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Citoyen de La République
Ayna Yelcan
Messages : 18
crédits : 559
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique bon
Rang: C
Courage en été, ça pourrait presque passer pour une station balnéaire. Ville la plus éloignée du Reike et des conflits, l'ambiance y est en général plus détendue qu'à Liberty. C'est ici qu'on est arrivés avec Eli, il y a quatre ans de cela, quand on a laissé derrière nous l'île de Kaizoku. Et on aurait probablement dû y rester, ça aurait été plus pratique que de faire les allers-retours à chaque fois. Mais maintenant qu'il est sur le point d'entrer à Magic, je ne peux pas vraiment abandonner notre bicoque à Liberty. Malgré la guerre, malgré les conflits, malgré la destruction. Nous en revenons, de Liberty. Son inscription a été validée, il fera sa rentrée en septembre. Plus que quelques semaines avant de le voir s'enfermer dans cette université, avec ses murs en pierre, ses portes massives, ses salles fermées... Loin de l'horizon, loin de la mer, loin du vent, que va-t-il devenir là-bas ? Je rumine en marchant sur le port de Courage, en direction de notre bateau. L'équipage de l'Ecumeur de Nuages doit être prêt à repartir pour notre prochaine mission. Peut-être la dernière avec Eli. Il marche devant moi, l'air insouciant. Ses boucles brunes sont parfois balayés par un courant d'air, je vois alors apparaître les cornes bleues qui poussent sur son front.
La vie continue, m'a-t-il dit, plein de philosophie, quand nous avons quitté Liberty avant-hier. Une façon de me libérer de ce poids. Je suppose. Il aura bientôt quatorze ans, et il est déjà bien plus sage que moi. Il a l'air ravi de cette nouvelle aventure qui l'attend. Il ne voit pas les choses de la même façon que moi. J'ai passé deux ans à faire mon service militaire, et j'ai cru que j'allais tout exploser si on m'enfermait deux mois de plus. Et lui s'engage pour quoi, au moins cinq ans ? On lui a demandé de choisir un cursus, on nous a expliqué tout ça à la dernière réunion. Il doit donner sa réponse avant la rentrée. J'espère le voir choisir les Théories Fondamentales de la Magie ou encore la Médecine Magique. Mais je l'ai vu zyeuter assez particulière les descriptions des Stratégies Militaires Magiques et surtout, des Pratiques Interdites. C'est là où l'on forme une partie des Limiers du Razkaal. Il s'est bien gardé de me dire s'il avait choisi, et ce qui l'intéressait. Mais ça me met en rogne, rien que d'y penser.
Un autre qui a l'air en rogne, c'est un grand homme, borgne. Il a un âge avancé, bien marqué par les rides sur son visage, mais il se tient droit et sa stature impose un certain respect. Sa voix gronde sur un employé de chantier, calepin en main. Ils sont tous deux devant un énorme brick de marchandises, mon petit chébec fait pâle figure face à ce mastodonte. Mais à la vue de son mât penché, qui menace de rompre, et des multiples fissures sur sa carcasse, je comprends que le vieux soit énervé. J'ai la drôle impression de le connaître, cette voix me dit quelque chose. Mais j'ai déjà dû le croiser dans le coin, peut-être même que j'ai déjà travaillé pour lui, l'Ecumeur est spécialisé dans l'escorte de ce genre de bateaux, pour leur éviter un sort comme celui qu'il a visiblement subi lors de son dernier voyage. En passant à côté d'eux, je ne manque pas de leur faire remarquer d'un ton narquois.
« La prochaine fois, faites appel à un navire d'escorte. Les pirates sont de plus en plus féroces sur ces mers. C'est dommage d'endommager un si beau rafiot juste parce qu'on prend pas les précautions nécessaires. »
J'en ai probablement trop fait, mais ma mauvaise humeur n'a pas aidé. Hors de question de me retourner et de présenter mes excuses, par contre. J'entends l'employé de chantier s'offusquer et ses petits pas me rattrappent. Quand il pose sa main sur mon bras pour m'arrêter, ma dextre vient machinalement dévoiler la lueur de mon sabre sous ma cape, et finit sa course sur le manche de mon arbalète de poing. Je me retourne et je vois le trouble dans son regard. Suivi de la détermination.
