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Sentinelle Nocturne
Shawn Fraldarius
Messages : 286
crédits : 310
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Info personnage
Race: Humain x Ange
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyal Bon
Rang: B
Didier perd la main
Voici déjà une longue année que le conflit faisait rage entre la Dynastie Draknys, souverains actuels du grand Royaume du Reike et, les Ryssen, un clan de Barbares venus des Terres du Nord. Au milieu de ce tumulte, Shawn poursuivait ses études pour devenir Officier de l’Armée Reikoise, à Drakstrang, dans le prestigieux campus d’Ikusa, la capitale Reikoise. Il était donc bien loin de sa femme et de ses enfants : Kieran et Laana, qui demeuraient à l’abri, dans les montagnes escarpées qui bordaient la grande cité du désert : Taisen.
Pour les protéger, Shawn avait juré allégeance à Tensai, bien qu’il n’était encore qu’un simple étudiant. Il considérait le Roi Barbare comme bien plus puissant que les Draknys. Mais, ce qu’il ignorait encore, c’était qu’une part sombre en lui émergeait silencieusement. Chaque fois qu’elle le pouvait, cette ombre : Le Chevalier Macabre, prenait le contrôle de l’enveloppe corporelle du Demi-Ange, le poussant à abattre de sang-froid les pro-Draknys et les malheureux qui résistaient au futur souverain Reikois.
Sous la surface d’une vie ordonnée aux valeurs chevaleresque se déroulait une dualité inquiétante qui menaçait d’exploser à chaque instant.
Cette entité, cet être millénaire, le Chevalier Macabre. Un Ange au sang pur parasité par un démon, déchu de la grâce des dieux, des Titans qui l’avaient façonné, avait trahi ceux qui le considéraient comme un allié, un ami. Maintenant, il s’emparait du corps du Demi-Ange, à chaque seconde qui s’écoulaient. Tout ce que Shawn voyait, Sariel le voyait. Tout ce que Shawn entendait, Sariel l’entendait. Il se servait de ses émotions, de ses doutes, de sa colère, pour nourrir sa rage. Non, Shawn n’était pas une marionnette, il avait son propre libre-arbitre. Simplement, il était loin de se douter qu’au fond de lui se cachait un véritable monstre, bien plus cruel et féroce que lui.
Le Chevalier Macabre n’avait ni limites, ni bonnes intentions. Son chemin était pavé de désespoir et, tant qu’il n’avait pas atteint son but, il ne s’arrêterait pas. Mais, que cherchait-il vraiment à accomplir ? Pourquoi utilisait-il le corps de l’Ange-Déchu ? Pour accomplir la volonté de ses créateurs ? Non, nullement. Mais alors, pourquoi l’Ange déchu traversait les vastes étendues désertiques, là où les caravaniers et les marchands ne faisaient que leur travail, apportant espoir et nourriture aux peuples mourant de fin ?
Il traquait un homme. Un Drakyn aux écailles aussi belles que la prunelle Azur de Shawn. Son objectif était clair, précis : il voulait tuer cet être cornu : Kieran Ryven. Rien d’autre ne l’importait.
Cette nuit-là, alors que la lumière de la Lune, l’Astre Divin veillant sur les nuits, était obstruée par un voile de nuages sableux et poussiéreux, le Chevalier Macabre chevauchait à travers le désert, sur son cheval au pelage de jais. Sa Faux, comme soudée à sa main droite, tranchait le sable à chaque mouvement de sa lame en phantacier. En son centre, une gemme faisant penser à un œil semblait scruter les alentours, avide de se nourrir des âmes des morts. Ce n’était malheureusement pas une nuit propice à la chasse. Ryven ne se trouvait probablement pas ici. Pourtant, grâce à ses prunelles écarlates lui conférant une vision perçante, l’Ange Déchu aperçut une caravane qui se dirigeait vers Taisen, ayant tout juste quitté la capitale. L’occasion était trop belle pour l’enfant des Titans. Peu importait si ces hommes étaient des ravitailleurs ou des contrebandiers, il n’y avait que des Pro-Draknys pour prendre ce genre d’initiative stupide. Le Chevalier Macabre se prépara alors à les effacer de la carte.
Sans perdre une seconde de plus, le Chevalier Macabre tira fermement sur les rênes de son cheval, qui s’élança aussitôt en direction de la cible. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre discrètement la caravane. La tempête de sable jouait en sa faveur, dissimulant sa présence aux yeux des voyageurs, incapables de percevoir la menace qui était en train de fondre sur leur convoi. Malheureusement pour ces pauvres gens, ils ignoraient que leur destin venait de se sceller, alors même qu’ils discutaient paisiblement entre eux. Ils n’avaient plus que quelques minutes à vivre. Ce vent sableux était une véritable chance pour le Chevalier, mais une tragédie pour ceux qui allaient bientôt croiser sa route.
À quelques mètres de la caravane, l’Ange Déchu descendit silencieusement de sa monture et posa un genou à terre. Il ferma les yeux un instant, concentré, tandis que sa main droite se levait vers le ciel. Un écume écarlate, semblable à du sang, commença à se former dans sa paume, qu’il abaissa lentement pour la poser contre le sol. Immédiatement, des sillons rougeoyants se faufilèrent dans le sable, serpentant discrètement jusqu’aux Aazho et Vezkang qui tiraient le convoi. Lorsqu’il releva la tête, ses prunelles scintillantes perçant le voile de poussière et de sable croisèrent le regard d’un des caravaniers. Un jeune homme à peine adulte, portant un béret, l’avait vu. Mais… malgré son cri d’alarme qui résonnait dans le désert, il était déjà trop tard. Le piège du Chevalier Macabre était en place et, il se refermait lentement sur ses proies.
Soudainement, les montures du convoi s’effondrèrent, les unes après les autres, leurs pattes tranchées net par la magie aqueuse qui avait serpenté entre les grains de sables pour venir jusqu’à elles. Les caravaniers, pris de panique, tentèrent de fuir, mais cela s’avéra futile. L’étau nécromantique de l’Ange Déchu se refermait inexorablement sur eux. Des silhouettes émergeaient des ombres, des créations macabres. Ils étaient les amis que Shawn avait perdus durant la tragédie du Brumembrun, ramenés à la vie par cette maudite Faux, la Faux de Sariel. Ces créations d’os et de chair putride fondèrent sur les proies de leur maître : le Chevalier Macabre.
La peur s’empara des voyageurs, les poussant à reculer jusqu’à atteindre la charrette principale. Mais, il était hélas déjà trop tard. Le massacre avait commencé. Une première tête vola… puis une deuxième et, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le jeune homme au béret. Terrifié, il tomba en arrière, les yeux écarquillés devant la silhouette démoniaque qui était là, debout devant lui, sa Faux dégoulinante du sang de ses compagnons.
Dans un ultime acte de désespoir, le jeune homme lança un couteau. La lame se planta dans l’armure du Chevalier, pénétrant même son torse, mais… ce n’était pas suffisant pour le stopper.
« Comment souhaites-tu mourir ? La nuque brisée ? La tête tranchée ? Le cœur perforé ? Je t'offre la grâce de choisir ta fin, humain.»
Sa voix terrifiante résonna tout autour de lui, tandis que sa Faux pointa directement dans la direction de l’homme au béret.
CENDRES
Pour les protéger, Shawn avait juré allégeance à Tensai, bien qu’il n’était encore qu’un simple étudiant. Il considérait le Roi Barbare comme bien plus puissant que les Draknys. Mais, ce qu’il ignorait encore, c’était qu’une part sombre en lui émergeait silencieusement. Chaque fois qu’elle le pouvait, cette ombre : Le Chevalier Macabre, prenait le contrôle de l’enveloppe corporelle du Demi-Ange, le poussant à abattre de sang-froid les pro-Draknys et les malheureux qui résistaient au futur souverain Reikois.
Sous la surface d’une vie ordonnée aux valeurs chevaleresque se déroulait une dualité inquiétante qui menaçait d’exploser à chaque instant.
Cette entité, cet être millénaire, le Chevalier Macabre. Un Ange au sang pur parasité par un démon, déchu de la grâce des dieux, des Titans qui l’avaient façonné, avait trahi ceux qui le considéraient comme un allié, un ami. Maintenant, il s’emparait du corps du Demi-Ange, à chaque seconde qui s’écoulaient. Tout ce que Shawn voyait, Sariel le voyait. Tout ce que Shawn entendait, Sariel l’entendait. Il se servait de ses émotions, de ses doutes, de sa colère, pour nourrir sa rage. Non, Shawn n’était pas une marionnette, il avait son propre libre-arbitre. Simplement, il était loin de se douter qu’au fond de lui se cachait un véritable monstre, bien plus cruel et féroce que lui.
Le Chevalier Macabre n’avait ni limites, ni bonnes intentions. Son chemin était pavé de désespoir et, tant qu’il n’avait pas atteint son but, il ne s’arrêterait pas. Mais, que cherchait-il vraiment à accomplir ? Pourquoi utilisait-il le corps de l’Ange-Déchu ? Pour accomplir la volonté de ses créateurs ? Non, nullement. Mais alors, pourquoi l’Ange déchu traversait les vastes étendues désertiques, là où les caravaniers et les marchands ne faisaient que leur travail, apportant espoir et nourriture aux peuples mourant de fin ?
Il traquait un homme. Un Drakyn aux écailles aussi belles que la prunelle Azur de Shawn. Son objectif était clair, précis : il voulait tuer cet être cornu : Kieran Ryven. Rien d’autre ne l’importait.
Cette nuit-là, alors que la lumière de la Lune, l’Astre Divin veillant sur les nuits, était obstruée par un voile de nuages sableux et poussiéreux, le Chevalier Macabre chevauchait à travers le désert, sur son cheval au pelage de jais. Sa Faux, comme soudée à sa main droite, tranchait le sable à chaque mouvement de sa lame en phantacier. En son centre, une gemme faisant penser à un œil semblait scruter les alentours, avide de se nourrir des âmes des morts. Ce n’était malheureusement pas une nuit propice à la chasse. Ryven ne se trouvait probablement pas ici. Pourtant, grâce à ses prunelles écarlates lui conférant une vision perçante, l’Ange Déchu aperçut une caravane qui se dirigeait vers Taisen, ayant tout juste quitté la capitale. L’occasion était trop belle pour l’enfant des Titans. Peu importait si ces hommes étaient des ravitailleurs ou des contrebandiers, il n’y avait que des Pro-Draknys pour prendre ce genre d’initiative stupide. Le Chevalier Macabre se prépara alors à les effacer de la carte.
Sans perdre une seconde de plus, le Chevalier Macabre tira fermement sur les rênes de son cheval, qui s’élança aussitôt en direction de la cible. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre discrètement la caravane. La tempête de sable jouait en sa faveur, dissimulant sa présence aux yeux des voyageurs, incapables de percevoir la menace qui était en train de fondre sur leur convoi. Malheureusement pour ces pauvres gens, ils ignoraient que leur destin venait de se sceller, alors même qu’ils discutaient paisiblement entre eux. Ils n’avaient plus que quelques minutes à vivre. Ce vent sableux était une véritable chance pour le Chevalier, mais une tragédie pour ceux qui allaient bientôt croiser sa route.
À quelques mètres de la caravane, l’Ange Déchu descendit silencieusement de sa monture et posa un genou à terre. Il ferma les yeux un instant, concentré, tandis que sa main droite se levait vers le ciel. Un écume écarlate, semblable à du sang, commença à se former dans sa paume, qu’il abaissa lentement pour la poser contre le sol. Immédiatement, des sillons rougeoyants se faufilèrent dans le sable, serpentant discrètement jusqu’aux Aazho et Vezkang qui tiraient le convoi. Lorsqu’il releva la tête, ses prunelles scintillantes perçant le voile de poussière et de sable croisèrent le regard d’un des caravaniers. Un jeune homme à peine adulte, portant un béret, l’avait vu. Mais… malgré son cri d’alarme qui résonnait dans le désert, il était déjà trop tard. Le piège du Chevalier Macabre était en place et, il se refermait lentement sur ses proies.
Soudainement, les montures du convoi s’effondrèrent, les unes après les autres, leurs pattes tranchées net par la magie aqueuse qui avait serpenté entre les grains de sables pour venir jusqu’à elles. Les caravaniers, pris de panique, tentèrent de fuir, mais cela s’avéra futile. L’étau nécromantique de l’Ange Déchu se refermait inexorablement sur eux. Des silhouettes émergeaient des ombres, des créations macabres. Ils étaient les amis que Shawn avait perdus durant la tragédie du Brumembrun, ramenés à la vie par cette maudite Faux, la Faux de Sariel. Ces créations d’os et de chair putride fondèrent sur les proies de leur maître : le Chevalier Macabre.
La peur s’empara des voyageurs, les poussant à reculer jusqu’à atteindre la charrette principale. Mais, il était hélas déjà trop tard. Le massacre avait commencé. Une première tête vola… puis une deuxième et, ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le jeune homme au béret. Terrifié, il tomba en arrière, les yeux écarquillés devant la silhouette démoniaque qui était là, debout devant lui, sa Faux dégoulinante du sang de ses compagnons.
Dans un ultime acte de désespoir, le jeune homme lança un couteau. La lame se planta dans l’armure du Chevalier, pénétrant même son torse, mais… ce n’était pas suffisant pour le stopper.
« Comment souhaites-tu mourir ? La nuque brisée ? La tête tranchée ? Le cœur perforé ? Je t'offre la grâce de choisir ta fin, humain.»
Sa voix terrifiante résonna tout autour de lui, tandis que sa Faux pointa directement dans la direction de l’homme au béret.
CENDRES
Shawn parle en 6699ff
Le Chevalier Macabre parle en 990000
Le Chevalier Macabre parle en 990000
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Didier n’était pas à son aise ce soir-là. Traverser un désert de nuit, au beau milieu d’une tempête de sable, c’était tout sauf une promenade agréable, et certainement pas sa tasse de thé ! Mais il semblerait que pour les gens du désert, avec leur nyctalopie alliée à cette capacité de vue augmentée, cela permettait de se repérer à travers ce brouillard de sable et de poussière. « La guerre oblige à s’adapter », lui avait-on dit. Et… nécessité faisant loi, ils avaient été obligés de se rapprocher de Taisen sous la couverture de l’obscurité pour éviter d’être repérés et interceptés par les forces adverses. La tempête, elle, renforçait cette couverture.
