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Noble de La République
Abel Dorso-Draco
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Les températures descendaient doucement au fur et à mesure que l’année arrivait à sa fin, tout comme les journées se raccourcissaient et que la vie laissait doucement place à la mort. Cette mort froide rappelait à tout un chacun que tout a une fin. La saison froide s’installait gentiment et, comme toujours, même après plus de mille cinq cents ans de vie, elle restait la saison favorite d’Abel. Le soleil n’étant pas vraiment un astre qu’il appréciait. C’était donc toujours avec un grand plaisir qu’il accueillait les longues nuits automnales et hivernales. Non pas qu’il ne puisse sortir en journée, mais c’était un risque, au vu de sa condition de vampire, de se brûler que de trop jouer avec les rayons du soleil. Et, au-delà du fait qu’il soit littéralement une créature de la nuit, Abel a, plus ou moins, toujours profité de la nuit pour tout ce qu’on peut y trouver… En bien et surtout en mal.
- Monsieur… Vous… vous m’avez fait demander ?
C’était une jeune femme à la chevelure couleur blé, aux yeux vert émeraude et à la peau opaline. Sa voix était timide et elle n’osait s’aventurer au-delà de l’encadrement de la porte du bureau dans lequel travaillait actuellement le vampire. Les mains jointes devant elle, elle attendait sagement, le regard rivé sur le sol, l’approbation de celui qui, il y a quelques années de ça, l’avait engagée comme apprentie dans ce monde, souvent difficile, qu’est celui de la couture… Surtout sous le regard de la haute.
S’y faire un nom n’est jamais une chose facile, surtout si on veut créer de belles pièces et non juste rapiécer la vieille chemise du fils d’un tel qui a été transmise de génération en génération. Il l’avait prise parce qu’il avait vu ses capacités et avait pressenti qu’elle en serait capable. Non pas que ce soit de la bonté venant d’Abel, mais uniquement un petit placement de pion qui lui servirait tôt ou tard.
- Oui, entrez donc, Jeanne. J’ai une petite mission à vous confier.
Elle ne se fit pas prier et s’approcha du bureau en gardant tout de même une distance raisonnable entre elle et ce meuble. Abel finit enfin par lever ses yeux du patron de robe, sur lequel il travaillait, pour les poser dans ceux de Jeanne. Un sourire affiché sur son visage et, d’une voix plutôt douce et amicale, il reprit.
- J’aimerais que vous alliez en ville me chercher une bouteille d’un vin que j’ai réservé à cette adresse.
Il lui tendit un papier plié en deux comportant l’adresse d’un revendeur de vin de qualité et assez renommé dans la ville. Dans le même temps, il lui glissa une petite bourse dans les mains. La jeune blonde ne put s’empêcher de faire la moue en lisant l’adresse.
- Monsieur, elle se trouve à l’autre bout de la ville… J’en ai pour plus d’une heure à y aller… Et…
Abel la coupa net en levant une main en signe de silence.
- Je ne veux rien savoir, ni même vous entendre gémir. Vous n’avez qu’à courir, cela vous raccourcira le temps de trajet et vous fera sûrement perdre les quelques rondeurs en trop qui sont de votre fait.
Sa voix avait troqué la bonté pour un ton plus sévère et il savait que la petite complexait sur ses rondeurs qu’elle n’avait pas. Au contraire, il lui en manquerait même un peu… Elle commençait à avoir les joues qui se creusaient à force d’essayer d’atteindre une minceur dont elle n’avait pas besoin. À ses débuts, la petite Jeanne en avait même, diraient certains, un peu trop… Mais c’était suffisant pour que le vampire s’amuse à l’attaquer de petites piques… Et ça la faisait surtout se taire.
- Allez ! Dépêchez vous donc, Jeanne Bécu !
Qu’il rajouta avant que celle-ci ne sursaute très légèrement et se mette enfin en route, non sans faire lâcher un long soupir à Abel.
- Prenez une calèche, espèce de gourdasse !
Reprit-il sur un ton plus fort pour que la jeune blonde puisse l’entendre… Elle avait peut-être les mains pour devenir couturière, mais sa façon de penser exaspérait grandement le vampire.
