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Noble de La République
Abel Dorso-Draco
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Les rumeurs allaient bon train et n’avaient pas échappé au Vampire. Que des cannibales puissent tuer à tour de bras n’était clairement pas ce qui l’avait attiré, non. C’était même bien là le cadet de ses soucis, et pour être plus précis, cela lui passait totalement au-dessus tant ce point de l’histoire ne l’intéressait pas. Non, ce qui avait piqué la curiosité de ce Vampire n’était autre que la rumeur qu’il avait entendue au sujet des fleurs que tout le monde s’entendait à appeler « rose de sang ».
Une curiosité qu’il fallait assurément avoir dans sa collection. Et une rareté qui, à ce qui avait été dit, s’était mise à pousser sous cette lune rouge… Un message des astres, prétendaient les croyants Reikois… heureux hasard, pensait le Vampire. Combien en avait-il vu durant sa vie ? Sa longue vie qu’il fallait occuper pour ne pas complètement devenir fou avec le temps qui passe.
Peu importe le danger, il saurait se défendre et, si nécessaire, il sacrifierait les quelques pouilleux qui l’accompagneraient dans cette aventure de récolte.
Et puisqu’il fallait commencer quelque part, c’est dans son manoir qu’il se donna à cœur joie de convaincre une mignonne petite blonde, au visage rond et aux grandes lunettes rondes elles aussi. Une petite qui avait vécu bien des aventures après l’espèce de rassemblement des misérables à Courage. Elle avait toujours eu un certain intérêt pour tout ce qui est proche de la mort et surtout une grande soif de savoir et de connaissance. Alors, lui parler d’une plante qui liait aisément les deux…
- Ma grande Mademoiselle Trouillard ! Vous aurez bien entendu le droit de les étudier et même de les tester de diverses manières, dont vous seule serez juge de savoir si c’est la bonne ou non.
Il s’était adressé à cette petite blonde alors qu’elle travaillait dans la pièce que le Vampire avait spécialement aménagée pour elle et qu’il lui avait gracieusement offerte pour toutes les expériences qu’elle souhaitait réaliser. Si elle n’avait pas eu les mains dans sa tambouille, il lui aurait sûrement fait un baise-main par pure politesse, mais, à défaut, il s’était penché légèrement pour la saluer et s’excuser du dérangement qu’il provoquait alors qu’elle était concentrée.
- J’ai besoin de vous pour mener à bien ce périple. Ou, plus précisément, de votre génie pour ramener les étrangetés qui ne sauraient être comprises aux yeux du commun des mortels.
L’encenser, la féliciter pour son travail et son intelligence pendant quelques instants… Toujours est-il qu’à la fin elle avait fini par accepter sa demande, non sans quelques craintes. C’est du moins ce que pense Abel.
Il n’avait pourtant pas l’intention d’y aller seul avec cette fragile petite blondinette. Il lui fallait de quoi traverser le Lac Rebirth, et il lui fallait donc quelqu’un qui saurait trouver chaussure à son pied.
- Tant que je vous tiens, très cher Strijdonck. Seriez-vous capable, et je sais que vous l’êtes, de me trouver un équipage, des provisions et quelques hommes ?
Dans sa boutique, en plein commerce avec ce marchand voyageur, Abel leva doucement le nez des étoffes qu’il avait apportées. Gardant un sourire, il reprit sur ce même ton amical mais professionnel.
- Je suis sûr que vous êtes, sans savoir, informé des quelques petites histoires qu’il y a à propos de « rose de sang » et de la jungle non loin du Lac Rebirth.
Reposant son nez sur les tissus qu’il manipulait avec beaucoup de délicatesse, il marqua une légère pause avant de reprendre.
- Je saurais être reconnaissant si vous me trouviez de quoi m’y rendre. Bien entendu, vous pourriez faire partie du voyage.
Prenant un pan de tissu dans une main, Abel en pinça une petite partie qu’il fit rouler entre ses doigts pour juger de sa qualité avant de reposer son regard aux pupilles noires sur le commerçant qui se tenait devant lui.
- Les trésors se partagent avec ceux qui ont le nez fin et qui savent en faire bon usage. Et je n’en doute pas, vous faites partie de cette catégorie.
L’encenser, le féliciter pour son travail et la qualité des matières qu’il arrivait à lui trouver… Toujours est-il que, lui aussi, avait fini par accepter sa demande avec une certaine curiosité. C’est tout du moins ce que pense le Vampire.
Puis, quelques jours ont passé et le rendez-vous pour embarquer au Lac est vite arrivé.
Marchant d’un pas assuré avec sa canne et toujours bien apprêté, même trop bien apprêté, et la petite Perrine à ses côtés, Abel s’approcha de Didier qu’il aperçut de loin, lui-même accompagné d’une femme que ne connaissait pas Abel. Pas pour le moment tout du moins.
Arrivé à son niveau, il salua en premier lieu la femme aux yeux ambrés d’un baise-main.
- Madame, je me présente, Abel Dorso-Draco.
Avant de saluer Didier d’un signe de tête et de reprendre en présentant, du plat de la main, la petite scientifique.
- Je vous présente Mademoiselle Trouillard ! Je gage que son savoir nous sera très précieux. Tout comme vous tous ici.
Il ne manquait plus qu’à embarquer… Ou presque.
Une curiosité qu’il fallait assurément avoir dans sa collection. Et une rareté qui, à ce qui avait été dit, s’était mise à pousser sous cette lune rouge… Un message des astres, prétendaient les croyants Reikois… heureux hasard, pensait le Vampire. Combien en avait-il vu durant sa vie ? Sa longue vie qu’il fallait occuper pour ne pas complètement devenir fou avec le temps qui passe.
Peu importe le danger, il saurait se défendre et, si nécessaire, il sacrifierait les quelques pouilleux qui l’accompagneraient dans cette aventure de récolte.
Et puisqu’il fallait commencer quelque part, c’est dans son manoir qu’il se donna à cœur joie de convaincre une mignonne petite blonde, au visage rond et aux grandes lunettes rondes elles aussi. Une petite qui avait vécu bien des aventures après l’espèce de rassemblement des misérables à Courage. Elle avait toujours eu un certain intérêt pour tout ce qui est proche de la mort et surtout une grande soif de savoir et de connaissance. Alors, lui parler d’une plante qui liait aisément les deux…
- Ma grande Mademoiselle Trouillard ! Vous aurez bien entendu le droit de les étudier et même de les tester de diverses manières, dont vous seule serez juge de savoir si c’est la bonne ou non.
Il s’était adressé à cette petite blonde alors qu’elle travaillait dans la pièce que le Vampire avait spécialement aménagée pour elle et qu’il lui avait gracieusement offerte pour toutes les expériences qu’elle souhaitait réaliser. Si elle n’avait pas eu les mains dans sa tambouille, il lui aurait sûrement fait un baise-main par pure politesse, mais, à défaut, il s’était penché légèrement pour la saluer et s’excuser du dérangement qu’il provoquait alors qu’elle était concentrée.
- J’ai besoin de vous pour mener à bien ce périple. Ou, plus précisément, de votre génie pour ramener les étrangetés qui ne sauraient être comprises aux yeux du commun des mortels.
L’encenser, la féliciter pour son travail et son intelligence pendant quelques instants… Toujours est-il qu’à la fin elle avait fini par accepter sa demande, non sans quelques craintes. C’est du moins ce que pense Abel.
Il n’avait pourtant pas l’intention d’y aller seul avec cette fragile petite blondinette. Il lui fallait de quoi traverser le Lac Rebirth, et il lui fallait donc quelqu’un qui saurait trouver chaussure à son pied.
- Tant que je vous tiens, très cher Strijdonck. Seriez-vous capable, et je sais que vous l’êtes, de me trouver un équipage, des provisions et quelques hommes ?
Dans sa boutique, en plein commerce avec ce marchand voyageur, Abel leva doucement le nez des étoffes qu’il avait apportées. Gardant un sourire, il reprit sur ce même ton amical mais professionnel.
- Je suis sûr que vous êtes, sans savoir, informé des quelques petites histoires qu’il y a à propos de « rose de sang » et de la jungle non loin du Lac Rebirth.
Reposant son nez sur les tissus qu’il manipulait avec beaucoup de délicatesse, il marqua une légère pause avant de reprendre.
- Je saurais être reconnaissant si vous me trouviez de quoi m’y rendre. Bien entendu, vous pourriez faire partie du voyage.
