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Noble de La République
Hélénaïs de Casteille
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La route était longue et Hélénaïs avait l’impression qu’elle n’avait pas de fin. Tout comme son départ du domaine. Elle qui avait promis que son absence ne serait que d’un jour, deux tout au plus, avait vu son séjour prolongé de plus de jours qu’elle n’aurait pu en prévoir. De toute façon, rien ne s’était passé comme elle l’avait cru et espéré. Pas même sa rencontre avec l’officier républicain, Pancrace Dosian. Si Zelevas avait toujours eu quelque chose à lui reprocher, c'était bien cette incapacité notoire qu’elle avait de mentir et de tromper. Au-delà du fait qu’elle détestait cela, elle peinait à en maîtriser l’art. Evidemment, elle n’était pas impotente au point de ne pas en être capable mais elle n’était pas aussi douée que nombre de ses pairs et préférait la franchise à la duplicité. Hélas, le monde dans lequel elle évoluait n’était fait que de dupes, de conspirations et de manipulations. Espérer instaurer des règles différentes, c’était comme vouloir remplir le désert d’eau avec un arrosoir. Alors elle avait courbé la tête pour entrer dans ce moule qu’elle avait si souvent méprisé. Un échec, ou pas loin. Voilà tout ce qu’elle avait obtenu et l’espoir ténu que le jeune homme trouve quelque chose d’intéressant qui puisse faire pencher la balance.
Un malheur n’arrivant jamais seul, elle s’était ensuite rendue à Courage pour défendre les droits des habitants des Bougeoirs en sa qualité de sénatrice humaniste. La tâche ne s’annonçait guère évidente, c’était un fait, encore moins dans une ville telle que celle d’Arès Wessex. Mais lors de leur unique rencontre, il lui avait paru si sensé et raisonnable que lorsqu’elle l’avait découvert sous ce nouveau jour une gifle en plein visage l’aurait moins surprise. Elle se souvenait encore de la haine qu’elle avait ressenti, dégoulinante, dans chacune de ses insultes. La manière dont il avait qualifié les réfugiés de violeurs et d’assassin, dont il avait proposé de les envoyer à Justice et Liberty comme s’il s’agissait de villes quelconque qui ne faisaient pas partie de sa propre patrie. Même elle, n’avait pas échappée à ses propos acerbes, pas plus qu’à la vilénie de ses pensées. Rien que d’y repenser, elle en bouillonnait. Elle qui était pourtant si prompte à pardonner et à comprendre, ne le ferait pas de sitôt.
De tout cela, elle ne retirait qu’une maigre satisfaction, celle d’avoir fait un peu avancer les choses. Elle revoyait encore le visage déçu d’Elyoré dans le regard d’Emérée et à chaque fois elle ressentait à nouveau cette impuissance. Ce qu’elles avaient remporté ce jour, n’était rien de plus qu’une bataille dérisoire. Elle ne savait pas exactement ce que Lucia prévoyait, ni ce qu’il adviendrait une fois Arès rétabli mais le combat des bougeoirs n’en était qu’à son commencement, hélas.
— Vous devriez vous reposer, ces derniers jours ont été…éprouvants. Lança la voix de sa suivante en face d’elle.
— Tout va bien, je réfléchis simplement à la suite des événements
Un silence hésitant suivit.
— Vous comptez vraiment confronter Falconi n’est-ce pas ?
Hélénaïs releva légèrement la tête, prête à répondre que c’était ce qu’elle avait prévu depuis le début.
— Je veux dire, reprit Emérée, — Vous entendez jouer à un jeu dangereux pour… Lui. Un assassin. Le ton employé était sans équivoque : du dégout.
— Nous avons déjà eut cette discussion, plus d’une fois. La finalité de celle-ci sera la même. Tiens tu vraiment à ce que nous nous disputions maintenant ?
— Vous ne comprenez pas ! S’étrangla la jeune femme. — Couvrir la fuite d’un fugitif n’était pas déjà suffisamment dangereux ? Même les limiers ont fini par venir jusqu’à nous. Combien de temps avant qu’ils ne flairent sa trace ?
— C’est pourquoi je me dois d’agir avant qu’ils n’y parviennent…
— Et si vous échouez, qu’adviendra-t-il de nous ?
— De moi, je ne sais pas. Probablement quelque chose de peu commode. De toi, sois sans crainte, je me suis occupée de tout. Si cette affaire venait à virer au fiasco, tu n’en seras pas inquiété.
Emérée se pinça l’arête du nez en pestant.
— Ce n’est pas pour moi que je suis inquiète. Sa voix était grinçante. — Falconi, si vous parvenez à vous jouer de lui, ne vous le pardonnera pas. Les risques que vous prenez pour cette… chose, sont trop élevés et le prix que le président vous fera payer, il n’en vaut pas la chandelle.
— Il ne te revient pas d’en décider… Soupira la sénatrice en redressant légèrement la tête.
— Si ! Bien sûr que si ! Explosa alors la jeune femme sans crier gare. — Deux ans que je suis à vos côtés ! Deux ans que chaque jour que les Titans font je travaille pour vous ! Vous m’avez appris à lire, à écrire et vous m’avez offert un foyer ainsi qu’un travail. Vous m’avez permis d’évoluer dans des sphères que je n’aurais jamais osé regarder si j’étais restée la petite fille de fermier que j’étais destinée à être. Vous êtes l’une des rares figures Républicaine qui n’a pas encore basculée dans la malversation, vous êtes droite et travailleuse. Vous êtes capable d’un amour infini autant que d’une efficacité redoutable. Si ce n’est pour moi, je refuse que la République vous perde !
Hélénaïs, bouche bée, fixait le regard vide un point en face d’elle, non loin de l’épaule de sa suivante. Laquelle avait les yeux rivés sur son vis-a-vis, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration saccadée. Depuis qu’elle était entré au service des De Casteille et que la jeune femme avait fait d’elle son bras droit, sa vie avait complètement changé. Perdre tout ce qu’elle avait obtenu ainsi que son amie, c’était peu ou prou trop lui en demander. Mal à l’aise, elle gesticula sur son siège, le faisant grincer. Un silence lourd, cette fois, s’installa entre elles et bientôt on entendit rien de plus que le cliquetis irrégulier des roues sur le sol.
— Tu t’inquiètes trop. Dit enfin Hélénaïs en se fendant d’un sourire chaleureux. — Je ne suis pas si bonne que tu le prétends et pas si crédule. Aies confiance en moi et laisse moi suivre mon propre chemin, tout ira bien. Pour toi et pour moi, tu verras.
En réalité, elle n’en savait rien, n’était pas certaine de vouloir savoir. Tout ce dont elle était convaincu, c’était que sa décision était prise et qu’après avoir prit sous son aile Cécilia Genova et son acolyte, Didier, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Il ne lui restait désormais plus qu’une option : avancer.
Le reste du trajet se passa dans un silence morne et Hélénaïs ne dormit pas. Le cahot de la route n’avait de cesse de la bercer mais ses inquiétudes l'empêchèrent de fermer l'œil. L’impatience aussi. Il lui manquait et d’une certaine façon, elle trouvait ce sentiment puéril. Digne d’une adolescente. Pourtant tel était le cas, elle n’avait envie que d’une chose : s’enfouir entre ses bras et les sentir se refermer autour d’elle comme un cocon auquel elle ne voulait échapper pour rien au monde.
Ce fut en début de soirée que leur fiacre gagna enfin l’entrée du Domaine et plusieurs minutes plus tard qu’ils se garèrent enfin devant le porche qui donnait sur la grande porte aux jolies moulures de bois et de fer. Si Hélénaïs ne pouvait voir sa maison de ses propres yeux, elle sentit néanmoins à quel point les choses avaient changé ici. Le ballet incessant des domestiques était désormais moindre et il y régnait bien souvent un étrange murmure comme si personne n’osait parler trop fort de peur d’être entendu. Il en allait toujours ainsi depuis l’arrivée d’Abraham en ces lieux et elle le déplorait tout en le comprenant parfaitement.
Délaissant ses affaires à son personnel, Emérée restant en retrait pour tout superviser. Hélénaïs se guida à l’aide de sa canne jusqu’à l’intérieur de la maison. Elle y trouva Vivianne, qui la débarrassa de sa pelisse et lui souffla qu’un bain l’attendait à l’étage. Un vrai plaisir après avoir passé des jours à courir en tous sens sans prendre le temps de respirer. Mais il y avait plus urgent. La remerciant poliment, elle se dirigea vers l’escalier, grimpa les marches rapidement et se dirigea vers sa chambre où elle entra après avoir frappé.
— Abraham ? Appela-t-elle sans chercher à le localiser avec son senseur, avant tout pour lui laisser sa propre intimité. Il lui sembla percevoir un son infime alors elle poursuivit : — Je suis désolée, ça a pris plus de temps que prévu. Les choses se sont avérés plus compliquées mais nos affaires… Avancent bien. Je crois. J’ai hâte de tout te raconter. Ses doigts se resserrèrent sur sa canne tandis qu’elle songeait, non sans amertume, que s’il ne se trouvait pas à portée d’oreille elle devait avoir l’air bien sotte.
Un malheur n’arrivant jamais seul, elle s’était ensuite rendue à Courage pour défendre les droits des habitants des Bougeoirs en sa qualité de sénatrice humaniste. La tâche ne s’annonçait guère évidente, c’était un fait, encore moins dans une ville telle que celle d’Arès Wessex. Mais lors de leur unique rencontre, il lui avait paru si sensé et raisonnable que lorsqu’elle l’avait découvert sous ce nouveau jour une gifle en plein visage l’aurait moins surprise. Elle se souvenait encore de la haine qu’elle avait ressenti, dégoulinante, dans chacune de ses insultes. La manière dont il avait qualifié les réfugiés de violeurs et d’assassin, dont il avait proposé de les envoyer à Justice et Liberty comme s’il s’agissait de villes quelconque qui ne faisaient pas partie de sa propre patrie. Même elle, n’avait pas échappée à ses propos acerbes, pas plus qu’à la vilénie de ses pensées. Rien que d’y repenser, elle en bouillonnait. Elle qui était pourtant si prompte à pardonner et à comprendre, ne le ferait pas de sitôt.
De tout cela, elle ne retirait qu’une maigre satisfaction, celle d’avoir fait un peu avancer les choses. Elle revoyait encore le visage déçu d’Elyoré dans le regard d’Emérée et à chaque fois elle ressentait à nouveau cette impuissance. Ce qu’elles avaient remporté ce jour, n’était rien de plus qu’une bataille dérisoire. Elle ne savait pas exactement ce que Lucia prévoyait, ni ce qu’il adviendrait une fois Arès rétabli mais le combat des bougeoirs n’en était qu’à son commencement, hélas.
— Vous devriez vous reposer, ces derniers jours ont été…éprouvants. Lança la voix de sa suivante en face d’elle.
— Tout va bien, je réfléchis simplement à la suite des événements
Un silence hésitant suivit.
— Vous comptez vraiment confronter Falconi n’est-ce pas ?
Hélénaïs releva légèrement la tête, prête à répondre que c’était ce qu’elle avait prévu depuis le début.
— Je veux dire, reprit Emérée, — Vous entendez jouer à un jeu dangereux pour… Lui. Un assassin. Le ton employé était sans équivoque : du dégout.
— Nous avons déjà eut cette discussion, plus d’une fois. La finalité de celle-ci sera la même. Tiens tu vraiment à ce que nous nous disputions maintenant ?
— Vous ne comprenez pas ! S’étrangla la jeune femme. — Couvrir la fuite d’un fugitif n’était pas déjà suffisamment dangereux ? Même les limiers ont fini par venir jusqu’à nous. Combien de temps avant qu’ils ne flairent sa trace ?
— C’est pourquoi je me dois d’agir avant qu’ils n’y parviennent…
— Et si vous échouez, qu’adviendra-t-il de nous ?