« Vous... vous ne savez pas à qui vous parlez... de quoi vous parlez... vous... cet armateur est... enfin...
- Et bien, qu'il se présente. Ce n'est pas moi qui braille devant tout le port de Courage pour faire entendre mon mécontentement, il devrait à minima s'excuser de nous faire vivre ses calvaires avec lui, cet armateur !
- Tatayna... »
La voix d'Eli s'élève dans mon dos. Merde, j'en ai vraiment trop fait. Je prends une grande inspiration. Oh, et puis tant pis, un peu d'action ça ne fera de mal à personne, et puis je doute que le vieux soit en état de m'en mettre une si jamais je pousse le bouchon un peu trop loin.
« Ayna Yelcan, capitaine du chébec l'Ecumeur de Nuages. Le meilleur navire d'escorte de la Société des Sept Gardiens. »
Oui, j'exagère, et alors ? N'est pas marin qui veut, non plus.
« Et vous, cher armateur si important, avec votre brick tout éclaté, vous êtes qui ? »
Me cherche pas, bonhomme. Je suis énervée. Pas par toi, mais faut bien que ma colère passe quelque part. J'allais quand même pas me mettre en rogne contre mon neveu, voyons.
La vie continue, m'a-t-il dit, plein de philosophie, quand nous avons quitté Liberty avant-hier. Une façon de me libérer de ce poids. Je suppose. Il aura bientôt quatorze ans, et il est déjà bien plus sage que moi. Il a l'air ravi de cette nouvelle aventure qui l'attend. Il ne voit pas les choses de la même façon que moi. J'ai passé deux ans à faire mon service militaire, et j'ai cru que j'allais tout exploser si on m'enfermait deux mois de plus. Et lui s'engage pour quoi, au moins cinq ans ? On lui a demandé de choisir un cursus, on nous a expliqué tout ça à la dernière réunion. Il doit donner sa réponse avant la rentrée. J'espère le voir choisir les Théories Fondamentales de la Magie ou encore la Médecine Magique. Mais je l'ai vu zyeuter assez particulière les descriptions des Stratégies Militaires Magiques et surtout, des Pratiques Interdites. C'est là où l'on forme une partie des Limiers du Razkaal. Il s'est bien gardé de me dire s'il avait choisi, et ce qui l'intéressait. Mais ça me met en rogne, rien que d'y penser.
Un autre qui a l'air en rogne, c'est un grand homme, borgne. Il a un âge avancé, bien marqué par les rides sur son visage, mais il se tient droit et sa stature impose un certain respect. Sa voix gronde sur un employé de chantier, calepin en main. Ils sont tous deux devant un énorme brick de marchandises, mon petit chébec fait pâle figure face à ce mastodonte. Mais à la vue de son mât penché, qui menace de rompre, et des multiples fissures sur sa carcasse, je comprends que le vieux soit énervé. J'ai la drôle impression de le connaître, cette voix me dit quelque chose. Mais j'ai déjà dû le croiser dans le coin, peut-être même que j'ai déjà travaillé pour lui, l'Ecumeur est spécialisé dans l'escorte de ce genre de bateaux, pour leur éviter un sort comme celui qu'il a visiblement subi lors de son dernier voyage. En passant à côté d'eux, je ne manque pas de leur faire remarquer d'un ton narquois.
« La prochaine fois, faites appel à un navire d'escorte. Les pirates sont de plus en plus féroces sur ces mers. C'est dommage d'endommager un si beau rafiot juste parce qu'on prend pas les précautions nécessaires. »
J'en ai probablement trop fait, mais ma mauvaise humeur n'a pas aidé. Hors de question de me retourner et de présenter mes excuses, par contre. J'entends l'employé de chantier s'offusquer et ses petits pas me rattrappent. Quand il pose sa main sur mon bras pour m'arrêter, ma dextre vient machinalement dévoiler la lueur de mon sabre sous ma cape, et finit sa course sur le manche de mon arbalète de poing. Je me retourne et je vois le trouble dans son regard. Suivi de la détermination.
