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  • Dim 1 Déc - 15:33




    Le Sukyandaru, établissement côté des quartiers chauds de Liberty, adresse incontournable pour les adeptes de plaisirs exotiques, vitrine de ce que la culture shouméïenne peut apporter aux républicains en termes de raffinement des vices qu'ils possèdent déjà en nombre.

    Ici, quelques dizaines de jeunes femmes accueillent l'homme fourbu, l'homme solitaire, l'homme triste ou joyeux, ripailleur ou adepte de plaisirs fins, joueur ou buveur, l'homme riche, surtout. L'homme (ou la femme, elles ne sont pas... sectaires...) qui souhaite, contre espèces sonnantes et trébuchantes, combler ses manques, apaiser son âme, calmer l'ardeur de son corps, ou simplement se restaurer et boire des mets typiquement shouméïens dans une ambiance languide.

    Ici, on ôte ses chaussures à l'entrée, et on traverse deux arches peintes et un hall en bois lustré pour parvenir à la réception.

    La salle, longue, mène à une estrade en bois ciré, mise en valeur par une tenture brodée de mille fleurs roses et mauves.

    De chaque côté, des salons bas, séparés de claustras ouvragés ornés d'animaux sculptés, accueillent sur des coussins satinés les clients qui viennent juste boire et profiter du spectacle.

    Le sol de nattes, sous un enchevêtrement de tapis dorés, assourdit les pas. Les lustres de papier rouge et or, les lanternes rosées posées sur chaque table créent une ambiance feutrée, intimiste.
    Les murs ont été réalisés dans la facture typique de certaines régions du Shoumeï, bois et papier peint de fresques.

    Les jeunes femmes qui circulent, accueillant les clients, versant des boissons dans des tasses minuscules à l'aide de jarres au col évasé, sont vêtues de kimonos aux couleurs fantasques, brodés d'oiseaux, d'arbres, de fleurs, d'animaux... Leurs coiffures savantes, leurs maquillages apprêtés plongent l'arrivant dans un autre monde, une autre contrée, faite d'élégance subtile et de promesses de félicité...

    Leurs vêtures et leurs apparats n'égalent cependant pas ceux des courtisanes évoluant sur la scène, dansant silencieusement au son cadencé d'un shamisen. Leurs voiles diaphanes ne cachent en rien leurs silhouettes, drapées dans la douceur d'un satin mordoré. Elles sont trois, chacune présentant un style différent, flattant l’œil et les goûts de chacun.

    La première, grande, élancée, dotée d'appâts généreux, tient le devant de la scène aisément. Sa chevelure en partie dénouée accompagne ses mouvements gracieux, son maquillage met en valeur ses pommettes hautes et ses lèvres pulpeuses.

    La deuxième, sur la gauche, de carnation plus foncée, est plus ronde avec un visage exhibant un sourire frondeur. Ses gestes sont vifs, elle est la plus expressive et attire le regard de ses mimiques théâtrales.

    La troisième, sur la droite, évoque la douceur. Très fine, ses grands yeux détaillent la salle presque avec étonnement. Sa bouche semble perpétuellement arrondie en un « O » de surprise. Ses gestes lents ne sont cependant pas dénués de lascivité, bien au contraire.

    Au pied de l'estrade, agenouillée sur un coussin surélevé, une quatrième courtisane de haut rang joue du shamisen, ses yeux dorés presque fermés, étudiant sous ses longs cils les allées et venues des clients réjouis. Ses apparats mettent en valeur la blancheur de sa peau, l'éclat émeraude de sa chevelure piquée de fleurs, de colifichets dorés. Deux cornes sur son front haut dénotent des origines draconiques. Ses doigts laissent de fines griffes laquées courir sur les cordes de l'instrument, à une vitesse parfois déconcertante.

    Les Joyaux du Sukyandaru ne s'approchent pas facilement. Mais lors de soirées comme celles-ci, où seuls les habitués des lieux sont acceptés, il se peut qu'elles choisissent de passer du temps avec l'un, avec l'autre, qu'elles naviguent de table en table, accordant une faveur, une discussion fine, un jeu, une boisson. Négociant d'autres privautés si cela leur agrée.

    Alors, le spectacle finissant, Tsubuyaku le Joyau Emeraude du Sukyandaru se lève, et étudie les tables en avançant d'un pas lent, un léger sourire animant son visage de poupée. Elle a déjà vu entrer celui qu'elle ira voir ce soir.

    Voilà quelque temps qu'il n'a pas fréquenté l'établissement. Un marchand florissant, qui voyage beaucoup, qui apprécie les biens de qualité. Un client bien fait de sa personne et éduqué, ce qui ne gâche rien. Quelqu'un qui pourrait aller loin, s'il était conseillé par les bonnes personnes...

    Didier Van Strijdonck est revenu. Un peu plus négligé qu'à l'ordinaire, son visage marqué par la fatigue. Il a déposé son manteau et légèrement ouvert sa chemise, et une jeune fille fluette lui sert un verre accompagné de quelques confiseries shouméïennes. Un pli nouveau tend sa bouche, un autre l'espace entre ses sourcils.

    Murmure s'installe en face de lui dans un froissement de soieries. Elle lui sourit, accentuant légèrement l'amande de ses yeux dorés, et accepte des mains de la jeune fille médusée un second verre, avec un salut délicat. La serveuse s'esquive avec dévotion.
    La courtisane laisse s'installer un silence, laisse son aura imprégner la scène, avant de s'exprimer d'une voix suave en penchant légèrement la tête :

    « Bonsoir. Cela fait quelque temps que nous ne vous avons pas vu ici. Comment vous portez-vous ? »

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    Didier Van Strijdonck
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  • Mer 4 Déc - 8:06
    Les ombres s’étendaient doucement dans les rues bordant le Sukyandaru en cette soirée de novembre, effaçant les derniers vestiges d’une lumière éparse. Une calèche discrète, une Lavensworth modèle de l'an 1, s’immobilisa en silance non loin de l’établissement. Un homme en descendit avec la lenteur propre à celui accablé par la fatigue. Le poids d’un long voyage, autant physique que mental, alourdissait sa démarche. La poignée de son sac de cuir usé grinça entre ses doigts tandis qu’il se redressait, ajustant machinalement son tricorne.

    Ses yeux balayèrent les façades pour s’arrêter à celle, familière, du Sukyandaru, dont les lanternes rouges dessinaient des éclats dans la pénombre. Il marqua une pause, laissant échapper un soupir discret. Cet endroit, refuge d’élégance et de raffinement, avait toujours su lui offrir un répit bienvenu. Pourtant, ce soir, l’idée d’y pénétrer lui inspirait une curieuse hésitation. Une diversion avant de faire face à ses obligations. Une faiblesse, peut-être, mais terriblement tentante.

    Après une brève introspection, Didier poussa la porte coulissante et pénétra dans ce temple shoumeïen de la volupté. L’odeur d’encens et de bois laqué l’enveloppa immédiatement. Le frottement familier de la plume de l’hôtesse, inscrivant son nom dans le registre des habitués, précéda les salutations respectueuses qui l’accompagnèrent jusqu’à la consigne. Là, il abandonna son manteau et son sac de voyage avant de rejoindre la salle principale.

