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  • Mer 20 Nov - 21:56
    Ô Déesse de la Lune... Etait-ce vous ?  


    La journée était belle et ensoleillé d'un soleil qui commençait à se coucher. Une petite brise balayait le palais d'Ikusa. Au sein de l'un des immenses jardins fleuri, et riches avançait avec une certaine langueur le palanquin luxueux de l'Impératrice.
    Le palanquin était une œuvre d'art. La base est de marbre noir, poli à la perfection, reflet d'un ciel nocturnes, les contours, délicatement sculptés se parent de motifs floraux en relief. Les colonnes qui soutiennent le dais sont en obsidienne, d'une étonnante profondeur. Elles s'érigent avec grâce, leurs surfaces lisses brillent tendis que des entrelacs de filigrane argenté soulignent chaque courbe. En haut de ces colonnes, des embellissements en forme de dragon et de lune scintillent comme des bijoux accrochés à une parure.
    Le dais lui-même est drapé de tissus luxuriants. Un velours d'un bleu profond tombe en cascade orné de dentelles délicates. De fines broderies représentent des dragons, serpentant le long des tissus.
    De fines chaînes d'argent scintillantes descendent le long des côtés, se balançant doucement à chaque mouvement, offrant une délicate touche de musicalité.
    L'intérieur est un sanctuaire de beauté et de raffinement, où chaque détail a été pensé pour envelopper l'incarnation de l'astre lunaire dans un cocon de luxe !

    Ainsi, enveloppée, l’Impératrice Ayshara, incarnation lumineuse de la lune, se reposait prenant soin d'une grossesse qui arrivait bientôt à son terme. Les chaînes d’argent scintillantes, légères, apportaient une mélodie douce à chaque mouvement, alors que moi, simple serviteur, l'accompagnais de ma dévotion.

    Moi, jeune renard à la fourrure rousse, je me trouvais là, en proie à une tempête intérieure. La mort de Webbex, ce demi-nain aux convictions extrêmes, pesait lourdement sur mon âme.
    Avais-je bien agi ? La voix, douce et envoûtante de ma Déesse, avait résonné au plus profond de moi, m’ordonnant d’agir. Mon acte de protection était empreint de violence, et je connaissais la répulsion qu’éprouvait ma Maîtresse pour de telles actions.
    Je me sentais perdu dans l’immensité du jardin. L’Impératrice s'enveloppait d’un éclat céleste, une lumière qui était rassurante. Je désirais sa paix, mais je craignais de troubler son cœur par mon aveu.
    Je me plaçai à l’ombre du palanquin, agenouillé dans une position qui pour moi, un renard était simple, humble devant sa grandeur. Dans ma patte, reposait la lyre, ce don mélodieux de ma Maîtresse, que j’avais souvent pris pour apaiser son âme ou celle de son fils. En sa présence, je savais que chaque note jouée était une prière, un hommage sincère à la beauté irréelle de celle qui régissait mon existence.

    Le doux son de l'instrument s’élevait, des vagues mélodiques qui caressaient l’air. Mes pattes touchaient les cordes avec la légèreté d’un papillon, et le temps semblait se figer alors que mes yeux se perdaient dans le clair-obscur des tissus du palanquin. Les notes dansaient autour de moi, créant une atmosphère suspendue, un moment de pure magie.
    Tout en jouant, le cœur en émoi, mille questions se bousculaient en moi. Qu’en serait-il de moi, de ma foi, de ce lien sacré qui nous unissait suite à ma confession ? Elle, l’éclat de la lune, serait-elle en colère contre moi ? Je plongeai dans cette mélodie simple, encore et encore, espérant qu’elle apaiserait ma tourmente intérieure. Ma foi était incassable...

    Alors que la dernière note se perdait dans l’air léger, je pris mon courage à deux pattes, conscient que l’heure de me confesser était arrivée.
    - Maîtresse Ayshara…  dis-je avec une voix humble, laissant le silence s'étendre. Je n’avais pas besoin d'autre son que celui du vent agitant le voile de son dais. Elle était là, parée d’un parfum enivrant, attendant de m’écouter.

    - J’ai besoin de me confesser…  d'obtenir votre pardon.murmurai-je, m'asseyant sur le sol frais, à proximité du palanquin, le cœur battant la chamade. Ses yeux, bienveillants, m’encourageaient à continuer.

    Une pause s’installa, le vent caressant ma fourrure avec tendresse. Il y avait quelque chose de sacré dans ce moment, une intimité partagée, un passage vers quelque chose de plus grand que moi. Je savais qu’elle était patiente et prête à accueillir mes mots, même les plus lourds.