— De moi, je ne sais pas. Probablement quelque chose de peu commode. De toi, sois sans crainte, je me suis occupée de tout. Si cette affaire venait à virer au fiasco, tu n’en seras pas inquiété.
Emérée se pinça l’arête du nez en pestant.
— Ce n’est pas pour moi que je suis inquiète. Sa voix était grinçante. — Falconi, si vous parvenez à vous jouer de lui, ne vous le pardonnera pas. Les risques que vous prenez pour cette… chose, sont trop élevés et le prix que le président vous fera payer, il n’en vaut pas la chandelle.
— Il ne te revient pas d’en décider… Soupira la sénatrice en redressant légèrement la tête.
— Si ! Bien sûr que si ! Explosa alors la jeune femme sans crier gare. — Deux ans que je suis à vos côtés ! Deux ans que chaque jour que les Titans font je travaille pour vous ! Vous m’avez appris à lire, à écrire et vous m’avez offert un foyer ainsi qu’un travail. Vous m’avez permis d’évoluer dans des sphères que je n’aurais jamais osé regarder si j’étais restée la petite fille de fermier que j’étais destinée à être. Vous êtes l’une des rares figures Républicaine qui n’a pas encore basculée dans la malversation, vous êtes droite et travailleuse. Vous êtes capable d’un amour infini autant que d’une efficacité redoutable. Si ce n’est pour moi, je refuse que la République vous perde !
Hélénaïs, bouche bée, fixait le regard vide un point en face d’elle, non loin de l’épaule de sa suivante. Laquelle avait les yeux rivés sur son vis-a-vis, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration saccadée. Depuis qu’elle était entré au service des De Casteille et que la jeune femme avait fait d’elle son bras droit, sa vie avait complètement changé. Perdre tout ce qu’elle avait obtenu ainsi que son amie, c’était peu ou prou trop lui en demander. Mal à l’aise, elle gesticula sur son siège, le faisant grincer. Un silence lourd, cette fois, s’installa entre elles et bientôt on entendit rien de plus que le cliquetis irrégulier des roues sur le sol.
— Tu t’inquiètes trop. Dit enfin Hélénaïs en se fendant d’un sourire chaleureux. — Je ne suis pas si bonne que tu le prétends et pas si crédule. Aies confiance en moi et laisse moi suivre mon propre chemin, tout ira bien. Pour toi et pour moi, tu verras.
En réalité, elle n’en savait rien, n’était pas certaine de vouloir savoir. Tout ce dont elle était convaincu, c’était que sa décision était prise et qu’après avoir prit sous son aile Cécilia Genova et son acolyte, Didier, elle ne pouvait plus faire machine arrière. Il ne lui restait désormais plus qu’une option : avancer.
Le reste du trajet se passa dans un silence morne et Hélénaïs ne dormit pas. Le cahot de la route n’avait de cesse de la bercer mais ses inquiétudes l'empêchèrent de fermer l'œil. L’impatience aussi. Il lui manquait et d’une certaine façon, elle trouvait ce sentiment puéril. Digne d’une adolescente. Pourtant tel était le cas, elle n’avait envie que d’une chose : s’enfouir entre ses bras et les sentir se refermer autour d’elle comme un cocon auquel elle ne voulait échapper pour rien au monde.
Ce fut en début de soirée que leur fiacre gagna enfin l’entrée du Domaine et plusieurs minutes plus tard qu’ils se garèrent enfin devant le porche qui donnait sur la grande porte aux jolies moulures de bois et de fer. Si Hélénaïs ne pouvait voir sa maison de ses propres yeux, elle sentit néanmoins à quel point les choses avaient changé ici. Le ballet incessant des domestiques était désormais moindre et il y régnait bien souvent un étrange murmure comme si personne n’osait parler trop fort de peur d’être entendu. Il en allait toujours ainsi depuis l’arrivée d’Abraham en ces lieux et elle le déplorait tout en le comprenant parfaitement.
Délaissant ses affaires à son personnel, Emérée restant en retrait pour tout superviser. Hélénaïs se guida à l’aide de sa canne jusqu’à l’intérieur de la maison. Elle y trouva Vivianne, qui la débarrassa de sa pelisse et lui souffla qu’un bain l’attendait à l’étage. Un vrai plaisir après avoir passé des jours à courir en tous sens sans prendre le temps de respirer. Mais il y avait plus urgent. La remerciant poliment, elle se dirigea vers l’escalier, grimpa les marches rapidement et se dirigea vers sa chambre où elle entra après avoir frappé.
— Abraham ? Appela-t-elle sans chercher à le localiser avec son senseur, avant tout pour lui laisser sa propre intimité. Il lui sembla percevoir un son infime alors elle poursuivit : — Je suis désolée, ça a pris plus de temps que prévu. Les choses se sont avérés plus compliquées mais nos affaires… Avancent bien. Je crois. J’ai hâte de tout te raconter. Ses doigts se resserrèrent sur sa canne tandis qu’elle songeait, non sans amertume, que s’il ne se trouvait pas à portée d’oreille elle devait avoir l’air bien sotte.
Citoyen de La République
Abraham de Sforza
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: C
Dans un tintement caractéristique que l'oreille affutée d'Hélénaïs reconnaissait désormais sans effort, les jointures mécaniques d'un amoureux transi nappé d'ombre s'actionnèrent une à une. Tout juste venait elle d'achever son introduction que déjà la porte s'ouvrait et que des lèvres curieusement froides s'apposaient contre les siennes, lui offrant un baiser à la fougue mesurée en guise de premières salutations. Enserrant aussi délicatement que lui permettaient ses griffes le doux visage de sa moitié tout en l'embrassant, il finit par la relâcher après quelques secondes et prit instinctivement la main libre de son amante dans l'une des siennes. Il y avait usuellement un peu plus de tenue dans l'approche du compagnon de la demoiselle mais il était toutefois notable qu'ils avaient perdu l'habitude d'être séparés par de si noires circonstances.
"Ta présence m'a tant manqué."
Depuis qu'Abraham avait accepté à contrecœur de cesser ses plus lugubres activités, il pouvait d'ailleurs sembler qu'il "prenait la poussière", un aspect plutôt surprenant en vue des attributions ainsi que des capacités du Premier Né, supposé protecteur d'une Nation ne connaissant pas le sommeil. Toujours aussi observateur, l'homme de fer n'avait pas manqué de remarquer quel embarras ressentait son âme sœur à l'idée de l'abandonner, enfermé au sommet d'une cage dorée, tandis qu'elle accomplissait les grands desseins de la Nation. Loin de lui reprocher cette situation pour le moins morose, Abraham était toutefois conscient de l'ascendant moral qu'il exerçait désormais sur Hélénaïs ainsi que de la pression que toutes ces machinations appliquaient inévitablement sur les épaules de celle dont il s'était si solidement entiché.
Elle lui avait confié son empressement ainsi que son enthousiasme et Abraham en aurait aussitôt tiré de bien joviales conclusions, si tant est qu'il en ait eu la nécessité. Depuis qu'il avait élu domicile ici, Abraham n'avait rien perdu des réflexes faisant de lui Mortifère. Aussi insaisissable que le vent, il se déplaçait au sein de la maisonnée en toute furtivité, usant et abusant de son camouflage magique afin de maintenir le doute quant à sa présence éventuelle. Les domestiques encore présents ne s'y étaient jamais parfaitement accoutumés et seuls les plus alertes parvenaient encore à établir quand l'Araignée se prélassait bel et bien dans sa toile ou quand elle partait en chasse.
Ces derniers jours, comme il en avait coutume de temps à autre, Abraham avait quitté son nid. Loin de s'être sagement maintenu au creux de cette niche trop parfaite pour lui, le renégat s'était lui aussi livré à quelques activités et s'il n'avait pas l'intention de s'en cacher fort longtemps, il profitait du sourire de sa muse tant qu'il en avait l'occasion. Glissant avec une agilité féline dans le dos de la demoiselle, Abraham déposa un autre baiser glacé au creux du cou de cette dernière puis, la délestant machinalement de la canne lui servant d'appui, il vint l'étreindre tout en se lovant contre elle, ce avant de murmurer d'une voix que l'on devinait légèrement cassée par un mutisme prolongé :
"Il me tarde d'entendre l'épopée de la seule politicienne capable de faire la différence en ces terres de perdition..."
Elle devina sans mal le sourire mutin qui se dessinait sur le faciès grisâtre du provocateur et ce fut un rire sincère qui suivit. S'écartant un instant de sa moitié, il la longea et se rendit à la grande fenêtre pour en ajuster les rideaux déjà clos; ce pour ensuite rassembler quelques vêtements aimablement offerts par la jeune femme elle-même. Tout en secouant prestement une chemise bordeaux de splendide facture qu'il plia ensuite avec soin, il tourna la tête de côté puis ajouta d'un ton ouvertement joueur :
"Je crois qu'un bain nous attend, n'est-ce pas ? J'imagine qu'un instant de relaxation te fera le plus grand bien après de telles aventures."
"Nous" attend, des mots choisis avec attention. Comme toujours, les soins prodigués par les domestiques envers la maîtresse des lieux n'étaient pas pensés pour lui et c'était en toute impunité qu'il parasitait les efforts de ce service rechignant pourtant à s'adapter à sa présence. Qu'ils le veuillent ou non, il était là pour rester et ne se garderait jamais de le faire savoir.
"Ta présence m'a tant manqué."
Depuis qu'Abraham avait accepté à contrecœur de cesser ses plus lugubres activités, il pouvait d'ailleurs sembler qu'il "prenait la poussière", un aspect plutôt surprenant en vue des attributions ainsi que des capacités du Premier Né, supposé protecteur d'une Nation ne connaissant pas le sommeil. Toujours aussi observateur, l'homme de fer n'avait pas manqué de remarquer quel embarras ressentait son âme sœur à l'idée de l'abandonner, enfermé au sommet d'une cage dorée, tandis qu'elle accomplissait les grands desseins de la Nation. Loin de lui reprocher cette situation pour le moins morose, Abraham était toutefois conscient de l'ascendant moral qu'il exerçait désormais sur Hélénaïs ainsi que de la pression que toutes ces machinations appliquaient inévitablement sur les épaules de celle dont il s'était si solidement entiché.
Elle lui avait confié son empressement ainsi que son enthousiasme et Abraham en aurait aussitôt tiré de bien joviales conclusions, si tant est qu'il en ait eu la nécessité. Depuis qu'il avait élu domicile ici, Abraham n'avait rien perdu des réflexes faisant de lui Mortifère. Aussi insaisissable que le vent, il se déplaçait au sein de la maisonnée en toute furtivité, usant et abusant de son camouflage magique afin de maintenir le doute quant à sa présence éventuelle. Les domestiques encore présents ne s'y étaient jamais parfaitement accoutumés et seuls les plus alertes parvenaient encore à établir quand l'Araignée se prélassait bel et bien dans sa toile ou quand elle partait en chasse.
Ces derniers jours, comme il en avait coutume de temps à autre, Abraham avait quitté son nid. Loin de s'être sagement maintenu au creux de cette niche trop parfaite pour lui, le renégat s'était lui aussi livré à quelques activités et s'il n'avait pas l'intention de s'en cacher fort longtemps, il profitait du sourire de sa muse tant qu'il en avait l'occasion. Glissant avec une agilité féline dans le dos de la demoiselle, Abraham déposa un autre baiser glacé au creux du cou de cette dernière puis, la délestant machinalement de la canne lui servant d'appui, il vint l'étreindre tout en se lovant contre elle, ce avant de murmurer d'une voix que l'on devinait légèrement cassée par un mutisme prolongé :
"Il me tarde d'entendre l'épopée de la seule politicienne capable de faire la différence en ces terres de perdition..."
