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Hiraeth
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La salle immense et claire, emplie de gens policés, met déjà Hiraeth mal à l'aise. Ce qui aurait dû être son élément, de par sa naissance, se trouve aussi éloigné de ses connaissances que l'art de nouer des nœuds de marin en est proche. Il a dû laisser ses sbires et ses mauvaises manières à l'entrée de la ville, et se trouver sans eux dans la ville de ses origines, à la merci de quiconque reconnaîtrait en lui le fils de Xander Darghis Kharr, cela lui déplaît fortement. Enfin... la cité est grande, et il a besoin de vrais marchés, qui lui permettront de prospérer au lieu de vivre à la petite semaine.
Présentant son carton à l'entrée, aussi véritable que puisse l'être son identité d'emprunt, il s'avance seul en suivant les travées entre petits fours et verres de mousseux. Les gens massés par petits groupes discutent tranquillement entre eux, il sent peser quelques regards sur lui, sur son magnifique costume orange (mais quelle idée d'aimer cette couleur...) sur ses cheveux un peu trop longs, sa barbe un peu trop négligée et son cache-œil.
C'est un calcul qu'il a mûrement réfléchi, mais ce n'est pas agréable pour autant.
Détonner suffisamment avec le paysage pour attirer, et transmettre par sa vêture l'idée même de la Caravane : endurcie, sur le terrain, ancrée dans le réel. Possiblement très négociable, mais avec qui vaut mieux pas faire l'andouille. Pas à sa place dans ce monde, mais présente pour de fructueuses affaires. Et accessoirement, un petit côté mystérieux excitant pour ces engoncés dans leur dentelles qui ne sortent guère de leur petit monde doré.
Enfin, il y a de tout ici.
Au loin, il repère l'armateur qui a organisé la soirée : en grande discussion avec un groupe de nobliaux clinquants, il a le sourire du propriétaire heureux d'accueillir et l’œil brillant du rusé qui sait qu'il retirera bien davantage de cette soirée que les frais engagés. Les costumes autour de lui sont d'une grande élégance, les crinolines en soie et les bijoux étincelants : d'ici, Hiraeth peut évaluer que la fortune affichée par certaines rombières sur leur peau flasque paierait bien quelques bateaux. Sans compter les étoffes : habitué à l'évaluation des tissus, il repère facilement les classes sociales des personnes rien qu'à l'aune de leurs vêtements. Ici, classe moyenne bourgeoise, aisée et sans prétention : là, quelqu'un qui a voulu briller par une coupe élégante, dont la richesse est démentie par une laine un peu grossière. Les robes sont diverses, échancrées ou pudiques, larges ou plus ramassées, satin, soie et organdis sont de mise. La brillance de certaines robes attire son œil, il demanderait bien à ses dames l'adresse de leur tailleur si cela pouvait se faire de manière polie.
Retenant un soupir, il s'approche d'une table et saisit un verre à bulles, histoire de ne pas faire tache dans le paysage. Les deux clients potentiels qu'il avait repéré pour ses cordages et ses toiles ne semblent pas encore être présents. La soirée est jeune, et les musiciens se chauffent à peine, la piste de bal demeurant vide sous les lustres illuminés. Certaines impatientes préparent déjà leur carnet de bal, dérivant telles des fleurs sur un étang, leur pas de danseuse léger sur le parquet ciré.
Il se voit abordé à sa grande surprise par une jeune femme blonde dotée d'une robe verte vaporeuse et d'atouts pour le moins intéressants. Son visage en cœur souriant, elle lui pose une main sur le bras et lève un regard pas le moins effarouché du monde vers lui.
« Bonsoir, Monsieur. Je n'ai pu m'empêcher d'admirer votre aisance à vous déplacer et je pense que vous êtes un excellent danseur. Puis-je ? »
Interloqué, il bafouille avant de se reprendre, affichant un air teinté d'intérêt.
« Eh bien, je ne pensais pas danser, mais demandé avec autant de grâce, je ne peux refuser ! J'ai bien peur que vous soyez déçu par mes capacités en ce domaine, toutefois. »
« Laissez-moi en juger.»
Vaincu, il s'incline et accepte, et elle note avec satisfaction son nom sur son carnet de bal, avant de s'enfuir vers d'autres conquêtes. La suivant du regard, il se frotte le menton d'une main et boit une gorgée.
Au lieu de le rendre guilleret, cette entrevue l'a plongé dans la mélancolie d'un vieux souvenir.
Un vieux souvenir qui le hante encore, aujourd'hui. Ni les lieux, ni les personnages n'étaient les mêmes. Il avait deux yeux, deux parents et un bateau. Elle était blonde aussi, enfin, sûrement, et elle était désespérée et aux abois.
Et il n'a pas pu la sauver.
Pourquoi fallait-il que cette réminiscence le frappe, au milieu de cette foule de nantis qui n'a jamais connu la faim, la misère et les bouges dégueulasses de Brumerive ?
Les affaires. Revenons aux affaires.
Terminant rapidement son verre, il le pose et s'empare d'un deuxième pour trouver un endroit plus calme, dos au mur. Il laisse dériver son regard sur la salle, cherchant ses futurs clients, sans vraiment voir grand-chose.
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Myriem de Boktor
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Les Réceptions de l'Armateur
Feat. Hiraeth - 1
Ikusa, ville honnie s'il en est, ville purement et totalement reikoise en somme. Et pourtant je m'y rends de temps à autre, trop souvent à mon goût et bien plus régulièrement qu'auparavant. Entre mes chantiers, le besoin de matériel qui se fait rare sur les terres de l'ancien Shoumei, j'ai des besoins que je ne peux négocier en République car les délais sont actuellement trop long, je n'ai pas encore su trouver les bons associés pour cela du moins.
C'est ainsi que je me suis retrouvée invitée en ce lieu, dans cette lourde bâtisse, cossue, riche et imposante. Un armateur Reikois cherchant des entrepreneurs, des clients et surtout voulant montrer sa richesse. Je suis noble, j'ai grandi parmi mes pairs, et je sais reconnaître ceux qui sont à mes yeux des parvenus et il est de ceux là sans l'ombre d'un doute ce cher Von Struden, ancien je ne sais plus quoi dans l'armée du Reike. Je peine avec les grades avouons le.
Arrivée devant le parvis de sa demeure, j'inspire profondément, je viens pour chercher des contrats c'est la vérité mais il faut que j'avoue autre chose, ce besoin de pouvoir évoluer dans un cercle de société privilégié, de participer à une soirée mondaine tout simplement. Mael reste une ville de l'ancien Shoumei sinistrée, quoi que je rêve pour elle, actuellement elle est sous le joug impérial et risque d'y rester encore bien longtemps. Je ne vois venir nul changement à l'horizon et ce même si nous revenons juste de Melorn puis ailleurs avec Savoir, que les Veilleurs de l'Aurore ont enfin une existence officielle, le chemin est long et pavé d'embûches encore. Aussi ce soir c'est une soirée pour m'aérer l'esprit et si j'ai de la chance pour décrocher un sésame providentiel.
Le temps est clément en ce printemps, l'été approche et Ikusa est une ville au climat moins rude que ma blanche Mael. Il y fait beau et chaud aussi me suis-je permise une robe différente de celles que je porte d'ordinaire. Dans le faste de la martiale Ikusa, les femmes sont moins pudiques malgré tout et les tenues moins strictes alors j'ai tenté la confection reikoise chez un tailleur nouvellement installé à Mael. Il m'a réalisé une robe de bal élégante, plusieurs jupons pour donner du volume à la jupe. La sur-robe est faite de satin de grande qualité, du plus bel orangé, j'aime la couleur cuivrée même si je ne suis point rousse je trouve que cela donne un teint lumineux. Et cela me donnera l'occasion de sortir le sautoir surmonté d'une magnifique émeraude qui appartenait à ma défunte mère. J'avais renoncé à faire réaliser une coiffure complexe, je préférais sentir mes cheveux libres, juste retenu pour certaines mèches à l'arrière de mon crâne par un peigne assorti au collier.