    - Lors de notre dernière mission avec Noctalys, j’ai tué… J’ai fait couler le sang en votre nom… Moi, dont la foi envers vous est telle que je sais que vous avez en horreur la violence…  Cette phrase pendait dans l’air, lourd d’accusation et de regret. Mon esprit accrochait les souvenirs, se souvint de ma pression sur la gorge de Webbex, cet instant fugace où s’était mêlé instinct et mission. Je l'avais entendu alors que mes yeux implorait son aide, l'aide de la Lune.

    - Je vous ai entendu… J’avais peur, j’ai prié en levant les yeux vers le ciel… Et dans cette prière, une voix m’a chuchoté de le faire. La voix de ma Déesse, votre voix Maîtresse ! Je l’ai écoutée, persuadé qu’elle me montrait le chemin, je l'ai fait pour nous protéger, pour venger votre honneur du blasphème qu'ils ont commis en doutant de votre sainte écriture et de votre sceau. Mais… Et là je m’arrêtai, une boule se formant dans ma gorge, la honte s’installant.

    - Je suis désolé…  le mot m'était venu avec difficulté. Est-ce que c’était vous, cette voix… dans ma tête, alors que je cherchais la bonne décision ? Etait-ce votre divine volonté ?

    La lyre, en silence, semblait encore vibrer des accords de ma confession. Je scrutais le voile, espérant capturer un indice sur sa réaction, découvrir si ma foi avait été vraiment justifiée, si mes actes avaient eu raison. J'attendais sa sentence. La sentence sacrée.
    En elle, j'espérais trouver une réponse, un apaisement. Le vent continuait de souffler.
    Maîtresse Ayshara, représentante de l’astre lunaire, pouvait-elle comprendre la complexité de mon cœur, l’écrasante pression d’un choix qu’il semblait inéluctable ? La question ne méritait pas d'être posée, bien évidemment qu'elle le pouvait.
    Tandis que je restais là, dans l'attente d’une réponse, mes pattes tremblaient, à la fois de frayeur et de désir ardent d’être pardonné. Oui c'était elle, c'était sa volonté qui m'avait frappé ce jour là. Qu'elle me pardonne. Qu'elle approuve. Je respecterai ses mots.

    Le calme envahissait l’espace. Je fermai les yeux, essayant de ressentir la sagesse de la lune, lorsque soudain, un bruit de quelque chose qui se déplace au sein du palanquin attira mon attention. Je la devinais piocher un fruit.
    Et dans ce silence, où mon cœur battait à tout rompre, je savais que cette confession, si lourde, pourrait bien être le début d’une libération. Le temps, dans ce jardin, semblait suspendu ; il ne restait plus qu’à laisser la voix de ma Maîtresse s’élever, à l’unisson des battements de mon cœur, prêt à écouter chacun de ses mots religieusement… Que sa volonté soit faite !

    Ainsi, au cœur de ce jardin enchanteur, enveloppé par la magie de ce moment, je comprenais que chaque souffrance, chaque acte, chaque choix, porte en lui la graine d’un apprentissage. Si seulement ma Maîtresse pouvait me guider, m’aider à dénouer les fils de mes erreurs.

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    Ayshara Ryssen
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  • Lun 9 Déc - 8:47

    Les jours s’étiraient interminablement. Chaque pas une épreuve. Son corps protestait contre le poids du petit miracle qui grandissait en sa chair. À plus de huit mois de grossesse, la mère des dragons avait abandonné toute forme de prétention de grâce ou de prestance, troquant son allure normalement impeccable pour celle d’une reine alourdie, prisonnière de ce ventre gigantesque. Si rond qu’elle pouvait à peine distinguer la pointe de ses pieds. Si pesant qu’elle avait l’impression d’être devenue un énorme sac de patates ambulant... Ce qui, entre nous, ne s'avérait guère la vision noble que l’on attendait d’une dame de son rang. Comment inspirer respect, admiration ou crainte quand il lui fallait trois essais pénibles pour juste se redresser du canapé ? Ayshara repensait aux propos de sa mère qui lui répétait sans cesse qu’un vosdraak n’était point réputé pour son endurance physique mais pour son incroyable puissance magique, et que cette vulnérabilité corporelle – cette sensibilité exacerbée du moindre nerf, cette fragilité des os qu’on aurait dit sculptés en usant du verre le plus fin – n’était rien d’autre que la contrepartie d’un talent inné et prodigieux dans l'art de manipuler les arcanes du Sekai. L'impératrice se souvenait des efforts qu’elle et Tensai avaient dû fournir afin d'en arriver là, du sentiment d'échec s'étant installé au fil des lunes, alors qu’ils s’évertuaient à concevoir un deuxième enfant. Combien de fois s’était-elle couchée, la nuit, en priant les Astres ? Et puis, impossible d'oublier complètement cet événement tragique d’il y a un an et demi. Une fausse couche ayant laissé une cicatrice invisible – ressac de douleur que la dulcinée du Conquérant peinait à regarder en face. Aujourd’hui, tandis qu’elle se trouvait de nouveau dans la position tant convoitée de femme enceinte, plus proche que jamais d’offrir au Reike un héritier supplémentaire, elle se devait de composer avec une réalité ridiculement prosaïque : marcher, s’asseoir, se retourner dans le lit, monter une putain de marche... Misère de misère !

