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Citoyen du Reike
Nirlys Alzae
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An -229, Melorn.
Chaque jour se ressemble et rien ne change dans la vie de Nirlys. Toujours les mêmes déjeuners préparés avec tendresse par Eurielle, toujours les mêmes coiffures, la même attitude, les mêmes manières. Tous les jours, le même programme : apprentissage et combat. Quel adolescent rêvait de cette vie ? Pas la jeune elfe blonde en tout cas, mais elle avait à cœur de rendre ses parents fiers et ainsi peut-être d'avoir un peu plus de leur amour et de leur attention. Elle aurait préféré suivre ses cours avec assiduité, comme toujours, et pouvoir se permettre d'avoir des amis, avec qui sortir et s'amuser après leur dure journée. Mais elle ne pouvait pas se le permettre, elle ne devait pas se le permettre, elle, tout comme son frère, devait travailler, chaque minute, sans relâche. Cultiver ce don si précieux ainsi que leur intellect, leur étiquette, leur combativité et leur physique. Leur seul moment de répit étant leur préparation du matin, leur marche pour aller en cours et la douche le soir.
Ce matin-là n'était pas différent, Eurielle était venue la sortir de son sommeil lourd en ouvrant ses rideaux et en lui caressant la joue tendrement jusqu'à ce qu'elle émerge totalement sans risque de se rendormir. Après quoi sa nourrice la laissa pour qu’elle se prépare. Nirlys s’était donc levé, avait tiré son lit à quatre épingles en bâillant plusieurs fois. Elle fit un brin de toilette, s’occupa de ses cheveux, elle connaissait ces mouvements par cœur et il ne lui fallut que quelques minutes à la place de ce qui lui prenait une heure il y a quelques années. Sa tenue vint après. La jeune elfe choisissait des habits plutôt simples, un haut a bretelle blancs avec des manchettes évasée, un serre taille en cuir marron et un pantalon de la même matière et de la même couleur.
Elle descendit les grandes marches de leur maison, pour rejoindre la cuisine où Astal, son plus jeune frère, mangeait déjà en silence. Eurielle l’accueillit avec un grand sourire, son déjeuner l’attendant déjà. Comme d’habitude, deux tartines de bain grillé badigeonnées de miel avec une tasse de thé au jasmin. Tout se passa dans le plus grand des silences jusqu’à ce qu’il fût l’heure de partir.
Nirlys récupéra son sac, enfila de grandes bottes marron clair et fila avec son frère pour l’école de Magie. C’était un des moments où ils se permettaient plus de légèreté, se faisait des blagues et faisait leur commère. Habitants, le quartier des érudits, ils n’étaient vraiment pas loin de leur lieu d’apprentissage. Astal la quitta pour rejoindre ses propres cours tandis qu’elle continua un peu.
Elle avait quitté une posture décontractée pour revêtir celle plus fière que l’on connaissait de la race elfique. La jeune fille blonde glissa sous quelques arches auxquelles grimpaient des plantes avant de trébucher sur une dalle légèrement plus surélevée. Se retrouvant par terre, à quatre pattes et elle s’était mise à pester contre elle-même et maudire sa maladresse. Elle s’empressa de se redresser quand elle entendit des voix et des pas arriver dans sa direction. Elle épousseta ses vêtements et quand elle releva les yeux pour continuer son chemin, elle a aperçu une femme, Lidwen si sa mémoire était bonne. Une femme remarquable pour qui elle avait énormément de respect pour son travail et son dévouement.
Nirlys avait pour ambition de se spécialiser dans les arts curatifs, elle avait donc fait des recherches en ce sens sur les différentes personnes qui pouvait être susceptible de lui apporter le savoir nécessaire. Dame Lidwen en faisait partie et les yeux rougoyeants de la jeune fille se mirent a pétiller avant de tomber sur un homme, grand, blond, et dont d’énormes appendices à plumes étaient accrochées à son dos. Elle frémit alors. C’était un ange. Ou peut-être un demi ? Mais cette nuance n’était pas importante.
Peu d’autres races vivaient ici, à Melorn, mais imaginer un ange, au vu de leur appartenance, était vraiment exceptionnel. La blonde connaissait leur origine, ils étaient liés de prêt aux Titans qui étaient exécrés ici et à juste raison.
Elle ne savait pas si elle était terrifiée ou excitée face à cet évènement hors du commun. Il n’avait pas l’air bien méchant, mais il avait l'air d'avoir la confiance en Lidwen, qu’elle jugea bon, même si elle n’avait encore jamais la médecin personnellement.
-Bonjour. Dit-elle avec un sourire.
Nir se mordit la lèvre et serra la lanière de son sac entre ses doigts. Cela aurait pu s’arreter là et elle aurait pu se rendre à son cours comme c’était prévu, mais sa curiosité fut plus forte que sa volonté.
-Je m’appelle Nirlys. Nirlys Alzae. Je suis ravie d’enfin vous rencontrer Dame Lidwen ! J’admire votre travail et j’espérais vous rencontrer un jour.
Elle fut plus hésitante pour s’adresse à l’homme qui était bien plus grand qu’elle et bien plus imposant.
-Je.. Je suis.. enchantée. J’ignorais que nous avions un ange à Melorn, veuillez excuser ma surprise.
Elle avait conscience qu’elle l’avait dévisagée plus que ce qui était nécessaire et respectable. Et bien qu’il soit d’une race dont la présence était peu appropriée, elle ne le connaissait pas et ne connaissait pas non plus l’objectif de sa venue ni qui en avait fait la demande. Elle ne se donnait dès lors, pas le droit de le juger.
Chaque jour se ressemble et rien ne change dans la vie de Nirlys. Toujours les mêmes déjeuners préparés avec tendresse par Eurielle, toujours les mêmes coiffures, la même attitude, les mêmes manières. Tous les jours, le même programme : apprentissage et combat. Quel adolescent rêvait de cette vie ? Pas la jeune elfe blonde en tout cas, mais elle avait à cœur de rendre ses parents fiers et ainsi peut-être d'avoir un peu plus de leur amour et de leur attention. Elle aurait préféré suivre ses cours avec assiduité, comme toujours, et pouvoir se permettre d'avoir des amis, avec qui sortir et s'amuser après leur dure journée. Mais elle ne pouvait pas se le permettre, elle ne devait pas se le permettre, elle, tout comme son frère, devait travailler, chaque minute, sans relâche. Cultiver ce don si précieux ainsi que leur intellect, leur étiquette, leur combativité et leur physique. Leur seul moment de répit étant leur préparation du matin, leur marche pour aller en cours et la douche le soir.
Ce matin-là n'était pas différent, Eurielle était venue la sortir de son sommeil lourd en ouvrant ses rideaux et en lui caressant la joue tendrement jusqu'à ce qu'elle émerge totalement sans risque de se rendormir. Après quoi sa nourrice la laissa pour qu’elle se prépare. Nirlys s’était donc levé, avait tiré son lit à quatre épingles en bâillant plusieurs fois. Elle fit un brin de toilette, s’occupa de ses cheveux, elle connaissait ces mouvements par cœur et il ne lui fallut que quelques minutes à la place de ce qui lui prenait une heure il y a quelques années. Sa tenue vint après. La jeune elfe choisissait des habits plutôt simples, un haut a bretelle blancs avec des manchettes évasée, un serre taille en cuir marron et un pantalon de la même matière et de la même couleur.
Elle descendit les grandes marches de leur maison, pour rejoindre la cuisine où Astal, son plus jeune frère, mangeait déjà en silence. Eurielle l’accueillit avec un grand sourire, son déjeuner l’attendant déjà. Comme d’habitude, deux tartines de bain grillé badigeonnées de miel avec une tasse de thé au jasmin. Tout se passa dans le plus grand des silences jusqu’à ce qu’il fût l’heure de partir.
Nirlys récupéra son sac, enfila de grandes bottes marron clair et fila avec son frère pour l’école de Magie. C’était un des moments où ils se permettaient plus de légèreté, se faisait des blagues et faisait leur commère. Habitants, le quartier des érudits, ils n’étaient vraiment pas loin de leur lieu d’apprentissage. Astal la quitta pour rejoindre ses propres cours tandis qu’elle continua un peu.
Elle avait quitté une posture décontractée pour revêtir celle plus fière que l’on connaissait de la race elfique. La jeune fille blonde glissa sous quelques arches auxquelles grimpaient des plantes avant de trébucher sur une dalle légèrement plus surélevée. Se retrouvant par terre, à quatre pattes et elle s’était mise à pester contre elle-même et maudire sa maladresse. Elle s’empressa de se redresser quand elle entendit des voix et des pas arriver dans sa direction. Elle épousseta ses vêtements et quand elle releva les yeux pour continuer son chemin, elle a aperçu une femme, Lidwen si sa mémoire était bonne. Une femme remarquable pour qui elle avait énormément de respect pour son travail et son dévouement.
Nirlys avait pour ambition de se spécialiser dans les arts curatifs, elle avait donc fait des recherches en ce sens sur les différentes personnes qui pouvait être susceptible de lui apporter le savoir nécessaire. Dame Lidwen en faisait partie et les yeux rougoyeants de la jeune fille se mirent a pétiller avant de tomber sur un homme, grand, blond, et dont d’énormes appendices à plumes étaient accrochées à son dos. Elle frémit alors. C’était un ange. Ou peut-être un demi ? Mais cette nuance n’était pas importante.
Peu d’autres races vivaient ici, à Melorn, mais imaginer un ange, au vu de leur appartenance, était vraiment exceptionnel. La blonde connaissait leur origine, ils étaient liés de prêt aux Titans qui étaient exécrés ici et à juste raison.
Elle ne savait pas si elle était terrifiée ou excitée face à cet évènement hors du commun. Il n’avait pas l’air bien méchant, mais il avait l'air d'avoir la confiance en Lidwen, qu’elle jugea bon, même si elle n’avait encore jamais la médecin personnellement.
-Bonjour. Dit-elle avec un sourire.
Nir se mordit la lèvre et serra la lanière de son sac entre ses doigts. Cela aurait pu s’arreter là et elle aurait pu se rendre à son cours comme c’était prévu, mais sa curiosité fut plus forte que sa volonté.
-Je m’appelle Nirlys. Nirlys Alzae. Je suis ravie d’enfin vous rencontrer Dame Lidwen ! J’admire votre travail et j’espérais vous rencontrer un jour.
Elle fut plus hésitante pour s’adresse à l’homme qui était bien plus grand qu’elle et bien plus imposant.
-Je.. Je suis.. enchantée. J’ignorais que nous avions un ange à Melorn, veuillez excuser ma surprise.
Elle avait conscience qu’elle l’avait dévisagée plus que ce qui était nécessaire et respectable. Et bien qu’il soit d’une race dont la présence était peu appropriée, elle ne le connaissait pas et ne connaissait pas non plus l’objectif de sa venue ni qui en avait fait la demande. Elle ne se donnait dès lors, pas le droit de le juger.
Citoyen du monde
Sylas
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En y repensant, sa vie à Melorn avait bien changé depuis les quelques siècles qu'il y vivait. De grand blessé à curiosité locale, Sylas se faisait accepter tout doucement, principalement grâce à ses contributions écrites et orales à la préservation de la grande Histoire. Son honnêteté, sa façon de présenter le bon comme le moins bon d'un œil aussi objectif et neutre que possible, avait séduit quelques têtes haut placées, et sa protectrice avait fini d'enfoncer les quelques portes qui lui permettaient aujourd'hui de circuler assez librement sans être inquiété. Malgré tout, l'ange était encore fort mal à l'aise et sortait peu seul. Alors Lidwen avait profité d'une énième conversation avec un professeur de l'école de Magie pour organiser une rencontre officieuse.
L'elfe et certains de ses confrères spécialisés en recherche sur les créatures disparues, l'Histoire, le divinisme -à des fins d'étude critique uniquement- ou encore la "sociologie externe" avaient observé, questionné et même dessiné le rescapé avant même le lever du soleil artificiel, afin de pouvoir enchaîner leur programme de cours de la journée en suivant comme si de rien n'était. Lidwen s'était contenté de rassurer son ami en calmant les demandes trop indsicrètes et en se moquant de son air mal à l'aise avec toute la malice de sa vieille carcasse. Puis ils avaient finalement été libérés sans accrochage.
Une fois à l'air libre, la guérisseuse se tourna vers l'enfant divin et sourit avec bienveillance.
"Nous venons je l'espère de t'obtenir un ticket pour une nouvelle étape de ton intégration officielle à Melorn !
-Ah oui ?
-Je suis consciente que te faire examiner sous toutes les coutures n'est pas très agréable, mais s'ils sont satisfaits, ils pourront nous accorder quelques faveurs. Et qui dit faveurs à Melorn dit... concrétisation de nouveaux projets ! Et j'en ai un à ta mesure."
