crédits : 583
Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
- TOUR I -
S’approchant ensuite de la cheminée, il s’agenouillait devant l'hâtre pour y allumer un feu et, lorsqu'une flamme suffisamment vigoureuse commença à danser sur les bûches sèches, jetant une lumière tremblante dans le salon sombre, Didier se redressa, étirant son dos douloureux. Il songeait qu’un repas consistant et un bon bain ne seraient pas de trop pour le lendemain. Il descendit ensuite au cellier et en revint avec une bouteille de Château des Pins, cuvée de l’an moins 4 — un cru qui n’avait rien d’exceptionnel, mais qui ferait l’affaire pour ce soir.
Verre en main, Didier s’installa dans le sofa et saisit le tas de courrier laissé là depuis son départ pour Courage, un bon mois déjà. D’abord distrait, il parcourut les premières lettres d’un œil vague. Mais rapidement, son attention se fixa sur une série d’avis de passage. Didier fronça les sourcils, une ride de contrariété plissant son front. Les convocations venaient des Officiers Républicains, apparemment déposées lors de son séjour à Justice avec Cécilia et Hélénaïs, et d'autres encore laissées pendant son voyage au Reike et à Shoumei.
Il murmura un juron, posant son verre pour mieux examiner les documents. Des messages de ses contacts faisaient également mention de visites répétées des officiers dans ses entrepôts. La tension montait d’un cran chez le républicain, et il sentit l’anxiété le prendre à la gorge. Didier n’avait presque plus songé aux événements du Drapeau Blanc ces derniers temps, encore moins à l’épisode avec Peutiez. Mais voir ces convocations ignorées, chaque date marquée et passée, sans excuse ni réponse de sa part, lui laissa un goût amer. Cela n’annonçait rien de bon.
Il se leva, fit quelques pas dans la pièce, un peu sonné. L’absence prolongée, le nombre de messages, tout cela dégageait une odeur de complications — et Didier savait que la République n’était jamais patiente avec ceux qui prenaient la liberté de la négliger. Serrant les dents, il retourna s’asseoir, son esprit cherchant déjà une manière de désamorcer cette situation...
Bien que le marchand lui ait maintes fois offert des garanties et démontré une amitié sincère, Cécilia ne pouvait ignorer sa nature rusée et opportuniste. Une méfiance instinctive lui murmurait que cet homme, aussi avenant soit-il, était capable de suivre son propre chemin si les circonstances l’y poussaient. Décidée à garder un certain contrôle sur Didier, mais sans éveiller ses soupçons, elle avait donc mis de côté sa profonde inimitié pour Orifa, la dirigeante du SCAR, afin de solliciter ses services. Après quelques échanges de missives, elle arrangea une entrevue avec Valkyrie, portant sa demande en deux volets : d’une part, obtenir une surveillance discrète mais efficace pour assurer la sécurité de Didier ; et d’autre part, recevoir des rapports réguliers sur chacun de ses faits et gestes. Orifa s'était montrée professionnelle, acquiesçant aux demandes de Cécilia, et déployant aussitôt ses agents pour tenir Didier surveillance.
Toutefois, Didier semblait avoir déjoué, intentionnellement ou non, une partie de ce dispositif : son voyage au Reike l'avait mené au-delà des frontières d'Ikuza, échappant aux radars du SCAR qui ne purent suivre sa trace qu’à travers les maigres indices laissés derrière lui. Ce déplacement coïncidait par ailleurs avec des perturbations troublantes dans tout le Sekaï car l’Arbre-Monde commençait à manifester des signes inquiétants de corruption. Partout en effet, des anomalies se multipliaient, des failles apparentes dans l’ordre naturel que les meilleurs experts n’arrivaient plus à expliquer. Didier semblait avancer en plein chaos, tout en glissant hors de la portée des agents d’Orifa lorsque sa trace s’évanouit en direction de Shoumei, là où se situait l’arbre-monde entre-autre.
Face à cette disparition, Cécilia prit des mesures supplémentaires et mobilisa des informateurs locaux pour surveiller le domicile et les entrepôts républicains de Didier. Elle espérait qu’à son retour, elle serait prévenue sans délai. Le rapport de suivi qu’Orifa reçut par la suite la plongea dans une certaine perplexité et souleva quelques questions sur le marchand républicain. Anticipant le retour de ce dernier à Liberty, elle s’y rendit à son tour, profitant de l’occasion pour régler quelques affaires dans la capitale.
Lorsque la nouvelle tomba que Didier était enfin de retour et à son domicile, elle n’hésita pas à s’y rendre.
Pour Cécilia, ces manœuvres n’avaient pas seulement pour but de garder Didier sous contrôle ; elles étaient aussi l’expression de son ambition de prouver qu’en dépit de ses propres failles et de l’ombre omniprésente d’Orifa, elle restait la seule véritable maîtresse de son destin.
- Rapport de filature:
- Rapport de suivis
Personne visée: Didier Van Strijdonck, Citoyen républicain vivant à Liberty
Buts de l’opération: Filature et renseignement.RÉSUMÉ DES FAITS:- Le jour de la prise en charge, la cible était partie de courage vers le Reike en traversant le Lac Ribirth, on apprendra par la suite qu’il était accompagné de 3 personnes:
- Un certain Abel DORSO-DRACO, citoyen républicain résidant à liberty, Tailleur de profession
- Takhys SULADRAN, citoyenne républicaine résidant à Courage, entrepreneuse
- Perrine TROUILLARD, citoyenne républicaine résidant à Liberty, entomologiste et bibliothécaire
- La cible pas alors 2 jours dans la jungle sanglantes au moment de l’épisode dit ‘de la lune sanglante’, sans doute attirer par l’attrait des roses dont les rumeurs commençent à se répandre à cette période.
- Lorsque le groupe revient, la cible n’est pas avec eux et un bref contact avec l’un des membres du groupe indique qu’il est partit en direction de Ikusa.
- Ce séjour à Ikusa correspond à la montée des phénomènes et anomalies généré par un taux élevé de corruption de l’arbre-monde.
- A Ikusa, la cible entre en contact avec un homme non identifié. Ensemble, et accompagné d’une unité que notre agent sur place attribue au RSAF, il prennent un bâteau en direction de Maël
- A Maël, nous apprenons que la cible part vers le sud en direction de l’arbre-monde.
- La fréquence et la dangerosité des anomalies s’intensifiant à l’approche de l’arbre-monde à cette période, notre agent sur place ne peut poursuivre la filature.
- Notre agent à Maël ne reverra pas la cible, mais elle émergera cependant quelques jours plus tard à Kyouji où la filature reprendra. Entre-temps, il sera noté que les phénomènes et anomalies liés à la corruption de l’arbre-monde se sont atténués.
- La cible revient ensuite en république, à Liberty.
Leonora et ValeforLa calèche roulait dans les rues pavées de Liberty, ses roues grinçant sous le poids des deux passagers silencieux. Léonora, le regard dur, scrutait les ombres qui dansaient sous la lumière vacillante des réverbères, tandis que Valefor, le limier aux manières rugueuses, ajustait discrètement son insigne sous sa cape sombre. La mission n’avait rien de séduisant, mais répondre à l’appel d’urgence du directeur des Officiers Républicains était une nécessité, surtout quand le suspect semblait n’en faire qu’à sa tête.