Elle devina sans mal le sourire mutin qui se dessinait sur le faciès grisâtre du provocateur et ce fut un rire sincère qui suivit. S'écartant un instant de sa moitié, il la longea et se rendit à la grande fenêtre pour en ajuster les rideaux déjà clos; ce pour ensuite rassembler quelques vêtements aimablement offerts par la jeune femme elle-même. Tout en secouant prestement une chemise bordeaux de splendide facture qu'il plia ensuite avec soin, il tourna la tête de côté puis ajouta d'un ton ouvertement joueur :
"Je crois qu'un bain nous attend, n'est-ce pas ? J'imagine qu'un instant de relaxation te fera le plus grand bien après de telles aventures."
"Nous" attend, des mots choisis avec attention. Comme toujours, les soins prodigués par les domestiques envers la maîtresse des lieux n'étaient pas pensés pour lui et c'était en toute impunité qu'il parasitait les efforts de ce service rechignant pourtant à s'adapter à sa présence. Qu'ils le veuillent ou non, il était là pour rester et ne se garderait jamais de le faire savoir.
Noble de La République
Hélénaïs de Casteille
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La bouche d’Abraham était froide, mais jamais cela n’avait jamais rebuté Hélénaïs. Au contraire, la sensation de ses baisers était devenue une source de réconfort. Une caresse familière dont elle connaissait chacune des écorchures, la rugosité des cicatrices contre le velours de ses lèvres et la froideur caractéristique de sa presque inhumanité. Il lui avait manqué, Dieux! qu’il lui avait manqué. Elle le savait, le poids de son absence s’était infiltré en elle dès les premières heures de son départ mais elle n’en remarqua la véritable lourdeur que lorsqu’enfin, elle s’envola. Un sourire incontrôlable souleva le coin de ses lèvres, trahissant son bonheur tandis que les mains de fer venaient enserrer son visage. Souvent, elle espérait pouvoir arrêter le temps et une fois de plus, elle l’aurait voulu.
A regret, elle le laissa s’éloigner et entrelaça ses doigts aux siens dont il se défit rapidement pour venir glisser dans son dos. Hélénaïs se gardait bien de le lui dire avec des mots mais elle adorait la manière qu’il avait de s’enrouler autour d’elle, d’enlacer sa taille et de nicher son visage dans son cou pour l’y embrasser. Son front reposa contre ses cheveux et elle ferma les yeux. A vrai dire, il n’y avait que peu de chose qu’elle n’aimait pas chez lui. Et c’était sans doute là, sa plus grande erreur mais trop heureuse, trop éprise, elle n’en voyait pas le mal.
La voix éraillée d’Abraham lui arracha un pincement de lèvres. Depuis quand n’avait-il pas adressé la parole à un autre être humain ? Avait-il passé tous ces jours seul ? Les domestiques avaient pour ordre de s’occuper de lui s’il en avait besoin mais la maîtresse de maison avait bien conscience que plus de la moitié d’entre eux n’y était pas très favorable et Abraham, s’il ne semblait pas s’en offusquer, ne paraissait pas s’en réjouir non plus. Compréhensible. D’ailleurs, elle l’imaginait mal être sagement restée au domaine. Ce n’était pas dans sa nature, mais il avait promis.
“De ne plus tuer.” Pas de ne plus se mettre en danger et l’horreur de tout cela voulait qu’Hélénaïs malgré toute la bonté qui faisait d’elle qui elle était, préférait encore qu’il tue que l’inverse. Elle ne le lui avait jamais dit. Ne lui avouerai probablement jamais. Mais cette pensée s'était imposée à elle une nuit. Réveillée plus de force que de gré par des songes qui, parfois, pouvaient s’avérer atrocement réels. Celui-ci particulièrement. Aujourd’hui hélas, elle l’avait oublié en grande partie mais les émotions qui l’avaient balayées étaient ancrées dans sa conscience.
“Les autres plutôt que lui.”
— Tu m’as manqué aussi. Souffla-t-elle en venant poser sa joue contre la sienne, laissant la présence de son corps se pelotonnant contre le sien prendre le pas sur le reste. Puis dans un rire léger elle le sermonna gentiment : — Ne dit pas de sottises. Elle n’était même pas certaine qu’il soit favorable à l’accueil des réfugiés Shoumeïens en vérité et n’osait pas aborder le sujet avec lui. La nature de sa conception, d’une certaine manière, s’opposait profondément à ses idéaux et les moments de joie leur étaient si rares, déjà bien trop souvent souillés par la venue d’officiers, de limiers et parfois par le jougs des actes d’Abraham qu’elle n’était pas certaine de vouloir leur rajouter une difficulté de plus. Ainsi, elle s’était convaincue qu’en dépit de tout, elle pourrait lui faire voir le monde par le même prisme qu’elle. Liberty ne s’était pas bâti en un jour après tout. Peut-être qu’il suffirait de montrer à Abraham une autre manière de penser ; cela avait déjà fait ses preuves. Il ne tuait plus.
A nouveau, il s’éloigna d’elle et le froid qui l’étreignit l’était plus encore que celui du corps qui venait de la quitter. Aveugle et débarrasser de sa canne, la jeune femme resta immobile. Son regard suivait la mélodie de cliquetis métallique propre à son compagnon.
— Alors qu’est-ce que nous attendons ? Le taquina-t-elle sur le même ton avant de lui tendre la main, invitation à la suivre autant qu’à la guider. Le métal ne tarda pas à trouver une place dans sa paume et ils disparurent ensemble dans la salle de bain où une baignoire en gré les attendaient. Des volutes de fumées chaudes s’échappaient de la surface de l’eau et il en émanait une délicieuse odeur de fleur d’oranger. Sur ses pourtours étaient disposés divers flacons à l’utilité parfois nébuleuses pour qui n’avait pas l’habitude. Un peu plus loin, mais accessible à une longueur de bras depuis le bassin étaient disposés les vêtements à l’attention de la maîtresse de maison.
Hélénaïs lâcha la main d’Abraham dès qu’il eut refermé la porte derrière lui et le contourna pour lui faire face. Ses mains vinrent d’abord cercler son visage qu’elle attira vers le sien pour l’embrasser lentement, pour savourer le goût de cette bouche qui lui avait trop longtemps était inaccessible. Puis elle le relâcha et ses mains passèrent sur le tissu de ses vêtements qu’elle commença finalement à défaire tranquillement.
— Je crains de ne pas être faite pour les mensonges Abraham. Lui avoua-t-elle dans une grimace alors que le premier bouton de sa chemise venait de s’ouvrir. — J’ai rencontré l’un des hommes qui travaillait pour Zelevas autrefois, un dont tu avais laissé échapper le nom un jour. Son regard était rivé sur la poitrine de son amant, comme pour échapper à un regard qu’elle ne voyait, de toute façon, pas. — Pancrace Dosian, l’informa-t-elle. — Je ne suis pas certaine de l’avoir véritablement sous ma coupe, mais les hommes sont aisément corruptibles. Alors je lui ai promis de l’argent en échange d'informations. Contre Falconi.
Hélénaïs peinait à croire au discours qu’elle était en train de tenir. De ceux qu’elle avait autrefois taxés de honteux et d’hypocrite. Voilà qu’elle aussi, le devenait. Mais contrairement à ses pairs, sa cause à elle était juste. Le croyait-elle tout du moins.
— Il m’a aussi parlé d’un codex et… J’ai retrouvé des lettres dans le bureau de Zelevas. Dans la maison où je t’ai rencontré - c’était peu après son leg- . Mais elles avaient si peu de logique que j’ai failli m’en débarrasser. Dieux merci Emérée les a conservées et je crois… Je crois que ce codex est peut-être tout ce qu’il me manque pour en comprendre le sens.
La jeune De Casteille, défit le dernier bouton de la chemise de son amant et remonta ses mains vers ses épaules pour l’en débarrasser. Le tissu glissa en silence, s’agrippant légèrement dans les épines parcourant ses bras. Ses doigts habiles se posèrent, aussi léger qu’une plume, sur la poitrine d’Abraham.
— Mais je ne sais pas où se trouve le codex. Je compte engager Dosian pour le retrouver.
Sa dextre se posa pleinement contre la peau grisâtre, imprégnant sa chaleur de froid avant de dévaler en de lentes caresses curieuses le reste de son torse. Elle aimait le redécouvrir, encore et encore et retrouver le dessin familier de ses cicatrices.
— J’ai encore tant à te dire, elle devait lui dire ce qui avait été accompli à Courage mais surtout, surtout, qu’elle avait mis la main sur Cécilia Falconi et avec elle la promesse de plus en plus solide d’une amnistie. Mais avant ça, elle délaissa le jeu de ses mains pour venir y appuyer ses lèvres et déposa une ligne de baiser le long de sa clavicule jusqu’à la naissance de son cou. — Comment ont été les choses au domaine ? Je sais que le temps est long ici… Comment vas-tu ?
A regret, elle le laissa s’éloigner et entrelaça ses doigts aux siens dont il se défit rapidement pour venir glisser dans son dos. Hélénaïs se gardait bien de le lui dire avec des mots mais elle adorait la manière qu’il avait de s’enrouler autour d’elle, d’enlacer sa taille et de nicher son visage dans son cou pour l’y embrasser. Son front reposa contre ses cheveux et elle ferma les yeux. A vrai dire, il n’y avait que peu de chose qu’elle n’aimait pas chez lui. Et c’était sans doute là, sa plus grande erreur mais trop heureuse, trop éprise, elle n’en voyait pas le mal.
La voix éraillée d’Abraham lui arracha un pincement de lèvres. Depuis quand n’avait-il pas adressé la parole à un autre être humain ? Avait-il passé tous ces jours seul ? Les domestiques avaient pour ordre de s’occuper de lui s’il en avait besoin mais la maîtresse de maison avait bien conscience que plus de la moitié d’entre eux n’y était pas très favorable et Abraham, s’il ne semblait pas s’en offusquer, ne paraissait pas s’en réjouir non plus. Compréhensible. D’ailleurs, elle l’imaginait mal être sagement restée au domaine. Ce n’était pas dans sa nature, mais il avait promis.
“De ne plus tuer.” Pas de ne plus se mettre en danger et l’horreur de tout cela voulait qu’Hélénaïs malgré toute la bonté qui faisait d’elle qui elle était, préférait encore qu’il tue que l’inverse. Elle ne le lui avait jamais dit. Ne lui avouerai probablement jamais. Mais cette pensée s'était imposée à elle une nuit. Réveillée plus de force que de gré par des songes qui, parfois, pouvaient s’avérer atrocement réels. Celui-ci particulièrement. Aujourd’hui hélas, elle l’avait oublié en grande partie mais les émotions qui l’avaient balayées étaient ancrées dans sa conscience.
“Les autres plutôt que lui.”
— Tu m’as manqué aussi. Souffla-t-elle en venant poser sa joue contre la sienne, laissant la présence de son corps se pelotonnant contre le sien prendre le pas sur le reste. Puis dans un rire léger elle le sermonna gentiment : — Ne dit pas de sottises. Elle n’était même pas certaine qu’il soit favorable à l’accueil des réfugiés Shoumeïens en vérité et n’osait pas aborder le sujet avec lui. La nature de sa conception, d’une certaine manière, s’opposait profondément à ses idéaux et les moments de joie leur étaient si rares, déjà bien trop souvent souillés par la venue d’officiers, de limiers et parfois par le jougs des actes d’Abraham qu’elle n’était pas certaine de vouloir leur rajouter une difficulté de plus. Ainsi, elle s’était convaincue qu’en dépit de tout, elle pourrait lui faire voir le monde par le même prisme qu’elle. Liberty ne s’était pas bâti en un jour après tout. Peut-être qu’il suffirait de montrer à Abraham une autre manière de penser ; cela avait déjà fait ses preuves. Il ne tuait plus.
