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  • Jeu 7 Nov - 10:42



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3

    Ressentiment funeste


    Désir simple et facilement accordé. D’une femme à un homme, l’histoire d’un triangle amoureux des plus simples. J’avais capturé l’esprit d’une fille de bourgeois en vue de réaliser son souhait de se marier avec l’homme qu’elle convoitait et qui était son ami depuis l’enfance. Malheureusement pour elle et pour moi, Ghelert, l’homme de notre récit, avait jeté son dévolu sur une rate des villes. Une simple enfant des rues, sans talent, sans autres qualités que sa plastique.
    Oui, sans aucun doute, cette femme là était bien plus jolie à regarder que celle qui était tombé sous mon étoffe et ma protection. J’avais fait naître bien des amours semblant improbables, alors cela ne me gênait pas. Restait simplement à savoir si l’union des deux incommoderait simplement mon hôte.
    Les déclarant comme intouchables, la moins belle des deux m’interdit d’immiscer sa personne entre le couple nouvellement fiancé contre l’avis de sa famille, et nous passâmes quelques semaines à les regarder batifoler, tout pendant que mon hôte me transmettait son chagrin. Le sort joua pour elle un jour après ses semaines passées, puisque le pauvre Ghelert se retrouva seul la veille de sa nuit de noces, ce qui annulait bien sûr toute prétention au statut de veuf. Pas que sa belle avait quitté la ville ou leur futur nid conjugal, non…

    Il l’avait retrouvée allongée simplement sur le lit, morte, comme apaisée dans son sommeil, sans aucune tâche sur sa robe. Cela l’avait dévasté, et alors que je m’efforçais de guider son amie à ses côtés pour le réconforter tout autant que de profiter de la situation, mon hôte décidait de n’en faire qu’à sa tête. Il s'enfonçait dans l’alcool, et elle dans les recherches occultes. Bien décidée à trouver la source de cette mort évidemment non naturelle, l'amie d'enfance sous mon égide alla chercher le corps de son ennemie de cœur. Sans même m’écouter, elle décela une faible trace magique qu’elle put apprendre. Elle se déplaça ensuite à travers toute la ville pendant que son beau lui écumait tous les bars. Puis elle retrouva la trace du monstre ayant tué la presque femme de Ghelert…

    Devant l’évidence, la femme prit peur. L’endroit où elle se trouvait n’était ni plus ni moins que le siège du clan de son bien-aimé. La trace ne correspondait pas à eux, alors la conclusion fut rapide. Ils avaient engagé quelqu’un pour se débarrasser de la petite rate. Son chagrin se changeant en résolution, elle chercha enfin son bien aimé, résolue à lui expliquer toute l’histoire, et le trouva allongé dans une ruelle, ivre mort. La femme hésita, presque repoussée par cette nouvelle image qu’elle se faisait de son ami. Comment avait-il pu s’abaisser aussi bas ? Il n’avait évidemment plus rien des attribut dans un tel état, et, sans être totalement superficielle, je pouvais facilement comprendre pourquoi la belle perdait toute ses illusions vis à vis du suave don juan qu’il était jusqu’alors. Elle ne l’avait pas vraiment connu dans ses pires moments, et cela devait faire une bonne semaine qu’il revivait le plus horrible de toute sa vie chaque secondes ou il était sobre. Elle se décidait à partir, je la retenais, et nous nous battions mentalement, l’une tirant sur son envie de fuir cet homme, l’autre sur celle de l’aider, ne serait-ce qu’une dernière fois.

    Le conflit d’idée me mena à me dévoiler, car son envie de fuir était la plus forte, et je m’adressais donc directement à elle.
    -Tu ne veux pas continuer à le fréquenter parce qu’il te révulse, soit. Mais sache honorer la mémoire de ce qu’il était, chérir l’être que tu a pu jadis aimer.
    -Et pourquoi le devrais-je ? C’est-il une fois soucié de moi après avoir trouvé sa parvenue ?
    -Non..
    -Ha !
    s’exclamait-elle, triomphante.
    -Mais c’est justement pour cela qu’il vaudrait mieux que tu m’obéisse.
    -Et pourquoi donc ?
    -Si tu changes ton cœur en pierre de voir ton aimé devenir un monstre pour toi, tu lui permet de te faire du mal alors qu’il ne t’a jamais fait de bien. C’est ton empathie pour un prochain homme qui te permettra de le choyer, de le conquérir, et de ne pas te traiter comme une vulgaire marchandise à troquer contre une position.
    -...
    -A moins que cela ne soit ce que tu désires maintenant.. Pétronille.
    -Je..

    Elle fouillait ses sentiments, renforçant peu à peu mon emprise à mesure qu’elle se rendait compte qu’elle pourrait bien se fermer à ses sentiments si elle n’obéissait qu’à sa logique sans écouter son cœur. D’un autre côté, se fermer à ses émotions, éviter de ressentir la rupture, c’était un moyen pour elle de se défendre. Son intellect luttait contre son humanité, et la petite rousse finit par choisir.
    -T..Très bien.. Mais juste une dernière fois.
    -Cela vas de soit, il n’a rien que tu ne puisse trouver chez un autre, à part votre enfance. Et à quoi bon souffrir de votre relation, ou tu pourrait souffrir de t’imaginer qu’il songe à la femme qu’il à aimé quand il sera dans tes bras.
    -Que dois-je faire ?
    s’enquit-elle, un peu perdue.
    -Laisse moi l’emmener chez toi, puis change toi, que je puisse revêtir une autre forme… de là..

    Je lui détaillait mon plan et elle acquiesça. Mon emprise me permit d’attraper la main du malheureux et de le guider, puis je changeais de forme et l’amie d’enfance me présentait à lui. J’étais.. un ruban de soie qu’avait jadis porté sa défunte femme lorsqu’il l’avait courtisé en lui offrant des merveilles, du moins en apparence. Avec ceci, l’amie de Ghelert lui désignait son propre clan comme ennemi de son couple funeste. Tout en le pointant dans la direction, son amie faisait une croix sur leur lien tout en préservant ses sentiments, revoyant l’espace d’un instant l’homme qu’elle avait chéri tant d'années quand la résolution s’afficha sur son visage.

    Il avait bien entendu mis à sac sa propre famille dans un élan de colère, inarrêtable tel un demi-dieu parmi les mortels grâce à mon aide le conseillant. Il était possédé oui, mais pas uniquement par moi. La colère qui l’habitait aurait pu faire briller maint soleils et consumer la terre sous les flammes de sa rage. Il extirpa les détails de l’assassin de sa promise et se remit en route.



    -----
    Quelques mois après..
    -----


    Ghelert le sentait qu'il était proche du but. Après tant de temps passé à écumer les fosses obscures, à trouver des nids de vampires inhabités ou ne contenant pas le monstre qu’il cherchait tout en aiguisant ses talents contre des créatures moins fortes que celles qu’il traquait, il avait enfin trouvé une piste crédible. Son exaltation à l’approche du dénouement de ce qu’était sa nouvelle vie ressemblait au fanatisme d’un zélote, et bien qu’il soit extatique, de mon côté, j’étais plus dubitatif quant à l’issue de ce futur duel.

    Cette créature féminine nous avait échappé bien trop longtemps pour n’être qu’un assassin parmi tant d’autres, et ses talents devaient être bien supérieurs à ceux d’un humain tel que Ghelert, même avec mes conseils et mon savoir. Sans doute que si je possédais encore les capacités qui avaient fait de moi presque un héro de la première guerre, j’aurais pu moi même me charger de cette affaire, mais sans cela…
    Il me semblait que quelque chose était très clair, et j’en faisais donc part à mon protégé.
    -Nous approchons du but, mais je me dois de t’avertir, Ghelert. Ton adversaire va probablement te tuer.
    -Que m’importe..
    répondit-il après quelques instants à redescendre de son excitation d’un ton désabusé. Je me suis juré de le retrouver et de tenter de le détruire. Ma vie n’a de toute manière pas plus de sens que cette bête soit là où non, et je suppose que tu te doutes de ce que je m'apprête à faire après cela si je survis…

    Je ne relevais pas l’idiotie qu’il venait de me lancer et préférais me concentrer sur le présent alors que mon hôte arrivait à une clairière illuminée par la lune, dans un bois réservé à aux nobles pour la chasse. L’air était légèrement humide, tout comme était légère la brise qui déplaçait la brume qui se formait au ras du sol. Le parfum des fleurs était éteint, mais celui de l’herbe fraîche subsistait, tout cela sous le chant solennel des feuilles frottant les unes contre les autres entre deux hululements de rapaces nocturnes.

    Ghelert ferma les yeux, se fiant aux autres sens avant d’ouvrir la bouche.
    -JE SAIS QUE TU ES LA ! TU SAIS SANS DOUTE POURQUOI JE TE POURCHASSE, MONSTRE, ALORS MONTRE TOI ! lançais l’homme.