Je monte les marches pour pénétrer dans la demeure à l'ambiance déjà festive. La nuit est encore très jeune en cette saison mais beaucoup de monde est déjà présent au vu des calèches et carrosses dans la cour. Je montre mon carton d'invitation au majordome de la maison du sire Von Struden qui m'invite à entrer et me souhaite de passer une bonne soirée. J'aurais du venir au bras de mon cher menton, Wan Jing mais hélas, il se sentait fatigué et a refusé que je m'occupe de lui, autant dire qu'il n'était nullement malade mais qu'il souhaitait juste passer la soirée seul ou m'offrir une soirée seule.
Je pénétrais dans la salle du bal, déjà des serviteurs arpentaient la salle armés de plateaux et de victuailles diverses et variées, un quatuor de cordes jouait un air paisible, pas encore de danseurs sur la piste de danse mais déjà des jeunes femmes qui minaudaient et tendaient leurs carnet de bal... J'avais failli oublier, je sortis le précieux objet vierge pour le moment de ma bourse de satin assortie à ma robe et accrochée à la ceinture. Je l'accrochais à mon poignet gauche et je souriais doucement.
Bien sûr j'avais peu d'espoir d'être invitée, aussi belle que puisse l'être ma tenue, aussi droit fut mon port et élégant ma posture, j'avais un défaut terrible. J'étais shoumeienne ! Non allons ce n'était point cela, j'étais borgne et cela attirait certes les regards de beaucoup mais rapidement ils le détournaient, gênés de me regarder. Je cherchais donc pour ma part l'hôte des lieux du regard. Je reconnus quelques marchands, armateurs ou nobles de Mael exilés ici depuis le début de la guerre mais pour l'heure nulle trace de Von Struden, il devait attendre pour faire son entrée théâtrale, c'était un véritable personnage après tout.
J'appelais d'un signe de main un serviteur pour demander un verre de jus de fruits, pas question de boire de l'alcool si tôt dans la soirée, je n'en buvais quasiment jamais et je craignais de ne pas bien le supporter. Mon verre en main je déambulais, observant les tableaux et tapisseries qui décoraient la salle de réception, trop nombreux pour que ce soit élégant mais cela montrait sa richesse. Et alors que je venais de contempler une tapisserie de Sancta vu sa facture, mon regard fut attiré par une couleur : du orange.
Je me tournais doucement pour voir la personne qui avait fait le même choix rare que moi et je restais interdite. Je ne sais pas à quoi je m'attendais exactement mais pas à.... avoir l'impression de croiser mon reflet masculinisé en un sens? L'homme qui portait avec élégance un costume orange, avait de longs cheveux noirs aussi, une légère barbe taillée et... il portait un cache oeil aussi, cela me semblait tellement improbable et surréaliste que j'en restais bouche bée. Oubliée l'élémentaire politesse qui interdisait de fixer quelqu'un ou de le regarder à la dérobée, j'étais sur l'instant littéralement fascinée par cet homme. Une voix m'interpella alors.
- Madame la Baronne de Boktor, c'est un honneur que de vous recevoir, je n'étais pas certain que vous acceptiez mon invitation.
A contre coeur en un sens je quittais du regard celui qui m'intriguait pour me tourner et découvrir Von Struden, vêtu de manière riche et exhubérante, trop de soieries, de fanfreluches, de bijoux, trop de richesses pour un honnête homme. C'était un homme dans la trentaine tassée, gardant de sa vie martiale une corpulence massive, puissante, un vrai reikois qui s'essayait aux apparats de la noblesse nouvellement acquise lors de la guerre.
J'esquissais un sourire de circonstance et réalisais une révérence profonde et travaillée, lente et prononcée, comme il se doit devant l'hôte mais tellement peu usitée en cette nation hormis devant le couple impérial.
- C'est un plaisir que de découvrir votre magnifique demeure Sire Von Struden. Je vous remercie d'avoir eu l'amabilité de me convier à votre soirée.
Il se pavanait tel un paon faisant la roue, il aimait les flagorneries sans nul doute. Plus grand que moi d'une bonne dizaine de centimètres il tendit sa main pour que je m'en saisisse en me relevant. Ce que je fis avant de poser ma main sur son avant-bras avec délicatesse avant d'ajouter.
- Et si vous me présentiez les gens de bonne compagnie d'Ikusa, je crains hélas de n'avoir que trop de lacunes.
- Et bien c'est tout à fait possible Dame de Boktor.
Imperceptiblement je cherchais du regard l'homme qui me ressemblait étrangement, attirée.
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Les ronds-de-jambe, les blablas, les inepties et ragots débités d'une oreille à l'autre, derrière une main, un éventail. Les révérences profondes, les saluts obséquieux, toutes ces manières alambiquées qui sont sensées refléter l'éducation, alors que derrière les soieries, des gens comme les autres jugent leurs semblables et se moquent, font affaire sur le dos des autres, se méfient ou débattent, ou simplement envient ou désirent.
Une belle tripotée d'hypocrites.
Le fils d'aristocrate reikois en lui sait que cette soupe est nécessaire, le lubrifiant indispensable pour graisser toute une strate sociale qui fait fonctionner le monde. Il connaît les us, et il espère faire honneur à son père et à son oncle en appliquant leurs enseignements. Mais il était jeune à l'époque et il est loin d'avoir bénéficié d'une éducation complète de noble depuis lors.
Aussi, il se tient à carreau et observe les façons des uns et des autres, pour se composer une allure plus distinguée que celle d'arpenteur des routes qui lui est naturelle. Portant avec distinction son verre à ses lèvres pour boire lentement, une gorgée à la fois.
Et manquant de se renverser la totalité du contenu sur sa putain de chemise à dix clinquants à la vision d'une personne en satin cuivré faisant une révérence de malade à l'hôte des lieux.
Son premier geste est de se retourner de l'autre côté. Mais oui, mec, ça va te faire disparaître, évidemment, surtout avec ta belle veste bien voyante que tu étais fier d'arborer, fier de montrer à tous ta différence d'homme de terrain.
Avançant de quelques pas au travers des groupes, Hiraeth respire un coup et trouve un coin écarté pour observer la nouvelle venue.
Une robe bien coupée, un satin de très belle qualité. Une carnation claire, un regard violet magnifique... et un cache-œil en satin faisant écho au sien. De longs cheveux noirs dévalant sur ses épaules, à peine lissés, presque libres. Des bijoux magnifiques au demeurant, pas de la quincaillerie, de la vraie pierre enchâssée dans de la joaillerie savante. Et un maintien d'une prestance, une élégance non feinte... ouaw.
Douloureusement, l'écho résonne en lui, évoquant un souvenir unique d'un autre temps, révolu à jamais. Un souvenir qu'il chasse aussitôt, qu'il enterre en terminant son second verre, posant la flûte vide sur la première surface qu'il trouve avant de se rencogner dans l'embrasure d'une haute fenêtre.
Il l'observe à la dérobée, affichant un air poli, guidée par un Von Struden pérorant et faisant le coq, son ventre de nouveau noble et d'ancien guerrier visiblement rentré, les épaules un peu raide sous un costume un peu trop brillant pour être honnête. Visiblement, l'armateur n'avait pas encore compris la différence entre l'étalage de richesses du bourgeois et le véritable bon goût qui dénote la noblesse de souche.
Elle, elle doit en faire partie. Ça se voit, ça se sent. Elle salue les invités que lui présente l'armateur avec une grâce appuyée juste à l'aune de ses interlocuteurs. Eux semblent honorés de sa présence. Les huiles et le gratin. Et lui n'est qu'une petite ablette crue, en comparaison.
