direction de mon Maître, afin de lui apporter l’aide nécessaire dans ses mouvements. Je ne suis pas seulement un paladin me battant au nom de Ezéchiel de Gotha, je suis aussi son serviteur le plus dévoué. Une fois à ses côtés, je me permets de passer mon bras autour du sien et le guide dans l’allée principale de la Cathédrale. Mon regard aimerait se perdre sur ce qui se trouve autour de moi, sur ces sœurs qui passent devant nous, sur ces hommes qui semblent se ruer au Chœur de la bâtisse en construction pour prier nos dieux. Il est d’ailleurs assez impressionnant de voir le respect que les pratiquants vouent à Maître Ezéchiel. Tous se cambrent légèrement en guise de salutation. Je ne perds pas non plus trop de temps avant de répondre à la demande faite par Maître Ezéchiel.
« Si tel est le souhait de Son Éminence, alors j’exécuterai sa demande dans les plus brefs délais, même si je dois y perdre la vie. » Répondé-je simplement, sans perdre de temps. C’est au final, une réponse tout ce qu’il y a de plus classique. Dire que la demande sera traitée dans les plus brefs délais, au péril de ma vie. Même pour une tâche aussi simple, je m’oblige à parler ainsi.
Lorsque nous arrivions enfin dehors, la voiture de mon Maître est déjà prête à partir, elle n’attendait plus que lui. Naturellement, en tant que bon gentlemen, je me permets de l’aider à monter dans cette dernière mais, étonnamment, je ne monte pas avec lui. Mon sang et mon corps ne sont pas assez précieux pour oser fouler des matières aussi nobles, me dit-il depuis ma plus tendre enfance. En tant que simple paladin, je ne mérite pas de connaître les plaisirs qu’apportent le luxe républicain, ni les plaisirs de la luxure. Je m’y suis fait, au final. Ce ne sont pas des choses qui me manquent.
« Si Son Éminence me le permet, je prends congé pour aller m’installer sur mon cheval. S’il a besoin de quoi que ce soit, il peut me le faire savoir, je resterai à ses côtés. » Dis-je, avant de partir vers l’arrière, pour retrouver mon cheval.
Oh rassurez-vous, je ne suis pas aussi pompeux habituellement, je me permets même parfois quelque familiarité, comme l’appeler Maître au lieu de Son Éminence. Mais, lorsque nous sommes en déplacement en dehors de la paroisse, Maître Ezéchiel préfère que je ne montre pas de trop notre promiscuité.
Je vais donc vers l’arrière, comme promis, pour monter mon cheval qui possédait un pelage brun magnifique. C’est une créature que Maître Ezéchiel m’a offerte lorsque nous sommes arrivés à Justice, il y a de cela peu de temps. Mon ancienne monture a connu une mort atroce, entre les murs de la capitale républicaine. Sans perdre de temps, je monte sur mon cheval brun et, nous nous mettons en route, partant à la rencontre de ce fameux Conseiller.
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Ezéchiel de Gotha
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Partie 4
Parfois on pouvait penser que les salamalecs et locutions dévotes de Viktor étaient rasoirs ou forcées. Pourtant c'était là l'un des symptômes du fanatisme le plus pur, en somme précisément ce que recherchait l'Evêque chez ses disciples, et aucun n'en faisait autant preuve que le Purgeur. C'était bien pourquoi Ezéchiel le gardait si près de lui, tant sa foi aveugle et pervertie était utile au prélat aux sombre desseins. En se montrant si dévoué à la cause, le paladin s'attirait la sympathie de l'Evêque qui lui confiait plus de prérogatives qu'à quiconque.
Voilà les pensées qui habitaient le prélat lors du trajet en calèche, seul dans l'habitacle avec ses réminiscences. Viktor, quant à lui, chevauchait à l'arrière de la voiture tirée par quatre chevaux de trait, tous bai, à l'image du ciel chargé. La pluie s'était faite violente et soudaine, mais brève. Il avait suffisamment plu pour que les rues pavées soient détrempées de flaques et les ruelles remplies de boue. Peu de monde dans les rues malgré cette heure matinale, il fallait reconnaitre qu'avec l'épaisseur de ces cumulonimbus, il faisait bien sombre à Justice.
L'Evêque, lui, ne regardait point par le hublot de sa calèche d'ébène. Il n'avait cure de cette ville qui l'accueillait, seul l'intéressait ceux qui y vivaient. Un vivier à sa disposition pour nourrir la Volonté des Titans. Il maugréa quelques paroles inaudibles lorsqu'un gravas fit tressauter l'habitacle, manquant de faire tomber sa mitre marmoréenne. Il grailla avant de jeter un coup d'œil dehors, les voilà qui arrivaient devant la demeure du conseiller Quinten, l'homme en charge du quartier accueillant la cathédrale en travaux.
