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Noble de La République
Ezéchiel de Gotha
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crédits : 357
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Loyal Neutre
Rang: B
Partie 1
- Elle sera somptueuse. Commenta le père Grannord.
- Pervertie elle sera. Répliqua le Doyen Helsom.
Le père tourna son visage juvénile vers le vieil homme à la barbichette à ses côtés. Il l'interrogea du regard en arquant un de ses bruns sourcils, égaillant un tant soit peu sa mine fermée.
- Elle n'aura rien à voir avec la cathédrale de Mael qui, elle, est somptueuse. Pour que son Eminence obtienne des autorités locales l'édification d'un tel monument, de surcroit un lieu de culte diviniste, il a dû faire quelques concessions notamment architecturales. Les républicains nous ont limité en hauteur, pour éviter que la cathédrale ne surplombe leurs bâtiments et ils ont exigé qu'on se plie à leurs codes, à savoir : Les coupoles et le bleu nervuré de doré.
Le regard du Doyen soutint celui de Grannord qui finit par le reporter sur les murs, voutes et contreforts émergeant du sol face à eux. Le soleil levant donnait à ces pilonnes recouverts d'échafaudages un air de forêt de pierres sculptées. Plus de deux ans avaient été nécessaires pour en arriver là et deux supplémentaires étaient prévus pour terminer complètement la cathédrale. Et pour cause : les mages élémentaires étaient limités sur le chantier, tant la sculpture des gargouilles, moulures et arcs, sans parler du fronton qui nécessitaient une précision ne pouvant être atteinte que par des sculpteurs manuels. Et si beaucoup croyaient à cela, la vérité était purement pécunière, un sculpteur coutant infiniment moins cher qu'un mage.
- Doyen, vous qui assistez au Chapitre en présence des chanoines et de son Eminence l'Evêque, savez-vous s'il y a eut des avancées sur le choix du nom à donner à cette cathédrale lors de sa consécration ? Hasarda le père Grannord.
- Tâche ardue que celle-ci, j'en ai bien peur. Mais un consensus semble néanmoins se former autour de Sainte-Vivianne. Répondit Helsom.
- En l'honneur de Dame Vivianne, protectrice de Mael ? Devina Grannord. La Cathédrale Sainte-Vivianne... Un nom rappelant l'origine de notre diocèse mais surtout l'héritage de notre peuple. Avez-vous d'ailleurs entendu parler de la nouvelle que tous ont sur la bouche ? Le bouclier de Vivianne serait toujours au sein de la cathédrale de Mael. Ils ne l'ont pas trouvé.
- En effet. Aucun écho ne laisse entendre que l'envahisseur s'en serait emparé. Une excellente chose, signe que l'espoir survie. Il ne manque plus qu'un de nous mette la main dessus pour le brandir contre les reikois et les renvoyer chez eux. Ce sera un premier pas vers l'indépendantisation. Grannord le coupa respectueusement.
- Parlez moins fort, Doyen. Ces individus là-bas ne me disent rien qui vaille, venez, continuons cette discussion en lieu sûr.
Les deux hommes d'église s'éclipsèrent pour s'en retourner à leur demeure provisoire, bien que confortable, en attendant la finition de Sainte-Vivianne. Et alors qu'ils s'éloignaient, une petite silhouette déboucha sur le parvis déjà occupé par quelques dévots en toge brunes et ouvriers avançant petit à petit sur le chantier colossal. Les voutes de la cathédrale n'étaient pas encore érigées, mais au aurores et au crépuscule, lorsque le chantier s'arrêtait, le lieu de culte était ouvert aux pratiquants, comme le Chœur et la nef étaient déjà meublés de stalles de prière. La petite silhouette pu donc pénétrer la cathédrale lors de l'office du matin, l'Angelus.