    Les lieux n’avaient rien perdu de leur splendeur. Les claustras délicatement sculptés filtraient les lumières tamisées des lustres de papier rouge et or, et chaque détail – les tapis somptueux, les fresques murales, les servantes en kimonos chatoyants – plongeait les visiteurs dans une autre réalité. Une utopie sensuelle et feutrée, construite pour faire oublier, pour séduire, pour retenir.

    Il choisit une table légèrement en retrait, près d’un claustra sculpté, offrant une relative intimité. Le marchand se laissa presque tomber sur les coussins bas, desserrant son col de chemise – la chaleur de la pièce contrastait violemment avec la fraîcheur humide du dehors – et appréciant cette douceur nouvelle en dépit de l’étreinte invisible, mais réelle, de la fatigue qui le guettait.

    Une jeune serveuse fluette s’approcha alors de sa table, posant devant lui un verre de saké et quelques confiseries typiques de la nation de l’Ouest. Elle ne dit rien, mais son regard curieux lorgnait peut-être un peu trop longtemps sur le client fatigué. Il ne releva pas, se contentant d’un murmure de remerciement et d’un sourire poli. Lorsqu’elle s’éloigna, Didier soupira à nouveau, s’adossant contre la banquette, le regard perdu au plafond et dans le souvenir de ces affaires du mois écoulé. Il aurait bien fumé un de ces cigares, mais il avait grillé le dernier l'avant veille.

    Ce fut alors qu’il sentit un mouvement dans l’air, une légère perturbation qui mit ses sens en éveil, avant qu’il ne baisse le regard vers la salle. Elle était là : Tsubuyaku. Elle s’avançait parmi les tables, son regard posé sur lui. Sa silhouette délicate, drapée dans ses soies mordorées, captait naturellement l’attention. Le shamisen qu’elle avait délaissé semblait encore vibrer de son jeu, tant son aura imprégnait l’espace autour d’elle.

    Didier croisa son regard aussi doré  qu'envoûtant, et l’espace d’un instant, son expression fatiguée se raffermit. Il savait qu’elle ne venait jamais à une table par hasard, ce qui ajoutait à l’honneur de sa visite, mais aussi à la perplexité du marchand. Ce soir là en effet, il n’avait ni l’apparence ni l’esprit d’un homme méritant une telle attention.

    Lorsqu’elle s’installa face à lui, son sourire subtilement dessiné et ses mouvements gracieux achevèrent de capter l’attention du client. Elle accepta un verre, et Didier observa ce geste avec une résignation presque amusée, sachant que cela lui serait facturé au prix fort.

    Il lui laissa l’initiative de la parole, respectant l’espace qu’elle imposait autour d’elle comme une brume invisible. Et lorsque sa voix, dont la suavité pouvait vous faire frémir, brisa enfin le silence, ce fut pour constater son retour après une longue absence, s’enquérant ensuite de son état.

    Le marchand, un peu surpris, lui adressa un sourire fatigué mais sincère, levant d’abord son verre dans une réponse tacite.

    « Bonsoir, Dame Tsubuyaku. L’accueil ici est toujours aussi impeccable, et votre talent au shamisen ne faiblit pas, même si je n’ai pu entendre que la fin. J’ose à peine vous répondre, tant mes affaires m’ont épuisé dernièrement. Mais je suis ici, à me détendre avec l’honneur d’être en votre compagnie, et cela me suffit… pour l’instant. »

    Avait répondu Didier d’un ton avenant en dépit de son état. Il avait alors levé son verre en direction de son hôtesse avant de trinquer : « Kampaï ! »

    Il le vida ensuite cul-sec, son regard toujours ancré dans celui de la courtisane.

    « Umai… » Murmurait-il en déposant son verre, sentant la chaleur du breuvage réchauffer son corps, savourant ses effets. Il poursuivit ensuite, son ton plus grave :

    « Vous avez raison ! Cela fait trop longtemps. Les routes sont interminables, et les affaires n’attendent pas. Elles m’ont mené jusque dans vos anciennes contrées d’ailleurs. Shoumeï n’a rien perdu de son mystère ni de sa rigueur… »

    Son regard s’attarda sur la courtisane, cherchant à déchiffrer l’intérêt qu’elle lui portait avant d’ajouter : « Et encore moins de ses dangers. »

    Il laissa ensuite ses mots flotter un instant avant de se pencher au-dessus de la table pour prendre la petite bouteille de saké que la serveuse leur avait laissée. Dans le jeu des ombres et des lumières, ils étaient deux figures distinctes : l’homme marqué par une réalité brute, et la femme incarnant un raffinement subtil. Didier leva la bouteille en direction de la Tayū :

    « Vous en reprenez ? »
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  • Ven 6 Déc - 22:21


    Elle acquiesça silencieusement, et le laissa emplir leurs deux verres avant de se saisir du sien d'un geste lent. Comme beaucoup d'hommes, il parlait beaucoup en sa présence, ce qui l'arrangeait bien souvent. Le recueil d'informations étant primordial dans sa situation, elle avait appris à se taire et à écouter, bien davantage qu'auparavant où c'était l'inverse : tous se taisaient quand elle parlait.
    Douce époque, qui reviendra un jour.

    Le sieur Van Strijdonck connaissait les usages, et même s'il demeurait d'une certaine incorrection, comme la plupart des libertéens, il utilisait les bons mots à bon escient. On ne pouvait attendre de tous ces individus sales qu'ils sachent se conduire en société du jour au lendemain.

    De surcroît, Didier était plutôt jeune, pas trop mal fait de sa personne et se comportait la plupart du temps de façon respectueuse envers ses filles. Cela faisait de lui un client plutôt apprécié, bien que le Sukyandaru  ne lui porte un intérêt accru que depuis la nouvelle de sa prospérité grandissante. Lui faire la fleur de sa présence ce soir servait plusieurs effets, tous à l'honneur de Murmure.

    Fatigué et négligé, il se sentirait moins méritant. Partant, davantage honoré qu'elle lui porte attention. Peut-être était-ce également une manière de lui signifier de faire attention à sa tenue.
    Il serait moins sur ses gardes, plus vulnérable. Elle testait également sa fortune. Se montrerait-il pingre, ou accepterait-il les prodigalités allant de pair avec la fréquentation de sa personne ?

    Il n'avait pas tiqué lorsqu'elle avait accepté la boisson, mais son visage avait exprimé qu'il savait à quoi s'en tenir pour la facture. Après tout, c'était un marchand. Ce genre de personne aimait à dépenser le minimum pour obtenir le maximum.

    Tout comme elle.

    Alors qu'il évoque le Shoumeï, la courtisane se concentre avant tout sur l'expression de son propre visage. Ne pas exprimer davantage qu'une légère surprise.
    Ses lèvres se relevèrent légèrement aux commissures et ses yeux s'agrandirent un peu plus. Ce fut tout.

    Intérieurement, c'était une autre affaire. Cet homme venait donc directement de Shoumeï ! Quelles régions avait-il visitées ? S'était-il osé dans les parties intéressantes ? Il a parlé de dangers... La terre natale de Murmure comportait aujourd'hui tellement de dangers que les évoquer pouvait relever aussi bien de la nature sauvage, de la corruption, de ses pairs serviteurs des Titans ou des fous cherchant à envahir définitivement ces terres qui ne leur appartiennent pas.
    Dans quelle catégorie se rangeaient les « dangers » dont parlait le libertéen ?

    Sa chance ne l'avait pas abandonnée. S'agissait-il d'un signe de Zeï ? La Chuchoteuse lui avait-elle envoyé cet homme pour une raison particulière ? Comment savoir ?