Les deux agents avaient été appelés en renfort après que le directeur des OR, à court de personnel à cette heure avancée, se soit retrouvé dans une impasse. Didier Van Strijdonck, un nom qui revenait souvent dans les cercles d’affaires douteux, se permettait d’ignorer les convocations de la République, défiant l’autorité en se déplaçant librement en dehors de ses frontières. Valefor, un limier aguerri, connaissait bien ce type de profil et se promettait de rappeler au marchand que la République n’appréciait guère les petits jeux de cache-cache.
Les rues de Liberty défilaient sous la calèche, chaque bâtiment projetant des ombres allongées sur les pavés humides. De rares passants, furtifs comme des spectres, jetaient des regards prudents vers le véhicule républicain, s’éloignant respectueusement. La réputation de la République et de ses agents, implacables en matière de discipline, suffisait amplement à dissuader les curieux de s’attarder. À l’intérieur de la calèche, Léonora et Valefor échangeaient à voix basse des commentaires sur la nature du suspect et les détails de son dossier, chaque information jetant un peu plus de lumière sur les rouages subtils des affaires de Van Strijdonck.
Le trajet s’acheva enfin, la calèche s’arrêtant devant une maison d’un certain standing. Valefor posa une main ferme sur la poignée de la porte tandis que Léonora, toujours aussi calme, ajustait son insigne, un éclat d’argent dans la pénombre. Ils descendirent sans bruit, leurs silhouettes se fondant dans l’obscurité de la rue. Le duo se tenait là, deux figures austères en noir et argent, éclairées seulement par la lanterne vacillante accrochée au mur d’entrée.
« Prête ? » murmura Valefor avec un sourire en coin.
Léonora hocha la tête sans un mot. Ensemble, ils s’avancèrent vers la porte de Didier, résolus à confronter le marchand qui, cette fois, ne pourrait plus échapper aux questions de la République.- Dossier d'enquête succinct" - Partie I:
- Date des faits: Le jour de la manifestation des bougeoirs (5 Septembre de l’an 5)
Lieu des faits: L’auberge “Le Drapeaux blanc” à Courage, située dans le périmètre extérieur de la ville, près de la porte Ouest des remparts (Avenue de la porte Ouest)
Victimes:- Phillipe PEUTIEZ: Entrepreneur à Courage, membre d’une famille bourgeoise de la ville, décédé d’un coup de couteau donné du bas vers le haut, dans la région du cœur.
- Yvan Broka: Associé de Peutiez. Décédé suite a une chute du deuxième étage du drapeaux blanc après défenestration.
Témoins:- Grigor Lazlow (Gérant de l’auberge)
- Hirmintrude Lalo (Locataires de l’auberge)
- Olympe Frioul (Locataire de l’auberge)
- Divers OR intervenu à l'auberge ou témoins de la chute de Yvan Broka.
RESUME DES FAITS:- Grigor qui contrôlait la seule entrée de l'auberge accessible ce jour-là, par l'arrière du bâtiment.
- Il reçoit un dénommé Didier Van Strijdonck qui avait rendez-vous avec Peutiez le matin de la manifestation des bougeoirs.
- Grigor l’emmène au bureau de Peutiez. Sans incident.
- Didier reste un moment avec Peutiez puis des bruits sont entendu dans sa chambre par la voisine du bas (Hirmintrude)
- Lorsque les bruits cessent, des pas précipités montant vers le bureau sont entendus (Hirmintrude).
- Un bruit de vitre brisée est entendu peu de temps après et Hirmintrude a à peine le temps de passer devant sa fenêtre.
- Des pas dans le couloir sont ensuite entendus par Olympe. Elle entre-ouvre la porte et voit, de dos, un homme en habit sombre et béret sauter par une fenêtre donnant sur une ruelle latérale.
- Grigor signale ne pas avoir revu Didier par la suite. Il ne s’est pas présenté à lui pour sortir.
- Olympe signale ensuite au premier OR qu’elle a vu un homme sauter par la fenêtre du premier étage et lui donne son signalement.
- L’OR en question tente de suivre le fuyard, signale l’homme au béret à ses collègues, mais ce dernier disparaît dans la foule.
- Les OR on été contraint de demander le double de la clé de la chambre de Peutiez, celle-ci étant fermée à clé.
- La chambre de Peutiez était en désordre, signe qu’une bagarre avait eu lieu. Peutiez était allongé au sol, près d’un bureau, un couteau dans le cœur.
- La large fenêtre donnant vers la rue était brisée.
- La seconde clé a été retrouvée dans un tas d’ordures, dans la ruelle où a sauté le suspect.
- Les événements de la manifestation n’ont pas permis de suivre ou d’appréhender le suspect qui s’est fondu dans la foule.
- Le signalement donné par Grigor et Olympe durant l'enquête à savoir, un homme en habits sombre et béret, correspond.
- Dossier d'enquête succinct" - Partie II:
Mobile des meurtres: Incertain.- Aucun élément retrouvé sur place ne permet de constituer un mobile.
- Peutiez avait été écarté la veille d’un marché de livraison de chaux à Courage.
- Le marché avait été remporté par Didier van Strijdonck et avait laissé Peutiez très amer.
Profil des victimes:- Philippe PEUTIEZ: Résident de Courage (registre du “vieux courage”), entrepreneur, membre d’une famille bourgeoise de la ville, il a une femme (Morgane PEUTIEZ) et deux filles (Aelis et Ysabeau), il possède plusieurs établissements en ville (taverne, auberge…), dont le Drapeau Blanc. Il est connu comme un homme vaniteux, arrogant, fourbe, ayant trempé dans des affaires louches, il était prêt à tout pour renforcer son emprise sur la ville de Courage. Client de la banque des Chaînes où il possède le coffre référencé 16882.
- Yvan BROKA: Résident de Courage (Registre des “Bougeoirs”), associé de Peutiez, il le suivait dans toutes ses affaires, d'origine modeste, il doit tout à Phillipe Peutiez et il ne possède pas de bien immobilier. Il loue une chambre dans les quartiers est de la ville. Il est connu comme un homme discret, loyal, mais sachant faire preuve d’une grande brutalité. Il a été plusieurs fois fiché dans des affaires de règlements de comptes, mais faute de preuve probante, il a dû être relâché.
Profil du visiteur (suspect):- Didier VAN STRIJDONCK: Résident de Liberty, Marchand connu dans le commerce de matière première (construction, artisanat…) en république mais aussi avec le Reike (région de Kyouji) et vers Kaïzoku. Il logeait à l’auberge du “Pavé doré” au moment de la manifestation. Client de la banque des chaînes où il possède le coffre 85658 (Courage) et 29855 (Liberty).
Profil des témoins:- Grigor Lazlow est un résident de Courage repris au registre du “nouveau Courage” et est domicilié au Drapeau Blanc. C’est un homme taciturne et peu avenant, employé de Philippe PEUTIEZ. Il a coopéré avec les OR sans difficultés particulières.