« Vous... vous ne savez pas à qui vous parlez... de quoi vous parlez... vous... cet armateur est... enfin...
- Et bien, qu'il se présente. Ce n'est pas moi qui braille devant tout le port de Courage pour faire entendre mon mécontentement, il devrait à minima s'excuser de nous faire vivre ses calvaires avec lui, cet armateur !
- Tatayna... »
La voix d'Eli s'élève dans mon dos. Merde, j'en ai vraiment trop fait. Je prends une grande inspiration. Oh, et puis tant pis, un peu d'action ça ne fera de mal à personne, et puis je doute que le vieux soit en état de m'en mettre une si jamais je pousse le bouchon un peu trop loin.
« Ayna Yelcan, capitaine du chébec l'Ecumeur de Nuages. Le meilleur navire d'escorte de la Société des Sept Gardiens. »
Oui, j'exagère, et alors ? N'est pas marin qui veut, non plus.
« Et vous, cher armateur si important, avec votre brick tout éclaté, vous êtes qui ? »
Me cherche pas, bonhomme. Je suis énervée. Pas par toi, mais faut bien que ma colère passe quelque part. J'allais quand même pas me mettre en rogne contre mon neveu, voyons.
Citoyen du monde
Altarus Aearon
Messages : 429
crédits : 1500
crédits : 1500
Info personnage
Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Altarus avait de quoi être remonté. Le Rosée du Matin était bien mal en point, avec son mât qui donnait l'air de vouloir se rompre à tout moment et sa coque fissurée là où il avait subi le choc. Et l'autre, là, qui devait prendre en note les dégâts, s'était complu à affirmer que la quille était touchée. Cela, il en avait l'assurance avec l'aide de ses matelots. La quille, la pièce maîtresse de toute coque qui se respecte, était la colonne vertébrale. Si elle venait seulement à se fendre, c'était la mort assurée du navire. Or, pour le Rosée, ce n'était pas le cas. Il avait fini par s'emporter pour faire rentrer cela dans le crâne du malheureux humain, qui s'était confondu en excuses. Plus encore, cet humain savait à qui il avait affaire. Cet armateur n'était pas un nouveau venu pourtant, à Courage... mais comment essayer de contourner les ordres de la journée en refusant tout navire avarié pour l'accès aux cales sèches ? Il avait été trop bête d'imaginer des dégâts à la quille de ce brick pour lui interdire l'accès aux arsenaux. Il se bouffait le courroux du demi-elfe. Il le méritait, c'était vrai, mais il ne pouvait pas non plus dévoiler les raisons.
S'excusant encore, gribouillant en quelques mots pour résumer les véritables dégâts à faire réparer sur son carnet, il manqua de sursauter à la voix tranchante d'une jeune femme passant à côté d'eux. Le vieux capitaine, lui, ne manqua pas de darder sur elle son unique œil valide, les sourcils froncés. Il n'eut point le temps de répondre quoi que ce soit, que l'employé se précipita presque vers l'effrontée. Silencieusement, il assista à l'échange et... il s'attarda sur elle.
Elle ne lui était pas inconnue. Son visage, le ton sec de sa voix... Cela lui revint. Il se rappelait d'elle. Son épaule picotait d'une lointaine blessure en même temps que le souvenir lui revenait. Et le gamin qui était à ses côtés devait être le neveu qu'elle cherchait au moment de leur rencontre. Si c'était bien lui, elle devait être heureuse de le garder près d'elle pour le surveiller, et ne pas courir à travers le Sekaï une nouvelle fois.
Le malheureux employé, qui avait cru redorer sa position auprès d'Altarus en le défendant, en eut pour son grade. Puis, la râleuse poussa plus à la provocation. Le borgne la fixa. Il était certain qu'il ne pouvait pas vraiment laisser passer cela. Il devait en même temps être prudent. Elle ne connaissait pas son identité. Il aurait pu se contenter de l'ignorer, même pour sa fierté personnelle. Mais ici, il était un armateur qui n'avait pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds de cette manière.
Il fit un pas pour se rapprocher. Ses mains gantées jointes dans le dos, il se tenait dignement face à la capitaine. L'éclat de son œil valide était d'un bleu-gris profond, telle une mer à la limite de virer en tempête.