    En signe d'attention, elle s'avança un peu plus et inclina sa jolie tête. Sa main blanche aux griffes fines, laquées de noir, dériva au-dessus de la table marquetée les séparant, comme pour chercher une gourmandise.

    Au lieu de cela, son index toucha prestement le dos de la main de l'homme, avant qu'elle ne retire sa main et ne commente doucement :


    « Racontez-moi. Le mystère, les rigueurs, les dangers du Shoumeï. Ma patrie me manque. J'aimerais y retourner en pèlerinage, si c'était possible. »

    S'il était intelligent, et il n'avait donné aucun signe du contraire, il comprendrait à quel point il avait piqué son intérêt avec ce seul geste.



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  • Dim 8 Déc - 17:28
    Il avait suivi le geste, bien que fugace, de la courtisane qui, dans un mouvement calculé, l’avait frôlé du bout de son doigt griffu. Un touché subtile et envoûtant à l'image de tout ce qui faisait l'essence du Sukyandaru. Ses mots, eux, portaient une résonance plus profonde. Une demande implicite, teintée de nostalgie et d’un désir sincère. Du moins le pensait-il.

    Didier, en dépit de la fatigue, se permit un sourire avant de remplir ses verres avec soin. Le liquide clair reflétait les lumières tamisées des lanternes, un écho de calme avant la tempête qui ‘attendrait sans doute une fois qu’il aurait franchi le seuil de sa maison.

    « Votre patrie, dites-vous… » Murmurait le marchand, ses yeux s’attardant un instant sur le verre qu’il venait de poser devant la Tayu. Il leva ensuite le sien, l’observant à travers le cristal comme pour trouver dans le saké des réponses à ses propres interrogations.

    « En dépit de ses évolutions récentes, Shoumeï demeure un pays de contrastes, Dame Tsubuyaku. Peut-être même plus qu’avant. À chaque coin de route, on trouve toujours une certaine splendeur, mais une splendeur qui se consume petit-à-petit du fait de la corruption qui y règne. »

    Il sourit, l’air pensif, avant de porter le verre à ses lèvres, laissant le breuvage lui réchauffer la gorge et calmer ses pensées tumultueuses. Puis, s’appuyant légèrement contre la table, il reprit, son ton plus grave, presque méditatif avant de lâcher un soupir las :

    « Vous avez mentionné le mystère, les rigueurs, et les dangers. Je crois que la Forêt des Corrompus incarne tout cela. »

    Il laissait une pause s’installer, pesant ses mots avec soin, avant de poursuivre.

    « Je n’aurais pas dû y aller. Les affaires m’appelaient ailleurs. Mais une connaissance de longue date, un redoutable combattant, le genre de personnage dont on évite de contrarier les demandes, m’a demandé mon aide bien que, ironiquement, je ne sois pas combattant moi-même. Un homme du genre buté, impitoyable et orienté sur la lutte contre les titans. Il a profité de mon passage dans son secteur pour me faire le tapin et le suivre où vous savez.»

    Didier soupirait avant de se redresser légèrement, jouant machinalement avec le bord de son verre.

    « Il y avait dans sa demande une urgence que je ne pouvais ignorer. Il était à la recherche d’une bête semant le chaos dans la Forêt des Corrompus. Encore maintenant je ne m’explique pas pourquoi il a fait appel à moi, un marchand, dans un tel endroit… Je ne saurais dire si c’était une preuve de confiance ou un acte d’inconscience. »

    Il haussa légèrement les épaules, laissant un sourire ironique éclairer brièvement son visage.

    « La forêt… Je ne crois pas qu’il soit possible d’en saisir toute l’horreur à moins de l’avoir traversée soi-même. Les arbres y sont immenses, leurs racines noueuses semblant surgir des profondeurs du sol pour happer quiconque s’aventure trop près. Les ombres y dansent, mais jamais seules : il y a toujours quelque chose d’autre, juste au-delà de votre vue, juste au-delà de votre raison… C'était… Absolument glaçant. Je n’avais jamais vu ça. »

    Il marquait ensuite une pause, son regard se perdant dans les détails délicats de la table devant lui.

    « Nous avons trouvé la créature, ou plutôt c’est elle qui nous a trouvé. Mais elle n’était pas seule. Cette satanée forêt grouillait de créatures plus modestes mais non moins redoutables. Elles nous ont occasionnées quelques pertes d’ailleurs. »

    Didier inspira profondément, jouant avec ses mots comme s’ils étaient eux-mêmes porteurs d’un poids qu’il peinait à partager.

    « Une créature… Non, un cauchemar incarné. Elle avait l’apparence… d’un behemoth je dirais, si l’on peut appeler cela une apparence. Une silhouette difforme, comme si la corruption de la forêt s’était condensée en elle. Ses yeux… Ils brillaient d’une lumière cruelle, comme si elle se nourrissait de notre peur. Il y avait quelque chose de fascinant dans ce regard… je ne sais pas pourquoi. »

    Il serra les mains, ses doigts crispés sur le bord de la table, avant de relâcher lentement sa prise et de reprendre son verre de saké en main, mais sans le boire.

    « Mon ami, lui, a combattu avec un courage que je ne peux qu’admirer. Moi… Je n’étais pas taillé pour cela. Mais, aussi surprenant que cela puisse être, j’ai tenu la ligne. Avec ce que j’avais sous la main – Un couteau, une arbalète et, bien sûr, la peur qui donne parfois des ailes à ceux qui n’en ont pas. »

    Il s’interrompit pour porter son verre à ses lèvres, buvant une gorgée plus longue cette fois-ci.

    « Le combat a été interminable. Du moins, c’est l’impression que j’en ai gardée. Chaque coup porté à la créature semblait inutile, comme frapper un vent mauvais qui se reformait sans cesse. Finalement, nous avons affaibli la créature avant de l’achever… Je ne saurais comment décrire cette vision. Mais je ne suis pas à ma place dans ce genre de circonstance. Ma came c’est faire du business avec les autres, pas les tuer… »

    Didier fixa Tsubuyaku, cherchant à déchiffrer sa réaction.

    « Ce genre d’expérience vous change, Dame Tsubuyaku. Pas seulement dans le corps, mais dans l’âme. Je ne suis pas un héros, loin de là. Mais ce jour-là, je crois avoir véritablement été au-delà de moi-même... En tout cas, je ne m’habituerai jamais à ce genre de mise à mort. »

    Il se tut un instant, puis leva son verre à nouveau, l’invitant à trinquer.

    « Kampaï ! à Shoumeï, à sa beauté perdue et à ses mystères. Puisse votre exode vous offrir la paix, sans vous imposer de tels sacrifices. »


    Il ne savait pas pourquoi il avait dévoilé tout ça à, Dame Tsubuyaku, mais il sentait que cela l’apaisait quelque part. Didier portrait cette expérience comme un fardeau. Aider le cavalier macabre avait été pour lui un vrai sacrifice et savoir qu’il avait contribué à ‘aider’ les forces Reikoises l'écoeurait encore plus, mais il n’avait pas vraiment eut le choix. Mais cela, il n’était pas utile de le dire à son hôtesse.

    Le ton de son discours était resté calme, teinté d’une profonde et lasse résignation et qui trahissait la peur qu’il avait pu ressentir dans ces instants de violence. Didier se soulageait plus qu’il ne se ventait, le regard souvent perdu dans le vide, parfois se posant sur la demi-drakyn comme s’il cherchait quelque réconfort mais sans rien espérer pour autant.
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  • Ven 13 Déc - 15:31


    Cet infâme... Comment osait-il...