Prenant un pan de tissu dans une main, Abel en pinça une petite partie qu’il fit rouler entre ses doigts pour juger de sa qualité avant de reposer son regard aux pupilles noires sur le commerçant qui se tenait devant lui.
- Les trésors se partagent avec ceux qui ont le nez fin et qui savent en faire bon usage. Et je n’en doute pas, vous faites partie de cette catégorie.
L’encenser, le féliciter pour son travail et la qualité des matières qu’il arrivait à lui trouver… Toujours est-il que, lui aussi, avait fini par accepter sa demande avec une certaine curiosité. C’est tout du moins ce que pense le Vampire.
Puis, quelques jours ont passé et le rendez-vous pour embarquer au Lac est vite arrivé.
Marchant d’un pas assuré avec sa canne et toujours bien apprêté, même trop bien apprêté, et la petite Perrine à ses côtés, Abel s’approcha de Didier qu’il aperçut de loin, lui-même accompagné d’une femme que ne connaissait pas Abel. Pas pour le moment tout du moins.
Arrivé à son niveau, il salua en premier lieu la femme aux yeux ambrés d’un baise-main.
- Madame, je me présente, Abel Dorso-Draco.
Avant de saluer Didier d’un signe de tête et de reprendre en présentant, du plat de la main, la petite scientifique.
- Je vous présente Mademoiselle Trouillard ! Je gage que son savoir nous sera très précieux. Tout comme vous tous ici.
Il ne manquait plus qu’à embarquer… Ou presque.
CENDRES
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Didier avait entendu les rumeurs grandir autour des mystérieuses « roses de sang ». D'abord diffuses, elles avaient ensuite mentionné une tribu sinistre massacrant les aventuriers assez fous pour oser s’aventurer dans la jungle. Depuis Courage, de l’autre rive, la lune n’avait certes pas pris cette couleur rouge écarlate dont tout le monde parlait, mais plutôt une teinte rosée qui, malgré tout, ajoutait un certain poids aux histoires qui circulaient.
Le républicain, fatigué des aléas que la vie prenait un malin plaisir à lui imposer, avait préféré rester à l’écart, près de Cécilia, dans la demeure gracieusement prêtée par la sénatrice de Casteille, pensant, non sans amusement, à l’intrigante Astuce, l’assistante de son partenaire Hiraeth, rencontrée peu avant les événements de Courage.
Mais les affaires étant ce qu’elles étaient, le marchand ne pouvait s’empêcher de revenir à ses premières amours pour le négoce. Avec Hiraeth, il avait réussi à se procurer quelques étoffes de qualité pour Abel, ce tailleur aux doigts d’or et aux dents longues. Didier n’était certes pas à l’aise avec ce genre d’individu, mais la qualité du travail du vampire était telle qu’il ne pouvait passer à côté de ses services et de ses compétences pour se frayer un chemin dans les méandres de la haute société libérienne.
C’est ainsi qu’au détour d’un passage éclair à Liberty, il se retrouva dans la boutique d’Abel et, alors qu’il ne s’y attendait pas, le vampire mit sur la table la fameuse rumeur des roses de sang.
* Évidemment ! * se dit Didier intérieurement * C’est dans sa nature. *
Il se retint de le rembarrer, conscient que cela pourrait hypothéquer la suite de ses projets. Il ravala donc ses réticences et accepta d'aider Abel à monter son expédition. Par chance, son positionnement à Justice rendait les préparatifs d’autant plus aisés. Il proposa également la présence de sa partenaire, Takhys Suladran, qui avait montré un vif intérêt pour l’aventure. L'appétit d’Abel pour la chair féminine fit le reste, et le vampire accepta la sirène au sein de l’équipe.
Le marchand n’eut alors plus qu’à trouver des hommes, un navire pour traverser le lac, et suffisamment de provisions et d’équipement pour le périple.
Le jour de l’embarquement, tout ce petit monde fit les présentations, et la traversée fut l'occasion de faire connaissance, notamment avec Mademoiselle Trouillard, l'entomologiste du groupe, visiblement motivée par les connaissances que ces énigmatiques roses pouvaient apporter. Didier, quant à lui, passa un voyage compliqué. Partageant sa cabine avec Takhys, il se sentait mal à l'aise, leurs antécédents pesant sur son humeur et l’empêchant de se reposer pleinement.
Une fois débarqués, l’ambiance changea du tout au tout. Une certaine fébrilité s’était emparée de la rive reikoise du lac et, le soir, une lune écarlate se leva. Instinctivement, le marchand garda un œil sur son vampire de tailleur, incertain de la réaction que cette lune particulière pourrait provoquer chez lui. Didier n’avait pas encore mis un pied dans cette jungle ni croisé le moindre sauvage, mais il se trouvait déjà sur ses gardes, surveillant autant le vampire que la sirène. Seule Perrine lui paraissait quelque peu agréable dans les échanges qu’ils avaient pu avoir ensemble jusque-là.
Le lendemain, leur expédition débuta dans cette jungle, le groupe progressant toute la journée vers le site supposément le plus prolifique en roses de sang. La journée fut longue, et le trajet rendu pénible par l’humidité étouffante et la chaleur accablante. Didier observait attentivement ses compagnons de voyage : Abel, dans un style de « dandy de la jungle », semblait étonnamment peu affecté par le climat ; Takhys, quant à elle, en subissait visiblement les effets, bien qu’elle dissimulât son inconfort derrière sa désinvolture légendaire. Seule Perrine, malgré un intérêt candide pour la faune et la flore locales, semblait transpirer sous cette chaleur, tout comme lui.
Vint enfin le moment de bivouaquer au milieu de cette végétation aussi luxuriante que menaçante. Le groupe, une vingtaine de personnes, installa un campement près d’une rivière. Rompu à ce genre d’exercice, Didier prit soin de préparer son installation : il tendit son hamac entre deux arbres, le protégea avec une bâche imperméable, et traita les attaches pour éviter d’attirer les innombrables insectes grouillant dans la forêt. Il ajouta une moustiquaire avant de contempler, satisfait du résultat, son petit nid de fortune. Enfin, il suspendit son sac à une corde imprégnée de répulsif, veillant à ce que le minimum de ses affaires touche le sol dans cet environnement humide.
Il se dirigeait ensuite vers Perrine avant de lui demander:
« Est-ce bon pour vous mademoiselle Trouillard ? »
Le républicain, fatigué des aléas que la vie prenait un malin plaisir à lui imposer, avait préféré rester à l’écart, près de Cécilia, dans la demeure gracieusement prêtée par la sénatrice de Casteille, pensant, non sans amusement, à l’intrigante Astuce, l’assistante de son partenaire Hiraeth, rencontrée peu avant les événements de Courage.
Mais les affaires étant ce qu’elles étaient, le marchand ne pouvait s’empêcher de revenir à ses premières amours pour le négoce. Avec Hiraeth, il avait réussi à se procurer quelques étoffes de qualité pour Abel, ce tailleur aux doigts d’or et aux dents longues. Didier n’était certes pas à l’aise avec ce genre d’individu, mais la qualité du travail du vampire était telle qu’il ne pouvait passer à côté de ses services et de ses compétences pour se frayer un chemin dans les méandres de la haute société libérienne.
C’est ainsi qu’au détour d’un passage éclair à Liberty, il se retrouva dans la boutique d’Abel et, alors qu’il ne s’y attendait pas, le vampire mit sur la table la fameuse rumeur des roses de sang.
* Évidemment ! * se dit Didier intérieurement * C’est dans sa nature. *
Il se retint de le rembarrer, conscient que cela pourrait hypothéquer la suite de ses projets. Il ravala donc ses réticences et accepta d'aider Abel à monter son expédition. Par chance, son positionnement à Justice rendait les préparatifs d’autant plus aisés. Il proposa également la présence de sa partenaire, Takhys Suladran, qui avait montré un vif intérêt pour l’aventure. L'appétit d’Abel pour la chair féminine fit le reste, et le vampire accepta la sirène au sein de l’équipe.
Le marchand n’eut alors plus qu’à trouver des hommes, un navire pour traverser le lac, et suffisamment de provisions et d’équipement pour le périple.