- Hirmintrude Lalo (Locataires de l’auberge) est une résidente de Justice où elle travaille comme cheffe d’atelier dans une entreprise de filature. Elle a coopérer avec les Or sans difficulté particulières
- Olympe Frioul (Locataire de l’auberge) est une résidente de la région de Courage, présente en ville pour rendre visite à un membre de sa famille. Elle travaille comme maréchère et à coopérer avec les OR sans difficulté particulière.
Visite domiciliaireDidier Van Strijdonck, bien au chaud dans sa chemise froissée, avait sursauté à la première frappe à sa porte. L'heure tardive, le silence pesant, tout cela le mettait déjà sur les nerfs. Reboutonnant en hâte sa chemise et se munissant d'une lanterne, il se traîna jusqu'au vestibule, non sans une appréhension grandissante. Glissant un œil par le judas, il ne put réprimer un frisson d’effroi : une silhouette sombre à la capuche profonde se tenait là, les yeux rougeoyants comme ceux d’une apparition spectrale.
« Qui est là ? » Sa voix se voulait ferme, mais un léger tremblement trahissait son état d’alerte.
Une jeune femme abaissa doucement sa capuche, révélant un visage familier sous les ténèbres. Ce n’était autre qu’Orifa, la Valkyrie du SCAR. Didier relâcha un soupir de soulagement, même si une part de lui restait sur le qui-vive.
« Bon sang, vous m’avez fichu une de ces trouilles ! » Il l’invita d’un geste à entrer, tentant de retrouver un peu de son calme. « Entrez donc, avant qu’on ne nous prenne pour des conspirateurs ! »
Alors qu’il lui tendait la main pour l’introduire dans le vestibule, Orifa laissait échapper un petit sourire amusé, visiblement peu impressionnée par la frayeur qu’elle venait de causer. Didier ferma soigneusement la porte derrière elle, conscient qu'il n’avait rien à craindre de cette visiteuse, mais prudent comme à son habitude.
« Pourquoi êtes vous-là? Je n’ai parlé de rien si c’est pour ça que vous êtes là.. » Murmura-t-il nervveusement en pensant aux événements de la banque des Chaînes.
Orifa le rassura aussitôt, lui expliquant brièvement les raisons de sa visite. Tout en l'écoutant, Didier lui servit un verre de vin d’un geste mécanique, sa méfiance en éveil malgré son apparente décontraction. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à converser plus posément, un bruit sourd retentit de nouveau contre la porte, plus violent cette fois-ci. Didier manqua de renverser le verre qu’il tenait, jetant un regard nerveux en direction de l’entrée.
« C’est la fête des voisins ce soir, ou quoi ? Excusez-moi.» Marmonna-t-il, agacé et inquiet.
Sans attendre, il se dirigea vers la porte et glissa de nouveau un œil par le judas. Ce qu’il vit de l’autre côté eut de quoi l’irriter davantage : deux silhouettes, dont une massive, visiblement impatiente. Il aperçut un insigne, brillant faiblement dans la nuit.
« Officier de la République! Ouvrez ! » Ordonna une voix d'homme, implacable et autoritaire.
Didier roula des yeux, furieux de cette intrusion qui brisait sa tranquillité, mais il n'était pas assez fou pour ignorer un ordre aussi direct. D'un geste hésitant, il ouvrit finalement la porte, prêt à se défendre verbalement.
Face à lui, deux figures s’imposaient : un homme massif qu’il reconnut immédiatement, son visage sévère et impérieux ; et à ses côtés, une femme aux traits affûtés, vêtue de l’uniforme républicain, qui l’observait avec une expression neutre mais résolue.
« Vous... » Souffla Didier, se remémorant la dernière rencontre avec cet homme lors des funérailles du grand argentier du reike. « Que puis-je faire pour vous, à cette heure tardive ? Cela n’aurait-il pas pu attendre demain matin ? » Ajouta-t-il, d’un ton faussement courtois.
L'homme plissa les yeux, ignorant délibérément la question. « Nous avons des questions pour vous, monsieur Van Strijdonck, au sujet de l’incident du "Drapeau Blanc". »
Le marchand tenta de masquer sa nervosité sous un sourire forcé, tandis qu'Orifa, derrière lui, observait la scène avec une attention silencieuse. La tension devint presque palpable ; Didier se savait dans une position délicate, et pourtant, il sentait bien qu’il lui restait quelques cartes à jouer pour sauver la face. Il ouvrit la porte et fit entrer les officiers.
« Le Drapeau Blanc? De quoi s’agit-il exactement? »OBJECTIFS- Léonora et Valefor: Interroger Didier au sujet du “Drapeau Blanc”
- Orifa: En savoir plus sur les mouvements de Didier en Shoumeï et, éventuellement, orienter l'interrogatoire dans un sens plus favorable à Didier.
- Didier: Répondre aux questions et éviter la case prison.
CENDRES- Aucun élément retrouvé sur place ne permet de constituer un mobile.
- Phillipe PEUTIEZ: Entrepreneur à Courage, membre d’une famille bourgeoise de la ville, décédé d’un coup de couteau donné du bas vers le haut, dans la région du cœur.
- Le jour de la prise en charge, la cible était partie de courage vers le Reike en traversant le Lac Ribirth, on apprendra par la suite qu’il était accompagné de 3 personnes:
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Message 1
Une nuit presque comme les autres pour moi, pendant que la plupart dormaient, je faisais mon travail. La calèche roulait lentement et chaque pavé que passait la roue résonnait désagréablement à mon oreille.
Étrangement, j'avais été affecté sur un cas étrange. Un marchand qui n'était souvent pas loin de cas souvent sombre, qui faisait le mort depuis quelque temps déjà. Soit le type fait partie des plus malchanceux que je connais, soit il traînait dans un tas d'affaires louches qui lui pétait entre les doigts les unes après les autres.
- Alors lieutenante, qu'avez vous fait pour vous retrouver sur cette affaire ?
Le chemin se fit presque trop lentement, mais enfin la calèche se stoppa non loin du domicile du suspect. Je me levais en premier, descendant de la calèche pour tendre mon bras à la lieutenante qui le refusa en me jetant un hautain. J'aurais pu dire de haut, mais ce n'est pas ce qui me venait en tête en voyant cette femme. Elle descendit et je ne pus retenir mon sourire.
- Vous savez, acceptez une main tendue n'est pas un signe de faiblesse.
Je me replace près d'elle, toujours avec ce sourire affable qui me caractérisait.
- Prête ?
Et dans cette réponse silencieuse, nous avions rejoint la porte de ma démarche claudicante. Je tendais l'oreille pour voir ce que je pouvais entendre à l'intérieur. Les mots n'étaient pas tous compréhensibles, mais il y avait clairement deux voix.
- à peine rentré qu'il est déjà avec une femme.
Son dossier ne l'indiquait pas marié et sa voix ne m'était pas inconnu. Arrivé devant l'entrée, j'avais frappé, trois coups du pommeau de ma canne. Deux secondes de silence, puis je nous annonçais.
- Officier de la République ! Ouvrez !
Je n'allais quand même hurler que j'étais un limier, les traqueurs de la République, les OR passaient mieux, même si à cette heure la plupart dormais. Et quand la porte s'ouvrit, mon sourire s'agrandit.
- Moi.
Je lui avais annoncé l'objet de notre visite. Remarquant ses réactions, pouvant entendre son cœur s'accélérer, son sourire tendu. Il nous fit entrer sans que je n'aie à demander. L'intérieur se révéla à mon regard.