CENDRES
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Thème musical d'Ezéchiel
Citoyen du Reike
Thyra Velkaryn
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crédits : 158
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Cathédrale Sainte-Vivianne / [FB] An 3,
Charlotte resta quelques instants les yeux clos, la respiration haletante, lorsqu'elle émergea de l'un de ses trop nombreux mauvais rêves. La sueur avait fait se coller ses cheveux châtain le long de ses tempes. Elle avait comme une envie de pleurer, mais elle en était incapable. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait craqué et s'était morfondue sur son sort. À ce qu'elle savait, il n'y avait pas une fois où des émotions, qu'elles soient positives ou négatives, l'avaient chamboulées au point où cela s'était vu sur elle et avait eu des répercussions sur son humeur. La servante comprenait trop bien les autres, mais paradoxalement ne se comprenait pas elle-même. À l'évidence, sa perte de mémoire y était pour quelque chose, mais il n'y avait pas que ça. Le reste du personnel, sans parler de Madame, l'avait déjà confrontée quant à son amorphie. Charlotte n'avait plus compté le nombre de fois où elle s'était retrouvée dans des situations, d'après elle, "déplaisantes". Car oui, d'après qui que ce soit d'autre, elles auraient été jugées humiliantes, rageantes et tout bonnement inacceptables... Son entourage avait fini par abandonner, jugeant qu'elle était une cause perdue et s'était entendu sur le fait qu'elle n'était qu'une idiote.
Retrouvant une respiration constante, elle ouvrit un par un ses yeux bordés de fatigue. Le dortoir sous les combles était devenu une fournaise, alors que le soleil ne s'était pas encore levé. Les autres membres du personnel étaient entrain, pour certains, de se lever et pour les autres de s'habiller pour descendre. Personne ne lui adressa la parole — Charlotte était depuis longtemps devenue invisible —. Elle se leva, se débarbouilla dans la salle d'eau après avoir attendu son tour, puis s'habilla pour rejoindre les autres petites mains à la réunion du début de journée. Après que leur apparence ait été scrutée à la loupe, à chacun furent attribuées des tâches par la gouvernante de maison, puis toutes et tous s'activèrent avant que Madame ne se réveille. Charlotte enfila ses bottines usées et noua sa cape autour de son cou, avant de sortir de la maison par la porte de derrière. Elle avait dans sa besace des lettres à déposer au service postal, d'autres à aller porter en main propre à ses destinataires et enfin, un reçu de la couturière pour récupérer la retouche d'une robe de Madame. Sans attendre, elle se mit en route.
Lorsque les premiers rayons du soleil filtrèrent entre les toits des maisons mitoyennes, Charlotte avait déjà terminé l'une de ses tâches. Elle devait à présent se rendre dans l'hypercentre, en contrebas du quartier résidentiel aisé de Justice. Arrivée aux marches qui la mèneraient au pied de la ville, elle fut presque aveuglée par la lumière reflétée de l'astre de jour. Lorsqu'elle regarda d'où le reflet pouvait bien provenir, son cœur palpita dans sa poitrine. Au loin, à peut-être quelques minutes à pied de là où elle devait se rendre, s'érigeaient les fondations d'une cathédrale. Comme si elle s'était sentie pousser des ailes, la servante dévala les marches une à une et se hâta dans la direction de l'édifice. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, elle se retrouva sous les vitraux du monument. Elle détailla la construction, ses échafaudages derrières lesquels des contreforts soutenaient les murs, des voûtes donneraient bientôt de la hauteur au projet... La servante dû se faire violence pour ne pas se faire happer par la curiosité et les souvenirs incomplets qui se manifestaient dans ses songes.
Les dévots sur le parvis l'invitèrent à se joindre à l'office, alors qu'elle levait les yeux sur le tympan inachevé. La servante entra, ignora ou évita le bénitier et se mêla aux autres âmes avant que la prière ne commence. Elle l'écoutera et restera quelques instants de plus après sa fin, pour faire ses vœux en faveur de ses créateurs.
