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    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Désir
    Désir
    Messages : 7
    crédits : 145

    Info personnage
    Race: Démon
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4305-le-desir-est-ephemere-desir-termineehttps://www.rp-cendres.com/t4328-vos-desirs-sont-mes-ordres-liens-desir
  • Dim 27 Oct - 3:08
    Désir (Daesyr)
    Race : Démon
    Sexe : Soyeux
    Age : Environs 20 a 25 milles ans
    Métier : Entremeteur diabolique
    Taille & poids : 2.5m~45cm 90kg-
    Alignement : Chaotique Neutre
    Faction : Citoyen du monde
    Rang : D
    Religion : Roue du destin
    Avatar : OC, Hakumen (Blazblue)

    Pouvoirs et objets

    Désir est un démon caractérisé par sa forme de manteau assassin (Guerrier-Assassin). Bien qu’il obéisse à sa pulsion d’aider à obtenir l’objet du désir de ses victimes, ses compétences étaient d’abord d’ordre martial.

    Cosmétiques:
    -Démon textile: En tant que tissu magique, Désir est capable d’adapter sa forme, de plier, générer, réduire et fusionner son propre corps avec lui-même pour se donner diverses apparences. Cela ne change pas sa force maximale, plus ou moins équivalente à un démon standard. En revanche, plus il est diminué et moins il est puissant, ce qui compte comme des blessures dans son cas. Quiconque l’observant méticuleusement peut voir la supercherie s’il décide de se changer en une créature (des détails paraissant trop lisses, les yeux pas assez vitreux, des mouvements trop fluides). Tout cela prend du temps, la manipulation prend bien deux actions au lieu d’une.
    -Prismatique:Désir est capable de changer de couleur pour s’adapter aux motifs suscitant le désir de ses victimes (Qu’il s’agisse d’aguicher l’objet d’un désir ou d’une victime à contrôler qui aura potentiellement plus envie de l’enfiler). Ce n’est pas une capacité de camouflage, autre que pour ressembler à un vêtement, pas de technique de camouflage optique type metal gear ou de caméléon expert en tapisserie (Pour ça, l’illusion et l’invisibilité existent).
    -Démon du désir: Similaire à l’aptitude de contrôle de la lame famélique, Désir est capable d’influencer l’esprit de quiconque le porte. Cela agit sur le temps et dépend entre autres de la vulnérabilité mentale générale et sur l’instant de la personne (Il y a un exemple dans la partie histoire). Comme pour la lame famélique, il faut l’accord du contrôleur du PJ ou du PNJ pour prendre le contrôle de ces personnages (Même si on ne va pas se le cacher, ce n'est pas le but ici.).

    4000-3875=125

    Psychique
    Contrôle mental 1
    500
    lecture de l'esprit 1
    500

    Soin
    Regeneration 1
    250 500

    Utilitaire
    Vol 1
    500

    Physique
    Super-vitesse 1
    500 1000
    Agilité et précision Augmentées 1
    500 1000
    Arme ou armure spéciale 1
    500 1000
    Allonge du désir: Un fouet métallique aux chaînons fins constitués de mithril enveloppés de soie à la teinte sombre, assurant une vélocité tranchante et une solidité respectable tout en restant une arme relativement silencieuse, la pointe de l'arme est une courte lame.

    Lame famélique
    625

    Description physique et mentale (470)

    Avant l’invocation: Désir était un démon fait uniquement de lumière. Intangible, sa forme changeait en fonction des désirs qu’il captait des mortels sur le sekai. Son habitat était un lac ou il se reflétait seulement à sa surface. Seuls les démons peuvent avoir une idée de ce qu’il était.

    Après l’invocation:
    La forme de Désir est devenue Physique et évoque le folklore du manteau d’assassin: Une créature hantant les vêtements d’un assassin mis à mort et dont le but n’est que de continuer à perpétrer les actes que le condamné ne peut plus commettre.
    La comparaison s’arrête là, Désir étant d’un tempérament nettement plus doux et s’accordant plus aux désirs de ses hôtes et des personnes qui l’intéresse. Il peut se tourner et retourner à l’envie selon sa propre volonté, en tant qu’agent du bien comme du mal.
    Si sa balance karmique se situe quelque part entre les deux polarités extrêmes, nul doute qu’il est capable du meilleur comme du pire, et que seul lui présenter uniquement des opportunités de faire le bien le rendrait bienveillant. Mais comme ses hôtes, ses humeurs sont souvent changeantes.

    Intelligent, perfide, manipulateur mais incroyablement sensible, il pourrait-être la meilleure chandelle à votre dîner entre amoureux, ou bien votre complice de crime contre l’humanité l’espace d’un moment. Sa présence à vos côtés pourrait être synonyme de relation simple, comme potentiellement d’une symbiose presque romantique, dépendant de votre affinité avec lui.
    Si son attention s’écarte de votre personne, alors c’est qu’il ira sûrement guetter l’occasion de parasiter une autre vie. Le démon est plutôt patient, mélancolique lorsqu’il est seul ou se sent abandonné, il est avant tout un démon social et sa faim pour les émotions humaines n’a rien à envier à certains dérobeurs d’essences vitales.

    Physiquement, Désir prend bien des formes. Il apprécie autant prendre l’aspect de silhouettes masculines que féminines, mais préfère habiller ces dames plutôt que ces messieurs. Son corps est fait de fibres de soie que son mana rend magique et lui permet d’opérer de nombreux changements, notamment de couleurs. Ses préférées sont souvent pastel, claires plutôt que foncées, et évoquant de bons moments plutôt que des teintes apportant tristesse et sentiments de colère.
    Chaque fibre connectée à son corps lui transmet toutes les informations qu’elle reçoit, qu’il s’agisse de vibrations sonores, d’ondes visuellement perceptibles (Les attaques de regards lui sont particulièrement dangereuses, puisqu’il ne peut s’en protéger.) ou de contact.