    Le tueur de sa promise était probablement lassé de cette partie de chasse à la souris dont il ne devait avoir appris son existence que très récemment tant il se déplaçait naturellement de ville en ville pour ne pas trop attirer l’attention. Mes sens étaient en éveil, mon hôte avait déjà l’épée en main et une poignée de dague dans l’autre. Pas très grand pour un homme brun mais athlétique, il avait quelque peu négligé son apparence avec la traque, et une légère odeur se dégageait de lui du fait de sa prise de bain plus espacée avec le temps. La seule chose sur sa personne ayant une belle fragrance était ma personne, dont il prenait le plus grand soin parce qu’il me pensait toujours être un vestige de sa moitié. C’était à peu prêt la seule chose sur laquelle je pouvais m’appuyer pour apprécier cet homme. Sa quête de vengeance était vouée à l’échec, et en cherchant la mort, il allait finir par l’obtenir, et donc ne plus ressentir du désir pour qui ou quoi que ce soit. En somme, pour moi, un grand gâchis de mes talents. Ce combat serait une belle opportunité pour moi de voir à quel point mes capacités s’étaient amenuisées après mon exil, et à quel point il me faudrait de nouveau travailler pour revenir à ma forme plus.. parfaite.

    Sans doute allait-il mourir ce soir, à moins que son ennemi ne choisisse un autre supplice ou une toute autre humiliation à lui faire subir. Quoi qu’il choisisse, c’était une belle soirée pour verser du sang.




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    Nazg-Sash
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  • Ven 8 Nov - 1:10
    Ressentiment funeste
    Feat "@Desir"


    Nazg avançait dans l’ombre des ruelles, le visage dissimulé sous son capuchon, son pas aussi rapide que discret, mais une tension nerveuse pesait dans ses épaules. Ses yeux perçaient la nuit, sondant chaque recoin avec un mélange de prudence et de frustration croissante. Voilà des semaines qu'elle fuyait cet homme, un fantôme du passé qui n'avait plus qu’un but : la voir morte, dans un ultime acte de vengeance pour la vie de sa femme, que l'immortelle avait prise de sang-froid, avec cette même froideur calculatrice qui lui avait toujours servi.

    Chaque tentative d’élimination s’était soldée par un échec, une série d’affrontements inachevés et de pièges déjoués. Son adversaire se mouvait avec une intelligence déconcertante, évitant méthodiquement ses embuscades, anticipant ses déplacements avec une intuition qui semblait presque surnaturelle. Elle avait usé de tous les subterfuges, des poisons les plus discrets aux arbalètes cachées, des cibles civiles détournées pour attirer son attention ailleurs : en vain. C’était presque à croire qu’une force plus grande que la sienne, une volonté supérieure, l’empêchait d’en finir. Cet échec constant, ce jeu de chasse et de fuite qui tournait en rond, rongeait sa patience et son calme.

    Les quartiers mal famés de la capitale s’étendaient désormais autour d’elle, un labyrinthe sale et chaotique où elle avait cru pouvoir se fondre et disparaître. Mais la traque la poussait toujours plus loin, l’obligeant à s’enfoncer dans des zones où même les plus féroces criminels hésitaient à mettre les pieds. Elle ne pouvait baisser sa garde qu'un instant avant de sentir de nouveau la menace planer derrière elle, son poursuivant inlassablement sur ses traces, comme s’il parvenait toujours à se rapprocher malgré les efforts déployés pour l’en semer. Ses sens aiguisés percevaient chaque son, chaque mouvement suspect comme un potentiel assaut.

    Dans cette solitude forcée, la vampire se sentait acculée, exposée, une sensation à laquelle elle n’était pas habituée. Elle, qui avait toujours dominé ses proies, se trouvait aujourd'hui sur la défensive. Une colère froide, teintée d’une certaine admiration pour cet homme qui parvenait à la forcer ainsi à revoir ses méthodes, la dévorait, se mêlant à une rancune sourde. Elle sentait cette volonté indomptable la contraindre à revoir ses propres faiblesses et à se rendre compte que, peut-être, elle n’était pas si intouchable.

    Alors qu’elle s’enfonçait plus profondément dans les ruelles sombres, son esprit s’affûtait, décidé à ne pas laisser cette traque devenir sa tombe. Sa main frôla le manche d’une de ses dagues, et elle esquissa un sourire amer : cet homme l’avait forcée à s’éloigner de sa routine, à se surpasser. Mais elle savait qu’à force de jouer avec le destin, un faux pas finirait par être fatal. A l’un ou à l'autre.

    La faim avait grandi en elle comme une bête tapie dans l’ombre, se glissant peu à peu dans ses pensées et effaçant sa lucidité. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pu se repaître de sang frais, trop occupée à fuir cet homme implacable pour prendre le moindre risque. Elle s’était imposée une stricte maîtrise de sa soif, consciente que l’odeur du sang ou la moindre trace de ses attaques pouvaient offrir un indice supplémentaire à son poursuivant. Mais cette nuit-là, la soif l’avait finalement emportée, brisant la barrière qu’elle s’était jurée de maintenir.

    Ses crocs avaient percé la peau d’une malheureuse âme errante qui avait eu la malchance de se trouver là, dans une ruelle silencieuse où nulle âme ne veillait. À peine son envie satisfaite, elle sentit le vertige la quitter, ses forces revenir, mais un poids d’angoisse prit sa place. Elle savait que ce moment d’abandon pouvait signer sa perte. Et, comme pour confirmer cette crainte, elle perçut bientôt un mouvement, le murmure d’une présence non loin. Dans un sursaut, Nazg abandonna le corps encore chaud de sa victime, le laissant s’écrouler mollement au sol, tandis qu’elle se réfugiait en hâte dans une ombre profonde, s’agrippant aux murs de la ruelle avec une concentration intense pour dissimuler sa respiration, son aura, sa simple existence.

    Des pas lourds et déterminés s’approchaient déjà. Elle reconnut sans peine la démarche résolue de son poursuivant, cette cadence qui résonnait comme un défi dans la pénombre depuis déjà trop longtemps. L’homme s’arrêta non loin du corps inanimé, ses yeux cherchant la moindre trace d’elle, ses gestes précis et confiants. Puis sa voix s’éleva, un timbre grave et implacable qui déchirait le silence :

    Ghelert a écrit:-JE SAIS QUE TU ES LA ! TU SAIS SANS DOUTE POURQUOI JE TE POURCHASSE, MONSTRE, ALORS MONTRE TOI !

    Sa cible resta figée un instant, la main sur la garde de son arme, prête à bondir s’il le fallait. Mais quelque chose dans sa voix, une fatigue mêlée de rage et de détermination, lui fit comprendre que, tout comme elle, il avait atteint les limites de cette course effrénée. Elle retint un souffle, évaluant ses options. La traque devait cesser, de cela, elle en convenait. Et cette question la rongeait, bien plus que la soif ou le combat imminent : comment cet homme avait-il réussi à la poursuivre, sans faillir, jusque dans ses refuges les plus reculés ? Comment avait-il pu anticiper chacun de ses mouvements avec une telle précision ?

    Lentement, elle sortit de l’ombre, ses yeux rouges brillant d’un éclat froid, comme une flamme contenue. Elle se tenait droite et immobile, le regard rivé sur lui, mesurant chaque geste, chaque respiration. Et enfin, d’une voix calme et posée, (du moins cherchait-elle à en donner l'illusion) elle brisa le silence :

    - Avant que nous terminions, dis-moi, humain : comment as-tu réussi cette prouesse ? Comment as-tu pu me traquer ainsi, semaine après semaine, sans jamais perdre ma trace ?

    CENDRES
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  • Sam 9 Nov - 9:12



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3

    Fureur infernale



    En entendant le son de la voix de notre cible, ma vision se focalisait sur sa provenance, découvrant une belle créature. Mon hôte ne fut pas si courtois qu’il n’attendit même pas qu’elle ait terminé pour lancer les hostilités.
    Une poignée de couteaux vola dans la bonne direction, mais sans doute que la femme saurait dévier ou éviter quelque chose du genre sans trop sourciller. Elle avait l’air en pleine possession de ses moyens, et pourquoi ne le serait-elle pas ? Les vampires ne dorment pas, ne se reposent pas, tout juste leur puissance est liée, comme nous autres démons, aux miettes de l’humanité que nous pouvons nous accaparer.
    -J’ai l’ai fait ainsi.. répondit Ghelert, faisant brûler l’aura de son mana comme je lui avais appris.

    Une technique était dangereuse pour les hommes, un signe de dévotion extrême à une cause. Échauffer son propre mana et le faire courir à travers les muscles détruisait le corps et l’esprit lentement, mais conférait à celui-ci, même aux capacités faibles à l’origine, à pouvoir se battre nuit et jours jusqu’à la mort sans connaître ni fatigue, ni manque de souffle. Il possédait d’incroyables réserves, sans doutes amplifiées par sa juste colère. Son motif en revanche risquait de le faire faillir. La vengeance était quelque chose à consommer froid pour une raison. Sur un sang échaudé, cela valait souvent à l’initiateur de la vendetta de se brûler lui-même par hâte de voir la chose se concrétiser.

    Sa stupidité, sa volonté ne cherchant pas comment détruire mais seulement à détruire allait déconstruire chaque attaque portée. Elle pourrait sans doute lire en lui comme dans un livre et se jouer de lui. Mais telle était la fureur de l’homme nommé Ghelert, tel était son destin de celui qui se consumait dans la vengeance.
    Son armure tombait au sol, les liens de celle-ci brûlés par la chaleur de son mana bouillonnant, sa cape s’envolant dans l’air chaud créé, détruite elle aussi en se consumant, son aura changeant la couleur des lieux, presque combattant d’un orange solaire la pâle clameur de la lune. Sa main désormais libre se posa sur la garde de son épée, et une incantation débuta alors qu’elle glissait sur la lame, la baignant dans les flammes de sa fureur.

