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Hiraeth
Messages : 107
crédits : 382
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Un merco. Un putain de merco. C'est forcément un merco, s'il a un contrat ?
Ou pire.
Vaut mieux un merco qu'un connard de l'armée, pour sûr. Se retrouver numéroté en tant que contrebandier, s'il pouvait éviter... C'est pas en se faisant passer pour un abruti qu'il réussira à faire oublier au type qu'il venait ici prendre cargaison de caisses illégales, en pleine nuit et en pleine jungle.
Le faire disparaître ?
Facile, mais ça fait chier. Hiraeth n'est pas pour la déglingue facile. Le mec a l'air d'avoir de la ressource, il cause quand même de buter des varans corrompus de deux mètres comme si c'était quelque chose d'hyper chiant mais pas insurmontable.
Le meilleur moyen de savoir, c'est de poursuivre. S'il était si costaud que ça, il se serait débarrassé d'eux sans atermoyer. S'ils coopèrent, y'aura peut-être une chance de sortir de ce fourbi avec les honneurs. Et de se faire un nouveau pote.
S'il y a bien une chose que le Caravanier a compris depuis longtemps, c'est qu'il préfère avoir un bon réseau qu'une grosse fortune. Et être vivant pauvre plutôt que mort riche.
Après, tendre vers être vivant et riche, c'est un travail quotidien...
Il n'a pas le loisir de s'appesantir sur ce doux rêve que le mec, qu'il n'a pas quitté de l’œil, se tourne avec une exclamation de surprise.
Le gosse et l'aazho ont disparu. Simplement, en deux secondes, comme ça ? Sans cri, sans bruit ? C'est pas discret, un ongulé blanc et un adolescent mort de trouille, normalement... quoique...
Le silence est omniprésent. Le clapotis de l'onde, de la vaguelette qui se calme peu à peu...
Là où Bastian et son aazho se reposaient quelques instants plus tôt, là où la trace enfoncée du flanc de Blanc dans l'argile de la berge est marquée, d'autres marques, comme si un corps avait été traîné par... des sortes de... cordages ?
L'oeil d'Hiraeth, son orbe démoniaque, enflammé et fulminant, lui permet de voir avec un luxe de détails sous le ciel clair le contour des filins, les traces rondes parfois, ou longilignes... Altahir, ou peu importe comment s'appelle cet honnête menteur, appelle à la fuite. Alors qu'ils reculent, cherchant à comprendre, à cerner la menace pour mieux la fuir...
Une ombre, un peu au large de la crique, sous l'eau. Le miroir de l'onde se soulève, se brise, s'éventre sous l'assaut de longs bras d'un vert sombre, où fleurissent les aspérités rondes de valvules d'un rouge ardent.
Deux d'entre eux sont tordus dans un angle étrange et secouent frénétiquement Blanc, l'aazho téméraire qui les mord violemment en grognant. Elles cèdent et le bestiau chute à l'eau dans une gerbe d'éclaboussures, avant de réapparaître, nageant vers la rive pour s'y ébrouer tout en grondant sourdement envers l'apparition.
Car désormais, dans un chuintement d'eau coulant sur la chlorophylle visqueuse, apparaît une corolle de pétales rose vif, entourant une bouche fermée par des valvules collantes : et dans le goitre de la plante, apparaissent les contours du corps de Bastian, remuant faiblement. L'aazho a l'air de vouloir en découdre encore, des traces de pustules sont visibles sur sa peau mais il a été vraisemblablement protégé par sa toison.
A quelques mètres du rivage, ils ont encore pied. Que faire ? Ils n'allaient quand même pas laisser le gamin se faire digérer vivant par une saloperie de plante verte non ?
Putain. C'est ça d'être trop gris clair pour s'en battre de la vie des autres.
Tous ont sorti leurs lames et évaluent la situation, et se concertent du regard en cet instant.
Hiraeth sourit à Altamachin. Un sourire un peu jaune, mais aussi très ironique.
« C'est le moment de savoir ce que vous avez dans le ventre. Et si on est capables de coopérer.
Pour ma part, j'vais pas laisser ce machin bouffer un mioche sous mes yeux. »
Astuce s'est déjà avancée, cherchant le meilleur angle d'attaque.
Ou pire.
Vaut mieux un merco qu'un connard de l'armée, pour sûr. Se retrouver numéroté en tant que contrebandier, s'il pouvait éviter... C'est pas en se faisant passer pour un abruti qu'il réussira à faire oublier au type qu'il venait ici prendre cargaison de caisses illégales, en pleine nuit et en pleine jungle.
Le faire disparaître ?
Facile, mais ça fait chier. Hiraeth n'est pas pour la déglingue facile. Le mec a l'air d'avoir de la ressource, il cause quand même de buter des varans corrompus de deux mètres comme si c'était quelque chose d'hyper chiant mais pas insurmontable.
Le meilleur moyen de savoir, c'est de poursuivre. S'il était si costaud que ça, il se serait débarrassé d'eux sans atermoyer. S'ils coopèrent, y'aura peut-être une chance de sortir de ce fourbi avec les honneurs. Et de se faire un nouveau pote.
S'il y a bien une chose que le Caravanier a compris depuis longtemps, c'est qu'il préfère avoir un bon réseau qu'une grosse fortune. Et être vivant pauvre plutôt que mort riche.
Après, tendre vers être vivant et riche, c'est un travail quotidien...
Il n'a pas le loisir de s'appesantir sur ce doux rêve que le mec, qu'il n'a pas quitté de l’œil, se tourne avec une exclamation de surprise.
Le gosse et l'aazho ont disparu. Simplement, en deux secondes, comme ça ? Sans cri, sans bruit ? C'est pas discret, un ongulé blanc et un adolescent mort de trouille, normalement... quoique...
Le silence est omniprésent. Le clapotis de l'onde, de la vaguelette qui se calme peu à peu...
Là où Bastian et son aazho se reposaient quelques instants plus tôt, là où la trace enfoncée du flanc de Blanc dans l'argile de la berge est marquée, d'autres marques, comme si un corps avait été traîné par... des sortes de... cordages ?
L'oeil d'Hiraeth, son orbe démoniaque, enflammé et fulminant, lui permet de voir avec un luxe de détails sous le ciel clair le contour des filins, les traces rondes parfois, ou longilignes... Altahir, ou peu importe comment s'appelle cet honnête menteur, appelle à la fuite. Alors qu'ils reculent, cherchant à comprendre, à cerner la menace pour mieux la fuir...
Une ombre, un peu au large de la crique, sous l'eau. Le miroir de l'onde se soulève, se brise, s'éventre sous l'assaut de longs bras d'un vert sombre, où fleurissent les aspérités rondes de valvules d'un rouge ardent.
Deux d'entre eux sont tordus dans un angle étrange et secouent frénétiquement Blanc, l'aazho téméraire qui les mord violemment en grognant. Elles cèdent et le bestiau chute à l'eau dans une gerbe d'éclaboussures, avant de réapparaître, nageant vers la rive pour s'y ébrouer tout en grondant sourdement envers l'apparition.
Car désormais, dans un chuintement d'eau coulant sur la chlorophylle visqueuse, apparaît une corolle de pétales rose vif, entourant une bouche fermée par des valvules collantes : et dans le goitre de la plante, apparaissent les contours du corps de Bastian, remuant faiblement. L'aazho a l'air de vouloir en découdre encore, des traces de pustules sont visibles sur sa peau mais il a été vraisemblablement protégé par sa toison.
