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  • Jeu 5 Déc - 13:29

    Les engueulades, c’est jamais agréable pour personne. D’autant plus quand on se prend Molly dans les dents. Avec septante ans de vie commune, Pop peut en écrire toute une collection de romans. Il le sait que trop bien, il l’a vue et il l’a pris dans la face une bonne paire de fois. C’est dire la patience que possède ce nain. Un petit rire se glisse doucement entre ses lèvres et sa barbe.

    - Je te le fais pas dire. Vous autres les Drakyns, vous avez peut-être du sang de dragon dans les veines mais alors, elle, c’est un dragon à n’en point douter !

    Un autre rire traverse ses lèvres avant qu’il ne reprenne sur un ton toujours amical.

    - Et pour mon plus grand bonheur, notre fille a hérité de son tempérament de feu. Mais ne lui en tiens pas rigueur s’il te plaît. Elle s’est monté le chou après avoir appris ce qui s’est passé hier soir et ne pas la voir arriver lui a simplement fait peur.

    Il continuait de laver ses verres calmement. Une force tranquille qui détonne grandement avec le caractère de sa femme. Son sourire est amical, compatissant même et sa voix est bienveillante et même un peu basse, comme pour apaiser les oreilles après un tel raffut.

    - Vany n’a pas toujours été comme ça, tu sais. Quand Molly nous l’a ramenée il y a... huit ou neuf ans, peut-être plus huit que neuf d’ailleurs, c’était un véritable chat sauvage. Elle se fourrait dans des emmerdes continuellement… Et bien d’autres choses… Elle se détruisait… Doucement. La colère la bouffait de l’intérieur.

    Il tourne doucement son regard en direction de la porte de la cuisine alors que les voix se font encore entendre même si moins fortes.

    - Des disputes, il y en avait tous les jours, et des bien plus explosives que celle-ci… On n’est même pas passé loin d’avoir le bâtiment qui flambe. Deux tempéraments de feu c’est toujours quelque chose.

    Il finit par reposer ses iris vertes sur le Drakyn qui se tient devant lui et, pour les plus attentifs, la dispute semblait se calmer, les voix explosives, autant celle de Vany que de Molly, ne se faisaient plus autant entendre. Même la salle principale reprenait gentiment son tumulte habituel, comme si rien n’avait eu lieu.

    - Cette gamine à cornes n’a pas eu la vie facile… Je suis content de voir tout le chemin qu’elle a fait. C’est bien que vous puissiez vous parler. Ça lui fait du bien et, de ce que je comprends, toi aussi ça te fait du bien visiblement.

    Son sourire est toujours aussi bienveillant, lui offrant une autre bouteille de cognac en voyant avec quelle rapidité il avait vidé la précédente.

    - Et puis, on ne brise pas les règles, mon garçon. On ne fait que les réinventer.

    C’est à ce moment que je sors, non pas de la cuisine mais de la réserve dont la porte se trouve derrière le comptoir. J’ai l’impression d’avoir été piétinée par un Vezkang tellement je me suis fait rincer les oreilles par Molly. J’en lâche même un long soupir, épuisée, et les oreilles qui sifflent. C’est qu’elle parle fort cette naine… Cela dit, je ne reviens pas les mains vides. Deux assiettes et leurs couverts avec, chacune, une tourte à la viande et quelques légumes qui les accompagnent : carottes, petits pois, rien de bien folichon mais, pour le moment, je vais surtout apprécier d’y avoir quand même droit après m’être fait savonner sur plusieurs générations.

    - POOOOOoooooooooop….

    Je m’avance, et viens prendre place à côté de Kieran après lui avoir déposé un des plats devant lui. J’ai l’air démoralisée et Pop me tapote la tête.

    - Pourquoi tu lui as dit ce qui s’est passé ?

    - Si elle l’avait appris autrement, tu sais très bien que ça aurait été bien pire.

    Je soupire. Il a raison et je le sais… Mais j’avoue que j’aurais aimé ne pas avoir à me prendre la tête aujourd’hui. Je finis par porter mon regard sur… le ? Mon ? Drakyn bleu. J’ai malgré tout un sourire sincère sur le visage.

    - Désolée que tu aies eu à assister à tout ça. Molly est vraiment sympa mais bon… Elle s’est fait des scénarios dans sa tête…

    - Je l’ai mis au jus, ma grande.

    Je hoche la tête et finis par poser mon regard sur le nain avant de faire une moue faussement triste. Une véritable enfant qui réclame quelque chose, ce qui fait soupirer Pop.

    - T’as bien de la chance d’avoir une bonne bouille. Tu veux quoi ?

    - De ton Hypocras !

    Il soupire une nouvelle fois et finit par descendre de son escabeau pour se diriger dans la réserve. Je pouffe doucement du nez avant de poser mes yeux sur Kieran.

    - J’espère qu’il ne t’a pas trop ennuyé avec ses histoires. Il aime bien radoter sur tout et rien.


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    Kieran Ryven
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  • Mar 10 Déc - 0:22
    Je reprends la bouteille que Pop m’a laissée, mes doigts glissant sur le verre froid, et je bois une nouvelle gorgée en silence. Mon regard suit chacun de ses gestes, ses mains qui ne cessent de nettoyer un verre avec cette minutie presque rituelle, comme si ça l’aidait à mettre de l’ordre dans ses pensées. Ce nain a quelque chose d’exceptionnel. Pas dans ses mots, qui sont pourtant bien choisis, mais dans sa façon d’être. Une force tranquille, ancrée dans le sol comme un vieux chêne. Quand il parle de Vany, je sens tout le poids de son vécu, mais aussi une profonde fierté qu’il ne cherche même pas à dissimuler. C’est une fierté douce, celle de quelqu’un qui a vu des flammes menaçant d’engloutir une vie et qui a choisi, envers et contre tout, de tendre la main pour les éteindre. Pas par obligation, mais par conviction.

    Je ne dis rien sur le coup, me contentant de laisser ses mots retomber dans le silence, comme des gouttes d’eau dans une rivière. Ces histoires sur Vany, sur sa colère, ses blessures… Ce n’est pas la première fois que je croise quelqu’un avec ce genre de cicatrices, mais rarement quelqu’un qui s’en est sorti. Il n’en fait pas des tonnes, Pop. Il expose les faits avec une honnêteté brutale, et c’est là que réside sa sagesse : dans sa simplicité.