Il avait fait en sorte que la boutique soit totalement libre à l’arrivée de sa jeune invitée qu’il n’avait pas revue depuis bien des années. Une belle et jeune Drakyn qui était loin d’être une cruche et, dans ses souvenirs, il appréciait converser avec elle. Ses parents avaient fini par l’éloigner du vampire, ce qui l’avait grandement frustré. Il le sait, elle aurait fait une très bonne partenaire dans le monde souterrain. Mais la réputation quelque peu sulfureuse du vampire l’avait précédée et était tombée dans les oreilles des parents de la dragonne, ce qui lui avait fermé une porte qui lui aurait été plutôt utile… à l’époque du moins.
Pour l’occasion, il avait sorti quelques tenues élégantes dont il s’était personnellement occupé et qu’il avait enfilées à des mannequins buste qu’il avait dans son atelier. Gardant la pièce maîtresse encore sous forme de patron pour n’en laisser encore plus de surprises et donner une autre raison de revoir cette jeune femme.
Ce fut au bout d’une petite demi-heure que Jeanne revint avec la dite bouteille de vin et que, sans plus de tendresse qu’à son départ,
- Allez poser cette bouteille sur le bureau. Ensuite, vous irez préparer le thé que vous amènerez dans le petit salon quand nous y serons. Et si tout se passe à merveille, vous aurez votre journée de demain.
- B… Bien monsieur.
Il reprit d’un ton un peu plus froid cette fois.
- Et ne faites pas de bêtises… Sans quoi je risquerais de voir rouge, Jeanne…
À peine eut-il terminé avec son apprentie que la clochette de l’entrée de sa boutique retentit et que la petite Jeanne partit faire la mission qui lui avait été confiée.
Abel se tourna aussitôt vers la Drakyn, un sourire éclatant sur son visage tout en s’inclinant légèrement pour la saluer avant de s’approcher d’elle d’un pas assuré.
- Soyez la bienvenue, ma Grande Dame Fëalocë ! Toujours aussi ravissante ! Je suis heureux que nous puissions enfin nous revoir ! J’espère que la route n’a pas été trop pénible ! Permettez-moi de vous débarrasser de votre veste.
Délicatement, il lui retira son manteau qu’il garda quelque instant à son bras.
- Je vous propose d’abord un bon thé pour vous réchauffer avec quelques petits entremets, histoire de pouvoir rattraper un peu de ce temps perdu, et ensuite nous pourrons passer, si vous le souhaitez, aux essayages ! J’ai quelques tenues qui, j’en suis sûr, vous plairont !
L’intérieur de la boutique était richement décoré, les meubles remplis de tissus de grande qualité, dont certains rares. Sans compter toutes les tenues mises en avant qui, pour une personne de basse naissance, étaient hors d’atteinte tant les prix de la qualité, la sienne, étaient élevés. Et c’est très bien, ça lui convenait de ne pas avoir à croiser tous les jours le « baveux » du coin.
- Monsieur… Vous… vous m’avez fait demander ?
C’était une jeune femme à la chevelure couleur blé, aux yeux vert émeraude et à la peau opaline. Sa voix était timide et elle n’osait s’aventurer au-delà de l’encadrement de la porte du bureau dans lequel travaillait actuellement le vampire. Les mains jointes devant elle, elle attendait sagement, le regard rivé sur le sol, l’approbation de celui qui, il y a quelques années de ça, l’avait engagée comme apprentie dans ce monde, souvent difficile, qu’est celui de la couture… Surtout sous le regard de la haute.
S’y faire un nom n’est jamais une chose facile, surtout si on veut créer de belles pièces et non juste rapiécer la vieille chemise du fils d’un tel qui a été transmise de génération en génération. Il l’avait prise parce qu’il avait vu ses capacités et avait pressenti qu’elle en serait capable. Non pas que ce soit de la bonté venant d’Abel, mais uniquement un petit placement de pion qui lui servirait tôt ou tard.
- Oui, entrez donc, Jeanne. J’ai une petite mission à vous confier.
Elle ne se fit pas prier et s’approcha du bureau en gardant tout de même une distance raisonnable entre elle et ce meuble. Abel finit enfin par lever ses yeux du patron de robe, sur lequel il travaillait, pour les poser dans ceux de Jeanne. Un sourire affiché sur son visage et, d’une voix plutôt douce et amicale, il reprit.