Didier accompagnait un train de caravaniers, transportant une modeste cargaison destinée aux forces de Tensai Ryssen. Officiellement, il n’était qu’un marchand apportant quelques vivres et équipements, mais en réalité, sa mission était bien plus subtile. Il devait approcher, observer et prendre note des fortifications de la ville, puis rapporter ses observations et conclusions. Rien de bien compliqué en apparence : Voir – Noter – Rapporter.
La caravane serpentait péniblement dans le désert, ralentie par les éléments, chaque pas des bêtes soulevant une nouvelle vague de sable et de poussière balayée par les vents violents. Didier somnolait sur le dos de son imposant Vezkang, s’abritant tant bien que mal dans une sorte de tente de fortune et cahotante aménagée sur le do de l’animal. Chacune de ces bêtes portait un numéro indiquant sa place dans la file. La monture de Didier arborait ‘fièrement’ le numéro 11, sur un total de 18. Par un heureux hasard, cette position lui offrait une certaine distance du danger potentiel qui pouvait surgir à l’avant ou à l’arrière du convoi.
« Bon sang ! Mais quelle purée de pois ! Je me demande comment nos guides font pour se repérer dans cette tempête. » Bougonna Didier, exaspéré, à son voisin de monture, un hybride de style homme-champa nommé Azim.
Azim, impassible, répondit d’un ton calme, presque apaisant : « Ce sont des hommes du désert, mon ami. Ils vivent ici, ils savent tirer parti de leur acuité et de leur instinct pour se diriger, même dans une tempête comme celle-ci. »
Didier, peu convaincu, esquissa une grimace avant de poser une autre question : « À ce rythme-là, combien de temps encore avant d’arriver à Taisen, tu penses ? »
« Si tout va bien, nous serons là-bas d’ici demain soir. »
« Ok… espérons que cette fichue tempête se calme d’ici là. » Avait répondu Didier, sans enthousiasme.
« Ne t’en fais pas, elle ne dure jamais bien longtemps à cette époque de l’année. »
Didier se dandinait ensuite nerveusement sur sa selle, manifestement perturbé par un autre type de tempête : celle de la nature humaine. Un besoin pressant s'était soudainement manifesté, une urgence à laquelle il ne pouvait plus échapper. Descendre de son Vezkang, au milieu d’une tempête de sable, pour se soulager ? Voilà qui le contrariait profondément. Mais il n’avait pas le choix.
Saisissant une lanterne à lucioles, il descendit l’échelle de corde qui pendait le long du flanc de l’animal, tâchant d’éviter les ballots de marchandises. Une fois au sol, Didier marcha maladroitement à travers la caravane jusqu’à atteindre le numéro 8, avant de s’écarter légèrement de la file pour se soulager à l’abri des regards indiscrets, quoique toujours en vue de ses compagnons. Se tourner dans la direction du vent pour uriner sans tout se reprendre dans les jambes n'était pas des plus agréables, le sable se faufilant partout, même là où il n'était pas le bienvenu.
« Putain de tempête… » Pesta-t-il en rentrant sa floche dans son pantalon, visiblement agacé.
Alors qu’il s’apprêtait à regagner sa monture, la visibilité sembla s'améliorer légèrement, comme si la tempête, par un caprice de la nature, avait décidé de lui accorder un bref répit. C'est à cet instant qu'il aperçut quelque chose qui fit naître en lui un frisson d'inquiétude. Une silhouette se dessina dans les dunes, d'abord floue, indistincte, puis se précisant à mesure qu’elle s'approchait. Une créature de grande taille, une sorte d’armoire à glace.
Didier plissa les yeux, convaincu que sa vision lui jouait des tours. Mais quand deux yeux rougeoyants scintillèrent dans les orbites de l'apparition, il n’eut plus aucun doute : cette chose n’avait rien d'humain et ne semblait pas des plus amicale.
« ALERTE !! ALERTE !! »
Avait hurlé Didier en courant vers la caravane, son cœur battant à tout rompre. Il crachait le sable qui s'infiltrait dans sa bouche, ses pieds glissant sur le sol meuble. Derrière lui, il entendit des cris — des cris de bipèdes, mais aussi des cris d'animaux terrifiés.
En jetant un coup d'œil furtif en arrière, Didier vit avec horreur l’un des Vezkang s'effondrer lourdement sur le sol, renversant ses sacs de provisions dans la poussière. Plusieurs Aazho, affolés, rompaient les rangs et s’éparpillaient en tous sens.
« Merde… on est attaqué ! ON EST ATTAQUÉ !!! »
S’époumonait Didier, essayant de rallier les caravaniers de la colonne tandis que le chaos s’installait à une vitesse vertigineuse. Les hommes d’armes qui escortaient le convoi accoururent en direction de la menace, mais ils n’étaient pas prêts à affronter ce qui les attendait. La créature, insaisissable, fondait sur eux avec une précision et une efficacité des plus mortelle.
« Rassemblez-vous au numéro 4 ! Au numéro 4 !»
Tonna un des chefs de la garde, tentant de rétablir un semblant d’ordre. Le numéro 4 désignait un des points de rassemblement convenus en cas d’attaque, là où civils et non-combattants devaient se regrouper pour espérer se mettre à l’abri du danger.
Didier, désorienté, tentait de remonter la colonne en direction du fameux N°4, mais c’était le chaos absolu. Les bêtes s’étaient soit effondrées, soit dispersées, paniquées, dans la nuit, brisant définitivement la formation. En quelques minutes, tout avait volé en éclats.
Le vent était ensuite tombé, comme si la tempête, satisfaite de son œuvre de désolation, avait décidé de s’apaiser comme pour contempler son œuvre. La visibilité se rétablit peu à peu, révélant un paysage nocturne baigné par la pâle lumière d'une pleine lune. Didier, le souffle court, jeta un regard en arrière et ce qu’il vit lui glaça le sang. Les hommes de la caravane étaient littéralement en train de se faire déchiquetés, leurs corps jonchant le sol dans des postures grotesques, comme des poupées de chiffon démembrées.
Le marchand, pétrifié, sentit son cœur rater un battement. Il regarda en direction de ce qu’il pensait être le numéro 4, mais il ne vit rien. Les silhouettes des bêtes et des hommes s’étant dispersées aux alentours, venant buter non pas contre un mur de sable, mais contre une rangée d'ombres mouvantes et silencieuses qui semblaient les encercler et empêcher toute fuite. À la lumière de la lune, Didier put discerner des corps gisant sans vie aux pieds de ces formes spectrales.
« Putain, mais… c’est quoi ce bordel… Je rêve, c’est pas possible ! » Murmura Didier pour lui-même, terrifié par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
Son regard revint sur la créature qui avait attaqué la caravane pour constater, avec un effroi grandissant, qu’elle avait anéanti les hommes d’armes avec une facilité déconcertante. Elle se rapprochait maintenant des civils, hommes et femmes, qui n’avaient aucune chance de lui échapper. La créature ne montrait ni empathie ni pitié, massacrant froidement tout ce qui se trouvait sur son passage avec sa faux aux dimensions impressionnâtes.
« Fait chier ! » S’exclama Didier, comprenant que sa seule option était de fuir. Mais où ? Son regard paniqué se posa sur la haie de créatures fantomatiques qui les entourait, et il comprit que s’il tentait de forcer le passage, il finirait comme les corps inertes qui gisaient à leurs pieds. Son regard se posait sur un malheureux qui tenta de s’y forcer un passage, mais ce dernier fut encerclé puis littéralement hacher menu sous les yeux écarquillés de Didier.
Didier se précipitait derrière un tas de sacs de marchandises renversés, cherchant un abri en espérant, sans y croire, que cela le dissimulerait de la vue du monstre. Le couvert était maigre, et les sacs empilés ne constituaient guère plus qu'une cachette pitoyable, mais dans sa panique, Didier s'accrocha à l'illusion que cela pourrait suffire à échapper à cette horreur implacable.
Les membres de la caravane, compagnons de fortune pour la plupart, étaient pris dans un tourbillon de mort brutale. Ils se faisaient littéralement démembrer, écorchés vifs par la créature dont les mouvements étaient aussi fluides que meurtriers. Le monstre – il n'y avait pas de meilleur mot pour décrire cette abomination – ne manifestait ni empathie ni pitié. Sa faux déchirait les chairs avec une précision morbide et implacable, arrachant des morceaux de corps dans une danse macabre.
Il jeta un regard désespéré autour de lui, ses yeux cherchant frénétiquement une issue, une échappatoire, quelque chose qui lui permettrait de survivre à cette nuit d'enfer. La lune éclairait le carnage avec une clarté presque irréelle, comme si elle-même se moquait de la scène tragique qui se déroulait en dessous d'elle. Chaque cri de douleur et chaque râle d'agonie résonnaient dans l'air frais de la nuit, créant une dissonance insupportable qui perforait l’esprit du républicain. Tout s'effondrait autour de lui, tout sauf la terreur pure qui étreignait son cœur.
Didier observait la scène, impuissant et tétanisé. Ses pensées s'embrouillaient, son esprit cherchant désespérément à trouver un sens à ce cauchemar. Il est impossible de décrire exactement ce qui traverse l’esprit dans une telle situation. C’est une sorte de paralysie totale, une dissociation entre le corps et l'âme. Le cœur bat la chamade, le souffle est court, les pensées s'égarent entre des prières désespérées et des regrets amers. Avec la mort qui rôde tout autour, fauchant ceux qui vous entourent, vous savez pertinemment que, tôt ou tard, ce sera votre tour. La terreur devient une compagne intime, s'insinuant dans chaque recoin de votre être.
Il tenta de calmer sa respiration, mais chaque battement de son cœur résonnait dans ses oreilles, chaque souffle semblait lui arracher les poumons. Paralysé par l’horreur, Didier était resté paralysé devant ce spectacle macabre. Il pouvait presque sentir la douleur des autres, entendre leurs os craquer, voir leurs corps se tordre sous la douleur. Les cris déchirants des mourants résonnaient en lui, emplissant son cœur d’un effroi sans fond. Les bruits de chairs déchirées, les râles d'agonie, tout cela se mêlait dans un tourbillon de sensations insupportables.
Il savait que ce n’était qu’une question de minutes avant que ce monstre ne se tourne vers lui. Mais il n’avait pas possibilité de fuite, la scène, complètement verrouillée par ces choses plus loin. Ses jambes, d’ordinaire si rapides à l’idée de sauver sa peau, refusaient, en plus, de bouger. Il était cloué là, spectateur involontaire de sa propre destinée.
Puis vint ce qu’il redoutait le plus. Le monstre, ayant achevé les autres dans une orgie de violence, s’arrêta enfin. Ses yeux se tournèrent alors vers… lui, posant sur l’ultime survivant un regard terrifiant, perçant, et terriblement froid. Ce n’était pas une simple créature affamée ; c’était quelque chose de bien pire. Un être qui semblait savourer chaque meurtre, chaque âme qu’il arrachait à ce monde. Il s’approchait alors lentement, implacable, ses pas laissant des traces dans le sable meuble du désert reikois.
Le jeune homme, dans un ultime élan de survie, tenta de maintenir la distance. Il se redressa maladroitement, une arme tremblante entre ses mains moites, et se mit à reculer, cherchant désespérément à se fondre dans l'ombre, à se mêler à la foule de corps mutilés qui jonchaient le sol et à fuir cette abomination. C’est alors qu’il réalisa, avec horreur, que les silhouettes figées autour d’eux n'étaient pas des fantômes, encore moins des hommes ou des êtres vivants, non, mais des zombies. Des cadavres ambulants, leurs orbites vides fixées sur lui, dans un silence assourdissant.
Une sueur froide ruisselait sur son front, collant ses cheveux à sa peau. L’infortuné marchand pouvait presque sentir la folie s’immiscer dans son esprit. Cela ne pouvait pas être réel, c'était trop monstrueux, trop grotesque pour être vrai. Ses mains tremblaient tellement qu'il faillit lâcher l'arme qu'il avait ramassée. Là, au beau milieu de ce désert, en pleine nuit, Il se trouvait entouré de morts-vivants, armés et silencieux, comme une garde macabre placée là pour veiller à ce qu'il ne puisse s'échapper de ce sort funeste qui semblait l’attendre et qui s’était mis à le suivre.
Après quelques minutes de ce jeu futile – reculer, essayer de trouver une faille – Didier comprit. Il comprit que cela ne ferait que retarder l’inévitable. Pour autant, une confrontation directe avec le monstre était hors de sa portée. Le libertéen n’était pas un guerrier, et même s’il l’avait été, affronter une créature capable de déchiqueter l’escorte entière de la caravane en quelques minutes relevait de la folie.
Épuisé physiquement, mais surtout psychologiquement, il s’effondra contre un autre tas de marchandises, ses jambes flageolantes ne pouvant plus le porter. Son regard, flou, restait néanmoins fixé sur le démon qui s’approchait. Le souffle court, son cœur battant désespérément contre sa cage thoracique, Didier sentait l'ombre de la mort s'étendre sur lui, glaciale et inéluctable.
Dans un ultime geste, emporté par un désespoir aussi absurde que son envie de survie, il lança un couteau qui se planta, avec un bruit sourd, dans l’armure de la créature. Le monstre s’arrêta un instant, presque surpris par cet acte aussi désespéré que dérisoire. Didier, lui, regarda l'arme fichée dans cette masse de chair et de métal. C’était une victoire bien mince, certes, mais une victoire tout de même. Il avait touché le monstre. Tiens, ça au moins, il l’aurait réussi, même si c’était probablement sa dernière victoire.
Le silence qui suivit fut presque suffocant. Didier, à bout de forces, se laissa glisser le long des sacs, ses muscles tétanisés. Il n’avait plus la force de bouger, ni même de réfléchir. L’acceptation de son destin était une forme de soulagement terrible. Il allait mourir ici, au milieu des cadavres, dans ce chaos indescriptible.
Mais alors qu’il s’apprêtait à accueillir la mort, quelque chose d'inattendu se produisit. Le monstre, au lieu de l’abattre immédiatement avec cette énorme fausse dégoulinante de sang, s’arrêta à quelques mètres de lui, le dominant de toute sa stature terrifiante. Il pencha légèrement la tête, comme s’il l’observait avec curiosité, ou amusement peut-être. Puis, contre toute attente, une voix gutturale et froide résonna.
