DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Hiraeth

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Les larmes écarlates [Vanay] QIZeEX7
    Gazette des cendres
    Automne 2024
    Lire le journal
    #8
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Vieux Borgne
    Derniers sujets
    [Event] Le Temple du DragonAujourd'hui à 2:11Rachelle Virsce
    Fureur de vaincre [Kieran]Aujourd'hui à 0:11Aurelia Vrak'Tyr
    A mon seul désir [Chrisabelle / Désir]Hier à 23:02Athénaïs de Noirvitrail
    PHAM CASARDHAY [Terminé]Hier à 22:54Tensai Ryssen
    Pluie verglaçanteHier à 21:50Falconi Genova
    Idées de liens d'une dragonneHier à 19:52Ayshara Ryssen
    2 participants
    Aller en bas
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Nahash
    Nahash
    Messages : 293
    crédits : 110

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Loyal Neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4202-termine-la-main-du-razkaal-nahash
  • Dim 8 Déc - 18:16



    Il pleuvait encore ce soir là. Comme depuis quelques jours. Comme à chaque fois qu'il faisait ce sale temps, les clients n'allaient pas se presser pour venir. Ici et là, on pouvait encore voir des hommes courir pour se rendre à destination, des planches de fortune ou des capes dressées au dessus de leur tête pour les protéger de l'eau comme s'ils étaient en sucre. Posée contre la colonne qui soutenait le porche de son "lieu de travail", Natalia observait ce spectacle d'un oeil désabusé. La vie était dure pour elle depuis quelques temps. Son mari était mort depuis une bonne année, tué par des malfrats à la solde d'un petit gang de quartier. Seulement, son mari trimballait aussi une liste de dettes aussi longue que le bras d'un orc. Et par héritage, les dettes de feu Arnold était à présent ses propres dettes. Les huissiers étaient venus, chacun leur tour, pour détrousser la veuve de tout ce qui lui restait. Ses meubles, sa garde robe, sa demeure. Elle avait tout perdu à cause d'un mari trop stupide pour résister aux jeux d'argents. La rue l'avait accueillie, aussi durement que possible. S'étaient alors jetés sur elle la faim et la violence. On l'avait passée à tabac. Violée. Et frappée encore. Perdue, le suicide s'était présentée à elle comme une option envisageable mais, trop lâche, elle s'était résignée à sa nouvelle condition. Portée par la cruauté de son quotidien et la misère de ce dernier. Jusqu'à ce qu'un jour une femme lui fasse une proposition. On lui offrit un toit. Des repas quotidiens. Un foyer. Tout ce qu'elle devait faire en échange, elle avait déjà du le faire dans la rue pour survivre. Qu'étaient quelques heures de passe dans la journée en comparaison de la souffrance qu'elle connaissait auparavant dans la rue ? Alors voila, elle était devenue une catin. Une fille de joie. Une pute. Elle avait vendu son corps pour survivre et à présent, le métier était devenu presque une seconde nature pour elle. Certains clients étaient devenus des réguliers et lui offraient des petites attentions. La maquerelle était sévère mais juste, et Natalia lui devait trop pour contester quoi que ce soit chez elle. Elle n'avait plus qu'un but. Etre rentable pour l'établissement. Pour sa "patronne". Et par ces jours de pluie intense, elle ne l'était pas.

    Pestant comme si elle était responsable de la météo, Natalia se détourna du porche pour pénétrer à l'intérieur de la maison close. Depuis les couloirs feutrés, on entendait encore la pluie battante au dehors qui venait marteler le sol pavé des rues de Courage. Mais au moins, il y avait à l'intérieur ces lumières tamisées, ces odeurs envoutantes et cette chaleur agréable qui vint réchauffer les joues pales de la prostituée. Passant devant plusieurs chambres fermées, Natalia s'arrêta quelques instants au niveau du "comptoir" pour y déposer les clés de sa propre salle et récupérer quelques lettres qui siégeaient sur le côté.

    - Qu'est-ce que tu fais ?

    Se redressant d'un coup, surprise, Natalia manqua de laisser un hoquet de surprise quitter sa gorge. Se retournant finalement en reprenant de la contenance, la fille de joie dévisagea l'une de ses consœurs avant de soupirer longuement.

    - Tu m'as fait peur idiote. Ca va pas de surgir dans le dos des gens comme ça ?
    - Désolée. Mais pourquoi tu prends les lettres de madame Olga ?
    - Elle m'avait demandée de faire quelques courses pour elle une fois la journée passée. Mais regarde comme il pleut... On aura pas de clients avec un temps pareil. Personne voudra venir soulever le moindre jupon avec une pluie aussi forte. Autant prendre de l'avance.
    - Ce n'est pas faux... Mais tu pourrais en profiter pour te reposer un peu, tu n'arrêtes pas.
    - Je ne peux pas. Dame Olga compte sur moi.

    Un soupir glissa entre les lèvres de sa camarade, comprenant qu'il était inutile de négocier avec elle. Attrapant une cape qu'elle tendit à Natalia, elle étira ensuite un sourire doux.

    - Mets au moins ça alors. Tu vas finir trempée et attraper froid sinon, et les médicaments coutent cher depuis...
    - Je sais. Merci.

    Attrapant la cape et l'enfilant, Natalia salua ensuite sa camarade et fit chemin inverse. Quelques instants plus tard, elle se trouvait dans les rues de Courage, la pluie se déversant sur elle avec futeur.