Elle se tourna vers l'un des plus hauts points de la ville, où de belles demeures côtoyaient des bâtiments endommagés par des glissements de sols lors de travaux d'aménagement. Les places là-bas étaient chères, et les Melornois préféraient généralement se hisser sur la grande échelle de la Connaissance plutôt qu'investir dans les logements les plus confortables. Sylas mit un temps à comprendre, ils en avaient parlé à plusieurs reprises : il ne pouvait pas vivre éternellement dans la maison de soins. Par manque d'espace, par respect, ou plus simplement parce qu'il était mentalement en état de passer à autre chose. Mais au point qu'elle lui trouvait un endroit où vivre et les ressources nécessaires pour l'aménager ? Cette femme était tout simplement un cadeau des... Un cadeau. Un miracle.
"Lidwen...
-Ne me remercie pas. J'ai rarement eu la chance de côtoyer quelqu'un comme toi. Et je ne parle pas que des ailes."
L'elfe s'apprêtait à compléter sa vision des choses, lorsqu'ils entendirent un bruit de chute un peu plus loin. Une jeune élève en route manifestement pour rejoindre ses classes. Guidée sa générosité naturelle, Lidwen se dirigea aussitôt vers elle.
"Tout va bien jeune fille ?"
Sylas suivit avec un léger temps de retard, et il remarqua aussitôt le changement gestuel, probablement inconscient, de la petite envers sa personne. Il le comprenait, car c'était une réaction commune à énormément d'elfes, surtout qu'il devait mesurer deux fois sa taille et trois ou quatre fois son envergure en incluant les ailes. Ces dernières se retrouvèrent serrées dans son dos, rigides, tandis qu'il restait légèrement en retrait par rapport aux deux femmes.
"Bonjour Nirlys, enchantée également ! J'ignorais que mon travail portait chez une aussi jeune et belle enfant."
Aux anges -ou à l'ange-, Lidwen s'illumina de la voir saluer son protégé malgré l'évidente timidité de l'une comme de l'autre. Elle se fit aussitôt un devoir de rendre cette rencontre particulière mémorable.
"Bonjour. Je m'appelle Sylas."
Il la scruta tranquillement, comme elle le faisait.
"Ce n'est guère étonnant. Ceux qui me connaissent ne s'en vantent pas."
Lidwen hurla mentalement. Quel maladroit ! Il allait la faire fuir !
"En fait, Sylas est un de mes patients, il a longtemps eu besoin de calme et de repos, et donc, de limiter ses interactions avec les autres. Mais nous travaillons à changer cela ! Tu n'as rien à craindre de lui, promis."
Songeant qu'il valait mieux tout simplement arrêter de parler de lui, voire même arrêter de parler tout court, Sylas détourna le regard... juste sur des traces de poussière provenant de la chute de l'elfe. C'était l'occasion d'essayer de socialiser un peu, il avait promis d'essayer.
"Vous êtes-vous fait mal ? Lidwen peut guérir cela en un battement de cils. Sinon je peux... aller prévenir quelqu'un ?"
L'elfe et certains de ses confrères spécialisés en recherche sur les créatures disparues, l'Histoire, le divinisme -à des fins d'étude critique uniquement- ou encore la "sociologie externe" avaient observé, questionné et même dessiné le rescapé avant même le lever du soleil artificiel, afin de pouvoir enchaîner leur programme de cours de la journée en suivant comme si de rien n'était. Lidwen s'était contenté de rassurer son ami en calmant les demandes trop indsicrètes et en se moquant de son air mal à l'aise avec toute la malice de sa vieille carcasse. Puis ils avaient finalement été libérés sans accrochage.
Une fois à l'air libre, la guérisseuse se tourna vers l'enfant divin et sourit avec bienveillance.
"Nous venons je l'espère de t'obtenir un ticket pour une nouvelle étape de ton intégration officielle à Melorn !
-Ah oui ?
-Je suis consciente que te faire examiner sous toutes les coutures n'est pas très agréable, mais s'ils sont satisfaits, ils pourront nous accorder quelques faveurs. Et qui dit faveurs à Melorn dit... concrétisation de nouveaux projets ! Et j'en ai un à ta mesure."
Elle se tourna vers l'un des plus hauts points de la ville, où de belles demeures côtoyaient des bâtiments endommagés par des glissements de sols lors de travaux d'aménagement. Les places là-bas étaient chères, et les Melornois préféraient généralement se hisser sur la grande échelle de la Connaissance plutôt qu'investir dans les logements les plus confortables. Sylas mit un temps à comprendre, ils en avaient parlé à plusieurs reprises : il ne pouvait pas vivre éternellement dans la maison de soins. Par manque d'espace, par respect, ou plus simplement parce qu'il était mentalement en état de passer à autre chose. Mais au point qu'elle lui trouvait un endroit où vivre et les ressources nécessaires pour l'aménager ? Cette femme était tout simplement un cadeau des... Un cadeau. Un miracle.
"Lidwen...
-Ne me remercie pas. J'ai rarement eu la chance de côtoyer quelqu'un comme toi. Et je ne parle pas que des ailes."
L'elfe s'apprêtait à compléter sa vision des choses, lorsqu'ils entendirent un bruit de chute un peu plus loin. Une jeune élève en route manifestement pour rejoindre ses classes. Guidée sa générosité naturelle, Lidwen se dirigea aussitôt vers elle.
"Tout va bien jeune fille ?"
Sylas suivit avec un léger temps de retard, et il remarqua aussitôt le changement gestuel, probablement inconscient, de la petite envers sa personne. Il le comprenait, car c'était une réaction commune à énormément d'elfes, surtout qu'il devait mesurer deux fois sa taille et trois ou quatre fois son envergure en incluant les ailes. Ces dernières se retrouvèrent serrées dans son dos, rigides, tandis qu'il restait légèrement en retrait par rapport aux deux femmes.
"Bonjour Nirlys, enchantée également ! J'ignorais que mon travail portait chez une aussi jeune et belle enfant."
Aux anges -ou à l'ange-, Lidwen s'illumina de la voir saluer son protégé malgré l'évidente timidité de l'une comme de l'autre. Elle se fit aussitôt un devoir de rendre cette rencontre particulière mémorable.
"Bonjour. Je m'appelle Sylas."
Il la scruta tranquillement, comme elle le faisait.
"Ce n'est guère étonnant. Ceux qui me connaissent ne s'en vantent pas."
Lidwen hurla mentalement. Quel maladroit ! Il allait la faire fuir !
"En fait, Sylas est un de mes patients, il a longtemps eu besoin de calme et de repos, et donc, de limiter ses interactions avec les autres. Mais nous travaillons à changer cela ! Tu n'as rien à craindre de lui, promis."
Songeant qu'il valait mieux tout simplement arrêter de parler de lui, voire même arrêter de parler tout court, Sylas détourna le regard... juste sur des traces de poussière provenant de la chute de l'elfe. C'était l'occasion d'essayer de socialiser un peu, il avait promis d'essayer.
"Vous êtes-vous fait mal ? Lidwen peut guérir cela en un battement de cils. Sinon je peux... aller prévenir quelqu'un ?"
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Nirlys Alzae
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Certains se faisaient maudire par les Titans, mais Nirlys avait juste été maudite par la vie pour être aussi maladroite. À l'académie et dans son quartier, celui des érudits, elle était connue pour sa bonté, mais surtout pour sa maladresse. Dès que l'on entendait un objet se briser ou des injures suite à une chute, il y avait 80% de chance qu'il s'agisse de Nirlys.
Au début, on avait mis ça sur le fait que c'était un bambin, tout le monde sait que les enfants ont du mal à faire attention à ce qu'ils font. Mais le temps passait, l'elfe blonde grandissait et rien ne changeait au grand damne de sa nourrice qui se faisait réprimander, car la petite ne semblait pas savoir se tenir.
C'était donc un peu une routine pour elle de se prendre les pieds partout et de tomber. Elle n'en fit pas de cas lorsque ça se produisit presque devant la porte de sa classe. Ce qu'elle n'aimait pas par contre, c'était qu'on puisse la voir et c'était ce qui s'était passé ce jour-là.
Un sourire gêné se dessina sur le visage de Nirlys.
-Oui, merci.
Son sourire se transforma par l'excitation et la joie de rencontrer en personne une femme qu'elle admirait à Melorn puis par un mélange complexe de nervosité, de peur et de curiosité envers cet ange dont elle ignorait l'existence et dont la présence dans une cité elfique était plus qu'étrange.
Cependant, il se tenait au côté de Dame Lidwen alors la jeune fille, c'était dit qu'il ne devait pas être mauvais. La jeune fille se présenta d'abord à cette femme dont elle admirait le travail et l'empathie. La voir la conforta dans ses idées. Cette elfe faisait partie de celle qui inspirait Nirlys et lui avait donné envie de suivre la voix de la médecine. Recevoir un compliment de sa part fit rougir ses fines oreilles.
-Vous êtes une source d'inspiration pour moi Dame Lidwen.
L'adolescente avait reçu une bonne éducation alors, elle adressa un mot d'excuse à l'ange aux ailes sombres. Au-delà de son éducation, elle lui aurait probablement parlé, mais de manière moins convenable en laissant sa curiosité prendre le pas. Elle ne comprit pas trop l'objectif ni le sous-entendu de la réponse qu'il lui donna et elle leva un sourcil, perplexe.
Lidwen s'empressa de continuer donner quelques explications à l'adolescente, mais ça ne suffit pas à celle-ci pour regarder l'homme à l'aura écrasante, bien qu'il restait un peu plus en retrait. Elle l'observa, se demandant ce qu'elle ressentait vraiment en sa présence. Au moment où elle allait répondre à la vieille elfe, le dénommé Sylas la devança.
Elle ne s'attendait absolument pas à ce que la conversation prenne se tournant et elle aurait préféré qu'il en soit autrement plutôt qu'on lui rappelle sa maladresse. Elle suivit les yeux bleus de l'ange sur le sol.
-Non ça ira, je n'ai rien.
Elle se retint de dire que c'était une habitude chez elle, inutile de se faire honte seule.
Le sol n'était pas rugueux, donc elle ne s'était pas écorché les mains, ni les genoux d'ailleurs. Une des dalle était simplement irrégulière et le bord de sa botte avant dû se taper dessus, la faisait alors tomber.
-C'est gentil à vous de vous en soucier.
Nirlys avait tout de même un doute sur les intentions de l'ange. Est-ce qu'il s'inquiétait vraiment pour elle ou souhaitait faire bonne figure devant Lidwen ? Mais sa présence était justement l'occasion de mieux apprendre à le connaitre ainsi que ses motivations.
-J'espère que vous allez mieux, vous aussi, même si je n'en doute pas si c'est Dame Lidwen qui s'est occupée de vous en personne.
Au début, on avait mis ça sur le fait que c'était un bambin, tout le monde sait que les enfants ont du mal à faire attention à ce qu'ils font. Mais le temps passait, l'elfe blonde grandissait et rien ne changeait au grand damne de sa nourrice qui se faisait réprimander, car la petite ne semblait pas savoir se tenir.
C'était donc un peu une routine pour elle de se prendre les pieds partout et de tomber. Elle n'en fit pas de cas lorsque ça se produisit presque devant la porte de sa classe. Ce qu'elle n'aimait pas par contre, c'était qu'on puisse la voir et c'était ce qui s'était passé ce jour-là.
Un sourire gêné se dessina sur le visage de Nirlys.
-Oui, merci.
Son sourire se transforma par l'excitation et la joie de rencontrer en personne une femme qu'elle admirait à Melorn puis par un mélange complexe de nervosité, de peur et de curiosité envers cet ange dont elle ignorait l'existence et dont la présence dans une cité elfique était plus qu'étrange.
Cependant, il se tenait au côté de Dame Lidwen alors la jeune fille, c'était dit qu'il ne devait pas être mauvais. La jeune fille se présenta d'abord à cette femme dont elle admirait le travail et l'empathie. La voir la conforta dans ses idées. Cette elfe faisait partie de celle qui inspirait Nirlys et lui avait donné envie de suivre la voix de la médecine. Recevoir un compliment de sa part fit rougir ses fines oreilles.
-Vous êtes une source d'inspiration pour moi Dame Lidwen.
L'adolescente avait reçu une bonne éducation alors, elle adressa un mot d'excuse à l'ange aux ailes sombres. Au-delà de son éducation, elle lui aurait probablement parlé, mais de manière moins convenable en laissant sa curiosité prendre le pas. Elle ne comprit pas trop l'objectif ni le sous-entendu de la réponse qu'il lui donna et elle leva un sourcil, perplexe.
Lidwen s'empressa de continuer donner quelques explications à l'adolescente, mais ça ne suffit pas à celle-ci pour regarder l'homme à l'aura écrasante, bien qu'il restait un peu plus en retrait. Elle l'observa, se demandant ce qu'elle ressentait vraiment en sa présence. Au moment où elle allait répondre à la vieille elfe, le dénommé Sylas la devança.