    Parfois, il prend une forme d’avatar, assumant l’apparence d’une créature humanoïde (ou pas) ne quittant jamais son armure (ou ce que son tissu simule à l’extérieur), et trompant les gens sur son identité.

    Histoire (6307)


    Prologue: Autre monde, autres mœurs
    -----
    A l’origine je n’étais que le reflet de vos désirs. Pas un miroir, ni un métal poli, pas même une vasque divinatoire, juste une lumière éphémère nourrie par votre envie, votre curiosité, votre passion, brillant sur la surface d’un lac infernal.
    Chacun possède sa propre conception de ce qu’il entrevoit dans ses désirs. Tout comme cette pluralité de sujets envisagés, ma forme, si elle restait une simple réfraction des songes éveillés collectifs, s’adaptait à merveille à chacune d'entre elles. Chaque fragment de mon identité s'imbriquait l'un dans l'autre, comme une fresque aux proportions cosmiques, sans limites, sans autres logique que l’harmonie visuelle.
    Peu de personne n’ont jamais ne serait-ce qu’entre aperçu ma véritable forme, si ce n’est les démons qui côtoyaient mon lac, car je n’ai jamais été que le désir, et non la chose désirée.
    Dans ce plan aux moultes souffrances, je n’étais ni supplicié ni tourmenteur, tout juste simple observateur, commentateur, rêveur. Personne n’avait d’intérêt pour ma personne, si l’on pouvait appeler mon existence ainsi, et mon regard lui se tournait vers ma tâche, pour me consoler de chaque sensation de rupture engendrée par tous ces ingrats me délaissant pour trouver l’objet de leur convoitise.

    C’était.. Comme se sentir obligé de coopérer avec quelqu’un dont la loyauté faisait déjà défaut à la première impression. Être ainsi nourri des ambitions de chacun était ma vie jusqu’alors. Il leur suffisait d’avoir un but, une lubie, une envie, et c’était comme si je vivais à nouveau. J’ai pu voir naître de grandes passions comme des lueurs d’espoir évanescent, et chacun d’eux me procurait une nouvelle expérience de la vie des créatures terrestres. Puis, aussi vite que leur rêve avait changé ma vie, leur réalisation, ou leur échec, me faisaient plonger de nouveau dans une solitude sans nom.

    Telle était ma fonction, mon but, servir de tremplin aux idées, aux envies, puis disparaître aussitôt que ma mission était accomplie, forcé de servir quelqu’un d’autre, pour survivre.



    -----
    Chaptitre 1: La roue du destin
    -----


    Mon existence se prolongeait à l’envie, et ma conscience devenait plus ample à mesure que les créatures rampant sur le sekai, nageant dans ses eaux ou volant dans ses cieux nécessitait mes attentions. Comme pouvant toucher du doigt chaque personne, lui murmurer des idées telle une muse, j’étais omniprésent, omniscient, et pourtant si démuni.

    Le hasard décidait de changer la volonté de la roue du destin me concernant cependant. En ce jour, à la date dont je ne connais la teneur, je voyais ma conscience et mon être, pourtant si intangible, se faire happer comme par un vortex, perturbant mes sens, ma logique, ma mémoire.
    Forcé de quitter le lac placide des enfers où je vivais, mon enveloppe d'énergie aux proportions dantesques se voyait raclée contre les parois de l’opération mystique dont j’étais la malheureuse victime.
    Moi, qui étais pourtant si insignifiant aux yeux du monde, me voyait si important de taille, que le conduit que l’on me faisait franchir m'empêchait tout simplement d’emmener toute ma masse avec moi. Et ainsi donc, je perdais de mon ampleur. Dans une longue agonie qui me sembla durer presque un siècle, je me voyais arracher ma mémoire des premières bêtes que le sekai ait connu, celle de leurs premières ambitions, simples et pourtant si annonciatrices de leurs idées futures. Des notions se voyaient projetées en tout sens, et mon pouvoir ne pouvait que décroitre à mesure que les millénaires d’expérience accumulés se morcelaient sous mes sens.
    Je n’avais pas de corps physique, et pourtant, mon esprit pouvait crier tout le désarroi que me causaient toutes ces pertes. C’était comme se voir arracher sa famille, ses biens, sa liberté, ses membres, sa pensée, et ensuite..

    Être jeté.. Si j’avais eu un corps de mortel, mon enveloppe n’aurait même pas su se recroqueviller à cet instant, pas même pleurer. Je n’étais pas grand chose, et pourtant, je me retrouvait brisé.



    -----
    Chapitre 2: Incarné, sans carnation aucune
    -----

    Ma conscience refaisait surface, ainsi que des sensations qui pour moi étaient étrangement nouvelles. De la souffrance, une sensation de vide, un chagrin, une perte immense, mais pas de source à tout cela. Ma mémoire me faisait défaut, et le dernier souvenir était celui de mon réveil. Je possédais des connaissances, bien entendu, des idées aussi sur mon ancienne fonction, mais pas de réminiscence d’autre chose qu’un sentiment de profonde mélancolie.
    Sans savoir qui j’étais véritablement alors, il ne me restait que deux choses en tête de mon ancienne existence, Daesyr, mon nom, et la sensation que ce n’était pas la plus heureuse des expériences de vie possible.
    Tel un amnésique confronté à une ancienne vie terrible, je refusais cette réalité qui avait été la mienne, l’excluant des possibilités que cela se reproduise dans le monde dans lequel j’étais à présent.

