DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Tulkas

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    [PA] Les conséquences de nos actes. [Leonora / Valefor / Orifa] QIZeEX7
    Gazette des cendres
    Automne 2024
    Lire le journal
    #8
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Temple du Dragon
    Derniers sujets
    [Questions] La RépubliqueAujourd'hui à 19:53Falconi Genova
    Prosélytisme [PA]Aujourd'hui à 19:31Qultarn
    [Event] Le Temple du DragonAujourd'hui à 19:23Herendil
    [FB] Retour à Kyouji [Atheris]Aujourd'hui à 18:03Didier Van Strijdonck
    Pour la gazette hivernale Aujourd'hui à 17:57Ruby Draglame
    Le Cétus et l'Ondine - PAAujourd'hui à 17:38Arès B. Wessex
    Validation de Noël 2024Aujourd'hui à 17:36Ruby Draglame
    4 participants
    Aller en bas
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Didier Van Strijdonck
    Didier Van Strijdonck
    Messages : 174
    crédits : 583

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3936-didier-van-strijdonck-termine
  • Lun 11 Nov - 11:37
     


    LES CONSEQUENCES DE NOS ACTES


    - TOUR I -









    Le retour…

     [PA] Les conséquences de nos actes. [Leonora / Valefor / Orifa] Les_co12

    Didier rentra tard ce soir-là, le corps fourbu et l'esprit encore agité par son périple dans la Forêt des Corrumpus. Le voyage de retour n’avait rien eu de reposant, et l’épuisement lui pesait autant que ses souvenirs de cette aventure. À peine le pas de la porte franchi, il déposait son sac de voyage, envoya son manteau sur le dossier du sofa et accrocha son tricorne à une chaise, avant de se laisser tomber dans l’obscurité silencieuse de la pièce. Il défit les boutons de sa chemise, ouvrit le col pour libérer un peu de la chaleur étouffante de la route, et retira ses bottes à la lueur des réverbères extérieurs qui filtraient faiblement à travers la fenêtre.

    S’approchant ensuite de la cheminée, il s’agenouillait devant l'hâtre pour y allumer un feu et, lorsqu'une flamme suffisamment vigoureuse commença à danser sur les bûches sèches, jetant une lumière tremblante dans le salon sombre, Didier se redressa, étirant son dos douloureux. Il songeait qu’un repas consistant et un bon bain ne seraient pas de trop pour le lendemain. Il descendit ensuite au cellier et en revint avec une bouteille de Château des Pins, cuvée de l’an moins 4 — un cru qui n’avait rien d’exceptionnel, mais qui ferait l’affaire pour ce soir.

    Verre en main, Didier s’installa dans le sofa et saisit le tas de courrier laissé là depuis son départ pour Courage, un bon mois déjà. D’abord distrait, il parcourut les premières lettres d’un œil vague. Mais rapidement, son attention se fixa sur une série d’avis de passage. Didier fronça les sourcils, une ride de contrariété plissant son front. Les convocations venaient des Officiers Républicains, apparemment déposées lors de son séjour à Justice avec Cécilia et Hélénaïs, et d'autres encore laissées pendant son voyage au Reike et à Shoumei.

    Il murmura un juron, posant son verre pour mieux examiner les documents. Des messages de ses contacts faisaient également mention de visites répétées des officiers dans ses entrepôts. La tension montait d’un cran chez le républicain, et il sentit l’anxiété le prendre à la gorge. Didier n’avait presque plus songé aux événements du Drapeau Blanc ces derniers temps, encore moins à l’épisode avec Peutiez. Mais voir ces convocations ignorées, chaque date marquée et passée, sans excuse ni réponse de sa part, lui laissa un goût amer. Cela n’annonçait rien de bon.

    Il se leva, fit quelques pas dans la pièce, un peu sonné. L’absence prolongée, le nombre de messages, tout cela dégageait une odeur de complications — et Didier savait que la République n’était jamais patiente avec ceux qui prenaient la liberté de la négliger. Serrant les dents, il retourna s’asseoir, son esprit cherchant déjà une manière de désamorcer cette situation...





    Orifa

    [PA] Les conséquences de nos actes. [Leonora / Valefor / Orifa] Les_co15

    Suite aux péripéties des fameux « Bougeoirs », Cécilia Genova avait maintenu un contact limité avec Orifa Sigrior, la redoutable directrice du SCAR. Pourtant, en apprenant que Didier s’absentait mystérieusement pour « aider un ami », une inquiétude sourde s'était insinuée en elle. Cela l’avait incité à surveiller de plus près ce nouvel allié si imprévisible. Didier représentait pour elle un pion important dans ses manœuvres en République ; son réseau d'influences, ses talents pour les affaires et surtout, ses liens discrets avec des cercles importants avaient fait de lui un levier décisif pour les ambitions de Cécilia.

    Bien que le marchand lui ait maintes fois offert des garanties et démontré une amitié sincère, Cécilia ne pouvait ignorer sa nature rusée et opportuniste. Une méfiance instinctive lui murmurait que cet homme, aussi avenant soit-il, était capable de suivre son propre chemin si les circonstances l’y poussaient. Décidée à garder un certain contrôle sur Didier, mais sans éveiller ses soupçons, elle avait donc mis de côté sa profonde inimitié pour Orifa, la dirigeante du SCAR, afin de solliciter ses services. Après quelques échanges de missives, elle arrangea une entrevue avec Valkyrie, portant sa demande en deux volets : d’une part, obtenir une surveillance discrète mais efficace pour assurer la sécurité de Didier ; et d’autre part, recevoir des rapports réguliers sur chacun de ses faits et gestes. Orifa s'était montrée professionnelle, acquiesçant aux demandes de Cécilia, et déployant aussitôt ses agents pour tenir Didier surveillance.

    Toutefois, Didier semblait avoir déjoué, intentionnellement ou non, une partie de ce dispositif : son voyage au Reike l'avait mené au-delà des frontières d'Ikuza, échappant aux radars du SCAR qui ne purent suivre sa trace qu’à travers les maigres indices laissés derrière lui. Ce déplacement coïncidait par ailleurs avec des perturbations troublantes dans tout le Sekaï car l’Arbre-Monde commençait à manifester des signes inquiétants de corruption. Partout en effet, des anomalies se multipliaient, des failles apparentes dans l’ordre naturel que les meilleurs experts n’arrivaient plus à expliquer. Didier semblait avancer en plein chaos, tout en glissant hors de la portée des agents d’Orifa lorsque sa trace s’évanouit en direction de Shoumei, là où se situait l’arbre-monde entre-autre.

    Face à cette disparition, Cécilia prit des mesures supplémentaires et mobilisa des informateurs locaux pour surveiller le domicile et les entrepôts républicains de Didier. Elle espérait qu’à son retour, elle serait prévenue sans délai. Le rapport de suivi qu’Orifa reçut par la suite la plongea dans une certaine perplexité et souleva quelques questions sur le marchand républicain. Anticipant le retour de ce dernier à Liberty, elle s’y rendit à son tour, profitant de l’occasion pour régler quelques affaires dans la capitale.

    Lorsque la nouvelle tomba que Didier était enfin de retour et à son domicile, elle n’hésita pas à s’y rendre.

    Pour Cécilia, ces manœuvres n’avaient pas seulement pour but de garder Didier sous contrôle ; elles étaient aussi l’expression de son ambition de prouver qu’en dépit de ses propres failles et de l’ombre omniprésente d’Orifa, elle restait la seule véritable maîtresse de son destin.


    Rapport de filature:


    Leonora et Valefor

    [PA] Les conséquences de nos actes. [Leonora / Valefor / Orifa] Les_co14

    La calèche roulait dans les rues pavées de Liberty, ses roues grinçant sous le poids des deux passagers silencieux. Léonora, le regard dur, scrutait les ombres qui dansaient sous la lumière vacillante des réverbères, tandis que Valefor, le limier aux manières rugueuses, ajustait discrètement son insigne sous sa cape sombre. La mission n’avait rien de séduisant, mais répondre à l’appel d’urgence du directeur des Officiers Républicains était une nécessité, surtout quand le suspect semblait n’en faire qu’à sa tête.

    Les deux agents avaient été appelés en renfort après que le directeur des OR, à court de personnel à cette heure avancée, se soit retrouvé dans une impasse. Didier Van Strijdonck, un nom qui revenait souvent dans les cercles d’affaires douteux, se permettait d’ignorer les convocations de la République, défiant l’autorité en se déplaçant librement en dehors de ses frontières. Valefor, un limier aguerri, connaissait bien ce type de profil et se promettait de rappeler au marchand que la République n’appréciait guère les petits jeux de cache-cache.

    Les rues de Liberty défilaient sous la calèche, chaque bâtiment projetant des ombres allongées sur les pavés humides. De rares passants, furtifs comme des spectres, jetaient des regards prudents vers le véhicule républicain, s’éloignant respectueusement. La réputation de la République et de ses agents, implacables en matière de discipline, suffisait amplement à dissuader les curieux de s’attarder. À l’intérieur de la calèche, Léonora et Valefor échangeaient à voix basse des commentaires sur la nature du suspect et les détails de son dossier, chaque information jetant un peu plus de lumière sur les rouages subtils des affaires de Van Strijdonck.

    Le trajet s’acheva enfin, la calèche s’arrêtant devant une maison d’un certain standing. Valefor posa une main ferme sur la poignée de la porte tandis que Léonora, toujours aussi calme, ajustait son insigne, un éclat d’argent dans la pénombre. Ils descendirent sans bruit, leurs silhouettes se fondant dans l’obscurité de la rue. Le duo se tenait là, deux figures austères en noir et argent, éclairées seulement par la lanterne vacillante accrochée au mur d’entrée.