Elle ne s'attendait absolument pas à ce que la conversation prenne se tournant et elle aurait préféré qu'il en soit autrement plutôt qu'on lui rappelle sa maladresse. Elle suivit les yeux bleus de l'ange sur le sol.
-Non ça ira, je n'ai rien.
Elle se retint de dire que c'était une habitude chez elle, inutile de se faire honte seule.
Le sol n'était pas rugueux, donc elle ne s'était pas écorché les mains, ni les genoux d'ailleurs. Une des dalle était simplement irrégulière et le bord de sa botte avant dû se taper dessus, la faisait alors tomber.
-C'est gentil à vous de vous en soucier.
Nirlys avait tout de même un doute sur les intentions de l'ange. Est-ce qu'il s'inquiétait vraiment pour elle ou souhaitait faire bonne figure devant Lidwen ? Mais sa présence était justement l'occasion de mieux apprendre à le connaitre ainsi que ses motivations.
-J'espère que vous allez mieux, vous aussi, même si je n'en doute pas si c'est Dame Lidwen qui s'est occupée de vous en personne.
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Sylas
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Si lui allait mieux ? C'était une question qu'on lui posait rarement. Seuls les co-pensionnaires de la maison de soins, chacun avec son problème particulier, et les membres du groupe de parole, prenaient pas la peine de le faire. Les premiers, parce que généralement on pouvait voir la différence de façon flagrante. Les seconds parlaient toujours. Mais en-dehors de cela... Pour une fois qu'une personne prenait la peine de demander, Sylas voulut formuler une réponse un peu plus construite, et de fait celle-ci mit un peu plus de temps à venir. Lidwen ayant l'habitude, lorsqu'il verrouilla son regard sur Nirlys pour réfléchir, elle attendit avec lui que la réponse se forme.
"A Melorn on n'aime pas vraiment les anges... A cause que ce que les Titans ont fait à la cité il y a plusieurs millénaires. C'est ce que j'ai constaté. Alors... pouvoir parler à quelqu'un dans la rue sans être traité de monstre assoiffé de sang... Oui, cela fait du bien. Et m'aide à aller mieux."
La guérisseuse esquissa un doux sourire. Comme ils s'y étaient exercés ensemble, l'ange venait de mettre en mots des sensations sur son expérience, et à les expliquer. Certes pour une enfant, la réalité des faits serait peut-être un peu difficile à avaler. On ne décrivait pas sa nation comme une terre de racisme et de rejet dans les salles de classe. Si Nirlys pouvait elle aussi apprendre à cette occasion que le monde dans les livres et la réalité étaient légèrement décalés, peut-être que quelque chose de bon pourrait s'instiller tout doucement dans l'éducation elfique. En y songeant, elle passa distraitement les doigts sur les anciennes cicatrices de son visage, son œil invalide perdu dans un vide qu'il serait seul à jamais à contempler. Elle aussi avait eu son lot de mise à l'écart, pour d'autres raisons. Mais elle était toujours là, et Sylas aussi.
"Nous avons du temps libre aujourd'hui et je m'en voudrais de te faire arriver en retard à tes cours Nirlys. Que dirais-tu de passer nous voir quand tu auras terminé à la maison de soins ? Tu sais où elle se trouve ? Il y a peu de visites en général, alors les pensionnaires seront sans doute ravis de voir quelqu'un de nouveau, et je pourrai te parler de mon travail plus en détails si tu le souhaites.
-Aliza voudra certainement cuisiner.
-Oui, ce qui signifie gâteaux ou cookies pour tout le monde ! Qu'est-ce que tu préfères ?"
"A Melorn on n'aime pas vraiment les anges... A cause que ce que les Titans ont fait à la cité il y a plusieurs millénaires. C'est ce que j'ai constaté. Alors... pouvoir parler à quelqu'un dans la rue sans être traité de monstre assoiffé de sang... Oui, cela fait du bien. Et m'aide à aller mieux."
La guérisseuse esquissa un doux sourire. Comme ils s'y étaient exercés ensemble, l'ange venait de mettre en mots des sensations sur son expérience, et à les expliquer. Certes pour une enfant, la réalité des faits serait peut-être un peu difficile à avaler. On ne décrivait pas sa nation comme une terre de racisme et de rejet dans les salles de classe. Si Nirlys pouvait elle aussi apprendre à cette occasion que le monde dans les livres et la réalité étaient légèrement décalés, peut-être que quelque chose de bon pourrait s'instiller tout doucement dans l'éducation elfique. En y songeant, elle passa distraitement les doigts sur les anciennes cicatrices de son visage, son œil invalide perdu dans un vide qu'il serait seul à jamais à contempler. Elle aussi avait eu son lot de mise à l'écart, pour d'autres raisons. Mais elle était toujours là, et Sylas aussi.
"Nous avons du temps libre aujourd'hui et je m'en voudrais de te faire arriver en retard à tes cours Nirlys. Que dirais-tu de passer nous voir quand tu auras terminé à la maison de soins ? Tu sais où elle se trouve ? Il y a peu de visites en général, alors les pensionnaires seront sans doute ravis de voir quelqu'un de nouveau, et je pourrai te parler de mon travail plus en détails si tu le souhaites.
-Aliza voudra certainement cuisiner.
-Oui, ce qui signifie gâteaux ou cookies pour tout le monde ! Qu'est-ce que tu préfères ?"
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Nirlys Alzae
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Nirlys n’avait pas besoin d’un cours d’histoire ni d’un sondage ou de statistiques pour savoir ce que les elfes, en général, n’appréciaient pas beaucoup ce qui était rattaché aux Titans. Les anges faisant bien évidemment partie du lot et par conséquences, celui devant elle aussi. C’était pour cette raison qu’elle avait été surprise et qu’elle n’était pas très confiante, mais comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on vous dit depuis tout jeune que tout ce qui est rattaché aux Titans est mal et mauvais ?
Pourtant, bien que le dénommé Sylas soit imposant et que son air imperturbable est déroutant, la jeune elfe voulait bien lui laisser le bénéfice du doute si quelqu’un comme Dame Lidwen lui avait donné sa chance. Ainsi, elle en conclu qu’il n’avait surement pas voulu lui faire une leçon tel un professeur d’histoire, mais plutôt, qu’il réunissait des faits pour construire la réponse qu’il lui avait donnée.
Ce qui lui avait avoué, la toucha plus que ce qu’elle aurait imaginé et la rassura sur les intentions de l’ange aux ailes sombres. Être mis de côté et même exclu d’une société devait être incroyablement difficile à vivre. Elle avait beau être en pleine adolescence, Nirlys n’était pas pour autant insupportable ni aveugle ou insensible. Ça lui arrivait, mais pas toujours. L’ouverture d’esprit d’Eurielle, sa nourrice, leur avait beaucoup apporté à elle et son frère. Sans doute était-ce aussi pour cette raison que leur parent avait choisie cette femme plutôt qu’une autre ? Ils étaient plutôt favorables à ce que les elfes changent certaines de leur mentalité.
-Veuillez excuser nos congénères, la peur rend méchant. Et il est effectivement difficile pour beaucoup d’entre nous de voir quelque chose de bon dans ce qui est lié, de proche ou de loin, aux Titans.
Elle marqua une petite pause pour observer ses réactions, mais c’était difficile de savoir à quoi il pensait puisqu’il portait sans cesse un visage neutre sans émotions.
-J’espère que vous resterez. Cela aidera peut-être notre peuple à être plus.. ouvert. Je serais moi-même heureuse d’apprendre à ouvrir un peu plus mon esprit et mes yeux sur une chose dont on m’a toujours appris à me méfier. Si vous me le permettez, bien entendu.
Les cours.. ? La petite blonde écarquilla les yeux, mais oui, les cours. Ceux qui allaient probablement commencer d’une minute à l’autre. Sa proposition la toucha, elle hésita un instant en pensant aux répercutions, mais ça devrait aller, après tout, ce n’était pas pour se tourner les pouces ! Elle apprendrait sans aucuns doute pas mal de chose à la maison de soin de Lidwen.
-C’est avec plaisir que je viendrai ! Oui, je sais, mais je n’ai jamais osé venir.. avoua-t-elle d’une petite voix après avoir fait preuve d’enthousiasme.
Qui était Aliza ? C’est la question qui peignait le visage de Nirlys. Des gâteaux ou des cookies ? Les deux lui convenaient parfaitement et le gargouillis de son ventre souligna ce fait qu’elle n’avait pas encore énoncé à voix haute.
-Ce qui lui fera plaisir, ou ce que préfèrent les résidents.
Elle s’inclina et dans un sourire gêné, elle écourta leur entrevue.
-Je suis désolée, mais je dois y aller maintenant. À tout à l’heure !
La jeune fille prit le chemin de sa classe et y arriva sans tomber ou se prendre de porte. La journée fut longue, mais intéressante bien qu’éreintante. Elle avait attendu Astal à la sortie des cours pour lui dire qu’elle ne rentrerait pas avec lui aujourd’hui et lui confier ses affaires. Le jeune garçon avait soufflé, envieux que sa grande sœur prenne des libertés et surtout qu’elle échappe à leurs heures d’études familiales et fastidieuses quotidiennes. Elle lui avait donné sa destination sans heure de retour pour qu’il puisse prévenir Eurielle puis elle l’avait quitté pour s’aventurer en ville et trouver le chemin de la maison de soin.
Une fois devant, elle prit le temps de reprendre son souffle, car elle s’était dépêchée puis elle avait frappé Les mains croisées sur le devant de son corps, un peu stressée, elle attendit qu’on lui ouvre.
Pourtant, bien que le dénommé Sylas soit imposant et que son air imperturbable est déroutant, la jeune elfe voulait bien lui laisser le bénéfice du doute si quelqu’un comme Dame Lidwen lui avait donné sa chance. Ainsi, elle en conclu qu’il n’avait surement pas voulu lui faire une leçon tel un professeur d’histoire, mais plutôt, qu’il réunissait des faits pour construire la réponse qu’il lui avait donnée.
Ce qui lui avait avoué, la toucha plus que ce qu’elle aurait imaginé et la rassura sur les intentions de l’ange aux ailes sombres. Être mis de côté et même exclu d’une société devait être incroyablement difficile à vivre. Elle avait beau être en pleine adolescence, Nirlys n’était pas pour autant insupportable ni aveugle ou insensible. Ça lui arrivait, mais pas toujours. L’ouverture d’esprit d’Eurielle, sa nourrice, leur avait beaucoup apporté à elle et son frère. Sans doute était-ce aussi pour cette raison que leur parent avait choisie cette femme plutôt qu’une autre ? Ils étaient plutôt favorables à ce que les elfes changent certaines de leur mentalité.
-Veuillez excuser nos congénères, la peur rend méchant. Et il est effectivement difficile pour beaucoup d’entre nous de voir quelque chose de bon dans ce qui est lié, de proche ou de loin, aux Titans.
Elle marqua une petite pause pour observer ses réactions, mais c’était difficile de savoir à quoi il pensait puisqu’il portait sans cesse un visage neutre sans émotions.
-J’espère que vous resterez. Cela aidera peut-être notre peuple à être plus.. ouvert. Je serais moi-même heureuse d’apprendre à ouvrir un peu plus mon esprit et mes yeux sur une chose dont on m’a toujours appris à me méfier. Si vous me le permettez, bien entendu.
Les cours.. ? La petite blonde écarquilla les yeux, mais oui, les cours. Ceux qui allaient probablement commencer d’une minute à l’autre. Sa proposition la toucha, elle hésita un instant en pensant aux répercutions, mais ça devrait aller, après tout, ce n’était pas pour se tourner les pouces ! Elle apprendrait sans aucuns doute pas mal de chose à la maison de soin de Lidwen.
-C’est avec plaisir que je viendrai ! Oui, je sais, mais je n’ai jamais osé venir.. avoua-t-elle d’une petite voix après avoir fait preuve d’enthousiasme.
Qui était Aliza ? C’est la question qui peignait le visage de Nirlys. Des gâteaux ou des cookies ? Les deux lui convenaient parfaitement et le gargouillis de son ventre souligna ce fait qu’elle n’avait pas encore énoncé à voix haute.
-Ce qui lui fera plaisir, ou ce que préfèrent les résidents.
Elle s’inclina et dans un sourire gêné, elle écourta leur entrevue.
-Je suis désolée, mais je dois y aller maintenant. À tout à l’heure !
La jeune fille prit le chemin de sa classe et y arriva sans tomber ou se prendre de porte. La journée fut longue, mais intéressante bien qu’éreintante. Elle avait attendu Astal à la sortie des cours pour lui dire qu’elle ne rentrerait pas avec lui aujourd’hui et lui confier ses affaires. Le jeune garçon avait soufflé, envieux que sa grande sœur prenne des libertés et surtout qu’elle échappe à leurs heures d’études familiales et fastidieuses quotidiennes. Elle lui avait donné sa destination sans heure de retour pour qu’il puisse prévenir Eurielle puis elle l’avait quitté pour s’aventurer en ville et trouver le chemin de la maison de soin.