Charlotte resta quelques instants les yeux clos, la respiration haletante, lorsqu'elle émergea de l'un de ses trop nombreux mauvais rêves. La sueur avait fait se coller ses cheveux châtain le long de ses tempes. Elle avait comme une envie de pleurer, mais elle en était incapable. D'ailleurs, elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle avait craqué et s'était morfondue sur son sort. À ce qu'elle savait, il n'y avait pas une fois où des émotions, qu'elles soient positives ou négatives, l'avaient chamboulées au point où cela s'était vu sur elle et avait eu des répercussions sur son humeur. La servante comprenait trop bien les autres, mais paradoxalement ne se comprenait pas elle-même. À l'évidence, sa perte de mémoire y était pour quelque chose, mais il n'y avait pas que ça. Le reste du personnel, sans parler de Madame, l'avait déjà confrontée quant à son amorphie. Charlotte n'avait plus compté le nombre de fois où elle s'était retrouvée dans des situations, d'après elle, "déplaisantes". Car oui, d'après qui que ce soit d'autre, elles auraient été jugées humiliantes, rageantes et tout bonnement inacceptables... Son entourage avait fini par abandonner, jugeant qu'elle était une cause perdue et s'était entendu sur le fait qu'elle n'était qu'une idiote.
Retrouvant une respiration constante, elle ouvrit un par un ses yeux bordés de fatigue. Le dortoir sous les combles était devenu une fournaise, alors que le soleil ne s'était pas encore levé. Les autres membres du personnel étaient entrain, pour certains, de se lever et pour les autres de s'habiller pour descendre. Personne ne lui adressa la parole — Charlotte était depuis longtemps devenue invisible —. Elle se leva, se débarbouilla dans la salle d'eau après avoir attendu son tour, puis s'habilla pour rejoindre les autres petites mains à la réunion du début de journée. Après que leur apparence ait été scrutée à la loupe, à chacun furent attribuées des tâches par la gouvernante de maison, puis toutes et tous s'activèrent avant que Madame ne se réveille. Charlotte enfila ses bottines usées et noua sa cape autour de son cou, avant de sortir de la maison par la porte de derrière. Elle avait dans sa besace des lettres à déposer au service postal, d'autres à aller porter en main propre à ses destinataires et enfin, un reçu de la couturière pour récupérer la retouche d'une robe de Madame. Sans attendre, elle se mit en route.
Lorsque les premiers rayons du soleil filtrèrent entre les toits des maisons mitoyennes, Charlotte avait déjà terminé l'une de ses tâches. Elle devait à présent se rendre dans l'hypercentre, en contrebas du quartier résidentiel aisé de Justice. Arrivée aux marches qui la mèneraient au pied de la ville, elle fut presque aveuglée par la lumière reflétée de l'astre de jour. Lorsqu'elle regarda d'où le reflet pouvait bien provenir, son cœur palpita dans sa poitrine. Au loin, à peut-être quelques minutes à pied de là où elle devait se rendre, s'érigeaient les fondations d'une cathédrale. Comme si elle s'était sentie pousser des ailes, la servante dévala les marches une à une et se hâta dans la direction de l'édifice. Moins d'une dizaine de minutes plus tard, elle se retrouva sous les vitraux du monument. Elle détailla la construction, ses échafaudages derrières lesquels des contreforts soutenaient les murs, des voûtes donneraient bientôt de la hauteur au projet... La servante dû se faire violence pour ne pas se faire happer par la curiosité et les souvenirs incomplets qui se manifestaient dans ses songes.
Les dévots sur le parvis l'invitèrent à se joindre à l'office, alors qu'elle levait les yeux sur le tympan inachevé. La servante entra, ignora ou évita le bénitier et se mêla aux autres âmes avant que la prière ne commence. Elle l'écoutera et restera quelques instants de plus après sa fin, pour faire ses vœux en faveur de ses créateurs.
