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Message 1 (an1 - Liberty)
La nuit tombée sur ce coin du monde et cela signait la sortie des monstres en tout genre. L'avantage, c'est que presque tout le monde à peur des monstres.
Ce soir, c'était peut-être la situation que je préférais. C'était à ceux qui se pensaient au-dessus de ses peurs qui allaient le découvrir. Je me dirigeais vers les quartiers pauvres de Liberty, retrouvais quelqu'un qui m'avait légèrement pris pour une truffe, et cela, je ne pouvais pas le pardonner. Servir d'indic à un limier avait un revers de médaille, une menace de mort permanente, celle de la pègre ou celle de la justice.
Je marchais dans la rue, traînant ma jambe comme toujours, et cette canne reconnaissable, un os d'origine inconnue pour la plupart des autres. Mais c'était un peu une partie de moi. Les rues étaient vides, c'était un coin peu fréquentable à écouter les gens ordinaires, mais ma cible était ici. Et c'est ce qui m'importait.
Un groupe de trois hommes avait commencé à me suivre. Pensant être assez intimidant pour ne pas avoir à se cacher, et pensant sûrement que sans mon état, je ne pourrais pas m'enfuir assez vite. La distance s'amenuisait à chacun de mes pas, j'essayais de retenir mon sourire. J'entendais chacun de leur pas sur les pavés, mon corps se fige, une main me pousse contre le mur. L'acier se plaque contre ma gorge pendant que mon visage restait impassible
- Alors, tu t'es perdu ? Qu'est-ce qu'un putain d'écloper vient foutre dans le coin.
- Je viens voir Mary. Elle a quelque chose pour moi.
L'homme ouvrit mon caban, découvrant mes épées, mon masque de limier, il se figea, son regard passa sur ses compagnons. L'acier s'était mis à trembler sur ma peau. Mes lèvres se tordirent dans un sourire cruel.
- Tu te rends compte de ta connerie. Je ne suis pas là pour toi. Tu remballes ton canif et tu disparais.
Ma main se leva pour repousser la sienne pendant que mes yeux prirent une teinte arrangée. Ses compagnons placèrent leur main sur les poignées de leurs armes.
J'avais repoussé celui qui m'avait menacé, armant ma came pour frapper le genou de celui qui était à ma droite, le craquement de l'articulation fut facile à entendre, même si le cri pouvait le couvrir pour les gens normaux, pas pour moi qui tirais avec ses sons. Dans un autre geste, je me retournais pour briser la mâchoire celui de gauche. Les deux hurlaient où essayaient, pendant que le premier me faisait face en tremblant.
- Non, non. J'ai des infos.
Il recula, trébucha et s'affola. Ma canne se posa à nouveau au sel, et je m'étais accroupi près de lui.
- Je t'écoute.
- J'ai entendu dire que d'autres personnes la cherchent. Elle sera sur ses gardes.
- Tant mieux, ça fera du jeu.
Évidemment, je l'avais frappé aussi. Il n'allait pas s'en tirer sans rien ma canne trouva sa tempe à pleine vitesse. Juste assez fort pour qu'il perde connaissance. Je tenais ma parole, je les laisser partir, je n'avais rien précisé sur leur état.
Mes pas reprises jusqu'à une maison ou deux hommes se tenais sur le pas de la porte, j'avançais jusqu'à eux, me présentant sobrement.
- Bonsoir, je viens voir Mary.
- Elle attend personne.
- Je m'en fous. Soit tu vas la voir et tu annonces son vieux pote Lupus. Soit je te dégage de là et je vais m'annoncer moi-même.
Les deux hommes se raidirent, les mains se posèrent sur les fourreaux et j'écartais juste mon manteau pour dévoiler le masque sur les fourreaux. Le regard surpris de l'homme remonta sur moi.
- Bon je vous si elle peux te recevoir.
L'homme disparut pendant que je m'appuyais sur le porche, fermant les yeux pour me concentrer sur mon ouïe. Les sons du voisinage m'arrivaient, les engueulades les putains qui faisaient leurs besognes. Et Mary qui hurlait que l'on me fasse la peau.
Cette garce n'avait pas oublié ma promesse, on dirait. Mon sourire s'agrandit. Encore une fois, utilisant ma vitesse, mon bras se leva, tendu en direction du portier et un pic d'os sorti le plantant au mur par la gorge. La douleur ne fut que passager dans mon bras, pour lui aussi vu que le pic avait traversé sa gorge et sa colonne vertébrale. Je replaçais ma veste et activa une autre de mes magies. Mon corps s'arqua, se recouvrit d'un pelage sombre, mes yeux passant à l'orange. Ma respiration était rauque, sifflante. J'avais poussé la porte en entendant les pas des hommes arrivaient.
Je m'étais jeté sur le premier, tailladant son torse de mes griffes. Il n'avait pas touché le sol que le deuxième avait accueilli mes crocs sur son visage, lacérant la chair dans ses cris de douleur. Je l'avais laissé pour accueillir le troisième, ma patte attrapant son poignet et le leva. Mon autre patte lui lacera le ventre déversant ses entrailles sur le sol.
Et enfin le dernier, qui n'avait pas pu se résigner à attaquer ou à fuir. Et ce fut ma cible préférée. Je m'étais jeté sur lui, visant sa gorge, déchirant sa carotide pour récolter ce sang qui me nourrissait. Une fois repu de ce liquide, je laisse tomber ce corps inerte. Regardant les hommes se tordre de douleur. J'avais fini les quatre autres d'un simple coup de patte, écrasant les nuques des hommes avant de me diriger vers l'étage. Chaque pas qui pesait lourd dans le salon. Grimpant les marches, lentement, accentuant l'effet pour atteindre. Le bureau de Mary.
J'enfonçais la porte pour ne découvrir pas qu'un homme tremblant, me menacer d'une épée. Je soupirais et mon corps commencé à redevenir humain. J'ouvris mon manteau taché de sang pour sortir une de mes épées. Mon sourire se tordit dans une mimique cruelle.
- Alors elle t'a abandonnée ? Dit moi où elle s'est barré et je te laisse partir.
- Oui, Oui. Elle a une planque dans les entrepôts, le 3ᵉᵐᵉ.
- Casse-toi.
L'homme lâcha son arme, prenant la fuite et quand il passa, d'un coup, mon épée se leva et détacha la tête de son corps. Il s'affola à l'entrée, le reste roula dans les escaliers. Mon regard passa sur la pièce, trouvant quelques papiers et une bouteille d'alcool. Je m'étais d'abord essayé le visage sur le rideau de la fenêtre ouverte avant de me concentrer sur le bureau, ouvrant la bouteille de ce qui se trouvait être du Wisky. Un demi-verre rempli, un cigare tout juste allumé, je m'étais assis dans le fauteuil les pieds sur le bureau en attrapant les papiers pour lire ce qu'elle y cacher.
Le nuage vanillé se répendait dans la pièce pendant que je parcourais les documents, buvant une gorgée de ce whisky de temps en temps.
- Au moins, elle a le meilleur goût en boisson qu'en homme de main.
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Les ombres qui s'approchèrent de la baraque sinistrement décorée s'arrêtèrent à l'orée de la ruelle en face, masqués par un ramassis de caisses remplies d'ordures. Deux individus maigres et longs, encapuchonnés et masqués. Une main tenant une lame noircie à la graisse écarte un sac éventré pour jeter un œil aux lieux, tandis que l'autre émet un léger sifflement entre ses dents.