- Alors Monsieur Van Strijdonck, votre contemplation de la Lune fut elle satisfaisante pendant votre voyage à l'ouest ?
Le son de ma canne sur le sol rythmée mon avancée, mon caban long qui s'ouvrait pour laisser apparaître ma paire d'épées et mon masque de limier. Cela jurait légèrement avec mon gilet sombre et ma chemise blanche. Finalement, nous avions découvert le visage qui allait sur la voix que j'avais entendue. Une femme plus grande que moi. Comme la première fois que je m'étais présenté à Leonora, j'avais fait une légère révérence à l'inconnue.
- Bonsoir, je suis Valefor Sealgair, ordre des limiers.
Avant de me tourner vers Didier.
- Vous comprendre que je suis assez pressé, et il serait aimable que nous n'ayons pas à aller chercher nos réponses.
Mon sourire se transforma en quelque chose de plus joueur.
- Je vous avais dit que les imbéciles sont parfois surprenants, non ? Bref, que pouvez-vous nous dire sur vos raisons d'aller au drapeau blanc le 5 septembre ?
crédits : 2843
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À ses côtés, le limier. Pas n'importe lequel. Bad Wolf, mais sans son masque cette fois. Pourquoi fallait-il que ce soit encore lui ? La GAR avait des milliers d'hommes, Kieran avait toute une armée et pourtant c'était toujours ce même homme qu'on lui collait sous le nez à chaque mission épineuse. Il était là, massif dans son manteau trop long. Sa mâchoire carrée et ses cicatrices étaient comme taillées à même la pierre. Il ne parlait pas beaucoup et quand il le faisait, chaque mot pesait son poids de plomb et cela l’agaçait. Ils avaient échangé sur l’affaire. Pour l'instant, il restait silencieux, les bras croisés, son regard perdu dans la nuit. Et elle, dans tout ça ? Balancée dans la nature comme une simple enquêtrice. Enfin, « simple », c'était ce qu’elle prétendait, ils n’étaient pas tous à mettre dans le même panier, mais ce n’était tout bonnement pas son métier. Mais le lieutenant de la GAR était rigoureuse et c’était une raison suffisante pour que Noirvitrail estime qu’elle était « taillée pour les coups durs et les imprévus ». Merci, cheffe...
Arrivés, elle ignora le bras et la remarque du Limier, comme à son habitude et l’envie de lui arracher la tentait de plus en plus. La tension était palpable dès qu'ils franchirent le seuil. Le suspect, Van Strijdonck, avait réagi à la vue de Wolf de manière trop expressive pour qu'il ne s'agisse d'une simple coïncidence. Léonora, derrière le limier, n'avait rien manqué de cette interaction. Ils se connaissaient, c'était évident, même si elle ignorait encore dans quelles circonstances leurs chemins s'étaient croisés.
L'intérieur était comme l’extérieur, cossu. Mais comme partout dans Liberty, les travaux de rénovations étaient récents. Les meubles déplacés pour les travaux et de bonnes factures, bloquaient quelque fois le passage qui se faisait difficile dans le couloir. La tapisserie plutôt fraiche et les rideaux entretenus, mais le bazar était le maître mot dans cette demeure. Cependant, le salon était plutôt en ordre et un sac de voyage du suspect trônait sur le canapé qui, lui aussi en bon état, ne montrait aucun signe de pratiques récentes s’éloignant des bonnes mœurs. Les affaires de ce commerçant devaient être bons conclura-t-elle.
Un regard pour la femme qui se tenait déjà dans la pièce. Grande, mince. Elle ne disait rien, pour le moment. Le limier avançait d'un pas assuré, son ombre s'étirant sur le sol comme celle d'un prédateur qui s'apprêtait à fondre sur sa proie. La lieutenante sentit la colère monter. Ce n'était pas la première fois que le limier lui coupait l'herbe sous le pied, mais cela devenait insupportable. De plus, elle fut saisie de stupéfaction lorsqu'elle entendit pour la première fois ce qui devait être lson véritable nom. Elle n'aurait jamais imaginé apprendre une information aussi essentielle dans une situation comme celle-ci. Une part d'elle, peut-être par fierté, aurait préféré que ce soit lui qui lui révéla son identité, et non pas qu'elle soit jetée en pâture au détour d'une enquête. "Très bien, on repassera pour les bonnes manières." Songea-t-elle.
Elle prit une grande inspiration, se redressant pour tenter de reprendre le contrôle de la situation. Le limier, ou plutôt Valefor, comme elle devait désormais l'appeler, se tourna légèrement vers elle après avoir lâché l'information comme un détail insignifiant. Puis, sans lui laisser le temps d'assimiler, il commença à interroger l’homme.
Léonora prit la parole ensuite, se présenta à son tour.
- Je suis le Lieutenant De Hengebach. Vous rentrez de voyage Monsieur Van Strijdonck ? En indiquant le sac posé non loin. Son visage se tourna vers la femme. Qui êtes-vous, Madame ? Et quel est votre lien avec Didier Van Strijdonck ? demanda-t-elle, d'un ton qui attendait une réponse immédiate avant de poursuivre plus loin.
crédits : 2084
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Décidément, depuis l’attaque sur Courage, tout allait de travers dans ce monde… Bien évidemment, elle avait été bien occupée avec la pègre de Courage. À sa grande surprise, tout s’était placé selon ses plans. Le document qu’elle avait pu récupérer dans la banque avait été d’une aide précieuse. Tout ce qui avait suivi semblait sortir d’un livre fantaisiste. Habituellement toujours sur le terrain pour pouvoir réaliser ses missions, voilà qu’Orifa prenait le temps de remplir la paperasse qui lui incombait en tant que directrice. Mais la surprise ne s'arrêta pas là. Cécilia fit le premier pas pour qu’elles se rencontrent de nouveau, et cette fois, il n’y avait pas d’insulte, pas de menace, pas de reproche. Cette dernière semblait étrangement préoccupée par Didier. Évidemment, ce dernier était déjà sous surveillance du SCAR, pourtant Orifa accepta d’augmenter le niveau de son “escorte”. Cela ne semblait étrangement pas être de l’amour entre eux, mais elle n’était pas en capacité de pouvoir déceler ce qu’il se passait.
Dans les rapports qu’elle recevait et qu’elle partageait en partie à Cécilia, il y avait beaucoup d’incohérences mais également des faits assez surprenants. Il lui fallait en apprendre plus sur ce qui l’avait amené à se déplacer à Shoumeï. Évidemment, quand le bien malheureux marchand était de retour dans sa zone d’influence de la république, Orifa se déplaça elle-même pour aller le voir. Pas question de laisser un autre agent l’interroger. Plastron de cuir et ses nouveaux couteaux de lancé autour des cuisses sous sa jupe, elle avait également sa machette. Même s’il ne s'agissait que d’un interrogatoire, il valait mieux être prête. Capuche et cape enfilées, voilà qu’elle toquait déjà à l’entrée de la maison de l’homme au béret.
Entrant tranquillement, elle ne portait pas son masque après tout. Il connaissait déjà son visage et avait prouvé qu’il était tout à fait capable de tenir sa langue. Prenant place sans rien dire dans un premier temps, elle finit par calmer ses craintes.