- J’aimerais que vous alliez en ville me chercher une bouteille d’un vin que j’ai réservé à cette adresse.
Il lui tendit un papier plié en deux comportant l’adresse d’un revendeur de vin de qualité et assez renommé dans la ville. Dans le même temps, il lui glissa une petite bourse dans les mains. La jeune blonde ne put s’empêcher de faire la moue en lisant l’adresse.
- Monsieur, elle se trouve à l’autre bout de la ville… J’en ai pour plus d’une heure à y aller… Et…
Abel la coupa net en levant une main en signe de silence.
- Je ne veux rien savoir, ni même vous entendre gémir. Vous n’avez qu’à courir, cela vous raccourcira le temps de trajet et vous fera sûrement perdre les quelques rondeurs en trop qui sont de votre fait.
Sa voix avait troqué la bonté pour un ton plus sévère et il savait que la petite complexait sur ses rondeurs qu’elle n’avait pas. Au contraire, il lui en manquerait même un peu… Elle commençait à avoir les joues qui se creusaient à force d’essayer d’atteindre une minceur dont elle n’avait pas besoin. À ses débuts, la petite Jeanne en avait même, diraient certains, un peu trop… Mais c’était suffisant pour que le vampire s’amuse à l’attaquer de petites piques… Et ça la faisait surtout se taire.
- Allez ! Dépêchez vous donc, Jeanne Bécu !
Qu’il rajouta avant que celle-ci ne sursaute très légèrement et se mette enfin en route, non sans faire lâcher un long soupir à Abel.
- Prenez une calèche, espèce de gourdasse !
Reprit-il sur un ton plus fort pour que la jeune blonde puisse l’entendre… Elle avait peut-être les mains pour devenir couturière, mais sa façon de penser exaspérait grandement le vampire.
Il avait fait en sorte que la boutique soit totalement libre à l’arrivée de sa jeune invitée qu’il n’avait pas revue depuis bien des années. Une belle et jeune Drakyn qui était loin d’être une cruche et, dans ses souvenirs, il appréciait converser avec elle. Ses parents avaient fini par l’éloigner du vampire, ce qui l’avait grandement frustré. Il le sait, elle aurait fait une très bonne partenaire dans le monde souterrain. Mais la réputation quelque peu sulfureuse du vampire l’avait précédée et était tombée dans les oreilles des parents de la dragonne, ce qui lui avait fermé une porte qui lui aurait été plutôt utile… à l’époque du moins.
Pour l’occasion, il avait sorti quelques tenues élégantes dont il s’était personnellement occupé et qu’il avait enfilées à des mannequins buste qu’il avait dans son atelier. Gardant la pièce maîtresse encore sous forme de patron pour n’en laisser encore plus de surprises et donner une autre raison de revoir cette jeune femme.
Ce fut au bout d’une petite demi-heure que Jeanne revint avec la dite bouteille de vin et que, sans plus de tendresse qu’à son départ,
- Allez poser cette bouteille sur le bureau. Ensuite, vous irez préparer le thé que vous amènerez dans le petit salon quand nous y serons. Et si tout se passe à merveille, vous aurez votre journée de demain.
- B… Bien monsieur.
Il reprit d’un ton un peu plus froid cette fois.
- Et ne faites pas de bêtises… Sans quoi je risquerais de voir rouge, Jeanne…
À peine eut-il terminé avec son apprentie que la clochette de l’entrée de sa boutique retentit et que la petite Jeanne partit faire la mission qui lui avait été confiée.
Abel se tourna aussitôt vers la Drakyn, un sourire éclatant sur son visage tout en s’inclinant légèrement pour la saluer avant de s’approcher d’elle d’un pas assuré.
- Soyez la bienvenue, ma Grande Dame Fëalocë ! Toujours aussi ravissante ! Je suis heureux que nous puissions enfin nous revoir ! J’espère que la route n’a pas été trop pénible ! Permettez-moi de vous débarrasser de votre veste.
Délicatement, il lui retira son manteau qu’il garda quelque instant à son bras.
- Je vous propose d’abord un bon thé pour vous réchauffer avec quelques petits entremets, histoire de pouvoir rattraper un peu de ce temps perdu, et ensuite nous pourrons passer, si vous le souhaitez, aux essayages ! J’ai quelques tenues qui, j’en suis sûr, vous plairont !