A nouveau, il s’éloigna d’elle et le froid qui l’étreignit l’était plus encore que celui du corps qui venait de la quitter. Aveugle et débarrasser de sa canne, la jeune femme resta immobile. Son regard suivait la mélodie de cliquetis métallique propre à son compagnon.
— Alors qu’est-ce que nous attendons ? Le taquina-t-elle sur le même ton avant de lui tendre la main, invitation à la suivre autant qu’à la guider. Le métal ne tarda pas à trouver une place dans sa paume et ils disparurent ensemble dans la salle de bain où une baignoire en gré les attendaient. Des volutes de fumées chaudes s’échappaient de la surface de l’eau et il en émanait une délicieuse odeur de fleur d’oranger. Sur ses pourtours étaient disposés divers flacons à l’utilité parfois nébuleuses pour qui n’avait pas l’habitude. Un peu plus loin, mais accessible à une longueur de bras depuis le bassin étaient disposés les vêtements à l’attention de la maîtresse de maison.
Hélénaïs lâcha la main d’Abraham dès qu’il eut refermé la porte derrière lui et le contourna pour lui faire face. Ses mains vinrent d’abord cercler son visage qu’elle attira vers le sien pour l’embrasser lentement, pour savourer le goût de cette bouche qui lui avait trop longtemps était inaccessible. Puis elle le relâcha et ses mains passèrent sur le tissu de ses vêtements qu’elle commença finalement à défaire tranquillement.
— Je crains de ne pas être faite pour les mensonges Abraham. Lui avoua-t-elle dans une grimace alors que le premier bouton de sa chemise venait de s’ouvrir. — J’ai rencontré l’un des hommes qui travaillait pour Zelevas autrefois, un dont tu avais laissé échapper le nom un jour. Son regard était rivé sur la poitrine de son amant, comme pour échapper à un regard qu’elle ne voyait, de toute façon, pas. — Pancrace Dosian, l’informa-t-elle. — Je ne suis pas certaine de l’avoir véritablement sous ma coupe, mais les hommes sont aisément corruptibles. Alors je lui ai promis de l’argent en échange d'informations. Contre Falconi.
Hélénaïs peinait à croire au discours qu’elle était en train de tenir. De ceux qu’elle avait autrefois taxés de honteux et d’hypocrite. Voilà qu’elle aussi, le devenait. Mais contrairement à ses pairs, sa cause à elle était juste. Le croyait-elle tout du moins.
— Il m’a aussi parlé d’un codex et… J’ai retrouvé des lettres dans le bureau de Zelevas. Dans la maison où je t’ai rencontré - c’était peu après son leg- . Mais elles avaient si peu de logique que j’ai failli m’en débarrasser. Dieux merci Emérée les a conservées et je crois… Je crois que ce codex est peut-être tout ce qu’il me manque pour en comprendre le sens.
La jeune De Casteille, défit le dernier bouton de la chemise de son amant et remonta ses mains vers ses épaules pour l’en débarrasser. Le tissu glissa en silence, s’agrippant légèrement dans les épines parcourant ses bras. Ses doigts habiles se posèrent, aussi léger qu’une plume, sur la poitrine d’Abraham.
— Mais je ne sais pas où se trouve le codex. Je compte engager Dosian pour le retrouver.
Sa dextre se posa pleinement contre la peau grisâtre, imprégnant sa chaleur de froid avant de dévaler en de lentes caresses curieuses le reste de son torse. Elle aimait le redécouvrir, encore et encore et retrouver le dessin familier de ses cicatrices.
— J’ai encore tant à te dire, elle devait lui dire ce qui avait été accompli à Courage mais surtout, surtout, qu’elle avait mis la main sur Cécilia Falconi et avec elle la promesse de plus en plus solide d’une amnistie. Mais avant ça, elle délaissa le jeu de ses mains pour venir y appuyer ses lèvres et déposa une ligne de baiser le long de sa clavicule jusqu’à la naissance de son cou. — Comment ont été les choses au domaine ? Je sais que le temps est long ici… Comment vas-tu ?
Citoyen de La République
Abraham de Sforza
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"Je crains de ne pas être faite pour les mensonges Abraham."
Pareil à un immuable portrait dont l'expression et le sens jamais ne variaient, l'homme de fer conserva son affable sourire et laissa sa moitié se charger de défaire les boutons de sa chemise. Son cœur cerné d'acier ne manqua pas le moindre battement lorsqu'Hélénaïs révéla qu'elle avait organisé quelques rencontres mais ses pupilles rougeoyantes s'élargirent toutefois légèrement; traduisant ainsi la pleine prise d'attention du renégat. La demoiselle n'était point femme à se laisser aller, encore moins lorsqu'il était question de venir en aide à ceux auxquels elle tenait mais Mortifère, au demeurant, n'avait pas escompté tant d'empressement de sa part. Le nom évoqué lui aurait fait l'effet d'un coup de fouet si la magie n'empêchait pas son sang de s'échauder à l'excès.
"Dosian..."
Un nom désormais chargé de bien sordides histoires. C'était assez tardivement qu'Abraham avait réalisé à quel point Pancrace et lui avaient eu de l'impact sur la carrière de l'autre. Pancrace n'avait jamais souhaité se mouiller, préférant de loin une implication anecdotique dans les sinistres dossiers de Palladium à un véritable plongeon. Comment lui en vouloir, en vue du monumental fiasco rencontré par ce projet fait de vils secrets et de perfides omissions ? Mortifère, qu'il l'admette ou non, n'était considéré comme une réussite que par lui-même.
Ce fut à peine s'il accorda de l'attention à ses propres sensations lorsque vinrent les révélations suivantes. Un frisson délicieux longea ses côtes pour s'élancer ensuite le long de son dos mais ses pensées étaient si entièrement accaparées par ce mystérieux codex auquel Hélénaïs venait de faire allusion ainsi qu'aux risques démentielles qu'impliquait une quelconque opposition avec Falconi et les siens. Tant de cœur à l'ouvrage en matière de supercherie et de dissimulation ne le surprenait pas, venant de Zelevas; mais que son amante mette la main dessus avant lui était en revanche autrement plus étonnant.
La foule de baisers d'Hélénaïs le tira tout de même à ses réflexions et tout en inclinant légèrement la tête de côté pour les accueillir gracieusement, Abraham glissa ses griffes au bas du dos de sa chère et tendre et lui rendit non sans adresse ses attentions. Il ôta d'abord avec dextérité le chemisier, qu'il déposa ensuite sur un meuble adjacent, ce pour ensuite faire jouer ses griffes jusqu'aux lacets du corset dont il défit des nœuds avec une précision invraisemblable en vue du peu de concentration qu'il semblait accorder à sa tâche. Ce fut enfin par un murmure grave et curieusement lugubre qu'Abraham s'exprima :
"Si tu n'es pas convaincue de l'avoir sous ta coupe, tu n'as donc aucune forme d'emprise sur lui. Contrairement à moi, Pancrace n'a jamais fait l'erreur de placer son entière confiance en un seul Homme et je te conseille de n'accorder à sa parole qu'un modeste crédit. Ses allégeances ne vont qu'au plus offrant, ce qui le rend d'autant plus redoutable...
Impliquer Dosian dans leurs affaires ne paraissait pas lui procurer un quelconque enjouement. Trop dangereux pour être aisément éliminé, trop infidèle pour pouvoir constituer un jour un véritable allié, l'Officier rendu célèbre dans les hautes sphères pour sa ruse et sa polyvalence n'en était pas à son coup d'essai en matière de saisissants coups de théâtre et c'était une incertaine variable qu'Abraham détestait devoir insérer dans ses calculs. L'ex-soldat prit soin cependant de ne pas alourdir de suite les retrouvailles et lorsque sa belle lui demanda comme il se portait, ce fut en souriant qu'il répondit tout en plaçant le corset sur le chemisier :
"Je vais bien, mon amour. Te savoir en eaux troubles m'inquiète, mais je ne puis que me réjouir de te voir si rayonnante. J'ai fait quelques sorties, moi aussi. Rien qui rivalise avec les tiennes, cependant..."
Son ton laissa sous-entendre qu'il s'apprêtait à continuer mais contre toute attente, Abraham se ravisa pour finalement s'attaquer aux sous-vêtements de sa charmante amie ainsi qu'au bas de sa toilette -terriblement complexe- que les domestiques se chargeaient usuellement de retirer. S'écartant momentanément des caresses d'Hélénaïs pour poser un genou à terre, il lui servit d'appui tout en continuant à la déshabiller et reprit ce curieux discours qu'il rendait si sciemment évasif :
"Mes Écuyers Noirs ont découvert quelques pistes intéressantes. Je te détaillerai tout cela un peu plus tard..."
Une fois débarrassé des quelques accroches récalcitrantes avec lesquelles il avait bataillé sans se plaindre ouvertement, Abraham se releva puis s'installa contre la baignoire tout en ramenant la jeune femme à lui, ce en s'assurant qu'elle ne se prenne pas les jambes dans sa propre robe. Envouté par ces courbes voluptueuses qu'il retrouvait tout juste, il glissa ses paumes glacées contre les hanches d'Hélénaïs et constata non sans amusement qu'elle se crispait de moins en moins en réponse à la froideur naturelle de ses prothèses.
Un soupir de contentement lui échappa lorsqu'il retira l'élégant sous-vêtement qui recouvrait la poitrine de sa dulcinée puis il se pencha instinctivement en avant pour embrasser l'un de ses seins, seulement pour s'interrompre abruptement lorsqu'elle passa par inadvertance sa main gauche contre l'une des poches de son pantalon et qu'elle y sentit un objet. Prestement mais sans violence, il saisit le poignet d'Hélénaïs pour l'empêcher d'explorer davantage cette zone et quand elle adopta en réponse une mine stupéfaite, il lança sournoisement :
"J'avais oublié que je l'avais sur moi."
S'éloignant de sa moitié un court instant, il marcha jusqu'au lavabo et attrapa le mystérieux dispositif dissimulé pour ensuite le déposer non loin du corsage d'Hélénaïs. Au tintement, celle-ci le sut métallique mais n'eut que trop peu d'informations à son sujet pour pouvoir l'identifier. Retournant sur ses pas pour se blottir à nouveau contre Hélénaïs, Abraham posa ses paumes contre les rebords de la baignoire et ajouta d'un air plaisantin :
"C'est une surprise. Peut-être que je te l'offrirai... si le récit de tes péripéties me divertit."
Noble de La République
Hélénaïs de Casteille
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Dosian. Un nom qu’elle savait qu’il ne connaissait que trop bien. Un nom dont elle s’était servi à son insu pour parvenir à ses fins. Hélénaïs avait toujours œuvré pour le bien. Elle avait toujours mis un point d’honneur à agir selon les règles du jeu. Parce qu’elle était ainsi, franche et droite. Elle avait d’abord voulu trouver des arguments ainsi que des preuves pour plaider l’innocence d’Abraham. Hélas, elle ne savait que trop bien comment fonctionnait la République. L’empathie, les preuves, tout ça pourrait ne servir à rien. Falconi avait le pouvoir de tout envoyer valser, de piétiner tous ses espoirs et de rejeter en bloc chaque raisonnements, chaque suppositions, chaque indices. De plus, la jeune De Casteille savait à quel point Abraham faisait un coupable parfait. Lui, qu’ils pensaient défait de son humanité, arraché à sa race par une ambition démesurée, plus bête qu’homme, ils l’avaient réduit à un chien enragé qui aurait rompu sa laisse. Si aisément coupable pour qui n’y regardait pas de près. C’était cela qui avait poussé Hélénaïs à revoir sa manière de manier ses cartes. Ainsi, face à ce jeu de dupe qui avait causé la perte d’Abraham, elle n’avait guère hésité à emprunter un chemin bien moins reluisant. C’était un choix, son choix. Et aucune once de regret ne venait assombrir ce tableau. Tout ce qu’elle craignait désormais c’était sa réaction, elle avait agit en son sens mais sans lui en parler. Bien qu’il ne soit pas d’une nature coléreuse, elle était inquiète.
