crédits : 6800
Info personnage
Race: Vosdraak
Vocation: Mage - Soutien
Alignement: Loyal neutre
Rang: S - Impératrice
Fin juin de l'an 5.
Immobile devant la grande baie vitrée de ses appartements royaux, l'impératrice-dragon contemplait l'évanouissement des derniers feux de l'astre solaire. La lumière orangée, douce et agonisante, se faufilait sur ses frêles épaules, sans toutefois arriver à atténuer la froideur qui l'envahissait à ce moment-là. Il n'était plus de ce monde. Envolé à tout jamais. Elle peinait à y croire. Quelques jours plus tôt, il avait trouvé le trépas, non pas en se battant pour sa gloire personnelle ou celle des illustres conquêtes reikoises, mais pour aider une citoyenne de l'Empire. Qwellaana. Une valkyrie, médecin des FMR et amie proche de Dame Ariesvyra. Même entre les mains d'une guérisseuse au sommet de son art, la magie ne put panser ce qui avait été si impitoyablement meurtri. Et somme toute, il s'agissait d'une fierté de savoir qu'un personnage important de sa cour avait choisi d’intervenir avec une telle noblesse en sauvant une innocente, prouvant ainsi que le devoir envers la nation du dragon ne s'arrêtait pas aux portes du palais. Jusqu'alors, Ayshara ne soupçonnait guère en Corvus cette capacité d’altruisme. À ses yeux, il incarnait un genre d'archétype du vampire lointain, quasi intouchable. Certes, sa loyauté ne souffrait d'aucune contestation; pourtant, son âme semblait quelquefois voguer ailleurs, imperméable aux préoccupations terre-à-terre du vulgaire, détachée des tracas quotidiens qui agitaient le commun des mortels. Force était d'admettre que l'épouse de Tensai le jugeait plutôt mal.
Une fine larme glissa le long de sa joue. Le chagrin s'empara de la jeune femme à la chevelure de neige lorsqu'elle réalisa enfin son ignorance totale concernant cet homme. Une existence mouvementée se terrait probablement là-dedans. Quelle que fût sa vraie nature, ses motivations et les raisons de son ultime sacrifice demeuraient - pour l'instant (du moins) - un mystère. Ce geste courageux symbolisait peut-être une quelconque quête de rédemption... Ne cherchait-il pas à s'affranchir d'un poids que nul ne suspectait ? Un être millénaire comme lui, possédant plusieurs vies à son actif, devait traîner ses petits secrets. Certains plus lourds que d'autres.
Aujourd'hui, une ambiance de plomb pesait sur la majestueuse Ikusa. Une chape de tranquillité sillonnait les rues de la capitale où régnait, à l'accoutumée, un brouhaha typique. On exposa le corps du Cœur en périphérie ouest de la cité, face à cette Mer des Anciens dont les vagues léchaient mollement les côtes crénelées du continent. À l'intérieur du cercueil d'acajou sombre, le défunt dormait sereinement, vêtu de blanc immaculé – métaphore de la Lune et du long voyage qui guettait le Sanariel selon les croyances shierak locales. Évidemment, les autorités mettaient un point d'honneur à respecter les rites religieux ancestraux durant ce type d'événement, ne serait-ce qu'histoire de réconforter le peuple quant à l'après-vie. Cela donnait un peu d'espoir... Peut-être.
L'œil aux aguets, des membres de la garde impériale veillaient au bon déroulement des cérémonies. Ils maintenaient l'ordre, tandis que des centaines d'individus – nobles et petites gens défilaient lentement, rendant un dernier hommage à celui ayant voué une partie de son existence à la prospérité économique de la patrie. Historiquement, peu de reikois avait bénéficié de pareilles funérailles d'état. Un honneur rarissime, généralement réservé aux plus imminents gradés de l'Empire tombés au combat. Vieille coutume que la reine n'approuvait pas spécialement, parce que chaque soldat méritait un tel traitement, et non pas qu'une poignée d'élites... Mais, ce n'était ni le temps ni l'endroit pour remettre cette pratique en question.
L'heure finale approchait. Au crépuscule alors que l'astre nocturne pointe timidement, les souverains de la nation firent leur entrée. Un silence. Puis les genoux touchèrent le sable. Comme un seul homme, les citoyens rassemblés se prosternèrent devant les empereurs en signe de soumission et de respect. La robe de soie ivoire d'Ayshara effleura le sol tandis qu'elle marchait doucement aux côtés de son époux, sous l'ombre grandiose de Valeryon qui tournoyait au-dessus de la scène. Ils n'avaient nul besoin d'élever la voix afin de s'imposer, car leur simple présence en disait déjà bien long. On n'entendait que le bruissement des tissus et le crépitement des torches qui dansaient au rythme de la brise. Aucune trace du jeune Draknys à l'horizon, sûrement jugé trop turbulent et explosif (à raison) pour se tenir convenablement lors d'obsèques.
- C’est étrange… de comprendre quelqu’un juste quand il n’est plus là. Corvus… Je le croyais différent. Il possédait plus d’humanité en lui que je ne l’imaginais. Confia-t-elle à Tensai, de façon à ce que seul lui puisse écouter ses mots. La belle se surprenait à éprouver une mélancolie qu’elle n’avait pas prévue initialement. S'agissait-il des hormones de sa grossesse qui lui jouaient de mauvais tours ? Ce truc amplifiait absolument tous les sentiments. Ou alors, c'était possible qu'elle ait toujours eu cette sensibilité-là, sans vraiment s'en rendre compte avant maintenant. Mystère, mystère...
Jusqu'à ce que les étoiles achèvent d'apparaitre là-haut, les monarques restèrent figés au bord de la tombe de l'ancien ministre. Une dizaine de minutes qui parurent durer une éternité. Dès que le voile de la nuit eut complètement recouvert Ikusa, le Fléau des Titans descendit des cieux pour se poser à quelques pas de l'assemblée. La terre vibra après l'impact de ses pattes massives, mais personne ne trembla. Tous attendaient. Le dragon se redressa le crâne, prêt à accomplir sa divine mission.
Il s'élève pour son dernier voyage
La lueur des étoiles coule dans le sang des enfants du Reike
Le nôtre est éclatant
Le nôtre est immuable
Et il ne doit jamais se ternir
Mon ami
Que le vent soit aussi fort que ta volonté
Que tes nuits soient aussi paisibles que ton âme
Et que ton cœur soit aussi rempli que les cieux étoilés
Du Soleil nous sommes nés
Et à la Lune nous retournerons
Adieu.
Le couple recula doucement. La mère-dragon ferma les paupières tout en levant sa main. C'était le signal. Valeryon ouvrit la gueule et, dans un rugissement sourd, fit jaillir une flamme. La gerbe ardente embrasa l'enveloppe immobile du vampire, le bordant d’un feu purificateur, pendant que la foule, muette, assistait à cet hommage sacré.
Il serait une étoile parmi les étoiles.
- Veille sur nous, Corvus.
- HRP - Précisions:
- Bonjour !
Il s'agit d'un petit rp libre et ouvert pour souligner la mort de Corvus, le Coeur, le Ministre des finances du Reike. Libre à vous de participer à ce sujet ou non !
Personnellement, je ne ferais qu'un seul post.
Merci à tous !
crédits : 1610
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Mage élémentaliste
Alignement: Loyal mauvais
Rang: B - Contrôleur royal
Sa présence aux obsèques n’était nullement étonnante, car la raison était évidente : vérifier que les obsèques du Cœur répondaient aux standards de qualité de l’administration militaire ! Et bien oui, le Trésor avait financé l’évènement, il était on ne peut plus logique que ses agents viennent s’assurer du bon respect du cahier des charges ! Jusqu’ici, le logothète au bouc grisonnant avait relevé cinq modifications non approuvées, et il ne manquerait pas d’envoyer une plainte officielle à qui de droit. Vu que le Ministre des Finances n’était plus, l’officier impérial se rabattrait sur un autre des membres du Conseil de la Main, l’Esprit probablement !
Corvus Sanariel … un homme compétent, selon Ben le Bouc. Quelqu’un qui produisait des résultats, et une perte majeure pour la Nation du Désert ! Le Contrôleur Royal ignorait tout de ses capacités martiales, mais à aucun moment il ne doutait que feu le Ministre des Finances ignorait comment se défendre. Les circonstances de sa mort n’étaient d’ailleurs pas claires, mais une chose était sûre : une citoyenne reikoise était impliquée. Un membre des Forces Médicales Reikoises, si l’on en croyait la rumeur, qui avait manifestement failli à sa mission !
S’étant relevé après avoir adressé ses prières aux divins dragons, le logothète au bouc grisonnant se mit à scruter l’assemblée, à la recherche de cette Qwellaana Airdeoza qui se prétendait Shekhikh. D’après son expérience passée avec un autre Shekhikh maintenant déchu, Alaric Nordran, les FRM faisaient partie du personnel le plus à même de faillir dans ses obligations envers l’Empire.