    Quand Vany revient, chargée d’assiettes et le visage marqué par l’épuisement, je ressens presque un élan de chaleur en la voyant se poser près de moi, malgré tout. Malgré Molly, malgré la réserve qui a dû résonner de mille éclats de voix. Elle reste là, les épaules basses mais le regard allumé d’une petite flamme. Une flamme qui refuse de s’éteindre, même après tout ça.

    Elle pose l’assiette devant moi et lâche des excuses, mais je secoue doucement la tête, reposant la bouteille avec un léger bruit sourd.

    « Pas besoin de t’excuser. Molly... Elle en impose, mais elle fait son boulot, non ? Ça se voit qu’elle tient à toi. À sa façon. Je vais pas lui en vouloir pour ça. »

    Je fixe mon assiette un instant, le fumet de la tourte venant effacer l’odeur de cognac. Je relève doucement les yeux vers elle, un sourire léger, presque imperceptible, étirant mes lèvres. Mes doigts jouent distraitement avec le bord de l’assiette, comme si je pesais mes mots.

    « Oh, il a parlé… Un peu, oui. Mais ennuyé ? Pas vraiment. »

    Je fais une pause, un silence chargé, comme si je laissais flotter une pensée inachevée.

    « Disons qu’il a une manière bien à lui de raconter. Et ce qu’il dit, c’est pas juste des histoires, c’est... autre chose. »

    Je détourne brièvement le regard, prenant une gorgée de la bouteille avant d’ajouter d’une voix plus basse.

    « Y’a une fierté chez lui, dans ses mots. Et ça se ressent, surtout quand il parle de ce qui compte vraiment. »

    Je laisse mon regard traîner sur elle pour qu'elle se fasse rapidement une réponse sur ce dont de quoi je parle. Je souris légèrement, un sourire à peine perceptible, avant de poser mon couvert, croisant les bras sur la table. Mes sourcils se froncent légèrement, trahissant une pointe d’inquiétude que je ne cherche pas à masquer.

    « Et toi, alors ? Ça s’est passé comment, avec Molly ? »

    Ma voix est plus basse, presque hésitante. Je fixe son visage, cherchant à capter le moindre signe qui pourrait me rassurer ou me mettre sur la voie. Mes narines frémissent devant l’assiette sur la table. La tourte, dorée à point, exhale un parfum riche de viande et d’épices. Une odeur qui ne laisse aucune place à la retenue. Mon estomac, qui jusque-là faisait le fier, grogne de manière bien audible.

    Je fixe ensuite l’assiette, appréciant le souci du détail : la pâte bien croustillante, les légumes disposés avec soin. Pas besoin de grandes fioritures pour que ça donne envie.

    « Eh ben…Dans cette auberge, c’est du sérieux. Molly et Pop, c’est pas juste pour les engueulades qu’ils ont du talent. »

    La taquinerie est ponctuée par un clin d'oeil auprès du tenancier. Calme, bienveillant. Je prends une bouchée, et le goût confirme tout ce que l’odeur promettait.

    C’est généreux, simple et savoureux.
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    Vanay Vyldrithe
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  • Dim 15 Déc - 22:36
    Je souris et comprends rapidement ce que me sous-entend ce dragon bleu. Mes iris d’or l’observent avec tendresse alors qu’il s’attaque à son repas et que le pop, revenu depuis quelques minutes, me sert un verre de son hypocras. Je me surprends même à approcher ma main de son visage pour replacer une de ses mèches de cheveux noirs dans un geste de tendresse. Pas grand-chose en soi, mais cela reste suffisant pour faire lever l’un des sourcils épais de Pop devant cette scène, avant qu’il ne hausse simplement les épaules et plante son nez dans sa vaisselle. Un sourire venant discrètement se dessiner sous sa barbe volumineuse alors qu'un très léger voile rouge s’installe sur ma frimousse en remarquant les mimiques de Pop. je finis par répondre :

    - J’ai l’habitude avec Molly. Je finirai sourde à quarante ans à force de l’entendre hurler, mais en dehors de ça, tout va bien.

    Je frotte mon oreille pour accentuer mes propos, avant de saisir mon verre et d’en siroter le contenu. Je n’ai jamais osé poser la question, simplement parce que je trouvais cela malvenu, mais je me suis toujours demandé comment ce bon vieux Pop avait bien pu supporter cette naine toutes ces années. C’est dire ! Ils ont même fait un enfant ensemble… Il doit bien y avoir des qualités chez elle que je ne lui connais pas encore… Ou qu’elle ne réserve qu’à sa famille. Mon regard revient se poser sur Kieran avant de reprendre :

    - Elle gueule parce qu’elle est en colère, je gueule pour me faire entendre et, au bout d’un moment, les voix redescendent parce que plus personne ne s’entend parler, ni même penser, et ça s’arrange.

    Au fond, je comprends qu’elle réagisse comme ça avec moi… Elle m’a déjà sortie de bien des merdes dans lesquelles je me suis jetée à corps perdu… Et elle m’a vue dans mes pires états.

    - C’est juste impressionnant les premières fois. Après, c’est comme pour tout, on s’y fait et on s’adapte. Mes yeux vont se poser sur le nain chauve pendant que je prends une moue boudeuse. Je tiens, tout de même, à signaler que je ne suis pas assez payée pour subir ça !

    Le nain fronce le nez, un visage faussement en colère et le timbre de voix surjouant le mécontentement.

    - Petite ingrate nourrie d'excès et de mollesse ! T’es même trop payée pour ce que tu fais et ce que tu as ! Saleté ! Nourrie, logée, blanchie et ça réclame encore plus ! Tu mérites que je te foute à la porte ! Gringalette !

    En parlant de porte, celle de l’auberge s’ouvre au même moment, laissant apparaître trois hommes, dont un à la figure bien amochée. Le nez déformé, même cassé, les yeux gonflés par les coups reçus de la veille, des dents avant manquantes, la lèvre bien fendue qui commençait à former une croûte…Visiblement, il n’avait pas passé un bon moment entre mes poings.