A quelques mètres du rivage, ils ont encore pied. Que faire ? Ils n'allaient quand même pas laisser le gamin se faire digérer vivant par une saloperie de plante verte non ?
Putain. C'est ça d'être trop gris clair pour s'en battre de la vie des autres.
Tous ont sorti leurs lames et évaluent la situation, et se concertent du regard en cet instant.
Hiraeth sourit à Altamachin. Un sourire un peu jaune, mais aussi très ironique.
« C'est le moment de savoir ce que vous avez dans le ventre. Et si on est capables de coopérer.
Pour ma part, j'vais pas laisser ce machin bouffer un mioche sous mes yeux. »
Astuce s'est déjà avancée, cherchant le meilleur angle d'attaque.
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Alaric Nordan
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Alaric s'était figé en voyant la plante carnivore jaillir des eaux, tentant de gober l'Aazho albinos qui était loin de se laisser faire. Il était peut-être une proie pour la Vorace, vu sa taille réduite provoquée par sa tare d'albinisme, mais il était clairement dans l'idée de ne pas se faire bouffer. Faire partie de la chaîne alimentaire n'impliquait pas obligatoirement de se laisser faire. Deux des tentacules végétaux avaient subi son courroux mordant. Maintenant, Blanc se dressait sur ses quatre pattes, faisant face à la monstruosité verdâtre qui avait avalé son jeune maître.
Dans ce qui servait de gésier ou de jabot pour le prédateur, une forme humanoïde remuait à peine, groggy à cause des toxines de la plante ou... en train de suffoquer. Alaric sentit l’adrénaline monter en flèche. Son regard passa de l'espèce de fleur carnassière à Blanc, puis à Hiraeth et Astuce, qui se tenaient prêts à intervenir, leurs lames respectives en main. Et cet autre borgne en rajoutait une couche.
Le géomagicien aurait bien voulu lui répondre par une réplique équivalente, mais il n'avait pas le temps pour ça, encore moins pour réfléchir à un plan. Le gosse avait peut-être encore une chance, mais elle s’amenuisait à chaque seconde passée dans les entrailles gluantes de la plante carnivore.
Et dire qu'à l'instant d'avant, il était dans l'idée de prendre la fuite. Mais maintenant qu'ils pouvaient encore faire quelque chose...
"Alors ne perdons pas de temps à bavasser !"
Il se précipita au plus proche de la Vorace, quitte à tremper ses bottes en se rapprochant de leur cible depuis la berge. Blanc grognait et piétinait non loin de lui, comme s’il avait compris que ce bipède allait tenter de secourir son maître.
Au début, il voulut faire appel à sa magie principale, mais l'extraction du jeune homme demandait une intervention presque chirurgicale. Et il n'avait pas encore l'assurance d'avoir totalement repris le contrôle sur sa magie. Quand il avait retrouvé le contact avec la réalité, renouer avec la trame magique n'avait pas été aisé. Heureusement, il avait d'autres atouts dans sa poche.
"Faut me tenir ces tentacules le plus éloignés de moi !"
Sa dague paraissait bien ridicule pour trancher les tentacules de la plante. Pourtant, il s'approcha toujours davantage. Son but ? Atteindre le jabot, trancher la paroi visqueuse et le sortir de là. Un tentacule voulut s'abattre sur lui. Il s'enroula rageusement autour d'une petite bulle d'eau qui venait de bondir hors de l'eau. Plusieurs boules aqueuses jaillirent pour protéger le mage. Une défense bien dérisoire, mais qui se complèterait avec l'action d'Astuce et d'Hiraeth.
D'un coup, il bondit hors de l'eau ; là où il avait voulu former une rampe pour mieux sauter vers la bestiole, ce fut une formation rocheuse qui prit forme sous ses bottes. Heureusement, malgré la surprise, il partit droit, et, dague levée au-dessus de sa tête, il se prépara à s'accrocher à la Vorace.
Je suis complètement taré..., songea-t-il. Il ne manquait plus que d'en rire.
Sa courte lame se planta dans ce qui semblait être une section plus tendre des veinules du gosier de la Vorace.
La créature réagit immédiatement, des spasmes brutaux secouant son corps végétal. Du liquide nauséabond commença à s'écouler de la fente, qui allait croissant sous la dague d'Alaric, tandis que les tentacules fouettaient l’air avec frénésie. La peau touchée par les miasmes liquides commença à provoquer de légers picotements. Du suc gastrique, pensa le mage, qui avait plongé son bras droit entier à l'intérieur du monstre pour essayer d'attraper le gamin. Il se recroquevilla lorsqu'un tentacule vrillant manqua de le percuter.
"Mais qu'est-ce que vous foutez ?!"
Bordel, il était où, le gamin ? Il força son autre bras à descendre sa dague pour trancher plus fortement et agrandir l'entaille.
La monstruosité convulsa violemment. Puis, mue par un étrange instinct de survie, elle recracha Bastian, gluant mais vivant, sur le sol humide de la berge. Blanc se précipita pour lui lécher frénétiquement le visage, tandis que le garçon respirait avec peine.
Le gosse était sauvé ! Mais la victoire fut de courte durée. Un tentacule s'enroula autour de son bras armé. Alaric voulut le trancher avec sa magie, mais la force de la créature était si terrifiante et douloureuse qu'il crut que ses os allaient se broyer sous la pression. En même temps, la Vorace recula pour rejoindre la protection des eaux lacustres.
Il réussit à trancher le tentacule grâce à une petite lame d'eau, mais un deuxième appendice s’enroula autour de sa taille. La plante était déterminée à avoir son repas ! Et avant même qu'il ait pu brailler un appel à l'aide, la Vorace s'enfonça avec une vivacité ahurissante dans la flotte.
Dans ce qui servait de gésier ou de jabot pour le prédateur, une forme humanoïde remuait à peine, groggy à cause des toxines de la plante ou... en train de suffoquer. Alaric sentit l’adrénaline monter en flèche. Son regard passa de l'espèce de fleur carnassière à Blanc, puis à Hiraeth et Astuce, qui se tenaient prêts à intervenir, leurs lames respectives en main. Et cet autre borgne en rajoutait une couche.
Le géomagicien aurait bien voulu lui répondre par une réplique équivalente, mais il n'avait pas le temps pour ça, encore moins pour réfléchir à un plan. Le gosse avait peut-être encore une chance, mais elle s’amenuisait à chaque seconde passée dans les entrailles gluantes de la plante carnivore.
Et dire qu'à l'instant d'avant, il était dans l'idée de prendre la fuite. Mais maintenant qu'ils pouvaient encore faire quelque chose...
"Alors ne perdons pas de temps à bavasser !"
Il se précipita au plus proche de la Vorace, quitte à tremper ses bottes en se rapprochant de leur cible depuis la berge. Blanc grognait et piétinait non loin de lui, comme s’il avait compris que ce bipède allait tenter de secourir son maître.
Au début, il voulut faire appel à sa magie principale, mais l'extraction du jeune homme demandait une intervention presque chirurgicale. Et il n'avait pas encore l'assurance d'avoir totalement repris le contrôle sur sa magie. Quand il avait retrouvé le contact avec la réalité, renouer avec la trame magique n'avait pas été aisé. Heureusement, il avait d'autres atouts dans sa poche.
"Faut me tenir ces tentacules le plus éloignés de moi !"