    Il n'y a là guère de surprise en vérité. Les êtres du continent ne comprennent pas la réalité, la grandeur des Titans. Ils ont jeté depuis trop longtemps leur spiritualité aux orties, quand ils ne l'ont pas carrément offerte en pâture à des êtres brutaux et hypocrites comme au Reike. Les républicains ont fait pire et vénèrent un dieu double : un dieu qui arbore Liberté, Justice et Courage sur sa face fière, mais dont les actes réels ne respirent que convoitise, cupidité et mensonge.

    Et celui-là est un marchand.

    Murmure se force à respirer le plus lentement possible, usant d'années de pratique et de techniques pour conserver une face neutre et lisse.

    A vrai dire, ce n'était presque pas nécessaire, l'égocentrique étant concentré sur son souvenir, revivant un combat où il a dû sans doute se croire perdu, plusieurs fois. Dubitative, la courtisane évalue le carré de ses épaules, le cal de ses mains, et ne le classe décidément pas dans la catégorie des gens capables de survivre à une échauffourée avec des monstres corrompus des forêts du Shoumeï.

    Sans doute devait-il être protégé par son ami, le combattant impitoyable luttant contre les Titans. Sans doute le marchand était-il une garantie, un témoin, un être présent seulement pour rapporter à la civilisation la réalité de la menace cachée derrière les limbes, grandissante, bientôt répandue partout... pour alimenter des croyances, construire une résistance, colporter l'idée qu'on pouvait combattre la corruption... et la vaincre.

    Elle ne peut demeurer rigide face à cet aveu, à cet homme qui a décidé de vider son sac ici, face à elle. Il lui faut adopter une attitude.

    Quelques points... quelques idées dans son discours ont éveillé sa curiosité.

    Peut-être qu'il n'est pas irrécupérable,  même après cette expérience. Peut-être même celle-là le rendra-t-elle plus manipulable... pour peu qu'elle utilise les bons leviers.

    Et peut-être qu'à travers lui, elle saura atteindre ce chevalier ennemi et le livrer à la vindicte des siens.

    Alors, elle adopte une attitude plus ouverte. Inconsciemment, malgré sa vie rompue aux artifices sociaux, elle s'était reculée, plus rigide.

    Dans l'intimité relative de leur alcôve, elle se rapproche pour s'asseoir près de lui, sans le toucher.

    Levant une main légère, elle relève le menton de l'homme de ses doigts, jusqu'à capter son regard. Son visage à elle est sérieux mais lisse. D'une voix basse, presque chuchotante, elle lui murmure :

    « Vous êtes là, à présent. Vous avez survécu, et vous avez vu des choses au-delà de votre compréhension. Prenez cela comme une chance, et non comme un malheur. »

    Un sourire orne sa petite bouche peinte de geisha.

    « C'est comme si... vous étiez protégé, en quelque sorte. Comme si quelque part, quelqu'un avait posé un œil sur vous et décidé que vous deviez survivre. Avez-vous déjà songé à cela ? »

    Elle retire sa main et la luminosité de son sourire s'éteint, peu à peu. Reste-t-il une once de spiritualité en cet homme ? Si c'est le cas, frôler la mort réveille souvent cet instinct de la foi, de la croyance en quelque chose de supérieur. Peut-être parviendra-t-elle à saisir ce moment, comme un filin immatériel, une sorte de soie d'araignée, afin de le tirer à elle et de le faire sien, de l'emmailloter dans les fils de Zeï avant même que celle-ci ne soit évoquée.

    « Vous semblez fort malheureux, Didier-san. Vous avez été courageux, loyal et fiable. Et vous êtes revenu chez vous, en vie et en santé. Je sais que les tourments de l'âme ne se voient pas, sauf à travers le miroir de nos yeux. Je sais comment apaiser ces tourments. Et il me plaît de vous écouter parler, ce que vous faites très bien. Alors, dites-moi... Voulez-vous bien les partager avec moi ? »



    La douceur d'un murmure ֍ DVS & Murmure (Novembre An 5) _ce51711
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    Didier Van Strijdonck
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  • Lun 16 Déc - 17:40

    Didier était resté silencieux, absorbant les paroles de la Tayū comme on boit une potion au goût amer mais aux promesses apaisantes. Son regard flotta un moment, hésitant, entre le vide et le visage délicat de Murmure. Il inspira lentement, comme s’il cherchait ses mots parmi le tumulte intérieur qui l’habitait.

    « Une chance... » Répéta-t-il doucement, presque pour lui-même. Sa voix, à la fois grave et faible, trahissait une lutte interne. Il détourna brièvement les yeux, ses doigts jouant machinalement avec le bord de son verre.

    « Vous avez peut-être raison, Dame Tsubuyaku. Peut-être suis-je protégé par quelque... providence. Mais si c’est le cas, je me permets de questionner l’intelligence d’une telle bienveillance. »

    Un sourire, las et amer, effleura ses lèvres. Il leva son verre sans boire, comme si le geste lui permettait d’organiser ses pensées.

    « Une protection ne devrait-elle pas... éviter le pire ? Pourtant, là-bas, dans cette forêt de malheur, chaque pas me semblait remettre en cause ma propre survie. Je ne suis pas un combattant, comme vous l’avez deviné. Je ne suis qu’un marchand, un homme qui négocie et fait ses calculs. Alors pourquoi, en pleine forêt des Corrompus, avec une créature cauchemardesque devant moi, n’ai-je pas été foudroyé par cette chance dont vous parlez ? »

    Il posa le verre et constata que ses mains tremblaient légèrement. Didier tenta de le dissimuler en serrant légèrement son point pour dompter cette manifestation facheuse de son anxiété. Ses yeux revinrent se poser sur Murmure, captant son regard doré qui semblait sonder son âme mais semblait y trouver quelque apaisement. Il s’excusa:

    « Je m’emporte... Je ne devrais pas. » Concéda-t-il en baissant la tête un instant, serrant les dents, les joues légèrement rougies par la honte.
    La courtisane, immobile mais attentive, ne laissa transparaître aucune désapprobation. Cela lui donnait le courage de reprendre, bien que son ton fût plus doux, mais empreint d’une certaine fatalité.

    « Vous parlez de tourments, Dame Tsubuyaku. J’en ai connu, bien sûr. Comme tout homme. Et j’en connaîtrai encore, c’est la condition de notre monde. »
    Il marqua une pause, soupirant doucement avant de poursuivre :

    « Voyez-vous, je suis un républicain. Un homme cartésien, pragmatique, comme on aime à se définir chez nous. Nous croyons au tangible, au rationnel. Ce que je ne vois pas, ce que je ne peux prouver, n’existe pas. Vous comprenez? Voilà ce que l’on m’a appris. Alors oui, je me moque souvent de ces histoires de divinités ou de destin parce que je pense fondamentalement que, ce qui nous fait avancer est, avant tout en nous. »

    Mais à cet instant précis, ses yeux vacillèrent, et Murmure, qui scrutait attentivement chaque nuance de son visage, put y lire autre chose. Une incertitude, un doute profond qui contrastait violemment avec ses mots soigneusement choisis. Il prennait une autre gorgée de saké avant de poursuivre:

    « Néanmoins... » souffla-t-il, presque à contrecœur.