Didier resta un instant interdit, choqué. Il ne s’attendait pas à une telle question. L’ironie de la situation était si criante, si absurde, que, contre toute logique, un rire s’échappa de ses lèvres. Un rire sans joie, sans espoir. Un rire fou, dément. C’était le rire de ceux qui, accablés par une pression insoutenable et une certitude si forte dans la conclusion tragique de leur destin que cette simple question semblait ouvrir une porte vers un possible que Didier n’avait pas oser espérer. Ce fou rire donc, le secoua pendant de longues secondes, au point qu'il en eut du mal à reprendre son souffle.
Mais tremblant, dégoulinant de sueur et suintant la peur, Didier leva timidement la main, comme un écolier demandant la permission de parler et entre deux éclats de rire nerveux, il réussit enfin à articuler, d’une voix tremblante et grinçante :
« De vieillesse… À la maison… »
Didier accompagnait un train de caravaniers, transportant une modeste cargaison destinée aux forces de Tensai Ryssen. Officiellement, il n’était qu’un marchand apportant quelques vivres et équipements, mais en réalité, sa mission était bien plus subtile. Il devait approcher, observer et prendre note des fortifications de la ville, puis rapporter ses observations et conclusions. Rien de bien compliqué en apparence : Voir – Noter – Rapporter.
Seulement voilà, les aléas du voyage s’étaient invités dans l’équation.
La caravane serpentait péniblement dans le désert, ralentie par les éléments, chaque pas des bêtes soulevant une nouvelle vague de sable et de poussière balayée par les vents violents. Didier somnolait sur le dos de son imposant Vezkang, s’abritant tant bien que mal dans une sorte de tente de fortune et cahotante aménagée sur le do de l’animal. Chacune de ces bêtes portait un numéro indiquant sa place dans la file. La monture de Didier arborait ‘fièrement’ le numéro 11, sur un total de 18. Par un heureux hasard, cette position lui offrait une certaine distance du danger potentiel qui pouvait surgir à l’avant ou à l’arrière du convoi.
« Bon sang ! Mais quelle purée de pois ! Je me demande comment nos guides font pour se repérer dans cette tempête. » Bougonna Didier, exaspéré, à son voisin de monture, un hybride de style homme-champa nommé Azim.
Azim, impassible, répondit d’un ton calme, presque apaisant : « Ce sont des hommes du désert, mon ami. Ils vivent ici, ils savent tirer parti de leur acuité et de leur instinct pour se diriger, même dans une tempête comme celle-ci. »
Didier, peu convaincu, esquissa une grimace avant de poser une autre question : « À ce rythme-là, combien de temps encore avant d’arriver à Taisen, tu penses ? »
« Si tout va bien, nous serons là-bas d’ici demain soir. »
« Ok… espérons que cette fichue tempête se calme d’ici là. » Avait répondu Didier, sans enthousiasme.
« Ne t’en fais pas, elle ne dure jamais bien longtemps à cette époque de l’année. »
Didier se dandinait ensuite nerveusement sur sa selle, manifestement perturbé par un autre type de tempête : celle de la nature humaine. Un besoin pressant s'était soudainement manifesté, une urgence à laquelle il ne pouvait plus échapper. Descendre de son Vezkang, au milieu d’une tempête de sable, pour se soulager ? Voilà qui le contrariait profondément. Mais il n’avait pas le choix.
Saisissant une lanterne à lucioles, il descendit l’échelle de corde qui pendait le long du flanc de l’animal, tâchant d’éviter les ballots de marchandises. Une fois au sol, Didier marcha maladroitement à travers la caravane jusqu’à atteindre le numéro 8, avant de s’écarter légèrement de la file pour se soulager à l’abri des regards indiscrets, quoique toujours en vue de ses compagnons. Se tourner dans la direction du vent pour uriner sans tout se reprendre dans les jambes n'était pas des plus agréables, le sable se faufilant partout, même là où il n'était pas le bienvenu.
« Putain de tempête… » Pesta-t-il en rentrant sa floche dans son pantalon, visiblement agacé.
Alors qu’il s’apprêtait à regagner sa monture, la visibilité sembla s'améliorer légèrement, comme si la tempête, par un caprice de la nature, avait décidé de lui accorder un bref répit. C'est à cet instant qu'il aperçut quelque chose qui fit naître en lui un frisson d'inquiétude. Une silhouette se dessina dans les dunes, d'abord floue, indistincte, puis se précisant à mesure qu’elle s'approchait. Une créature de grande taille, une sorte d’armoire à glace.
Didier plissa les yeux, convaincu que sa vision lui jouait des tours. Mais quand deux yeux rougeoyants scintillèrent dans les orbites de l'apparition, il n’eut plus aucun doute : cette chose n’avait rien d'humain et ne semblait pas des plus amicale.
« ALERTE !! ALERTE !! »
Avait hurlé Didier en courant vers la caravane, son cœur battant à tout rompre. Il crachait le sable qui s'infiltrait dans sa bouche, ses pieds glissant sur le sol meuble. Derrière lui, il entendit des cris — des cris de bipèdes, mais aussi des cris d'animaux terrifiés.
En jetant un coup d'œil furtif en arrière, Didier vit avec horreur l’un des Vezkang s'effondrer lourdement sur le sol, renversant ses sacs de provisions dans la poussière. Plusieurs Aazho, affolés, rompaient les rangs et s’éparpillaient en tous sens.
« Merde… on est attaqué ! ON EST ATTAQUÉ !!! »
S’époumonait Didier, essayant de rallier les caravaniers de la colonne tandis que le chaos s’installait à une vitesse vertigineuse. Les hommes d’armes qui escortaient le convoi accoururent en direction de la menace, mais ils n’étaient pas prêts à affronter ce qui les attendait. La créature, insaisissable, fondait sur eux avec une précision et une efficacité des plus mortelle.
« Rassemblez-vous au numéro 4 ! Au numéro 4 !»
Tonna un des chefs de la garde, tentant de rétablir un semblant d’ordre. Le numéro 4 désignait un des points de rassemblement convenus en cas d’attaque, là où civils et non-combattants devaient se regrouper pour espérer se mettre à l’abri du danger.
Didier, désorienté, tentait de remonter la colonne en direction du fameux N°4, mais c’était le chaos absolu. Les bêtes s’étaient soit effondrées, soit dispersées, paniquées, dans la nuit, brisant définitivement la formation. En quelques minutes, tout avait volé en éclats.
La colonne n’existait plus.
Le vent était ensuite tombé, comme si la tempête, satisfaite de son œuvre de désolation, avait décidé de s’apaiser comme pour contempler son œuvre. La visibilité se rétablit peu à peu, révélant un paysage nocturne baigné par la pâle lumière d'une pleine lune. Didier, le souffle court, jeta un regard en arrière et ce qu’il vit lui glaça le sang. Les hommes de la caravane étaient littéralement en train de se faire déchiquetés, leurs corps jonchant le sol dans des postures grotesques, comme des poupées de chiffon démembrées.
Le marchand, pétrifié, sentit son cœur rater un battement. Il regarda en direction de ce qu’il pensait être le numéro 4, mais il ne vit rien. Les silhouettes des bêtes et des hommes s’étant dispersées aux alentours, venant buter non pas contre un mur de sable, mais contre une rangée d'ombres mouvantes et silencieuses qui semblaient les encercler et empêcher toute fuite. À la lumière de la lune, Didier put discerner des corps gisant sans vie aux pieds de ces formes spectrales.
« Putain, mais… c’est quoi ce bordel… Je rêve, c’est pas possible ! » Murmura Didier pour lui-même, terrifié par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.
Son regard revint sur la créature qui avait attaqué la caravane pour constater, avec un effroi grandissant, qu’elle avait anéanti les hommes d’armes avec une facilité déconcertante. Elle se rapprochait maintenant des civils, hommes et femmes, qui n’avaient aucune chance de lui échapper. La créature ne montrait ni empathie ni pitié, massacrant froidement tout ce qui se trouvait sur son passage avec sa faux aux dimensions impressionnâtes.
Il fallait fuir.
« Fait chier ! » S’exclama Didier, comprenant que sa seule option était de fuir. Mais où ? Son regard paniqué se posa sur la haie de créatures fantomatiques qui les entourait, et il comprit que s’il tentait de forcer le passage, il finirait comme les corps inertes qui gisaient à leurs pieds. Son regard se posait sur un malheureux qui tenta de s’y forcer un passage, mais ce dernier fut encerclé puis littéralement hacher menu sous les yeux écarquillés de Didier.
Didier se précipitait derrière un tas de sacs de marchandises renversés, cherchant un abri en espérant, sans y croire, que cela le dissimulerait de la vue du monstre. Le couvert était maigre, et les sacs empilés ne constituaient guère plus qu'une cachette pitoyable, mais dans sa panique, Didier s'accrocha à l'illusion que cela pourrait suffire à échapper à cette horreur implacable.
Les membres de la caravane, compagnons de fortune pour la plupart, étaient pris dans un tourbillon de mort brutale. Ils se faisaient littéralement démembrer, écorchés vifs par la créature dont les mouvements étaient aussi fluides que meurtriers. Le monstre – il n'y avait pas de meilleur mot pour décrire cette abomination – ne manifestait ni empathie ni pitié. Sa faux déchirait les chairs avec une précision morbide et implacable, arrachant des morceaux de corps dans une danse macabre.
Il jeta un regard désespéré autour de lui, ses yeux cherchant frénétiquement une issue, une échappatoire, quelque chose qui lui permettrait de survivre à cette nuit d'enfer. La lune éclairait le carnage avec une clarté presque irréelle, comme si elle-même se moquait de la scène tragique qui se déroulait en dessous d'elle. Chaque cri de douleur et chaque râle d'agonie résonnaient dans l'air frais de la nuit, créant une dissonance insupportable qui perforait l’esprit du républicain. Tout s'effondrait autour de lui, tout sauf la terreur pure qui étreignait son cœur.
Il était fait comme un rat.
Didier observait la scène, impuissant et tétanisé. Ses pensées s'embrouillaient, son esprit cherchant désespérément à trouver un sens à ce cauchemar. Il est impossible de décrire exactement ce qui traverse l’esprit dans une telle situation. C’est une sorte de paralysie totale, une dissociation entre le corps et l'âme. Le cœur bat la chamade, le souffle est court, les pensées s'égarent entre des prières désespérées et des regrets amers. Avec la mort qui rôde tout autour, fauchant ceux qui vous entourent, vous savez pertinemment que, tôt ou tard, ce sera votre tour. La terreur devient une compagne intime, s'insinuant dans chaque recoin de votre être.
Il tenta de calmer sa respiration, mais chaque battement de son cœur résonnait dans ses oreilles, chaque souffle semblait lui arracher les poumons. Paralysé par l’horreur, Didier était resté paralysé devant ce spectacle macabre. Il pouvait presque sentir la douleur des autres, entendre leurs os craquer, voir leurs corps se tordre sous la douleur. Les cris déchirants des mourants résonnaient en lui, emplissant son cœur d’un effroi sans fond. Les bruits de chairs déchirées, les râles d'agonie, tout cela se mêlait dans un tourbillon de sensations insupportables.
Et au milieu de tout cela, cette pensée insidieuse :
La fin. Sa, fin…
La fin. Sa, fin…
Il savait que ce n’était qu’une question de minutes avant que ce monstre ne se tourne vers lui. Mais il n’avait pas possibilité de fuite, la scène, complètement verrouillée par ces choses plus loin. Ses jambes, d’ordinaire si rapides à l’idée de sauver sa peau, refusaient, en plus, de bouger. Il était cloué là, spectateur involontaire de sa propre destinée.
Puis vint ce qu’il redoutait le plus. Le monstre, ayant achevé les autres dans une orgie de violence, s’arrêta enfin. Ses yeux se tournèrent alors vers… lui, posant sur l’ultime survivant un regard terrifiant, perçant, et terriblement froid. Ce n’était pas une simple créature affamée ; c’était quelque chose de bien pire. Un être qui semblait savourer chaque meurtre, chaque âme qu’il arrachait à ce monde. Il s’approchait alors lentement, implacable, ses pas laissant des traces dans le sable meuble du désert reikois.
Le jeune homme, dans un ultime élan de survie, tenta de maintenir la distance. Il se redressa maladroitement, une arme tremblante entre ses mains moites, et se mit à reculer, cherchant désespérément à se fondre dans l'ombre, à se mêler à la foule de corps mutilés qui jonchaient le sol et à fuir cette abomination. C’est alors qu’il réalisa, avec horreur, que les silhouettes figées autour d’eux n'étaient pas des fantômes, encore moins des hommes ou des êtres vivants, non, mais des zombies. Des cadavres ambulants, leurs orbites vides fixées sur lui, dans un silence assourdissant.
Une sueur froide ruisselait sur son front, collant ses cheveux à sa peau. L’infortuné marchand pouvait presque sentir la folie s’immiscer dans son esprit. Cela ne pouvait pas être réel, c'était trop monstrueux, trop grotesque pour être vrai. Ses mains tremblaient tellement qu'il faillit lâcher l'arme qu'il avait ramassée. Là, au beau milieu de ce désert, en pleine nuit, Il se trouvait entouré de morts-vivants, armés et silencieux, comme une garde macabre placée là pour veiller à ce qu'il ne puisse s'échapper de ce sort funeste qui semblait l’attendre et qui s’était mis à le suivre.
Après quelques minutes de ce jeu futile – reculer, essayer de trouver une faille – Didier comprit. Il comprit que cela ne ferait que retarder l’inévitable. Pour autant, une confrontation directe avec le monstre était hors de sa portée. Le libertéen n’était pas un guerrier, et même s’il l’avait été, affronter une créature capable de déchiqueter l’escorte entière de la caravane en quelques minutes relevait de la folie.
Il n’était rien face à cette chose, rien de plus qu’un jouet brisé, impuissant et désespéré.
Épuisé physiquement, mais surtout psychologiquement, il s’effondra contre un autre tas de marchandises, ses jambes flageolantes ne pouvant plus le porter. Son regard, flou, restait néanmoins fixé sur le démon qui s’approchait. Le souffle court, son cœur battant désespérément contre sa cage thoracique, Didier sentait l'ombre de la mort s'étendre sur lui, glaciale et inéluctable.
Dans un ultime geste, emporté par un désespoir aussi absurde que son envie de survie, il lança un couteau qui se planta, avec un bruit sourd, dans l’armure de la créature. Le monstre s’arrêta un instant, presque surpris par cet acte aussi désespéré que dérisoire. Didier, lui, regarda l'arme fichée dans cette masse de chair et de métal. C’était une victoire bien mince, certes, mais une victoire tout de même. Il avait touché le monstre. Tiens, ça au moins, il l’aurait réussi, même si c’était probablement sa dernière victoire.