Une fois devant, elle prit le temps de reprendre son souffle, car elle s’était dépêchée puis elle avait frappé Les mains croisées sur le devant de son corps, un peu stressée, elle attendit qu’on lui ouvre.
Citoyen du monde
Sylas
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"La peur... Oui."
N'avait-il pas, sous l'effet de sa propre peur, plongé les mains dans le sang d'autrui à tant de reprises qu'il ne les comptait plus ? Il pouvait toujours se justifier en expliquant qu'il s'agissait de légitime défense, d'un moyen d'assurer sa propre survie, qu'il s'était fait poignarder le premier -littéralement-, restait qu'il était coupable dans la moindre fibre de son être. Alors, pouvait-il décemment reprocher aux elfes de repousser ceux qui autrefois avaient servi l'auteur de leur déclin ? Ce serait bien hypocrite et arrogant de sa part. Et, comme il aimait se le répéter, il n'était pas comme Son créateur. Ou du moins, faisait-il des efforts pour ne jamais le devenir.
"Les Titans m'ont fait autant de mal qu'à vous. Plus longtemps."
Simple constat. Azshary tombé, les elfes avaient continué de vivre, se reproduire, se reconstruire. Les enfants d'aujourd'hui n'avaient plus que les histoires du monde d'avant, sans l'affect et les risques majeurs d'un soulèvement. Des héritiers qui, s'ils entretenaient la flamme de la fière ombre du passé, n'en goûtaient que partiellement la saveur. Et pourtant, tout ce temps plus tard, Sylas payait encore le prix de cette guerre à laquelle il n'avait pris ou souhaité prendre part dans sa chair comme dans son esprit. Cela leur échappait à tous.
Mais point le temps de tergiverser davantage, la petite fleur s'envola après la remarque fort pertinente de l'elfe borgne, pour aller récupérer miette après miette les restes de jadis, remodelés en mots et en savoirs toujours plus améliorés.
De leur côté, Lidwen et l'ange déchu se dirigèrent vers la maison de soins. Un long moment silencieux, Sylas réfléchissait. Elle souhaitait qu'il reste pour lui ouvrir les yeux, ainsi qu'aux elfes. Pouvait-il accomplir cela ? Un ange seul était-il en mesure de détromper l'opinion de centaines, voire de milliers d'elfes en comptant les siècles à venir, qu'ils avaient de son espèce ? Des anges, il y en avait déjà peu à la base, les Titans instillant leur pouvoir goutte à goutte dans des êtres semi-parfaits qui, en fin de compte, remplissaient plutôt les fonctions d'outils vivants et sociaux, ou peut-être d'animaux de compagnie. Depuis la guerre, il y en avait moins encore, même si les rumeurs murmuraient parfois l'existence d'exceptions parmi les chassés et les vaincus. Pour le moment, le déchu n'en avait pas rencontré, et le fait de rester sagement sous le dôme de Melorn n'y aidait sans doute pas, mais il se voyait mal prendre son envol et partir au hasard dans le monde, sans aucune garantie de pouvoir revenir.
"Sylas, reviens au présent avec moi."
Il obéit aussitôt à la voix de son amie, réalisant qu'ils avaient parcouru tout le chemin jusqu'à sa chambre.
"Ah... Mes excuses.
-Elle t'a donné à méditer, n'est-ce pas ? Tu as ce regard lointain quand tu examines tes souvenirs, comme si tu contemplais une vie d'avant.
-Oui... En fait... j'essayais de mesurer l'ampleur de la tâche qu'elle me suggère. Apprendre aux elfes à ouvrir leur esprit.
-Ce n'est pas exactement une tâche. Tu es libre de mener ta vie comme tu l'entends.
-Mais, ce serait souhaitable pour Melorn. Car une société ne peut vivre éternellement repliée sur elle-même.
-Il est vrai que nous sortons peu de nos prés carrés. Cependant, faire porter le lourd fardeau de notre empire passé sur les épaules d'une seule personne, ange ou Titan, est une réponse un peu trop facile à mon goût. Tu as été témoin de l'Histoire, pas son responsable. Tu as le droit de vouloir autre chose.
-Admettons que j'accepte de porter ce fardeau. Comment m'y prendre ? Par où commencer ?"
L'elfe sourit, et son expression calma instantanément le doute qui grandissait en Sylas. Elle avait cette espèce de charisme inné qui l'apaisait toujours.
"La réponse à cette question se trouve, je pense, plus haut dans les sphères de commandement de la cité. Je peux déjà te dire en revanche que tu as commencé le plus gros effort.
-Plaît-il ?
-Il faut infiniment plus de bravoure et d'abnégation pour pardonner que pour condamner. A aucun moment tu n'as songé à anéantir ceux qui t'ont si mal traité. Mieux encore, tu souhaites les rendre meilleurs.
-Je n'ai rien contre les elfes... Ce sont des Hommes qui m'ont brisé.
-Mais ce sont des elfes qui te voient au quotidien comme un sujet d'étude et se méfient de l'infime part de Titan en toi, ton ascendance. Ce n'est pas un reproche que je te fais, tu sais ? J'admire cette part de toi. Tu es un ange de la rédemption. Un ange qui pardonne l'enfant qui vient de lui tirer dessus parce qu'on l'a éduqué à le faire.
-Tu exagères. J'ai moi aussi de la colère, de la peine, des remords et des regrets. Des préjugés sans doute. Des idées fausses fondées sur ce que mon créateur m'a transmis, certainement. Je suis loin d'être parfait. L'épée rangée dans son fourreau.
-Moi je le sais. Toutefois, aujourd'hui tu as la chance de trouver une oreille réceptive autre que la mienne. Et qui sait, si tu parviens à la convaincre, peut-être en viendra-t-il d'autres ? Ce serait la preuve que tu peux enfin vivre au grand jour avec les elfes, en bons voisins. Ils ne se vanteront pas d'avoir un ange avec eux, mais ils arrêteront de tous vous mettre dans le même panier. J'aimerais que tu lui parles sincèrement. Je veux bien être le premier pont entre les elfes et les anges, mais c'est à toi de montrer qui tu es réellement. Ne fais pas semblant, sois simplement toi-même, honnête. Montre-lui ceci."
Lidwen tendit la main jusqu'au cœur de l'ange, qui poussa un soupir anxieux.
"C'est difficile...
-Tu en es capable. S'il te plaît. Vas-tu vraiment me laisser te le demander en tant que médecin et en tant qu'amie ?
-D'accord. Je lui parlerai sincèrement. Mais si nous ne sommes pas... si cela ne fonctionne pas...
-Dans tous les cas tu auras progressé. Ouvert le dialogue et cherché à connaître autrui. C'est tout ce que je demande. "La peur rend les gens méchants." Connaître les gens que l'on a en face de soi efface la peur.
De l'ignorance naît le conflit. J'ai compris. Alors allons prévenir les autres et cuisiner un peu."
C'est ainsi que, plusieurs plus tard, lorsque Nirlys se présenta à la grande porte, la maison attendait avec une certaine impatience. Il fallut une minute ou deux pour qu'un elfe vînt ouvrir, un cri de victoire en arrière-plan. Il adressa un sourire un peu gêné à la visiteuse, puis s'écarta du passage.
"Nirlys, je présume ? Vous êtes attendue."
Il referma la porte et se rapprocha après s'être raclé la gorge. Sa voix baissa de volume :
"Si vous pouviez faire semblant d'être surprise..."
Dans la pièce qui tenait lieu de salle de vie et salle à manger, des têtes se tournèrent et saluèrent la jeune elfe en souriant. Un canapé droit devant elle était occupé par un elfe beaucoup trop maigre au teint maladif avec une canne, et une couverture remuante d'où s'échappaient des gloussements. Une odeur de gâteaux tout chauds sortis du four embaumait la pièce, et Lidwen arriva l'air de rien en faisant mine de chercher quelque chose -ou quelqu'un.
"Nirlys, bienvenue ! Si tu veux bien m'excuser un instant, j'ai perdu un de mes petits pensionnaires. UN CERTAIN JEUNE ELFE QUI EST REDOUTABLE A CACHE-CACHE."
Les gloussements sur le canapé redoublèrent.
"Peut-être hum... derrière le rideau ? Ah non... Sous la table ? Non plus. JE SAIS ! DANS LE PLACARD. Hum... non plus."
La forme couverte s'agita un peu plus, perdant patience dans son excitation. Lidwen s'approcha vers elle en souriant tendrement, l'elfe maladif chuchotant des "chhht" à l'égard de la forme à côté de lui d'un air malicieux. Finalement, quand la guérisseuse parvint à un mètre ou deux, un gamin jaillit de sous sa couverture et elle recula comme si elle n'avait jamais suspecté qu'il se trouvait là.
"JE SUIS LAAAAAAAAAA !!!
-AAAAAH PAUVRE DE MOI ! J'ai eu TELLEMENT peur ! Tu es absolument incroyable ! Jamais je n'aurais pensé à regarder là ! Bravo !"
Le gamin éclata de rire, et Nirlys put alors constater que ses yeux partaient dans deux directions diamétralement opposées, rendant le contact visuel légèrement malaisant quand on n'avait pas l'habitude. Les autres pensionnaires applaudirent et il se rua pour dire bonjour à la nouvelle venue, blotti contre une Lidwen exagérément sous le choc.
Sylas arriva à ce moment-là en poussant une autre elfe sur un fauteuil roulant, deux moignons de jambes s'agitant sur eux-mêmes. Il salua à nouveau l'adolescente d'un signe de tête, et commença à dresser la table pour le goûter.
N'avait-il pas, sous l'effet de sa propre peur, plongé les mains dans le sang d'autrui à tant de reprises qu'il ne les comptait plus ? Il pouvait toujours se justifier en expliquant qu'il s'agissait de légitime défense, d'un moyen d'assurer sa propre survie, qu'il s'était fait poignarder le premier -littéralement-, restait qu'il était coupable dans la moindre fibre de son être. Alors, pouvait-il décemment reprocher aux elfes de repousser ceux qui autrefois avaient servi l'auteur de leur déclin ? Ce serait bien hypocrite et arrogant de sa part. Et, comme il aimait se le répéter, il n'était pas comme Son créateur. Ou du moins, faisait-il des efforts pour ne jamais le devenir.
"Les Titans m'ont fait autant de mal qu'à vous. Plus longtemps."
Simple constat. Azshary tombé, les elfes avaient continué de vivre, se reproduire, se reconstruire. Les enfants d'aujourd'hui n'avaient plus que les histoires du monde d'avant, sans l'affect et les risques majeurs d'un soulèvement. Des héritiers qui, s'ils entretenaient la flamme de la fière ombre du passé, n'en goûtaient que partiellement la saveur. Et pourtant, tout ce temps plus tard, Sylas payait encore le prix de cette guerre à laquelle il n'avait pris ou souhaité prendre part dans sa chair comme dans son esprit. Cela leur échappait à tous.
Mais point le temps de tergiverser davantage, la petite fleur s'envola après la remarque fort pertinente de l'elfe borgne, pour aller récupérer miette après miette les restes de jadis, remodelés en mots et en savoirs toujours plus améliorés.
De leur côté, Lidwen et l'ange déchu se dirigèrent vers la maison de soins. Un long moment silencieux, Sylas réfléchissait. Elle souhaitait qu'il reste pour lui ouvrir les yeux, ainsi qu'aux elfes. Pouvait-il accomplir cela ? Un ange seul était-il en mesure de détromper l'opinion de centaines, voire de milliers d'elfes en comptant les siècles à venir, qu'ils avaient de son espèce ? Des anges, il y en avait déjà peu à la base, les Titans instillant leur pouvoir goutte à goutte dans des êtres semi-parfaits qui, en fin de compte, remplissaient plutôt les fonctions d'outils vivants et sociaux, ou peut-être d'animaux de compagnie. Depuis la guerre, il y en avait moins encore, même si les rumeurs murmuraient parfois l'existence d'exceptions parmi les chassés et les vaincus. Pour le moment, le déchu n'en avait pas rencontré, et le fait de rester sagement sous le dôme de Melorn n'y aidait sans doute pas, mais il se voyait mal prendre son envol et partir au hasard dans le monde, sans aucune garantie de pouvoir revenir.
"Sylas, reviens au présent avec moi."
Il obéit aussitôt à la voix de son amie, réalisant qu'ils avaient parcouru tout le chemin jusqu'à sa chambre.
"Ah... Mes excuses.
-Elle t'a donné à méditer, n'est-ce pas ? Tu as ce regard lointain quand tu examines tes souvenirs, comme si tu contemplais une vie d'avant.