    « Prête ? » murmura Valefor avec un sourire en coin.

    Léonora hocha la tête sans un mot. Ensemble, ils s’avancèrent vers la porte de Didier, résolus à confronter le marchand qui, cette fois, ne pourrait plus échapper aux questions de la République.



    Dossier d'enquête succinct" - Partie I:


    Dossier d'enquête succinct" - Partie II:



    Visite domiciliaire

    [PA] Les conséquences de nos actes. [Leonora / Valefor / Orifa] Les_co16

    Didier Van Strijdonck, bien au chaud dans sa chemise froissée, avait sursauté à la première frappe à sa porte. L'heure tardive, le silence pesant, tout cela le mettait déjà sur les nerfs. Reboutonnant en hâte sa chemise et se munissant d'une lanterne, il se traîna jusqu'au vestibule, non sans une appréhension grandissante. Glissant un œil par le judas, il ne put réprimer un frisson d’effroi : une silhouette sombre à la capuche profonde se tenait là, les yeux rougeoyants comme ceux d’une apparition spectrale.

    « Qui est là ? » Sa voix se voulait ferme, mais un léger tremblement trahissait son état d’alerte.

    Une jeune femme abaissa doucement sa capuche, révélant un visage familier sous les ténèbres. Ce n’était autre qu’Orifa, la Valkyrie du SCAR. Didier relâcha un soupir de soulagement, même si une part de lui restait sur le qui-vive.

    « Bon sang, vous m’avez fichu une de ces trouilles ! » Il l’invita d’un geste à entrer, tentant de retrouver un peu de son calme. « Entrez donc, avant qu’on ne nous prenne pour des conspirateurs ! »

    Alors qu’il lui tendait la main pour l’introduire dans le vestibule, Orifa laissait échapper un petit sourire amusé, visiblement peu impressionnée par la frayeur qu’elle venait de causer. Didier ferma soigneusement la porte derrière elle, conscient qu'il n’avait rien à craindre de cette visiteuse, mais prudent comme à son habitude.

    «  Pourquoi êtes vous-là? Je n’ai parlé de rien si c’est pour ça que vous êtes là..  » Murmura-t-il nervveusement en pensant aux événements de la banque des Chaînes.

    Orifa le rassura aussitôt, lui expliquant brièvement les raisons de sa visite. Tout en l'écoutant, Didier lui servit un verre de vin d’un geste mécanique, sa méfiance en éveil malgré son apparente décontraction. Mais alors qu’ils s’apprêtaient à converser plus posément, un bruit sourd retentit de nouveau contre la porte, plus violent cette fois-ci. Didier manqua de renverser le verre qu’il tenait, jetant un regard nerveux en direction de l’entrée.

    « C’est la fête des voisins ce soir, ou quoi ? Excusez-moi.» Marmonna-t-il, agacé et inquiet.

    Sans attendre, il se dirigea vers la porte et glissa de nouveau un œil par le judas. Ce qu’il vit de l’autre côté eut de quoi l’irriter davantage : deux silhouettes, dont une massive, visiblement impatiente. Il aperçut un insigne, brillant faiblement dans la nuit.

    « Officier de la République! Ouvrez ! » Ordonna une voix d'homme, implacable et autoritaire.

    Didier roula des yeux, furieux de cette intrusion qui brisait sa tranquillité, mais il n'était pas assez fou pour ignorer un ordre aussi direct. D'un geste hésitant, il ouvrit finalement la porte, prêt à se défendre verbalement.

    Face à lui, deux figures s’imposaient : un homme massif qu’il reconnut immédiatement, son visage sévère et impérieux ; et à ses côtés, une femme aux traits affûtés, vêtue de l’uniforme républicain, qui l’observait avec une expression neutre mais résolue.

    « Vous... » Souffla Didier, se remémorant la dernière rencontre avec cet homme lors des funérailles du grand argentier du reike. « Que puis-je faire pour vous, à cette heure tardive ? Cela n’aurait-il pas pu attendre demain matin ? » Ajouta-t-il, d’un ton faussement courtois.

    L'homme plissa les yeux, ignorant délibérément la question. « Nous avons des questions pour vous, monsieur Van Strijdonck, au sujet de l’incident du "Drapeau Blanc". »

    Le marchand tenta de masquer sa nervosité sous un sourire forcé, tandis qu'Orifa, derrière lui, observait la scène avec une attention silencieuse. La tension devint presque palpable ; Didier se savait dans une position délicate, et pourtant, il sentait bien qu’il lui restait quelques cartes à jouer pour sauver la face. Il ouvrit la porte et fit entrer les officiers.

    « Le Drapeau Blanc? De quoi s’agit-il exactement? »



    OBJECTIFS


    • Léonora et Valefor: Interroger Didier au sujet du “Drapeau Blanc”
    • Orifa: En savoir plus sur les mouvements de Didier en Shoumeï et, éventuellement, orienter l'interrogatoire dans un sens plus favorable à Didier.
    • Didier: Répondre aux questions et éviter la case prison.

     



    CENDRES
    Noble de La République
    Noble de La République
    Valefor Sealgair
    Valefor Sealgair
    Messages : 524
    crédits : 428

    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4205-valefor-sealgair-termine
  • Ven 15 Nov - 23:21
    image rp

    Message 1

    Une nuit presque comme les autres pour moi, pendant que la plupart dormaient, je faisais mon travail. La calèche roulait lentement et chaque pavé que passait la roue résonnait désagréablement à mon oreille. 

     Étrangement, j'avais été affecté sur un cas étrange. Un marchand qui n'était souvent pas loin de cas souvent sombre, qui faisait le mort depuis quelque temps déjà. Soit le type fait partie des plus malchanceux que je connais, soit il traînait dans un tas d'affaires louches qui lui pétait entre les doigts les unes après les autres. 

    - Alors lieutenante, qu'avez vous fait pour vous retrouver sur cette affaire ? 

     Le chemin se fit presque trop lentement, mais enfin la calèche se stoppa non loin du domicile du suspect. Je me levais en premier, descendant de la calèche pour tendre mon bras à la lieutenante qui le refusa en me jetant un hautain. J'aurais pu dire de haut, mais ce n'est pas ce qui me venait en tête en voyant cette femme. Elle descendit et je ne pus retenir mon sourire.

     - Vous savez, acceptez une main tendue n'est pas un signe de faiblesse. 

     Je me replace près d'elle, toujours avec ce sourire affable qui me caractérisait. 

    - Prête ? 

    Et dans cette réponse silencieuse, nous avions rejoint la porte de ma démarche claudicante. Je tendais l'oreille pour voir ce que je pouvais entendre à l'intérieur. Les mots n'étaient pas tous compréhensibles, mais il y avait clairement deux voix. 

    - à peine rentré qu'il est déjà avec une femme. 

    Son dossier ne l'indiquait pas marié et sa voix ne m'était pas inconnu. Arrivé devant l'entrée, j'avais frappé, trois coups du pommeau de ma canne. Deux secondes de silence, puis je nous annonçais. 

    - Officier de la République ! Ouvrez ! 

     Je n'allais quand même hurler que j'étais un limier, les traqueurs de la République, les OR passaient mieux, même si à cette heure la plupart dormais. Et quand la porte s'ouvrit, mon sourire s'agrandit. 

    - Moi. 

    Je lui avais annoncé l'objet de notre visite. Remarquant ses réactions, pouvant entendre son cœur s'accélérer, son sourire tendu. Il nous fit entrer sans que je n'aie à demander. L'intérieur se révéla à mon regard. 

    - Alors Monsieur Van Strijdonck, votre contemplation de la Lune fut elle satisfaisante pendant votre voyage à l'ouest ? 

    Le son de ma canne sur le sol rythmée mon avancée, mon caban long qui s'ouvrait pour laisser apparaître ma paire d'épées et mon masque de limier. Cela jurait légèrement avec mon gilet sombre et ma chemise blanche. Finalement, nous avions découvert le visage qui allait sur la voix que j'avais entendue. Une femme plus grande que moi. Comme la première fois que je m'étais présenté à Leonora, j'avais fait une légère révérence à l'inconnue. 

    - Bonsoir, je suis Valefor Sealgair, ordre des limiers.

     Avant de me tourner vers Didier. 

    - Vous comprendre que je suis assez pressé, et il serait aimable que nous n'ayons pas à aller chercher nos réponses. 

    Mon sourire se transforma en quelque chose de plus joueur. 

     - Je vous avais dit que les imbéciles sont parfois surprenants, non ? Bref, que pouvez-vous nous dire sur vos raisons d'aller au drapeau blanc le 5 septembre ? 

    La Veuve Noire
    La Veuve Noire
    Leonora de Hengebach
    Leonora de Hengebach
    Messages : 277
    crédits : 2843

    Info personnage
    Race: Humaine
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyale neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2438-leonora-de-hengebach-valideehttps://www.rp-cendres.com/t2451-liens-de-leonora-de-hengebach
  • Dim 17 Nov - 16:01
    La nuit était d'un noir d'encre, troublée seulement par la pâle lueur des lanternes Assise sur le fauteuil de la calèche, secouée par les cahots des roues sur le pavé irrégulier, Elle soupira en silence. Comment en était-elle arrivée là ? Simplement, le Commissaire de Liberty s’était retrouvé dans la panade, en manque d'effectif. Perdu dans trois goûts d'eau, bien que tout le monde savait qu'on n'en trouvait de toute façon pas chez les OR ni avant, ni pendant, ni après les inondations. Il avait donc demandé de l'aide à la GAR et au Razkaal.