En effet, les conséquences d’un tel échec était d’une gravité sans nom : une charge de travail monumentale attendait les Contrôleurs Royaux, et Ben le Bouc comptait bien le lui faire payer.
CENDRES
crédits : 1333
Les jours qui se sont écoulés entre le moment ou Corvus nous avait quitté et celui des funérailles, me parurent aussi long que douloureux. Je les avais passés aux côtés de ma bien-aimée, restant dans sa demeure, ses bras qui étaient les seuls à pouvoir m'aider sans que je ne parvienne à me reposer complétement sur eux. Pas par manque de confiance,non. Seulement, parce que je ne parvenais à me défaire de cette culpabilité et du fait que c'était à moi de prendre soin d'elle. Grâce à sa douceur et sa bienveillance, je m'étais presque totalement rétablie quand il fut l'heure de rejoindre le cercueil du vampire.
Je m'étais vêtue avec des habits sombres de couleur émeraude, ne cherchant pas non plus à me cacher. Cela ne servirait rien d'essayer, n'étant pas naïve au point de croire que rien ne s'était ébruité. Me dissimuler ne ferait au contraire, que répandre des rumeurs et nourrir une curiosité mal placée.Sans compter que j'allais y aller avec l'Esprit en personne,ce qui ne manquerait pas d'être remarqué.Etant d'une nature assez timide, surtout quand il s'agissait de ma vie privée,plus précisément, du lien qui m'unissait à Cyradil,je ressentis une certaine pression.
J'étais un peu déstabilisée à l'idée que nous soyons autant exposées en public,parvenant à la conclusion qu'il fallait bien que cela arrive tôt ou tard. Cependant,aucune capuche n'était rabattue sur mon visage, l'hésitation n'étant pas au rendez-vous non plus. J'allais y aller,prête à affronter tous ces regards,en espérant ne pas faire honte à Cyradil,de quelque manière que ce soit. Je déposais un baiser sur sa joue avant que nous empruntions le chemin vers la Mer des Anciens,là où une cérémonie était sur le point de commencer.
Beaucoup de monde était présent déjà car après tout,ce n'était pas pour n'importe qui qu'avait été organisé de pareilles obsèques. En voyant tous ces rites religieux qui avaient été mis en place,je constatais que cette cérémonie avait aussi pour but de renforcer, rappeler cette croyance que beaucoup accordés de l'importance. Ce n'était pas parce que je n'étais pas croyante que je ne respectais pas celles des autres, m'adaptant à leurs coutumes selon les circonstances.Tenant un bouquet de fleurs,je fixais la porteuse du bandeau:
*J'aimerais voir une dernière fois Corvus.*
Dis-je par télépathie à Cyradil, ne me sentant pas de parler ouvertement alors que déjà, nous avions attiré l'attention de certains. Puis je souhaitais qu'elle m'accompagne,repliant complétement mes ailes derrière mon dos pour éviter qu'on ne le touches par maladresse quand nous traverserions cette masse d'individus. J'aurais bien voulu tenir la main de la liche mais je ne parvenais à me défaire de ma géne,me contentant de lui adresser un faible sourire avant d'avancer.
J'essayais de faire abstraction de cette foule, de ces doigts pointés dans ma direction, ces murmures dont j'étais la raison. Cela me rappela le comportement qu'avaient eu mes congénères avec moi, la petite valkyrie qui soulevait tant de question car je ne faisais rien comme elles. D'où ma préférence à rester dans l'ombre,sans me faire remarquer. On pouvait dire que là,c'était complétement raté.
Je continuais à marcher vers le cercueil en silence, peinant de plus en plus à mesure que je m'en rapprochais, à empêcher ces perles de franchir mes yeux qui parfois,se troublaient. Je les avais toutes retenues jusqu'ici,même les jours précédents avec Cyradil,me l'interdisant pour pouvoir la réconforter, faisant en sorte de ne pas laisser trop transparaitre cette peine qui n'était pas uniquement la mienne. Sans vouloir montrer à quel point cela m'atteignait, je progressais.
Ne pleurs pas...ne pleurs pas ....tiens bon..tu y es presque. Tentais-je de me dire pour me convaincre, le chemin jusqu'à Corvus me paraissant si loin,jusqu'à ce qu'enfin, il paraisse s'ouvrir pour nous. Une fois devant le Coeur, le mien se compressa si fort que j'eus l'impression de manquer d'air. Plus encore en sachant que la dernière fois qu'il l'avait apprécié, c'était à mes côtés,pendant que nous tentions de regagner la demeure de Cyradil. Je tentais une énième fois de me contenir, sentant que je perdais le contrôle maintenant que j'étais là, devant lui.
Je désirais lui dire ces derniers mots qui ne parvenaient à sortir de ma bouche,condamnée par ce déchirement intérieur que je ne comprenais pas totalement. Luttant une dernière fois pour ne pas me montrer en spectacle,surtout en compagnie de ma bien-aimée, j'inclinais ma tête en fermant les yeux brièvement. En les rouvrant, des diamants perlèrent en abondance sur mes joues qui restèrent pourtant sèches aux yeux de tous. En effet, sans m'en rendre compte, pour la première fois, j'avais utilisé la magie de l'illusion, pour masquer complétement les larmes qui inondaient mon visage.
Pensant voir ces gouttelettes au creux de ma main quand je la fixais de mes dioptases, je compris que je n'avais plus à craindre de laisser mes émotions s'exprimer, capable désormais,de les cacher. Seuls des regards attentifs verraient qu'il y avait par terre, les mêmes traces que celle de la pluie. Délivrée de cela, je pris une longue inspiration, reportant mon attention vers Cyradil en ignorant tous ceux qui se trouvaient autour de nous.La regarder me redonna du courage,m'adressant en Divina pour parler à Corvus, dans un murmure que peu pourraient entendre:
-Bonsoir Corvus. Je m'interrompis, ne sachant par quoi commencer,les larmes continuant d'affluer sans que personne puisse les voir:-Je ne trouve pas les mots pour vous remercier de ce que vous avez fait. Je regrette tellement de vous avoir mêlé à cette histoire. Si je ne l'avais pas fait, vous seriez surement en train de me raconter la vôtre à l'heure qu'il est et moi la mienne, comme je vous l'avais promis. J'aurais préféré vous rencontrez,vous connaitre dans d'autres circonstances que celles-ci. Je n'aurais pensé dire ça un jour à un vampire, mais,je dois avouer que ...Je marquais une pause sous l'émotion,reprenant en disant cet étrange aveu:-Vous allez me manquer.Je pris une longue inspiration,terminant: -Sachez que je grâce à vous, j'ai guéri de ma peur et découvert de nouveaux horizons. Merci.
Je déposais des fleurs, apaisée. Grâce à ces dernières paroles, je me sentis en quelque sorte libérée, cessant de pleurer. J'attendis que ma compagne fasse de même si elle le désirait, puis, je m'étais éloignée du vampire qui avait sa place dans mon coeur,plus que je ne le pensais. Un peu plus tard, quand tout le monde eut fini de se recueillir et saluer respectueusement le couple Royal, Valeryon qui parcourait le ciel maintenant constellé d'étoiles, vint par se poser.
Il brula le cercueil sous l'ordre de l'Impératrice. Seul le son de ses flammes avait déchiré le silence en illuminant les environs. Quand ce fut fini, je regardais tour à tour Cyradil et ce gigantesque dragon. Je ne pus m'empêcher de lui dire, sans remuer les lèvres :
*J'ai appris il y a peu à communiquer avec les animaux. Tu penses que Valeryon le prendrait mal si je tentais de discuter avec lui ?*
Je ne savais pas si c'était la fatigue, le coup des émotions trop intense qui me faisaient dire cette bêtise mais dans tous les cas, je n'allais pas essayer. Il était déjà bien assez impressionnant comme ça et je tenais à nos vies. Je voulais juste ajouter un peu de légèreté,ne voulant pas continuer à me morfondre mais plutôt,avancer.
crédits : 2693
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Didier ne devait rester que deux jours à Ikuza, mais cet imprévu le poussa à prolonger son séjour pour assister aux funérailles de ce serviteur de l’État. Les grands de ce monde y seraient, et là où les puissants se réunissent, les opportunités aussi : il devait y être. Le républicain parvint, malgré la foule, à se frayer un chemin jusqu’à un point d’observation privilégié, d’où il pouvait contempler le cortège sans être trop proche du cercueil, soigneusement protégé par une imposante garde impériale. Il notait avec minutie l'impressionnant déploiement de forces, preuve tangible de l’influence que Corvus avait exercée au sein de l'administration impériale. Même dans la mort, son ombre planait encore sur les vivants.
Didier n’avait jamais rencontré le vampire, mais les récits à son sujet étaient nombreux et souvent contradictoires. On décrivait un homme pragmatique, impitoyable, froid comme l’argent qu’il administrait. Ce n’était pas le genre d’individu que Didier aurait aimé affronter dans ses affaires, mais la mort de l’argentier marquait une nouvelle ère. Le présent appartenait à l’oubli, mais l’avenir, lui, restait à écrire, et donc plein de promesses. Didier espérait glaner quelques informations sur celui ou celle qui reprendrait les rênes du poste de Cœur de l’Empire, et ainsi jauger ses chances de succès, ou d’échec, sur le marché reikois.