-Oui... En fait... j'essayais de mesurer l'ampleur de la tâche qu'elle me suggère. Apprendre aux elfes à ouvrir leur esprit.
-Ce n'est pas exactement une tâche. Tu es libre de mener ta vie comme tu l'entends.
-Mais, ce serait souhaitable pour Melorn. Car une société ne peut vivre éternellement repliée sur elle-même.
-Il est vrai que nous sortons peu de nos prés carrés. Cependant, faire porter le lourd fardeau de notre empire passé sur les épaules d'une seule personne, ange ou Titan, est une réponse un peu trop facile à mon goût. Tu as été témoin de l'Histoire, pas son responsable. Tu as le droit de vouloir autre chose.
-Admettons que j'accepte de porter ce fardeau. Comment m'y prendre ? Par où commencer ?"
L'elfe sourit, et son expression calma instantanément le doute qui grandissait en Sylas. Elle avait cette espèce de charisme inné qui l'apaisait toujours.
"La réponse à cette question se trouve, je pense, plus haut dans les sphères de commandement de la cité. Je peux déjà te dire en revanche que tu as commencé le plus gros effort.
-Plaît-il ?
-Il faut infiniment plus de bravoure et d'abnégation pour pardonner que pour condamner. A aucun moment tu n'as songé à anéantir ceux qui t'ont si mal traité. Mieux encore, tu souhaites les rendre meilleurs.
-Je n'ai rien contre les elfes... Ce sont des Hommes qui m'ont brisé.
-Mais ce sont des elfes qui te voient au quotidien comme un sujet d'étude et se méfient de l'infime part de Titan en toi, ton ascendance. Ce n'est pas un reproche que je te fais, tu sais ? J'admire cette part de toi. Tu es un ange de la rédemption. Un ange qui pardonne l'enfant qui vient de lui tirer dessus parce qu'on l'a éduqué à le faire.
-Tu exagères. J'ai moi aussi de la colère, de la peine, des remords et des regrets. Des préjugés sans doute. Des idées fausses fondées sur ce que mon créateur m'a transmis, certainement. Je suis loin d'être parfait. L'épée rangée dans son fourreau.
-Moi je le sais. Toutefois, aujourd'hui tu as la chance de trouver une oreille réceptive autre que la mienne. Et qui sait, si tu parviens à la convaincre, peut-être en viendra-t-il d'autres ? Ce serait la preuve que tu peux enfin vivre au grand jour avec les elfes, en bons voisins. Ils ne se vanteront pas d'avoir un ange avec eux, mais ils arrêteront de tous vous mettre dans le même panier. J'aimerais que tu lui parles sincèrement. Je veux bien être le premier pont entre les elfes et les anges, mais c'est à toi de montrer qui tu es réellement. Ne fais pas semblant, sois simplement toi-même, honnête. Montre-lui ceci."
Lidwen tendit la main jusqu'au cœur de l'ange, qui poussa un soupir anxieux.
"C'est difficile...
-Tu en es capable. S'il te plaît. Vas-tu vraiment me laisser te le demander en tant que médecin et en tant qu'amie ?
-D'accord. Je lui parlerai sincèrement. Mais si nous ne sommes pas... si cela ne fonctionne pas...
-Dans tous les cas tu auras progressé. Ouvert le dialogue et cherché à connaître autrui. C'est tout ce que je demande. "La peur rend les gens méchants." Connaître les gens que l'on a en face de soi efface la peur.
De l'ignorance naît le conflit. J'ai compris. Alors allons prévenir les autres et cuisiner un peu."
*
C'est ainsi que, plusieurs plus tard, lorsque Nirlys se présenta à la grande porte, la maison attendait avec une certaine impatience. Il fallut une minute ou deux pour qu'un elfe vînt ouvrir, un cri de victoire en arrière-plan. Il adressa un sourire un peu gêné à la visiteuse, puis s'écarta du passage.
"Nirlys, je présume ? Vous êtes attendue."
Il referma la porte et se rapprocha après s'être raclé la gorge. Sa voix baissa de volume :
"Si vous pouviez faire semblant d'être surprise..."
Dans la pièce qui tenait lieu de salle de vie et salle à manger, des têtes se tournèrent et saluèrent la jeune elfe en souriant. Un canapé droit devant elle était occupé par un elfe beaucoup trop maigre au teint maladif avec une canne, et une couverture remuante d'où s'échappaient des gloussements. Une odeur de gâteaux tout chauds sortis du four embaumait la pièce, et Lidwen arriva l'air de rien en faisant mine de chercher quelque chose -ou quelqu'un.
"Nirlys, bienvenue ! Si tu veux bien m'excuser un instant, j'ai perdu un de mes petits pensionnaires. UN CERTAIN JEUNE ELFE QUI EST REDOUTABLE A CACHE-CACHE."
Les gloussements sur le canapé redoublèrent.
"Peut-être hum... derrière le rideau ? Ah non... Sous la table ? Non plus. JE SAIS ! DANS LE PLACARD. Hum... non plus."
La forme couverte s'agita un peu plus, perdant patience dans son excitation. Lidwen s'approcha vers elle en souriant tendrement, l'elfe maladif chuchotant des "chhht" à l'égard de la forme à côté de lui d'un air malicieux. Finalement, quand la guérisseuse parvint à un mètre ou deux, un gamin jaillit de sous sa couverture et elle recula comme si elle n'avait jamais suspecté qu'il se trouvait là.
"JE SUIS LAAAAAAAAAA !!!
-AAAAAH PAUVRE DE MOI ! J'ai eu TELLEMENT peur ! Tu es absolument incroyable ! Jamais je n'aurais pensé à regarder là ! Bravo !"
Le gamin éclata de rire, et Nirlys put alors constater que ses yeux partaient dans deux directions diamétralement opposées, rendant le contact visuel légèrement malaisant quand on n'avait pas l'habitude. Les autres pensionnaires applaudirent et il se rua pour dire bonjour à la nouvelle venue, blotti contre une Lidwen exagérément sous le choc.
Sylas arriva à ce moment-là en poussant une autre elfe sur un fauteuil roulant, deux moignons de jambes s'agitant sur eux-mêmes. Il salua à nouveau l'adolescente d'un signe de tête, et commença à dresser la table pour le goûter.
Citoyen du Reike
Nirlys Alzae
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La jeune blonde n’avait pas trop apprécié la remarque de l’ange dans un premier temps sans pour autant y réagir devant eux, trop heureuse de se voir offrir une invitation à la maison de soin de Lidwen. Mais elle avait eu le temps d’y réfléchir une fois en cours, pensant à quel point ce qu’il avait dit pouvait être vrai. Depuis combien de temps existait Sylas d’ailleurs ?
Il était factuel que les anges étaient des créatures créées pour servir les Titans, mais étaient-ils tous en accord avec ça ou les décisions de leurs maitres ? Avaient-ils le choix ou même la possibilité de leur résister ? Une idée plus sombre encore envahit l’esprit de l’adolescente : étaient-ils parfois réduit à l’esclavage, à des animaux de compagnies ?
Plus elle y songeait, plus des pensées sombres la préoccupait, remettant en questions ce qu’on lui avait dit et apprit. Peut-être les anges étaient simplement des enfants dont les parents étaient des créatures détestables. La famille n’était, après tout, pas quelque chose qu’on choisissait, soit on avait de la chance, soit on n'en avait pas.
Après avoir été recadrée par son professeur, car elle n’était pas suffisamment attentive, elle avait mis ça de côté pour suivre plus sérieusement ses cours le reste de la journée. À la fin de celle-ci, elle s’était empressée de rejoindre son jeune frère pour lui confier ses affaires et la mission de prévenir tout le monde qu’elle ne rentrait pas tout de suite.
Nirlys était arrivée devant l’institut et avait repris son souffle. Son visage avait pris quelques couleurs à cause de sa hâte. Puis, elle avait toqué et la minute qui suivit lui parut une éternité et fit grandir son stress. C’est un elfe qui lui ouvrit accompagné d’un cri victorieux et un sourire gêné sur le visage. La blonde lui sourit chaleureusement comme pour lui signifier qu’il n’avait pas besoin d’être gêné par ce qu’il venait de se passer.
-Oui, bonjour.
Elle entra lorsque l’elfe s’écarta pour la laisser passer. Elle n’alla pas bien loin, ne faisant que cinq petits pas en saluant et souriant les personnes qui étaient présentes. Presque toutes les personnes ici étaient différentes, avaient des traits hors du commun ou semblaient très malades. Ce n’est pas un sentiment de malaise qui l’envahit comme pour beaucoup de visiteur, au contraire, être face à ça la confortait dans son choix d'avenir.
Elle regarda l’homme qui lui glissa un mot, pour le coup, c’était surtout de sa requête dont elle était surprise, ne sachant pas trop de quoi il voulait parler. Jusqu’à ce que Lidwen apparaisse et lui demande quelques instants. La raison de son attente la fit sourire quand elle fit le rapprochement avec la couverture qui gigotait et rigolait.
L’adolescente joint ses mains devant elle en regardant la scène qui se déroulait sous ses yeux rougeoyants, un sourire amusé sur le visage.
Nirlys applaudit aussi en riant, se rappelant ses propres parties de cache-cache avec Eurielle et Astal. La jeune fille s’était un peu rapprochée, non gênée par son handicap, puis s’était accroupi pour se mettre à sa hauteur et le saluer.
-Bien joué bonhomme ! Comment tu t'appelles ?
Elle échangea quelques mots sur sa partie et sa cachette avec le jeune garçon avait de remarquer cette paire d’ailes noires. Elle lui retourna son signe de tête puis reporta son attention sur le garçon.
-Je vais aller aider à dresser la table d’accord ? On pourra encore discuter après si tu en as envie.
Elle avait ébouriffé les cheveux de la petite tête devant elle puis s’était redressée et rapprochée de Sylas.
-Vous permettez ?
Elle tendit la main vers lui pour qu’il lui donne des assiettes ou des couverts et ainsi l’aider dans ce qu’il avait entrepris. Ça faisait beaucoup de couverts à mettre et ils iraient plus vite à deux.
Il était factuel que les anges étaient des créatures créées pour servir les Titans, mais étaient-ils tous en accord avec ça ou les décisions de leurs maitres ? Avaient-ils le choix ou même la possibilité de leur résister ? Une idée plus sombre encore envahit l’esprit de l’adolescente : étaient-ils parfois réduit à l’esclavage, à des animaux de compagnies ?
Plus elle y songeait, plus des pensées sombres la préoccupait, remettant en questions ce qu’on lui avait dit et apprit. Peut-être les anges étaient simplement des enfants dont les parents étaient des créatures détestables. La famille n’était, après tout, pas quelque chose qu’on choisissait, soit on avait de la chance, soit on n'en avait pas.
Après avoir été recadrée par son professeur, car elle n’était pas suffisamment attentive, elle avait mis ça de côté pour suivre plus sérieusement ses cours le reste de la journée. À la fin de celle-ci, elle s’était empressée de rejoindre son jeune frère pour lui confier ses affaires et la mission de prévenir tout le monde qu’elle ne rentrait pas tout de suite.
Nirlys était arrivée devant l’institut et avait repris son souffle. Son visage avait pris quelques couleurs à cause de sa hâte. Puis, elle avait toqué et la minute qui suivit lui parut une éternité et fit grandir son stress. C’est un elfe qui lui ouvrit accompagné d’un cri victorieux et un sourire gêné sur le visage. La blonde lui sourit chaleureusement comme pour lui signifier qu’il n’avait pas besoin d’être gêné par ce qu’il venait de se passer.
-Oui, bonjour.
Elle entra lorsque l’elfe s’écarta pour la laisser passer. Elle n’alla pas bien loin, ne faisant que cinq petits pas en saluant et souriant les personnes qui étaient présentes. Presque toutes les personnes ici étaient différentes, avaient des traits hors du commun ou semblaient très malades. Ce n’est pas un sentiment de malaise qui l’envahit comme pour beaucoup de visiteur, au contraire, être face à ça la confortait dans son choix d'avenir.
Elle regarda l’homme qui lui glissa un mot, pour le coup, c’était surtout de sa requête dont elle était surprise, ne sachant pas trop de quoi il voulait parler. Jusqu’à ce que Lidwen apparaisse et lui demande quelques instants. La raison de son attente la fit sourire quand elle fit le rapprochement avec la couverture qui gigotait et rigolait.
L’adolescente joint ses mains devant elle en regardant la scène qui se déroulait sous ses yeux rougeoyants, un sourire amusé sur le visage.
Nirlys applaudit aussi en riant, se rappelant ses propres parties de cache-cache avec Eurielle et Astal. La jeune fille s’était un peu rapprochée, non gênée par son handicap, puis s’était accroupi pour se mettre à sa hauteur et le saluer.
-Bien joué bonhomme ! Comment tu t'appelles ?