    Les oiseaux nocturnes s’étaient déjà tut, et la faune entière avait probablement fui les lieux en sentant l'agressivité et en entendant l’appel de Ghelert. L’homme bouillait, mais se tenait aux plans habituels de ses combats contre les non-morts. Sa main libre s’était glissé dans les plis d’une de ses sacoches après avoir embrasé son glaive. Tout pendant qu’il éclairait la créature, il s’attendait à ce que celle-ci disparaisse d’un moment à l’autre.
    Il se courberait alors tirant un filin lié à une petite pierre qu’il ferait tourner vite tourner autour de lui d’un mouvement du poignet. Toute malheureuse créature à proximité se ferait attraper par le fil, et il lui suffirait d’un mot de pouvoir pour y mettre le feu avant de commencer à manoeuvrer de taille pour lacérer la malheureuse.

    Bien entendu, c’était le plan si la demoiselle ne faisait rien pour lutter contre et qu’elle tombait dans le piège. D’autres vampires qu’il avait tout de même tué avaient esquivé la chose en reculant aussi prestement qu’ils s’étaient approchés. Il avait souvent répliqué en jetant le lien, sans l’allumer, pour qu’il s’enroule tel un bolas sur la future cible de sa fureur.
    La encore, certains avaient étés assez rapide pour esquiver, et Ghelert reviendrais au couteaux de lancer pour tenter de forcer l’ennemi à être acculé.
    Mais nous n’étions pas en ville, ni dans un nid de vampire, les seuls obstacles étaient des arbres, et dans cette clairière, la créature des ténèbre aurait tout son loisir d’être insidieuse, de faire durer quelque peu la chose et de préparer un assaut qui serait sans doute le dernier. J’en avais pleinement conscience, mais pas mon hôte. J’aurais très bien pu lui signaler, mais le déconcentrer à un moment pareil lui aurait valu de mourir céans. Je pouvais au moins lui accorder de mourir comme il souhaitait et attendre mon tour pour discuter avec la belle créature.

    Enfin si l’on pouvait appeler cela discuter, puisque les armes et les courtes phases avaient l’air d’être tout ce que furieux pouvait proposer. La chose ne durerait pas longtemps. Tout au plus, il finirait mort consumé par sa propre colère dans à peine une minute s'il ne se calmait pas. Seul la roue du destin saurait dire s'il finirait par calmer ses ardeurs pour pouvoir continuer son combat, ou si son désir le détruirait vivant.






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  • Lun 11 Nov - 21:00
    Ressentiment funeste
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    Elle esquissa un sourire, un peu fou peut-être.

    La situation semblait désespérée, mais c'était justement cela qui éveillait en elle une soif de victoire décuplée. Elle comptait sur sa ruse, sa vivacité, et surtout, sa capacité à faire durer l'affrontement. Les premières attaques de Ghelert furent brutales et précises. Des couteaux fendirent l’air, chacun calculé avec une précision mortelle. Elle en esquiva la plupart d’un bond gracieux, ses mouvements souples déjouant ses premières tentatives, avant que le dernier ne vienne entailler sa cuisse d'une ignominieuse balafre. Elle perçut derrière ses attaques un souffle dévastateur, une flamme prête à jaillir.

    Le mortel semblait plus déterminé que jamais, alimenté par une force qui le consumait littéralement de l'intérieur. La Vampire remarqua l’aura de chaleur qui l’entourait, comme un halo de feu annonciateur d’une puissance imminente. Elle le laissa approcher tout en conservant une distance sûre, observant chacun de ses mouvements. Elle devait attendre le bon moment pour agir, pour l’attaquer sans déclencher son mécanisme de contre-attaque. Un instant, son regard rencontra celui de Ghelert. Elle y lut toute la rage, toute la douleur d’un homme prêt à tout sacrifier.

    Alors elle comprit.

    Dans un sourire sadique, un murmure jubilatoire s’échappa de ses lèvres :

    - Viens. Montre-moi à quel point elle comptait pour toi.

    Il répondit par une incantation, une lueur ardente s'éveillant autour de son épée. Il s’apprêtait à embraser sa lame. Nazg ressentit le frisson de l’adrénaline parcourir son corps. Elle attendit le moment précis où il balança l'épée, prenant soin de rester juste assez éloignée pour échapper à son coup direct. Lorsqu'il tenta une percée, elle recula, dansant presque hors de portée, évitant ainsi de déclencher son "Tourbillon du lien".

    Mais il ne s’arrêtait jamais. Sentant sa proie échapper à sa fureur, il lança un coup de toute sa force, un rugissement traversant la forêt comme une vague de rage. Son attaque manqua de peu son visage, et Nazg put sentir la chaleur de l’épée enflammée effleurer sa peau. Elle pivota avec une souplesse presque inhumaine, utilisant sa rapidité pour l’esquiver à la dernière seconde, avant de s’éloigner juste assez pour rester hors de sa portée immédiate, mais non assez pour déclencher son mouvement de poursuite. La finesse de cette tactique l'obligeait à maintenir un équilibre précaire, à ne jamais s’approcher ni s’éloigner de manière excessive.

    Ghelert haletait, des gouttes de sueur perlant sur son front, mais il avançait toujours, implacable. Presqu'increvable.

    Nazg attendait, une patience acérée gravée dans chacun de ses gestes. Plus elle le faisait patienter, plus elle esquivait, et plus il s’épuisait. C’était la clé pour l' abattre : l'user jusqu’à ce qu’il ne soit plus que l'ombre de lui-même, ou plutôt la cendre ... Ce fol humain était désormais sa proie, et elle comptait en profiter jusqu’au bout.

    Finalement, voyant sa rage atteindre son apogée, l'immortelle comprit qu’il était temps de contre-attaquer. Elle se lança dans une attaque frontale, cette fois sans super-vitesse. Elle s’approcha juste assez pour donner un coup rapide, calculé, visant les tendons de son bras d'épée. Sa dague trancha, mais ne le blessa que légèrement, tant il était bien protégé par cette rage qui continuait de le maintenir debout. Elle recula, observant l’effet de son attaque. Chaque entaille, même mineure, était un pas de plus vers sa victoire.

    Elle répétait cette danse mortelle, enchaînant ses coups rapides, se retirant dès qu’il répondait par une attaque trop large. Au fil des minutes, Ghelert commença à faiblir. Ses mouvements devenaient moins précis, son souffle plus court. Elle le savait, elle l’avait usé. Enfin, alors qu’il préparait un dernier coup, tentant de l'atteindre avec une fureur désespérée, elle esquiva d’un dernier bond et plongea sa dague directement dans son flanc exposé.

    Il s’immobilisa, les yeux écarquillés de surprise, une étincelle de colère s’éteignant dans son regard. Nazg sourit, un sourire glacial, victorieux. Ses mains tremblaient légèrement, non pas de peur, mais de l’excitation de cette victoire arrachée dans la lutte et de la fatigue qui en résultait. Elle se pencha et murmura d’une voix douce, presque compatissante :

    - Si tu avais pris le temps de te calmer, tu aurais put avoir le dessus. Ta rage à cependant fait de toi un adversaire digne de mes lames. Repose en paix.

    Puis elle se redressa, une satisfaction amère dessinée sur son visage, le regard se perdant à travers les arbres. La traque était enfin achevée, et elle savourait chaque seconde de cette paix retrouvé, le souffle court et lent, le corps encore marqué par l'intensité du combat. Elle pourrait enfin fermer les yeux. Juste un instant.
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  • Jeu 14 Nov - 18:00



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3
    Coule sang et soie



    Je l’avais pressenti, elle avait joué avec comme une souris s’amuse avec un animal plus insignifiant que lui. Avec son talent, ses aptitudes et les attraits de sa race, tout autant que l’avantage de savoir quel était plus ou moins le plan de mon hôte, elle aurait très bien pu finir tout cela d’un lancer de dague précis. Après tout, le guerrier n’avait pas tant de plan que cela pour se protéger autrement que sur une courte distance. La chose aurait pu aller jusqu’à l’ironie d’utiliser une des armes du chasseur de vampire.

    Il avait mis un genou à terre, elle se rapprochait de lui, cherchant à savourer les derniers instants de la vie de l’homme qu’elle avait plus supplicié dans ses émotions que dans la chair. Ghelert était presque apaisé, la lueur de son acharnement s’évanouissant subitement. Je m’engorgeais de sa peine, absorbant chaque once de la psychée d’une créature en venant à la fin de son cycle. Sa volonté était presque accomplie.

    La nuit reprenait les rênes de la mise en scène de cet affrontement alors que les dernières flammes s’étouffaient dans un bruit vaporeux, délaissant le devoir d’apporter la clarté à la lune toujours témoin. Le chant des oiseaux reprit assez vite, comme pour s’avertir l’un l’autre que tout était terminé. Même le vampire avait l’air de se reposer, fermant lui-même les yeux alors que la tête du brun tombait vers l’avant.