« Putain, on s'est fait doubler. »
La voix féminine est légèrement rauque. Son compère se baisse à son niveau et chuchote.
« On y va quand même. Faut s'assurer que le boulot est fait, peu importe par qui. »
Elle soupire, désignant la fenêtre ouverte à l'étage. La pièce est éclairée. Tout est absolument silencieux.
Seul les nargue l'épouvantail accroché à l'entrée comme un manteau à une patère, le sang dégouttant de son corps et souillant le sol en une longue traînée noirâtre s'égouttant jusque dans le caniveau.
Décidée, la femme sort du refuge des caisses et sans un bruit, se glisse jusqu'à l'entrée, s'adossant au chambranle. Deux lames sorties, elle fait un signe de tête à son acolyte qui s'est glissé dans ses pas et étudie la scène.
La bosse déformée qui a roulé dans la rue est une tête. Décapitation propre, par une lame. Le mec épinglé au mur est retenu par une sorte de... Hiraeth a du mal à croire ce qu'il voit.
Ce qui repose contre le mur, par contre, en évidence, le long du chambranle menant au couloir obscur empestant d'une odeur ferreuse, est sans équivoque.
Une sorte de... Une canne en os ? Une épée en os ? Ça a tout de l'os en tout cas.
D'un signe de tête, il intime à Astuce de vérifier ce qu'il voit. Il se glisse dans l'entrée, son pas rencontrant aussitôt une humidité poisseuse. La puanteur est assez effroyable, même s'il en a senti de pires.
Du sang, partout. Des corps, il en compte quatre, tordus, déchirés, lacérés et plutôt bien morts, pour le coup. Les viscères libérées débordent de leurs excréments sur les premières marches d'escalier, et le dernier type, la bouche figée en un rictus obscène, semble tout bonnement s'être fait bouffer le cou.
Hir le reconnaît : c'est bel et bien un des hommes de Mary. Il ne se donne même pas la peine de vérifier les identités des autres. Ils ont la nuque explosée par quelque chose de puissant.
Quelle belle soirée.
Astuce le rejoint et analyse la scène, impavide. Ils se concertent rapidement du regard. Elle lui glisse à l'oreille :
« Le limier à la canne. »
Et voilà la cerise sur le gâteau de merde. Elle avait vraiment mal joué, la Mary. Se mettre à dos en même temps un de ces nouveaux limiers aux dents longues (littéralement) et le boss de la Phalène, c'était mortel. Par contre la Phalène allait pas être ravie de se faire doubler. Et qui c'est qui allait prendre ?
Eux deux, évidemment. Nouveaux sur l'échiquier, agissant sur contrats, il allait falloir jouer fin pour avoir ses thunes. Et il en a besoin, de ces thunes. Pouvoir se tirer de ce merdier, monter sa propre affaire. Arrêter de crever la dalle sur les routes et de quémander aux connards de pégreux installés sur leur cul dans leurs quartiers sordides.
Respirant un grand coup, il désigne l'escalier et Astuce se coule le long de la lisse sans un bruit. La lumière qui sourd de là-haut les laisse dans une semi-obscurité monter les marches glissantes. A mi-chemin, un corps désarticulé s'est éclaté contre le mur, à peu près indemne, à ceci près qu'il lui manque quelque chose au-dessus des épaules.
En matière de mise en scène, les deux sbires en connaissaient un rayon. Ils n'auraient pas pu faire mieux, ils ne possédaient pas la puissance brute de celui qui était venu ici. C'était clairement un avertissement à toute la pègre, pas seulement la Mary-Main Gauche qui tenait ces quelques rues de Liberty. La Phalène n'allait pas apprécier, pas plus que les quelques autres chefs de gang plus ou moins miteux de la capitale.
Il ne sera pas dit que lui n'aura pas eu les couilles d'y aller. Après tout, il possédait ses propres atouts. Dézinguer un Limier ? Ma foi, ce serait pas la première fois.
Astuce ne tremble pas, yeux rivés sur l'encadrement. Elle se tourne vers lui et touche son nez à travers le masque.
Ça sent la vanille. Le tabac vanillé, plus exactement. Insolite, après les effluves sanglantes du rez-de-chaussée, le décalage produit un effet cérébral... intéressant.
Plissant les yeux, s'approchant le plus silencieusement possible de la pièce à l'étage, il glisse un regard par-dessus la dernière marche. Un type est tranquillement posé au bureau, ses bottes encore souillées sur le bois marqueté de la Main-Gauche. Détente totale. L'elfe se glisse dans son ombre et apercevant le visage de l'homme, elle étouffe une exclamation. C'est si peu habituel chez elle qu'Hiraeth détourne le regard, deux secondes.
« Valefor... »
Bon, voilà sa veine. Ils se connaissent en bien ou en mal ?
Elle hésite et réfléchit, lui indiquant par quelques signes son sentiment. Dangereux. Tueur. Connu autrefois. Collaboration efficace.
Il lui demande : Aujourd'hui ?
Elle hausse les épaules.
Oh et puis merde.
Hiraeth se lève, Astuce se raidissant à ses côtés, et s'engage dans la pièce en rangeant ses lames comme s'il allait engager la conversation avec un pote.
Pas de traces de la Mary, ici. S'il était venu pour elle, son intérieur aurait dû se retrouver tapissé de son intérieur, aha.
Crânement, il salue le bonhomme qui n'a pas l'air stressé par sa venue (sans déconner, comme si un type capable de faire « ça » allait trembler à l'entrée d'un fifrelin masqué comme lui) et retire son masque pour s'adresser à lui.
« C'est vous qui avez redécoré les lieux ? J'aime le style de la maison. On cherche la Mary-Main Gauche, l'a pas l'air de faire partie de vos copains de jeu. »
L'elfe l'a suivi dans son mouvement, il la sent sur le qui-vive. Le mec ne doit pas être dupe, Hiraeth est également vigilant. Elle le salue de deux doigts portés à son front.
« Valefor. T'as tourné casaque, on dirait. Mais t'as pas tellement changé de style. Y te reste de la bibine ? »
Elle désigne la bouteille. Hir jauge la réaction du type, prêt à bondir dans un sens ou dans l'autre. S'il a un peu de jugeote, il comprendra les possibilités qu'ouvre leur approche. Sinon...
Eh bien, on verrait.
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Message 2
Je survolais les documents, voir ce qui étais mentionné, si quelque chose revenait régulièrement. Je n'avais pas confiance en l'information de ma dernière victime. C'était trop rapide et en même temps, il y avait un peu de curiosité à savoir dans quoi trainer Mary. Elle m'avait donné des informations, des boulots, dans une ancienne vie. C'est sûr que cela ne lui avait pas fait plaisir de savoir qu'un de ses traqueurs raccrochés, c'était encore moins sympa quand il ne joignit l'équipe adverse.
Et c'était ce qui était arrivé, j'avais fini par rejoindre la justice. Enfin, la justice, surtout une place où je n'avais rien à craindre se faire ce qui était ma raison de vivre. Est-ce qu'il y avait meilleure raison que de siroter un whisky, cigare aux lèvres au-dessus d'un tas de cadavres et tout ça autorisé par la justice. Enfin, là, c'était plus tolérer, une vengeance personnelle, car au lieu de me filer ses infos, et m'avait vendu. Elle espérait peut-être que je ne l'apprenne pas. Où alors, elle espérait que je ne revienne pas vivant de cette chasse.