Si ce vieil homme avait volontiers accordé le permis de construire à l'Evêque et accueilli les réfugiés de Mael dans son quartier, il n'avait pas levé le petit doigts lorsque les hommes de Genova avaient fait stopper les travaux. Ezéchiel voulait simplement lui rappeler ce qu'il lui avait apporté et ce qu'il lui devait a minima. Il savait néanmoins comment fonctionnait cette ville : Tout le monde se voulait droit et scrupuleux, mais ce n'était qu'une apparence bien rodée, ils étaient tous corrompus jusqu'à la moelle. Ceci-dit, le prélat ne voulait pas non plus trop jouer au politicien, c'était pourquoi il avait amené Viktor avec lui.
Il descendit lorsque la voiture s'immobilisa devant une belle bâtisse aux chevrons apparents et aux hautes fenêtres au dessus d'encorbellement mordorés, le tout dans le plus strict code architectural de la cité lacustre. L'Evêque mit pied à terre tout seul, toujours dans le cliquetis distinctif de sa prothèse mue par sa mana. Il attendit que le paladin démonta et le rejoignit pour gravir le perron. Ils furent accueilli par un valet en livrée cramoisie qui leur ouvrit la porte avant de signaler respectueusement que le conseiller allait bientôt les recevoir. Attendant dans le hall, Ezéchiel s'adressa au paladin à ses côtés, les autres chevaliers attendant dehors. Il ne pleuvait plus après tout et ne voulait pas intimider de trop monsieur Quinten.
- Tu pourras parler, mais tu attendras d'abord que j'ai terminé avec le conseiller. En attendant je veux que tu cogites sur une seconde mission que j'ai à te donner. Vois ça comme un objectif subalterne à accomplir en aval de ce que je t'ai déjà demandé. Récemment l'une de nos consœurs a reçut l'honneur d'une promotion dans les rangs de la GAR, au sein de la troisième Légion. Une certaine Leonora de Hengebach. Retrouve-là et sonde-là. Je veux savoir si elle peut nous être d'une quelconque utilité. Ne mentionne pas que c'est moi qui t'ai mandaté, dis que c'est l'Evêque Carolin ou que sais-je, mais caches mes armoiries quand tu la trouveras. C'est dans tes cordes ?
Il ne releva le regard vers lui que maintenant. Un regard toujours aussi froid qu'à l'accoutumée.
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Viktor Volkhard
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Leonora de Hengebach… Ce nom ne me dit presque rien. Et oui, je dis presque, car j’ai déjà entendu parler de cette femme ou, du moins, j’ai déjà lu son nom quelque part. Certainement sur les registres de recensement de la communauté shoumeïenne à Liberty, à l’époque où nous y étions. Oui, je m’amuse parfois à lire des registres sur notre communauté, pour savoir s’il y a de riches nobles prêts à nous venir en aide en participant à la construction de la Cathédrale. De Hangebach… ce nom reflétait forcément la haute noblesse, non ? Peut-être pourrais-je à minima chercher cette femme, comme mon maître me l’a demandé.
Face à lui et, à cette demande, je n’ai qu’une seule chose à faire. M’incliner légèrement, le seul son que je produis étant celui des différentes parties d’aciers de mon armure, qui frottent entre elles. Je regarde le sol, faute de pouvoir regarder Son Éminence dans les yeux, puis je réponds, allant directement droit au but.
« Il me semble connaître ce nom, mais je ne connais pas la personne dont vous me parlez, Votre Éminence. Cependant, je ferai tout mon possible pour accéder à votre demande et ce, dans les plus brefs délais. Je veillerai aussi à ce que ma dame ne sache pas que c’est Son Éminence qui m’envoie à sa rencontre. » Expliqué-je, tout en me redressant, le dos droit. Il n’est pas question de décevoir mon Maître, je ne me le pardonnerais jamais si cela devait arriver.
« Je reste tout de même à l’affût. Je n’ai aucune confiance en cet homme que nous nous apprêtons à rencontrer. » Chuchoté-je, laissant mes paroles se frayer un chemin entre les fentes de mon casque. Enfin, le Conseiller se présente à nous. Je laisse mon regard l’observer attentivement. C’est un humain tout ce qu’il y a de plus basique, pour tout vous dire. Plutôt de taille moyenne, pas plus haut que le mètre quatre-vingt. Ses yeux sont emplis d’une lueur que je ne sais décrire, des prunelles sombres, presque noires, mais présentant tout de même une touche de noisette ici et là. Une chevelure parfaitement taillée et, vêtu dans les standings de la noblesse républicaine. Ce n’est pas la première fois que j’aie affaire à un conseiller, pourtant, celui-ci me semble différent des autres, mais je ne peux vous dire encore pourquoi car, je ne le sais pas moi-même.
Je laisse les deux hommes se présenter mutuellement et, tant que mon Maître ne me donne pas l’ordre de me présenter, je ne le fais pas. D’ailleurs, il ne me le donne pas, peut-être souhaite-t-il garder mon anonymat ou, peut-être la lame qui est soigneusement accrochée à ma ceinture parle pour elle-même. Quoi qu’il en soit, j’attends patiemment que le Conseiller nous invite à avancer et, j’en fais de même, toujours prêt à défendre maître Ezéchiel à la moindre menace qui pourrait se présenter à nous.
