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Citoyen du monde
Désir
Messages : 30
crédits : 351
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Info personnage
Race: Démon
Vocation: Guerrier assassin
Alignement: Chaotique neutre
Rang: D
Pour quelque part dans le grand nord, à Monseigneur Père Sekaï, j’écris HOH OHO, J’ai écrit tant de lettres pour vous dans la peau d’autres personnes, Père Sekaï, que je me figure que nos vies sont quelque part similaires. Vous officiez depuis le grand nord, baignant le Sekaï de votre bienveillance, et j’essaie de faire de même à ma manière. Nombre de personnes illustres j’ai servi, tout comme vous, jusqu’aux personnes les plus démunies et pourtant, les exactions que j’ai parfois commises pour combler le désir d’un nécessiteux m'a parfois donné un goût amer. La gratification d’effectuer un tel acte est comme croquer dans un fruit pas encore mûr, la promesse d’une expérience peu intéressante mais tout de même salvatrice pour le corps. J’imagine que vous devez aussi parfois ressentir cette sensation disparate et désolante d’avoir servi la mauvaise personne, quoi que les éloges sur votre sagesse laisse à penser que vous êtes une créature impossible à duper, et que votre bienfait ne touche que les plus méritant. Je me demande si cela est vrai, mais n’exige pas de réponse de votre part à ce sujet, il y a des choses qui doivent à jamais rester un mystère. Ma fonction exige que je me délecte parfois des plus malheureux, que je me nourrisse de leurs noirceurs et les alimente, réduisant sans doute le nombre de vos fidèles par la même occasion, ainsi donc je comprendrais une absence éventuelle de réponse. Nous sommes plutôt égaux, et c’est ainsi que je vois notre relation, mais libre à vous de me détromper. Je me rends compte que cela fait longtemps que je ne vous ai pas écrit, a vrai dire si longtemps que je ne m’en souviens plus la date. De mémoire, l’usage veut que j’exprime un souhait, que je réclame quelque chose de votre part. Je crois que je suis toujours curieux de savoir ce qu’une créature de votre acabit envisage comme un désir, mais ma demande se doit d’être plus honnête. J’aimerais vous demander pardon, pour les âmes que j’égare de votre chemin, car celles que je mène à votre lumière ne contrebalancent pas les affres que provoquent les éléments les plus chaotiques qui subissent mon influence. C’est la seule chose que j’entrevois et qui pourrait nous être réciproquement profitable. Bien que ce ne soit pas un véritable acte de contrition puisque je ne me soucie guère du sort des mortels, je possède tout de même une certaine affection pour eux. Je dois d’abord me soucier de ne pas vous avoir pour ennemi, vous comprendrez sans doute cela. A moins que vous ne me convainquiez que faire table rase de ce que je suppose être notre différends ne soit pas nécessaire, je suppose que nos échanges seront brefs et répéterons cette inlassable supplique de ma part. Vous ne répondez que peu, aussi vais-je me permettre de continuer d’écrire en supposant que vous n’accorderez pas mon premier souhait, ou bien que vous le ferez gracieusement, ce qui serait signe de votre bonté légendaire. Être une entité vide laisse peu de place pour l’introspection et s’il me fallait m’épancher sur mes aspirations, je ne pense pas être capable de mettre en lumière ou de coucher par écrit mes propres besoins. J’ai fini par comprendre, bien trop tard à mon goût, que mon devoir et ma nature m'empêcheront sans doute à jamais de connaître un véritable épanouissement… Si ce n’est le pardon, je ne puis rien demander pour moi-même Il y a bien une requête que je voudrais ajouter, ou plutôt une épreuve à vous soumettre si je me fie à la puissance qu’il faudrait pour accomplir tel miracle. Un seul vrai désir. Je suppose qu’une créature telle que vous est au fait du grand tourment des créatures qui peuplent ce monde. Je souhaiterais que l’âme de mon ancien amour éprouve la félicité, quelle que soit sa condition actuelle. Bien entendu, il ne me sera jamais possible de vérifier si vous avez bien accompli ce que je vous demande même si vous me l’affirmez. J’imagine qu’il s’agira métaphoriquement d’une nouvelle chaîne, un nouveau poids à ajouter à mon cou. Le grand démon Daesyr, Sydrae le pourfendeur d’anges, Grand vestement, Désir. |
HO HO HO !
Le Père Sekai
Messages : 66
crédits : 750
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Info personnage
Race: Entité unique
Vocation: Guerrier combattant
Alignement: Neutre
Rang: N pour Noël
Bonsoir cher Daesyr,
Que de tristesse dans votre lettre, et de désarroi face à ce que vous nommez votre fonction !