Est ce qu'elle aurait pensé que ce mauvais choix l'aurait conduit à son arrêt de mort ? Et pour combien de pièces ?
Mes yeux parcouraient les papiers, découvrant qu'elle trempait dans certaines affaires qui lui offriraient une place au Razkaal. Heureusement, elle avait été assez intelligente pour rester discrète, mais assez conne pour doubler les mauvaises personnes. Une des lettres parlait de menace venant d'une autre tête de la pègre, la Phalène. C'étaient surement ceux que m'avait parlé le terrorisé de la rue.
En pensant à eux, un sourire se dessina pendant que je soufflais la fumée de mon cigare, j'imaginais leur tête en découvrant la scène que je laisse derrière moi. Je me disais que c'était une belle carte de visite. Imaginant le genre de surnom que cela me vaudrait.
Un léger bruit me tira de ma lecture, mais j'avais continué ma lecture découvrant un autre point qui m'intéressait, l'entrepôt existait bien, mais il n'était pas au trois, mais au sept. Le son de l'acier que l'on range me force à lever les yeux, portant à nouveau mon cigare à mes lèvres. Un inconnu qui s'avance, il a confiance, trop peut-être. J'avais commencé à tendre le bras vers lui, préparant un autre clou pour lui. Mais au lieu de jouer la menace, il pose des questions et fait même une pointe d'humour. Mon bras immobile, mes lèvres dans ce rictus constant. La fumée qui s'échappe de mon nez pendant que mon regard bleu le détaillait.
Et avant que je prennes une décision sur son compte, j'avais remarqué sa partenaire celle que j'aurais dû remarquer en première. Son salut rapide fit retomber mon bras. Et ce qui était assez rare pour le signaler mon sourire fut plus chaleureux, plus réel.
- ça fait un bail dis moi. Si tu sais que j'ai changé d'équipe, tu devrais éviter de te retrouver en face de moi, non ?
Mon regard scruta le duo un instant prenant une bouffée de tabac. Ma main commença à se déplacer alors que je m'étais mis à rire.
- Pour toi ? Toujours. C'est difficile de trouver une aussi charmante compagnie pour boire.
Je m'étais redressé, enlevant mes pies du bureau, trouvant deux verres dans un tiroir. La boisson coula dans les verres que je leur poussai. Les papiers avaient finis dans le coin opposés.
Ma main chercha machinalement ma canne pour me redresser, avant de me rappeler que je l'avais laissé sur le pas de la porte. J'avais fini par me lever trainant la jambe pour rejoindre la fenêtre.
- Bon discutons entre gens... Civilisés.
Ce mot contrasté avec l'ambiance de la maison, l'état de ma veste. Mais l'elfe ne s'arrêterait surement pas à ça.
- Disons qu'elle a joué avec la mauvaise personne. Étonnement, je pense que l'on veut la même chose.
Je laissais planer mes mots en buvant une gorgée d'alcool. Avant de leur tendre mon verre dans une proposition étrange.
- En souvenir du bon vieux temps ? Et qui est celui que tu traines désormais ?
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Le décalage entre la scène atroce du rez-de-chaussée et l'apéro de l'étage fit rire intérieurement le Nomade.
Le sourire non feint de l'homme lorsqu'il reconnaît Astuce, le fait que les épaules de l'Elfe se détendent imperceptiblement l'amènent à se montrer affable. Toujours vigilant (le rideau souillé de sang semble avoir servi de serviette de table) mais intéressé par la tournure que prend l'affaire, il arbore un air parfaitement intelligent et capable autant que faire se peut, laissant sa comparse faire les présentations.
Astuce s'avance en ondulant légèrement, s'approprie un des fauteuils et s'y installe nonchalamment, jambes croisées, le verre à la main. Elle prend un ton un peu dramatique et un air de jeune vierge effarouchée.
« Tu as raison, je devrais te craindre. Le grand Valefor, le Wendigo, impitoyable et efficace, cruel si nécessaire, spectaculaire à la demande et beau à s'en fendre l'âme.»
Quittant son ton innocent avec un soupir évocateur, elle désigne le masque entraperçu à la ceinture de l'homme.
« Voilà que tu ajoutes un nouveau titre à ton palmarès. Le Limier à la canne d'os.
Tu as affiné ton style, on dirait. Mais je ne me souviens pas de cette boiterie. Un mauvais coup ? Ou un piège à gros naïfs ? »
Buvant une gorgée, elle se redresse et éparpille quelques papiers de la main, louchant sur les écrits rapidement.
« Excuse-moi, je digresse. Le plaisir de te voir sans doute.
Fais pas gaffe à mon associé. Je le forme dans le métier. Il est prometteur, mais un peu jeune encore.
Un contrat ou deux et on pourra se tirer d'ici, je tiens pas à rester dans tes pattes.
A moins qu'on ne nous propose plus intéressant, n'est-ce pas... T'as vraiment raccroché ? »
Semblant se souvenir de quelque chose, elle affiche un grand sourire et papillonne des paupières en sa direction.
« Une p'tite collab ? Comme au bon vieux temps ? J'en suis ravie !
C'est qu'elle est vicieuse, la Mary, et elle a plein de bonshommes encore. »
Hiraeth ne peut s'empêcher de tirer la tronche. Comment ça, elle le forme dans le métier ?
Astuce lui tire la langue et lui fait un clin d’œil. Ah oui, c'est comme ça ?
Et en plus elle drague ouvertement ce Valefor devant lui. Qui sait ce qui a pu se passer entre eux, des siècles avant qu'il soit né. Il connaît le goût de son acolyte pour le danger, les beaux mecs et le sexe.
Foutue elfe et sa foutue longévité, et son foutu caractère de merde. Prometteur mais jeune, hein ?
Bon, peut-être. Après tout, elle bosse dans la pègre depuis combien de vies humaines ?
Autant jouer le jeu.
Saisissant le dernier verre, essuyant distraitement une trace de sang sur le bord, il s'appuie contre une commode marquetée et balance d'un air légèrement hargneux, comme s'il était jaloux de leurs privautés (avait-il vraiment à se forcer ?) :
« C'est vrai, c'est vrai. Un jeune associé. Vous vous connaissez depuis combien de siècles, alors ? C'était le bon temps ? Une petite anecdote bien glauque, pour pimenter l'ambiance ?
Sinon, Mary doit se préparer à décaniller. Si on traîne pas ici 300 ans à papoter, on devrait la choper avant qu'elle ne quitte la ville. »
Là-dessus, il vide son verre cul sec et réajuste son masque, indiquant par son attitude son impatience à aller dézinguer du moche.
Astuce fait la moue, jetant un regard à Valefor en mode « ah, les enfants ».
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Message 3
Alors que je gardais mon sérieux pour faire nos retrouvailles. Elle y répondit à sa manière, du charme et de l'exagération. Je ne la quittais pas des yeux pendant qu'elle me présentait.
- Tant de compliments. Venant d'une personne qui sait si bien se mettre en valeur. Je suis flatté.
J'avais bu une gorgée et mon autre main était venue effleurer ce masque à son commentaire. Cet accessoire qui me faisait passer pour un monstre aux yeux se beaucoup. Mais ce qu'ils ne savaient pas, mais elle oui, c'était que ce n'était pas le masque qui faisait de moi un monstre. C'était ce que j'étais réellement.
- J'ai toujours boité. Enfin pas avec toi. J'avais une image à tenir. Face à eux.