J’observe tout autour de moi et, je peux dire avec une grande facilité que le Conseiller à la Mairie de Justice ne doit sans doute pas être un fervent croyant, comme la majorité de son peuple d’ailleurs. Pour autant, certaines œuvres ont le chic d’attirer mon œil, des œuvres que je peux sans doute qualifier d’ancienne, montrant des batailles survenues sur les terres aujourd’hui dévastées du Shoumeï.
Face à lui et, à cette demande, je n’ai qu’une seule chose à faire. M’incliner légèrement, le seul son que je produis étant celui des différentes parties d’aciers de mon armure, qui frottent entre elles. Je regarde le sol, faute de pouvoir regarder Son Éminence dans les yeux, puis je réponds, allant directement droit au but.
« Il me semble connaître ce nom, mais je ne connais pas la personne dont vous me parlez, Votre Éminence. Cependant, je ferai tout mon possible pour accéder à votre demande et ce, dans les plus brefs délais. Je veillerai aussi à ce que ma dame ne sache pas que c’est Son Éminence qui m’envoie à sa rencontre. » Expliqué-je, tout en me redressant, le dos droit. Il n’est pas question de décevoir mon Maître, je ne me le pardonnerais jamais si cela devait arriver.
« Je reste tout de même à l’affût. Je n’ai aucune confiance en cet homme que nous nous apprêtons à rencontrer. » Chuchoté-je, laissant mes paroles se frayer un chemin entre les fentes de mon casque. Enfin, le Conseiller se présente à nous. Je laisse mon regard l’observer attentivement. C’est un humain tout ce qu’il y a de plus basique, pour tout vous dire. Plutôt de taille moyenne, pas plus haut que le mètre quatre-vingt. Ses yeux sont emplis d’une lueur que je ne sais décrire, des prunelles sombres, presque noires, mais présentant tout de même une touche de noisette ici et là. Une chevelure parfaitement taillée et, vêtu dans les standings de la noblesse républicaine. Ce n’est pas la première fois que j’aie affaire à un conseiller, pourtant, celui-ci me semble différent des autres, mais je ne peux vous dire encore pourquoi car, je ne le sais pas moi-même.
Je laisse les deux hommes se présenter mutuellement et, tant que mon Maître ne me donne pas l’ordre de me présenter, je ne le fais pas. D’ailleurs, il ne me le donne pas, peut-être souhaite-t-il garder mon anonymat ou, peut-être la lame qui est soigneusement accrochée à ma ceinture parle pour elle-même. Quoi qu’il en soit, j’attends patiemment que le Conseiller nous invite à avancer et, j’en fais de même, toujours prêt à défendre maître Ezéchiel à la moindre menace qui pourrait se présenter à nous.
J’observe tout autour de moi et, je peux dire avec une grande facilité que le Conseiller à la Mairie de Justice ne doit sans doute pas être un fervent croyant, comme la majorité de son peuple d’ailleurs. Pour autant, certaines œuvres ont le chic d’attirer mon œil, des œuvres que je peux sans doute qualifier d’ancienne, montrant des batailles survenues sur les terres aujourd’hui dévastées du Shoumeï.
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Ezéchiel de Gotha
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Partie 5
- Votre Éminence ! Désolé de vous avoir fait faire le déplacement, mais je suis enchainé à mon bureau.
- Votre bureau est chez vous ? Comme c'est commode. L'Évêque aimait débuter par des traits d'esprits.
- Mon bureau personnel oui, je n'ai pas eu le courage de faire le déplacement à la Mairie aujourd'hui, mes vieux os ne supportent guère l'humidité, vous devez savoir de quoi je parle. Quinten ne sembla pas percevoir le trait.
- En effet. Je dois, moi aussi, éviter les sorties par temps trop humides.
Percevant cette fois la gêne, le conseiller enchaina du tac au tac, visiblement pressé de sortir du piège dans lequel il s'était fourré. Ézéchiel, lui, esquissa un sourire obligé tandis que Quinten zieuta subrepticement Viktor avant de pivoter.
- Hum... Mais je vous en prie, venez.
Le conseiller municipal fit donc coulisser une porte qui donna sur un salon cosy, non pas richement décoré mais tout de même constellé de tableaux dépeignant l'art shoumeïen. L'Évêque était bien au fait de l'intérêt qu'y portait monsieur Quinten, c'était ce qui l'avait introduit à la culture péninsulaire. Ézéchiel s'était donc tourné vers lui pour obtenir sa place au sein de Justice. Mais à présent qu'il se sentait suffisamment bien implanté, le prélat avait eut tendance à négliger le conseiller, ne le consultant plus autant qu'avant. C'était peut-être pourquoi il ne s'était pas battu pour défendre le permis de construire de la cathédrale, voulant faire se déplacer l'Évêque par pure vanité, satisfaction personnelle.