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Le jour de l’embarquement, tout ce petit monde fit les présentations, et la traversée fut l'occasion de faire connaissance, notamment avec Mademoiselle Trouillard, l'entomologiste du groupe, visiblement motivée par les connaissances que ces énigmatiques roses pouvaient apporter. Didier, quant à lui, passa un voyage compliqué. Partageant sa cabine avec Takhys, il se sentait mal à l'aise, leurs antécédents pesant sur son humeur et l’empêchant de se reposer pleinement.
Une fois débarqués, l’ambiance changea du tout au tout. Une certaine fébrilité s’était emparée de la rive reikoise du lac et, le soir, une lune écarlate se leva. Instinctivement, le marchand garda un œil sur son vampire de tailleur, incertain de la réaction que cette lune particulière pourrait provoquer chez lui. Didier n’avait pas encore mis un pied dans cette jungle ni croisé le moindre sauvage, mais il se trouvait déjà sur ses gardes, surveillant autant le vampire que la sirène. Seule Perrine lui paraissait quelque peu agréable dans les échanges qu’ils avaient pu avoir ensemble jusque-là.
Le lendemain, leur expédition débuta dans cette jungle, le groupe progressant toute la journée vers le site supposément le plus prolifique en roses de sang. La journée fut longue, et le trajet rendu pénible par l’humidité étouffante et la chaleur accablante. Didier observait attentivement ses compagnons de voyage : Abel, dans un style de « dandy de la jungle », semblait étonnamment peu affecté par le climat ; Takhys, quant à elle, en subissait visiblement les effets, bien qu’elle dissimulât son inconfort derrière sa désinvolture légendaire. Seule Perrine, malgré un intérêt candide pour la faune et la flore locales, semblait transpirer sous cette chaleur, tout comme lui.
Vint enfin le moment de bivouaquer au milieu de cette végétation aussi luxuriante que menaçante. Le groupe, une vingtaine de personnes, installa un campement près d’une rivière. Rompu à ce genre d’exercice, Didier prit soin de préparer son installation : il tendit son hamac entre deux arbres, le protégea avec une bâche imperméable, et traita les attaches pour éviter d’attirer les innombrables insectes grouillant dans la forêt. Il ajouta une moustiquaire avant de contempler, satisfait du résultat, son petit nid de fortune. Enfin, il suspendit son sac à une corde imprégnée de répulsif, veillant à ce que le minimum de ses affaires touche le sol dans cet environnement humide.
Il se dirigeait ensuite vers Perrine avant de lui demander:
« Est-ce bon pour vous mademoiselle Trouillard ? »
La Chaleureuse Noyeuse
Takhys Suladran
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Info personnage
Race: Sirène
Vocation: Mage élémentaliste
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Takhys regardait encore le lac Rebirth, ce magnifique et immense lac qui lui servait parfois de terrain de chasse, quand elle venait à se balader loin de ses berges, soit par simple désir de voyager un peu en dehors de Courage, soit pour faire affaire. Commercer avec le Reike par voie lacustre était aussi amusant qu'attrayant. Mais aujourd'hui, ce n'était pas ce qu'elle visait. Elle avait accepté cette petite aventure que les bipèdes appelaient expédition. Une lune rouge avait envahi les cieux, faisant pousser, à ce qu'on entendait dans bien des rumeurs, des roses aux pétales si écarlates qu'ils en brilleraient la nuit. Leur parfum serait si parfait, si subtil que d'en respirer suffirait à être comblé d'un bonheur sans nom. À tous ces on-dit, il était possible que ces étranges fleurs aient des propriétés magiques. Donc, forcément, quoi de mieux que de se rendre sur place pour voir de quoi il en retournait ? Avant les autres, de préférence, pour percer les secrets de cette plante aux capacités extraordinaires. Après tout, la Sirène s'y rendait autant pour le goût de cette chasse au végétal magique que pour s'assurer que tous ces ragots étaient véritables. Elle n'avait pu s'empêcher de sourire en se rappelant d'une petite vérification faite en personne pour un fromage lunaire fait à base de lait de chèvres volantes.
C'était l'humain Didier qui avait quémandé sa présence. Enfin, quémandé... Il avait plutôt demandé si cela l'intéresserait. Elle avait immédiatement accepté, tout en s'interrogeant sur les véritables motivations du bipède. Après tout, ils étaient partenaires, non ? Si la fameuse Rose de Sang avait du potentiel marchand, quoi de mieux que d'être à deux, tant pour en récolter en quantité suffisante que pour se donner des idées sur son exploitation commerciale ? Après tout, chacun d'eux avait ses petites entrées... En tout cas, l'humain n'était pas aussi souriant que d'habitude, en sachant la Sirène à ses côtés. Elle, par contre, en était parfaitement réjouie. Allez, elle se montrera gentille avec lui : elle ne le tourmentera pas.
Ce fut ensemble qu'ils arrivèrent sur le ponton d'embarquement. L'Aquarienne découvrit de ses propres yeux les autres membres de l'expédition. Elle sut arborer un sourire poli et non carnassier en découvrant Abel, qui fut un parfait gentleman en la gratifiant d'un élégant baise-main.
"Très enchantée de faire votre connaissance, Sir Dorso-Draco. Takhys Suladran, pour ma part." minauda-t-elle presque devant ce bellâtre, qu'elle trouva bien pâlot. Il manquait juste un peu de soleil, voilà tout.
Elle tourna ensuite son regard brun pailleté d'ambre vers la petite Perrine. Elle lui fit un large sourire et la salua en s'inclinant dignement.
"Enchantée, très chère. Nous sommes-nous déjà croisées ? "
Évidemment que la Sirène, elle, l'avait croisée. Mais la petite humaine n'avait vu que son visage métamorphosé. La suite promettait d'être intéressante.
Bon ! Quand embarquaient-ils, que l'aventure commence enfin ?
Quand elle foula le sol de la jungle, elle ressentit déjà l'humidité chaude de l'environnement. Ce n'était pas un terrain qu'elle maîtrisait. Bien que sa tenue "d'aventurière" privilégie le côté pratique et léger au côté esthétique, elle sentait déjà sa tunique de lin, sous sa petite armure de cuir léger, lui coller à la peau. Cette moiteur la démangeait un peu. Et cela ne fit que s'empirer quand ils se mirent en route pour rejoindre la zone de floraison extraordinaire de ces Roses de Sang. Le dénommé Abel ne parut pas du tout incommodé, contrairement aux autres bipèdes qui suaient presque à chaque respiration. Takhys finit par se faire un chignon un peu grossier pour dégager sa nuque et ne pas trop souffrir de cette chaleur collante. Mais bien entendu, elle gardait le sourire. Tout cela n'était pas grand-chose en comparaison de ce qu'elle avait déjà subi par le passé.
Elle ne fut néanmoins pas mécontente quand il fut temps de bivouaquer. La première chose qu'elle fit en déposant son sac fut de retirer ses bottines de marche et d'aller plonger ses pieds endoloris dans l'eau claire de la rivière. Elle soupira de soulagement pendant que chacun s'occupait de mettre en place son campement pour la nuit. Quelques reflets argentés trahirent la présence de poissons dans le cours d'eau. Elle se retint de glousser quand Didier se rapprocha de Perrine pour lui proposer un coup de main.
"J'ai dans mes effets une petite fiole d'un très bon répulsif, à masser à même la peau, d'une petite recette très végétale et très parfumée, pour qui le désire."
Elle emplit le creux de sa paume d'un peu d'eau pour se rafraîchir la nuque.
"J'ai remarqué des poissons dans cette rivière. Je peux en pêcher pour le repas de ce soir si vous le souhaitez... Et petite question pour ce soir : qui fait le premier tour de garde ? "
C'était l'humain Didier qui avait quémandé sa présence. Enfin, quémandé... Il avait plutôt demandé si cela l'intéresserait. Elle avait immédiatement accepté, tout en s'interrogeant sur les véritables motivations du bipède. Après tout, ils étaient partenaires, non ? Si la fameuse Rose de Sang avait du potentiel marchand, quoi de mieux que d'être à deux, tant pour en récolter en quantité suffisante que pour se donner des idées sur son exploitation commerciale ? Après tout, chacun d'eux avait ses petites entrées... En tout cas, l'humain n'était pas aussi souriant que d'habitude, en sachant la Sirène à ses côtés. Elle, par contre, en était parfaitement réjouie. Allez, elle se montrera gentille avec lui : elle ne le tourmentera pas.