L’intérieur de la boutique était richement décoré, les meubles remplis de tissus de grande qualité, dont certains rares. Sans compter toutes les tenues mises en avant qui, pour une personne de basse naissance, étaient hors d’atteinte tant les prix de la qualité, la sienne, étaient élevés. Et c’est très bien, ça lui convenait de ne pas avoir à croiser tous les jours le « baveux » du coin.
CENDRES
Noble de La République
Tullia F. Ironsoul
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Info personnage
Race: Drakyn
Vocation: Mage soutien
Alignement: Esprit libre (Chaotique Neutre)
Rang: B
FB - Tiré à quatre épingles
03 Février an 5 - Ft Abel
Le rendez-vous avait été pris plusieurs semaines à l'avance, selon les usages et la notoriété de la boutique d'Abel. Normalement cela pouvait prendre plusieurs mois pour une personne qui n'était pas assez influente ou de la haute société, mais à présent je pouvais me targuer que je pouvais obtenir ce type de faveurs. Ce n'était bien entendu pas la première fois que j'achetais des tenues chez lui, mais cela fait de nombreuses années que je ne l'ai pas vu face à face. A présent, ma réputation montant en flèche et ayant commandé par intermédiaire plusieurs de ses robes et uniformes, j'avais gagné certains droit.
C'est donc par un frais matin d'hiver que j'étais en route vers la boutique. Au chaud dans une calèche personnelle, aux couleurs de la maison des Fëalocë, je regardais les rues défiler tout en restant pensive. Bien au chaud avec ma tenue bleue brodée d'or et de fils de soie blancs, je portais une grande écharpe en fourrure blanche sur mes épaules et mes bras. Une paire de boucle d'oreille de saphir ornaient mes oreilles, tandis que mes cornes et mes ailes étaient parées de bijoux spéciaux en or fin. Mes bottines de cuir étaient solides et fourrées pour me tenir chaud, tout comme le manteau bleu profond bordé de fourrure blanche qui rajoutait une certaine couche. Je n'aimais pas trop le froid après tout. Mais l'idée d'être au chaud dans une boutique, entourée de belles choses et avec la promesse d'une conversation intéressante avait de quoi réchauffer mon coeur. Si je prenais la peine de me déplacer, ce n'était jamais pour rien.
Quand ma voiture s'arrêta enfin devant la boutique d'Abel, on vint m'ouvrir la porte et m'offrir le bras pour descendre. Avec élégance et faisant attention à mes ailes (bien que la calèche soit construite sur-mesure pour éviter un tel ennuis), je descendais tout en jetant un oeil à la devanture. J'esquissais un léger sourire, et marchais d'un pas sûr vers la porte. Mon valet de pied m'ouvrit la porte de la boutique, qui m'acceuillit avec des odeurs rassurantes. Celle du tissus et des soieries, la chaleur et la légère saveur sucrée des parfums ambiants... A peine avais je fais deux pas à l'intérieur que mes yeux vert-d'eau se posèrent sur Abel Dorso Draco. Je le gratifiais d'un sourire et d'un regard pétillant, sentant une légère nostalgie m'étreindre. Il n'avait pas changé. Gracieux, élégant, plein de charmes et de mots flatteurs. Je ne pus m'empêcher d'en rire avec douceur, me demandant comment à l'époque j'avais pu me laisser berner par de telles flatteries creuses.
"M. Dorso-Draco.... toujours le même flatteur invétéré qu'à l'époque à ce que je vois. Vous savez que vous n'en avez pas besoin avec moi, vos oeuvres parlent pour elles-même."
J'avais répondu de façon amiable sans non plus être excitée ni montrer une réception trop gracieuse de ces mots, le saluant également en m'inclinant légèrement avec grâce. C''était un homme doué avec les mots pour sûr, mais son réel talent restait celui que ses doigts de fées lui prodiguaient. Ayant plusieurs de ses tenues, je savais de quoi je parlais et appréciais particulièrement leur finesse et leur élégance. Mes mots sur ses oeuvres étaient donc sincères. Je le laissais prendre mon manteau, me tournant et repliant mes ailes pour lui laisser plus de facilité, sans pour autant avoir à me baisser pour le laisser plus facilement m'atteindre. Ce serait après tout nous froisser tous les deux que d'agir ainsi. Je le regardais toujours avec des yeux vifs et curieux, mais il y avait quelque chose d'autre derrière. Quelque chose de plus qu'à l'époque. Pour autant, je répondis à ses mondanités sur le même ton détendu et confiant qu'il offrait, dansant sur la même mélodie.