    Supporter la douleur, les crampes, les mouvements incontrôlables de ce bébé grossissant de jour en jour, accaparant trop d’espace. Une créature luxuriante de vie ne semblant pas se soucier un instant du bien-être de sa génitrice. Le regard de l'Empereur, admiratif et inquiet, déchiré de voir sa bien-aimée épouse réduite à se traîner comme une lourde charrue. La soutenir d’un bras protecteur et d’un mot doux, incertain de la meilleure façon d’apporter du réconfort à cette femme qu’il aime. Tel était désormais le quotidien du couple impérial.

    En fin d'après-midi, la jeune souveraine - gravide au point de ne plus distinguer aisément son nombril de l’horizon - s’était donc résolue à quitter la pénombre confortable de ses appartements pour s'adonner à une joyeuse petite escapade au sein des jardins extérieurs du palais. Elle aurait pu s’y rendre à pied, autrefois, ses jambes ne cédant pas sous le poids de ses rondeurs. Certes. Mais pas aujourd'hui. Les médecins qui la veillaient supplièrent tous qu’elle s’épargne des efforts inutiles. Et ainsi, la voilà installée sur une litière luxueuse, véritable chef-d’œuvre de bois précieux orné de coussins brodés d’or et de soie, portée avec une révérence hésitante par quatre gardes royaux solidement bâtis, chacun paraissant craindre une fausse manœuvre qui mettrait en péril la sérénité de leur impératrice. Proche du palanquin, se tenait un homme au teint basané dont l’unique tâche (si l’on pouvait dire) consistait à agiter lentement une grosse feuille de palmier vers Ayshara. D'ailleurs, un sourire effleura ses divines lèvres lorsqu'elle songea à Draknys, laissé à la bonne garde de Brak ! Seulement quelques heures, rien de méchant, pensait-elle, un temps de répit où elle ne serait pas sollicitée par ses folleries. Comme il était doux d’avoir la sainte paix !

    Cependant, la sœur de Vaenys ne s'avérait pas pour autant seule : elle avait exigé la présence de Herendil, un ami précieux sauvé de l’esclavage et qui, depuis lors, s’était beaucoup attaché à elle. Une compagnie suffisant à apaiser l'esprit orageux de sa bienfaitrice - celle qu'on nommait reine de cœurs, maîtresse des lois - laquelle, à cet instant précis, ne désirait qu'un tantinet de grâce musicale. Entre les pattes de l'hybride, une lyre faisait naître une mélodie doucereuse qui glissait sur la peau sensible de la belle aux cheveux de lune. Elle s’était habituée à ce son, à cette caresse des cordes.

    Hélas, la jolie musique s'arrêta. Instinctivement, les améthystes de la mère-dragon cherchèrent le renard, curieuses. Sa main délicate se posa sur le bord de la litière. Sans jugement ni colère, elle l'écouta se confier avec une bienveillance empreinte de réflexion, demeurant silencieuse le temps d'absorber ses paroles. La dragonne d'argent ne voulait pas que son loyal sujet porte cette culpabilité seul. Ce qu'il lui disait, elle l'entendait, le comprenait. Mais avant toute chose, il fallait qu'il sache ceci :