Le silence qui suivit fut presque suffocant. Didier, à bout de forces, se laissa glisser le long des sacs, ses muscles tétanisés. Il n’avait plus la force de bouger, ni même de réfléchir. L’acceptation de son destin était une forme de soulagement terrible. Il allait mourir ici, au milieu des cadavres, dans ce chaos indescriptible.
Mais alors qu’il s’apprêtait à accueillir la mort, quelque chose d'inattendu se produisit. Le monstre, au lieu de l’abattre immédiatement avec cette énorme fausse dégoulinante de sang, s’arrêta à quelques mètres de lui, le dominant de toute sa stature terrifiante. Il pencha légèrement la tête, comme s’il l’observait avec curiosité, ou amusement peut-être. Puis, contre toute attente, une voix gutturale et froide résonna.
Il lui demanda comment il souhaitait que cela finisse pour lui…
Didier resta un instant interdit, choqué. Il ne s’attendait pas à une telle question. L’ironie de la situation était si criante, si absurde, que, contre toute logique, un rire s’échappa de ses lèvres. Un rire sans joie, sans espoir. Un rire fou, dément. C’était le rire de ceux qui, accablés par une pression insoutenable et une certitude si forte dans la conclusion tragique de leur destin que cette simple question semblait ouvrir une porte vers un possible que Didier n’avait pas oser espérer. Ce fou rire donc, le secoua pendant de longues secondes, au point qu'il en eut du mal à reprendre son souffle.
Mais tremblant, dégoulinant de sueur et suintant la peur, Didier leva timidement la main, comme un écolier demandant la permission de parler et entre deux éclats de rire nerveux, il réussit enfin à articuler, d’une voix tremblante et grinçante :
« De vieillesse… À la maison… »
Message N°1
Sentinelle Nocturne
Shawn Fraldarius
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Didier perd la main
Un long grognement sourd s’échappa d’entre les lèvres dissimulées derrière le voile d’acier noir que portait le Chevalier Macabre sur son visage, tandis que sa proie éclatait soudainement dans un rire hystérique, reflétant le désespoir de la situation dans laquelle elle était. Le son était si grave qu’il faisait vibrer les dents d’acier de son casque, comme si une colère noire s’emparait de lui. Ses prunelles écarlates, capables de percer les ténèbres les plus noires, ne quittèrent pas un seul instant le jeune homme coiffé d’un béret, qui, semblait-il, était en proie au désespoir.
Mais, le Chevalier, en cette nuit d’été, n’était pas si pressé que cela. Au contraire, il avait toute la nuit avant que Shawn ne retourne à Drakstrang au lever du Soleil, cet astre flamboyant. Il se disait alors qu’il était bien trop simple de le briser pour le tuer immédiatement. Il se disait même qu’il y avait bien plus à faire que de simplement décimer la caravane.
Un nouveau jeu vint de commencer. Un jeu dont le jeune homme coiffé d’un béret se souviendrait longtemps. Enfin… encore fallait-il que ce dernier en rééchappe vivant.
La main tendue du jeune Reikois, un geste désespéré, aurait pu être perçue comme un appel à l’aide par n’importe quelle personne normale. Mais Sariel, l’Ange Déchu, fils d’Aurya, n’était en rien une créature ordinaire. Il était dévoré par une folie accablante, enchaîné à une cruauté sans limite. Mais alors, que voyait-il dans ce geste, réalisé par son opposant, demandant un semblant de pitié ? Eh bien, il ne suscitait chez lui que mépris et perversité. Plutôt que d’y voir une supplication, l’Ange Déchu aux ailes aussi sombres que la nuit y voyait une opportunité. L’occasion de faire souffrir l’être appelant à l’aide. L’occasion de savourer les hurlements d’un jeune homme plein d’audace pris au hasard dans la grande tapisserie de l’humanité. Pour lui, ce geste symbolisait une invitation à déchirer l’âme de ce faiblard, à se délecter du mal qu’il était prêt à infliger rien que pour son plaisir personnel. Un appel à faire couler du sang.
« Tu veux mourir de vieillesse… à la maison ? C’est bien cela ? »
Une demande qui, finalement, n’en était pas une. Elle reflétait davantage l’incompréhension ressentie par le Chevalier Macabre, face à la réponse du jeune homme coiffé d’un béret. Habituellement, ses victimes restaient silencieuses, figées par la peur, attendant que la Faux de Sariel ne vienne mettre fin à leur jour de la plus horrible des manières. Ou bien, elles se contentaient de murmurer, d’une voix tremblante : « Vite et sans souffrance ». Mais cette fois, la réaction audacieuse du jeune homme était surprenante.
« Nous allons jouer à un jeu. Si tu réussis, j’honorerai ta demande et tu pourras repartir en vie. Mais, si tu échoues… Je te décapiterai sur-le-champ. Ton sang viendra nourrir ma Faux et ton âme rejoindra le royaume des morts. »
Sa voix était glaciale, ses mots aussi tranchants que la lame en phantacier de sa Faux. En vérité, Sariel n’avait pas la moindre intention de laisser le jeune homme repartir en vie. Ce jeu n’était qu’un prétexte pour nourrir la perversion qui l’habitait. Il savourait l’idée de jouer avec sa proie, d’alimenter sa terreur et son espoir, avant de lui arracher la vie d’un coup fatal. L’audace du jeune homme, bien qu’intrigante, ne suffirait en aucun cas à le sauver. Il fallait lui faire comprendre que, peu importe ses efforts, ce jeu cruel ne se terminerait que par sa mort. Sariel était ici pour détruire et, même s’il semblait lui avoir fait comprendre le contraire, aucun espoir n’aurait sa place dans ce cauchemar.
D’une simple pulsion sanguinaire, le Chevalier fit un geste rapide et précis avec sa Faux. La lame, aussi fine qu’un fil de rasoir, trancha l’air de droite à gauche. En un instant, la main tendue en signe de supplication fut détachée de son corps, projetée dans les airs. Elle vola, fendant les airs pour finir sa course dans les grains de sable gorgés du sang de ses congénères.
Le jeune homme coiffé d’un béret eut à peine le temps d’hurler de douleur que le jeu commença à se mettre en marche. La Faux de Sariel était levée, menaçante, tandis que la gemme qui ornait le haut de son manche se métamorphosait en un œil rouge écarlate, semblable à la lueur des yeux du Chevalier, traversé d’une pupille fendue aussi noire que la nuit. Cet œil fixait intensément l’homme à terre, comme s’il sondait son âme.
Petit à petit, alors que le sablier du temps s’écoulait, tout ce qui était autour de lui disparut. Le sable composant le sol, la caravane sensée l’abriter, les quelques rayons lunaires parvenant à transpercer la tempête de poussière et de sable de leur lueur argentée… Tout disparut, pour laisser la place au néant absolu. Seul cet homme et l’œil de Sariel subsistait, ce dernier continuant de fixer intensément sa victime.
Le jeu avait bel et bien commencé, et avec lui, l’illusion s’était mise en marche.
« Bien… Voyons voir de quoi tu es capable, misérable insecte. »
La voix froide du Chevalier Macabre se faisait entendre, tandis qu’il tournait autour de sa cible, sans que cette dernière ne puisse le voir, plongée dans les ténèbres de l’illusion.
Alors que la voix glaçante du Chevalier résonnait, le jeune homme coiffé d’un béret se retrouva soudain plongé au milieu d’une mer de sang. Le liquide sombre et épais s’étendait à perte de vue, atteignant à peine dix centimètres de hauteur, mais suffisant pour en imprégner chaque recoin. Puis, dans ce paysage cauchemardesque, la Lune rouge fit son apparition, dominant le ciel et baignant l’homme de sa lueur écarlate.
La lumière de l’Astre sanglant semblait peser sur ses épaules, intensifiant l’horreur de cette vision. Sariel venait de franchir une nouvelle étape et, le pauvre homme n’était qu’au début de son cauchemar.
CENDRES
Mais, le Chevalier, en cette nuit d’été, n’était pas si pressé que cela. Au contraire, il avait toute la nuit avant que Shawn ne retourne à Drakstrang au lever du Soleil, cet astre flamboyant. Il se disait alors qu’il était bien trop simple de le briser pour le tuer immédiatement. Il se disait même qu’il y avait bien plus à faire que de simplement décimer la caravane.
Un nouveau jeu vint de commencer. Un jeu dont le jeune homme coiffé d’un béret se souviendrait longtemps. Enfin… encore fallait-il que ce dernier en rééchappe vivant.
La main tendue du jeune Reikois, un geste désespéré, aurait pu être perçue comme un appel à l’aide par n’importe quelle personne normale. Mais Sariel, l’Ange Déchu, fils d’Aurya, n’était en rien une créature ordinaire. Il était dévoré par une folie accablante, enchaîné à une cruauté sans limite. Mais alors, que voyait-il dans ce geste, réalisé par son opposant, demandant un semblant de pitié ? Eh bien, il ne suscitait chez lui que mépris et perversité. Plutôt que d’y voir une supplication, l’Ange Déchu aux ailes aussi sombres que la nuit y voyait une opportunité. L’occasion de faire souffrir l’être appelant à l’aide. L’occasion de savourer les hurlements d’un jeune homme plein d’audace pris au hasard dans la grande tapisserie de l’humanité. Pour lui, ce geste symbolisait une invitation à déchirer l’âme de ce faiblard, à se délecter du mal qu’il était prêt à infliger rien que pour son plaisir personnel. Un appel à faire couler du sang.
« Tu veux mourir de vieillesse… à la maison ? C’est bien cela ? »
Une demande qui, finalement, n’en était pas une. Elle reflétait davantage l’incompréhension ressentie par le Chevalier Macabre, face à la réponse du jeune homme coiffé d’un béret. Habituellement, ses victimes restaient silencieuses, figées par la peur, attendant que la Faux de Sariel ne vienne mettre fin à leur jour de la plus horrible des manières. Ou bien, elles se contentaient de murmurer, d’une voix tremblante : « Vite et sans souffrance ». Mais cette fois, la réaction audacieuse du jeune homme était surprenante.
« Nous allons jouer à un jeu. Si tu réussis, j’honorerai ta demande et tu pourras repartir en vie. Mais, si tu échoues… Je te décapiterai sur-le-champ. Ton sang viendra nourrir ma Faux et ton âme rejoindra le royaume des morts. »
Sa voix était glaciale, ses mots aussi tranchants que la lame en phantacier de sa Faux. En vérité, Sariel n’avait pas la moindre intention de laisser le jeune homme repartir en vie. Ce jeu n’était qu’un prétexte pour nourrir la perversion qui l’habitait. Il savourait l’idée de jouer avec sa proie, d’alimenter sa terreur et son espoir, avant de lui arracher la vie d’un coup fatal. L’audace du jeune homme, bien qu’intrigante, ne suffirait en aucun cas à le sauver. Il fallait lui faire comprendre que, peu importe ses efforts, ce jeu cruel ne se terminerait que par sa mort. Sariel était ici pour détruire et, même s’il semblait lui avoir fait comprendre le contraire, aucun espoir n’aurait sa place dans ce cauchemar.
D’une simple pulsion sanguinaire, le Chevalier fit un geste rapide et précis avec sa Faux. La lame, aussi fine qu’un fil de rasoir, trancha l’air de droite à gauche. En un instant, la main tendue en signe de supplication fut détachée de son corps, projetée dans les airs. Elle vola, fendant les airs pour finir sa course dans les grains de sable gorgés du sang de ses congénères.
Le jeune homme coiffé d’un béret eut à peine le temps d’hurler de douleur que le jeu commença à se mettre en marche. La Faux de Sariel était levée, menaçante, tandis que la gemme qui ornait le haut de son manche se métamorphosait en un œil rouge écarlate, semblable à la lueur des yeux du Chevalier, traversé d’une pupille fendue aussi noire que la nuit. Cet œil fixait intensément l’homme à terre, comme s’il sondait son âme.
Petit à petit, alors que le sablier du temps s’écoulait, tout ce qui était autour de lui disparut. Le sable composant le sol, la caravane sensée l’abriter, les quelques rayons lunaires parvenant à transpercer la tempête de poussière et de sable de leur lueur argentée… Tout disparut, pour laisser la place au néant absolu. Seul cet homme et l’œil de Sariel subsistait, ce dernier continuant de fixer intensément sa victime.
Le jeu avait bel et bien commencé, et avec lui, l’illusion s’était mise en marche.
« Bien… Voyons voir de quoi tu es capable, misérable insecte. »
La voix froide du Chevalier Macabre se faisait entendre, tandis qu’il tournait autour de sa cible, sans que cette dernière ne puisse le voir, plongée dans les ténèbres de l’illusion.
Ceux qui se laissent attirer dans le piège…
Seront balayés d’une brève rafale,
Incarnation des ténèbres.
Des ténèbres qui ne relâchent pas leurs proies.
Alors qu’ils sont vidés lentement de toute vie…
Les serviteurs fournissent à leur maître l’essence vitale.
À maturité, les ténèbres se révèleront au clair de lune.
Seront balayés d’une brève rafale,
Incarnation des ténèbres.
Des ténèbres qui ne relâchent pas leurs proies.
Alors qu’ils sont vidés lentement de toute vie…
Les serviteurs fournissent à leur maître l’essence vitale.
À maturité, les ténèbres se révèleront au clair de lune.
Alors que la voix glaçante du Chevalier résonnait, le jeune homme coiffé d’un béret se retrouva soudain plongé au milieu d’une mer de sang. Le liquide sombre et épais s’étendait à perte de vue, atteignant à peine dix centimètres de hauteur, mais suffisant pour en imprégner chaque recoin. Puis, dans ce paysage cauchemardesque, la Lune rouge fit son apparition, dominant le ciel et baignant l’homme de sa lueur écarlate.
La lumière de l’Astre sanglant semblait peser sur ses épaules, intensifiant l’horreur de cette vision. Sariel venait de franchir une nouvelle étape et, le pauvre homme n’était qu’au début de son cauchemar.
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Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
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Vocation: Guerrier assassin
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Le républicain avait petit à petit récupéré de son éclat de rire, bien que ce dernier ait été plus un réflexe nerveux qu’un véritable amusement. Le regard écarlate posé sur lui par la créature en armure le glaçait jusqu’à la moelle, faisant naître un frisson que didier n’avait pas ressenti depuis des années, voire même jamais jusque-là. C'était une terreur sourde, insidieuse, qui se faufilait dans son esprit tel un venin, paralysant chaque fibre de son corps. Didier, malgré son expérience d’homme de commerce, pourtant habitué aux mauvais coups du sort, n’aurait jamais pu imaginer ou être préparé à affronter une telle situation. Ses mains tremblaient imperceptiblement, trahissant la panique qu'il tentait de réprimer. Chaque tentative de réflexion, chaque espoir de raisonner l’être en face de lui semblait dérisoire, écrasé par la présence terrifiante de ce dernier.