    Tout comme Pop qui lève le nez en direction des nouveaux arrivants, je me tourne par habitude.

    - Bah tiens… En v'la un qui n’a pas appris la leçon et qui en redemande.

    Je gronde, ma queue s'agite nerveusement, et mes iris se rétractent en une fine fente noire. Ma voix descend d’une octave tandis que mes sourcils se froncent à la vue du guignol de la veille.

    - Ou alors il en redemande et il veut faire partager à ses copains… On va quand même pas faire de jaloux.

    Je me redresse doucement alors que le déformé me pointe du doigt en s’adressant aux deux gugusses qui l’accompagnent.

    - C’est cette salope ! Butez la !

    Si le principal est bien plus petit que moi, les deux autres font au moins ma taille et paraissent bien plus costauds que ce salopard… Du moins, en apparence. En voyant leurs têtes, on dirait ces vieux baroudeurs qu’on embauche ici et là pour une poignée de pièces. Soit il est tombé sur des idiots, soit il leur a promis une sacrée somme… Parce qu’avec le visage que je lui ai fait, il y a de quoi ne pas avoir envie de s’en mêler.

    Alors que les deux loubards s’avancent, je roule des épaules, bien partie pour m’en donner à cœur joie, quand je me fais interrompre par le nain.

    - Hep hep ! Tu connais la règle ! La bagarre, c’est dehors !

    - De quoi ?! MAIS ?!

    - Y a pas de mais qui tienne !

    Je lâche un soupir et mon regard se pose sur Kieran, implorant.

    Moi qui voulait juste passer un moment tranquille…


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    Kieran Ryven
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  • Mar 17 Déc - 22:59
    Sacrée Molly.

    Je relève les yeux vers Vany, lorsqu’elle approche sa main de mon visage. Ce simple geste, replacer une mèche rebelle, a quelque chose d’à la fois inattendu et étrangement familier. Ses doigts effleurent ma peau, et c’est tout juste si je respire. Tout s'embrase en moi, tout meurt autour. Ses yeux d’or me fixent, pleins de cette douceur qu’elle semble réserver à ces moments-là, quand les mots ne suffisent pas. Quand sa main se retire, mon cœur se briserait presque, suppliant d'en avoir encore. Encore de cette chaleur, de cette douceur, de cette affection. Presque vitale.

    Mon regard, toujours légèrement suspicieux par habitude, se détend un instant. Je ne peux m’empêcher de noter le sourcil de Pop qui se lève face à cette scène. Son sourire, caché derrière sa barbe, ne m’échappe pas non plus. Le genre de sourire qui trahit un vieux sage amusé par ce qu’il observe. Je baisse la tête un instant, troublé, avant de me raccrocher à quelque chose de plus concret : l’assiette devant moi. Quand Pop revient avec l’Hypocras pour Vany, je lève à peine mon regard de l’assiette, mais le bruit de leurs échanges me tire un sourire malgré moi. Leur dynamique, un mélange de chamaillerie et d’affection bourrue, semble leur appartenir à eux seuls, et c’est difficile de ne pas être pris par cette ambiance. Je ne dis rien, préférant profiter de cette accalmie.

    Puis la porte s’ouvre.

    Le froid mordant de la nuit s’engouffre à l’intérieur. Trois silhouettes apparaissent dans l’encadrement. Mes yeux se posent sur eux immédiatement. Le premier, plus petit, est un visage familier : un nez tordu, des pommettes gonflées, des lèvres fendues qui forment une croûte de sang séché. Je connais ce travail. Ce sont les poings de Vany qui l'ont esquissés.  

    Derrière lui, deux autres gaillards. Des costauds, du moins selon les standards humains. Pour moi, ils ressemblent à des enfants qui essaient de jouer aux gros bras. Les épaules sont larges, les regards lourds, mais tout ça sonne creux. Ils se veulent intimidants, mais je les vois déjà hésiter.

    Je soupire. Encore un conflit, encore une bagarre inutile. Comme si la vie n'était pas assez compliquée.  

    La tension dans la salle monte aussitôt. Les conversations s’éteignent, et l’ambiance chaleureuse disparaît. Pop lève brièvement le nez, ses sourcils se froncent légèrement, mais il ne dit rien. Il sait que ce n’est pas son combat. Quand Vany tourne son regard vers moi, un mélange de colère et d’imploration dans ses iris d’or, je comprends. Elle n’a pas envie de jouer les gros bras ce soir. Elle voulait juste souffler un peu, peut-être se laisser aller à un semblant de normalité. Tout comme moi. Mais la normalité ne semble jamais vouloir la rattraper.

    Je pose ma fourchette, soigneusement, pour ne pas abîmer la table. Puis je me lève. Lentement. Ma chaise grince dans un silence qui semble s’étirer à l’infini. Je me dirige vers eux, pas à pas. Chaque mouvement fait grincer le plancher sous mon poids. Ma stature, projette une ombre qui semble les engloutir. Mes écailles bleu sombre captent la lumière des lanternes, ajoutant une lueur étrange à mon approche. Je ne dis rien. Pas tout de suite. Je veux qu’ils ressentent la gravité de ce moment.

    Quand j’arrive à quelques mètres, je m’arrête. Mon regard, froid et fixe, se plante dans celui du type amoché. Il recule d’un pas. Il sait. Au fond de lui, il sait qu’il vient de signer un pacte avec le diable.

    « Les gars, je vais être clair. » Que je souffle d’une voix calme, presque douce. « Prenez la porte. Sortez. Et allez chercher vos ennuis ailleurs. »

    Ils échangent des regards. L’amoché serre les dents, essayant de maintenir un semblant de contrôle sur la situation.

    « Pas question ! Cette salope m’a humilié ! »

    Je hausse un sourcil. Toujours le même refrain. Les types comme lui ne savent pas perdre. Ils préfèrent empirer leur sort. Je fais un pas en avant. Un seul. Mais ça suffit pour déclencher un mouvement défensif chez ses deux compères. Ils s’interposent, leurs torses bombés et leurs mâchoires serrées.

    « Hé, toi. » Grogne l’un d’eux. « C’est quoi ton nom, qu’on sache qui on va casser ce soir ? »

    Je reste immobile. Mon regard passe lentement de l’un à l’autre, puis revient sur celui qui a parlé. Le silence s’installe de nouveau, pesant, écrasant.