Alors que la foule s'amassait sur la plage bordant la mer des Anciens, la lune se levait lentement, baignant le décor d'une lueur argentée. Des braseros éclairaient la scène, et des torches brûlaient dans les mains des soldats alignés. C’est alors que Didier aperçut, pour la première fois, Valeryon. Le dragon survolait la ville, projetant son ombre imposante sur la plage. Le cœur du républicain se serra à cette vision inattendue. Il eut même un léger mouvement de recul. Majestueux et redoutable, Valeryon incarnait toute la puissance de l’Empire, et Didier en fut profondément marqué, réalisant qu'il existait des forces que même la plus habile des manigances ne pourrait jamais dominer.
Puis, dans un silence presque religieux, le couple impérial fit son entrée. Ayshara, frêle silhouette à côté de son mari, l’empereur Tensai Ryssen, imposant et intimidant drakyn. Didier plia le genou avec le reste de la foule, un geste de respect presque machinal devant des personnalités aussi prestigieuses. Mais, en pratiquant sa génuflexion, il esquissa un sourire en coin : c’était la première fois qu’il voyait des souverains d’aussi près. Etais-ce un présage ? La distance ne lui permettait pas de discerner chaque détail, mais l’aura de pouvoir qui émanait d’eux était indéniable. Même en république, il n’avait jamais été aussi proche de Mirelda. Quant à Tensai Ryssen, sa présence évoqua en Didier des souvenirs lointains, parfois douloureux, de leurs affaires passées, et une brève vague de nostalgie l’envahit.
Le couple impérial se plaça devant le cercueil de Corvus Sanariel, tandis que la nuit achevait de tomber. Valeryon, majestueux, se tenait près de la dépouille. Une prière fut prononcée, mais le vent et la distance emportaient les mots loin des oreilles de Didier. Il se contenta d’observer, fasciné. Puis, après un geste solennel de l’impératrice, le dragon cracha une langue de feu qui enveloppa la dépouille du vampire. L’atmosphère était à la fois pesante et extraordinaire. Le silence absolu de la foule, l’éclat des flammes dansant sur les eaux sombres, et la majesté du dragon créaient une scène presque irréelle.
Didier réalisa alors qu’il assistait à un moment unique, un instant où le passé se consumait littéralement sous ses yeux pour laisser place à l’avenir. Un avenir qu’il comptait bien exploiter.
crédits : 617
Lorsqu'il apprit la nouvelle, il n'y crut d'abord pas, pensant à une farce de mauvais goût. Ce déni naturel céda rapidement la place à l'incrédulité, puis à l'abattement. Le Cœur de l'Empire n'était pas à proprement parler un ami, juste... comment définir la relation née lorsque Corvus l'avait convoqué à son manoir ? C'était à l'époque où Alaric était encore Mage d'État, et l'être séculaire s'était quelque peu amusé à ses dépens au début. Une relation professionnelle ? Pas vraiment, surtout en considérant ce qu'il avait accompli pour "aider" le vampire à obtenir un approvisionnement régulier de fluide sanguin, afin qu'il n'ait plus besoin de chasser des humains.
Alaric se souvenait bien de cette conversation, de ce qu'il avait ressenti en découvrant que le grand argentier de l'Empire était un vampire. Sa prestation, le danger qui émanait de lui… Pourtant, le mage avait rapidement concédé à ses demandes, tant pour le bien de l'Empire que pour sauver des vies — peut-être même la sienne. Quelle sueur froide il avait ressentie à cet instant… Et Corvus avait demandé un autre service durant leur entrevue.
Que de souvenirs pour de brèves rencontres, avant qu'Alaric ne chute, perdant tous ses privilèges, ses droits, et sa citoyenneté. Corvus l'avait-il appris ? Sans nul doute, puisqu'il était membre de la Main. Alaric aurait pu utiliser la dette que l'être séculaire lui devait pour sortir de sa condition. Mais jouer de ce genre de privilège n'était pas dans ses habitudes. Oui, il aurait pu, mais cela aurait trahi ses convictions et le prix à payer auprès de l'Empire.
Lorsque vint la cérémonie pour l'ultime voyage de Corvus vers les étoiles, Alaric eut la permission d'y assister. Il fut aisé de l'incorporer à un peloton parmi tant d'autres dans la formation des rangs militaires cérémoniels. En place dès la fin de journée, le mage déchu dut prendre son mal en patience, comme le reste de ses camarades soldats. Leur présence était requise plusieurs heures avant le début des funérailles pour illustrer la discipline et la rigueur de l'armée reikoise. Le prix à payer pour cette dignité était que le mage ne pourrait pas rendre un dernier hommage personnel au défunt vampire. Il pouvait au moins se consoler d'être présent.
Il avait la chance d'être dans la première rangée de son unité. Ainsi, il eut tout le loisir d'observer ceux qui avaient mérité d'être proches du défunt vampire pour lui adresser une dernière prière, un dernier mot, un dernier regret. De là où il se tenait, il ne pouvait guère distinguer les visages du petit cortège qui passait un à un. Toutefois, une silhouette se détacha immédiatement : Qwellanaa. Il ressentit un étrange pincement au cœur en la voyant. Peut-être partageait-il sa peine, si les rumeurs sur ce qui s'était tramé entre elle et Corvus étaient vraies ? Il la suivit du regard, avant de reporter ses yeux bruns sur d'autres silhouettes. Là, sa tristesse laissa place à une certaine crispation lorsqu'il reconnut Ben le Bouc. Voir cet homme ici lui parut une injure. Alaric se mordit les lèvres pour chasser cette pensée. Heureusement, il perdit rapidement Ben de vue.
Le soleil rejoignait l'horizon, teintant le ciel de nuances d'or, d'orange et de rubis, avant de céder la place à la voûte nocturne, comme chaque jour sur le Sekaï. Mais ce soir, ce n'était pas un simple coucher de soleil. Le crépuscule naissant marquait le dernier hommage à Corvus.
Tous attendaient ce moment solennel. Tous guettaient l'arrivée du couple royal. La silhouette aussi splendide que menaçante de Valeryon s'imposait déjà dans le ciel, de plus en plus obscur. Lorsque les souverains apparurent, tous plièrent le genou. Alaric fit de même. Comment ne pas éprouver du respect et de l'obéissance envers l'Empereur et l'Impératrice ?
Le silence était étrange, plus qu'une simple cérémonie. Seuls les battements puissants des ailes du grand dragon et le froissement de soie de l'Impératrice venaient rompre cet étouffement. Une atmosphère bien singulière pour le dernier hommage à Corvus. Alaric se demanda s'il aurait trouvé cela ironique, ou amusant. Puis, tous se relevèrent, se tenant droits, les regards braqués sur la tombe du défunt. Le temps semblait s'étirer, à chaque minute, à chaque nuance du ciel devenant nuit. Était-ce pour nous faire comprendre l'éternité que le vampire avait vécue ? Pour saisir que le temps n'a plus de sens quand on est immortel ? Peut-être... Mais ce n'était pas le moment de philosopher. Alaric trouvait cette réflexion digne de Corvus.
Il manqua de sursauter lorsque Valeryon atterrit. Comme d'autres, Alaric resta bouche bée, contemplant le Fléau des Titans. Il était à la fois fasciné et terrifié par sa présence draconique. Comment ne pas vouer un respect sans faille à un tel être ? Puis, l'Impératrice prononça l'éloge funèbre, priant pour que l'âme de Corvus rejoigne les étoiles.
Une main impériale se leva, ajoutant un moment de solennité à cet adieu. Ce fut le signal pour que le grand dragon déploie sa puissance flamboyante. Une langue de flammes rugissantes enveloppa le corps de Corvus, le réduisant en cendres… pour qu'il s'envole ainsi vers les étoiles. En silence, Alaric, comme la foule, observait cet adieu, le dernier voyage de l'âme de Corvus. Une larme perla le long de sa joue.
crédits : 9747
Le jour des funérailles et malgré toutes les protestations du monde, Cyradil s’était résolue à accompagner Qwellaana. Déjà parce qu’elle faisait bien ce qu’elle voulait mais surtout parce qu’elle avait le sentiment que c’était la bonne chose à faire étant donné que c’étaient les dernières personnes que le vampire avait vues avant de rendre son dernier souffle. Il y avait une immense foule et elle dut bien jouer de son titre pour arriver jusqu’au devant de la scène. Et elle le vit. Une expression d’apaisement sur son visage aux traits lisses. Le sentiment d’avoir enfin accompli quelque chose de précieux durant ces 2500 dernières années. Ce que les gens appelleraient sans doute une belle mort, quoi que cela veuille dire. A côté, elle ressentait le poids de la mélancolie de la valkyrie sans pouvoir y faire grand-chose. Cyradil ne prononça aucun mot. Elle avait déjà tout dit au vampire et elle n’était même pas sûre qu’il l’entende de là où il était. Elle laissa alors sa compagne adresser ses dernières paroles au défunt avant de se retirer pour laisser d’autres personnes venues le saluer avant son dernier voyage.