Faiblement, il avait acquiescé, bredouillant un faible « oui » avant de murmurer d’une voix implorante et brisée par l’émotion, comme un homme au bord de l'effondrement :
« S’il vous plaît… »
Le son de sa propre voix le choqua presque. Il était toujours celui qui maîtrisait les mots, capable de manipuler les esprits avec une certaine facilité. Mais là, face à cette homme aux allures de chevalier noir, il était réduit à un simple suppliant, un être vulnérable, dépouillé de toute dignité et même, de tout avenir.
Le marchand détourna le regard, frémissant à la mention du "jeu" imposé par son boureau. Cette offre malsaine, bien qu’effrayante, laissait cependant entrevoir, du moins l’espérait-il, une possibilité – une issue, si ténue soit-elle. Son esprit se débattait, cherchant désespérément à comprendre s’il pouvait tirer avantage de cette situation mais, pour cela, encore devait-il avoir une prise sur l’autre partie. Or, celle-ci restait inlassablement et obstinément hors de sa portée, ses motivations impénétrables, son essence insondable. Chaque pensée logique s'effritait sous le poids oppressant de la peur, rendant toute négociation aléatoire, sinon vaine.
« A… Attendez je…» Balbutia-t-il, sa voix hésitante trahissant une panique croissante, tandis qu'il tentait désespérément de regagner un semblant de contrôle. Son instinct étant le plus fort, Didier se devait de tenter quelque chose.
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que tout bascula. Une sensation étrange s’empara de son bras gauche, un picotement suivit d’un engourdissement et… une perte de sensation. C’était comme si son corps refusait de lui obéir, comme si une force supérieure en avait pris le contrôle. Un instant plus tard, il vit sa main gauche bondir dans les airs, séparée net de son poignet par un mouvement aussi rapide qu’implacable de la faux de ce chevalier du diable.
Le choc le cloua sur place. Didier resta tétanisé, comme figé dans le temps, fixant le moignon désormais amputé d’où s’écoulait du sang en quantité. L’absence d’une douleur plus vive le surprit. C’était comme si son corps ne pouvait encore comprendre ce qu’il venait de perdre, comme si la terreur et le choc anesthésiaient temporairement son esprit comme ses sens. Son cerveau, surchargé, peinait à assimiler l'information, et pourtant, la réalité s'imposa à lui, brutale et inexorable : il venait d’être amputé.
Une panique sourde et profonde s’éveilla alors dans sa poitrine, comme une bête qui se réveillait lentement, prête à dévorer ce qu’il restait de sa raison.
« Non… » murmura-t-il, sa voix brisée par la stupeur avant que le cri d’horreur ne s’échappe de ses lèvres, déchirant le silence : « MA MAIN ! QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ?! »
Son hurlement résonna dans l’air froids de la nuit, non pas de douleur, mais d’horreur et de désespoir pur. Son esprit se refusait à accepter l’évidence, comme si cette mutilation ne pouvait être réelle. Il agrippa son avant-bras par son autre main restée valide, tentant de se persuader qu'il pouvait encore inverser l’irréversible. Ses yeux se levèrent, désespérés, vers la faux maudite. C’est alors qu’il la vit – une pierre étrange enchâssée dans l'arme, qui se métamorphosa sous ses yeux en un œil, diabolique et perçant. Cet œil le fixait, dominateur, et Didier se sentit alors sondé jusqu’au plus profond de son âme. Une terreur viscérale, ancienne et primale s’emparait alors de lui.
Il hurlait en se tenant le bras, s’étant mis à genoux pour tenter d’aller récupérer sa main, tombée un peu plus loin dans le sable. Rampant péniblement sur ses genoux, chaque mouvement était une lutte, une bataille contre l’impossible. Il arracha un bout de tissu de sa chemise, tentant maladroitement de comprimer l’hémorragie, mais le sang continuait de couler, inlassablement. Une autre sensation s’insinua alors dans son esprit : un vide oppressant.
Un néant froid et suffocant l’avait enveloppé. Didier eut la sensation que l’air se raréfiait, son souffle se faisant plus court. Était-ce la mort ? Était-il en train de trépasser ? Il n’en savait rien. Autour de lui, tout avait disparu. Seuls persistaient les battements lourds de son cœur et cette peur primordiale qui, peu à peu, étouffait tout le reste. Le chevalier macabre réapparut, silhouette imposante dans cette obscurité. Sa faux trônait comme une sombre divinité au-dessus du marchand blessé, et tout espoir de survie se dissolvait lentement dans ce néant oppressant.
Didier, tremblant sous l’emprise des émotions qui le submergeaient, jeta un regard désespéré vers le sol où il pensait que sa main devait se trouver. Mais il ne vit rien d’autre que des ténèbres sans fin.
« Ma… Ma main ? Où est ma main ?! » Répétait-il fébrilement, à moitié en sanglots, à moitié fou.
Il fouillait du regard dans l'ombre, cherchant désespérément ce qui lui avait été arraché. Mais pour toute réponse, il n'eut qu'une moquerie, suivie d’un long et sinistre poème. Le bourreau invisible se jouait de lui, tournant autour de sa proie comme un prédateur savourant sa victoire avant de porter le coup fatal. Didier tenta de le suivre des yeux grâce au bruit, mais les ténèbres l’enveloppaient, rendant chaque tentative de le retrouver inutile. Le républicain était comme aveuglé, comme une bête, un insecte pris au piège, incapable de se libérer de cette toile d’horreur.
Une étendue gigantesque, infinie même, de sang, pas plus profonde qu’un pédiluve, s’étendait devant lui. Cette vision était à la fois fascinante et terrifiante. Didier y tomba à genoux, ses vêtements s'imbibant lentement de ce liquide poisseux. La lumière carminée de l’astre nocturne baignait le paysage, créant un contraste macabre entre la mer de sang et la nuit oppressante. Paniqué, il fouillait fébrilement cette étendue écarlate, cherchant sa main avec une frénésie presque animale. Ses doigts tremblaient d’une fureur désespérée, mais ils ne trouvaient rien. C’était comme si sa main s’était évaporée, perdue à jamais dans cette mare infernale.
« Non ! Non ! Où est-elle ?! Où elle est, putain ! »
Le marchand hurlait à travers ses dents serrées, ses doigts dessinant des cercles nerveux dans l’étendue écarlate, éclaboussant ses vêtements de sang. Son esprit, déjà au bord de l’effondrement, sombrait dans une folie croissante. La douleur, jusque-là étouffée, refit surface avec une violence inouïe, s’emparant de chaque fibre de son être.
À genoux dans ce sang, ce sang qui ne pouvait être que celui de ses compagnons d'infortune, de ces femmes et de ces hommes dont il avait assisté à la mort sans pouvoir ni espoir de les sauver, Didier sentit la tristesse, la honte et le désespoir envahir son âme. C’était un poids insupportable, une culpabilité qui l’écrasait. Accablé, il se penchait alors en avant, ses coudes s’enfonçant dans la substance rougeâtre, dans une posture grotesque de prosternation comme pour se soumettre au destin. Il éclata en sanglots, brisé, défait.
« Qu... Qu’est-ce que vous voulez ?! Que voulez-vous de moi ?! » Cria-t-il, la voix brisée par une terreur incommensurable.
Faiblement, il avait acquiescé, bredouillant un faible « oui » avant de murmurer d’une voix implorante et brisée par l’émotion, comme un homme au bord de l'effondrement :
« S’il vous plaît… »
Le son de sa propre voix le choqua presque. Il était toujours celui qui maîtrisait les mots, capable de manipuler les esprits avec une certaine facilité. Mais là, face à cette homme aux allures de chevalier noir, il était réduit à un simple suppliant, un être vulnérable, dépouillé de toute dignité et même, de tout avenir.
Le marchand détourna le regard, frémissant à la mention du "jeu" imposé par son boureau. Cette offre malsaine, bien qu’effrayante, laissait cependant entrevoir, du moins l’espérait-il, une possibilité – une issue, si ténue soit-elle. Son esprit se débattait, cherchant désespérément à comprendre s’il pouvait tirer avantage de cette situation mais, pour cela, encore devait-il avoir une prise sur l’autre partie. Or, celle-ci restait inlassablement et obstinément hors de sa portée, ses motivations impénétrables, son essence insondable. Chaque pensée logique s'effritait sous le poids oppressant de la peur, rendant toute négociation aléatoire, sinon vaine.
C'était comme essayer de négocier avec un cauchemar.
« A… Attendez je…» Balbutia-t-il, sa voix hésitante trahissant une panique croissante, tandis qu'il tentait désespérément de regagner un semblant de contrôle. Son instinct étant le plus fort, Didier se devait de tenter quelque chose.
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que tout bascula. Une sensation étrange s’empara de son bras gauche, un picotement suivit d’un engourdissement et… une perte de sensation. C’était comme si son corps refusait de lui obéir, comme si une force supérieure en avait pris le contrôle. Un instant plus tard, il vit sa main gauche bondir dans les airs, séparée net de son poignet par un mouvement aussi rapide qu’implacable de la faux de ce chevalier du diable.
Le choc le cloua sur place. Didier resta tétanisé, comme figé dans le temps, fixant le moignon désormais amputé d’où s’écoulait du sang en quantité. L’absence d’une douleur plus vive le surprit. C’était comme si son corps ne pouvait encore comprendre ce qu’il venait de perdre, comme si la terreur et le choc anesthésiaient temporairement son esprit comme ses sens. Son cerveau, surchargé, peinait à assimiler l'information, et pourtant, la réalité s'imposa à lui, brutale et inexorable : il venait d’être amputé.
Une panique sourde et profonde s’éveilla alors dans sa poitrine, comme une bête qui se réveillait lentement, prête à dévorer ce qu’il restait de sa raison.
« Non… » murmura-t-il, sa voix brisée par la stupeur avant que le cri d’horreur ne s’échappe de ses lèvres, déchirant le silence : « MA MAIN ! QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ FAIT ?! »
Son hurlement résonna dans l’air froids de la nuit, non pas de douleur, mais d’horreur et de désespoir pur. Son esprit se refusait à accepter l’évidence, comme si cette mutilation ne pouvait être réelle. Il agrippa son avant-bras par son autre main restée valide, tentant de se persuader qu'il pouvait encore inverser l’irréversible. Ses yeux se levèrent, désespérés, vers la faux maudite. C’est alors qu’il la vit – une pierre étrange enchâssée dans l'arme, qui se métamorphosa sous ses yeux en un œil, diabolique et perçant. Cet œil le fixait, dominateur, et Didier se sentit alors sondé jusqu’au plus profond de son âme. Une terreur viscérale, ancienne et primale s’emparait alors de lui.
Il hurlait en se tenant le bras, s’étant mis à genoux pour tenter d’aller récupérer sa main, tombée un peu plus loin dans le sable. Rampant péniblement sur ses genoux, chaque mouvement était une lutte, une bataille contre l’impossible. Il arracha un bout de tissu de sa chemise, tentant maladroitement de comprimer l’hémorragie, mais le sang continuait de couler, inlassablement. Une autre sensation s’insinua alors dans son esprit : un vide oppressant.
Soudain… le néant.
Un néant froid et suffocant l’avait enveloppé. Didier eut la sensation que l’air se raréfiait, son souffle se faisant plus court. Était-ce la mort ? Était-il en train de trépasser ? Il n’en savait rien. Autour de lui, tout avait disparu. Seuls persistaient les battements lourds de son cœur et cette peur primordiale qui, peu à peu, étouffait tout le reste. Le chevalier macabre réapparut, silhouette imposante dans cette obscurité. Sa faux trônait comme une sombre divinité au-dessus du marchand blessé, et tout espoir de survie se dissolvait lentement dans ce néant oppressant.
Didier, tremblant sous l’emprise des émotions qui le submergeaient, jeta un regard désespéré vers le sol où il pensait que sa main devait se trouver. Mais il ne vit rien d’autre que des ténèbres sans fin.
« Ma… Ma main ? Où est ma main ?! » Répétait-il fébrilement, à moitié en sanglots, à moitié fou.
Il fouillait du regard dans l'ombre, cherchant désespérément ce qui lui avait été arraché. Mais pour toute réponse, il n'eut qu'une moquerie, suivie d’un long et sinistre poème. Le bourreau invisible se jouait de lui, tournant autour de sa proie comme un prédateur savourant sa victoire avant de porter le coup fatal. Didier tenta de le suivre des yeux grâce au bruit, mais les ténèbres l’enveloppaient, rendant chaque tentative de le retrouver inutile. Le républicain était comme aveuglé, comme une bête, un insecte pris au piège, incapable de se libérer de cette toile d’horreur.
Et puis… cette mer.
Une étendue gigantesque, infinie même, de sang, pas plus profonde qu’un pédiluve, s’étendait devant lui. Cette vision était à la fois fascinante et terrifiante. Didier y tomba à genoux, ses vêtements s'imbibant lentement de ce liquide poisseux. La lumière carminée de l’astre nocturne baignait le paysage, créant un contraste macabre entre la mer de sang et la nuit oppressante. Paniqué, il fouillait fébrilement cette étendue écarlate, cherchant sa main avec une frénésie presque animale. Ses doigts tremblaient d’une fureur désespérée, mais ils ne trouvaient rien. C’était comme si sa main s’était évaporée, perdue à jamais dans cette mare infernale.
« Non ! Non ! Où est-elle ?! Où elle est, putain ! »
Le marchand hurlait à travers ses dents serrées, ses doigts dessinant des cercles nerveux dans l’étendue écarlate, éclaboussant ses vêtements de sang. Son esprit, déjà au bord de l’effondrement, sombrait dans une folie croissante. La douleur, jusque-là étouffée, refit surface avec une violence inouïe, s’emparant de chaque fibre de son être.
À genoux dans ce sang, ce sang qui ne pouvait être que celui de ses compagnons d'infortune, de ces femmes et de ces hommes dont il avait assisté à la mort sans pouvoir ni espoir de les sauver, Didier sentit la tristesse, la honte et le désespoir envahir son âme. C’était un poids insupportable, une culpabilité qui l’écrasait. Accablé, il se penchait alors en avant, ses coudes s’enfonçant dans la substance rougeâtre, dans une posture grotesque de prosternation comme pour se soumettre au destin. Il éclata en sanglots, brisé, défait.