Il se sent un peu comme le revers d'une pièce dont elle serait la face. Deux côtés d'une même pièce, opposés et semblables, dont il serait le verso frustre, pauvre et abîmé d'un recto féminin ciselé, brillant et attirant. Une réflexion qui n'améliore pas son fond habituellement déprimé.
Évacuant son marasme avec un effort, il évalue la salle du regard, cherchant ses clients, cherchant à s'ôter cette vision de l'esprit. Peine perdue. Sans cesse il revient à elle, notant les légers mouvements de son cou gracile alors qu'elle observe autour d'elle les grappes d'invités, sans se laisser distraire de son commerce avec Von Struden qui n'a guère l'air de vouloir lâcher son bras.
Hiraeth renifle. Ils sont mal assortis.
Il aimerait être à sa place.
Pfff. Quelles billevesées.
Se saisissant d'un petit four, il traverse la salle dans leur dos pour aller se rafraîchir à la salle d'eau.
Voilà qui lui a bien retourné l'esprit et les tripes. N'importe quoi. Il est là pour vendre des cordages et des voiles, pour équiper les bateaux de ces armateurs richissimes, et éventuellement pour se renseigner sur leurs productions. Il est là pour réaliser son projet.
Posséder un jour son propre navire, son propre équipage.
Et si possible, passer ce soir sous le radar de tous ceux qui pourraient reconnaître ses origines.
Voilà quel était le programme.
Il se passe de l'eau sur la figure et se mire quelques instants dans la glace immaculée des lieux d'aisance classieuses de Von Struden. Le miroir sans compassion lui renvoie l'image d'un visage long, presque osseux, au poil négligé, aux cernes légèrement marquées, à la carrure peu épaisse. Rien de bien épique, en somme. Comme d'habitude.
Il frotte rapidement son œil caché et replace soigneusement son bandeau, révise le nœud de sa chemise et rectifie sa coiffure de forban avant de quitter les lieux rapidement, dans l'optique de retrouver les cocos intéressés par son chanvre et son coton.
Et il se retrouve littéralement à dix mètres de son double-en-tellement-mieux, qui l'aperçoit par dessus un plateau de coupes pleines.
Son regard s'attarde sur lui, et capte le sien.
Il est tétanisé. Il se prend cet échange de regards comme un coup dans la poitrine et se morigène, se force à saisir une coupe et à sourire, bêtement sans doute, comme tous ces cons autour de lui. Dans un geste d'une stupidité extraordinaire, qu'il regrette déjà, il lève son verre en sa direction, comme pour la saluer.
Tuer dix types qui en veulent à sa peau, pourquoi pas. Enchaîner trois aller-retours Courage-Kyouji d'affilée, pas de problème. Affronter un démon dans un marais, déjà fait.
Mais se retrouver coincé dans une salle pleine de gros riches et être la cible des regards d'une noble beaucoup trop semblable à lui et beaucoup trop belle de surcroît, alors là... il va lui falloir un peu plus d'alcool.
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Les Réceptions de l'Armateur - 2
Feat. Hiraeth
Je l’ai aperçu, j’ai croisé son regard, aussi incomplet que le mien, un borgne, c’est amusant de voir que j’en croise plus régulièrement que la normale. Ou alors est-ce seulement que depuis que j’ai… sacrifié mon œil, je remarque plus ceux qui sont affligés du même mal que moi? J'ai senti son regard et comme une panique, c'est amusant en un sens, je n'ai pas l'habitude de susciter ce genre de réaction. Certains m'observent parfois avec intérêt avant de ressentir du dégoût à la vue de mon cache œil, on s'y fait mais ce n'est pas agréable mais là? Dommage j'aurais aimé lui parler, il me paraissait tellement sortir du lot de ces courtisans tièdes d'Ikusa qui prétendent égaler la noblesse mais n'en sont pas du tout, ils sont justes riches et récompensés par leur administration.
J'écoute avec un semblant d'intérêt feint les présentations faites par Von Struden mais je ne suis guère attentive aux logorrhées qu'on me sert. Je suis ici pour affaires et on me parle mode. Je tente vainement de remettre le sujet sur le devant de la conversation et on sourit à mes propos comme si je n'étais qu'une potiche bien habillée, elle est belle leur vision des femmes. J'ai entendu dire que l'Impératrice luttait avec ferveur contre ces stéréotypes, que la cause des femmes était une de ses préoccupations premières et j'en comprends la raison et pour le coup je salue son combat de tous les jours.
Je continue d'écouter les remarques, je participe malgré moi aux conversations, c'est un art dans lequel j'excelle mais qui me fatigue, je ne suis pas venue pour une soirée festive, jamais je n'aurais choisi une demeure reikoise pour se faire, ou alors avec des gens que je connaissais, ce qui en soit limitait les chances, cela ne risquait pas d'arriver. Au bout d'un moment Von Struden commence à insister sur les danses à venir les musiciens vont changer de registre et le bal pourra débuter. Je souris doucement avant de répondre.
- Sire Von Struden, je crains que nous ne soyons partis sur de mauvaises bases. Je serai bien entendu parfaitement honorée de vous accompagner sur la piste le temps d'une danse, cela me sierait mais la raison principale de ma venue est commerciale. Je suis ici pour mes chantiers navals. Vous m'aviez parlé de plusieurs armateurs invités et ce sont ces gens que je souhaiterai rencontrer. Vous êtes pour moi une porte ouverte sur Ikusa.
Le regard de l'homme brilla à mes mots, y percevant une ouverture potentielle.
Agacée par son attitude je lève le regard droit devant et je tombe dans la prunelle de mon miroir masculin. Captivant tout autant qu'effrayant, je comprends mieux ce que j'avais ressenti avant. J'entends alors Von Struden qui me parle, au début je n'écoute point ses paroles mais sa main qui se glisse sous mon avant bras comme si j'étais sa cavalière attitrée.
Je brise le lien visuel à regret, ma curiosité est ravivée mais ce contact n'est pas possible. Dans mon monde, on ne se touche pas, dans l'ancien monde dirons certaines mauvaises langues, un homme tend son avant bras et une femme dépose sa main dessus en un léger affleurement, ainsi ils avancent, évoluent. Ceux qui se tiennent réellement par le bras ont une certaine promiscuité que je ne compte pas avoir avec Von Struden.
Revenue à la réalité du moment j'entends ses paroles, ce sombre idiot me joue une sérénade des plus pitoyables en me proposant un contrat pour mes chantiers à la clé, comme si ma compagnie se monnayait ainsi. Me pense-t-il aux abois financièrement pour oser un tel sous entendu?
- Allons Sire Von Struden, vous connaissez pourtant l'adage qui dit qu'on ne mélange pas travail et plaisir. Et je suis ici pour les contrats, peut-être que dans d'autres circonstances.
Dans 'd'autres circonstances il ne se passerait rien de plus mais laisser croire ne fait de mal à personne et voila qu'il s'enorgueillit alors que j'ai reculé d'un pas pour soit disant me saisir d'un verre... d'alcool, rien d'autre à portée de main mais cela m'a permit de le faire lacher mon bras.
- Ah je ne suis donc qu'un honorable armateur à vos yeux cruelle dame?
- Je ne suis point cruelle allons sire Von Struden. Je vous avoue juste la vérité, je souhaite des contrats pour mes chantiers navals. Et l'on m'a laissé entendre que vous pourriez avoir besoin d'agrandir votre flotte. J'ai donc songé que dans l'idée de faire mieux voir le Reike auprès de la population de Mael, il serait de bon ton pour un vrai Reikois, ancien soldat, serviteur émérite de l'Empire que de tendre la main aux anciens shoumeiens non?
- Humm oui oui en effet, nous serions vu ainsi comme vos sauveurs.
Je soupirais intérieurement, j'enrageais même, j'avais envie de hurler pour tout dire mais je souriais, contenant tout cela en moi. Alors pour garder contenance je bus une gorgée de vin mousseux alcolisé, c'était bon et sucré mais je me méfiais de l'alcool, je n'en buvais quasiment jamais.