Elle échangea quelques mots sur sa partie et sa cachette avec le jeune garçon avait de remarquer cette paire d’ailes noires. Elle lui retourna son signe de tête puis reporta son attention sur le garçon.
-Je vais aller aider à dresser la table d’accord ? On pourra encore discuter après si tu en as envie.
Elle avait ébouriffé les cheveux de la petite tête devant elle puis s’était redressée et rapprochée de Sylas.
-Vous permettez ?
Elle tendit la main vers lui pour qu’il lui donne des assiettes ou des couverts et ainsi l’aider dans ce qu’il avait entrepris. Ça faisait beaucoup de couverts à mettre et ils iraient plus vite à deux.
Citoyen du monde
Sylas
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"M'appelle Theceran eheh ! Theceran c'est mon nom ! T'es jolie Madame, t'es jolie ! Est-ce que t'es une princesse ?"
Voyant qu'il commençait à s'agiter un peu trop, Lidwen posa les deux mains sur ses épaules. Dans le code silencieux qu'ils avaient établi, Theceran comprenait qu'il devait se calmer au risque de devenir trop envahissant pour les invités. Il s'affaissa alors, un peu déçu, s'illumina de nouveau lorsque Nirlys parla de l'après-goûter, puis détala en trombe quelque part dans la maison. La guérisseuse revint alors à l'étudiante.
"S'il redemande pour l'histoire de la princesse, dis-lui clairement non. Il risque de revenir à la charge plusieurs fois, et dans sa tête, il est le prince. Et généralement le prince et la princesse... Il vaut mieux ne pas l'encourager sur ce chemin-là. Définir très vite les limites. Il n'est pas méchant mais parfois son comportement tend vers l'inapproprié. Parfois ce ne sont pas les patients qu'il faut protéger."
Avec ce premier conseil sur la voie de la médecine, Lidwen attarda son regard sur la jeune elfe, puis l'invita d'un geste à se mettre plus à l'aise. Il s'agissait de ne pas lui faire peur non plus avec des cas trop désespérés.
De son côté, Sylas avançait tranquillement : la nappe était changée et débarrassée des décorations qui encombraient l'espace -crayons de couleur, papier, fil et aiguille, sculpture en brindilles-, il y avait une carafe d'eau et une de jus d'orange frais tout juste pressé, ainsi qu'un cadre en bois qui servirait de dessous de plat. A la main tendue de Nirlys, il eut un temps d'arrêt, calculant comment répartir les tâches plus efficacement à deux, en tenant compte de la corpulence de la demoiselle et de son manque de connaissances des lieux. Il divisa sa pile d'assiettes en deux, ainsi que celle des verres et couverts à côté.
"Il faut aménager pour 10. Certains sont en promenade, et d'autres à la sieste. Les enfants sont là alors ils seront servis en premier avec leurs verres personnalisés..."
Il désigna les verres en question, décorés de pâtes crues, de coquilles de noix ou de cailloux plats.
"... et je vais aller chercher les coussins et les plats chauds."
Tout en parlant, il continuait de se mouvoir, jonglant entre les placards avec une maestria due à l'habitude, donnant l'impression de ne même pas penser à ses gestes. Il sortit trois gros coussins d'une armoire à l'entrée de la pièce, en plaça un sur un siège d'enfant orné de dessins plus ou moins reconnaissables, puis deux autres sur une chaise près de laquelle patientait tranquillement l'elfe maigre au teint maladif. Il servit presque de seconde canne à celui-ci quand il s'assit, soufflant des remerciements entre ce qui semblait de gros efforts pour lui. Malgré tout, l'homme sourit à Nirlys et suivit Sylas du regard comme s'il voyait une performance théâtrale. Toujours dans sa trajectoire méthodique, l'ange ouvrit le four, d'où monta une délicieuse odeur de chocolat et de sucre. La jeune fille aux moignons en fauteuil roulant la huma et poussa un soupir de délectation.
"Ça sent trop bon ! Vite, vite !"
Elle attendit son assiette avec impatience, sourit à Nyrlis.
"Merci. Tu sais, c'est moi qui ai préparé, je m'appelle Aliza. Quand Sylas et Lidwen ont dit qu'on aurait une invitée, j'ai tout de suite regardé le livre pour chercher quelque chose de bon. Je veux être cuisinière plus tard ! Alors il faut que tu me dises si tu aimes, sans faire semblant comme pour Theceran, d'accord ? Si c'est pas bon, je dois le savoir pour devenir super forte."
Elle se rapprocha au plus près de la table et bloqua ses roues, tandis qu'un énorme plat de cookies entre les mains de l'ange survola sa tête pour être déposé sur le dessous de plat le plus proche. Une exclamation de plaisir non dissimulé traversa ses lèvres à la vue des pâtes parfaitement croustillantes et des visages affamés autour.
"Sylas, regarde dans le petit tiroir, j'en ai fait un pour toi exprès !
-Pour moi ?
-Oui, dans le petit tiroir !"
Arrêté en plein élan, l'enfant divin fit demi-tour pour aller chercher à l'endroit désigné. Il en sortit un petit moelleux au chocolat, de la taille de sa grande main, préparé en forme d'ange. On voyait de façon évidente qu'il s'agissait d'un gâteau rond qui avait été taillé au couteau en plusieurs fois : les courbes n'étaient pas très bettes, et de nombreuses miettes dans l'assiette témoignaient des dégâts collatéraux. L'ensemble demeurait toutefois reconnaissable.
"Hum... Merci. Y a-t-il une occasion particulière à fêter ?
-Je connais pas ton anniversaire, et je voulais essayer quelque chose de plus difficile. C'est réussi ?
-Je vais finir de mettre la table en place, et je goûterai après, d'accord ? Visuellement, on voit que c'est un ange et que tu as passé du temps à le faire. Bien joué."
Malgré le ton plat de sa réponse, Aliza prit le compliment avec un immense sourire. Déjà Sylas repartait en quête du plat suivant. L'elfe se pencha vers Nirlys qui avait terminé sa disposition en murmurant :
"Tu le connais depuis longtemps, Sylas ? Il parle pas beaucoup, mais quand il dit les choses, on sait qu'il les pense. Alors je suis trop contente !"
Un troisième gâteau fait de pommes et de crème vint compléter la table, quand Lidwen ramena Theceran et les derniers pensionnaires disponibles à s'asseoir.
"Manger ! Manger ! Ça sent bon ! T'es trop une princesse Aliza !
-Non, elle s'entraîne pour être cuisinière, pas princesse.
-La princesse de la cuisine !
-Peut-être un jour. Allez, assieds-toi maintenant. Tout le monde s'est lavé les mains ? Ah Nyrlis, tu as un seau pour puiser si besoin dans le coin là-bas. Tout le monde lève les mains. Parfait Aliza. Parfait Theceran. Là aussi, là aussi. Tout le monde est drôlement à l'heure aujourd'hui, c'est parce que nous avons une invitée ?"
La guérisseuse et son apprenti débutèrent aussitôt le service pour les impatients enfants, déclenchant des rires attendris de certains adultes. Au milieu des conversations qui se lançaient toutes seules, Sylas regardait le gâteau en forme d'ange, pensif, dernier debout.
"Je crois que je suis né en été. Il y avait des fruits sur les arbres... des fleurs dans les champs... Les rayons du soleil étaient chaleureux."
Le silence tomba presque instantanément dans la pièce, tous les regards braqués vers l'homme aux plumes noires, comme s'il avait eu une illumination -et peut-être en était-ce une en quelque sorte ? La petite voix d'Aliza, moins excitée et mais très attentive, murmura de façon à ce que tous entendent comme un secret partagé :
"Tu sais pas quand t'es né ?
-On ne se rappelle pas quand on naît Ali, lança l'elfe maladif, mais il est vrai que dans le cas d'un ange c'est peut-être différent.
-Alors... tu sais quand t'es né ?!
-Peut-être que si je voyais le lieu aujourd'hui je pourrais le reconnaître. Mais il a dû beaucoup changer depuis le temps."
Sylas s'assit enfin, une bonne fois pour toutes, en bout de table sur la chaise la plus large et la plus robuste, ses ailes débordant largement sur les côtés de sorte qu'il englobait presque ses voisins.
"Peu importe, mangeons."
Il découpa délicatement un bout d'aile en chocolat, souffla dessus plus pour montrer l'exemple aux autres que par réelle nécessité, puis laissa fondre sur sa langue.
"C'est excellent Aliza. Je suis touché, merci."
Voyant qu'il commençait à s'agiter un peu trop, Lidwen posa les deux mains sur ses épaules. Dans le code silencieux qu'ils avaient établi, Theceran comprenait qu'il devait se calmer au risque de devenir trop envahissant pour les invités. Il s'affaissa alors, un peu déçu, s'illumina de nouveau lorsque Nirlys parla de l'après-goûter, puis détala en trombe quelque part dans la maison. La guérisseuse revint alors à l'étudiante.
"S'il redemande pour l'histoire de la princesse, dis-lui clairement non. Il risque de revenir à la charge plusieurs fois, et dans sa tête, il est le prince. Et généralement le prince et la princesse... Il vaut mieux ne pas l'encourager sur ce chemin-là. Définir très vite les limites. Il n'est pas méchant mais parfois son comportement tend vers l'inapproprié. Parfois ce ne sont pas les patients qu'il faut protéger."
Avec ce premier conseil sur la voie de la médecine, Lidwen attarda son regard sur la jeune elfe, puis l'invita d'un geste à se mettre plus à l'aise. Il s'agissait de ne pas lui faire peur non plus avec des cas trop désespérés.
De son côté, Sylas avançait tranquillement : la nappe était changée et débarrassée des décorations qui encombraient l'espace -crayons de couleur, papier, fil et aiguille, sculpture en brindilles-, il y avait une carafe d'eau et une de jus d'orange frais tout juste pressé, ainsi qu'un cadre en bois qui servirait de dessous de plat. A la main tendue de Nirlys, il eut un temps d'arrêt, calculant comment répartir les tâches plus efficacement à deux, en tenant compte de la corpulence de la demoiselle et de son manque de connaissances des lieux. Il divisa sa pile d'assiettes en deux, ainsi que celle des verres et couverts à côté.
"Il faut aménager pour 10. Certains sont en promenade, et d'autres à la sieste. Les enfants sont là alors ils seront servis en premier avec leurs verres personnalisés..."
Il désigna les verres en question, décorés de pâtes crues, de coquilles de noix ou de cailloux plats.
"... et je vais aller chercher les coussins et les plats chauds."
Tout en parlant, il continuait de se mouvoir, jonglant entre les placards avec une maestria due à l'habitude, donnant l'impression de ne même pas penser à ses gestes. Il sortit trois gros coussins d'une armoire à l'entrée de la pièce, en plaça un sur un siège d'enfant orné de dessins plus ou moins reconnaissables, puis deux autres sur une chaise près de laquelle patientait tranquillement l'elfe maigre au teint maladif. Il servit presque de seconde canne à celui-ci quand il s'assit, soufflant des remerciements entre ce qui semblait de gros efforts pour lui. Malgré tout, l'homme sourit à Nirlys et suivit Sylas du regard comme s'il voyait une performance théâtrale. Toujours dans sa trajectoire méthodique, l'ange ouvrit le four, d'où monta une délicieuse odeur de chocolat et de sucre. La jeune fille aux moignons en fauteuil roulant la huma et poussa un soupir de délectation.
"Ça sent trop bon ! Vite, vite !"
Elle attendit son assiette avec impatience, sourit à Nyrlis.
"Merci. Tu sais, c'est moi qui ai préparé, je m'appelle Aliza. Quand Sylas et Lidwen ont dit qu'on aurait une invitée, j'ai tout de suite regardé le livre pour chercher quelque chose de bon. Je veux être cuisinière plus tard ! Alors il faut que tu me dises si tu aimes, sans faire semblant comme pour Theceran, d'accord ? Si c'est pas bon, je dois le savoir pour devenir super forte."
Elle se rapprocha au plus près de la table et bloqua ses roues, tandis qu'un énorme plat de cookies entre les mains de l'ange survola sa tête pour être déposé sur le dessous de plat le plus proche. Une exclamation de plaisir non dissimulé traversa ses lèvres à la vue des pâtes parfaitement croustillantes et des visages affamés autour.
"Sylas, regarde dans le petit tiroir, j'en ai fait un pour toi exprès !
-Pour moi ?
-Oui, dans le petit tiroir !"
Arrêté en plein élan, l'enfant divin fit demi-tour pour aller chercher à l'endroit désigné. Il en sortit un petit moelleux au chocolat, de la taille de sa grande main, préparé en forme d'ange. On voyait de façon évidente qu'il s'agissait d'un gâteau rond qui avait été taillé au couteau en plusieurs fois : les courbes n'étaient pas très bettes, et de nombreuses miettes dans l'assiette témoignaient des dégâts collatéraux. L'ensemble demeurait toutefois reconnaissable.