Ses mains retombèrent le long de son corps quand elle laissa son amant la débarrasser de ses vêtements mais ses lèvres se pincèrent lorsqu’il la confronta à la réalité. Humiliante, ainsi présentée. Sa bouche se transforma en une mince ligne crispée. Hélénaïs savait quel genre d’homme était Pancrace ; peu d’honneur, menteur et égoïste, tout juste bon à sauver sa propre peau. Mais il était sa meilleure chance et si pour cela il fallait qu’elle reste la meilleure offre, alors qu’il en soit ainsi. De l’or, elle en possédait.
Le tissu glissait sur sa peau avec une méthode et une assurance propre à Abraham. Peu à peu le carcan qui gardait la jeune femme prisonnière se défit jusqu’à libérer entièrement le haut de son corps. Elle avait beau porter des corsets et des robes lourdes comme le monde depuis toujours, s’en débarrasser restait probablement le meilleur moment de sa journée. Un plaisir de courte durée puisque rapidement son attention fut touchée, droit au but, par les mots d’Abraham qui venaient titiller sa curiosité. Il avait donc quitté le domaine durant son absence. Une bonne chose, s’il en était et dont le contraire l’aurait étonné. De toute façon, il était un invité ici. Pas un prisonnier. Tout ce qu’elle craignait, c’était ce qu’il avait fait durant ce temps. Et comme s’il pouvait lire dans son esprit pour se jouer d'elle, il interrompit son récit avant d’en dire plus.
La frustration manqua la faire supplier de lui raconter, mais elle savait qu’Abraham ne laissait rien au hasard pas plus qu’elle ne fut convaincue quand il prétexta avoir oublié ce qui se trouvait dans sa poche. Du métal, devina-t-elle au tintement particulier qui retentit quand il déposa l’objet vers le lavabo.
— Tu n’oublies jamais rien. Lui fit-elle remarquer, l’air amusé et un rien contrarié.
Hélénaïs était affreusement curieuse de ce qu’il lui cachait, quoi qu’un peu inquiète également. Mais elle avait fait le choix de lui faire confiance depuis leur première rencontre et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait se mettre à douter de lui. Il ne l’avait jamais trahis et méritait qu’en ce bas monde au moins une personne lui accorde sa pleine confiance.
— Tu es bien cruel ce soir. Un sourire précéda cette affirmation et elle laissa à nouveau ses mains dévaler le torse d’Abrahm avant de se stopper à la lisière de son pantalon qu’elle ne tarda pas à faire choir sur ses chevilles, très vite suivi par ses sous-vêtements. — Si tu savais comme j’aimerais pouvoir te voir, maintenant. Souffla-t-elle simplement contre sa bouche avant de lui dérober un chaste baiser.
Abraham l’aida ensuite à entrer dans la baignoire et Hélénaïs le laissa s’installer à sa guise avant de prendre elle-même place. La morsure de l’eau chaude paraissait brûlante aux endroits qu’il avait touché. Plongeant sa main dans l’eau, elle fila à la recherche de celle de son amant qu’elle ramena vers son visage lorsqu’elle l’eut trouvé. Penchée vers l’avant, dissimulant ses formes contre ses cuisses, elle soupira enfin d’aise.
— Les choses à Courage se sont plutôt bien passées même si je dois admettre avoir été très déçu d’Arès. L’as-tu déjà rencontré ? Je savais que nos courants politiques étaient opposés mais notre première rencontre ne laissait pas présager tant de bêtises. Il s’est opposé à la venu des réfugiés Shoumeien et lorsque j’ai tenté de plaider leurs causes, de les dévier sur nos autres villes…. Ses sourcils se froncèrent, ses yeux papillonnèrent comme si elle essayait à nouveau de comprendre la logique d’un tel raisonnement. — Il a dit que ce n’était que des violeurs, des assassins. Mais là n’est pas le pire. Il a ajouté qu’ils pouvaient bien être renvoyés vers Justice ou Liberty, qu’il y avait là-bas aussi d’autres femmes à violer ou tuer. Machinalement, ses doigts se serrèrent autour de ceux de son amant. — Un tel discours de la part d’un maire…. C’est abject. Je ne sais pas ce que la maison bleue lui réserve comme traitement, mais j’ai peur que ce ne soit pas à la hauteur de son imbécilité…
Il était rare qu’Hélénaïs se permette de telles méchancetés mais elle était encore bouleversée par la possibilité qu’un Républicain se soit fendu de ce genre de commentaire. Enfin, et presque comme un toc, elle embrassa chacune des griffes qui composait la main qu’elle retenait prisonnière.
— Mais j’imagine que tu savais déjà cela, les nouvelles vont vite en République.
Se redressant, elle délaissa sa dextre pour retirer habillement les épingles qui retenaient ses cheveux en un chignon compliqué.
— Cécilia Falconi est en vie. Lâcha-t-elle d’une voix blanche. — Et je la couvre. Elle et son… Ami sont logés au manoir de Zelevas.
Le silence tomba sur la pièce, seulement troublé par les remous d’eau.
— Je… Je ne sais pas encore comment m’y prendre, mais j’entends l’utiliser contre son oncle. S’il ne m’en laisse pas le choix.
Hélénaïs s’enfonça un peu plus dans l’eau pour en recouvrir ses épaules frissonnantes.
— Je demanderais une entrevue avec le président dans quelques jours, aussi je devrais retourner à Justice sous peu. Voir ce que je peux tirer d’eux.
A nouveau, elle se tut avant de basculer la tête légèrement en arrière. Repoussant les angoisses que la présence de Cécilia faisait naître chez elle, elle sourit.
— Alors ? Vas-tu me dire ce que tu mijotes ?
Ses mains retombèrent le long de son corps quand elle laissa son amant la débarrasser de ses vêtements mais ses lèvres se pincèrent lorsqu’il la confronta à la réalité. Humiliante, ainsi présentée. Sa bouche se transforma en une mince ligne crispée. Hélénaïs savait quel genre d’homme était Pancrace ; peu d’honneur, menteur et égoïste, tout juste bon à sauver sa propre peau. Mais il était sa meilleure chance et si pour cela il fallait qu’elle reste la meilleure offre, alors qu’il en soit ainsi. De l’or, elle en possédait.
Le tissu glissait sur sa peau avec une méthode et une assurance propre à Abraham. Peu à peu le carcan qui gardait la jeune femme prisonnière se défit jusqu’à libérer entièrement le haut de son corps. Elle avait beau porter des corsets et des robes lourdes comme le monde depuis toujours, s’en débarrasser restait probablement le meilleur moment de sa journée. Un plaisir de courte durée puisque rapidement son attention fut touchée, droit au but, par les mots d’Abraham qui venaient titiller sa curiosité. Il avait donc quitté le domaine durant son absence. Une bonne chose, s’il en était et dont le contraire l’aurait étonné. De toute façon, il était un invité ici. Pas un prisonnier. Tout ce qu’elle craignait, c’était ce qu’il avait fait durant ce temps. Et comme s’il pouvait lire dans son esprit pour se jouer d'elle, il interrompit son récit avant d’en dire plus.
La frustration manqua la faire supplier de lui raconter, mais elle savait qu’Abraham ne laissait rien au hasard pas plus qu’elle ne fut convaincue quand il prétexta avoir oublié ce qui se trouvait dans sa poche. Du métal, devina-t-elle au tintement particulier qui retentit quand il déposa l’objet vers le lavabo.
— Tu n’oublies jamais rien. Lui fit-elle remarquer, l’air amusé et un rien contrarié.
Hélénaïs était affreusement curieuse de ce qu’il lui cachait, quoi qu’un peu inquiète également. Mais elle avait fait le choix de lui faire confiance depuis leur première rencontre et ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait se mettre à douter de lui. Il ne l’avait jamais trahis et méritait qu’en ce bas monde au moins une personne lui accorde sa pleine confiance.
— Tu es bien cruel ce soir. Un sourire précéda cette affirmation et elle laissa à nouveau ses mains dévaler le torse d’Abrahm avant de se stopper à la lisière de son pantalon qu’elle ne tarda pas à faire choir sur ses chevilles, très vite suivi par ses sous-vêtements. — Si tu savais comme j’aimerais pouvoir te voir, maintenant. Souffla-t-elle simplement contre sa bouche avant de lui dérober un chaste baiser.
Abraham l’aida ensuite à entrer dans la baignoire et Hélénaïs le laissa s’installer à sa guise avant de prendre elle-même place. La morsure de l’eau chaude paraissait brûlante aux endroits qu’il avait touché. Plongeant sa main dans l’eau, elle fila à la recherche de celle de son amant qu’elle ramena vers son visage lorsqu’elle l’eut trouvé. Penchée vers l’avant, dissimulant ses formes contre ses cuisses, elle soupira enfin d’aise.
— Les choses à Courage se sont plutôt bien passées même si je dois admettre avoir été très déçu d’Arès. L’as-tu déjà rencontré ? Je savais que nos courants politiques étaient opposés mais notre première rencontre ne laissait pas présager tant de bêtises. Il s’est opposé à la venu des réfugiés Shoumeien et lorsque j’ai tenté de plaider leurs causes, de les dévier sur nos autres villes…. Ses sourcils se froncèrent, ses yeux papillonnèrent comme si elle essayait à nouveau de comprendre la logique d’un tel raisonnement. — Il a dit que ce n’était que des violeurs, des assassins. Mais là n’est pas le pire. Il a ajouté qu’ils pouvaient bien être renvoyés vers Justice ou Liberty, qu’il y avait là-bas aussi d’autres femmes à violer ou tuer. Machinalement, ses doigts se serrèrent autour de ceux de son amant. — Un tel discours de la part d’un maire…. C’est abject. Je ne sais pas ce que la maison bleue lui réserve comme traitement, mais j’ai peur que ce ne soit pas à la hauteur de son imbécilité…
Il était rare qu’Hélénaïs se permette de telles méchancetés mais elle était encore bouleversée par la possibilité qu’un Républicain se soit fendu de ce genre de commentaire. Enfin, et presque comme un toc, elle embrassa chacune des griffes qui composait la main qu’elle retenait prisonnière.
— Mais j’imagine que tu savais déjà cela, les nouvelles vont vite en République.
Se redressant, elle délaissa sa dextre pour retirer habillement les épingles qui retenaient ses cheveux en un chignon compliqué.
— Cécilia Falconi est en vie. Lâcha-t-elle d’une voix blanche. — Et je la couvre. Elle et son… Ami sont logés au manoir de Zelevas.
Le silence tomba sur la pièce, seulement troublé par les remous d’eau.
— Je… Je ne sais pas encore comment m’y prendre, mais j’entends l’utiliser contre son oncle. S’il ne m’en laisse pas le choix.
Hélénaïs s’enfonça un peu plus dans l’eau pour en recouvrir ses épaules frissonnantes.
— Je demanderais une entrevue avec le président dans quelques jours, aussi je devrais retourner à Justice sous peu. Voir ce que je peux tirer d’eux.
A nouveau, elle se tut avant de basculer la tête légèrement en arrière. Repoussant les angoisses que la présence de Cécilia faisait naître chez elle, elle sourit.
— Alors ? Vas-tu me dire ce que tu mijotes ?
Citoyen de La République
Abraham de Sforza
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Affublé d'un sourire que même ses plus proches confrères n'avaient jamais eu l'occasion d'apercevoir, Abraham détaillait la moue à la fois agacée et rieuse de sa jeune compagne. Il y avait, dans ces moments de tranquillité à l'écart de leurs tourments respectifs, une simplicité qui s'était faite enivrante au point que le renégat s'en rende accro. A l'issue du charmant baiser initié par la demoiselle, Abraham se contenta d'enjamber son propre pantalon et de le repousser du pied avant de hausser les épaules, l'air à la fois débonnaire et vaguement provocateur :
"N'y vois nulle cruauté. Tout n'est bien sûr qu'une question de priorités..."