- Et dans cette optique peut-être pourriez vous me présenter de vos contacts? J'ai besoin de marchandises et de matières premières pour mes chantiers et peut-être que je pourrais m'approvisionner au Reike pour ce que je ne trouve pas à Mael, nos ressources sont... limitées par notre territoire restreint par la corruption actuelle.
- Ah oui oui des marchandises vous dites. Eh bien j'ai des gens à vous présenter alors.
Il sembla alors réfléchir et moi je cherchais de nouveau cet homme qui m'interpellait, qui était-il et comment le demander à mon hôte? Je le repérais près du buffet à boire une coupe. Je suis trop curieuse pour rester en arrière.
- Mais pour parler affaires, ne dit-on pas qu'il vaut mieux avoir le ventre plein?
- Tout à fait, une très bonne idée, venez, vous allez découvrir des spécialités d'Ikusa dont vous me direz des nouvelles Dame Myriem.
J'aurais du le reprendre lui dire qu'on disait Dame de Boktor mais il n'aurait même pas compris ce sombre idiot. Alors nous nous sommes approchés du buffet ou se trouvait mon semblable. C'est à ce moment là que Von Struden le vit et se mit à rire.
]- Oh bah ça alors, on dirait que vous avez commandé chez le même tailleur dites donc. C'est pas commun ça. Hiraeth, content de vous voir ce soir ! Je vais vous présenter mon exquise cavalière. Dame Myriem de Boktor.
Hiraeth donc? J'esquissais un sourire, mon regard se rivant dans celui de l'homme qui diable était-il bon sang ! Je réalisais une légère courbette pour le saluer, point trop en fallait.
- Sire Hiraeth, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Vous avez fort bon goût vestimentaire.
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Je ne sais pas si je dois remercier ou maudire ce foutu Von Struden qui l'embarque pour un tour de salon, pérorant sur je ne sais quelle imbécillité parce que je n'ai pas envie d'imaginer qu'il puisse parler de choses intéressantes avec elle. Bon, va falloir se calmer, foutu bouillant.
Je me retourne résolument de l'autre côté, apercevant un de mes clients arriver au bras d'une donzelle rousse que je reconnais comme appartenant à la petite noblesse de Kyouji. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Une alliance familiale sans doute. Mais elle me connaît. Je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, et du coup je tergiverse. J'y vais, j'y vais pas ?
Mon œil unique et pourtant parfaitement fonctionnel, pendant ce temps, s'est de nouveau détourné vers l'objet de mes pensées repoussées sous le tapis de ma conscience.
Quelle petite maligne. Après un joli tour au bras du nouveau riche rutilant, les voilà de retour dans le coin. Je vois par-dessus mon épaule l'ovale de son visage tourné en ma direction.
Pourquoi n'as-tu pas fui, bordel ?
Parce que j'en ai trop envie.
Et tu vas lui dire quoi, hein, couillon ?
Oh, excusez-moi, vous aussi vous avez perdu un œil quelque part ?
…
Puissamment pensé. Bravo. Quelle élégance.
Argh. La Raison se bat avec les Émotions, et c'est clairement le bazar là-dedans. Pendant ce temps, naviguant tel un galion armé toutes voiles dehors, l'équipage Von-Struden et mon double-en-tellement-mieux s'approche de moi, et je m'entends interpeller par cette voix onctueuse de noble qui cherche à en imposer.
Je m'octroie une seconde pour fermer les yeux, respirer un coup, avant de me tourner avec un sourire que j'espère fin et intelligent et non pas grimaçant comme je me l'imagine. J'ai assez d'expérience dans l'avalage de couleuvres avec certains clients pédants pour espérer présenter correctement.
De près, elle est encore plus brillante, éclipsant littéralement l'hôte de ces lieux par son port altier, la grâce de ses gestes et la qualité de ses atours. J'essaie de ne pas la détailler du regard, mais c'est difficile, tant par envie que par pure habitude négociante.
Elle ne possède pas le teint laiteux de la délicate restant à l'ombre, mais plutôt le mordoré de celle qui voit le soleil régulièrement. Sa coiffure n'est guère apprêtée, et elle ne porte d'autre bijou que sa parure, et ce choix même de simplicité ne fait que souligner sa beauté et celle de la pierre précieuse portée en sautoir.
Ses épaules ne sont pas de la finesse famélique des demoiselles de bonne famille reikoise. On devine une musculature souple sous ses formes avenantes. C'est une femme qui a vécu, pas une poupée fragile.
Et puis son regard. Cette nuance, améthyste, que je n'aurais pas associée avec du cuivré et pourtant, le résultat lui va terriblement bien.
Avec un choc, s'il m'en fallait encore un après cette avalanche d'informations palpitantes, je réalise qu'elle est aussi grande que moi.
Von Struden fait les présentations, et j'en profite pour digérer le tout. Évidemment, c'est une dame à particule. Shouméienne ? Oh. Je ne connais pas cette famille.
A vrai dire, mon père m'a appris ce qu'il pouvait, mais les généalogies d'Ikusa étaient suffisamment chiantes et moi bien trop flemmard pour qu'il se penche sur le reste du monde. Depuis, mes fréquentations ne m'ont guère permis de renouer avec le gratin, mis à part ce fabuleux Von Struden, qui a fort apprécié les tarifs de la Caravane pour se constituer sa nouvelle garde-robe. Je reconnais certaines de mes soies kyoujiennes sur les épaules de ce fat et me retient de grincer des dents devant la coupe employée pour ce faire. Enfin, il a payé. Et il a été assez aimable pour inviter le Nomade sans nom ni particule à sa soirée.
Oui, juste Hiraeth. Vu la familiarité de l'ancien guerrier, avec un peu de chance, elle peut croire qu'il a amputé mon nom.
Dame Myriem de Boktor. Mmmh, ça claque.
Elle me nomme fort civilement, et se permet un compliment sur ma vêture avec quelque malice, bien que ma pauvre veste, la plus élégante que je possède, ait coûté avec sa confection moins cher que deux aunes de sa robe à elle. Sa révérence est légère, comme il se doit envers un inconnu sans titre.
D'un coup, je me sens gauche et roturier. Cela m'agace. Et ça m'agace que ça m'agace. Je m'en bats royalement d'habitude.
Oui, je suis le mauvais côté de la pièce, et alors ?
Me remémorant les cours barbants de mon père, les discours de mon oncle sur l'étiquette, j'exécute le plus parfait salut de nobliau que je connaisse. Plus emphatique que le sien, peut-être un peu trop, mais qu'importe.
C'est désuet, très ancienne famille, ça ne doit plus être en cours depuis des lustres dans la haute reikoise, mais au moins je montre que je ne suis pas un parfait rustre. Et je grille possiblement ma couverture, dans l'allégresse.
Mon impulsivité me perdra.
Cesse donc d'être un parfait imbécile. On n'a jamais gagné de guerre sans prise de risques ni panache.
Ah oui, c'est une guerre maintenant.
...
J'ai aucune idée de ce que c'est.
« Enchanté, Dame De Boktor. Mes goûts vestimentaires ne sont qu'un pâle reflet des vôtres. En fait, je me fais l'impression de n'être qu'un pâle reflet, masculin de surcroît, de votre magnificence. Un peu comme si nous étions, disons, deux faces d'une pièce ? Le hasard est facétieux. »
Inclinant légèrement la tête, je lui adresse un sourire empreint de dérision.
J'ai bel et bien oublié Van Struden qui nous observe tous deux, notant nos ressemblances avec un air préoccupé.
Je n'ai pas oublié par contre sa façon possessive de l'appeler sa « cavalière », marquant directement son territoire de façon très reikoise.
Se mettre à dos l'hôte de la soirée ? Quelle bonne idée, Hir.