    - Je sais que tu n’aurais jamais levé la main sans une raison valable. Je sais que ce n’était pas par plaisir ni par barbarie que tu as agi, mais parce que tu devais te défendre. Tu as ma confiance, Herendil. Tu l’as toujours eue et tu l’auras toujours. Ce n’est pas le sang que je vois dans tes actes. Tu n’as rien à te reprocher. Rien. Tu t'es protégé. La vie est parfois cruelle, et cette dernière nous place malheureusement face à des choix difficiles. Elle s’interrompit, un léger sourire illumina ensuite son visage fatigué. Je suis touchée, profondément, que tu entendes ma voix dans tes prières, que tu la considères comme celle de ta déesse. Toutefois... Hum... S'interrogea-t-elle. Je ne me souviens pas de t’avoir envoyé un message télépathique lors de ta mission au village de Kouarr. Peut-être que ce jour-là, ma magie m’a échappé ? Ou… Un rire cristallin. Peut-être ai-je parlé durant mon sommeil, va savoir ! Si c’est le cas, je devrais vraiment faire attention à ce que je raconte en rêvant… Quoi qu'il en soit, Herendil, cette voix n'importe que très peu, au final, réelle ou imaginaire. L’essentiel c’est ce que tu as ressenti, ce que tu as cru juste. Et tu as fait ce qu’il fallait. Tu as défendu ton honneur et le nôtre. Donc, non, je ne suis pas en colère contre toi ! Tu n’as nul besoin de mon pardon, puisque tu n’as commis aucune faute ! Son regard se fit plus doux encore, puis elle inclina la tête, à l'image d'une mère rassurant un enfant inquiet. Si cette voix était bien la mienne, alors je te promets qu’elle n’aura jamais parlé pour autre chose que la vérité.

    Décidément, l'impératrice ne pouvait nier que les mots de son fidèle serviteur l’avaient troublée, autant par leur intensité que par la dévotion divine qu'il lui dédiait. Était-il possible qu’elle ait véritablement influencé ses pensées, même sans le vouloir ? Ayshara ne se croyait pas Déesse, malgré les honneurs qu’on lui accordait. Elle n'était qu'une femme – particulièrement puissante, en effet – néanmoins soumise à des forces et faiblesses on ne peut plus concrètes.

    - Dis-moi, au fond de toi, qu'as-tu réellement ressenti juste avant de tuer ? Était-ce la peur qui t'a poussé, ou le désir de faire ce qui te semblait bien ?

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  • Sam 14 Déc - 14:14
    Ô Déesse de la Lune... Etait-ce vous ?



    Je tenais ma lyre contre moi, car il me fallait, avec une franchise désarmante, exprimer mon sentiment, mon malheur, mon trouble. Cela pesait sur mon cœur tel un fardeau lourd et accablant. Certes, l’histoire s’était achevée dans une sorte de réussite de notre mission, les immigrés ayant finalement trouvé refuge, un loyer un peu plus loin. Pourtant, des remords me rongeaient, car j’étais conscient du mépris que l’Impératrice nourrissait pour la violence et le sang. J’avais pris la vie de Webbex, ce demi-nain, dont l’idéal était aussi détestable qu’injustifiable.

    Avant cet acte, pourtant, je baignais dans une profonde incertitude. Que devais-je faire ? Ce demi-nain avait tenté de me porter atteinte. Je l’avais désarmé et, sous le joug de mes griffes, je l’avais immobilisé. Mais, devais-je le priver de la vie ? Dans un dernier regard vers les cieux, contemplant la lune, j’avais supplié la Déesse de la Lune de me guider, d’illuminer mon esprit troublé. Et j’avais entendu sa voix, clamant avec une clarté glaçante :  Tue-le !  Il a osé mettre en doute ma sainte écriture, profaner ma parole en la reniant à travers ton action.
    Mes yeux se posèrent sur les phalanges délicates qui émergeaient de la litière, des ongles soigneusement dessinés, comme pour souligner la beauté divine de Maîtresse Ayshara. Je me tenais là, humblement assis sur mes pattes arrière, attendant la sentence, le cœur battant, en proie au silence pesant de l’instant.

    Sa voix, mélodieuse et cristalline, s’éleva alors, et instinctivement, je baissai la tête, écoutant ses paroles avec une ferveur presque religieuse. Ce qu’elle me confiait apaisait mon esprit troublé. J’avais agi non par barbarie, mais guidé par une foi chevillée au corps. La confiance de Maîtresse Ayshara, ce trésor inestimable, illuminait mon cœur depuis des années, c'était la chose la plus précieuse que je possédais.

    Lorsque je levai les yeux, je croisai son sourire, fatigué mais enchanteur. Elle aborda ma confession concernant la voix qui m’avait guidé. Plus j’écoutais, et plus une étrange mélancolie étreignait mon âme : honte, bêtise, folie. Mes oreilles se baissèrent sous le poids de l'interrogation. Cette voix, c’était la première fois que je l’entendais. Sa pureté, son intensité avaient foudroyé mon être. Je l’avais cherchée en priant, en implorant la Lune, et elle m’avait répondu de cette voix que je pourrai reconnaître parmi toutes.
    Je me souvins de ce jour-là, où sans que j’en sois conscient, elle m’avait sauvé d’un chasseur dans le temple du Soleil et de la Lune, lorsque la statue de l’astre lunaire s’était animée sous la forme de celle que je vénérais.