- Je sais que tu n’as pas parlé, tu n’as pas à t’en faire. Tu dois bien te douter que je t’ai fait suivre, et la raison de ma venue n’a rien à voir avec notre histoire commune, mais plutôt avec tes déplacements récents à Shoumeï.
Prenant le verre qu’il était en train de lui tendre avec un sourire avant de respirer le parfum de son contenu.
- Cécilia semblait craindre qu’il te soit arrivé quelque chose, alors j’ai fait mes recherches, mais n’ai pas eu tout ce que je voulais, du moins pas assez pour satisfaire ma curiosité.
Entendant un bruit au niveau de l’entrée, son regard se tourna dans cette direction, glissant lentement sa main libre au niveau de son genou comme pour pouvoir récupérer un couteau. Entendant que cela provenait d’officiers de la république, elle utilisa la métamorphose, prenant l’apparence d’une autre valkyrie qu’elle avait connue pendant sa jeunesse.
L’homme qui entra en premier semblait étrangement bien trop poli pour un officier de la république qui se permettait de venir aussi rapidement chez une personne venant de rentrer d’un long voyage. Elle reconnut tout de même son visage et son nom. Impossible de tout connaître sur lui, mais au moins il ne mentait pas sur son grade. De nos jours, des espions pouvaient se cacher partout… Il fallait faire d’autant plus attention tant que la purge n’aurait pas commencé.
La femme derrière, elle la connaissait avant même qu’elle ne se présente. Il n’y avait donc aucun doute sur son identité. Voilà qui était tout de même étrange de voir deux personnes importantes de la république pour une simple affaire de meurtre… Le problème maintenant était que Didier se trouvait dans une situation des plus délicates si on commençait à poser des questions sur cette zone d’ombre qui avait eu lieu pendant l’attaque de Courage.
Se relevant tout en mettant son verre en lieu sûr, elle s’inclina respectueusement avant de récupérer son masque blanc pour le déposer sur son visage. De cette manière, ils auraient une vision faussée de qui était derrière.
- Sefi Rikoerdvin, Directrice du renseignement stratégique du SCAR.
Il n’était pas question qu’elle laisse ces membres de la république marcher sur ses plates-bandes.
- Je suis assez surprise de voir deux éminents membres des forces de l’ordre faire irruption ici pour cette affaire. Les OR sont donc en sous-effectif au point de faire venir un lieutenant et un limier pour ça ?
Elle n’avait rien contre eux, ils faisaient leur travail pourtant ça semblait être utiliser un titan pour détruire un bateau de pêche. Relevant les épaules en croisant les bras, son regard de braise fixait le limier puis la lieutenante.
- Lieutenant de la troisième légion De Hengebach et Lieutenant Sealgair, j’aimerais que vous me laissiez terminer mon entretien avec Monsieur Van Strijdonck. Depuis bien avant l’histoire que vous avez nommée, une opération est en cours pour suivre ces agissements. Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’importance de ma mission.
C’était amusant de savoir que militairement, elle avait bien plus d’influence qu’eux deux réunis, et que pourtant socialement, elle valait moins que le prix l’une de leurs chaussures. Après tout, ils avaient une véritable identité, eux. Il était bien moins facile de les faire disparaître en un claquement de doigt.
- Pour l’instant, il n’y a rien qui mérite que vous quittiez cet endroit, peut-être que vous pourrez apprendre des choses pouvant servir à votre propre enquête ?
Se retournant en direction de Didier, elle cligna d’un œil, même s’il ne devait voir qu’un rubis disparaître pendant moins d’une seconde avant d'apparaître de nouveau.
- Bien, maintenant que nous sommes au clair, j’aimerais donc bien savoir pourquoi avoir eu besoin de quitter la république aussi longtemps ? J’ai cru comprendre que c’était pour pouvoir apporter votre soutien à une de vos connaissances ?
Sans attendre de réponse tout de suite, elle reprit sa place en sortant une paille en bois de son plastron de cuir noir pour commencer à boire le contenu du verre. À première vue, il n’y avait aucun danger actuellement, dans le pire des cas, il y avait des ombres prêtes à intervenir en cas de besoin.
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Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: C
Didier, cependant, tentait de masquer ce trouble derrière un sourire poli. En bon hôte, il l’avait précédée vers le salon, où les lueurs vacillantes des bougies projetaient des ombres dansantes sur les murs. Récupérant son manteau qu’il avait abandonné sur le canapé, il débarrassait son invitée avant d’aller accrocher manteau et cape un peu plus plus loin.
« Hé bien! Ce n’est pas tous les jours que la République s’invite chez moi… Laissez-moi vous débarrasser. » Son ton se voulait léger en dépit de la distance polie qu’il voulait garder en la vouvoyant. Il avait alors proposé un verre à la Valkhyrie.
Orifa prit place sur le canapé, à coté du sac de voyage de Didier, son expression toujours aussi indéchiffrable. La lumière jouait sur son visage, mettant en valeur ses traits aiguisés et son regard perçant. Une tension palpable flottait dans l’air, amplifiée par le silence qui s’étira alors qu’il servait le vin et, lorsqu'il tendit le verre à la Orifa, son regard fatigué s’attardait un instant sur les formes de la jeune femme. La main du marchand était légèrement tremblant. Non pas qu’il avait peur, mais la fatigue et le stress du voyage l’avait rendu anxieux et cela avait réactivé quelque peu ses tremblements. Puis il s’assit face à elle, le bois du fauteuil craquant sous son poids avant de s’emparer de son propre verre et de trinquer.
« Alors, dites-moi! Qu’est-ce qui me vaut l’honneur de votre visite à une heure aussi tardive? » Lancait-il, un sourire incertain accroché à ses lèvres.
Orifa ne répondit pas immédiatement, laissant planer un suspense qui semblait peser une tonne sur les épaules de Didier. Puis elle brisa enfin le silence, sa voix posée mais empreinte d’autorité, elle lui parlait de la surveillance dont il faisait l’objet.
« Quoi ? C… Comment ça, me surveiller ? Je n’ai pas besoin d’être surveillé ! » Protesta-t-il en s’agitant légèrement.
« Je suis bien parti au Shoumeï pour un bref voyage, mais qu’est-ce que cela peut faire ? » Concédait-il.
Orifa Sigrior a écrit:- Cécilia semblait craindre qu’il te soit arrivé quelque chose, alors j’ai fait mes recherches, mais n’ai pas eu tout ce que je voulais, du moins pas assez pour satisfaire ma curiosité.
Didier soupira profondément, la fatigue et le poids des interrogations se mêlant à une pointe d’agacement. Cette situation lui rappelait trop se qu’il avait vécus avec sa mère. Cela lui était insupportable. Il posa son verre sur la table et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, tentant de retrouver un semblant de contrôle, ou de maîtrise.