Regagnant les rangs de la foule, elle vit le cercueil se faire embraser par l’immense créature, consumant ainsi son enveloppe corporelle longtemps après que son âme ait rejoint l’autre monde. Etant en état de deuil extrême, Cyradil était bien moins patiente sur les propos que son ouïe fine pouvait capter et qui fustigeait à propos de Qwellaana. Non seulement il s’agissait d’un manque de respect pour la cérémonie mais également les propos de gens ignorants. Lorsque cela se faisait trop pesant, la liche n’hésitait pas à toiser froidement du regard les plus insultants, ayant même user de son attaque mentale sur l’un d’entre eux jusqu’à ce qu’il bute maladroitement sur ses copains sans conséquence. En effet, l’Esprit n’était pas sadique au point de les blesser mais il s’agissait là d’un simple rappel à l’ordre et d’une volonté d’exprimer son mécontentement face à leurs babillages inutiles. Se tournant vers sa bien-aimée, Cyradil rigola à son intervention, trouvant que cela était une bien drôle d’idée.
« Est-ce qu’on peut vraiment le qualifier d’animal ? Il a l’air d’avoir un semblant de conscience. Il faudrait peut-être essayer avec l’accord de l’impératrice. Qui sait, peut-être qu’il te répondra si on lui explique avant ? »
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Un renouveau
Un moment de vie que les gens connaissent plus que moi. Malgré mes nombreuses années, le nombre de cérémonies funéraires que j'ai connu se compte sur les doigts d'une main. Il faut dire que les vivants n'ont déjà pas beaucoup d'importance à mes yeux, du moins en général. Alors, autant dire que les morts et les re-mort, ne me touchait que peu.
Ce qui était plus gênant, c'était ce bain de foule en pleine journée. Le soleil qui me piquait la peau malgré mes boucles d'oreilles de roche ombrale. Comme à mon habitude, mes lunettes étaient de bonnes alliées. Leurs verres rouges orangés qui dissimulaient mes iris bleus encore sensible à l'astre du jour. Plus le temps passé et plus je laissais mon esprit vagabondé sur diverses idées. Le genre d'idée qui me faisait sourire. Je faisais partie du folklore, les gens ne pensaient plus que nous existions. Et pourtant, j'étais un vampire à l'incinération d'un autre vampire pour en chercher d'autres.
Même l'idée même d'incinérer un de ma race. Nous qui évitions le feu toute notre non vie, finir dans celui d'un lézard géant. Cela aurait pu être drôle. Enfin bref, même cette coïncidence pouvait me faire rire. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu. Et il avait attendu que je sois au Reike pour que le désormais cœur vienne à mourir à nouveau.
- Le cœur... Sérieusement.
- Un peu de respect voyons.
J'avais juste soufflé mes mots, mais cela avait suffi à irriter une vieille femme à côté de moi. Je lui avais juste repondu un sourire aimable, sortant un cigare et ma petite pierre s'electrum. La fumée commença à s'élever.
- Vous ne deviez pas le connaître alors.
Cela m'avait fait rire un vampire dont la fonction et le nom de l'organe qui le nourrit, celui qui ne battait plus dans son corps. La femme avait décidé de s'eloigner de moi suite a se commentaire
J'avais fini par suivre la foule, pour aller lui rendre un dernier hommage. Dans une demeure très liée à notre "race". Mon médaillon se mit à tressaillir à un moment, ma main l'avait saisi pour canaliser mon senseur, mon odorat aussi. Il y avait quelque chose sans l'air, de familier, mais en même temps trop étranger pour que j'en fasse un lien.
Et puis une fois cet hommage fait, j'avais rejoint un coin de la place, tout le monde posa le genou à terre, sauf moi évidemment. Il y en avait peut-être d'autres, mais je n'avais pas fait attention, honnêtement, je m'en foutais. Déjà que pas très discret dans mon long manteau noir, mes lunettes colorées et ma canne qui cliquetait à chacun de mes pas. Le regard noir de certains gardes se posèrent sur moi quand je ne fis qu'une légère révérence. Je leur avais montré ma canne dans un sourire affable, ne dissimulant en rien mon mépris des protocoles. Je comptais sur le fait que bien que je sente un autre pays, il ne force pas un éclopé. Même si honnêtement, j'aurais pu.
Le passage de vampire à cendres fut bref et impressionnant. Restant immobile pendant cette vision, attendant que la foule se remette à bouger. J'avais juste passé mon regard sur la foule cherchant un visage familier. Contrairement, à d'autres, je n'étais pas là pour pleurer, sans savoir si j'en étais encore capable ? Est-ce que cela avait la moindre importance ? Si j'étais ici, c'était parce que ma vieille cible avait enfin laissé des traces, et même s'il y avait un risque que ce ne soit qu'une fausse piste. Il fallait que je vérifie. Corvus l'aurait compris, sûrement, l'objectif était la priorité ?
Après le vieux vampire avait peut-être évolué depuis le temps, pour moi son seul cœur était sa fonction, mais la rumeur parlait d'autre chose. Peut-être que comme un bon vin, il aurait fallu attendre pour le voir évoluer contrairement à moi, qui resterais un chien de chasse.
Et dans tout ça, je savais que quelqu'un voulait me voir, pour continuer cette chasse qui avait commencé il y a trop longtemps.
crédits : 248
Cette journée était... morose. Et j'en avais les principales informations : la terreur sombre aussi froide qu'une pièce de monnaie était bien plus froide encore... Glaciale comme un rite de cultiste... Mais triste comme une perte inestimable. J'ai toujours eux peur de Corvus Sanariel : son air froid et intransigeant ne rassurant pas le petit oiseau blessé que j'étais en arrivant au palais. Quant aux circonstances de sa mort... rien que les secousses distantes dans le palais m'avait poussées à me terrer dans mon grenier ce jour là... J'étais encore très peu assuré... Il faudrait y remédier... Mais pas ce jour là, pas aujourd'hui non plus... Maitresse Ayshara... elle semblait tellement triste de ce décès... La mort... tout ce sujet me rappelais une chose : elle finirait par m'appelait bien plus tôt que beaucoup ici... Faute à l'espérance de vie misérable des hybrides comme moi, comparé aux autres races de Seikai... Maitresse Ayshara y penserait elle en me voyant après la mort de son... peut être ami ? Inutile de lui infliger plus de douleur encore... Alors autant léviter pour aujourd'hui au moins.
Aussi avais je pris soin de ne pas la croiser jusqu'à la soirée venue. J'étais même sortis plus tôt afin d'être déjà en ville alors qu'elle sortirait probablement pour accomplir son devoir. Sans réellement n'avoir la moindre envie de vagabonder, j'attendis juste à la place prévu alors que le cortège arriva. Et les habitants commencèrent à se masser, pour rendre un dernier hommage à cette ombre m'ayant, il fallait l'admettre, fait peur de son vivant. Ainsi trépassé, il avait l'air plus calme... serein... Songeur, je fixait la dépouille alors que des mots me revinrent "Tu sais... ta mort te délivrera de ta misérable vie". Cela faisait longtemps que mon tortionnaire n'était pas revenu me hanter... Le Culte des Ombres loue et pris la Mort elle même... Le Shierak y laisse plus belle part à la tristesse, la mélancolie et la nostalgie des survivants. Pour autant, mourir voulait dire rejoindre ma douce Maitresse dans le ciel nocturne... Qui avait-il de mauvais à cela ? La mort avait été fuit, mais à la fois... je n'arrivais pas à la voir comme aussi négative et triste que toute l'assemblée. Peut être que notre cher Cœur trépassé écouterait mes chants, à mes prochains rites des ombres, perché là haut avec les autres étoiles... J'aimais plus à penser que sa place au sein des cieux était agréable. Qu'il pourrait observer. Et peut être nous autres cultistes pourront nous interpréter ses réponses dans nos pratiques ?
Penser ainsi pouvait relevait du blasphème... Navrée Maitresse Ayshara... Confus, je me mis à genou machinalement lorsque cette dernière arriva, accompagnée de cet éblouissant Soleil. Tensai... encore aujourd'hui, voir son visage me rappelait le sang... la mort... toujours elle. Le sol était bien mieux à observer... L'assemblée alors agenouillée laissait dépasser mes bois proéminant, comme une branche rebelle sur une haie presque bien taillée. Pourtant, ma tête était bien baissée. Mais ma position assez en avant pourrait probablement laisser voir cette imperfection à tous les spectateur en arrière. Etre aussi proche de Maitresse Ayshara me rassurait... Mais être aussi proche de mon actuel roi me rendait nerveux... Pour ne rien arranger, Valeryon, être surpuissant et indescriptiblement terrifiant, vint aussi... A ce stade, ma posture révérencieuse était presque tétanique. Mais la nuit finit par venir totalement, me sortant de ma crispation. La nuit, c'était bien... la Lune y était douce... les étoiles, comme des myriades de conseillères me susurrant des petits mots à l'oreille.