    À ses côtés, le limier. Pas n'importe lequel. Bad Wolf, mais sans son masque cette fois. Pourquoi fallait-il que ce soit encore lui ? La GAR avait des milliers d'hommes, Kieran avait toute une armée et pourtant c'était toujours ce même homme qu'on lui collait sous le nez à chaque mission épineuse. Il était là, massif dans son manteau trop long. Sa mâchoire carrée et ses cicatrices étaient comme taillées à même la pierre. Il ne parlait pas beaucoup et quand il le faisait, chaque mot pesait son poids de plomb et cela l’agaçait. Ils avaient échangé sur l’affaire. Pour l'instant, il restait silencieux, les bras croisés, son regard perdu dans la nuit. Et elle, dans tout ça ? Balancée dans la nature comme une simple enquêtrice. Enfin, « simple », c'était ce qu’elle prétendait, ils n’étaient pas tous à mettre dans le même panier, mais ce n’était tout bonnement pas son métier. Mais le lieutenant de la GAR était rigoureuse et c’était une raison suffisante pour que Noirvitrail estime qu’elle était « taillée pour les coups durs et les imprévus ». Merci, cheffe...

    Arrivés, elle ignora le bras et la remarque du Limier, comme à son habitude et l’envie de lui arracher la tentait de plus en plus. La tension était palpable dès qu'ils franchirent le seuil. Le suspect, Van Strijdonck, avait réagi à la vue de Wolf de manière trop expressive pour qu'il ne s'agisse d'une simple coïncidence. Léonora, derrière le limier, n'avait rien manqué de cette interaction. Ils se connaissaient, c'était évident, même si elle ignorait encore dans quelles circonstances leurs chemins s'étaient croisés.
    L'intérieur était comme l’extérieur, cossu. Mais comme partout dans Liberty, les travaux de rénovations étaient récents. Les meubles déplacés pour les travaux et de bonnes factures, bloquaient quelque fois le passage qui se faisait difficile dans le couloir. La tapisserie plutôt fraiche et les rideaux entretenus, mais le bazar était le maître mot dans cette demeure. Cependant, le salon était plutôt en ordre et un sac de voyage du suspect trônait sur le canapé qui, lui aussi en bon état, ne montrait aucun signe de pratiques récentes s’éloignant des bonnes mœurs. Les affaires de ce commerçant devaient être bons conclura-t-elle.

    Un regard pour la femme qui se tenait déjà dans la pièce. Grande, mince. Elle ne disait rien, pour le moment.  Le limier avançait d'un pas assuré, son ombre s'étirant sur le sol comme celle d'un prédateur qui s'apprêtait à fondre sur sa proie. La lieutenante sentit la colère monter. Ce n'était pas la première fois que le limier lui coupait l'herbe sous le pied, mais cela devenait insupportable. De plus, elle fut saisie de stupéfaction lorsqu'elle entendit pour la première fois ce qui devait être lson véritable nom. Elle n'aurait jamais imaginé apprendre une information aussi essentielle dans une situation comme celle-ci. Une part d'elle, peut-être par fierté, aurait préféré que ce soit lui qui lui révéla son identité, et non pas qu'elle soit jetée en pâture au détour d'une enquête. "Très bien, on repassera pour les bonnes manières." Songea-t-elle.

    Elle prit une grande inspiration, se redressant pour tenter de reprendre le contrôle de la situation. Le limier, ou plutôt Valefor, comme elle devait désormais l'appeler, se tourna légèrement vers elle après avoir lâché l'information comme un détail insignifiant. Puis, sans lui laisser le temps d'assimiler, il commença à interroger l’homme.
    Léonora prit la parole ensuite, se présenta à son tour.

    - Je suis le Lieutenant De Hengebach. Vous rentrez de voyage Monsieur Van Strijdonck ? En indiquant le sac posé non loin. Son visage se tourna vers la femme. Qui êtes-vous, Madame ? Et quel est votre lien avec Didier Van Strijdonck ? demanda-t-elle, d'un ton qui attendait une réponse immédiate avant de poursuivre plus loin.
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 205
    crédits : 2084

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Lun 18 Nov - 15:40
    Les conséquences de nos actes

    Décidément, depuis l’attaque sur Courage, tout allait de travers dans ce monde… Bien évidemment, elle avait été bien occupée avec la pègre de Courage. À sa grande surprise, tout s’était placé selon ses plans. Le document qu’elle avait pu récupérer dans la banque avait été d’une aide précieuse. Tout ce qui avait suivi semblait sortir d’un livre fantaisiste. Habituellement toujours sur le terrain pour pouvoir réaliser ses missions, voilà qu’Orifa prenait le temps de remplir la paperasse qui lui incombait en tant que directrice. Mais la surprise ne s'arrêta pas là. Cécilia fit le premier pas pour qu’elles se rencontrent de nouveau, et cette fois, il n’y avait pas d’insulte, pas de menace, pas de reproche. Cette dernière semblait étrangement préoccupée par Didier. Évidemment, ce dernier était déjà sous surveillance du SCAR, pourtant Orifa accepta d’augmenter le niveau de son “escorte”. Cela ne semblait étrangement pas être de l’amour entre eux, mais elle n’était pas en capacité de pouvoir déceler ce qu’il se passait.

    Dans les rapports qu’elle recevait et qu’elle partageait en partie à Cécilia, il y avait beaucoup d’incohérences mais également des faits assez surprenants. Il lui fallait en apprendre plus sur ce qui l’avait amené à se déplacer à Shoumeï. Évidemment, quand le bien malheureux marchand était de retour dans sa zone d’influence de la république, Orifa se déplaça elle-même pour aller le voir. Pas question de laisser un autre agent l’interroger. Plastron de cuir et ses nouveaux couteaux de lancé autour des cuisses sous sa jupe, elle avait également sa machette. Même s’il ne s'agissait que d’un interrogatoire, il valait mieux être prête. Capuche et cape enfilées, voilà qu’elle toquait déjà à l’entrée de la maison de l’homme au béret.

    Entrant tranquillement, elle ne portait pas son masque après tout. Il connaissait déjà son visage et avait prouvé qu’il était tout à fait capable de tenir sa langue. Prenant place sans rien dire dans un premier temps, elle finit par calmer ses craintes.

    - Je sais que tu n’as pas parlé, tu n’as pas à t’en faire. Tu dois bien te douter que je t’ai fait suivre, et la raison de ma venue n’a rien à voir avec notre histoire commune, mais plutôt avec tes déplacements récents à Shoumeï.

    Prenant le verre qu’il était en train de lui tendre avec un sourire avant de respirer le parfum de son contenu.

    - Cécilia semblait craindre qu’il te soit arrivé quelque chose, alors j’ai fait mes recherches, mais n’ai pas eu tout ce que je voulais, du moins pas assez pour satisfaire ma curiosité.

    Entendant un bruit au niveau de l’entrée, son regard se tourna dans cette direction, glissant lentement sa main libre au niveau de son genou comme pour pouvoir récupérer un couteau. Entendant que cela provenait d’officiers de la république, elle utilisa la métamorphose, prenant l’apparence d’une autre valkyrie qu’elle avait connue pendant sa jeunesse.

    L’homme qui entra en premier semblait étrangement bien trop poli pour un officier de la république qui se permettait de venir aussi rapidement chez une personne venant de rentrer d’un long voyage. Elle reconnut tout de même son visage et son nom. Impossible de tout connaître sur lui, mais au moins il ne mentait pas sur son grade. De nos jours, des espions pouvaient se cacher partout… Il fallait faire d’autant plus attention tant que la purge n’aurait pas commencé.

    La femme derrière, elle la connaissait avant même qu’elle ne se présente. Il n’y avait donc aucun doute sur son identité. Voilà qui était tout de même étrange de voir deux personnes importantes de la république pour une simple affaire de meurtre… Le problème maintenant était que Didier se trouvait dans une situation des plus délicates si on commençait à poser des questions sur cette zone d’ombre qui avait eu lieu pendant l’attaque de Courage.

    Se relevant tout en mettant son verre en lieu sûr, elle s’inclina respectueusement avant de récupérer son masque blanc pour le déposer sur son visage. De cette manière, ils auraient une vision faussée de qui était derrière.

    - Sefi Rikoerdvin, Directrice du renseignement stratégique du SCAR.

    Il n’était pas question qu’elle laisse ces membres de la république marcher sur ses plates-bandes.

    - Je suis assez surprise de voir deux éminents membres des forces de l’ordre faire irruption ici pour cette affaire. Les OR sont donc en sous-effectif au point de faire venir un lieutenant et un limier pour ça ?

    Elle n’avait rien contre eux, ils faisaient leur travail pourtant ça semblait être utiliser un titan pour détruire un bateau de pêche. Relevant les épaules en croisant les bras, son regard de braise fixait le limier puis la lieutenante.

    - Lieutenant de la troisième légion De Hengebach et Lieutenant Sealgair, j’aimerais que vous me laissiez terminer mon entretien avec Monsieur Van Strijdonck. Depuis bien avant l’histoire que vous avez nommée, une opération est en cours pour suivre ces agissements. Je n’ai pas besoin de vous rappeler l’importance de ma mission.

    C’était amusant de savoir que militairement, elle avait bien plus d’influence qu’eux deux réunis, et que pourtant socialement, elle valait moins que le prix l’une de leurs chaussures. Après tout, ils avaient une véritable identité, eux. Il était bien moins facile de les faire disparaître en un claquement de doigt.

    - Pour l’instant, il n’y a rien qui mérite que vous quittiez cet endroit, peut-être que vous pourrez apprendre des choses pouvant servir à votre propre enquête ?