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Myriem de Boktor
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Les Réceptions de l'Armateur - 3
Feat. Hiraeth
Parfois c’est réellement perturbant de suivre le fil des émotions de mes interlocuteurs. Je sens le maelstrom qui agite cet homme sans réellement pouvoir comprendre, je ne lis pas les pensées, je vois la gestuelle et perçoit ce que le coeur dit, il bat plus fort, plus vite, plus lentement parfois, de manière erratique, la psyché humaine est complexe et on se drappe d’illusions aisément. Mentir sur soi est aisé, je joue ce jeu en permanence “parce que t’es une pauvre folle qui aime s’écouter penser”.
Je grimace malgré moi, maudites voix qui m’emplissent l’esprit et me troublent en permanence. Je me concentre sur le moment présent pour offrir un beau sourire, ce soir est soir de fête. J’aurais pu demander une réunion formelle mais quand on m’a offert de venir à un bal, mon coeur de midinette a bondi de joie. Le Shoumeï ravagé ne m’a pas offert mon lot de bals et de thés mondains comme j’aurais pu espérer au vu de ma naissance. Je les compte sur les doigts d’une main ces festivités auxquelles j’ai participé. Alors ce soir je souhaite nouer des alliances, trouver des partenaires commerciaux, des fournisseurs mais aussi des clients, tout cela en profitant de la soirée : utopiques dirons certaines mauvaises langues mais j’y crois sinon à quoi bon?
- Le hasard fait parfois bien les choses et ne sous estimez pas votre élégance allons.
Il n’était pas à son aise et je n’avais pas entendu son nom de famille dans la bouche de Von Struden et il n’en prononçait pas plus lui même. Je n’allais rien demander de plus de fait, Hiraeth suffirait pour converser non? Je n’étais pas non plus la plus fermée du monde, noble, roturier, j’avais surtout tendance à juger les gens sur leurs actes avant de juger leur naissance encore que… le facteur de nationalité reikoise me posait souvent des problèmes de principe. Mais ne fallait-il pas une exception pour confirmer la règle? Je ne jugeais personne sauf les reikois en un sens, ni plus ni moins.
Von Struden semble de son côté fort intéressé par le buffet maintenant que nous sommes à côté. Rien d’étonnant à cela, et le fait que je converse un instant avec un autre de ses invités lui permet d’enfourner, que dis-je de s’empiffrer comme un… porc avec ses mignardises raffinées, quelle dichotomie entre les deux. Je ne peux retenir un haussement de sourcil en le regardant avant de replonger dans mon miroir masculin.
- Notre hôte a convié nombre de convives armateurs, fournisseurs, du domaine maritime, il souhaite varier ses activités m’at-il confié récemment.
L’autre opina du chef alors qu’il n’avait rien dit de précis mais vu les noms de la majorité de ses invités cela sautait aux yeux et je n’étais pas en reste. Prenant une petite grappe de fruit rouges, des groseilles, je me mis à grappiller et les savourer à leur juste valeur ce qui m’avait permis de poser le verre d’alcool qui m’avait servi d’excuse pour fuir une danse potentielle avec Von Struden.
- Je suis ici pour représenter mes chantiers navals, ils sont fonctionnels depuis une année maintenant, maeliens, situés dans la crique à l’est du Port de la blanche Mael, ma ville de naissance, de coeur.
- Une ville Reikoise maintenant.
- Une ville sous votre protectorat.... pour l’instant.
J’avais esquissé un sourire maladroit, cachant mal mon agacement à ce rappel de l’intégration de Mael dans l’Empire du Reike et la fin de ma propre nation.
- Néanmoins, mes chantiers servent de niche de travail pour de nombreux habitants de l’ancien Shoumeï, un petit village est en train d’éclore tout autour et nous nous en félicitons mais de fait pour que je puisse poursuivre mon but et oeuvre j’ai besoin de soutiens.
Je souris à Hiraeth un instant avant de tourner mon visage vers Von Struden, toujours des gourmandises en bouche. Je papillonnais savamment de mon oeil visible en souriant et penchant légèrement la tête, comédie savamment orchestrée s’il en est.
- Je cherche donc de riches armateurs désireux d’aider les pauvres shoumeiens dans le besoin, prêts à servir la cause de leur Empire en offrant du travail. Des navires avec le meilleur bois c’est ce que je propose dans mes chantiers, mes hommes se fournissent toujours dans la forêt des Pins Argentés en dépit des dangers que cela représente actuellement voyez vous. Mais nous manquons aussi de certains fournisseurs pour réaliser les navires et pour des produits de première nécessité pour que le village grandisse sereinement. Quels sont vos activités Hiraeth? Si Von Struden peut commander des navires que pourrions commercer?
- C’est un mar…
Sans hésiter, ma main gantée s’est dirigée vers la bouche du noble rougeaud pour se poser a deux centimètres de ses lèvres.
- Allons allons, laissez le parler. Par contre il me semble que votre verre est vide, vous m’avez fait remarqué qu’il n’y avait déjà plus d’alcool de figue reikois, j’aurais tellement aimé pouvoir découvrir votre cuvée.
- Ah mais oui j’avais oublié, je reviens, je vais donner des ordres en cuisine.
Et voila comment on se sépare d’un lourdingue. Me tournant vers Hiraeth j’indiquais le côté opposé de la salle.
- Que penseriez vous de nous éloigner, vous êtes mon excuse pour fuir notre hôte quelque peu envahissant et puis… nous pourrons parler affaires au calme qui sait. Sauf si vous préferrez que nous l'attendions.
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Je la vois soudain grimacer, l'espace d'un instant et mon cœur s'affole. Cette expression, je la connais, je l'arbore trop souvent, avant de lisser mon visage pour opposer un sourire rassurant à mes proches, et voilà qu'elle fait de même. Où s'arrêteront ces similitudes troublantes ?
Entend-elle également des voix qui la poussent à la folie ?
Possède-t-elle une fluence démoniaque sous son bandeau de satin ?
A-t-elle, elle aussi, abandonné l'idée de mériter autre chose qu'une fuite perpétuelle, qu'un combat constant contre elle-même, dans la solitude de son esprit ?
Elle se reprend et commence à me parler avec animation, alors je me décale vers elle, et miracle, je dégage la vue d'un plateau de pâtisseries qui attire Von Struden comme phare. J'aurais dû y songer plus tôt.
Notre tiers indésirable, et pourtant trait d'union entre les deux faces de notre pièce, a l'air de posséder le vice de gourmandise à un niveau plus élevé que celui de l'orgueil, et je me retrouve plus proche d'elle. Comme un foutu imbécile je bois autant sa vue que ses paroles, et je mets quelques instants à enterrer mon trouble pour pouvoir accorder une attention correcte à ses paroles. Elle saisit des groseilles et...
Malheur.
Hir, concentre-toi.
Donc, la dame est à la tête de chantiers navaux ?
Mais elle a un défaut, au moins ?
L'Intervention de Von Struden jette un voile sur son sourire, et je connecte enfin un peu. Mael. Ah, on digère mal l'occupation reikoise à ce que je vois.
Le Shoumei. J'ai beau éviter d'y aller, tout m'y ramène. Je songe à mes réfugiés qui n'en sont plus, installés près de Kyouji, et qui m'ont apporté tant d'humanité. Elle me parle du village qui naît autour de ses chantiers, et je reconnais la même lumière, la même ardeur à aimer les gens qui m'anime. Mon trouble devient de plus en plus difficile à cacher, heureusement elle se tourne vers le nouveau noble, et avec un art consommé, entreprend de l'éloigner de façon durable, employant pour cela les armes typiquement féminines que l'on peut utiliser dans ce genre de cercle mondain. J'en aurais presque de la peine pour Von Struden, qui se fait évincer avec une facilité déconcertante et sans que j'aie à déployer quelque manœuvre de matamore reikois. Voilà qui me soulage d'un grand poids.