    « Une mauvaise nouvelle. » Que je finis par répondre, ma voix grave résonnant comme un grondement dans la salle. 

    Les muscles de mes épaules roulent doucement sous ma peau écailleuse alors que je fais un autre pas. Ils reculent, malgré eux. Mes mouvements sont lents, délibérés, mais chacun d'eux voulait respirer une certaine puissance.

    « Si vous insistez, on règle ça dehors. » Que j'annonce, en désignant la porte d’un mouvement de la tête,

    Je garde mon ton calme, mais il est chargé de menace. Pas de colère, juste une certitude froide : s’ils font un pas de plus, ça ne se terminera pas bien pour eux. Le premier fait mine de foncer sur Vany, probablement trop stupide pour comprendre qu’il vient de signer son arrêt de jeu. Il se lance, tête baissée, croyant peut-être qu’il va réussir à l’atteindre. Erreur. Monumentale.

    Avant même qu’il n’arrive à sa portée, je pivote, ma main massive le cueille en pleine course comme un enfant attrapant une bille qui roule. C’est presque insultant de simplicité. Je ne ralentis même pas, utilisant sa propre vitesse pour l’envoyer voler à travers la pièce. Il traverse l’air comme un sac de grains, s’écrasant contre la porte qui, dans un grincement brutal, s’ouvre pour lui offrir une sortie sans ménagement.

    Je n’ai pas le temps de savourer, le deuxième gaillard tente sa chance, le cerveau aussi lent que ses réflexes. J’attrape son col comme on ramasse une peluche oubliée. Il n’a pas encore compris ce qui lui arrive que ses pieds quittent le sol. Je le soulève d’un bras, le laissant se débattre vainement, ses jambes battant l’air dans un ridicule ballet.

    « Tu veux rejoindre ton copain ? » Que je lance avec un sourire en coin.

    Sans attendre de réponse, je fais quelques pas jusqu’à la porte, et avec un geste parfaitement fluide, je le balance dehors. Il atterrit lourdement, cul par-dessus tête, sur le pavé humide de la rue.

    Ne reste que le petit amoché. Celui-là a déjà compris qu’il a fait une erreur, mais il est trop tard pour reculer. Avant même qu’il ne puisse essayer quoi que ce soit, je l’attrape par la cheville et le soulève à bout de bras, le laissant suspendu à l’envers, son nez cassé pointant pitoyablement vers le sol.

    « Allez, toi aussi, dehors. » Que je dis calmement en le balançant à son tour. 

    Il atterrit dans un bruit sourd à côté des autres, un petit tas de douleur et d’échec étalé sur le pavé. Je referme la porte d’un geste tranquille, comme si rien ne s’était passé. L’auberge reste silencieuse un instant, le temps que les esprits se remettent. Puis mon regard se tourne vers Vany qui nous rejoint, un sourire complice aux lèvres.

    « Comme à l’entraînement. »

    C'était dit dans un ton nostalgique. Un ton qui nous ramène tous les deux à notre jeunesse, deux Drakyns Reikois pur jus qui se détruisaient sur les terrains d'entraînement. Parés systématiquement à la castagne pour distribuer des gnons par pur plaisir de démolir son prochain. Finalement, je lui offre la possibilité de passer du bon temps ensemble. Ces enfoirés vont pas nous empêcher de le partager, non, au contraire...

    Ils vont en être le principal support.
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  • Sam 21 Déc - 0:21
    Il y a un côté particulièrement agréable à voir un homme se lever pour protéger sa belle. J’ai un immense sourire qui se dessine, bien malgré moi, sur mon visage à mesure que je l’observe s’avancer vers les trois abrutis. Sa démarche est assurée, son pas est lourd, et je n’aimerais vraiment pas me retrouver à leur place. Il a même encore cette patience, que je n’ai plus, de leur laisser une chance de s’en sortir sans une égratignure. Je sais aussi qu’il ne faut voir aucune gentillesse derrière son geste… juste une envie d’en finir le plus simplement possible pour pouvoir retrouver la tranquillité et le calme qu’on était venu chercher à l’auberge.

    De mon côté, je tourne très légèrement la tête en direction du nain, lui indiquant, du bout du nez, le barrage qu’est devenu Kieran à ce moment avant que ma voix ne sorte sur un ton amusé.

    - On devait s’y mettre à plusieurs pour pouvoir passer ce mur quand il avait ordre de ne laisser personne rentrer dans une zone. J’attrape mon verre d’hypocras et le termine cul sec avant de le reposer. J’ai jamais autant mangé de sable que quand je me battais avec lui.

    Si, bien sûr, on omet certains détails de ma vie, mais ces histoires seront pour une autre fois.

    Pop hausse un sourcil et, au même instant, je réalise qu’il ne pourra jamais comprendre ce qu’on a tissé à l’époque. Ça avait le mérite d’être franc et clair. Pas parfait, très brutal dans la forme, mais c’est ce qui me permettait, étonnamment, de garder la tête hors de l’eau. C’est aussi vrai qu’au regard de la République, cette mentalité réikoise est très barbare. Je m’étonne même de voir que, même après dix piges loin et à cracher ma haine sur ma nation d’origine, il y a des habitudes qui me sont restées et qui ont la peau dure.

    À l’arrivée des trois gugusses, mon corps s’était crispé, nerveux, prenant la chose peut-être un peu trop au sérieux sur le moment. Du moins, jusqu’à ce que je pose mes yeux sur Kieran qui finit par prendre la situation en main. Je le répète, mais c’est agréable, et ça m’a détendue. Je dirais même que je suis amusée, voire enthousiaste devant cette scène. Et à en juger par l’ambiance, les regards ici et là des clients inquiets, je dois bien être la seule.

    C’est vrai, j’avais espéré un moment tranquille qui aurait dérivé probablement en un tête-à-tête, mais ce qui se présente devant mes yeux a tout de même un petit quelque chose, une saveur qui commence à me plaire. Un petit retour dans le temps qui me fait doucement rire.

    Comme pour confirmer ce que je disais au vieux Pop, l’un des deux loubards tente de passer et de me foncer dessus. Je pouffe une nouvelle fois, levant une main et le salue du bout des doigts alors que je le vois se faire attraper et envoyer à l’extérieur comme s’il s’était soudainement transformé en balle.