    Se retournant en direction de Didier, elle cligna d’un œil, même s’il ne devait voir qu’un rubis disparaître pendant moins d’une seconde avant d'apparaître de nouveau.

    - Bien, maintenant que nous sommes au clair, j’aimerais donc bien savoir pourquoi avoir eu besoin de quitter la république aussi longtemps ? J’ai cru comprendre que c’était pour pouvoir apporter votre soutien à une de vos connaissances ?

    Sans attendre de réponse tout de suite, elle reprit sa place en sortant une paille en bois de son plastron de cuir noir pour commencer à boire le contenu du verre. À première vue, il n’y avait aucun danger actuellement, dans le pire des cas, il y avait des ombres prêtes à intervenir en cas de besoin.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Didier Van Strijdonck
    Didier Van Strijdonck
    Messages : 174
    crédits : 583

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3936-didier-van-strijdonck-termine
  • Mer 20 Nov - 14:47
     


    LES CONSÉQUENCES DE NOS ACTES - TOUR II





    L’arrivée de Orifa


    Didier avait du mal à dissimuler sa nervosité en présence de Orifa. La stature de cette dernière, et surtout, ce regard rouge lui faisait penser au cavalier macabre, le mettait mal à l’aise malgré sa réplique pourtant rassurante.

    Didier, cependant, tentait de masquer ce trouble derrière un sourire poli. En bon hôte, il l’avait précédée vers le salon, où les lueurs vacillantes des bougies projetaient des ombres dansantes sur les murs. Récupérant son manteau qu’il avait abandonné sur le canapé, il débarrassait son invitée avant d’aller accrocher manteau et cape un peu plus plus loin.

    « Hé bien! Ce n’est pas tous les jours que la République s’invite chez moi… Laissez-moi vous débarrasser. » Son ton se voulait léger en dépit de la distance polie qu’il voulait garder en la vouvoyant. Il avait alors proposé un verre à la Valkhyrie.

    Orifa prit place sur le canapé, à coté du sac de voyage de Didier, son expression toujours aussi indéchiffrable. La lumière jouait sur son visage, mettant en valeur ses traits aiguisés et son regard perçant. Une tension palpable flottait dans l’air, amplifiée par le silence qui s’étira alors qu’il servait le vin et, lorsqu'il tendit le verre à la Orifa, son regard fatigué s’attardait un instant sur les formes de la jeune femme. La main du marchand était légèrement tremblant. Non pas qu’il avait peur, mais la fatigue et le stress du voyage l’avait rendu anxieux et cela avait réactivé quelque peu ses tremblements. Puis il s’assit face à elle, le bois du fauteuil craquant sous son poids avant de s’emparer de son propre verre et de trinquer.

    « Alors, dites-moi! Qu’est-ce qui me vaut l’honneur de votre visite à une heure aussi tardive? » Lancait-il, un sourire incertain accroché à ses lèvres.

    Orifa ne répondit pas immédiatement, laissant planer un suspense qui semblait peser une tonne sur les épaules de Didier. Puis elle brisa enfin le silence, sa voix posée mais empreinte d’autorité, elle lui parlait de la surveillance dont il faisait l’objet.

    « Quoi ? C… Comment ça, me surveiller ? Je n’ai pas besoin d’être surveillé ! » Protesta-t-il en s’agitant légèrement.

    « Je suis bien parti au Shoumeï pour un bref voyage, mais qu’est-ce que cela peut faire ? » Concédait-il.

    Orifa Sigrior a écrit:- Cécilia semblait craindre qu’il te soit arrivé quelque chose, alors j’ai fait mes recherches, mais n’ai pas eu tout ce que je voulais, du moins pas assez pour satisfaire ma curiosité.

    Didier soupira profondément, la fatigue et le poids des interrogations se mêlant à une pointe d’agacement. Cette situation lui rappelait trop se qu’il avait vécus avec sa mère. Cela lui était insupportable. Il posa son verre sur la table et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, tentant de retrouver un semblant de contrôle, ou de maîtrise.

    « Satisfaire ta curiosité ? » Lâcha-t-il, un soupir agacé ponctuant ses mots. « La prochaine fois, pose-moi simplement tes questions au lieu de gaspiller les ressources de la République! »

    Dans son emportement, il ne s’était pas rendu compte du tutoiement. Mais se rendant néanmoins compte de son emportement, il s'était tut un instant avant de s’excuser. : « Désolé. Je… Je suis un peu sur les nerfs en ce moment. »

    C’est à ce moment que des coups énergiques à la porte d’entrée le firent sursauter, tournant la tête vers celle-ci, Didier lâchant son commentaire sur la fêtes des voisins. Puis, revenant sur sa visiteuse, il reprit en se relevant, sur un ton plus confidentiel:

    « Tu n’es pas sans savoir que les anomalies liées à la corruption de l’Arbre-Monde ont augmenté récemment. Un ami reikois avait besoin d’un coup de main pour tenter de les réduire. » Sa voix se fit plus grave, marquée par un mélange de sincérité et de lassitude.

    « J’avais une dette envers lui, et je m’en suis acquitté à cette occasion. Visiblement avec succès, puisqu’elles ont diminué. » Avait-il poursuivit. Mais son regard fuyant trahissait un trouble plus profond.

    « Je reviens. » Déclarait-il en s'éloignant vers l’entrée.

    Orifa, laissée seule, pouvait alors voir sur la table basse le courrier ouvert et laissé là par Didier. Certains courriers étaient ouverts et portaient tous l’en-tête du bureau de l’office républicain de Liberty. C’étaient les convocations de Didier. Il y avait le sac de voyage de Didier posé sur le canapé à coté d’elle, elle pouvait voir un objet en forme de pointe enrobé dans du tissus émerger de l’une des poches.



    L’Arrivée des enquêteurs


    Didier marqua un instant d’arrêt en ouvrant la porte, son sourire habituel légèrement crispé lorsqu’il reconnut celui qu’il avait taquiné aux funérailles de Corvus Sanariel. Didier espérait secrètement que, sur un malentendu ou par un heureux coup du sort, l’homme aurait oublié leur échange. L’eau avait coulé sous les ponts, après tout, et…

    Valefor Sealgair a écrit:

    – Alors, Monsieur Van Strijdonck, votre contemplation de la Lune fut-elle satisfaisante pendant votre voyage à l'ouest ?



    Il déglutit. Bon bin… raté.

    « Ô, vous savez, les astres, je laisse ça aux rêveurs et aux astrologues. » Avait alors répondu Didier avec une pointe de légèreté, comme pour désamorcer la situation. Puis, d’un geste cordial, il ajouta :

    « Entrez donc, le salon est droit devant. »

    Il s’efforça de rester courtois malgré la fatigue qui alourdissait ses épaules et l’agacement suscité par la pique à peine voilée du limier. Didier referma la porte derrière eux, son regard glissant brièvement sur la collègue de Sealgair : une femme aux cheveux foncés, plus petite que lui – ce qui n’était pas courant –, mais dont la posture droite trahissait une autorité naturelle. Le contraste de tailles entre elle et le limier était presque comique, mais Didier n’était pas d’humeur à s’en amuser.

    « Ne faites pas attention au bazar. » Lança-t-il en passant devant, désignant d’un geste désinvolte les meubles déplacés et les piles de caisses éparpillées dans le couloir. « J’ai dû refaire toute la maison après les inondations qui ont frappé le quartier en début d’année, et… Eh bien, disons que je n’ai pas encore tout remis en ordre. La mérule, vous savez, c’est une vraie plaie ! »

    Sa voix trahissait une fatigue non feinte, mêlée à une certaine nervosité. Il fit un léger geste d’invite, les conduisant dans le salon. La pièce, bien que quelque peu encombrée, était propre et dégageait une sobriété soigneusement entretenue. Un canapé en velours sobre trônait au centre et sur lequel était posé un sac de voyage à moitié ouvert. Il était entouré par plusieurs fauteuils disposés autour de la table basse du salon, et où un feu venant d’être allumé brûlait dans l’âtre de la cheminée, diffusant une chaleur discrète dans la pièce.


    Une singulière assemblée…


    Accompagnant le couple vers le salon, Didier s’apprêtait à présenter Orifa comme « une grande amie », mais il fronça les sourcils en constatant qu’une autre femme avait pris sa place. Enfin… une autre femme! Elle avait gardé le même gabarit, et la tenue était identique. Instinctivement, il savait que c’était Orifa, mais ce changement d’apparence l’avait néanmoins troublé de sorte qu’il ne fit aucun commentaire sur le moment.

    C’est alors que l’homme se présentait comme Limier, dévoilant son identité. Le marchand sentit son anxiété faire un bond à cette déclaration. Comment avait-il pu attirer l’attention des autorités au point qu’un limier lui soit mis sur le dos ? C’était incompréhensible. La mort de Peutiez, à elle seule, ne pouvait pas suffire pour un séjour au Razkaal. Peut-être était-ce lié à son séjour au Reike ? Ou même à celui en Shoumei ? L’homme psychoter intérieurement et son étonnement fut d’autant plus visible lorsque sa collègue se présenta :

    “Lieutenant de Hengebach”

    « Lieutenant de Hengebach ? De la 8ᵉ légion ? » Une lueur de curiosité mêlée à de l’incompréhension passa dans ses yeux. « Il me semble avoir entendu parler de vous. C’est bien vous qui avez défendu le rempart sud lors des événements de janvier ? »

    Ce nom réveillait en lui des souvenirs de conversations murmurées et de récits souvent exagérés sur la résistance héroïque menée par la générale de Noirvitrail et sa lieutenante contre l’attaque de la “Princesse de pique” et celle dite “de Trèfle”. Cette diversion, bien que non préméditée, lui permettrait de gagner un peu de temps avant que les questions sérieuses ne commencent.