Sa dague paraissait bien ridicule pour trancher les tentacules de la plante. Pourtant, il s'approcha toujours davantage. Son but ? Atteindre le jabot, trancher la paroi visqueuse et le sortir de là. Un tentacule voulut s'abattre sur lui. Il s'enroula rageusement autour d'une petite bulle d'eau qui venait de bondir hors de l'eau. Plusieurs boules aqueuses jaillirent pour protéger le mage. Une défense bien dérisoire, mais qui se complèterait avec l'action d'Astuce et d'Hiraeth.
D'un coup, il bondit hors de l'eau ; là où il avait voulu former une rampe pour mieux sauter vers la bestiole, ce fut une formation rocheuse qui prit forme sous ses bottes. Heureusement, malgré la surprise, il partit droit, et, dague levée au-dessus de sa tête, il se prépara à s'accrocher à la Vorace.
Je suis complètement taré..., songea-t-il. Il ne manquait plus que d'en rire.
Sa courte lame se planta dans ce qui semblait être une section plus tendre des veinules du gosier de la Vorace.
La créature réagit immédiatement, des spasmes brutaux secouant son corps végétal. Du liquide nauséabond commença à s'écouler de la fente, qui allait croissant sous la dague d'Alaric, tandis que les tentacules fouettaient l’air avec frénésie. La peau touchée par les miasmes liquides commença à provoquer de légers picotements. Du suc gastrique, pensa le mage, qui avait plongé son bras droit entier à l'intérieur du monstre pour essayer d'attraper le gamin. Il se recroquevilla lorsqu'un tentacule vrillant manqua de le percuter.
"Mais qu'est-ce que vous foutez ?!"
Bordel, il était où, le gamin ? Il força son autre bras à descendre sa dague pour trancher plus fortement et agrandir l'entaille.
La monstruosité convulsa violemment. Puis, mue par un étrange instinct de survie, elle recracha Bastian, gluant mais vivant, sur le sol humide de la berge. Blanc se précipita pour lui lécher frénétiquement le visage, tandis que le garçon respirait avec peine.
Le gosse était sauvé ! Mais la victoire fut de courte durée. Un tentacule s'enroula autour de son bras armé. Alaric voulut le trancher avec sa magie, mais la force de la créature était si terrifiante et douloureuse qu'il crut que ses os allaient se broyer sous la pression. En même temps, la Vorace recula pour rejoindre la protection des eaux lacustres.
Il réussit à trancher le tentacule grâce à une petite lame d'eau, mais un deuxième appendice s’enroula autour de sa taille. La plante était déterminée à avoir son repas ! Et avant même qu'il ait pu brailler un appel à l'aide, la Vorace s'enfonça avec une vivacité ahurissante dans la flotte.
Affilié au Reike
Hiraeth
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Et bien, on avait un vainqueur.
Astuce s'enfonça dans l'eau du côté opposé à Altahir, remuant l'eau autour d'elle pour attirer l'attention de la plante. Elle n'y réussit que trop bien, la corolle rose s'orientant vers elle et plusieurs tentacules fouettant l'air en sa direction.
Jouant de ses deux lames aiguisées, elle leur infligea sans peine des blessures verdâtres d'où un suc collant commença à suinter.
Hiraeth renifla. Clairement, il aurait fallu un tireur pour faciliter le combat : seulement, ils n'avaient pas ça sous la main.
Tentant de demeurer sous le radar de la bestiole, il s'engagea entre les deux marioles, dans le but de les couvrir sans se faire remarquer. Blanc se mit à le suivre, ce qui ne facilita pas sa tâche...
Un tentacule attrapa sa botte, et il l'écrasa fermement de l'autre pied, écrabouillant le lien ainsi tendu. Le mage se servait de bulles d'eau pour approcher la plante sans se faire attraper, et Astuce qui possédait quelque magie mais se montrait toujours réticente à s'en servir (pour une raison qu'Hir n'avait pas encore comprise, comme quoi on pouvait vivre toute sa vie avec une personne sans la connaître entièrement) commença à convoquer des projectiles d'eau et de pierre pour les balancer sur la corolle de pétales.
La bouche valvuléenne s'entrouvre convulsivement, ce qui conforte l'Elfe dans son initiative. Elle bombarde la Vorace dans un angle qui devrait permettre à ses compagnons un accès à ses parties sensibles.
Altahir est libre de se rapprocher de la plante, qu'il entame joyeusement de sa lame, provoquant un remous déséquilibrant Hiraeth, pas très loin derrière lui. Le borgne a défoncé plusieurs tentacules, mais soudain Blanc se jette dans ses jambes : la plante se secoue, se ramasse, alors que dans un bruit écœurant le mage farfouille dans ses entrailles végétales. L'odeur est assez infâme, décomposition et sucs acides. Les tentacules deviennent frénétiques, fouettant tout ce qui se trouve à leur portée. Hiraeth, tombé sur le cul à cause de l'aazho, se prend une gifle en travers de la figure et sent sa peau brûler. Autour de lui se répandent les humeurs de la plante corrompue, générant une puanteur qui lui provoque des haut-le-coeur. Une position ni honorable ni glamour, pour le Caravanier qui tente de se relever alors que dans un spasme puissant, la Vorace éjecte Bastian sur la berge.
Blanc se propulse dans le sens inverse, déstabilisant de nouveau Hiraeth qui jure sur la foutue bestiole en se ramassant péniblement dans l'eau une nouvelle fois. Son poignet a pris cher, et tout en grognant il se redresse, cherchant à évaluer la situation.
Astuce cherche à se dégager de deux tentacules, le suc a rendu ses lames collantes et elle doit cisailler avec effort l'algue visqueuse. Elle est trempée, et d'ici Hir aperçoit deux rangs de pustules violettes autour de son cou.
Altahir est entravé au bras, et la plante commence à refluer vers les eaux sombres.
Le Nomade lutte contre l'eau pour attraper le mage par le colback, lorsqu'il tranche son entrave grâce à sa magie... et qu'une autre algue, plus épaisse, plus résistante, l'enserre à la taille.
NON.
La Vorace fuit, entraînant avec elle l'homme qui glisse et se rétame dans une gerbe d'éclaboussures.
Astuce tranche furieusement son dernier lien, luttant pour ne pas chuter également.
Hiraeth rate le col de l'homme, cherche à attraper sa main... Pas assez vite.
EH MERDE !
Le Nomade plonge à la suite de la Vorace.
Dague entre les dents, il arrache son cache-œil qui l'emmerde à retomber sans cesse avec les mouvements de l'eau, afin de libérer sa vue aiguisée.
Il nage moins vite qu'elle ne se glisse, mais elle est blessée. Sentant le goût de ses sucs sur sa langue, il manque de vomir à nouveau. Altahir est proche.
Dans un élan, en deux brasses fusantes, le Nomade s'accroche au dos du mage de façon fort peu protocolaire, jambes et bras enroulés autour de son torse.
Puis il récupère sa dague, se blessant la joue au passage, et insère la lame le long des côtes d'Altahir, le tranchant du côté de l'algue qui par réflexe se détend.
Le mage manque d'air mais il saisit sa chance, tirant sur le tentacule pour s'extirper de son étreinte.
Hir saisit à pleines mains la boucle de valves roses urticantes et tranche, perce, découpe jusqu'à ce que la Vorace, vaincue, relâche définitivement son bras blessé et s'enfonce dans les ténèbres des profondeurs, laissant derrière elle des volutes empoisonnés vert sombre.