Il commençait réellement à m'agacer, considérant que je n'avais aucune voix au chapitre et qu’acquiescer poliment comme un polichinelle sans esprit serait le mieux auquel je pourrais aspirer.
Eh non, Sire Von Struden, figurez-vous que je suis une excuse pour vous fuir.
Une excuse, quel mot charmant.
Je n'ai jamais été aussi ravi d'être une excuse.
J'espère devenir autre chose qu'une excuse.
Alors lorsqu'elle me demande si je souhaite que nous attendions notre hôte... Un sourire malicieux me vient et je tends mon bras à sa hauteur en lui glissant :
« Fuyons, cap droit devant ! Mettons le grain derrière nous ! »
Nous voguons, traversant la salle en louvoyant entre les bancs de sable (entendez les groupes de richards occupés à médire) et les récifs acérés (midinettes cherchant leurs premiers partenaires, hommes pressés de s'enquiller un dernier verre, que sais-je, je m'en fous).
Je m'en fous.
J'aperçois la blonde à la robe verte de tout à l'heure, et elle cherche manifestement un danseur. Je me rappelle que mon nom est sur son carnet de bal, fuyons, fuyons encore ! L'allégresse étreint mon cœur, je vais pouvoir lui parler, lui dire quoi j'en sais fichtre rien, mais enfin lui parler ; et il remonte à mon esprit cette double fenêtre, ouverte sur la terrasse et les jardins, j'ai peur qu'elle ait froid mais j'en crève d'envie, l'avoir à moi tout seul. Quel vilain égoïste je fais, n'est-ce pas ?
« Je vous propose de disparaître des cartes quelques minutes. »
Désignant la fenêtre, je l'emmène, je ne devrais pas, je devrais m'enquérir de son assentiment mais nous cherchons bien à fuir la vue du galion ennemi, n'est-ce pas ?
Je n'ai que la moitié de mon âge réel, en cet instant. Alors que notre navigation nous emmène sur un dallage encore chaud du soleil reikois de la journée, que la fraîcheur du soir s'installe et que le brouhaha de la foule s'assourdit dans notre dos, je me sens enfin... plus naturel. Libre d'être moi-même. Enfin, d'être la meilleure version possible de moi-même. Je m'éclaircis la gorge et maintenant que je suis libre de parler, cela me devient difficile, surtout si je la regarde.
« ...Pour vos chantiers... »
Voilà, je cherche mes mots. Mec, ça sert à rien d'enrober délicatement la marchandise . Sois spontané.
Argh. Comment on fait déjà ?
« ...Je produis et je vends actuellement des cordages, des toiles. Je suis marchand d'étoffes et de fournitures médicales initialement, mais mon cœur est à la mer et je ne désespère pas d'y retourner un jour... »
Griller sa couverture on avait dit ? Allez, plein de monde se balade en mer.
« Initialement, ma caravane n'était qu'un intermédiaire de transports, nous avons boss... travaillé dur pour permettre à notre village de gérer sa propre exploitation de chanvre et de coton. Des expatriés de votre nation, qui m'ont accueilli parmi eux comme un frère. Ils possèdent un savoir-faire remarquable, et peu à peu le village se développe. Bientôt, nous aurons notre propre magnanerie ! »
J'en suis fier, mais même pas pour moi. Je me rappelle de ce tas de taudis, qui crevait de la peste sanguine au fond d'un marais. Et maintenant, quand je vais les voir, les enfants m'accueillent en riant, les ménagères m'offrent une part de leur cuisine, les travailleurs me font faire le tour de l'exploitation en parlant beaucoup. Ça vaut le coup d'avoir perdu un œil et son âme, je crois.
C'est là, près d'elle, que je me rends compte que je cours après un foyer qui n'existe pas, alors que mon foyer existe partout où sont ces gens.
C'est bien le moment d'avoir la gorge nouée par l'émotion, tiens.
« Tout ça pour dire que... Je suis hélas bien loin du riche armateur ou du noble flamboyant qui pourrait vous promettre subsides et marchés pour vos chantiers... »
Tu l'as dit, bouffi. Roturier, pauvre et inintéressant. Si tu lui ressemblais pas un peu, la Dame de Boktor aurait déjà tourné talons.
« ...mais pour ce qui est de mes marchandises ou des fournitures dont votre village pourrait avoir besoin, je suis votre homme. »
Et là, j'ose croiser son regard. Par les œufs du kraken, j'espère avoir l'air avenant et sérieux, je me sens tellement con.
Entend-elle également des voix qui la poussent à la folie ?
Possède-t-elle une fluence démoniaque sous son bandeau de satin ?
A-t-elle, elle aussi, abandonné l'idée de mériter autre chose qu'une fuite perpétuelle, qu'un combat constant contre elle-même, dans la solitude de son esprit ?
Elle se reprend et commence à me parler avec animation, alors je me décale vers elle, et miracle, je dégage la vue d'un plateau de pâtisseries qui attire Von Struden comme phare. J'aurais dû y songer plus tôt.
Notre tiers indésirable, et pourtant trait d'union entre les deux faces de notre pièce, a l'air de posséder le vice de gourmandise à un niveau plus élevé que celui de l'orgueil, et je me retrouve plus proche d'elle. Comme un foutu imbécile je bois autant sa vue que ses paroles, et je mets quelques instants à enterrer mon trouble pour pouvoir accorder une attention correcte à ses paroles. Elle saisit des groseilles et...
Malheur.
Hir, concentre-toi.
Donc, la dame est à la tête de chantiers navaux ?
Mais elle a un défaut, au moins ?
L'Intervention de Von Struden jette un voile sur son sourire, et je connecte enfin un peu. Mael. Ah, on digère mal l'occupation reikoise à ce que je vois.
Le Shoumei. J'ai beau éviter d'y aller, tout m'y ramène. Je songe à mes réfugiés qui n'en sont plus, installés près de Kyouji, et qui m'ont apporté tant d'humanité. Elle me parle du village qui naît autour de ses chantiers, et je reconnais la même lumière, la même ardeur à aimer les gens qui m'anime. Mon trouble devient de plus en plus difficile à cacher, heureusement elle se tourne vers le nouveau noble, et avec un art consommé, entreprend de l'éloigner de façon durable, employant pour cela les armes typiquement féminines que l'on peut utiliser dans ce genre de cercle mondain. J'en aurais presque de la peine pour Von Struden, qui se fait évincer avec une facilité déconcertante et sans que j'aie à déployer quelque manœuvre de matamore reikois. Voilà qui me soulage d'un grand poids.
Il commençait réellement à m'agacer, considérant que je n'avais aucune voix au chapitre et qu’acquiescer poliment comme un polichinelle sans esprit serait le mieux auquel je pourrais aspirer.
Eh non, Sire Von Struden, figurez-vous que je suis une excuse pour vous fuir.
Une excuse, quel mot charmant.
Je n'ai jamais été aussi ravi d'être une excuse.
J'espère devenir autre chose qu'une excuse.
Alors lorsqu'elle me demande si je souhaite que nous attendions notre hôte... Un sourire malicieux me vient et je tends mon bras à sa hauteur en lui glissant :
« Fuyons, cap droit devant ! Mettons le grain derrière nous ! »
Nous voguons, traversant la salle en louvoyant entre les bancs de sable (entendez les groupes de richards occupés à médire) et les récifs acérés (midinettes cherchant leurs premiers partenaires, hommes pressés de s'enquiller un dernier verre, que sais-je, je m'en fous).
Je m'en fous.
J'aperçois la blonde à la robe verte de tout à l'heure, et elle cherche manifestement un danseur. Je me rappelle que mon nom est sur son carnet de bal, fuyons, fuyons encore ! L'allégresse étreint mon cœur, je vais pouvoir lui parler, lui dire quoi j'en sais fichtre rien, mais enfin lui parler ; et il remonte à mon esprit cette double fenêtre, ouverte sur la terrasse et les jardins, j'ai peur qu'elle ait froid mais j'en crève d'envie, l'avoir à moi tout seul. Quel vilain égoïste je fais, n'est-ce pas ?