    Mais quel monde ? Ma conscience fouillait ses options, découvrant les ramifications menant à des perceptions qui m’étaient propre, pour une fois..
    Pour une fois ? Etais-je sourd, aveugle, insensible dans mon ancienne vie ? tant de question sans réponse que je me refusais également d’explorer. C’était moins important que l’instant présent, et ma survie était peut-être déjà en jeu.

    Je décidais de me lever. Me lever, avec quoi ? La réponse fut instinctive, et mon invocatrice pu voir son bassin de tisserande prendre vie. Une vision apparemment horrifique pour elle. Voir la soie s’élever, comme touchée et soulevée par milles mains secourables, habitée, hantée par des créatures dont elle ne connaissait visiblement rien devait effectivement être le moteur d’une épouvante sans pareil.
    Je.. n’avais pas de corps à proprement parler, et pourtant. Ma volonté s'exerçait sur ces fils de soies, les entremêlants, les forçants à obéir à la moindre pulsion qui m’habitait. Comme le reflet de ce que j’étais avant et sans le savoir, ce monde m’avait fait naître avec le même défaut qui avait causé ma mélancolie.
    Je n’étais pas véritablement sous l’étoffe, mais la forme que je pris en donnait l’impression, et c’est en tentant de dévoiler ma personne d’une main hésitante que la tisserande prit peur avant de perdre connaissance.

    Sous ce renflement de tissus de la taille suffisante pour couvrir une tête, rien… Il s’y était pourtant affiché pour elle, l’espace d’un instant, l’hypothèse que quelqu’un s’était immergé dans le bassin pour lui faire une farce.

    Alors quoi ? Moi, le grand démon Daesyr à la puissance cosmique, j’avais été invoquée sans incantation ? Sans sacrifice, par pur hasard ? Sans… but ?

    Quelle déception…

    Il me fallait tout de même sortir du bassin, je tentais de lever un bras, puisque la forme d’humanoïde semblait être la base ici, et me retrouvais vite dans l’embarras. Pas assez de tissus, pas assez de fibres pour ne serait-ce que commencer à former des doigts.

    -Rrghh..
    C’était la seule chose qui pouvait sortir de ce qui me servait de bouche. Un râle désincarné, presque un murmure grommelant. J’évaluais la situation rapidement. J’étais seul avec l’inconsciente, j’étais faible, potentiellement vulnérable, et me cacher était quelque part compliqué, bien qu’avec ma forme…

    Un tentacule d’une épaisseur ridicule sortit de l’eau, agrippant le bord du bassin, ou plutôt tentant de l'agripper. La soie mêlée est un élément souple, lisse et sans aspérité, donc avec une accroche risible. Tant bien que mal, j’y parvenais tout de même après nombre d’essais, puis me hissais, silhouette humanoïde de quelques centimètres de haut. Une sensation étrange me parcourait, comme une pulsation régulière, gratifiante, s'engorgeant de pouvoir. N’ayant nul besoin de tourner la face qui me servait de tête pour voir tout alentour, je fixais mon attention sur ma traîne qui paraissait s’allonger.
    -S’il existe un plein potentiel, je n’y suis pas encore, comprenais-je. Bien..

    Je l’apprendrais bien plus tard, mais avec le temps et en présence de mana, mon être pouvait prendre des forces, déployant bien plus de fibres, créant plus de tissus, jusqu’à atteindre des proportions respectables, capable même de lutter contre des colosses.

    Pour l’heure il me fallait me cacher, attendre, grandir et apprendre. Une pensée intrusive et plutôt succulente me traversa l’esprit. Et si je profitais de l’inconscience de la jeune femme pour la tu… Non, cela ne ferait qu’attirer l’attention. Je me cachais donc, me glissant derrière une armoire, attendant patiemment.



    -----
    Chapitre 3: Le grand démon Daesyr !
    -----

    Comparé à la souffrance de ma manifestation dans ce monde, mon attente parut bien courte, quand bien même je vis la lumière feindre et revenir plusieurs fois. En grandissant, j’avais pu sentir ma surface me conférer des pouvoirs. Le premier à apparaitre était d’importance capitale. Léviter et voler n’étaient que l’extension logique d’une entité telle que moi. Sans cela, j’aurais été condamné à ramper, j’avais quand même de meilleurs critères, non mais.
    Mon esprit pouvait désormais sonder ceux des créatures proches, les influencer aussi. Cela avait été minime au début, puis à mesure des jours, c’était bien plus affiné.

    L’oreille.. Mes sens de l’écoute et d’empathie étendus, je captais des bribes de l’histoire de mon invocatrice.

    Tricia, proche de ce qui se rapprochait d’une noble à cette époque, cultivait les vers à soie, formait des fils et les assemblait pour confectionner des accoutrements de femmes et filles supérieures à lui. Elle est amoureuse d’un garçon de son village, Shimel, un simple fermier qui rêve de partir à l’aventure. Son amie Imalda l’incite à prendre les devant, mais elle ne se sent pas prête. De son côté, j’ai pu sentir le désir poindre dans le cœur de l’amie sus-citée. Celui-ci n’a pas de but précis autre qu’une nuit de passion, et n’importe quel étranger satisferait sans doute ses ardeurs. Elle recherche le frisson de l’inconnu, de quoi étancher sa soif pour un moment.
    J’ai également pu entrevoir les besoins de chaque individu étant entré dans l’arrière boutique, mais pour mes premières actions, mieux valait être prudent.

    Avant l’une des soirées prévues pour que la tisserande ne sorte, je me faufilais dans la chambre qu’elle habitait et qui était attenante à sa boutique. Elle avait dû la tenir d’un de ces ancêtres. Ses vêtements n’étaient pas des plus sophistiqués, et elle ne se permettrait pas trop d’utiliser sa propre soie pour confectionner ses habits. Et bien, ce serait sans doute une étrange chose que de porter quelque chose qu’elle aurait pu faire elle-même.
    Je me pliais, fusionnais à certains endroits, changeant de couleur aussi, prenant modèle sur ses autres habits pour façonner quelque chose d’élégant mais tout de même adapté à sa situation. Une fois satisfait, je me laissais tomber sur son lit et patientais.