Mon sourire se fit un peu plus charmeur.
- Face à toi surtout.
Je me retournais, finissant mon cigare d'une longue bouffé, jetant le mégot par la fenêtre. La fumée s'échappa par mes narines, lentement avant de remonter en décrivant des spirales.
- Aujourd'hui, cette démarche brise mon aura. Et me donne un charme non ?
Je la regarde fureter autour des papiers voyant son habitude te cherchais la moindre info utile. Je n'avais pu retenir mon rire.
- Pas obligé de faire semblant, embarque les papiers si tu veux, j'ai eu mes infos. Considère que c'est un cadeau de retrouvailles.
Je te dirais bien qu'il faut bien former les jeunes, mais c'est un peu contradictoire avec mon métier.
Tout dépend de ce que l'on appelle raccroché, j'ai choisi mon côté de la ligne. Et je ne ferais pas d'exception. Le Razkaal a sa liste de cibles, mais quand cela concerne la pègre. Je peux rajouter quelques noms, disons.
J'avais bu une autre gorgée de boisson.
- J'espère ne jamais voir ton nom sur cette liste.
Elle continuait son charme, animant mon sourire, cette joie qu'elle montrée à la possibilité de travailler ensemble à nouveau. C'était réciproque, étrangement. Être content de retravailler avec quelqu'un qui n'était pas du même côté de moi.
J'aurais du rajouter ces deux cadavres à ceux que j'avais dise miner en bas. Mais cela ne m'aurait rien donné. Et le meurtre gratuit ne faisait pas partie de mes habitudes. J'avais juste hoché la tête à ses dires.
Observant la réaction de son collègue, sans leur jeu. Il nous rejoint dans la dégustation d'alcool avant de reprendre la parole, jalon, impatient. Cela me faisait sourire, mon re gars se posa sur lui.
- On ne parle pas de l'âge d'une dame voyons. Mais oui, c'était le bon vieux temps. Dit toi qu'avec un peu de sport et en mangeant tes légumes, tu pourras espérer la voir aussi longtemps que moi.
Pour les anecdotes, je me rappelle d'une qui m'avait fait rire, on devait aller chercher de l'argent chez un politicard. Et le mec avait proposé de doubler la mise si je lui laissais ma partenaire.
Une autre gorgée de mon verre qui arrivait sur la fin.
- Je n'ai pas eu à laisser longtemps pour que nous puissions repartir avec l'argent et un peu plus pour nous.
J'avais vidé mon verre avant de le reposer sur le bureau. Ma jambe tremble un instant, avant que je m'éloigne du bureau. Me dirigeant vers l'elfe d'une démarche devenu fluide. Je lui avais tendu mon bras en souriant, comme pour l'inviter a mes côtés.
- Ton jeunot est un impatient.
Je lui avais jeté un regard.
- J'aime bien. Mais s'il veut vivre longtemps, il faudra qu'il apprenne. Allons y. Elle ne va pas s'enfuir. Pour elle, je ne suis pas une menace.
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Eh ben putain la pommade.
Hiraeth contemple médusé la scène que le tueur joue à sa partenaire et une fois de plus le voilà relégué au rang de minaud à peine dégrossi, ce qui l'enrage profondément. Dans le dos de Valefor, Astuce lui jette un regard d'excuses, auquel il répond par un rictus.
En voilà un qui répond au décuple. Parfois les mecs sont timides quand Astuce passe en mode drague, et puis les circonstances sont... disons spéciales, mais ça n'a pas l'air de les gêner outre mesure. Il a même droit à son anecdote, et le pire, c'est qu'il comprend exactement ce que le type sous-entend.
Putain. Respire.
Il fulmine intérieurement et Astuce a l'air de s'amuser de la situation. Ça va chauffer dans la chaumière, au retour.
L'elfe contemple le vampire se mettre en scène et apprécie son sens du spectacle, ses paroles flatteuses, sa carrure athlétique. Les souvenirs affluent et certains d'entre eux lui mettent le rouge aux joues et les yeux brillants, lui conférant par cette alchimie hormonale particulière un maquillage naturel du plus bel effet.
Elle se souvient aussi du reste, et l'alarme demeure en arrière-plan. La vigilance. Cet être est capable du pire, mais aussi du meilleur, s'il reste dans de bonnes dispositions et que ses plans ne sont pas contrariés.
Intérieurement, Astuce remercie les déités qu'elle ne prie jamais que leur mission soit de dégommer Mary et non pas de la défendre. Cela aurait été tellement dommage.
« Monsieur est flatteur. C'était une chouette époque, effectivement. Crois-moi, je ferais ce qui est en mon possible pour ne pas être sur ta liste. »
Levant un sourcil en laissant poindre sa langue entre ses lèvres, elle ajouta :
« Pas sur CETTE liste-là, en tout cas. »
Ahaha. Hiraeth tire une gueule de six pieds de long. Elle en fait peut-être un peu trop non ?
Nan. Va falloir qu'il s'y fasse, de toute façon. Et ce n'est pas pour lui déplaire.
Alors, elle accepte le bras de Valefor avec le sourire d'une dame du monde et accompagne son pas pour sortir, comme s'ils se rendaient à quelque fête galante au lieu d'aller découper des criminels dans un endroit miteux.
« Mary ne te craint pas ? C'est qu'elle ne te connaît pas encore. A vrai dire, beaucoup ne te connaissent pas encore, dans le coin. Tu comptes marquer le coup ?
Parce qu'elle a sûrement rejoint son lieutenant, le Manchot. Si c'est le cas, ils vont bien t'attendre au tournant, aux entrepôts. Même si tu dis qu'elle ne te craint pas, elle a fui devant toi.
Et ne t'en déplaise... »
Son sourire devient carnassier.
« Elle sait que la Phalène lui en veut particulièrement, et notre boss est partisan de la mutilation quand ça déconne dans les rangs. Le Manchot s'appelle pas comme ça pour rien. Donc, c'est quand même craignos pour elle. Je l'ai croisée l'autre jour : je lui ai laissé une mauvaise impression.
J'ai fait exprès. Je suis toujours une mauvaise fille, tu sais ? »
Arborant l'air le plus innocent possible, elle lui décocha un sourire resplendissant.
Hiraeth grommelle derrière eux quelque chose qui ressemble à un sarcasme en enjambant un cadavre.
Astuce l'ignore superbement.
L'entrepôt n° 7 est le dernier d'une file bien rangée de bâtiments plongés dans le noir, à cette heure avancée. Pas de fenêtres, ou alors placées si hautes qu'on ne peut y accéder. Conçus en mauvaise brique, ils ne sont pas d'une grande facture. La zone en elle-même est assez miteuse, des tas de caisses défoncées dans les coins, des rats qui détalent. On aperçoit, du bout de la rue, quelques ombres furtives qui ont l'air de crever la dalle ici, ou bien de faire le guet pour alerter des truands d'une arrivée inopportune, allez savoir...
Hiraeth, qui a boudé sur le trajet, sent sa mauvaise humeur fondre devant la tâche à venir. Devançant ses « aînés » qui semblent attachés à se raconter des trucs ignobles qu'il ne veut même pas entendre, il étudie la rue large et vide qui les mène au lieu, les ruelles sombres entre les bâtiments, la lumière unique au fronton du troisième et du sixième entrepôt, le mur haut qui ferme la zone derrière leur but, coupant leur éventuelle retraite... mais aussi la leur.