"Altarus Aearon, armateur du Rosée du Matin, ainsi que de d'autres navires...."
Il la regarda, demeurant silencieux quelques secondes.
"Capitaine Yelcan... Chercheriez-vous à me proposer un service dont je n'ai que rarement besoin ? Si c'est pour faire fantoche au flanc de mes navires, je n'en ai nul besoin. Si vous aviez pris le temps d'être plus attentive à l'égard de mon brick, pour ses avaries, vous auriez eu le temps de constater qu'il n'a point subi les dégâts d'un abordage..."
Il inclina légèrement la tête en direction du pont. On voyait clairement que le navire n'avait aucune trace d'offensive pirate. En même temps, lui-même était pirate. Il connaissait assez bien les routes commerciales à éviter pour limiter les rencontres avec certains de ses pairs qui ne méritaient que le jugement de la mer.
"Votre Écumeur de Nuages doit être un bon navire... qui n'a sans doute jamais eu à voir la moindre bannière pirate depuis sa mise à l'eau. Maintenant, si vous le permettez, capitaine, je dois terminer de faire le point avec Maître Fedro ici présent, pour qu'il me trouve un créneau d'accès aux arsenaux."
L'employé eut envie de se cacher derrière son carnet, trop petit pour le dissimuler de ce qui pourrait s'ensuivre.
S'excusant encore, gribouillant en quelques mots pour résumer les véritables dégâts à faire réparer sur son carnet, il manqua de sursauter à la voix tranchante d'une jeune femme passant à côté d'eux. Le vieux capitaine, lui, ne manqua pas de darder sur elle son unique œil valide, les sourcils froncés. Il n'eut point le temps de répondre quoi que ce soit, que l'employé se précipita presque vers l'effrontée. Silencieusement, il assista à l'échange et... il s'attarda sur elle.
Elle ne lui était pas inconnue. Son visage, le ton sec de sa voix... Cela lui revint. Il se rappelait d'elle. Son épaule picotait d'une lointaine blessure en même temps que le souvenir lui revenait. Et le gamin qui était à ses côtés devait être le neveu qu'elle cherchait au moment de leur rencontre. Si c'était bien lui, elle devait être heureuse de le garder près d'elle pour le surveiller, et ne pas courir à travers le Sekaï une nouvelle fois.
Le malheureux employé, qui avait cru redorer sa position auprès d'Altarus en le défendant, en eut pour son grade. Puis, la râleuse poussa plus à la provocation. Le borgne la fixa. Il était certain qu'il ne pouvait pas vraiment laisser passer cela. Il devait en même temps être prudent. Elle ne connaissait pas son identité. Il aurait pu se contenter de l'ignorer, même pour sa fierté personnelle. Mais ici, il était un armateur qui n'avait pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds de cette manière.
Il fit un pas pour se rapprocher. Ses mains gantées jointes dans le dos, il se tenait dignement face à la capitaine. L'éclat de son œil valide était d'un bleu-gris profond, telle une mer à la limite de virer en tempête.
"Altarus Aearon, armateur du Rosée du Matin, ainsi que de d'autres navires...."
Il la regarda, demeurant silencieux quelques secondes.
"Capitaine Yelcan... Chercheriez-vous à me proposer un service dont je n'ai que rarement besoin ? Si c'est pour faire fantoche au flanc de mes navires, je n'en ai nul besoin. Si vous aviez pris le temps d'être plus attentive à l'égard de mon brick, pour ses avaries, vous auriez eu le temps de constater qu'il n'a point subi les dégâts d'un abordage..."
Il inclina légèrement la tête en direction du pont. On voyait clairement que le navire n'avait aucune trace d'offensive pirate. En même temps, lui-même était pirate. Il connaissait assez bien les routes commerciales à éviter pour limiter les rencontres avec certains de ses pairs qui ne méritaient que le jugement de la mer.
"Votre Écumeur de Nuages doit être un bon navire... qui n'a sans doute jamais eu à voir la moindre bannière pirate depuis sa mise à l'eau. Maintenant, si vous le permettez, capitaine, je dois terminer de faire le point avec Maître Fedro ici présent, pour qu'il me trouve un créneau d'accès aux arsenaux."