Ce fut ensemble qu'ils arrivèrent sur le ponton d'embarquement. L'Aquarienne découvrit de ses propres yeux les autres membres de l'expédition. Elle sut arborer un sourire poli et non carnassier en découvrant Abel, qui fut un parfait gentleman en la gratifiant d'un élégant baise-main.
"Très enchantée de faire votre connaissance, Sir Dorso-Draco. Takhys Suladran, pour ma part." minauda-t-elle presque devant ce bellâtre, qu'elle trouva bien pâlot. Il manquait juste un peu de soleil, voilà tout.
Elle tourna ensuite son regard brun pailleté d'ambre vers la petite Perrine. Elle lui fit un large sourire et la salua en s'inclinant dignement.
"Enchantée, très chère. Nous sommes-nous déjà croisées ? "
Évidemment que la Sirène, elle, l'avait croisée. Mais la petite humaine n'avait vu que son visage métamorphosé. La suite promettait d'être intéressante.
Bon ! Quand embarquaient-ils, que l'aventure commence enfin ?
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Quand elle foula le sol de la jungle, elle ressentit déjà l'humidité chaude de l'environnement. Ce n'était pas un terrain qu'elle maîtrisait. Bien que sa tenue "d'aventurière" privilégie le côté pratique et léger au côté esthétique, elle sentait déjà sa tunique de lin, sous sa petite armure de cuir léger, lui coller à la peau. Cette moiteur la démangeait un peu. Et cela ne fit que s'empirer quand ils se mirent en route pour rejoindre la zone de floraison extraordinaire de ces Roses de Sang. Le dénommé Abel ne parut pas du tout incommodé, contrairement aux autres bipèdes qui suaient presque à chaque respiration. Takhys finit par se faire un chignon un peu grossier pour dégager sa nuque et ne pas trop souffrir de cette chaleur collante. Mais bien entendu, elle gardait le sourire. Tout cela n'était pas grand-chose en comparaison de ce qu'elle avait déjà subi par le passé.
Elle ne fut néanmoins pas mécontente quand il fut temps de bivouaquer. La première chose qu'elle fit en déposant son sac fut de retirer ses bottines de marche et d'aller plonger ses pieds endoloris dans l'eau claire de la rivière. Elle soupira de soulagement pendant que chacun s'occupait de mettre en place son campement pour la nuit. Quelques reflets argentés trahirent la présence de poissons dans le cours d'eau. Elle se retint de glousser quand Didier se rapprocha de Perrine pour lui proposer un coup de main.
"J'ai dans mes effets une petite fiole d'un très bon répulsif, à masser à même la peau, d'une petite recette très végétale et très parfumée, pour qui le désire."
Elle emplit le creux de sa paume d'un peu d'eau pour se rafraîchir la nuque.
"J'ai remarqué des poissons dans cette rivière. Je peux en pêcher pour le repas de ce soir si vous le souhaitez... Et petite question pour ce soir : qui fait le premier tour de garde ? "
Citoyen de La République
Perrine Trouillard
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Dans l’ombre feutrée du laboratoire qu’Abel avait aménagé à son intention, Perrine déplaçait avec toute la précaution du monde une boîte en verre, et chacun de ses gestes – précis, mesurés, calculés – trahissait l’immersion totale dans laquelle elle était plongée. La lumière tamisée des lanternes soulignait les reflets dorés de ses cheveux, soigneusement attachés dans un chignon strict. Devant elle, disposé sur l’établi, un spécimen d'insectes rares, capturé quelques jours plus tôt, se débattait encore faiblement—il y avait là certainement quelque chose d’un peu cruel, à le garder en vie plus longtemps que nécessaire, j’imagine. Elle esquissa un sourire d’émerveillement et tandis que ses doigts frôlaient les parois de verre.
L’entomologiste aimait cet endroit. Tout autant qu’elle s’y sentait encore un peu gauche, pas vraiment à sa place. Chaque meuble semblait plus précieux que le précédent, et chaque outil délicatement poli, trop bien pour elle. Ses parents avaient de l’argent, oui ; mais elle n’avait pas hérité de quoi que ce soit, en déménagement dans son petit appartement, et son laboratoire avait été aménagé avec les moyens du bord—et j’avais bien conscience qu’ici, rien ne m’appartenait vraiment, malgré toute l’obligeance d’Abel. Tout ça était en quelque sorte un cadeau, et je n’avais jamais eu l’habitude de recevoir le moindre cadeau. Du moins, pas un qui ne soit pas occulté par le poids implicite d’une dette intangible.
Elle avait relevé la tête, le souffle court, quand il était apparu auprès d’elle. C’était une drôle de chose. Elle parvenait à deviner la présence des autres sans la moindre difficulté, qu’ils soient vivants ou six pieds sous terre, mais dans le cas d’Abel, Perrine se faisait toujours prendre de court—certainement à cause de sa condition… J’ai toujours songé que les vampires devaient seulement appartenir à la littérature pour jeunes adultes, qui rendait si grossièrement compte de l'indéfinissable aura de menace et de séduction qui émanait de ses créatures. Le lire m’ennuyait à mourir. Mais le vivre ? C’était tout autre chose. Elle s’était senti frémir en posant les yeux sur lui. Il s’était tenu là, aimable, à son habitude, impeccable, vêtu de son costume sombre dont les broderies venaient faire briller un souffle de vie propre à l’homme. Et naturellement, elle avait accepté sa proposition—comment aurais-je pu refuser ?
— Je suis ravie que mes recherches trouvent grâce à vos yeux, Monsieur Dorso-Draco. Combien de fois lui avait-il dit de l’appeler Abel ? Ce n’est qu’un début, j’ai encore beaucoup à découvrir. Mais ces insectes sont fascinants.
Elle avait lu, dans un livre, qu’on les avait découverts tout près de la jungle de sang – avait cherché toutes mentions à propos des roses dont Abel lui avait parlé, mais aucun bouquin n’en faisait mention. Mais une phrase, une note décimée dans un bas de page – à propos d’une curieuse plante – avait capté son attention… Peut-être serait-elle la première à les étudier, véritablement. L’idée lui était irrésistible. Elle imaginait leur essence, leur parfum envoûter les Hommes, pour les changer. Les transformer. Les élever, peut-être. Ou les détruire. Qui sait ? C’était là la beauté de n’importe quelle découverte, n’est-ce pas ?
Une vague de chaleur s’était répandue dans sa gorge pour venir se pelotonner au creux de son ventre. Perrine ajusta nerveusement ses lunettes rondes, qui glissèrent presque aussitôt sur la pointe de son petit nez rougi par la moiteur ambiante. Ses doigts tâtonnèrent maladroitement pour rattraper la monture. Habituée à l'atmosphère aseptisée de son laboratoire, l’environnement sauvage lui semblait particulièrement inconfortable. Sa chemise en lin, simple, légèrement trop grande, s’était transformée en une seconde peau face à l’humidité collante de la jungle. Elle avait retroussé les manches jusqu’aux coudes, révélant ses bras fins, constellés d'égratignures laissées par les branches. Pas la moindre piqûre d’insectes, cependant, la blondinette semblait y être immunisée. Ses bottes, maculées de boue, s’enfonçaient lourdement à chaque pas sur le sol rouge. À sa ceinture, quelques outils : un carnet de notes gondolé par l’humidité, une loupe, et une petite fiole d’alcool pour sa collecte d’échantillons. Et à son cou, un pendentif en argent gravé d’un scarabée—un cadeau d’Abel… Il me fallait l’admettre, je ne savais vraiment jamais dire s’il était sincère derrière ses manières exquises, son mélange d’arrogance et de politesse parfaitement maîtrisé. Mais il savait toujours frapper juste pour flatter mon ego.
Perrine chassa une liane qui venait lui barrer la route. Sa maladresse évidente – amplifiée par l’humidité – l’agaçait profondément. À vrai dire, elle avait déjà failli trébucher plus d’une fois sur une racine, ce qui l’avait forcée à marmonner des excuses inaudibles à Didier, marchant devant elle. “Navrée” ; “Oups, mes excuses” ; “je suis vraiment désolée” ; “pardonnez-moi”. Elle avait fini par arrêter quand elle arriva à bout de sa gamme visiblement très étendue de manière de s’excuser. Malgré l’inconfort évident, l’œil de l’entomologiste brillait à chaque fois qu’elle s’arrêtait pour examiner une carapace chatoyante ou les mandibules d’un insecte inconnu. Dans son sac à dos, se trouvait l’exemplaire de celui qu’elle avait présenté à Abel quelques jours plus tôt. Perrine avait établi un petit coin pour lui, tandis que Didier préparait leur bivouac. Elle se prit à sourire doucement, lorsqu’il s’approcha d’elle, plein de sollicitude, et hocha la tête.