« Je vous propose de disparaître des cartes quelques minutes. »
Désignant la fenêtre, je l'emmène, je ne devrais pas, je devrais m'enquérir de son assentiment mais nous cherchons bien à fuir la vue du galion ennemi, n'est-ce pas ?
Je n'ai que la moitié de mon âge réel, en cet instant. Alors que notre navigation nous emmène sur un dallage encore chaud du soleil reikois de la journée, que la fraîcheur du soir s'installe et que le brouhaha de la foule s'assourdit dans notre dos, je me sens enfin... plus naturel. Libre d'être moi-même. Enfin, d'être la meilleure version possible de moi-même. Je m'éclaircis la gorge et maintenant que je suis libre de parler, cela me devient difficile, surtout si je la regarde.
« ...Pour vos chantiers... »
Voilà, je cherche mes mots. Mec, ça sert à rien d'enrober délicatement la marchandise . Sois spontané.
Argh. Comment on fait déjà ?
« ...Je produis et je vends actuellement des cordages, des toiles. Je suis marchand d'étoffes et de fournitures médicales initialement, mais mon cœur est à la mer et je ne désespère pas d'y retourner un jour... »
Griller sa couverture on avait dit ? Allez, plein de monde se balade en mer.
« Initialement, ma caravane n'était qu'un intermédiaire de transports, nous avons boss... travaillé dur pour permettre à notre village de gérer sa propre exploitation de chanvre et de coton. Des expatriés de votre nation, qui m'ont accueilli parmi eux comme un frère. Ils possèdent un savoir-faire remarquable, et peu à peu le village se développe. Bientôt, nous aurons notre propre magnanerie ! »
J'en suis fier, mais même pas pour moi. Je me rappelle de ce tas de taudis, qui crevait de la peste sanguine au fond d'un marais. Et maintenant, quand je vais les voir, les enfants m'accueillent en riant, les ménagères m'offrent une part de leur cuisine, les travailleurs me font faire le tour de l'exploitation en parlant beaucoup. Ça vaut le coup d'avoir perdu un œil et son âme, je crois.
C'est là, près d'elle, que je me rends compte que je cours après un foyer qui n'existe pas, alors que mon foyer existe partout où sont ces gens.
C'est bien le moment d'avoir la gorge nouée par l'émotion, tiens.
« Tout ça pour dire que... Je suis hélas bien loin du riche armateur ou du noble flamboyant qui pourrait vous promettre subsides et marchés pour vos chantiers... »
Tu l'as dit, bouffi. Roturier, pauvre et inintéressant. Si tu lui ressemblais pas un peu, la Dame de Boktor aurait déjà tourné talons.
« ...mais pour ce qui est de mes marchandises ou des fournitures dont votre village pourrait avoir besoin, je suis votre homme. »
Et là, j'ose croiser son regard. Par les œufs du kraken, j'espère avoir l'air avenant et sérieux, je me sens tellement con.
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Les Réceptions de l'Armateur - 4
Feat. Hiraeth
C'est étrange de voir et sentir quelqu'un réagir à mes propres réactions. C'est mon fait, ma particularité cela.
Cet homme m'interpelle et sa présence sonne comme un echo étrange, il est tellement... moi au masculin, cela me perturbe et agite la voix qui me rend chèvre depuis des mois.
Par la force de l'habitude, j'ai repris le cours de la conversation, rebondissant comme si de rien n'était tout simplement. Sourire, paraître, sembler, jouer la comédie, tel est le lot de tout noble, c'est une technique acquise de longue date. Un art de vivre pour lequel nous sommes élevés ainsi, mais ce qui est terrible dans ce jeu de dupes c'est que nous savons tous que nos interlocuteurs jouent dans la même partie avec les mêmes armes. Sauf que ce soir, je ne suis pas aux côtés de nobles de l'ancien Shoumeï je suis près de nobles du Reike et de gens fortunés aussi, mais le monde est différent, les us et coutumes aussi même si nous avons des repères communs.
Hiraeth semble cependant amusé et prompt à réagir positivement à mon besoin d'échapper à la lourdeur que représente notre hôte, Von Struden est étouffant littéralement.
Je note aux réponses formulées un goût certain et une connaissance poussée pour les termes marins.
Et je trouve cela amusant d'être embarquée dans cette envolée, cette fuite vers l'avant, au bras de cet illustre inconnu dont je ne connais que le nom pour le moment.
- Disparaissons, mettons les voiles vers les iles perdues.
Et avisant la dite fenêtre je suis mon cavalier du moment. C'est amusant et grisant, depuis quand ne me suis-je juste pas amusée? "Sois inconséquente, sois légère et regrette ensuite, nourris toi de regrets et remords". Encore et toujours présente cette maudite partie de moi qui me pousse à me méfier de tous et surtout de moi-même finalement.
Nous voila hors d'atteinte, hors de portée des autres, sauvés du quotidien un instant trop bref en réalité car la réalité nous rappelle, mes chantiers. Je souris, oui je suis à son écoute, je suis ici pour parler de mes chantiers et de tout ce que je propose et cherche et rien d'autre, ce n'est pas le moment de l'insouciance finalement.
Mais ses mots semblent être une chance, cet homme a de nombreuses cordes à son arc dirai-je.
- Etes vous la providence envoyée pour répondre à mes demandes non encore formulées? Cordages et toiles sont des nécessités pour mes chantiers, j'ai déjà un fournisseur, un clan de nomade Reikois, les Al Azmirra, ils font un travail remarquable mais leur production est en petite quantité et ils ont eu des revers l'an passé, un problème d'épidémie, passée aujourd'hui mais il leur faut se remettre. Alors j'ai des... opportunités à proposer, les toiles de voile aussi sont à négocier à l'heure actuelle. Et les fournitures médicales, auriez vous lu mes carnets de note avant même que je ne vous rencontre ? Mael souffre de la Peste Obscure de longue date maintenant, la guerre a frappé avant et si l'épidémie est contrôlée pour le moment, elle n'en demeure pas moins présente et la corruption qui monte de Benedictus rend les approvisionnements complexes... Alors des fournitures médicales...
Mon seul œil valide brille d'un intérêt certain, je m'emporte, je m'emballe et surtout je m'enthousiasme vraiment pour ces opportunités qui se dessinent. Mais surtout, il fait travailler des réfugiés de Shoumeï?
-Mais qui êtes vous donc réellement Hiraeth? Entendre vos mots, qu'un village de réfugiés prospère et vit une nouvelle vie heureuse même si c'est ailleurs cela me réchauffe le coeur. Je suis... une grande sotte qui souffre pour ceux qui souffrent à côté, je perçois leurs émotions, et les partage, je... C'est réconfortant d'entendre cela mais dites moi... Etes vous vraiment Reikois? Rien ne me parait plus éloigné que du peu que je vois pour le moment.
J'en envie d'en savoir plus, ma curiosité est ravivée "oui oui vas-y emballe-toi, quand tu retombes c'est encore meilleur et c'est normal quand on s'élève on finit toujours par retomber".
- Suffit.
Je l'ai lâché en murmurant de manière agacée mais sonore. Mes joues se colorent de rouge de manière instantanée, quelle triple buse. Et je ne sais plus ou me mettre de manière instantanée.
- Je non... pardon... excusez moi... C'est...
Je ne trouve pas les mots, moi si à l'aise d'ordinaire, comment expliquer à un inconnu que j'entends des voix dans ma tête depuis des mois et que si elles vont et viennent par moments, elles reviennent inexorablement et avec plus de force en réalité. Chaque fois qu'elles refluent, je me sens mieux et d'un coup je prends de plein fouet une vague de culpabilité, je me sens coupable de tout.