    Mais Orifa – ou plutôt Sefi – intervint avant que la lieutenante ne lui réponde, se présentant sous un pseudonyme, mais, étrangement, comme directrice du renseignement stratégique du SCAR.

    À cette révélation, Didier tomba des nues. Il se doutait, grâce à Cécilia, qu’Orifa, alias Sefi, appartenait au SCAR, mais pas à un tel niveau. Le marchand se passa une main sur le visage, prenant la mesure de l’étrangeté de cette assemblée réunie dans son salon désordonné. Ceci dit, peut-être qu’elle avait seulement pris “l’apparence de la directrice” ?

    Mais quoi qu'il en fut, le libertéen se demandait si son passage dans la forêt des Corrompus ne lui avait pas laissé quelques séquelles, tant la situation lui paraissait improbable. Cette avalanche d’informations fit que Didier suivit à peine l’échange qui s'ensuivit entre ses trois invités. Il sursauta presque, comme revenant d’un songe, lorsque Ori… Sefi, lui posait une question directe.



    Le vif du sujet…


    « C’est exact, Mlle Rikoer… dvin. » Répondit Didier, hésitant.

    Le marchand se raclait ensuite la gorge, reprenant quelque peu de contenance, il levait alors les mains dans un geste apaisant, cherchant à détendre une atmosphère qui commençait à se tendre. Car ça, il ne l’avait pas manqué.

    « Mais avant d’aller plus loin, je voudrais proposer à boire à nos invités, si cela vous tente bien sûr. Soft… ou moins soft. Je propose de répondre ensuite à vos questions. Et dans le calme.»

    Il avait du se battre dans la jungle sanglante, se battre dans cette satanée forêt des Corrompus, il ne voulait pas se battre chez lui. Didier invitait alors le limier et la lieutenante à prendre place dans les fauteuils libres, tout en écoutant leurs desiderata en matière de boissons, ou leurs premières questions. Une fois tout le monde installé et servi, Didier prit place à côté de la soi-disant Sefi. Ce bref intermède lui permit de réfléchir à comment reprendre un peu de maîtrise sur la situation. Prenant une gorgée de vin, il déposait ensuite son verre sur la table basse en face de lui.

    « Bien ! Procédons…» Lança-t-il aussi bien au limier qu’à la lieutenante avant de montrer le courrier éparpillé sur la table basse.

    « Avant toute chose, je tiens à préciser que j’ai pris connaissance des convocations de vos collègues peu avant votre arrivée. Je reviens d’un séjour professionnel à l’étranger et je n’ai pas eu l’occasion de le faire suivre. Je suis marchand et je suis régulièrement sur les routes, là où les affaires me portent. Cela ne procède donc pas d’une intention de me soustraire à quoique ce soit et j’avais l’intention de me présenter demain à votre office pour en discuter.» Avait déclaré Didier. Avant de demander: «Vous souhaitiez parler des événements des Bougeoires c’est bien ça ?»

    La question n’était pas anodine, le marchand tentant de créer une confusion entre les évènements du Drapeau Blanc et les manifestations qui touchèrent Courage ce jour-là.



    CENDRES
    La Veuve Noire
    La Veuve Noire
    Leonora de Hengebach
    Leonora de Hengebach
    Messages : 277
    crédits : 2843

    Info personnage
    Race: Humaine
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyale neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2438-leonora-de-hengebach-valideehttps://www.rp-cendres.com/t2451-liens-de-leonora-de-hengebach
  • Dim 24 Nov - 21:46
    La lieutenante ne releva pas les questions de Didier la concernant. C’est elle qui poserait les questions, pas à elle d’y répondre. Et lorsqu'elle entendit la femme se présenter comme la directrice du SCAR, la Lieutenante de la Troisième division ne cacha pas son étonnement, voire son hilarité.

    Mais n’êtes-vous pas censée cultiver le mystère ?


    Le SCAR, connu pour son travail dans l'ombre, ses agents invisibles et ses interventions, avait pour règle première l'anonymat. Pourtant, cette femme brisait cette discrétion. L'allure de la prétendue directrice n’était une mise en scène. De plus, ce n’était sans doute pas son vrai visage, ni même son nom ou alors elle manquait vraiment à toutes ses obligations. Si elle était vraiment ce qu'elle prétendait, elle ne resterait pas longtemps. Une petite voix dans sa tête lui soufflait qu'il suffirait de patienter. Dans une heure, tout au plus, elle disparaîtrait, la magie avait ses limites. Elle jeta malgré tout un regard pour Valefor. S'appuyant sur cette certitude, Léonora garda sa posture et afficha un sourire de façade.

    Vous allez devoir nous quitter prématurément, je suppose. Le but était de piquer avec politesse.

    Elle laissa ses paroles flotter, elle ignora malgré la demande de la femme de s'entretenir seule avec le suspect. Cette requête, bien que formulée avec une certaine autorité, Léonora ne lui céderait pas, il était hors de question de perdre le contrôle sur la situation. Léonora ne bougea pas d'un millimètre, du moins, elle ne quitterait pas cette pièce. Elle tourna de nouveau son attention vers Van Strijdonck.

    À moins, bien sûr, que vous ne soyez, vous aussi, en lien étroit avec le SCAR, Monsieur Van Strijdonck ?

    Ce qui rendrait sa situation encore plus problématique.

    Lorsque Didier, visiblement désireux de dissiper une partie de la tension palpable, leur proposa de s'asseoir et d'offrir des rafraîchissements, Léonora déclina poliment. Plutôt que de s'installer, elle choisit de rester debout. Sa posture droite et son regard indiquaient clairement qu'elle était là pour obtenir des réponses, pas pour se détendre, elle n’était pas venue pour jouer à l'invitée courtoise. Elle se mit à faire lentement le tour de la pièce. Son regard balayait attentivement les lieux. Sur un guéridon près de la fenêtre, une plante en pot montrait des signes de négligence, ses feuilles étaient jaunies. Elle s'arrêta ensuite devant un portrait posé sur une commode. Une peinture d'un jeune homme. Léonora tiqua en fronçant les sourcils… Ce visage lui rappelait quelque chose.


    Qui est-ce ?


    Puis reprit son tour, jeta discrètement un œil à l’intérieur du sac de voyage pour revenir proche de Valefor.

    Quels étaient vos rapports avec Monsieur Philippe Peutiez et Yvan Broka ?

    Léonora, toujours debout, croisa les bras et fixa Didier. Elle laissa planer un moment de silence, suffisamment long pour qu'il ressente toute l'attention portée à ses réactions.

    Etaient-ils simplement professionnels ?

    Dans ce genre d'affaire, deux choses reviennent toujours. Soit c'est une histoire de pouvoir, une lutte entre égaux, soit… il y a une femme quelque part. Une amitié, une rivalité, un triangle amoureux, peu importait.. Si elle pouvait écarter l'un de mobile, elle gagnerait un peu de temps.
    Noble de La République
    Noble de La République
    Valefor Sealgair
    Valefor Sealgair
    Messages : 524
    crédits : 428

    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4205-valefor-sealgair-termine
  • Jeu 28 Nov - 23:22
    image rp

    Message 2

    Une petite surprise m'attendait derrière cette porte, un visage connu. Et il semblerait que lui non plus ne m'avait pas oubliait. Ma petite question avait fait son effet. Il essayait de répondre aux premiers degrés, avant de nous inviter à le suivre à entrer. Je ne quittais pas mon sourire, suivais l'homme accompagné de la lieutenante. Comme indiqué, je ne faisais pas attention à ce qui n'était pas en ordre laissant ce côté à la jeune femme, je m'intéressais beaucoup plus aux réactions qu'il ne contrôlait pas.

     Tout cela ne m'intéressait pas, je n'étais pas là pour ça. Il n'avait pas de chance que l'on est mis un limier sur son cas où alors, l'enjeu était plus important que ce que l'on m'avait laissé comprendre. C'était à nous de le découvrir. 

     Nous l'avions suivi jusqu'à son salon pour découvrir le visage de la femme que j'avais entendue. Elle remit son masque et se présenta. Directrice du Scar. Mon sourire s'agrandit pendant que Léonora restait fidèle à elle-même. Ne se laissant pas intimider par un nom ou une fonction. Je me rapprochais de Leonora. 

     - Seulement pour les forces de l'ordre. Il semblerait. 

    J'avais l'impression que nous étions sur la même longueur d'onde, cette fois au moins. 

    - Voyons Lieutenante. Nous sommes du même côté, entre gens civilisés. Vous, voyez Madame. Si votre opération est en cours de puis longtemps elle n'est pas à une soirée près. Et puis, nous ne connaissons pas vraiment ce que fais le scar. Par contre, il n'est pas secret que quand un limier se déplace, c'est que des décisions ont été prises et les répercussions sont souvent direct. 

     J'avais accepté le verre de vin, sortant un cigare pour le porter à mes lèvres, l'humidifiant avant de sortir les pierres d'électrum pour allumer le tabac. 

     - Monsieur, vous semblez toujours vous trouver dans des situations étranges. 

    Je commençais à me déplacer dans le salon m'appuyant sur ma canne gardant ce sourire qui me caractérisait. 

    - Nous avons tous des questions. Le plus simple est de répondre à nos questions. Je suis sûr que l'on va s'entendre.