Ézéquiel savait qu'il avait besoin de lui et était bien conscient surtout que le conseiller le savait aussi. Il accepta donc bien volontiers le faudesteuil que lui présenta l'élu local qui pris place en face, sur un fauteuil molletonné.
- Mais je vous en prie, que me vaux cet honneur ? L'Évêque arqua un sourcil.
- Trêve de salamalec, Quinten, vous le savez parfaitement.
- Éclairez-moi, s'il vous plait.
- Le permis de construire de la cathédrale.
- Oh.
- Permis avalisé par votre administration et par celle de feu Madame Goldheart. Or, le dernier décret présidentiel exige la cessation de toute construction de lieu de culte diviniste. Mais comme vous le savez surement, Monsieur Genova ne peut mettre le holà à ces travaux. Primo, le terrain m'appartient, j'y bâti ce que bon me semble. Secundo, la totalité des fonds alloués sont privés, à savoir ceux du diocèse, j'en dispose comme je le souhaite. Tertio, les travaux sont quasi-terminés, un tel édifice inachevé ne fait que nuire à l'esthétique de votre quartier. Quarto, vous êtes un esthète, vous avez justement envisagé cette cathédrale non pas comme un lieu de culte mais comme une œuvre architecturale shoumeïenne, une fenêtre sur le monde, n'est-ce pas ?
Le conseiller resta silencieux un instant qui paru une éternité, comme pour préparer un argumentaire qui ne vint jamais.
- Certes, certes. Vous êtes dans le vrai. Mais voyez-vous, vous accusez l'Office républicain de zèle, c'est bien ça ?
- Pure négligence administrative, rien de plus. D'où ma venue aujourd'hui pour que vous corrigiez l'erreur de vos collègues, Quinten.
- Hum... Un décret présidentiel est très difficilement contournable, je le crains.
- Je ne suis que néophyte en administration républicaine, mais je connais mes droits de citoyen. Je suis certain que vous n'aurez aucun mal à faire... justice.
- Mmmmh, en effet. Mais dans le cas où je répliquerai qu'il n'y a rien que je puisse faire, votre laquais ici présent servira d'intimidation, je me trompe ?
- Seulement si nécessaire, la Voie ne saurait connaitre trop de dérivations, je le crains.
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Viktor Volkhard
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Pour qui il me prend, cet homme ? Un simple laquais ? Ce n’est pas une appellation que je tolère pour ma personne. Je n’ai peut-être pas de volonté propre, je ne suis peut-être que le bras armé d’un être à la sagesse infiniment plus grande que la mienne, mais je conserve cependant mon libre arbitre. Si mon envie de lui fourrer mon poing bien profondément dans la gueule était grande, par respect pour son éminence, je n’en fais rien. Pourtant, mon regard perce les failles de mon casque pour venir se loger directement dans celui de l’interlocuteur de Maître Ezéchiel. À peine ce dernier a fini de parler, que je m’avance d’un pas, empoignant le manche de mon épée : Brise-âme.
Elle porte extrêmement bien son nom. Elle est capable de briser la personne qu’elle touche et, je ne pourrais me permettre de la souiller avec le sang de ce mécréant. Pour autant, je la sors de son fourreau, la pointe de la lame pointée en direction de l’adjoint. Elle est d’un rouge que trop sombre, n’ayant pas encore eu l’occasion de briser des vies à l’aide de cette arme.
Je lance un regard provocateur à mon opposant, tout en laissant les piques de la garde de mon épée pénétrer dans ma chair. Je tourne légèrement l’épée pour que l’œil en son centre puisse observer l’adjoint et, sens les flammes traverser l’acier. Il est digne de mourir de cette lame. Pourtant, je la jette sur le sol et, elle perd toute sa profondeur, laissant les quelques flammes s’évaporer et l’œil se refermer. Mon sang coule pourtant encore de la garde.
« Je ne vous permets pas de me nommer ainsi, monsieur l’adjoint. Je ne suis peut-être pas un politicien et, j’irais même plus loin. Je ne comprends absolument pas votre système politique. Cependant, je sais énormément de choses à votre sujet. Voulez-vous que je vous les énumère ? » Demandé-je, sans lui laisser le temps de répondre. Je commence à marcher, les mains jointes dans mon dos, ma blessure se refermant.
« Monsieur Quinten. Fils de nobles vivant depuis des générations à Justice, mais n’ayant jamais réussi à se hisser dans le haut du panier. Vous êtes même celui qui est arrivé le plus loin et pourtant, vous n’êtes qu’un simple adjoint, quoi que cela veuille dire, cela ne semble pas si gratifiant. Vous avez quarante-cinq ans, bientôt quarante-six, et êtes père de deux jeunes filles : Ilsaya et Namia. Ilsaya est encore au cours élémentaire, tandis que Namia, elle, est en première année d’apprentissage de la Magie Noire à Magic, c’est ainsi que vous nommez la grande académie Républicaine, non ? » Commencé-je, tandis que je jette un regard provocateur à mon interlocuteur.