« Qu... Qu’est-ce que vous voulez ?! Que voulez-vous de moi ?! » Cria-t-il, la voix brisée par une terreur incommensurable.
Message N°2
Sentinelle Nocturne
Shawn Fraldarius
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Didier perd la main
Le timbre de voix du jeune homme arborant fièrement un béret résonnait dans l’immensité du vide comme un écho désespéré, appelant à l’aide. Malheureusement pour lui, il n’y avait personne pour lui répondre, pas même la faune locale du désert qui, à cette heure-ci, était silencieuse. Le silence devint de plus en plus pesant au fur et à mesure que le sable s’écoule dans le sablier du temps. Il était piégé dans une illusion, bien trop réelle, possédant comme unique objectif de le faire plonger dans la folie, de l’entraîner vers les profondeurs obscures du désespoir. C’était là le sombre dessein du Chevalier Macabre qui demeurait invisible et silencieux, observant le jeune homme perdu au milieu de cette mer de sang, qu’il avait soigneusement tissé grâce à son esprit malade.
L’œil de l’Archidémon, ornant la Faux de Sariel, semblait scruter attentivement le jeune homme coiffé d’un béret. Cet œil incarnait l’essence même du Chevalier Macabre. Il était à la fois son point faible, mais aussi sa plus grande force. Il était le cocon de l’esprit du Démon Angélique, sa pupille fendue se perdant dans une mer de sang aux teintes presque orangées, créant une vision qui, pour beaucoup, était à la fois captivante et terrifiante.
« Comment t’appelles-tu ? »
La voix de l’Ange démoniaque résonna tout autour de l’homme, démontrant la présence de cette menace pesante. Pourtant, sa position ne restait pas inconnue : il se tenait juste derrière lui, l’observant avec une attention malsaine, scrutant chacun de ses mouvements. L’Ange, empli de sombres intentions, s’interrogeait sur la manière dont il pouvait faire vivre à cet homme l’enfer sur terre. Lorsqu’il lui répondit, la voix tremblante de peur, le Chevalier Macabre recula en prononçant son nom.
« Didier… »
L’atmosphère devint de plus en plus pesante, au fur et à mesure que le temps s’écoulait. L’eau stagnante aux pieds de Didier commença à s’agiter, se remuant de plus en plus rapidement. La Lune Écarlate, scintillant de mille feux dans ce ciel dépourvu de la présence d’étoile, intensifia sa lueur. Les yeux rivés sur les vaguelettes, Didier aperçut soudain une ombre imposante et draconique qui se refléta dans l’eau. Il leva la tête, mais ne vit rien d’autre que la lueur meurtrière de la Lune. Une illusion… Une illusion dont il ne pouvait se sortir sans avoir affronté la créature.
Soudain, un sifflement retentit et, une épée surgit devant ses genoux, tombée du ciel. Son reflet brillant se dessinait à la surface pourpre de l’étendue aquatique, comme si elle l’invitait à plonger dans l’inconnu.
Le jeune homme coiffé d’un béret, une main en moins, devait se battre pour sa survie. Sariel n’attendait qu’une seule chose : que Didier lui prouve sa valeur.
Un coup de vent fit tomber le béret de Didier dans l’eau pourpre, comme un souffle chargé d’un présage funeste. C’était le battement d’aile de la Wyvern dont venait de prendre forme le Chevalier Macabre. Son corps majestueux, nuancé d’un violet profond et de reflets argentés, reflétait la lueur de la lune lorsqu’il se posa face à Didier. Il était tel une ombre vivante, des prunelles écarlates capables même de percer les ténèbres les plus obscures. Un œil, l’œil de l’Archidémon, ornait son torse. Il était le cœur de l’illusion et, de la transformation.
Ses griffes étaient acérées, comme ses crocs d’obsidienne ressemblant à ceux d’un vampire millénaire. Tous étaient prêts à transpercer la chair de Didier, à le déchiqueter vivant, à le vider de son sang. Ses ailes, d’une envergure de plusieurs mètres, étaient drapées d’une membrane pourpre et leur extrémité d’écaille d’or. Sa queue, possédant une pointe ressemblant à une lame, s’élevait au-dessus de lui, comme s’il était prêt à transpercer Didier.
Son cri strident retentit une première fois, avant qu’il ne prenne son envol. Il fit une pirouette et abattit sa queue juste devant Didier, avec une vitesse bien plus élevée que la moyenne humaine. À son contact avec l’eau, des vagues se formèrent, il fendit durant l’espace de quelques instants cet étendu infini dans lequel était plongé Didier.
Une attaque ratée ? Non.
Car, sa queue ancrée sur le col, le monstre fit un rapide mouvement vers l’avant, continuant de fendre l’eau à une vitesse fulgurante. Si Didier n’esquivait pas cette attaque, alors il se ferait transpercé, une blessure pouvant être mortelle, même pour un être aussi solide et résistant que lui.
CENDRES
L’œil de l’Archidémon, ornant la Faux de Sariel, semblait scruter attentivement le jeune homme coiffé d’un béret. Cet œil incarnait l’essence même du Chevalier Macabre. Il était à la fois son point faible, mais aussi sa plus grande force. Il était le cocon de l’esprit du Démon Angélique, sa pupille fendue se perdant dans une mer de sang aux teintes presque orangées, créant une vision qui, pour beaucoup, était à la fois captivante et terrifiante.
« Comment t’appelles-tu ? »
La voix de l’Ange démoniaque résonna tout autour de l’homme, démontrant la présence de cette menace pesante. Pourtant, sa position ne restait pas inconnue : il se tenait juste derrière lui, l’observant avec une attention malsaine, scrutant chacun de ses mouvements. L’Ange, empli de sombres intentions, s’interrogeait sur la manière dont il pouvait faire vivre à cet homme l’enfer sur terre. Lorsqu’il lui répondit, la voix tremblante de peur, le Chevalier Macabre recula en prononçant son nom.
« Didier… »
L’atmosphère devint de plus en plus pesante, au fur et à mesure que le temps s’écoulait. L’eau stagnante aux pieds de Didier commença à s’agiter, se remuant de plus en plus rapidement. La Lune Écarlate, scintillant de mille feux dans ce ciel dépourvu de la présence d’étoile, intensifia sa lueur. Les yeux rivés sur les vaguelettes, Didier aperçut soudain une ombre imposante et draconique qui se refléta dans l’eau. Il leva la tête, mais ne vit rien d’autre que la lueur meurtrière de la Lune. Une illusion… Une illusion dont il ne pouvait se sortir sans avoir affronté la créature.
Soudain, un sifflement retentit et, une épée surgit devant ses genoux, tombée du ciel. Son reflet brillant se dessinait à la surface pourpre de l’étendue aquatique, comme si elle l’invitait à plonger dans l’inconnu.
Le jeune homme coiffé d’un béret, une main en moins, devait se battre pour sa survie. Sariel n’attendait qu’une seule chose : que Didier lui prouve sa valeur.
Un coup de vent fit tomber le béret de Didier dans l’eau pourpre, comme un souffle chargé d’un présage funeste. C’était le battement d’aile de la Wyvern dont venait de prendre forme le Chevalier Macabre. Son corps majestueux, nuancé d’un violet profond et de reflets argentés, reflétait la lueur de la lune lorsqu’il se posa face à Didier. Il était tel une ombre vivante, des prunelles écarlates capables même de percer les ténèbres les plus obscures. Un œil, l’œil de l’Archidémon, ornait son torse. Il était le cœur de l’illusion et, de la transformation.
Ses griffes étaient acérées, comme ses crocs d’obsidienne ressemblant à ceux d’un vampire millénaire. Tous étaient prêts à transpercer la chair de Didier, à le déchiqueter vivant, à le vider de son sang. Ses ailes, d’une envergure de plusieurs mètres, étaient drapées d’une membrane pourpre et leur extrémité d’écaille d’or. Sa queue, possédant une pointe ressemblant à une lame, s’élevait au-dessus de lui, comme s’il était prêt à transpercer Didier.
Son cri strident retentit une première fois, avant qu’il ne prenne son envol. Il fit une pirouette et abattit sa queue juste devant Didier, avec une vitesse bien plus élevée que la moyenne humaine. À son contact avec l’eau, des vagues se formèrent, il fendit durant l’espace de quelques instants cet étendu infini dans lequel était plongé Didier.
Une attaque ratée ? Non.
Car, sa queue ancrée sur le col, le monstre fit un rapide mouvement vers l’avant, continuant de fendre l’eau à une vitesse fulgurante. Si Didier n’esquivait pas cette attaque, alors il se ferait transpercé, une blessure pouvant être mortelle, même pour un être aussi solide et résistant que lui.
CENDRES
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
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Vocation: Guerrier assassin
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Un silence lugubre pesait lourdement sur la scène où, Didier, vacillant et désespéré, se tenait face à la majestueuse et terrifiante wyverne qui venit d’apparaître devant lui, silhouette spectrale sous la lueur impitoyable de la lune écarlate. Chaque mouvement, chaque battement d’aile de la créature semblait déplacer l’air en vagues sinistres, comme un souffle morbide contre le républicain. Une épée tombée du ciel gisait là, comme si l’univers lui-même lui avait offert une arme dans ce moment critique, mais dès qu’il la souleva, Didier en comprit l’ironie : l’arme, bien qu’acérée, était tout aussi lourde et maladroite dans sa main que l’idée même d’affronter cette créature des enfer.
Au moment où la queue écailleuse de la wyverne fendit l’air, Didier eut juste assez de réflexes pour l’esquiver de justesse. L’impact projeta une vague de liquide pourpre qui éclaboussa ses vêtements, l’éclat acéré des griffes de la bête illuminant brièvement son visage pâle. Il murmura entre ses dents, ses nerfs tendus à l’extrême, tout en balbutiant, presque pour se convaincre lui-même de son courage en déclin.
« Je coupe la parole, pas les wyvernes bordel ! »
Alors qu’il tentait maladroitement de lever l’épée une fois de plus, sa main tremblante l’en empêcha. Un sursaut de douleur lui rappela l’amputation récente qui marquait son bras blessé, et qui saignait encore malgré l’action réparatrice de sa magie pour contenir l’hémorragie.
Didier devait temporiser.
Et pour cela, il s’était résolu à la fuite. Mais il n’avait pas fait une dizaine de pas qu’il heurtait une masse invisible. Son regard se posa alors sur le corps inanimé du Vezkang n°11 de la caravane. Il n’était plus qu’une carcasse éventrée qui gisait là, dans cette marre de sang. Immédiatement, il se mettait à couvert derrière l’énorme masse de la bête, en profitant pour reprendre son souffle et tenter de se calmer. Il aperçus alors les restes de la tente détruite qui trônait précédemment sur le dos de la bête
« C’est ma chance. » Murmura-t-il d’une voix tremblante.
Il s’était alors mit à déchirer un morceau de tissu pour en faire un garrot suffisamment efficace pour optimiser les effets de sa régénération. Une fois le bandage enroulé et serré autour de son moignon, Didier serra les dents, tirant fermement pour bien fixer le tout. Une chaleur engourdissante, presque apaisante, parcourut son bras, comme une promesse fragile de quelques minutes de plus de survie.
Le regard de Didier, jusque-là concentré sur ses propres misères, se releva un instant, pour croiser l’étrange pupille de l’Archidémon qui brillait, à la manière d’un joyau maléfique, au centre de la poitrine de la wyverne. L’œil mouvant et hypnotique semblait suivre chacun de ses gestes. En une fraction de seconde, une idée folle, presque insensée, traversa l’esprit du marchand.
« Et si c’était la clé ? » Pensa-t-il, à moitié moqueur de lui-même, mais assez désespéré pour s’y accrocher.
S’il ne pouvait ni brandir une épée, ni se battre frontalement avec une wyverne, peut-être pourrait-il la frapper à distance. Inspiré par cette idée, il abandonnait l’idée de reprendre cette épée. Se détournant de l’arme qu’il savait ne jamais pouvoir manier correctement, surtout à un seul bras. Il fixa plutôt le morceau de tissu entortillé autour de son moignon, qui se révéla suffisamment large pour une tout autre utilité.
Enroulant avec soin une partie du tissu entre ses doigts, il improvisa une fronde rudimentaire au bout de son moignon. Peu élégant, certes, mais, pour Didier, cela avait le mérite d’être léger et maniable et, surtout, de redonner un semblant d’utilité à ce membre raccourci. Alors qu’il ajustait les bouts de tissu autour de ses doigts, son regard fouillait les environs à la recherche de projectiles, de munitions pour toucher la bête. À proximité, la carcasse du Vezkang s’étalait toujours, un flot de chair déchirée et d’ossements saillants que Didier n’avait plus le luxe de trouver repoussants. Il se pencha, attrapant un fragment d’os particulièrement tranchant, le glissant dans sa fronde, les doigts fermement agrippés autour de la lanière de tissu.
La wyverne, perceptible aux moindres mouvements du républicain, sembla déceler quelque chose de menaçant dans sa détermination naissante. Elle émit un sifflement lugubre, ses yeux rougeoyants se rivant sur l’homme blessé. La créature battit des ailes une fois, créant un tourbillon d’air suffocant. Didier, sentant la montée de l’adrénaline dans son corps, serra les dents et ajusta sa position. Le poids de l’os entre ses doigts n’était rien comparé à celui de l’épée, et pour une fois.
Prenant une grande inspiration, il s’élança, d’abord d’un pas, puis de deux, traînant son pied dans la masse rougeoyant tout en concentrant son regard sur l’œil scintillant au centre de la poitrine de la créature. Un bref sourire se dessina sur son visage alors qu’il balançait la fronde en un arc ample, relâchant l’os dans un mouvement rapide et précis.
Le projectile siffla dans l’air, traçant une ligne directe vers le cœur de la bête, mais celle-ci, réactive et sauvage, s’écarta dans une pirouette élégante. Didier sentit une onde glaciale le traverser, mais il ne se laissa pas abattre. C’était maintenant un jeu de précision et de vitesse. La wyverne, presque vexée, émit un hurlement strident et se lança à sa poursuite, sa queue sinistrement tranchante s’abattant de toutes parts autour de lui, coupant les flots de liquide rouge et créant des vagues menaçantes.