Il l'aida aimablement à s'installer et prit place à son tour, face à elle. Il aurait considéré l'eau comme bien trop chaude et ne se serait pas gardé de le faire remarquer par le passé mais du fait de sa nouvelle condition, ce genre de considérations superflues étaient aujourd'hui systématiquement mises de côté, usuellement au profit de besoins plus essentiels que l'absolu confort. S'enfonçant plus profondément dans l'eau, il vit l'une de ses mains artificielles être saisie par son amante et ne rechigna bien évidemment pas. Il lui avait manqué, plus que de raison sans doute. Garderait elle d'aussi bonnes dispositions pour bien longtemps ? Cela restait à voir.
Abraham plaça son bras libre contre les bordures de céramique et y apposa également son crâne, adoptant ainsi une posture plus relaxante afin de détendre quelques chaînons de muscles endoloris par d'obscures batailles livrées quelques jours plus tôt. Elle évoqua les évènements liés aux Bougeoirs et par extension l'arrestation d'Ares Wessex. Quant à lui, il fixait distraitement le plafond, les yeux mi-clos, se laissant porter par cette aventure dont il connaissait déjà de trop nombreux détails, chose qu'il s'était pour l'heure garder d'annoncer. Après un soupir satisfait, Abraham souffla :
"Je le connais de nom et de réputation. Zelevas n'ayant pas pour coutume de s'entretenir avec lui, je n'ai que rarement eu l'occasion de l'apercevoir et encore moins de le côtoyer."
Lorsqu'elle supposa ouvertement qu'il avait déjà été mis au courant, il se tut. Les révélations concernant Cécilia Falconi ne lui plurent pas le moins du monde mais comme à son habitude, il réfléchit au sujet avec calme et méthode. Hélénaïs relâcha la main de son amant pour défaire ses cheveux immaculés et il la laissa s'affairer, son esprit étant désormais plongé dans d'intenses réflexions stratégiques. Dans ce jeu dangereux qu'était la politique, Abraham n'avait jamais rien été d'autre qu'un pion. Celui qu'il était devenu aujourd'hui, fort heureusement, ne s'encombrait pas des mêmes règles.
S'impliquer de si près dans les sombres affaires présidentielles ne pouvait mener qu'à des complications mais étant donné qu'Abraham était jugé à travers tout le pays comme un ennemi public et plus encore sans doute depuis qu'il avait affronté Kieran, ces prises de risques dites inconsidérées de prime abord constituaient probablement ses meilleures alternatives. Hélénaïs, loin d'être naïve, l'avait sans doute pris en compte et avait traité en connaissance du danger. Les mises en garde devenaient par extension malvenues et parfaitement inutiles.
"Viens là..."
Il avait murmuré, ce avec une douceur teintée d'une mystérieuse émotion, tout en tendant l'un de ses bras mécaniques jusqu'à l'une des mains de sa belle. Paisiblement, Abraham la guida pour la faire pivoter dans la baignoire et la ramena à lui pour qu'elle s'installe de dos contre son torse. La serrant affectueusement dans ses bras, il l'embrassa à nouveau au creux du cou tout en laissant une griffe décrire des arabesques autour de la poitrine et du ventre de son aimée puis lança d'un coup :
"Je sais déjà tout ça. Non pas parce que les nouvelles vont vite, mais parce que je t'ai suivie. Je suis rentré au domaine il y a quelques heures seulement."
Les clapotis et remous de l'eau chaude cessèrent lorsqu'Hélénaïs se figea, probablement de stupéfaction. Ses yeux entrouverts s'étaient légèrement écarquillés et Abraham sachant pertinemment qu'une telle annonce n'allait certainement pas lui attirer les faveurs de sa compagne, il s'empressa de reprendre la parole pour justifier sa déraisonnable attitude :
"Je savais que tu ne voulais pas que je le fasse. Je sais que tu veux que je te fasse confiance, que je cesse de m'inquiéter systématiquement pour ton bien-être et que je te laisse agir de ton propre chef. Je m'y résous... souvent... mais cette fois-ci, je n'ai pas pu m'empêcher d'agir."
Les interruptions restaient mensongères, les hésitations demeuraient feintes. Ce discours, le déroulé de leur conversation, il l'avait planifié. Mû désormais d'une volonté nouvellement animée par l'amour, le Premier Né n'en était pas moins l'araignée calculatrice et prédatrice que ses poursuivants voyaient en lui. De l'homme en lui ne subsistait que la passion.
"Je connais personnellement Quintia Wessex. En échange d'un service rendu, elle m'a ouvert l'accès au dernier étage de la Tour Wessex et a actionné le brouilleur magique afin de dissimuler mon empreinte. Je t'ai observée tout au long des négociations, j'ai été témoin de l'arrestation, de l'embrasement des rues et des démentiels affrontements qui s'y sont tenus. Fort heureusement, je n'ai pas eu besoin d'intervenir directement car les choses se sont bien terminées... pour toi, en tout cas."
Il relâcha son étreinte amoureuse, offrant ainsi à Hélénaïs le loisir de s'éloigner de lui si l'envie l'en prenait. Qu'elle se sente oppressée à cet instant précis n'était pas dans les intérêts du cerbère.
"L'idée de trahir ta confiance me rebute, Hélénaïs; mais celle de te perdre me terrifie. J'espère que tu sauras me pardonner."
"N'y vois nulle cruauté. Tout n'est bien sûr qu'une question de priorités..."
Il l'aida aimablement à s'installer et prit place à son tour, face à elle. Il aurait considéré l'eau comme bien trop chaude et ne se serait pas gardé de le faire remarquer par le passé mais du fait de sa nouvelle condition, ce genre de considérations superflues étaient aujourd'hui systématiquement mises de côté, usuellement au profit de besoins plus essentiels que l'absolu confort. S'enfonçant plus profondément dans l'eau, il vit l'une de ses mains artificielles être saisie par son amante et ne rechigna bien évidemment pas. Il lui avait manqué, plus que de raison sans doute. Garderait elle d'aussi bonnes dispositions pour bien longtemps ? Cela restait à voir.
Abraham plaça son bras libre contre les bordures de céramique et y apposa également son crâne, adoptant ainsi une posture plus relaxante afin de détendre quelques chaînons de muscles endoloris par d'obscures batailles livrées quelques jours plus tôt. Elle évoqua les évènements liés aux Bougeoirs et par extension l'arrestation d'Ares Wessex. Quant à lui, il fixait distraitement le plafond, les yeux mi-clos, se laissant porter par cette aventure dont il connaissait déjà de trop nombreux détails, chose qu'il s'était pour l'heure garder d'annoncer. Après un soupir satisfait, Abraham souffla :
"Je le connais de nom et de réputation. Zelevas n'ayant pas pour coutume de s'entretenir avec lui, je n'ai que rarement eu l'occasion de l'apercevoir et encore moins de le côtoyer."
Lorsqu'elle supposa ouvertement qu'il avait déjà été mis au courant, il se tut. Les révélations concernant Cécilia Falconi ne lui plurent pas le moins du monde mais comme à son habitude, il réfléchit au sujet avec calme et méthode. Hélénaïs relâcha la main de son amant pour défaire ses cheveux immaculés et il la laissa s'affairer, son esprit étant désormais plongé dans d'intenses réflexions stratégiques. Dans ce jeu dangereux qu'était la politique, Abraham n'avait jamais rien été d'autre qu'un pion. Celui qu'il était devenu aujourd'hui, fort heureusement, ne s'encombrait pas des mêmes règles.
S'impliquer de si près dans les sombres affaires présidentielles ne pouvait mener qu'à des complications mais étant donné qu'Abraham était jugé à travers tout le pays comme un ennemi public et plus encore sans doute depuis qu'il avait affronté Kieran, ces prises de risques dites inconsidérées de prime abord constituaient probablement ses meilleures alternatives. Hélénaïs, loin d'être naïve, l'avait sans doute pris en compte et avait traité en connaissance du danger. Les mises en garde devenaient par extension malvenues et parfaitement inutiles.
"Viens là..."
Il avait murmuré, ce avec une douceur teintée d'une mystérieuse émotion, tout en tendant l'un de ses bras mécaniques jusqu'à l'une des mains de sa belle. Paisiblement, Abraham la guida pour la faire pivoter dans la baignoire et la ramena à lui pour qu'elle s'installe de dos contre son torse. La serrant affectueusement dans ses bras, il l'embrassa à nouveau au creux du cou tout en laissant une griffe décrire des arabesques autour de la poitrine et du ventre de son aimée puis lança d'un coup :
"Je sais déjà tout ça. Non pas parce que les nouvelles vont vite, mais parce que je t'ai suivie. Je suis rentré au domaine il y a quelques heures seulement."
Les clapotis et remous de l'eau chaude cessèrent lorsqu'Hélénaïs se figea, probablement de stupéfaction. Ses yeux entrouverts s'étaient légèrement écarquillés et Abraham sachant pertinemment qu'une telle annonce n'allait certainement pas lui attirer les faveurs de sa compagne, il s'empressa de reprendre la parole pour justifier sa déraisonnable attitude :
"Je savais que tu ne voulais pas que je le fasse. Je sais que tu veux que je te fasse confiance, que je cesse de m'inquiéter systématiquement pour ton bien-être et que je te laisse agir de ton propre chef. Je m'y résous... souvent... mais cette fois-ci, je n'ai pas pu m'empêcher d'agir."
Les interruptions restaient mensongères, les hésitations demeuraient feintes. Ce discours, le déroulé de leur conversation, il l'avait planifié. Mû désormais d'une volonté nouvellement animée par l'amour, le Premier Né n'en était pas moins l'araignée calculatrice et prédatrice que ses poursuivants voyaient en lui. De l'homme en lui ne subsistait que la passion.
"Je connais personnellement Quintia Wessex. En échange d'un service rendu, elle m'a ouvert l'accès au dernier étage de la Tour Wessex et a actionné le brouilleur magique afin de dissimuler mon empreinte. Je t'ai observée tout au long des négociations, j'ai été témoin de l'arrestation, de l'embrasement des rues et des démentiels affrontements qui s'y sont tenus. Fort heureusement, je n'ai pas eu besoin d'intervenir directement car les choses se sont bien terminées... pour toi, en tout cas."
Il relâcha son étreinte amoureuse, offrant ainsi à Hélénaïs le loisir de s'éloigner de lui si l'envie l'en prenait. Qu'elle se sente oppressée à cet instant précis n'était pas dans les intérêts du cerbère.
"L'idée de trahir ta confiance me rebute, Hélénaïs; mais celle de te perdre me terrifie. J'espère que tu sauras me pardonner."
Noble de La République
Hélénaïs de Casteille
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Hélénaïs souriait. Elle se sentait enfin légère après avoir passé de trop nombreux jours loin de sa maison, à fomenter divers plans, à mentir, manipuler, négocier, appâter et mentir encore. Elle était usée d'endosser ce rôle qui lui seyait si mal mais dont elle ne pouvait désormais plus se défaire sans faire chuter Abraham avec elle. Parfois, lorsque le sommeil lui faisait défaut, elle se demandait si le forcer à fuir la République ne serait-ce que pour quelques temps ne serait pas une solution envisageable. Mais elle se souvenait de ce fameux soir, où il était venu lui réclamer son aide et où elle lui avait offert l’exil. Il n’en avait pas voulu. Il n’en voudrait surement pas plus aujourd’hui. Pourtant, elle aurait préféré le savoir loin d’ici, hors de danger plutôt que dans son bain à l’attirer contre elle comme il le faisait. D’ailleurs, elle ne résista pas, se laissa guider en toute confiance jusqu’à ce que la peau tout juste tiède de son amant ne vienne reposer contre son dos. En retour, elle lui offrit son cou de la même manière qu’il l’avait fait un peu plus tôt et ses mains vinrent décrire des arabesque similaires aux siennes sur le peu de peau qu’offrait encore ses hanches avant de glisser sur le métal dont elle s’amusa à tracer le contour des différents rouages.