« Je continue ? Très bien. Pour pouvoir payer des études à votre fille, vous avez dû faire quelques affaires… illicites, avec la Pègre. Et, pour que cela reste « secret », vous avez donné une partie des gains aux Officiers. Ce n’est pas très correct cela, Monsieur Quinten. Vous avez, qui plus est, organisé une tentative d’assassinat envers l’ancien Maire pour que le Maire actuel puisse le remplacer. Bon, votre étrange système fait que l’assassinat n’a jamais eu lieu d’être, pourtant, il a bel et bien été pensé. Mais alors, comment réagirait le Maire de Justice, s’il apprenait ce que vous aviez fait ? Parce qu’aux dernières nouvelles, il ne vous avait rien demandé, non ? Il doit bien y avoir des raisons. Expliquez-vous, je vous prie. » Provoqué-je, tandis que je reviens aux côtés de son Éminence, toujours en maintenant mon regard dans celui de ce rat de républicain.
« Alors, suis-je toujours qu’un simple laquait ? Une brute épaisse ? Je suis certes, le bras armé de Son Éminence. Mais en vous en prenant à moi, vous vous attaquez aux choix effectués par mon maître et cela, je ne vous le permets simplement pas. Alors, vous voyez ? Je n’ai pas eu besoin de ma lame pour vous mettre dans une situation délicate. De simples renseignements et, vous voilà dans une mauvaise posture, Monsieur Quentin. » Finis-je, un large sourire s’étirant sous mon casque.
Elle porte extrêmement bien son nom. Elle est capable de briser la personne qu’elle touche et, je ne pourrais me permettre de la souiller avec le sang de ce mécréant. Pour autant, je la sors de son fourreau, la pointe de la lame pointée en direction de l’adjoint. Elle est d’un rouge que trop sombre, n’ayant pas encore eu l’occasion de briser des vies à l’aide de cette arme.
Je lance un regard provocateur à mon opposant, tout en laissant les piques de la garde de mon épée pénétrer dans ma chair. Je tourne légèrement l’épée pour que l’œil en son centre puisse observer l’adjoint et, sens les flammes traverser l’acier. Il est digne de mourir de cette lame. Pourtant, je la jette sur le sol et, elle perd toute sa profondeur, laissant les quelques flammes s’évaporer et l’œil se refermer. Mon sang coule pourtant encore de la garde.
« Je ne vous permets pas de me nommer ainsi, monsieur l’adjoint. Je ne suis peut-être pas un politicien et, j’irais même plus loin. Je ne comprends absolument pas votre système politique. Cependant, je sais énormément de choses à votre sujet. Voulez-vous que je vous les énumère ? » Demandé-je, sans lui laisser le temps de répondre. Je commence à marcher, les mains jointes dans mon dos, ma blessure se refermant.
« Monsieur Quinten. Fils de nobles vivant depuis des générations à Justice, mais n’ayant jamais réussi à se hisser dans le haut du panier. Vous êtes même celui qui est arrivé le plus loin et pourtant, vous n’êtes qu’un simple adjoint, quoi que cela veuille dire, cela ne semble pas si gratifiant. Vous avez quarante-cinq ans, bientôt quarante-six, et êtes père de deux jeunes filles : Ilsaya et Namia. Ilsaya est encore au cours élémentaire, tandis que Namia, elle, est en première année d’apprentissage de la Magie Noire à Magic, c’est ainsi que vous nommez la grande académie Républicaine, non ? » Commencé-je, tandis que je jette un regard provocateur à mon interlocuteur.
« Je continue ? Très bien. Pour pouvoir payer des études à votre fille, vous avez dû faire quelques affaires… illicites, avec la Pègre. Et, pour que cela reste « secret », vous avez donné une partie des gains aux Officiers. Ce n’est pas très correct cela, Monsieur Quinten. Vous avez, qui plus est, organisé une tentative d’assassinat envers l’ancien Maire pour que le Maire actuel puisse le remplacer. Bon, votre étrange système fait que l’assassinat n’a jamais eu lieu d’être, pourtant, il a bel et bien été pensé. Mais alors, comment réagirait le Maire de Justice, s’il apprenait ce que vous aviez fait ? Parce qu’aux dernières nouvelles, il ne vous avait rien demandé, non ? Il doit bien y avoir des raisons. Expliquez-vous, je vous prie. » Provoqué-je, tandis que je reviens aux côtés de son Éminence, toujours en maintenant mon regard dans celui de ce rat de républicain.