« Satisfaire ta curiosité ? » Lâcha-t-il, un soupir agacé ponctuant ses mots. « La prochaine fois, pose-moi simplement tes questions au lieu de gaspiller les ressources de la République! »
Dans son emportement, il ne s’était pas rendu compte du tutoiement. Mais se rendant néanmoins compte de son emportement, il s'était tut un instant avant de s’excuser. : « Désolé. Je… Je suis un peu sur les nerfs en ce moment. »
C’est à ce moment que des coups énergiques à la porte d’entrée le firent sursauter, tournant la tête vers celle-ci, Didier lâchant son commentaire sur la fêtes des voisins. Puis, revenant sur sa visiteuse, il reprit en se relevant, sur un ton plus confidentiel:
« Tu n’es pas sans savoir que les anomalies liées à la corruption de l’Arbre-Monde ont augmenté récemment. Un ami reikois avait besoin d’un coup de main pour tenter de les réduire. » Sa voix se fit plus grave, marquée par un mélange de sincérité et de lassitude.
« J’avais une dette envers lui, et je m’en suis acquitté à cette occasion. Visiblement avec succès, puisqu’elles ont diminué. » Avait-il poursuivit. Mais son regard fuyant trahissait un trouble plus profond.
« Je reviens. » Déclarait-il en s'éloignant vers l’entrée.
Orifa, laissée seule, pouvait alors voir sur la table basse le courrier ouvert et laissé là par Didier. Certains courriers étaient ouverts et portaient tous l’en-tête du bureau de l’office républicain de Liberty. C’étaient les convocations de Didier. Il y avait le sac de voyage de Didier posé sur le canapé à coté d’elle, elle pouvait voir un objet en forme de pointe enrobé dans du tissus émerger de l’une des poches.
Valefor Sealgair a écrit:– Alors, Monsieur Van Strijdonck, votre contemplation de la Lune fut-elle satisfaisante pendant votre voyage à l'ouest ?
« Ô, vous savez, les astres, je laisse ça aux rêveurs et aux astrologues. » Avait alors répondu Didier avec une pointe de légèreté, comme pour désamorcer la situation. Puis, d’un geste cordial, il ajouta :
« Entrez donc, le salon est droit devant. »
Il s’efforça de rester courtois malgré la fatigue qui alourdissait ses épaules et l’agacement suscité par la pique à peine voilée du limier. Didier referma la porte derrière eux, son regard glissant brièvement sur la collègue de Sealgair : une femme aux cheveux foncés, plus petite que lui – ce qui n’était pas courant –, mais dont la posture droite trahissait une autorité naturelle. Le contraste de tailles entre elle et le limier était presque comique, mais Didier n’était pas d’humeur à s’en amuser.
« Ne faites pas attention au bazar. » Lança-t-il en passant devant, désignant d’un geste désinvolte les meubles déplacés et les piles de caisses éparpillées dans le couloir. « J’ai dû refaire toute la maison après les inondations qui ont frappé le quartier en début d’année, et… Eh bien, disons que je n’ai pas encore tout remis en ordre. La mérule, vous savez, c’est une vraie plaie ! »
Sa voix trahissait une fatigue non feinte, mêlée à une certaine nervosité. Il fit un léger geste d’invite, les conduisant dans le salon. La pièce, bien que quelque peu encombrée, était propre et dégageait une sobriété soigneusement entretenue. Un canapé en velours sobre trônait au centre et sur lequel était posé un sac de voyage à moitié ouvert. Il était entouré par plusieurs fauteuils disposés autour de la table basse du salon, et où un feu venant d’être allumé brûlait dans l’âtre de la cheminée, diffusant une chaleur discrète dans la pièce.
C’est alors que l’homme se présentait comme Limier, dévoilant son identité. Le marchand sentit son anxiété faire un bond à cette déclaration. Comment avait-il pu attirer l’attention des autorités au point qu’un limier lui soit mis sur le dos ? C’était incompréhensible. La mort de Peutiez, à elle seule, ne pouvait pas suffire pour un séjour au Razkaal. Peut-être était-ce lié à son séjour au Reike ? Ou même à celui en Shoumei ? L’homme psychoter intérieurement et son étonnement fut d’autant plus visible lorsque sa collègue se présenta :
“Lieutenant de Hengebach”
« Lieutenant de Hengebach ? De la 8ᵉ légion ? » Une lueur de curiosité mêlée à de l’incompréhension passa dans ses yeux. « Il me semble avoir entendu parler de vous. C’est bien vous qui avez défendu le rempart sud lors des événements de janvier ? »
Ce nom réveillait en lui des souvenirs de conversations murmurées et de récits souvent exagérés sur la résistance héroïque menée par la générale de Noirvitrail et sa lieutenante contre l’attaque de la “Princesse de pique” et celle dite “de Trèfle”. Cette diversion, bien que non préméditée, lui permettrait de gagner un peu de temps avant que les questions sérieuses ne commencent.
Mais Orifa – ou plutôt Sefi – intervint avant que la lieutenante ne lui réponde, se présentant sous un pseudonyme, mais, étrangement, comme directrice du renseignement stratégique du SCAR.
À cette révélation, Didier tomba des nues. Il se doutait, grâce à Cécilia, qu’Orifa, alias Sefi, appartenait au SCAR, mais pas à un tel niveau. Le marchand se passa une main sur le visage, prenant la mesure de l’étrangeté de cette assemblée réunie dans son salon désordonné. Ceci dit, peut-être qu’elle avait seulement pris “l’apparence de la directrice” ?
Mais quoi qu'il en fut, le libertéen se demandait si son passage dans la forêt des Corrompus ne lui avait pas laissé quelques séquelles, tant la situation lui paraissait improbable. Cette avalanche d’informations fit que Didier suivit à peine l’échange qui s'ensuivit entre ses trois invités. Il sursauta presque, comme revenant d’un songe, lorsque Ori… Sefi, lui posait une question directe.
Le marchand se raclait ensuite la gorge, reprenant quelque peu de contenance, il levait alors les mains dans un geste apaisant, cherchant à détendre une atmosphère qui commençait à se tendre. Car ça, il ne l’avait pas manqué.
« Mais avant d’aller plus loin, je voudrais proposer à boire à nos invités, si cela vous tente bien sûr. Soft… ou moins soft. Je propose de répondre ensuite à vos questions. Et dans le calme.»
Il avait du se battre dans la jungle sanglante, se battre dans cette satanée forêt des Corrompus, il ne voulait pas se battre chez lui. Didier invitait alors le limier et la lieutenante à prendre place dans les fauteuils libres, tout en écoutant leurs desiderata en matière de boissons, ou leurs premières questions. Une fois tout le monde installé et servi, Didier prit place à côté de la soi-disant Sefi. Ce bref intermède lui permit de réfléchir à comment reprendre un peu de maîtrise sur la situation. Prenant une gorgée de vin, il déposait ensuite son verre sur la table basse en face de lui.
« Bien ! Procédons…» Lança-t-il aussi bien au limier qu’à la lieutenante avant de montrer le courrier éparpillé sur la table basse.
« Avant toute chose, je tiens à préciser que j’ai pris connaissance des convocations de vos collègues peu avant votre arrivée. Je reviens d’un séjour professionnel à l’étranger et je n’ai pas eu l’occasion de le faire suivre. Je suis marchand et je suis régulièrement sur les routes, là où les affaires me portent. Cela ne procède donc pas d’une intention de me soustraire à quoique ce soit et j’avais l’intention de me présenter demain à votre office pour en discuter.» Avait déclaré Didier. Avant de demander: «Vous souhaitiez parler des événements des Bougeoires c’est bien ça ?»
