Citoyen du Reike
Rachelle Virsce
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crédits : 160
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Info personnage
Race: Hybride - Souris
Vocation: Guerrier Assassin
Alignement: Loyal bon
Rang: C
Les secrets de la jungle
L’espionne faisait les cent devant la tente d’appoint. Elle s’était rendu au point de rendez-vous, accompagné de l’espion chargé par Zéphyr de son entraînement. A quelques dizaines de minutes de cheval de la fameuse jungle. Le message de l’Oreille avait été on ne peut plus clair. Rejoindre le point de rendez-vous et attendre les prochaines directives.
—Et s’il lui était arrivé malheur en chemin ? s’inquiéta-t-elle en fixant l’horizon. Et s’il avait fait une mauvaise chute ?
Le second espion était bien plus calme. Posé sur un tapis à même le sol, il utilisait une de ses dagues afin de tailler un petit morceau de bois pour lui donner la forme d’un scorpion. Un sourire régnait sur son visage, cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas eu sous ses directives une personne autant inquiète que la souris.
—Rachelle, tenta-t-il de la calmer. Le chef n’arrive jamais en retard. Arrête de stresser, il sera là à l’heure convenue. Nous sommes simplement en avance car une souris était trop paniquée à l’idée d’arriver en retard. On aurait pu dormir encore quelques heures…
—C’est vrai, répondit alors l’hybride qui se rendait bien compte que Zéphyr avait certainement d’autres choses à faire que de venir plus tôt pour ses beaux yeux. Néanmoins, elle ne pouvait pas rester en place. Est-ce que j’ai l’air présentable ?
L’espion s’étouffa à moitié, pris de court par la question.
—C’est quoi cette question ?
—Je ne sais pas. Est-ce que j’ai l’air d’une bonne espionne ?
—Euh… Non ?
—Parfait ! (Elle frappa dans sa main, recommençant à faire les cent pas.) Si je ressemblais à une espionne, ce serait terrible. Nous devons ressembler à tout sauf à des espions pour garder nos couvertures.
—Si tu le dis ?... lâcha finalement l’espion qui comprenait peu à peu que tenter de la calmer par les mots était peine perdue. Visiblement, la souris prenait très à cœur sa première mission en duo avec l’oreille et ne souhaitait rien laisser au hasard. Une chance pour elle de faire ses preuves.
L’espion soupira finalement, baissant les yeux vers sa création de bois, tentant de retrouver une certaine paix intérieure. Les recrues qui n’avaient pas encore connu les horreurs et dilemmes du monde de l’espionnage avaient ce petit côté touchant. Restera-t-elle ainsi après avoir été confrontée à la réalité du monde ?
Les minutes passèrent et Rachelle s’arrêta de marcher pour se placer devant son supérieur, les bras croisés. Ce dernier ne leva pas les yeux de son travail.
—Non, nous n’irons pas le chercher.
—J’ai une requête, s’exprima alors la souris. Cela ne concerne en rien le maître espion. Je le jure.
—Mmh ? L’homme releva finalement la tête pour la regarder. J’écoute.
—J’ai retrouvé mes yeux seulement hier. Je souhaiterai que nous croisons le fer. Pour évaluer mes compétences. Et me rendre compte d’à quel point j’ai perdu. (Elle leva un doigt pour couper l’espion qui allait répondre.) Pas une simple passe d’arme. Je désire un véritable combat. En situation réelle. Je n’ai pas encore toutes les données concernant la mission que nous allons effectuer avec Zéphyr, mais je me refuse à être un poids pour lui. Je veux être prête. Je serais la lance qui le protègera du mal-
—C’est stupide, coupa alors l’espion d’une voix rauque.
—C’est stupide de vouloir s’entrainer en condition réelle ?! s’emporta la souris. En quoi c’est stupide ?
L’espion posa sa sculpture à côté de lui pour la toiser du regard.
—Oui. Nous ne faisons jamais de véritables combats. C’est bon pour l’armée.
—Pourtant, vous êtes le premier à dire qu’une fois en mission il n’y a plus de règle. Je ne suis pas certaine de comprendre.
La souris restait dans l’incompréhension. Pourquoi refusait-il de se lancer dans un affrontement sans limitation ?
—Comment pourrais-je te l’expliquer ?... Je sais, veux tu bien dégainer ta lance s’il te plait ?
—Ma lance ?
Rachelle resta surprise de sa demande et commença à poser la main sur l’arme siégeant dans son dos. Avant même d’avoir pu faire le moindre mouvement, l’espion devant elle se propulsa à une vitesse folle, proche de la téléportation. Il se retrouva derrière la souris, sa dague collée contre la gorge de cette dernière.