    Alors qu’elle se préparait pour la soirée, elle vint sélectionner sa tenue, et en entrant dans la pièce, tomba.. et bien sur moi. D’abord méfiante, elle regarda à sa droite et gauche, bien que rien ne puisse la surprendre de ses angles là. Puis elle s’approcha lentement avant de me passer devant et d’aller ouvrir ses armoires. Personne… Enfin elle se tourna vers moi avec l’intention de m’inspecter.

    Ses doigts experts m’effleurèrent, me faisant presque frémir du contact. J’ignorais que je pouvais ressentir telles choses. C’était nouveau pour moi, presque enivrant. Écartant mes frou frou aguicheurs, sillonant mes dentelures impossibles à réaliser sans une adresse d’un grand renom, et enfin, en soulignant d’un ongle l’absence de points, elle m’emmena aux portes de l’extase.
    -C’est impossible.. s’étonna la femme. Elle est.. Est-ce que.. S'interrompit elle sans arrêt.
    -Saisit moi, commandais je.

    L’injonction était autant verbale que mentale, et l’effet de surprise dépassa ses défenses psychiques de toute manière pas préparées. Elle voulait déjà m’enfiler, et à l’évidence, quand ses mains m'agrippèrent avec ferveur tout en poussant un petit gloussement aigu, il était clair qu’elle n’aurait pas résisté à l’envie même sans l’ordre.
    Notant un instant l’absence totale de frayeur de la femme n’ayant même pas eu la décence de comprendre que quelqu’un lui parlait, elle me plaqua tout contre elle, jaugeant la taille bonne avant de me laisser choir et de faire tomber à la foulée la serviette qui la couvrait.
    -Hrrmmm.. fis-je, d’un embarras que je me découvrais.

    Ce moment fut probablement aussi intime pour moi qu’une première fois pour un humain. La sensation était grisante, les gestes délicats, attentionnés, et mis a part le fait qu’elle n’en savait rien, c’était presque parfait. Dès lors qu’elle eut fini, je m’ajustais sans qu’elle s’en rende compte, raffermissant ma prise à certains endroits, la relâchant à d'autres.

    Elle tourna les talons et partit en direction de la taverne du village. je découvrais le hameau pour la première fois. Mes yeux appréciaient ce lieu tout de bois, aux formes anguleuses, sans courbes, ces planches et cette longue allée entre les habitations offrant sans doute moult endroits dans la pénombre en pleine journée. C’était un endroit idéal pour la chasse de mon point de vue, et c’était la seule chose qui préoccupait mon esprit. Ça et son coeur. Son petit cœur battant la chamade bien avant de voir l’objet de son désir. Mon coeur aussi était sans dessus dessous, bien qu’il n’existait pas physiquement. J’étais parfaitement synchronisée avec mon hôte, et mon sourire s’afficha sur son visage alors qu’elle entrait, toute timide, dans ce bar.

    Les yeux s’essuyèrent sur moi et sur ses charmes mis en valeur, attisant sa peur et m’incitant à prendre le contrôle. Je m’avançais, utilisant ses jambes malgré elle, commandant directement à son cerveau soumis à ma volonté. Quelqu’un m'attrapa par la main, ou plutôt attrapa celle de Tricia. Ma méfiance me fit tourner le regard de la donzelle alors que j’avais déjà vu de mon propre corps qu’il s’agissait de son amoureux.

    Lisant comme dans un livre ouvert dans ses pensées lubriques teintées de bonnes intentions, je grommellais intérieurement. Il allait la rabrouer pour sa tenue, bien qu’il l’appréciait.
    -Merci pour le cadeau, Shimel, articulait mon hôte sous mon impulsion, empêchant le fermier d’avoir le premier et dernier mot.

    Alors que les méninges de Tricia cherchaient la logique a ses propres mots, réalisant soudainement que quelque chose était définitivement étrange, je lançais mon esprit dans celui du blondinet.

    Profite de mon geste suggérais-je.

    Interprété par son cerveau, il céda assez vite à la tentation, fermant les yeux alors que son avertissement et sa bonté disparaissaient honteusement derrière le voile de l’envie. Les deux rougirent sans oser se regarder, tout le monde autour était suspendu à ce moment quelque peu féérique et étrange. Cela devait faire un moment qu’ils se tournaient autour sans oser ne serait-ce que s’approcher.

    Vos mains se touchent.. faisais-je plâner dans leur esprit déjà fécond plein d'idées romantiques ou torrides. Les mots susurrés langoureusement dans leur esprit les amenèrent à regarder leurs mains, puis remonter leur regard le longs des poignets, puis au menton, pour finir dans les yeux l’un de l’autre.

    J’allais presque fondre quand le blondin prit les devants, faisant exploser le cœur de la jeune fille en la tirant par le bras pour l’emmener à l’étage. Alors que des sifflements aigus et des rires d’allégresse se faisaient entendre en bas, ils se retrouvaient, yeux dans les yeux, vites bouche à bouche. ses ressentis étaient aussi miens, si bien que lorsqu’ils passèrent à l’acte, je me sentit obligé de suggérer au futur “homme” de me retirer d’elle. Il s’exécuta sans un mot, étonnant quelque peu Tricia puisqu’aucun lacet n'aurait jamais permis la chose. Son cerveau et l’instant étaient trop exceptionnels pour qu’elle ne pense à autre chose que ce qui allait suivre. Et c’est ainsi que je me faufilais par la fenêtre tel un courant d’air pendant qu’ils se contemplaient.