    Son mental refaisait surface, une peine sombre, un cri glacé s’étouffant dans sa poitrine. Il ouvrait les yeux, et son corps se mettait à…

    “CRAC” faisaient ses cervicales alors que je me séparais de lui, éteignant instantanément le sort qu’il s'apprêtait à lancer et qui avait chuinté un sifflement annonciateur d’une explosion funeste, un chant du cygne des plus romanesques. Mon étoffe s’éloignait de lui et d’elle alors que Ghelert tomberait si pas rattrapé par le vampire. Puis mes fibres s'emmêleraient lentement de bas en haut, jusqu’à produire un être semblant humanoïde, dos à elle pour paraître moins dangereux.

    J’avais appris avec le temps que les créatures réagissaient mal à mon apparition dans leur vie sans avertissement de ma part, et prendre une forme familière les rappelaient souvent à une baisse légère de leur méfiance, me permettant d’engager le dialogue. La femme aurait bien le temps de se rendre compte du geste que j’avais effectué pour nous sauver tout deux de dégats substantiels, mais elle avait les yeux fermé au moment ou Ghelert avait commencé. Peut-être ne se serait-elle pas rendu compte que je m’étais autant rendu service qu’à elle, mais de toute manière, ce n’était pas dans mes intentions de la duper, non, au contraire.
    -Ghelert s’était désigné pour mourir dès l’instant où il s’est mis à vous traquer, signalais-je d'une voix féminine approchant celle que j’avais entendu le plus récemment, son amoureuse secrète.

    Mon apparence se faisait féminine également, et je foulais le sol de mes propres pieds paraissant nus. Ma couleur changea, adoptant une autre nuance que du blanc, imitant la carnation légèrement rose d’une fée, une longue robe soyeuse se formant sur mes bras, laissant ce qui semblait être mon dos nu, vulnérable. Mes mains s’écartèrent, pour montrer que je n’étais pas armée, et je reprenais doucement.
    -Je m’attendais à ce que vous tuez mon hôte, un peu plus vite cela dit. Son agonie était délicieuse, bien que je regrette qu’il n’ait pas souhaité survivre à tout cela. Etes vous satisfaite désormais, ou y a-t-il quelque chose de plus que je puisse faire pour vous que de vous apporter une proie ?

    Le regard de ma formation se tournait vers le cadavre, et le vampire pourrait facilement constater les détails dessinés par des plis de ma soie. Je n’étais pas de ce monde, et cela se voyait sans avoir besoin de plisser des yeux. Restait à savoir quelle serait sa réaction face à ce que je semblais être pour elle, et si mes mots avaient un quelconque impact.
    Il s’agissait d’une tueuse après tout, d’un assassin commandité, mais pas exempt de petits meurtres gratuits. D’un côté elle pouvait peut être se méfier de ce que je suis ou des mes allégeances, de l’autre, si je n’avais pas défendu mon hôte, que je ne l’avais pas agressé et que j’engageais le dialogue plutôt que de faire autre chose, il y avait des raisons de penser que je n’étais pas contre elle.

    Cette bonne entente que j’essayais d’installer était entre ses mains désormais. Elle était libre d’en faire ce qu’elle désirait, et je n’attendais que sa décision, comme suspendu à ses lèvres, patient mais sur mes gardes.




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  • Dim 17 Nov - 18:56
    Ressentiment funeste
    Feat "@Desir"

    Elle inspira profondément, ses épaules s’affaissèrent légèrement, puis elle put enfin prendre réellement conscience de la mort de Ghelert.

    Le silence retombait, épais et pesant, seulement troublé par les bruissements nocturnes des primes habitants des environs. Elle rangea ses lames dans un mouvement presque mécanique, s’accordant un instant pour savourer cette victoire qu'elle n'hésiterait pas à qualifier de facile alors qu'elle lui avait demandé de mettre en exergue ses talents.

    Et comme un souffle glacé venu d’un autre monde, une présence nouvelle se manifesta.

    Désir émergea, une silhouette de soie et d’éther, et toute la tension dans le corps de Nazg se raviva en un éclair. Ses sens aiguisés captèrent immédiatement l’anormalité de cette apparition. Ce n’était ni un mortel, ni un prédateur commun, mais quelque chose d’autre, d’indéfinissable. Sa main vola à ses dagues presque par réflexe, et elle se recula d’un pas, ses pupilles se dilatant, sa bouche se distordant en un feulement qu'on ne saurait définir entre l'avertissement et la peur.

    L’atmosphère autour d’eux semblait changer, comme si le monde lui-même retenait son souffle. L’obscurité, qui d’ordinaire enveloppait la vampire comme un allié fidèle, se fit immédiatement oppressante. Ses instincts la poussèrent à bondir, à frapper avant que cette entité ne puisse agir. Pourtant, quelque chose l’arrêta. Était-ce la curiosité ? La prudence ? La peur, une nouvelle fois ?

    Sûrement un savant mélange des trois. Ce n'était après tout pas tout les jours qu'un être se drappait de soie pour apparaitre.

    L'Imortelle écouta ses paroles, ses sens toujours en alerte, captant chaque inflexion dans la voix féminine. Elle n’abaissa pas sa garde, pas une seconde. L’être parlait avec une sérénité qui semblait défier la situation, une étrange forme d’assurance.

    Ses doigts serrèrent davantage les poignées de ses lames, prêtes à jaillir si le moindre danger se faisait sentir. Et pourtant, une part de Nazg savait qu’un affrontement direct serait risqué. Peut-être même fatal.

    Puis, alors que Désir terminait son discours, une lueur différente passa dans les yeux de Nazg. Elle resta immobile un moment, son regard fixé sur cette entité. Un éclat de compréhension ou peut-être de folie naissante dansa dans ses iris rouges.

    Et soudain, un rire brisa le silence.

    La Vampire éclata de rire, un rire cristallin, presque enfantin, mais teinté d’une ironie mordante. Il résonna dans la forêt déserte comme une note discordante. Le son fendit l’air, presque déplacé au milieu de cette tension.

    Dans un geste aussi inattendu que désinvolte, elle relâcha ses dagues, les laissant tomber au sol avec un tintement métallique. Puis, sans un mot, elle s’effondra sur le sol, s’y allongeant de tout son long, ses bras écartés, comme si elle se livrait à cette une nuit étoilée désormais porteuse de nombreuses promesses.

    - Alors voilà, dit-elle finalement, le rire se dissipant dans une exhalation, je tue un homme qui pense pouvoir me traquer, et le cosmos m’envoie … Toi. Une comédie divine comme je n'en ai encore jamais vu.

    Roulant sur le sol dans un mouvement paresseux, elle laisse son rire s’estomper en une série de soupirs amusés. Ses doigts frôlaient les quelques touffes d'herbes qui avaient échappés au feu qui se revendiquait vengeur, alors que ses pensées, elles, tourbillonnaient autour de l’apparition devant elle.

    - Une nappe de table consciente ? marmonna-t-elle à mi-voix, ses lèvres se relevant en un demi-sourire sarcastique. Elle s’arrêta brusquement, ses mains venant couvrir son visage, laissant son rire se transformer en un souffle étouffé. Lorsqu’elle releva la tête, son regard était différent, un mélange d’intense curiosité et d’amusement sincère.

    Ses pupilles écarlates, encore dilatées par l’adrénaline du combat, semblaient sonder chaque pli et texture de la forme humanoïde de soie.

    Son roulé nonchalant l' avait mené jusqu’au cadavre de Ghelert. Là, elle se redressa, croisant ses jambes avec une fluidité prédatrice, en tailleur. Ses coudes reposèrent sur ses genoux, son menton se calant dans ses paumes. Elle scrutait Désir comme on examine un artefact intrigant.

    - Satisfaite ? répéta-t-elle d’un ton léger. Oh, absolument. Tu vois, même sans goûter son sang, je peux déjà sentir qu’il aurait été délicieux.

    Elle se pencha légèrement vers le cadavre, inspirant profondément, un frisson parcourant sa colonne vertébrale.

    - Mais ce qui me fascine vraiment, à présent, c’est évidemment toi.

    Nazg se redressa légèrement, son ton devenant plus sérieux.

    - Pourquoi ne pas avoir défendu ton hôte ? De ce que je déduis, tu es une sorte de parasite. Si tu existes, c’est bien grâce à lui, non ? Alors, pourquoi rester spectateur de sa mort ? Aurais-tu eu quelque chose à y gagner ? Et si mon bonheur t'importes tant, pourquoi lui avoir permis de me poursuivre tout ce temps ?

    Un sourire énigmatique étira les lèvres de Nazg. Elle attendit, impatiente mais aussi prudente, de voir comment cet être étrange allait répondre à ses questions.

    CENDRES
    -


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  • Mar 19 Nov - 11:33



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3
    Croc jumeaux



    Elle était farouche, cela se comprenait. Je la voyais se préparer à contrer, voire attaquer sans même avoir à me retourner. Elle aurait probablement pu me tuer en usant de la bonne méthode, mais.. Le doute était suffisant pour qu’elle se retienne et me laisse finir.

    Son rire éclatait, et elle baissait les armes ou les laissait tomber plutôt tout autant qu’elle, le tout chutant dans la brume qui s’écarta comme pour l'accueillir.
    Le vampire semblait être discordant par rapport à son adresse au combat, quelque chose semblait détourner ses pensées, les pervertir, ou peut-être était ce là sa véritable nature ?