L'employé eut envie de se cacher derrière son carnet, trop petit pour le dissimuler de ce qui pourrait s'ensuivre.
Citoyen de La République
Ayna Yelcan
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Info personnage
Race: Humain
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique bon
Rang: C
Il s'approche de moi et j'ai déjà envie de l'embrocher. Je me mords l'intérieur de la joue, un petit sourire mauvais au bord des lèvres alors que je le laisse s'exprimer et insulter mon navire. Je souffle d'un amusement passablement agacé quand il me montre son navire, secouant très légèrement ma tête de droite à gauche. Voilà un armateur au moins aussi fier que moi. Un bon marin. Qui n'est pas au bout de ses peines.
« Vous voilà bien peu renseigné, mon ami. L'Ecumeur de Nuages a pour mission principale d'escorter des bricks comme le votre, et autres navires de marchandises, et de les protéger des offensives pirates. Il était sous le commandement du capitaine Brooke avant moi, et navigue depuis une bonne dizaine d'années déjà. C'est un excellent chébec, on trouve difficilement plus rapide et manoeuvrable. »
Je fais un pas vers lui, alors qu'il était sur le point de me tourner le dos et de partir continuer son affaire avec le dénommé Maître Fredo. C'est fou comme sa voix m'est familière, mais pourtant je ne reconnais pas ce visage. C'est vraiment étonnant.
« Votre Rosée du Matin s'est écrasée sur un pic rocheux, n'importe quel marin avec deux sous de jugeote est capable de s'en rendre compte. Mais les dégâts de votre mât ne sont pas dûs qu'au choc. Il y a une rayure sur le côté, qui correspond à un tir de bolas raté. Elle a évité, mais ça a fragilisé la structure, c'est peut-être ce qui a amené à l'accident qui vous amène ici aujourd'hui, je ne saurais le dire. Et on se prend rarement des bolas autrement que contre des pirates, Maître Aearon. »
La fissure est très légère, presque imperceptible à l'oeil nu, encore moins à l'oeil unique. Mais j'ai une vue exceptionnellement bonne, et deux yeux valides. J'ai vu la rayure au premier coup d'oeil, et je savais de quoi je parlais quand je me suis permis d'ouvrir ma grande gueule, tout aussi énervée que je sois. Le bois est éraflé d'une façon que seules les bolas peuvent le faire, légèrement en oblique, plus creux sur le côté. Je reconnais cette blessure pour l'avoir vu des centaines de fois. Je pourrais enfoncer le bouchon, mais la main d'Eli sur mon bras me retient. Je respire un grand coup et j'essaye de me calmer. Le ton de ma voix se fait un peu moins sec, le volume sonore un peu moins haut.
« Je n'ai aucunement le besoin de vous offrir mes services. La SSG m'offre suffisamment de travail, et la Marine réquisitionne notre navire et équipage quand ce n'est pas le cas. Maintenant, si vous avez fini de crier sur ce pauvre clerc ignorant, je vous laisse à votre office, Maître Armateur. Bon continuation, et bon vent. »
Je lui tourne alors le dos, reprenant ma route vers mon propre navire, amarré un peu plus loin. Les poings fermés, encore emplie de rage, je laisse ma cape reprendre sa position initiale sur mes armes. Est-ce que je viens de me faire un nouvel ennemi ? Possiblement. Il va falloir que je me renseigne sur cet Altarus Aearon, ce nom me dit vaguement quelque chose, je crois que c'est un gros poisson. Et moi, je ne suis qu'une toute petite capitaine, sur mon tout petit bateau. Mais la rage m'anime bien trop souvent, il est vrai. Devrai-je aller m'excuser ? Hors de question. Ce n'est pas comme si je l'avais attaqué, après tout, je n'ai fait que lui demander - un peu ardemment - de baisser la voix. Et le provoquer. Merde, ouais, j'aurais peut-être mieux fait de me taire. Enfin bon, ce qui est fait est fait. Je n'ai plus qu'à assumer, maintenant. Si j'ai l'occasion de le recroiser, j'essaierai d'être plus douce. Faut juste pas que ça tombe sur le jour où Eli va m'annoncer qu'il s'engage dans l'armée du Reike ou je ne sais quelle autre idée farfelue et dangereuse qu'il aura trouvé...