    J’avais une autre cible ce soir, et il me fallait être quelqu’un à part entière pour cela. Toute cette décharge de phéromone, de désir, de mana me gonflaient à bloc, si bien que j’aurais pu exploser. Mais j’allais avoir besoin de ces réserves pour manifester une forme plus conséquente qu’un simple habit. Il s’agissait là de reproduire un homme, un vrai.
    Il me fallait plus de couleurs, plus de tissus, plus de détails. j’avais pu voir exactement de quoi était constitué un homme il n’y avait pas cinq secondes, alors les plans étaient plutôt frais dans ma tête, même si je me devais de faire des ajustements pour ne pas être une copie conforme du fermier.

    Ma seconde séduction de la soirée se passa mieux que la première, et après avoir goûté moi-même aux délices de l’amour, je me disais qu’il aurait peut être mieux valu que je profite de ce lien que j’avais eu avec Tricia. A l’avenir, il m’en viendrait sûrement plus souvent l’envie de ne pas me séparer de mon hôte, et de profiter moi aussi un peu, de l’objet du désir…



    ------
    Chapitre 4: Ma tendre humanité
    ------

    Mon parcours suivit le même genre de plaisantes découvertes et de sensations toutes plus gratifiantes que les autres. Jusqu’au jour fatalement où les guerres se déclarèrent. Les mortels étaient devenu dissident face à leur dirigeants célestes. Je devais avouer que je m’arrangeais toujours pour éviter tout ce qui était proche d’eux, autant les cultistes que leurs envoyés directs ou fervents croyants.

    Mes voyages m’ont amené à apprendre des magies que j’ai fini par oublier avec le temps. J’ai servit militairement certains pays car mes hôtes en avaient le désir. S’il m’arrivait de m’ennuyer trop longtemps, je me séparais de mon porteur pour en trouver un autre, et apprendre de nouvelles choses que je pourrais ensuite oublier. Étancher mon propre besoin me servait de guide pendant une grande partie de mon existence, et puis…

    Les guerres se firent de plus en plus inévitables, et en tant que grand démon, je me sentais forcé de prendre part au combat.

    Les quelques affrontements que j’ai eu à mener ne durèrent pas longtemps. Les ennemis étaient entraînés, certes, mais mon expérience faisait foi, là où le zèle de mes adversaires ne comblaient pas leurs lacunes. J’avais beaucoup trop de cordes à mon arc à cette époque pour qu’aucun challenge ne me paraisse insurmontable, et ma défaite ne fut pas pendant cet événement mais durant ce qui lui succéda.

    Je contemplais les dévastations causés par un affrontement avec un titan depuis une colline et quelqu’un daignait me rejoindre. Je parlais peu à l’époque, mon regard était souvent plus tourné sur mes sensations instinctives de combattant infernal que de séducteur. Même mes ordres n’étaient que sobrement lancés.

    Mon apparence était tout à fait aux diapasons d’une allégeance aux alliés de la cause humaine. Un colosse de tissus souples, manifestant l’idée d’une armure aux renforcements dissimulés sous ses toiles d’un blanc immaculé à peine coloré du sang de mes ennemis. Seule une mèche de cheveux longs simulés dépassait en panache de ce qui semblait être un casque, descendant jusqu’à ce qui devait être mes hanches.
    -Tu te cache encore des réjouissances, Sydrae.. soulignait la femme qui venait de me rejoindre.

    Je cachais mon nom jadis, car je pensais que s’il devait jamais rentrer dans l’histoire, alors ma couverture et mes facilités à m’emparer des gens s’amenuiserait à mesure que l’on remarquerait mes talents.
    -Mon esprit ne cherche pas à divaguer de cette guerre.
    -Tu finira par craquer si tu ne te repose pas,
    indiqua l’autre.
    -Tu me sous-estime, Shaël.

    La femme franche à la peau hâlée esquissa un soupir que j’aperçu depuis mon dos. Mon don s’ouvrit à l’effort de chercher sa volonté. Cela faisait un moment que je ne mettais pas essayé à l’exercice, et l’empathie face aux anges zélés ne servait pas à grand-chose, leur amour étant souvent trop prononcé envers leur créateur pour être d’une quelconque utilité. Je me retrouvais quelque peu dépourvu d’apprendre que j’étais en quelque sorte… rouillé.
    -Qu’est ce que tu désires ? demandais-je de but en blanc, daignant recourir aux usages des mortels tout en me retournant par courtoisie.
    -Que.. ce que je désire..? s’étonna la guerrière, reculant d’un pas et détournant la tête.

    J’avais souvent vu cela dans les signes des humains. Elle fouillait dans ses pensées, ses sentiments. Son déglutissement signalait une prise de conscience et son regard se tournait vers moi comme une résolution.
    -Toi, Sydrae !
    -Oh ?
    soufflais-je d’un air étonné. Je ne me serais jamais attendu à cela de ta part, Shaël. Très bien.. acceptais-je avant de porter la main au pommeau d’un long sabre qui pendait à mon épaule.
    -Quoi ? Mais je ne suis pas prête, fit-elle en se tournant.
    -C’est un peu tard pour t’en rendre compte.. Fais moi face, puisque tu insiste à vouloir me prendre.
    -Oulah..
    lâcha-t-elle d’une voix fluette avant de s’écarter un peu plus sans me regarder.

    Mon arme était dégainée, j’attendais patiemment qu’elle se résigne à m’affronter, mon instinct prêt à bondir annulant ma tentative d’empathie de toute manière ratée. La dame aux longs cheveux noir finit par timidement regarder dans ma direction, et son expression passa de l’étonnement à une moue boudeuse après avoir transité par une cogitation rapide.
    -Ce n’est pas ce que je..