Finalement, après cette attente nerveuse, ma tendre Maitresse donna le signal à la bête, et le feu embrassa la futur étoile. C'était comme pour lui donner un élan, assez de force pour bruler pour l'éternité, de là haut. Sans doute ma douce Maitresse cachait sa tristesse... mais moi, je me sentais comme libéré. Cette cérémonie n'était la preuve que d'une chose : à ma propre mort, je serais toujours avec elle, là haut. Et si jamais elle tend assez l'oreille, elle entendra probablement mes hululements dans la nuit. Nous seront ensembles, et ce malgré ma mort. J'en étais ravi.
crédits : 1762
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: B - Tovyr
Parmi les quelques objets qui partirent avec le corps du défunt, disposés autour du buché funéraire, reposait une tapisserie enroulée sur elle-même. Une cordelière dorée la tenait roulée. Ce gobelin finement tissé, lorsqu'il était déplié, s'étendait sur un mur entier. Il représentait une scène de bataille opposant Tensai Draknys aux Titans, il y a de ce cinq-mille années. Cette tenture murale reposait jusqu'alors eu sein de la demeure du Grand Argentier du Reike, aux abords de Kyouji. la Tovyr Lyra Leezen, lorsqu'elle l'avait contemplée, avait simplement commenté que ce devait assurément être une copie, aucun tissus n'étant à même de tenir cinq-mille ans, sans parler des pigments de cette tapisserie. Corvus, lui, avait simplement sourit en retour.
C'était la même Tovyr qui avait récupéré cette œuvre chez lui afin qu'elle repose à ses pieds lors de son incinération. Pour tout dire, la Sénéchale n'y trouvait pas le moindre symbolisme, ni même l'affection que l'on pourrait penser, c'était simplement pour déposer un objet qui les avait liés l'espace d'un instant, au détour d'une discussion infiniment prosaïque. Pour ce qui était de Lyra, elle était postée non loin du brasier déclenché par Valeryon, plantée droit comme un i juste derrière la ligne de gardes impériaux, tout prêt de Rage à vrai-dire. Son regard, aussi noir que la nuit qui commençait à tomber, était braqué sur les flammes, glissant par intermittence vers le couple impérial, solennel. C'était comme si ses yeux étaient attirés par ces figures dantesques qu'elle admirait infiniment plus encore que le défunt à l'honneur.
Son visage de marbre était parfaitement encadré par une chevelure brossée à la mèche près, digne de la militaire de haut-rang qu'elle était. Une mine fermée surplombant une armure aussi noire que ses iris, aux dorures intermittentes rappelant son rang de Grande Officière de l'Empire. Une armure légère qu'elle ne portait que lors des cérémonies telles que celle-ci, à cause de sa fragilité, sans non plus être trop tape-à-l'oeil mais finement ouvragée. Elle voulait se montrer dans l'entourage du couple impérial avec une armure de guerrière, car c'était ce qu'elle était. Tensai - si jamais son auguste regard devait passer sur la Tovyr - devait voir en elle une redoutable dévote à son service.
Alors que le corps de Corvus s'était totalement consumé et que quelques échanges débutaient dans l'assemblée proche du brasier, Valeryon reparti haut dans les airs. Lyra détacha alors son regard des flammes pour observer ceux qui se lançaient dans des conciliabules autour d'elle. La Tovyr vit alors, non loin d'elle, l'Esprit échanger doucement avec la dénommée Qwellaana, un nom que même la Sénéchale avait déjà entendu, tout récemment qui plus est. Elle avait fait spécialement le déplacement de Kyouji pour apporter cette tapisserie à incinérer avec le corps, mais autant utiliser ce temps à bon escient.
La Grande Officière - paradoxalement plus petite que les deux femmes - fit quelques pas de côté pour se rapprocher du duo. Peut-être que l'Esprit percevrait la présence de la Tovyr Leezen, elle pourrait ainsi lui présenter ses "hommages".
CENDRES
Tout savoir sur Lyra Leezen
Dynasties & Dystopies
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Thème musical de la Sénéchale
crédits : 370
Info personnage
Race: Élémentaire d'eau
Vocation: Mage soutien
Alignement: Loyale mauvaise
Rang: B
Puissance libérée “Ironique comme la soif d’un vampire pour un soleil gorgé de pouvoir à finalement eu raison de lui.” Pensait poétiquement la belle en contemplant de loin depuis la foule l’endroit où était exposée la dépouille de Corvus. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Usalka n’avait jamais aimé les mythes ni les fables. Pour elle, tous ces contes et boniments avaient été comme des dagues plantés dans son cœur d’enfant, parlant de choses merveilleuses qu’elle ne pourrait pas voir avant d’être plus grande. Comme refusant de se gâcher toutes ces choses merveilleuses que l’imagination et des choses fabuleuses existant vraiment, la petite héritière qu’elle était s’était interdit de lire des histoires sur ces sujets-là. La bibliothèque des Laliatine avait été son monde avant que le monde ne s’ouvre à elle, et bien qu’elle se soit restreinte à ne jamais ouvrir de livre un peu affabulatoire, l’élémentaire d’eau s’était autorisée une transgression à cette règle. Son choix s’était porté sur les créatures de la nuit plus communément appelés vampires, et surtout les mythes afférents, puisque ces êtres étaient déjà plus ou moins partout dans ses livres d’histoires, plutôt discrets mais concrets. Elle avait aimé cette sensation de puissance qu’elle avait pu s’imaginer posséder en parcourant les récits écrits par divers vampires soucieux de tenter les mortels. Les sujets étaient vastes, de l’histoire d’amour tragique au conte d’un chasseur cherchant sa vengeance avec plus ou moins de succès, sans oublier d’obscures références et des histoires d’épouvante. Tout cela l’avait émoustillée enfant, puis elle était passée à autre chose en ayant constamment du pain sur la planche. Néanmoins chaque fois qu’elle y repensait, c’était avec une note de nostalgie. C’est avec cette même sensation qu’elle s’était rendue à l’évènement. Une autre chose rendait les funérailles attrayantes pour la noble, c’était qu’en lisant le nom, elle s’était rappelée que pour traiter les dossiers en souffrance de son défunt père, Usalka avait dû lire toute sa correspondance, notamment avec l’illustre vampire. Elle y avait appris qu’il était comme certains vampires nobles ayant écrit divers livres sur leur condition, une personne de goût, sophistiquée mais toujours.. mystiquement discret. Les sujets de discussions n’étaient que d’ordre formel, surtout des questions sur la gestion monétaire des transports de marchandises vers et depuis Aquaria et les profits et pertes de l’Empire, bien entendu. Il s’agissait du cœur, il s’agissait d’un vampire. Cela voulait dire que l’Empire ne s’attendait sans doute pas à le voir partir, et que sa perte serait sans doute le moment pour certains d’accéder à des arcanes du pouvoir, puisqu’un nouveau cœur pourrait également changer son entourage. Sans doute que le Reike avait déjà ses plans pour remédier à la situation, voire que son remplaçant était déjà officieusement choisi, cela dit, aucune annonce n’avait été faite à ce sujet pour l’instant, alors le peuple ne pouvait que jaser et supposer (enfin, surtout les nobles). ───── Enveloppée dans une cape noire sublimée par un voile blanc couvrant ses épaules, l’élémentaire était vêtue d’un gilet noir surplombant une chemise blanche à jabot. Une jupe ébène descendait pour couvrir ses longues jambes, avec une ceinture figurant des plumes de corbeaux, mais tressée dans un cuir souple. Pour finir, deux bottes en cuir luxueux, mais faites pour le voyage et le confort plus que pour l’apparat. Les deux teintes en noir et blanc ainsi que des accents rouges sangs complétaient son apparence physique, lui donnant presque une prestance macabre, voire vampirique (d’un certain point de vue). Malgré elle, certaines personnes s'étaient écartées d’un bon mètre, mais peut-être était-ce simplement dû à son rang, annoncé par ses armoiries présentes, et à son page un peu en retrait. Elle s’en était amusée, dénotant des visages prostrés par un sourire de plaisir. Ses yeux avaient balayés les différentes strates de la foule, pas toujours égale quand à ses rangs ou à sa dévotion à l’évènement. Certains étaient plus là pour compléter leur journée qu’autre chose, et à part pour se remémorer les impôts, sans doute que la classe paysanne n’avait pas trop d’intérêt non plus à se trouver ici, sinon que l’Empire l’avait fortement conseillé. Usalka avait aussi pu constater la présence, comme pas mal d’autres curieux, de l'emblème de l’Empire dans le ciel. Son regard avait suivi les rotations de la grande créature, doublant la sensation que toute la puissance du Reike se trouvait presque en un seul endroit aujourd’hui, morte ou non. Tant de puissance si proche et pourtant si loin