    Suis-je dans l’erreur depuis tout ce temps ? Quelle ignoble pensée, déraisonnable ! Maîtresse Ayshara est la Déesse Lune, une certitude inscrite dans les fibres de mon être. Toutefois, si c’était bien là sa voix, comment cela avait-il pu se manifester sans son propre vouloir ?

    Je me rapprochai de la litière, avançant vers l’endroit où ses doigts effleuraient le voile. Et j’écoutai attentivement sa question. J'y répondis de bon cœur comme à chaque fois que je lui parlais, qu'elle me posait une question, jamais je ne pourrai lui mentir, ou maquiller la vérité.

    - Tout cela est si étrange, Maîtresse. Je vous assure, je n’ai aucun doute que c’était votre voix, et vos paroles incarnent la justice. C’était bien votre chant mélodieux, comme c’était votre silhouette que j’aperçus dans le temple de la Lune et du Soleil, lorsque, fuyant un chasseur, je trouvai refuge là où la statue de la Lune m’orienta vers une cachette… C’était vous…
    déclarai-je d’une voix empreinte de conviction, conscient que si c’était bien elle, elle l’avait fait sans le savoir. Mais comment cela pouvait-il être ?

    -  Le demi-nain chercha à m’attaquer, mais j’ai esquivé, et je le tenais fermement, mes griffes sous sa gorge.  Je mimai alors ce qui s’était produit, tel un artiste, pour offrir à l’Impératrice une image vivante de mon geste.  Ensuite, je ne sais plus… J’ai levé les yeux vers le ciel, vers la Lune vers vous, priant dans un tourbillon de peur et de colère face au sacrilège qu’il avait commis en doutant de votre volonté, de votre écriture, de votre sceau… Mais je ne voulais pas le tuer, car je sais le mépris que vous portait à la violence, et au sang. Je cherchais, au fond de ma foi, au cœur de mes croyances, la conduite à suivre ! Soudain, votre voix, claire comme le cristal, me dictait de frapper, de punir le péché, de défendre notre honneur… Qu’il me fallait me défendre… Cela ne fut guère simple… Cela me troubla, j’ai agi pour le bien que vous désirez… Pour accomplir la volonté de la Lune, votre volonté ! Je m’assis alors, juste devant la litière.

    - Noctalys soutenait que je ne devais point le tuer, que cela ne correspondait pas à vos pensées. Mais j’ai suivi ma foi, la volonté que j’ai perçue nettement, si réelle. Lorsque je vis son corps s’effondrer, une sensation vertigineuse m’envahit… Suis-je fou ? Je n’avais point de regrets, mais je craignais de vous décevoir. Et si Noctalys avait raison ? J’ai agi pour notre bien !  Je repris mon souffle, parlant avec sincérité et humilité.

    - Tout cela est si nébuleux, si troublant… Maîtresse, parfois, je me sens si perdu… Serait-il possible que ma foi ait été si forte, si intense bercé de fanatisme peut-être, qu’elle m’ait permis de connaître votre volonté sans que vous en ayez conscience ? J'étais certain que vous me disiez la vérité... C'est pour cela que j'ai mis fin à son existence, parceque c'était vous. Cela est si étrange. Mes griffes s’enfoncèrent dans le sol, le parfum enivrant de l’Impératrice apaisant mon âme tourmentée.

    - Vous m’avez souvent dit être soumise aux lois de la nature humaine, bien que vous surpassiez l’humanité… Voilà ce qui vous élève en vérité. Votre force vous permet de guider et d’inspirer, et ce que vous percevez comme faiblesses révèle votre authenticité. Cela touche les cœurs, vous rend réelle aux yeux de ceux qui vous vénèrent. Votre capacité à ressentir, à comprendre les luttes humaines, est une force, une lumière pour les âmes égarées. Votre humanité est une part de votre divinité, le symbole de votre compassion envers les mortels. Dans le ciel, la lune elle-même traverse des phases de plénitude et de décroissance, illustrant l’harmonie entre puissance, beauté et fragilité.  

    Je m’approchai davantage, ma truffe effleurant délicatement ses doigts, cherchant là un réconfort. Je parlais avec le cœur, comme jamais auparavant. Je savais que je pouvais lui confier mes pensées depuis qu’elle avait su capturer mon âme et devenir ma Maîtresse. Notre lien, bien plus qu’un simple attachement entre un renard et sa propriétaire, était un fil tissé d’une vie d’échange et d’adoration.

    - Cependant, je ne devrais pas vous accabler de cela… Votre position à ce sujet est claire…  Je cherchai la douceur de sa main, comme un animal en quête de sécurité.