    Elle s’était interrompue, visiblement trop gênée pour expliquer, mais c’était suffisant pour que je comprenne, et c’était avec une sensation de tristesse que je regrettais de ne pas l’avoir entendu plus tôt.
    -Je suis désolé.. pardonne moi, s’il te plait, suppliais-je d’un ton sincère.

    Je rengainais ma lame, puis m’asseyais sur une souche haute, baissant la tête de honte.
    -Cela fait tellement de temps que je me bat, j’en ai perdu les notions qui me lient à l’humanité..
    -C’est..
    commença Shaël, moi aussi, je sens que je m’éloigne de ce que j’étais.
    -Cela me paraît si lointain, cette paix qui semble n’être plus qu’une idée de ce qu’était la vie.
    -Tout est tellement désolation sur désolation, je ne sais pas si je finirais par revoir ma famille.. S’ils sont toujours là.
    -Nos camarades sont presque nos frères maintenant,
    tentais-je pour réconforter la guerrière.
    -C’est vrai.. Mais toi…
    -Je suis l’ombre de ce que j’étais, et je n’étais pourtant pas grand chose.
    -Mais tu représente tellement pour moi.


    L’aspect de mon casque se releva, j’étais intrigué.
    -Tout ce que tu fais pour lutter pour des jours meilleurs. C’est étonnant qu’en dépit de tout ce que tu affronte, tu puisses toujours tenir debout.
    -L’humanité vaut bien la peine qu’on se batte pour elle. S’il me faut sacrifier de mon temps dans ce monde pour la sauver, ainsi que les elfes, les fées, les autres races, leurs familles..
    -C’est ce qui me plait..
    -Te battre pour tout cela ?
    -Ton amour pour tout ce que représente ce combat. Ce dévouement, quitte à en perdre ton humanité. Et en même temps, je trouve ça dommage..
    -..
    -Un homme comme toi devrait aussi avoir droit au bonheur..
    -Je..

    Me taisant juste après avoir tenté de parler, je me retrouvais perdu dans mes pensées et un silence s’installa. Elle vint s’installer près de moi sur la souche, et je lui faisais une place avant de me décider à dialoguer à nouveau.
    -J’étais tellement absorbé dans tout cela pour me rendre compte que je ne m'étais jamais demandé de ma vie ce à quoi j’étais censé prétendre.

    Sa main effleura mon gant, puis souleva ma main pour la poser sur sa poitrine. Elle n’eut pas besoin de mots pour se faire comprendre, son regard et son geste suffisait. Les pulsations de son cœur aussi étaient perceptibles, et je me voyais troublé par cette déclaration.
    C’était bel et bien la première fois que cela m’arrivait personnellement, sans le biais d’un hôte, sans artifices ni indifférence de ma part face aux sentiments des mortels. Elle m’avait touché, autant par son attention qu’avec ses sentiments, et ce sans empathie. C’était donc ça, l’amour..?
    -Je.. Shaël, il faut que je te dévoile quelque chose à mon sujet.

    Son visage fit mine de m’écouter, mais son cœur continuait d'amener son cerveau sur des idylles.
    -Je ne suis pas humain.
    -Je l’avais deviné, tu sais ?
    répondit-elle, un demi sourire sur les lèvres.
    -Nos longévités n’ont rien à voir, et si cette guerre s’éteint, que nous sommes libres, je.. Nous.. Rrrgg.. grommelais je tristement.
    -C’est à moi de décider si je veux passer mes quelques années à tes côtés. Je ne t’en voudrais pas de te lasser de ma compagnie, bien que.. commença-t-elle avant de se raviser. Mais je veux que l’on soit ensemble pour surmonter cette épreuve. Liés pour ces quelques instants de bonheur que l’on pourrait vivre quoi qu’il arrive.

    D’innombrables idées me venaient en tête, et j’aurais pu lui accorder son désir et en même temps réaliser le miens, mais.. J’étais et je resterais un démon, quoi qu’elle fasse de moi, quoique mon amour pour elle représente. Accepter, c’était lui faire du mal à retardement. J’étais trop vil pour quelqu’un d’aussi pur que cette femme m’offrant son coeur en s’imaginant que j’étais un parangon de bonté. Elle était.. tout simplement trop bien pour la créature que j’étais.

    Ma main attrapa la sienne et la glissa dans l’encolure de ce qui représentait mon armure, puis l’aidait à tirer pour l’ouvrir. Je défusionnais les attaches, ouvrant ma carcasse pour qu’elle constate avec stupeur l’intérieur.
    -Shaël, je suis un démon.
    -Quoi.. Que..Qu…


    Son expression était dévastée. En un instant, elle était passée d’un sourire et des yeux tendres à de l’effroi, puis un air… triste ?
    -Je suis si désolée, sanglota-t-elle.

    Ma surprise était totale. Comment pouvait elle..
    -Alors tes créateurs ne t'ont même pas permis de ressentir tout cela ? D’être physiquement parmi nous, d’être complet autrement que par tes actes ?
    -Mon vrai nom est Daesyr, ou Désir, comme le prononcent les mortels. Et mon corps est censé servir cette fonction.


    Je lui expliquais ensuite lentement le processus qui m’avait permis de vivre si longtemps. Je ne cachais pas qu’il m’était arrivé de m’attacher à des hôtes aux penchants sadiques et destructeurs, et que j’avais su apprécier leurs actes que d’autres considéraient comme étant ceux de dégénérés. Malgré toutes les ignominies, elle continuait de me regarder avec compassion et pitié, et cela me réconfortait. Je finissais par lui dire qu’il m’étais impossible de ressentir par moi-même notre union, et qu’utiliser quelqu’un d’autre ne serait que pervertir nos sentiments.
    -Alors domine moi..
    -Shaël ?
    -Si tu ne peux pas vivre notre amour, je veux que tu m'accordes mon désir.
    -Je..