    Je décide finalement de défaire mes souliers pour être plus à l’aise avant de rejoindre la bataille, libérant mes pattes qui laissent apparaître leur forme atypique, plus proche de l’animal que de l’homme. Découvrant par la même leurs fines écailles couleur carmin et dévoilant mes jambes finement sculptées pour l’agilité. Le tout reposant sur des doigts délicats, chacun prolongé d’une griffe. J’étire mes jambes, l’une après l’autre, pendant que mon complice s’occupe de mettre à l’extérieur de l’auberge les énergumènes.

    - Je reviens, Pop ! On va faire mumuse !

    Que je lâche, un grand sourire sur le visage, abandonnant mes souliers aux pieds du comptoir avant de rejoindre Kieran à l’extérieur, avant qu’il ne referme la porte.

    - Chacun le sien ou on se les partage ?

    Je fanfaronne, je fanfaronne, mais ça fait toujours dix années que je ne me suis pas battue à peu près sérieusement. Et la dernière fois que j’ai eu à le faire, j’ai un immense drakyn bleu de plus de deux cents kilos qui m’a atterri dessus… ou plutôt qui s’est écrasé sur moi. Autant dire que je n’en mène pas bien large et que je suis rouillée. Je fais doucement rouler mes épaules et craquer ma nuque tandis que les trois abrutis se relèvent doucement, l’air d’en vouloir découdre plus sérieusement.

    Je m’avance d’un pas, un sourire en coin, moqueur et provocateur. Ma queue bat doucement l’air, et mes iris couleur or, fendues par ma pupille de serpent, se posent sur chacun d’eux.

    - Qui veut commencer ?

    L’un des plus grands me fonce dessus, m’envoyant un direct du gauche que je dévie à l’aide de la paume de ma main droite avant de venir bloquer le retour de son coup avec mon avant-bras gauche. Le bougre est vraiment motivé à vouloir me faire avaler des salades de phalanges, si bien qu’il vient même m’envoyer son pied gauche au niveau de la tête. Coup que je pare de mon avant-bras droit en grognant légèrement. Je n’ai plus vraiment l’habitude de recevoir des coups… On en est toujours là… dix ans que je n’ai pas eu à me battre de façon plus sérieuse. La majorité du temps, ce sont des ivrognes. Autant dire qu’un simple croche-patte et c’est terminé.

    J’essaie une contre-attaque, envoyant un direct du droit, puis du gauche qu’il esquive. Il repousse même mon poing qui visait son menton par le bas. Ça m’agace, et je grogne un peu plus. Je finis par bloquer un de ses directs en utilisant mon avant-bras pour intercepter le coup et le garder proche de moi. Pas de chance pour lui, il m’agace trop pour que j’aie envie de continuer avec lui.

    Toujours à son contact, mon poing gauche vient se planter dans ses côtes, puis dans sa tête avant que je le repousse pour pouvoir envoyer un énième coup dans son ventre, le forçant à se pencher en avant, ce qui me permet de l’attraper par le col de son vêtement et de l’envoyer rouler aux pieds de Kieran.

    - Allez ! Va voir le grand !

    Que je grogne avant de me retourner vers les deux autres, prête à en découdre à nouveau.

    Je n’ai pas vraiment le temps de reprendre mon souffle que les deux restants m’arrivent dessus. Je suis vaguement prise en sandwich, le plus grand m’envoie un coup de pied que je pare en repoussant l’attaque avec mes mains, et le plus amoché essaie de l’imiter, mais, visiblement pas assez souple, je bloque son coup en relevant simplement ma jambe, ce qui le déséquilibre au passage et l’oblige à reculer de quelques pas. L’autre revient à la charge, tente une nouvelle fois de m’envoyer son pied dans la tête, et je l’évite en m’inclinant en avant. Me retrouvant dans son dos, ce qui m’arrange grandement, je n’hésite pas une seule seconde et je le pousse en direction de son copain, déjà entre les mains de Kieran.

    Je secoue mes bras, légèrement endoloris. Je comprends mieux pourquoi on nous emmerdait à devoir nous entraîner tous les jours.

    Ceci dit, ça ne m’empêche pas de sourire en posant mon regard sur Kieran et de l’observer régler leur compte à ces abrutis.


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    Kieran Ryven
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  • Dim 22 Déc - 16:31

    Je m'appuie contre la façade de l’auberge, les bras croisés, et mes yeux suivent chacun des mouvements de Vany. Elle a toujours eu ce style de combat, à la fois instinctif et maîtrisé, une danse unique entre force brute et agilité animale. Ses griffes crissent sur les pavés, ses jambes sculptées frappent avec une précision qui me rappelle nos années passées à l'Empire. Mais je ne peux m’empêcher de remarquer ce qui a changé. Il y a une certaine rigidité dans ses gestes, un manque de fluidité qui trahit un manque d’entraînement. Les esquives sont encore précises, mais parfois un peu lentes, et ses coups manquent de l’explosivité qu’elle avait à l’époque. Elle compense par sa ruse, ça c’est certain. La même férocité éclaire ses yeux dorés, et sa détermination est toujours là, flamboyante. Mais son corps a perdu un peu de cette forme olympienne qu’elle entretenait si scrupuleusement autrefois.

    Elle reste magnifique à regarder.

    Je souris légèrement. Dix ans, c’est long.  je sais que le terrain a été plus indulgent avec moi. Les missions incessantes, les escarmouches, même les années passées à gravir les échelons ont maintenu mon physique en éveil. Elle, en revanche, a dû composer avec une vie différente. Alors, je regarde. Pas avec condescendance, mais avec un mélange de nostalgie et d’admiration. Mais dans le fond, je note que ce n’est plus pareil. Et si ça ne me dérange pas aujourd’hui, ça m’inquiète un peu pour demain. Elle reste redoutable. Et bizarrement, ça éveille un brasier en moi. Les deux derniers n’ont pas encore compris la leçon. Ça m’arrange, à vrai dire. Leur arrogance m’offre une excuse pour m’échauffer un peu. Vany vient de m’envoyer l’un des plus grands rouler à mes pieds, et j’attrape le gaillard par le col avant qu’il ne puisse se redresser complètement.