    Son regard se perdit à nouveau, et il fronça légèrement les sourcils comme s’il tentait de rassembler des fragments épars de souvenirs.

    « Là-bas, dans cette forêt, il y avait des moments où... » Il s’interrompit, hésitant, avant de reprendre d’une voix plus basse. « Où j’ai eu l’impression d’être observé. Pas par la créature que j’ai combattu, ni même par mon ami, mais par quelque chose d’autre. Une présence que je ne saurais définir ou expliquer. Et cela me terrifie encore aujourd’hui. »

    Didier repris un peu de saké avant de passer une main sur son visage, comme pour chasser ces pensées et de reporter son attention sur Murmure. Il eut alors une pensée fugace pour celle qui agonisait au Berceau.

    « Peut-être que vous avez raison. Peut-être qu’il existe quelque chose qui dépasse mon entendement. Mais si tel est le cas, je crains que cette entité soit aussi cruelle qu’elle est puissante. Et si c’est le cas, je préfèrerais qu’elle m’oublie. »

    Il s’arrêta, laissant ses paroles flotter un instant dans l’air chargé de parfums exotiques. Puis il esquissa un sourire, forcé et fragile.

    « Pardonnez-moi. Je dois sembler bien sombre pour un homme revenu vivant d’un tel enfer. Je devrais être reconnaissant, n’est-ce pas ? »
    Il saisit à nouveau son verre et l’éleva légèrement en direction de la courtisane.

    « Alors à votre santé, Dame Tsubuyaku, et à ces tourments dont vous promettez de m’alléger. Je suis curieux d’entendre comment vous comptez faire cela. »

    Il but une longue gorgée, s’appuyant contre le dossier des coussins, comme pour se laisser enfin happer par la douceur artificielle du Sukyandaru. Mais même alors, un observateur attentif aurait pu voir ses doigts trembler légèrement en lâchant le verre vide qu’il venait de poser devant lui.

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  • Jeu 26 Déc - 23:51


    Elle répondit à son salut, l'alcool atteignant à peine ses lèvres peintes. L'homme était sur la frontière. La lisière où un pas dans l'ombre, un dans la lumière, il attend le souffle qui le fera basculer irrémédiablement.

    Il l'a sentie...

    Comment douter que ce fût sa maîtresse qui observait cet homme dans ces sombres bois ? Que ce fût elle qui le marqua de sa volonté, qui suspendit son sort, afin qu'il puisse revenir vers sa Prêtresse, souillé de son humanité mais léger de ses croyances fausses ? Elles s'envolent, s'évaporent, comme la rosée que l'on croyait tangible mais qui se fait évanescente avant de disparaître sous le vrai soleil de la Foi.

    Un outil... Un outil que sa Maîtresse avait jugé digne de la servir, elle, Murmure, dans l'accomplissement de son dessein grandiose. Il devait y avoir quelque chose, derrière cette carrure frêle, derrière ces yeux bien banals, quelque chose que ces mains de manipulateur d'argent, ni vraiment érudit ni tout à fait combattant, pouvaient accomplir pour Zei...

    Comme ouvrir des portes ou briser des chaînes.

    La parole est son arme...

    Et son esprit, en cet instant, est vulnérable.

    Elle boit une réelle gorgée à contrecœur, et le couve d'une douce connivence, se tournant légèrement vers lui.

    « Vous êtes fatigué, et sous le choc de ce que vous avez vécu. Il est normal d'éprouver ces émotions, elles ne vous déprécient pas, et votre lucidité prochaine est à ce prix. Vous avez raison de vous confier, ainsi elles sont désormais nommées et il vous sera plus facile de vous en détacher. »

    Elle attacha son regard sur les mains de Didier, qu'elle a vu trembler à l'instant. Il se contient.
    Murmure profite de la pénombre pour saisir sa senestre entre ses doigts souples.

    Dépliant la main de l'homme face à elle, elle commence à masser délicatement l'épaisseur de la paume, dénouant de la pulpe de ses pouces les tensions en remontant vers le poignet. Doucement, elle étire chaque articulation, sans oublier la chair tendre entre elles. Dans un souffle, entre leurs têtes rapprochées, elle chantonne un air mélancolique.


    Dans le jardin des bambous ployants,
    Un renard courait, vif et ardent.
    Mais derrière lui, comme un doux secret,
    Une ombre glissait, au pas feutré.

    « Renard, renard, que cherches-tu ?
    Ton cœur s’agite, ton souffle est perdu. »
    L’animal trembla, mais d’une voix claire,
    Il répondit à l’ombre légère :

    « Je cours, je fuis, sans écho ni but,
    Le vent me hante, la nuit est ma chute.
    Mais toi, qui danse au creux de mes pas,
    Pourquoi m’appelles-tu d’un murmure si bas ? »

    L’ombre chuchota, douce et sincère :
    « Renard des brumes, pourquoi cette guerre ?
    Je suis la trace de ce qui te suit,
    Et le refuge de tes longues nuits. »

    Alors le renard, sous la lune pâle,
    S’arrêta net, son regard d’opale.
    Et l’ombre l’enlaça, douce et ancienne,
    Le berçant doucement vers une paix sereine.


    Son chant s'éteint, alors que les rires et les paroles des tables semblent bruyantes soudainement, noyant par leur discorde l'harmonie installée entre eux. Murmure passe à la main droite, détissant habilement la trame des tensions, de la fatigue du voyage, des difficultés vécues par Didier ces derniers jours.

    Tout à sa tâche, ses longs cils alourdis de poudre noire baissés sur ses pupilles d'or, elle reprend la parole.

    « C'est un chant de mon pays qui a une signification très symbolique. Tout n'est pas toujours ce qu'il semble être. Vous voilà ici, en chair et en os, prêt à reprendre vos habitudes, votre train de vie. Vous êtes comme le renard, vous courez, mais peut-être fuyez-vous quelque chose ? »

    Relevant légèrement la main de l'homme pour y placer sa paume, comme pour comparer la taille de leurs mains, elle entrecroise doucement leurs doigts, jusqu'à ce qu'il sente la légère griffure de ses ongles peints sur le dos de sa main brune.

    « Peut-être avez-vous besoin de connaître autre chose que ce que vous avez toujours vécu. Vous explorez de nouveaux horizons, mais que savez-vous des territoires inexplorés en vous ?
    Vous avez employé des ressources inattendues pour survivre. Désirez-vous apprivoiser ces ressources ? »


    Murmure lâcha la pression de sa paume, comme à regret, laissant le lait soyeux de sa peau glisser contre la chair de l'homme. Elle reprit ses deux mains à présent détendues et les lui rendit dans un geste cérémonieux.

    Subtilement, alors que leur contact était si étroit, elle avait déployé sa trame Séductrice. Sans pression, sans brusquerie, tout comme un fin voilage dans lequel elle l'avait enveloppé, pour le bercer doucement, comme un nouveau-né. Elle le contemplait, à présent, ce renard englué dans ses rets, toujours attentive et bienveillante en apparence, attendant la morsure ou la capitulation.

    Qu'il vienne à comprendre qu'elle serait le refuge de ses longues nuits.
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  • Lun 30 Déc - 8:25


    Didier sentit sa main glisser dans celle de Murmure, le contact doux et délicat contrastait sensiblement avec la dureté de ses propres paumes, marquées par les années de voyages et de ‘serrage de mains’. Ses doigts hésitèrent à se laisser aller, mais la pression subtile qu’exerçait la Tayū, allié à la fatigue du retour, le firent céder. De plus, ce n’était pas un geste imposé, mais une invitation qu’il aurait trouvé étrange de refuser.