Esquivant chaque coup avec une habileté née du pur instinct, Didier se retrouva à nouveau proche du cadavre du Vezkang. La bête avait compris l’importance de ce refuge et s’était acharnée sur la carcasse avec une violence démesurée, la transformant en une bouillie immonde. Toutefois, quelques fragments d’os jaillirent dans la marre de sang. le marchand, empoignait à nouveau l’un d’eux, le plaçait dans sa fronde avec un dévouement silencieux, son esprit maintenant uniquement concentré sur cette cible maudite.
À chaque mouvement, à chaque échappée, le marchand, reconvertis en combattant de fortune, semblait s’ajuster, trouvant dans le désespoir une précision inattendue. L’œil du démon continuait de briller, provocant le marchand qui, malgré la sueur et le sang, fit progressivement abstraction de la douleur et de la peur qui le tenaillaient. Une fois encore, il relâcha son projectile dans un jet précis, mais cette fois, la wyverne ne parvint pas à esquiver complètement. L’os acéré heurtait la chair entourant l’œil démoniaque, provoquant un cri de rage de la part de la créature.
Sentant une once de victoire, Didier s’élança une dernière fois, sa fronde prête pour une ultime attaque. Le tissu était maintenant presque déchiré, et sa main tremblante peinait à maintenir la prise, mais son regard restait fixé sur l’œil blessé. D’un dernier mouvement, il relança son projectile, avec toute l’énergie qu’il lui restait. Le fragment d’os fendit l’air en direction de l’oeil à grande vitesse...
Au moment où la queue écailleuse de la wyverne fendit l’air, Didier eut juste assez de réflexes pour l’esquiver de justesse. L’impact projeta une vague de liquide pourpre qui éclaboussa ses vêtements, l’éclat acéré des griffes de la bête illuminant brièvement son visage pâle. Il murmura entre ses dents, ses nerfs tendus à l’extrême, tout en balbutiant, presque pour se convaincre lui-même de son courage en déclin.
« Je coupe la parole, pas les wyvernes bordel ! »
Alors qu’il tentait maladroitement de lever l’épée une fois de plus, sa main tremblante l’en empêcha. Un sursaut de douleur lui rappela l’amputation récente qui marquait son bras blessé, et qui saignait encore malgré l’action réparatrice de sa magie pour contenir l’hémorragie.
Didier devait temporiser.
Et pour cela, il s’était résolu à la fuite. Mais il n’avait pas fait une dizaine de pas qu’il heurtait une masse invisible. Son regard se posa alors sur le corps inanimé du Vezkang n°11 de la caravane. Il n’était plus qu’une carcasse éventrée qui gisait là, dans cette marre de sang. Immédiatement, il se mettait à couvert derrière l’énorme masse de la bête, en profitant pour reprendre son souffle et tenter de se calmer. Il aperçus alors les restes de la tente détruite qui trônait précédemment sur le dos de la bête
« C’est ma chance. » Murmura-t-il d’une voix tremblante.
Il s’était alors mit à déchirer un morceau de tissu pour en faire un garrot suffisamment efficace pour optimiser les effets de sa régénération. Une fois le bandage enroulé et serré autour de son moignon, Didier serra les dents, tirant fermement pour bien fixer le tout. Une chaleur engourdissante, presque apaisante, parcourut son bras, comme une promesse fragile de quelques minutes de plus de survie.
Le regard de Didier, jusque-là concentré sur ses propres misères, se releva un instant, pour croiser l’étrange pupille de l’Archidémon qui brillait, à la manière d’un joyau maléfique, au centre de la poitrine de la wyverne. L’œil mouvant et hypnotique semblait suivre chacun de ses gestes. En une fraction de seconde, une idée folle, presque insensée, traversa l’esprit du marchand.
« Et si c’était la clé ? » Pensa-t-il, à moitié moqueur de lui-même, mais assez désespéré pour s’y accrocher.
S’il ne pouvait ni brandir une épée, ni se battre frontalement avec une wyverne, peut-être pourrait-il la frapper à distance. Inspiré par cette idée, il abandonnait l’idée de reprendre cette épée. Se détournant de l’arme qu’il savait ne jamais pouvoir manier correctement, surtout à un seul bras. Il fixa plutôt le morceau de tissu entortillé autour de son moignon, qui se révéla suffisamment large pour une tout autre utilité.
Enroulant avec soin une partie du tissu entre ses doigts, il improvisa une fronde rudimentaire au bout de son moignon. Peu élégant, certes, mais, pour Didier, cela avait le mérite d’être léger et maniable et, surtout, de redonner un semblant d’utilité à ce membre raccourci. Alors qu’il ajustait les bouts de tissu autour de ses doigts, son regard fouillait les environs à la recherche de projectiles, de munitions pour toucher la bête. À proximité, la carcasse du Vezkang s’étalait toujours, un flot de chair déchirée et d’ossements saillants que Didier n’avait plus le luxe de trouver repoussants. Il se pencha, attrapant un fragment d’os particulièrement tranchant, le glissant dans sa fronde, les doigts fermement agrippés autour de la lanière de tissu.
La wyverne, perceptible aux moindres mouvements du républicain, sembla déceler quelque chose de menaçant dans sa détermination naissante. Elle émit un sifflement lugubre, ses yeux rougeoyants se rivant sur l’homme blessé. La créature battit des ailes une fois, créant un tourbillon d’air suffocant. Didier, sentant la montée de l’adrénaline dans son corps, serra les dents et ajusta sa position. Le poids de l’os entre ses doigts n’était rien comparé à celui de l’épée, et pour une fois.
Didier sentait qu’il tenait une arme qui lui convenait.
Prenant une grande inspiration, il s’élança, d’abord d’un pas, puis de deux, traînant son pied dans la masse rougeoyant tout en concentrant son regard sur l’œil scintillant au centre de la poitrine de la créature. Un bref sourire se dessina sur son visage alors qu’il balançait la fronde en un arc ample, relâchant l’os dans un mouvement rapide et précis.
Le projectile siffla dans l’air, traçant une ligne directe vers le cœur de la bête, mais celle-ci, réactive et sauvage, s’écarta dans une pirouette élégante. Didier sentit une onde glaciale le traverser, mais il ne se laissa pas abattre. C’était maintenant un jeu de précision et de vitesse. La wyverne, presque vexée, émit un hurlement strident et se lança à sa poursuite, sa queue sinistrement tranchante s’abattant de toutes parts autour de lui, coupant les flots de liquide rouge et créant des vagues menaçantes.
Esquivant chaque coup avec une habileté née du pur instinct, Didier se retrouva à nouveau proche du cadavre du Vezkang. La bête avait compris l’importance de ce refuge et s’était acharnée sur la carcasse avec une violence démesurée, la transformant en une bouillie immonde. Toutefois, quelques fragments d’os jaillirent dans la marre de sang. le marchand, empoignait à nouveau l’un d’eux, le plaçait dans sa fronde avec un dévouement silencieux, son esprit maintenant uniquement concentré sur cette cible maudite.
À chaque mouvement, à chaque échappée, le marchand, reconvertis en combattant de fortune, semblait s’ajuster, trouvant dans le désespoir une précision inattendue. L’œil du démon continuait de briller, provocant le marchand qui, malgré la sueur et le sang, fit progressivement abstraction de la douleur et de la peur qui le tenaillaient. Une fois encore, il relâcha son projectile dans un jet précis, mais cette fois, la wyverne ne parvint pas à esquiver complètement. L’os acéré heurtait la chair entourant l’œil démoniaque, provoquant un cri de rage de la part de la créature.
Un dernier coup
Sentant une once de victoire, Didier s’élança une dernière fois, sa fronde prête pour une ultime attaque. Le tissu était maintenant presque déchiré, et sa main tremblante peinait à maintenir la prise, mais son regard restait fixé sur l’œil blessé. D’un dernier mouvement, il relança son projectile, avec toute l’énergie qu’il lui restait. Le fragment d’os fendit l’air en direction de l’oeil à grande vitesse...
Sentinelle Nocturne
Shawn Fraldarius
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Didier perd la main
Le combat était mouvementé, si bien que l’homme coiffé d’un béret ne s’arrêtait pas, entre esquive et attaque. Peut-être était-ce dû à une forme d’adrénaline qui l’animait, ce qui pouvait être normal, étant donné qu’il risquait littéralement de perdre la vie ce soir, s’il refusait de se battre. Intérieurement, le Chevalier Macabre riait, tandis qu’il avait pris la forme de cette Wyvern, une enveloppe draconique et écailleuse. Malgré la folie qui était facilement lisible sur son visage, Didier faisait preuve d’une véritable ingéniosité. L’œil de l’Archidémon, scrutateur, ne le lâchait pas une seule seconde du regard. La pupille fendue noyée dans une mer de sang orange était focalisée sur le pauvre homme, sur sa proie.
Mais, cette même proie semblait beaucoup plus coriace que l’Archidémon ne l’avait pensé. Son œil, il était blessé, gorgé de sang, tandis que la dernière attaque de l’homme, un projectile, un fragment d’os, fendit les airs à toute vitesse. L’onde émise par le morceau d’os éveilla les sens de la Wyvern vampirique mais, il était trop tard.
Le projectile fendit les airs avec une précision désespérée, propulsé par la rage et la terreur que ressentait Didier en cet instant. L’éclat d’os jaillit à travers la pénombre et, atteignit l’œil gorgé de sang de l’Archidémon, situé sur le thorax de la Wyvern. Il se planta dans sa chair avec une force surprenante. Un cri strident, aigu. L’œil se déchira alors en un millier de fragments étincelants de sang et, le monstre s’effondra, disparaissant dans la mer écarlate, petit à petit, se retrouvant submergé par cette magie étrange, ce liquide qui avait remplacé le sable mais qui, pourtant, en gardait la contenance et la texture.
Étrangement, l’illusion ne se dissipa pas, non. Au contraire. Tout ce qui entoura Didier disparut, se volatilisant dans un nuage de sable rouge et noir. L’homme coiffé d’un béret se retrouva soudain dans un immense vide, seul l’épée offerte par le Chevalier Macabre subsistait. Elle se mit à briller, appelant Didier. Allait-il la ramasser ? Cela n’avait que très peu d’importance, hélas.
« Intéressant… »
La voix du Chevalier Macabre résonna, lourde et déformée, semblant s'infiltrer dans chaque recoin de l'espace autour de Didier, se faufilant jusque dans son esprit et enveloppant son être d'une présence oppressante. L'homme pouvait se sentir soudainement pris au piège, comme si cette voix froide et sinistre venait d'éveiller les ombres elles-mêmes pour l'observer.
Puis, dans l'obscurité qui l'entourait, une lueur apparut : le regard écarlate du Chevalier, brillant d'une intensité surnaturelle. Les yeux, comme deux braises ardentes, fixaient Didier sans ciller, scrutant son âme avec une persistance terrifiante. Didier pouvait sentir ce regard pénétrer chaque pensée, chaque peur, s'immisçant dans les profondeurs de son être.
« Tu n’es pas si inutile que je ne le pensais. »
Soudain, des milliers d’yeux surgirent de l’obscurité, encerclant Didier, tous braqués sur lui. Ces regards innombrables semblaient flotter dans un vide indistinct, à une distance que Didier ne pouvait ni percevoir ni comprendre. Ils le fixaient tous avec une intensité glaciale, lui donnant l’impression d’être scruté jusque dans ses pensées les plus profondes. Pourtant, parmi cette multitude d'yeux figés, seulement deux d'entre eux étaient bien réels : ceux du Chevalier Macabre. Seuls ces deux-là avaient la lueur de vie, la malignité vive d’un esprit pervers et torturé. Comment pourrait-il comprendre ce qui lui arrivait, lui qui n’avait certainement jamais été confronté à une telle expérience ? Il était tombé dans les griffes d’une illusion perfide, le piège d’un esprit dérangé qui semblait n’avoir qu’un seul objectif : le briser, l’écraser sous le poids de cette vision cauchemardesque.
« Tu es fait. »
La voix du Chevalier Macabre se répandit comme une marée sombre, assaillant Didier de toutes parts. Chaque mot semblait vibrer dans l'air, imprégné d'une énergie malsaine qui le transperçait, le faisant frémir. Devant lui, les prunelles écarlates du Chevalier s'approchaient lentement, comme deux phares cruels, inévitables, qui se resserraient inexorablement autour de lui tel un étau de ténèbres.
Puis, des silhouettes commencèrent à émerger des ombres, dessinant les contours flous et inquiétants du Chevalier. Avec chaque pas, son image se dédoublait, se multipliait, créant une armée de reflets étranges. Certains étaient petits, à peine des ombres difformes, tandis que d’autres s’élevaient gigantesques, imposants, comme des géants oppressants, parvenant presque à toucher le ciel, s’il était encore là. Chaque version de lui semblait animée d'une volonté sombre, avançant sans relâche vers Didier, l'entourant peu à peu, ne lui laissant aucune échappatoire. Au centre de cette marche implacable, Didier était encerclé, piégé dans un cauchemar vivant qui ne semblait pas prêt de s’arrêter.
« Tu ne peux pas tous les tuer, Didier. Alors, que vas-tu faire ? »
CENDRES
Mais, cette même proie semblait beaucoup plus coriace que l’Archidémon ne l’avait pensé. Son œil, il était blessé, gorgé de sang, tandis que la dernière attaque de l’homme, un projectile, un fragment d’os, fendit les airs à toute vitesse. L’onde émise par le morceau d’os éveilla les sens de la Wyvern vampirique mais, il était trop tard.
Le projectile fendit les airs avec une précision désespérée, propulsé par la rage et la terreur que ressentait Didier en cet instant. L’éclat d’os jaillit à travers la pénombre et, atteignit l’œil gorgé de sang de l’Archidémon, situé sur le thorax de la Wyvern. Il se planta dans sa chair avec une force surprenante. Un cri strident, aigu. L’œil se déchira alors en un millier de fragments étincelants de sang et, le monstre s’effondra, disparaissant dans la mer écarlate, petit à petit, se retrouvant submergé par cette magie étrange, ce liquide qui avait remplacé le sable mais qui, pourtant, en gardait la contenance et la texture.
Étrangement, l’illusion ne se dissipa pas, non. Au contraire. Tout ce qui entoura Didier disparut, se volatilisant dans un nuage de sable rouge et noir. L’homme coiffé d’un béret se retrouva soudain dans un immense vide, seul l’épée offerte par le Chevalier Macabre subsistait. Elle se mit à briller, appelant Didier. Allait-il la ramasser ? Cela n’avait que très peu d’importance, hélas.