    Des larmes coulaient sur ses joues, et auraient également coulé sur les miennes si j’étais capable de les exprimer. Mon corps se refermait et je la serrais dans mes bras.
    -Je ne sais pas si c’est ce qu’il me faudrait faire.. avouais-je.
    -Je m’en fiche.. si je ne peux pas vivre mes sentiments avec toi, peu m’importe. Prends mon corps, trouve moi quelqu’un si tu te crois capable de me désigner quelqu’un d’autre que toi.. mais.. MAIS.. Je m’en moque..
    -Shaël..
    -Je sais que peu importe ce qui se passe, il y aura quelque chose désormais, dans ton armure.


    Son regard plein de larmes et de détermination se fixa sur mon casque. J’étais maudit par le plus grand sort jamais lancé. Aucune parade face à ce maléfice, et pas moyen d’oublier quelque chose d’aussi intense. Pire encore.. Je me maudissait de penser à cela alors que moi-même ne voulait pas oublier, ni ce moment, ni cette femme.

    Nous restions un moment les yeux dans les yeux, si l’on pouvait parler ainsi. Puis je la serrais dans mes bras, encore une fois.
    -Je ne peux me résoudre à faire quoi que ce soit qui te déshonorerait. Ma place n’est pas auprès des humains, pas de cette manière. Je.. Ne peux pas rester et t'empêcher d’entrevoir un autre futur qu’avec moi, et te dominer, ça.. Ca ne serait pas juste.
    -Je me fiche que ce soit juste.


    Je me levais lentement après l’avoir relâchée.
    -Tu a raison, cela dit.. jamais plus je ne serais vide… Jamais.

    Mon corps perdait quelques centimètres alors que des ailes se déployaient. La guerrière pu apercevoir une goutte de mana tomber devant moi alors que je lui tournait le dos avant de partir. Le héro de guerre Sydrae quitta le champ de bataille.



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    Chapitre 5: Lâche !
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    Une extrême solitude, une lassitude s'étaient emparé de moi les années suivantes, s’atténuant que par endroit pour venir poindre le bout de leur crocs suintant la mélancolie. Je m’étais jeté à corps perdu dans d’autres batailles, avait décidé de me donner la mort par excès d’affrontements, sans succès. Chaque fois que je me croyais perdu, son visage m’apparaissait comme une vision divine, et mon cœur inexistant me forçait à me redresser, à reprendre ma vie en main pour sa mémoire.
    A moins qu’il ne lui soit arrivé un tourment infâme lié aux races de la non-vie ou qu’elle ait pu prolonger sa vie autrement, Shaël devait sans doute avoir trouvé la paix. Je me refusais de chercher la vérité, j’avais trop peur de savoir, même si une part de moi le voulait.
    Il m’arrivait de la revoir dans certains comportements, dans certaines personnes. Mais si les gens faisaient tout un art de vanter la roue du destin pour ses pirouettes tragiques, jamais elle n’avait remis l’âme de ma bien aimée sur mon chemin à nouveau.
    Je le désirais, et en même temps pas. Elle était la meilleure chose qui me soit arrivé, mais probablement qu’avec les années, elle s’était rendu compte de l’évidence que ma décision était la bonne.
    La bonne..? Même moi je doutais de la chose avec les années…

    Sans doute que tout aurait été mieux si je l’avais écouté, et je me sentais stupide d’avoir tout gâché. A quoi bon chercher la morale, la bonté, si son désir et le mien était au-delà de cela ? C’était stupide ! Je ne m’étais pas posé la question pour les autres, alors pourquoi pour elle ?

    Parce qu’elle compte… C’était aussi simple que cela.
    C’était la conclusion qui m'amenait à me punir. Je trouvais une montagne et décidais de donner un coup de pied dans une des parois de ses grottes.



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    Chapitre 6: La roue du destin
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    Cela n’eut pas raison de moi, non. Mon tourment se devait de perdurer plus longtemps. Mais l’attente, ou plutôt le repos sous la roche froide et humide d’une cave sans habitant, sans sentiments, m’avait juste ramené à l’époque ou j’étais Sydrae, avant de comprendre ma tendre Shaël.
    Mon armure était toujours habitée, bien que je ne sois plus une armure. L’expression faisait tout de même foi, la douleur s’était adoucie, et mon esprit n’y voyait plus qu’une flamme nostalgique de passion enivrante.
    Prononcer son nom devant moi me vaudrait de devenir rêveur quelques instants qui me sembleraient comme une éternité. Je pourrais y revoir son sourire, ses yeux moqueurs, sa mine boudeuse, son agacement, sa tristesse.
    Et j'entendrais sa voix…


    -Désir !
    -...
    -Désir !
    -..?
    -Désir, êtes vous rétablis ?
    me demanda une voix inconnue.

    Mon étoffe se redressait, contemplait l’individu, puis se laissait retomber.
    -Elle.. faisait d’un ton mitigé quelqu’un derrière l’inconnu.
    -Je crois qu’elle est encore trop faible.. répondit d’une voix inquiète la première personne.
    -Je vais bien, répondais je d’une voix féminine, m’accordant avec son souhait de parler de moi de la sorte.
    -Ah, bien..
    -Qui êtes vous, pourquoi troublez vous mon sommeil ?
    -Je.. votre sommeil ?
    -Elle veut dire que sa présence ici est volontaire ?
    -Peut-être qu’elle s’est cogné la tête.