"Vous savez, le temps est toujours exécrable en cette période de l'année. On ne sait plus quoi mettre ni même comment se déplacer sans se mettre de la boue partout. Je gage que vous devez être bien occupé en ce moment..."
Je souriais un peu plus de malice, sachant très bien que la grande saison hivernale socialite battait son plein. Les nouvelles vagues de froid avaient sans doute fait accélérer certaines commandes, et je gageais qu'il ne devait pas s'ennuyer. Les gens de la haute société auront toujours, après tout, le besoin de dépenser là où c'est le plus cher pour montrer leur statut, et même pour certain afin de cacher leur manque de moyens. Chose qui n'était pas mon cas, fort heureusement. Avec la Banque ainsi que les Petits Cailloux, sans compter ce que ma famille m'offrait comme support, j'étais bien aisée et capable de m'offrir une de ses tenues sans trop d'effort.
Je le regardais s'activer à me proposer des rafraichissements et à m'annoncer le programme de notre petit tête à tête. J'étais prête à le suivre, répondant avec une fausse légèreté et jouant son jeu de paroles affables.
"Avec plaisir, cela ne sera pas de trop. Et en effet, cela fait bien un moment que nous n'avons pas conversé. Plusieurs années au bas mot, lors de la soirée caritative organisée par le Sénateur Krüger... vous en souvenez-vous ?"
Plusieurs années... plus exactement 30 ans, la soirée chez le sénateur étant la dernière avant que mes parents ne m'envoient à l'académie MAGIC pour m'éloigner de mauvaises relations. Des relations comme celle du Vampire devant moi. Je souriais agréablement, mais mon regard restait perçant et inquisiteur. J'avais bien changé depuis le temps. Je n'étais plus la jeune femme sortant tout juste de l'adolescence, innocente du monde et de ses réalités. Maintenant j'étais avec beaucoup plus d'expérience, et toute innocence avait quitté mes manières et ma façon de voir les choses. Je n'étais plus dupe de ce qu'Abel était et à quel Cercle il appartenait. Mes parents avaient bien fait de m'en éloigner à l'époque. Mais à présent, il était de reprendre le Jeu et la partie que j'avais quitté il y a des décennies de cela. Il était de la Pègre, même si non officiellement, et je savais qu'il y avait de multiples intérêts à renouer ce type de lien. J'étais également certaine que lui aussi voyait la chose avec intérêt. Quoi que, je me demande s'il me prend toujours pour la jeune fille avide de flatterie de l'époque.... Mon sourire restait affable et mes manières gracieuses comme à l'époque, mais ce que mes yeux exprimaient à présent était une toute nouvelle soif de prédation et de jauge entre deux prédateurs. Je n'étais plus une proie, voilà ce qui avait changé.
Noble de La République
Abel Dorso-Draco
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Avec soin, il accrocha le manteau de la belle Drakyn sur l’un de ses mannequins buste, scrutant d’un œil expert les coutures et les broderies avant d’enlever les potentielles poussières en passant délicatement ses mains sur le tissu.
- Ô, vous savez bien que c’est mon rôle de flatter l’égo de ceux que je croise. C’en est même mon métier. Si je ne le fais pas, personne n’achète, pas même les nouvelles nobles.
Un petit rire sortit d’entre ses lèvres avant qu’il ne reprenne sur un ton un peu plus moqueur :
- Vous et moi savons à quel point les nouveaux bourgeois veulent montrer qu’ils ont les moyens.
Il marqua une légère pause avant de reposer ses yeux sur elle, son éternel sourire figé sur son visage.
- Mais vous avez raison, avec cette saison, les mondanités hivernales sont toujours d’actualité et les commandes pleuvent autant qu’il neige. Une saison merveilleuse ! Mais tout comme vous, je déplore cette boue qui abîme toutes les œuvres.