La question n’était pas anodine, le marchand tentant de créer une confusion entre les évènements du Drapeau Blanc et les manifestations qui touchèrent Courage ce jour-là.
CENDRES
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Mais n’êtes-vous pas censée cultiver le mystère ?
Le SCAR, connu pour son travail dans l'ombre, ses agents invisibles et ses interventions, avait pour règle première l'anonymat. Pourtant, cette femme brisait cette discrétion. L'allure de la prétendue directrice n’était une mise en scène. De plus, ce n’était sans doute pas son vrai visage, ni même son nom ou alors elle manquait vraiment à toutes ses obligations. Si elle était vraiment ce qu'elle prétendait, elle ne resterait pas longtemps. Une petite voix dans sa tête lui soufflait qu'il suffirait de patienter. Dans une heure, tout au plus, elle disparaîtrait, la magie avait ses limites. Elle jeta malgré tout un regard pour Valefor. S'appuyant sur cette certitude, Léonora garda sa posture et afficha un sourire de façade.
Vous allez devoir nous quitter prématurément, je suppose. Le but était de piquer avec politesse.
Elle laissa ses paroles flotter, elle ignora malgré la demande de la femme de s'entretenir seule avec le suspect. Cette requête, bien que formulée avec une certaine autorité, Léonora ne lui céderait pas, il était hors de question de perdre le contrôle sur la situation. Léonora ne bougea pas d'un millimètre, du moins, elle ne quitterait pas cette pièce. Elle tourna de nouveau son attention vers Van Strijdonck.
À moins, bien sûr, que vous ne soyez, vous aussi, en lien étroit avec le SCAR, Monsieur Van Strijdonck ?
Ce qui rendrait sa situation encore plus problématique.
Lorsque Didier, visiblement désireux de dissiper une partie de la tension palpable, leur proposa de s'asseoir et d'offrir des rafraîchissements, Léonora déclina poliment. Plutôt que de s'installer, elle choisit de rester debout. Sa posture droite et son regard indiquaient clairement qu'elle était là pour obtenir des réponses, pas pour se détendre, elle n’était pas venue pour jouer à l'invitée courtoise. Elle se mit à faire lentement le tour de la pièce. Son regard balayait attentivement les lieux. Sur un guéridon près de la fenêtre, une plante en pot montrait des signes de négligence, ses feuilles étaient jaunies. Elle s'arrêta ensuite devant un portrait posé sur une commode. Une peinture d'un jeune homme. Léonora tiqua en fronçant les sourcils… Ce visage lui rappelait quelque chose.
Qui est-ce ?
Puis reprit son tour, jeta discrètement un œil à l’intérieur du sac de voyage pour revenir proche de Valefor.
Quels étaient vos rapports avec Monsieur Philippe Peutiez et Yvan Broka ?
Léonora, toujours debout, croisa les bras et fixa Didier. Elle laissa planer un moment de silence, suffisamment long pour qu'il ressente toute l'attention portée à ses réactions.
Etaient-ils simplement professionnels ?
Dans ce genre d'affaire, deux choses reviennent toujours. Soit c'est une histoire de pouvoir, une lutte entre égaux, soit… il y a une femme quelque part. Une amitié, une rivalité, un triangle amoureux, peu importait.. Si elle pouvait écarter l'un de mobile, elle gagnerait un peu de temps.
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Message 2
Une petite surprise m'attendait derrière cette porte, un visage connu. Et il semblerait que lui non plus ne m'avait pas oubliait. Ma petite question avait fait son effet. Il essayait de répondre aux premiers degrés, avant de nous inviter à le suivre à entrer. Je ne quittais pas mon sourire, suivais l'homme accompagné de la lieutenante. Comme indiqué, je ne faisais pas attention à ce qui n'était pas en ordre laissant ce côté à la jeune femme, je m'intéressais beaucoup plus aux réactions qu'il ne contrôlait pas.
Tout cela ne m'intéressait pas, je n'étais pas là pour ça. Il n'avait pas de chance que l'on est mis un limier sur son cas où alors, l'enjeu était plus important que ce que l'on m'avait laissé comprendre. C'était à nous de le découvrir.
Nous l'avions suivi jusqu'à son salon pour découvrir le visage de la femme que j'avais entendue. Elle remit son masque et se présenta. Directrice du Scar. Mon sourire s'agrandit pendant que Léonora restait fidèle à elle-même. Ne se laissant pas intimider par un nom ou une fonction. Je me rapprochais de Leonora.
- Seulement pour les forces de l'ordre. Il semblerait.
J'avais l'impression que nous étions sur la même longueur d'onde, cette fois au moins.
- Voyons Lieutenante. Nous sommes du même côté, entre gens civilisés. Vous, voyez Madame. Si votre opération est en cours de puis longtemps elle n'est pas à une soirée près. Et puis, nous ne connaissons pas vraiment ce que fais le scar. Par contre, il n'est pas secret que quand un limier se déplace, c'est que des décisions ont été prises et les répercussions sont souvent direct.
J'avais accepté le verre de vin, sortant un cigare pour le porter à mes lèvres, l'humidifiant avant de sortir les pierres d'électrum pour allumer le tabac.
- Monsieur, vous semblez toujours vous trouver dans des situations étranges.
Je commençais à me déplacer dans le salon m'appuyant sur ma canne gardant ce sourire qui me caractérisait.
- Nous avons tous des questions. Le plus simple est de répondre à nos questions. Je suis sûr que l'on va s'entendre.
Mon sourire se modifia en quelque chose de plus joueur. Nous étions dans un jeu que je n'aimais pas, cette fois, je n'étais pas la lame qui tombait. J'étais au fourreau, le temps d'avoir les réponses. J'observai le duo alors que la lieutenante parcourait les lieux. Elle était sûrement plus habituée que moi à ce jeu. Enfin à ces règles. La fumée s'échappait lentement, alors que je maudissais l'officier qui m'avait foutu sur le dossier. Mon médaillon frémissait depuis que nous étions rentrées dans le salon, je m'étais concentré sur cet outil pour graver la scène et les signatures dans ma mémoire. Laissant les questions être posées à nouveau. Un soupir expulsa la fumée de mes poumons.
- Juste ce qui a étaient demander pour le moment, sans essayer de nous perdre dans d'autres directions. À moins que vous ne soyez derrière les événements et ce sera à moi de mener la suite.
J'avais laissé traîner les mots en prenant une bouffée de tabac. M'appuyant sur ma jambe valide, le pan de mon manteau s'ouvrit légèrement, découvrant les poignées de mes épées et surtout le masque qui me servait de carte de visite.
- J'imagine qu'à part moi personne ne veut ça.
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— Cultiver le mystère ? Avec des civils peut-être, mais vous n’êtes pas n’importe qui tous les deux.
Il y avait fort à parier qu’ils savaient tous les deux que si elle faisait réellement partie du SCAR, le visage qu’elle avait montré n’était pas le sien, de même pour son nom et son grade. Inutile d’insister dessus inutilement, ils étaient entre gens intelligents après tout. La pique fut acceptée et elle eut un mouvement de tête qui pourrait faire comprendre à son interlocutrice que la masquée s’amusait de cette réflexion. Elle aurait bien tenté de couper court à toute cette histoire, mais au vu des deux protagonistes qui avaient été envoyés… C’était une erreur de sa part, elle aurait dû tenter d'étouffer cette affaire à sa manière pour éviter d’en arriver à cette extrémité, mais avec la pègre et Courage, elle avait eu bien trop à faire dernièrement.