—Tu es morte, dit-il alors d’une voix calme tandis que la lame s’enfonça très légèrement dans le cou de l’hybride. C’est injuste, tu n’étais pas prête, tu réussiras mieux si tu étais au courant de mon mouvement, toutes ces excuses ne valent strictement rien, Rachelle. La tromperie et le mensonge valent plus que l’honneur et la force en situation réelle. Ils font la différence entre la vie et la mort. Les plus grands seigneurs peuvent mourir d’une simple dague et se faire saigner tels des pourceaux au moindre moment d'inattention. Tensai lui-même ne fait pas exception à la règle. La vie est fragile, Rachelle. Ne l’oublie jamais. Se battre pour de vrai, sans règle pour nous encadrer est en réalité très loin de l’idée que tu te fais d’un duel où l'on se donne à fond. Ce que je viens de faire, accepterais-tu d’appeler ça un duel ? Accepterais tu de mourir comme ça ? Sans même t’en rendre compte ? Zéphyr trouverait ton corps sans vie, au milieu du camp parce que tu as été trop bête pour comprendre le poids de la vie.
La souris baissa lentement la tête, sentant les larmes lui monter. Elle avait été humiliée et avait définitivement retenue la leçon. Elle se fit violence pour ne pas montrer son égo blessé.
—Non monsieur, répondit-elle alors plus solennellement. Je ne désire pas mourir ainsi.
—Bien, conclut-il en rangeant sa dague. Nous pouvons nous entraîner. C’est toujours bon de parfaire ses compétences. Mais nous ne ferons jamais de véritable combat sans règle. Cela n’aurait aucun sens.
La souris prit alors une profonde inspiration. Tentant de se calmer. L’espace d’un instant, Rachelle avait vraiment eu peur pour sa survie. L’homme choisi par Zéphyr pour s’occuper de son apprentissage se montrait bien souvent intransigeant et n’hésitait pas à lui enseigner de manière directe et violente, pourtant, Rachelle était certaine de l’efficacité de ses méthodes. Elle comprenait un peu plus chaque jour qui passait, que ce dernier était passé par des choix difficiles dont il ne s’était toujours pas remis. Elle avait également pu apprendre que la dernière recrue qu’il avait pris sous son aile avait rencontré un destin des plus tragiques il y a de cela quelques mois. De toute évidence, il tenait véritablement à ce que la souris s’en sorte. Et si cela passait par un enseignement des plus durs, alors elle s’en acquitterait la tête haute.
Pour le bien du Reike, elle devait être prête à abattre. Tuer et affronter étaient deux termes bien différents. Assassiner, empoisonner, tromper. Tels étaient les outils qu’elles devraient désormais utiliser. Il n’y avait aucun honneur dans le fait d’abattre une cible dans son sommeil ou en traître. Les espions abandonnaient ainsi leur honneur pour le bien de la nation. Ils ne seront jamais de grands héros portés par les cris du peuple, car ils ne les méritent nullement. Pourtant, tel était leur lot. Un sacrifice de plus pour le bien du Reike. Peut-être finirait-elle par ne plus pouvoir se fixer dans la glace ? Et si cela devait arriver, Rachelle était prête à l’accepter. Après tout, elle avait signé pour cette vie lorsqu’elle avait serré la main de Zéphyr.
—Je comprends, répondit-elle finalement après une longue inspiration. C’était idiot de ma part. Je retiendrais vos mots, soyez en certains. Je vous soumets une nouvelle requête. Entraînons nous. Comme d’habitude. Je donnerai le top départ cela dit.
—Parfait ! Mais avant ça, traitons cette vilaine plaie.
Il se rendit dans la tente pour aller chercher quelques bandages et alcool pour désinfecter la coupe qu’elle avait au cou.
[...]
Quelques heures plus tard, Rachelle était assoupie contre la tente. Un bandage autour du cou. L’espion vint la remuer du bout de sa botte.
—Zéphyr est là.
La souris cligna quelques secondes des yeux. Laissant l’information monter à son cerveau avant de bondir sur ses pattes en se mettant au garde à vous.
—Rachelle Virsce au rapport et prête à l’emploi ! Je ne dormais pas, je reposais simplement mes yeux !
Elle remarqua alors le maître espion arriver au loin, sur sa monture. Il n’était pas encore présent ce qui la soulagea quelque peu. Il aurait été déconvenu qu’il la trouve endormie. Elle remercia son maître pour l’avoir réveillé en avance.
Les deux espions attendirent alors l’arrivée de Zéphyr afin qu’il explique à Rachelle la teneur de leur mission. Puis, ils se mettront en route pour la jungle.
CENDRES
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