"Hum... Merci. Y a-t-il une occasion particulière à fêter ?
-Je connais pas ton anniversaire, et je voulais essayer quelque chose de plus difficile. C'est réussi ?
-Je vais finir de mettre la table en place, et je goûterai après, d'accord ? Visuellement, on voit que c'est un ange et que tu as passé du temps à le faire. Bien joué."
Malgré le ton plat de sa réponse, Aliza prit le compliment avec un immense sourire. Déjà Sylas repartait en quête du plat suivant. L'elfe se pencha vers Nirlys qui avait terminé sa disposition en murmurant :
"Tu le connais depuis longtemps, Sylas ? Il parle pas beaucoup, mais quand il dit les choses, on sait qu'il les pense. Alors je suis trop contente !"
Un troisième gâteau fait de pommes et de crème vint compléter la table, quand Lidwen ramena Theceran et les derniers pensionnaires disponibles à s'asseoir.
"Manger ! Manger ! Ça sent bon ! T'es trop une princesse Aliza !
-Non, elle s'entraîne pour être cuisinière, pas princesse.
-La princesse de la cuisine !
-Peut-être un jour. Allez, assieds-toi maintenant. Tout le monde s'est lavé les mains ? Ah Nyrlis, tu as un seau pour puiser si besoin dans le coin là-bas. Tout le monde lève les mains. Parfait Aliza. Parfait Theceran. Là aussi, là aussi. Tout le monde est drôlement à l'heure aujourd'hui, c'est parce que nous avons une invitée ?"
La guérisseuse et son apprenti débutèrent aussitôt le service pour les impatients enfants, déclenchant des rires attendris de certains adultes. Au milieu des conversations qui se lançaient toutes seules, Sylas regardait le gâteau en forme d'ange, pensif, dernier debout.
"Je crois que je suis né en été. Il y avait des fruits sur les arbres... des fleurs dans les champs... Les rayons du soleil étaient chaleureux."
Le silence tomba presque instantanément dans la pièce, tous les regards braqués vers l'homme aux plumes noires, comme s'il avait eu une illumination -et peut-être en était-ce une en quelque sorte ? La petite voix d'Aliza, moins excitée et mais très attentive, murmura de façon à ce que tous entendent comme un secret partagé :
"Tu sais pas quand t'es né ?
-On ne se rappelle pas quand on naît Ali, lança l'elfe maladif, mais il est vrai que dans le cas d'un ange c'est peut-être différent.
-Alors... tu sais quand t'es né ?!
-Peut-être que si je voyais le lieu aujourd'hui je pourrais le reconnaître. Mais il a dû beaucoup changer depuis le temps."
Sylas s'assit enfin, une bonne fois pour toutes, en bout de table sur la chaise la plus large et la plus robuste, ses ailes débordant largement sur les côtés de sorte qu'il englobait presque ses voisins.
"Peu importe, mangeons."
Il découpa délicatement un bout d'aile en chocolat, souffla dessus plus pour montrer l'exemple aux autres que par réelle nécessité, puis laissa fondre sur sa langue.
"C'est excellent Aliza. Je suis touché, merci."
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Nirlys Alzae
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-C’est un joli nom ça. Dit-elle d’une voix douce en souriant toujours au petit garçon.
L’adolescente avait un peu rougi au compliment, elle était encore à un âge où ce genre de parole l’atteignait plus que ce qu’elle ne le voulait, même si cela venait d’enfant dont la perception pouvait être altérée par leur innocence. Elle allait continuer pour lui dire que non, elle n’était pas une princesse, mais que son compliment était gentil lorsque Lidwen intervint silencieusement en posant ses mains sur les épaules de Theceran.
Nirlys leva les yeux vers la femme borgne, n’étant pas tout à fait sûr de ce qu’il se passait tout en étant convaincu qu’il y avait une bonne raison à cela. La jeune fille proposa alors au garçon de continuer de discuter plus tard. Il retrouva son sourire et partit, probablement pour jouer, plus loin. Se redressant, la vieille elfe lui donna des précisions sur un mal dont était atteint Theceran, au-delà de son handicap physique.
La jeune blonde ne prit pas peur, ne fut pas rebutée non plus, mais sans doute un peu surprise, n’ayant pas l’habitude de voir ce genre de cas. Elle n’avait de toute façon pas la prétention de se prétendre princesse, reine où autre grande figure, elle savait qu’elle était sa place. Le conseil que lui donna la médecin résonna dans son être : « Parfois, ce ne sont pas les patients qu’il faut protéger. ». Elle était persuadée qu’elle devrait emprunter ce chemin plus d’une fois dans sa vie. Elle hocha la tête.
-Merci pour vos conseils Dame Lidwen.
Nirlys reporta son attention vers l’ange qui s’afférait sous les yeux pétillants d’excitation de la fille en fauteuil qu’il avait poussée près de la table. Elle n’avait plus que des moignons là où il y avait peut-être eu des jambes avant, si ce n’était pas une malformation de naissance. Puis, suivant le geste de Lidwen, elle se rapprocha de l’être divin et lui proposa son aide malgré le fait qu’il ait déjà bien avancé.
Sa main resta en suspens un moment si bien qu’elle hésita à la retirer. Il était si insondable que ça en était frustrant. Il ne voulait pas de son aide ou l’avait-elle prise au dépourvu ? Ne voulait-il finalement pas lui parler ? Elle allait retirer sa main quand elle le vit séparer les assiettes et les couverts en deux pour, elle le devinait, se partager la tâche.
-D’accord. Est-ce qu’il y a des places attitrées ? demanda-t-elle en prenant les assiettes et les couverts. Elle disposerait les verres en fonction des instructions qu’on lui donnerait.
Concentrée sur sa tâche et s’excusant auprès des personnes qu’elle pouvait éventuellement gêner dans ses déplacements, elle jetait parfois des coups d’œil à cette paire d’aile noire qui se mouvait ici comme une danseuse de ballet. C’était gracieux et presque beau à voir malgré l’imposante stature dont Sylas était fait.
La dernière assiette faillit lui échapper des mains quand elle se prit le pied dans la chaise qui précédait la place vers laquelle elle se dirigeait. Un air contrit se forma sur son visage, celui de la honte et de l’agacement. Il fallait que ça lui arrive maintenant. Fermant les yeux, elle souffla doucement pour se calmer et un sourire gêné se dessina sur son visage.
-Désolée..
Elle déposa cette assiette accompagnée de ses couverts avec précaution. Ayant terminé par la place qui n’avait pas de chaise et devant laquelle se trouvait la jeune fille en fauteuil, celle-ci attira son attention quand elle lui adressa la parole. C’était donc elle, la fameuse Aliza. Elle lui sourit.
-Enchantée Aliza. Dit-elle avec un sourire sincère.
Je te promets de te dire ce que j’en pense sincèrement ! C’est un bon moyen de s’améliorer, tu as raison.
Quand Sylas déposa les cookies sur la table, l’odeur qui s’en dégageait ouvrit l’appétit de l’adolescente blonde qui était restée debout. En plus de l’odeur incroyable, ils avaient vraiment l’air délicieux !
Le gâteau en forme d’ange, dont il faudrait peut-être un peu améliorer la découpe, était un présent pour Sylas. Nirlys sourit à nouveau devant cette attention avant de regarder à nouveau l’expression d’Aliza, la façon dont la jeune fille en fauteuil brillait en la présence de Sylas, si bien qu’elle se demanda si celle-ci n’en était pas amoureuse.
Quoi qu’il en soit, l’échange entre la jeune fille et Sylas était adorable. Elle reporta son regard vers l’homme blond. Voir comment il était intégré comme une personne lambda l’était aussi, est-ce qu’il leur avait jeté un sort ? Non, Nirlys doutait de cela, sinon il aurait pu lui jeter aussi et aux autres elfes de Melorn également. Cela devait être le fruit des années passées ici. Peut-être qu’un jour, cela ne se limiterait pas à la maison de soin de Lidwen mais au-delà ? Elle se surprit à espérer cela.
Aliza la sortie de ses pensées.
-Non, je l’ai vu pour la première fois aujourd’hui.
Pour ne pas beaucoup parler, ça, elle l’avait remarquée, mais est-ce qu’il était vraiment toujours sincère comme le disait la jeune fille ou bien est-ce qu’elle était biaisée ? Nirlys gardait toujours cette forme de réticence, de méfiance envers l’ange.
Lidwen arriva d’autres patients dont le petit Theceran et tous s’installèrent mis à part elle, son apprenti et Sylas. L’elfe blonde hocha la tête et se dirigea dans la direction indiquée pour nettoyer ses mains avant de revenir vers l’assemblée.
Toute l’attention était dirigée sur l’ange, Nirlys s’installa alors discrètement sur une place qu’on lui avait laissée, sans interrompre cette pensée dite tout haut. Il n’était donc pas certain de quand est-ce qu’il était apparu en ce monde, cette révélation ne l’étonna pas contrairement à Aliza. L’adolescente, elle, se demandait même si l’on pouvait réellement parler de naissance. Dans son imaginaire, puisqu’elle n’en savait rien, les anges tout comme les ombras et les luminas apparaissaient un jour. La veille, ils n’existaient pas et le jour suivant, ils foulaient les terres du Sekai.
Nirlys, gouta chaque gâteau que la cuisinière en herbe avait fait. Ils étaient tous très bons, quoique celui aux pommes puisse être un peu trop chargé en crème ?
-C’est très bon Aliza. Lui dit-elle au bout d’un moment et comme elle lui avait promis, elle lui donna son avis honnête.
C’est certainement juste un ressenti sur un gout très personnel, mais peut-être qu’il y a un peu trop de crème sur celui aux pommes.
Rien dans sa voix ne laissait entendre une critique purement et simplement méchante, puis, regardant tout le monde, elle annonça.
-Merci à tous de m'accueillir aujourd'hui et à toi aussi, Aliza, d'avoir préparé tout ça.
Non pas qu'elle suggérait l'avoir fait uniquement pour sa venue, elle l'aurait surement fait pour le gouter habituel, mais elle se souvenait de ce qu'elle lui avait dit et cela l'avait touchée donc elle voulait la remercier.
L’adolescente avait un peu rougi au compliment, elle était encore à un âge où ce genre de parole l’atteignait plus que ce qu’elle ne le voulait, même si cela venait d’enfant dont la perception pouvait être altérée par leur innocence. Elle allait continuer pour lui dire que non, elle n’était pas une princesse, mais que son compliment était gentil lorsque Lidwen intervint silencieusement en posant ses mains sur les épaules de Theceran.
Nirlys leva les yeux vers la femme borgne, n’étant pas tout à fait sûr de ce qu’il se passait tout en étant convaincu qu’il y avait une bonne raison à cela. La jeune fille proposa alors au garçon de continuer de discuter plus tard. Il retrouva son sourire et partit, probablement pour jouer, plus loin. Se redressant, la vieille elfe lui donna des précisions sur un mal dont était atteint Theceran, au-delà de son handicap physique.
La jeune blonde ne prit pas peur, ne fut pas rebutée non plus, mais sans doute un peu surprise, n’ayant pas l’habitude de voir ce genre de cas. Elle n’avait de toute façon pas la prétention de se prétendre princesse, reine où autre grande figure, elle savait qu’elle était sa place. Le conseil que lui donna la médecin résonna dans son être : « Parfois, ce ne sont pas les patients qu’il faut protéger. ». Elle était persuadée qu’elle devrait emprunter ce chemin plus d’une fois dans sa vie. Elle hocha la tête.
-Merci pour vos conseils Dame Lidwen.
Nirlys reporta son attention vers l’ange qui s’afférait sous les yeux pétillants d’excitation de la fille en fauteuil qu’il avait poussée près de la table. Elle n’avait plus que des moignons là où il y avait peut-être eu des jambes avant, si ce n’était pas une malformation de naissance. Puis, suivant le geste de Lidwen, elle se rapprocha de l’être divin et lui proposa son aide malgré le fait qu’il ait déjà bien avancé.
Sa main resta en suspens un moment si bien qu’elle hésita à la retirer. Il était si insondable que ça en était frustrant. Il ne voulait pas de son aide ou l’avait-elle prise au dépourvu ? Ne voulait-il finalement pas lui parler ? Elle allait retirer sa main quand elle le vit séparer les assiettes et les couverts en deux pour, elle le devinait, se partager la tâche.
-D’accord. Est-ce qu’il y a des places attitrées ? demanda-t-elle en prenant les assiettes et les couverts. Elle disposerait les verres en fonction des instructions qu’on lui donnerait.
Concentrée sur sa tâche et s’excusant auprès des personnes qu’elle pouvait éventuellement gêner dans ses déplacements, elle jetait parfois des coups d’œil à cette paire d’aile noire qui se mouvait ici comme une danseuse de ballet. C’était gracieux et presque beau à voir malgré l’imposante stature dont Sylas était fait.