de la portée de la noble, quel dommage.. Il faudrait se contenter de ce que l’Empire voulait bien lui offrir, et pour l’instant cela voulait dire contempler l’espèce de drame qui se déroulait sous ses yeux. L’esprit qui marchait vers feu le coeur, suivant une dame que la belle n’avait jamais vu mais dont elle comprit assez vite l’importance dans toute cette charade quand elle vit une femme devant elle lever une main pour lancer quelque chose. Son esprit fléchit quelques instants, compactant l’air devant le projectile, s'arrêtant net avant qu’il ne prenne vraiment son envol. La bélliqueuse femme en question regarda son arme improvisée chuter au sol avec étonnement avant d’entendre le tintement du métal des armures des gardes qui se précipitait sur elle pour l’arrêter. La noble regarda l’idiote se faire traîner hors du périmètre de l’évènement avec délectation, puis fixa de nouveau ses yeux sur le couple qui s’éloignait de la dépouille. Un autre vint le remplacer, puis un autre, et un autre. Enfin, la famille impériale arriva, faisant se prosterner tout le monde alors que le dragon se posait. L’impératrice formula un poème, l’empereur resta apparemment stoïque, ne laissant que songer à ce qui devait se passer dans sa tête à cet instant précis. Valeryon se vit signaler le début de sa tâche symbolique. Sa bouche s’ouvrit simplement, son corps s'arqua juste brièvement avant d’illuminer la place et la foule, remplaçant sans aucun détour le soleil partit se coucher l’espace d’un instant. La puissance du feu expulsant des vagues de chaleur se répercutant dans le cœur de chacun et pourtant suscitant un frisson. Il ne fallut pas plus à la dame de Gankou pour être conquise, mais cela ne s'arrêta pas là. Se son, sobre dans son timbre mais harmoniquement parfait, tintant juste à la bonne note pour ressembler à une lamentation funeste. Répondant en échos pour les oreilles les plus sensibles, la fusion des cristaux de sables environnant la déflagration cataclysmique qui venait de s’opérer refroidissait, offrant une sorte de crissement aigu, presque un gémissement d’une âme sur le départ légèrement assourdie par les vents marins. Pour finir, une odeur. Bien entendu, les fragrances de brulées venaient à l’esprit en inspirant le résultat distant de cette crémation, mais la combustion avait été si vive, si intense, qu’il aurait été fort à parier que si le corps s’était trouvé sur une surface plus dure, seule l’empreinte de sa silhouette serait visible désormais. Ainsi donc, l’odeur qui prédominait était surtout celle de la magie primordiale résultant du souffle, mixée avec les embruns doux de la mer des anciens. Le tout avait une note solennelle, presque sobre en comparaison de l’effervescence de sensations procurées par les autres effets de l’instant final du corps de Corvus détruit par le feu. Rajouter quoi que ce soit à ce tableau aurait été simplement superflus, de la surenchère de pacotille. |
Un excellent cru
crédits : 2693
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Didier avait vu beaucoup de choses au cours de ses voyages. Il avait arpenté des contrées lointaines, croisé des visages humains et non humains, côtoyé les merveilles et les horreurs du monde. Et pourtant, en présence de cet étrange voisin cornu, il ne savait pas quoi penser. Ce n’était pas de la peur, ni même du dégoût, mais plutôt une curiosité subtile, une sensation familière lorsqu’il se retrouvait en terrain inconnu : le besoin d’en savoir.
Malgré la pénombre qui couvrait l’endroit, Didier avait jeté lui avait jeté des coups d'œil discrets, analysant la créature du coin de l’œil, de la tête aux pieds… ou plutôt aux pattes : des cornes imposantes aux pattes griffues et de caractéristiques humanoïdes. Il se disait que, d’ordinaire, les hybrides étaient des êtres issus de l'union entre un humain – homme ou femme – et… autre chose. Jusque-là, tout allait bien, ou presque selon le degré d’ouverture qu’on avait à la chose. Mais là : Humain, rapace, cervidé… il y avait comme une erreur dans le décompte, une couille dans le potage comme on disait dans son village. Bref! Quelque chose ne clopait pas. Trois ? Était-ce possible ? L’idée le titillait, le gênait un peu même. Le marchand s’interrogeait, incapable de mettre une explication rationnelle sur cette anomalie vivante.
Mais il ne pouvait pas rester dans le doute indéfiniment. Didier avait l’âme d’un curieux, et la patience n’était pas son fort dans ces cas-là. Il voulait des réponses, ou du moins un début d’explication. Pourtant, il n'était pas question d’être trop direct tout de suite au risque de se faire « voler dans les plumes » par cette créature, surtout pas au milieu d'une cérémonie aussi solennelle. Avec son pragmatisme habituel, il opta pour une approche plus subtile, utilisant l’atmosphère du moment comme prétexte pour entamer la conversation.
Il se pencha légèrement vers l’hybride et, après avoir soigneusement choisi ses mots, murmura :
« Sacré tableau, vous ne trouvez pas ? »
Sa voix, empreinte d’une certaine admiration, était dénuée de mépris ou de dédain. Il exprimait simplement cette fascination sincère pour la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Le dragon Valeryon, imposant et majestueux, venait de s’envoler, survolant la foule comme un gardien des âmes perdues. Didier observait cette créature millénaire avec un mélange d’émerveillement et d’analyse froide. Il ne croyait pas aux fables ou aux contes à la gloire de ces bêtes, mais il ne pouvait nier leur pouvoir symbolique ou effectif.
Sans attendre de réponse de son étrange voisin, Didier reprit aussitôt :
« Dommage que tout le monde n'en saisisse pas la grandeur… comme cet imbécile là-bas. »
Il désigna du menton un homme planté quelques rangs plus loin. Un grand gaillard qu’il ne connaissait pas – et qui s’avérait être Valefor – qui se distinguait par sa posture négligée et son cigare, sans doute bon marché, planté entre les lèvres. Il affichait une nonchalance irritante, son attitude en complet décalage avec l’austérité et la gravité de la cérémonie en cours. Didier sentit une pointe d'agacement monter en lui. Comment pouvait-on faire preuve d’une telle insolence en un moment pareil ?
Il soupira, croisant les bras, avant d’ajouter :
« Franchement, ne pas rendre hommage au couple impérial dans de telles circonstances… c’est tout simplement honteux. Vous ne trouvez pas, l'ami ? »
Bien qu’il fût républicain dans l’âme, Didier ne pouvait réprimer ce sentiment d’indignation. Certes, il avait toujours vu les traditions avec un certain cynisme, prêt à les contourner si cela servait ses intérêts. Mais le respect des us et coutumes restait une clé essentielle dans le monde des affaires, une manière d'huiler les rouages des relations commerciales. En tant que marchand aguerri, il savait qu’on ne restait pas longtemps en affaires si l’on méprisait ouvertement les conventions de ses interlocuteurs, encore moins des potentiels partenaires commerciaux.
Il détourna finalement son regard de l’hybride, revenant à la scène principale. Le dragon Valeryon survolait la place avec une majesté écrasante, sa seule présence imposant une forme de respect instinctif. Didier, d’ordinaire avare en émotions sincères, ne pouvait s’empêcher d’être impressionné par cette démonstration de puissance. Pourtant, dans le fond de son esprit, une petite voix critique chuchotait que tout cela n’était rien de plus qu’une grande mascarade. Un spectacle soigneusement orchestré pour épater la galerie, pour asséner un dernier coup de théâtre avant que l’oubli n’emporte le défunt. Les flammes qui dévoraient le corps de l’argentier impérial lui semblaient être une ultime flambée de pouvoir.
Didier savait que dans ce monde, tout – même la mort – pouvait servir à manipuler l’opinion, à asseoir l’autorité. Il avait l’habitude des mises en scène politiques, et il percevait dans cette cérémonie une dimension bien plus pragmatique qu’émotive. Néanmoins, il ne pouvait totalement nier la beauté tragique de l’instant, ni l’impact que cela avait sur les spectateurs, lui y compris.
Mais son esprit analytique ne s’arrêtait jamais. Il était déjà en train de calculer les répercussions de cet événement, les nouvelles alliances qui pourraient se former à la suite de cette perte, les jeux de pouvoir qui se dessineraient dans l’ombre. La mort de Corvus Sanariel, l’argentier impérial, laissait un vide, et dans un empire comme le Reike, un vide était toujours rapidement comblé. Didier n’avait jamais cessé de penser à ses affaires, même en pleine cérémonie funèbre. Après tout, là où certains pleuraient, d’autres voyaient des opportunités. Et Didier était de ceux qui savaient mieux que quiconque comment tirer profit de la situation, aussi macabre soit-elle.
