Avec ses formes élégantes et élancées, l'Ecumeur de Nuages est un bateau taillé pour la vitesse et le combat maritime. Il s'agissait d'ailleurs à l'origine d'un bateau de course, son premier propriétaire étant un contrebandier des Iles Paradisiaques, qui s'en servait autant pour échapper aux autorités locales que pour gagner des paris et des prix lors de courses illégales organisées par la Pègre.

Capturé et reconditionné par la Société des Sept Gardiens, il fut confié au capitaine Elvis Brooke pour qu'il serve de vaisseau d'escorte pour les lourds galions et autres navires commerciaux faisant régulièrement les frais des attaques des pirates. Il reçoit sous son commandement quelques modifications, fortifiant légèrement son armature et l'armant de façon plus conséquente. En l'an 5, Ayna Yelcan, seconde du capitaine Brooke depuis deux ans, en devient la capitaine alors que la menace pirate se fait de plus en plus lourde. Le chébec est pendant cette année régulièrement réquisitionné par la Marine pour effectuer des missions pour eux. A la fin de cette année, Ayna Yelcan et presque tout son équipage s'engagent dans la Marine, et rachètent l'Ecumeur de Nuages à la SSG, qui est obligée de s'incliner face au poids des forces armées. Désormais intégré à la Paradize Fleet, le chébec devient un véritable traqueur de pirates.

Avec ses trois mâts gréés de voiles latines triangulaires, le navire est capable de d'accrocher les vents et il est extrêmement maniable. A la proue, son étrave, finie par la délicate sculpture d'une tête de loup, se prolonge par un éperon qui sert surtout à amarrer la voile du mât avant - dit de trinquet. Celui-ci est particulièrement penché sur la proue, contrairement au mât central et au mât arrière, perpendiculaires au plancher du pont. À la poupe, le bastingage dépasse de la coque et encadre un pont supérieur en porte-à-faux au-dessus de la mer. Aux vingt sabords de son pont inférieur, qui s'ouvrent par des mantelets latéraux, viennent se rajouter des sabords intermédiaires au niveau de la cale, laissant passer des avirons qui permettent aux matelots de ramer en position debout en cas de calme. Ce système, ainsi que la finesse du bateau, lui permettent même de remonter des rivières et de s'amarrer au plus proche des littoraux. A son armement léger mais fiable viennent se rajouter, à l'avant une et à la proue deux balistes à harpons. Au centre du pont inférieur est fixée une barque légère. Un système de cordages permet de la mettre facilement à l'eau.

Sa soute bien aménagée permet de transporter deux cents tonneaux, ainsi que les réserves de cordages, artillerie, harpons, nourriture et autre consommables nécessaires au voyage. Au dessus se trouve la cale, qui accueillit l'équipage composé d'une quarantaine d'hommes et femmes qui ont chacun leur espace et leur hamac personnel. A cet étage, sous la poupe se trouvaient auparavant plusieurs cellules destinées au transport d'esclaves. Une seule a été gardée, les trois autres ont été recyclées en infirmerie, en petite cuisine et en pièce d'hygiène pour l'équipage. De l'autre côté du navire, sous la proue se trouvent deux autres petites cabines individuelles. En remontant les escaliers on arrive sous le pont supérieur, où se trouve deux cabines un peu plus grandes. La première est très simple, constituée d'une petite table et de plusieurs lits superposés. Les officiers ou les blessés se la partagent. La dernière enfin, la cabine du capitaine, meublée assez simplement. Elle est constituée d'un bureau faisant face à une belle fenêtre sous la poupe, de deux lits et d'une petite salle d'eau.

Si les membres de l'équipage respectent la hiérarchie et les ordres, ils se constituent surtout en grande famille, et les conflits sont résolus par la diplomatie, la discussion, et en cas de désaccords dépassant les mots, par un bras de fer ou une partie de cartes, arbitré par l'un des officiers de l'équipage. Ils s'entraînent régulièrement entre eux et beaucoup officient deux emplois différents dans le navire.

Bibliographie:

CENDRES