« Alors, suis-je toujours qu’un simple laquait ? Une brute épaisse ? Je suis certes, le bras armé de Son Éminence. Mais en vous en prenant à moi, vous vous attaquez aux choix effectués par mon maître et cela, je ne vous le permets simplement pas. Alors, vous voyez ? Je n’ai pas eu besoin de ma lame pour vous mettre dans une situation délicate. De simples renseignements et, vous voilà dans une mauvaise posture, Monsieur Quentin. » Finis-je, un large sourire s’étirant sous mon casque.
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Ezéchiel de Gotha
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Partie 6
Déjà lorsque Viktor dégaina son arme, le conseiller Quinten eut un sursaut, et plus il s'avançait vers lui, plus son visage se décomposa jusqu'à afficher une mine déconfite. Et quand le Purgeur se dressa de toute sa taille devant le républicain assis, Quinten s'enfonça tellement dans son fauteuil qu'on eut dit qu'il voulut y disparaitre, se confondre avec le tissus. Ses mains se crispèrent sur les accoudoirs en chêne, ne pouvant quitter du regard le paladin qui lui faisait face. Finalement, lorsque Viktor recula, il se redressa doucement mais sans afficher la même assurance que tantôt, visiblement l'enquête du Purgeur avait touchée juste, Quinten de revint pas sur les accusations, c'était inutile à présent.
- Très bien... J'ai bien saisi le message que vous essayez de faire passer. Je vous rappelle cependant que nous sommes au sein d'une Nation vertueuse, les menaces dans ce genre sont malvenues si je puis me permettre, j'avais déjà décidé de vous soutenir dans votre projet avant même de lâcher... monsieur... sur moi.
À ce moment, l'évêque perdit patience, il en avait assez de la suffisance de cet homme, même après avoir été menacé de la sorte. Il haussa le ton et tapa du poing sur l'accoudoir de son faudesteuil au point que sa mitre vacilla. Il tremblait.
- Quinten ! Cessez donc de palabrer et mettez-vous au travail ! Rah ! Je veux ce permis de construire dans la semaine... par les Huit !
- Je ferai ce qui est en mon pouvoir, vous pouvez en être sûr, votre Eminence. Je vous remercie de votre visite, je suis bien aise d'avoir trouvé une entente.
Fit-il en se levant, Ezéchiel l'imita.
- Et moi dont !
Pas une poignée de main, ç'aurait été pure hypocrisie. Quinten leur désigna la sortie, le valet leur ouvrit prestement la porte. Dehors, plus de pluie, mais quatre chevaliers en pleine plate attendaient devant le carrosse d'ébène. Ils firent claquer leurs solerets en apercevant le prélat descendre le perron. Sans se retourner, il leva une main nonchalante pour "saluer" le conseiller sur le pas de la porte. Ce dernier la refermant de lui-même, pestant contre le valet, il fallait bien qu'il se venge sur quelqu'un.
- Qu'en penses-tu, Viktor ?
Demanda-t-il tout en descendant les marches. Il voulait encore aborder un sujet avec son bras droit, mais d'abord il aimerait connaitre son avis quant au conseiller Quinten, si cela allait suffire, entre autres, mais surtout s'il allait réellement aboutir à quelque chose. Dans tous les cas, si le conseiller municipal n'était pas à même de lever l'interdiction de construire la cathédrale, l'Evêque plaiderait de lui-même sa cause à la mairie, et s'il le fallait, il se rendrait personnellement à Liberty pour obtenir gain de cause. Il avait tous les droits sur ce chantier qui devait reprendre au plus vite, un tel édifice ne saurait rester inachevé plus longtemps, sans quoi il pourrait se désagréger, à l'instar du diocèse.
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Sans attendre, je me mets en marche, succédant à Son Éminence, assurant ses arrières en cas de coup fourré de la part de l’adjoint à la Mairie de Justice. On ne sait jamais, après tout. Les républicains restent de grosses raclures, peut-être moins que les Républicains, certes, mais tout de même. Je ne peux pas me permettre de baisser la garde tandis que maître Ézéchiel est littéralement à découvert dans ce genre d’endroit. En plus, de ce que je sais de ce curieux individu, il serait tout à fait du genre à payer les membres de la Pègre pour qu’ils nous tombent dessus à l’improviste.
Bref, aucune chance que je laisse une seule seconde Son Éminence sans la moindre protection. Évidemment, je prends le soin d’aller ramasser mon arme avant le départ. Cette douleur lorsque je l’empoigne… c’est le prix à sacrifier pour servir la cause que je pense juste, une cause qui dépasse bon nombre des citoyens de cette nation.
Contrairement à Son Éminence de Gotha, je ne lève aucune main pour saluer l’adjoint Quinten. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je me serais contenté de le pulvériser de mes mains. Mais non, je ne suis pas décisionnaire sur ce genre de chose, hélas. La question de Maître Ezéchiel me surprend légèrement. Je sais qu’il aime connaître mon avis lorsque nous partons pour ce genre de rendez-vous, mais je ne pensais pas qu’il me le demanderait si vite. D’ailleurs, je ne sais toujours pas à quoi cela sert que je gaspille de la salive pour émettre un avis qui, de toute façon, ne serait certainement pas retenu. Peut-être est-ce pour me jauger, pour savoir ce que je pense réellement de tout cela, même si au fond, il doit bien savoir que je lui suis entièrement dévoué, envers et contre tout.