Tout en jetant un dernier regard à l’hybride à ses côtés, il se demanda ce qu’il pourrait bien apprendre de cette créature. Car, après tout, toute rencontre, aussi étrange soit-elle, pouvait se transformer en un atout inattendu n’est-ce pas ?
crédits : 248
J'étais pris, emporté dans cette joie sans pour autant m'en extasier ouvertement. Une démonstration rassurante, chaleureuse, entre force et douceur. Comme la serre de fer d'une mère qui saisit avec force son petit, pour s'assurer qu'il ne lui arrive rien. Cette agréable vision ne laissait peu de place à l'attention autre, si bien qu'un simple marchand put s'approcher sans crier garde. Un tableau ? Une façon de me saluer en entrant dans le vif du sujet je suppose. Intrigué, je tournais la tête vers lui, le fixant de mes grands yeux. Mon regard en revanche se tourna vers le malotrue qu'il me fit malheureusement remarquer. Alors que le soupire du mystérieux inconnu se porta à mon oreille, ma gorge échappait un léger vrombissement. J'étais partagé entre ma colère voulant hululer à la mort, et ma retenu ne voulant pas briser ce silence solennel.
Mais ma colère passagère s'estompa alors que je me reconcentrais sur cet... homme au béret, disons cela. Il m'interrogeait... mais son analyse n'était elle pas un brin réductrice ?
"Je dirais bien plus que nous rendons ainsi hommage au défunt pour son dernier voyage, à la puissance de la Lune et du Soleil pour leur douce protection..." Plus l'une que l'autre d'ailleurs... "...tout comme nous nous faisons spectateurs de la puissance du grand Valeryon"
Si la contorsion de mon cou, lui donnant l'impression que j'étais de face alors même que nous étions cote à cote, ne me dérangeait pas, j'avais appris que cela pouvait mettre mal à l'aise. Aussi, je reposais mes deux serres sur ma canne, tourant un peu vers lui pour éviter cette impression visiblement désagréable... Je ne faisais que croire sur parole celles et ceux me l'ayant dit, ne comprenant pas bien le dérangement... mais soit.
"En cela, le Soleil et la Lune sont pour ainsi dire ici, avec nous, en la personne de notre Empereur et notre douce Impératrice. La puissance de Valeryon n'est que le prolongement de leur lignée puissante et forte formée par leur union..." Malheureusement... "... Et pour ce qui est du dernier voyage de notre regretté Cœur, il est couronnée de sa destination céleste et nocturne... En soit il rejoint notre douce et bonne Impératrice.
J'hochais un peu la tête, comme pour approuver mes propres dires. Je ne dirais pas que j'avais hâte de mener ce voyage moi même. Mais l'idée de le faire un jour était loin d'être désagréable ou déchirant.
"Ainsi nous rendons hommage à beaucoup ici, beaucoup dont le centre névralgique sont nos Souverains."
Mais qui était ce ? Mon Impératrice était elle la sienne aussi ? Après tout, il ne semblait pas d'ici... Vraiment pas. Il avait lancé les hostilités, c'était donc mon tour de laisser ma curiosité parler.
"Mais, puis-je savoir à qui ai-je l'honneur, mon cher ami bavard ?"
J'aurais pus me présenter... mais la moindre des choses restait de le faire, avant de questionner... Donc à lui "l'honneur" pour ainsi dire. Lui rendre la pareil ensuite ne serait pas compliqué.
crédits : 381
Info personnage
Race: Vampire
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Mauvais
Rang: B
Le jeune homme pouvait même se remémorer le dernier discours qu’il eût avec le Vampire, avant qu’il ne parte en direction de Mael, accompagné de la belle aux prunelles envoûtantes.
Ikusa, Reike
Quelques semaines plus tôt.
- « Maître Sanariel, êtes-vous certain de vouloir partir jusqu’à Mael avec cette inconnue ? »
Une question qui avait été posée à pique, juste au moment où les deux hommes venaient de revenir du Palais Impérial d’Ikusa. Corvus ne s’attendait certainement pas à ce que son bras-droit lui pose la question et, à raison. Il ne s’attendait lui-même pas à se lancer dans une telle aventure avec la bien-aimée de son amie, Cyradil.
- « Oui.»
- « Si je puis me permettre, Maître. Pourquoi faites-vous cela ? Vous n’avez aucun intérêt à aider cette jeune femme. Et puis, vous êtes le Cœur, vous ne pouvez pas… »
- « Je fais ce que bon me semble. »
- « Je ne dis pas le contraire, mais messire… l’Oreille a été claire la dernière fois… »
- « Silence ! Je me fiche de ce que l’on pense. Je dois accompagner cette jeune femme dans sa quête. »
- « Mais pourquoi ? Je ne comprends pas. »
- « Parce que, il le faut. J’ai le sentiment que cette Qwellaana ne m’est pas totalement étrangère. C’est pour cela que je dois aller avec elle, j’ai besoin d’en apprendre davantage. J’ai besoin de savoir qui elle est. »
- « Oui, je comprends… Vous voulez dire que, vos recherches, elles sont … ? »
- « C’est une possibilité que je ne peux écarter. »
- « Je comprends. »
Le vampire fit une longue pause dans son discours, tandis que les protagonistes marchèrent en direction du bureau du Cœur. Ce dernier s’empara d’une bouteille de Bourbon âgée de plusieurs décennies, tandis qu’il se servît un verre, à lui et à son interlocuteur, qui l’avait suivi. Il était rare que Corvus fasse preuve de tant de générosité envers cet individu, quand bien même leur sang était lié, d’une manière ou d’une autre.
Il lui tendit le verre rempli à moitié, sans lui adresser le moindre sourire. La marque qui traversait son visage se faisait de plus en plus douloureuse.
- « S’il devait m’arriver quelque chose… j’aimerais que tu me rendes un ultime service. »
- « Mais, vous ne pouvez pas dire cela, Maître. Pourquoi devrait-il vous arriver quelque chose ? »
- « Tais-toi. S’il devait m’arriver quelque chose, je veux que tu veilles sur cette Valkyrie et sur l’Esprit. De près ou de loin, je m’en moque. Mais je veux que tu le fasses. Est-ce que c’est bien clair ? »
- « Je… mais… je… » Une légère pause, un long soufflement de nez. « Oui, c’est clair, mon Oncle. »
- « Cesse de m’appeler comme cela. Je ne suis pas ton oncle, simplement le frère d’un de tes ancêtres. »
- « Pardon, Maître. »
Corvus fit tourner le liquide qui se trouvait dans son verre, avant de le boire d’une traite et de jeter le verre de cristal dans le feu.
- « Concernant ce fumier qui reste enfermé dans le sous-sol du Manoir de Kyouji. En aucun cas tu dois le libérer. Il risquerait de faire davantage de victimes, ce n’est pas souhaitable. »
- « Bien. Et pour votre… »
- « Tu prendras contact avec elle seulement si je ne reviens pas. »
- « Vous êtes sûr de ne pas vouloir la rencontrer ? Cela fait si longtemps que… »
- « Oui, j’en suis sûr. Elle a refait sa vie et moi aussi. Il est inutile de remuer le passé, de rouvrir des plaies qui, dans mon cas, ne se sont jamais totalement refermées. Cependant, tu as du nouveau ? »
- « Eh bien… elle est mariée à un certain Ricardo Aldobrandini depuis quelques années. Mais, je n’en sais malheureusement pas plus à son sujet… »
- « Je vois. Tant de temps pour enfin passer à autre chose. J’aurais aimé faire comme elle, mais, c’est impossible. »
- « Vous ne saviez pas qu’elle était encore en vie, ce n’est pas votre faute. »
- « C’est vrai… Notre souffrance était telle que… »
- « Je comprends, Maître Sanariel. J’irai la retrouver pour la faire venir à Ikusa, si jamais les choses devaient mal tourner pour vous. Mais, il n’y a pas de raison, pas vrai ? »
Les prunelles écarlates de Corvus se mirent en surbrillance, comme s’il était en train d’user de sa magie de sang.
- « Le sang appelle le sang. Je ne peux pas laisser ces vampires impunis, même si je dois y perdre la vie. »
- « Vous exagérez peut-être un peu. »
- « Non. Maintenant, laisse-moi tranquille, je dois me préparer au départ. »
Une larme vint perler au bord des prunelles d’acier de Lysandre, tandis qu’il s’avançait dans la foule, à la recherche de Qwellaana et de Cyradil. L’Esprit, elle ne devait pas être si compliquée que cela à retrouver. Et, effectivement, non, elle ne l’était pas. Son regard fut directement attiré par la présence de la Tovyr en place à Kyouji, qui se tenait aux côtés de la Valkyrie et de la Liche. Il s’approchait délicatement de ces trois dames, tandis qu’il poussait quelques individus qui lui barraient la route malgré lui.
Une fois arrivé à hauteur des trois femmes, le mercenaire s’inclina. Chacune d’entre elles l’auraient certainement reconnu, pour l’avoir vu au moins une fois en compagnie de Corvus. Surtout Qwellaana. Il était celui qui l’avait accueilli dans cette sinistre demeure, après tout. Un léger sourire vint éclairer son visage en ce triste jour, tandis que son regard d’acier s’ancra directement dans celui de l’Esprit du Reike.