La dernière assiette faillit lui échapper des mains quand elle se prit le pied dans la chaise qui précédait la place vers laquelle elle se dirigeait. Un air contrit se forma sur son visage, celui de la honte et de l’agacement. Il fallait que ça lui arrive maintenant. Fermant les yeux, elle souffla doucement pour se calmer et un sourire gêné se dessina sur son visage.
-Désolée..
Elle déposa cette assiette accompagnée de ses couverts avec précaution. Ayant terminé par la place qui n’avait pas de chaise et devant laquelle se trouvait la jeune fille en fauteuil, celle-ci attira son attention quand elle lui adressa la parole. C’était donc elle, la fameuse Aliza. Elle lui sourit.
-Enchantée Aliza. Dit-elle avec un sourire sincère.
Je te promets de te dire ce que j’en pense sincèrement ! C’est un bon moyen de s’améliorer, tu as raison.
Quand Sylas déposa les cookies sur la table, l’odeur qui s’en dégageait ouvrit l’appétit de l’adolescente blonde qui était restée debout. En plus de l’odeur incroyable, ils avaient vraiment l’air délicieux !
Le gâteau en forme d’ange, dont il faudrait peut-être un peu améliorer la découpe, était un présent pour Sylas. Nirlys sourit à nouveau devant cette attention avant de regarder à nouveau l’expression d’Aliza, la façon dont la jeune fille en fauteuil brillait en la présence de Sylas, si bien qu’elle se demanda si celle-ci n’en était pas amoureuse.
Quoi qu’il en soit, l’échange entre la jeune fille et Sylas était adorable. Elle reporta son regard vers l’homme blond. Voir comment il était intégré comme une personne lambda l’était aussi, est-ce qu’il leur avait jeté un sort ? Non, Nirlys doutait de cela, sinon il aurait pu lui jeter aussi et aux autres elfes de Melorn également. Cela devait être le fruit des années passées ici. Peut-être qu’un jour, cela ne se limiterait pas à la maison de soin de Lidwen mais au-delà ? Elle se surprit à espérer cela.
Aliza la sortie de ses pensées.
-Non, je l’ai vu pour la première fois aujourd’hui.
Pour ne pas beaucoup parler, ça, elle l’avait remarquée, mais est-ce qu’il était vraiment toujours sincère comme le disait la jeune fille ou bien est-ce qu’elle était biaisée ? Nirlys gardait toujours cette forme de réticence, de méfiance envers l’ange.
Lidwen arriva d’autres patients dont le petit Theceran et tous s’installèrent mis à part elle, son apprenti et Sylas. L’elfe blonde hocha la tête et se dirigea dans la direction indiquée pour nettoyer ses mains avant de revenir vers l’assemblée.
Toute l’attention était dirigée sur l’ange, Nirlys s’installa alors discrètement sur une place qu’on lui avait laissée, sans interrompre cette pensée dite tout haut. Il n’était donc pas certain de quand est-ce qu’il était apparu en ce monde, cette révélation ne l’étonna pas contrairement à Aliza. L’adolescente, elle, se demandait même si l’on pouvait réellement parler de naissance. Dans son imaginaire, puisqu’elle n’en savait rien, les anges tout comme les ombras et les luminas apparaissaient un jour. La veille, ils n’existaient pas et le jour suivant, ils foulaient les terres du Sekai.
Nirlys, gouta chaque gâteau que la cuisinière en herbe avait fait. Ils étaient tous très bons, quoique celui aux pommes puisse être un peu trop chargé en crème ?
-C’est très bon Aliza. Lui dit-elle au bout d’un moment et comme elle lui avait promis, elle lui donna son avis honnête.
C’est certainement juste un ressenti sur un gout très personnel, mais peut-être qu’il y a un peu trop de crème sur celui aux pommes.
Rien dans sa voix ne laissait entendre une critique purement et simplement méchante, puis, regardant tout le monde, elle annonça.
-Merci à tous de m'accueillir aujourd'hui et à toi aussi, Aliza, d'avoir préparé tout ça.
Non pas qu'elle suggérait l'avoir fait uniquement pour sa venue, elle l'aurait surement fait pour le gouter habituel, mais elle se souvenait de ce qu'elle lui avait dit et cela l'avait touchée donc elle voulait la remercier.
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Sylas
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La dégustation se passait à merveille. Aliza affichait un sourire d'une oreille à l'autre, ravie que son talent porte ses fruits même pour un palais extérieur. Elle hocha vigoureusement la tête devant les quelques points à améliorer, déjà prête à recommencer pour les corriger. Mais, elle le savait, les ventres avaient leur comptant pour la journée, donc cela attendrait une autre visite. Theceran s'était allègrement barbouillé les lèvres de chocolat et se tortillait sur sa chaise, et les autres convives prenaient plus ou moins leur temps pour finir leur plat. De son côté, Sylas s'était appliqué comme Nirlys à tout goûter, mais de petites parts rapidement terminées. A partir de là, il avait simplement regardé les uns et les autres, avec une attention presque protectrice bien que toujours silencieuse. Ses iris bleus avaient fini par se fixer sur la jeune étudiante pensivement.
Il faudrait que j'engage la conversation...
Les plats étaient vides lorsqu'une vieille horloge sonna doucement. Le bruit aurait pu passer inaperçu au milieu des conversations sans les bons soins de Lidwen qui se leva alors.
"Médicaments et dodo."
Elle posa un regard enjoué sur Theceran, aussitôt recroquevillé sur sa chaise.
"Nirlys avait dit qu'on pourrait discuter !
-Si tu es sage et gentil, elle reviendra peut-être ? Alors pas de chichis. En plus tu as mangé presque tout le chocolat.
-Humph...
-Et je te lis une petite histoire.
-OUI !"
L'elfe triomphant se leva en trombe et disparut de nouveau dans l'un des couloirs adjacents, arrachant un rire à la guérisseuse. Son apprenti s'était déjà levé pour s'occuper de ses propres patients et ceux qui étaient autonomes mis en mouvement pour vaquer à leurs occupations.
"Il est encore tôt, mais certaines pathologies nécessitent un traitement lourd qui assomme pendant de longues heures, nuit incluse, expliqua Lidwen. Je vais m'en occuper. Pendant ce temps Nirlys, tu as carte blanche pour visiter la maison de soins avec Sylas. J'en ai pour un petit moment alors n'hésitez pas à vous mettre à l'aise quelque part, d'accord ? A tout à l'heure."
Aliza la suivit, désireuse de profiter de l'histoire même si elle pouvait se coucher bien plus tard. Il n'y avait déjà plus beaucoup de monde dans le petit salon, alors quand l'ange se leva, même avec sa démarche silencieuse, ce fut comme si la moitié de la pièce quittait la table pour le suivre. Il empila les assiettes et rassembla les couverts ensemble pour faciliter le nettoyage plus tard, puis se tourna vers l'elfe maigrelet sagement enfoncé dans ses coussins. Son regard passa ensuite à la jeune Melornoise et une idée lui vint.
"Il me semble que tu voulais en savoir plus sur les activités de Lidwen, n'est-ce pas ? Voudrais-tu aider Caladrius à regagner sa chambre avec moi ?"
Il était plus qu'évident que Sylas n'avait pas besoin d'aide dans cette tâche, et qu'il lui suffisait de soulever la frêle masse représentée par l'homme pour l'amener où il voulait. Cependant, comprenant l'intention de l'ange, le dénommé Caladrius opina vers la jeune fille.
"J'ai la maladie des os de verre. Ils ne sont pas vraiment en verre, haha, mais si fragiles qu'une simple poignée de mains pourrait me casser le poignet, ou une chute les tibias par exemple. C'est pour cela qu'ils me donnent des coussins. J'ai même réussi à me fêler une côte un jour où j'ai trop ri ! Ce serait un bon exercice pour voir si tu as la délicatesse nécessaire à aider des gens comme moi.
-Et je pense que tu l'as."
Ce serait également une façon de lui faire oublier sa maladresse en se concentrant sur quelqu'un d'autre. L'ange avait remarqué que ses légers écarts survenaient quand elle était un peu stressée, par peur de décevoir ou envie de bien faire sans doute. Si elle était l'appui de quelqu'un d'autre, elle pourrait peut-être s'émanciper de ce tic involontaire et progresser dans son aspiration à la médecine. Et puis, dans le pire des cas, il serait juste derrière pour les rattraper tous les deux avant qu'on en arrive à des os brisés.
"J'ai pris l'habitude d'aller lire un peu dans ma chambre après le goûter. Comme ça les autres n'ont plus besoin de s'occuper de moi et j'ai le calme qu'il me faut."
L'elfe s'était levé avec mille précautions issues d'une très longue habitude. Sylas récupéra aussitôt les coussins pour les ranger, puis revint près de lui, attendant l'assentiment de leur invitée.
"Après cela, il y aura la vaisselle à faire, arroser le potager, ranger le désordre... Tu n'es bien sûr pas obligée de m'aider pour tout, mais nous pourrons parler en même temps. Si tu veux."
Il faudrait que j'engage la conversation...
Les plats étaient vides lorsqu'une vieille horloge sonna doucement. Le bruit aurait pu passer inaperçu au milieu des conversations sans les bons soins de Lidwen qui se leva alors.
"Médicaments et dodo."
Elle posa un regard enjoué sur Theceran, aussitôt recroquevillé sur sa chaise.
"Nirlys avait dit qu'on pourrait discuter !
-Si tu es sage et gentil, elle reviendra peut-être ? Alors pas de chichis. En plus tu as mangé presque tout le chocolat.
-Humph...
-Et je te lis une petite histoire.
-OUI !"
L'elfe triomphant se leva en trombe et disparut de nouveau dans l'un des couloirs adjacents, arrachant un rire à la guérisseuse. Son apprenti s'était déjà levé pour s'occuper de ses propres patients et ceux qui étaient autonomes mis en mouvement pour vaquer à leurs occupations.
"Il est encore tôt, mais certaines pathologies nécessitent un traitement lourd qui assomme pendant de longues heures, nuit incluse, expliqua Lidwen. Je vais m'en occuper. Pendant ce temps Nirlys, tu as carte blanche pour visiter la maison de soins avec Sylas. J'en ai pour un petit moment alors n'hésitez pas à vous mettre à l'aise quelque part, d'accord ? A tout à l'heure."
Aliza la suivit, désireuse de profiter de l'histoire même si elle pouvait se coucher bien plus tard. Il n'y avait déjà plus beaucoup de monde dans le petit salon, alors quand l'ange se leva, même avec sa démarche silencieuse, ce fut comme si la moitié de la pièce quittait la table pour le suivre. Il empila les assiettes et rassembla les couverts ensemble pour faciliter le nettoyage plus tard, puis se tourna vers l'elfe maigrelet sagement enfoncé dans ses coussins. Son regard passa ensuite à la jeune Melornoise et une idée lui vint.
"Il me semble que tu voulais en savoir plus sur les activités de Lidwen, n'est-ce pas ? Voudrais-tu aider Caladrius à regagner sa chambre avec moi ?"
Il était plus qu'évident que Sylas n'avait pas besoin d'aide dans cette tâche, et qu'il lui suffisait de soulever la frêle masse représentée par l'homme pour l'amener où il voulait. Cependant, comprenant l'intention de l'ange, le dénommé Caladrius opina vers la jeune fille.
"J'ai la maladie des os de verre. Ils ne sont pas vraiment en verre, haha, mais si fragiles qu'une simple poignée de mains pourrait me casser le poignet, ou une chute les tibias par exemple. C'est pour cela qu'ils me donnent des coussins. J'ai même réussi à me fêler une côte un jour où j'ai trop ri ! Ce serait un bon exercice pour voir si tu as la délicatesse nécessaire à aider des gens comme moi.
-Et je pense que tu l'as."
Ce serait également une façon de lui faire oublier sa maladresse en se concentrant sur quelqu'un d'autre. L'ange avait remarqué que ses légers écarts survenaient quand elle était un peu stressée, par peur de décevoir ou envie de bien faire sans doute. Si elle était l'appui de quelqu'un d'autre, elle pourrait peut-être s'émanciper de ce tic involontaire et progresser dans son aspiration à la médecine. Et puis, dans le pire des cas, il serait juste derrière pour les rattraper tous les deux avant qu'on en arrive à des os brisés.
"J'ai pris l'habitude d'aller lire un peu dans ma chambre après le goûter. Comme ça les autres n'ont plus besoin de s'occuper de moi et j'ai le calme qu'il me faut."
L'elfe s'était levé avec mille précautions issues d'une très longue habitude. Sylas récupéra aussitôt les coussins pour les ranger, puis revint près de lui, attendant l'assentiment de leur invitée.
"Après cela, il y aura la vaisselle à faire, arroser le potager, ranger le désordre... Tu n'es bien sûr pas obligée de m'aider pour tout, mais nous pourrons parler en même temps. Si tu veux."
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