— C’est fort aimable, Monsieur Van Strijdonck. Je suis surprise que vous ne m’ayez pas encore précipitée dans un ravin, au vu du nombre incalculable de fois où j’ai failli vous écraser. Pour peu qu’elle puisse l’écraser sous ses 50 kilos toute mouillée. Mon hamac est… Elle regarda l'empilement piteux de tissus et de fils, posé à même le sol, presque prêt. Je suis sûre que tout ira bien. La blonde posa un rapide coup d'œil sur la moustiquaire qu’il avait installée, et un fin sourire était venu s’épanouir sur ses lèvres.
Thakys s’était joint à la conversation, et Perrine n’avait pas su s’empêcher de lui jeter des regards furtifs tout du long. Leurs chemins s'étaient déjà croisés, mais dans des circonstances bien différentes. La sirène l’avait soignée, ce fameux jour, et oui, pour cela, elle lui était infiniment reconnaissante. Elle chassa le reste de ses souvenirs, la vision du corps de Pierrick sur les docks, et les plausibilités de la raison de son état.
“Vous avez l’air en bien meilleure forme”, avait murmuré Perrine, dans un sourire poli, faisant référence à leur dernière rencontre, lorsque Thakys s’était présenté à elle. Ce jour-ci, au campement, sa risette pris une inflexion différente, amusée, lorsque la blonde proposa son répulsif.
— C’est très gentil, Madame Suladran. En vérité, elle doutait sincèrement que n’importe quel parfum puisse détourner les insectes d’elle. Elle avait toujours éprouvé une forme de communion avec ces petites choses. Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne suis jamais piquée. Je crois que mon sang ne doit pas être à leur goût…—J’ai eu envie de rire, avant de me souvenir qu’un vampire se trouvait parmi nous. Et l’envie m’est passé aussitôt.
— Pour ce qui est du tour de garde, je peux prendre le premier, si vous le souhaitez… Quant au reste, son ventre gargouilla en guise de réponse.
La nuit ne tarda pas à tomber sur le campement. Un voile lourd, oppressant, rouge. Perrine était autour du feu, attendant le retour de tout le monde, et le dîner péché par la sirène. Contrairement au silence usuel de la nuit, les grincements et les murmures s’amplifiaient dans la jungle, à mesure que la lumière déclinait. Le cri lointain d’une créature inconnue lui glaça les os. Et en face d’eux, dans le ciel, une lune rouge émergea. Rouge comme un œil sanglant posé sur eux – baignant la jungle d’une lueur surnaturelle…
— Vous avez vu ça ? J’ai le sentiment qu’elle nous observe…
L’entomologiste aimait cet endroit. Tout autant qu’elle s’y sentait encore un peu gauche, pas vraiment à sa place. Chaque meuble semblait plus précieux que le précédent, et chaque outil délicatement poli, trop bien pour elle. Ses parents avaient de l’argent, oui ; mais elle n’avait pas hérité de quoi que ce soit, en déménagement dans son petit appartement, et son laboratoire avait été aménagé avec les moyens du bord—et j’avais bien conscience qu’ici, rien ne m’appartenait vraiment, malgré toute l’obligeance d’Abel. Tout ça était en quelque sorte un cadeau, et je n’avais jamais eu l’habitude de recevoir le moindre cadeau. Du moins, pas un qui ne soit pas occulté par le poids implicite d’une dette intangible.
Elle avait relevé la tête, le souffle court, quand il était apparu auprès d’elle. C’était une drôle de chose. Elle parvenait à deviner la présence des autres sans la moindre difficulté, qu’ils soient vivants ou six pieds sous terre, mais dans le cas d’Abel, Perrine se faisait toujours prendre de court—certainement à cause de sa condition… J’ai toujours songé que les vampires devaient seulement appartenir à la littérature pour jeunes adultes, qui rendait si grossièrement compte de l'indéfinissable aura de menace et de séduction qui émanait de ses créatures. Le lire m’ennuyait à mourir. Mais le vivre ? C’était tout autre chose. Elle s’était senti frémir en posant les yeux sur lui. Il s’était tenu là, aimable, à son habitude, impeccable, vêtu de son costume sombre dont les broderies venaient faire briller un souffle de vie propre à l’homme. Et naturellement, elle avait accepté sa proposition—comment aurais-je pu refuser ?
— Je suis ravie que mes recherches trouvent grâce à vos yeux, Monsieur Dorso-Draco. Combien de fois lui avait-il dit de l’appeler Abel ? Ce n’est qu’un début, j’ai encore beaucoup à découvrir. Mais ces insectes sont fascinants.
Elle avait lu, dans un livre, qu’on les avait découverts tout près de la jungle de sang – avait cherché toutes mentions à propos des roses dont Abel lui avait parlé, mais aucun bouquin n’en faisait mention. Mais une phrase, une note décimée dans un bas de page – à propos d’une curieuse plante – avait capté son attention… Peut-être serait-elle la première à les étudier, véritablement. L’idée lui était irrésistible. Elle imaginait leur essence, leur parfum envoûter les Hommes, pour les changer. Les transformer. Les élever, peut-être. Ou les détruire. Qui sait ? C’était là la beauté de n’importe quelle découverte, n’est-ce pas ?
(…)
Une vague de chaleur s’était répandue dans sa gorge pour venir se pelotonner au creux de son ventre. Perrine ajusta nerveusement ses lunettes rondes, qui glissèrent presque aussitôt sur la pointe de son petit nez rougi par la moiteur ambiante. Ses doigts tâtonnèrent maladroitement pour rattraper la monture. Habituée à l'atmosphère aseptisée de son laboratoire, l’environnement sauvage lui semblait particulièrement inconfortable. Sa chemise en lin, simple, légèrement trop grande, s’était transformée en une seconde peau face à l’humidité collante de la jungle. Elle avait retroussé les manches jusqu’aux coudes, révélant ses bras fins, constellés d'égratignures laissées par les branches. Pas la moindre piqûre d’insectes, cependant, la blondinette semblait y être immunisée. Ses bottes, maculées de boue, s’enfonçaient lourdement à chaque pas sur le sol rouge. À sa ceinture, quelques outils : un carnet de notes gondolé par l’humidité, une loupe, et une petite fiole d’alcool pour sa collecte d’échantillons. Et à son cou, un pendentif en argent gravé d’un scarabée—un cadeau d’Abel… Il me fallait l’admettre, je ne savais vraiment jamais dire s’il était sincère derrière ses manières exquises, son mélange d’arrogance et de politesse parfaitement maîtrisé. Mais il savait toujours frapper juste pour flatter mon ego.
Perrine chassa une liane qui venait lui barrer la route. Sa maladresse évidente – amplifiée par l’humidité – l’agaçait profondément. À vrai dire, elle avait déjà failli trébucher plus d’une fois sur une racine, ce qui l’avait forcée à marmonner des excuses inaudibles à Didier, marchant devant elle. “Navrée” ; “Oups, mes excuses” ; “je suis vraiment désolée” ; “pardonnez-moi”. Elle avait fini par arrêter quand elle arriva à bout de sa gamme visiblement très étendue de manière de s’excuser. Malgré l’inconfort évident, l’œil de l’entomologiste brillait à chaque fois qu’elle s’arrêtait pour examiner une carapace chatoyante ou les mandibules d’un insecte inconnu. Dans son sac à dos, se trouvait l’exemplaire de celui qu’elle avait présenté à Abel quelques jours plus tôt. Perrine avait établi un petit coin pour lui, tandis que Didier préparait leur bivouac. Elle se prit à sourire doucement, lorsqu’il s’approcha d’elle, plein de sollicitude, et hocha la tête.
— C’est fort aimable, Monsieur Van Strijdonck. Je suis surprise que vous ne m’ayez pas encore précipitée dans un ravin, au vu du nombre incalculable de fois où j’ai failli vous écraser. Pour peu qu’elle puisse l’écraser sous ses 50 kilos toute mouillée. Mon hamac est… Elle regarda l'empilement piteux de tissus et de fils, posé à même le sol, presque prêt. Je suis sûre que tout ira bien. La blonde posa un rapide coup d'œil sur la moustiquaire qu’il avait installée, et un fin sourire était venu s’épanouir sur ses lèvres.