- « Dame Ariesvyra, enfin je vous ai retrouvée. Mon oncle, avant de partir en direction de Maël, m’avait demandé de veiller sur vous et votre amie, si jamais il devait lui arriver malheur. À croire qu’il avait déjà prévu de mourir. »
Une voix délicate qui vint directement s’adresser à Cyradil, suivie d’une légère pause.
- « Cela ne m’étonne guère de lui. Il était très calculateur. »
Une nouvelle pause.
- « Suis-je bête, j’ai oublié de me présenter. Lysandre Nohr, bras-droit de feu le Cœur du Reike. Mais, ce n’est pas mon vrai nom. Je m’appelle Sylas Hrym, descendant de l’un des frères de Jeritza… enfin de Corvus. Désormais à votre service. »
Au cœur de cette foule se tenait une femme vêtue d’une magnifique robe noire. Sa chevelure d’argent flottait au vent, tandis que ses prunelles sombres à la pupille écarlate étaient rivées sur Cyradil, Qwellaana et Lyra, qui se tenaient à quelques centaines de pas d’elle. La femme était entourée d’une aura mystérieuse, si bien qu’il était difficile de s’apercevoir qu’elle avait un bras manquant. Le bras droit, pour être précis. Sa démarche était décousue, comme si sa colonne vertébrale la faisait souffrir. Pourtant, elle était totalement capable de marcher et de se mouvoir de son unique bras.
Lorsque Valeryon brûla la carcasse du Cœur, une légère larme rouge s’écoula le long de sa joue d’une pâleur surnaturelle, tandis qu’elle vint finir sa course sur un masque d’acier qui semblait recouvrir la partie basse droite de son visage. Ce masque semblait cacher quelque chose. Une blessure ignoble à regarder, peut-être ?
- « J'ose espérer que tu trouveras la paix lorsque tu auras rejoins les étoiles... Jeritza. »
CENDRES
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*Je suis d'accord avec toi, il ne peut être considéré ainsi . Mais je doute de parvenir à le comprendre sans utiliser...*
Je m'étais interrompu en voyant la Tovyr s'approcher de nous. Non pas par crainte qu'elle nous entende parler du dragon, car je communiquais par télépathie, mais parce que j'avais quelque chose à lui remettre,de la part de Corvus. Une lettre parmi d'autres qu'il m'avait demandé avant de mourir, de distribuer.Je m'étais renseignée sur tous les destinataires à qui il avait adressé une missive,afin de pouvoir les retrouver facilement tout en apprenant un peu à les connaitre,via leur fonction ou leurs armoiries.
Lyra Leezen était facilement reconnaissable et assez connue, ayant déjà entendu parler d'elle et de certains de ses exploits avant même cette tragédie qui nous avait tous réunis ici. Elle m'avait facilité la tâche en se rapprochant de nous, ayant compté sur les funérailles pour la trouver elle et les autres aussi.Je me tournais vers Cyradil, lui disant sans remuer les lèvres *Excuse moi* Certaine qu'elle comprenait pourquoi j'avais diminué la distance entre Lyra et moi:
-Tovyr Leezen. J'inclinais légèrement ma tête en guise de salutation, reprenant en ancrant mes dioptases dans ses orbes sombres:- Je regrette que nous nous rencontrions dans de telles circonstances. Je suis Qwellaana Airdeoza et j'aimerais vous remettre une lettre qu'a écrit Corvus à votre intention. Ma main glissa sous mon manteau,récupérant ledit objet fermé d'un sceau intact, lui tendant ensuite:-Je suis désolée de ce qui lui est arrivé.....
- Lettre pour Lyra Leezen:
- Je l'étais sincèrement, me demandant quel genre de lien avait entretenu l'ancien Coeur avec cette petite humaine. Une réflexion qui dévia sur une autre, quand un homme se présenta à Cyradil en tenant d'étranges propos. En me tournant,j'avais su immédiatement qui il était, ne cachant pas ma surprise de le voir ici, en faisant cette même conclusion qui m'avait déjà effleuré l'esprit.Corvus avait donc envisagé tout ceci...de mourir en m'accompagnant...Mon coeur se serra en le réalisant, me détournant légèrement pour que personne ne le remarque.
Lyra,
Notre dernière rencontre fut hélas brève et, je n’ai pas grandement eu l’occasion de vous rencontrer. Seulement, j’arrive à retrouver en vous cette même lueur qui, durant des années, m’animait. Je ne vous en dirai pas plus, je pense qu’il est plus sage de vous laisser découvrir ce que j’ai en tête, surtout si je me trompe. Quoi qu’il en soit, notre discussion avait été plus qu’enrichissante pour moi et, vous vous en doutez, si je vous écris alors que je suis actuellement à l’article de la mort, c’est bien pour vous léguer quelque chose.
Déjà, je tiens à ce que vous ayez les fonds nécessaires pour mener à bien notre projet, en espérant qu’un jour, vous parviendrez à devenir Seigneur de Kyouji. Je ne vois pas de meilleure personne que vous pour occuper ce poste à l’heure actuelle. Vous êtes celle dont le Reike a besoin pour perdurer.
Ensuite, j’aimerais que vous vous rendiez au Manoir Sanariel de Kyouji. Pour des raisons qui me sont personnelles, ce dernier appartient désormais à Qwellaana Airdeoza. Mais, cela ne vous empêche pas de réclamer votre dû. Je vous offre cette tapisserie devant laquelle nous avons discuté, ainsi que l’armure légère qui vous faisait de l’œil, en espérant que vous trouverez quelqu’un qui puisse vous la rendre à votre taille. N’hésitez pas à voir cela avec Cyradil Ariesvyra.
Corvus…
CENDRES
C'est à ce moment-là que mon regard capta une silhouette en particulier dans ce rassemblement. Une que je reconnus et qu'il me fallait absolument voir. Un ancien FMR ,celui-là même qui m'avait sauvé des années en arrière. J'avais été assez étonnée de voir le nom d'Alaric parmi les lettres que j'avais apportées. Avant de braver la foule,je me tournais vers Cyradil, Lyra et Sylas,leur adressant un faible sourire en leur disant,navrée:
-Veuillez m'excuser, je dois m'absenter quelques instants. Je reviens vers vous dès que j'aurais fini de remettre une dernière lettre.
Je tenais à les donner en mains propres car après tout, Corvus me les avait confiés.Je n'étais guère enchantée de devoir traverser tous ceux venu pour se recueillir ou non.En effet,j'avais cru voir qu'une personne avait été arrêté, car elle tentait de projeter un objet,sa tentative ayant été interrompus à temps. J'avais préféré ignorer cet élan de violence et les regards autour de moi,naviguant en direction de celui qui m'avait aidé à débuter une nouvelle vie au Reike. Je tentais de ralentir sa progression en lui faisant parvenir par télépathie:
*Alaric ! C'est Qwell. Attends moi,j'ai une lettre de Corvus pour toi *
Je parvins tant bien que mal à me frayer un chemin jusqu'à lui,lui faisant face,contente de le revoir,malgré que ce soit pour des funérailles. Je ne savais pas pour où commencer, me disant qu'il était préférable que je n'agisse pas avec trop de familiarité. Pour qu'il ne subisse pas de problème par ma faute, ou la moindre remarque désobligeante venant de ceux qui nous épiaient. Je lui présentais sa lettre, relevant mes dioptases vers son visage :
-Tiens, la voici. J'attendis qu'il la prenne, ajoutant:-J'espère que tu vas bien.- Lettre pour Alaric Nordan:
Alaric…
Mon cher Alaric. Vous êtes un petit futé, c’est certain. Au retour de Lysandre de votre petite expédition punitive, j’ai tout de suite compris que vous n’étiez pas à votre place par le plus grand des hasards. Enfin, votre ancienne place, j’ai appris pour le sémaphore et, croyez-moi que j’en suis bien navré. Je sais que vous êtes un homme bon et débrouillard et, rien que pour cela, je suis prêt à vous aider.
Montrez donc cette lettre à l’Oreille, peut-être fera-t-il preuve de clémence envers vous s’il apprend que vous m’avez un jour rendu un grand service. C’est le moins que je puisse faire… Vous ne méritez pas de vivre dans la misère.
Aussi, j’aimerais que vous retourniez chercher cette épée que vous avez cachée je ne sais où dans le désert. Oui, je ne suis pas sot. Être capable de faire trembler un sémaphore tout entier, c’est comme être capable de manipuler la roche et la terre, n’est-ce pas ? Si l’épée avait été sous des débris, vous auriez pu aisément la récupérer.
Je sais à quel point cette épée vous a causé du tort. Ainsi, j’espère qu’elle vous permettra de remonter la pente, d’une manière ou d’une autre. En plus, maintenant que je suis mort, enfin, je le pense, elle doit valoir une petite fortune.
Prenez soin de vous mon cher.
Corvus Sanariel.
CENDRESCodage par Libella sur GraphiorumQwellaana discute en 009966
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