    Les larmes écarlates [Vanay] VhhlWeK


    Marchant silencieusement sous la pluie, je réfléchissais. Cela faisait quarante-huit heures que j'avais débarque de la forteresse du Razkaaal pour commencer mon enquête. Comme à chaque fois, l'office avait attendu de voir si elle pouvait se charger seule de la résolution des problèmes avant de faire appel à nous. Comme à chaque fois, cela avait entrainé une perte de temps inutile et le sang avait de nouveau coulé. Depuis Combury, j'avais l'impression qu'on me faisait de plus en plus sortir de la prison pour résoudre des disparitions ou des meurtres en série. En vérité, cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Si la Main du Razkaal pouvait arrêter les pires crimes et emmener ses responsables dans les profondeurs de l'oubli, alors c'était une bonne chose. Cette fois cependant, je n'eus pas la chance d'être assisté par le moindre pair. Condamné à enquête seul, et à gérer la misère selon ma propre façon.

    Je m'étais d'abord rendu dans différentes casernes d'officiers républicains. Le but était dans un premier temps de prendre la température et voir comment les spécialistes du maintien de l'ordre avaient géré cette crise. Pour le moment, l'affaire n'était pas encore publique. Mais... A mesure que les crimes se produisaient, il était inévitable que les choses allaient empirer et l'opinion publique, déjà grandement atteint par les récents événements allait générer d'autres problèmes. Rien avait su empêcher les révoltes. Au mieux, nous étions parvenus à minimiser les dégâts et à contenir les problèmes. Mais... Si à présent la population apprenait qu'un tueur en série s'amusait à éventrer des gens sans la moindre réaction des autorités, nous pouvions nous retrouver avec une nouvelle émeute sur les bras. C'est pourquoi nous devions résoudre cela au plus vite. Pour le bien commun, dans un premier temps, et pour des raisons politiques ensuite.

    Mon inspection des casernes achevée, je m'étais ensuite rendu dans une auberge discrète près des dernières zones touchées par les meurtres. J'y avais déposé mes affaires - principalement quelques linges de rechange sans valeur véritable - et y avais pris un repas avant de passer la nuit. Le lendemain, ma journée s'était déroulée sensiblement de la même façon, ajoutant à mon calendrier l'interrogation de quelques témoins visuels. Mais chaque fois, les informations n'aidaient pas véritablement. En vérité, je ne parvins à sortir de ce tas d'aiguilles que quelques rares éléments distincts. Les victimes, tout d'abord. Des femmes, à chaque fois. De bonne constitution, le corps voluptueux. Une chevelure rousse, généralement, ou bien approchant le pourpre. La race quant à elle n'était visiblement pas importante mais toutes semblaient cependant mesurer plus d'un mètre cinquante, excluant de facto les gobelins et autres naines. Ensuite, il y avait ce qu'on avait retrouvé sur chacun des corps et la façon dont ces derniers étaient disposés. Des similitudes qui permettaient d'établir une méthodologie pour le tueur potentiel. Un mode opératoire. Dans une longue série de massacre qui avait déjà emporté seize jeunes femmes.

    Pour augmenter mes chances et pas seulement être en "attente", j'avais décidé ce jour de quitter l'auberge pour patrouiller dans les rues. Si on aurait pu d'abord croire à une simple errance hasardeuse, je m'étais efforcé de suivre un chemin précis, naviguant dans les ruelles comme pour remonter les différents lieux où la mort avait frappé. Je cherchais dans ce cheminement de nouveaux indices. Des preuves. Quelque chose à quoi me raccrocher. Malheureusement, ma démarche ne fut pas très fructueuse. De longues heures à déambuler dans les rues, sous la pluie abondante qui venait tremper jusqu'à mes os. Outre les regards inquiets des quelques passants qui croisaient ma route, je sentais en moi poindre la terrible lassitude qui grignotait l'esprit. J'avais l'impression de perdre mon temps, tandis que quelque part se baladait encore un esprit fou dont le seul but était de faire couler le sang d'autres personnes. Puis, soudainement, un cri.

    Attrapant machinalement ma masse, je me mis à courir aussi vite que possible. Je sentis les gouttes froides s'éclater sur mon chapeau à mesure que je me rapprochai de l'origine des cris. Glissant à un recoin, mon oeil valide s'ancra sur la scène qui se dessinait devant moi. Là, dans la ruelle un peu plus loin, se trouvait une nouvelle victime. Le corps avait été soigneusement découpé à plusieurs endroits. Tout d'abord, les joues avaient été fendues pour déchirer ces dernières jusqu'aux oreilles. Ensuite, la lame était allée s'enfoncer dans le ventre de la victime pour y tracer un sillon sur la largeur - tout comme à la gorge -, déchirant la ceinture abdominale pour répandre sur le sol les intestins de la décédée. Ses cheveux roux, détachés, avaient quant à eux été placés dans une sorte de coiffe morbide qui donnait l'impression qu'on cherchait à créer une auréole morbide derrière la tête de la victime. Les jambes avaient elles été pliées, positionnées pour forcer le corps à prendre une pose grotesque, semblable à une marionnette à fils qu'on aurait laissé tomber sur le sol froid. Les bras, voutés et figés dans leur position grâce à des sortes de barbelés, venaient renforcer cette pose ignoble tandis qu'on pouvait remarquer les longues plaies qui couraient le long des avant bras, continuant de déverser un sang précieux en dehors du corps de la pauvresse massacrée ici. Et dans ses mains, des roses, presque clouées entièrement sur les paumes de la jeune femme. Par terre enfin, outre le sang et les viscères, on pouvait remarquer le panier à fruit qui s'était écroulé et les quelques lettres dispersées contre le pavé.