    Elle avait été joueuse avec la vie de Ghelert, il se pouvait que cette créature de la nuit baigne sa vie dans une allégresse et une hilarité pour supporter les affres de la non-vie. Elle était une meurtrière, plus un monstre encore que moi, et… si je ne m’autorisais pas tout de suite à la juger, il me semblait que la solitude ne lui avait pas causé que du bien, comme à tout mortel, en vérité.

    Je la laissait parler, simple courtoisie après qu’elle m’ait laissé me manifester. Elle passait par plusieurs analogies toutes réductrices, et je la laissais faire. Si son désir était de se sentir puissante en dénigrant les autres, alors soit.
    Tout pendant qu’elle roulait au sol, s’imprégnant de la rosée causée par la brume et du sang de son ennemi vaincu coulant depuis son cou tordu, je m’imprégnais de son apparence, ajustant ma forme, devenant à mesure de ses paroles une copie de plus en plus édifiante d’elle, bien que trop lisse, trop soyeuse pour être confondue.

    Venait le temps des questions, les fameuses… Elle ne passait pas par des détours et sa curiosité était empreinte de moins de folie que le reste de son discours, comme si la véritable force du vampire se dévoilait enfin.
    -Son cœur désirait l’affrontement, il voulait vous détruire de ses propres mains, lui répondais-je avec sa propre voix. Je lui ai donné les outils pour ce faire, il n’appartenait qu’à cet idiot d’obtenir ce qu’il désirait, ou de périr en essayant… annonçais-je avec un air dédaigneux.

    En faisant des pas dans cette nouvelle peau simulée, je pus apprécier les qualités de son corps en le caressant de bas en haut, bien que le mien soit entièrement creux par manque de volume. J’esquissais un sourire amusé, tout comme elle avait fait, puis écartais les bras, adoptant légèrement l’attitude discordante du vampire.
    -Parasite, aucunement, du moins sauf si je peux m’emparer du cœur de la personne qui me revêt. Il s’agit plus là d’une sorte de symbiose. Ils ont quelques désirs à assouvir, je puis me nourrir à leur contact, c’est une alliance mutuellement profitable.

    Un trait d’esprit me vint et je me décidais à tester la susceptibilité de la femme aux moeurs changeantes.
    -Je me demande ce qui vous suggère que mon lien était détrimentaire à mon hôte ? Cela étant dit, si j’avais adopté votre apparence plus tôt, l'appellation aurait été logique, en un sens, vu ce que les mortels disent de votre espèce, envoyais je avec un sourire avant d’éclater d’un rire similaire au sien.

    L’imitation du visage que je possédais se referma soudainement dans une expression stoïque, plus démonstratrice de mes pensées.
    -Un point de vue que je ne partage que partiellement, fis-je avec une voix masculine cette fois-ci, un mélange entre la sienne et celle de mon ancien hôte, pour donner une totalité quelque peu obscure, nébuleuse. Les tiens sont nécessaires à la limitation des races les plus prolifiques.

    Mon apparence se modifiait alors qu’un souvenir refaisait surface l’espace d’un instant, prenant celle d’une elfe de grand renom d’autrefois, mais pas le membre de cette race responsable de l’apparition des vampires, juste une consœur.. Je repensais aux restes des questions de la femme au sol et je revint au simulacre de sa forme.
    -Je ne gagne ni ne perd, répondais-je simplement à l’une des questions. Sa tragédie ma mené à vous, je trouvais déplorable l’idée de ne pas voir le chapitre final se conclure. Votre danse macabre ajoutant un solide point final à cette histoire, je puis me pencher sur la vôtre.

    Je me dépliais, comme une toile et faisait jouer les couleurs sur ma peau soyeuse comme une fresque animée par un sort. Elle pourrait y voir sa forme sauter d’endroit en endroit pour commettre des atrocités et peut-être raviver dans sa mémoire le meurtre de la femme de Ghelert. Puis je reprendrai sa forme.
    -J’ai du mal à croire que vous qui pourchassez l’humanité toute entière avez quelques réticences à souffrir d’un bon exercice avant un dénouement aussi gratifiant. Ou n'était ce pas de l’allégresse que je vous ai vu ressentir en vous voyant vous emparer de la carcasse de ce pauvre homme mort d’un amour passionnel ? demandais je d'une voix sensuellement insolente.

    Je me laissais tomber de l’autre côté du cadavre, jouant de deux doigts que je faisais courir sur le plastron brûlé de Ghelert.
    -Qu’est-ce qui fait que vous restez dans cette lente frénésie ? Nombres de vos pairs deviennent sédentaires et l’humanité se jettent sous leurs dents, mais pas vous. Qu’est ce qui manque à votre vie qui fait que vous voyagez tant, que vous tuiez tant ? D’aucun pourrait, en contemplant votre parcours, se figurer que Ghelert n’est pas la seule chose que vous fuyez.. Est-ce le cas, où est-ce le meurtre en série tout ce qui vous caractérise ?

    A la fin de ma phrase, je lui renvoyais le sourire que je l’avais vu me faire, énigmatique.




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  • Mer 27 Nov - 18:10
    Ressentiment funeste
    Feat "@Desir"

    - Les mortels … Pauvres petites créatures tragiques, soumisent à la moindre de leurs émotions. Ils veulent vivre, ils veulent aimer et pourtant, ils se jettent dans nos bras, aveuglés par leur propre désir de grandeur, leur soif de puissance. Toi comme moi, nous ne les forcons jamais. Pas vraiment.

    Nazg étira un sourire paresseux, révélant le scintillement prédateur de ses crocs alors qu’elle considérait les paroles de l’entité avec une nonchalance presque déroutante. Elle se redressa lentement, ses gestes empreints d’une grâce détendue, et glissa ses doigts sur la surface froide et lisse du plastron abîmé de Ghelert. Ses yeux écarlates, empreints d’une lueur moqueuse, se posèrent sur Désir avec une intensité presque joueuse.

    - Analyse pertinente, il faut bien l'avouer. commença-t-elle, son ton imprégné d’une légèreté presque amusée. Elle laissa échapper un petit rire, doux et sinueux. Et au regard cette dernière, il semblerait plus correcte de déclarer que le titre de "parasite" m’irait bien mieux, ne crois-tu pas ?

    Elle fit un pas, ses bottes glissant sans bruit sur le sol, et ses mains, encore tachées du sang de son dernier jeu mortel, s’élevèrent pour se poser sur ses hanches. Elle inclina la tête, ses cheveux sombres se balançant doucement, et ses traits se firent pensifs, bien que son sourire ne disparut jamais tout à fait.

    - Avec poésie et verbe, tu as parfaitement décrite ce que j'étais : une vampire. Une créature qui, par essence, ne vit qu’en drainant la vie des autres. Chaque souffle que je prends, chaque battement de mon cœur mort, est un emprunt que je ne rends jamais. Ce qui fait de moi le parasite au sommet de la chaine alimentaire. Ses mots étaient ponctués d’une ironie douce, teintés d’une acceptation presque joyeuse de sa propre nature. Elle fit une pause, scrutant l’entité face à elle, et reprit avec une intonation plus légère encore, presque badine : Mais toi, ma chère … Tu es différente. Tu es un "échange mutuellement profitable", dis-tu. C'est véritablement fascinant et peut-être que je devrais prendre exemple sur toi. Cela m'éviterait bien des Ghelert. Elle eut un petit rire, comme si l’idée était absurde et pourtant délicieuse. Ou serait le plaisir si elle passait d'Araignée tissant sa toile à simple Rat s'invitant dans les celliers des grands bourgeois ?

    Sa main droite glissa sur le bord de ses vetements, qu’elle ajusta avec une minutie inutile, un geste trahissant une aisance calculée. Elle s’éloigna de quelques pas, levant les bras dans un geste dramatique, tournoyant doucement comme une actrice sur une scène invisible.

    - Toi, tu offres un marché. Moi, je ne laisse que des cendres. Ou, pour essayer d'être aussi poétique que toi, tu inspires, tandis que moi, j’éteins. Son sourire se fit plus large, mais il y avait une pointe de quelque chose d’autre dans son regard, une lueur fugace de mélancolie, vite dissimulée sous une couche de plaisanterie, mais qui ne pouvait échapper au regard inquisiteur du démon.

    La vampire s’approcha du démon, encore un peu plus, son allure féline marquant chaque pas. Elle fini par s'accroupirent à nouveau près de Ghelert, le cadavre de l'humain n'étant désormais rien de plus qu'une table à laquelle c'étaient accoudées les deux immortelles. Et pourtant, murmura-t-elle, ses mots presque un souffle, nous avons quelque chose en commun : nous nous nourrissons toutes deux des autres. Toi, par choix. Moi, par besoin. C’est peut-être pourquoi je ne peux m’empêcher de trouver tout cela si … divertissant.

    Puis, l'ultime question de Désir s'invita à la conversation.

    Le jeu, l’amusement, tout cela se dissipa, laissant place à une pensée plus profonde, plus lourde. Nazg, sans le vouloir, se surprit à contempler sa propre existence à travers le prisme des mots de l’entité. Une lassitude inattendue s’abattit sur elle, insidieuse, glissant dans son esprit comme un poison subtil.

    Pourquoi, en effet ? Pourquoi continuait-elle cette danse macabre, ce cycle inlassable de chasse et de survie ? Était-ce la peur, ce sentiment qu’elle rejetait avec tant de dédain ? Était-ce l’écho d’une humanité depuis longtemps oubliée, ou simplement l’habitude d’une immortalité sans but ?