     Mon sourire se modifia en quelque chose de plus joueur. Nous étions dans un jeu que je n'aimais pas, cette fois, je n'étais pas la lame qui tombait. J'étais au fourreau, le temps d'avoir les réponses. J'observai le duo alors que la lieutenante parcourait les lieux. Elle était sûrement plus habituée que moi à ce jeu. Enfin à ces règles. La fumée s'échappait lentement, alors que je maudissais l'officier qui m'avait foutu sur le dossier. Mon médaillon frémissait depuis que nous étions rentrées dans le salon, je m'étais concentré sur cet outil pour graver la scène et les signatures dans ma mémoire. Laissant les questions être posées à nouveau. Un soupir expulsa la fumée de mes poumons. 

    - Juste ce qui a étaient demander pour le moment, sans essayer de nous perdre dans d'autres directions. À moins que vous ne soyez derrière les événements et ce sera à moi de mener la suite. 

     J'avais laissé traîner les mots en prenant une bouffée de tabac. M'appuyant sur ma jambe valide, le pan de mon manteau s'ouvrit légèrement, découvrant les poignées de mes épées et surtout le masque qui me servait de carte de visite.

    - J'imagine qu'à part moi personne ne veut ça. 

    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 205
    crédits : 2084

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Ven 29 Nov - 0:35
    Les conséquences de nos actes

    — Cultiver le mystère ? Avec des civils peut-être, mais vous n’êtes pas n’importe qui tous les deux.

    Il y avait fort à parier qu’ils savaient tous les deux que si elle faisait réellement partie du SCAR, le visage qu’elle avait montré n’était pas le sien, de même pour son nom et son grade. Inutile d’insister dessus inutilement, ils étaient entre gens intelligents après tout. La pique fut acceptée et elle eut un mouvement de tête qui pourrait faire comprendre à son interlocutrice que la masquée s’amusait de cette réflexion. Elle aurait bien tenté de couper court à toute cette histoire, mais au vu des deux protagonistes qui avaient été envoyés… C’était une erreur de sa part, elle aurait dû tenter d'étouffer cette affaire à sa manière pour éviter d’en arriver à cette extrémité, mais avec la pègre et Courage, elle avait eu bien trop à faire dernièrement.

    Si Didier devait se retrouver à être Sénateur, il fallait que toutes les charges contre lui soient réglées légalement, c’était le minimum pour qu’on ne se pose pas de questions. Et s’il devait se retrouver à avoir comme petite ligne dans son dossier “en rapport avec le SCAR”, c’était sabrer sa carrière.

    Finalement, elle prit la parole une fois que les deux enquêteurs en avaient fini avec leurs questions. Ils n’avaient pas lâché prise à sa première remarque, ils n’allaient certainement pas tourner les talons à la deuxième. Autant jouer plus diplomate, même si c’était loin d’être son fort.

    — Lieutenant De Hengebach, sachez que s’il était en lien avec le SCAR pour une autre raison qu’une enquête, vous n’auriez pas pu l’interroger comme vous le faites aujourd’hui.

    Il y avait évidemment plusieurs raisons derrière cela. Didier serait directement retourné au QG à Courage sans passer par ici et surtout, une enquête n’aurait jamais pu être réalisée sur ce genre de meurtre. Nettoyer derrière les actions des agents est une mission tout à fait banale ; en cas de bavure, le DSI aurait fait son office.

    — Lieutenant Sealgair, sachez que ce n’est pas pour rien non plus que le SCAR se déplace, mais pour nous, c’est plus dans la finesse.

    Son identité n’étant pas en danger, elle retira sa transformation. Le changement n’était pas fortement visible car la carrure était la même et sous cette cape et ce masque, peu de chances de voir quoi que ce soit changer.

    Glissant innocemment sa main droite au niveau de sa cuisse, prête à réagir si la vie de Didier était en danger, du moins tant qu’elle n’aurait pas eu les réponses à ses questions. Si elle laissait le marchand mourir sans rien faire, cela pourrait poser un problème avec Cécilia et pour l’instant, il valait mieux éviter cela…

    — Bien, je vais laisser notre hôte répondre à vos questions pour l’instant dans ce cas, je poserais les moyens en temps voulu.

    Didier était loin d’être bête et il l’avait déjà montré, froussard bien que téméraire, mais beaucoup trop maladroit. Après l’histoire du coffre, ils avaient pu échanger sur une manière de rendre les choses plus à son avantage en cas d’enquête. Peut-être qu’il serait temps de lui faire confiance ? Rapprochant son verre et sa paille pour boire une nouvelle gorgée tout en restant muette pendant les futures explications du marchand.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Didier Van Strijdonck
    Didier Van Strijdonck
    Messages : 174
    crédits : 583

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3936-didier-van-strijdonck-termine
  • Sam 30 Nov - 16:39



    LES CONSÉQUENCES DE NOS ACTES - TOUR III




    Les choses étaient visiblement sérieuses. La lieutenante avait éludé ses questions et ses propositions, préférant se livrer à une brève passe d’armes avec Orifa, alias Sefi. Chacun son truc. Le limier, lui, s’en était également mêlé, transformant la discussion en un véritable bordel pour l’esprit fatigué du marchand. Pourtant, ce micmac autour des prérogatives de chacun lui faisait gagner un temps précieux pour réfléchir ou se remémorer sa stratégie de défense.

    Orifa Sigrior a écrit:
    — Bien, je vais laisser notre hôte répondre à vos questions pour l’instant dans ce cas, je poserais les moyens en temps voulu.

    Didier la salua d’un léger signe de tête avant de lui tapoter la cuisse.

    « Merci, ma chère. »

    Il ouvrit alors une de ces boîtes de cigares pour en sortir un de ses préférés, un Senkaï de Kaizoku, avant de faire glisser son regard vers le limier. Le marchand répondit, non sans un brin de malice :

    « Vous avez raison, mon cher limier. Tout ceci peut bien attendre une nuit de plus… Je suis prêt à m’engager à être présent à la première heure demain matin. »

    Il s’interrompit, réalisant qu’il aurait sans doute besoin de plus de sommeil que prévu. Il rectifia alors avec un sourire :

    « Ou plutôt à la deuxième, parce que je suis complètement naze et que je ne suis pas dans les meilleures dispositions pour vous répondre. Mais j’imagine que vous préférez ne pas être venus pour rien. »

    Le regard du Libertéen passa de l’officier au limier avant que Didier ne s’adosse dans l’un de ses fauteuils. Un sourire effleura ses lèvres lorsqu’il vit Sealgair allumer un cigare qu’il crut reconnaître.

    « Limier jusqu’au bout des ongles, hein ? C’est un Raskhalos, n’est-ce pas ? »

    Demanda Didier à Valefor, taquin. Les Raskhalos n’étaient pas réputés pour leur qualité, mais ils étaient vendus à un prix raisonnable pour ce type de produit.

    « Ce sont ceux à la vanille ? Moi, je préfère les Bourdonné, mais les meilleurs, pour moi, restent les Senkaï. » Déclara-t-il avant d’allumer son propre cigare.

    Didier suivait ensuite du regard ses deux visiteurs, qui déambulaient dans son salon, scrutant chaque recoin et tournant autour de lui tels des vautours. L’officier brisa le silence la première en désignant un tableau en face d’elle.

    « C’est moi. » Avait répondu Didier, laconique. Après une pause, il ajouta, presque pour lui-même : « Un jeune homme bien sous tous rapports. »

    Valefor Sealgair a écrit:

     - Monsieur, vous semblez toujours vous trouver dans des situations étranges. 


    Le rire de Didier, un brin nerveux, résonna dans la pièce, masquant à peine son malaise face à l’attitude du limier. Tirant sur son Senkaï plutôt que de répondre sèchement, Didier opta pour un retour à l’envoyeur :

    « Ho ! Comme vous y allez, mon cher ! Mais je vous en prie, explicitez votre point de vue ! De quelles situations étranges voulez-vous parler ? »

    L’officier, de son côté, profita de l’échange pour poser une autre question, plus précise et portant les enjeux un peu plus haut. Didier la vit se camper non loin de lui, les bras croisés, son regard inquisiteur posé sur lui. Sentant la pression s’intensifier, il tira une seconde fois sur son Senkaï avant de répondre, les yeux ancrés dans les siens.

    « Professionnels, avec le premier. L’autre m’est inconnu. Qui est-ce ? »

    Son ton était sec, direct. Comme toujours, le marchand ne put s’empêcher de poser des questions à son tour. Mais la jeune femme répondit par une autre question, sur la nature de ses relations avec ces individus.

    « On ne peut plus professionnelles, officier. Pourquoi ? »

    Valefor reprit alors la main, expulsa une bouffée de son cigare avant de laisser transparaître une pointe d’agacement, ayant reconnu le petit jeu de Didier. Il ajouta une menace implicite, ce qui fit monter la tension dans la pièce. Ce dernier glissa un regard vers les armes du limier, subtilement révélées, avant de constater qu’Orifa, elle aussi, semblait prête à intervenir. Presque blasé, il glissait son regard sur le jeune femme au cas où celle-ci voulais aussi montrer un truc, on ne sait jamais, avant de revenir au limier:

    « Mon cher limier, encore une fois, je suis prêt à coopérer. Pas besoin de ce genre de démonstration ici.

    Quant aux derniers événements, j’imagine que vous parlez de ceux qui ont secoué les Bougeoirs à Courage ? Je n’ai rien à voir là-dedans.

    Et pour tout vous dire, c’est plutôt moi qui ai été victime des événements.