    - Merci de m’avoir écouté… Désirez-vous que je joue encore ? demandai-je, d’une voix murmurée.

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  • Ven 27 Déc - 23:41

    Un souffle chaud s'échappa de ses lèvres. Une tension sourde irradia dans le bas de son dos pendant qu’un mouvement brusque du petit être en gestation lui arracha un discret rictus. En silence, l'impératrice bénit l’instant, s’efforçant de rester immobile, souveraine malgré tout, préservant un calme qui contredisait la tempête physique sévissant en sa chair. Elle se surprit à méditer sur la portée de ses mots : elle avait dit ne pas être en colère, ne pas blâmer le jeune hybride d’avoir commis l’irréparable, parce qu’il l’avait fait pour protéger et non par soif de violence. Et si cela la rassurait de pouvoir absoudre l’un de ses proches d’un tel fardeau, la dragonne sentait malheureusement une sourde culpabilité pointer au fond d’elle-même. Jamais elle n’avait cherché à se faire passer pour une divinité. Aussi puissante fût-elle, la dulcinée du Conquérant n'acceptait guère cette confusion entre sa présence et une véritable entité céleste. Son corps alourdi par la grossesse en était la preuve vivante de sa vulnérabilité. Une démonstration qu’on pouvait très bien manier les arcanes du Sekai avec une aisance naturelle, on n’était pas moins à la merci des douleurs et des affres de la condition mortelle. De nature farouchement indépendante, elle jalousait presque l’ancienne Ayshara, celle capable d'arpenter ces jardins sans l’ombre d’une hésitation, les pas légers, la grâce innée de la reine qu’elle était alors. Maintenant, elle avait l’impression d’être si fragile, contrainte d’avancer au ralenti, de laisser aux autres le soin de la porter et de la protéger. La moindre remarque sur son état faisait affleurer un agacement teinté de honte. Pourtant, en posant ses améthystes sur Herendil – ses oreilles pointues, ses traits nerveux mais fidèles, son instrument désormais silencieux – elle se rappela que la bonté n’était pas une faiblesse, que se montrer compatissante ou vulnérable n’ôtait rien à la puissance lui appartenant. Peut-être que cette forme de bienveillance la distinguait-elle aux yeux de ceux qui l’entouraient, lui donnant une aura que certains assimilaient à celle d’une déesse. N’était-ce pas ce qu’elle s’efforçait d’enseigner ? Que la force réside autant dans l’empathie que dans le pouvoir brut, dans l’écoute du cœur autant que dans la maîtrise des magies.

    Elle ne se pensait pas divine. Cependant, il s'agissait de sa responsabilité de tendre la main à ceux l'aimant, croyant en sa personne, même si leurs convictions la dépassaient quelquefois. Elle avait accordé sa confiance à son ami et continuerait de le faire, qu’importe le fardeau que cela impliquait. Car être impératrice, c’était exactement ça : un sacre et une cage, un rêve de grandeur et un cauchemar de sacrifices. Porter le poids d’un enfant en son sein, en plus de celui des âmes la considérant comme un repère ultime. Lorsque tout semble menacer de s’effondrer, Ayshara doit se dresser, radieuse, pareille à la Lune dans la nuit.

    Les mains protectrices posées sur ce ventre volumineux abritant un second héritier, la vosdraak écouta le renard se confier de nouveau. Assis à même le sol, il venait de raconter les événements survenus au sein du village de Kouarr. Ensuite, sa poitrine se serra à mesure qu’il décrivait ce qu’il avait vu, entendu, éprouvé – cette silhouette qui, avoua-t-il, était la sienne, cette voix cristalline l'ayant poussé à frapper, à punir le pécheur. Elle ne se voyait point comme un juge suprême de la vie et de la mort. Et pourtant, à l’entendre, Herendil avait agi précisément sous l’influence d’une foi inébranlable la plaçant au-dessus du reste. Elle nota, non sans un pincement au cœur, l’ombre de culpabilité qui assombrissait ses prunelles, puis l’étincelle d’angoisse lorsqu’il mentionnait Noctalys, lequel soutenait que le désir d’Ayshara ne s'avérait pas de tuer, que sa bienveillance envers ses sujets se voulait un principe immuable. Alors pourquoi, par les Astres, cette fameuse voix incitait-elle au contraire ? Comment accepter qu’un être soit amené à tuer au nom de sa bienfaitrice ? Elle demeurait désarmée devant la façon dont chacun pouvait interpréter sa volonté. Si petite et si grande à la fois.