    Ses pensées s’égarèrent, un flot d’interrogations qui semblaient surgir de nulle part mais qui, elle le comprenait maintenant, avaient toujours été là, tapies dans les ombres de son esprit. Que fuyait-elle vraiment ? Était-ce le tribunal de cette inifinité de Ghelert qu'elle avait crée au fur et à mesure de son existence ?

    Non, cela allait bien au-delà de cela. Elle fuyait peut-être tout, ou rien. Mais en cet instant, cette absence de réponse semblait plus écrasante que tout.

    Ses doigts, qui caressaient distraitement le bord du plastron de Ghelert, s’arrêtèrent. La lourdeur de cette introspection inopinée la prit par surprise, et pour la première fois depuis des décennies, peut-être des siècles, elle se sentit vieille. Non pas dans son corps, car il était éternellement figé dans sa beauté glaciale, mais dans son âme. Une vieille âme, usée par des siècles de carnage, par une quête insensée de domination et de contrôle.

    Elle redressa la tête, ses yeux fixant un point indéfini dans le vide, et un soupir échappa à ses lèvres. Ce fut un soupir presque imperceptible, un souffle chargé d’une tristesse qu’elle n’admettrait jamais à haute voix. Même son sourire narquois semblait figé, une façade qu’elle avait trop longtemps entretenue pour se permettre de l’abandonner.

    Quand elle parla à nouveau, sa voix avait perdu de sa légèreté initiale. Elle était plus douce, presque grave, comme si l’introspection avait laissé une empreinte indélébile sur elle, ne serait-ce que pour un instant fugace.

    - Peut-être que tu as raison, Désir. Peut-être que je fuis. Mais si c’est le cas, alors quoi ? Fuir est une forme de survie, après tout. C’est ce que nous faisons tous, d’une manière ou d’une autre. Elle pivota lentement sur elle-même, croisant les bras sur sa poitrine comme pour se protéger de ses propres pensées. Il y a une bien amère ironie, n’est-ce pas ? Moi, la prédatrice, je suis peut-être la plus fragile de nous deux. Parce que toi, tu sembles savoir ce que tu veux. Moi … Je me contente de continuer.

    Elle s’arrêta, ramenant son regard écarlate sur sa vis-a-vis, et son sourire réapparut, plus doux cette fois, presque mélancolique.

    - Ne t’y méprends pourtant pas. La tristesse, la lassitude, tout cela ce ne sont que des passagers, des ombres sur la route. Comme tant d'autres avant eux, je les laisserais sur le basècôté pendant que moi, je serais toujours là, toujours en train de danser.

    Nazg se redressa, ramenant à elle son masque d’assurance et d’insouciance, mais une part d’elle, infime et invisible, était restée derrière, figée dans cet instant d’hésitation. Elle fit un pas vers Désir, son sourire se raffermissant, mais ses yeux trahissant une profondeur qu’elle aurait préféré dissimuler.

    - Dis-moi, mon cher caméléon. Toi qui semble si sûr de toi … Qu’est-ce qui te nourrit chez ces mortels ?

    CENDRES
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  • Ven 29 Nov - 6:39



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3
    Reflet dangereux


    -Oh, même avec mes manières il m’arrive de tomber sur quelques Ghelert de ma propre conception, commentais je son affirmation. Mais oui, certains pourraient sans doute vous révérer, vous aduler, vous adorer comme une déesse plutôt que de vouloir votre ultime mort.

    Je regardais la belle s’extasier de trouver en moi comme une consoeur ou un confrère.Le magnifique vampire dansait tout en me parlant comme sachant que chacun de ses mots ne seraient jamais réentendus ou répétés. Elle pouvait me parler comme au confident le plus discret du monde.

    J’étais si respectueux de sa personne que je me prenais à avoir de la considération pour cette âme-ci, pour une raison qui m'échappe un peu mais qui, avec le temps, me ferait comprendre que son fort intérieur m'émouvait. Les vampires possédaient tous en eux quelque chose de tragique lié à leur conception et celui-ci n’en était pas différent.
    La mort apportait à la fois une solution et une condamnation à leur existence. Pour alimenter cette non-vie vampirique, il leur fallait tuer ou blesser, ôter la vie pour restaurer la leur, dans un cycle sans fin.
    Ce cycle n’avait pas que des avantages, et l'esprit de certains d’entre eux étaient mis à mal. Et parce que le vampire devant moi semblait être perdu dans les intrications qu’imposaient ma simple question, je me retenais de l’effleurer pour éviter de puiser la réponse directement dans son esprit.

    Ainsi donc, son jardin secret restait intact, et je me languissais de son retour après ce qui ressemblait à une longue réflexion pour écouter ce qu’elle voudrait bien me dévoiler.
    De l’insécurité, bien évidemment. L’on ne pouvait pas justifier de fuir simplement pour éluder la question. Mais si elle décidait de mettre cela de côté, alors je me plierais à sa guise pour le moment.

    Sa phrase suivante, après qu’elle ait croisé ses bras pour se protéger du reste du monde, m’indiqua qu’elle cherchait à diminuer ses efforts, à minimiser sa personne, pas tant par souci d’humilité. Non.. il s’agissait bien là d’une peur insidieuse, sournoise, délectable.

    Des excuses, encore, pour cacher sa peur déjà sous un tapis par un autre, comme si fuir quelque chose d’aussi redoutable se faisait du jour au lendemain, d’une simple inflexion de la volonté.
    -Tu as répondu à ma question, signalais-je à mon interlocutrice.

    Sa fuite était une distraction, un moyen ne plus penser, de ne plus réfléchir. Le besoin constant de bouger, de détruire, de se réjouir et de danser sur les piles de cadavres était son dessein pour combattre quelque chose de plus profond, de plus douloureux, sa propre image dont elle ne souhaitait pas voir le reflet.

    Curieusement, j’étais en cet instant ce reflet, et je ne doutais pas en l’entendant esquiver encore une fois le sujet que cela lui causait une forme de mal auquel elle n’était pas prête à se confronter.
    Elle me nommait caméléon, je profitais de l’occasion pour changer à nouveau de forme tout en me redressant. J’adoptais celle de la défunte fiancée, un ennemi que le vampire avait déjà vaincu et qui ne lui avait posé aucune difficultée. L’on ne pouvait faire plus vulnérable d’apparence, et dans son simple appareil, la demoiselle avait l’air encore plus fragile. Je couvrais néanmoins l’apparence de divers voiles, avant de m'asseoir sur ce qu’il restait de Ghelert.
    -Plus aisément que tu te nourris de leur essence vitale, je m’accapare vos sentiments d’accomplissements. Vivants, non-vivants, tout ce qui est, fut ou sera se doit de progresser vers un but, d’une manière ou d’une autre.

    Je tendis une main, donnant un exemple pour faire comprendre l’idée. Une graine se profilait, toute faite de soies prenant les couleurs habituelles tout pendant que ma paume devenait aussi sombre que la terre sous les pieds du vampire. La graine s’enfonçait, laissant poindre le début d’un arbre après quelques secondes. De cet arbre, la couleur se voyait comme aspirée par mon être, devenant gris et terne. Il était toujours vivant, complet, mais son besoin de grandir s’était éteint.
    -Mon existence est pour ainsi dire comparable au temps ou à la mort. Je n’exerce que ma fonction, m'accaparer l’essence désormais inutile du besoin de chaque être qui m’entoure et qui lui à obtenu ce qu’il désirait. Le vouloir, le Désir, n’existe qu’entre le début de l’envie et l’obtention. Après, il m'appartient et est, moi.

    L’arbre s’enfonça dans ma main alors que je faisais une ronde dans mon corps, puis j’attrapais un de mes bras de l’autre main, feignant d’être fragile et vulnérable.
    -Tu comparais nos existences tout à l’heure, te jugeant plus fragile, rappelais-je. Mais quelle est vraiment la valeur d’une puissance somme toute naturelle ne faisant qu’obéir, face au potentiel infini d’une créature éternelle pouvant générer maints et maints désirs, obtenant tout ce que son cœur peut envisager avec suffisamment d’efforts et de volonté ?

    Mon expression était très timide, mais les mots résonnaient comme si ma forme la plus puissante avait parlé. Ce contraste m'amenait à avoir un rictus tout pendant que mon esprit concoctait quelque chose de poétique.
    -Et si, au lieu de combler tes attentes, de répondre à tes désirs, je te laissais les entrevoir ? Que dirais tu si je te disais que je peux suspendre ta course ? Te permettre de te reposer dans un endroit qui te prodiguera asile et subsistance sans rien te demander en retour qu’un simple respect de l’intégrité des créatures plus faibles qui l’occupent tout comme toi.

    Je n’attendais pas particulièrement de réponse. Le simple fait de lui faire considérer la chose la laisserait se rendre compte que répondre oui signifiait se confronter à la chose qu’elle voulait laisser sur la route. La peur de sa mortalité, des choses qui l’habitait et qu’elle ne souhaitait pas voir ressurgir sans que je ne sache exactement quoi. Sans véritablement savoir qui l’on est il est difficile d’envisager qui être, et sans se regarder une fois de temps en temps dans le miroir, voire même en l’évitant, l’on ne devient plus que l’ombre de soi.
    -Cette fragilité que tu ressens peut être temporaire, mais ce n’est pas à moi de te faire décider de l’abandonner.