Thakys s’était joint à la conversation, et Perrine n’avait pas su s’empêcher de lui jeter des regards furtifs tout du long. Leurs chemins s'étaient déjà croisés, mais dans des circonstances bien différentes. La sirène l’avait soignée, ce fameux jour, et oui, pour cela, elle lui était infiniment reconnaissante. Elle chassa le reste de ses souvenirs, la vision du corps de Pierrick sur les docks, et les plausibilités de la raison de son état.
“Vous avez l’air en bien meilleure forme”, avait murmuré Perrine, dans un sourire poli, faisant référence à leur dernière rencontre, lorsque Thakys s’était présenté à elle. Ce jour-ci, au campement, sa risette pris une inflexion différente, amusée, lorsque la blonde proposa son répulsif.
— C’est très gentil, Madame Suladran. En vérité, elle doutait sincèrement que n’importe quel parfum puisse détourner les insectes d’elle. Elle avait toujours éprouvé une forme de communion avec ces petites choses. Ne vous inquiétez pas pour moi, je ne suis jamais piquée. Je crois que mon sang ne doit pas être à leur goût…—J’ai eu envie de rire, avant de me souvenir qu’un vampire se trouvait parmi nous. Et l’envie m’est passé aussitôt.
— Pour ce qui est du tour de garde, je peux prendre le premier, si vous le souhaitez… Quant au reste, son ventre gargouilla en guise de réponse.
La nuit ne tarda pas à tomber sur le campement. Un voile lourd, oppressant, rouge. Perrine était autour du feu, attendant le retour de tout le monde, et le dîner péché par la sirène. Contrairement au silence usuel de la nuit, les grincements et les murmures s’amplifiaient dans la jungle, à mesure que la lumière déclinait. Le cri lointain d’une créature inconnue lui glaça les os. Et en face d’eux, dans le ciel, une lune rouge émergea. Rouge comme un œil sanglant posé sur eux – baignant la jungle d’une lueur surnaturelle…
— Vous avez vu ça ? J’ai le sentiment qu’elle nous observe…
CENDRES
Divinité primordiale
L'Âme des Cendres
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Noble de La République
Abel Dorso-Draco
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L’espèce de chaleur moite de cette jungle pouvait être particulièrement désagréable. Si sa condition lui permettait de ne pas ressentir autant les effets que ses compagnons de route, il ne trouvait pour autant pas cela très agréable, masquant simplement son agacement par son éternel sourire fixé sur son visage. Un sourire à la fois radieux et parfaitement placide, résistant à presque toutes les épreuves.
Il avait su quand même garder son savoir-vivre durant le parcours et, quand il s’agissait de traverser certains « obstacles », il tendait sa main aux femmes présentes, les aidant au mieux durant le voyage. Il rattrapait parfois la petite Perrine qui, en dehors des pavés de la ville, semblait n’avoir aucun équilibre – c’est à se demander si ce n’est pas plutôt elle qui aurait besoin d’une canne – et déplaçait certaines branches pour laisser passer Takhys. S’il était homme à femmes, il ne laissait pour autant pas Didier en arrière, l’aidant au besoin afin que l’équipe puisse se frayer un chemin au travers des lianes et autres plantes qui rendaient le trajet plus compliqué.
Dandy, oui, mais serviable.
Après quelques heures de marche sous cette chaleur relativement étouffante, il n’avait pas été contre un peu de repos quand le temps de bivouaquer avait été annoncé. S’il ne ressentait pas le besoin de dormir, ce n’était pas pour autant que son corps ne donnait pas de signes de fatigue. C’est aussi ce genre de situation qui lui faisait dire que ses quelques années d’armée lui étaient étonnamment utiles au vu des siècles qui s’étaient écoulés entre ce jour et sa fonction de soldat.
- Qui l’eût cru… Un millénaire et ça m’est toujours autant utile…
Avait-il murmuré pour lui-même alors qu’il attachait sa couchette à un arbre, gardant ses oreilles attentives à ce qui se passait aux alentours. Il ne put empêcher ses lèvres de s’étendre en coin à l’écoute de la boutade de l’aquarienne.
- Je suis du même avis que Dame Suladran. J’ai entendu dire que les insectes de cette jungle sont particulièrement voraces… Il serait fort dommage de ne pas profiter du répulsif si gentiment prêté.
Tout en récupérant un vieux carnet de notes dans ses affaires qu’il rangea dans son veston, il continua sur un ton plus amusé.
- Je suis d’avis qu’il faut savoir se protéger. Et vous êtes une femme de la ville, Mademoiselle Perrine. Laissez donc ce bon monsieur Didier vous aider. Ça ne vous fera pas de mal…
Tout en s’approchant de Takhys, Abel passa près de Didier et lui tapota l’épaule avec un air amusé avant de reprendre son chemin. À regarder sous un certain angle, il y avait aussi des poissons sur la terre ferme… Plus précisément deux requins qui nageaient avec patience, à l’affût d’une opportunité de rire.
- Vous avez de bons yeux, avait-il poursuivi en s’adressant cette fois-ci à la Sirène. Et je serais ravi de vous aider dans cette pêche. Nous serons bien assez de deux, j’en suis certain.
Il s’accroupit, parlant plus bas.
- Il faut leur laisse le temps de s’apprivoiser.
Il pouffa de rire avant de commencer la pêche, usant de ses ombres pour en capturer quelques-uns.
La nuit finit par tomber, englobant le campement de son voile de ténèbres sous le regard de cette lune couleur sang qui, si elle n’effrayait pas le vampire, avait le mérite de rendre l’atmosphère sinistre. Les chants mélodieux des oiseaux de jour avaient laissé la place aux sinistres cris des prédateurs de nuit. Les bruissements de feuilles laissaient, eux aussi, la place aux craquements lugubres des branches.
La pêche avait été fructueuse et l’équipe allait pouvoir manger à sa faim. Alors qu’un fil d’ombre tenait son butin, le vampire se tourna vers Takhys.
- Je suis d’avis que nous en avons bien…
Il ne put finir sa phrase, attiré par un bruit de tambours qui, rythmés par de sombres intentions, avaient su titiller la curiosité d’Abel. Son sourire s’agrandit d’une lueur macabre alors que son regard essayait de trouver de quelle direction provenait la musique.
- Permettez-moi de corriger, très chère. J’ai la sensation que les festivités ne font que commencer. Et, je ne sais pas vous, mais j’apprécie toujours une bonne danse. Ça ouvre l’appétit… à ce qu’on m’a dit.
Dévoilant un sourire encore plus large et des dents en pointe, visiblement très amusé par ce qui se profilait devant lui.
- Cependant, il nous faut en avertir nos deux compagnons de route.
Sur ces paroles, le fil d’ombre attrapa le butin qu’avait pêché Takhys et Abel lui tendit une main pour se mettre en route, rejoignant par la même occasion leurs deux compères restés au campement.
- Nous avons de la compagnie !
Avait-il simplement dit d’un air enjoué.
Il avait su quand même garder son savoir-vivre durant le parcours et, quand il s’agissait de traverser certains « obstacles », il tendait sa main aux femmes présentes, les aidant au mieux durant le voyage. Il rattrapait parfois la petite Perrine qui, en dehors des pavés de la ville, semblait n’avoir aucun équilibre – c’est à se demander si ce n’est pas plutôt elle qui aurait besoin d’une canne – et déplaçait certaines branches pour laisser passer Takhys. S’il était homme à femmes, il ne laissait pour autant pas Didier en arrière, l’aidant au besoin afin que l’équipe puisse se frayer un chemin au travers des lianes et autres plantes qui rendaient le trajet plus compliqué.
Dandy, oui, mais serviable.
Après quelques heures de marche sous cette chaleur relativement étouffante, il n’avait pas été contre un peu de repos quand le temps de bivouaquer avait été annoncé. S’il ne ressentait pas le besoin de dormir, ce n’était pas pour autant que son corps ne donnait pas de signes de fatigue. C’est aussi ce genre de situation qui lui faisait dire que ses quelques années d’armée lui étaient étonnamment utiles au vu des siècles qui s’étaient écoulés entre ce jour et sa fonction de soldat.
- Qui l’eût cru… Un millénaire et ça m’est toujours autant utile…
Avait-il murmuré pour lui-même alors qu’il attachait sa couchette à un arbre, gardant ses oreilles attentives à ce qui se passait aux alentours. Il ne put empêcher ses lèvres de s’étendre en coin à l’écoute de la boutade de l’aquarienne.