Je ne perds pas de temps pour lui répondre, mais je prends quand même la peine de tourner mon visage dans sa direction. Lui seul peut savoir la moue que j’affiche en ce moment même, sans à avoir à regarder mon visage. C’est bien cela que je trouve extraordinaire. Il me connaît mieux que je me connais moi-même.
« Votre Éminence. Si je puis être tout à fait honnête avec vous… Je n’ai aucune confiance en cet homme. Les menaces, il les a retenues et, je suis certain qu’il n’enverra pas ses amis Officiers aux portes de votre Cathédrale. Seulement, je suis persuadé qu’il n’est nullement sincère. J’ai vu dans ce regard cette même lueur que j’ai pu voir par le passé, dans les yeux de ceux qui m’ont trahi. Quand bien même il tient sa parole et libère le permis de construire pour votre cathédrale, j’aimerais que vous m’autorisiez à garder un œil sur lui. Ne sait-on jamais, peut-être joue-t-il double jeu, non ? » Expliqué-je, d’un ton purement radical.
Nous continuons d’avancer jusqu’à la calèche de son Éminence. L’acier de mon fourreau frotte contre mon armure. La pluie recommence à tomber, comme si elle était annonciatrice d’un grand malheur. Je me méfie de cet homme. Je me méfie de cette ville. Je me méfie de cette nation.
« Peut-être pourrais-je faire appel au Serpent pour nous venir en aide dans cette affaire ? J’ai eu ouï dire que La Sinistrée connaissait bon nombre de hauts-placés dans cette ville. Si nous lui donnons une bonne raison de nous aider, elle le fera certainement. » Finis-je, tout en reportant mon regard devant moi, au loin.
Bref, aucune chance que je laisse une seule seconde Son Éminence sans la moindre protection. Évidemment, je prends le soin d’aller ramasser mon arme avant le départ. Cette douleur lorsque je l’empoigne… c’est le prix à sacrifier pour servir la cause que je pense juste, une cause qui dépasse bon nombre des citoyens de cette nation.
Contrairement à Son Éminence de Gotha, je ne lève aucune main pour saluer l’adjoint Quinten. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je me serais contenté de le pulvériser de mes mains. Mais non, je ne suis pas décisionnaire sur ce genre de chose, hélas. La question de Maître Ezéchiel me surprend légèrement. Je sais qu’il aime connaître mon avis lorsque nous partons pour ce genre de rendez-vous, mais je ne pensais pas qu’il me le demanderait si vite. D’ailleurs, je ne sais toujours pas à quoi cela sert que je gaspille de la salive pour émettre un avis qui, de toute façon, ne serait certainement pas retenu. Peut-être est-ce pour me jauger, pour savoir ce que je pense réellement de tout cela, même si au fond, il doit bien savoir que je lui suis entièrement dévoué, envers et contre tout.
Ma vie, elle est sienne.
Pour lui, je suis prêt à me sacrifier.
Pour lui, je suis prêt à tuer.
Il est mon père.
Je suis son arme.
Pour lui, je suis prêt à me sacrifier.
Pour lui, je suis prêt à tuer.
Il est mon père.
Je suis son arme.
Je ne perds pas de temps pour lui répondre, mais je prends quand même la peine de tourner mon visage dans sa direction. Lui seul peut savoir la moue que j’affiche en ce moment même, sans à avoir à regarder mon visage. C’est bien cela que je trouve extraordinaire. Il me connaît mieux que je me connais moi-même.
« Votre Éminence. Si je puis être tout à fait honnête avec vous… Je n’ai aucune confiance en cet homme. Les menaces, il les a retenues et, je suis certain qu’il n’enverra pas ses amis Officiers aux portes de votre Cathédrale. Seulement, je suis persuadé qu’il n’est nullement sincère. J’ai vu dans ce regard cette même lueur que j’ai pu voir par le passé, dans les yeux de ceux qui m’ont trahi. Quand bien même il tient sa parole et libère le permis de construire pour votre cathédrale, j’aimerais que vous m’autorisiez à garder un œil sur lui. Ne sait-on jamais, peut-être joue-t-il double jeu, non ? » Expliqué-je, d’un ton purement radical.
Nous continuons d’avancer jusqu’à la calèche de son Éminence. L’acier de mon fourreau frotte contre mon armure. La pluie recommence à tomber, comme si elle était annonciatrice d’un grand malheur. Je me méfie de cet homme. Je me méfie de cette ville. Je me méfie de cette nation.
« Peut-être pourrais-je faire appel au Serpent pour nous venir en aide dans cette affaire ? J’ai eu ouï dire que La Sinistrée connaissait bon nombre de hauts-placés dans cette ville. Si nous lui donnons une bonne raison de nous aider, elle le fera certainement. » Finis-je, tout en reportant mon regard devant moi, au loin.