    Les larmes écarlates [Vanay] Gj8wo2E


    Relevant finalement les yeux du corps de la victime, mon regard glissa jusqu'à ce que je devinais être l'origine du bruit. Une femme. Grande. Se trouvait non loin de là. Ses cheveux, à la couleur semblable à ceux de la victime, offraient à ses yeux ambre un air mystérieux et envoutant mais pas apeurés. Son teint de pêche, quant à lui, semblait empourpré d'une surprise évidente. Des vêtements de bonnes factures enfin, recouvraient un corps longiligne et plantureux. Une drakyn, dont les cornes trahissaient l'origine. Me redressant pour la scruter, ma dextre continua sa prise sur le manche de ma masse d'armes tandis que mon œil d'émeraude vint fixer celui de l'inconnue face à moi.

    - Identifiez-vous. Et dites moi ce qu'il s'est passé ici.

    La politesse n'était pas véritablement de mise et la forme un peu brutale mais... Compte tenu de ce qu'il se passait, je ne pouvais pour l'heure écarter aucune piste. Et cette femme était sur scène. Alors tant qu'elle ne parlerait pas, elle pouvait très bien être considérée comme suspecte.

    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Vanay Vyldrithe
    Vanay Vyldrithe
    Messages : 112
    crédits : 271

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique Neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3596-vanay-vyldrithe-termine#33451https://www.rp-cendres.com/t3850-carnet-d-adresse-de-vanay-vyldrithe#36284https://www.rp-cendres.com/t4480-memoires-personnelles-vanay-vyldrithe#42486
  • Dim 15 Déc - 0:43
    J’ai trop traîné. Je me retrouve bêtement sous cette pluie glaciale alors que je devrais être rentré depuis quelques heures déjà et dormir dans une chambre au chaud. Ma faute, encore une fois, de ne pas savoir dire non à l’invitation d’une ancienne connaissance et à sa proposition de boire un verre. C’est surtout le verre qui m’a intéressé, je ne vais pas le cacher… Parce qu’écouter Séverine se plaindre que la vie est dure avec un mari qui court après tous les jupons qui ne sont pas les siens, pendant que madame se prélasse bien au chaud dans son palace… J’avoue que ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Si elle avait à trimer sang et eau pour vivre et nourrir ses enfants, j’aurais sûrement éprouvé de la compassion, mais ce n’est pas son cas… Elle vit bien… Même très bien, et elle ne s’en cache même pas. Alors, quand elle me parle des aventures de son homme, j’écoute vaguement d’une oreille, fais « oui oui » de la tête, pendant que mon regard et mes papilles, eux, sont absorbés par la boisson. J’en ai profité un peu… Elle me les a offerts, et c’est très bien comme ça.

    Elle a pu déverser sa peine et moi boire à l’œil. Au final, tout le monde est content.

    Je lève doucement le nez en direction du ciel, les gouttes ruissellent sur mon visage pendant que je viens resserrer mon manteau beige. J’ai les cheveux trempés par cette pluie, et je suis bien contente que ce ne soit que mes cheveux pour le moment… Même si je sens venir un début de mal de gorge qui va probablement s’accentuer dans les jours à venir.

    Ça m’apprendra à me laisser porter par la boisson, même si, cette fois-ci, je n’en ai pas abusé. Ma démarche n’est peut-être pas très droite, et j’avoue que la main que je pose contre les murs froids m’aide beaucoup à avancer. Pour autant, je suis parfaitement maîtresse de mes mouvements et consciente de ce que je fais. Et dans tous les cas, si je dois me justifier de mon état, je mettrai ça sur le compte de la fatigue.

    Un long soupir se glisse entre mes lèvres et j’espère ne croiser personne. J’ai pas très envie qu’on lui rapporte que sa Drakyn était, encore, pas très sobre. J’ose même pas imaginer l’image que ça peut lui donner, à lui. Ça me pousse même à prendre des ruelles plus petites et plus discrètes… Et de toute façon, je me demande bien pourquoi je le fais, avec une pluie pareille, il y a peu de chance que je croise qui que ce soit.

    J’ai l’impression que la route est interminable, même si j’avance à un bon rythme. Les deux mains devant ma bouche, je souffle doucement dessus pour les réchauffer. J’ai toujours eu du mal avec le froid et, même si je ne m’en plains jamais de vive voix, je fais bien partie de cette moitié de la population qui n’aime pas cette saison et qui grelotte quand la température descend en dessous d’un certain seuil. Même après bien dix ans en République, je n’arrive toujours pas à m’y faire. Ça doit venir du fait que je suis un gros lézard qui a vécu la majorité de sa vie dans un désert.

    Plus j’avance et plus je regrette de m’être entêtée à prendre des rues plus discrètes… De nuit et seule, j’avais oublié que tout devenait bien plus sinistre et oppressant. Je reconnais pourtant très bien celle que j’emprunte, mais rien n’y fait et ce n’est pas ma capacité à voir dans le noir qui m’aide à rendre les rues plus rassurantes.

    Au carrefour, je me fais tirer de mes pensées par un homme qui me bouscule assez violemment en sortant d’une rue adjacente à celle que je traversais. Un peu plus et je me retrouvais le séant sur le sol pavé, froid et trempé de la ville. Je grogne, mécontente, et prête à lancer tout un flot d’insultes, mais l’homme a déjà tracé sa route.

    - Goujat…

    Que je lâche plus par principe que dans une réelle intention qu’il l’entende. Mais aussi parce que cet abruti a failli me faire lâcher un cri de surprise tellement j’étais loin dans mes pensées et qu’il m’a donné l’impression de sortir de nulle part. Une grande inspiration, puis une expiration tout aussi grande, et je reprends ma route, tournant dans la rue d’où l’inconnu était sorti. Et plus je marche, et plus j’ai ma tête qui mouline… Quelque chose chez cette personne m’a marquée, mais j’arrive pas à mettre le doigt dessus et ça m’agace.

    Et c’est dans ce genre de moment que je me dis que les astres ont toujours autant d’humour. Vous savez, ce genre de moment où on se dit qu’on aurait eu meilleur temps de rester chez soi même si ça voulait dire ne rien faire.