Un amusement de courte durée.
Hélénaïs ne sut si elle fut en colère avant d’être déçue où si elle fut déçue avant d’être en colère. Muette, ses joues rougies par la température de l’eau s’empourprèrent d’avantage et elle cilla. Qu’avait-il fait ? L’impression d’avoir un bourdonnement dans les oreilles la laissa coite un instant. Suffisamment pour qu’il puisse prendre la parole pour tenter de se justifier. Subitement, elle n’eut plus envie de se lover contre lui, pas plus qu’il ne continue de lui arracher des frissons en passant sur la peau fine de ses seins avec ses griffes. Elle sentait sourdre la colère autant que la peine. Sa bulle de sérénité tant attendue était sur le point d’exploser et cela à peine moins de trente minutes après son arrivée.
— Tu n’as pas pu t’empêcher... Grommela-t-elle dans sa barbe, soudainement maussade.
Abraham ne se démonta pas, enchaîna les explications sans laisser le temps à la colère d’Hélénaïs de s’exprimer. Sa voix tantôt douce, tantôt hésitante et désolée avait la fâcheuse tendance de l’attendrir. D’une certaine manière, elle détestait cela. Au moins autant que la franchise dont il faisait preuve et de l’affection qu’il pouvait bien lui porter et qui le poussait à se mettre en danger lui.
Elle l’écouta en silence, le visage de marbre mais son corps trahissant la déception qui l’habitait ; recroquevillé sur lui-même comme pour réduire le plus possible l’espace qu’il prenait et les contacts. Elle se sentait idiote d’avoir cru qu’il lui faisait entièrement confiance mais plus encore de ne pas avoir su qu’il agirait ainsi. Ses pensées remontèrent au jour des négociations et plus elle y pensait, plus elles lui semblaient amères. En quittant la mairie, elle avait eut l’impression d'avoir fait avancer les choses. Mais à force de laisser son esprit y revenir encore et encore, elle commençait à relever toutes ses erreurs. Ce qui devait être sa première réussite n’était désormais plus qu’un demi-échec qu’Abraham venait de réduire à l’état d’échec pur et simple.
— Pourquoi ne crois-tu jamais en moi ? Aies-je l’air si fragile et si gauche que tu ne me pense pas en mesure de m’en sortir toute seule ? Demanda-t-elle tout en laissant reposer son menton contre ses genoux qu’elle avait encerclé de ses bras. — Et n’essaie pas de me faire croire que tu voulais me préserver, nous avons déjà eu cette conversation. Plusieurs fois. La première fois avait eu lieu le soir où elle avait consenti à se ranger dans son camp, la dernière avait été après la visite du limier Vilarquebuse. — Je ne suis pas qu’une vulgaire aveugle incapable de se débrouiller par elle-même, j’ai toujours sut trouver des solutions et il y a Emérée. Je n’ai pas besoin… Un soupir profond et las lui échappa. —Je n’ai pas besoin que tu me chaperonnes. La République est peut-être bien moins reluisante que je ne le crois mais la mort ne me guette pas à chaque coin de rue. Et bien que je t’accorde que ma cécité n’est pas un atout, je suis en mesure de me protéger.
Ce n’était pas grand chose et si cela ne lui permettait pas d’attaquer comme ses pairs, elle pouvait en revanche s’en servir pour se protéger.
— Mais toi… Elle se raidit. — Chacune de tes virées en ville est un risque de plus qu’ils te mettent la main dessus. Chacune de tes escapades est un jeu mortel auquel je te regarde jouer sans savoir quand tu seras le perdant. Crois-tu que j’ai oublié l’état dans lequel tu es revenu au domaine après ta rencontre avec ce… Son visage poupin se déforma lorsqu'elle cracha son nom avec une véhémence qui l'étonna elle-même : — Kieran ? Après ça, elle avait passé des jours, des semaines et presque des mois à apprendre une nouvelle forme de magie qu’elle n’avait jamais étudiée ; les soins magiques. Si elle ne s’en était pas cachée, elle ne s’en était pas vantée non plus. Sans doute Abraham avait-il trouvé l’entreprise inutile aux vues de sa constitution et sans doute avait-il raison. La jeune femme n’était pas assez au fait du fonctionnement de son amant pour pouvoir en juger véritablement mais le sentiment d’impuissance qu’elle avait ressentit en le voyant dans cet état avait été un électrochoc qui l’avait secoué jusqu’au plus profond de ses entrailles.— Tu n'es pas invincible, quand en prendras-tu conscience…
“Les autres plutôt que lui” s’était-elle rappelée et ainsi, elle avait recommencé à étudier.
— Si les limiers avaient retrouvé ta trace ce jour-là ? Lui lançant un œillade mauvaise elle ajouta avant qu’il ne le fasse : — Je t’interdis de me dire que les choses se sont bien passées. Elles auraient pu virer au fiasco. Elles le peuvent encore. Que voulait Quintia ? Que lui as-tu promis en échange d’une pauvre vue du haut de sa tour ?
Les lèvres d’Hélénaïs se pincèrent et sa main droite vint masser sa tempe puis supporter son front.
— Bon sang ! Rien ne prouve qu’elle ne trahira pas ta présence là-bas ! Pesta-t-elle en se retournant à demi. — Tu es recherché Abraham, ils veulent te voir mort ou enfermé dans le meilleur des cas, ne le comprends-tu pas ? De nous deux, celui qui est en danger, ce n’est pas moi. Tu es malin, tu es logique, pourquoi diantre prends-tu des risques aussi inconsidéré ?
Un foule d'émotions se lisait dans ses yeux bleuâtre.
— Si tu tombes, nous tombons. Tu le sais ça, n’est-ce pas ?
Un amusement de courte durée.
Hélénaïs ne sut si elle fut en colère avant d’être déçue où si elle fut déçue avant d’être en colère. Muette, ses joues rougies par la température de l’eau s’empourprèrent d’avantage et elle cilla. Qu’avait-il fait ? L’impression d’avoir un bourdonnement dans les oreilles la laissa coite un instant. Suffisamment pour qu’il puisse prendre la parole pour tenter de se justifier. Subitement, elle n’eut plus envie de se lover contre lui, pas plus qu’il ne continue de lui arracher des frissons en passant sur la peau fine de ses seins avec ses griffes. Elle sentait sourdre la colère autant que la peine. Sa bulle de sérénité tant attendue était sur le point d’exploser et cela à peine moins de trente minutes après son arrivée.
— Tu n’as pas pu t’empêcher... Grommela-t-elle dans sa barbe, soudainement maussade.
Abraham ne se démonta pas, enchaîna les explications sans laisser le temps à la colère d’Hélénaïs de s’exprimer. Sa voix tantôt douce, tantôt hésitante et désolée avait la fâcheuse tendance de l’attendrir. D’une certaine manière, elle détestait cela. Au moins autant que la franchise dont il faisait preuve et de l’affection qu’il pouvait bien lui porter et qui le poussait à se mettre en danger lui.
Elle l’écouta en silence, le visage de marbre mais son corps trahissant la déception qui l’habitait ; recroquevillé sur lui-même comme pour réduire le plus possible l’espace qu’il prenait et les contacts. Elle se sentait idiote d’avoir cru qu’il lui faisait entièrement confiance mais plus encore de ne pas avoir su qu’il agirait ainsi. Ses pensées remontèrent au jour des négociations et plus elle y pensait, plus elles lui semblaient amères. En quittant la mairie, elle avait eut l’impression d'avoir fait avancer les choses. Mais à force de laisser son esprit y revenir encore et encore, elle commençait à relever toutes ses erreurs. Ce qui devait être sa première réussite n’était désormais plus qu’un demi-échec qu’Abraham venait de réduire à l’état d’échec pur et simple.
— Pourquoi ne crois-tu jamais en moi ? Aies-je l’air si fragile et si gauche que tu ne me pense pas en mesure de m’en sortir toute seule ? Demanda-t-elle tout en laissant reposer son menton contre ses genoux qu’elle avait encerclé de ses bras. — Et n’essaie pas de me faire croire que tu voulais me préserver, nous avons déjà eu cette conversation. Plusieurs fois. La première fois avait eu lieu le soir où elle avait consenti à se ranger dans son camp, la dernière avait été après la visite du limier Vilarquebuse. — Je ne suis pas qu’une vulgaire aveugle incapable de se débrouiller par elle-même, j’ai toujours sut trouver des solutions et il y a Emérée. Je n’ai pas besoin… Un soupir profond et las lui échappa. —Je n’ai pas besoin que tu me chaperonnes. La République est peut-être bien moins reluisante que je ne le crois mais la mort ne me guette pas à chaque coin de rue. Et bien que je t’accorde que ma cécité n’est pas un atout, je suis en mesure de me protéger.
Ce n’était pas grand chose et si cela ne lui permettait pas d’attaquer comme ses pairs, elle pouvait en revanche s’en servir pour se protéger.
— Mais toi… Elle se raidit. — Chacune de tes virées en ville est un risque de plus qu’ils te mettent la main dessus. Chacune de tes escapades est un jeu mortel auquel je te regarde jouer sans savoir quand tu seras le perdant. Crois-tu que j’ai oublié l’état dans lequel tu es revenu au domaine après ta rencontre avec ce… Son visage poupin se déforma lorsqu'elle cracha son nom avec une véhémence qui l'étonna elle-même : — Kieran ? Après ça, elle avait passé des jours, des semaines et presque des mois à apprendre une nouvelle forme de magie qu’elle n’avait jamais étudiée ; les soins magiques. Si elle ne s’en était pas cachée, elle ne s’en était pas vantée non plus. Sans doute Abraham avait-il trouvé l’entreprise inutile aux vues de sa constitution et sans doute avait-il raison. La jeune femme n’était pas assez au fait du fonctionnement de son amant pour pouvoir en juger véritablement mais le sentiment d’impuissance qu’elle avait ressentit en le voyant dans cet état avait été un électrochoc qui l’avait secoué jusqu’au plus profond de ses entrailles.— Tu n'es pas invincible, quand en prendras-tu conscience…
“Les autres plutôt que lui” s’était-elle rappelée et ainsi, elle avait recommencé à étudier.
— Si les limiers avaient retrouvé ta trace ce jour-là ? Lui lançant un œillade mauvaise elle ajouta avant qu’il ne le fasse : — Je t’interdis de me dire que les choses se sont bien passées. Elles auraient pu virer au fiasco. Elles le peuvent encore. Que voulait Quintia ? Que lui as-tu promis en échange d’une pauvre vue du haut de sa tour ?
Les lèvres d’Hélénaïs se pincèrent et sa main droite vint masser sa tempe puis supporter son front.
— Bon sang ! Rien ne prouve qu’elle ne trahira pas ta présence là-bas ! Pesta-t-elle en se retournant à demi. — Tu es recherché Abraham, ils veulent te voir mort ou enfermé dans le meilleur des cas, ne le comprends-tu pas ? De nous deux, celui qui est en danger, ce n’est pas moi. Tu es malin, tu es logique, pourquoi diantre prends-tu des risques aussi inconsidéré ?
Un foule d'émotions se lisait dans ses yeux bleuâtre.
— Si tu tombes, nous tombons. Tu le sais ça, n’est-ce pas ?
Citoyen de La République
Abraham de Sforza
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crédits : 617
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal Mauvais
Rang: C
"Je ne te chaperonne pas, Hélénaïs. Je t'aime... et quand on s'aime, on se soutient."