« Intéressant… »
La voix du Chevalier Macabre résonna, lourde et déformée, semblant s'infiltrer dans chaque recoin de l'espace autour de Didier, se faufilant jusque dans son esprit et enveloppant son être d'une présence oppressante. L'homme pouvait se sentir soudainement pris au piège, comme si cette voix froide et sinistre venait d'éveiller les ombres elles-mêmes pour l'observer.
Puis, dans l'obscurité qui l'entourait, une lueur apparut : le regard écarlate du Chevalier, brillant d'une intensité surnaturelle. Les yeux, comme deux braises ardentes, fixaient Didier sans ciller, scrutant son âme avec une persistance terrifiante. Didier pouvait sentir ce regard pénétrer chaque pensée, chaque peur, s'immisçant dans les profondeurs de son être.
« Tu n’es pas si inutile que je ne le pensais. »
Soudain, des milliers d’yeux surgirent de l’obscurité, encerclant Didier, tous braqués sur lui. Ces regards innombrables semblaient flotter dans un vide indistinct, à une distance que Didier ne pouvait ni percevoir ni comprendre. Ils le fixaient tous avec une intensité glaciale, lui donnant l’impression d’être scruté jusque dans ses pensées les plus profondes. Pourtant, parmi cette multitude d'yeux figés, seulement deux d'entre eux étaient bien réels : ceux du Chevalier Macabre. Seuls ces deux-là avaient la lueur de vie, la malignité vive d’un esprit pervers et torturé. Comment pourrait-il comprendre ce qui lui arrivait, lui qui n’avait certainement jamais été confronté à une telle expérience ? Il était tombé dans les griffes d’une illusion perfide, le piège d’un esprit dérangé qui semblait n’avoir qu’un seul objectif : le briser, l’écraser sous le poids de cette vision cauchemardesque.
« Tu es fait. »
La voix du Chevalier Macabre se répandit comme une marée sombre, assaillant Didier de toutes parts. Chaque mot semblait vibrer dans l'air, imprégné d'une énergie malsaine qui le transperçait, le faisant frémir. Devant lui, les prunelles écarlates du Chevalier s'approchaient lentement, comme deux phares cruels, inévitables, qui se resserraient inexorablement autour de lui tel un étau de ténèbres.
Puis, des silhouettes commencèrent à émerger des ombres, dessinant les contours flous et inquiétants du Chevalier. Avec chaque pas, son image se dédoublait, se multipliait, créant une armée de reflets étranges. Certains étaient petits, à peine des ombres difformes, tandis que d’autres s’élevaient gigantesques, imposants, comme des géants oppressants, parvenant presque à toucher le ciel, s’il était encore là. Chaque version de lui semblait animée d'une volonté sombre, avançant sans relâche vers Didier, l'entourant peu à peu, ne lui laissant aucune échappatoire. Au centre de cette marche implacable, Didier était encerclé, piégé dans un cauchemar vivant qui ne semblait pas prêt de s’arrêter.
« Tu ne peux pas tous les tuer, Didier. Alors, que vas-tu faire ? »
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Le Chevalier Macabre parle en 990000
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Didier Van Strijdonck
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Didier, d’abord figé par l’évanouissement soudain de la Wyvern vampirique, laissa échapper un rire nerveux, vacillant, comme une étincelle qui aurait pris feu dans un champ d’herbes sèches. Ce n’était pas une simple victoire, non – c’était un sursaut de survie, une résurgence de cette force primal qui l’avait toujours guidé, même dans les moments où tout semblait perdu. Un rire grinçant, suivi de larmes mêlées de sang et de poussière, se libéra de ses lèvres tremblantes. Le triomphe d'avoir percé cet œil – l'atteindre avec son projectile improvisé – relevait de l'insensé. Didier regarda son propre bras, ou se qu’il en restait tremblant encore d’un mélange de peur et d'exaltation, et murmura :
« Toi... toi et moi… On est encore debout… encore en vie… pour combien de temps ? »
Mais son rire mourut au bord de ses lèvres alors que les ombres s’épaississaient autour de lui, flottant dans un silence terrifiant. Le vide, oppressant, engloutit les restes du monde autour de lui, laissant en son cœur cette lame mystérieuse et irradiant d’une lueur sombre, presque maléfique. Didier, fasciné et effrayé, tendit la main vers elle comme un noyé vers une bouée, mais hésita au dernier instant. Son instinct lui criait que ce cadeau du Chevalier Macabre portait en lui bien plus que de simples tranchants ; il contenait la promesse d'une perdition inéluctable.
La voix du Chevalier, cette fois, résonna autour de lui comme un roulement de tonnerre sinistre. Elle s’insinuait dans son esprit, jouant avec ses pensées, envahissant chaque recoin de sa conscience. Didier recula instinctivement, un fort sentiment d’oppression l’ayant envahit, ses yeux écarquillés parcourant la scène hallucinante qui se déployait sous ses yeux. Les ténèbres se condensèrent, prenant forme devant lui. D’abord une lueur écarlate – l’œil du Chevalier, intense, comme une braise. Puis, tout autour, des yeux surgirent, nombreux, l'encerclement sans espoir de fuite. Etait-ce la fin?
Il n’avait jamais ressenti une telle peur, une terreur aussi profonde qu’elle semblait aller jusqu’à figer ses muscles. Didier, pourtant rompus à l’art de la dissimulation et des feintes, en était réduit à un fétu de paille, flottant dans cet océan de malveillance. Il suffoquait presque sous le poids des regards, implacables et froids, posés sur lui, sentant chaque œil sonder son âme, le dépouiller de tout masque, le mettre à nu dans sa misérable humanité. Il était bien trop abattu, bien trop brisé pour saisir la nuance, parmis ses orbites, qui lui aurait permis de reconnaître le cavalier macabre.
« Ça… Ça va bien trop loin… Laissez-moi ! » Bégaya-t-il, s’accrochant à une bravade dérisoire pour ne pas sombrer tout à fait. Mais ses mots, aussi dérisoires que grotesque, résonnèrent dans le vide, se perdant dans la masse étouffante de regards qui le cernaient.
Didier tenta un pas en arrière, mais un éclat rouge vif attira son attention – les prunelles du Chevalier, scrutatrices, ne le lâchaient pas d’un iota. Deux éclats mortels au milieu de l’ombre, semblables à des phares qui l’entraînaient irrésistiblement dans les profondeurs de sa propre peur. Les yeux ne bougeaient pas, mais ils semblaient pourtant avancer, toujours plus près, réduisant l’espace, jusqu’à ce que Didier sente le souffle de sa propre terreur se presser contre son torse.
« Arretez ça! »
Sa voix se brisa alors qu’il sentait l’énergie malsaine du Chevalier se renforcer, comme si la créature se délectait de son désarroi. Didier n’avait plus d’échappatoire – chaque version déformée du Chevalier avançait, lentement, l’entourant en une masse mouvante et menaçante. Certaines silhouettes n’étaient que des fantômes flous, mais d’autres… D’autres dépassaient de beaucoup sa propre stature, se dressant telles des colosses déments, lui coupant la vue, l’emprisonnant dans un filet de ténèbres.
Il tourna frénétiquement la tête, cherchant une issue, un espace vierge, quelque chose, n’importe quoi, mais partout, il n’y avait que cette multitude d’ombres marchant en silence, comme les rouages d’une grande machinerie de mort. Ses propres jambes tremblèrent, un rire nerveux émergeant à nouveau.
Une petite voix à l’intérieur de lui hurlait de s’enfuir, de lâcher prise, mais il savait qu’il ne pourrait jamais échapper à cette tempête de folie. Les contours du Chevalier, avec ses reflets démultipliés, emplissaient désormais tout l’espace, se resserrant comme une marée noire et inexorable. Didier se sentit flancher, ses propres genoux fléchissant, et son rire – oh, ce rire désespéré, dément – fit écho parmi les ombres.
Les répliques du Chevalier, acérées, dansaient autour de lui comme autant de lames. Didier, pourtant, n’était pas un homme à se laisser briser sans combattre, même si la victoire semblait impossible. Il avait répérer l’épée qui gisait non loin de lui, a portée de sa main valide. Il se concentrait, ensuite, mobilisant le peu de force qui subsistait en lui. Se faisant, il repérait une légère variation parmi les regards qui le scrutait.
« Que vais-je faire ? » Murmura-t-il, laissant ses paroles en suspens, son regard luisant d’une lueur de folie déterminée, malgré ses jambes flageolantes.
Didier tente ce qui sera son dernier coup, une sorte de baroud d’honneur alors qu’il sent qu’il joue l’ultime acte de sa vie. D’un geste aussi puissant qu’il le put, il bondit sur ses jambes. Usant de la force d’inertie, il jetait ensuite une main pleine de sang/sable à cette paire d’yeux qui se démarquait des autres lorsqu’il estima qu’elle fut suffisamment proche de lui.
Puis, dans un geste aussi fou que désespéré, il s’emparait aussi vite qu’il le pu de cette épée, toujours trop lourde, profitant de la confusion chez son ennemi pour lui asséner un coup tranchant dans les flancs. Didier avait essayé de viser le cou, mais il était trop faible pour lever son arme aussi haut. La lame rencontrait alors le métal de l’armure du cavalier macabre…[/b][/color]
« Toi... toi et moi… On est encore debout… encore en vie… pour combien de temps ? »
Mais son rire mourut au bord de ses lèvres alors que les ombres s’épaississaient autour de lui, flottant dans un silence terrifiant. Le vide, oppressant, engloutit les restes du monde autour de lui, laissant en son cœur cette lame mystérieuse et irradiant d’une lueur sombre, presque maléfique. Didier, fasciné et effrayé, tendit la main vers elle comme un noyé vers une bouée, mais hésita au dernier instant. Son instinct lui criait que ce cadeau du Chevalier Macabre portait en lui bien plus que de simples tranchants ; il contenait la promesse d'une perdition inéluctable.
La voix du Chevalier, cette fois, résonna autour de lui comme un roulement de tonnerre sinistre. Elle s’insinuait dans son esprit, jouant avec ses pensées, envahissant chaque recoin de sa conscience. Didier recula instinctivement, un fort sentiment d’oppression l’ayant envahit, ses yeux écarquillés parcourant la scène hallucinante qui se déployait sous ses yeux. Les ténèbres se condensèrent, prenant forme devant lui. D’abord une lueur écarlate – l’œil du Chevalier, intense, comme une braise. Puis, tout autour, des yeux surgirent, nombreux, l'encerclement sans espoir de fuite. Etait-ce la fin?
Il n’avait jamais ressenti une telle peur, une terreur aussi profonde qu’elle semblait aller jusqu’à figer ses muscles. Didier, pourtant rompus à l’art de la dissimulation et des feintes, en était réduit à un fétu de paille, flottant dans cet océan de malveillance. Il suffoquait presque sous le poids des regards, implacables et froids, posés sur lui, sentant chaque œil sonder son âme, le dépouiller de tout masque, le mettre à nu dans sa misérable humanité. Il était bien trop abattu, bien trop brisé pour saisir la nuance, parmis ses orbites, qui lui aurait permis de reconnaître le cavalier macabre.
« Ça… Ça va bien trop loin… Laissez-moi ! » Bégaya-t-il, s’accrochant à une bravade dérisoire pour ne pas sombrer tout à fait. Mais ses mots, aussi dérisoires que grotesque, résonnèrent dans le vide, se perdant dans la masse étouffante de regards qui le cernaient.
Didier tenta un pas en arrière, mais un éclat rouge vif attira son attention – les prunelles du Chevalier, scrutatrices, ne le lâchaient pas d’un iota. Deux éclats mortels au milieu de l’ombre, semblables à des phares qui l’entraînaient irrésistiblement dans les profondeurs de sa propre peur. Les yeux ne bougeaient pas, mais ils semblaient pourtant avancer, toujours plus près, réduisant l’espace, jusqu’à ce que Didier sente le souffle de sa propre terreur se presser contre son torse.
« Arretez ça! »
Sa voix se brisa alors qu’il sentait l’énergie malsaine du Chevalier se renforcer, comme si la créature se délectait de son désarroi. Didier n’avait plus d’échappatoire – chaque version déformée du Chevalier avançait, lentement, l’entourant en une masse mouvante et menaçante. Certaines silhouettes n’étaient que des fantômes flous, mais d’autres… D’autres dépassaient de beaucoup sa propre stature, se dressant telles des colosses déments, lui coupant la vue, l’emprisonnant dans un filet de ténèbres.
Il tourna frénétiquement la tête, cherchant une issue, un espace vierge, quelque chose, n’importe quoi, mais partout, il n’y avait que cette multitude d’ombres marchant en silence, comme les rouages d’une grande machinerie de mort. Ses propres jambes tremblèrent, un rire nerveux émergeant à nouveau.
Une petite voix à l’intérieur de lui hurlait de s’enfuir, de lâcher prise, mais il savait qu’il ne pourrait jamais échapper à cette tempête de folie. Les contours du Chevalier, avec ses reflets démultipliés, emplissaient désormais tout l’espace, se resserrant comme une marée noire et inexorable. Didier se sentit flancher, ses propres genoux fléchissant, et son rire – oh, ce rire désespéré, dément – fit écho parmi les ombres.
Les répliques du Chevalier, acérées, dansaient autour de lui comme autant de lames. Didier, pourtant, n’était pas un homme à se laisser briser sans combattre, même si la victoire semblait impossible. Il avait répérer l’épée qui gisait non loin de lui, a portée de sa main valide. Il se concentrait, ensuite, mobilisant le peu de force qui subsistait en lui. Se faisant, il repérait une légère variation parmi les regards qui le scrutait.
« Que vais-je faire ? » Murmura-t-il, laissant ses paroles en suspens, son regard luisant d’une lueur de folie déterminée, malgré ses jambes flageolantes.
ACTA FABULA EST
Didier tente ce qui sera son dernier coup, une sorte de baroud d’honneur alors qu’il sent qu’il joue l’ultime acte de sa vie. D’un geste aussi puissant qu’il le put, il bondit sur ses jambes. Usant de la force d’inertie, il jetait ensuite une main pleine de sang/sable à cette paire d’yeux qui se démarquait des autres lorsqu’il estima qu’elle fut suffisamment proche de lui.
Puis, dans un geste aussi fou que désespéré, il s’emparait aussi vite qu’il le pu de cette épée, toujours trop lourde, profitant de la confusion chez son ennemi pour lui asséner un coup tranchant dans les flancs. Didier avait essayé de viser le cou, mais il était trop faible pour lever son arme aussi haut. La lame rencontrait alors le métal de l’armure du cavalier macabre…[/b][/color]
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