Abel avait pour habitude de garder un sourire presque à toute épreuve. Une expression à la fois radieuse et parfaitement placide. Pour autant, cette petite remarque, ce petit rappel d’une époque qui, au final, n’est pas si lointaine au regard des siècles qu’il a vécus, eut pour effet qu’un large sourire en coin s’étire sur ses lèvres d’amusement. S’il s’était écouté, il aurait probablement même ri.
Elle aurait été parfaite dans la place qu’il lui avait dessinée. Malicieuse, intelligente et bonne observatrice, il le pensait sincèrement, et voir qu’on lui avait enlevé son apprentie, ce petit pion d’entre ses doigts, l’avait passablement énervé. D’autant plus qu’il lui avait fallu graisser quelques pattes pour faire taire certaines voix qui osaient trop se faire entendre et calomnier son propre nom. Graisser quelques pattes… et parfois faire en sorte qu’elles se taisent à jamais.
Il aimait être discret et garder son image propre, même si certains connaissaient ses petits trafics.
Et encore aujourd’hui, elle lui prouvait qu’il avait raison et qu’elle serait sûrement allée loin s’il avait pu l’intégrer dans le milieu de la pègre. Quel dommage, avait-il pensé à l’époque.
- Bien entendu que je m’en souviens, très chère. J’ai beau avoir un grand âge, je ne suis pas sénile pour autant. C’était une soirée très intéressante… Je m’en souviens comme si c’était hier !
Guidant la jeune Drakyn jusqu’au petit salon et l’invitant à s’installer dans l’un des sofas de velours, confortables, il reprit toujours sur cette même tonalité amicale où se cachait une légère pointe d’amusement :
- Intéressante, et où j’ai même pu apprécier toute votre capacité, dont je ne doutais pas, à vous intégrer intelligemment dans divers milieux.
Au même moment, la jeune Jeanne apporta les collations et le thé qu’elle déposa sur la petite table qui séparait les deux sofas. Sans même la regarder ni la remercier, le vampire la congédia d’un geste de la main et reprit :
- Mon seul regret étant que vos parents, avec tout le respect que j’ai pour eux — c’est-à-dire aucun — ne vous aient pas laissé progresser dans cette voie. Je gage que vous seriez sûrement devenue redoutable.
Il finit par prendre, à son tour, place et servit le thé avant de tendre une tasse à la jeune Drakyn et de reprendre en pouffant du nez :
- Cela dit, je m’étais bien amusé. J’espère que vos parents ne vous ont pas trop punie pour si peu… Après tout, il fallait bien que vous trouviez vos marques dans ce monde. Je n’ai fait qu’essayer de vous aider.
Manipuler serait sûrement plus correct dans les faits, mais aurait insinué que Tullia était stupide, ce qu’Abel ne pensait pas. Naïve, très certainement, mais idiote, sûrement pas. Croisant les jambes avant d’attraper sa propre tasse et d’en boire une gorgée, Abel ne quitta pas des yeux son invitée, semblant se remémorer certains moments du passé.
- J’espère que le thé est à votre convenance. Je l’ai pris chez un artisan qui propose des mélanges intéressants tout au long de l’année. Ici, nous avons une association de thé blanc parfumé aux pivoines blanches et boutons de rose.
Fin et léger, cette boisson chaude avait un goût délicat et sucré que lui apportait le thé blanc, rendant le tout moins amer contrairement au thé vert plus classique. Il reprit une gorgée avant de reposer sa tasse sur la petite table qui les séparait.
- Cela dit, j’imagine que si vous me parlez de cette soirée, c’est pour une raison précise. Me tromperais-je, ma très chère Tullia ?
Le timbre de sa voix avait pris une note légèrement plus sinistre tandis que ses bras se posaient sur les accoudoirs et que ses mains s’entremêlaient. Le sourire d’Abel se teinta d’amusement pendant qu’il observait, de ses iris noires, la femme qui se tenait face à lui, en attendant sagement une réponse.
- Ô, vous savez bien que c’est mon rôle de flatter l’égo de ceux que je croise. C’en est même mon métier. Si je ne le fais pas, personne n’achète, pas même les nouvelles nobles.
Un petit rire sortit d’entre ses lèvres avant qu’il ne reprenne sur un ton un peu plus moqueur :
- Vous et moi savons à quel point les nouveaux bourgeois veulent montrer qu’ils ont les moyens.