Si Didier devait se retrouver à être Sénateur, il fallait que toutes les charges contre lui soient réglées légalement, c’était le minimum pour qu’on ne se pose pas de questions. Et s’il devait se retrouver à avoir comme petite ligne dans son dossier “en rapport avec le SCAR”, c’était sabrer sa carrière.
Finalement, elle prit la parole une fois que les deux enquêteurs en avaient fini avec leurs questions. Ils n’avaient pas lâché prise à sa première remarque, ils n’allaient certainement pas tourner les talons à la deuxième. Autant jouer plus diplomate, même si c’était loin d’être son fort.
— Lieutenant De Hengebach, sachez que s’il était en lien avec le SCAR pour une autre raison qu’une enquête, vous n’auriez pas pu l’interroger comme vous le faites aujourd’hui.
Il y avait évidemment plusieurs raisons derrière cela. Didier serait directement retourné au QG à Courage sans passer par ici et surtout, une enquête n’aurait jamais pu être réalisée sur ce genre de meurtre. Nettoyer derrière les actions des agents est une mission tout à fait banale ; en cas de bavure, le DSI aurait fait son office.
— Lieutenant Sealgair, sachez que ce n’est pas pour rien non plus que le SCAR se déplace, mais pour nous, c’est plus dans la finesse.
Son identité n’étant pas en danger, elle retira sa transformation. Le changement n’était pas fortement visible car la carrure était la même et sous cette cape et ce masque, peu de chances de voir quoi que ce soit changer.
Glissant innocemment sa main droite au niveau de sa cuisse, prête à réagir si la vie de Didier était en danger, du moins tant qu’elle n’aurait pas eu les réponses à ses questions. Si elle laissait le marchand mourir sans rien faire, cela pourrait poser un problème avec Cécilia et pour l’instant, il valait mieux éviter cela…
— Bien, je vais laisser notre hôte répondre à vos questions pour l’instant dans ce cas, je poserais les moyens en temps voulu.
Didier était loin d’être bête et il l’avait déjà montré, froussard bien que téméraire, mais beaucoup trop maladroit. Après l’histoire du coffre, ils avaient pu échanger sur une manière de rendre les choses plus à son avantage en cas d’enquête. Peut-être qu’il serait temps de lui faire confiance ? Rapprochant son verre et sa paille pour boire une nouvelle gorgée tout en restant muette pendant les futures explications du marchand.
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Orifa Sigrior a écrit:
— Bien, je vais laisser notre hôte répondre à vos questions pour l’instant dans ce cas, je poserais les moyens en temps voulu.
Didier la salua d’un léger signe de tête avant de lui tapoter la cuisse.
« Merci, ma chère. »
Il ouvrit alors une de ces boîtes de cigares pour en sortir un de ses préférés, un Senkaï de Kaizoku, avant de faire glisser son regard vers le limier. Le marchand répondit, non sans un brin de malice :
« Vous avez raison, mon cher limier. Tout ceci peut bien attendre une nuit de plus… Je suis prêt à m’engager à être présent à la première heure demain matin. »
Il s’interrompit, réalisant qu’il aurait sans doute besoin de plus de sommeil que prévu. Il rectifia alors avec un sourire :
« Ou plutôt à la deuxième, parce que je suis complètement naze et que je ne suis pas dans les meilleures dispositions pour vous répondre. Mais j’imagine que vous préférez ne pas être venus pour rien. »
Le regard du Libertéen passa de l’officier au limier avant que Didier ne s’adosse dans l’un de ses fauteuils. Un sourire effleura ses lèvres lorsqu’il vit Sealgair allumer un cigare qu’il crut reconnaître.
« Limier jusqu’au bout des ongles, hein ? C’est un Raskhalos, n’est-ce pas ? »
Demanda Didier à Valefor, taquin. Les Raskhalos n’étaient pas réputés pour leur qualité, mais ils étaient vendus à un prix raisonnable pour ce type de produit.
« Ce sont ceux à la vanille ? Moi, je préfère les Bourdonné, mais les meilleurs, pour moi, restent les Senkaï. » Déclara-t-il avant d’allumer son propre cigare.
Didier suivait ensuite du regard ses deux visiteurs, qui déambulaient dans son salon, scrutant chaque recoin et tournant autour de lui tels des vautours. L’officier brisa le silence la première en désignant un tableau en face d’elle.
« C’est moi. » Avait répondu Didier, laconique. Après une pause, il ajouta, presque pour lui-même : « Un jeune homme bien sous tous rapports. »
Valefor Sealgair a écrit:- Monsieur, vous semblez toujours vous trouver dans des situations étranges.
Le rire de Didier, un brin nerveux, résonna dans la pièce, masquant à peine son malaise face à l’attitude du limier. Tirant sur son Senkaï plutôt que de répondre sèchement, Didier opta pour un retour à l’envoyeur :
« Ho ! Comme vous y allez, mon cher ! Mais je vous en prie, explicitez votre point de vue ! De quelles situations étranges voulez-vous parler ? »
L’officier, de son côté, profita de l’échange pour poser une autre question, plus précise et portant les enjeux un peu plus haut. Didier la vit se camper non loin de lui, les bras croisés, son regard inquisiteur posé sur lui. Sentant la pression s’intensifier, il tira une seconde fois sur son Senkaï avant de répondre, les yeux ancrés dans les siens.
« Professionnels, avec le premier. L’autre m’est inconnu. Qui est-ce ? »
Son ton était sec, direct. Comme toujours, le marchand ne put s’empêcher de poser des questions à son tour. Mais la jeune femme répondit par une autre question, sur la nature de ses relations avec ces individus.
« On ne peut plus professionnelles, officier. Pourquoi ? »
Valefor reprit alors la main, expulsa une bouffée de son cigare avant de laisser transparaître une pointe d’agacement, ayant reconnu le petit jeu de Didier. Il ajouta une menace implicite, ce qui fit monter la tension dans la pièce. Ce dernier glissa un regard vers les armes du limier, subtilement révélées, avant de constater qu’Orifa, elle aussi, semblait prête à intervenir. Presque blasé, il glissait son regard sur le jeune femme au cas où celle-ci voulais aussi montrer un truc, on ne sait jamais, avant de revenir au limier:
« Mon cher limier, encore une fois, je suis prêt à coopérer. Pas besoin de ce genre de démonstration ici.
Quant aux derniers événements, j’imagine que vous parlez de ceux qui ont secoué les Bougeoirs à Courage ? Je n’ai rien à voir là-dedans.
Et pour tout vous dire, c’est plutôt moi qui ai été victime des événements.
J’ai été malmené, on a tenté de s’en prendre à ma vie, bref! Un vrai calvaire. J’ai entendu parler de ce qui s’est passé avec l’Obseedra et de celui qu’on a appelé le Rassasié. Franchement, vu ce qu’il se passe dans tout le pays, il y a déjà assez de problèmes sans que j’en rajoute. Je suis un patriote, vous savez. »
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