    Au bout de cette rue, je tourne une nouvelle fois et mes pieds finissent par heurter quelque chose. Mes yeux se baissent et, si dans un premier temps je reste sans voix, celle-ci va rapidement franchir mes lèvres dans un cri de peur qui résonne dans les rues vides.

    Par réflexe, je fais quelques pas en arrière, m’éloignant de ce corps meurtri — le mot est terriblement faible — d’une pauvre femme. Mon regard n’arrive pas à se détacher du cadavre que j’ai en face de moi et il faut que j’entende des pas résonner et qu’une voix m’interpelle pour que je finisse par lever le nez du corps sans vie.

    C’est avec un sarcasme assez violent que je réponds au borgne barbu qui m’observe avec sa dernière iris couleur émeraude.

    - C’est pourtant évident, non ? On est en train de jouer aux cartes là !

    Je lâche un soupir, venant pincer l’arête de mon nez de ma main droite avant de reprendre d’un ton plus calme et poli mais cherchant mes mots.

    - Pardon… Je… Vanay Vyldrithe… Et je me pose la même question que vous… Je viens d’arriver…

    Je peux le dire, mon corps n’a jamais dégagé aussi rapidement les effets désagréables de l’alcool qu’à ce moment précis.

    - J’étais en train de rentrer après avoir bavardé avec une connaissance… et puis je tombe là-dessus…

    Faut toujours que je me retrouve au mauvais moment, au mauvais endroit.

    La poisse… Vraiment…


    Fight so dirty, but you love so sweet
    Talk so pretty, but your heart got teeth
    Late night devil, put your hands on me
    And never, never, never ever let go
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Nahash
    Nahash
    Messages : 293
    crédits : 110

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Loyal Neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4202-termine-la-main-du-razkaal-nahash
  • Mar 17 Déc - 13:08

    Lorsque sa voix résonna dans la ruelle, mon regard se porta instinctivement sur ses mains, puis sur ses lèvres. Activant mes protections mentales, je continuai de la fixer tout en prenant une posture un peu moins hostile. Pour l'heure, je ne pouvais pas exclure son implication dans la scène qui se trouvait entre nous. Pour autant, son nom me disait quelque chose. J'étais persuadé de l'avoir entendu sans trop savoir où exactement.

    - Restez ici.

    Un ordre, plus qu'une demande. Rangeant ma masse pour venir attraper un sifflet, je portai ensuite ce dernier à mes lèvres avant d'expirer brutalement, faisant vibrer l'air dans le tube d'acier. Le son strident qui en sorti résonna bruyamment dans la rue, avant d'être imité au loin par d'autres sifflements en écho.

    - Les officiers républicains ne vont pas tarder à arriver. En attendant, vous devrez rester ici avec moi. J'ai encore quelques questions à vous poser. Je vins attraper le masque qui se trouvait à ma ceinture, l'accrochant sur mon visage tout en continuant d'observer la Drakyn. Et vous serez sous ma protection en attendant, également.

    Rien ne servait d'être ouvertement hostile. De plus, la victime possédait de nombreux points communs avec la jeune femme. Et si cela pouvait tout autant lui porter préjudice qu'autre chose, cela pouvait aussi dire qu'elle était elle même une victime potentielle. La personne responsable de ces meurtres agissait souvent de la même façon et sur le même type de personnes. Un tueur en série, que je devais arrêter. Et l'écailleuse se trouvant près de moi m'y aiderait. Volontairement ou non. Il ne fallut que quelques minutes pour que les ORs n'arrivent. Pour une fois, leur rapidité fut remarquable. Ils commencèrent alors à sécuriser la zone, balisant autant que faire se peut la ruelle et empêchant ainsi l'observation macabre du corps par d'autres civils. Mes barrières toujours maintenues, je m'approcha finalement de Vanay, lui tendant une cape propre et sèche pour qu'elle la passe autour de ses épaules.

    - Désolé de vous maintenir ici. Vous avez sûrement envie de rentrer chez vous. Mais avant cela, je dois savoir. Qu'avez-vous exactement ? Que ce soit de votre arrivée à la mienne, dites moi tout. Le moindre détail.

    J'écoutai ensuite son récit. Cherchant au passage dans ma mémoire où j'avais pu entendre le nom de cette femme. Puis, lorsqu'elle eut terminé, je repris naturellement la parole, la pluie continuant de tomber sur mon chapeau de cuir.

    - Venez, je vais vous raccompagner. Le moins que je vous dois c'est de vous permettre de rentrer en sécurité.

    Attendant qu'elle accepte ma demande, je me dirigeai ensuite vers les quelques officiers qui terminaient de s'occuper de la zone.

    - Je passerai demain matin à la caserne pour écouter le rapport du thanatopracteur. En attendant, aucune information ne doit fuiter. Enregistrez toutes les dépositions de disparitions qui pourraient arriver d'ici là.
    - Bien reçu.

    *
    * *


    La pluie redoublait d'intensité. Nos pas résonnaient sur le pavé de la ville et je me posais toujours cette question. Quel était le motif véritable du tueur ? Pourquoi agir ainsi ? Dans ma tête, une multitude de questions venaient se mêler à des réflexions encore plus poussées et à ce terrible manque que je ressentais chaque fois que je quittais le Razkaal. A mes côtés, la drakyn avançait presque aussi silencieusement. Pour ne pas créer de malaise, je me décidai alors à briser ce silence en ouvrant la discussion.

    - Vous avez eu de la chance, dans votre malheur. Je tournai la tête, l'observant. La personne qui a fait cela semble avoir un penchant pour les femmes à la chevelure de braises, vous auriez pu être l'une d'entre elles. Mais ce n'était pas le cas. Votre arrivée a peut être aussi empêché le tueur de finir correctement son œuvre.