Il marqua une légère pause avant de reposer ses yeux sur elle, son éternel sourire figé sur son visage.
- Mais vous avez raison, avec cette saison, les mondanités hivernales sont toujours d’actualité et les commandes pleuvent autant qu’il neige. Une saison merveilleuse ! Mais tout comme vous, je déplore cette boue qui abîme toutes les œuvres.
Abel avait pour habitude de garder un sourire presque à toute épreuve. Une expression à la fois radieuse et parfaitement placide. Pour autant, cette petite remarque, ce petit rappel d’une époque qui, au final, n’est pas si lointaine au regard des siècles qu’il a vécus, eut pour effet qu’un large sourire en coin s’étire sur ses lèvres d’amusement. S’il s’était écouté, il aurait probablement même ri.
Elle aurait été parfaite dans la place qu’il lui avait dessinée. Malicieuse, intelligente et bonne observatrice, il le pensait sincèrement, et voir qu’on lui avait enlevé son apprentie, ce petit pion d’entre ses doigts, l’avait passablement énervé. D’autant plus qu’il lui avait fallu graisser quelques pattes pour faire taire certaines voix qui osaient trop se faire entendre et calomnier son propre nom. Graisser quelques pattes… et parfois faire en sorte qu’elles se taisent à jamais.
Il aimait être discret et garder son image propre, même si certains connaissaient ses petits trafics.
Et encore aujourd’hui, elle lui prouvait qu’il avait raison et qu’elle serait sûrement allée loin s’il avait pu l’intégrer dans le milieu de la pègre. Quel dommage, avait-il pensé à l’époque.
- Bien entendu que je m’en souviens, très chère. J’ai beau avoir un grand âge, je ne suis pas sénile pour autant. C’était une soirée très intéressante… Je m’en souviens comme si c’était hier !
Guidant la jeune Drakyn jusqu’au petit salon et l’invitant à s’installer dans l’un des sofas de velours, confortables, il reprit toujours sur cette même tonalité amicale où se cachait une légère pointe d’amusement :
- Intéressante, et où j’ai même pu apprécier toute votre capacité, dont je ne doutais pas, à vous intégrer intelligemment dans divers milieux.
Au même moment, la jeune Jeanne apporta les collations et le thé qu’elle déposa sur la petite table qui séparait les deux sofas. Sans même la regarder ni la remercier, le vampire la congédia d’un geste de la main et reprit :
- Mon seul regret étant que vos parents, avec tout le respect que j’ai pour eux — c’est-à-dire aucun — ne vous aient pas laissé progresser dans cette voie. Je gage que vous seriez sûrement devenue redoutable.
Il finit par prendre, à son tour, place et servit le thé avant de tendre une tasse à la jeune Drakyn et de reprendre en pouffant du nez :
- Cela dit, je m’étais bien amusé. J’espère que vos parents ne vous ont pas trop punie pour si peu… Après tout, il fallait bien que vous trouviez vos marques dans ce monde. Je n’ai fait qu’essayer de vous aider.
Manipuler serait sûrement plus correct dans les faits, mais aurait insinué que Tullia était stupide, ce qu’Abel ne pensait pas. Naïve, très certainement, mais idiote, sûrement pas. Croisant les jambes avant d’attraper sa propre tasse et d’en boire une gorgée, Abel ne quitta pas des yeux son invitée, semblant se remémorer certains moments du passé.
- J’espère que le thé est à votre convenance. Je l’ai pris chez un artisan qui propose des mélanges intéressants tout au long de l’année. Ici, nous avons une association de thé blanc parfumé aux pivoines blanches et boutons de rose.
Fin et léger, cette boisson chaude avait un goût délicat et sucré que lui apportait le thé blanc, rendant le tout moins amer contrairement au thé vert plus classique. Il reprit une gorgée avant de reposer sa tasse sur la petite table qui les séparait.
- Cela dit, j’imagine que si vous me parlez de cette soirée, c’est pour une raison précise. Me tromperais-je, ma très chère Tullia ?
Le timbre de sa voix avait pris une note légèrement plus sinistre tandis que ses bras se posaient sur les accoudoirs et que ses mains s’entremêlaient. Le sourire d’Abel se teinta d’amusement pendant qu’il observait, de ses iris noires, la femme qui se tenait face à lui, en attendant sagement une réponse.
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