    -La tête..?
    soulevais je d’une voix moqueuse.
    -N’êtes vous pas ici à cause de votre combat contre l’infâme Netherel, Ange de la désolation ?
    -Hmm hmm,
    fit l’autre en hochant la tête pour approuver.
    -Hahahahahahaha !! m’esclaffais je, heureuse de rire d’une chose aussi saugrenue après toutes ses années.

    Leur visage n’avait pas l’air très désireux de me rejoindre, alors j’expliquais.
    -Netherel s’est fait abattre par un ange dissident. En sentant le vent tourner, son meilleur ami s’est décidé à le planter dans le dos, c’était selon les dires de cet ami un.. acte de repentance.

    L’ange en question s’était fait abattre par un fervent combattant des forces unies contre les titans, sous prétexte qu’un fratricide n’était pas le meilleur moyen de démontrer sa future loyauté. On ne pouvait pas vraiment lui donner tort, je suppose.
    -J’étais ici de ma propre volonté, il me fallait m’exiler pour moi-même me repentir.
    -Je..Hmm..
    fit avec embarras l’homme très gêné.
    -Devrions nous vous laiss..
    -Il me faudra bien sortir de ce trou un jour ou l’autre, la roue du destin est mon guide, comme sa volonté..


    Je faisais bien évidemment référence à l’idée que je me faisais des volontés de feu ma tendre Shaël.
    -..Ainsi donc, si vous êtes sur mon chemin, ou plutôt en l'occurrence dans ma tombe, vous suivre me paraît être le prochain pas à effectuer. D’où ma question, qui êtes vous ?
    -Vos adorateurs, ô grand vestement !
    -Quelqu’un me voue un culte ?
    m’étonnais je.
    -Des gens ont eu vent de vos gestes, d’une manière ou d’une autre les nôtres ont collecté des fragments des histoires suivant vos passages.
    -Hmph, et qui pourrait bien avoir eu vent de.. Hmm..


    Shaël m'avait elle exposé aux yeux du monde ?
    -Quelques-unes des personnes ayant profité de vos bienfaits ont parfois gardé des souvenirs de votre passage, et.. Avec certaines magies, il est possible de revoir le passé.
    -Pour peu que l’on sache où chercher,
    compléta l’autre.
    -Je vois. Et quel est votre but ?
    -Vous servir, ô grand vestement.
    -Si nécessaire, en sacrifiant nos propres vies.

    -Votre dévouement est appréciable, mais je n‘ai pas lutté avec les mortels pour exiger vos obédiences.
    -Nous sommes libres de vénérer qui nous voulons.
    -Fussent-ils des dragons, des hommes, ou des dieux.

    -Et les démons ?
    -Et les démons !
    répondirent en chœur les deux cultistes.

    Les étranges personnages m'emmenèrent dans un temple perdu incroyablement proche des ruines maudites. Ils en possédaient d’autres comme celui-ci, et vu la taille infime de l’établissement, l’on ne pouvait que les croire.
    Un simple autel, une statuette représentant une de mes formes. Une créature quadrupède, grande comme deux hommes, pleine d’eau pour alourdir encore plus l’impact lors des charges. J’avais usé de cette forme pour forcer un bastion de zélote. J’avais dû ensuite justifier la chose en expliquant qu’il s’agissait d’une invocation. Nenni.

    Mon regard se porta ensuite vers le fond de l’alcôve religieuse, ou un renfoncement rectangulaire empêchait presque de contempler la magnifique fresque à ma gloire.
    J’attrapais d’un pan de tissus colérique la bougie de mon acolyte pour la tendre et apercevoir une forme qui me rendit nostalgique.
    -La robe de l’archimage.. Comment avez vous pu remonter aussi loin sans perdre toute votre énergie ? Qui a bien pu vous renseigner ?

    Cela datait presque de la créations des premiers enfants de la nuit. Remarque, avec cette donnée et la bonne personne, obtenir ce genre de détail de la part d’un descendant d’un vampire ou du dit vampire qui avait pu l’observer pouvait très bien être à l’origine de cette incroyable œuvre d’art.

    J’avais en effet été un des vêtements d’une des grandes archimages de cette époque. Et puis.. Un mage plus jeune l'avait supplanté. De mon côté, lassé de cette joute de pouvoir, j’avais été me rendre de nouveau du côté du petit peuple, aux intrigues plus intéressantes à mon goût et moins dangereuses.

    C’est en me remémorant cette histoire que je me décidais à reprendre mon train de vie de l’époque, sans me soucier des trop grands autrement que pour leurs mœurs légères, mon but redevenait simple, procurer l’objet de leur désirs aux gens qui suscitent mon intérêt.

    Groupes d'intérêts

    Culte au grand Vestement: Petit culte dévoué à désir, prenant la forme de cultistes souvent issus des unions symbiotiques avec le démon. L'appellation fait référence à sa forme de tenue d’archimage.

    Les démons: Sa propre race l’intéresse particulièrement.

    derrière l'écran

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  • Dim 27 Oct - 3:09
    En principe c'est terminé, bonne lecture à vous, désolé d'avance pour le pavé, j'étais.. absorbé par ma tâche.
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    Désir
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  • Dim 27 Oct - 21:41
    Boup, petit post pour dire que les modifications ont été apportée, en principe le compte est bon.
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  • Dim 27 Oct - 22:13
    Bonjour Désir et merci pour tes modifications, déjà !

    On peut dire que ton PJ est très original, comme il est profondément lié au tissu qui le compose, mais je pense que ça pourra justement donner des situations intéressantes en RP :p

    Je serais curieuse de le voir interagir avec certains compatriotes de sa race comme Rêve, Bélial ou Savoir 👀

    En tout cas, te voilà validé, j'espère que tu t'amuseras avec ce DC :p Bon jeu à toi !
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