Noble de La République
Ezéchiel de Gotha
Messages : 18
crédits : 357
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Loyal Neutre
Rang: B
Partie 7
L'Evêque s'humecta les lèvres tout en relevant le regard vers son bras droit. Il avait beau ne pas voir son visage, il distinguait instinctivement les moindres mimiques de Viktor en dépit du heaume qui le recouvrait, le tout surmonté d'une capuche zibeline. Tout dans la tenue du paladin sourdait le mystère ou inspirait la peur. Très souvent les deux. Rien qu'au ton employé par le Purgeur, Ezéchiel était à même de deviner sa mine, la plupart du temps fermée dans la dévotion fanatique qui habitait le personnage.
Et même si les autres chevaliers de la l'Ordre en présence portaient eux aussi des hundsgugel, armets et bassinets, ils n'avaient rien de l'aura du paladin. Primo car son heaume était plus finement ouvragé, Deuzio, car sa carrure était plus imposante, Tercio, car personne n'avait vu le visage se cachant derrière. Tout chevalier de l'Ordre était amené à retirer son casque régulièrement, le Purgeur ne l'ôtait qu'une fois seul. Le mystère est le mortier de la peur.
Une fois en bas des marches, un chevalier ouvrit la portière de la voiture, mais l'évêque ne grimpa pas tout de suite à l'intérieur, ruminant ce que venait de lui dire son bras droit. Il fixa un instant un point imaginaire sur la façade derrière eux avant de répondre.
- Qu'on garde un œil sur Quinten, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il ne nous double pas. Sage observation, mon fils. Quant à la figure prépondérante de la pègre, comme je te l'ai dit, j'aimerai la rencontrer, à commencer par ce Serpent. Tâchons de tisser des liens.
Sur ces mots, il grimpa dans l'habitacle. Les chevaux de trait s'ébrouèrent sous la pluie qui se fit battante. Le cocher siffla et le convoi composé de quatre chevaliers montés accompagnant le carrosse se mis en route. Viktor, lui, fermait la route sur son splendide étalon carapaçonné, tenant fermement les rênes de celui-ci. Quelques regards curieux se glissèrent des volets des maisons attenantes. Tous dans ce quartier savaient que la diaspora shoumeïenne était bien implantée, au point de traiter avec le conseiller Quinten à sa tête. Certains pouvaient y voir un mauvais signe, ayant en mémoire l'attaque de Kaiyo à Liberty et tout récemment la crise de l'Obseedra qui se déroulait en ce moment même à Courage. Justice était la prochaine sur la liste, disaient certains.
Mais peu de monde dans les rues, était-ce pour éviter la pluie ou bien la route du convoi épiscopal ? Peu importe, ils furent vite rentrés à la cathédrale Sainte-Vivianne. En voyant l'édifice sacré inachevé, l'Evêque se souvint du sujet capital qu'il voulait aborder avec le Purgeur. À peine la voiture immobilisée sur le parvis de la cathédrale que le prélat descendit, aidé de ses prothèses d'acier. Il grimpa les marches, toujours aidé de Viktor. Et une fois devant la haute porte close de Sainte-Vivianne, il arrêta la marche.
- Mon fils, je t'ai demandé d'entrer en contact avec cette Lieutenant de Hengebach, car je recherche activement des alliés dans les hautes instances républicaines, ne l'oublie pas. Quant à moi je vais me charger de démarcher les politiciens axés Humanistes, ils seront notre entrée au Sénat, étant plus ouverts d'esprit que leurs pairs, et alors on aura accès à la politique républicaine. La Mairie de Justice nous sera bientôt acquise. Quant à Courage, l'Evêque Carolin s'en charge à l'heure où nous parlons. Mais n'oublions jamais d'où nous venons, je le répète régulièrement aux vêpres. Ne perdons pas de vue notre terre natale que nous réinvestirons un jour, je l'espère, avec l'aide des Huit. Pour l'heure, nous devons nous débrouiller par nous mêmes. Et les dernières nouvelles sont particulièrement engageantes. Un nouvel Intendant a été nommé et La baronne Myriem de Boktor a accédé au rang de représentante de Shoumei au sein de la cité. Il nous faut entrer en contact avec elle, de surcroit maintenant que le bouclier de Vivianne a été recouvré par notre peuple, la ville blanche qui m'appartenait autrefois le sera de nouveau. Il nous faut établir une relation avec de Boktor si nous voulons bouter l'envahisseur hors de nos murs. Cet intendant n'est qu'un pantin désarticulé facilement contrôlable par la baronne. Tâchons de jouer notre rôle dans l'œuvre qui coule de source : la reconquête de Mael. Je veux retrouver ma cathédrale, mon fils.
Son regard vitreux se perdit de nouveau sur un point imaginaire.
CENDRES
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Thème musical d'Ezéchiel
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