    En revanche, cela n'était pas nécessairement une bonne chose. Il y avait deux façons dont la personne responsable de ces crimes pouvaient réagir. La première était une frustration qui pouvait le conduire à de nouveau tuer. Peut être même s'en prendre à celle responsable de la dite frustration. La seconde, plus préférable, pouvait le mener à se terrer par peur d'être arrêté. Malheureusement, les tueurs en série tombaient rarement dans la crainte et l'envie de se stopper.
    Continuant d'avancer avec la drakyn, nous arrivâmes finalement au lieu où elle devait rentrer. M'arrêtant pour me tourner vers elle, mon œil glissa sur ses traits une nouvelle fois.

    - Je pense que nous devrions assurer votre sécurité encore un temps. Non seulement vous avez empêché le tueur de terminer ce qu'il faisait, mais vous partagez les traits de ses victimes. A ce stade, je ne sais pas si cela a un lien avec vous ou non. D'ailleurs, avez vous des ennemis mortels, miss Vyldrithe ?

    Je lui laissai le temps de répondre, l'écoutant attentivement. Cette question n'était jamais évidente. Trop souvent, les gens ne voyaient pas les griefs éventuels qu'ils pouvaient avoir causé. Et qui pouvaient provoquer une envie de destruction aussi importante.

    - Je vais demeurer dans l'ombre si vous le souhaitez. Une protection rapprochée trop visible pourrait vous causer plus de souci qu'autres choses. A moins que vous ne décidiez de l'inverse. Pour le reste, je vous ferai transmettre demain matin le nom des victimes déjà identifiées. Si je ne souhaite pas spécialement vous mêler à cette histoire, vous vous retrouvez projetée dans celle-ci malgré vous et peut-être que vous pourrez tisser un lien que nous n'avons pu établir jusqu'à présent.

    Mon esprit tiqua alors, se remémorant d'où je connaissais son nom. Sous mon masque, un léger sourire glissa quelques instants sur mes lèvres avant de s'estomper, comme toutes les émotions qui me traversaient.

    - Kieran. Vous le connaissez, n'est-ce pas ? Une question plus rhétorique qu'autre chose. Il est temps pour moi de me présenter, surtout vu votre implication dans cette affaire. Nahash, limier du Razkaal.

    A présent, il allait falloir réfléchir à la suite et, je l'espérai, ne pas avoir à intervenir pour protéger la partenaire du prévôt de tout danger.

    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Vanay Vyldrithe
    Vanay Vyldrithe
    Messages : 112
    crédits : 271

    Info personnage
    Race: Drakyn
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Chaotique Neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3596-vanay-vyldrithe-termine#33451https://www.rp-cendres.com/t3850-carnet-d-adresse-de-vanay-vyldrithe#36284https://www.rp-cendres.com/t4480-memoires-personnelles-vanay-vyldrithe#42486
  • Sam 28 Déc - 13:26
    Je vais finir par croire qu’ils le font volontairement. Je vais même finir par me dire que c’est une vaste blague et qu’ils ont tout organisé pour être sûrs que je fasse bien la connaissance de toute l’équipe. Un genre de gage ou un rite de passage : me faire rencontrer les Limiers un par un… Je suis même prête à parier qu’un de ces jours, sans prévenir – comme ils aiment si bien le faire –, ils vont tous débarquer à l’auberge et enfiler leur masque, alignés comme des casse-noisettes, histoire de bien me faire comprendre que, maintenant que je fricote avec l’un des leurs, je ne pourrai plus rien faire sans qu’ils ne soient tous au courant.

    J’imagine bien les discussions qu’ils doivent tenir entre eux.

    « - he ! Machin ! J’ai croisé la femme du prévôt ! Elle s’est retrouvé dans une de ses merdes !
    - Nooon ? Encore ? Allez raconte !
    - Ouai ! Elle était sur les lieux d’une scène de crime !
    - Bah putain ! Le chef il doit pas être serin !
    - Je te fais pas dire !
    - Ça te dit on va lui rendre visite à la petite Drakyn ? Y paraît qu’on y boit bien dans son auberge !
    - Ouai ! Ça me botte ! »


    Je suis même étonnée de ne toujours pas avoir eu de remarque sur ma relation avec Kieran. J’ai peut-être eu la chance d’être tombée sur le seul qui ne soit pas au courant et, d’un côté, ça m’arrange bien. Je n’ai pas besoin qu’il sache absolument tout ce que je fais, et je pense que lui non plus n’en a pas envie. Ceci dit, au vu de la situation dans laquelle je me trouve, il va forcément être au courant… Et je vais en entendre parler pendant un moment…

    Un nouveau soupir quitte mes lèvres, et j’attends sagement, obéissant aux ordres que me donne le Limier.

    - Je vous remercie…

    Des paroles dites d’une voix fatiguée… Qui caractérisent mon état à ce moment. Mon regard se pose quelques secondes sur le corps massacré de la victime, m’arrachant au passage une grimace de dégoût, avant que je ne reporte mon attention sur les Officiers qui s’activent tout autour de la scène.

    Un nouveau frisson parcours mon corps à la fois à cause du froid, mais aussi à m’imaginer qu’à quelques minutes prêt… ça aurait été moi. Mes lèvres se pinces et je ressers mes bras autour de moi essayant de garder une certaine contenance avant de venir attraper lentement la cape que me tend le Limier, et de la passer autour de mes épaules.

    - Comme je disais, je reviens d’une soirée avec une ancienne connaissance. Je ne vais pas vous cacher que j’ai un peu… beaucoup… profité des boissons. Séverine, c’est le nom de la personne avec qui j’étais, si vous voulez tout savoir.