    Je me retournais, dos à elle.
    -Pas pour toi, en tout cas.




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  • Lun 16 Déc - 17:03
    Ressentiment funeste
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    La lumière froide de la lune enveloppait la scène d’une étrange clarté, révélant chaque détail de singulier décor et de ces non moins singuliers personnages. Un cadavre, un non-mort et un non_vivant. Une farce comique, à n'en point douter.

    Nazg, immobile un instant, observait Désir avec un intérêt presque enfantin, sa tête penchée sur le côté, un sourire désarmant suspendu sur ses lèvres. Elle jouait du bout des doigts avec une mèche de ses propres cheveux, puis éclata de rire, un son clair et éclatant, presque incongru dans l’atmosphère pesante.

    - Suspendre ma course ? répéta-t-elle, une lueur malicieuse dans les yeux. Oh, que voila une proposition délicieusement pernicieuse.

    Elle se mit à marcher en cercles, martelant les quelques pierres jetées ça-et-là par les caprices de la nature, ses talons claquant comme le tic-tac d’une horloge. Chaque pas semblait calculé, mais quelque chose dans son allure trahissait une nervosité contenue, un chaos qu’elle peinait à réprimer.

    Puis, sans prévenir, elle s’arrêta net, ses traits devenant soudain durs et intransigeants.

    - A quoi bon ? Sa voix s’était faite basse, presque un murmure, mais elle portait une intensité capable de glacer le sang. Ses pensées jaillissaient, tourbillonnaient, se heurtaient, des fragments de souvenirs, des éclats d’ambitions, et une peur primitive qu’elle n’aurait jamais osé admettre devant quiconque, surtout pas devant le démon qui lui faisait face.

    - Oh, je vois ! Tu veux me sauver de moi-même, c'est cela ?

    Elle s’approcha d'autant, son sourire revenu aussi vite qu’il avait disparu, et elle claqua des mains avec un enthousiasme presque théâtral. Tournant ensuite autour de sa vis-a-vis comme un prédateur jouant avec sa proie, chaque mouvement semblait une danse, une performance soigneusement orchestrée pour maintenir l’attention de son spectateur.

    Lorsqu’elle se pencha légèrement en avant pour observer Désir de plus près, son visage exprimait une curiosité sincère.

    - Et cet endroit que tu me proposes, est-ce un palais en marbre blanc, avec des jardins qui s’étendent à perte de vue ? Ou peut-être une cabane dans les bois, entourée de créatures dociles et aimantes ?

    Suspendre sa course… Un asileUne pause. Ces mots, soufflés avec une assurance presque arrogante par l'entité démoniaque, s’étaient infiltrés dans son esprit, y semant un désordre qu’elle ne parvenait pas à contenir. Elle les répétait en boucle, comme une mélodie sinistre qu’elle ne pouvait chasser de sa tête.Sans attendre de réponse, elle éclata de rire une fois de plus, mais cette fois, il y avait un tranchant dans son hilarité, quelque chose de presque dément. Elle porta une main à sa bouche comme pour contenir son amusement, mais ses yeux écarlates brillaient d’une lueur dangereuse.

    Son esprit vacilla vers des scénarios étranges, presque absurdes : et si elle acceptait ? Que se passerait-il ? Elle imaginait un endroit paisible, un sanctuaire où elle pourrait simplement… exister. Mais aussitôt cette image apparue, elle se fissura, remplacée par une vision plus sombre.

    Un sanctuaire ?

    Une cage ?

    - Tu es fascinant, tu sais ? Reprit-elle, pivotant sur elle-même avant de s’immobiliser à nouveau, son regard fixé sur l'entité. Tes réponses ne sont que des énigmes, et j’adore les énigmes. Elles me rappellent que tout cela ,elle fit un geste large pour désigner le monde autour d’eux est un jeu. Et toi, Désir, tu es peut-être le meilleur joueur que j’aie jamais rencontré.

    Elle ferma brièvement les yeux, mais l’obscurité ne fit qu’amplifier le tumulte. Des souvenirs flottaient à la surface : des visages effacés par le temps, des promesses brisées, des mains tendues qu’elle avait repoussées, convaincue que la solitude était la seule véritable sécurité. La mémoire de ces moments la poignardait, mais elle repoussa la douleur comme elle l’avait toujours fait, avec un rire nerveux, presque hystérique.

    - Suspendre, tu dis …  murmura-t-elle, sans vraiment plus s’adresser à Désir, mais à l’écho de ses propres pensées.

    L’idée continuait de croître en elle, se ramifiant en mille directions. Suspendre la course, c’était aussi abandonner, momentanément, cette lutte incessante pour le contrôle. Une lutte qu’elle menait non seulement contre le monde, mais contre elle-même. Parce que dans cette course effrénée, elle n’avait jamais le temps de réfléchir, jamais le temps de se confronter à ses propres peurs. Chaque instant était une fuite, chaque danse une distraction.

    - Et si je te disais que ta proposition m’intéresse ? Elle releva les yeux vers lui, une intensité nouvelle dans son regard. Elle s’avança d’un pas, sa voix devenant un chuchotement conspirateur. J'ai cependant une question : que se passerait-il si, au lieu de me reposer, je prenais le contrôle de cet endroit que tu m'offres et que je le transformais ? Que se passerait-il si je le façonnerais à mon image, que je le pliais à ma volonté ?

    Son sourire s’élargit, et elle fit un pas de plus, suffisamment près pour que son souffle effleure Désir. Elle avait pris sa décision, ou du moins, elle prétendrait l’avoir prise. Mais dans le tourbillon de ses pensées, une chose était certaine : cette proposition avait éveillé quelque chose en elle.

    Son regard brillant d’une intensité nouvelle, elle déclara :

    - J’ai hâte de voir si ton paradis vaut vraiment la peine qu’on y suspende une danse. 
    CENDRES
    -


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  • Ven 20 Déc - 11:16



    [Flashback] Ressentiment funeste [ft:Nazg-Sash] Kpppz3
    Asile


    Je restais stoïque face aux prochains éclats émotionnels du vampire. Je voyais bien, même dos tourné, que ses sentiments et sa raison s’entrechoquaient dans son incertitude quant à mes intentions. Lui donner plus de grain à moudre aurait été détrimentaire à mes propositions et n’aurait fait qu’alimenter ses soupçons. Hors même si le but n’était pas de piéger l’ancienne créature à l’apparence de jeune femme, l’attirer à accepter mon offre était tout aussi pernicieux, ce qu’elle avait soulevé d’ailleurs.

    “A quoi bon ?” , si la question était légitime, elle n’attendait qu’une réponse de sa part, pas de la mienne. Sa mine inquiète laissait poindre l'émotion qui la menait naturellement à se méfier un peu plus alors qu’elle luttait contre ce qu’elle ne voulait pas voir en elle. Et soudainement l’expression se changea en un sourire malicieux qui accompagna son cabotinage presque enfantin.
    -Te sauver ? Non pas. Tu n'as pas besoin d’aide, répondais-je en faisant un geste du bras comme pour balayer la remarque.

    C’était vrai. A bien des égards, la dame à l’âge certain se devait d’avoir lutté contre elle-même pendant des décennies sinon des siècles. Si elle l’avait fait, elle pouvait le refaire, indubitablement. Mais hélas, comme le vieil arbre qu’elle était sans doute, cette créature avait du mal à se rappeler comment se tenir droite, ne pas crouler sous son poids.
    -Je propose juste un outil, un moyen en vue d’une fin qui t’es propre. Cela serait plutôt désintéressé de ma part si ma curiosité à ton égard n’existait pas.

    Cette curiosité s’envolerait probablement aussi rapidement qu’elle était venue une fois que j’aurais la fin de toute cette histoire. Il me manquait un roman et un chapitre entier, mon offre ne me permettrait sans doute que d’obtenir le second. J’étais déjà résigné quant au reste, et son introduction auprès d’un des sanctuaires que je connaissais me donnerais toute l’ampleur de l’ingéniosité des mortels cherchant à m’aider. Somme toute, j’y trouverais mon compte, indiscutablement.

    La créature de la nuit me tournait ensuite autour, comme pour chercher un point faible. Fatalement, sans avoir besoin de tourner ce qui me servait de tête, je pouvais suivre sa ronde. Elle s’attardait ensuite sur les modalités de la proposition, cherchant la petite bête.
    -Et bien tu te retrouverais probablement toute seule,  à devoir nettoyer le peu de sang et sortir les cadavres de personnes t’ayant fait confiance… Pour peu que tu ait eu le dessus sur vos affrontements ou que personne ne t’ait vu venir, ce qui me semblerait étonnant. Tu aurait le sanctuaire pour toi toute seule, obligée d'en sortir pour chasser des créatures et potentiellement dévoiler ta tanière à des gens en colère, des chasseurs de vampires, et ta course reprendrait de ci-tôt.

    La remarque était assez claire et concise. Des choses là-bas pourraient faire jeu égal avec ses talents, voire la surpasser. Cela évoquait probablement un bémol somme toute facile à dissiper. Je me levais du cadavre de Ghelert, le postérieur tout tâché du sang poisseux qu’il avait suinté. Celui-ci se contorsionna dans une image grotesque pour s’essorer avant de revenir à sa forme initiale, puis je m’écartais du défunt.
    -Les tuer tous ne changera pas mon avis sur ta personne, je ne connais que trop bien la nature profonde de tes semblables pour avoir goûté aux affres de tes sensations. Cela étant dit, j’apprécierais ta retenue bien plus que tes élans macabres et peut-être bien que tu finiras par l’apprécier aussi, d’une certaine manière.