- Je suis du même avis que Dame Suladran. J’ai entendu dire que les insectes de cette jungle sont particulièrement voraces… Il serait fort dommage de ne pas profiter du répulsif si gentiment prêté.
Tout en récupérant un vieux carnet de notes dans ses affaires qu’il rangea dans son veston, il continua sur un ton plus amusé.
- Je suis d’avis qu’il faut savoir se protéger. Et vous êtes une femme de la ville, Mademoiselle Perrine. Laissez donc ce bon monsieur Didier vous aider. Ça ne vous fera pas de mal…
Tout en s’approchant de Takhys, Abel passa près de Didier et lui tapota l’épaule avec un air amusé avant de reprendre son chemin. À regarder sous un certain angle, il y avait aussi des poissons sur la terre ferme… Plus précisément deux requins qui nageaient avec patience, à l’affût d’une opportunité de rire.
- Vous avez de bons yeux, avait-il poursuivi en s’adressant cette fois-ci à la Sirène. Et je serais ravi de vous aider dans cette pêche. Nous serons bien assez de deux, j’en suis certain.
Il s’accroupit, parlant plus bas.
- Il faut leur laisse le temps de s’apprivoiser.
Il pouffa de rire avant de commencer la pêche, usant de ses ombres pour en capturer quelques-uns.
La nuit finit par tomber, englobant le campement de son voile de ténèbres sous le regard de cette lune couleur sang qui, si elle n’effrayait pas le vampire, avait le mérite de rendre l’atmosphère sinistre. Les chants mélodieux des oiseaux de jour avaient laissé la place aux sinistres cris des prédateurs de nuit. Les bruissements de feuilles laissaient, eux aussi, la place aux craquements lugubres des branches.
La pêche avait été fructueuse et l’équipe allait pouvoir manger à sa faim. Alors qu’un fil d’ombre tenait son butin, le vampire se tourna vers Takhys.
- Je suis d’avis que nous en avons bien…
Il ne put finir sa phrase, attiré par un bruit de tambours qui, rythmés par de sombres intentions, avaient su titiller la curiosité d’Abel. Son sourire s’agrandit d’une lueur macabre alors que son regard essayait de trouver de quelle direction provenait la musique.
- Permettez-moi de corriger, très chère. J’ai la sensation que les festivités ne font que commencer. Et, je ne sais pas vous, mais j’apprécie toujours une bonne danse. Ça ouvre l’appétit… à ce qu’on m’a dit.
Dévoilant un sourire encore plus large et des dents en pointe, visiblement très amusé par ce qui se profilait devant lui.
- Cependant, il nous faut en avertir nos deux compagnons de route.
Sur ces paroles, le fil d’ombre attrapa le butin qu’avait pêché Takhys et Abel lui tendit une main pour se mettre en route, rejoignant par la même occasion leurs deux compères restés au campement.
- Nous avons de la compagnie !
Avait-il simplement dit d’un air enjoué.
CENDRES
Citoyen de La République
Didier Van Strijdonck
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crédits : 583
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
« Ha ! Takhys, vous êtes parfaite ! J’en prendrai un peu si Mademoiselle Trouillard n’en prend pas. »
Avait déclaré le marchand en rejoignant Perrine et l’aquarienne avec sa pommade répulsive. Puis, lorsque cette dernière s’éloigna en direction de la rivière — son milieu naturel, en somme —, il se tourna vers Perrine, se massant de la pommade, tandis que son regard glissait sur Abel, qui s’approchait pour intervenir.
Didier ne savait pas pourquoi, mais ce côté maniéré chez le vampire l’agaçait au plus haut point. Ce petit tapotement condescendant sur l’épaule lui avait passablement hérissé le poil, mais il se fit violence pour répondre à l’attention de Perrine :
« Abel a raison. On n’est jamais trop aidé. »
Son ton plus mesuré et affirmatif soulignait son état d’esprit, un sourire en coin, alors que le tailleur s’éloignait. Puis, revenant à Perrine, le républicain eut un léger rire à la question de la petite blonde, visiblement inquiète de l’avoir agacé par son comportement.
« Mais non ! Rassurez-vous, ma chère ! » Avant de se pencher vers elle et de poursuivre sur un ton taquin :« Enfin, du moins pas avant d’avoir répondu à une petite question ! »
Didier, sans attendre de réaction de Perrine, se redressa et s’approcha du matériel de camping que l’entomologiste avait sorti, observant comment le déployer correctement dans le campement.
« Je crois avoir déjà entendu parler de vous. Vous n’auriez pas fait une thèse sur les insectes nécromagiques, par hasard ? »
Demanda le marchand, l’air de rien. Il jeta un dernier regard à Perrine avant de se mettre au travail. Malgré son côté aidant et sûr de lui, Didier témoignait d’une certaine nonchalance en s’imposant à la jeune femme. Il constatait alors qu’une partie du matériel, ayant traîné au sol, était souillée. Mais restant concentré, Didier poursuivit :
« J’ai trouvé intéressante votre théorie sur le Scutigera rustica. Vous savez, celle selon laquelle il s’offre à sa femelle après l’accouplement pour qu’elle le dévore et nourrisse sa descendance. C’est un comportement fascinant. »
Son ton mondain contrastait avec la rusticité sauvage du lieu. Le Libertéen accrocha les extrémités du hamac entre deux arbres solides, vérifiant soigneusement la solidité des nœuds.
« …Et le fait qu’il accumule de déchet pour attirer la femelle, qui pond ses œufs dessus, avant que ces derniers ne dégradent rapidement le nid, c’est incroyable. Cela pourrait même offrir des perspectives intéressantes en matière de salubrité publique. »
Didier s’empara ensuite de la moustiquaire de Perrine et la déploya au-dessus du hamac. Tout en l’installant, il continua sur son ton mondain et légèrement désinvolte :
« Dans la même veine, je vous recommande les ouvrages du professeur Bugsworth. Il a écrit de superbes études sur les larves d’insectes, notamment en eau douce. Il a même publié un manuel pour déterminer la potabilité d’une eau grâce à une simple analyse faunique. Une approche qui évite de recourir à la magie, ce qui est bien pratique pour les non-praticiens. Cela m’a beaucoup servi dans mes voyages. »
Pendant son laïus, Didier termina d’installer le hamac de Perrine. Se reculant, il contempla son œuvre avant de se tourner vers elle :
« Voilà ! Votre petit nid douillet est prêt, Mademoiselle Trouillard. »
Déclara le marchand, fier de lui, les mains sur les hanches, avant de la rejoindre. Lorsque celle-ci lui fit part de ses ressentis vis-à-vis de la lune, Didier fit une moue pour signifier que cela relevait probablement d’impressions sans fondement :
« Mais non, Mademoiselle, la lune ne peut pas nous observer. C’est sûrement un phénomène physique qui rend cet astre si… coloré. Je l’ai déjà vu jaunir à cause de fumées, notamment près d’un site de charbonniers une fois. Peut-être que quelque chose de similaire se produit ici. Peut-être que quelque chose dans l’atmosphère donne ce résultat.»
Supputa le marchand avec assurance, mais sans se rendre compte des énormités de sa réflexion ni de leur impact sur Perrine.
Soudain, un bruit lointain, mais diffus, se fit entendre. Des tambours. Voyant l’inquiétude chez Perrine, Didier entreprit de la calmer :
« Hmm… Sans doute une fête locale ou quelque chose dans le genre. »
Déclara le marchand de Liberty, l’air songeur. Puis, adoptant un air plus rassurant, il poursuivit, commentant avec un certains détachement :
« Les sauvages du coin ont souvent pour habitude d’en appeler à leurs dieux lorsque quelque chose leur échappe. C’est une forme de rationalisation face à l’inconnu. »
Avançant sur le même ton mondain, presque pour lui-même, Didier ajouta, un regard pétillant vers Perrine :
« Vous connaissez le principe : on fait la danse du ventre en espérant qu’une divinité daigne nous gratifier de sa bénédiction. Des billevesées! Ils se lasseront, vous verrez ! »
S’approchant, il posa les mains sur les épaules de la jeune femme, son regard dans le sien, sûr de lui, avec un sourire rassurant :
« Rassurez-vous, Miss Trouillard. Les seuls dangers à la ronde sont avec nous, et nous sommes dans le même camp. Vous n’avez rien à craindre. »
avait conclu le républicain en faisant référence au vampire et à la sirène.