Les mouvements désordonnées d'Altahir font peine à voir. L'ancien pirate lui-même commence à manquer d'air.
Attrapant l'homme sous l'épaule, il nage vers la surface, accueillant avec soulagement la brûlure de l'air froid dans ses bronches.
Les deux hommes pataugent jusqu'à la berge, s'échouant lamentablement pour tousser, faire l'inventaire de leurs plaies, brûlures urticantes et pertes de dignité mutuelles.
Astuce s'enfonça dans l'eau du côté opposé à Altahir, remuant l'eau autour d'elle pour attirer l'attention de la plante. Elle n'y réussit que trop bien, la corolle rose s'orientant vers elle et plusieurs tentacules fouettant l'air en sa direction.
Jouant de ses deux lames aiguisées, elle leur infligea sans peine des blessures verdâtres d'où un suc collant commença à suinter.
Hiraeth renifla. Clairement, il aurait fallu un tireur pour faciliter le combat : seulement, ils n'avaient pas ça sous la main.
Tentant de demeurer sous le radar de la bestiole, il s'engagea entre les deux marioles, dans le but de les couvrir sans se faire remarquer. Blanc se mit à le suivre, ce qui ne facilita pas sa tâche...
Un tentacule attrapa sa botte, et il l'écrasa fermement de l'autre pied, écrabouillant le lien ainsi tendu. Le mage se servait de bulles d'eau pour approcher la plante sans se faire attraper, et Astuce qui possédait quelque magie mais se montrait toujours réticente à s'en servir (pour une raison qu'Hir n'avait pas encore comprise, comme quoi on pouvait vivre toute sa vie avec une personne sans la connaître entièrement) commença à convoquer des projectiles d'eau et de pierre pour les balancer sur la corolle de pétales.
La bouche valvuléenne s'entrouvre convulsivement, ce qui conforte l'Elfe dans son initiative. Elle bombarde la Vorace dans un angle qui devrait permettre à ses compagnons un accès à ses parties sensibles.
Altahir est libre de se rapprocher de la plante, qu'il entame joyeusement de sa lame, provoquant un remous déséquilibrant Hiraeth, pas très loin derrière lui. Le borgne a défoncé plusieurs tentacules, mais soudain Blanc se jette dans ses jambes : la plante se secoue, se ramasse, alors que dans un bruit écœurant le mage farfouille dans ses entrailles végétales. L'odeur est assez infâme, décomposition et sucs acides. Les tentacules deviennent frénétiques, fouettant tout ce qui se trouve à leur portée. Hiraeth, tombé sur le cul à cause de l'aazho, se prend une gifle en travers de la figure et sent sa peau brûler. Autour de lui se répandent les humeurs de la plante corrompue, générant une puanteur qui lui provoque des haut-le-coeur. Une position ni honorable ni glamour, pour le Caravanier qui tente de se relever alors que dans un spasme puissant, la Vorace éjecte Bastian sur la berge.
Blanc se propulse dans le sens inverse, déstabilisant de nouveau Hiraeth qui jure sur la foutue bestiole en se ramassant péniblement dans l'eau une nouvelle fois. Son poignet a pris cher, et tout en grognant il se redresse, cherchant à évaluer la situation.
Astuce cherche à se dégager de deux tentacules, le suc a rendu ses lames collantes et elle doit cisailler avec effort l'algue visqueuse. Elle est trempée, et d'ici Hir aperçoit deux rangs de pustules violettes autour de son cou.
Altahir est entravé au bras, et la plante commence à refluer vers les eaux sombres.
Le Nomade lutte contre l'eau pour attraper le mage par le colback, lorsqu'il tranche son entrave grâce à sa magie... et qu'une autre algue, plus épaisse, plus résistante, l'enserre à la taille.
NON.
La Vorace fuit, entraînant avec elle l'homme qui glisse et se rétame dans une gerbe d'éclaboussures.
Astuce tranche furieusement son dernier lien, luttant pour ne pas chuter également.
Hiraeth rate le col de l'homme, cherche à attraper sa main... Pas assez vite.
EH MERDE !
Le Nomade plonge à la suite de la Vorace.
Dague entre les dents, il arrache son cache-œil qui l'emmerde à retomber sans cesse avec les mouvements de l'eau, afin de libérer sa vue aiguisée.
Il nage moins vite qu'elle ne se glisse, mais elle est blessée. Sentant le goût de ses sucs sur sa langue, il manque de vomir à nouveau. Altahir est proche.
Dans un élan, en deux brasses fusantes, le Nomade s'accroche au dos du mage de façon fort peu protocolaire, jambes et bras enroulés autour de son torse.
Puis il récupère sa dague, se blessant la joue au passage, et insère la lame le long des côtes d'Altahir, le tranchant du côté de l'algue qui par réflexe se détend.
Le mage manque d'air mais il saisit sa chance, tirant sur le tentacule pour s'extirper de son étreinte.
Hir saisit à pleines mains la boucle de valves roses urticantes et tranche, perce, découpe jusqu'à ce que la Vorace, vaincue, relâche définitivement son bras blessé et s'enfonce dans les ténèbres des profondeurs, laissant derrière elle des volutes empoisonnés vert sombre.
Les mouvements désordonnées d'Altahir font peine à voir. L'ancien pirate lui-même commence à manquer d'air.
Attrapant l'homme sous l'épaule, il nage vers la surface, accueillant avec soulagement la brûlure de l'air froid dans ses bronches.
Les deux hommes pataugent jusqu'à la berge, s'échouant lamentablement pour tousser, faire l'inventaire de leurs plaies, brûlures urticantes et pertes de dignité mutuelles.
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Alaric Nordan
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Alaric se débattait de toutes ses forces, emporté par la Vorace vers les profondeurs du lac. Le tentacule l’enserrait comme un étau, comprimant ses côtes. Bordel ! Pas question de finir comme ça ! Pas après tout ce qu’il avait traversé ! Et en plus, il ne savait même pas nager... Mourir noyé, prisonnier d’une plante carnivore, ce serait une ironie cruelle après tout ce qu’il avait affronté.
Il s’agitait comme un forcené, tentant d’invoquer une lame d’eau pour se libérer de la Vorace. Mais le manque d’air et son manque d’expérience avec ses nouvelles capacités paralysaient son esprit. Il tenta de se concentrer à nouveau. Rien. Désespéré, il chercha une prise, un appui, quelque chose pour forcer le tentacule à le lâcher. Ses ongles glissaient sur la surface lisse et visqueuse. Dans la panique de s’être fait attraper, il avait laissé échapper sa dague.
L'angoisse grandit dans son ventre. La Vorace l’entraînait toujours plus vite vers le fond, ses mouvements désordonnés fouettant l’eau autour de lui. Chaque soubresaut de la plante tirait douloureusement sur son abdomen.
*Merde ! Hors de question de crever comme ça.*
Il luttait de toutes ses forces, mais comment s’en sortir ? L’air lui manquait cruellement. Son cœur battait la chamade. Bientôt, il boirait la tasse…
Puis un choc brutal le fit sursauter, et quelques bulles d’air s’échappèrent de ses lèvres. Quelque chose venait de s’accrocher à lui, dans son dos. Un autre tentacule ? Non... Il crut distinguer un bras. Se tordant autant qu’il le pouvait, il aperçut une silhouette familière. Hiraeth. Avec son cache-œil et… un éclat brillant sur son arme ? Alaric se demanda s’il commençait à halluciner.