    J’ai été malmené, on a tenté de s’en prendre à ma vie, bref! Un vrai calvaire. J’ai entendu parler de ce qui s’est passé avec l’Obseedra et de celui qu’on a appelé le Rassasié. Franchement, vu ce qu’il se passe dans tout le pays, il y a déjà assez de problèmes sans que j’en rajoute. Je suis un patriote, vous savez. »


    CENDRES
    La Veuve Noire
    La Veuve Noire
    Leonora de Hengebach
    Leonora de Hengebach
    Messages : 277
    crédits : 2843

    Info personnage
    Race: Humaine
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyale neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2438-leonora-de-hengebach-valideehttps://www.rp-cendres.com/t2451-liens-de-leonora-de-hengebach
  • Dim 1 Déc - 13:22
    La lieutenante sentit une pointe d'irritation monter en elle. Cet homme se croyait vraiment à l'abri, installé comme un roi dans son royaume. Son attitude désinvolte contrastait avec le sérieux de l'enquête et cela ne faisait qu'ajouter à son agacement.
    Didier s'était affalé dans son fauteuil, son cigare coincé entre deux doigts, diffusant une odeur qui emplissait la pièce. Il tenait son verre avec une nonchalance presque provocante, en prenant des gorgées soignées comme s'il savourait un moment de détente plutôt qu'un interrogatoire. Chaque réponse qu'il donnait était teintée d'un ton léger, presque moqueur, comme s'il jouait à un jeu dont il était sûr de sortir vainqueur. L'irritation de la jeune brune restait invisible et elle se montrait impassible. Elle avança d'un pas, se planta juste devant Didier. Sa silhouette droite, elle n’était certes pas grande mais elle restait imposante par sa présence, jetait une ombre sur l'homme avachi. Elle parlait lentement, mais chacun de ses mots étaient tranchants.

    Vous avez une attitude curieuse, Monsieur Van Strijdonck. Une victime avec qui vous avez échangée est morte et vous êtes là, à fumer votre cigare et à siroter votre verre comme si tout cela n'était qu'un contretemps mineur. Votre légèreté n'est-elle pas une façade ? Une manière de masquer quelque chose qui vous lie à cette affaire ? Vous vous montrez détendu parce que vous pensez que ça me déstabilise. Mais moi, je vois autre chose. Vous vous accrochez à cette fausse courtoisie et à vos cigares pour donner l'illusion que vous contrôlez la situation. Alors, dites-moi. Qu'est-ce qui vous effraie vraiment ? Que je découvre votre implication ? Ou bien que je déterre un nouveau cadavre, pourquoi pas les deux ?

    Elle opina du chef sans le lâcher du regard.

    Bien, j’espère que j’ai maintenant toute votre attention.

    Un autre regard pour Orifa qu’elle gardait aussi à l’œil. Elle ne la sentait pas tout à fait sincère. Mais le marchand était celui qui l’intéressait pour le moment. Léonora ne s'embarrassa plus de préambules. Elle tourna lentement autour du canapé où se trouvait Didier, sa voix était implacable.

    Selon le gérant du Drapeau Blanc , reprit-elle, vous êtes arrivé discrètement par l'arrière de l'établissement. Pas par la grande entrée, non. On vous a conduit directement à Peutiez, mais il n’était pas seul, son associé Broka, était présent lui aussi. Vous y êtes resté un moment, en privé. Jusqu'ici, ça tient. Mais il y a une chose qui cloche.

    Elle s'arrête derrière lui, juste hors de son champ de vision. La tension dans la pièce devenait palpable, même Valefor semblait suspendu à ses mots, c’est dire. Elle poursuivit contournant le canapé pour se planter de nouveau face à lui.

    On raconte que cette rencontre ne s'est pas soldée par de simples politesses. Vous avez récemment remporté un contrat juteux, laissant Peutiez sur le carreau. Un gros marché. Alors, est-ce que cette rencontre avait un lien avec cet événement ? Parce que moi, je vois un schéma clair et vous allez me dire si je me trompe.

    Elle se déplaça ensuite derrière Valefor, posa ses mains sur le bord de son dossier, se penchant légèrement pour fixer le suspect droit dans les yeux. Léonora ne laissa pas le temps à Didier de reprendre la parole.

    Voici ce que je crois. Peutiez était un gros poisson, un concurrent sérieux. Vous lorgniez sur ses marchés et il voulait sans doute trouver un terrain d'entente avec vous, pour calmer le jeu, pour que chacun y trouve son compte. Mais cette rencontre a mal tourné. Peut-être vous avait-il fait une offre que vous ne pouviez refuser. Peut-être une menace de sa part. Et là, vous avez vu une opportunité.

    Elle fit une pause, son regard le scrutant comme si elle pouvait lire ses pensées.

    Vous avez compris que sans Peutiez, vous auriez un boulevard devant vous. Et pas seulement sans lui, mais aussi sans son associé. Un accident tragique, des coïncidences malheureuses et vous voilà débarrassé de vos obstacles. Vos récents déplacements, vos absences, ne seraient alors qu'une stratégie pour détourner les soupçons. Une manière de vous oublier jusqu'à ce que la poussière revienne.

    Léonora plissa les yeux. Elle posa une dernière question, calmement, presque doucement.

    Si c'était vraiment juste un rendez-vous professionnel, pourquoi cette entrée discrète ? Pourquoi l'arrière-cour, Monsieur Van Strijdonck ? Une négociation entre messieurs ne se cache pas. À moins qu'il y ait eu plus à dissimuler que ce que vous voulez bien admettre.

    Elle recula d'un pas, laissant le poids de ses paroles s'installer. Un regard vers « Orifa », elle se doutait qu’elle finirait par intervenir pour le défendre, mais pourquoi ? C’était là un autre sujet, une autre interrogation. Elle fit un geste à Valefor pour lui signaler qu’elle avait fini, qu’il pouvait prendre la suite.
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Orifa Sigrior
    Orifa Sigrior
    Messages : 205
    crédits : 2084

    Info personnage
    Race: Valkyrie
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3518-terminee-orifa-sigrior
  • Lun 2 Déc - 1:00
    Les conséquences de nos actes
    Volontairement ou non, Didier semblait définitivement bien plus sûr de lui qu’il n’avait pu l’être à la banque. Il avait peut-être vécu tellement de choses pendant son activité au niveau de l’arbre monde au point de devenir… ça ? Bien qu’il soit impossible de l’avouer verbalement, elle était assez d’accord avec la lieutenante. Mais dans ce cas, que devrait faire Didier ? Certainement un juste milieu entre ce qu’il faisait actuellement et être recroquevillé sur lui-même de remords.

    La jeune humaine savait taper où ça faisait mal et même si ses remarques étaient sûrement très proches de la vérité, malheureusement sans preuve et sans aveux, il était impossible d’aller plus loin dans les démarches. C’était pour ça que le SCAR était là, pour s’occuper des personnes comme Didier que la voie légale ne pouvait gérer par elle-même. Pourtant cette fois, il était préférable pour la république que les recherches n'aillent pas plus loin.

    - Loin de moi l’idée de mettre en doute votre raisonnement, lieutenante De Hengebach, mais à première vue, vos preuves semblent tout de même assez minces malheureusement. C’est un beau récit, mais devant une justice impartiale, ça ne tiendrait pas longtemps. J’imagine que c’est pour ça que vous n’avez envoyé que des convocations plutôt que d’envoyer les gros bras, ou plutôt les limiers ?

    Est-ce que ça avait réellement un intérêt de remonter le fait qu’il n’y avait pas assez de preuves ? Pas vraiment. Pourtant, même si elle ne pouvait pas directement défendre Didier, rien ne l'empêchait de lui procurer une petite assistance, non ? Mais il ne fallait pas oublier qu’elle avait également ses propres questions dans cette affaire, et justement, la lieutenante De Hengebach lui tendait magnifiquement bien la perche.

    - Tout de même, je dois bien avouer que j’ai un sujet qui m’est également familier. Ce voyage d'affaires, est-ce que tu pourrais continuer où nous en étions arrêtés ? L’arbre monde, c’est bien ça ? Est-ce que ça a un lien avec le Rassasié de Courage ? J’aimerais que tu m’expliques… que tu nous expliques un peu plus ce sujet. Qui est la personne que tu es allé voir, et qu’est-ce que tu as fait là-bas ?

    Maintenant qu’elle en avait fini avec ses demandes, son regard se concentra surtout sur le limier qui semblait étrangement calme après avoir semblé prêt à en venir aux mains. À première vue, il ne semblait pas être un simplet laissant son duo parler à sa place ; il avait quelque chose derrière la tête. Une chose était sûre, Orifa ne semblait pas voir en lui un relâchement prouvant qu’il avait perdu l’idée de faire chavirer ce simple interrogatoire. De ce fait, elle avait gardé sa main au niveau de sa cuisse, croisant une jambe au-dessus de l’autre pour cacher le fait que la première phalange de son index et de son majeur étaient sous le tissu. Pas besoin d’aller plus loin à cette distance et avec sa vitesse, elle serait sûrement capable de s’équiper pour se défendre ou défendre Didier.

    - Je n’ai malheureusement pas eu la possibilité de me procurer le dossier que vous semblez détenir avant de venir ici. Puisque visiblement je suis également embarqué dans cette histoire, est-ce qu’il serait possible pour moi de feuilleter son contenu ?

    Les chances que l’un des deux gardiens de la paix lui partage les documents étaient de zéro, ne pouvant pas se permettre de transmettre des informations sécurisées à une personne dont l’identité était douteuse. Mais c’était plus pour ses agents présents autour de la bâtisse que c’était destiné. En toute discrétion, l'un des agents était parti pour pouvoir récupérer une copie du document. Avec un peu de chance, il aurait le temps de rentrer avant que toute cette histoire arrive à son terme.