    Alors qu’elle chantonnait un air aussi énigmatique qu’empreint d’une certaine morosité, il se surprit à en écouter chaque mot, en suivant le rythme comme on suit un fil dans un labyrinthe. L’histoire du renard éveilla en lui une étrange résonance. Était-il ce renard qui courait, égaré et chassé par une ombre dont il ignorait la nature ? La voix douce et apaisante de Murmure, quoique mélancolique, s’immisçait dans ses pensées, brisant lentement ses défenses à la faveur de son état, sans qu’il puisse s’en rendre compte.

    Le massage de sa senestre fit peu à peu disparaître les tensions qu’il ignorait même avoir accumulées. Chaque pression exercée par ses doigts habiles semblait, inconsciemment, effacer un poids qu’il portait. Didier détourna les yeux, troublé par cette proximité, mais incapable de se détacher complètement de ce moment suspendu entre eux.

    « Vous avez une... grande dextérité, Dame Tsubuyaku, » Murmura-t-il, presque maladroitement, comme s’il cherchait à combler un silence qui n’avait pourtant rien de désagréable.

    Son regard revint finalement se poser sur la courtisane, captivé par ses cils baissés, le contraste entre la pénombre environnante et l’éclat doré de ses pupilles lorsqu’elles se relevaient. Ses paroles le cueillirent à nouveau, cette fois comme une lame fine et subtilement enfoncée dans la chair de son inconscient.

    « Fuir quelque chose ? » Répéta-t-il, songeur, la question tournant dans son esprit comme une vague revenant inexorablement heurter la rive. Il inspira profondément, cherchant une réponse qu’il peinait à formuler. « Je ne suis pas certain de fuir... Mais il est vrai que les routes me paraissent plus sûres que les lieux où l’on reste trop longtemps. Peut-être qu’inconsciemment, je cherche à m’éloigner de certains souvenirs… Ou de certaines choses, ou bien à me rapprocher d’autres, je ne sais pas. »

    Il esquissa un sourire, teinté d’une ironie qui ne masquait pas totalement son malaise, avant de faire mine de boire son verre de saké.

    « Ou peut-être que je suis comme ce renard, simplement en quête d’un but que je n’ai pas encore trouvé. » Fit-il avant de boire le liquide.

    La sensation des griffes peintes de Murmure contre le dos de sa main fit courir un léger tressaillement dans son bras, mais il ne le dérobait pas. Il croisa brièvement le regard de la Tayū avant de détourner les yeux à nouveau, perturbé par cette proximité qui semblait à la fois naturelle et pourtant étrange.

    « Connaître autre chose... Apprivoiser ces ressources... » Répétait-il, sa voix hésitante trahissant un trouble qu’il tentait de dissimuler. « Vous parlez comme si je détenais quelque chose d’unique, Dame Tsubuyaku, mais je ne suis qu’un homme parmi les hommes… Et qui tente modestement d’y trouver sa place, vaille que vaille. »

    Il passa une main dans ses cheveux, visiblement mal à l’aise, cherchant ses mots comme un naufragé cherchant un rivage.

    « Cela dit... Vous n’avez peut-être pas tout à fait tort. Ce voyage m’a montré des facettes de moi-même que je n’avais jamais envisagées jusque-là. Peut-être que je devrais... apprendre à mieux les comprendre, à mieux m’en servir. »

    Il laissa échapper un léger rire, teinté d’une autodérision qui ne parvenait pas à masquer son sérieux.

    « Mais comment apprivoiser quelque chose que l’on ne comprend pas où que l’on appréhende à peine ? »

    Lorsque Murmure relâcha ses mains, Didier ressentit un étrange mélange de soulagement mais aussi de perte. Ses doigts frémirent légèrement, comme cherchant à retrouver ce contact qui s’était déjà évanoui. Il observa les mains qu’elle lui avait rendues avec une solennité presque absurde, comme si elles avaient été transformées par ce simple geste.

    Alors que Murmure s’était tue, le chant, pourtant éteint, résonnait encore dans son esprit. Didier se redressa légèrement et, dans un élan aussi inattendu qu’intime, il répondit d’un couplet improvisé sur le rythme de l’air de la jeune femme :


    « Renard des brumes, ne plie pas sous le vent,
    L’ombre est forte, mais ton cœur est vaillant.
    Courir, c’est fuir ; courir, c’est chercher,
    Et au détour, l’aube viendra te révéler. »


    Sa voix, bien que basse et hésitante, portait une sincérité brute, une forme de résilience qui tranchait avec son malaise précédent. Didier inclina légèrement la tête, presque honteux de cette envolée lyrique inattendue, mais il soutint néanmoins le regard de la Tayū avec un éclat nouveau dans les yeux.

    « Je suppose que le renard a encore beaucoup à apprendre. Peut-être même de l’ombre qui le suit. »

    Sur ce, sans attendre de réponse, il entreprit de remplir leur verres de saké.


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  • Ven 3 Jan - 13:31

    Quel petit malin.

    Détourner ainsi une strophe du Renard pour y introduire de la lumière.

    Murmure sourit poliment, acceptant son verre de nouveau rempli, et change son angle d'attaque.

    « Tous les hommes sont uniques, Didier-San. Mais tous ne se démarquent pas dans les mêmes domaines, ni avec la même virtuosité. Vous m'avez l'air de posséder de grandes capacités oratoires, même si vous êtes troublé et fatigué, vous venez de le prouver à l'instant. »

    Elle boit une gorgé et dépose son verre sur la natte en bambou, prenant garde à ne pas faire dissonner le récipient sur le bois laqué de la table. Appelant de la main une des jeunes filles en yukata, elle prit une voix plus professorale.

    « Imaginez que vous possédiez une meilleure maîtrise de vous-même. De votre souffle, de votre lucidité d'esprit, de votre corps, même. N'en seriez-vous pas plus assuré ? Pour apaiser votre corps, de simples techniques de massage peuvent suffire.

    Pour apaiser votre âme... je peux vous apprendre autre chose. »


    Elle glissa quelques mots à la serveuse, laquelle disparut prestement avec une courbette.

    « Mon pays recèle de nombreux arts qui ne sont pas appréciés à leur juste valeur, ici. Bien trop souvent associés à des pratiques divinistes, alors que ce n'est qu'une méconnaissance de ce que nous avons à offrir.
    Connaissez-vous la méditation ? »


    Une bougie blanche, simple, posée dans une assiette contenant des cristaux blancs, lui est amenée avec de longues allumettes. Elle en saisit une et vole la flamme d'une des lanternes qui les entoure, avant de donner le feu à la mèche claire de la cire placée à égale distance entre lui et elle.

    D'un geste gracieux, elle éteint l'allumette et dépose le bâton noirci, puis se tourne vers le marchand, la lueur reflétant une flamme semblable au sein de ses prunelles d'or.