Pour un être voué à exacerber et accomplir les désirs des autres, vous n'êtes exempt ni d'émotions violentes, ni de désirs que vous éprouvez malgré tout par vous-même.
Cela est rassurant, quelque part.
L'éternel affrontement de ce qui est mal et de ce qui est bon demeurera éternel, Daesyr. Nous inventons des balances, nous inventons des concepts comme la justice, les lois, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Mais vous, de par votre existence même, vous savez que ce ne sont que des guides, et que la vraie nature de l'être se cache dans ses désirs, et ce qu'il choisit de faire ou ne pas faire pour les assouvir.
Imaginez maintenant que je ne réponde effectivement qu'aux plus méritants. Que celui qui ait chuté, par choix, par malice ou par malchance, soit laissé dans le noir, sans personne pour lui tendre la main. Que serais-je si je le laissais à la merci des ténèbres ? Certes, il se peut que certains ayant profité de ma sagesse agissent ensuite fort mal, à l'encontre de la liberté des autres. Certes, des gens écrivent des lettres au Père Sekai, et tuent, volent, pillent, que sais-je.
Cela me rend-il moins sage ou souille-t-il mon image ? M'en soucie-je surtout ? Non. Car ce qui importe, malgré tout, c'est notre constance à vouloir faire du mieux que nous le pouvons, face aux circonstances auxquelles nous sommes confrontés.
C'est ce que vous faites, de par votre fonction. C'est ce que vous faites, par vous-même, en-dehors même de votre fonction.
Malgré tout, vous ne faites qu'amplifier des fantasmes qui ne sont pas les vôtres. Quand une personne agit sous votre emprise, certes, vous l'avez exacerbée. Mais la racine heureuse ou malheureuse de ce qu'elle souhaitait faire lui appartient. Vous lui en avez simplement donné la force, l'énergie de développer ce qu'elle avait de profondément enfoui en elle, pour le vivre, fut-ce au détriment des autres.
Je ne suis pas d'accord avec le qualificatif que vous vous octroyez, celui d' « d'entité vide ». Certes, votre forme physique vous impose des règles bien différentes de celles suivies par la plupart des êtres sur le Sekai. Mais elle ne fait pas de vous un vide à remplir, ni un être sans besoins. Le simple fait que vous ayez écrit cette lettre le prouve : comme tant d'autres, vous avez besoin de reconnaissance. De vous sentir apaisé par un pardon. De ressentir envers vous... de la bienveillance.
Alors, peut-être... Peut-être que vous trouverez une voie qui vous permettra l'apaisement. Peut-être qu'au lieu de courir de peau en peau, de siècle en siècle, traversant les âmes pour les connaître sans jamais s'y reconnaître... Peut-être que vous pourrez choisir. Choisir, fondamentalement, quels êtres favoriser de votre puissance. Choisir, tel un jardinier, les branches à élaguer pour que la roseraie du Sekai s'épanouisse.
Je vais vous aider à trouver la force en vous de vous voir autrement, comme un être plein, doté de besoins, de souhaits et apte à éprouver une forme de bien-être qui ne soit pas le miroir fugace de ce qu'éprouve votre hôte du moment. Apte à choisir.
Je vous pardonne, Daesyr. Je vous pardonne et sachez que, où qu'elle soit, Shaël est sereine aujourd'hui, à votre pensée. La solidité et la beauté de ce que vous éprouviez, malgré le triste dénouement de votre histoire, n'ont d'égales que celles du fil qui vous constitue.
Ce que vous trouverez joint à cette lettre est présent pour que vous en conserviez le souvenir. Le souvenir que pour un certain nombre de personnes, un nombre croissant à ce jour, vous êtes autre chose qu'un démon à vénérer, un ennemi à pourfendre ou un catalyseur de nos désirs. Je fais partie de ces personnes et j'attends, avec confiance, de vous voir venir à une version plus heureuse de vous-même.
A l'année prochaine,
Le Père Sekai
- Cadeaux:
Trois breloques pourvues d'anneaux à glisser dans les maillons d'une certaine chaîne ou à clipser sur un tissu.
Une breloque ambrée, en forme de cœur, rappelant la douceur et la chaleur de Shaël. Elle émet une leur réconfortante dans les ténèbres.
Une breloque irisée, en forme de goutte, rappelant la mélancolie douce de Daesyr. Toujours rafraîchissante, même dans le désert.
La troisième, une boule rouge pailletée, émet un son très léger de petits grelots. Cette subtile mélodie remonte le moral et permet de penser à des choses positives.
Le tout est glissé sur un ruban de satin doré, brodé du message suivant « Pour Daesyr, un petit poids à porter pour alléger votre fardeau »
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