« Bon, Mary possède une quarantaine de types, répartis sur trois entrepôts ici. Le septième appartient au Manchot, qui a sa trentaine de sbires à lui tout seul. Il est aussi mouillé qu'elle, et elle le tient par les couilles.
On a déjà bien bossé pour décimer une partie du cheptel. On en a buté combien depuis hier ? »
« Dix-sept. »
« Ouais. Plus les cinq de Valefor. Donc y doit en rester un peu moins d'une cinquantaine au total. Sachant que y'en a toujours plus ou moins une vingtaine en goguette à droite à gauche, doit y'en avoir quoi, au plus une trentaine là-dedans. Avec un peu de chance, les exemples auront persuadé certains de tirer leurs miches de là.
Ce qui craint c'est que le Manchot est capable de nous ruenter la tronche rien qu'en se concentrant sur nous. Il fait de la magie noire. Et la Mary est ambidextre, une chiennerie au combat. Vicieuse et sadique.
Moi et Astuce, on se débrouille bien au combat, mais on est clairement plus doués pour l'infiltration et la dérouille en silence. Je suppose que vous, vous êtes du genre à y aller en frontal ? »
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La scène me représentait bien à y penser. Une scène macabre et un sens du spectacle complètement décalé. Ma vie était une éternelle tempête et rien - de tout cela ne m'atteignait. Aujourd'hui, ces hommes méritaient leur sont, mais ceux d'hier, ceux de demain ou les innocents ne me toucherait pas plus.
Je ne me souvenais même plus depuis quand, est ce que cela était comme ça depuis ma naissance, depuis ma renaissance. Peut-être. Cet état avait tué beaucoup de ce qui me rapprochait des autres. La seule fois où, j'avais voulu échapper à cette insensibilité, cela avait failli me coûter la vie.
Et maintenant, tout n'était qu'un jeu. Et pour le moment, je gagnais.
L'elfe rentre dans ce jeu, mon sourire s'agrandit, autant pour elle que pour le jeune homme qui l'accompagne. Nous avions commencé à nous éloigner du bureau.
- Les anciens se souviennent, mais cela fait un moment que je ne fais plus de spectacle. Donc, pour elle, je ne suis qu'un officier qui traîne ses basques pour se faire bien voir auprès des plus haut et je l'aide à se débarrasser de la concurrence. Elle a fait parce que je me suis pointé et que j'ai frappé à la porte en me présentant.
Elle a dû se douter que cinq clampins ne m'arreteraient pas. Mais que les autres suffiront. Elle ne sait pas le plaisir qu'elle m'offre en faisant durer le jeu.
L'elfe repris m'expliquant la raison de leur présence. Un des plans de notre cible avait du mal tourné, tourné le dos à ses anciens contrats n'était jamais bon sans la profession.
- Hmmm, j'espère que ton patron ne veut pas la laisser vivante. Mais on peut lui faire une jolie mise en scène, pour passer un message.
Mon sourire revint.
- Mais c'est ce qui fait ton charme.
Ma tête se tourna vers son compagnon.
- Soit pas jaloux, c'est avec toi qu'elle repartira.
Et j'avais lâché un rire en continuant de rejoindre les entrepôts.
*******
Et enfin, nous avions rejoints la zone des entrepôts, ce piège qui les tenait éloignées des regards curieux, mais aussi qui les plaçaient à la merci d'une attaque frontale. Mais qui serrait assez fou pour faire cela ?
Les deux acolytes m'expliquèrent la situation et le gamin sembla reprendre de l'aplomb, comme si il était plus à l'aise avec ce qui allait arriver que le jeu de sa partenaire. Surement une trentaine. Il faudrait y aller prudemment où assez violemment pour en terrifier plus d'un au passage. Un sourire cruel était apparu sur mon visage.
- Oh. Vous avez bien bossé sur la préparation. On finit le boulot ce soir. Et vous garder les lauriers. Ça vous va ? Amusez-vous à dire qu'un limier vous as aidé ou non. . .
J'avais ouvert mon manteau saisissant mon masque, et après un dernier clin d'oeil à l'elfe, je l'avais posé sur mon visage.
- Tu as raison. Je ne passe que par les grandes portes. Une question d'éducation.
Allez y, faite ce que vous avez à faire. Gueuler, Bad Wolf et je débarque ça vous va ? Et au cas où, c'est juste mon titre de limier.
Mon masque se déforma dans un sourire cruel et je m'étais éloigné d'eux. Ce surnom qui me faisait encore bizarre, celui que m'avait donné cette petite tête blonde à l'époque où elle riait encore.
C'était peut-être la seule sonorité qui avait réveillé mon côté "humain", mais il s'était tu depuis.
À nouveau.
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L'homme s'avança, masqué, vers l'entrepôt, laissant seuls les deux truands. Hiraeth renifla.
« Bon, s'il veut même pas garder le gloire du truc, autant se la garder pour nous. »
« La Phalène va vite piger qu'on était pas seuls. On peut quand même pas lui dire qu'on s'est fait aider par un Limier ? »
« C'est un coup à se faire dézinguer. Si ton pote fait un massacre comme celui de tout à l'heure et qu'on s'en arroge le style, c'est un coup à passer pour trop dangereux pour rester en vie. »
« Ou alors on nous paie grassement et on nous fait comprendre qu'il faut changer de crèmerie. »
« J'y crois pas des masses. Par contre, si on lui laisse quelques minutes d'avance... »
« Ouais ? On peut dire qu'on l'a suivi et qu'on a profité du bordel qu'il a mis comme diversion pour passer par derrière, récupérer thunes et infos et dérouiller la Mary dans le dos. »
« Exactement ce qu'on va faire en vrai. Même pas besoin de mentir. On y va ? »
Se glissant sur l'arrière des entrepôts, ils profitèrent de l'attention générée par le passage du Vampire pour atteindre le bâtiment n° 7. Bien sûr, des sbires se précipitèrent vers Valefor dès qu'ils virent le masque, en beuglant comme des forcenés.
Sans attendre les inévitables bruits de coups et de tripaille dégueulante qui allaient forcément s'ensuivre, Astuce et Hiraeth empilèrent quelques caisses, grimpèrent prestement à hauteur d'une haute fenêtre et glissèrent un œil.
Le bâtiment principal était une large zone de chargement, presque vide à présent. Quelques tas de caisses sur les côtés, mais la majeure partie de la zone était occupée par des tables et des types qui fourbissaient des armes, ajustaient des armures, ou bidouillaient des trucs plutôt explosifs à base de divers produits chimiques.
Cela ne ressemblait pas à une retraite.
Cela ressemblait à la préparation d'un gros coup.
La chevelure savamment désordonnée de la Mary-main gauche se distinguait, là au-milieu, avec son attitude colérique coutumière. Elle parlait avec de grands gestes à un homme plus petit, trapu et presque chauve, laissant une manche vide traîner derrière lui. Bon, tous les moches étaient là.
A première vue, elle avait réussi à garder pas mal de connards. Sûrement qu'en prévision de ce qu'elle préparait, tout le monde avait été rameuté au quartier principal.
Ce qui faisait à la fois leurs affaires, à la fois pas. Le gros coup en question, des chances que ça soit la décapitation de la Phalène. Donc bien. Les explosifs, ça risquait de faire mal dans la gueule à Valefor, et la leur propre d'ailleurs. Donc pas bien. Terminer tous les types ici, c'était en terminer avec toutes les vélleités de la Mary. Donc bien. Une quarantaine de gueules, ça faisait beaucoup à eux trois. Donc pas bien.