    Doucement, j’essaie de me refaire tout le chemin que j’ai traversé pour arriver jusqu’ici. Me souvenir de toutes les ruelles que j’ai parcourues, des détails comme des affiches se décollant des murs sous la quantité de flotte qui tombe, ou bêtement des pavés manquants à certains endroits, et puis…

    - J’ai aussi croisé  un homme… Pas très grand… Enfin, par rapport à moi, il n’était pas très grand… Suffisamment costaud pour risquer de me faire tomber en me bousculant… Je l’ai croisé à quelque chose comme deux ou trois ruelles d’ici… Il n’avait pas l’air commode… Et il avait l’air pressé...

    Cet homme… Cette espèce de goujat… Quelque chose m’avait marqué inconsciemment et me travaillait sans que je n’arrive à mettre le doigt dessus. Ce n’était pas sa taille, ni ses vêtements, non… Son visage avait un détail… Et puis, soudain, je réalise ma bêtise.

    - Je suis profondément désolée… j’aurais du vous en parler plus tôt…

    Je grogne doucement, glissant nerveusement mes doigts dans ma tignasse trempée. Ça m’agace parce que je sais pertinemment que, sans l’alcool, j’aurais été plus réactive…

    Nous finissons par nous mettre en route, abandonnant les Officiers à leur travail. Pour ma part, je reste muette, plongée dans mes pensées pour essayer de me remémorer un maximum de choses. La tête baissée et mon regard rivé sur le sol, je sens les goûtes de cette pluie toujours aussi froide, et je sais de source sûre – mon corps – que demain ma gorge va me faire regretter. Elle me pique déjà suffisamment pour me faire dire que je ne passerai pas non plus une très bonne nuit. Si tant est que j’arrive à fermer l’œil après cette vision d’horreur… Au final, c’est lui qui brisera le silence entre nous, confirmant au passage mes craintes tout en essayant, maladroitement, de me rassurer.

    - Je ne sais pas si c’est vraiment censé me détendre, mais merci de vous en soucier.

    Il paraît qu’ils ne sont pas réputés pour être très porté sur la sensibilité et, dans tous les cas, même si c’est dit purement par politesse et professionnalisme, on va pas cracher dessus.

    Nous arrivons enfin devant l’auberge où j’avais posé mes quelques affaires le temps d’un voyage à Courage. J’avais déjà eu le malheur de me retrouver au milieu de la manifestation qui avait démarré dans les Bougeoirs, non sans avoir fait quelques bêtises au passage… Et maintenant, me voilà encore fourrée dans je ne sais quel problème, bien malgré moi. Je me sens, soudainement, comme Perrine : perdue et démunie face à tout ça. À la différence c’est que je dois faire trois fois le poids de ce petit chaton et deux fois ça taille… Ce qui en rajoute un peu plus au ridicule de la chose.

    Malgré toutes mes pensées, je reste attentive aux paroles du Limier qui me font de plus en plus réaliser l’horreur dans le quel j’ai mis les pieds.

    - Non, je ne crois pas… J’ai déjà eu des conflits, oui… Au point d’en venir aux mains, c’est vrai… Mais de là à m’en faire des ennemis à vie… Non… non, je ne crois pas. Ce qu’il y a de plus récent s’est passé à Liberty… Si… Si on omet mon cafouillage durant la manifestation…

    Cafouillage qui a failli me mener tout droit au chaud dans une cellule…

    - Mais rien de grave ! Juste un enfoiré de tenancier qui ne voulait pas me laisser récupérer mes affaires !

    Que je m’empresse d’ajouter maladroitement, en croisant les doigts qu’il ne soit pas non plus au courant de ma petite course poursuite avec les Limiers.

    - Je ne vais pas vous le cacher, mais c’est assez déroutant pour moi. Je… Je vous promet d’essayer de réfléchir à tout ça cette nuit… À défaut de réussir à dormir. Je suis… désolée de vous rajouter du travail… Vous deviez en avoir bien assez.

    Je m’apprête alors à rentrer quand, enfin, une question que je pensais ne pas entendre ce soir survient et darde un léger voile rouge sur mes pommettes. Je pouffe doucement avant de reprendre :

    - Tout le monde est au courant, c’est bien ça ? Ils en parlent aussi facilement que ça ?

    Finalement, un léger sourire vient prendre place sur mon visage.

    - Enchantée, Nahash. Je pense que vous serez d’accord avec moi, mais si, à l’avenir, je pouvais faire la connaissance des collègues de Kieran dans d’autres circonstances que celle d’un massacre… Vous savez, un repas entre collègues, tout frais payé à l’auberge où je travaille…

    Histoire que je ne sois plus surprise à chaque fois que j’en croise un…

    Nous avons fini par nous séparer, et comme je l’avais vu venir, pas moyen de fermer l’œil de la nuit. Tournant en rond dans la chambre, priant parfois pour cette pauvre femme qui avait été massacrée.

    Au lever du soleil, j’étais déjà installée à une table dans la salle principale de l’auberge, attendant patiemment l’arrivée de Nahash ou de tout autre Limier qui serait sur cette affaire de meurtre.