    « Vous êtes fatigué et préoccupé, ce soir, aussi je me contenterais d'une petite démonstration. Se recentrer, connaître son corps et ses réactions, c'est apprivoiser son fonctionnement. Vous apprendrez à gérer vos émotions, à prendre du recul lorsqu'elles vous submergent, à développer une meilleure estime de soi, ce qui vous sera sûrement utile dans votre travail. Peut-être cette quête, ce voyage intérieur, vous permettra-t-il de découvrir ce que votre renard cherche à fuir... »

    Elle s'installe droite, en tailleur, ses mains aux longs ongles paumes offertes sur l'angle de ses jambes cachées sous le lourd tissu.
    Elle ferme les yeux et respire plus lentement, parle plus doucement, d'un ton légèrement hypnotique.

    « L'idée est d'apprendre à faire le vide dans votre esprit, de manière à ce que vos pensées défilent sans que vous ayez besoin de vous arrêter sur chacune. L'exercice peut sembler absurde ou difficile, mais c'est une étape essentielle vers la découverte de soi. La respiration est le seul moyen de contrôle que nous ayons sur les battements de notre cœur. Voyez... »

    Saisissant de nouveau une main de Didier, elle la place sur son poignet de manière à ce qu'il puisse sentir son pouls. Puis elle se concentre sur la flamme de la bougie, ralentissant son souffle. Il lui sembla qu'elle finissait pas respirer sur un rythme égal, accordant le même temps à l'inspiration et à l'expiration.

    Peu à peu, son pouls ralentit, finissant par se mettre au diapason de son souffle. Un rythme équilibré, égal, sans les variations communes que peuvent provoquer divers états de l'être.

    Après quelques minutes, elle ouvrit les yeux et lui sourit.

    « Maintenant, prenez attention à votre respiration et à votre pouls. »

    Elle plaça délicatement l'autre main de Didier à son propre cou, contre sa carotide. Il put ressentir alors qu'il s'était lui-même, inconsciemment, calé sur le rythme de Murmure. Elle sourit en constatant sa surprise.

    « C'est une technique parmi d'autres. Elle est très utile pour vous recentrer, mais utilisée un peu différemment elle peut vous donner de l'énergie ou au contraire vous relaxer, avant de dormir par exemple. La bougie n'est pas nécessaire. Il vous suffit de vous concentrer sur votre respiration, et de la partager en temps égaux. Compter jusqu'à cinq lentement, en inspirant, puis la même chose, en expirant.
    Pour vous énergiser, comptez six à l'inspir et quatre à l'expir : pour vous relaxer, c'est l'inverse.
    Il faut la pratiquer quelques minutes pour en ressentir les bienfaits : mais plus vous la pratiquez régulièrement, plus vous en ressentirez les bienfaits. »
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  • Ven 3 Jan - 18:09


    Didier observa Murmure avec une attention presque nerveuse, incapable de détourner le regard tandis qu’elle s’installait en tailleur, son expression empreinte de calme et de maîtrise. Il hésitait, partagé entre la curiosité et une certaine appréhension face à ce qu’elle lui proposait. Pourtant, la lueur de la bougie entre eux semblait inviter à une trêve intérieure, une pause dans le tumulte de ses pensées.

    Lorsqu’elle guida doucement sa main jusqu’à son poignet, il sentit un léger frisson le parcourir. Le contact était déconcertant, intime sans être intrusif, et il perçut avec surprise le pouls de la courtisane, régulier et étrangement apaisant. Ses propres battements semblaient désordonnés en comparaison, mais il s’efforça de suivre ses indications.

    Murmure, concentrée, parlait d’une voix basse et lente, comme une mélodie sans notes. Didier ferma les yeux, inspirant à contretemps au début, se laissant peu à peu guider par le rythme qu’elle instaurait.

    « Compter jusqu’à cinq... lentement... » Murmurait-il, presque pour lui-même, ses pensées commençant à s’ordonner autour de cet exercice simple mais inhabituel.

    Il sentit la tension dans ses épaules se relâcher imperceptiblement, ses muscles trop souvent crispés s’assouplir sous l’effet de cette respiration régulière. C’était comme si la pression qui pesait sur sa poitrine depuis des jours s’évaporait lentement, chassée par chaque expiration prolongée. Cela était léger cependant, mais sensible.

    Lorsque Murmure plaça sa seconde main contre son cou, il fut surpris de constater que son propre pouls s’était ajusté presque inconsciemment au sien. Le rythme lent et égal qu’elle avait créé semblait avoir imposé sa cadence à son corps sans qu’il s’en aperçoive.

    Didier ouvrit les yeux, croisant le regard d’or de la Tayū.

    « C’est... étonnant. Je ne pensais pas que quelque chose d’aussi simple pouvait avoir un effet aussi... tangible. » Il secoua légèrement la tête, un sourire naissant au coin de ses lèvres. « Je me sens... plus léger. Comme si je m’était soulagé d’un poids, ne serait-ce qu’un instant.»

    Il ramena ses mains sur ses genoux, prenant conscience de la chaleur agréable qu’y avait laissée celle de Murmure.

    « Je dois admettre, Dame Tsubuyaku, que je suis souvent sceptique face à ce genre de pratique. Mais ce soir... vous avez réussi à me faire voir les choses différemment. »

    Didier se redressa légèrement, prenant une inspiration plus profonde, comme pour savourer pleinement ce calme inattendu, quoique fugace, qui l’avait habité.

    « Vous avez une manière singulière de présenter les choses, une subtilité qui rend tout cela... accessible je dirais. » Fit Didier en se penchant légèrement en avant, inclinant la tête dans un geste de remerciement sincère.

    « Arigatō gozaimasu. Non seulement pour cette démonstration, mais pour cette sensation de calme que vous m’avez apportée ce soir. Je pense que je pourrais intégrer cet exercice dans ma routine. Peut-être cela m’aidera à mieux gérer certaines situations auxquelles je suis confronté. »

    Il esquissa un sourire, cette fois plus chaleureux, un reflet sincère de l’apaisement qu’il ressentait.

    « Vous avez raison, bien sûr. Ce renard dont vous parliez tout à l’heure... il ne trouvera peut-être jamais ce qu’il cherche, mais apprendre à ralentir, à observer son environnement, pourrait être sa plus grande force.» Didier fit alors une pose, comme, hésitant sur la suite avant de toutefois lâcher: «Et peut-être la mienne aussi. »

    Le marchand porta son regard sur la bougie, sa flamme vacillante projetant des ombres dansantes sur la table laquée entre eux. Il resta un instant silencieux, comme absorbé par ce mouvement hypnotique, avant de revenir à leur situation. Le républicain levait alors son verre avec une expression empreinte de gratitude.

    « Kampaï, Dame Tsubuyaku. À votre sagesse, et à la lumière que vous avez su faire naître en moi ce soir. »

    Il but une gorgée, savourant non seulement le saké, mais aussi cette rare impression de quiétude qui s’emparait de lui alors qu’il se détendait, sans doute pour la première fois, depuis des jours.
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  • Mer 8 Jan - 14:46

    Ses effusions la fatiguent. Heureusement, il se comporte respectueusement, bien que son ton, son attitude dénotent le jeune chien qui a trouvé son maître.

    Ce renard ne mordra pas tout de suite. Les rets ont fonctionné.

    S'obligeant à conserver une apparence ouverte et son léger sourire, Murmure s'inclina en retour, son verre levé entre ses mains jointes. Le voilà détendu, rasséréné, fatigué et alcoolisé.

    C'est bien assez pour ce soir. Qu'il retourne donc à la lie de ses problèmes, pour revenir ensuite avec l'empressement du drogué venir reprendre sa dose auprès d'elle. Qu'il retourne à la froidure, pour espérer sa chaleur : et à son marasme pour espérer sa consolation.