Il n’eut pas le temps de réfléchir davantage. Tout son être se focalisait sur une seule chose : ne pas ouvrir la bouche, ne pas avaler d’eau. Une douleur fulgurante au flanc le fit tressaillir, suivie d’un relâchement progressif. Le tentacule lâchait prise. Son unique chance !
Avec les dernières forces de son corps privé d’air, il se dégagea de l’étreinte de la Vorace. La surface, il devait remonter à la surface ! Mais sans savoir nager, ses mouvements étaient désordonnés et inefficaces. La panique menaçait de nouveau de l’engloutir. Heureusement, Hiraeth l’attrapa et l’aida à remonter.
Quand Alaric ouvrit enfin la bouche, ce fut au moment même où ils perçaient la surface. L’air s’engouffra dans ses poumons avec une douleur brutale mais salvatrice. Il inspira à grands hoquets, incapable de parler dans l’immédiat. Le sol boueux de la berge se glissa enfin sous leurs bottes.
Une fois hors de l’eau, Alaric s’effondra à genoux, crachant et toussant pour expulser ce qu’il avait avalé. Ses poumons en feu, il tenta de reprendre son souffle.
"Bordel… Dès que j’en ai l’occasion… j’apprends à nager. Ça va, vous ?"
Il toussa violemment, le goût amer de l’eau stagnante dans la bouche. Ses côtes lui faisaient mal, et il sentit des picotements sur sa peau : les sucs irritants de la plante. Mais le pire était passé. Puis un détail lui revint brutalement.
"Merde, le gamin !"
Se redressant d’un bond, malgré ses jambes flageolantes, il chercha Bastian du regard. L’Aazho était près de lui, léchant le visage de l’enfant. Le gamin respirait, heureusement. À première vue, il avait des plaques rouges et de l’urticaire, mais rien de mortel.
Alaric s’agenouilla, se concentrant pour canaliser sa magie. Lentement, il guida les trames pour aider l’organisme de Bastian à éliminer les toxines. Cela prit de longues minutes. Lorsqu’il fut certain que le garçon était hors de danger, il se redressa, en grimaçant sous la douleur de ses côtes.
Hiraeth et Astuce portaient aussi des marques des miasmes de la Vorace. Sans leur demander leur avis, Alaric entreprit de les soigner l’un après l’autre. À mesure qu’il puisait dans ses ressources magiques, la fatigue l’accablait davantage. Quand il eut terminé, il se laissa tomber sur le sol, les jambes en coton.
Prenant une profonde inspiration, il posa une main sur son flanc. Une côte ou deux, peut-être brisées. Ça, il s’en occuperait après. D’abord, neutraliser les restes de toxines. Le jour commençait enfin à se lever, et il restait toujours le problème des varans. Un plan serait nécessaire, mais quelle folie ce serait de les affronter dans leur état actuel.
Bastian s’était roulé en boule contre Blanc, endormi, épuisé par sa mésaventure.
Quand les picotements s’estompèrent enfin, Alaric se remit sur ses pieds. Chaque mouvement semblait alourdi, chaque pas un effort.
"Bon… Maintenant qu’on est plus ou moins en état… Merci pour votre aide. Sans vous, le gosse et moi serions fichus. Une pause, et ensuite on verra pour…"
Il n’eut pas le temps de finir. Un vertige le saisit, et il sentit le sol se dérober sous lui. Quand il rouvrit les yeux, il cligna plusieurs fois, désorienté. Il leva une main pour signaler qu’il allait bien.
"Tout va bien… Juste à court de jus…"
La leçon était claire : il devait apprendre à gérer ces nouveaux pouvoirs. Et vite.
Il s’agitait comme un forcené, tentant d’invoquer une lame d’eau pour se libérer de la Vorace. Mais le manque d’air et son manque d’expérience avec ses nouvelles capacités paralysaient son esprit. Il tenta de se concentrer à nouveau. Rien. Désespéré, il chercha une prise, un appui, quelque chose pour forcer le tentacule à le lâcher. Ses ongles glissaient sur la surface lisse et visqueuse. Dans la panique de s’être fait attraper, il avait laissé échapper sa dague.
L'angoisse grandit dans son ventre. La Vorace l’entraînait toujours plus vite vers le fond, ses mouvements désordonnés fouettant l’eau autour de lui. Chaque soubresaut de la plante tirait douloureusement sur son abdomen.
*Merde ! Hors de question de crever comme ça.*
Il luttait de toutes ses forces, mais comment s’en sortir ? L’air lui manquait cruellement. Son cœur battait la chamade. Bientôt, il boirait la tasse…
Puis un choc brutal le fit sursauter, et quelques bulles d’air s’échappèrent de ses lèvres. Quelque chose venait de s’accrocher à lui, dans son dos. Un autre tentacule ? Non... Il crut distinguer un bras. Se tordant autant qu’il le pouvait, il aperçut une silhouette familière. Hiraeth. Avec son cache-œil et… un éclat brillant sur son arme ? Alaric se demanda s’il commençait à halluciner.
Il n’eut pas le temps de réfléchir davantage. Tout son être se focalisait sur une seule chose : ne pas ouvrir la bouche, ne pas avaler d’eau. Une douleur fulgurante au flanc le fit tressaillir, suivie d’un relâchement progressif. Le tentacule lâchait prise. Son unique chance !
Avec les dernières forces de son corps privé d’air, il se dégagea de l’étreinte de la Vorace. La surface, il devait remonter à la surface ! Mais sans savoir nager, ses mouvements étaient désordonnés et inefficaces. La panique menaçait de nouveau de l’engloutir. Heureusement, Hiraeth l’attrapa et l’aida à remonter.
Quand Alaric ouvrit enfin la bouche, ce fut au moment même où ils perçaient la surface. L’air s’engouffra dans ses poumons avec une douleur brutale mais salvatrice. Il inspira à grands hoquets, incapable de parler dans l’immédiat. Le sol boueux de la berge se glissa enfin sous leurs bottes.
Une fois hors de l’eau, Alaric s’effondra à genoux, crachant et toussant pour expulser ce qu’il avait avalé. Ses poumons en feu, il tenta de reprendre son souffle.
"Bordel… Dès que j’en ai l’occasion… j’apprends à nager. Ça va, vous ?"
Il toussa violemment, le goût amer de l’eau stagnante dans la bouche. Ses côtes lui faisaient mal, et il sentit des picotements sur sa peau : les sucs irritants de la plante. Mais le pire était passé. Puis un détail lui revint brutalement.
"Merde, le gamin !"
Se redressant d’un bond, malgré ses jambes flageolantes, il chercha Bastian du regard. L’Aazho était près de lui, léchant le visage de l’enfant. Le gamin respirait, heureusement. À première vue, il avait des plaques rouges et de l’urticaire, mais rien de mortel.
Alaric s’agenouilla, se concentrant pour canaliser sa magie. Lentement, il guida les trames pour aider l’organisme de Bastian à éliminer les toxines. Cela prit de longues minutes. Lorsqu’il fut certain que le garçon était hors de danger, il se redressa, en grimaçant sous la douleur de ses côtes.
Hiraeth et Astuce portaient aussi des marques des miasmes de la Vorace. Sans leur demander leur avis, Alaric entreprit de les soigner l’un après l’autre. À mesure qu’il puisait dans ses ressources magiques, la fatigue l’accablait davantage. Quand il eut terminé, il se laissa tomber sur le sol, les jambes en coton.