Bon, de toute façon, ça allait pas tarder à réagir au raffut dehors.
Aucun type sur la coursive en hauteur où donne la fenêtre. Doucement, Astuce inséra sa lame dans l'interstice du cadre en bois, forçant progressivement pour leur ouvrir un passage...
En bas, des têtes se tournèrent vers la grande porte. Tant mieux, tant qu'ils ne regardaient pas derrière eux...
La fenêtre céda avec un bruit de ventouse, et ils se préparèrent à se glisser à l'intérieur...
« Tu files au bureau. Je surveille tes arrières et je défends Valefor si besoin. »
« Tu tiens vraiment à ce type ? »
« Tu tiens vraiment à en discuter maintenant ? Fais ce que je te dis, pour une fois. Tu sais mieux que moi ce qu'il faut embarquer. Et on a besoin de sa force de frappe. »
Hiraeth grinça des dents mais acquiesça.
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Message 5
Un autre soir
Une autre vengeance
Le masque sur le visage. Dans un mouvement de bras, un os sorti de mon bras pour reformer ma canne, relançant le tic-tic de ma canne. Je me disais encore une fois que ce qu'il me manquait, c'était un chapeau.
Et devant moi. La porte de l'entrepôt. Plusieurs solutions s'ouvraient à moi. Mais encore une fois, j'avais choisi la plus simple. Le pommeau de ma canne frappa la porte. Des voix résonnaient à l'intérieur et mon masque se mit à sourire. Le lourd battant s'ouvrit sur un homme balafré, l'air sombre. Avant qu'il ne réagisse, j'avais envoyé un coup de pied pour finir l'ouverture de la porte. L'acier repoussa l'homme et dans un duo d'illusion et d'invisibilité.
Mon double entré, se plaça au milieu de la pièce alors que je longeais le mur pour me placer sous un bon angle. Un cercle de quelques hommes s'était formé autour de mon illusion.
Mon corps se transforma, reprennent la forme du Wendigo qui avait frappé plus tôt, toujours sous couvert d'invisibilité. La tension aurait pu être étouffante, si ce n'était pas le milieu que je préférais. Et puis mon double sortie lentement son épée se plaçant en garde. Il invita un des hommes à croisé le fer.
L'homme s'avança, leva son épée dans un mouvement qui ouvrait sa garde. Son épée vint frapper celle de l'illusion, et passa au travers. L'élan de l'homme lui fit perdre l'équilibre. J'avais sourit, avant de réa paraitre derriere eux. Un grognement sourd résonna et quelques têtes se tournéverent vers moi. Je vis leur visage traversé par la peur, d'autre avait confiance, sûrement grâce à leur nombre.
Trois des hommes présents se jetteront sur moi. En sourire déforma ma gueule d'où s'échapper un filet se bave. Mes greffes intercepteront leur épée. Le moment de jouer arrivait enfin. Le moment si appréciable de la vengeance. Me lançant à toute vitesse, ma patte se lança, sectionnant le bras du premier homme qui vola sans une giclée de. sang. Le deuxième accueillit mes griffes dans son torse. Et le troisième, se fit repousser d'un revers de patte. Un des hommes se dirigea vers la porte pour s'enfuir. Dans un hurlement, j'avais projeter un pic d'os pour la bloquer à nouveau. M'enfermant avec un grand nombre de criminels.
Ou l'inverse.
Et quand les hommes réalisèrent que pour voir le soleil se lever demain. Il devrait me passer sur le corps. Leur prise se resserrèrent sur leurs armes. Un rire fit tressaillir ma forme monstrueuse.
- Enfin, j'affronte des hommes.
Mes mots portés par une voix gutturale rendait le tous encore plus sombres.
Et avant que quelqu'un ne bouge, j'avais repris les hostilités. Me lançant sans le groupe, les griffes sorties, des Os, saillant sur les avants bras. J'avais commencé à distribuer les coups de griffe et de crocs. Rapidement, le sang coula alors que les membres furent vite tranchés. Je n'avais pas vraiment compter, mais j'espérer que le raffut que je faisais attireras un maximum de monde.
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Se glissant le long de la lice, Astuce coula son ombre dans celle d'un tas de caisses, surveillant l'arrivée du Wendigo tout en finesse et étudiant le comportement des sbires.
Sans grand étonnement, la Mary et le Manchot s'étaient reculés vers le fond de l'entrepôt, calculant quelque manœuvre fourbe en envoyant leurs gros bras démonter l'intrus.
Avec satisfaction, l'Elfe étudia la stupeur évoluer dans l'attitude de la vilaine pégreuse. Partie d'un grand éclat de rire à l'entrée du Limier, elle oscille désormais entre rage et incertitude, et le Manchot cache quelque chose dans un grand sac derrière les tables. Astuce sent son septième sens, celui pour les magots et les dramas, s'activer à la vue dudit sac. Intéressant...
Valefor a l'air de bien se débrouiller avec sa ribambelle de gros moches. Après tout, il faut bien que les enfants s'amusent.
Il a un autre problème.
Des arbalétriers.
Il y en a trois de son côté, qui grimpent, s'installent le long de la coursive, rapidement. Ils sont concentrés et elle passe aisément à l'as de leurs pauvres pupilles de diurnes. Le timing allait être serré...
Deux lames contre trois flèches. Mais avec le manche en cuir d'une dague entre les dents... on peut libérer trois doigts pour attraper un couteau de jet glissé dans une botte...
Un pas, deux. Fluide, le bras. La lame vole en sifflant, aussi rapide que la première flèche décochée vers Valefor. Dans une joue. Le deuxième arbalétrier crie et se tient la joue en reculant.
Elle fonce sur le troisième, le bouscule, le faisant chuter par-dessus le parapet. Il se rattrape d'une main, son arme se fracassant sur le sol quelques mètres en-dessous.
Le deuxième se prend un coup de bas en haut en plein dans le visage, paume à plat. Elle enchaîne avec un crochet et le prend par les épaules pour lui balancer un genou en plein dans les parties.
Quant au dernier, celui qui a tiré... il n'a pas eu le temps de recharger et lâche son arbalète pour lui opposer une lame. Il ricane, elle ricane... Une feinte, une esquive, balayette, lame dans la gorge. Bon, réglé.
Elle achève l'autre rapidement, faisant fi des gargouillis derrière elle pour analyser la situation. Elle n'aime pas ce que traficotent les deux chefs, en arrière de la cohue. Certains l'ont repérée mais dans l'ensemble ils sont plutôt occupés.
En face elle voit Hir...
On pouvait pas nier que ce foutu clébard avait le sens du spectacle.
Le jeune pégreux a quitté l'Elfe sur la coursive pour évoluer discrètement de l'autre côté, vers ce qu'il sait être le bureau du Manchot. Il est aux premières loges pour voir, entre les barreaux du parapet, les passes d'armes du vampire et certaines de ses capacités. Il fait peur le bouzin.
Astuce a raison, finalement.
Un type est sorti du bureau muni d'une arbalète pour tirer sur l'intrus déjà plein de sang qui grogne en-dessous d'eux. Il se glisse derrière lui... Presque trop facile.
Chopant le mec par le cou alors qu'il s'apprête à tirer, il l'égorge vicieusement en le tirant en arrière, jusque dans le bureau dont il tire la porte. Quelques secondes avant de lâcher un cadavre et de s'activer à fouiller les paperasses entassées ici.