« Vous voilà bien peu renseigné, mon ami. L'Ecumeur de Nuages a pour mission principale d'escorter des bricks comme le votre, et autres navires de marchandises, et de les protéger des offensives pirates. Il était sous le commandement du capitaine Brooke avant moi, et navigue depuis une bonne dizaine d'années déjà. C'est un excellent chébec, on trouve difficilement plus rapide et manoeuvrable. »
Je fais un pas vers lui, alors qu'il était sur le point de me tourner le dos et de partir continuer son affaire avec le dénommé Maître Fredo. C'est fou comme sa voix m'est familière, mais pourtant je ne reconnais pas ce visage. C'est vraiment étonnant.
« Votre Rosée du Matin s'est écrasée sur un pic rocheux, n'importe quel marin avec deux sous de jugeote est capable de s'en rendre compte. Mais les dégâts de votre mât ne sont pas dûs qu'au choc. Il y a une rayure sur le côté, qui correspond à un tir de bolas raté. Elle a évité, mais ça a fragilisé la structure, c'est peut-être ce qui a amené à l'accident qui vous amène ici aujourd'hui, je ne saurais le dire. Et on se prend rarement des bolas autrement que contre des pirates, Maître Aearon. »
La fissure est très légère, presque imperceptible à l'oeil nu, encore moins à l'oeil unique. Mais j'ai une vue exceptionnellement bonne, et deux yeux valides. J'ai vu la rayure au premier coup d'oeil, et je savais de quoi je parlais quand je me suis permis d'ouvrir ma grande gueule, tout aussi énervée que je sois. Le bois est éraflé d'une façon que seules les bolas peuvent le faire, légèrement en oblique, plus creux sur le côté. Je reconnais cette blessure pour l'avoir vu des centaines de fois. Je pourrais enfoncer le bouchon, mais la main d'Eli sur mon bras me retient. Je respire un grand coup et j'essaye de me calmer. Le ton de ma voix se fait un peu moins sec, le volume sonore un peu moins haut.
« Je n'ai aucunement le besoin de vous offrir mes services. La SSG m'offre suffisamment de travail, et la Marine réquisitionne notre navire et équipage quand ce n'est pas le cas. Maintenant, si vous avez fini de crier sur ce pauvre clerc ignorant, je vous laisse à votre office, Maître Armateur. Bon continuation, et bon vent. »
Je lui tourne alors le dos, reprenant ma route vers mon propre navire, amarré un peu plus loin. Les poings fermés, encore emplie de rage, je laisse ma cape reprendre sa position initiale sur mes armes. Est-ce que je viens de me faire un nouvel ennemi ? Possiblement. Il va falloir que je me renseigne sur cet Altarus Aearon, ce nom me dit vaguement quelque chose, je crois que c'est un gros poisson. Et moi, je ne suis qu'une toute petite capitaine, sur mon tout petit bateau. Mais la rage m'anime bien trop souvent, il est vrai. Devrai-je aller m'excuser ? Hors de question. Ce n'est pas comme si je l'avais attaqué, après tout, je n'ai fait que lui demander - un peu ardemment - de baisser la voix. Et le provoquer. Merde, ouais, j'aurais peut-être mieux fait de me taire. Enfin bon, ce qui est fait est fait. Je n'ai plus qu'à assumer, maintenant. Si j'ai l'occasion de le recroiser, j'essaierai d'être plus douce. Faut juste pas que ça tombe sur le jour où Eli va m'annoncer qu'il s'engage dans l'armée du Reike ou je ne sais quelle autre idée farfelue et dangereuse qu'il aura trouvé...
Citoyen du monde
Altarus Aearon
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Race: Humain-elfe
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Loyal neutre
Rang: C
Le demi-elfe serrait les dents devant l’impétuosité de la jeune femme, ainsi que son impertinence. En même temps, il oscillait entre l’envie de lui renvoyer sa propre fierté et la prudence de ne pas trop en faire, au risque de lui rappeler leur première rencontre. Il était le Masqué, à l’époque où elle recherchait un gamin, un membre de sa famille. Et lui, cela ne pouvait être que lui, se trouvait à côté de la revancharde. Elle n’avait donc, hormis la voix, aucun moyen de le confondre. Une voix, ça s’oubliait aisément.
Bien qu’il lui fût encore reconnaissant de ne pas l’avoir arrêté ou, pire, abattu, il ne pouvait pas rester sans réagir. Cette nuit-là, chacun d’eux était parti de son côté, en toute pacificité. Aujourd’hui ? Il devait maintenir sa couverture de vieil armateur frustré d’avoir à dépenser une grosse somme pour réparer les avaries d’un de ses navires. Ainsi, elle serait trop accaparée par son ego blessé pour chercher à s’interroger davantage.
« Le Capitaine Brooke s’est fait un nom en coulant bon nombre de pirates dangereux. Le vôtre, Capitaine Yelcan, je ne crois pas l’avoir encore entendu. » balança-t-il d’une belle voix forte, pour bien se faire entendre de la jeune femme qui lui tournait le dos.
Le malheureux Fredo grimaça. Tout ce qu’il voulait, lui, c’était finir de noter les dernières exigences de l’armateur, qui n’était pas décidé à lâcher l’affaire.
« Maître Fredo. Trouvez-moi une cale sèche le plus rapidement possible… Avez-vous noté toutes les avaries à traiter ? »
Le maître d’œuvre hocha à peine de la tête, comme s’il redoutait d’esquisser un geste de trop, susceptible de raviver la colère du capitaine. Il se retint de soupirer de soulagement lorsque le demi-elfe pivota en direction de Yelcan. C’était le moment idéal pour se retirer discrètement et procéder aux rudes attentes d’Aearon. Surtout quand deux fortes têtes étaient en présence...
« Vous marquez un point pour la rayure. Pour le reste de l’histoire, vous perdez. Les bolas sont aussi des projectiles prisés par quelques corsaires désespérés, qui en viennent à s’en prendre à des navires isolés dans l’espoir de toucher gros… Et pour les avaries, ce n’était pas un rocher, mais le malheureux hasard de croiser le chemin d’un vieux gros cachalot en rut. Priez la mer de ne jamais en croiser, votre coque tiendrait encore moins bien le choc. »
Malgré le ton sec qu’il employait, cela ressemblait à un semblant de conseil. Pour qui voulait bien l’entendre, du moins. Une chose était sûre : la gamine, en plus d’avoir un sacré répondant, démontrait une solide connaissance navale. Elle ne serait pas à prendre à la légère, le jour où il recroiserait sa route... sur les flots.
D’une manière infime, il remarqua la main du jeune garçon qui se serrait un peu plus fermement autour du bras de la capitaine. Essayait-il d’apaiser les tensions ? Peut-être craignait-il pour l’intégrité de Yelcan. Et en même temps, il n’avait sûrement pas demandé à se retrouver mêlé à ce bazar.
Altarus laissa sciemment un silence de presque dix secondes s’installer, avant d’incliner la tête dans un salut simple et digne.
« Si vous le permettez, Capitaine, nous avons chacun nos affaires à régler de notre côté. Que les vents vous soient favorables… »
Il tourna les talons, empruntant la direction prise par Fredo, se préparant déjà à devoir user de persuasion pour obtenir gain de cause.
Altarus fixait son masque noir. Cette nuit, il se mettrait en chasse.
Une bonne semaine s’était écoulée depuis que le Rosée du Matin avait enfin pu reprendre la mer. Il y avait embarqué, attendant la nuit pour retrouver le brick pirate et y monter à bord.
Le Rosée du Matin s’éloignait dans les brumes de la nuit, tous les fanaux éteints. D’une main sûre, il plaça son masque sombre à son visage, dissimulant son visage, celui qui faisait de lui le Masqué, le pirate qui décidait du sort des proies se trouvant sur son chemin. Cette nuit, son objectif était de retrouver un navire ayant servi la SSG avant de changer de cap... pour chasser ses propres cibles, pirates et non-pirates. S’il parvenait à croiser sa route, son sort serait d’office scellé.