    Fight so dirty, but you love so sweet
    Talk so pretty, but your heart got teeth
    Late night devil, put your hands on me
    And never, never, never ever let go
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Nahash
    Nahash
    Messages : 293
    crédits : 110

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Mage soutien
    Alignement: Loyal Neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t4202-termine-la-main-du-razkaal-nahash
  • Lun 30 Déc - 17:44

    A la dernière remarque de Vanay, un sourire léger glissa sur mes lèvres usées. La pauvre enfant semblait à la fois blasée par le fait de rencontrer les limiers dans des conditions déplorables et, en même temps, étonnée que la plupart d'entre nous aient eu vent de sa relation avec le prévôt. Pourtant, c'était assez logique d'avoir connaissance de ce genre de faits. Chaque proche d'un limier devenait un maillon faible à exploiter pour briser la terrible et impitoyable chaîne du Razkaal. Chaque époux, épouse, amant ou amante se devaient d'être étudiés pour dissuader tout soupçon de corruption ou de conflit d'intérêts. C'était peut être paranoïaque pour certains mais, aucune personne ne savait véritablement ce qui se trouvait dans les profondeurs de la forteresse. Et personne ne devait savoir. Alors il valait mieux s'assurer que quiconque partageait la couche de l'un des notre ne risquait pas de dévoiler tout et n'importe quoi après une étreinte charnel capable de délier les langues les plus tendues.

    - Ce n'est pas qu'il en parle, non. C'est plutôt que les gens comme moi ont tendance à enquêter un minimum, et raccrocher les liens ensemble assez facilement. Un léger rire. Mais je note pour le diner, je leur soumettrai l'idée, je suis certain que vous apprécierez d'avoir autant de geôliers dans votre auberge. Et pas d'inquiétude pour ce qu'il s'est passé à Courage, j'ai déjà lu tous les rapports à ce sujet. Essayez de vous reposer un minimum dame Vyldrithe, vous en aurez besoin. A demain.

    Saluant donc finalement la drakyn, mes pas me firent quitter son lieu de repos pour me retrouver à quelques mètres de là. Il allait falloir surveiller l'endroit durant la nuit afin d'éviter toute mauvaise surprise. Tout individu suspect qui tenterait d'entrer dans la bâtisse se verrait fouillé et interrogé. Recevant du renfort de quelques officiers, je quittai finalement les yeux alors que l'Aube n'était plus très loin. Il me fallait, à moi aussi, un minimum de repos si je voulais rester assez efficace pour continuer l'enquête. Un sommeil court mais réparateur, qui me permettrait au lendemain de reprendre cette traque au tueur en série.

    Quand le soleil commença finalement son ascension dans les cieux, j'étais déjà en route pour la caserne d'officiers la plus proche. M'y arrêtant afin d'écouter les rapports les plus récents par rapport à mon affaire, je me rendis finalement à l'auberge où séjournait Vanay afin de la saluer et lui annoncer la suite des opérations tandis que les membres de l'office, quant à eux, remontaient la piste liée à l'identité de la victime. Pénétrant donc dans l'auberge, mon œil émeraude glissa sur l'intérieur du bâtiment pour en observer toutes les caractéristiques. Meubles en chêne verni et en acajou, murs de briques bleutées fidèles à notre nation. L'ambiance y était chaleureuse, de grands chandeliers venant plonger de leur lumière la pièce principale où de multiples tables avaient été alignées et placées soigneusement pour permettre une installation des clients confortable et des mouvements aisés pour les serveurs. Remarquant rapidement l'écailleuse qui attendait à l'une des tables, je me dirigeai ensuite naturellement vers elle tandis que des officiers républicains me transmettaient diverses informations par télépathie.

    - Bonjour, j'espère que la nuit ne fut pas trop compliquée. Puis-je ?

    Attendant qu'elle me donne son accord, je vins ensuite m'asseoir sur la chaise de l'autre côté de la table, acceptant poliment le thé que me proposa l'aubergiste. remuant lentement le liquide pour y mélanger les essences tout comme pour diluer la chaleur, je fis glisser mon œil valide jusqu'au regard orangé de la drakyn.

    - J'aurais aimé pouvoir vous informer que votre signalement aura été suffisant pour arrêter le suspect principal de cette affaire mais ce n'est malheureusement pas le cas. La description se veut pour le moment trop "large" pour qu'elle nous soit utile. Mais nous avons du nouveau. Même si ce n'est pas très jouasse.

    Je vins ensuite porter la tasse à mes lèvres, laissant le liquide chaud s'écouler dans ma gorge. Dans un soupire de satisfaction, je reposai ensuite cette dernière sur la coupole correspondante tout en replongeant mon regard dans celui de Vanay.

    - Pardonnez moi, cela est un pau abrupte dès le matin. Il faut croire que je suis trop habitué à échanger avec mes collègues au point d'en oublier la considération pour les autres, veuillez m'excuser... Un court silence, puis une reprise. Néanmoins, je crains devoir faire appel à vous. Pendant la nuit, l'Office n'a pas chômé et ces derniers ont remonté grâce aux lettres étendues sur le sol la provenance de la victime. Il s'agit d'une fille de joie travaillant dans une maison close pas très loin d'ici. Quelques hommes se sont rendus là bas pour procéder à un interrogatoire mais... Il y a eu une autre victime. Nouvelle pause, reportant de nouveau la tasse à mes lèvres pour boire. Le physique ne correspond pas au schéma habituel mais quelque chose me dit que tout cela est lié à la pauvre femme que nous avons découvert avec moi.

    Reposant la tasse de nouveau, je portai ensuite la main à mon manteau pour sortir d'une des poches différents papiers que je vins déposer près de Vanay sur la table, tapotant doucement dessus du bout des doigts.

    - Voici un dédommagement pour le traumatisme d'hier soir, ainsi qu'un autre si vous acceptez de prêter main forte aux limiers dans cette affaire. Je n'ai pas spécialement pris la peine de prévenir Kieran en amont car je pars du principe que vous n'êtes pas seulement proche de lui mais une personne à part entière. Je l'informerai au besoin si vous le désirez, et si vous acceptez. Si je vous demande votre aide, c'est pour plusieurs raisons...

    Croisant les bras, je vins appuyer mon dos contre le dossier de ma chaise tandis que j'observai plus attentivement la demoiselle en face de moi. De ses réactions à son allure globale, j'analysai l'ensemble de son comportement non verbal. Je voulais être certain de ne pas faire fausse route.