Prenant une profonde inspiration, il posa une main sur son flanc. Une côte ou deux, peut-être brisées. Ça, il s’en occuperait après. D’abord, neutraliser les restes de toxines. Le jour commençait enfin à se lever, et il restait toujours le problème des varans. Un plan serait nécessaire, mais quelle folie ce serait de les affronter dans leur état actuel.
Bastian s’était roulé en boule contre Blanc, endormi, épuisé par sa mésaventure.
Quand les picotements s’estompèrent enfin, Alaric se remit sur ses pieds. Chaque mouvement semblait alourdi, chaque pas un effort.
"Bon… Maintenant qu’on est plus ou moins en état… Merci pour votre aide. Sans vous, le gosse et moi serions fichus. Une pause, et ensuite on verra pour…"
Il n’eut pas le temps de finir. Un vertige le saisit, et il sentit le sol se dérober sous lui. Quand il rouvrit les yeux, il cligna plusieurs fois, désorienté. Il leva une main pour signaler qu’il allait bien.
"Tout va bien… Juste à court de jus…"
La leçon était claire : il devait apprendre à gérer ces nouveaux pouvoirs. Et vite.
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Hiraeth
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Les deux forbans, sous le contrecoup de l'apparition végétale, protestèrent faiblement qu'ils pouvaient supporter la douleur de leurs cloques et plaies. Ils avaient vu Altahir chanceler avec inquiétude et ses cernes s'accentuer à chaque utilisation de sa magie. Hiraeth accepta les remerciements du guérisseur avec un geste vague, et le remercia en retour quand il retrouva la souplesse habituelle de son poignet, soulagé de retrouver une ampleur de mouvement correcte. L'estafilade de sa joue, gagnée lors du sauvetage, cessa de piquer. Astuce quant à elle touchait son cou précautionneusement, vérifiant la disparition des cloques violacées urticantes.
La butte herbeuse sur laquelle ils se trouvaient, s'ils ne restaient pas sur la berge, serait un endroit dégagé et plus facile à défendre qu'un retour sous les arbres. Ils s'y installèrent donc, en hauteur, déplaçant le gosse épuisé qui se roula de nouveau en boule conte l'aazho, et ils envièrent sa détente et la chaleur douce que devait lui prodiguer son compagnon.
Des boules cotonneuses de poils de Blanc jonchaient la berge, roulant au gré de la légère brise nocturne.
Un feu de bois flotté brûlait en crépitant de flammes aux reflets bleus et verts, éclairant d'ombres menaçantes le lac et l'orée de la jungle. Des bouts de bois plantés autour du feu supportaient les fringues trempées, laissant les compagnons d'infortune dans la tenue la plus simple que pouvait supporter la pudeur de chacun.
Altahir s'est endormi, et les caravaniers se sont installés à petite distance, sur le point le plus élevé de la butte, surveillant les alentours. Leur chemise est juste suffisante pour contrer la fraîcheur de la nuit et Astuce profite de l'endormissement des autres pour essorer son pantalon, dégoûtée.
« C'est le problème avec le cuir. Le temps qu'on rentre, il sera foutu. »
« Ouais, mais t'es entière. »
« On aurait dû décaniller depuis le début. »
« Et par où, quenouille ? Je t'ai suivi je te signale. »
« Le cheval a dû se faire bouffer ou dégager. J'ose pas imaginer l'état de la charrette. »
« On y retourne, on chope le fric et les infos, on aide le type à buter ses bestioles et on se tire de là avec les honneurs. »
« Tu crois encore au père Sekaï toi... »
Ils se regardent, boudeurs. Le silence retombe, alimenté par le crissement lancinant des insectes de la jungle. Un oiseau lance un cri dégueulasse, à mi-chemin entre une pie et le crépitement d'une forge.
Astuce jette un œil vers les endormis.
« Maintenant, on se retrouve bloqués à remplir la mission d'un type qu'on connaît pas, avec un gamin et un bestiau sur les bras, pas de fric, et à des kilomètres de la chanvrerie. Toi et ta foutue charité... »
« Ma foutue charité ? Il a soigné ton cul blessé deux fois j'te signale ! »
« Mon cul serait en pleine forme sans ces trois énergumènes. On aurait obliqué, retrouvé le chemin et à cette heure on crapahuterait vers Octel. »
« Ou alors on serait dans l'estomac d'un varan à se déliter tranquillement. Le mec a fait un truc pour arrêter le gros, je sais pas ce que c'est, mais c'était efficace. »
L'elfe fit la moue, étendant son pantalon près d'elle sur le sable encore chaud de la journée.
« N'empêche que là, on va devoir aller dézinguer du varan avec le gosse et un guérisseur amoché, sans avoir dormi ni mangé, pour le bien qui est aux truies. »
« Ça te changera, de faire dans l'humanitaire. On va récupérer la maille, et se faire du réseau. Ce serait pas mal d'avoir un soigneur magique dans l'équipe... »
« Tu regrettes les potions dégueux d'Oko Jero ? Je vais lui dire. »
« Grand bien te fasse. C'est plus rapide et plus efficace. Je vais même conserver ma gueule d'ange sans cicatrices. »
« Pour ce que tu t'en sers... »
« Hey ! »
Ils se chamaillèrent à voix basse mais véhémente, cessant lorsque le Mage se retourne en grommelant.
La nuit commence déjà à s'éclaircir du côté où le soleil se lève.
Le gargouillis du ventre d'Hiraeth les fait marrer.
« T'as pas un truc à grailler ? »
« Si bien sûr, y doit me rester un poulet rôti dans ma poche arrière. »
« Pffff. Tu vas chasser ou j'y vais ? »
« On tire à la courte paille ? »
Le feu, réalimenté, crâme joyeusement ce qui ressemble à un lézard de la taille d'un lapin, répandant des effluves lacustres sur le campement de fortune. Le soleil a pointé son nez, et les cinq survivants en chemise et calbut vérifient l'humidité prégnante de leurs habits qui sentent désormais le feu de bois.
Le moral est meilleur, mais la journée à venir assombrit les visages.
« Ça va ? Vous vous sentez d'affronter les bestioles ?
On a vu que ça pouvait fonctionner, hier soir. Je vous propose un truc : on vous aide à décaniller les machins. On récupère le blé, on vous laisse les infos. Chacun reprend sa route, et on reste en bons termes. P't'être même qu'on pourra vous proposer un truc.
Ça marche ? »
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Alaric Nordan
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Rejoindre la butte avait été plus qu'une galère. Limite s'il n'avait pas dû se faire porter. Bon, heureusement, cela n'avait pas été sur un brancard ou encore en travers des épaules d'un de ses camarades du moment, en mode sac à patates. Il avait pu se tenir à la selle de l'Aazho, qui avait eu l'air de se montrer moins refrogné à son égard. Sûrement parce qu'il portait son maître adoré sur le dos.
Une fois arrivé à l'endroit parfait pour allumer un feu, Bastian s'était vite roulé en boule, une fois pied mis à terre, pour se pelotonner contre la fourrure chaude et douce de sa monture. Ses vêtements mouillés attendaient que le foyer soit flamboyant. Alaric l'avait envié, le temps de retirer sa tunique trempée, qu'il avait réussi à essorer du mieux qu'il pouvait, avec le peu d'énergie qui lui restait, mais surtout en ne tirant pas trop sur le bras où se trouvait son flanc blessé. Une belle et longue ecchymose bleuâtre laissée par la tentacule de l'autre saloperie végétale était visible. Il avait palpé : cela semblait juste un peu fêlé. Rien de cassé, rien de déchiré. Demain, quand il aura récupéré un peu de magie, il pourra soigner cela. Mais en attendant, il devra mordre sur sa chique.