    - Mon cher ami… Je comprends tes doutes et tes tourments. Ta foi est forte. Tellement forte qu’elle peut parfois obscurcir la réalité. Crois-moi, je ne t’ordonne pas de tuer ni de punir qui que ce soit pour me servir, pas plus que je ne souhaite que tu vives avec la peur de me décevoir. Ce que tu as ressenti, ce que tu as cru être moi, était sans doute l’écho de ton désir à toi de me protéger. Peut-être qu’il existe un lien inconnu entre ton âme et la mienne. Sache toutefois que je n’encouragerai jamais la violence gratuite. La menace qui pesait sur ta vie, sur notre honneur, t'a forcé à lever la main. Je ne te blâme pas. Je ne veux pas d’un serviteur aveuglément soumis, mais d’un ami sincère, apte à penser librement, particulièrement lors de ses questionnements. Tu n’es pas fou. Et tu ne m’as pas déçue ! Tu possèdes une foi qui t’a poussé à agir, mais j’espère honnêtement que cette dernière t’aidera à te pardonner. Je suis là pour t’éclairer, pas pour te damner. Prends courage, Herendil, et ne laisse pas ta conscience s’assombrir de remords.

    Elle était la mère des dragons, tout en restant cette jeune femme comprenant la souffrance, le désarroi et la confusion de ceux évoluant sous son règne. Tandis que le renard formulait cette comparaison avec l'astre nocturne, la sœur de Vaenys porta un moment ses yeux sur l'étendue azurée. La lune croît et décroît. La souveraine dicte des lois et peine pourtant à monter un escalier. Quelque part, ça la rassurait qu'on ne l'associe pas à une déité parfaite. Les reikois avaient besoin d’une impératrice pouvant écouter leurs cris et sécher leurs larmes. Pas d’un Dieu lointain, écrasant par son omnipotence.

    Sa respiration reprit un rythme plus calme. Elle se tourna de nouveau vers son compagnon. S’il semblait prêt à implorer un jugement, elle sentait surtout qu’il cherchait du réconfort. La démarche hésitante de l'hybride fut accueillit d’un sourire bienveillant, et quand il s’avança davantage, la belle leva une main délicate, puis effleura doucement le sommet de son petit crâne, sa paume s'aventurant d'une infinie tendresse sur la fourrure rousse.

    - Tu n’es pas un instrument de mon pouvoir. Tu es un ami proche ainsi qu'un confident dont la loyauté m'apaise. Je veux que tu vives en paix et je ferai de mon mieux pour te guider, si c’est le réconfort que tu désires. Elle laissa sa main s’attarder sur le pelage soyeux. Son sourire se fit plus prononcé. J’aimerais beaucoup t’entendre jouer à nouveau. Tu sais combien ta musique me tranquillise.

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    Herendil
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  • Dim 29 Déc - 12:39
    Ô Déesse de la Lune... Etait-ce vous ?


    Mes sentiments envers l’Impératrice restait intacte ma confiance envers elle était aveugle, plus encore même. Elle m'avait sauvé, recueilli, soigné, et, plus que tout, elle m’avait éduqué. Chaque fibre de mon être, chaque battement de mon cœur, je les devais à elle. Jamais je n'avais connu un moment aussi profond que celui que je vivais dans le village de Kouarr. Une effroyable ambiguïté m’étreignait : suis-je fou ? Me disais-je, m'interrogeant sans cesse. Est-ce le fanatisme qui me consumait, me dévorant de l'intérieur ? Les pensées se bousculaient dans mon esprit comme une tempête, et je peinais à démêler ce chaos de sentiments, cette insoutenable folie qui m'habitait.

    Être aux côtés de l'Impératrice était pour moi un véritable soulagement, un refuge où mes doutes et mes douleurs s’évanouissaient. Je ressentais une chance inouïe d’être à ses côtés, que ce soit en ce moment précis ou dans les balades furtives où je me mouvais tel un renard. Et je lui confiais tout, importants secrets et fragiles confidences, l’écoutant comme on entendrait le murmure d’un ruisseau. J'évoquais la voix douce qui m’avait guidé, cette voix qui, en quelque sorte, m’avait protégé. Si je n’avais pas agi, nul doute que tout aurait pris une tournure bien différente et que je ne serais plus de ce monde.