Du bordel sur la Phalène. La lettre de menace qu'elle avait envoyé à la Mary, tiens, intéressant. Le reste, de la merde. Quelques armoires pleines de dossiers pourris.
Oh oh...
Voilà ce que je cherche.
Quelques instants lui suffisent et il pousse précautionneusement la porte du bureau, prêt à dégonder quiconque se présente.
Personne. Ils sont fort occupés en bas. Astuce est visible sur la coursive d'en face, elle a déjà fait des siennes.
Hiraeth chope l'arbalète sanglante et se glisse de nouveau le long de la coursive.
Lui et l'Elfe ont de quoi tirer sur la Mary... ou couvrir Valefor.
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Message 6
Cela faisait partie des moments de la vie où il n'y avait plus d'apparence. Dans n'importe quel moment de la vie, rien n'était ce qu'il semblait être, ici au milieu du combat, de la violence et des cris, je n'étais qu'un monstre qui abattait ce qui n'était plus humain.
Et c'était la plus douce des musiques. Pas de fausses notes, pas de mauvaise partition. J'étais le chef d'orchestre de cette mélodie funèbre. En vrai, ce jeu était surtout une diversion, pour laisser le temps au duo s'entrer dans l'entrepôt.
Leurs épées heurtaient les os sur mes bras, alors que je continuais mon massacre. Sautant d'un pas en arrière, balayant l'air d'un coup de griffe pour éviter que l'on me suive. Le sourire déformait toujours ma gueule. Les bandits chargèrent de nouveau. J'avais esquivé le premier coup, répliquant d'un coup de patte qui projeta du sang. Le deuxième cru me toucher, mais l'acier fut arrêter par un os. Ma deuxième patte enserra son visage, alors que mes dents déchirées sa gorge, projetant du sang qui se mit à dégouliner le long de mon pelage sombre. Malgré le vacarme du combat, un déclic caractéristique se fit entendre à mon oreille. J'avais eu le temps de me le caler suffisamment pour éviter le pire, le carreau déchira ma peau et avait fini sa course dans le mur.
Mon cri de rage couvrit celui de douleur. Mes griffes s'allongèrent et je repartis à l'assaut. Mes griffes déchirèrent les poitrines, bras et jambes. Rapidement la musique des hurlements, des corps qui tombe. Mes pattes commencèrent à labourer les corps qui étaient tombés. J'avais senti une cage thoracique craquer sous mon poids. Ma deuxième patte qui se posa sur la gorge d'un autre pensant qu'une main éventrée un des hommes, la gorge s'écrasa.
J'avais avancé encore à chaque coup de griffe pour me placer au milieu de la pièce. Je m'étais figée un instant, mon corps s'était mis à trembler. Les os se créèrent, s'alignèrent. Un des bandits vint pour frapper, sa lame déchira ma peau, mais bloqua sur une pointe d'un os qui n'aurait pas du être là. J'avais écarté les bras, et un rire guttural s'éleva. Les pointes blanches percèrent mon cuir dans une douleur, presque délicieuse. Cette douleur, qui accompagnait chaque déformation liée, a ce supplice qu'ils m'avaient infligé à cette époque. Et puis dans un nouveau rugissement les différents pics furent projetés aux alentours, trans perçants les bandits a de multiples endroits.
Deux vagues s'effondrèrent alors que le sang faisait briller la toison sombre qui me recouvrait. Puis mon regard se posa sur ceux qui restaient. Plus de là moitié était tombé à ce moment. Je m'étais redressé de toute ma hauteur pour les toisons avec toujours ce sourire qui se formait mes traits.
Les hommes me regardaient, la plupart tremblaient, d'autres avaient resserré leur prise sur leurs armes. Il était temps de changer la donne. Je m'étais penché pour récupérer une hache qui avait atteint le sol. Mes doigts serreront le bois de l'arme, et je la pointais le plus proche. Et je m'étais élancé, déchirant le premier avec leur acier. L'arme mordit le corps, brisant la cage thoracique. Ses mains tentèrent de retenir l'intérieur de son corps alors que je passais au suivant, se servant de ma vitesse pour distribuer chaque nouveau coup. Le sol était déjà recouvert de sang et de viscères.
Un nouveau tableau d'horreur dessiné de ma patte.
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En voilà un qu'a pas peur d'aller à la filoche.
Méthodiquement, Hiraeth encoche un trait, décoche. Une gorge.
Un trait, décoche. Un œil.
De l'autre côté, Astuce fait de même, avec moins de précision que lui cependant. Ses atouts sont autres et elle se rapproche de lui à chaque tir.
C'est une foutrement bonne idée, parce qu'un certain nombre de moches se sont dit que grimper les escaliers pour se trouver à l'abri de la tornade sanguinolente en bas, c'était pas plus mal. Dans le bordel monstrueux (c'était le cas de le dire, ahah) de l'entrepôt, les carreaux décochés ne se sont pas encore fait remarquer. Ou si c'est le cas, par des types qui ne sont plus en état de dire quoi que ce soit la seconde d'après ou occupés à esquiver ou frapper un truc qui n'a plus rien d'humain.
Du coup, les mecs qui montent là voient un fifou tout seul qui artille carreau sur carreau sans faire gaffe à eux et ils se disent : « Banco ! On va dégonder du connard tranquille, personne pourra dire qu'on a rien fait et avec un peu de chance, on survivra et vu l'hécatombe, on aura même de l'avancement ! »
Ils sont malins les branques.
Sauf que...
« Salope ! »
L'Elfe a déboulé à toute allure, dans les jambes des bonshommes, en position basse de combat. Fulgurante, elle tranche un tendon, bouscule un grouillot dans l'escalier, termine aux prises avec un troisième un peu moins con qu'elle finit par dégager d'un coup de pied sur ceux en train de monter.
Quatre. Carotide. Cinq. Sous l'oreille. Six. Celui-là a crié.
Hiraeth n'a plus de carreaux. Chier. Il court de l'autre côté de la coursive pour en récupérer sur les tireurs morts d'en face. Y'a encore du gonze à dérouiller, pire que des champas ces cons-là, ça prolifère et ça saute partout.
Il se grouille pour les choper en haut de l'escalier. De l'élan, un saut et bam, deux pieds dans les tibias.
Il se rétame aussi mais c'est pour se relever plus vite que les types qui doivent décider à qui appartient tel bras ou telle jambe. Le laps de temps parfait pour en dérouiller deux, éviter une lame bien trop agressive, reculer et choper une arbalète tombée dans le sang de son propriétaire et demeurée armée par miracle.
Pif ! Allez dans la gueule Charles.
Ca lui laisse le temps de choper les quelques carreaux épars qui traînent encore par là, et refluer vers le fond de l'entrepôt pour artiller les gars à distance sécure.
C'est alors qu'il voit...
Le Manchot vise le Wendigo, et son air méditatif suggère qu'il est en train de canaliser sa magie sombre. Hir a déjà vu cette expression, et la Mary derrière, qui a rassemblé chais pas quoi dans un sac qu'elle porte à l'épaule, tente de s'esbigner par une porte dérobée... Il tire un trait qui se fiche quelque part vu le cri aigu, mais il n'a pas eu le temps de voir si l'aile ou la cuisse...
« Astuce ! Ton pote va dérouiller ! »
Valefor doit se prendre une vilaine attaque mentale...