- Je n'ai pas le besoin de signer des accords avec qui que ce soit, noble ou pas. Je travaille au contraire avec ceux qui ... me parlent, ceux que je ressens bien si je peux le dire ainsi. Alors si vous pouvez être... mon ... homme pour divers matériels et autres... je suis prête à signer si vous n'êtes pas...
J'esquisse un sourire malicieux et je me redresse, sans pour autant pouvoir le toiser de haut vu des que nous sommes de la même taille et je ne porte que des chaussures plates, refusant des talons par praticité.
- Un voleur souhaitant m'arnaquer. Mes contrats sont tous vérifiés par mon maitre de chantier et je dois faire des rapports à mon associé, les chantiers ne sont pas totalement miens encore, j'ai des investisseurs extérieurs mais je suis propriétaire majoritairement et j'espère à terme racheter toutes les parts de cette entreprise que j'ai créé moi-même.
Mais quel besoin de déblatérer tout ça? Est-ce utile pour négocier des contrats? Je doute mais il y a un je ne sais quoi qui me pousse à m'ouvrir et à livrer certaines informations.
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Elle parle, elle parle, et ça me laisse le loisir de la boire du regard sans guère de vergogne.
D'accord, nous nous ressemblons terriblement.
D'accord, nous sommes sur la même longueur d'ondes.
Est-ce que cela seul peut expliquer mon trouble ?
Mes instincts refoulés, mon abstinence aveugle, mon enfermement hors de toute relation charnelle peuvent-ils seuls expliquer mon trouble ?
Elle est merveilleuse. Ses dires éveillent d'autres échos en moi, j'ai l'impression d'être devenu un diapason vibrant à sa fréquence unique.
Je me suis bien foutu de la gueule de tous ceux qui lisent de la littérature à l'eau de rose, ou qui évoquent le coup de foudre d'un air mystérieux.
Pourtant, on en est là : alors que j'observe le dessin de ses lèvres, l'ourlet délicat de son oreille, l'animation de ses gestes, l'écrin superbe qui héberge un esprit empathique, intelligent et volontaire...
...Je suis foudroyé.
T'es vraiment qu'un con, Hir. Et tu crois quoi, que quatre similitudes vont faire le café ?
Tu demeures un meurtrier, un contrebandier, une excroissance pégroïde qui tue pour de l'argent. Tu as du sang sur tes mains et tu comptes la toucher avec ça ?
Et songe au Pacte...
...Tu ne peux pas. Tu ne la mérites pas. Tu ne voudrais pas la faire souffrir, n'est-ce pas ?
- Suffit.
Ce simple mot, prononcé à voix basse, suffit à me glacer le sang. Il répond par trop à mon marasme intérieur.
Le grondement sourd. La pulsation, comme une onde qui se répercute jusqu'aux abords de ma conscience.
L'élancement dans mon orbite droite, qui rugit soudain. Pourquoi maintenant ?
Je grimace à mon tour, et elle semble perdue, quelques instants, elle s'excuse, beaucoup trop pour si peu.
« Non, vraiment, ne vous excusez pas... »
Des mots creux. Impulsivement, je pose ma main sur la sienne, en un geste réconfortant.
Quelques secondes seulement, par bienséance.
Foutue bienséance, tiens.
Un besoin de me battre contre moi-même. Un espoir fou de... De quoi ?
Je veux juste passer plus de temps avec elle. Lui assurer qu'elle n'est pas une grande sotte. Lui faire comprendre à quel point sa passion, son amour des autres me poigne. Mais tout ce qui me vient...
« A vrai dire, je ne suis pas vraiment reikois. Mes parents voyageaient beaucoup, et je ne suis pas né sur ces terres. Je me définis plutôt comme un enfant du monde. »
J'élude. Je n'ai pas envie de lui mentir. Apatride et pégreux des chemins n'est pas un pedigree.
« Je ne suis pas grand-chose, en vérité. Un marchand qui a su tirer quelques bonnes ficelles pour faire prospérer son affaire. Ce sont principalement les gens que j'ai rencontré qui ont permis cela. Tout a décollé grâce au savoir-faire des vôtres, je n'ai été qu'un intermédiaire, un coordinateur. »
Y'a pas à dire, tu sais te vendre, pour un marchand... Et tu peux pas lui dire que t'as été leur sauveur aussi, hein, le seul vrai bon acte de ta vie, c'est bâtard hein ?
« Nous négocions actuellement de Courage à Kyouji. Les besoins de la République en fournitures médicales ont explosé à cause des événements de Liberty.
Mais ouvrir une ligne jusqu'à Mael est largement possible. Toiles, cordages, matériel... Sans doute que certains de mes villageois seront ravis de retourner à la Cité Blanche. »
Dix lignes même si tu veux. Pourvu que je puisse prendre régulièrement cette route et visiter à mon tour cette Cité Blanche, en compagnie de mon double-en-tellement-mieux. C'est ça que tu voudrais dire, que tes yeux disent, que ton cœur dit, et toi tu causes affaires alors qu'elle s'ouvre, gros malin...
Je l'écoute, je tords le cou à mes récriminations mentales, je veux profiter de l'instant.
Elle hésite, elle s'épanche sur sa situation, et moi je continue à éprouver cette sensation d'écho lancinant.
Oh, oui, je veux être votre homme. Je ne connais rien de votre vie, mais...
Calme-toi, foutu bouillant.
Pense au sang.
Elle se redresse, l’œil étincelant, suspicieuse sur mon honnêteté. Hélas, je suis bel et bien un voleur. Mais je ne vous volerais jamais de cette façon-là. Sa malice est abominable, je me sens rougir et j'évite son regard pour botter en touche.
« Bientôt propriétaire, mazette ! Vous n'imaginez pas à quel point je suis ravi de savoir que les choses à Mael, malgré le protectorat reikois, ne vous empêchent en rien de mener votre barque.
S'il y a bien un des aspects du Reike qui me répugne, c'est ce foutu traditionalisme qui sous-entend qu'une femme serait moins capable qu'un homme. Ou qu'il faille absolument qu'elle réalise les choses sous tutelle.
Certes, les choses évoluent, mais trop lentement à mon goût. »
Accoudé au parapet, contemplant les jardins avec elle, j'ai envie que ça dure éternellement. J'aurais beaucoup trop de choses à répondre à ses évocations. Mais je ne sais pas me vendre, pas sur ce plan.
Alors je parle à mon tour.
« Les circonstances de la vie ont fait que j'ai dû m'éloigner de la mer. Je ne suis plus monté sur un pont depuis des années. Ça me manque cruellement.
Si je peux, en quoi que ce soit, vous aider dans votre entreprise, ce sera comme toucher du doigt mon rêve...
Et peut-être, un jour, m'aiderez-vous à le réaliser. »
Je me tourne vers elle, enfin, j'ai l'envie étrange de lui prendre les mains, de toucher son visage, parce que je suis fou probablement. Un autre rêve émerge, évanescent, impalpable encore, que je préfère ensevelir sous un silence aussi lourd que le marbre.
Alors, je me contente de tendre mes mains, d'attendre qu'elle y glisse le bout de ses doigts, interdite.
« Un jour, je vous commanderais un navire. »
Et tout d'un coup, j'ai envie de légèreté, de vie, de joie. Je ne sais pourquoi, mais si, je le sais, elle est là et j'ose : un grand sourire me vient aux lèvres et je ne parviens pas à le réprimer. J'ose.
« J'ai une impression étrange, pardonnez-moi de mon audace mais... Comment pouvons-nous posséder autant de points communs ? Serais-je le piètre brouillon de votre chef d’œuvre ? Qui est le peintre qui a ordonné cette facétie ? J'hésite entre aller lui tordre le cou ou le féliciter ! »
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Hiraeth râle en #ff9900
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