    Depuis ce jour, je portais en moi un poids, une malaise qui m’angoissait. Oser l’exprimer, cependant, était un premier pas vers la libération. Je l’écoutais, religieusement, absorbé par ses mots, ses phrases, comme si chacune d'elles était une goutte d'une vérité absolue. Ce qu'elle disait valait pour moi comme une loi. Mon désir de la protéger ne pouvait que grandir. Un lien entre nos âmes ? Cette idée me fit frissonnait, naissant en moi un sentiment de fierté, de privilège. Agir guidé par ma foi, c'était un acte sincère, une certitude que je chérissais. Je comprenais que je ne devais pas me laisser submerger par les remords. Pourquoi ai-je douté ? Ma foi en elle était inébranlable…

    La frayeur qui m’envahissait tenait à cette expérience inédite. Jamais auparavant, je n’avais eu à agir ainsi. Et quand, au milieu de ma confusion, j’entendis sa voix, une douce mélodie, je fus porté par cette force qui m'avait sauvé. Elle était là pour me guider, pour m’éclairer, et ses mots, tels des phares dans la nuit, me rassuraient. Je me redressais sur mes quatre pattes, approchant d’elle, assoiffé de réconfort. Elle ne souhaitait pas être considérée comme une Déesse, une idée que je croyais pourtant, moi et bien d’autres. Cependant, en cet instant, je ne devais pas lui imposer ce poids. Elle attendait un enfant. Un dragon ? Un frère pour celui qu'elle avait déjà porté.

    J’avais la chance de recevoir les caresses de ses doigts gracieux, de croiser ce sourire qui illuminait mon être. Sa main glissait avec une douceur infinie sur ma fourrure, un moment de ravissement toujours renouvelé. Je me laissais bercer par ses paroles, enveloppé dans une bulle de sérénité. Elle était pour moi bien plus qu’un guide, une maîtresse, elle était sans doute cette figure maternelle que je n'avais jamais eu, bien que cette pensée me parût folle, osée. Cela me rendait à la fois mélancolique et au prise avec ce sentiment d'un enfant perdu retrouvant celle qui lui avait donné la vie.

    Ses ongles caressaient mon pelage, et mes oreilles avec tant de tendresse, et je ne pus réprimer un léger soupir. Je me blottissais un peu plus près, et j'étais là, face à elle, la beauté incarnée de la douceur. L’Impératrice désirait que je joue encore de ma lyre, et je m’y engageais, profitant de ses délicates attentions. Je composai alors des airs calmes, mystérieux, entonnant des mélodies qui s'élevaient avec majesté.
    - Vous m'honorez, Maîtresse, murmurai-je de cette voix profonde qui ne troublait pas l’harmonie de mes notes. Vos mots sont pour moi un antidote... Vivre cette expérience pour la première fois m'a désorienté, totalement surpris. Je me suis senti perdu...

    Ma foi en vous, en la Lune, est profonde, et pur. Le bourgeonnement de cette voix, j'en voyais l'écho résonner dans la profondeur de mon cœur. Jamais vous ne me guideriez sur un chemin que je pourrais juger indigne de vous. Vous êtes tout pour moi…


    Je laissai les notes s’envoler, jouant, jouant encore, comme si chaque son était une prière dédiée à sa grandeur, et avec la seule ambition d'apaiser les tourments que lui offrait la grossesse, mais aussi pour lui offrir un moment de confort. Y parvenir était pour moi un véritable trésor. Le plus beau.
    - Être votre ami, un confident, pouvoir vous aider du mieux que je peux, c'est là mon plus cher désir... Vous avez tellement fait pour moi, que souvent je me questionne sur ce que je peux vous apporter en échange ? , murmurai-je alors, laissant mes mélodies s’accélérer légèrement. Les longues secondes se succédaient avec une profondeur apaisante. Je fermai les yeux, emporté par cette communion exaltante. Elle m'avait permis de démêler mes doutes, comme toujours… Comme l'entité supérieure qu'elle représente à mes yeux. Je savais que ma loyauté était pour elle comme une épaule, je savais que mes mélodies l'aidaient aussi à vaincre ses troubles, et que ma présence l'aidait parfois lorsqu'il s'agissait d'apaiser son fils.

    Vous avez mentionné une connexion entre nos âmes ? Est-ce même possible ? Croyez-vous que ma foi, déjà si forte, puisse se transformer en un souffle vibratoire, un élan qui suscite des réponses à mes supplications me permettant d'entendre vos conseils ?
    Les paroles de Maîtresse Ayshara me revenaient alors en mémoire. Ce n’était pas un ordre cruel qu’elle m’avait donné ; non, elle m’avait guidé pour honorer son nom. Je n'avais pas tué par plaisir, ou pour son plaisir, mais pour protéger des valeurs d’humanité. La quiétude régnait à présent au fond de mon âme, et cela se lisait dans l’expression de mon visage et dans les notes qui s'évadaient dans l'air… Ces moments-là étaient pour moi les plus beaux… Cela, j'étais certain que je n'avais pas besoin de le dire, mon lien avec elle lui permettait de connaître ce que je pouvais ressentir sans même que j'ai à parler.






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