    « T’as eu ta chance. » Que je lui souffle, une lueur sombre dans le regard.

    Je lève ma main libre, prête à le fracasser, mais je change d’idée. Un instant d’inspiration frappe, et je pivote sur mes hanches, utilisant son propre poids comme levier. Avec une aisance désarmante, je le projette dans les airs comme un vulgaire sac d’avoine. Il traverse la distance qui nous sépare de ses camarades avec un bruit sourd avant de s’écraser dans une barrique à l’extérieur. Le bois éclate sous l’impact, répandant son contenu sur la rue pavée.

    Les deux autres semblent hésiter. Mauvaise idée de leur part. J’avance lourdement, mes bottes martelant le sol, chaque pas résonnant comme une menace. Je me redresse lentement en voyant le plus petit des trois s’avancer vers moi, un couteau mal affûté dans sa main. Ce n’est pas tant l’arme qui attire mon attention, mais la façon dont il la tient. Il sait ce qu’il fait. Lame en avant, coude replié, son centre de gravité est bas. Il n’a rien d’un novice, et ça me force à hausser un sourcil. Pour un idiot prêt à se faire massacrer, il a une certaine prestance.

    « Sérieusement ? »

    Il se jette, la lame visant mon ventre dans une attaque rapide et directe.

    Mon corps réagit sans effort, mon torse pivote juste assez pour que le couteau glisse à quelques millimètres de moi. La lame ne m’effleure même pas. Alors qu’il tente de reprendre son équilibre, je fais un pas de côté et frappe son poignet du revers de ma main, pas assez pour désarmer, mais juste assez pour lui faire comprendre qu’il devra faire mieux.

    Il recule d’un pas, jauge la distance, puis revient, cette fois avec plus de précision. La lame scintille dans un mouvement circulaire, visant mes côtes. Je bloque son avant-bras avec le plat de ma main gauche et dévie le coup, utilisant ma paume pour pousser sa main vers l’extérieur. Le geste est fluide, mais net. Le frottement de ma peau contre la sienne me donne un aperçu de sa nervosité : il transpire déjà. Il mime une attaque haute, visant ma gorge, avant de redescendre brusquement pour essayer de me poignarder au flanc. Mais je l’attendais. Cette fois, je n’esquive pas.

    Ma main gauche attrape son poignet en pleine descente, mes doigts se refermant comme un étau autour de ses tendons. Je vois la panique monter dans ses yeux alors qu’il réalise qu’il ne peut plus bouger. Il tente de me frapper avec son autre main, mais je pivote, me plaçant derrière lui. Mon bras libre vient s’enrouler autour de sa gorge, et d’une pression de mes doigts sur son poignet, le couteau tombe au sol avec un bruit métallique.

    Je le relâche d’un mouvement brusque, le poussant en avant. Il trébuche, mais avant qu’il n’ait le temps de reprendre ses esprits, je suis sur lui. Je saisis son bras à deux mains, une sur son poignet, l’autre juste au-dessus de son coude. Puis, lentement, presque méthodiquement, je commence à tordre.

    « Ça va casser. » Que je murmure, d’une voix presque compatissante, comme un avertissement.

    Il hurle et tente de se débattre, mais je maintiens ma prise, ma force implacable écrasant sa résistance. Je continue de tordre jusqu’à ce que j’entende le craquement distinct d’un os qui cède. Son cri remplit l’air, mais il est rapidement étouffé par la douleur.

    Je le laisse tomber au sol comme un pantin désarticulé. Je pivote ensuite, utilisant son propre poids pour le projeter contre le mur de pierre de l’auberge. Son corps heurte la surface dure avec un bruit sourd, et il s’écroule au sol, gémissant de douleur. Le dernier décide qu’il n’a rien à perdre. Il me charge avec toute la force qu’il peut rassembler, une tentative désespérée qui ne me fait même pas vaciller. J’ouvre simplement mon bras, l’attrape par la gorge en pleine course, et le soulève du sol. Il se débat comme un poisson hors de l’eau, ses pieds battant l’air.

    « T’as entendu ce que j’ai dit au premier ? "Mauvaise nouvelle". » Que je grogne.

    Je le balance à son tour, nonchalant, comme on jetterait un vieux manteau. Il s’écrase sur les pavés, roulant sur plusieurs mètres avant de s’arrêter, inerte, mais encore conscient. Je m’avance, m’assurant qu’il capte mon regard.

    « Toi, tes copains, vous allez oublier cette auberge. Vous allez oublier Vany. Et surtout, vous allez oublier mon visage. Clair ? »

    Il hoche la tête, tremblant, et rampe pour s’éloigner, emportant les deux autres avec lui tant bien que mal. Je retourne vers Vany, mon visage redevenu calme, presque serein, comme si tout ça n’était qu’une formalité. Mon regard croise le sien, et je lance, d’un ton moqueur :

    « Un peu de douceur dans ce monde de brutes. »

    Je m’approche lentement, mes pas lourds résonnant dans le silence pesant qui suit la débandade des types. Mon ombre engloutit presque la sienne alors que je me penche légèrement, mon visage à quelques centimètres du sien, un demi-sourire mielleux vissé sur mes lèvres.

    « Ta joue est vengée. C’est que tu m’impressionnes toujours, tu sais… » Minaudant doucement, presque dans un murmure.

    Ma voix est basse, rauque, et je laisse échapper un souffle chaud près de son oreille avant de me redresser, l’air faussement nonchalant. Juste assez pour qu'elle devine que la voir à l'œuvre ne m'a pas laissé indifférent. Dans tous les aspects du terme. J’aime jouer à ce jeu-là ; après tout, elle a ce don pour me rendre à moitié fou, même sans le vouloir. Je tends une main, paume ouverte vers elle, l’invitant à la prendre.