Se retrouver presque torse nu n'était pas un problème, il lui suffirait d'attendre que la tunique sèche juste ce qu'il fallait avant de s'endormir. Se retrouver en braie courte par contre, il s'était senti un poil mal à l'aise à cause de la présence d'Astuce. Ben quoi ? On ne changeait pas si facilement d'attitude à l'égard de la gent féminine, peu importaient ses manières ! Bon, heureusement, il ne s'y était pas attardé, quand le feu fut lancé et qu'il fut bien crépitant et chaleureux, tant pour faire sécher les frusques que pour ne pas grelotter de froid. Puis, petit à petit, Alaric avait fini par se laisser gagner par le sommeil, malgré la petite méfiance de l'instant. Si Hiraeth et Astuce avaient voulu se montrer malveillants à son égard, ils ne l'auraient pas sorti de l'eau.
Le feu crépitait joyeusement. Alaric avait lutté pour ne pas fermer les paupières. Il avait fini par céder, réussissant à trouver une position assez confortable. Il grogna un peu, évidemment, mais pas à cause de la conversation bon enfant qui avait lieu en haut de la butte, là où Hiraeth et Astuce montaient la garde. C'était plus en raison de l'inconfort du moment, qui aurait pu être un poil plus supportable s'il avait pu soigner ses dernières blessures. Épuisé comme il était, il avait fini par sombrer rapidement dans les méandres du sommeil.
La nuit avait été courte. Quand le soleil avait pointé ses premiers rayons, Alaric avait mis du temps à se réveiller. Pourtant, il le fallait bien. Après avoir remis sa tenue bien imprégnée de cette bonne vieille odeur de bois cramé, il se préoccupa de sa blessure. Le temps de se concentrer, il poussa son organisme à sceller les fissures osseuses. Sentant qu'il n'avait pas entièrement récupéré, il se soigna qu'un minimum ; de quoi tenir normalement pour la journée. Après tout, il avait connu pire comme situation non ? Bon, certes, pas pour chasser du varan corrompu, mais il pourrait bien tenir.
Après avoir terminé de se préparer au mieux, il fut abordé par Hiraeth. Celui-ci ne perdit pas le nord en entrant dans le vif du sujet de leur affaire première. Un sourcil s'était haussé sur le visage du pseudo-guérisseur. S'il voulait réussir sa mission, il lui faudrait bien faire des compromis. Surtout que ces deux compères ne visaient qu'à récupérer ce qui leur était dû.
"Hum... " Il n'aura pas de meilleure proposition. Hiraeth et Astuce se défendaient largement mieux que le défunt équipage qu'il avait accompagné. Ça pourrait marcher. Ça ne pouvait que marcher.
"Ça marche. Mais on ne délaisse pas le gamin. "
Derrière, Bastian paraissait avoir repris du poil de la bête, terminant de vérifier les sangles de Blanc.
"En longeant les berges, on devrait retrouver la zone de la veille... en espérant que c'est nous qui demeurerons les chasseurs et pas l'inverse. "
Ils mirent le temps nécessaire pour atteindre le point de débarquement d'hier. Il n'y avait pas à dire, mais les varans avaient vraiment foutu un sacré bordel, depuis le point d'observation où se trouvait le petit groupe. Bastian et Blanc s'étaient laissés bien en arrière, pour éviter que la panique du gamin ne se réveille en approchant de la zone du massacre du campement.
Planqués dans les buissons, le trio étudiait la zone. Des caisses, il ne restait plus que des débris de planches éparpillés. Du rafiot ? Juste le mât principal qui sortait de l'eau, incliné comme pour indiquer une direction sans destination valide... Du reste ? Détruit, massacré. Les monstres avaient tout retourné, hormis quelques caisses qui avaient été bousculées sans être détruites. Le tout paraissait bien bordélique, à un détail près... tout était accumulé pour former comme un amoncellement arrondi. Au milieu, se trouvait un des deux gros varans, qui avait les yeux mi-clos. Son long corps sinueux entourait les œufs qu'il avait enterrés dans le sol.
"Bordel", avait marmonné Alaric.
Au moins, un des deux monstres ne s'était pas éloigné. Mais où était le second ?
"On a au moins un de ces deux bestiaux. Leur progéniture en prime... faut repérer le premier et..."
Et cela craqua non loin d'eux. Un œil à la pupille fendue venait d'apparaître dans les fourrées proches d'eux.
Alaric n'osa pas bouger. Est-ce qu'Astuce et Hiraeth l'imiteront ?
Une fois arrivé à l'endroit parfait pour allumer un feu, Bastian s'était vite roulé en boule, une fois pied mis à terre, pour se pelotonner contre la fourrure chaude et douce de sa monture. Ses vêtements mouillés attendaient que le foyer soit flamboyant. Alaric l'avait envié, le temps de retirer sa tunique trempée, qu'il avait réussi à essorer du mieux qu'il pouvait, avec le peu d'énergie qui lui restait, mais surtout en ne tirant pas trop sur le bras où se trouvait son flanc blessé. Une belle et longue ecchymose bleuâtre laissée par la tentacule de l'autre saloperie végétale était visible. Il avait palpé : cela semblait juste un peu fêlé. Rien de cassé, rien de déchiré. Demain, quand il aura récupéré un peu de magie, il pourra soigner cela. Mais en attendant, il devra mordre sur sa chique.
Se retrouver presque torse nu n'était pas un problème, il lui suffirait d'attendre que la tunique sèche juste ce qu'il fallait avant de s'endormir. Se retrouver en braie courte par contre, il s'était senti un poil mal à l'aise à cause de la présence d'Astuce. Ben quoi ? On ne changeait pas si facilement d'attitude à l'égard de la gent féminine, peu importaient ses manières ! Bon, heureusement, il ne s'y était pas attardé, quand le feu fut lancé et qu'il fut bien crépitant et chaleureux, tant pour faire sécher les frusques que pour ne pas grelotter de froid. Puis, petit à petit, Alaric avait fini par se laisser gagner par le sommeil, malgré la petite méfiance de l'instant. Si Hiraeth et Astuce avaient voulu se montrer malveillants à son égard, ils ne l'auraient pas sorti de l'eau.
Le feu crépitait joyeusement. Alaric avait lutté pour ne pas fermer les paupières. Il avait fini par céder, réussissant à trouver une position assez confortable. Il grogna un peu, évidemment, mais pas à cause de la conversation bon enfant qui avait lieu en haut de la butte, là où Hiraeth et Astuce montaient la garde. C'était plus en raison de l'inconfort du moment, qui aurait pu être un poil plus supportable s'il avait pu soigner ses dernières blessures. Épuisé comme il était, il avait fini par sombrer rapidement dans les méandres du sommeil.
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La nuit avait été courte. Quand le soleil avait pointé ses premiers rayons, Alaric avait mis du temps à se réveiller. Pourtant, il le fallait bien. Après avoir remis sa tenue bien imprégnée de cette bonne vieille odeur de bois cramé, il se préoccupa de sa blessure. Le temps de se concentrer, il poussa son organisme à sceller les fissures osseuses. Sentant qu'il n'avait pas entièrement récupéré, il se soigna qu'un minimum ; de quoi tenir normalement pour la journée. Après tout, il avait connu pire comme situation non ? Bon, certes, pas pour chasser du varan corrompu, mais il pourrait bien tenir.