Quand il se présenta sur le gaillard arrière, il donna ses sordres pour le Cetus fendre firèrement et puissamment les flots.
Bien qu’il lui fût encore reconnaissant de ne pas l’avoir arrêté ou, pire, abattu, il ne pouvait pas rester sans réagir. Cette nuit-là, chacun d’eux était parti de son côté, en toute pacificité. Aujourd’hui ? Il devait maintenir sa couverture de vieil armateur frustré d’avoir à dépenser une grosse somme pour réparer les avaries d’un de ses navires. Ainsi, elle serait trop accaparée par son ego blessé pour chercher à s’interroger davantage.
« Le Capitaine Brooke s’est fait un nom en coulant bon nombre de pirates dangereux. Le vôtre, Capitaine Yelcan, je ne crois pas l’avoir encore entendu. » balança-t-il d’une belle voix forte, pour bien se faire entendre de la jeune femme qui lui tournait le dos.
Le malheureux Fredo grimaça. Tout ce qu’il voulait, lui, c’était finir de noter les dernières exigences de l’armateur, qui n’était pas décidé à lâcher l’affaire.
« Maître Fredo. Trouvez-moi une cale sèche le plus rapidement possible… Avez-vous noté toutes les avaries à traiter ? »
Le maître d’œuvre hocha à peine de la tête, comme s’il redoutait d’esquisser un geste de trop, susceptible de raviver la colère du capitaine. Il se retint de soupirer de soulagement lorsque le demi-elfe pivota en direction de Yelcan. C’était le moment idéal pour se retirer discrètement et procéder aux rudes attentes d’Aearon. Surtout quand deux fortes têtes étaient en présence...
« Vous marquez un point pour la rayure. Pour le reste de l’histoire, vous perdez. Les bolas sont aussi des projectiles prisés par quelques corsaires désespérés, qui en viennent à s’en prendre à des navires isolés dans l’espoir de toucher gros… Et pour les avaries, ce n’était pas un rocher, mais le malheureux hasard de croiser le chemin d’un vieux gros cachalot en rut. Priez la mer de ne jamais en croiser, votre coque tiendrait encore moins bien le choc. »
Malgré le ton sec qu’il employait, cela ressemblait à un semblant de conseil. Pour qui voulait bien l’entendre, du moins. Une chose était sûre : la gamine, en plus d’avoir un sacré répondant, démontrait une solide connaissance navale. Elle ne serait pas à prendre à la légère, le jour où il recroiserait sa route... sur les flots.
D’une manière infime, il remarqua la main du jeune garçon qui se serrait un peu plus fermement autour du bras de la capitaine. Essayait-il d’apaiser les tensions ? Peut-être craignait-il pour l’intégrité de Yelcan. Et en même temps, il n’avait sûrement pas demandé à se retrouver mêlé à ce bazar.
Altarus laissa sciemment un silence de presque dix secondes s’installer, avant d’incliner la tête dans un salut simple et digne.
« Si vous le permettez, Capitaine, nous avons chacun nos affaires à régler de notre côté. Que les vents vous soient favorables… »
Il tourna les talons, empruntant la direction prise par Fredo, se préparant déjà à devoir user de persuasion pour obtenir gain de cause.
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Altarus fixait son masque noir. Cette nuit, il se mettrait en chasse.
Une bonne semaine s’était écoulée depuis que le Rosée du Matin avait enfin pu reprendre la mer. Il y avait embarqué, attendant la nuit pour retrouver le brick pirate et y monter à bord.
Le Rosée du Matin s’éloignait dans les brumes de la nuit, tous les fanaux éteints. D’une main sûre, il plaça son masque sombre à son visage, dissimulant son visage, celui qui faisait de lui le Masqué, le pirate qui décidait du sort des proies se trouvant sur son chemin. Cette nuit, son objectif était de retrouver un navire ayant servi la SSG avant de changer de cap... pour chasser ses propres cibles, pirates et non-pirates. S’il parvenait à croiser sa route, son sort serait d’office scellé.
Quand il se présenta sur le gaillard arrière, il donna ses sordres pour le Cetus fendre firèrement et puissamment les flots.
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