    « Allez, viens, grande guerrière. L’auberge nous attend, et je doute que Pop garde la tourte au chaud pour nous éternellement. »

    Je lui adresse un clin d’œil et incline la tête vers la porte ouverte derrière moi, où la lumière chaleureuse et le bruit des conversations commencent à reprendre vie.
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    Vanay Vyldrithe
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  • Sam 28 Déc - 21:29
    C’est à mon tour de patienter, d’observer et, surtout, d’apprécier ce que je vois. Après tout, si les astres m’ont doté de deux yeux valides, c’est bien pour que je m’en serve. À mon tour de m’adosser contre le mur de l’auberge et de le regarder faire le fier même si, j’en suis sûre, il ne l’avouera pas… Ou pas entièrement. Je pouffe doucement et je ne cache pas mon plaisir à voir les abrutis se prendre la raclée qu’ils méritent. Et, une chance pour moi, s’il avait vraiment voulu en finir rapidement, il n’aurait pas fait autant de mise en scène.

    Il fait le beau et il a bien raison, ça m’amuse.

    Je regarde mes bras quelques instants, réalisant combien j’ai perdu quand je me compare à lui. Il est loin le temps où j’encaissais et donnais avec autant de puissance. Un léger soupir traverse mes lèvres avant que je vienne croiser mes bras et les poser sous mon buste. Cela dit, ça n’entache en rien mon plaisir, mon sourire est toujours là, sincère, et mon regard se reporte sur le combat – le spectacle devrais-je dire – que j’ai en face de moi.

    Le premier a vite appris à voler bien malgré lui et le plus petit de la bande s’est vu se faire briser un bras. Petit craquement d’os qui, au passage, m’a fait plisser les yeux et pincer les lèvres à imaginer la douleur quand je l’entends hurler. Il n’avait qu’à ne pas jouer avec un couteau… La prochaine fois, il y réfléchira à deux fois.

    Même si je vous dirais volontiers que ce Dragon bleu sait faire preuve de douceur et de tendresse… Il n’empêche qu’au premier coup d’œil, il faut vraiment être stupide pour se dire qu’il sera facile à tomber. Rien que ses mains font la taille de leur tête… Avec ça, la suite logique, c’est d’imaginer la puissance que cache sa musculature et ce n’est pas très compliqué.

    Pas compliqué et pourtant, même le dernier se lance aussi. Il y en a qui n’ont vraiment aucun instinct de survie…

    Cela dit, je fanfaronne, mais je sais très bien que sans lui, j’aurais eu bien plus de mal à me débarrasser d’eux. Mais dix années sont toujours là, bien présentes, à me rappeler que j’ai perdu en puissance et en agilité… Je me prends même à me demander parfois à quoi j’aurais ressemblé si j’avais pu faire des études comme j’en avais envie.

    Vanay, fleuriste de métier, qui partirait en voyage pour trouver les plus belles fleurs… Ou bien éleveuse d’Aazho et de Champa. Mais bon, avec des "si" par ici et des "mi" par là, on peut refaire tout un monde. L’important à présent, c’est que je suis pas si mal dans l’auberge… Ça aurait pu être bien pire.

    Je souris un peu plus, je ris même doucement quand je le vois revenir après avoir ordonné aux trois idiots de partir sans jamais revenir.

    - "Mauvaise nouvelle", mh ? Personnellement, j’apprécie la "mauvaise nouvelle" qui se tient devant moi.

    Il approche son visage du mien, et un très léger, presque imperceptible voile rouge vient prendre place sur mes pommettes. Le voilà qui commence un jeu dont je suis friande. Un immense sourire en coin se dessine sur mon visage, et mon regard change. D’amusé, il prend une lueur provocatrice tandis que mon sourcil droit se redresse, l’air faussement interrogateur.

    - Je t’impressionne ? Vraiment, Môssieur "je fais le beau" ?

    Un petit rire m’échappe, et je me rapproche doucement de lui, venant délicatement attraper son menton entre le pouce et l’index de ma main droite pour rapprocher son visage du mien. Plantant mes iris dorés dans ses perles bleu glace, je finis par lâcher dans un souffle :

    - Merci.

    Je dépose un baiser contre ses lèvres, mes yeux ne quittant pas les siens, avant de relâcher ma prise et de pénétrer à l’intérieur de l’auberge comme si de rien n’était. Je n’attrape pas sa main, mais ma queue vient lui fouetter légèrement la cuisse tandis qu’un léger ricanement glisse de mes lèvres. Observant sa réaction en tournant légèrement la tête, j’arrive finalement au comptoir.

    Je suis accueillie par un Pop qui pose sur nous un regard paternel, scrutant pour voir s’il y a la moindre blessure apparente.

    - Une bonne épine d’enlevée !

    Il hausse un sourcil, renifle, avant de répondre :

    - Ils sont dans quel état ?

    - En un seul morceau, et pas près de revenir !

    Il finit par sourire avant de déposer nos assiettes respectives devant nous.

    - C’est bien… Maintenant, il faut espérer que les Officiers ne ramènent pas leur nez dans le coin.

    J’allais répondre quand la voix de Molly, appelant son mari, se fait entendre depuis sa cuisine, sans même que la porte ne soit ouverte. C’est dire à quel point sa voix porte loin…

    - Qu’est-ce qu’elle a encore à geindre, celle-là ? C’est pas possible, ça !

    - Par pitié pour nos oreilles à tous, ne lui dis rien !

    Je lance précipitamment, tandis que je le vois s’en aller en direction des cuisines sans même me répondre. D’un autre côté, je bénis cette naine de l’avoir appelé, un peu de tranquillité en tête-à-tête avec Kieran nous fera du bien.

    Je finis par reporter mon attention sur ce Dragon qui m’accompagne, venant, cette fois-ci plus sereinement, replacer une de ses mèches de cheveux

    - Tu… as quelque chose de prévu ?

    Ma dorsale vient enlacer la sienne alors que ma main glisse en une caresse sur sa joue.

    - Je veux dire… Est-ce que tu veux bien rester avec moi… ce soir ?

    Juste une envie de rester en tête-à-tête, rien de plus.


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  • Jeu 9 Jan - 23:24
    Je la regarde s’éloigner vers le comptoir, son rire léger encore suspendu dans l’air comme un écho moqueur. Sa queue me fouette doucement la cuisse, un geste aussi taquin qu’intentionnel, et ça me décroche un sourire en coin. Cette Drakyn a toujours eu le don de désamorcer tout, même la tension d’un combat, avec une nonchalance désarmante. Je prends une seconde pour observer les alentours, m’assurant que les abrutis ne tenteront pas un retour aussi idiot qu’inattendu. Mais non, la rue est vide. Juste le silence de la nuit et l’odeur du bois cassé. J’essuie machinalement mes mains sur mon pantalon, me redressant de toute ma hauteur avant de pousser la porte de l’auberge, baissant la tête, passant mes épaules de travers.