Relâchant ensuite Perrine, Didier s’écarta pour chercher Takhys du regard.
« Bon ! J’espère que Takhys est bonne pêcheuse ! Je vais aller vider quelques poissons pour le dîner. »
Lança-t-il en sortant nonchalamment son imposant braquemart. Constatant le regard interloqué de Perrine, il ajouta avec un sourire :
« Belle bête, hein ? Je l’ai achetée à un vendeur de Kyouji l’an dernier. Il a un excellent coefficient de pénétration, et il me suit partout où je vais ! C’est toujours… »
Mais il fut interrompu par Abel, qui venait leur annoncer une possible compagnie. Didier, fronçant légèrement les sourcils répondit machinalement :
« Mais non, mon ami ! Ils sont loin, et c’est sans doute une célébration locale. Rien d’inquiétant à ce stade. La jungle ne s’arrête pas de vivre la nuit, vous savez ! »
Ajouta-t-il, une pointe d’ironie dans la voix, comme une pique à la nature du vampire. Pourtant, le regard sombre qu’Abel lui lança lui glaça légèrement le sang, et Didier déglutit avant de murmurer à Perrine, son braquemart entre les mains :
« Je… Je crois qu’il est au courant. » Puis, se redressant, il s’adressait au deux, la voix moins assurée: « Bon je… je vais aller vider des poissons. Mademoiselle Trouillard ? C’est très diligent de votre part de prendre le premier tour de garde.»
Avant de se diriger vers la berge où se trouvait Takhys.
Avait déclaré le marchand en rejoignant Perrine et l’aquarienne avec sa pommade répulsive. Puis, lorsque cette dernière s’éloigna en direction de la rivière — son milieu naturel, en somme —, il se tourna vers Perrine, se massant de la pommade, tandis que son regard glissait sur Abel, qui s’approchait pour intervenir.
Didier ne savait pas pourquoi, mais ce côté maniéré chez le vampire l’agaçait au plus haut point. Ce petit tapotement condescendant sur l’épaule lui avait passablement hérissé le poil, mais il se fit violence pour répondre à l’attention de Perrine :
« Abel a raison. On n’est jamais trop aidé. »
Son ton plus mesuré et affirmatif soulignait son état d’esprit, un sourire en coin, alors que le tailleur s’éloignait. Puis, revenant à Perrine, le républicain eut un léger rire à la question de la petite blonde, visiblement inquiète de l’avoir agacé par son comportement.
« Mais non ! Rassurez-vous, ma chère ! » Avant de se pencher vers elle et de poursuivre sur un ton taquin :« Enfin, du moins pas avant d’avoir répondu à une petite question ! »
Didier, sans attendre de réaction de Perrine, se redressa et s’approcha du matériel de camping que l’entomologiste avait sorti, observant comment le déployer correctement dans le campement.
« Je crois avoir déjà entendu parler de vous. Vous n’auriez pas fait une thèse sur les insectes nécromagiques, par hasard ? »
Demanda le marchand, l’air de rien. Il jeta un dernier regard à Perrine avant de se mettre au travail. Malgré son côté aidant et sûr de lui, Didier témoignait d’une certaine nonchalance en s’imposant à la jeune femme. Il constatait alors qu’une partie du matériel, ayant traîné au sol, était souillée. Mais restant concentré, Didier poursuivit :
« J’ai trouvé intéressante votre théorie sur le Scutigera rustica. Vous savez, celle selon laquelle il s’offre à sa femelle après l’accouplement pour qu’elle le dévore et nourrisse sa descendance. C’est un comportement fascinant. »
Son ton mondain contrastait avec la rusticité sauvage du lieu. Le Libertéen accrocha les extrémités du hamac entre deux arbres solides, vérifiant soigneusement la solidité des nœuds.
« …Et le fait qu’il accumule de déchet pour attirer la femelle, qui pond ses œufs dessus, avant que ces derniers ne dégradent rapidement le nid, c’est incroyable. Cela pourrait même offrir des perspectives intéressantes en matière de salubrité publique. »
Didier s’empara ensuite de la moustiquaire de Perrine et la déploya au-dessus du hamac. Tout en l’installant, il continua sur son ton mondain et légèrement désinvolte :
« Dans la même veine, je vous recommande les ouvrages du professeur Bugsworth. Il a écrit de superbes études sur les larves d’insectes, notamment en eau douce. Il a même publié un manuel pour déterminer la potabilité d’une eau grâce à une simple analyse faunique. Une approche qui évite de recourir à la magie, ce qui est bien pratique pour les non-praticiens. Cela m’a beaucoup servi dans mes voyages. »
Pendant son laïus, Didier termina d’installer le hamac de Perrine. Se reculant, il contempla son œuvre avant de se tourner vers elle :
« Voilà ! Votre petit nid douillet est prêt, Mademoiselle Trouillard. »
Déclara le marchand, fier de lui, les mains sur les hanches, avant de la rejoindre. Lorsque celle-ci lui fit part de ses ressentis vis-à-vis de la lune, Didier fit une moue pour signifier que cela relevait probablement d’impressions sans fondement :
« Mais non, Mademoiselle, la lune ne peut pas nous observer. C’est sûrement un phénomène physique qui rend cet astre si… coloré. Je l’ai déjà vu jaunir à cause de fumées, notamment près d’un site de charbonniers une fois. Peut-être que quelque chose de similaire se produit ici. Peut-être que quelque chose dans l’atmosphère donne ce résultat.»
Supputa le marchand avec assurance, mais sans se rendre compte des énormités de sa réflexion ni de leur impact sur Perrine.
Soudain, un bruit lointain, mais diffus, se fit entendre. Des tambours. Voyant l’inquiétude chez Perrine, Didier entreprit de la calmer :
« Hmm… Sans doute une fête locale ou quelque chose dans le genre. »
Déclara le marchand de Liberty, l’air songeur. Puis, adoptant un air plus rassurant, il poursuivit, commentant avec un certains détachement :
« Les sauvages du coin ont souvent pour habitude d’en appeler à leurs dieux lorsque quelque chose leur échappe. C’est une forme de rationalisation face à l’inconnu. »
Avançant sur le même ton mondain, presque pour lui-même, Didier ajouta, un regard pétillant vers Perrine :
« Vous connaissez le principe : on fait la danse du ventre en espérant qu’une divinité daigne nous gratifier de sa bénédiction. Des billevesées! Ils se lasseront, vous verrez ! »
S’approchant, il posa les mains sur les épaules de la jeune femme, son regard dans le sien, sûr de lui, avec un sourire rassurant :
« Rassurez-vous, Miss Trouillard. Les seuls dangers à la ronde sont avec nous, et nous sommes dans le même camp. Vous n’avez rien à craindre. »
avait conclu le républicain en faisant référence au vampire et à la sirène.
Relâchant ensuite Perrine, Didier s’écarta pour chercher Takhys du regard.
« Bon ! J’espère que Takhys est bonne pêcheuse ! Je vais aller vider quelques poissons pour le dîner. »
Lança-t-il en sortant nonchalamment son imposant braquemart. Constatant le regard interloqué de Perrine, il ajouta avec un sourire :
« Belle bête, hein ? Je l’ai achetée à un vendeur de Kyouji l’an dernier. Il a un excellent coefficient de pénétration, et il me suit partout où je vais ! C’est toujours… »
Mais il fut interrompu par Abel, qui venait leur annoncer une possible compagnie. Didier, fronçant légèrement les sourcils répondit machinalement :
« Mais non, mon ami ! Ils sont loin, et c’est sans doute une célébration locale. Rien d’inquiétant à ce stade. La jungle ne s’arrête pas de vivre la nuit, vous savez ! »
Ajouta-t-il, une pointe d’ironie dans la voix, comme une pique à la nature du vampire. Pourtant, le regard sombre qu’Abel lui lança lui glaça légèrement le sang, et Didier déglutit avant de murmurer à Perrine, son braquemart entre les mains :
« Je… Je crois qu’il est au courant. » Puis, se redressant, il s’adressait au deux, la voix moins assurée: « Bon je… je vais aller vider des poissons. Mademoiselle Trouillard ? C’est très diligent de votre part de prendre le premier tour de garde.»
Avant de se diriger vers la berge où se trouvait Takhys.
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