1
Noble de La République
Ezéchiel de Gotha
Messages : 18
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Info personnage
Race: Humain
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Alignement: Loyal Neutre
Rang: B
Partie 2
Le père Larrend officiait aujourd'hui à l'Angelus. Se tenant devant le Chœur de pages qui terminait le chant liturgique raisonnant entre les murs de la cathédrale, le prêtre observait les pratiquants divinistes de Justice qui faisaient foule dans la nef centrale. Il fallait imaginer de hauts murs carrelés percés de vitraux en cours de pigmentation tandis que les transepts au sol recouvert de bâches accueillaient des engins de chantier tels que des grues. Mais le plus important, il n'y avait pas de voute, les murs étaient érigés mais ne soutenaient rien, se perdant dans les cieux. L'office religieux ne pouvait donc être tenu que par temps clément, tant la pluie déferlait dans la nef par temps orageux, d'où les bâches. Mais la journée s'annonçait belle.
Mais attardons-nous un instant sur le fonctionnement même de cet ouvrage bien huilé qu'était l'église diviniste. Autrefois première religion du Sekaï, elle n'avait guère évoluée depuis son instauration. Primo, nous avions les pages, souvent de jeunes hommes au service du diocèse, se chargeant de l'entretien des lieux de culte, à la pleine disposition des prélats et officiant notamment dans le Chœur liturgique. Deuzio, nous retrouvions les hommes d'église, très souvent des prieurs, entièrement consacrés à l'adoration des Titans, et pour la plupart copistes, aspirant à devenir prêtres. Tercio, nous avions donc les les prêtres, qui eux dirigeaient les Chœurs, exerçaient l'art de la confession et assuraient l'Office quotidien, certains étaient placés à la tête d'églises provinciales.
Enfin, pour entrer dans le monde des prélats diocésiens, les Doyens étaient pour la plupart d'anciens prêtres ceints du titre honorifique de Doyen, dispensant leurs savoirs aux prêtres et dirigeaient les diocèses en l'absence d'Évêques ou de Cardinaux. Par exemple de Doyen Helsom de Courage mènerait en l'an 5 les négociations avec le maire Wessex pour la défense du diocèse de l'Évêque Carolin. Vient donc les Évêques, à la tête d'un diocèse, occupant chacun une cathédrale. Ils dirigeaient tout ce beau monde, enseignaient la voie des Titans, ordonnaient aux chevaliers et paladins et détenaient l'or diocésien. Au dessus encore se trouvaient les cardinaux, conseillers du Haut Prêtre, dictent les Bulles, composent les Chapitres et montent les missions d'envergure. Mais le divinisme ne compte plus aucun cardinal à l'heure actuelle.
Enfin, pour en revenir à la cathédrale Sainte-Vivianne et au père Larrend, ce dernier s'avança jusqu'à l'autel et commença à donner la prière. Elle était naturellement déclamée en Divina, langue liturgique par excellence, mais pour le bien de nos lecteurs, une traduction en commun a été faite. Et alors que les bannières de l'Évêque de Gotha claquaient au vent, ce dernier observaient l'Angelus depuis son balcon.
- Frères et Sœurs ! Ne vous découragez pas, car un toit sera bientôt placé au dessus de vos têtes, vos bouches seront nourries et vos enfants grandiront ! Ne vous découragez pas, le soleil se lèvera sur le Sekaï, les oiseaux chanteront de nouveau et vos champs refleuriront ! Ne vous découragez pas car l'hiver de vos vies prendra bientôt fin, un nouveau foyer nous avons trouvé ! L'envahisseur a pris nos terres, nous en prenons d'autres ! Et lorsque les Titans ressurgiront, nous les leurs donneront ! Frères et Sœurs, ne vous découragez pas !
Et alors que la prière du père Larrend continuait ainsi, l'Évêque de Gotha descendit vers le transept sud, certe difficilement, fatigué par le poids des ans, mais il arriva justement à la fin du discours, grimpa vers l'autel, embrassa du regard la pieuse assemblée et leva deux doigts pour les bénir tous. Signant la fin de l'Angelus. Bientôt la nef principale se viderait, la journée commencera et tous reprendront le chemin de leurs vies.
CENDRES
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