    La première phrase était potentiellement un mensonge, dépendant du gâchis de désirs intéressant qu’elle détruirait. Quant à la seconde, c’était plus une idée un peu vaine. En mon fort intérieur, j’avais quelque part l’intime conviction qu’elle ne s’interesserait que de loin à des jeux à d’autres règles que les siennes. Un comportement un peu puéril mais dont je ne pouvais nier les avantages certains pour certaines personnes.

    Ma forme s’élevait du sol, légèrement, assez pour léviter sans traîner ce qui me servait de pieds. Puis je commençais à glisser le long de la clairière, prenant la route du sanctuaire que j’avais mentionnée en me fiant aux astres. Nul besoin de me retourner pour contempler son progrès si elle décidait de me suivre. Dans le cas contraire, il me suffirait de mettre un terme à mon déplacement.

    Notre chemin nous mènera au pied d’une falaise ou un renfoncement naturel dans la pierre  faisait une drôle d'alcôve. La chose était ornée d’une simple rune sans aucun effet magique. A l’intérieur, d’abord un long dédale à plusieurs embranchements histoire de décourager les curieux, puis enfin la lueurs de lumières tamisées magiques indiquait la présence de créatures plus évoluées qu’un simple ours ou des chauves-souris.

    Pierre taillée sobre aux murs, sol également ciselé à la main par un artisan de passage, cet édifice souterrain était parsemé ici et là de références à ma personne. Notre chemin croiseraient sûrement l’un de mes fanatiques qui requérait alors que je le bénisse de ma présence sur ses épaules ou alors à sa ceinture.

    Le vampire pourrait contempler un lieu simple fait dans la pierre, avec quelques âmes qui circulent selon leurs bon vouloir, armées ou non, ayant l’air dangereux ou alors presque sortant d’une terrible histoire. C’était à la fois un refuge pour certains des plus grands bandits désirant se faire oublier comme de certaines personnes n’ayant plus rien à perdre sinon leur vie. Tous n’auraient aucun intérêt à voir ce sanctuaire péricliter parce qu’ils en avaient donné la localisation à quelqu’un de mal intentionné. J’espérais un peu ne pas avoir emmené une mauvaise âme, mais si tel était le cas, c’était juste la logique des choses, la noirceur des mortels qui ressurgit.

    Il y avait une fontaine d’eau claire venant d’une cavité qui repartait également dans une autre crevasse. Une caverne presque ouverte sur la grande pièce centrale laissait deviner la collecte de champignons pratiquée à même des souches scarifiées pour l’occasion.
    Tout cela aurait l’air paisible, peut-être intriguant. Le culte risquait peut-être de lui faire penser que je désirait tout cela, mais je saurais lui dire que ce n’était pas le cas.

    Quoi qu’il en était, dépendant du souhait de la belle je demanderais à ce qu’elle soit traitée avec égards, non violentée tant qu’elle ne ferait pas de mal. Je soulignerais aux quelques curieux qu’il s’agissait d’un vampire et que tout ceux qui se sentaient prêt à se séparer d’un peu de leur force vitale pourraient sans doute expérimenter la sensation délectable d’une faiblesse enivrante.

    Je n’en doutais pas, certaines personnes ressentiraient le besoin de s’essayer à cette expérience ou la connaissaient déjà, d’autres y verraient la possibilité d’y glisser un mot à la dame pour tenter de se faire transformer à leur tour. C’était là aussi l’occasion à certains disciples des arts de la guérison de pratiquer leur magie.



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  • Dim 12 Jan - 22:46
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    La lumière tamisée des lieux, bien que sobre, ajoutait une profondeur inquiétante à l'atmosphère. Chaque détail, la pierre ciselée, les runes discrètes, les silhouettes mouvantes de ces âmes perdues, semblait taillé pour évoquer autant l’hospitalité que la menace. L'Immortelle, immobile au seuil de cet édifice souterrain, en scrutait les moindres aspects avec un mélange d’intrigue et de méfiance.

    Ses yeux écarlates parcouraient les contours de la pièce centrale, observant la sobriété presque calculée du décor. Ici, aucune opulence pour distraire l’esprit ou masquer une intention. Tout était à nu, brut et fonctionnel, comme un miroir de ce qu’elle percevait chez Désir. Cela lui arracha un sourire presque imperceptible, teinté d’ironie et d’appréciation. La simplicité dissimulait souvent des pièges plus dangereux que le faste.

    Elle avança d’un pas lent, son regard s’attardant sur chaque visage. Des âmes abîmées, peut-être brisées, s’affairaient dans l’ombre. Leurs mouvements étaient mécaniques, comme s’ils avaient depuis longtemps accepté leur rôle dans cet étrange sanctuaire. Nazg pouvait presque sentir leurs pensées tourmentées, leurs désirs enfouis, et cela lui fit frémir les lèvres. Ces hommes et femmes, pour la plupart insignifiants, possédaient encore cette étincelle de volonté que, parfois, elle enviait chez les mortels.

    Sa main gantée effleura le rebord d’une table de pierre en passant, et elle s’immobilisa. Elle tourna la tête vers Désir, flottant toujours avec une nonchalance calculée à quelques pas de là. Sa voix s’éleva enfin, douce, mais empreinte d’une profondeur glaciale, comme une lame qui glisserait sous la chair sans heurt.

    - Fascinant. Elle leva un doigt vers le plafond où les lumières magiques dansaient faiblement. Cette architecture, ces visages ... Tout cela a été bâti pour servir un but précis, n’est-ce pas ? Chaque pierre, chaque souffle d’existence ici parle d’utilité. Elle pencha légèrement la tête, son sourire s’élargissant. À la différence de ces lieux grandioses où l’on se perd dans le faste, ton sanctuaire, Désir, est une déclaration. Une promesse presque.

    Elle reprit sa marche, chaque pas résonnant faiblement contre le sol. Ses yeux perçants analysaient les gestes des individus autour d’elle, leurs échanges silencieux, leurs hésitations furtives lorsqu’ils croisaient son regard. Elle n’était pas dupe. Sa nature était une menace implicite ici, une perturbation dans l’ordre qu’ils semblaient s’être imposé.

    - Mais dis-moi, reprit-elle en s'arrêtant près de la fontaine, son reflet se dessinant faiblement dans l’eau claire, quelle est cette promesse ? Elle fixa Désir avec une intensité qui aurait pu glacer même la plus chaude des flammes. Est-ce une promesse de liberté ? D’évasion ? Ou simplement une cage bien ornée où tes invités, comme tu les appelles, s’enchaînent eux-mêmes avec le sourire ?

    Son ton n’était pas accusateur, pas vraiment. Il y avait dans ses mots une curiosité sincère, une volonté d’aller au fond des choses. Mais au fond de cette curiosité se terrait aussi une ombre d’arrogance, comme si elle jaugeait chaque pierre, chaque âme, pour en estimer la valeur réelle.

    Elle fit demi-tour, croisant les bras contre sa poitrine, et se rapprocha de Désir. Ses mouvements étaient calculés, gracieux, mais empreints d’une tension sous-jacente, comme une panthère prête à bondir.

    - Je ne cherche pas à critiquer ton œuvre, loin de là, dit-elle avec une douceur trompeuse. Il faut reconnaître une certaine ingéniosité dans tout ceci. Mais tu me proposes quelque chose, et je suis une femme pragmatique. Elle marqua une pause, son sourire s’étiolant légèrement, remplacé par une expression plus grave. Que gagne-t-on vraiment à suspendre une course, à faire halte dans un lieu pareil ?

    Elle détourna un instant le regard, contemplant les voûtes de pierre comme si elles détenaient les réponses. J’ai vécu longtemps, Désir. Suffisamment longtemps pour savoir que chaque pause a un prix. Rien n’est gratuit, et tout ce qui semble l’être est souvent un piège encore plus cruel. Alors dis-moi, dit-elle en plantant ses yeux dans ceux de l’entité, quel est le prix de ta générosité ?

    Elle se tut, laissant le silence remplir l’espace entre eux. Un silence lourd, mais chargé de sens. Chaque fibre de son être lui hurlait de ne pas se laisser séduire, de ne pas céder à cette étrange tentation que représentait ce sanctuaire. Et pourtant, une partie d’elle, enfouie sous des couches d’arrogance et de méfiance, s’accrochait à l’idée. L’idée d’un lieu où elle pourrait se reposer, où elle pourrait baisser sa garde, ne serait-ce qu’un instant.

    Un sourire naquit à nouveau sur ses lèvres, mais cette fois, il était plus subtil, presque triste. Peut-être que je cherche des réponses là où il n’y en a pas. Elle haussa légèrement les épaules, comme pour se moquer d’elle-même. Mais vois-tu, c’est cela, vivre éternellement. On cherche, on questionne, on doute, et on continue. Parce que s’arrêter, véritablement s’arrêter, serait pire que la mort.

    Elle se tourna vers Désir une dernière fois, son regard brillant d’une intensité troublante. Mais tu le savais déjà, n’est-ce pas ? Après tout, c’est exactement ce qui rend ton offre si séduisante.
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