    À l’intérieur, l’ambiance revient doucement à la normale. Les murmures des clients reprennent, même si certains me jettent encore des regards nerveux. Je fais mine de les ignorer, me dirigeant vers Vany qui est déjà installée au comptoir, un air satisfait sur le visage. Pop nous apporte nos assiettes, grognant quelque chose sur les Officiers, mais mon esprit est ailleurs. Je la regarde, juste elle, ses gestes pleins de cette assurance tranquille qui contraste tellement avec ma brutalité de tout à l’heure.


    Puis elle me pose cette question, sa voix douce et presque hésitante . Quand sa queue dorsale vient s’enrouler doucement autour de la mienne, un frisson me parcourt de la base de l’échine jusqu’au sommet du crâne. Ce n’est pas un geste brusque, ni même calculé, juste naturel, presque instinctif. Et pourtant, il contient une douceur et une intimité qui me désarment complètement. C’est une proximité que je n’avais pas réalisé à quel point elle m’avait manqué jusqu’à ce qu’elle soit là, aussi simple et évidente que respirer.

    Je ferme les yeux un instant, savourant ce moment sans dire un mot. C’est un bonheur brut, sans fioritures, le genre qui se glisse dans les interstices de la vie sans prévenir. Et c’est là, dans ce contact, que je trouve une paix que même les combats les plus glorieux ne m’ont jamais donnée.

    Je serre légèrement ma queue contre la sienne, en réponse, comme pour lui dire : Je suis là. Je resterai. Sa main effleure ma joue dans une caresse qui me prend par surprise. Pas par le geste en lui-même, mais par l’émotion brute qu’il transporte. Rester avec elle, ce soir. Ses mots tombent doucement, mais ils ont l’impact d’un coup direct. Je la regarde, longuement, mes yeux sondant les siens comme si je cherchais à y déceler quelque chose de plus. Et pourtant, tout est là, sous mes yeux : une invitation simple, sincère, qui efface tout le reste.

    « Vany, tu crois vraiment que je vais aller ailleurs après ça ? »

    Mes gestes deviennent mécaniques, presque instinctifs, alors que je tire sa chaise fermement à moi. Nos corps se rencontrent dans une collision calculée, pas brutale mais inévitable, et la sensation de sa chaleur contre la mienne dissipe instantanément toute distance, physique ou émotionnelle. Son souffle s’entremêle au mien, et l’air semble se charger d’une tension palpable, presque électrique.

    « Je ne vais pas rester. » Je déclare, mes mots lourds de sens. « C'est toi qui va me supporter. »

    Mon ton est ferme, mais pas hostile, presque taquin dans sa gravité. Avant qu'elle ne puisse répondre, mon doigt s’élève pour saisir son menton, le relevant doucement, imposant une tendresse que je ne distribue qu’avec parcimonie. Nos regards s’accrochent, et, dans cette fraction de seconde, je me penche pour l’embrasser.

    D’abord délicat, presque hésitant, le baiser s’intensifie rapidement. Mes lèvres explorent les siennes avec une ferveur contenue, maîtrisée, mais bien présente. Mon cœur, pourtant habitué aux épreuves les plus dures, tambourine plus fort dans ma poitrine. Quand je me recule légèrement, je m’efforce de lire dans ses yeux, cherchant la moindre trace de doute, de peur. Il n’y en a pas, et cela réchauffe mon regard glacé qui fond doucement dans l’éclat doré des siens.

    « Et, je te rassure... » Je murmure en maintenant cette proximité presque frustrante. « ...Je ne veux pas partir. »

    Nos fronts se rejoignent, et je savoure la proximité. La naissance de mes cornes effleurent doucement les siennes, comme une caresse aussi intime qu’ancestrale. C’est un geste simple, mais chargé d’une signification que peu pourraient comprendre, un symbole d’unité et de respect profond entre nous.

    « Mangeons. » Que je propose finalement, ma voix rauque et vibrante, tombant presque dans un grondement apaisant. « Et passons une bonne soirée ensemble. »

    Puis, après une brève pause, je susurre, laissant mes mots glisser dans l’air entre nous :

    « Et même, une bonne nuit... »

    Un éclat naît dans mes yeux, mélange de désir et de vulnérabilité que je ne montre jamais, à personne d’autre. Alors que je mâche lentement, la saveur de la viande bien cuite mêlée aux épices familières ne parvient pas à masquer les nouvelles pensées qui me trottent en tête. La lettre de Shawn, un ancien ami Reikois dont la guerre nous a malheureusement séparés, ses mots pleins d'enthousiasme, l'invitation chaleureuse... Tout cela me ramène à une question qui tourne en boucle : Et Vany dans tout ça ?

    Je pose mon regard sur elle, absorbée dans son propre repas, avec ce petit air pensif qu’elle affiche souvent quand elle s’autorise un moment de répit. Son expression est paisible, mais je sais que sous cette surface se cachent des couches d’histoires, de douleurs et de cicatrices. Elle a été abîmée par le Reike, et rien qu'à cette idée, mes poings se serrent un instant sous la table.

    Comment pourrais-je lui imposer un retour ? Même pour Shawn, même pour célébrer une nouvelle vie. Il m’est inconcevable de la blesser davantage.

    « Dis-moi. » Je finis par lâcher, la voix plus douce que je ne l’imaginais. « Est-ce que tu connais Voilecieux ? »

    Je tente de capter son regard, scrutant ses iris dorés pour y détecter la moindre étincelle, bonne ou mauvaise, lorsqu’elle entend ce nom.

    Si cet endroit est entaché par ses démons, il n’est pas question de la forcer à y aller. Mais si, par miracle, il y reste un coin épargné par son passé... Alors peut-être que nous pourrions y aller ensemble. Une occasion de créer de nouveaux souvenirs, plus heureux, et de bâtir un pont entre ce qui a été et ce qui pourrait être.

    Ouvrir la porte à notre histoire.
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