    - Tout d'abord, cela me permettrait d'assurer votre sécurité. En travaillant avec moi sur cette affaire vous serez à mes côtés ce qui, je l'espère, atténuera grandement les chances de représailles à votre égard. Ensuite, j'aimerais avoir un regard extérieur sur cette affaire, un autre point de vue et puisque vous connaissez Kieran et avez pu voir le chaos de Courage, je sais que vous avez l'estomac suffisamment accroché pour affronter tout cela. Et enfin, je pense que vous serez plus efficace que moi pour interroger les filles de joie et autres femmes meurtries dans cette affaire de part votre nature féminine. C'est peut-être bête, mais il faut avouer que le vieil homme que je suis inquiète plus qu'il ne rassure, surtout affublé de mon masque sans émotion.

    Je laissai ensuite quelques longues secondes pour lui laisser le temps de réfléchir. Il n'était pas forcément évident d'accepter d'aider les limiers dans leurs enquêtes, surtout quand on avait eu un avant-gout de toute l'horreur à laquelle ils pouvaient être confronté. Puis, quand sa décision fut prise, nous pûmes enfin quitter l'auberge pour nous rendre vers ladite maison close.

    Décrire le lieu de travail des prostituées n'était pas spécialement quelque chose d'aisé. De l'extérieur, la bâtisse était relativement similaire à tous les autres bâtiments se trouvant à ses côtés. Seuls les deux lampions aux couleurs écarlates permettaient de comprendre la teneur du lieu et ce qui se trouvait au delà du porche. Déjà, plusieurs membres de l'office républicaine discutaient au dehors tandis que quelques catins tentaient de les éloigner pour parler plus loin. Je ne pouvais leur en vouloir, la présence des forces de l'ordre pouvaient s'avérer destructeur pour la réputation du lieu. Encore plus s'il y avait eu un meurtre à l'intérieur. Saluant ces derniers de la tête, j'entrai par la suite dans la maison close. Si le feutre des murs et les lueurs tamisées offraient une atmosphère chaleureuse, tous les parfums envouteurs avaient semblait-il laissé leur place à des odeurs plus âcres et désagréables. Des effluves crades, qui enlevaient à ces chambres tout le charme qu'elles se devaient normalement d'avoir. N'y prêtant pas attention, je continuai alors ma route jusqu'à l'étage, contournant au passage le bureau qui était habituellement réservé à la maquerelle. Une fois à l'étage, il n'y avait plus aucun doute sur l'endroit où il fallait se rendre. Sur le plancher d'ébène, on pouvait d'ores et déjà apercevoir les gouttelettes de sang dispersées un peu partout. Le tout menant à l'une des chambres. Celle de la propriétaire des lieux.  

    Les larmes écarlates [Vanay] HMbJodp


    Etendue dans son propre sang, les restes sanguinolents de la maquerelle dévoilaient un spectacle bien macabre. Le long de ce qui était autrefois son dos, les chairs avaient été soigneusement découpées pour les étendre de part en part tandis que les os de sa cage thoracique avaient été sectionnés à la pince. Les organes, arrachés de leurs emplacements habituels, semblaient écrasés et étendus autour de la tête de la victime, comme une couronne morbide. Le visage figé dans une expression terrifié de la gérante du bordel indiquait toute la souffrance qu'elle avait ressenti avant de rendre l'âme. Ses lèvres, tuméfiées et éclatées, révélaient quant à elles qu'elle avait aussi été passé à tabac. Son bras droit, lui, était tordu dans différents angles atroces depuis lesquels les os perçaient la peau. Les ongles, eux, étaient fissurés en divers en droits et les rails tracés dans le parquet démontraient qu'ils avaient frénétiquement râcler le bois. Pour le reste, la partie basse du cadavre était lui aussi lacéré un peu partout même si moins de soin semblait avoir été accordé à cette partie de l'organisme. Seules les chevilles demeuraient attachées entre elles et suspendues à quelques centimètres du sol via des petits foulards carmin. Enfin, un peu devant le corps de la victime, une rose avait été soigneusement déposée avec quelques pétales contre le sol, nourris par le liquide rubis de la pauvre maquerelle.

    - Voici donc notre nouvelle victime.

    Avançant dans la pièce, mon regard glissa sur le corps puis sur les différents meubles sur lesquels on observait encore les différentes gerbes de sang qui furent projetées dans ce qui ressemblaient clairement à une mise à mort scénarisée et parfaitement orchestrée. Plusieurs tiroirs et autres étagères semblaient avoir été ouvertes ou projetées sur le sol et différents papiers se retrouvaient dispersés un peu partout.

    - Il y a une grande dissonance entre le chaos que ces tiroirs révèlent et la mise en scène du corps de cette pauvre femme...

    Je cessai donc mon observation pour me retourner vers Vanay. Si je ne chercha pas à lui épargner la vision de ce nouveau corps, je m'approchai d'elle de sorte à lui montrer qu'il ne lui était pas spécialement nécessaire de rester face à ce massacre.

    - D'après ce que nous savons, plusieurs filles auraient vu un individu rôder près du bordel, peu après le meurtre d'hier soir. Et compte tenu qu'il manque visiblement des lettres sur le lieu de la victime que vous avez découvert, je pense que le tueur s'est rendu ici. Soit pour vous retrouver, soit pour trouver quelque chose que cette femme possédait. Un souvenir ou je ne sais quoi. Je vous laisse leur poser quelques questions si vous le pouvez, je vais essayer de fouiller un peu... Tout ça.

    Après tout, la victime aurait peut être quelques informations supplémentaires à nous fournir. Un détail ayant échappé aux officiers. N'importe quoi.

    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum