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La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
Messages : 304
crédits : 2114
crédits : 2114
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyale neutre
Rang: B
Léonora s'installa doucement sur la chaise que Gunnar avait tirée pour elle, ses mouvements étaient empreints d'une certaine prudence. Elle s’assied. Il prit place en face d'elle, gardant une distance qui, elle le remarqua, semblait volontaire. Il faisait attention à elle, elle n’en doutait pas et elle trouvait cela très touchant, il avait perçu son malaise. Quoi qu'il en soit, ce geste l’apaisa. Elle qui s'était légèrement tendue face à l'inconnu. Elle jeta un coup d'œil autour de la pièce à nouveau et réalisa qu'elle s'était peut-être braquée trop vite. Les murs nus et la simplicité du lieu n'étaient ni menaçants ni sordides et n’avait rien de tout ce qu’elle s’était imaginée. Elle s’en voulait amèrement d’avoir pu imaginer cela. En fait le lieu était simplement... fonctionnel.
Elle se contenta d’écouter en silence, ses yeux fixés sur lui. Il expliqua avec calme pourquoi cet endroit était idéal pour se cacher, disparaître. Puis il parla de la vieille Magotte, connue pour sa discrétion absolue. Gunnar balaya la pièce du regard et désigna un trou dans le mur, son œuvre et elle nota son impulsivité quelque peu brutale. Puis son regard glissa vers le plancher, là où il dort lorsqu’il est en mission… Il se dévoilait encore. Une autre facette, une partie de lui et tout comme elle, le travail, ses collègues était sa vie et pour lui, depuis des années. Sauf que pour elle, les collègues, elle ne les côtoyait que très peu, même à la caserne. Elle comprit qu'il s'efforçait de lui montrer son quotidien et ses mots résonnèrent étrangement en elle, parce qu'elle voyait ce lieu différemment, à présent. Ce n'était plus seulement un endroit de fortune où fuir les soigneuses intrusives, mais un symbole de quelque chose de plus profond, une part de l'histoire de Gunnar qu'il choisissait, lentement, de partager avec elle et cela la touchait.
Puis il tendit à nouveau la main vers elle. Il expliqua son geste plus tôt, lorsqu'il l'avait idée à franchir le mur. Léonora observa la main tendue. Ses yeux suivirent le mouvement. Lentement et pour réponse, elle leva la sienne pour la glisser dans celle qu’il venait de lui offrir, avec une délicatesse presque timide. Ses doigts frôlèrent son poignet, explorèrent le contact comme une danse hésitante avant de se glisser doucement entre les siens dans un entrelacement intime. Elle ne releva pas les yeux vers lui cependant. Son regard restait fixé sur leurs mains jointes, son cœur battait trop vite pour qu'elle ose l’affronter de face. Ce simple contact, aussi doux soit-il, portait tout le poids des mots toujours non dits entre eux et Léonora sentit sa respiration ralentir. Elle inspira profondément, comme pour se donner du courage, puis se lança à son tour.
Je ne connais personne, réellement je veux dire, en République, à part ceux de la GAR. Et même eux… ils finissent par disparaître. Un peu Pancrace, aussi. Il est compliqué de nouer des liens. Quand certain apprennent que tu es Shouméïenne, ça va rarement plus loin.
Elle s'arrêta un instant en relevant les épaules, son regard n’avait pas bougé de leurs mains toujours jointes. Elle n'évoqua pas la liste sombre de pertes qui l'entourait, mais il n'était pas difficile de comprendre que Leif faisait partie de ces absences douloureuses. Elle reprit.
En arrivant ici, j'ai tout laissé derrière moi. Je ne sais pas ce que sont devenus mes frères et sœurs, pour la plupart. Il n'y a aucune trace d'eux en République.
Une pause, avant qu'elle n'ajoute, presque dans un souffle.
Mais je n'avais pas plus d’amis à Benedictus. Pas que je ne voulais pas créer de liens… Mais on m'en a empêché, très tôt. Sa voix se brisa légèrement mais elle reprit rapidement. Une fois mariée pour mes dix-huit ans, je n'ai eu d'autre choix que de côtoyer les amis de feu mon époux. Des vieillards. Des gens qui me parlaient sans vraiment me voir.
Elle s'arrêta là, et enfin elle releva les yeux sur lui en attendant sa réaction. Allait-il retirer sa main à la révélation qu’elle avait déjà été mariée ? Ce n'était pas là une plainte, ni pas un appel à la pitié, mais une tentative de se dévoiler, de lui montrer que son statut n'avait jamais été une protection contre les épreuves. Elle chercha ses mots, ne le quittant pas des yeux cette fois.
Je ne te dis pas tout cela pour que tu me plaignes, Gunnar. Je n'en ai ni envie, ni besoin. Je veux juste que tu comprennes... Que ma vie n'a jamais été simple. Différente de la tienne, bien sûr.
Ses doigts se serrèrent légèrement autour des siens, comme pour souligner sa sincérité et un mince sourire traversa son visage..
J’ai perdu cette liberté avant même de comprendre ce que cela signifiait… Alors, si je te suis aujourd'hui... c'est parce que pour la première fois, je peux ne pas me sentir enfermée. Avec toi, tout semble… différent.
Elle se contenta d’écouter en silence, ses yeux fixés sur lui. Il expliqua avec calme pourquoi cet endroit était idéal pour se cacher, disparaître. Puis il parla de la vieille Magotte, connue pour sa discrétion absolue. Gunnar balaya la pièce du regard et désigna un trou dans le mur, son œuvre et elle nota son impulsivité quelque peu brutale. Puis son regard glissa vers le plancher, là où il dort lorsqu’il est en mission… Il se dévoilait encore. Une autre facette, une partie de lui et tout comme elle, le travail, ses collègues était sa vie et pour lui, depuis des années. Sauf que pour elle, les collègues, elle ne les côtoyait que très peu, même à la caserne. Elle comprit qu'il s'efforçait de lui montrer son quotidien et ses mots résonnèrent étrangement en elle, parce qu'elle voyait ce lieu différemment, à présent. Ce n'était plus seulement un endroit de fortune où fuir les soigneuses intrusives, mais un symbole de quelque chose de plus profond, une part de l'histoire de Gunnar qu'il choisissait, lentement, de partager avec elle et cela la touchait.
Puis il tendit à nouveau la main vers elle. Il expliqua son geste plus tôt, lorsqu'il l'avait idée à franchir le mur. Léonora observa la main tendue. Ses yeux suivirent le mouvement. Lentement et pour réponse, elle leva la sienne pour la glisser dans celle qu’il venait de lui offrir, avec une délicatesse presque timide. Ses doigts frôlèrent son poignet, explorèrent le contact comme une danse hésitante avant de se glisser doucement entre les siens dans un entrelacement intime. Elle ne releva pas les yeux vers lui cependant. Son regard restait fixé sur leurs mains jointes, son cœur battait trop vite pour qu'elle ose l’affronter de face. Ce simple contact, aussi doux soit-il, portait tout le poids des mots toujours non dits entre eux et Léonora sentit sa respiration ralentir. Elle inspira profondément, comme pour se donner du courage, puis se lança à son tour.
Je ne connais personne, réellement je veux dire, en République, à part ceux de la GAR. Et même eux… ils finissent par disparaître. Un peu Pancrace, aussi. Il est compliqué de nouer des liens. Quand certain apprennent que tu es Shouméïenne, ça va rarement plus loin.
Elle s'arrêta un instant en relevant les épaules, son regard n’avait pas bougé de leurs mains toujours jointes. Elle n'évoqua pas la liste sombre de pertes qui l'entourait, mais il n'était pas difficile de comprendre que Leif faisait partie de ces absences douloureuses. Elle reprit.
En arrivant ici, j'ai tout laissé derrière moi. Je ne sais pas ce que sont devenus mes frères et sœurs, pour la plupart. Il n'y a aucune trace d'eux en République.
Une pause, avant qu'elle n'ajoute, presque dans un souffle.
Mais je n'avais pas plus d’amis à Benedictus. Pas que je ne voulais pas créer de liens… Mais on m'en a empêché, très tôt. Sa voix se brisa légèrement mais elle reprit rapidement. Une fois mariée pour mes dix-huit ans, je n'ai eu d'autre choix que de côtoyer les amis de feu mon époux. Des vieillards. Des gens qui me parlaient sans vraiment me voir.
Elle s'arrêta là, et enfin elle releva les yeux sur lui en attendant sa réaction. Allait-il retirer sa main à la révélation qu’elle avait déjà été mariée ? Ce n'était pas là une plainte, ni pas un appel à la pitié, mais une tentative de se dévoiler, de lui montrer que son statut n'avait jamais été une protection contre les épreuves. Elle chercha ses mots, ne le quittant pas des yeux cette fois.
Je ne te dis pas tout cela pour que tu me plaignes, Gunnar. Je n'en ai ni envie, ni besoin. Je veux juste que tu comprennes... Que ma vie n'a jamais été simple. Différente de la tienne, bien sûr.
Ses doigts se serrèrent légèrement autour des siens, comme pour souligner sa sincérité et un mince sourire traversa son visage..
J’ai perdu cette liberté avant même de comprendre ce que cela signifiait… Alors, si je te suis aujourd'hui... c'est parce que pour la première fois, je peux ne pas me sentir enfermée. Avec toi, tout semble… différent.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 236
crédits : 1880
crédits : 1880
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
J’ai du mal à me concentrer.
Pendant qu’elle parle, je sens le contact de sa peau sous mes mains. Presque instinctivement et mue d’une volonté irrépressible, je dessine des ronds sur les articulations de ses doigts. Du mal à me concentrer, mais bon, je suis quand même un peu multitâche et j’arrive à suivre ce qu’elle a à dire. pas nécessairement à moi, je le comprends ainsi. Le besoin d’exprimer quelque chose enfoui en elle, de mis sous le tapis pour paraître être celle que tout le monde voit. Comme moi. Je me dois de l’écouter et en réalité, je veux tout écouter, noter chaque mot, comprendre chaque implication alors que j’en suis probablement incapable parce qu’il y a probablement beaucoup de choses dont je peux imaginer ce qu’elle a ressenti sans jamais le comprendre dans mon esprit et dans ma chair. Même si j’aimerais me mettre à sa place pour comprendre intrinsèquement ce qu’elle a vécu, je sais que c’est difficile. Alors, je cherche à m’imprégner de son témoignage, aussi fidèlement que possible, pour approcher au plus près la Léonora véritable. Celle qui n’est connue que d'elle-même. Chaque mot est précieux.
Qu’elle n’ait pas d’attaches en République n’est pas forcément une surprise. Quand on est expatrié, notamment Shoumeïenne, il y a toujours des a priori. Les bougeoirs sont une conséquence brute de la façon dont la République s’est comportée. Et je ne suis pas tout blanc dans cette histoire. Quand c’est quelqu’un que l’on connaît, que l’on apprécie et qu’on ne veut pas blesser, il est si facile de faire attention pour paraître tel que l’on veut. Mais quand tous ces liens disparaissent, clairement, je n’ai pas été de ceux à accueillir avec bienveillance les étrangers. Pas ostensiblement menaçant non plus ; j’ai davantage d’appréhension avec les races non humaines. Par contre, je tique à la révélation qui lui fait s’interrompre. Elle a été mariée.
Mais l’instant d’après, j’affirme ma prise sur ces mains, comme si je voulais lui assurer de tout mon soutien dans cette expérience qui a été visiblement dure. Qu’est ce que ça change pour moi ? Est-ce que je pensais que Léonora était de ces princesses, incarnation de la pureté, mise sur mon chemin ? Bien sûr que non. Les gens vivent. mais dans son cas, on sent que ça a été subi. Et autant mes mains se resserrent sur les siennes en soutien, autant je serais en train de serrer les poings de colère. Les mariages arrangés sont le fléau des riches et des puissants, privilégiant le calcul aux sentiments. Ce n’est pas le genre des gens de mon coin et les rares qui s’y adonnent sont très mal vus. On est peu de choses, on vit simplement, mais la véracité de nos sentiments, tout comme la solidité de notre honneur, sont nos forces qu’on ne saurait trahir. C’est ce qu’on a autant que les autres, on en est fier.
Et il n’y a pas plus grand bonheur que de voir deux êtres s’aimer d’amour sincères.
Ce qu’elle n’a pas eu. Vendu par sa famille par calcul. Acquis par un vieil homme comme un trophée. Sali. Je sers un instant trop fort et je m’adoucis. Une nouvelle fois, c’est facile de s’indigner quand ça touche quelqu’un qui compte pour vous, mais jamais auparavant j’aurais eu cette réaction. Les bourgeois ont bien des maux et celui-ci est un parmi d’autres. Jusque là, je les ai surtout ignorés et parce que c’est Léonora, ils deviennent des fléaux que l’on se jugerait de combattre juste parce qu’ils sont responsables d’une part de la tristesse et des blessures de Léonora. Une inconnue m’aurait révélé la même chose que je ne me serais pas senti concernée. Tout ce qui la blesse me concerne. C’est peut-être prétentieux de l’affirmer et surement tout à fait en dehors des prérogatives, Léonora ayant réussi à braver ces épreuves, mais c’est ce que je voudrais lui dire à ce moment.
Je voudrais lui dire tant de choses.
Et pourtant, je n’ai pas les mots.
Je serais en train de crier ces mots si mes yeux pouvaient parler.
Si mes mains pouvaient transmettre mes émotions.
Si mon cœur pouvait battre au rythme du sien transmettant en langage codé mes sentiments.
-Léo…
Les mots meurent avant qu’ils ne sortent. D’habitude, c’est si facile. Une réplique, une blague, n’importe quoi. Tout s'entremêle dans mon esprit. Je me sens incapable de penser. Que j’ai perdu l’usage de la parole ne me surprendrait pas. J’ouvre la bouche, prononçant des mots sans son. Il serait même impossible de lire sur mes lèvres tellement je ne sais pas ce que j’ai voulu dire. Plus rien ne fonctionne. Et mon cœur bat à cent à l’heure, cognant dans ma poitrine comme s’il voulait sortir de mon corps. Chaque battement me fait l’effet d’un tremblement qui fait vibrer tout mon cœur. Qu’elle le sente légèrement dans mes mains que ça ne m’étonnerait pas. Juste quelques mots. Ce serait si facile, mais c’est plus difficile que tout ce que j’ai pu faire auparavant. Alors, je fais avec ce qui veut bien fonctionner.
Je me lève, lentement. Sans jamais lâcher ses mains. Nos regards restent l’un dans l’autre comme si détourner le regard briserait quelque chose. Que si la fin du monde devait arriver, ce ne serait pas une raison valable. Je fais le tour de la table. Là, à ses côtés, la surplombant, je m’agenouille lentement, tremblotant, à la limite de défaillir, pour me mettre davantage à un niveau acceptable. Puis, toujours aussi lentement, je ramène sa main contre moi et je la fais poser à plat sur mon cœur, mes mains contre à plat sur les siennes, sans jamais la quitter du regard.
Et mon cœur bat aux rythme effréné de ce que je ressens pour elle.
Et mes mains irradient de la douceur que je veux pour elle.
Et mon regard crie l’amour que j’ai pour elle.
Pendant qu’elle parle, je sens le contact de sa peau sous mes mains. Presque instinctivement et mue d’une volonté irrépressible, je dessine des ronds sur les articulations de ses doigts. Du mal à me concentrer, mais bon, je suis quand même un peu multitâche et j’arrive à suivre ce qu’elle a à dire. pas nécessairement à moi, je le comprends ainsi. Le besoin d’exprimer quelque chose enfoui en elle, de mis sous le tapis pour paraître être celle que tout le monde voit. Comme moi. Je me dois de l’écouter et en réalité, je veux tout écouter, noter chaque mot, comprendre chaque implication alors que j’en suis probablement incapable parce qu’il y a probablement beaucoup de choses dont je peux imaginer ce qu’elle a ressenti sans jamais le comprendre dans mon esprit et dans ma chair. Même si j’aimerais me mettre à sa place pour comprendre intrinsèquement ce qu’elle a vécu, je sais que c’est difficile. Alors, je cherche à m’imprégner de son témoignage, aussi fidèlement que possible, pour approcher au plus près la Léonora véritable. Celle qui n’est connue que d'elle-même. Chaque mot est précieux.
Qu’elle n’ait pas d’attaches en République n’est pas forcément une surprise. Quand on est expatrié, notamment Shoumeïenne, il y a toujours des a priori. Les bougeoirs sont une conséquence brute de la façon dont la République s’est comportée. Et je ne suis pas tout blanc dans cette histoire. Quand c’est quelqu’un que l’on connaît, que l’on apprécie et qu’on ne veut pas blesser, il est si facile de faire attention pour paraître tel que l’on veut. Mais quand tous ces liens disparaissent, clairement, je n’ai pas été de ceux à accueillir avec bienveillance les étrangers. Pas ostensiblement menaçant non plus ; j’ai davantage d’appréhension avec les races non humaines. Par contre, je tique à la révélation qui lui fait s’interrompre. Elle a été mariée.
Mais l’instant d’après, j’affirme ma prise sur ces mains, comme si je voulais lui assurer de tout mon soutien dans cette expérience qui a été visiblement dure. Qu’est ce que ça change pour moi ? Est-ce que je pensais que Léonora était de ces princesses, incarnation de la pureté, mise sur mon chemin ? Bien sûr que non. Les gens vivent. mais dans son cas, on sent que ça a été subi. Et autant mes mains se resserrent sur les siennes en soutien, autant je serais en train de serrer les poings de colère. Les mariages arrangés sont le fléau des riches et des puissants, privilégiant le calcul aux sentiments. Ce n’est pas le genre des gens de mon coin et les rares qui s’y adonnent sont très mal vus. On est peu de choses, on vit simplement, mais la véracité de nos sentiments, tout comme la solidité de notre honneur, sont nos forces qu’on ne saurait trahir. C’est ce qu’on a autant que les autres, on en est fier.
Et il n’y a pas plus grand bonheur que de voir deux êtres s’aimer d’amour sincères.
Ce qu’elle n’a pas eu. Vendu par sa famille par calcul. Acquis par un vieil homme comme un trophée. Sali. Je sers un instant trop fort et je m’adoucis. Une nouvelle fois, c’est facile de s’indigner quand ça touche quelqu’un qui compte pour vous, mais jamais auparavant j’aurais eu cette réaction. Les bourgeois ont bien des maux et celui-ci est un parmi d’autres. Jusque là, je les ai surtout ignorés et parce que c’est Léonora, ils deviennent des fléaux que l’on se jugerait de combattre juste parce qu’ils sont responsables d’une part de la tristesse et des blessures de Léonora. Une inconnue m’aurait révélé la même chose que je ne me serais pas senti concernée. Tout ce qui la blesse me concerne. C’est peut-être prétentieux de l’affirmer et surement tout à fait en dehors des prérogatives, Léonora ayant réussi à braver ces épreuves, mais c’est ce que je voudrais lui dire à ce moment.
Je voudrais lui dire tant de choses.
Et pourtant, je n’ai pas les mots.
Je serais en train de crier ces mots si mes yeux pouvaient parler.
Si mes mains pouvaient transmettre mes émotions.
Si mon cœur pouvait battre au rythme du sien transmettant en langage codé mes sentiments.
-Léo…
Les mots meurent avant qu’ils ne sortent. D’habitude, c’est si facile. Une réplique, une blague, n’importe quoi. Tout s'entremêle dans mon esprit. Je me sens incapable de penser. Que j’ai perdu l’usage de la parole ne me surprendrait pas. J’ouvre la bouche, prononçant des mots sans son. Il serait même impossible de lire sur mes lèvres tellement je ne sais pas ce que j’ai voulu dire. Plus rien ne fonctionne. Et mon cœur bat à cent à l’heure, cognant dans ma poitrine comme s’il voulait sortir de mon corps. Chaque battement me fait l’effet d’un tremblement qui fait vibrer tout mon cœur. Qu’elle le sente légèrement dans mes mains que ça ne m’étonnerait pas. Juste quelques mots. Ce serait si facile, mais c’est plus difficile que tout ce que j’ai pu faire auparavant. Alors, je fais avec ce qui veut bien fonctionner.
Je me lève, lentement. Sans jamais lâcher ses mains. Nos regards restent l’un dans l’autre comme si détourner le regard briserait quelque chose. Que si la fin du monde devait arriver, ce ne serait pas une raison valable. Je fais le tour de la table. Là, à ses côtés, la surplombant, je m’agenouille lentement, tremblotant, à la limite de défaillir, pour me mettre davantage à un niveau acceptable. Puis, toujours aussi lentement, je ramène sa main contre moi et je la fais poser à plat sur mon cœur, mes mains contre à plat sur les siennes, sans jamais la quitter du regard.
Et mon cœur bat aux rythme effréné de ce que je ressens pour elle.
Et mes mains irradient de la douceur que je veux pour elle.
Et mon regard crie l’amour que j’ai pour elle.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
Messages : 304
crédits : 2114
crédits : 2114
Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyale neutre
Rang: B
Gunnar avait écouté chaque mot avec une attention silencieuse, ses yeux ne la quittaient pas. Ses mains dans les siennes, il laissait ses doigts tracer de légères caresses, un geste intime, il était possible qu’il ne s’en rende même pas compte. Malgré le poids de ses révélations, après la montagne qu’elle s’en faisait, elle se sentit peu à peu plus légère. Elle avait craint sa réaction, redouté qu'il puisse la juger ou, pire encore, la regarder différemment à cause de ce passé qu'elle lui avait confié. Mais il ne montra ni pitié, ni malaise. Au contraire, son expression restait empreinte d'une douceur inattendue.
Comment aurait-elle pu imaginer que Gunnar pouvait être si doux, si tendre. Peut-être était-ce son apparence qui l'avait trompée lors de leur première rencontre aux Îles Paradisiaques. Sa carrure imposante, sa stature et la force brute. Il avait l'air de ces hommes que rien n'ébranle et surtout, en rien sentimental. Mais ses gestes racontaient une toute autre histoire. La façon dont il caressait ses doigts, avec une lenteur presque hésitante, comme s'il voulait savourer chaque instant. Son regard s’était adoucit, ses prunelles chargées d'une chaleur qui contrastait avec la malice qu'elle avait d'abord pu percevoir chez lui. Comme si elle redécouvrait cet homme qu'elle croyait avoir cerné. Il était toujours surprenant. Cette tendresse qu'il lui montrait la désarmait plus que toute autre chose. Elle n'était pas habituée à ce genre de regard posé sur elle, ni à cette attention délicate, dénuée de toute intention autre que d'être là, avec elle, pour elle depuis le début. Ce qui comptait maintenant pour Léonora, était qu'il n'avait pas peur de lui montrer cet aspect de lui-même. Et cela la touchait bien plus profondément qu'elle ne l'aurait cru.
Son cœur battait un peu plus vite, elle qui pensait qu’il était déjà à son maximum. Il y avait quelque chose de déroutant dans ce qu'elle ressentait pour Gunnar. Ce n'était pas seulement de l'attirance, même si elle ne pouvait nier qu'il éveillait en elle des émotions qu'elle croyait pouvoir endormir pour longtemps. Mais c'était plus profond encore.
Quand elle sentit ses mains trembler dans les siennes, elle réagit instinctivement, serrant doucement ses doigts autour des siens. Mais elle n'était pas préparée à ce qu'il fit ensuite. Il se leva, ses mains toujours liées aux siennes, son regard ne quitta pas le sien. Léonora sentait sa gorge se nouer, sa respiration devenir plus difficile, comme si elle avait conscience que quelque chose d'inattendu était sur le point de se produire. Puis il s'agenouilla devant elle. Ce geste, si humble, si chargé de sens, la déstabilisa complètement. Et lorsqu'il posa ses mains sur son torse, là où son cœur battait à un rythme effréné, elle sentit cette pulsation comme une résonance en elle qui liait leurs deux êtres. Ce simple contact suffisait à exprimer tout ce qu'il n'osait pas dire. Dans son regard, elle lisait une intensité qui la bouleversait d'une manière qu'elle ne savait pas gérer. Il lui montrait son âme nue, vulnérable. Il n'était pas seulement quelqu'un en qui elle pouvait avoir confiance, elle l’admirait en plus de le trouver très séduisant. Ce qu’elle réalisa fit naître en elle un tas d'émotions comme une chaleur rassurante, une nervosité douce, de la peur que cette proximité s'efface aussi vite qu'elle était apparue. Mais surtout, un désir sincère d'être avec lui, non pas pour combler un vide, mais parce que son cœur semblait le choisir, encore et encore, sans qu'elle puisse y résister. Elle ressentait une tendresse presque douloureuse dans sa profondeur. Elle voulait le protéger autant qu'elle avait envie de se reposer sur lui. Être la force qu'il méritait ou la seule qui puisse lui offrir un moment de paix. Il n'était pas seulement en train de se frayer un chemin dans son esprit ou son cœur, il était en train de s'y enraciner.
Doucement, ses doigts tremblants d'émotion, elle prit délicatement la main du bras valide de Gunnar puis la guida jusqu'à son propre cœur. Quand leurs mains se posèrent là, elle sentit sa propre pulsation, rapide, intense. Il n'y avait plus rien d'autre. Plus de peurs, plus de doutes, seulement cette certitude qu'ils se comprenaient, enfin, sans avoir besoin de parler. Avec une tendresse infinie, Léonora s’avança doucement, essentiellement les derniers centimètres qui les séparaient et posa son front contre le sien. Elle ferma les yeux. Le moment était précieux que le temps lui-même s'était arrêté.
Comment aurait-elle pu imaginer que Gunnar pouvait être si doux, si tendre. Peut-être était-ce son apparence qui l'avait trompée lors de leur première rencontre aux Îles Paradisiaques. Sa carrure imposante, sa stature et la force brute. Il avait l'air de ces hommes que rien n'ébranle et surtout, en rien sentimental. Mais ses gestes racontaient une toute autre histoire. La façon dont il caressait ses doigts, avec une lenteur presque hésitante, comme s'il voulait savourer chaque instant. Son regard s’était adoucit, ses prunelles chargées d'une chaleur qui contrastait avec la malice qu'elle avait d'abord pu percevoir chez lui. Comme si elle redécouvrait cet homme qu'elle croyait avoir cerné. Il était toujours surprenant. Cette tendresse qu'il lui montrait la désarmait plus que toute autre chose. Elle n'était pas habituée à ce genre de regard posé sur elle, ni à cette attention délicate, dénuée de toute intention autre que d'être là, avec elle, pour elle depuis le début. Ce qui comptait maintenant pour Léonora, était qu'il n'avait pas peur de lui montrer cet aspect de lui-même. Et cela la touchait bien plus profondément qu'elle ne l'aurait cru.
Son cœur battait un peu plus vite, elle qui pensait qu’il était déjà à son maximum. Il y avait quelque chose de déroutant dans ce qu'elle ressentait pour Gunnar. Ce n'était pas seulement de l'attirance, même si elle ne pouvait nier qu'il éveillait en elle des émotions qu'elle croyait pouvoir endormir pour longtemps. Mais c'était plus profond encore.
Quand elle sentit ses mains trembler dans les siennes, elle réagit instinctivement, serrant doucement ses doigts autour des siens. Mais elle n'était pas préparée à ce qu'il fit ensuite. Il se leva, ses mains toujours liées aux siennes, son regard ne quitta pas le sien. Léonora sentait sa gorge se nouer, sa respiration devenir plus difficile, comme si elle avait conscience que quelque chose d'inattendu était sur le point de se produire. Puis il s'agenouilla devant elle. Ce geste, si humble, si chargé de sens, la déstabilisa complètement. Et lorsqu'il posa ses mains sur son torse, là où son cœur battait à un rythme effréné, elle sentit cette pulsation comme une résonance en elle qui liait leurs deux êtres. Ce simple contact suffisait à exprimer tout ce qu'il n'osait pas dire. Dans son regard, elle lisait une intensité qui la bouleversait d'une manière qu'elle ne savait pas gérer. Il lui montrait son âme nue, vulnérable. Il n'était pas seulement quelqu'un en qui elle pouvait avoir confiance, elle l’admirait en plus de le trouver très séduisant. Ce qu’elle réalisa fit naître en elle un tas d'émotions comme une chaleur rassurante, une nervosité douce, de la peur que cette proximité s'efface aussi vite qu'elle était apparue. Mais surtout, un désir sincère d'être avec lui, non pas pour combler un vide, mais parce que son cœur semblait le choisir, encore et encore, sans qu'elle puisse y résister. Elle ressentait une tendresse presque douloureuse dans sa profondeur. Elle voulait le protéger autant qu'elle avait envie de se reposer sur lui. Être la force qu'il méritait ou la seule qui puisse lui offrir un moment de paix. Il n'était pas seulement en train de se frayer un chemin dans son esprit ou son cœur, il était en train de s'y enraciner.
Doucement, ses doigts tremblants d'émotion, elle prit délicatement la main du bras valide de Gunnar puis la guida jusqu'à son propre cœur. Quand leurs mains se posèrent là, elle sentit sa propre pulsation, rapide, intense. Il n'y avait plus rien d'autre. Plus de peurs, plus de doutes, seulement cette certitude qu'ils se comprenaient, enfin, sans avoir besoin de parler. Avec une tendresse infinie, Léonora s’avança doucement, essentiellement les derniers centimètres qui les séparaient et posa son front contre le sien. Elle ferma les yeux. Le moment était précieux que le temps lui-même s'était arrêté.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
Messages : 236
crédits : 1880
crédits : 1880
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Le temps s’est arrêté, il est vrai.
J’ai fermé les yeux et mon monde s’est limité à si peu de choses. La sensation des doigts de Léonora sous les miens. Sa douceur. Sa chaleur. La sensation de son front contre le mien. A nouveau sa douceur. À nouveau sa chaleur. Front contre front, nos nez se frôlent sans se toucher. Si proche que je pourrais avoir l’impression qu’un minuscule courant électrique nous relie, hérissant mes fins poils de nez. Front contre front, je sens le souffle lent et profond de sa respiration contre ma peau et j’imagine que c’est la même chose pour elle. Le son se limite aux rumeurs de l’extérieur et à la respiration de Léonora. Mon monde en ces instants qui paraissent infinis se résume à la seule présence de Léonora. Il n’existe rien d’autre que sa présence. Rien d'autre d'important. Le contact tant chérie qui nous unie, je ne voudrais qu’il ne s’arrête jamais et rien ne saurait trouver grâce pour y mettre un terme. Je vis à travers elle. Je ressens quelque chose de fort. Je vis enfin avec elle.
Alors les minutes s'égrènent et paraissent ainsi une éternité. Mes yeux restent définitivement clos, profitant de chaque bribe d’informations me criant aux oreilles qu’elle est là, à mes côtés et qu’il n’y a pas lieu d’en faire plus. Pas besoin de mots. Juste sa présence. Puis, au bout d’un temps qui semble une éternité, elle tressaille. Pas d’une quelconque émotion soudaine, je le comprends bien vite, mais d’une faiblesse. Elle est convalescente. Et fuguer ainsi a pu remplir nos cœurs d’allégresse, il y a des limites du corps qui font fi de la réalité du cœur. Lentement, presque à regret, je m’éloigne d’elle, nous séparant dans un mouvement mutuel. J’ouvre les yeux, la regardant, déchiffrant dans le moindre trait de son visage ce qu’elle peut ressentir. On se détaille un instant.
Elle sourit.
Je lui réponds immédiatement, en pur réflexe instinctif, par un sourire gêné. Soudainement, je ne sais plus où me mettre et la réalité de ce que nous avons fait s’impose à nous. D’un regard extérieur, ça aurait pu être sacrément bizarre. Savoir que c’est de notre fait, ça me fait osciller entre une satisfaction brute et un malaise mal placé. J’essaie de trouver une contenance.
-Besoin de repos ?
Après un temps, elle fait signe que oui. C’est presque un déchirement alors que la réalité est bien peu affreuse. Ce n’est l’affaire de quelques jours, qu’elle ressorte parfaitement reposée de l’épreuve qu’elle a subi. Il n’y a pas mort d’homme. Et pourtant, j’ai envie de me rebeller contre cette vérité. C’est dans mes tripes. A ça, ma raison l’emporte d’une courte tête. Elle tourne la tête vers la porte, mais j’ai une autre idée en tête derrière laquelle je me refuge, refusant de l’abandonner si vite, même pour si peu de temps. Je m’approche passant une main sur son épaule. Elle lève les yeux, surprise. J’ai un sourire toujours aussi génée, dissimulée sous ma moustache, évitant son regard qui glisse sur le sol.
-Pour éviter d’autres tracas, je peux t’y emmener… te teleporter. Comme au bon vieux temps.
C’est qu’on a réalisé l’opération quelques fois en mission. Le contexte est tout à fait différent, mais l’étreinte qui s'ensuit n’a plus du tout la même sensation. Auparavant, la prise était plus ferme et aucun sous-entendu n’en découlait. Pour celle-ci, tout paraît plus éloigné, plus difficile car chaque geste, chaque effleurement à un sens. Est un don. Est un long discours aux multiples conséquences. On finit par se tenir l’un l’autre comme on a pu le faire, son regard dans le mien.
A nouveau, l’instant paraît éternel. Puis je sens à nouveau une faiblesse et le lien se rompt. Il est temps de partir.
En quelques instants, on est de retour dans sa chambre.
On se sépare. Je me tourne presque par pudeur superflus. Les mains dans les cheveux, je cherche comment je vais finir cette histoire. Je gagne du temps en allant à la porte, jetant un œil dans le couloir. Pas de guérisseuse en furie en approche. Ce serait terrifiant qu’elle ait la capacité de sentir mon arrivée. Je me retourne. Elle est toujours là. Et à nouveau, j’ai envie d’effacer la distance nous séparant et de me retrouver à ses côtés. Ne pas quitter cette pièce. L’envie, tel un caprice, de basculer l’armoire contre la porte et nous barricader. Mais j’ai causé assez de problèmes comme ça.
Il est temps.
-Je t’attendrais à ta sortie.
Une promesse. Et une promesse pour moi-même, celle de veiller sur elle les prochains soirs, dans l’ombre du domaine, car je ne me sens pas capable de me priver d’elle juste du regard. Et intérieurement, je sais qu’elle sera capable de percer les ténèbres pour me retrouver. Il n’y a plus besoin de ténèbres pour nous lier.
Puis je disparais.
J’ai fermé les yeux et mon monde s’est limité à si peu de choses. La sensation des doigts de Léonora sous les miens. Sa douceur. Sa chaleur. La sensation de son front contre le mien. A nouveau sa douceur. À nouveau sa chaleur. Front contre front, nos nez se frôlent sans se toucher. Si proche que je pourrais avoir l’impression qu’un minuscule courant électrique nous relie, hérissant mes fins poils de nez. Front contre front, je sens le souffle lent et profond de sa respiration contre ma peau et j’imagine que c’est la même chose pour elle. Le son se limite aux rumeurs de l’extérieur et à la respiration de Léonora. Mon monde en ces instants qui paraissent infinis se résume à la seule présence de Léonora. Il n’existe rien d’autre que sa présence. Rien d'autre d'important. Le contact tant chérie qui nous unie, je ne voudrais qu’il ne s’arrête jamais et rien ne saurait trouver grâce pour y mettre un terme. Je vis à travers elle. Je ressens quelque chose de fort. Je vis enfin avec elle.
Alors les minutes s'égrènent et paraissent ainsi une éternité. Mes yeux restent définitivement clos, profitant de chaque bribe d’informations me criant aux oreilles qu’elle est là, à mes côtés et qu’il n’y a pas lieu d’en faire plus. Pas besoin de mots. Juste sa présence. Puis, au bout d’un temps qui semble une éternité, elle tressaille. Pas d’une quelconque émotion soudaine, je le comprends bien vite, mais d’une faiblesse. Elle est convalescente. Et fuguer ainsi a pu remplir nos cœurs d’allégresse, il y a des limites du corps qui font fi de la réalité du cœur. Lentement, presque à regret, je m’éloigne d’elle, nous séparant dans un mouvement mutuel. J’ouvre les yeux, la regardant, déchiffrant dans le moindre trait de son visage ce qu’elle peut ressentir. On se détaille un instant.
Elle sourit.
Je lui réponds immédiatement, en pur réflexe instinctif, par un sourire gêné. Soudainement, je ne sais plus où me mettre et la réalité de ce que nous avons fait s’impose à nous. D’un regard extérieur, ça aurait pu être sacrément bizarre. Savoir que c’est de notre fait, ça me fait osciller entre une satisfaction brute et un malaise mal placé. J’essaie de trouver une contenance.
-Besoin de repos ?
Après un temps, elle fait signe que oui. C’est presque un déchirement alors que la réalité est bien peu affreuse. Ce n’est l’affaire de quelques jours, qu’elle ressorte parfaitement reposée de l’épreuve qu’elle a subi. Il n’y a pas mort d’homme. Et pourtant, j’ai envie de me rebeller contre cette vérité. C’est dans mes tripes. A ça, ma raison l’emporte d’une courte tête. Elle tourne la tête vers la porte, mais j’ai une autre idée en tête derrière laquelle je me refuge, refusant de l’abandonner si vite, même pour si peu de temps. Je m’approche passant une main sur son épaule. Elle lève les yeux, surprise. J’ai un sourire toujours aussi génée, dissimulée sous ma moustache, évitant son regard qui glisse sur le sol.
-Pour éviter d’autres tracas, je peux t’y emmener… te teleporter. Comme au bon vieux temps.
C’est qu’on a réalisé l’opération quelques fois en mission. Le contexte est tout à fait différent, mais l’étreinte qui s'ensuit n’a plus du tout la même sensation. Auparavant, la prise était plus ferme et aucun sous-entendu n’en découlait. Pour celle-ci, tout paraît plus éloigné, plus difficile car chaque geste, chaque effleurement à un sens. Est un don. Est un long discours aux multiples conséquences. On finit par se tenir l’un l’autre comme on a pu le faire, son regard dans le mien.
A nouveau, l’instant paraît éternel. Puis je sens à nouveau une faiblesse et le lien se rompt. Il est temps de partir.
En quelques instants, on est de retour dans sa chambre.
On se sépare. Je me tourne presque par pudeur superflus. Les mains dans les cheveux, je cherche comment je vais finir cette histoire. Je gagne du temps en allant à la porte, jetant un œil dans le couloir. Pas de guérisseuse en furie en approche. Ce serait terrifiant qu’elle ait la capacité de sentir mon arrivée. Je me retourne. Elle est toujours là. Et à nouveau, j’ai envie d’effacer la distance nous séparant et de me retrouver à ses côtés. Ne pas quitter cette pièce. L’envie, tel un caprice, de basculer l’armoire contre la porte et nous barricader. Mais j’ai causé assez de problèmes comme ça.
Il est temps.
-Je t’attendrais à ta sortie.
Une promesse. Et une promesse pour moi-même, celle de veiller sur elle les prochains soirs, dans l’ombre du domaine, car je ne me sens pas capable de me priver d’elle juste du regard. Et intérieurement, je sais qu’elle sera capable de percer les ténèbres pour me retrouver. Il n’y a plus besoin de ténèbres pour nous lier.
Puis je disparais.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyale neutre
Rang: B
La séparation approchait, son cœur se serrait à l'idée de le voir s'éloigner. Tout son être lui criait de rester contre lui, de prolonger cette proximité qu'elle venait à peine de découvrir, qu'elle n'aurait jamais imaginé quelques semaines auparavant. Gunnar était devenu une évidence, une lumière qu'elle n'avait pas cherché mais qui brillait désormais dans sa vie, lui offrait une chaleur qu'elle n'avait jamais espérée.
Alors qu'ils se faisaient face, prêts à se quitter, elle tenta de masquer son désarroi, de conserver cette prestance qu'elle s'efforçait toujours de montrer. Pourtant, ses yeux la trahissaient. Malgré elle, ils le rappelaient à elle, s'accrochaient à lui avec une intensité qu'elle ne contrôlait pas. Et chez lui, elle sentit cette même hésitation, cette lutte intérieure qu'il menait pour ne pas céder à l'envie de rester. Mais il fallait se quitter, au moins pour un temps. Gunnar lui murmura des mots simples, une promesse, qu’il serait là, à sa sortie.
Un sourire étira doucement ses lèvres, un sourire contenu. Même si son cœur se brisait un peu à cet instant, il s'accrochait à cette promesse, à cette certitude qu'ils se retrouveraient. Ce moment de séparation devenait ainsi une attente. Elle hocha la tête doucement, acceptant cette promesse comme un fil auquel elle s'accrocherait les jours à venir. Le vide qu'elle redoutait déjà se mêlait à l'impatience de le retrouver.
Puis il disparut, un coup douloureux mais supportable puisqu’ils se reverraient. Un silence doux, empli des souvenirs encore frais de leur moment. Lentement, elle retira ses bottes, déposant avec soin sa cape sur le valet. Elle se glissa dans son lit, le cœur léger comme il ne l'avait jamais été. Une chaleur l'envahissait, irradiante de sensations qu'elle découvrait à peine. Heureuse, elle serra un coussin contre elle, comme pour prolonger un contact imaginaire. Un sourire doux était peint sur ses lèvres et son regard, perdu dans le vague, brillait d'une lumière nouvelle, celle d'un bonheur inattendu.
Mais ce tableau parfait fut brusquement rompu par l'entrée fracassante de la soigneuse, furieuse. Sa voix résonnait dans la chambre, débordant de reproches, d'indignation, comme une tempête qu'elle déversait tout entière sur Léonora. Pourtant, rien ne pouvait atteindre cette dernière totalement imperméable à la colère de la soigneuse. Elle restait allongée, le sourire toujours accroché à ses lèvres. Elle n'entendait même pas les mots qui fusaient autour d'elle, elle était dans son monde, un cocon protecteur où les remontrances ne pouvaient l'atteindre. Son attitude désarma finalement la soigneuse. Celle-ci abandonna, marmonnant dans sa barbe avant de quitter la chambre avec un claquement de porte. De nouveau seule, Léonora s'enfonça un peu plus dans son oreiller.
Le soir tombé, un rituel silencieux s’était installé. Gunnar venait se cacher dans l'ombre d’un toit, d’un arbre ou juste sous la fenêtre. Quand leurs regards se croisaient, c'était comme si le monde disparaissait encore, laissant place à une bulle intemporelle où seuls leurs sourires et leurs yeux parlaient. Pas un mot n'était nécessaire. Le souvenir de leur dernier contact, l'impatience de se retrouver, peut être la promesse d'un avenir où ils n'auraient plus à se cacher. La nuit avancée, Gunnar finissait par s'éclipser, sans un bruit, son ombre se fondait dans l'obscurité. Léonora restait là quelques instants de plus, elle savourait l'écho de leur échange muet avant de retourner se coucher. Ces rendez-vous silencieux étaient leur secret.
Le jour tant attendu était enfin arrivé, mettant un terme à trois jours interminables. Elle était prête à partir d’ici, son sac à la main. Les dernières recommandations de la soigneuse lui passèrent complètement au-dessus de la tête, elle ne les écoutait même plus. Elle se sentait en pleine forme, bien au-delà de ce qu'on lui demandait, prête à le retrouver. Son uniforme flambant neuf dans son sac, on lui avait fait apporter des vêtements personnels. Une robe bleu sous sa cape. Elle était déjà dans les escaliers, les dévalant avec une ardeur contenue seulement par la nécessité de ne pas éveiller les soupçons devant ses hommes qui montaient la garde et qu’elle saluait. La rumeur avait enflé dans les couloirs et les rangs de la troisième légion. On parlait d'une fugue, d'un lien entre la lieutenante et un capitaine des OR que certains nommaient avec un mélange de respect et de doute car personne ne semblait y croire vraiment.
Arrivant enfin à la grande porte, elle retint son souffle un instant. La lumière vive du jour l'aveugla légèrement, mais elle n'eut pas besoin de chercher. Il était là, à quelques mètres, appuyé contre un mur. Elle fit fi des sourires en coin de certains hommes de la troisième qui montaient la garde à l’extérieur. Tout le reste disparut. Plus de rumeurs, plus de recommandations, plus de doutes. Elle avançait vers lui, comme attirée par une force irrépressible, le sourire naissant sur ses lèvres et une certitude dans son cœur. Elle s'était arrêtée à quelques pas à peine de lui, son souffle légèrement saccadé, non par l'effort, mais par l'émotion. Elle ne savait pas quoi faire, ni comment agir.
Une étreinte ? Peut-être. Ses bras avaient envie de se tendre vers lui, de le ramener contre elle, mais l'élan restait coincé dans une hésitation. Une caresse sur sa main ? Cela semblait si peu, si dérisoire après ces nuits à se parler avec les yeux. Elle resta immobile, plantée devant lui, son sourire discutait avec le silence de Gunnar. « Je te retrouve enfin » Et elle les sentait, ces mots, trembler dans sa voix sans en sortir. Pas longtemps, quelques secondes mais en amour, c’était bien suffisant pour mourir une centaine de fois. Et Gunnar, comme s'il avait compris le langage fit un mouvement vers elle. Pas brusque, juste assez pour combler l'espace entre eux. Son sourire à lui n'était pas moins sincère, comme s'il répondait à une évidence partagée.
Discrètement, ses yeux glissèrent vers la sortie de l’hôtel particulier.
On nous observe… La rumeur de notre escapade s’est répandue.
Ses yeux revinrent sur lui.
Alors qu'ils se faisaient face, prêts à se quitter, elle tenta de masquer son désarroi, de conserver cette prestance qu'elle s'efforçait toujours de montrer. Pourtant, ses yeux la trahissaient. Malgré elle, ils le rappelaient à elle, s'accrochaient à lui avec une intensité qu'elle ne contrôlait pas. Et chez lui, elle sentit cette même hésitation, cette lutte intérieure qu'il menait pour ne pas céder à l'envie de rester. Mais il fallait se quitter, au moins pour un temps. Gunnar lui murmura des mots simples, une promesse, qu’il serait là, à sa sortie.
Un sourire étira doucement ses lèvres, un sourire contenu. Même si son cœur se brisait un peu à cet instant, il s'accrochait à cette promesse, à cette certitude qu'ils se retrouveraient. Ce moment de séparation devenait ainsi une attente. Elle hocha la tête doucement, acceptant cette promesse comme un fil auquel elle s'accrocherait les jours à venir. Le vide qu'elle redoutait déjà se mêlait à l'impatience de le retrouver.
Puis il disparut, un coup douloureux mais supportable puisqu’ils se reverraient. Un silence doux, empli des souvenirs encore frais de leur moment. Lentement, elle retira ses bottes, déposant avec soin sa cape sur le valet. Elle se glissa dans son lit, le cœur léger comme il ne l'avait jamais été. Une chaleur l'envahissait, irradiante de sensations qu'elle découvrait à peine. Heureuse, elle serra un coussin contre elle, comme pour prolonger un contact imaginaire. Un sourire doux était peint sur ses lèvres et son regard, perdu dans le vague, brillait d'une lumière nouvelle, celle d'un bonheur inattendu.
Mais ce tableau parfait fut brusquement rompu par l'entrée fracassante de la soigneuse, furieuse. Sa voix résonnait dans la chambre, débordant de reproches, d'indignation, comme une tempête qu'elle déversait tout entière sur Léonora. Pourtant, rien ne pouvait atteindre cette dernière totalement imperméable à la colère de la soigneuse. Elle restait allongée, le sourire toujours accroché à ses lèvres. Elle n'entendait même pas les mots qui fusaient autour d'elle, elle était dans son monde, un cocon protecteur où les remontrances ne pouvaient l'atteindre. Son attitude désarma finalement la soigneuse. Celle-ci abandonna, marmonnant dans sa barbe avant de quitter la chambre avec un claquement de porte. De nouveau seule, Léonora s'enfonça un peu plus dans son oreiller.
Le soir tombé, un rituel silencieux s’était installé. Gunnar venait se cacher dans l'ombre d’un toit, d’un arbre ou juste sous la fenêtre. Quand leurs regards se croisaient, c'était comme si le monde disparaissait encore, laissant place à une bulle intemporelle où seuls leurs sourires et leurs yeux parlaient. Pas un mot n'était nécessaire. Le souvenir de leur dernier contact, l'impatience de se retrouver, peut être la promesse d'un avenir où ils n'auraient plus à se cacher. La nuit avancée, Gunnar finissait par s'éclipser, sans un bruit, son ombre se fondait dans l'obscurité. Léonora restait là quelques instants de plus, elle savourait l'écho de leur échange muet avant de retourner se coucher. Ces rendez-vous silencieux étaient leur secret.
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Le jour tant attendu était enfin arrivé, mettant un terme à trois jours interminables. Elle était prête à partir d’ici, son sac à la main. Les dernières recommandations de la soigneuse lui passèrent complètement au-dessus de la tête, elle ne les écoutait même plus. Elle se sentait en pleine forme, bien au-delà de ce qu'on lui demandait, prête à le retrouver. Son uniforme flambant neuf dans son sac, on lui avait fait apporter des vêtements personnels. Une robe bleu sous sa cape. Elle était déjà dans les escaliers, les dévalant avec une ardeur contenue seulement par la nécessité de ne pas éveiller les soupçons devant ses hommes qui montaient la garde et qu’elle saluait. La rumeur avait enflé dans les couloirs et les rangs de la troisième légion. On parlait d'une fugue, d'un lien entre la lieutenante et un capitaine des OR que certains nommaient avec un mélange de respect et de doute car personne ne semblait y croire vraiment.
Arrivant enfin à la grande porte, elle retint son souffle un instant. La lumière vive du jour l'aveugla légèrement, mais elle n'eut pas besoin de chercher. Il était là, à quelques mètres, appuyé contre un mur. Elle fit fi des sourires en coin de certains hommes de la troisième qui montaient la garde à l’extérieur. Tout le reste disparut. Plus de rumeurs, plus de recommandations, plus de doutes. Elle avançait vers lui, comme attirée par une force irrépressible, le sourire naissant sur ses lèvres et une certitude dans son cœur. Elle s'était arrêtée à quelques pas à peine de lui, son souffle légèrement saccadé, non par l'effort, mais par l'émotion. Elle ne savait pas quoi faire, ni comment agir.
Une étreinte ? Peut-être. Ses bras avaient envie de se tendre vers lui, de le ramener contre elle, mais l'élan restait coincé dans une hésitation. Une caresse sur sa main ? Cela semblait si peu, si dérisoire après ces nuits à se parler avec les yeux. Elle resta immobile, plantée devant lui, son sourire discutait avec le silence de Gunnar. « Je te retrouve enfin » Et elle les sentait, ces mots, trembler dans sa voix sans en sortir. Pas longtemps, quelques secondes mais en amour, c’était bien suffisant pour mourir une centaine de fois. Et Gunnar, comme s'il avait compris le langage fit un mouvement vers elle. Pas brusque, juste assez pour combler l'espace entre eux. Son sourire à lui n'était pas moins sincère, comme s'il répondait à une évidence partagée.
Discrètement, ses yeux glissèrent vers la sortie de l’hôtel particulier.
On nous observe… La rumeur de notre escapade s’est répandue.
Ses yeux revinrent sur lui.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Il ne m’a pas échappé qu’on était observé. En vérité, depuis trois jours, j’ai surtout l’impression que tout le monde m’observe et même si au fond de moi, je sais que je me fais des idées, je ne peux m'empêcher de capter des regards brièvement sur moi comme des jugements, des reproches ou des critiques alors qu’il n’y a pas lieu d’être. Au commissariat, j’ai surpris un regard en coin de Patoche à mon attention. Quand je me suis approché de Tarot et Surin, ils ont cessé de discuter. Ils ont prétendu que ça n’avait rien à voir avec moi. Là encore, c’est certainement rien, mais je me fais des idées. Ca tourne à plein régime sous ma caboche et il m’est difficile de dormir. Pour ça aussi que je prenais le temps de venir la voir. Ça avait le mérite, au moins, de m’apaiser, même si ça ne m’aidait pas à dormir davantage. Si tout le monde n’en a pas l’air, je sens qu’on est au centre de l’attention. Je lève la tête un instant pour capter le vilain visage de la guérisseuse au travers d’une fenêtre. Au moins, elle a suffisamment de tact pour ne pas venir nous emmerder de sa présence en ce moment.
J’ai envie de la serrer dans mes bras. Ces trois jours de séparation ont exacerbé les sentiments que j’ai pour elle. J’ai envie de blottir mon visage dans ces cheveux, de l’envelopper dans mes bras pour la sentir lover contre moi et ne plus bouger du tout. Mais pas ici. Dans un effort surhumain, je me retiens et je me contente de baisser ma main jusqu’à la sienne et de la saisir avec toute la délicatesse dont je peux faire preuve. Je me nourris de son sourire pour trouver l'énergie de partir de cet endroit avec beaucoup trop de regards indiscrets. D’un signe de tête, je désigne la sortie. Tout du long, j’ai gardé une main planquée dans le dos. Alors que l’on s’engouffre dans la rue, main dans la main, Léonora commence à se rendre compte de ce détail.
-Qu’est ce que tu caches ?
-Rien du tout.
Dis-je d’un ton pas du tout innocent qui hurlerait à un sourd que je cache quelque chose. Je l’emmène un peu plus loin, faisant disparaître la vue de la bâtisse pleine de soldats et de guérisseurs. Il suffit ainsi de quelques dizaines de mètres pour nous anonymiser. La ville grouille en tous sens. Les commerçants, les marins et les artisans vont çà et là vaquer à leurs occupations et ils n’ont que peu d’attentions pour un couple parmi tant d’autres. Je fais tout de même patienter Léonora un instant au détour de la rue, laissant passer une patrouille d’Officier Républicain. Si les ragots dans les rangs de la Grande Armée Républicaine sont à craindre, ils sont bien plus menaçant s’ils viennent de l’Office Républicain. Je connais une peur de collègues qui paieraient cher pour l’information de notre relation. Juste pour me taquiner.
Je finis par faire face à Léo qui m’interroge du regard dans un sourire. Je passe ma main devant moi, révélant un bouquet de fleurs rouges. Elle est surprise. J’ai un sourire embarrassé.
-C’est des azalées.
Je savais pas quoi prendre. La fleuriste m’a demandé l’occasion pour laquelle je voulais acheter des fleurs. Elle a souri et m’a dit qu’elle s’occupait de tout. J’y connais rien, hein, alors je fais confiance. C’est vrai que c’est joli. Pourquoi prendre des fleurs ? Parce que c’est un truc qui ferait plaisir à Léo. Je crois. Probablement. Le truc, c’est que j’ai que j’ai pas beaucoup de référentiel sur lequel me baser. J’ai toujours regarder les autres faire avec un mélange de bienveillance et de taquinerie sans jamais trop me poser les bonnes questions. Je sais que Père offrait régulièrement des fleurs à Mère. Ce n’est pas grand chose, mais c’est une attention. Ça ne doit pas faire de mal.
Pour la suite, j’ai prévu une petite promenade. Enfin, prévu, c’est un bien grand mot. Juste marcher dans les rues de Courage, main dans la main, ça me remplit d’une certaine allégresse. On était pas si loin du port, alors c’est l’endroit vers lequel on se dirige. Il y a toujours une effervescence par ici et je connais certains points de vue pas trop mal qui servent, d’habitude, à des planques de l’Office. C’est un recyclage dont je suis plutôt fier. Je l’amène vers une petite place surplombant une courte falaise, discrètement située entre deux blocs de maison. En dessous, une plage de sable et de rocher difficilement accessible est déserte. Sur la place, il n’y a pas grand monde. Une femme observe l’horizon à la recherche d’une certaine voile. Deux enfants jouent non loin. Dans l’arbre offrant un peu d’ombrage, des oiseaux piaillent.
On se tient contre le bord, contemplant l’horizon, mais mon attention est totalement dirigée vers elle, ressentant au centuple le moindre tremblement, le moindre mouvement.
Faudrait que je fasse quelque chose. N’importe quoi. Alors lentement, je lâche sa main. Elle se tourne vers moi, mais c’est pour mieux glisser mes doigts dans la largeur de son dos jusqu’à atteindre son autre bras et de le saisir avec douceur. L’enrobant ainsi de mon propre bras, je la presse légèrement contre moi.
En douceur. Ne pas brusquer. Ne pas être le rustre que je pense être.
J’ai envie de la serrer dans mes bras. Ces trois jours de séparation ont exacerbé les sentiments que j’ai pour elle. J’ai envie de blottir mon visage dans ces cheveux, de l’envelopper dans mes bras pour la sentir lover contre moi et ne plus bouger du tout. Mais pas ici. Dans un effort surhumain, je me retiens et je me contente de baisser ma main jusqu’à la sienne et de la saisir avec toute la délicatesse dont je peux faire preuve. Je me nourris de son sourire pour trouver l'énergie de partir de cet endroit avec beaucoup trop de regards indiscrets. D’un signe de tête, je désigne la sortie. Tout du long, j’ai gardé une main planquée dans le dos. Alors que l’on s’engouffre dans la rue, main dans la main, Léonora commence à se rendre compte de ce détail.
-Qu’est ce que tu caches ?
-Rien du tout.
Dis-je d’un ton pas du tout innocent qui hurlerait à un sourd que je cache quelque chose. Je l’emmène un peu plus loin, faisant disparaître la vue de la bâtisse pleine de soldats et de guérisseurs. Il suffit ainsi de quelques dizaines de mètres pour nous anonymiser. La ville grouille en tous sens. Les commerçants, les marins et les artisans vont çà et là vaquer à leurs occupations et ils n’ont que peu d’attentions pour un couple parmi tant d’autres. Je fais tout de même patienter Léonora un instant au détour de la rue, laissant passer une patrouille d’Officier Républicain. Si les ragots dans les rangs de la Grande Armée Républicaine sont à craindre, ils sont bien plus menaçant s’ils viennent de l’Office Républicain. Je connais une peur de collègues qui paieraient cher pour l’information de notre relation. Juste pour me taquiner.
Je finis par faire face à Léo qui m’interroge du regard dans un sourire. Je passe ma main devant moi, révélant un bouquet de fleurs rouges. Elle est surprise. J’ai un sourire embarrassé.
-C’est des azalées.
Je savais pas quoi prendre. La fleuriste m’a demandé l’occasion pour laquelle je voulais acheter des fleurs. Elle a souri et m’a dit qu’elle s’occupait de tout. J’y connais rien, hein, alors je fais confiance. C’est vrai que c’est joli. Pourquoi prendre des fleurs ? Parce que c’est un truc qui ferait plaisir à Léo. Je crois. Probablement. Le truc, c’est que j’ai que j’ai pas beaucoup de référentiel sur lequel me baser. J’ai toujours regarder les autres faire avec un mélange de bienveillance et de taquinerie sans jamais trop me poser les bonnes questions. Je sais que Père offrait régulièrement des fleurs à Mère. Ce n’est pas grand chose, mais c’est une attention. Ça ne doit pas faire de mal.
Pour la suite, j’ai prévu une petite promenade. Enfin, prévu, c’est un bien grand mot. Juste marcher dans les rues de Courage, main dans la main, ça me remplit d’une certaine allégresse. On était pas si loin du port, alors c’est l’endroit vers lequel on se dirige. Il y a toujours une effervescence par ici et je connais certains points de vue pas trop mal qui servent, d’habitude, à des planques de l’Office. C’est un recyclage dont je suis plutôt fier. Je l’amène vers une petite place surplombant une courte falaise, discrètement située entre deux blocs de maison. En dessous, une plage de sable et de rocher difficilement accessible est déserte. Sur la place, il n’y a pas grand monde. Une femme observe l’horizon à la recherche d’une certaine voile. Deux enfants jouent non loin. Dans l’arbre offrant un peu d’ombrage, des oiseaux piaillent.
On se tient contre le bord, contemplant l’horizon, mais mon attention est totalement dirigée vers elle, ressentant au centuple le moindre tremblement, le moindre mouvement.
Faudrait que je fasse quelque chose. N’importe quoi. Alors lentement, je lâche sa main. Elle se tourne vers moi, mais c’est pour mieux glisser mes doigts dans la largeur de son dos jusqu’à atteindre son autre bras et de le saisir avec douceur. L’enrobant ainsi de mon propre bras, je la presse légèrement contre moi.
En douceur. Ne pas brusquer. Ne pas être le rustre que je pense être.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
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La vue qui s'étendait devant elle aurait pu captiver son attention en d'autres circonstances. Le soleil caressait la mer calme. L'air semblait chargé de promesses, celle d’une journée unique. Mais ce n'était pas cela qui rendait ce moment incomparable. C'était Gunnar, tout près d'elle, son bras autour de ses épaules, la maintenant comme si elle pouvait se dissoudre dans l'air. Elle se laissa aller contre lui, sa tête effleura son torse, sa main libre venait doucement glisser sous sa cape pour agripper le tissu dans son dos. La chaleur de son corps à travers le tissu la troublait. Elle inspira profondément, laissant son souffle se mêler à son odeur et quelque chose de plus subtil qu'elle n'aurait su nommer. Il rendait tout plus beau...
Elle contempla le bouquet, comme si ces fleurs tenaient plus de l'offrande sacrée que du simple présent. Leur fraîcheur, leur éclat et même leur parfum subtil étaient imprégnés de quelque chose de plus profond. Gunnar, avec toute sa réserve et sa discrétion, avait su toucher une corde en elle qu'elle ignorait être aussi sensible. C'était la première fois qu'un homme lui offrait des fleurs et ce simple geste la toucha plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Dans les souvenirs de son enfance, de sa vie passée, un tel geste semblait presque incongru. Chez elle, les hommes ne s'attardaient pas à ces attentions délicates et la seule fois où elle avait tenu un bouquet, c'était pour son mariage qui lui avait laissé un goût amer, bien loin de ce qu'elle ressentait en cet instant. Ce bouquet était différent, sa simplicité portait une tendresse sincère.
Trois jours. Trois jours interminables à n'imaginer qu'une chose, ce moment, sa proximité, le simple bonheur de le retrouver enfin. Maintenant qu'il était là, qu'il l'entourait de sa force, elle se sentait entière, comme si quelque chose en elle s'était remis à battre en harmonie avec lui. Le silence entre eux n'était pas gênant, il était vibrant, vivant. Ils n'avaient pas besoin de mots. Gunnar tout entier, là, pour elle, suffisait.
Elle porta doucement le bouquet jusqu'à son nez, ferma les yeux pour en inspirer le parfum qui laissait une douceur qu'elle ne voulait pas oublier. Elle le baissa légèrement, ses yeux remontaient vers lui. Il la regardait avec cette intensité qu'elle commençait à connaître, où un mélange de douceur et de force se disputaient la place. Était-il conscient de l'effet de son geste ? Du bouleversement qu'il avait provoqué en elle ? Chaque détail de lui lui était précieux, la légère pression de son bras autour d'elle, la montée et la descente de son souffle, le contact du bout de ses doigts sur son épaule.
Elle lui fit finalement face, releva les yeux sur lui et attrapa son regard avec une intensité qui trahissait son désir et son impatience. Pourquoi hésitait-il ? Qu'attendait-il ? Elle ne comprenait pas, comme si un abîme invisible l'empêchait de faire le dernier pas. Était-ce la peur ? Une hésitation ? Elle sentait pourtant ses bras se resserrer légèrement autour d'elle, comme pour s'assurer qu'elle ne s'éloignerait pas. Elle, qui avait tant appris à cacher ses émotions, ne parvint plus à contenir ce qu'elle ressentait. Elle voulait qu'il comprenne, qu'il sache que c'était ce qu'elle voulait, ce qu'ils voulaient tous les deux.
Le sac glissa au sol dans un bruit feutré. Sa main trouva la joue de Gunnar, caressa sa peau encore pleine de mystère. Ses doigts explorèrent les contours de son visage qu'elle connaissait déjà par cœur, comme pour ancrer une fois de plus cette image dans sa mémoire. Elle le regardait avec intensité. La lueur douce dans ses yeux, la courbe de sa bouche et cette moustache si singulièrement lui qui la faisait sourire intérieurement. Ses propres lèvres s'entrouvrirent, prêtes à briser le silence avec une déclaration.
Puis un sourire mutin courba ses lèvres, une étincelle espiègle traversait son regard. Elle saisit sa moustache entre ses doigts, un geste audacieux, qu’elle tira pour le rapprocher, l’invita à se pencher vers elle. Gunnar céda, les yeux étonnés, son visage s'inclinait sous cette pression. Léonora se hissa sur la pointe des pieds, réduisit totalement la distance entre leurs corps. Lui massif, elle si menue mais prête à tout pour sceller enfin ce moment.
Leurs lèvres se frôlèrent d'abord, une caresse hésitante, presque timide, avant que la tendresse ne l'emporte. Ce premier baiser était doux, une découverte. Dans un mouvement instinctif, ses bras trouvèrent leur place, l’un retrouva son dos, l’autre autour de son cou et le bouquet finit sa course contre la nuque de Gunnar, des pétales tombèrent sur eux. Elle l'attira encore plus près, finit la distance, les hésitations. Léonora laissa son cœur guider ses gestes, approfondissant ce premier contact, prolongeant le baiser comme une délivrance attendue depuis trop longtemps. Le baiser se fit plus affirmé, chargé d'émotions qu'aucun mot ne pourrait jamais traduire. C'était une confession silencieuse, un aveu de tout ce qu'elle avait gardé en elle, de ses désirs, de son espoir. Des jours, des semaines de retenue éclatèrent.
Puis elle s'écarta légèrement, ses yeux fermés pour savourer encore cette proximité.
Elle contempla le bouquet, comme si ces fleurs tenaient plus de l'offrande sacrée que du simple présent. Leur fraîcheur, leur éclat et même leur parfum subtil étaient imprégnés de quelque chose de plus profond. Gunnar, avec toute sa réserve et sa discrétion, avait su toucher une corde en elle qu'elle ignorait être aussi sensible. C'était la première fois qu'un homme lui offrait des fleurs et ce simple geste la toucha plus qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Dans les souvenirs de son enfance, de sa vie passée, un tel geste semblait presque incongru. Chez elle, les hommes ne s'attardaient pas à ces attentions délicates et la seule fois où elle avait tenu un bouquet, c'était pour son mariage qui lui avait laissé un goût amer, bien loin de ce qu'elle ressentait en cet instant. Ce bouquet était différent, sa simplicité portait une tendresse sincère.
Trois jours. Trois jours interminables à n'imaginer qu'une chose, ce moment, sa proximité, le simple bonheur de le retrouver enfin. Maintenant qu'il était là, qu'il l'entourait de sa force, elle se sentait entière, comme si quelque chose en elle s'était remis à battre en harmonie avec lui. Le silence entre eux n'était pas gênant, il était vibrant, vivant. Ils n'avaient pas besoin de mots. Gunnar tout entier, là, pour elle, suffisait.
Elle porta doucement le bouquet jusqu'à son nez, ferma les yeux pour en inspirer le parfum qui laissait une douceur qu'elle ne voulait pas oublier. Elle le baissa légèrement, ses yeux remontaient vers lui. Il la regardait avec cette intensité qu'elle commençait à connaître, où un mélange de douceur et de force se disputaient la place. Était-il conscient de l'effet de son geste ? Du bouleversement qu'il avait provoqué en elle ? Chaque détail de lui lui était précieux, la légère pression de son bras autour d'elle, la montée et la descente de son souffle, le contact du bout de ses doigts sur son épaule.
Elle lui fit finalement face, releva les yeux sur lui et attrapa son regard avec une intensité qui trahissait son désir et son impatience. Pourquoi hésitait-il ? Qu'attendait-il ? Elle ne comprenait pas, comme si un abîme invisible l'empêchait de faire le dernier pas. Était-ce la peur ? Une hésitation ? Elle sentait pourtant ses bras se resserrer légèrement autour d'elle, comme pour s'assurer qu'elle ne s'éloignerait pas. Elle, qui avait tant appris à cacher ses émotions, ne parvint plus à contenir ce qu'elle ressentait. Elle voulait qu'il comprenne, qu'il sache que c'était ce qu'elle voulait, ce qu'ils voulaient tous les deux.
Le sac glissa au sol dans un bruit feutré. Sa main trouva la joue de Gunnar, caressa sa peau encore pleine de mystère. Ses doigts explorèrent les contours de son visage qu'elle connaissait déjà par cœur, comme pour ancrer une fois de plus cette image dans sa mémoire. Elle le regardait avec intensité. La lueur douce dans ses yeux, la courbe de sa bouche et cette moustache si singulièrement lui qui la faisait sourire intérieurement. Ses propres lèvres s'entrouvrirent, prêtes à briser le silence avec une déclaration.
Puis un sourire mutin courba ses lèvres, une étincelle espiègle traversait son regard. Elle saisit sa moustache entre ses doigts, un geste audacieux, qu’elle tira pour le rapprocher, l’invita à se pencher vers elle. Gunnar céda, les yeux étonnés, son visage s'inclinait sous cette pression. Léonora se hissa sur la pointe des pieds, réduisit totalement la distance entre leurs corps. Lui massif, elle si menue mais prête à tout pour sceller enfin ce moment.
Leurs lèvres se frôlèrent d'abord, une caresse hésitante, presque timide, avant que la tendresse ne l'emporte. Ce premier baiser était doux, une découverte. Dans un mouvement instinctif, ses bras trouvèrent leur place, l’un retrouva son dos, l’autre autour de son cou et le bouquet finit sa course contre la nuque de Gunnar, des pétales tombèrent sur eux. Elle l'attira encore plus près, finit la distance, les hésitations. Léonora laissa son cœur guider ses gestes, approfondissant ce premier contact, prolongeant le baiser comme une délivrance attendue depuis trop longtemps. Le baiser se fit plus affirmé, chargé d'émotions qu'aucun mot ne pourrait jamais traduire. C'était une confession silencieuse, un aveu de tout ce qu'elle avait gardé en elle, de ses désirs, de son espoir. Des jours, des semaines de retenue éclatèrent.
Puis elle s'écarta légèrement, ses yeux fermés pour savourer encore cette proximité.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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crédits : 1880
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique Neutre
Rang: C
Gwih.
Hihihi.
J’ai des papillons dans le ventre.
Elle s’écarte, les yeux clos alors que je la dévore du regard. Lentement, je passe ma langue sur mes propres lèvres pour sentir encore un peu plus le goût des siennes. Je sors d’un songe. Je pourrais me foutre une claque dans la gueule tellement je m’imagine être dans une réalité alternative. Mais non. Elle est bien là, à quelques centimètres, ayant brisé les dernières limites et convenances qui nous séparaient. Je reste immobile dans cette posture qui n’est pas des plus agréables. A moitié penché, je sens une chaleur dans le bas du dos, mais mon diagnostic est peut-être erroné, ce qui ne serait pas déconnant. J’ai aussi les jambes légèrement fléchi, pas assez droite pour être bien, pas assez fléchi pour que la pose soit affirmée. Pris en plein élan, c’est comme ça qu’elle m’a eu. Si ma moustache est légèrement douloureuse, je sais que dorénavant, je ne pourrais m'empêcher de me tirer les poils. Chaque fois sera un hommage à notre première fois. Il aura le goût de la nostalgie.
J’ai même pas eu le temps ou même la conscience de l'enlacer. J’ai toujours la main là où j’ai fait ma première approche. Elle m’a prise par surprise. C’est que j’ai eu peur à chaque pas de merder. De ne pas faire comme je devrais le faire, engoncé dans mes idées préconçus de comment devrait se comporter un homme avec une femme, quand il y a quelque chose entre eux, qui plus est quand cette dernière est de haute extraction. Finalement, ce n’est pas très différent de ce que j’ai pu voir. Les convenances sont peut-être les mêmes, ou alors que les envies de Léonora ne s'embarrassent pas des codes d’une certaine forme d'Élite. Ça me va bien.
Elle ouvre les yeux. J’admire ses yeux passer sur mon visage, tentant de deviner sur chaque partie de mon visage elle s’arrête l’espace d’un instant. Puis elle s’arrête. Je souris. Elle sourit. Et je fais comme elle, à regarder ses lèvres. A mon tour de m’approcher et de venir les cueillir. Si le premier était plus en retenu, comme une révélation, le deuxième est plus passionnel. Si elle avait la direction sur le premier, c’est moi qui mène la danse sur celui-là. Mais la posture m’indispose même si j’ai conscience dans un recoin de ma tête que je vais devoir m’y habituer, en quelque sorte. Je viens passer mes mains sur ses hanches et sans trop d’effort, je la soulève du sol, l’amenant à me dominer. Je la sens sourire, au bord du rire léger, dans le baiser qui ne s’interrompt pas. Elle vient passer ses deux bras autour de mon cou, les mains dans mon dos tandis que j’adapte ma prise pour stabiliser sa position et profiter pleinement de tout ce que j’ai à lui offrir.
Plus rien ne compte autour de nous. J’en viens à faire des tours sur moi-même, notre attention tournait totalement vers l’autre sans se soucier de ce qu’on pourrait dire, penser ou encore comploter. Je ne veux pas que ça s’arrête. On en perd la notion du temps jusqu’à ce que d’un commun accord, probablement pour mieux repartir ; on y met fin. J’en reste éberlué. Elle a ce petit sourire qui la rend si craquante. Je reste idiot, béah de la regarder au point de m’enivrer. Puis, je me rends soudainement compte d’une désagréable sensation qu’on nous observe. Les gamins ont cessé de jouer et nous regardent en ricanant, se couvrant la bouche de leur main. La femme s’est tournée vers nous avec ce quelque chose de triste dans le regard qui fait comprendre qu’elle attend patiemment son mari de marin pour gouter à cette fougue soudaine. Puis il y a des nouveaux venus. un couple de vieux qui nous regardent aussi en se donnant des coups de coudes entendus avec des sourires de connivences. Rien de bien méchant, mais tout ceci sert de prétexte. Je parle. Et mes mots semblent si difficiles à prononcer comme si j’avais soudainement perdu l’usage de ma voix. C’est que ma bouche n’a plus pour vocation principale d’exprimer des mots.
-On nous observe…
-Oui. Il faudrait un endroit un peu plus discret.
-Je connais un lieu qui pourrait convenir.
-Encore un établissement farfelu dont tu as le secret ?
J’y ai pensé. Vous serez les seuls à le savoir et pas du tout Léonora. Mais dans le ton humoristique de sa voix, je sens que l’idée est à enterrer. Je réponds avec assurance.
-Non, quelque chose de plus classique.
-C’est loin ?
-On y sera en un claquement de doigt.
Elle comprend de quoi je veux parler. Je la ramène à une hauteur acceptable, histoire de ne pas se cogner. Puis, après un hochement de tête aux deux vieux ; pour les remercier ; je nous téléporte. Mais une seconde avant de le faire, j’ai changé de destination en catastrophe, car une vérité s’est révélée à mon esprit en mal de sang-froid. On apparaît alors dans un couloir sombre en haut d’un escalier étroit d’une demeure modeste. Je la lâche, elle recule d’un pas, jetant des regards intrigués sur les alentours avant de m’interroger du regard.
Je suis géné.
-J’ai besoin… de deux minutes… pour ranger.
Un temps.
-Fais moi confiance.
Je sors ma clé que j’insère dans la serrure, je tourne, j’ouvre la porte et je m’engouffre chez moi avant de fermer.
Le désastre s’étale devant moi.
Devant moi, la petite table fait triste mine à côté de l’unique chaise de l’appartement. On y trouve une bouteille, des conneries à jeter et une chemise en chiffon. A côté de la porte, un meuble simple sur lequel repose une vasque pour la toilette n’est plus de toute première jeunesse. Un paravent git sur le sol, non loin de la pièce annexe ; je ne sais même pas s’il tient debout. Cà et là, des vêtements trainent et le lit dans le coin n’est naturellement pas fait. Et puis, ça sent une odeur de fauve ici. C’est que j’ai très peu l’occasion de vraiment vivre ici et encore moins d'invités. Vous comprenez pourquoi l’idée lumineuse est rapidement devenue une idée catastrophique.
Je ne perds pas un instant. J’utilise la supervitesse pour me déplacer rapidement dans la pièce, ouvrant notamment la fenêtre. Je remonte le paravent tandis que par télékinésie, je ramène toutes les fringues disparates dans la grande armoire. J’utilise l’odorat augmenté pour partir en chasse des croûtes de fromage coincé entre les lattes du plancher. De mon regard acéré, je me rends compte de la présence de vilaines taches sur des murs qui ne m’ont jamais paru très inquiétantes jusque-là et qui prennent soudainement une considérable importance dans la situation actuelle. A la va-vite, je balance quelques illusions mineurs pour les dissimuler et alors que le temps me presse, je finis par canaliser un grand courant d’air pour vider la pièce de toutes les odeurs parasites en faisant tout passer par la fenêtre. Les murs tremblent l’espace d’un instant. Je reviens à la porte que j’ouvre.
-Bienvenue chez moi.
Hihihi.
J’ai des papillons dans le ventre.
Elle s’écarte, les yeux clos alors que je la dévore du regard. Lentement, je passe ma langue sur mes propres lèvres pour sentir encore un peu plus le goût des siennes. Je sors d’un songe. Je pourrais me foutre une claque dans la gueule tellement je m’imagine être dans une réalité alternative. Mais non. Elle est bien là, à quelques centimètres, ayant brisé les dernières limites et convenances qui nous séparaient. Je reste immobile dans cette posture qui n’est pas des plus agréables. A moitié penché, je sens une chaleur dans le bas du dos, mais mon diagnostic est peut-être erroné, ce qui ne serait pas déconnant. J’ai aussi les jambes légèrement fléchi, pas assez droite pour être bien, pas assez fléchi pour que la pose soit affirmée. Pris en plein élan, c’est comme ça qu’elle m’a eu. Si ma moustache est légèrement douloureuse, je sais que dorénavant, je ne pourrais m'empêcher de me tirer les poils. Chaque fois sera un hommage à notre première fois. Il aura le goût de la nostalgie.