Après avoir terminé de se préparer au mieux, il fut abordé par Hiraeth. Celui-ci ne perdit pas le nord en entrant dans le vif du sujet de leur affaire première. Un sourcil s'était haussé sur le visage du pseudo-guérisseur. S'il voulait réussir sa mission, il lui faudrait bien faire des compromis. Surtout que ces deux compères ne visaient qu'à récupérer ce qui leur était dû.
"Hum... " Il n'aura pas de meilleure proposition. Hiraeth et Astuce se défendaient largement mieux que le défunt équipage qu'il avait accompagné. Ça pourrait marcher. Ça ne pouvait que marcher.
"Ça marche. Mais on ne délaisse pas le gamin. "
Derrière, Bastian paraissait avoir repris du poil de la bête, terminant de vérifier les sangles de Blanc.
"En longeant les berges, on devrait retrouver la zone de la veille... en espérant que c'est nous qui demeurerons les chasseurs et pas l'inverse. "
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Ils mirent le temps nécessaire pour atteindre le point de débarquement d'hier. Il n'y avait pas à dire, mais les varans avaient vraiment foutu un sacré bordel, depuis le point d'observation où se trouvait le petit groupe. Bastian et Blanc s'étaient laissés bien en arrière, pour éviter que la panique du gamin ne se réveille en approchant de la zone du massacre du campement.
Planqués dans les buissons, le trio étudiait la zone. Des caisses, il ne restait plus que des débris de planches éparpillés. Du rafiot ? Juste le mât principal qui sortait de l'eau, incliné comme pour indiquer une direction sans destination valide... Du reste ? Détruit, massacré. Les monstres avaient tout retourné, hormis quelques caisses qui avaient été bousculées sans être détruites. Le tout paraissait bien bordélique, à un détail près... tout était accumulé pour former comme un amoncellement arrondi. Au milieu, se trouvait un des deux gros varans, qui avait les yeux mi-clos. Son long corps sinueux entourait les œufs qu'il avait enterrés dans le sol.
"Bordel", avait marmonné Alaric.
Au moins, un des deux monstres ne s'était pas éloigné. Mais où était le second ?
"On a au moins un de ces deux bestiaux. Leur progéniture en prime... faut repérer le premier et..."
Et cela craqua non loin d'eux. Un œil à la pupille fendue venait d'apparaître dans les fourrées proches d'eux.
Alaric n'osa pas bouger. Est-ce qu'Astuce et Hiraeth l'imiteront ?
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Hiraeth
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Le gamin. Bien sûr qu'on ne délaisse pas le gamin. Ils auraient pas fait tout ce fourbi si y'avait pas eu le gamin. Et son foutu aazho qui, il faut le reconnaître, avait un putain d'instinct et une gniaque assez impressionnants.
Hiraeth avait passé la majeure partie du trajet plongé dans tout un tas de pensées intempestives, sans parvenir à les mettre clairement en ordre. Il reconnaissait cet état d'esprit. Il allait traînasser dans cet espèce d'humeur jusqu'à ce que la destination du danger approche. Alors, son esprit chasserait peu à peu tout le reste pour devenir une pointe acérée, focalisée sur l'instant présent, sur le combat.
C'est un peu comme si son cerveau avait besoin d'errer, de divaguer sur des questions triviales, d'ordre général, avant de se recentrer sur l'important. Alors, chaque sens s'ouvrait à des perceptions plus fines que celles qu'il éprouvait d'habitude : l'écorce des troncs sous ses mains, le vert lumineux des feuilles traversées par l'éclat du soleil, l'odeur âcre de l'humus foulé aux pieds, les cris peu mélodieux des bestioles se poursuivant dans les branches hautes, et jusqu'à la sensation sur sa peau des frôlements, des fils d'araignée brisés sur leur passage, de la sève des branches coupées pour faciliter leur route.
Il avait relayé Astuce à la machette pour dégager leur passage, évitant de revenir exactement par là où ils avaient fui la veille. Puis, laissant Bastian et Blanc à quelque distance, ils avaient cessé de couper les branches et se glissaient dans les interstices de la végétation, plus difficilement.
« Si on ne revient pas, profite de leur digestion pour retrouver la route qui part du campement. Y'aura peut-être une charrette fracassée, un cheval, ou les deux... Le banc de la charrette est creux, tu trouveras du fric dedans, ça te permettra au moins de refaire ta vie en arrivant à Justice... Va voir direct les bleus, ils trouveront à s'occuper de toi sans t'arnaquer, je suppose... »
Il avait glissé ces mots au gamin, avant de suivre ses acolytes. Astuce avait plissé les yeux, mais elle n'avait rien dit. Il savait qu'il en entendrait parler s'ils en réchappaient.
Le silence était de mise, alors qu'ils observaient la scène du campement dévasté. Le nid énorme qu'ils s'étaient constitués en peu de temps, l'absence d'autres bestioles indiquait que les lézards avaient fait bombance, ou que les autres bestiaux s'étaient barrés de nouveau dans la jungle.
Le varan qui dormait roulé autour des œufs avait l'air bien shooté, en tout cas. Sa crinière d'excroissances noires sourdait d'un liquide visqueux, et la clairière puait la chair en décomposition, une vraie misère.
Les caravaniers se félicitèrent d'avoir l'habitude et un estomac trop peu rempli.
Les grommellements d'Altahir révélèrent que ses inquiétudes étaient les mêmes que les leurs. Où se trouvait le second varan ?
Lorsque s'ouvrit, près d'eux, l’œil béant fendu, jaune, reptilien, sous des paupières translucides qui clignèrent deux fois... La pupille accommoda sa vue, se dilatant légèrement...
Ils cessèrent de respirer. L’œil tourna à gauche... à droite...
Puis il se fixa droit sur eux.
Hiraeth réagit dans la seconde. D'un geste vif partant de l'épaule, en oblique, il planta sa lame profondément dans l’œil du lézard et se jeta en avant.
Le varan hurla, secouant sa tête, et le nomade se servit de l'élan, sans lâcher son arme, pour lui grimper dessus en mode rodéo. Le crissement aigu et assourdissant de la bête fit reculer Astuce dans l'ombre des buissons, et instinctivement, elle chercha à atteindre l'arrière, hors de portée de la vue et de la gueule du monstre, mais fort opportunément à hauteur de ses flancs, cherchant une ouverture pour le planter.
Le deuxième lézard, évidemment, s'éveilla de sa sieste lourde à l'écoute des vagissements de son compagnon. Pesamment, il s'extirpa de sa couche improvisée en faisant attention aux œufs, ce qui lui prit du temps.
Peut-être les quelques secondes qui leur seraient nécessaires pour vaincre.
Le nomade qui n'était pas borgne peinait à se maintenir sur la bête, cherchant à enfoncer sa lame jusqu'à la garde dans le crâne de la bestiole qui se démenait violemment. Les exhalaisons de sucs noirâtres salissaient sa chemise, rendaient ses accroches glissantes, et il s'était méchamment mordu la langue à cause des ruades désordonnées du reptile. Le dos fouetté par les branches, il se cramponna et ferma les yeux.
Tenir encore... un peu...
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