L'Elfe pirouette dans une spirale sanguine, égorgeant le mec en face d'elle sans précaution aucune pour se protéger. Elle court le long de la coursive et comprend.
Hir la voit évaluer la distance, et grimper sur le parapet.
Elle va quand même pas... Quelle furieuse !
Dans une détente souple, elle lâche la rambarde et saute directement sur le Manchot.
Ils roulent à terre et plusieurs types sont là pour accueillir le beau bébé bleu qui est en train de tenter de percer leur chef à coups de dague.
Putain...
Hir jette un coup d'oeil à Valefor, espérant qu'il ait pigé la situation. Il a beau être un pro de la gâchette, il ira pas assez vite pour éviter à sa comparse...
Un coup de couteau.
Putain de merde !
Alors, il jette son arbalète vide, enjambe la barrière et saute sur un gros moche, lames en avant.
Qu'est-ce qu'il faut pas faire...
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Le déclic des arbalètes résonnait à mes oreilles par-dessus les tumultes du combat, et d'un coup d'œil, j'avais remarqué le gamin tiré les carreaux. Alors que j'avais couché deux lignes d'ennemis, la douleur des os se résorbait, laissant le sang s'écoulant lentement. Mon crâne de loup était toujours déformé par un sourire cruel.
L'acier de mon arme taillé dans les rangs, le premier fut éventré, puis la lame fendit à nouveau l'air. Faisant voler un bras, puis séparant la tête du reste du corps. Puis la lame entailla un troisième homme à partir de l'épaule et se figea.
Une douleur me vrilla le crâne, j'avais lâché l'arme pour reculer d'un bond. Ma patte, qui cherche se pose sur mon crâne. Un grognement rauque qui se répercute dans ma cage thoracique. Ma magie disparaît et mon corps reprend sa forme humaine. Je lève la tête pour regarder les environs, je voyais notre cible et Astuce qui se jette sur lui. Et au moment où il me perd se vu, la douleur disparaît. Mon sourire revint sur mes lèvres. Ma main tira mon épée et mon corps s'évapora. Un pic d'os se projeta en direction du Manchot, lui attrapant le genou.
Les hommes étaient complètement perdus face à ma disparition. Et avant qu'ils ne se ressaisissent, le sang commençait à gicler, quelques membres volèrent, des entailles zébrèrent les ennemies. Pendant que mon rire s'élevait dans cette partie de l'entrepôt. Certains des hommes lâchèrent leurs armes pour courir vers la porte d'entrée, oubliant que j'avais verrouillé cette dernière d un clou.
- Vous fuyez. Oh, ce n'était pas fair-play.
Mon corps était réapparu au milieu de la pièce. Ma lame s'abattit sur les fuyards, les frappant les uns après les autres. Faisant s'écouler le sang de ceux qui étaient du mauvais côté de la ligne. Pas de la loi, mais de ceux qui m'avaient trahi. J'avais canalisé une autre vague de mana, faisant pousser un autre déluge d'os, qui explosa en cercle autour de moi. Certains corps s'effondreront, d'autre restèrent clouaient aux murs.
Je reculais et fis un moulinet avec moi épée, projetant une partie du sang qui ornait la lame.
- Il va me falloir une nouvelle veste.
Je me remettais en gardes, pointant les derniers adversaires. Encore une fois, je m'étais élancé sur eux. Mon épée brilla à la lueur des bougies et siffla avant de faire sauter une tête à nouveau. Je sortais un nouveau cigare pour le porter à mes lèvres. Je l'avais allumé rapidement en traversant la salle pour rejoindre le duo qui m'avait rejoint en bas, dans le carnage créer par mes soins.
Chaque pas était lent, pour augmenter encore un peu plus le côté dramatique, je m'étais mis à siffler un air qui me restait dans la tête. Ce genre de jeu que j'aimais, créer la peur avant de frapper. Et je m'étais immobilisé, face a eux, tirant sur mon cigare pour souffler un nouveau nuage de fumée.
- Je retirerais le prix de ma veste sur votre butin les tourtereaux. Bon, vous avez besoin d'un coup de main ?
Je reprends mon chemin vers eux tirant sur mon cigare pour souffler un long nuage de fumée. Le sourire cruel qui tirait mes lèvres, mes yeux bleus sur eux.
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Hiraeth enchaîne méthodiquement les quelques sbires qui s'en prennent à Astuce et elle n'est pas en reste malgré le sang qui sourd de son côté. L'intervention du Wendigo libéré de l'attaque mentale termine quelques branques et leur procure une sueur froide. Astuce esquive un clou d'os en se baissant, un autre érafle le front d'Hiraeth.
« Hey ! Fais gaffe mec ! »
Le manchot a chuté, blessé au genou. Ouh, le pic d'os bizarre lui a traversé l'articulation. Il doit grave douiller. Les mecs autour sont pliés autour de leur douleur centrée sur un machin blanc qui leur sort du bide, du dos... c'est dégueulasse.
Les deux mercos les achèvent promptement, sans émotion. Sans rancune, les gars.
On dirait que le champ est dégagé. Ça doit faire quoi, une minute que la vilaine a déserté les lieux.
Astuce se poisse la main et contemple sa plaie, dégoûtée.
« Putain, ce qu'il faut pas faire pour sauver le cul de ses potes. »
« J'espère au moins qu'il va bien te tringler, pour la peine. »
« Connard. »
Hiraeth ricane et se glisse derrière le bras droit de la Mary, en lui foutant sa lame rougie sous la gorge, plaquant sa main ensanglantée sur les yeux du mage.
« C'était quoi vos plans ? Elle se barre où ensuite, Mary ? Parle ! »
Le mec ricane.
« Et quoi ? Tu vas me laisser partir tranquille ? »
Astuce se rapproche , l'air impavide.
« Il a raison, Hir. Traîne pas, ça sert à rien. »
Le chuintement de la lame termine la discussion. De mauvaise grâce, le Nomade laisse glisser le corpulent malfrat à terre. Le sang des égorgés, les corps transpercés jonchent une scène de cauchemar. Valefor a fini de son côté et s'approche tranquillement en sifflotant un petit air lancinant.
Comment ça, on va lui payer sa veste ? Il rigole le Limier ou quoi ?
Effectivement il est passablement à poil. Astuce se rince l'œil, Hiraeth toussote.
« Le fric est sur Mary. Elle est partie par là. Astuce, ça va ? »
L'elfe acquiesce, déchirant la belle chemise du Manchot pour se créer un bandage.
« La lame a éraflé les côtes. À quelques centimètres près, j'aurais eu la tripaille à l'air. »
« Ils sont pas bons, finalement la Phalène avait raison. Allons voir si la Mary est toujours dans le coin. »
La porte mène à une autre salle emplie de caisse empilées, de tonneaux renversés au sol. Une odeur lourde altère l'air.
Les trois poursuivants se précipitent…
Slosh.
Hiraeth fout un pied dans le liquide. Ça sent l'huile. Il recule précipitamment en poussant les autres.
« ATTENTION ! »
Le souffle les projette en arrière. Un ricanement leur parvient. L'ombre haute de Mary-Main Gauche passe la porte de sortie, quelques sbires à sa suite.
« Vite ! »
Ils courent vers la sortie de l'entrepôt. Une fumée opaque se répand rapidement dans la pièce, la porte est toujours bloquée par un os blanchâtre.
« Valefor ! »
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