Son ton s'était envenimé, sa voix rocailleuse s'était faite plus sombre encore qu'à l'accoutumée et les caresses avaient cessé lorsque la demoiselle furibonde s'était recroquevillé pour signaler avec une clarté certaine sa volonté de s'éloigner de son indécrottable compagnon. En dépit des vapeurs d'eau chaude, la pièce si chaleureuse se fit glaciale en un battement de cils et Abraham laissa sciemment planer un silence de plomb l'espace de quelques secondes. Dans cette atmosphère pesante, seulement ponctuée par le souffle lourd de l'homme de fer, tout annonça la tension précédant typiquement une violente tempête.
"Cinq."
Il bifurqua, se séparant du corps de sa moitié pour se positionner en biais tout en installant ses bras contre les rebords de la baignoire avant d'y déposer sa tête. Jouant de ses griffes affutées contre la surface blanche, il pesa chacun de ses mots avant de les prononcer en sachant pertinemment que nul artifice ne viendrait amoindrir la gravité du propos :
"J'ai tué cinq hommes pour Quintia. Une belle marque d'intégrité de la part de notre corps politique, n'est-ce pas ? Ils étaient des mercenaires, des assassins, des infiltrés chargés d'étouffer le pouvoir que les Wessex exercent sur la Nation... Leur présence la menaçait alors je m'en suis chargé, proprement et sans laisser de trace."
S'il n'avait promis que de cesser ses activités de justicier meurtrier, Abraham se doutait néanmoins qu'Hélénaïs n'approuvait pas non plus qu'il tue au nom d'autrui; plus encore pour le compte d'une sorcière telle que Quintia Wessex. De toute évidence, c'était une problématique qu'il préférait éviter mais puisque son amante tenait tant à la transparence; le voilà contraint à ces sinistres révélations ainsi qu'à d'autres encore car Mortifère, quoi qu'elle en pense; demeurait une arme pensée pour détruire. Une nouvelle pause s'instaura, sans doute trop courte pour qu'Hélénaïs assimile pleinement l'idée d'un quintuple meurtre perpétré par l'homme qu'elle aimait. Il ne lui laissa malheureusement que peu de temps pour s'en remettre et lança avec une effroyable douceur :
"Penses tu que Mirelda Goldheart a pressenti, lorsque Zelevas et moi-même avons pénétré son bunker... que sa tête serait tranchée quelques minutes plus tard ?"
Une paire de mécanismes alimentés par télékinésie s'actionnèrent dans son index et celui-ci se distordit pour se terminer en une dague qui crissa légèrement contre la céramique. Il avait presque oublié la sensation du maniement de ses anciennes prothèses, de leur poids jusqu'à leur improbable allonge. Il se fit également la réflexion qu'il trouvait curieux de savoir précisément comment il avait procédé à la décapitation de la Présidente sans pour autant détenir en lui la capacité de revivre cette scène sordide exactement comme elle s'était déroulée. D'une voix cassée, Abraham reprit après un éclaircissement de gorge paraissant teinté d'émotion :
"Si ce que je lui ai fait venait à t'arriver, je ne m'en remettrais pas..."
Vint enfin ce qu'Hélénaïs redoutait, la véhémence et les conséquences qu'elle pouvait avoir. Outil précieux du fait de la parcimonie avec laquelle Abraham l'employait, elle ne survenait dans leurs conversations qu'en désespoir de cause et faisait toujours son petit effet, qu'elle soit entièrement maîtrisée ou non. Sa tête roula sur ses épaules métalliques, sa crinière noire roula et l'œil rouge du cerbère, perfide même en amour, se verrouilla avec une angoissante intensité sur la moue de la jeune femme. Sa cruauté retrouvée, il cracha :
"Tu as dit que... mon... plan aurait pu virer au fiasco ? Dois je en conclure que, de ton côté, la situation était parfaitement maîtrisée et que tu n'as couru aucun risque lors des négociations ?
L'embarcation propulsée sur les quais par une vague gigantesque, les explosions, les incendies, les corps portés dans les airs par une magie dont je ne soupçonnais même pas l'existence, sans oublier bien sûr la foule d'émeutiers qui se dirigeait droit sur tes confrères et toi... tout cela n'était donc qu'une vue de l'esprit ? N'ai-je été victime, mon cœur, que d'un symptôme du délire né de l'amour que je te porte ?
Pourquoi Zelevas a t-il souhaité créer une chimère capable de rivaliser avec les Titanides ? Par angoisse, par ennui ou par une quelconque lubie du grand âge peut être ?
Il ne s'interrompit qu'une poignée de secondes puis, se remémorant un énième aspect dément de la situation mortellement dangereuse dans laquelles ils étaient plongés, il se ravisa et reprit sèchement :
"... et si Quintia Wessex est capable de m'engager en tant qu'assassin par simple souci de confort, crois tu que Falconi va s'encombrer de complaisance et d'humanité à ton égard lorsque tu décideras de le faire chanter ?"
Son visage retourna s'enfouir dans le creux de son coude et son regard vint naturellement s'accrocher à la sphère métallique posée au coin de la vasque. Le voilà qui sentait poindre lors d'un délicieux frisson humain cette rage si peu commune par laquelle il était parfois frappé. Faisant brièvement fi du drame de la situation, le renégat se tourna à nouveau vers sa belle et fut pris d'un élan de passion extraordinaire. Il entretenait à l'égard de ces instants de tumulte des sentiments partagés mais réalisait peu à peu qu'une certaine forme d'addiction à ces jeux amoureux s'était frayée un chemin dans son monstrueux esprit. Par tous les cieux, qu'il aimait cette femme.
"Je sais que tu es forte mais nous avons besoin l'un de l'autre, alors je t'implore de me laisser t'aider lorsque la situation le nécessite. J'en ai plus qu'assez de n'être pour toi qu'un fardeau."
Elle entendit quelques remous puis, à nouveau, elle sentit les bras d'Abraham l'entourer.
Son ton s'était envenimé, sa voix rocailleuse s'était faite plus sombre encore qu'à l'accoutumée et les caresses avaient cessé lorsque la demoiselle furibonde s'était recroquevillé pour signaler avec une clarté certaine sa volonté de s'éloigner de son indécrottable compagnon. En dépit des vapeurs d'eau chaude, la pièce si chaleureuse se fit glaciale en un battement de cils et Abraham laissa sciemment planer un silence de plomb l'espace de quelques secondes. Dans cette atmosphère pesante, seulement ponctuée par le souffle lourd de l'homme de fer, tout annonça la tension précédant typiquement une violente tempête.
"Cinq."
Il bifurqua, se séparant du corps de sa moitié pour se positionner en biais tout en installant ses bras contre les rebords de la baignoire avant d'y déposer sa tête. Jouant de ses griffes affutées contre la surface blanche, il pesa chacun de ses mots avant de les prononcer en sachant pertinemment que nul artifice ne viendrait amoindrir la gravité du propos :
"J'ai tué cinq hommes pour Quintia. Une belle marque d'intégrité de la part de notre corps politique, n'est-ce pas ? Ils étaient des mercenaires, des assassins, des infiltrés chargés d'étouffer le pouvoir que les Wessex exercent sur la Nation... Leur présence la menaçait alors je m'en suis chargé, proprement et sans laisser de trace."
S'il n'avait promis que de cesser ses activités de justicier meurtrier, Abraham se doutait néanmoins qu'Hélénaïs n'approuvait pas non plus qu'il tue au nom d'autrui; plus encore pour le compte d'une sorcière telle que Quintia Wessex. De toute évidence, c'était une problématique qu'il préférait éviter mais puisque son amante tenait tant à la transparence; le voilà contraint à ces sinistres révélations ainsi qu'à d'autres encore car Mortifère, quoi qu'elle en pense; demeurait une arme pensée pour détruire. Une nouvelle pause s'instaura, sans doute trop courte pour qu'Hélénaïs assimile pleinement l'idée d'un quintuple meurtre perpétré par l'homme qu'elle aimait. Il ne lui laissa malheureusement que peu de temps pour s'en remettre et lança avec une effroyable douceur :
"Penses tu que Mirelda Goldheart a pressenti, lorsque Zelevas et moi-même avons pénétré son bunker... que sa tête serait tranchée quelques minutes plus tard ?"
Une paire de mécanismes alimentés par télékinésie s'actionnèrent dans son index et celui-ci se distordit pour se terminer en une dague qui crissa légèrement contre la céramique. Il avait presque oublié la sensation du maniement de ses anciennes prothèses, de leur poids jusqu'à leur improbable allonge. Il se fit également la réflexion qu'il trouvait curieux de savoir précisément comment il avait procédé à la décapitation de la Présidente sans pour autant détenir en lui la capacité de revivre cette scène sordide exactement comme elle s'était déroulée. D'une voix cassée, Abraham reprit après un éclaircissement de gorge paraissant teinté d'émotion :
"Si ce que je lui ai fait venait à t'arriver, je ne m'en remettrais pas..."
Vint enfin ce qu'Hélénaïs redoutait, la véhémence et les conséquences qu'elle pouvait avoir. Outil précieux du fait de la parcimonie avec laquelle Abraham l'employait, elle ne survenait dans leurs conversations qu'en désespoir de cause et faisait toujours son petit effet, qu'elle soit entièrement maîtrisée ou non. Sa tête roula sur ses épaules métalliques, sa crinière noire roula et l'œil rouge du cerbère, perfide même en amour, se verrouilla avec une angoissante intensité sur la moue de la jeune femme. Sa cruauté retrouvée, il cracha :
"Tu as dit que... mon... plan aurait pu virer au fiasco ? Dois je en conclure que, de ton côté, la situation était parfaitement maîtrisée et que tu n'as couru aucun risque lors des négociations ?
L'embarcation propulsée sur les quais par une vague gigantesque, les explosions, les incendies, les corps portés dans les airs par une magie dont je ne soupçonnais même pas l'existence, sans oublier bien sûr la foule d'émeutiers qui se dirigeait droit sur tes confrères et toi... tout cela n'était donc qu'une vue de l'esprit ? N'ai-je été victime, mon cœur, que d'un symptôme du délire né de l'amour que je te porte ?
Pourquoi Zelevas a t-il souhaité créer une chimère capable de rivaliser avec les Titanides ? Par angoisse, par ennui ou par une quelconque lubie du grand âge peut être ?
Il ne s'interrompit qu'une poignée de secondes puis, se remémorant un énième aspect dément de la situation mortellement dangereuse dans laquelles ils étaient plongés, il se ravisa et reprit sèchement :
"... et si Quintia Wessex est capable de m'engager en tant qu'assassin par simple souci de confort, crois tu que Falconi va s'encombrer de complaisance et d'humanité à ton égard lorsque tu décideras de le faire chanter ?"
Son visage retourna s'enfouir dans le creux de son coude et son regard vint naturellement s'accrocher à la sphère métallique posée au coin de la vasque. Le voilà qui sentait poindre lors d'un délicieux frisson humain cette rage si peu commune par laquelle il était parfois frappé. Faisant brièvement fi du drame de la situation, le renégat se tourna à nouveau vers sa belle et fut pris d'un élan de passion extraordinaire. Il entretenait à l'égard de ces instants de tumulte des sentiments partagés mais réalisait peu à peu qu'une certaine forme d'addiction à ces jeux amoureux s'était frayée un chemin dans son monstrueux esprit. Par tous les cieux, qu'il aimait cette femme.
"Je sais que tu es forte mais nous avons besoin l'un de l'autre, alors je t'implore de me laisser t'aider lorsque la situation le nécessite. J'en ai plus qu'assez de n'être pour toi qu'un fardeau."
Elle entendit quelques remous puis, à nouveau, elle sentit les bras d'Abraham l'entourer.
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