J’ai même pas eu le temps ou même la conscience de l'enlacer. J’ai toujours la main là où j’ai fait ma première approche. Elle m’a prise par surprise. C’est que j’ai eu peur à chaque pas de merder. De ne pas faire comme je devrais le faire, engoncé dans mes idées préconçus de comment devrait se comporter un homme avec une femme, quand il y a quelque chose entre eux, qui plus est quand cette dernière est de haute extraction. Finalement, ce n’est pas très différent de ce que j’ai pu voir. Les convenances sont peut-être les mêmes, ou alors que les envies de Léonora ne s'embarrassent pas des codes d’une certaine forme d'Élite. Ça me va bien.
Elle ouvre les yeux. J’admire ses yeux passer sur mon visage, tentant de deviner sur chaque partie de mon visage elle s’arrête l’espace d’un instant. Puis elle s’arrête. Je souris. Elle sourit. Et je fais comme elle, à regarder ses lèvres. A mon tour de m’approcher et de venir les cueillir. Si le premier était plus en retenu, comme une révélation, le deuxième est plus passionnel. Si elle avait la direction sur le premier, c’est moi qui mène la danse sur celui-là. Mais la posture m’indispose même si j’ai conscience dans un recoin de ma tête que je vais devoir m’y habituer, en quelque sorte. Je viens passer mes mains sur ses hanches et sans trop d’effort, je la soulève du sol, l’amenant à me dominer. Je la sens sourire, au bord du rire léger, dans le baiser qui ne s’interrompt pas. Elle vient passer ses deux bras autour de mon cou, les mains dans mon dos tandis que j’adapte ma prise pour stabiliser sa position et profiter pleinement de tout ce que j’ai à lui offrir.
Plus rien ne compte autour de nous. J’en viens à faire des tours sur moi-même, notre attention tournait totalement vers l’autre sans se soucier de ce qu’on pourrait dire, penser ou encore comploter. Je ne veux pas que ça s’arrête. On en perd la notion du temps jusqu’à ce que d’un commun accord, probablement pour mieux repartir ; on y met fin. J’en reste éberlué. Elle a ce petit sourire qui la rend si craquante. Je reste idiot, béah de la regarder au point de m’enivrer. Puis, je me rends soudainement compte d’une désagréable sensation qu’on nous observe. Les gamins ont cessé de jouer et nous regardent en ricanant, se couvrant la bouche de leur main. La femme s’est tournée vers nous avec ce quelque chose de triste dans le regard qui fait comprendre qu’elle attend patiemment son mari de marin pour gouter à cette fougue soudaine. Puis il y a des nouveaux venus. un couple de vieux qui nous regardent aussi en se donnant des coups de coudes entendus avec des sourires de connivences. Rien de bien méchant, mais tout ceci sert de prétexte. Je parle. Et mes mots semblent si difficiles à prononcer comme si j’avais soudainement perdu l’usage de ma voix. C’est que ma bouche n’a plus pour vocation principale d’exprimer des mots.
-On nous observe…
-Oui. Il faudrait un endroit un peu plus discret.
-Je connais un lieu qui pourrait convenir.
-Encore un établissement farfelu dont tu as le secret ?
J’y ai pensé. Vous serez les seuls à le savoir et pas du tout Léonora. Mais dans le ton humoristique de sa voix, je sens que l’idée est à enterrer. Je réponds avec assurance.
-Non, quelque chose de plus classique.
-C’est loin ?
-On y sera en un claquement de doigt.
Elle comprend de quoi je veux parler. Je la ramène à une hauteur acceptable, histoire de ne pas se cogner. Puis, après un hochement de tête aux deux vieux ; pour les remercier ; je nous téléporte. Mais une seconde avant de le faire, j’ai changé de destination en catastrophe, car une vérité s’est révélée à mon esprit en mal de sang-froid. On apparaît alors dans un couloir sombre en haut d’un escalier étroit d’une demeure modeste. Je la lâche, elle recule d’un pas, jetant des regards intrigués sur les alentours avant de m’interroger du regard.
Je suis géné.
-J’ai besoin… de deux minutes… pour ranger.
Un temps.
-Fais moi confiance.
Je sors ma clé que j’insère dans la serrure, je tourne, j’ouvre la porte et je m’engouffre chez moi avant de fermer.
Le désastre s’étale devant moi.
Devant moi, la petite table fait triste mine à côté de l’unique chaise de l’appartement. On y trouve une bouteille, des conneries à jeter et une chemise en chiffon. A côté de la porte, un meuble simple sur lequel repose une vasque pour la toilette n’est plus de toute première jeunesse. Un paravent git sur le sol, non loin de la pièce annexe ; je ne sais même pas s’il tient debout. Cà et là, des vêtements trainent et le lit dans le coin n’est naturellement pas fait. Et puis, ça sent une odeur de fauve ici. C’est que j’ai très peu l’occasion de vraiment vivre ici et encore moins d'invités. Vous comprenez pourquoi l’idée lumineuse est rapidement devenue une idée catastrophique.
Je ne perds pas un instant. J’utilise la supervitesse pour me déplacer rapidement dans la pièce, ouvrant notamment la fenêtre. Je remonte le paravent tandis que par télékinésie, je ramène toutes les fringues disparates dans la grande armoire. J’utilise l’odorat augmenté pour partir en chasse des croûtes de fromage coincé entre les lattes du plancher. De mon regard acéré, je me rends compte de la présence de vilaines taches sur des murs qui ne m’ont jamais paru très inquiétantes jusque-là et qui prennent soudainement une considérable importance dans la situation actuelle. A la va-vite, je balance quelques illusions mineurs pour les dissimuler et alors que le temps me presse, je finis par canaliser un grand courant d’air pour vider la pièce de toutes les odeurs parasites en faisant tout passer par la fenêtre. Les murs tremblent l’espace d’un instant. Je reviens à la porte que j’ouvre.
-Bienvenue chez moi.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
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Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
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Léonora resta immobile, son sourire accroché encore sur ses lèvres, avant de jeter un coup d’œil curieux aux escaliers devant elle. Ils étaient effectivement étroits et raides, comme s’ils avaient été conçus pour dissuader les visiteurs imprudents. Un frisson la parcourut en imaginant quelqu’un les dévaler à toute vitesse. Elle se pencha légèrement au-dessus de la rampe, testant du bout du pied la première marche qui grinça faiblement sous son poids. Le bruit lui arracha un petit rire discret.
Elle se pencha légèrement vers la porte pour écouter les bruits venant de l’intérieur. Gunnar retournait son appartement. Ses mouvements et le bruit étouffé de ses pas suggéraient qu’il s’affairait à quelque tâche et cela la fit rire intérieurement. Elle n’osa imaginer dans quel état se trouver son intérieur. Chaque son était un indice d’un geste qu’elle ne pouvait voir mais qu’elle s’imaginait, et cela la fit sourire encore plus.
Pour passer le temps, Léonora fit quelques pas sur le pas de la porte, observa autour d’elle. Les escaliers avaient beau être dangereux, ils avaient un certain charme rustique. Ses doigts glissèrent sur la surface rugueuse des murs qui l’entouraient. La pierre froide et usée racontait des bribes d’histoires. Les murs avaient du vécu, cela se sentait dans chaque aspérité, dans les fissures qui se déployaient comme des veines, dans les marques creusées par le temps. Elle se surprit à scruter ces cicatrices, comme on scruterait les rides d’un visage, à chercher ce qu’elles pouvaient raconter. Avait-il eu des éclats de disputes ici ? Des serments d’amour chuchotés à voix basse ? Des départs précipités au milieu de la nuit ? Peut-être que Gunnar lui-même avait contribué à certaines de ces traces. Sa grande silhouette devait forcément avoir laissé une empreinte, quelque part.
Elle porta une fois encore le bouquet à son nez et c’est à ce moment que Gunnar réapparut et l’invita à entrer chez lui.
Léonora avançait dans l'espace dépouillé et déposa son sac contre le mur près de la porte. Ses pas résonnaient légèrement sur le sol. Elle ne put s’empêcher de remarquer la sobriété presque austère des lieux. Chaque objet semblait être là par nécessité, non par choix ou plaisir. Un lit sommaire, une table et une chaise, une étagère garnie de quelques livres et objets pratiques. Pas une seule décoration, pas une once de fioriture pour rendre l’endroit plus chaleureux.
Elle passa ses doigts sur la surface de la table et y déposa le bouquet. Puis, son regard revint au reste de la pièce. Une telle absence de superflu en disait long sur son occupant. Gunnar n’était pas un homme attaché aux possessions matérielles, ou alors il avait appris à s’en détacher. L’absence de touches féminines laissait peu de doute, cet endroit était le sien et le sien seul. Des années passées à vivre dans la solitude ou dans une routine bien rodée, il avait choisi de lui ouvrir une part de lui-même. Elle se retourna vers lui, ses yeux scrutaient les siens tout en retirant sa cape qu’elle abandonna sur l’unique chaise, puis elle sourit avant de se diriger vers la fenêtre. Elle se tenait droite devant, le regard perdu dans l’horizon où la mer éloignée s’étendait.
- Tu sais, tu dois avoir une des plus belles vues de Courage ici.
Il répondit par un sourire timide, presque gêné par le compliment, mais cela ne l’empêcha pas d’avancer lorsqu’elle lui tendit la main. Ses doigts trouvèrent les siens et il se rapprocha d’elle sans une once d’hésitation, ses pas lents. Arrivé à sa hauteur, il se plaça dans son dos. De sa stature imposante, il l’entoura naturellement. Elle guida ses mains jusqu’à sa taille, les attirant doucement pour qu’il l’enlace. Ses bras se refermèrent autour d’elle et elle laissa ses mains sur les siennes, les caressant du bout des doigts. Sa tête se posa contre son torse. L’éclat de la mer au loin, le ciel bleu et la proximité de Gunnar suffisait à rendre ce moment parfait.
- Depuis combien de temps vis-tu ici ?
- Quelques années.
Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, elle scruta son expression, espérant y lire quelque chose de plus. Il était réservé, comme toujours, mais ses yeux disaient ce que ses mots ne disaient pas. Une lueur indéfinissable brillait dans son regard, mélange de douceur et d’une profondeur qu’elle ne parvenait pas encore à percer. Elle inclina légèrement la tête, un sourire léger aux lèvres.
- Quelques années… ?
Ses doigts glissèrent doucement sur son bras, comme pour capter son attention. Puis ses mains glissèrent sur son torse, pour découvrir un peu plus de lui. Ses doigts sur le tissu de sa chemise, s’attardaient là où son cœur battait encore plus fort. Lorsqu’elle leva enfin les yeux, son regard accrocha le sien avec une intensité troublante. Ses prunelles brillaient d’une chaleur qu’elle n’avait pas dévoilée jusqu’ici.
Elle se pencha légèrement vers la porte pour écouter les bruits venant de l’intérieur. Gunnar retournait son appartement. Ses mouvements et le bruit étouffé de ses pas suggéraient qu’il s’affairait à quelque tâche et cela la fit rire intérieurement. Elle n’osa imaginer dans quel état se trouver son intérieur. Chaque son était un indice d’un geste qu’elle ne pouvait voir mais qu’elle s’imaginait, et cela la fit sourire encore plus.
Pour passer le temps, Léonora fit quelques pas sur le pas de la porte, observa autour d’elle. Les escaliers avaient beau être dangereux, ils avaient un certain charme rustique. Ses doigts glissèrent sur la surface rugueuse des murs qui l’entouraient. La pierre froide et usée racontait des bribes d’histoires. Les murs avaient du vécu, cela se sentait dans chaque aspérité, dans les fissures qui se déployaient comme des veines, dans les marques creusées par le temps. Elle se surprit à scruter ces cicatrices, comme on scruterait les rides d’un visage, à chercher ce qu’elles pouvaient raconter. Avait-il eu des éclats de disputes ici ? Des serments d’amour chuchotés à voix basse ? Des départs précipités au milieu de la nuit ? Peut-être que Gunnar lui-même avait contribué à certaines de ces traces. Sa grande silhouette devait forcément avoir laissé une empreinte, quelque part.
Elle porta une fois encore le bouquet à son nez et c’est à ce moment que Gunnar réapparut et l’invita à entrer chez lui.
Léonora avançait dans l'espace dépouillé et déposa son sac contre le mur près de la porte. Ses pas résonnaient légèrement sur le sol. Elle ne put s’empêcher de remarquer la sobriété presque austère des lieux. Chaque objet semblait être là par nécessité, non par choix ou plaisir. Un lit sommaire, une table et une chaise, une étagère garnie de quelques livres et objets pratiques. Pas une seule décoration, pas une once de fioriture pour rendre l’endroit plus chaleureux.
Elle passa ses doigts sur la surface de la table et y déposa le bouquet. Puis, son regard revint au reste de la pièce. Une telle absence de superflu en disait long sur son occupant. Gunnar n’était pas un homme attaché aux possessions matérielles, ou alors il avait appris à s’en détacher. L’absence de touches féminines laissait peu de doute, cet endroit était le sien et le sien seul. Des années passées à vivre dans la solitude ou dans une routine bien rodée, il avait choisi de lui ouvrir une part de lui-même. Elle se retourna vers lui, ses yeux scrutaient les siens tout en retirant sa cape qu’elle abandonna sur l’unique chaise, puis elle sourit avant de se diriger vers la fenêtre. Elle se tenait droite devant, le regard perdu dans l’horizon où la mer éloignée s’étendait.
- Tu sais, tu dois avoir une des plus belles vues de Courage ici.
Il répondit par un sourire timide, presque gêné par le compliment, mais cela ne l’empêcha pas d’avancer lorsqu’elle lui tendit la main. Ses doigts trouvèrent les siens et il se rapprocha d’elle sans une once d’hésitation, ses pas lents. Arrivé à sa hauteur, il se plaça dans son dos. De sa stature imposante, il l’entoura naturellement. Elle guida ses mains jusqu’à sa taille, les attirant doucement pour qu’il l’enlace. Ses bras se refermèrent autour d’elle et elle laissa ses mains sur les siennes, les caressant du bout des doigts. Sa tête se posa contre son torse. L’éclat de la mer au loin, le ciel bleu et la proximité de Gunnar suffisait à rendre ce moment parfait.
- Depuis combien de temps vis-tu ici ?
- Quelques années.
Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, elle scruta son expression, espérant y lire quelque chose de plus. Il était réservé, comme toujours, mais ses yeux disaient ce que ses mots ne disaient pas. Une lueur indéfinissable brillait dans son regard, mélange de douceur et d’une profondeur qu’elle ne parvenait pas encore à percer. Elle inclina légèrement la tête, un sourire léger aux lèvres.
- Quelques années… ?
Ses doigts glissèrent doucement sur son bras, comme pour capter son attention. Puis ses mains glissèrent sur son torse, pour découvrir un peu plus de lui. Ses doigts sur le tissu de sa chemise, s’attardaient là où son cœur battait encore plus fort. Lorsqu’elle leva enfin les yeux, son regard accrocha le sien avec une intensité troublante. Ses prunelles brillaient d’une chaleur qu’elle n’avait pas dévoilée jusqu’ici.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Alignement: Chaotique Neutre
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Une des plus belles vues, oui, sans aucun doute.
Parce qu’elle se tient devant moi.
Je n’ai pas quitté ses yeux. Pas seulement parce qu’en détournant le regard, je m’arracherais le cœur. Dès le moment où je lui ai ouvert la porte, j’ai guetté la moindre de ses réactions. C’est chez moi. C’est pas grand chose mais ça m’a toujours suffi, mais j’ai l'appréhension de ce qu’elle pourrait en penser. La connaissant toujours plus, je jurerais presque qu’elle me reprocherait mon comportement. Ma peur primitive de ne pas être à la hauteur, parce que les conventions sociales sont inscrites profondément dans nos êtres pour penser qu’en pareil occasion, l’écrin de mon appartement est à la hauteur de l’engagement que j’ai pour elle. A chacun de ces pas, j’ai tremblé. A chaque inclinaison de tête, j’ai tressailli. Mais elle n’a rien dit. Parce que c’est Léonora. Et que ces considérations n’ont de valeur que dans mes idées préconçues. Alors, je les oublie et elle cesse d’exister. Il n’y a plus que nous deux.
A nouveau, nous nous retrouvons. Je l’enlace comme pour la protéger. Pour lui faire sentir ma présence. Je pense la tête jusqu’à plonger mon visage dans son cou, m'imprégnant de Léonora par une longue inspiration. Je la respire, comme elle l’a fait à l’instant avec le bouquet de fleurs. Mon bouquet est entre mes mains et il me rend vivant. A nouveau, j’aimerais que ce moment ne finisse jamais. Avec elle à mes côtés, c’est une invitation à l’intemporalité. A laisser le monde s’écrouler autour de soi pour ne garder qu’elle. La sensation de son corps contre le mien. Son odeur. Ses doigts sur mon bras.
Quelques années, oui, mais est-ce si important ? Il n’a pas été choisi parce que je le voulais particulièrement, mais parce qu’il était pratique. J’en ai d’autres avant. Pas mieux décoré, pas moins discret. Des endroits qui sont restés anonymes, froids et impersonnels. Des endroit dans lesquels je n’avais que peu de raisons de rester. Tout change avec Léonora. Je pourrais y rester ma vie si elle est là à mes côtés. Et parce qu’il est si discret, on se sent vraiment seul au monde. Rien que nous deux. Sans regards et oreilles indiscrètes.
Face à face, tout le reste paraît soudainement flou. Je baisse les yeux sur ses mains progressant lentement dans leur exploration, n’osant intervenir. Elle détourne le regard un moment jusqu’à lever les yeux à nouveau. J’y vois… tellement de choses. Que je ne saurais mettre des mots dessus. Quelque chose s’embrase en moi. Une passion dévorante qui ne demande qu’à être assouvie autant qu’à assouvir. Je me penche avec fluidité et précision pour regouter à nouveau à ses lèvres, serrant son corps contre le mien. Le baiser dure un temps et quand il cesse, je n’en ai pas terminé. Je ne peux me priver du contact de ses lèvres, de sa peau, d’elle. Mes lèvres viennent se lover dans son cou par petite touche, descendant peu lentement. Mais cela commence à faire trop bas, alors je me saisis de Léo pour la poser sur la table qui grince un instant. Je la regarde un instant souriant comme l’idiot qui a fait une bétise dont il est un peu fier, avant de demander pardon un nouveau baiser qui vient éteindre l’infime trace de reproche.
Tandis que je suis à nouveau sur ses lèvres, ses joues ou son cou, mes mains partent en exploration. Il n’y a pas que elle qui a le droit. La gauche vient descendre jusqu’à sa cuisse à mon opposé, glissant sur la longueur jusqu’aux genoux que je tiens collés contre moi, avant de remonter. De l’autre, je zone dans le haut de son dos, passant les doigts dans ses cheveux, jouant avec. Au terme d’une longue série de plaisirs simples, nos lèvres se séparent, nos visages éloignés l’un de l’autre de quelques millimètres. Par jeu, je viens caresser son nez avec le mien, gagnant un sourire chez Léo qui me contamine immédiatement. A son tour, elle fait de même. Nous fermons les yeux pour profiter de ce contact si simple et si original, exécutant des cercles l’un sur l’autre. Alors que nos yeux s’ouvrent, je suis incapable de dissimuler que je suis prêt à tout pour elle.
Je m’approche alors de son oreille et je viens lui glisser ces quelques mots pour lui sceller mon destin.
-A jamais, mon corps est tien. A jamais, mon coeur est tien. A jamais, mon âme est tienne.
J’enfouis mon visage dans son cou tandis que d’un geste, j’expose mes intentions. Ma main fait son chemin entre ces cuisses.
Parce qu’elle se tient devant moi.
Je n’ai pas quitté ses yeux. Pas seulement parce qu’en détournant le regard, je m’arracherais le cœur. Dès le moment où je lui ai ouvert la porte, j’ai guetté la moindre de ses réactions. C’est chez moi. C’est pas grand chose mais ça m’a toujours suffi, mais j’ai l'appréhension de ce qu’elle pourrait en penser. La connaissant toujours plus, je jurerais presque qu’elle me reprocherait mon comportement. Ma peur primitive de ne pas être à la hauteur, parce que les conventions sociales sont inscrites profondément dans nos êtres pour penser qu’en pareil occasion, l’écrin de mon appartement est à la hauteur de l’engagement que j’ai pour elle. A chacun de ces pas, j’ai tremblé. A chaque inclinaison de tête, j’ai tressailli. Mais elle n’a rien dit. Parce que c’est Léonora. Et que ces considérations n’ont de valeur que dans mes idées préconçues. Alors, je les oublie et elle cesse d’exister. Il n’y a plus que nous deux.
A nouveau, nous nous retrouvons. Je l’enlace comme pour la protéger. Pour lui faire sentir ma présence. Je pense la tête jusqu’à plonger mon visage dans son cou, m'imprégnant de Léonora par une longue inspiration. Je la respire, comme elle l’a fait à l’instant avec le bouquet de fleurs. Mon bouquet est entre mes mains et il me rend vivant. A nouveau, j’aimerais que ce moment ne finisse jamais. Avec elle à mes côtés, c’est une invitation à l’intemporalité. A laisser le monde s’écrouler autour de soi pour ne garder qu’elle. La sensation de son corps contre le mien. Son odeur. Ses doigts sur mon bras.
Quelques années, oui, mais est-ce si important ? Il n’a pas été choisi parce que je le voulais particulièrement, mais parce qu’il était pratique. J’en ai d’autres avant. Pas mieux décoré, pas moins discret. Des endroits qui sont restés anonymes, froids et impersonnels. Des endroit dans lesquels je n’avais que peu de raisons de rester. Tout change avec Léonora. Je pourrais y rester ma vie si elle est là à mes côtés. Et parce qu’il est si discret, on se sent vraiment seul au monde. Rien que nous deux. Sans regards et oreilles indiscrètes.
Face à face, tout le reste paraît soudainement flou. Je baisse les yeux sur ses mains progressant lentement dans leur exploration, n’osant intervenir. Elle détourne le regard un moment jusqu’à lever les yeux à nouveau. J’y vois… tellement de choses. Que je ne saurais mettre des mots dessus. Quelque chose s’embrase en moi. Une passion dévorante qui ne demande qu’à être assouvie autant qu’à assouvir. Je me penche avec fluidité et précision pour regouter à nouveau à ses lèvres, serrant son corps contre le mien. Le baiser dure un temps et quand il cesse, je n’en ai pas terminé. Je ne peux me priver du contact de ses lèvres, de sa peau, d’elle. Mes lèvres viennent se lover dans son cou par petite touche, descendant peu lentement. Mais cela commence à faire trop bas, alors je me saisis de Léo pour la poser sur la table qui grince un instant. Je la regarde un instant souriant comme l’idiot qui a fait une bétise dont il est un peu fier, avant de demander pardon un nouveau baiser qui vient éteindre l’infime trace de reproche.
Tandis que je suis à nouveau sur ses lèvres, ses joues ou son cou, mes mains partent en exploration. Il n’y a pas que elle qui a le droit. La gauche vient descendre jusqu’à sa cuisse à mon opposé, glissant sur la longueur jusqu’aux genoux que je tiens collés contre moi, avant de remonter. De l’autre, je zone dans le haut de son dos, passant les doigts dans ses cheveux, jouant avec. Au terme d’une longue série de plaisirs simples, nos lèvres se séparent, nos visages éloignés l’un de l’autre de quelques millimètres. Par jeu, je viens caresser son nez avec le mien, gagnant un sourire chez Léo qui me contamine immédiatement. A son tour, elle fait de même. Nous fermons les yeux pour profiter de ce contact si simple et si original, exécutant des cercles l’un sur l’autre. Alors que nos yeux s’ouvrent, je suis incapable de dissimuler que je suis prêt à tout pour elle.
Je m’approche alors de son oreille et je viens lui glisser ces quelques mots pour lui sceller mon destin.
-A jamais, mon corps est tien. A jamais, mon coeur est tien. A jamais, mon âme est tienne.
J’enfouis mon visage dans son cou tandis que d’un geste, j’expose mes intentions. Ma main fait son chemin entre ces cuisses.
La Veuve Noire
Leonora de Hengebach
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Info personnage
Race: Humaine
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Loyale neutre
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Là, posée sur cette table quelque peu branlante, elle ne pouvait s'empêcher de sourire intérieurement. Le contraste était si saisissant entre ce qu'elle avait imaginé de cet homme lors de leur première rencontre, cet OR imposant, si éloigné de son univers et la réalité du moment présent. Elle, ici, dans cet endroit qu'elle n'aurait jamais voulu fouler en d'autres circonstances et lui, si tendre, si différent de l'image qu'elle s'était faite.
A peine cette pensée effleurait-elle son esprit qu'il la fit disparaître, effacée par ses lèvres sur les siennes, par cette douceur qui s'épanouissait en gestes plus assurés, plus audacieux. Ses mains devenues curieuses, osaient désormais s'aventurer, découvrir, comprendre tout d'elle. Et elle, loin de s'y opposer, s'offrait à cette exploration. Elle le laissait prendre ce qu'il voulait. Elle aimait la manière dont il voulait tout apprendre d'elle, comme s'il la lisait à travers ses caresses. Chaque geste, chaque frisson partagé lui donnait l'impression de renaître entre ses bras. Elle réalisait qu'elle ne voulait être nulle part ailleurs, que dans ce moment précis, avec lui, cet homme qui était devenu une évidence.
Une chaleur nouvelle l'envahit, différente de celle des caresses ou des baisers. Ses mots, si doux, si lourds de sens s'imprégnaient en elle avec une intensité qu'elle n'avait pas prévue. Ils n'étaient pas simplement dits à la volée, ils portaient une promesse, un engagement dans chaque murmure. Elle ralentit son geste, ses mains posées contre le torse de Gunnar, comme pour s'y ancrer, elle laissa les mots résonner en elle. Ce n'était pas seulement ce qu'il disait, mais ce que cela éveillait en elle, une vérité qu'elle ne s’était encore avouée, un écho profond d'un sentiment puissant qu'elle avait cherché à ignorer les semaines précédentes. Pas seulement la force des mots qui la bouleversait, persuadée qu'il était trop tôt, trop fragile, pour elle... Et dans le regard de Gunnar, ce qu'elle y trouva l’acheva. Une douceur infinie, une sincérité désarmante qui lui promettait qu'elle n'avait rien à craindre. Pourtant, ses propres mots restaient prisonniers, coincés quelque part entre son cœur et ses lèvres. Elle voulait lui dire tout ce qu'elle ressentait, lui murmurer qu'elle partageait son serment, qu'elle aussi ne voulait rien d'autre que lui, aucune autre peau que la sienne, aucun autre corps pour la réchauffer, aucun autre cœur qui s’accorde au sien et que son âme appartenait déjà à la sienne. Mais le poids de ses peurs la paralysait.
La peur de souffrir, de tout perdre. La crainte d'un nouvel abandon, d'une douleur qui viendrait détruire ce bonheur fragile qu'elle commençait tout juste à savourer. Ces pensées la retenaient, comme des chaînes invisibles, alors même qu'une partie d'elle-même criait qu'il fallait se lancer, prendre le risque.
Pour finir, elle vint chercher ses lèvres lorsqu’elle sentit un frisson parcourir son corps pendant que la main de Gunnar, douce mais assurée, franchit les dernières barrières de pudeur. Une onde de chaleur naquit en elle, se diffusa dans chaque fibre de son être. Elle laissa échapper un soupir qu'elle ne cherche pas à contenir. Gunnar, avec une précision presque instinctive ou de par sa grande expérience, connaissait chaque nuance de ce qui la faisait vibrer et elle se surprit à ralentir ses gestes, elle réclamait plus de douceur, de tendresse qu’elle n’avait jamais eu. Elle agrippa doucement ses épaules, ses doigts s'enfonçaient délicatement sur sa chemise. Chaque mouvement de sa main réveillait des sensations et découvrit qu'elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi intense dans l’intimité.
Ses doigts tremblaient légèrement lorsqu'elle entreprit de défaire la chemise. Chacun de ses gestes était une caresse déguisée, un moyen de savourer un peu plus chaque seconde. Elle laissait ses doigts effleurer sa peau chaude et ferme à chaque ouverture, le contact déclenchait un doux frisson pour chacun. Elle leva les yeux vers lui, croisa de nouveau son regard empreint de tendresse et de désir. Toute la patience que Gunnar déployait pour dévoiler son épaule, pour l'adorer avec ses baisers légers lorsqu'un pan de sa robe glissa, exposant davantage sa peau à la fraîcheur de la pièce et à la chaleur de ses lèvres. Leur rythme était synchronisé, chaque geste de l'un trouvait une réponse chez l'autre. Tandis qu'il finit de s'occuper du lacet de sa robe, elle fit glisser la chemise sur ses épaules larges pour la laisser tomber au sol. Puis ses mains et ses lèvres effleuraient doucement sa peau, chaque ligne dessinée par la vie. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu'elle sentit son souffle se suspendre à lui aussi, sous la douceur de ses gestes. Chaque contact, chaque effleurement était une preuve qu'ils voulaient se donner entièrement, sans précipitation.
A peine cette pensée effleurait-elle son esprit qu'il la fit disparaître, effacée par ses lèvres sur les siennes, par cette douceur qui s'épanouissait en gestes plus assurés, plus audacieux. Ses mains devenues curieuses, osaient désormais s'aventurer, découvrir, comprendre tout d'elle. Et elle, loin de s'y opposer, s'offrait à cette exploration. Elle le laissait prendre ce qu'il voulait. Elle aimait la manière dont il voulait tout apprendre d'elle, comme s'il la lisait à travers ses caresses. Chaque geste, chaque frisson partagé lui donnait l'impression de renaître entre ses bras. Elle réalisait qu'elle ne voulait être nulle part ailleurs, que dans ce moment précis, avec lui, cet homme qui était devenu une évidence.
Une chaleur nouvelle l'envahit, différente de celle des caresses ou des baisers. Ses mots, si doux, si lourds de sens s'imprégnaient en elle avec une intensité qu'elle n'avait pas prévue. Ils n'étaient pas simplement dits à la volée, ils portaient une promesse, un engagement dans chaque murmure. Elle ralentit son geste, ses mains posées contre le torse de Gunnar, comme pour s'y ancrer, elle laissa les mots résonner en elle. Ce n'était pas seulement ce qu'il disait, mais ce que cela éveillait en elle, une vérité qu'elle ne s’était encore avouée, un écho profond d'un sentiment puissant qu'elle avait cherché à ignorer les semaines précédentes. Pas seulement la force des mots qui la bouleversait, persuadée qu'il était trop tôt, trop fragile, pour elle... Et dans le regard de Gunnar, ce qu'elle y trouva l’acheva. Une douceur infinie, une sincérité désarmante qui lui promettait qu'elle n'avait rien à craindre. Pourtant, ses propres mots restaient prisonniers, coincés quelque part entre son cœur et ses lèvres. Elle voulait lui dire tout ce qu'elle ressentait, lui murmurer qu'elle partageait son serment, qu'elle aussi ne voulait rien d'autre que lui, aucune autre peau que la sienne, aucun autre corps pour la réchauffer, aucun autre cœur qui s’accorde au sien et que son âme appartenait déjà à la sienne. Mais le poids de ses peurs la paralysait.
La peur de souffrir, de tout perdre. La crainte d'un nouvel abandon, d'une douleur qui viendrait détruire ce bonheur fragile qu'elle commençait tout juste à savourer. Ces pensées la retenaient, comme des chaînes invisibles, alors même qu'une partie d'elle-même criait qu'il fallait se lancer, prendre le risque.
Pour finir, elle vint chercher ses lèvres lorsqu’elle sentit un frisson parcourir son corps pendant que la main de Gunnar, douce mais assurée, franchit les dernières barrières de pudeur. Une onde de chaleur naquit en elle, se diffusa dans chaque fibre de son être. Elle laissa échapper un soupir qu'elle ne cherche pas à contenir. Gunnar, avec une précision presque instinctive ou de par sa grande expérience, connaissait chaque nuance de ce qui la faisait vibrer et elle se surprit à ralentir ses gestes, elle réclamait plus de douceur, de tendresse qu’elle n’avait jamais eu. Elle agrippa doucement ses épaules, ses doigts s'enfonçaient délicatement sur sa chemise. Chaque mouvement de sa main réveillait des sensations et découvrit qu'elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi intense dans l’intimité.
Ses doigts tremblaient légèrement lorsqu'elle entreprit de défaire la chemise. Chacun de ses gestes était une caresse déguisée, un moyen de savourer un peu plus chaque seconde. Elle laissait ses doigts effleurer sa peau chaude et ferme à chaque ouverture, le contact déclenchait un doux frisson pour chacun. Elle leva les yeux vers lui, croisa de nouveau son regard empreint de tendresse et de désir. Toute la patience que Gunnar déployait pour dévoiler son épaule, pour l'adorer avec ses baisers légers lorsqu'un pan de sa robe glissa, exposant davantage sa peau à la fraîcheur de la pièce et à la chaleur de ses lèvres. Leur rythme était synchronisé, chaque geste de l'un trouvait une réponse chez l'autre. Tandis qu'il finit de s'occuper du lacet de sa robe, elle fit glisser la chemise sur ses épaules larges pour la laisser tomber au sol. Puis ses mains et ses lèvres effleuraient doucement sa peau, chaque ligne dessinée par la vie. Un sourire naquit sur ses lèvres alors qu'elle sentit son souffle se suspendre à lui aussi, sous la douceur de ses gestes. Chaque contact, chaque effleurement était une preuve qu'ils voulaient se donner entièrement, sans précipitation.
Citoyen de La République
Gunnar Bremer
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Info personnage
Race: Humain
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Je ferme les yeux. Pas par peur, non, mais pour prolonger ces instants. Je me concentre sur ses mains, détaillant chaque doigts individuellement tandis qu’ils passent lentement sur mon torse, stimulant chaque partie de mon corps au fur et à mesure de son exploration. Ne pas voir pour profiter de ce que Léo m’offre à cet instant présent. Je pourrais la contempler, mais ce serait trop d’informations, trop de stimulations. Que ce moment de félicité dure éternellement. Mais je ne peux pas non plus rester inactif. Si mon esprit me commande de profiter pleinement de ce que chaque sens peut m’offrir, mon cœur ne saurait se tenir éloigner aussi longtemps des lèvres de Léo. Je me rapproche à nouveau pour combler l’attente de mon cœur tandis que sa robe cesse enfin toute résistance face à mes doigts peu dégourdis en matière d’habillement féminins. La chaleur sur mon autre main me dit clairement que je ne suis pas autant maladroit dans un tout autre domaine, exalté par chacun de ses soupirs.
Il me vient à penser que cette table n’offre aucun confort à ma belle Léo qui se retrouve sans grande défense après avoir victorieusement défait les liens de sa robe. Je me saisis d’elle, la soulevant sans efforts tandis qu’elle passe à nouveau les bras autour de mon cou comme pour m'empêcher de me centrer sur autre chose qu’elle, son visage, ses yeux mi-clos, la chaleur de son souffle. Il me faut juste quelques pas pour l’amener sur le lit, la déposant avec la plus grande des délicatesses. Une fois sur les draps, elle ne me lâche pas et je ne comptais de toute façon pas aller très loin. A nouveau, je ferme les yeux, quittant ses lèvres, les miennes passant sur son menton, puis se décalant dans le creux de son cou, s’y arrêtant un instant avant de faire le tour de son épaule.
Un instant, ma langue tente de se glisser sous son bras. Surprise, elle pouffe un petit rire avant de rabattre son bras, m’interdisant le passage. Chatouilleuse ? Qu’à cela ne tienne, j’ai tant à explorer, glissant à taton vers le début de sa poitrine, menue, l’entourant de mes baisers. Je décale sur son homologue avant de descendre sur son ventre par le milieu. Mes lèvres descendantes, je recule sur mes quatres pattes, la surplombant toujours comme un animal curieux. Je m’attarde sur son ventre tout en descendant subtilement petit à petit au grès des mes pérégrinations. Il ne fait plus aucun secret entre nous de la suite de mon exploration. Je m’y arrête sur le palier, comme hésitant, puis j’ouvre les yeux, croisant le regard de Léo avant qu’un sourire malicieux s’étale sur mon visage. Je ferme à nouveau les yeux et lentement, je fais glisser la dernière barrière de Léo que je jette au loin. Lentement, j’approche mon visage du fruit défendue, dardant de la langue comme pour tenter de me repérer.
Jusqu’à ce que mes lèvres repartent de là où elles s’étaient arrêtées.
***
Je me glisse lentement sous les draps, posant ma tête sur mon poing, accoudé contre l’oreiller, la contemplant. Elle me jette un sourire amusé. Après un temps, je m’approche, réclamant un simple baiser que j’obtiens sans grand effort avant de me blottir contre elle, ma tête sous son manteau. Ses mains viennent englober ma tête. Quelle image que ce serait de voir le grand dadais que je suis se blottir contre Léo le ferait un enfant auprès de sa mère. Nous restons immobiles. profitant simplement de la présence de l’autre, avec douceur et tendresse. Là, on oublie le temps qui passe. Le passé et le futur se mélangent ; on s’en fout royalement. Il n’y a qu’une chose qui compte, ce qui nous unit. L’étreinte peut durer un siècle que ce serait ressenti pareillement si ce ne l’était pas. On finit par se faire face, nez contre nez, se contentant de simplement se regarder, de sourire, de caresser par petite touche ; un doigt s’enroulant sur une mèche de cheveux, un pouce longeant la ligne de la machoire, un index faisant des ronds sur une joue.
Puis une évidence. Soudaine. Une besoin de l’affirmer. Comme si ce n’était pas évident.
-Je t’aime.
Et qu’il est bon d’aimer.
Il me vient à penser que cette table n’offre aucun confort à ma belle Léo qui se retrouve sans grande défense après avoir victorieusement défait les liens de sa robe. Je me saisis d’elle, la soulevant sans efforts tandis qu’elle passe à nouveau les bras autour de mon cou comme pour m'empêcher de me centrer sur autre chose qu’elle, son visage, ses yeux mi-clos, la chaleur de son souffle. Il me faut juste quelques pas pour l’amener sur le lit, la déposant avec la plus grande des délicatesses. Une fois sur les draps, elle ne me lâche pas et je ne comptais de toute façon pas aller très loin. A nouveau, je ferme les yeux, quittant ses lèvres, les miennes passant sur son menton, puis se décalant dans le creux de son cou, s’y arrêtant un instant avant de faire le tour de son épaule.
Un instant, ma langue tente de se glisser sous son bras. Surprise, elle pouffe un petit rire avant de rabattre son bras, m’interdisant le passage. Chatouilleuse ? Qu’à cela ne tienne, j’ai tant à explorer, glissant à taton vers le début de sa poitrine, menue, l’entourant de mes baisers. Je décale sur son homologue avant de descendre sur son ventre par le milieu. Mes lèvres descendantes, je recule sur mes quatres pattes, la surplombant toujours comme un animal curieux. Je m’attarde sur son ventre tout en descendant subtilement petit à petit au grès des mes pérégrinations. Il ne fait plus aucun secret entre nous de la suite de mon exploration. Je m’y arrête sur le palier, comme hésitant, puis j’ouvre les yeux, croisant le regard de Léo avant qu’un sourire malicieux s’étale sur mon visage. Je ferme à nouveau les yeux et lentement, je fais glisser la dernière barrière de Léo que je jette au loin. Lentement, j’approche mon visage du fruit défendue, dardant de la langue comme pour tenter de me repérer.
Jusqu’à ce que mes lèvres repartent de là où elles s’étaient arrêtées.
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Je me glisse lentement sous les draps, posant ma tête sur mon poing, accoudé contre l’oreiller, la contemplant. Elle me jette un sourire amusé. Après un temps, je m’approche, réclamant un simple baiser que j’obtiens sans grand effort avant de me blottir contre elle, ma tête sous son manteau. Ses mains viennent englober ma tête. Quelle image que ce serait de voir le grand dadais que je suis se blottir contre Léo le ferait un enfant auprès de sa mère. Nous restons immobiles. profitant simplement de la présence de l’autre, avec douceur et tendresse. Là, on oublie le temps qui passe. Le passé et le futur se mélangent ; on s’en fout royalement. Il n’y a qu’une chose qui compte, ce qui nous unit. L’étreinte peut durer un siècle que ce serait ressenti pareillement si ce ne l’était pas. On finit par se faire face, nez contre nez, se contentant de simplement se regarder, de sourire, de caresser par petite touche ; un doigt s’enroulant sur une mèche de cheveux, un pouce longeant la ligne de la machoire, un index faisant des ronds sur une joue.
Puis une évidence. Soudaine. Une besoin de l’affirmer. Comme si ce n’était pas évident.
-Je t’aime.
Et qu’il est bon d’aimer.
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Son cœur se serra lorsqu'elle entendit ces mots sortir de la bouche de Gunnar. "Je t'aime." Simples, directs, sincères, une mélodie qu'elle n'avait jamais entendu jusqu’à ce que ces trois mots sortent des lèvres de son amant. Son souffle se suspendit et l'espace d'un instant elle se sentit envahie par un bonheur pur. Elle voulait lui répondre, lui dire qu'elle ces mêmes mots, qu'elle l'aimait au-delà des mots. Mais cela lui était difficile aussi. Une vague de culpabilité l'envahit. Il méritait tellement plus que son silence. Il l'avait ouvertement aimée, lui avait offert ses mots, son cœur, son âme, sans aucune retenue. Elle retenait ce qu'il avait le droit d'entendre. Son regard s'adoucit, glissa sur le visage de Gunnar. Elle sentit un besoin pressant de réparer son silence, de ne pas laisser son absence de mots laisser croire qu'elle hésitait ou qu'elle doutait. Parce que ce n’était pas le cas.
Sa main sur la joue de Gunnar, ses doigts caressaient doucement sa peau. Ses yeux s'accrochèrent aux siens. Alors, elle fit ce qu'elle savait faire. Parler avec ses gestes. Son regard se fit plus intense, brillant d'une émotion qu'elle ne pouvait masquer et elle se laissa guider par l'instinct. Ses doigts vinrent se poser doucement sur ses lèvres, traçant leur contour comme pour en capturer la vérité de ce qu'il venait de dire. Puis, elle inclina la tête et posa délicatement ses lèvres contre sa joue. Elle prit une profonde inspiration, laissa son souffle se mêler au sien et son regard errer. Puis elle ouvrit enfin la bouche, mais ce ne furent pas les mots qu'elle voulait dire qui en sortirent.
- Tu n'imagines pas à quel point…
Je tiens à toi. Sa voix s’éteignit, mais l’intensité de ses yeux, le timbre doux de ses mots... Elle l’attira à elle, le serra dans une étreinte plus forte, comme si ce contact pouvait effacer la distance qu’elle redoutait déjà. Ses doigts tracèrent un chemin lent et délicat du flanc de Gunnar jusqu’à son torse où elle posa sa tête.
- …Je ne suis pas pressée de rentrer à Liberty. Mais maintenant que la ville est reconstruite, les réparations de la maison sont terminées… je dois rentrer. Je dois finir le recrutement des derniers soldats… Les missions vont s’enchaîner.
Elle releva la tête.
- Donc, si tu es amené à venir à Liberty… pour arrêter un brigand ou…
Elle se redressa doucement, une lueur espiègle venait éclairer son visage. Glissant ses jambes pour se hisser à califourchon sur lui, elle s’installa, attirant Gunnar un peu plus près d’elle. Sa voix s’adoucit encore davantage, comme un murmure entre eux seuls.
- … s’il te prenait l’envie de venir me voir ou même sans aucune raison.
Elle guida doucement les mains de Gunnar, les posa sur sa taille, ancrant son geste d’une intention claire et d’une tendresse infinie. Puis, d’une main, elle effleura sa joue.
- Tu sais où me trouver.
Ses lèvres vinrent chercher les siennes et dans ce baiser, Léonora glissa toute la promesse d’être sienne, peu importait la distance, peu importait le temps qu’il voudrait d’elle.
Sa main sur la joue de Gunnar, ses doigts caressaient doucement sa peau. Ses yeux s'accrochèrent aux siens. Alors, elle fit ce qu'elle savait faire. Parler avec ses gestes. Son regard se fit plus intense, brillant d'une émotion qu'elle ne pouvait masquer et elle se laissa guider par l'instinct. Ses doigts vinrent se poser doucement sur ses lèvres, traçant leur contour comme pour en capturer la vérité de ce qu'il venait de dire. Puis, elle inclina la tête et posa délicatement ses lèvres contre sa joue. Elle prit une profonde inspiration, laissa son souffle se mêler au sien et son regard errer. Puis elle ouvrit enfin la bouche, mais ce ne furent pas les mots qu'elle voulait dire qui en sortirent.
- Tu n'imagines pas à quel point…
Je tiens à toi. Sa voix s’éteignit, mais l’intensité de ses yeux, le timbre doux de ses mots... Elle l’attira à elle, le serra dans une étreinte plus forte, comme si ce contact pouvait effacer la distance qu’elle redoutait déjà. Ses doigts tracèrent un chemin lent et délicat du flanc de Gunnar jusqu’à son torse où elle posa sa tête.
- …Je ne suis pas pressée de rentrer à Liberty. Mais maintenant que la ville est reconstruite, les réparations de la maison sont terminées… je dois rentrer. Je dois finir le recrutement des derniers soldats… Les missions vont s’enchaîner.
Elle releva la tête.
- Donc, si tu es amené à venir à Liberty… pour arrêter un brigand ou…
Elle se redressa doucement, une lueur espiègle venait éclairer son visage. Glissant ses jambes pour se hisser à califourchon sur lui, elle s’installa, attirant Gunnar un peu plus près d’elle. Sa voix s’adoucit encore davantage, comme un murmure entre eux seuls.
- … s’il te prenait l’envie de venir me voir ou même sans aucune raison.
Elle guida doucement les mains de Gunnar, les posa sur sa taille, ancrant son geste d’une intention claire et d’une tendresse infinie. Puis, d’une main, elle effleura sa joue.
- Tu sais où me trouver.
Ses lèvres vinrent chercher les siennes et dans ce baiser, Léonora glissa toute la promesse d’être sienne, peu importait la distance, peu importait le temps qu’il voudrait d’elle.
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