    Alors qu'il évoque la lumière, elle se permet de lui sourire avec chaleur : l'ombre n'a jamais été aussi proche de lui.

    « Cet exercice est effectivement d'une rare simplicité : mais savez-vous ce que l'on dit chez moi, aux passionnés, aux voyageurs, à ceux qui ont une soif inextinguible de nouveauté ?

    L'extraordinaire nous attire un instant, la simplicité nous retient plus longtemps.
    Parce que c'est en elle que réside l'essentiel.
     »


    Elle but une gorgée, yeux fermés, puis laissa ses cils baissés éteindre l'intensité de son regard.

    « Je pourrais vous apprendre d'autres techniques lorsque vous aurez assimilé celle-ci. L'idée est d'apprivoiser le fonctionnement de votre esprit, pour savoir vous en servir plus efficacement. Il est étrange que des pays comme le Reike ou la République n'aient que peu effleuré ce domaine : il est pourtant crucial, bien davantage que celui dont nous faisons ouvertement commerce. »

    Son sourire devient un peu malicieux, pour allumer une autre sorte d'étincelle dans l’œil du marchand.

    Sur la scène un des joyaux du Sukyandaru chantait : c'était charmant, quoique parfois un peu dissonant, et l'accompagnement au tambourin rythmait trop vite. Murmure arrêta du regard une jeune fille et lui glissa quelques mots pour régler la situation.

    Autour d'eux, la soirée battait son plein : bientôt viendrait l'heure où les poches vides rentreraient chez eux l'estomac et les bourses pleines, tandis que les chanceux qui possédaient suffisamment pourraient choisir une compagne et aller se détendre à l'étage. Le ballet des serveuses accompagnait celui des courtisanes qui faisaient déjà leur choix, le mouvement subtil des regards, des postures révélant le jeu de pouvoir qui s'établissait quotidiennement entre elles. Elle savait que son choix serait discuté, décortiqué, soupesé dans les couloirs. Mais jamais devant elle.

    Elle n'avait de comptes à rendre qu'à Zeï. Elle ferait bon usage de son cadeau.

    « Didier-san, vous avez besoin de vous reposer à présent. De réfléchir à tout cela. De prendre du recul par rapport à tout ce que vous avez vécu. Il ne serait pas raisonnable de boire davantage. Prenez soin de vous et dormez, puis revenez me voir lorsque vous serez alerte. »

    S'inclinant vers lui, elle laissa son regard d'or se repaître du visage de l'homme, tandis que son sourire évoquait mille promesses.

    « Ce sera bien plus gratifiant pour vous et moi que nous soyons en pleine possession de nos moyens, n'est-ce pas ? »

    Il n'a déjà plus la pleine possession des siens. Mais il n'a pas à le savoir, n'est-ce pas ?
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    Didier Van Strijdonck
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  • Lun 13 Jan - 9:21


    >

    Il avait incliné légèrement la tête en écoutant Murmure, son sourire faiblement éclairé par la lumière vacillante des bougies entre eux. Les paroles de cette dernière, aussi simples qu’élégantes, semblaient percer le voile de sa fatigue. La chaleur de l’alcool et le calme imposé par les exercices de méditation avaient apaisé son esprit tourmenté et anxieux, rendant ses pensées moins tumultueuses.

    « Vous avez raison… Dame Tsubuyaku… » Murmurait-il, sa voix, toujours fatiguée, mais plus douce, et plus posée qu’au début de leur échange. « La simplicité... Ce que vous dites me semble presque une évidence, maintenant que vous le formulez ainsi. Peut-être que, dans cette quête incessante, nous oublions souvent ce qui est juste devant nous. »

    Il reposa son verre, son regard et ses doigts s’attardant un bref instant sur la coupe avant de s’en détourner.

    « Merci pour vos conseils et vos enseignements. Ce que vous m’avez montré ce soir va éclairer ma route vers quelque chose de plus profond... quelque chose que je n’ai pas encore entièrement saisi. Mais je compte bien m’y intéresser d’avantage. »

    Le regard de Didier croisa brièvement celui de la demi-Drakyn, il ressentit une étrange chaleur dans ses prunelles dorées, une promesse voilée qui, bien que séduisante, le laissait un peu plus troublé.Cependant, il ne pouvait s'empêcher d’y déceler autre chose. Quelque chose de plus subtil, mais sans déceler quoique ce soit de concret. Une sorte de pressentiment. Cela-dit, vu l’endroit, cela ne l'alarmait pas plus que ça, le client qu’il était, habitué de ce genre d’endroit, se doutait bien que la Tayū jouait un rôle, mais sans en mesurer l’ampleur ni le danger. Détournant ensuite le regard, il soupirait:

    « Vous avez raison, également, sur un autre point: Je suis fatigué. Mon voyage, mes affaires, tout cela me pèse. Je pense qu’un bon repos me fera le plus grand bien. »

    On pouvait discerner une pointe de déception dans la voix, comme s’il avait voulu prolonger ce moment et, après une courte pause où il avait cherché à formuler sa gratitude d’une manière qui ne semblait pas trop effusive, Didier se tournait une dernière fois vers la jeune femme. Parfaitement inconscient des intentions sous-jacentes de cette dernière, il avait été sincèrement touché par l’attention qu’elle lui avait portée ce soir-là.

    « Je pense que nous nous reverrons, Dame Tsubuyaku.» Avait-il déclaré, presque comme une promesse. « Non seulement pour approfondir ce que vous avez commencé à m’enseigner, mais aussi parce que... cette soirée m’a offert une escale bienvenue dans le tumulte que peut être mon quotidien. »

    Didier, durant cette dernière tirade, s’était levé tout en prenant soin de ne pas troubler l’harmonie délicate de leur alcôve. Murmure put alors constater que son client, lui avait laissé quelques pièces d’or sur la table. Le champsbésien s’inclinait ensuite respectueusement, un geste maladroitement empreint de gratitude et de retenue avant de prendre congé et de s’éloigner, laissant derrière lui la lumière chaude des bougies et la présence envoûtante de la Tayū. L’éclat doré de son regard, gravé dans sa mémoire, le poursuivit jusqu’à chez lui.



    Les jours qui suivirent furent marqués par une étrange dualité. Didier retourna à ses affaires, mais son esprit revenait sans cesse à cette soirée. Les exercices de respiration enseignés par Murmure devinrent un refuge lors des moments de stress, un outil qu’il utilisait régulièrement et dont il perçut les effets à l’usage. Et chaque fois qu’il les pratiquait, il se souvenait de la douceur de sa voix, de la chaleur de sa main, et de l’étrange paix qu’elle avait su lui offrir.

    Son retour au Sukyandaru, la semaine suivante, fut presque inévitable. Non seulement du fait de cet échange singulier avec la courtisane Shoumeïenne, mais aussi du fait que certains des établissements qu’il avait l’habitude de fréquenter: Le “Lux Machina”, “L’empire des Sens” ou encore le “Kirin” semblaient êtres en proies à des difficulté d’intensité diverses.

    La seconde rencontre débuta par une méditation plus approfondie. Murmure guidait Didier avec une maîtrise toujours aussi subtile, lui enseignant comment prolonger cet état de calme et de clarté. Elle l'encourage à explorer ses propres pensées, à laisser les souvenirs douloureux passés comme des nuages sans s’y attacher.
    Message N°6

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