    Métamorphose P1 / Nyctalopie P1 / Séduction P1 /  Ouïe Augmentée P1 / Vue augmentée P1 / Odorat augmenté P1 / Invisibilité  P1 / Régénération P1 / Senseur magique P1 / Agilité et précision P2 /  Prouesse d'arme P1 / Vitesse P2
    Noble de La République
    Noble de La République
    Valefor Sealgair
    Valefor Sealgair
    Messages : 524
    crédits : 428

    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4205-valefor-sealgair-termine
  • Lun 2 Déc - 21:04
    image rp

    Message 3

    Un soupir, la seule réaction que j'avais eue. Cet homme n'était pas loin du genre de ceux qui méritait mes services. Il voulait paraître de tendu, mais sa nervosité s'entendait, dans sa voix, dans son rythme cardiaque. Mais comme tout bon marchand ou truand, il esquivait les questions gênantes, sautant sur celles qui lui permettait t'éloigner le sujet. 

    Comme cette intervention sur mes cigares. Mettant en avant son savoir et son bon goût. 

     - Chacun son poison après tout. 

     Je n'allais pas lui expliquer mon choix officiellement. Que je ne menais pas les meilleurs, mais ceux qui se trouvait partout, ceux que je pouvais enchaîner sans me coûter une fortune et surtout. Ceux qui dissimulaient mon odeur. Certains animaux ne supportant pas ma présence. Et ceux-là marchait bien. Mon sourire déforma mes traits. 

    Et il changea de sujet, plaçant un nouveau commentaire pour se mettre sous un bon angle. Cela marchait pour ses clients. Mais pas pour nous. Chaque prise de parole était mesurée. Et mes interventions ne servaient pas notre enquête. Et j'avais décidé de ne pas aller plus loin dans cette mauvaise direction.

    Et comme à chaque fois, une réponse courte sans grand mot lorsqu'il était mal à l'aise. De grands mots quand cela s'éloignait du sujet sensible. Et à l'éclaircissement que j'avais exposé, dévoilant le masque de ma fonction, cet objet qui impliquait que cet interrogatoire était trop doux pour moi. L'homme est la Valkyrie ne retinrent que les poignées de mes armes. Une autre bouffée de mon cigare, un autre nuage de fumée. 

     - Amateur. 

     Depuis quand, les limiers avaient besoin d'armes pour faire le sale travail. Nous affrontions bien plus que de simples marchands. Et pour cela, il nous fallait bien plus que de l'acier pour devenir limier. 

     Et face à la nonchalance de notre hôte, c'est la lieutenante qui en avait eu marre en premier. Posant les questions précisément. Et cette fois, je ne préférai pas relever. Inclinant la tête, me raclant la gorge quand la valkyrie parla de mes collègues. 

    Et quand la lieutenante eut fini, la valkyrie reprit le relais pour à nouveau offrir une porte de sortie à nos questions. Qu'essayait t'elle de faire ? L'aider ? Qu'est-ce que cela cachait ?

     Pendant ce temps, je n'avais pas bougé, gardant ce sourire affable qui en avait énervé plus d'un, laissant la visibilité sur ce qui avait augmenté la pression. Leonora n'avait pas réagi à mon bluff, Didier juste en parole, mais la Valkyrie se tenait prête. Posant une question en même temps pour dissimuler son geste. Mon sourire s'agrandit. J'avais posé mon verre de vin, claquant des doigts avant d'attraper le dossier. 

    - Mais Bien sûr.

    Chaque pas rythmé par ma canne jusqu'à arrivé près de la valkyrie. Lui tendant le dossier qui s'envola en fumée au premier contact. 

     - Quand nous aurons accès à celui, bien plus complet, j'imagine, du SCAR. 

    Je m'étais rapproché un peu d'elle. Reprenant plus bas pour qu'elle seule puisse entendre. 

    - Vous avez pris ça pour une menace. Mais sachez que je ne menace jamais, la République m'accorde quelques privilèges que j'essaie de ne pas trop utiliser. Mais ma patience à des limites. Plus vite, nous aurons terminé, plus vite, vous pourrez être seule avec lui. 

    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Didier Van Strijdonck
    Didier Van Strijdonck
    Messages : 174
    crédits : 583

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3936-didier-van-strijdonck-termine
  • Aujourd'hui à 8:04



    LES CONSÉQUENCES DE NOS ACTES - TOUR IV




    L’officier fut le premier à perdre patience, ou à recadrer l’entretien selon le point de vue que l’on avait adopté. L’ombre de celle-ci s’était étendue sur lui en dépit de la petite taille de cette dernière avant qu’elle ne se lance dans un discours assaisonné d’approximations et d’un zeste de moraline.

    Didier, en dépit de l’anxiété qui l’habitait, lui avait jeté un regard calme mais d’où une certaine détermination transpirait en dépit de sa fatigue. Il ne gaspilla pas son énergie à contrer tout de suite le laïus de l’officier, non. Il comprennait les enjeux: il était le suspect dans l’affaire du Drapeau Blanc, il le savait. Laisser les autres imposer leur version reviendrait à signer son arrêt de mort et il allait devoir réagir.

    Il avait alors détourné le regard vers Orifa qui intervenait à sa suite, relativisant le discours de la lieutenante. Didier suit ses paroles avec intérêt, mais sans intervenir ou interrompre le discours. Il fallait tenir la ligne et ne pas céder aux sirènes des réactions trop vives ou émotionnelles. Laisser parler les autres était la meilleure chose à faire. Plus il y aurait de questions, mieux ce serait pour lui.

    Il avait ensuite observé, avec un brin d'amusement, le jeu du limier après l’intervention de la soi-disante Rikoerdvin. L'homme glissait ensuite un regard malicieux vers l’officier qui le toisait.

    Tirant sur son cigare une dernière fois, il se penchait pour le déposer dans le cendrier à coté de lui. avant d’entamé sa réponse sur un ton badin: « Bien! Merci pour ce petit tour mon cher limier. Très divertissant.»
    Puis, s'adossant à son siège, il poursuivait « Alors commençons par vous, mademoiselle. » Avait fait Didier en pointant Léonora du doigt avant de prendre son verre de vin.

    « Je vous remercie pour cette… charmante analyse. Mais vous savez ce qu'on dit: ‘C’est face au danger qu’il faut savoir garder la tête froide’. Après tout, qui mieux que vous peut le comprendre n'est-ce pas? »

    Lançait Didier dans une allusion des plus évidente à la fonction militaire de cette dernière. Il arborait un sourire en coin, un brin sarcastique avant de prendre une gorgée de son verre. Le républicain allait lui répondre mais sans doute pas dans les termes qu'elle aurait espéré.

    Le marchand s'attaquait à l'élément qu'il estimait le plus important à ce stade: le mobile du crime.

    « Le 4 septembre au matin, je remporte un appel d’offre pour une livraison de chaux au profit de la ville de Courage. Il se trouve que, lors de cette procédure, Monsieur Peutiez a été mon adversaire malheureux. Vous savez, cela fait plusieurs années que je tente de m’implanter à Courage et l’obtention de ce marché fut une bénédiction pour moi ce jour-là, mais soit. Quoi qu'il en soit: JE remporte ce marché. Je peux vous fournir une copie des documents relatifs à ce contrat pour appuyer mes dires. »

    Le ton de Didier était calme, il déclinait les faits comme on ferait un rapport, son regard passant de la lieutenante au limier. Il fit alors une pause pour reprendre son Senkaï, faisant tomber la cendre dans le cendrier avant de poursuivre :

    « Seulement voilà, Peutiez semble… avoir mal vécu ce camouflet. Dès la fin de la réunion finale, il me contacte par l’intermédiaire de son associé... » Le marchand fit alors une pause: « Je dois préciser une chose ici: Je ne connaissais pas le nom de cet associé à l’époque et je n’apprends son nom que ce soir. »

    Le marchand prends alors une bouffée de son cigare mais prend soin d'expirer la fumée autre part que sur l’officier ou le limier. Non pas tant par courtoisie que par calcul. En effet, il voulait éviter de donner des arguments aux enquêteur en sa défaveur. Après tout, l’adversaire ne peut user des munitions qu’on lui refuse. Il continuait:

    « Je me retrouve ensuite à l’hôtel où j’étais descendu…» Didier s’interrompit, fronçant les sourcils, visiblement en cherchant un détail dans sa mémoire. C’était de la comédie évidement, un stratagème pour gagner du temps, avant de se tourner vers ses hôtes: « Le… Pavé doré si ma mémoire ne me fait pas défaut… Et lors de l’entretien que j’ai eu avec lui, donc le fameux Yvan Broka je présume, un homme impressionnant et très austère, j’ai été presque sommé de me rendre au Drapeau Blanc le lendemain matin. Sachant les évènements qui se préparaient, j’ai néanmoins proposé de nous voir le 6 ou le 7 mais c’était apparemment impossible. Monsieur Peutiez voulais absolument me voir le 5. »

    Didier fit une pause, laissant le temps à ses paroles d'infuser chez les enquêteurs tandis qu'il déposait son cigare.

    Puis il se tournait vers Orifa. Sa relance lui offrait une belle diversion, mais y répondre devant les enquêteur risquait de le mettre un peu plus dans l'embarras:

    « Et concernant votre question, ma chère. Je propose d’y répondre une fois que nos amis ici présents auront trouvé satisfaction aux leurs, comme le suggère notre cher Limier. Mais comme je vous le disais avant que les enquêteurs n’arrivent, j’ai répondu à une dette envers une connaissance. Dette qui est totalement apurée à présent.» Didier, se tournait ensuite vers Léonora, fronçant légèrement les sourcils.  « D’ailleurs je trouve que vous avez pas mal de traits shoumeïens, pour une républicaine. Ceci dit en passant, et sans mauvais jugement.»

    Didier se repositionnait ensuite dans son fauteuil, croisant les jambes dans une attitude détendue mais d'une arrogante nonchalance.

    CENDRES
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum